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DEJA PARUS CHEZ LE MEME EDITEUR:

Les Etablissements français en I n d e au XIXe s i è c l e (1816-1914).


Thèse de d o c t o r a t d ' E t a t soutenue en mars 1987 à l'Université de
Provence A i x - M a r s e i l l e , p a r J a c q u e s WEBER, 3200 p a g e s en 5 volumes,
L i b r a i r i e d e l ' I n d e , P a r i s 1 9 8 8 , 1 2 0 0 FRF.
ISBN 2 - 9 0 5 4 5 5 - 0 1 - 2 . T i r a g e 100 e x e m p l a i r e s .

La C o m p a g n i e f r a n ç a i s e des Indes au X V I I I e siècle (1719-1795).


Thèse de doctorat d ' E t a t soutenue l e 22 mai 1987 à l ' U n i v e r s i t é de
Paris-IV, par Philippe HAUDRERE, 1428 pages en quatre volumes,
L i b r a i r i e de l ' I n d e , P a r i s 1 9 8 9 , 7 5 0 FRF.
ISBN 2 - 9 0 5 4 5 5 - 0 3 - 9 . T i r a g e 2 0 0 e x e m p l a i r e s .

Les O f f i c i e r s g é n é r a u x de la Marine royale (1715-1774). T h è s e de


doctorat d'Etat soutenue le 3 juin 1987 à l ' U n i v e r s i t é P a r i s - X Nan-
t e r r e , p a r M i c h e l VERGE-FRANCESCHI, 3 5 4 7 p a g e s e n 7 v o l u m e s , L i b r a i r i e
d e l ' I n d e , P a r i s 1 9 9 0 , 1 5 0 0 FRF.
ISBN 2 - 9 0 5 4 5 5 - 0 4 - 7 . T i r a g e 160 e x e m p l a i r e s .

La L u t t e p o u r l ' e s p a c e c a r a ï b e e t l a f a ç a d e a t l a n t i q u e de l ' A m é r i q u e
c e n t r a l e e t du S u d ( 1 6 7 2 - 1 7 6 3 ) . Thèse de d o c t o r a t d ' E t a t s o u t e n u e l e
16 m a r s 1990 à l ' U n i v e r s i t é de P a r i s IV - Sorbonne, par C h r i s t i a n
BUCHET, 1 2 9 7 p . e n 2 v o l u m e s , L i b r a i r i e d e l ' I n d e , P a r i s 1 9 9 1 . 7 5 0 FRF.
ISBN 2 - 9 0 5 4 5 5 - 0 5 - 5 . T i r a g e 4 0 0 e x e m p l a i r e s .

A PARAITRE SOUS PEU:

Guide complet des restaurants indiens en France. Recense 260


restaurants indiens en F r a n c e . Par André GAUTHIER, gérant de la
L i b r a i r i e d e l ' I n d e . A p a r a î t r e en j u i l l e t 1 9 9 1 .

Le D é l i v r é - v i v a n t d a n s s o n r a p p o r t a u monde d e l'action. T h è s e de
doctorat nouveau régime, soutenue le 29 mai 1986, par Véronique
UNTERNER-LOUIS, e n v i r o n 3 5 0 p a g e s , L i b r a i r i e d e l ' I n d e , P a r i s .
A p a r a î t r e c o u r a n t 2e s e m e s t r e 1991.

ACTUELLEMENT EN SOUSCRIPTION:

Les R e c h e r c h e s indianistes et l ' i m a g e de l'Inde antique en F r a n c e


e n t r e 1830 e t 1880. T h è s e de d o c t o r a t de 3 e c y c l e , s o u t e n u e e n j u i n
1979 à l'Université Paul Valéry - Montpellier I I I , par Djayabala
VARMA, 4 0 3 P a g e s .
A p a r a î t r e début 1992.

Les P a q u e b o t s du H a v r e à New Y o r k ( 1 8 1 4 - 1 8 6 4 ) . Thèse de d o c t o r a t


soutenue l e 16 j u i n 1977 à l ' U n i v e r s i t é de Sorbonne P a r i s - I V par
P i e r r e DEROLIN. 5 3 6 p a g e s e n 2 v o l u m e s .
A P a r a î t r e début 1992.

L'Inde à Paris. G u i d e c o m p l e t de t o u t e s l e s adresses indiennes en


F r a n c e . P a r A n d r é GAUTHIER, g é r a n t d e l a L i b r a i r i e d e l ' I n d e .
A p a r a î t r e f i n 1992.
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UNIVERSITÉ DE PARIS - IV SORBONNE

LES ARMES DE GUERRE PORTATIVES EN FRANCE, DU DÉBUT DU REGNE


DE LOUIS XIV A LA VEILLE DE LA RÉVOLUTION ( 1660 - 1789) .

de l'indépendance à la primauté

Thèse pour le doctorat (A. M. du 05. 07. 84)

soutenue le 27 avril 1990


par le colonel (e. r. ) François BONNEFOY

préparée sous la direction de:

M. le Professeur André CORVISIER

Tome 1

1991

LIBRAIRIE DE L'INDE ÉDITEUR


20 RUE DESCARTES 75005 PARIS

Téléphone: (1) 43.25.83.38


Téléfax: 33. 1.43.25.79.52
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Le p r é s e n t t i r a g e o f f s e t de l a t h è s e de F r a n ç o i s BONNEFOY r e p r o d u i t
i n t é g r a l e m e n t à l a v i r g u l e p r è s , l ' o r i g i n a l de s o u t e n a n c e de l a t h è s e .
L ' é d i t e u r d é p l o r e en conséquence les éventuelles fautes de f r a p p e e t
a u t r e s c o q u i l l e s que le procédé é c o n o m i q u e de r e p r o d u c t i o n u t i l i s é ne
nous a pas permis de c o r r i g e r .

Tirage commercial de 299 exemplaires.

I.S.B.N.: 2-905455-06-3

(c) COPYRIGHT 1 9 9 1 , Librairie de l'Inde sarl, Paris.

L a l o i f r a n ç a i s e d u 11 m a r s 1957 i n t e r d i t l e s c o p i e s ou r e p r o d u c t i o n s
d e s t i n é e s à une u t i l i s a t i o n c o l l e c t i v e . Toute reproduction, intégrale
ou p a r t i e l l e , f a i t e p a r q u e l q u e p r o c é d é que ce s o i t , même d a n s u n b u t
non lucratif, sans le consentement écrit de l'éditeur ou de ses
ayants-cause, est i l l i c i t e et c o n s t i t u e une contrefaçon sanctionnée
p a r l e s a r t i c l e s 4 2 5 e t s u i v a n t s du Code p é n a l français.
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AVANT-PROPOS.

Depuis la plus haute antiquité, les hommes ont

utilisé des armes pour former et organiser le monde jusqu'

à sa forme actuelle: elles sont d'abord liées à leur

vigueur physique; celles destinées à la chasse ne se

distinguent pas de celles qui ont pour but de les protéger

de la rivalité de leurs semblables ou d'empiéter sur leurs

domaines. Mais l'arme n'est pas seulement un instrument

de combat, c'est aussi le produit d'une technologie.

Répondant à un besoin, elle témoigne d'une époque, d'une

société.

Le mot "armes", arma en latin, est de source obscure:

il paraît être de la même famille qu'"armus", qui signifie

épaule, marquant ainsi son origine. Il englobe tous les

instruments d'attaque ou de défense et connaît une très

grande variété d'engins, qui se classent en deux grandes

catégories: les armes portatives, encore appelées légères

ou individuelles, qu'une seule personne peut porter, manier

et u t i l i s e r facilement, le combattant pouvant être à pied

ou à cheval, et les armes lourdes ou collectives, qui

doivent être servies par une équipe', comme les canons d'

a r t i l l e r i e . Ces deux catégories font appel à des infra-

stuctures et à des techniques différentes. Complémentaires

sur le champ de bataille, dans des zones d'intervention

ne se recouvrant pas, elles ont poursuivi des développements

séparés.

Les armes portatives seront seules considérées ici:

elles se subdivisent elles-mêmes en deux ensembles:

. les armes blanches, appelées ainsi à l'origine


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car elles sont en métal poli, par opposition aux armes

noires, qui sont brutes au sortir de la forge. Elles

regroupent, par la suite, les armes qui ne font appel à

rien d'autre que la force musculaire pour les mettre en

place ou les utiliser;

. les armes à feu, dont les projectiles, portés

par le soldat, sont lancés par action de la poudre(l).

L'apparition de l'arme à feu portative est relativement

récente, au XIVème siècle(2). Les premiers canons à main,

dits encore "bâtons à feu" agissent surtout par l ' e f f e t

moral dû au bruit qu'ils produisent en tirant. Pour qu'ils

obtiennent un rendement réel, il faudra les rendre sûrs,

mobiles et précis. Vers 1475, le canon à main est remplacé

par l'arquebuse, de l ' i t a l i e n "arcobusio", espèce de tube

de fer qui remplace peu à peu arcs et arbalètes et se dote,

à la fin du siècle, d'une mèche et d'une détente. Trop

lourde, elle est imprécise. Elle s'allège progressivement,

en diminuant son calibre, mais alors, sa balle manque de

portée et de puissance devant les cuirasses de la cavalerie

et des piquiers(3). Peu à peu, une arme nouvelle, plus

meurtrière, prend sa place, à partir du milieu du XVIème

siècle: c'est le mousquet, d'origine espagnole, grosse

arquebuse à mèche longue de deux mètres, pesant huit kilos

et munie d'un chevalet en forme de fourche, avec une balle

quatre fois plus lourde.

Les progrès de l'arme à feu provoquent un profond

bouleversement dans l ' a r t de la guerre: le courage indivi-

duel cède la place à la puissance du feu; celui qui brandit

la meilleure arme est le plus fort. Ils entraînent le déclin


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de la cavalerie, qui dominait le champ de bataille depuis

la chute de l'Empire romain et redonnent la primauté à

l'infanterie. Celle-ci combine les mousquets avec les

piques pour s'opposer aux charges des cavaliers. L'épée

perd de son importance. Dès ce moment, et jusqu'au milieu

du XVIIème siècle, le mousquet, introduit dans l'armée

française en 1573 et la pique resteront les armes dominantes.

Ce sera encore la situation quand Louis XIV prendra

personnellement la direction du gouvernement de la France.

Les mêmes armes portatives - avec ou sans modification -

équipent les fantassins, les grenadiers, les dragons et

les cavaliers. Les marins en sont aussi dotés, et plus

tard, les a r t i l l e u r s , pour se défendre en cas de nécessité

au combat.

Jusque là, le développement de ces armes a toujours

été continu et progressif: il se produit alors une évolu-

tion rapide en qualité et en quantité.

La Fronde a marqué les dernières manifestations

des armées particulières: avec Louis XIV, apparaît l'Etat

moderne, fort, centralisé, maître de finances abondantes,

qui, seules, permettent au roi d'avoir les moyens d'entre-

tenir des armées importantes, imposant d'exceptionnels

besoins en armes portatives.

Avec leurs changements de structure, d'échelle de

production, de technique, les années 1660 marquent le début

d'une réelle mutation dans la fabrication des armes

individuelles en France. Une véritable industrie de ces

armes prend son essor, qui poursuivra son développement

et l'amélioration de ses procédés tout au long du XVIIIème


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siècle, notamment sur les plans de l'uniformité et de la

précision, pour aboutir au système d'armes modèle 1777,

avec lesquelles les armées de la Révolution et de l'Empire

étonneront l'Europe.

Ce phénomène ne semble pas encore avoir fait l'

objet d'une étude d'ensemble prenant en compte tous les

aspects politiques, économiques, financiers et sociaux

de cette transformation.

Ce sujet a pris corps dans le séminaire "Armées

et Sociétés", dirigé par les professeurs André Corvisier

et Jean Chagniot, auprès desquels j'ai toujours trouvé

encouragements et conseils, et qui ont contribué à orienter

mes premiers travaux vers un personnage dont le rôle fut

essentiel dans ce domaine, mais qui est resté pratiquement

inconnu, Maximilien Titon. Je leur en témoigne ma recon-

naissance. J'exprime également ma gratitude au professeur

Jean Meyer, dont le séminaire "Science, Technique et Société

maritimes du XVIème au XIXème siècle" m'a apporté des

éclairages intéressants sur la métallurgie en France et

sur les problèmes de la marine et de ses armes à cette

époque, ainsi qu'au directeur et au personnel du Service

historique de l'armée de terre, dont la compétence et la

patience n'ont jamais été mises en défaut.

