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FR(H)OMMAGES
Grammaire des accords fromagers
à l’usage des amateurs et des épicurieux
Sommaire
Introduction......................................................................................................10
L’essence de ce livre..........................................................................................10
Mode d’emploi.............................................................................................12
Partie 1 :
De la fourche à la fourchette… de la table à l’étable..................14
Ode au lait cru..............................................................................................14
Effeuillage d’une bouteille de lait......................................................... 24
Définition internationale du lait.....................................................25
Le lait, un liquide biologique........................................................... 26
Les lipides du lait................................................................................. 27
Les protéines du lait........................................................................... 30
Les glucides du lait..............................................................................32
Les minéraux, les vitamines et les constituants mineurs .....33
Les micro-organismes utiles........................................................... 34
Les qualités nutritionnelles du lait............................................... 34
Comprendre la diversité fromagère….................................................. 38
… par l’Histoire.......................................................................................39
… par la géographie et le terroir...................................................... 46
… à travers les familles technologiques....................................... 50
… par les arômes.................................................................................. 62
Où acheter vos fromages ?…....................................................................70
Directement chez le producteur
ou sur le marché pour des locavores.............................................70
Chez votre crémier-fromager détaillant pour
des épicuriens curieux, des gourmets et des gourmands........71
Sur les marketplaces pour les consommateurs avisés............. 72
Dans les grandes surfaces pour
la consommation de masse et les budgets serrés.................... 73
Que disent les étiquettes des fromages ?.......................................... 75
Les particularités des fromages labellisés.................................. 75
Le type de fabrication........................................................................80
Guide de dégustation des fromages.................................................... 82
Une histoire de rencontre entre un individu…............................83
… ses 6 sens…........................................................................................ 84
… selon 3 grands principes............................................................... 89
4 Fr(h)ommages
Servir un fromage....................................................................................... 92
Quand manger un fromage.............................................................. 92
Les occasions de dégustation fromagère................................... 94
Sommaire
Bien découper un fromage............................................................... 94
Mettre en scène les fromages sur un plateau............................97
Conserver un fromage....................................................................... 98
Déguster vos fromages..................................................................... 98
Partie 2 :
Le secret des accords fromagers,
l’arithmétique du cheese-pairing....................................................... 100
La méthode du cheese-pairing.............................................................102
Les principes de bases des accords.................................................. 104
Les accords de saveurs................................................................... 104
Les accords de texture et de structure..................................... 106
Les accords aromatiques............................................................... 106
Les accords d’équivalence d’intensité,
de puissance et de persistance en bouche.............................. 108
Les accords régionaux.................................................................... 108
Les accords traditionnels avec les mets :
des mariages classiques....................................................................... 109
Les accords traditionnels avec le pain :
des mariages a-mie-co............................................................................113
Les accords traditionnels avec les vins :
des mariages coutumiers...................................................................... 116
Les accords modernes avec les bières :
des mariages harmonieux.................................................................... 144
Les accords modernes avec les whiskies :
des mariages inspirateurs......................................................................151
Les accords modernes avec les sakés :
des mariages de haute volée................................................................156
Les accords modernes avec les thés :
des mariages audacieux......................................................................... 161
Les accords modernes avec les jus de fruits ou les nectars :
des mariages non alcoolisés.................................................................171
Partie 3 :
Les saisons de consommation.............................................................. 172
Les cycles zoologiques.................................................................................. 172
Les cycles botaniques................................................................................... 178
5
Partie 4 :
Les fiches techniques fromagères......................................................182
L’introspection : trouver le fromage qui vous convient...............182
6 Fr(h)ommages
Les fromages à pâtes pressées cuites.............................................446
Sommaire
Pâtes pressées mi-cuites aveugles....................................................448
Pâtes pressées mi-cuites avec fermentation................................. 456
Pâtes pressées cuites aveugles..........................................................468
Pâtes pressées cuites avec fermentation.......................................500
Index................................................................................................................. 560
Bibliographie................................................................................................ 568
7
Préface
Accepter de préfacer un livre, c’est laissé entrevoir l’estime que l’on a
pour l’auteur et pour le travail effectué. L’ouvrage en lui-même est un
défi original que j’estime superbement relevé par un homme qui mé-
riterait un Fr'hommage... si j’osais ! L’homme est engagé et reste tou-
jours en recherche d’un maître à suivre et de découvertes à faire. Dans
notre relation, il a toujours maintenu une distance qui ne peut que
laisser place au rapprochement (élève). Son harcèlement de ques-
tions révélait sa motivation et sa passion pour le sujet : le fromage,
son histoire, sa fabrication, son affinage et sa psychologie bien sûr. Il
en arrivait à couper « les cheveux en quatre » comme je lui disais sou-
vent, et à se perdre, quelques instants, dans ses propres questions.