NOTES DE L'AVANT-PROPOS:

1 . L ' o r i g i n e d e l a p o u d r e e s t t r è s c o n t r o v e r s é e . D ' a p r è s G.GRAS, R e v u e


h i s t o r i q u e d e s A r m é e s . n ° 4 - 1 9 6 6 , l e s A r a b e s en a u r a i e n t r é v é l é l ' e x i s -
t e n c e aux C r o i s é s , au s i è g e de D i a m e t t e en 1218.
2 . C.BOSSON. G a z e t t e d e s a r m e s , n ° 2 2 - d é c e m b r e 1 9 7 4 : F a b r i c a t i o n d e s
armes p o r t a t i v e s . I l semble que l a p l u s a n c i e n n e mention l a c o n c e r n a n t
s o i t c e l l e d e " C r o n a c a P e r u g i n a " , d e GRAZIANI, e n 1 3 6 4 , i n d i q u a n t q u e
P é r o u s e f i t c o n s t r u i r e 500 b o m b a r d e s , l o n g u e s d ' u n empan, q u ' o n p o r t a i t
à l a main.

3 . J.MARGERAND. A r m e m e n t e t é q u i p e m e n t de l ' a r m é e f r a n ç a i s e du XVIème


a u XXème s i è c l e , é d . 1 9 4 5 . L ' a r q u e b u s e t i r e a l o r s u n e b a l l e d e 11 g r ,
c e q u i c o r r e s p o n d à un d i a m è t r e d e 10 mm.
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SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE.

1-SOURCES MANUSCRITES.

Elles proviennent essentiellement des Archives de

la guerre, correspondances du ministre, série Al, série 4f,

et registres des minutes des lettres du Service de l ' a r t i l -

lerie, mais aussi des Archives nationales, pour certains

dossiers "marine" et "finances", ainsi que du minutier

central des notaires, en particulier en ce qui concerne

Titon.

C o r r e s p o n d a n c e s r e ç u e s ou e x p é d i é e s p a r l e m i n i s t r e
de l a g u e r r e e t p o r t a n t s u r l e s f a b r i c a t i o n s d ' a r m e s p o r t a -
t i v e s de l ' a r m é e de t e r r e , l e u r t r a n s p o r t , les fournitures,
les e n t r e p r e n e u r s des manufactures d'armes:

Archives de la guerre:

1. C o r r e s p o n d a n c e s du S e c r é t a i r e d ' E t a t à l a g u e r r e , série
Al: 2 7 , 3 1 , 5 1 , 5 2 , 5 7 , 7 0 , 7 6 , 8 1 , 8 3 , 8 8 , 1 1 8 , 1 2 0 , 1 3 2 , 1 3 8 , 1 4 2 , 1 8 4 ,
516,721,753,822,852,854,856,911 à 926,931,944,946,951,958,
964,967,972,1015,1021 à 1027,1031,1034,1038,1064,1108,1118
à 1 1 2 0 , 1 1 2 9 , 1 1 3 2 , 1 1 7 0 , 1 1 8 9 , 1 2 3 9 , 1 2 4 4 , 1 2 4 9 , 1 3 4 0 , 1 3 4 2 à 1344,
1346,1348,1384,1498,1524 à 1526,1562,1573,1604,1613,1660,
1675,1690,1693,1699 à 1702,1707,1720,1748,1798,1800,1838,
1841,1846,1895 à 1898,2143,2145,2185,2240,2243,2244,2247,
2265,2269,2272,2273,2 308,2338,2339,2343,2346,2376,2420,2522,
2564,2618,2753,2769,3027,3045,3051,3073,3418 à 3421,3510,
3548,3633,3761 .

2. R e g i s t r e s d e s m i n u t e s d e s l e t t r e s du S e r v i c e de l ' a r t i l -
l e r i e de j a n v i e r 1712 à décembre 1 7 6 6 ( t o m e s 1 à 48).

3. Archives de l ' a r t i l l e r i e , dossiers 9a8, 9al0, 9all.

Correspondances r e ç u e s ou e x p é d i é e s p a r l e m i n i s t r e
de l a m a r i n e e t p o r t a n t sur les f a b r i c a t i o n s d'armes porta-
t i v e s de l a m a r i n e , l e u r transport, les fournitures, les
e n t r e p r e n e u r s q u i en s o n t chargés:

Archives nationales:

1. Travail du ministre: Marine B1 5,14,19,28,29,45,99.

2 . L e t t r e s e n v o y é e s : M a r i n e B2 6 0 , 6 1 , 6 8 , 7 7 , 8 2 , 8 3 , 9 3 , 9 7 , 1 6 2 ,
164,167,171,172,181,184,189,196,203,207,214,218,220,221,
223,226,227,232,250,257 à 259,263,265,268,269,272,274,276,
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287,291,292,295,296,313,314,316,320,337,340,345,400,406,
407,409,411.

3 . L e t t r e s r e ç u e s : M a r i n e B3 6 1 , 6 6 , 6 7 , 7 8 , 1 2 0 , 1 2 3 , 1 2 6 , 1 6 5 ,
168,175,188,190,238,241,245,262,267,271,287,289,290,296,
299,304,311,312,317,319,324,327,331,333,335,341,342,345,
350 à 3 5 3 , 3 5 6 , 3 5 8 , 3 6 7 , 3 7 0 , 3 8 3 , 3 8 5 , 3 8 8 , 3 9 4 , 3 9 9 , 4 0 2 , 4 1 3 , 4 1 7 ,
427,439,445,447 à 450,456,457,469,471,480,481,519,525,529,
530,538,546,556.

Documents d ' i n t é r ê t général sur les armées, les


effectifs, la réglementation:

Archives de l'Arsenal :

.ms 4 0 4 1 , 4 0 6 8 , 4 4 8 6 , 4 4 8 9 , 4 4 9 6 , 4 5 2 6 , 5 2 8 2 , 6 0 3 1 , 6 4 3 7 .
.liasses 10321,10846,10858,11321,11364.
. a r c h i v e s du f o n d s B a s t i l l e 10541,10579.
ms 5 4 2 2 , 5 7 3 6 , 6 5 4 4 .
. a r c h i v e s d u b a i l l i a g e d e l ' A r s e n a l ms 5 8 6 4 .

Bibliothèque Nationale:

M a n u s c r i t s du f o n d s f r a n ç a i s ( a n c i e n fonds): ms 4170,4181,
4191,4203,4208,4221,4222,4569.

Archives nationales :

A D VI 1: l e t t r e s patentes, arrêts (1730-1765).


9: mémoire au s u j e t d ' u n r é g l e m e n t du 6 a v r i l 1718.
22 à 3 7 : r e c u e i l d ' o r d o n n a n c e s e t de r é g l e m e n t s
militaires (1651-1 788).

Documents sur la technique des armes portatives,


f a b r i c a t i o n s , é t u d e s et expériences:

Archives de la guerre :

A r c h i v e s de l ' a r t i l l e r i e 4 f 8 , 4 f 9 , 4 f l 0 , 4 f l 2 , 4 f l 3 , 4 f l 4 , 4 f l 5 ,
4fl7 à 4f25,4f27,4f28,4f31,4f34,4f37 à 4f44,4f48,4f51,4f52,
4f54,4f55 à 4f57,4f63,4f65.
5bl .
6c2,6c5 à 6c10.

Archives nationales :

Marine D3 31 à 3 4 .
D4 7 à 9.
G 201 à 2 0 3 .

Documents sur la politique d'armement et les


manufactures :

Archives de la guerre :

Archives de l ' a r t i l l e r i e 4f1,4f2,4f5,4f6,4f7.


4hl 2 .
5a7,5a9.
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Documents sur les prix, les marchés des armes


portatives, l e s m é m o i r e s e t l e s c o m p t e s du C o n t r ô l e g é n é r a l
des f i n a n c e s sur l e s armes et l e s m a n u f a c t u r e s :

Archives nationales :

D o s s i e r s du C o n t r ô l e g é n é r a l d e s f i n a n c e s ,
s é r i e G7: 1 3 6 8 , 1 6 4 3 , 1 6 9 1 , 1 6 9 4 , 1 6 9 5 , 1 7 0 4 , 1 7 0 6 , 1 7 0 8 , 1 7 2 1 ,
1722,1774 à 1780,1782 à 1785.
1829,1830.
1902 à 1908.
s é r i•e Tjil :
H 5i c8o8q 3 2 A à, 15 ,8. q8q 3 2 C
série E: 3640 à 3648,3666 e t 3667.

Dossiers Marine,
E 1 à 115: o r d r e s de f o n d s d o n n é s aux t r é s o r i e r s .
E 116 à 141: d é p e n s e s de l a m a r i n e p a r c h a p i t r e s e t par
ports.

Archives de la guerre:

Archives de l ' a r t i l l e r i e 4f2, 4f3, 4f4.


5b5, 5b6.

Documents n o t a r i é s sur Titon e t sa f a m i l l e , d ' o r d r e


p r i v é ou c o n c e r n a n t d e s a c h a t s et des v e n t e s i n t é r e s s a n t
l e s a r m e s ou l e s m a n u f a c t u r e s :

Archives nationales. Minutier central des notaires


de P a r i s .

. I I 2 4 , XV 5 0 3 , XIX 5 1 3 , XXXI 5 7 , X X X I I I 4 9 9 , XXXIX 1 4 8 ,


XLVI 9 6 , LIX 1 3 2 , LXI 2 4 4 , L X I I 1 4 8 , 1 7 6 , 1 9 3 , L V I I 1 8 4 ,
LXXV 1 8 0 , 5 2 7 , LXXXII 2 6 1 , L X X X I I I 5 4 , LXXXVII 2 9 3 , 3 5 6 ,
7 7 4 , LXXXVIII 5 3 2 , 5 5 4 .
.CV 8 2 7 , 8 3 3 , 8 3 8 , 8 4 0 , 8 4 1 , 8 4 6 à 8 6 1 , 8 7 3 , 8 7 6 , 8 7 7 , 8 8 0 ,
885 à 8 8 7 , 8 9 3 , 8 9 5 , 9 0 0 , 9 1 3 , 9 3 1 , 935 à 9 3 9 , 9 4 4 , 9 4 6 ,
948, 949, 955, 957, 962, 987, 989, 991, 998, 1003, 1006,
1007, 1010 à 1013, 1016, 1080, 1081, 1083 à 1087, 1089,
1092, 1109, 1092, 1109, 1110, 1142, 1144, 1149.
.CVIII 221.

2-S0URCES IMPRIMEES.

Documents sur la fabrication des armes:

BLANC H o n o r é : A l ' A s s e m b l é e N a t i o n a l e , m é m o i r e
i m p o r t a n t s u r l a f a b r i c a t i o n d e s a r m e s de g u e r r e , é d . 1 7 9 0 .

MERCIER: P r i n c i p e s i n s t r u c t i f s pour l e s officiers


d ' a r t i l l e r i e e m p l o y é s aux m a n u f a c t u r e s d'armes, éd.1777.

SURIREY de SAINT-REMY: Mémoires d ' a r t i l l e r i e . é d . 1 745 .


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Documents sur Titon, le magasin de la Bastille et


"Titonville" :

BRICE G e r m a i n : D e s c r i p t i o n de la Ville de P a r i s ,
éd. 1 7 5 2 , t I I p. 2 5 6 à 2 6 1 .
MORERI L o u i s : Le g r a n d dictionnaire historique,
en 10 v o l u m e s , é d . 1 7 5 9 , t 1 0 .
SAUGRAIN C l a u d e M a r i n : L e s c u r i o s i t é s de P a r i s ,
( Q u a r t i e r S a i n t - A n t o i n e ) , éd. 1716.

Documents sur l'approvisionnement en a r m e s porta-


tives de la marine:

VALIN R . J . : Nouveau c o m m e n t a i r e sur l'ordonnance


de la marine d'août 1681, éd. 1760.
O r d o n n a n c e d e L o u i s XIV du 15 a v r i l 1689 pour les
armées n a v a l e s e t a r s e n a u x de m a r i n e , é d . 1 7 6 4 .
O r d o n n a n c e du R o i concernant la Marine du 14
s e p t e m b r e 1764, éd. 1764.
Ordonnance du R o i concernant la Marine du 25 m a r s
1765. éd. 1765.

D o c u m e n t s s u r l a m i s e en œ u v r e e t l ' e m p l o i des
armes p o r t a t i v e s par l ' i n f a n t e r i e et la c a v a l e r i e :

AILLERET C h a r l e s : L'art de la guerre et la technique,


éd. 1953.
d'AUTHEVILLE: E s s a i sur la cavalerie tant ancienne
que moderne, éd. 1756.
COLIN J e a n : L ' i n f a n t e r i e a u X V I I I è m e s i è c l e . La
t a c t i q u e , éd. 1907.
~k~ki<
D : S e n t i m e n t s d ' u n homme d e g u e r r e s u r l e nouveau
s y s t è m e du c h e v a l i e r de F o l a r d , é d . 1 7 3 3 .
FREDERIC II: Mémoires, éd. 1866 par BOUTERIC E. et
CAMPARDON E.
FULLER J . F C ( M a j o r G é n é r a l ) : I n f l u e n c e de l ' a r m e m e n t
sur l ' h i s t o i r e , t r a d u i t p a r l e G é n é r a l CHASSIN, é d . 1 9 4 8 .
GAYA ( C a p i t a i n e ) : L ' a r t d e l a g u e r r e e t l a manière
dont on l a f a i t a u j o u r d ' h u i en F r a n c e , é d . 1 6 8 9 .
GIFFART P i e r r e : L'art militaire français pour l'
i n f a n t e r i e , éd. 1696.
GUIBERT: Essai général de tactique, éd. 1772.
HUGHES ( M a j o r G é n é r a l ) : La p u i s s a n c e de f e u . L '
e f f i c a c i t é d e s a r m e s s u r l e c h a m p de b a t a i l l e de 1 6 3 0 à
1 8 5 0 , é d . 1 9 7 4 , a d a p t é e n f r a n ç a i s p a r MOURAVIEFF-APOSTOL A.
e t REICHEL D. en 1 9 7 6 .
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M de C : G r a n d e t a c t i q u e e t m a n œ u v r e s de g u e r r e
suivant l e s p r i n c i p e s de Sa M a j e s t é p r u s s i e n n e , é d . 1 7 8 1 .

MAC CARTHY M a r c e l D u g u é : S o l d a t s du roi. Les


armées de l ' a n c i e n r é g i m e ( 1 6 1 0 - 1 7 8 9 ) , s . d .

MANESSON-MALLET: Les travaux de M a r s ou l'art de


la g u e r r e , éd. 1696.

MAURICE d e SAXE: Mémoires sur l'art de la guerre,


éd. 1757.

MENTION L é o n : L'armée de l'ancien régime, s.d.

MOTTIN d e l a BALME ( C a p i t a i n e ) : Eléments de


tactique pour l a c a v a l e r i e , éd. 1776.

PASQUIER ( C o m m a n d a n t ) : La t r a n s f o r m a t i o n de l'
armement au X V I I I è m e s i è c l e , t h è s e , s . d .

PICTET: Essai sur la tactique de l'infanterie,


éd. 1761.

3- BIBLIOGRAPHIE. OUVRAGES GENERAUX.

AMIOT A . P . : P r é c i s de l ' h i s t o i r e d e s t r o u p e s
f r a n ç a i s e s d e p u i s l a f o n d a t i o n de l a m o n a r c h i e j u s q u ' à
nos j o u r s , éd. 1830.

ANDRE L o u i s : M i c h e l Le T e l l i e r et l'organisation
de l ' a r m é e monarchique, éd. 1906.

BELHOMME ( L i e u t e n a n t - C o l o n e l ) : Histoire de l'


i n f a n t e r i e en F r a n c e , t I I , s . d .

BOISLISLE A.: Correspondance des C o n t r ô l e u r s


généraux des f i n a n c e s a v e c l e s i n t e n d a n t s de p r o v i n c e s ,
éd. 1898.

BRAUDEL F e r n a n d e t LABROUSSE E r n e s t : H i s t o i r e
é c o n o m i q u e e t s o c i a l e de l a F r a n c e , t 1 1 ( 1 6 6 0 - 1 7 8 9 ) ,
a v e c LEON P i e r r e , é d . 1 9 7 0 .

CHAGNIOT J e a n : Paris et l ' a r m é e au X V I I I è m e siècle,


éd. 1985.

CORVISIER A n d r é : L o u v o i s , é d . 1983.
Armées e t s o c i é t é s en E u r o p e de
1494 à 1789,éd. 1976.

FAGES C l a u d i n e : Le s e r v i c e de la guerre sous Louis


XIV , é d . 1974 ( d a c t y l o g r a p h i é ) .

GASSENDI ( G é n é r a l ) : A i d e - m é m o i r e à 1 ' u s a g e des


o f f i c i e r s d ' a r t i l l e r i e de F r a n c e , é d . 1 8 0 9 .
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LAUERMA M a t t i : L ' a r t i l l e r i e française pendant les


guerres de l a R é v o l u t i o n , é d . 1 9 5 6 .

NARDIN ( I n g é n i e u r g é n é r a l d ' a r m e m e n t ) : G r i b e a u v a l ,
L i e u t e n a n t - G é n é r a l d e s a r m é e s du r o i 1 7 1 5 - 1 7 8 9 ) , é d . 1 9 8 2 .

P A J O L ( G é n é r a l ) : Les guerres sous Louis XIV, t III,


éd. 1884.

SAUVAGEON ( M a r q u i s d e ) : C o l l e c t i o n d e s o r d o n n a n c e s
m i l i t a i r e s d e p u i s 1 1 1 2 j u s q u ' à 1 8 0 1 , 77 v o l . s . d .

SUSANE ( G é n é r a l ) : Histoire de la cavalerie française,

éd. 1874.

WAQUET J e a n - C l a u d e : L e s g r a n d s m a î t r e s d e s E a u x et
Forêts de F r a n c e de 1689 à l a R é v o l u t i o n , é d . 1978.

Ouvrages sur la technique et la fabrication des


armes portatives:

ARIES C h a r l e s : Armes blanches militaires françaises,


éd. de 1966 à 1970.

BARDIN (Général): Dictionnaire de l'armée de terre,


éd. 1850.

BELLEVAL ( C o m t e d e ) : La panoplie du XVIème au


XVIIIème s i è c l e , é d . 1873.

BLACKMORE H o w a r d : British military firearms (1650-


1850), éd. 1961.

BOEHEIM: Waffenkunde, éd. 1890.

BOTTET ( C a p i t a i n e ) : L ' a r m e b l a n c h e de guerre


f r a n ç a i s e au X V I I I è m e s i è c l e , é d . 1 9 1 0 .

BOUDRIOT J e a n : Armes à feu françaises réglementaires


de 1717 à 1836, s . d .

BROISSE H e n r i : H i s t o i r e de l ' a r m e m e n t en F r a n c e
de l ' é p o q u e g a l l o - r o m a i n e au X V I I I è m e s i è c l e , s.d.

CORNARA ( L i e u t e n a n t - C o l o n e l ) : C o n s i d é r a t i o n s
t e c h n i q u e s s u r l e s t r a n s f o r m a t i o n s de l ' a r m e m e n t m o d e r n e
e t de son e m p l o i au c o m b a t , é d . 1 8 9 4 .

COTTY H . : M é m o i r e sur la fabrication des armes


p o r t a t i v e s de g u e r r e , é d . 1806.

COURTLANDT-CANBY: Histoire de l'armement, éd. 1963.

D (Commandant): Les armes portatives, éd. 1901.


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EMY J e a n : Histoire de la pierre à fusil, éd. 1978.

HAYWARD J . F . : Les armes à feu anciennes (1500-1830),


éd. 1962, t r a d u i t par LEY E.

LACOMBE C h r i s t i a n e : M é t h o d e s e t t e c h n i q u e s i n d u s -
t r i e l l e s e x p é r i m e n t é e s ou a p p l i q u é e s à l a m a n u f a c t u r e r o y a l e
d ' a r m e s b l a n c h e s de K l i n g e n t h a l de 1730 à 1 8 3 6 , é d . 1967.

LACOMBE P . : Les armes et les armures, éd. 1877.

LELEU V . : A r m e s à f e u p o r t a t i v e s de guerre. Expo-


sition u n i v e r s e l l e de 1 9 0 0 , é d . 1 9 0 2 .

LINDSAY M . : Histoire des armes à feu, éd. 1972.

MAINDRON M a u r i c e : Les armes, éd. 1890.

MARGERAND: A r m e m e n t e t é q u i p e m e n t d e l'armée fran-


çaise du XVIème a u XXème s i è c l e , é d . 1 9 4 5 .

MARION ( G é n é r a l ) : Chronologie d e s m a c h i n e s de guerre


e t de l ' a r t i l l e r i e d e p u i s Charlemagne jusqu'à Charles X,
éd. 1828.

ORTUS ( C o l o n e l ) : Le fusil de g u e r r e de l'avenir,


éd. 1895.

PANOT ( C a p i t a i n e ) : Cours sur les armes à feu porta-


t i v e s , éd. 1851.

PENGUILLY L'HARIDON: C a t a l o g u e d e s c o l l e c t i o n s du
cabinet d ' a r m e s d e S. M. l ' E m p e r e u r , é d . 1 8 6 4 .

PETARD M i c h e l : La f a b r i c a t i o n d e s armes blanches


m i l i t a i r e s f r a n ç a i s e s au XVIIIème s i è c l e , s.d.

REVERSEAU J . P . : Les armes et la vie, éd. 1982.

RONIN P a u l : L'arme en F r a n c e , éd. 1957.

SCHMIDT R o d o l p h e , t r a d u i t p a r VOLMAR E . : Le d é v e -
loppement des armes à feu p o r t a t i v e s e t a u t r e s e n g i n s de
guerre depuis l'invention de l a p o u d r e à t i r e r j u s q u ' a u x
temps m o d e r n e s , éd. 1870.

SIMEON M i c h e l : L ' a r m e m e n t de l ' i n f a n t e r i e d a n s l a


deuxième p a r t i e du r è g n e de L o u i s XIV, m é m o i r e d e m a î t r i s e ,
Sorbonne 1970.

VANDERMONDE: P r o c é d é s de la fabrication des armes


b l a n c h e s , é d . an I I .

VAUTHEROT J e a n - C l a u d e : L ' é v o l u t i o n de l ' a r m e p o r t a -


tive et s o n i n f l u e n c e s u r l a t a c t i q u e a u XIXème s i è c l e ,
mémoire de D . E . S . S . , s . d .
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VEMAERE ( C o l o n e l ) : I n v e n t a i r e d e s a r m e s à feu
établi en 1 9 7 8 . M u s é e de l ' a r m é e ( I n v a l i d e s ) .

Ouvrages sur les manufactures d'armes:

DUBESSY R a y m o n d : H i s t o i r e d e l a manufacture d'armes


de g u e r r e de S a i n t - E t i e n n e , é d . 1 9 0 0 .

CAIRE Y v e s : H i s t o i r e de la manufacture d'armes de


Tulle de 1690 à 1970, é d . 1970.

HELMER P a u l - A l b e r t : La m a n u f a c t u r e d'armes blanches


d'Alsace é t a b l i e au K l i n g e n t h a l , é d . 1 9 0 3 .

MANCEAU H e n r i : La m a n u f a c t u r e d ' a r m e s de C h a r l e v i l l e , ,
éd. 1962.

4- REVUES ET PERIODIQUES.

Articles portant sur les armes portatives:

Revue h i s t o r i q u e des armées :


N° 4 - 1 9 5 6 : I n g é n i e u r m i l i t a i r e GAUDIN: " L a
f a b r i c a t i o n des armes l é g è r e s " .
N° 4 - 1 9 6 6 e t N° 2 - 1 9 6 8 : I n g é n i e u r m i l i t a i r e
G e o r g e s GRAS: " D e s f r è r e s B u r e a u à G r i b e a u v a l " .