Comme il l’écrit lui-même, « la caséologie me renvoie à ces disciplines
qui m’ont tant animées, la psychologie, la sociologie et l’anthropologie ».
Il faut vous dire que le jeune homme détient deux masters profes-
sionnels en psychologie. Nous retrouvons dans cet ouvrage, qui se
donne pour objectif de nous expliquer la diversité fromagère suivant
deux axes : un axe sensoriel et un axe technologique. Cette dualité
entre l’intellectuel et l’épicurien, entre le technicien et le sensitif qui
s’exprime entre le désir de vous permettre d’accéder rapidement à
un monde fromager vaste et complexe, mais sans qu’il n’ait pris un
certain temps, pour vous donner toutes les clefs de ce monde. Il n’y
a pas de lumière sans dualité vous trouverez donc un bel éclairage
sur un des joyaux identitaires de la tradition française : le fromage.
Comment l’accorder, comment s’accorder, comment l’unir, avec qui,
avec quoi ? Ce sont plus des questions existentielles et pourtant il
nous raconte le fromage. « La Tradition est le nom que l’on donne à un
système de transmission de la connaissance que les hommes utilisent
depuis l’aube des temps pour faire passer un message d’une génération
à une autre... Elle permet de ne rien perdre des acquis d’hier et de ne pas
tout devoir réinventer à chaque fois, libérant ainsi du temps pour que
chaque génération puisse être à son tour créative... »
Merci monsieur Jacquot.
Camille Bouza
(ENIL d'Aurillac et de Mamirolle.
Crémier Fromager à Vienne et Enseignant
technologie fromagère pour UFAURA)
8 Fr(h)ommages
La présente édition a bénéficié du concours des partenaires suivants,
que nous remercions chaleureusement :
https://www.gruyere.com/accueil
https://www.tetedemoine.ch/fr/
frhommages@editions-fablyo.fr
Le Gruyère AOP suisse doit
son goût unique à la flore exceptionnelle
des pâturages suisses
gruyere.com
Introduction
L’essence de ce livre
« Surprisiers : ceux dont
l’imagination est si puissante
qu’elle peut changer le monde
– du moins le leur, ce qui constitue
un excellent début »
Mathias Malzieu
10 Fr(h)ommages
La diversité technologique fromagère est surreprésentée en France et té-
moigne de l’incroyable ingéniosité humaine et de la multiplicité des lieux
Introduction
de production. En effet, la France est régulièrement qualifiée et reconnue
comme le « pays des fromages ». Cette qualité ne s’explique pas par la quan-
tité de fromages consommés par les Français. En effet, selon l’Internatio-
nal Dairy Federation (2018), les Français sont nettement devancés par les
Danois, les Islandais et les Finlandais. Cette qualité ne s’explique pas non
plus par le volume de production fromagère puisque, toujours selon l’IDF
(2013), les plus gros producteurs fromagers au monde sont l’Allemagne
et les États-Unis. Enfin, cet attribut ne s’explique pas par le penchant des
autorités à défendre ses fromages par un label d’Appellation d’Origine Pro-
tégée. Dans l’espace européen, l’Italie caracole avec ses 43 fromages AOP.
Comment expliquer alors cet engouement international pour les fromages
français ? Assurément, par la grande diversité fromagère française associée à
l’hétérogénéité des terroirs français. En effet, c’est seulement en France que
l’ensemble des familles fromagères sont incarnées.