M é m o r i a l de l ' a r t i l l e r i e , t XIV, 1 9 3 5 :
C a p i t a i n e A. BASSET: " E s s a i s u r l ' h i s t o i r e
d e s f a b r i c a t i o n s d ' a r m e s en F r a n c e j u s q u ' a u m i l i e u du
XVIIIème s i è c l e " .

G a z e t t e des armes:
N° 22 - 1 9 7 4 : C l é m e n t BOSSON: " F a b r i c a t i o n
des armes p o r t a t i v e s " .
N° 40 - 1 9 7 6 : J . BOUDRIOT : " L e f u s i l b o u c a n i e r " .
N° 42 e t 43 - 19 7 6 : G. MERKLEN: " S c i e n c e s e t
armes" .
N° 61 - 1 9 7 8 : " L e m u s é e d ' h i s t o i r e m i l i t a i r e
de V i e n n e " .
N° s p é c i a l 1 9 7 8 : " L e s b a ï o n n e t t e s ( c o l l e c t i o n
P. K i e s l i n g ) .

A . B. C. d é c o :
N° s p é c i a l 1972: "Les armes blanches".

B u l l e t i n d e l a S o c i é t é d e s a m i s du m u s é e de l ' a r m é e :
N° 56 - 1 9 5 3 : I n s p e c t i o n de l ' A . B . C . : " E v o l u t i o n
de la c a v a l e r i e e n f o n c t i o n de l ' a r m e m e n t " .

Musée d ' a r m e s de L i è g e :
N° 24 - 1 9 7 9 : S e l m a THOMAS: "L'œuvre d'Honoré
Blanc".
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N° 26 - 1 9 7 9 : P h . J O R I S : " H i s t o i r e d e l ' a r m e -
ment m i l i t a i r e " .
N° 31 - 1 9 8 1 : EL KEFFI-CLOCKERS: " R e l a t i o n s
f r a n c o - l i è g e o i s e s e t commerce des armes d u r a n t l a g u e r r e
de S e p t A n s " .

Armes e t u n i f o r m e s :
N° 3 e t 5 - 1 9 7 1 : R. ROBERTS: " Origine et
é v o l u t i o n de l a b a ï o n n e t t e " .

Armes à f e u e t blanches:
N° 2 à 9 - 1 9 1 3 : J . GRIVOLAT: "Essai historique
sur les armes à f e u " .

Musée de l ' E m p é r i ( S a l o n de P r o v e n c e ) :
"Armes à f e u f r a n ç a i s e s de l ' a r m é e et de la
marine d e 1 6 2 0 à 1 9 1 8 " , 3ème é d . 1 9 8 4 .
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NOTE L I M I N A I R E .

C e t t e é t u d e p o r t e s u r l e s a r m e s de g u e r r e p o r t a t i v e s
d e s t i n é e s à l ' a r m é e de t e r r e e t à l a m a r i n e , a r m e s b l a n c h e s
e n c o r e en s e r v i c e d a n s l a p é r i o d e 1 6 6 0 - 1 7 8 9 , m a i s d o n t l '
i n f l u e n c e d é c r o î t r é g u l i è r e m e n t , et s u r t o u t , armes à
f e u , a l o r s en p l e i n e é v o l u t i o n t e c h n i q u e , l e m o u s q u e t c é d a n t
p r o g r e s s i v e m e n t l a p l a c e au f u s i l de s o l d a t a v e c b a ï o n n e t t e
à d o u i l l e e t à s e s d é r i v é s , l e f u s i l de d r a g o n , l e m o u s q u e -
t o n e t l a c a r a b i n e du c a v a l i e r , l e p i s t o l e t e t l e f u s i l d e
r e m p a r t . Ce d e r n i e r , r é s e r v é à l a d é f e n s e d e s p l a c e s , p e u t
p a r a î t r e b i e n l o u r d p o u r ê t r e c o n s i d é r é comme u n e a r m e
p o r t a t i v e , m a i s i l a b e a u c o u p de p i è c e s c o m m u n e s a v e c l e
f u s i l de s o l d a t e t s o r t d e s mêmes é t a b l i s s e m e n t s , j u s q u ' à
l a s u s p e n s i o n d e s a f a b r i c a t i o n e n 1 7 3 3 , l e f u s i l de s o l d a t
r e m p l i s s a n t a l o r s l e s deux f o n c t i o n s .
L e s g r e n a d e s , c a t é g o r i e p a r t i c u l i è r e de m u n i t i o n
r e l e v a n t du s e r v i c e d e s p o u d r e s e t d e s f a b r i q u e s d e b o m b e s
e t o b u s , n ' o n t p a s à ê t r e c l a s s é e s d a n s l e s a r m e s . De même,
i l ne s e r a p a s q u e s t i o n d e s e s p i n g o l e s , r e n c o n t r é e s q u e l q u e -
f o i s dans la marine, souvent d ' o r i g i n e é t r a n g è r e , qui n ' o n t
j a m a i s é t é en d o t a t i o n o f f i c i e l l e . O n t é t é e x c l u e s l e s a r m e s
de c h a s s e e t de l u x e , d i t e s du c o m m e r c e , b e a u c o u p t r o p
v a r i é e s e t q u i o n t s o u v e n t une v a l e u r p l u s a r t i s t i q u e que
technique.
L e s c a r a c t é r i s t i q u e s d e s a r m e s de g u e r r e f o n t
r é f é r e n c e aux t e x t e s r é g l e m e n t a i r e s , quand i l s e x i s t e n t ,
p l u t ô t q u ' a u x q u e l q u e s a r m e s de c e t t e é p o q u e e n c o r e p r é s e n t e s
d a n s l e s m u s é e s , c a r e l l e s o n t pu f a i r e l ' o b j e t de m o d i f i c a -
t i o n s p o s t é r i e u r e s à leur c r é a t i o n . Cependant les ordonnances
e t l e s r é g l e m e n t s , s o i t q u ' i l s c a u t i o n n e n t une s i t u a t i o n
d é j à e x i s t a n t e , so i t q u ' i l s m a r q u e n t u n e p r i s e de d é c i s i o n ,
s o n t t o u j o u r s e x é c u t é s p l u s ou m o i n s c o m p l è t e m e n t e t p l u s
ou m o i n s v i t e : l e u r a p p l i c a t i o n ne p e u t ê t r e a s s i m i l é e à
c e l l e des l o i s et d é c r e t s a c t u e l s .
E n f i n , p o u r t r a i t e r un t e l s u j e t , c e r t a i n s t e r m e s
t e cti n i q u e s n e p e u v e n t ê t r e é v i t é s : un g l o s s a i r e s o m m a i r e ,
en a n n e x e , d o n n e une e x p l i c a t i o n d e s p r i n c i p a u x t e r m e s
e m p l o y é s , de même q u ' u n t a b l e a u f o u r n i t l ' é q u i v a l e n c e e n t r e
l e s m e s u r e s du s y s t è m e m é t r i q u e e t l e s m e s u r e s d e l ' é p o q u e ;
l e u r t r a n s f o r m a t i o n s y s t é m a t i q u e a u r a i t e n t r a î n é une t e l l e
c o m p l e x i t é d e s c h i f f r e s q u ' e l l e a u r a i t n u i à l a c l a r t é de
certaines évolutions.

ABREVIATIONS U T I L I S E E S DANS LES NOTES, EN FIN DE


CHAPITRE :

AG: A r c h i v e s d e l a g u e r r e .
AN: A r c h i v e s n a t i o n a l e s .
EN: B i b l i o t h è q u e n a t i o n a l e .
BA : E l LLi o t n è q u e de l ' A r s e n a l .
A r c h . Ar t i . : A r c h i v e s d e l ' a r t i l l e r i e .
Rm1 s a : R e g i s t r e s d e s m i n u t e s d e s l e t t r e s du service
de l ' a r t i l l e r i e .
MC : m i i . u t i e r c e n t r a i d e s n o t a i r e s de P a r i s .
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INTRODUCTION.

A la mort de M a z a r i n , en 1661, quand Louis XIV

prend la direction du g o u v e r n e m e n t de la France, la

production des armes portatives est très dispersée. Le

roi ne se préoccupe pas de l'armement des troupes, se

bornant à attribuer de l'argent aux capitaines, qui

réunissent et arment le nombre d'hommes convenu (1).

Ceux-ci s'adressent directement aux artisans, qui travail-

lent avec aides, compagnons et apprentis, dans des ateliers

ayant pignon sur rue, ou à d e s marchands revendeurs.

Les besoins des armées sont très irréguliers, de

courte durée, pressants en période de guerre, insignifiants

en temps de paix. Les artisans sont nombreux vers St-Etienne

et le Lyonnais ainsi qu'à Paris et dans de n o m b r e u s e s villes.

La g u e r r e de T r e n t e Ans a m è n e l'installation d'armuriers

et d'arquebusiers dans la région de C h a r l e v i l l e - S e d a n .

En c a s d'urgence, les réserves n'existent pas: il

faut faire appel aux pays voisins.

Des villes étrangères sont spécialisées dans cette

production d'armes. En I t a l i e , les armuriers de M i l a n

a s s u r a i e n t , dès le milieu du XVème s i è c l e , l'armement de

plusieurs milliers d'hommes. Ferrare et Venise avaient,

au XVIème siècle, de vastes manufactures d'armes à feu, et

à l'occasion des guerres de cette période, les armées

françaises s'y étaient largement approvisionnées. L'Espagne

était renommée pour ses armes blanches de T o l è d e , Madrid,

Cordoue. En A l l e m a g n e , au XVIème siècle, presque toutes

les villes ont des armuriers. La f a b r i c a t i o n des lames à

Solingen commence à l a fin du X I I I è m e siècle. Les m a n u f a c -

tures de Suhl fournissent, vers 1580, des milliers d'armes


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par an (2). Mais ce sont les Pays-Bas qui sont le centre

principal du commerce au XVIIème siècle: Maestricht, Breda,

Utrecht sont les marchés les mieux achalandés. Le plus

important lieu de production est toutefois Liège, dont les

ateliers remontent au XlVème siècle.

Quand les artisans français ne peuvent satisfaire

les demandes des régiments, ceux-ci s'approvisionnent dans

ces villes étrangères, avec les inconvénients correspondants:

sortie d'argent, impossibilité d'agir sur le produit proposé,

difficultés si le pays fournisseur tombe sous le contrôle

de 1 ' ennemi .

Pour assurer sa liberté d'action, en rendant la

France indépendante des armuriers de Hollande ou d'Allemagne

et pour lui donner la maîtrise de l'évolution technique,

Louis XIV met sur pied une industrie particulière (3),

reposant sur la centralisation et le monopole de la pro-

duction des armes de guerre, avec la création d'un magasin

central à Paris (4), sous l ' a u t o r i t é d'un directeur général,

Maximilien Titon, et le regroupement de la production dans

deux manufactures, à Charleville et à St-Etienne. Au fur

et à mesure de l'accroissement des besoins, seront utilisés

d'autres magasins (5) et de nouvelles manufactures (Maubeuge,

Klingenthal, Tulle).

Les causes d'une telle transformation, les modalités

de son évolution, les effets sur la production jusqu'en

1789 doivent être recherchés dans les contraintes techniques

et économiques imposées par la fabrication des armes porta-

tives et leur emploi, les répercussions des variations de

la politique d'armement sur la vie des manufactures, le


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prix des armes et les revenus des entrepreneurs et de leur

personnel. Cette évolution ayant atteint un palier avec

la réalisation du système d'armes modèle 1777 entre les

années 1778 et 1786, la situation se maintiendra sur le

plan technique au même stade jusque dans les années 1840:

il est donc possible de faire alors, à la veille de la

Révolution, le point sur les différents aspects de l ' a c t i -

vité liée aux armes portatives, ainsi que sur leurs qualités

comparées à celles des autres puissances européennes.

NOTES DE L ' I N T R O D U C T I O N :

1 . BN. ms 4 1 7 0 , a n n é e 1 6 4 4 , p . 3 1 3 v . e t 3 1 4 r . : On f a i t
t e n i r l e s o r d r e s p o u r . . . l e fonds des r e c r u e s à r a i s o n de
720 l i v r e s par c o m p a g n i e d ' i n f a n t e r i e e t 3200 l i v r e s p a r
c o m p a g n i e de c a v a l e r i e , en vue de f a i r e p r é s e n t e r p o u r
l'infanterie, 30 hommes b i e n a r m é s p a r c o m p a g n i e , e t p o u r
la cavalerie, 20 c a v a l i e r s b i e n m o n t é s e t a r m é s . . .