La diversité aromatique des fromages français n’est pas en reste. Bien que
les fromages au lait cru ne représentent que 10,5 % de la production froma-
gère française, son élaboration suppose une qualité sensorielle supérieure
avec un éventail aromatique plus ouvert au point que certains techniciens
et chercheurs classent le fromage comme « l’équivalent du vin dans sa contri-
bution à la renommée gastronomique de la France » (Delfosse, 2007). Cette
analogie entre vins et fromages est amplement justifiée par l’ancrage histo-
rique, territorial, agronomique, technique, par le rayonnement de la France à
l’International, mais également par le fait que tous deux sont portés par des
hommes et des femmes passionnés qui font vivre la profession. À la seule
différence, le viticulteur travaille « avec une récolte par an (alors que) le fabri-
cant de fromages doit se débrouiller avec deux crus par jour » (Robin, 2019).
Le lait, et donc par extension le fromage demandent des ajustements quoti-
diens à la matière et à ce qu’elle a à nous offrir.
J’ai donc décidé d’écrire ce livre pour remercier tous ces hommes et ces
femmes, qu’ils soient paysans au sens noble du terme, producteurs laitiers,
fabricants et techniciens, affineurs, grossistes et vendeurs en fromagerie qui
se lèvent si tôt le matin, se couchent si tard le soir et contemplent cette na-
ture, notre mère nourricière. Je souhaite à travers ces quelques pages mettre
en lumière leur travail exigeant qui fait tant vibrer nos pupilles et nos pa-
pilles. « S’émerveiller, c’est résister et par le temps qui court allez ! Aventuriers,
surprisiers » réenchantez notre monde (Malzieu, 2000).
11
Mode d’emploi
Nom du fromage
( fromage d’appellation, dénomination
illustre, dénomination commerciale)
Grandes lignes de la
fabrication traditionnelle en
suivant un schéma classique :
I Pré-maturation
II Emprésurage et coagulation
Traitement thermique et
III Moulage et égouttage
physique du lait (si aucune
indication = tolérance pour IV Démoulage et salage
tout type de traitement
thermique et physique) V Pré-affinage
12 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Suggestion d’accords mets / fromage et boissons / fromage
Légumes Pains
Mode d'emploi
Fruits Boissons
Terroir
Territoire selon la classification de
Fruits secs Thés
l’INSEE (1955)
Herbes Bières
Durée minimale d’affinage
Nombre de jours minimal d’affinage
Conservation
Épices Vins blancs Conservation optimale suivant la
durée et la température
Profil aromatique
Sensation
Lactique Fruitée
en bouche
Amertume Légère 1
Amer
à Intense 5
Minérale Torréfiée Légèrement 1
à Modérément 5 sucré
(dans la limite du
Sucré raisonnable
Boisée Animale car le fromage n’est pas
réputé pour être
un aliment sucré)
Acidité Légère 1
Acidité
Florale Chimique à Intense 5
Légèrement 1
Salé
à Intensément 5 salé
Herbacée Épicée Texture Crémeuse 1,
Pâte Onctueuse 2, Moelleuse
ou végétale et sucrée 3, Ferme 4 et Cassante 5
Puissance Doux 1 à Typé 5
13
Partie I :
de la fourche
à la fourchette…
de la table à l’étable
14 Fr(h)ommages
Cher lait cru1, mon très cher ami,
Préjugé numéro 1 : certains journalistes rapportent que tu serais le seul vecteur des
toxi-infections et que ton cousin le lait pasteurisé ne serait pas concerné par les
agents pathogènes. Fallacieux ! Pour s'en rendre compte, il suffit de lire les articles
de cette presse sensationnelle sur les rappels de produits : la mention « lait cru »
est inévitablement citée tandis que la mention « lait pasteurisé » ne l'est jamais.
Or, ce n’est pas parce qu’un lait est pasteurisé qu’il est immunisé. Bien au contraire,
moins un terrain présente de biodiversité, plus un agent pathogène aura de chances
de s’y déployer. Ainsi, suivant les conditions de transport, de conditionnement ou
de conservation, un germe pathogène pourra aisément s’y déposer et s’y développer
à sa guise. Il y trouvera un terrain vierge sur lequel il pourra croître confortablement
sans aucune concurrence microbiologique pour les nutriments. Les spécialistes
s’accordent même pour dire que les fromages au lait cru, réservoir de biodiversi-
té microbienne à l’écosystème structuré6, sont naturellement protégés contre le
1. Le lait cru est un « lait produit par la sécrétion de la glande mammaire d’animaux d’élevage et non chauffé à plus de 40 °C,
ni soumis à un traitement d’effet équivalent » (Règlement européen n° 853/2004).
2. Décès d’un nourrisson de 3 jours et d’une femme de 30 ans par contamination à la Lystéria monocytogene après
consommation d’un EpoissesAOP au lait cru.
3. Décès de 10 personnes âgées de plus de 80 ans et intoxication de 80 personnes après consommation de MorbierAOP
et Mont d’OrAOP au lait cru contaminés par Salmonella.
4. Décès d’un enfant et intoxication de 13 enfants âgés de 1-5 ans après consommation de ReblochonAOP au lait cru
contaminés par Escherichia coli.
5. Selon l’Observatoire de Santé Publique France, la consommation de coquillage serait à l’origine de 13 % des TIAC
déclarés en France en 2019, suivie par la viande (9 %), les volailles (7 %), les poissons (7 %), les œufs et produits à
base d’œufs (6 %), les produits de charcuterie (5 %), les crustacés (2 %).
6. Le lait cru contient entre 100 millions à 1 milliard de micro-organismes par gramme, qui peuvent appartenir à plus
de 100 espèces distinctes. À titre de comparaison, le tube digestif humain abrite 1012 à 1014 micro-organismes appar-
tenant à 200 espèces microbiennes différentes.
15
développement de pathogènes et micro-organismes indésirables, car naturellement
pourvus de mécanismes inhibiteurs (compétition microbienne, teneur en acide or-
ganique, libération de bactériocines) engendrés par la flore utile et indigène. À l’in-
verse, les laits pasteurisés ou thermisés dépourvus de ces mécanismes inhibiteurs
sont ardemment concernés par des post-contaminations à la Lysteria monocytoge-
ne, à la Salmonella, à la Staphylococcus aureus ou à l’Escherichia coli, notamment
juste après la phase de traitement thermique. Pour s'en convaincre, je vous invite à
vous rendre sur le site Rappel Conso et constater que nombre de fromages rappelés
sont des fromages au lait pasteurisé (vous savez, les fromages « sans mention » !)
7. Le lait est le « produit intégral de la traite ininterrompue d’une femelle laitière bien portante, bien nourrie et non surme-
née. Il doit être recueilli proprement et ne pas contenir de colostrum » (définition internationale du lait rédigée les 17-24
octobre 1909 lors du Congrès international de la répression des Fraudes de Genève).
8. Plaquette « Hygiène dans la cuisine » disponible https://www.anses.fr/fr/system/files/hygiene-cuisine-WEB.pdf
9. Maladie iatrogène est une « manifestation pathologique due à un acte médical » (Le Robert, 2021). Cette définition
est prise dans le sens de vulnérabilité du fait de l’affaissement des défenses immunitaires pour contrer les maladies
chroniques et les contaminants environnementaux du fait des mesures excessives de désinfection et d’assainissement
de nos environnements.