2-- J . F . H A Y W A R D . L e s a r m e s à feu anciennes (1660-1830).éd.


1963 .

3 . L. ANDRE. M i c h e l L e T e l l i e r et l ' o r g a n i s a t i o n de l'


armée monarchique, éd. 1906, p. 348.

4 . AG. A r c h . A r t i . 5 a 9 : m é m o i r e sur le magasin royal des


armes de l a B a s t i l l e , de mars 1754.

5. I b i d . 4 f 7 / 1 : un m a g a s i n à Lyon e s t l o u é à l a v i l l e en
1668 p o u r 3 0 0 0 l i v r e s p a r a n ; un a u t r e e s t c o n s t r u i t p a r
T i t o n à C h a r l e v i l l e en 1675. Ces m a g a s i n s d ' a r m e s r o y a u x
sont indépendants des magasins d'armes des places.
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PREMIERE PARTIE

LES TECHNIQUES DE LA GUERRE: LES ARMES PORTATIVES ET LEUR


EMPLOI.

LIVRE 1. LES CARACTERISTIQUES TECHNIQUES.

La n o t i o n d'armement est le fondement de l'édifice

militaire. Il repose sur l'opposition des projectiles et

des cuirasses. En e f f e t , il s'agit d'atteindre l'adversaire

avant que celui-ci ne puisse le faire. Pour cela, les

armées qui ne pouvaient lutter contre leur ennemi qu'au

corps à corps au moyen des armes blanches ont cherché à

le maintenir à distance en lui lançant des projectiles ,

tout en se protégeant de ses coups.

L'histoire des armes est liée à celle des techniques

permettant de parvenir à ce but. Celles-ci résultent des

connaissances scientifiques et des possibilités industriel-

les des pays. Les techniciens mettent les produits et les

inventions nouvelles qui permettent aux armes de progresser

à la disposition des militaires. Ceux-ci utilisent les

moyens nouveaux pour déterminer les tactiques, comme s'

efforcera de le montrer cette première partie, à partir

de l'évolution technique des armes de Louis XIV à l a Révo-

lution .

Les armes les plus anciennes utilisées par l'homme

furent donc les armes blanches, mais , au m i l i e u du X V I I è m e

siècle, sous l'effet des progrès des armes à feu, elles

sont en déclin; cependant, c e r t a i n e s resteront encore long-

temps en s e r v i c e .
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CHAPITRE 1 e r . LES ARMES BLANCHES.

Le d é b u t du règne de L o u i s XIV c o r r e s p o n d à une

période de transition entre les armes du Moyen Age e t les

armes modernes.

Depuis l'apparition des armes à feu, les armes

blanches défensives, armures, cuirasses, salades...ne

protègent plus guère contre elles. Alors que les armes

offensives, d'hast (1) et à main, tiennent encore un r ô l e

important jusqu'à la fin du X V I I è m e siècle, les premières,

sous l'influence de G u s t a v e - A d o l p h e , sont généralement

en voie de disparition. Cependant, alors que celui-ci,

vers 1625, avait rendu à ses soldats leur liberté de mou-

vement en leur ôtant les cuissards et les brassards,et

en ne leur laissant qu'une cuirasse légère, utile contre

les armes blanches offensives seulement, en France, les

armes anciennes n'étaient abandonnées que peu à p e u : Louis

XIII et Richelieu se sont, en effet, efforcés d'empêcher

que l'armure ne soit délaissée.

Les armes défensives.

Vers 1660, les cuissards sont complètement aban-

donnés, mais l'ancienne armure en fer n'est remplacée que

progressivement par la cuirasse. Celle-ci a été inventée

pour résister aux armes à feu, le devant ou p l a s t r o n étant

à l'épreuve du m o u s q u e t et le derrière ou dossière à l'

épreuve du pistolet.

Sous Louis XIV, le plastron est plat, presque sans

arête médiane, sans pointe, assez disgracieux (2). Le

régiment du r o i portait cette cuirasse depuis 1662. Le

régiment de cuirassiers, créé en 1665, la revêtit égale-

ment et la garda jusqu'à la Révolution.

Par ordonnance du 5 m a r s 1675 (3), l'armure de


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fer est officiellement supprimée et remplacée par la

cuirasse pour toutes les troupes à cheval. Celle-ci sera

conservée jusqu'en 1703: par ordonnance du 1er février,

le roi prescrit à "tous officiers de gendarmerie et de

cavalerie de porter régulièrement des cuirasses à l'épreuve

au moins du p i s t o l e t . . . " Le 28 mai de la même année, il

rappelle l'ordonnance précédente, en ajoutant "et pour

brigadiers,gendarmes, chevau-légers et cavaliers, à l'

exception des hussards, ordonne le port du plastron..."(4 ) .

Mais la guerre terminée, l'usage des cuirasses

et plastrons a été pratiquement abandonné à partir de 1714.

Par ordonnance du 28 mai 1733, ces deux armes sont rétablies

y compris pour les exercices, revues et marches, à compter

du jour où le roi les aura fait distribuer. Ensuite, les

capitaines demeureront chargés de l'entretien. La première

distribution est faite en 1733 (5). La cuirasse était portée

avec lepot en tête, à l'épreuve du mousquet, et le plastron

avec la calotte en fer (6), moins lourde, qui se portait

à l ' i n t é r i e u r du chapeau, pour protéger des coups de sabre.

Le 1er juin 1750, une nouvelle ordonnance confirme

celle de 1733: la répétition des rappels les 22 juin 1755,

25 avril 1767, 18 février 1772, 31 mai 1776 montre la

répugnance de tous officiers de cavalerie et cavaliers à

s'encombrer d'une pesante et sans doute peu efficace protec-

tion.

L'ordonnance du 1er mai 1777 pour régler l'exercice

des troupes à cheval distingue les officiers supérieurs

et les capitaines d'une part, qui auront une cuirasse et

une calotte de fer des autres officiers, qui n'auront qu '

un plastron et une calotte, les cavaliers ne portant qu'


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un plastron.

Dans l'infanterie, les piquiers restèrent jusqu'

à leur disparition en 1703 (7) équipés en armes défensives

comprenant le cabasset ou pot en tête et le corselet à

l'épreuve du pistolet.

Une cuirasse de troupe, lourde et de métal épais,

au Musée de l'armée, porte les traces de balles d'épreuve,

qui ne font que marquer le métal, sans l'enfoncer. Cette

épreuve consistait en plusieurs coups de mousquet, portant

une balle de 18 à la livre et chargé à 32 coups par livre

de poudre pour le devant et de p i s t o l e t , chargé à 90 coups

par livre de poudre pour la dossière, tirés à 20 pas.

Les cuirasses sont de 3 t a i l l e s , pesant 18, 19 et

20 livres, tandis que les 3 t a i l l e s du plastron vont de

13 à 14 livres pour la petite, 14 à 15 pour la moyenne et

15 à 16 pour la grande (8). Le pot en tête pèse de 16 à

18 livres.

Un mémoire du 21 février 1744 (9) décrit minutieu-

sement la construction des calottes de fer, faites d'une

plaque de tôle portant trois lames également espacées,

percée de plusieurs trous pour la rendre plus légère, et

placée à chaud sur un mandrin ayant la forme d'un chapeau,

pour lui en faire prendre le pli. L'ordonnance de 1733

indique que le chapeau doit avoir une profondeur d'au

moins 4 pouces 2 lignes, afin qu'il puisse être garni de

la calotte. Le réglement du 21 février 1779 prescrit une

calotte de fer pliante pour chapeau à trois cornes. Cette

protection est mentionnée pour la dernière fois dans le

réglement du 1er octobre 1786, non seulement pour la cava-

lerie, mais encore pour le soldat d'infanterie, prescription


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qui ne fut jamais exécutée (10).

Les armes offensives.

Les armes offensives, pour leur plus grand nombre,

n'ont jamais fait l'objet d'aucun règlement. Quand les

ordonnances existent, elles sont plus rares, plus succinctes

que celles concernant les armes à feu, même au XVIIIème

siècle. Généralement, une correspondance, le plus souvent

disparue, entre le ministre et les manufactures suffisait

à déterminer un modèle (11).

Les armes d'hast (12) se composent toutes d'un fer

pointu ou tranchant, fixé au bout d'un long manche appelé

hante, puis hampe: ce sont , en 1660, la hallebarde, la

pertuisane, la pique et l'esponton. La lance , qui connaî-

tra un regain de faveur au XIXème siècle, a disparu en

même temps que la chevalerie. Maurice de Nassau fut un des

premiers à l'abolir en Europe. En France, peu employée sous

Henri IV, elle fut supprimée complètement par Louis XIII,

les cavaliers la remplaçant par les pistolets d'arçon.

Les armes de main sont essentiellement l'épée et,

plus tard, le sabre. Les collectionneurs se sont beaucoup

attachés à ces armes lorsqu'elles étaient de luxe, ou l'

expression d'un courant artistique, mais l'arme de troupe

leur a paru bien négligeable. Aussi, est-elle relativement

rare aujourd'hui et d i f f i c i l e à définir, car les réglements

sont peu explicites.Elle est souvent considérée comme

faisant plutôt partie de l'équipement que de l'armement et

appartenant au soldat: en 1699, ceux qui reçoivent leur

congé définitif partent avec leur épée et leur habit.


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La baionnette est généralement classée parmi les

armes blanches. Mais, si elle a, indéniablement, pour

effet de transformer le fusil en arme blanche, c'est

assurément un appendice complémentaire et obligatoire de

cette arme, qui jusqu'en 1738, sera fabriqué dans les

manufactures d'armes à feu. C'est pourquoi nous la rattache-

rons au fusil.

Les armes d'hast (13): à la fin du XVIIème siècle,

elles n'existent plus dans la cavalerie et tiennent un

faible rôle dans l ' i n f a n t e r i e .

La hallebarde est une arme de tradition suisse,

bien qu'elle dérive des antiques haches de guerre à manche

long communes à de nombreux peuples germaniques. Il n'est

donc pas surprenant de la trouver à la compagnie des Cent

Suisses de la garde du roi, rétablie par Charles VIII en

1496. Depuis Louis XIV, elle a double armement, l'un

classique avec fusil et baïonnette pour la guerre, l'autre

pour le service dans le palais, comprenant hallebarde et

épée pour la troupe, épée et pertuisane pour les officiers.

Leur hallebarde (14) mesure de la pointe du fer

au bout du sabot de 7 pieds a 7pieds 1, 2 le fer mesurant

de 21 à 21 pouces Celui-ci se décompose en 3 parties:

la pointe, lame assez forte, nervurée, à double tranchant,

le fer de hache à 2 ailes dissemblables, l'une en forme

de hache proprement dite, l'autre partagée en 3 pointes,

enfin la douille, tronc de pyramide à 8 facettes, rappelant

le temps où les hampes étaient à 8 pans, qui mesure 5 pouces.

La hampe, en bois de frêne ou de noyer, est ronde, termi-

née par un sabot, qui protège du sol l'extrémité inférieure.

Les s e r g e n t s d'infanterie sont équipés de cette arme


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depuis des siècles. Le réglement du 2 mars 1683 (15)

ordonne qu'elle sera d'une même longueur de 6 pieds è:

la hallebarde est en effet aussi un instrument destiné

à fixer les intervalles: le réglement d'exercice de 1703

prescrit que la distance entre chaque rang, quand on se

met en bataille, est de 13 pieds, soit 2 hallebardes.

Toutefois, l'ordonnance du 1er mars 1703 donne le fusil

aux sergents de grenadiers à la place de la hallebarde.

Mais quand en 1710, le fusil est donné aux officiers

subalternes, la circulaire du ministre stipule expressément

que les sergents conservent la hallebarde. Le motif en

est précisé en 1734 dans une correspondance entre le marquis

de Pezé et le m i n i s t r e ( 16) : il faut maintenir la hallebarde

aux sergents, pour que ceux-ci s'occupent, dans l'action,

de maintenir le soldat à son rang et non de se servir de

leur arme.

Depuis 1714, un n o u v e a u modèle a été adopté, dont

le fer a deux ailes symétriques: le terme de pertuisane

lui conviendrait mieux, mais la tradition maintint 1'

appellation de hallebarde (17).

C'est seulement pendant la guerre de Sept Ans, le

31 octobre 1758, que le fusil est donné aux sergents, en

même temps qu'aux officiers de compagnies de fusiliers.

Au retour de la paix, l'ordonnance du 20 mars 1764, réglant

l'exercice de l ' i n f a n t e r i e tente de rétablir l'ancienne

situation, mais pour peu de temps, car le nouveau réglement

du 1er janvier 1766 revient définitivement sur cette déci-

sion: les sergents sont désormais armés d'un fusil de soldat

et d'un sabre. Cette mesure est confirmée par le réglement

du 1er octobre 1786, en exceptant toutefois les sergents

du régiment Dauphin, qui continuent à porter une fourche(18).


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La pertuisane (19) est sans doute apparue vers 1640

pour disparaître vers 1780. En 1666, certains piquiers 1 1

avaient reçue en vue de former la garde des drapeaux. Mais,

bientôt, une ordonnance du 25 février 1670 en interdit l'

usage à tous soldats (20), bien qu'elle connaisse la faveur

des gradés de la Maison du roi. Nous avons vu que les

officiers des Cent Suisses la conservèrent.

C'est une arme constituée par une forte lame symé-

trique par rapport à son axe, nervurée en son milieu et

portant à sa base deux ailerons qui font corps avec elle.

La douille est en forme de tronc de pyramide octogonale,

avec deux a t t e l l e s dans le prolongement des tranchants,

qui sont incrustés dans le bois de la hampe ronde. L'

extrémité inférieure est protégée par un sabot en forme

de dé. La longueur ne dépasse pas 6 pieds, la lame mesu-

rant entre 17 et 18 pouces de la pointe à la douille.

La pique (21) fut longtemps l'arme principale de

l ' i n f a n t e r i e . A la création des régiments de Picardie et

de Piémont à Orléans et Montargis par le duc de Guise en

novembre 1560, la troupe était équipée pour les trois

quarts de piques (22), dont la longueur initiale de 22

pieds fut progressivement réduite sous Louis XIII à 18

pieds. Elle était encore plus courte sous Louis XIV: l'

ordonnance du 16 novembre 1686 (23) précise que sa longueur

totale avec le fer est de 13 pieds pour l'infanterie fran-

çaise et de 14 pieds pour l ' i n f a n t e r i e suisse, le fer étant

d'! pied. Celui-ci, long et plat, est élargi en forme de

poire. Il est prolongé vers le bas par deux branches des-

tinées à le fixer sur la hampe en frêne. Le poids de la


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pique est d'environ 14 livres.

A mesure que les armes à feu accroissent leur

efficacité en tenant à distance la cavalerie, elles entraî-

nent la diminution du nombre des piques à partir de 1653,

puis leur disparition complète à la suite de l'ordonnance

du 1er octobre 1703: la baïonnette à douille introduite

graduellement par l'ordonnance du 28 novembre 1689 les

avait condamnées.

L'esponton, ou sponton (24), est l'arme des

officiers à partir de 1690. En 1560, au moment de la

formation des premiers régiments, les officiers portaient

la pique comme les soldats, mais bien plus petite, avec

une hampe raccourcie: elle était désignée sous le nom de

demi-pique. Il n'existe aucune réglementation sur cette

arme. Il faut attendre l'ordonnance du 10 mai 1690 pour

la supprimer (25), "Sa Majesté considérant les petites

piques dont s'arment les officiers désavantageuses dans

les occasions de combat..." A la suite de quoi, le roi

prescrit l'esponton plus robuste et long de 7 pieds t à

8 pieds. L'ordonnance n'en indique pas la forme. Celle-ci

présente deux types: l'un, à la française, en forme de

pique très allongée, l'autre, à l'allemande, plus large

de lame et se terminant en langue de carpe.

Beaucoup estiment que les espontons sont des armes

inutiles, en particulier Vauban. Pendant la guerre de

Succession d'Espagne, les officiers s'arment les uns de

fusil, les autres d'esponton. Pour rétablir l'uniformité,

l'ordonnance du 12 novembre 1710 (26) maintient l'esponton

pour les colonels, lieutenants-colonels et capitaines des


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régiments d'infanterie tant française qu'étrangère, mais

lui substitue le fusil avec baionnette pour tous les

officiers subalternes, à l'exception de ceux des Gardes

françaises et suisses.

Après la guerre, les officiers revinrent d'eux-

mêmes à l'esponton, sans nouvel ordre: une lettre circulaire

du 16 octobre 1716 (27) dut rappeler l'ordonnance de 1710.

Cependant le retour à l'esponton est bien effectif comme

le montre l'annotation du ministre sur une lettre du colo-

nel du régiment irlandais de Clare, du 3 mai 1744, indiquant

que les lieutenants de son régiment avaient toujours des

fusils :

"Sa M a j e s t é m'a c h a r g é de r é p o n d r e q u ' e l l e


n'approuve p o i n t que l e s o f f i c i e r s i r l a n d a i s se
dispensent de l ' e x é c u t i o n de l a l o i q u i o r d o n n e
à tous les o f f i c i e r s de se s e r v i r d ' e s p o n t o n s ; qu'
ils aient à s ' e n p o u r v o i r au p l u s t ô t " . ( 2 8 )

Le 5 décembre 1750, l'assemblée des inspecteurs

d'infanterie chargea le directeur de l ' a r t i l l e r i e de V a l l i è r e

de faire un mémoire sur les caractéristiques de l'esponton.

Ce mémoire servit à la rédaction du réglement paru le 1er

mai 1754 (29): l'esponton aura 7 pieds de longueur, à

savoir 8 pouces de lame, 4 pouces de douille, 5 pieds 9

pouces de hampe et 3 pouces de sabot et pèsera 3 livres.

Seuls, les officiers de grenadiers continuent à porter le

fusil, en application de l'ordonnance du 7 mai 1750 (30).

Mais la guerre de Sept Ans conduit les partisans du fusil

à revenir à la charge et le 31 octobre 1758, les officiers

subalternes d'infanterie sont de nouveau armés de fusils.

Ce n'en est pas encore fini de l'esponton: à la paix, 1'

ordonnance du 20 mars 1764 rétablit l'ancienne situation,


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stipulant que colonels et lieutenants-colonels seront

armés d'un e s p on ton, les majors et aides-majors d'une épée

et tous les autres officiers, sauf ceux des grenadiers

qui conservent le fusil et le sabre, seront armés d'un

esponton et d'une épée.

Le sort définitif de l'esponton est réglé par l'

ordonnance du 1er janvier 1766, par laquelle les officiers

de colonels à majors sont dotés pour toute arme d'une épée,

tous les autres étant armés d'un fusil avec baïonnette et

d'une épée.

Dans la marine, les grandes lignes des caractéris-

tiques des armes d'hast sont fixées par l'ordonnance de

Louis XIV du 15 avril 1689 ( 31):

"Les piques et demi-piques seront d'un


bon b o i s de f r e s n e , qui s e r a p l u s f o r t que c e l u i
d o n t on se s e r t à t e r r e pour l e s piques et demi-
piques. Le f e r s e r a é p a i s e t l a r g e e t b i e n a t t a c h é
par les oreilles, lesquelles seront enchassées
dans le bois et bien clouées.
Les h a l l e b a r d e s e t p e r t u i s a n e s s e r o n t mon-
t é e s s u r d e s b o i s de f r e s n e de l a mesme q u a l i t é ;
l e s lames s e r o n t d ' u n bon f e r n e t e t p o i n t p a i l l e u x ;
c e l l e d e l a h a l l e b a r d e s e r a de 9 à 10 p o u c e s d e
l o n g e t c e l l e d e l a p e r t u i s a n e d e 18 à 1 9 ; l ' u n e
et l ' a u t r e a u r o n t une c a n e l u r e au m i l i e u e t s e r o n t
a t t a c h é e s à l a hampe p a r l e s o r e i l l e s e n d e n t é e s
dans le bois et bien c l o u é e s . . . "

Sur les gravures de l'époque, les Gardes du pavil-

lon et les Gardes de l'étendard sont représentés, comme

les officiers de l'armée de terre, tenant un esponton.

L'ordonnance concernant la marine du 25 mars 1765

ne mentionne plus dans les armes blanches d'hast que piques

et demi-piques. La manufacture de Klingenthal fabrique

encore des piques pour la marine en 1782 (32).

Les armes de main: l'épée est le seul élément qui

distingue le soldat du paysan ou de l ' a r t i s a n et le seul


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moyen de relever sa condition à ses yeux. Le roi n'admet

pas qu'un soldat soit sans épée et Louvois rappelle vigou-

reusement à l'ordre les officiers qui, sous de spécieux

prétextes, font garder cette arme dans les magasins, alors

qu'il semble à certains qu'elle fait double emploi avec

la baïonnette (33).

A l'origine, tout fantassin ou cavalier portait

une épée. Mais les épées dont était armé le cavalier n'

ayant pas donné satisfaction au cours de la guerre de

Hollande, le roi décida d'affecter le sabre à la cavalerie

en 1679.

La différence entre sabre et épée tient essentiel-

lement à ce que le premier est propre à donner un coup de

t a i l l e ou de tranchant, par opposition à l'épée exclusive-

ment réservée à l'estoc ou coup de pointe. En général, le

sabre a donc une lame à un seul tranchant alors que les

lames d'épée sont affilées des deux côtés. Mais il y a des

exceptions et des sabres droits à double tranchant porteront

encore longtemps le nom de "forte-épée" .

L'épée: elle se compose de deux parties principales,

la lame et la monture. Les estampes anciennes représentent

des arquebusiers ou des mousquetaires avec une grande épée

au côté, c ' e s t - à - d i r e comportant une lame longue et fine.

Au début du règne de Louis XIV, elle est déjà raccourcie;

lorsque l'ordonnance du 16 mai 1676 (34) prescrit:

"Chaque c a v a l i e r d o i t ê t r e muni d ' u n e é p é e


d o n t la lame a, au m o i n s , l a l o n g u e u r de 2 p i e d s
9 pouces. Quant à l ' i n f a n t e r i e , que t o u t s o l d a t
soit pareillemen t armé d ' u n e bonne épée et b a u d r i e r " ,

celle-ci est courte avec une monture de cuir (35). Pour

avoir quelques précisions supplémentaires sur cette arme,


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il faut attendre l'ordonnance du 20 avril 1736 (36), qui

indique que la lame doit avoir 26 pouces et être conforme

au modèle prescrit par le roi, mais celui-ci est inconnu!

D'après les estampes, l'épée n'a guère changé de forme. L'

ordonnance du 19 janvier 1747 (37) ajoute deux indications

supplémentaires: la lame de 26 pouces a "un talon de 2

pouces, le reste à 2 tranchants, jusqu'à la pointe en

langue de carpe", ne faisant que confirmer la situation

existante. Les lames ont une arête médiane sur toute la

longueur à l'exception du fort talon de 2 pouces, la pointe

se trouve dans le prolongement de cette arête, donc en

"langue de carpe".

Les montures ne sont décrites par aucun texte:

comme les épées sont achetées à la discrétion des capitaines,

les montures sont très variées, mais généralement à la

mousquetaire (38). A la fin du XVIIème siècle, elles étaient

en cuivre, à pommeau rond et poignée torse. Vers 1730, la

fusée est en bois, recouverte d'un filigrane en fil de

laiton torsadé, qui subsistera jusqu'à la suppression de

l'arme par Choiseul. De médiocre qualité, ces épées n'avaient

aucune valeur militaire. Dès le début de la guerre de Sept

Ans, l'habitude fut prise de les laisser dans les dépôts.

Quand le soldat obtenait son congé définitif, il

avait l'autorisation d'emporter son épée avec lui; cette

faculté disparut avec l'arme: le 26 septembre 1763, Choiseul

approuvait en effet le mémoire suivant:

"Les épées pour les f u s i l i e r s ayant paru


d ' a u t a n t p l u s i n u t i l e s q u ' e l l e s ne s o n t ni o f f e n s i -
ves, ni défensives à la guerre, tous les régiments
d e s t i n é s à e n t r e r en c a m p a g n e l e s l a i s s a n t d a n s l e s
garnisons, p a r c e q u ' i l s ont reconnu q u ' e l l e s n'
étaient qu'embarrassantes, seront et demeureront
supprimées". (39)
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Cette décision était rendue officielle par le

réglement d'exercice du 20 mars 1764, qui retirait l'épée

aux caporaux et aux fusiliers , ne leur laissant que le

fusil et la baïonnette. Les sergents, fourriers et tambours

seuls continuèrent à la porter, jusqu'au réglement du 1er

janvier 1766, à partir duquel ils prirent le sabre.