16 Fr(h)ommages
recommandations médicales hautement et fortement « totalitaires » (Gori & Del
Volgo, 2005). Or, ces études longitudinales, peu suivies mis à part par tes partisans
et tes militants, sont encore insuffisamment nombreuses du fait de leur coût et de
leur nature chronophage puisque pour les mener les chercheurs doivent suivre dans
le temps une cohorte d’individus. À l’heure où la science nous démontre avec vigueur
et force que notre intestin abrite un microbiote spectaculaire constitué d’une colo-
Assurément, tu électrises les foules ! Les autorités sanitaires, sous la pression mé-
diatique et la réponse affective de la population engendrée par ces drames humains,
ont décidé de t’adresser un coup fatal le 19 juillet 2019 en interdisant ta consom-
mation dans les cantines scolaires (exceptée pour les Pâtes Pressées Cuites) sous
prétexte que tu pourrais « être infecté par une bactérie pathogène (soi-disant), na-
turellement présente dans le tube digestif des ruminants (Salmonella, Listeria, Esche-
richia coli, etc.) » (ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, 2020). Déjà les
autorités sanitaires te surveillaient, t’analysaient et interdisaient ta consommation
aux femmes enceintes, aux personnes âgées, aux personnes immunodéprimées. Au-
jourd’hui, elles prohibent ta consommation aux enfants âgés de moins de 5 ans qui
ne seront plus alors initiés aux plaisirs de se « dé-lacter » de ton goût unique et sub-
til. En tant que professionnel, ces mesures prophylactiques, je ne peux que les ap-
pliquer. Toutefois, aujourd’hui, en tant que militant, je me dois de tenir un discours
partial, contrepoids à une presse sensationnelle et à des lobbyings industriels qui
guettent tes moindres écarts de conduite et te décrivent indiscipliné, désobéissant,
fougueux alors que tu es insolemment vivant ! Depuis 2019, les restrictions se sont
répandues comme une traînée de poudre et de nombreuses laiteries ont décidé de
pasteuriser10 ou de thermiser11 leur production pour « sécuriser » leurs investisse-
ments par crainte de devoir détruire leur production en cas de rappel de produit12,
de subir les affres d’une judiciarisation ou pire d’endurer la justice populaire des
réseaux sociaux. Résultat : dans nos sociétés modernes, l’argument sanitaire et les
messages qui font « appel à la peur » semblent primer sur les arguments patrimo-
niaux, philosophiques et organoleptiques. Pourtant, les mesures prophylactiques
10. Lait obtenu par un traitement thermique de 72-78 °C pendant 15-20 secondes (pasteurisation haute) ou 63-65 °C
pendant 30 minutes (pasteurisation basse) puis ramené à moins de 6 °C. La pasteurisation entraîne la destruction
thermique des micro-organismes mis à part les bactéries propioniques et thermophiles et la modification de la struc-
ture physico-chimique du lait (insolubilisation des protéines solubles, réaction de Maillard sur les glucides et les lipides,
altération des vitamines, inactivation de l’activité biochimique des enzymes des micro-organismes). Plus cette pasteu-
risation se fera à des températures hautes, plus elle aura des conséquences sur la structure physico-chimique du lait,
notamment la structure micellaire.
11. Lait obtenu par un traitement thermique de 62-65 °C pendant 15-30 secondes puis ramené à moins de 6 °C. La
thermisation constitue un compromis entre la sécurisation alimentaire et la préservation des aptitudes organolep-
tiques puisqu’elle détruira la plupart des micro-organismes pathogènes et préservera quelques micro-organismes dits
utiles. Toutefois, gardons à l’esprit que la thermisation constitue une sélection des flores thermotolérantes parmi la
diversité microbienne et aura également des effets réversibles sur la structure micellaire qui devra être compensé par
une maturation longue pour inverser le processus.
12. Un site Internet (RappelConso) recense désormais les rappels de produits dangereux : pro.rappel.conso.gouv.fr
17
prises par nos autorités sanitaires sont moins des mesures réfléchies et rationnelles
et davantage des mesures dites d’urgence basées sur des « opinions préconçues, fa-
vorable ou défavorable, antérieures à tout examen ou raisonnement13 ». Tu es donc la
victime collatérale d’un modèle de société qui prône l’hygiénisme, la sanitarisation
de l’existence et la prophylaxie et te tiens au centre des débats de société opposant
défenseur du patrimoine français et défenseurs de l’hygiénisme.
13. Définition de la prévention selon René Descartes dans le Discours de la méthode (1637).
14. En Savoie, les analyses coûtent à ce jour au producteur fermier entre 10-15 € pour 1 000 litres de lait.
18 Fr(h)ommages
signature organoleptique stable (principe substantiel et sous-jacent d’une marque)
destinés aux consommateurs ordinaires, répondent à des objectifs économiques de
rendement, de rentabilité, de gain de parts de marché dans un monde ultra-concur-
rentiel. Ces derniers s’engagent dans une course effrénée à la productivité visant
à maximiser les gains en minimisant les pertes et les coûts de production. La pas-
teurisation apparaît donc, pour eux, non pas uniquement une technique visant à
À qui la faute ? Le progrès ! Assurément. Pasteur et les chercheurs qui l’ont succé-
dé (Émile Duclaux, Pierre Mazé, Georges Roger, Étienne Burnet, Robert Koch) en
voulant combattre les maladies, comme la tuberculose ou la brucellose (zoonoses
transmises par consommation de lait d’animaux infectés), qui faisaient des milliers
de morts au début du XXe siècle, permirent des progrès scientifiques considérables
dans la connaissance des ferments et leur influence, ainsi que des percées tech-
niques visant à sécuriser la production fromagère par une débactérisation ther-
mocontrôlée. Bien que la pasteurisation et les travaux qui en découlent constituent
de merveilleux progrès techniques et scientifiques, les travaux de Pasteur ont ouvert
également la voie à la sanitarisation de la société et aux excès que cela comporte.
C'est le revers de la médaille ! Selon Aïach (1994), l’idéologie normatrice, envahis-
sante et totalitaire, de l’hygiénisme « repose sur la promesse de l’absence de maladie
15. Selon Maubois, Mietton et Ayerbe (2018), Dannenberg et Kessler (1988), l’augmentation du rendement fromager
est estimé à hauteur de 3-30 % à 72 °C pendant 15-20 secondes par insolubilisation et récupération des protéines
sériques solubles à condition de refondre la technologie fromagère. En effet, la pasteurisation, au-delà de la sélection
microbienne, entraîne une modification de la structure physico-chimique du lait, notamment une déminéralisation et
une hydratation des micelles de caséine qui devra être compensée par l’apport de calcium et un brassage plus important
afin de ne pas perdre en potentiel de coagulation et de ne pas risquer un accident d’affinage (post-acidification). Notez
que l’albumine s’insolubilise dès 65 °C et que la β-lactoglobuline s’insolubilise dès 80 °C.
16. Synonyme de « ultra-propres » ou de « pasteurisation froide » selon Frédéric Gobin cité dans le livre Fromages au lait
cru : Objectif reconquête (Sperat-Czar, A., 2019).
19
grave et le maintien d’une grande vigueur physique et intellectuelle aujourd’hui possibles
à condition d’agir selon les préceptes de l’évangile hygiéniste ». Depuis pratiquement
cinquante ans, avec l’effondrement progressif des cosmogonies religieuses ou po-
litiques, qui permettaient à l’Homme de comprendre le monde, d’y donner du sens
et d’y inscrire ses actes, l’entreprise sanitaire, en tant que sous-entité savante de
la science, occupe le terrain et prescrit les manières convenables de se comporter
pour se prémunir de toute intoxication et ainsi accéder à l’immortalité (promesse
de l’Éternel). L’idéologie hygiéniste semble se propager dans toutes les sphères de
la société, distille ses prescriptions et irradie tous les autres secteurs de notre vie au
point qu’elle gouverne aujourd’hui notre rapport à soi, aux autres et au monde (Gori
& Del Volgo, 2005). Or, le pattern de la salle chirurgicale, blanche, carrelée, asepti-
sée, dépourvue de toute vie microbiologique, est transposé quasi identiquement à
la production fromagère alors même que ce corps de métier exige, comme nous le
verrons plus tard, que le producteur, au-de-
là d’être éleveur de fromages, soit éleveur de
microbes. Notons que certaines blessures … En coupant tout lien
cicatrisent plus vite quand elles sont cou- avec le terroir par
vertes de microbes et que l’extrême désinfec- la pasteurisation ou
tion des hôpitaux ne prémunit pas contre les
infections nosocomiales puisque les souches d’autres procédés
bactériennes avec le temps s’adaptent et ré- thermiques, l’Homme
sistent aux antiseptiques. C’est donc un pro- annihile cette diversité
blème antinomique qui se pose pour les pro-
ducteurs de fromage puisque les autorités et dérègle peu à peu
sanitaires exigent d’eux qu’ils recourent à des la cohérence
machines à traire qui coupent tout lien avec sol-animal-produit.