Epée de sergent de l'infanterie(40): les sergents de

l ' i n f a n t e r i e , à l'exception des compagnies de grenadiers,

ont de tout temps porté une épée, mais aucun texte n'a été

retrouvé réglementant sa forme. La longueur minimale de la

lame semble avoir été imposée entre 30 et 32 pouces. Celle-

ci est généralement triangulaire, symétrique, avec arête

médiane. Les montures sont variées, souvent en fer, et à

la mousquetaire, avec un filigrane composé d'un simple fil

de fer. Au début de la guerre de Sept Ans, les fusées sont

en ébène. L'épée de sergent ne survécut pas à la réforme

de Choiseul du 1er janvier 1766.

Epée d'officier(41) : l'épée à la mousquetaire a

certainement été l'arme la plus répandue; elle semble être

apparue en France vers la fin de la guerre de Hollande. De

cette période, bien qu'arme d'apparat à l'origine, elle

est aussi portée par la troupe, mais les officiers n ' u t i l i -

sent que le type à pas d'âne. Pour rencontrer une allusion

aux épées d'officiers, il faut attendre l'ordonnance du

1er mai 1750, qui prescrit aux officiers de tous les corps

de cavalerie et de dragons de se munir d'une épée uniforme

dont la lame à dos est de 32 pouces et la monture en laiton

doré. Dans le cadre des grandes réformes de Choiseul, le

réglement du 25 avril 1767 décrit l'épée des officiers:

elle n'est pas révolutionnaire; c'est toujours le type à


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la mousquetaire: "l'épée sera à garde de cuivre doré et

poignée d'argent à la mousquetaire..." Il n'est pas question

de la lame. La fusée est à filigrane en argent, le reste

de la monture est doré. L'ordonnance consacrée aux troupes

légères est plus précise: "l'épée sera à garde de cuivre

et poignée d'argent doré, montée sur une lame plate et

pleine de 26 pouces de longueur." Cette longueur est celle

généralement en usage depuis que l'arme est portée au

ceinturon, qui remplaça le baudrier entre 1684 et 1690.

L'ordonnance du 2 septembre 1775 maintient ces dispositions:

"L'épée pour tous les o f f i c i e r s , sans excep-


ter c e u x d e s c o m p a g n i e s de g r e n a d i e r s , sera à garde
de cuivre doré et poignée d'argent, à la mousquetaire.
La lame s e r a p l a t e et f o r t e , l o n g u e d e 26 p o u c e s . . .
L'é p é e p o u r l e s o f f i c i e r s de l ' E t a t - m a j o r s e r a de
la même f o r m e , m a i s l a m o n t u r e s e r a p l u s f o r t e e t
la lame de 2 à 3 p o u c e s p l u s l o n g u e . " ( 4 2 )

L'ordonnance du 31 mai 1776 modifie le métal du

filigrane: pour tous les officiers indistinctement, il sera

en métal doré. Les lames de ces épées sont de type usuel,

à double tranchant, avec un méplat médian. Dans la monture,

le pommeau, presque sphérique au début, s'allonge de plus

en plus, en forme d'olive, au cours des années. Les pas

d'âne se rétrécissent: à la fin, il n'est plus possible d'y

passer le doigt.

Les réglements étant réduits à la forme la plus

rudimentaire, il n'est donc pas surprenant de trouver une

énorme variété et beaucoup de fantaisie dans les armes des

officiers de cette période.

Il n'existe aucun réglement sur les épées d ' o f f i c i e r s

de marine. Il est probable qu'elles étaient du modèle de

celles des officiers d'infanterie,avec la même variété.


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Le sabre: au cours de la guerre de Hollande, tous

les cavaliers se plaignent des épées trop courtes et trop

fines qui ne permettent que de frapper d'estoc. Louvois

décide donc, le 22 février 1679, de doter toute la cavalerie

de sabres au lieu d'épées, les colonels devant... "garder

l'argent pour faire cette dépense, qui ne sera pas bien

considérable, puisqu'ils en trouveront au magasin royal

de Paris..."(43 ) .

Il semble que fut alors adoptée l'arme appelée

"la Wallonne". Elle provient de Solingen et avait été uti-

lisée, à la fin de la guerre de Trente Ans, par les Provinces

Unies, mais aussi par les Suédois et les Espagnols. Or, en

1639, à la mort de Bernard de Saxe-Weimar, ses seize régi-

ments passent du service suédois à celui du roi de France:

ils étaient certainement équipés de cette arme, bien supé-

rieure à celle des cavaliers français.

La lame, en 1679, est: encore à double tranchant,

j u s t i f i a n t l'appellation de "forte-épée", longue de 33 à

35 pouces, de section lenticulaire, avec une profonde

gouttière de chaque côté, à partir d'1 pied environ du début

du talon.

La monture est à branche simple, la fusée en bois

presque cylindrique, avec un filigrane de fil de fer torsadé.

Le pommeau rond est aplati, en fer.

Une forme nouvelle de cette arme apparaît hors de

France entre 1678 et le début de la guerre de la Ligue d'

Augsbourg, avec une monture à trois branches, mais la même

lame. Pendant cette guerre, les premiers régiments français

adoptent cette monture qui se généralise pendant la guerre

de Succession d'Espagne.
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Le 5 janvier 1730, une assemblée des inspecteurs,

tenue aux Invalides, avait arrêté les dimensions du nouveau

sabre (44): la lame aura 36 pouces de longueur, non compris

la soie et 16 lignes de largeur à sa naissance, en se

terminant par 8 lignes à 5 lignes de la pointe, en forme

de langue de carpe. La lame sera à double arête évidée.

Le sabre de dragon sera comme celui de cavalier,

mais la lame aura 2 pouces de longueur de moins.

Des échantillons sont envoyés au ministre par la

manufacture de Klingenthal le 28 novembre 1730: deux modèles

de chaque lame pèsent respectivement 1 livre 5 onces et

1 livre 6 onces.

Cependant, l'ordonnance du 29 mai 1733 est encore

conçue en termes vagues (45): les lames doivent avoir 2

pieds 9 pouces sans la poignée, qui sera faite de façon

que la main et le pouce soient couverts. La première

réglementation plus précise est signée le 16 janvier 1734,

sur la "construction et la proportion des sabres à usage

de la cavalerie": la lame est à double tranchant et à

double arête dans le milieu. Elle a 2 pieds 9 pouces de

longueur et finit en pointe. Elle ne doit peser que 1 livre

5 onces. Il sera loisible aux troupes de cavalerie de

prendre des lames à un tranchant et à dos; dans ce cas,

elles ne seront pas à double arête: les dragons, les pre-

miers, utiliseront cette faculté.

L'ordonnance du 1er juin 1750 prescrit le sabre à

monture de cuivre et double branche, la lame à dos de 33

pouces de longueur. C'est la consécration de la lame plate

à dos, qui restera en usage jusqu'au XIXème siècle.

Avec Choiseul, les ordonnances sont plus détaillées,


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en particulier le réglement de 17 6 5 ( 4 6 ) , repris par l'ordon-

nance du 25 avril 17 6 7 (47): le sabre de cavalier a la garde

pleine, à double branche de cuivre, la poignée carrée est

montée sur une lame pleine, droite et à dos de 36 pouces,

large de 15 lignes au talon et de 5 lignes d'épaisseur.

Le sabre de dragon a une garde à bandelettes de fer

plat à trois branches, la poignée de cuir, longue de 5

pouces t, est recouverte d'un fil d'acier retors; la lame

à pointe relevée, pleine et à dos, a 36 pouces de longueur.

Le réglement de 1776 confirme ces dispositions; celui du

21 février 1779 amène une transformation complète de la

garde: " Les sabres pour les cavaliers et les dragons

seront à garde pleine de fer poli, de 36 pouces." Le fer

poli est d'un entretien d i f f i c i l e en campagne et aucune

défense ne protège la main, mais l'arme est élégante et

cela lui a valu une grande faveur. Le réglement du 1er

octobre 1786 remplacera le fer poli par le cuivre.

Le sabre traditionnel des hussards (48), à simple

courbure, n'a rien de commun avec le sabre oriental à

double courbure. Le modèle réglementaire est décrit par

l'ordonnance de mai 1752: la lame porte un long talon plat

de 7 pouces, suivi par un pan creux qui se termine à hau-

teur du biseau. De 35 pouces en 1752, elle passe à 33 pouces

en 1755. Dans le même temps, la largeur passe de 14 à 16

pouces. Le dos est plat, suivi d'un biseau important. La

monture a une poignée en bois, recouverte de basane, sans

filigrane. Après les réglements de 1765 et 1767, le sabre

de hussard comporte une monture de cuivre à simple branche

en croix. La poignée est couverte d'un cuir bouilli,


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maintenu par un fil en laiton retors. La lame, toujours

à dos et pleine est courbe de 2 pouces i de cambré, a 36

pouces de longueur, 18 lignes de largeur au talon et 16

à la pointe. Mais le marché passé avec la manufacture de

Klingenthal en 1783, à la suite de la délibération du

comité supérieur du 19 février 1783 ramène la longueur à

30 pouces et porte le cambré à 2 pouces 8 lignes (49).

Le sabre est également porté par les grenadiers

et les sous-officiers de l ' i n f a n t e r i e , après 1767 (50).

Jusqu'à la fin du XVIIème siècle, le grenadier est encore

armé de l'épée. Le sabre devient cependant peu à peu une

distinction au XVIIIème siècle et est consacré par l'

ordonnance du 19 janvier 1747. Les lames doivent avoir

entre 30 et 31 pouces de longueur. Elles sont plates ou

avec un léger pan creux, et un talon d'1 pouce i environ.

Les réglements de 1765 et 1767 (51) suppriment définitive-

ment l'épée du soldat en dehors de la Maison du roi et

prescrit pour les grenadiers le modèle dit du "briquet",

qui arme l ' i n f a n t e r i e jusqu'au Consulat: ces sabres sont

composés d'une lame pleine à dos de 22 pouces de longueur,

de 16 lignes de largeur, de 4 lignes d'épaisseur, de forme

courbe jusqu'à la pointe, et d'une poignée pleine de cuivre

coulé, avec une simple croisée dont la continuation forme

une branche forte qui s'enchâsse dans le pommeau fait en

forme de casque ou de bonnet ovale.

L'ordonnance du 25 avril 1767 prescrivait l'épée

uniforme pour tous les officiers de l ' i n f a n t e r i e , y compris

ceux des grenadiers. Pourtant ceux-ci porteront le plus

souvent le sabre dans les dernières années de la monarchie,


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des "briquets" d'abord, puis des sabres légers, comme

ceux des hussards.

En ce qui concerne les officiers de cavalerie,

ils ont des sabres de tous les modèles. Cependant, en 1784,

le maréchal de Ségur définit pour ces officiers une arme

qui leur sera propre (52): la lame est à double pan creux

et arête médiane, longue de 34 pouces, large de 15 lignes

au talon. Elle présente un biseau d'un peu plus de 7 pouces;

la pointe est dans le prolongement du dos; elle est droite

ou légèrement cambrée, à la manière de celle des dragons

de Montmorency. La monture porte le nom de "garde de

bataille". Elle est en cuivre, constituée de 4 branches

secondaires se reliant à la branche principale en forme

de coquille Saint-Jacques, dont toutes les nervures seraient

ajourées. Un filigrane de deux fils double d'argent doré

a s s u j e t t i t le cuir à la poignée de hêtre, coiffée d'une

calotte de forme ovale.

Les a r t i l l e u r s ont également été dotés d'un sabre

en 17 7 1 : la lame est à deux tranchants, droite, à pans

creux, terminée en langue de carpe, longue de 18 pouces.

La monture est en laiton; la poignée, en forme de col d'

aigle, diminue vers la tête, qui forme le pommeau (53).

Dans la marine, les critères des armes blanches

de main sont très sommaires. L'ordonnance du 15 avril 1689

avait prescrit:" Les sabres et haches d'armes seront d'un

bon fer, bien tranchant, et pour les proportions, on

suivra l'usage ordinaire..."

Au XVIIIème siècle, le sabre de bord est une arme

très grossière, à monture de fer. Il est nettement défini


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en 1782 seulement: sa monture est en laiton, la garde est

à coquille se terminant en une branche principale et deux

autres branches en S, parallèles; la lame de faible courbure

est plate, avec une gouttière longue de 23 pouces (54).

En 1770, il a été défini un sabre pour l ' a r t i l l e r i e

de marine. La lame est identique à celle du sabre de l'

a r t i l l e r i e de terre, mais la poignée est en forme de col

et tête de lion.

Depuis longtemps cependant, le rôle de ces armes

blanches est devenu très secondaire au combat, sauf pour

les cavaliers. Pour les fantassins, elles deviennent de

plus en plus des armes de parade. A la veille de la Révolu-

tion, les armes à feu dominent sans conteste le champ de

bataille.

NOTES DU C H A P I T R E 1er.

1 . H a s t : du l a t i n h a s t a , l a n c e c o u r t e a r m a n t l e s c o r p s d ' i n f a n t e r i e
a p p e l é h a s t a i r e s chez l e s Romains.
2. V o i r f i g u r e nOl.
3 . A . P . AMIOT. P r é c i s d e l ' h i s t o i r e d e s t r o u p e s f r a n ç a i s e s d e p u i s l a
f o n d a t i o n de l a m o n a r c h i e j u s q u ' à nos j o u r s , éd. 1830.
4 . AG. A r c h . A r t i . 4 f l : e x t r a i t d e s o r d o n n a n c e s . . . 2 8 m a i 1 7 0 3 .
5. I b i d . 4 f 7 / 1 : mémoire s a n s d a t e , m a i s p o s t é r i e u r à 1734.
6. Voir f i g u r e n ° l .
7 . J . MARGERAND. Op. C i t . L e t t r e d e C h a m i l l a r t du 11 s e p t e m b r e 1 7 0 3
a u x i n s p e c t e u r s de l ' i n f a n t e r i e p o u r l e u r a n n o n c e r q u e l e r o i " a r é s o l u
d ' ô t e r l e s p i q u e s " , e t o r d o n n a n c e du 1 e r o c t o b r e 1 7 0 3 .
8 . AG. A r c h . A r t i . 4 f 5 1 : e x t r a i t d ' u n m a r c h é d e 1 6 9 0 .
9 . BOTTET. L ' a r m e b l a n c h e d e g u e r r e f r a n ç a i s e a u X V I I I è m e s i è c l e , é d .
1910.
10. I b i d .
11. C. ARIES. A r m e s b l a n c h e s m i l i t a i r e s françaises, fascicule 3-4, 1967.
12. Voir f i g u r e n°2.
13. Ibid.
14. C. ARIES. 0 p . C i t . f a s c i c u l e 1 - 2 , 1969.
15. J . MARGERAND. Op. C i t .
16. AG. Al 2 7 5 3 , f 0 5 8 e t 1 1 5 .
17. C. ARIES. Op. C i t . f a s c i c u l e 3 - 4 , 1969.
18. Voir f i g u r e n°2.
19. Ibid.
20. C. ARIES. Op. C i t . fascicule 3-4, 1970.
21. Voir f i g u r e n°2.
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22. J . MARGERAND. Op. C i t .


23. BOTTET. Op. C i t .
24. Voir f i g u r e n°2.
25. C. ARIES. Op. C i t . f a s c i c u l e 1 - 2 , 1 9 7 0 .
J . MARGERAND. Op. C i t . p . 8 1 .
26. I b i d . p. 8 6 .
2 7 . AG. Al 2 5 1 6 , f ° 3 7 9 : l e t t r e du C o n s e i l de l a g u e r r e aux i n s p e c t e u r s
de l ' i n f a n t e r i e .
28. J . MARGERAND. Op. C i t . p . 8 8 .
29. AG. A r c h . A r t i . 4 f 6 3 . V o i r a n n e x e n03 e t f i g u r e n ° 3 .
30. I b i d . 4 f 5 7 : l e t t r e du m i n i s t r e a u x i n s p e c t e u r s , du 15 m a i 1 7 5 4 .
31. O r d o n n a n c e d e L o u i s XIV du 15 a v r i l 1689 p o u r l e s a r m é e s n a v a l e s
e t a r s e n a u x de m a r i n e , é d . 1764 i n 4 ° , t i t r e I I I , a r t i c l e s I e t I I ,
p. 336.
3 2 . AG. A r c h . A r t i . 4 f 4 3 : n o t e p o u r l a m a r i n e , s u r l e n o m b r e e t l ' e s p è c e
d ' a r m e s f o u r n i e s à l a m a r i n e d e 1 7 7 9 à 1782 ( m a n u f a c t u r e d e K l i n g e n -
thal).
3 3 . AG. Al 3 0 1 , f ° 1 0 5 : a n n o t a t i o n du m i n i s t r e s u r u n e l e t t r e d e l '
i n s p e c t e u r de l ' i n f a n t e r i e d ' A u b i g n é , q u i v o u l a i t é p a r g n e r c e t t e
d é p e n s e : " J a m a i s i l n ' a é t é admis que l e s s o l d a t s f u s s e n t s a n s é p é e
e t e l l e s n e d o i v e n t p o i n t ê t r e r e g a r d é e s comme u n e a r m e i n u t i l e " .
3 4 . AG. A r c h . A r t i . 4 f l e t C. ARIES. Op. C i t . f a s c i c u l e 1 - 2 , 1 9 6 7 .
35. V o i r f i g u r e s n04 e t n ° 5 .
3 6 . J . MARGERAND. Op. C i t . p . 5 2 .
3 7 . C. ARIES. Op. C i t . f a s c i c u l e 1 - 2 , 1 9 7 0 .
38. I b i d . V o i r a u s s i annexe nOl.
3 9 . J . MARGERAND. Op. C i t . p . 5 2 .
4 0 . C. ARIES. Op. C i t . f a s c i c u l e 1 - 2 , 1 9 6 7 e t f i g u r e n ° 5 .
41. I b i d . f a s c i c u l e 3 - 4 , 1967 e t f i g u r e n ° 6 .
42. I b i d .
43. I b i d . f a s c i c u l e 1-2 1968 e t f i g u r e n ° 4 .
4 4 . AG. A r c h . A r t i . 4 f 4 8 / l : p r o c è s - v e r b a l du 6 j a n v i e r 1 7 3 0 , s i g n é
V e r n i c o u r t , Beauvau, V a l l i è r e , e t c . . .
4 f 6 / 4 : mémoire s u r l e s modèles d ' a r m e s b l a n c h e s qui
d o i v e n t ê t r e f a b r i q u é e s dans l a n o u v e l l e m a n u f a c t u r e . . . , envoyé l e
3 s e p t e m b r e 1730.
4 5 . BOTTET. Op. C i t .
4 6 . AG. A r c h . A r t i . 4 f 4 8 / l : e x t r a i t du r é g l e m e n t g é n é r a l c o n c e r n a n t l '
h a b i l l e m e n t , l ' a r m e m e n t e t l ' é q u i p e m e n t d e s t r o u p e s . 1765.
4 f 4 2 : m a r c h é p o u r 25 0 0 0 l a m e s d e s a b r e du 8 j a n v . 1 7 6 6
47. I b i d . 4 f 4 2 : m a r c h é p o u r 1 200 s a b r e s de c a v a l e r i e e t 2 000 de d r a g o n
du 27 d é c e m b r e 1 7 6 8 e t C. ARIES. Op. C i t . f a s c i c u l e 3 - 4 , 1 9 6 7 .
4 8 . I b i d . 4 f 4 8 / l : e x t r a i t d u r é g l e m e n t g é n é r a l . . . 1 7 6 5 e t C. ARIES. O p . C i t .
f a s c i c u l e 1-2, 1969.
4 9 . I b i d . d i m e n s i o n s , p r o p o r t i o n s e t p o i d s du s a b r e d e h u s s a r d . 1 7 8 3 .
50. V o i r f i g u r e s n°5 e t n ° 7 .
5 1 . AG. A r c h . A r t i . 4 f 4 8 / l : e x t r a i t d u r é g l e m e n t g é n é r a l . . . 1 7 6 5 .
5 2 . I b i d . d i m e n s i o n s . . . du s a b r e d ' o f f i c i e r d e c a v a l e r i e 1 7 8 3 e t C. ARIES.
Op. C i t . f a s c i c u l e 3 - 4 , 1 9 6 7 e t 1 - 2 , 1 9 7 1 .
53. V o i r f i g u r e n°6.
5 4 . C. ARIES. 0 p . C i t . f a s c i c u l e 1 - 2 , 1 9 6 8 .
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CHAPITRE 2. LES ARMES A FEU.

Alors que l ' a r t i l l e r i e permit de hâter la fin de

la guerre de Cent Ans en Normandie, vers 1450, que le

siège de Constantinople par les Turcs en 1453, ou de

Grenade en 1492 par la reine Isabelle montrent l'action

décisive des bombardements, les guerres d ' I t a l i e , à partir

de 1498, marquent le début d'une ère nouvelle, celle des

armes à feu portatives: l'arquebuse à mèche est devenue

la principale arme à feu de l'infanterie.

Mais, en 1660, l'arquebuse a disparu de l'armement

du soldat. D'abord très lourde, elle vit son calibre se

réduire progressivement à celui d'une balle de 48 à la

livre (1), ce qui la rendit plus maniable, mais lui fit

perdre tout pouvoir de pénétration. Elle a été remplacée

par le mousquet, adopté par l ' i n f a n t e r i e espagnole de 1565

à 1568, et que Philippe de Strozzi, colonel-général de l'

infanterie française, introduisit, selon Brantôme (2) dans

l'armée royale, à l'occasion du siège de la Rochelle de

1573. Il ne différait de l'arquebuse que par son calibre

quadruple de 12 balles à la livre, et par sa charge, qui

était double: il était donc plus pesant et nécessitait

l'emploi d'une béquille ou fourche d'appui, la fourquine.

Au début du XVIIème siècle, cette arme a encore

subi de nombreuses améliorations, dues en grande partie

à Gustave-Adolphe qui, dès 1624, avait équipé son armée

de mousquets assez légers pour qu'on put tirer sans appui.

Ceux-ci suivirent la même évolution en France, passant de

16 livres à 10 ou 12 seulement vers 1650: bien entendu,

le calibre suivait l e même processus; il n ' é t a i t déjà plus


que de 16 balles à la livre en 1610.

Pour éviter le retour des inconvénients qu'avait

connus l'arquebuse, l'Etat devait intervenir. En effet,

l ' e f f i c a c i t é de l'arme repose sur la puissance de la balle,

qui est fonction de son poids et de sa vitesse initiale

à la sortie du tube. Or, seul, le premier facteur pouvait

être modifié, car l'augmentation de la charge de poudre

aurait entraîné l'accroissement de l'épaisseur du canon,

donc de son poids, pour renforcer sa résistance: il

f a l l a i t donc une arme d'assez gros calibre afin d'avoir

une action meurtrière.

Le roi imposa le calibre à maintenir par ordonnance:

celle du 16 novembre 1666 (3), renouvelée le 28 novembre

1667 (4), interdit de fabriquer des mousquets d'un calibre

inférieur à celui de 20 balles de plomb à la livre, soit

des balles de 7 lignes 1 point de diamètre pour un calibre

du canon supérieur de 5 points, à cause du "vent" (5).

Mais, à ce moment, le mousquet est condamné et ne

tardera pas à diparaître complètement, car il dispose,

comme système de mise à feu, d'une platine à mèche: un

nouveau système est apparu depuis plusieurs années, qui

connaît un succès rapide. En effet, la mise à feu tient

également un rôle primordial dans l ' e f f i c a c i t é d'une arme:

l'amorçage doit être rapide et facile à effectuer à l'avance,

sans craindre l'humidité ou la perte de poudre, et la mise

à feu doit être immédiate et sûre.

Les platines:la platine à mèche représente déjà

un progrès important par rapport à la mise à feu des

premières arquebuses au moyen d'une mèche que l'arquebusier

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