l’ambiance globale de la ferme en agissant
comme barrière hermétique, qu’ils affectent
des protocoles de traite comme la désinfec-
tion des trayons qui encouragent la réduction des ensemencements par les flores
présentes sur l’animal, qu’ils lavent et désinfectent après chaque séquence de tra-
vail le matériel ayant servi à la traite détruisant ainsi les biofilms et les microflores
présentes dans le matériel de traite. Pour ainsi dire les trois principales sources
d’ensemencement de flores utiles17 sont bridées et taries au point que les études
montrent qu’en l’espace de 50 ans tu as perdu 25 % de germes sur lesquels s’ap-
puient les fromagers pour rendre leurs fromages au lait cru expressifs et singuliers.
Les quotités atteignant des niveaux de flores utiles trop faibles pour « porter l’em-
preinte du terroir et prétendre à la typicité » (Sperat-Czar, A., 2019). Ces statistiques
nous montrent combien la vie est fragile et combien il est important de la préser-
ver si nous ne voulons pas être les témoins d’un « holocauste de la micro-diversité »
(Percival & Percival, 2019). Ainsi, mon ami, l’entreprise sanitaire a pris le pas sur
l’ensemble de la chaîne fromagère devenant une norme irréfléchie et irrationnelle,
prescrivant des process d’assainissement et de stérilisation, qui « ne correspondent
17. Selon Antoine Bérodier, cité par Sperat-Czar (2019), « les trois grands réservoirs de microflore au niveau de la ferme »
sont « la peau des trayons », « le matériel de la traite » et « l’ambiance globale de ferme ».
20 Fr(h)ommages
pas à ta nature et encore moins à tes exigences » (Sperat-Czar, A., 2019). Et comme si
cela ne suffisait pas, le complexe hygiéno-politico-industriel, par peur de ne pouvoir
maîtriser et contrôler l’indomptable imprévisibilité de la vie, préférerait supprimer
toute forme de flore, qu’elle soit utile, indésirable ou pathogène, en pasteurisant le
lait, autant dire en le rendant mort, et en l’ensemençant de vie artificielle, cultivée
en laboratoire et sélectionnée sur catalogue. Il existe donc bien une relation sym-
Seulement par ton recul, c’est également tout un pan de notre patrimoine culturel
et micro-culturel qui s’érode. C’est donc le principe de la double peine qui s’applique.
En effet, puisque les fromages portent l’empreinte de leur terroir et constituent
un réservoir de biodiversité en hébergeant un écosystème naturel, en coupant tout
lien avec le terroir par la pasteurisation ou d’autres procédés thermiques, l’Homme
annihile cette diversité et dérègle peu à peu la cohérence sol-animal-produit. C’est
ainsi qu’en l’espace de 50 ans nous avons réduit la diversité microfloristique, abrégé
la richesse aromatique des fromages et conduit au péril de notre patrimoine. Pire
encore, en l’espace d’un siècle, tu es passé d’une place familière et d’une image idéa-
lisée à une place marginalisée avec une image tourmentée.
18. Argumentaire utilisé sur l’étiquette d’un brie pasteurisé dans les années 1930.
21
Et comme si cela ne suffisait pas, pour répondre aux attentes de constance en
termes de goût des consommateurs et pour gagner en régularité et en stabilité, les
industriels ont peu à peu poussé le curseur de l’uniformisation en te standardisant19
et en t’homogénéisant20. Ainsi, l’industrie agroalimentaire, dans sa course à la pro-
ductivité, ne s’est pas efforcée uniquement à te traiter thermiquement, mais égale-
ment à procéder à des traitements physiques pour ne pas devoir s’adapter aux aléas
d’un produit vivant, dont la teneur en matière grasse et en matière azotée évolue au
gré du temps. Qui l’eût cru ? C’est pour toutes ces raisons, bien que je sacralise fidè-
lement ton nom, j’adopte volontiers le vocable que
les Anglo-saxons t’affublent. Ils n’emploient pas
l’expression « lait cru », mais celui de « raw milk »,
signifiant littéralement lait brut. Ce patronyme in-
Le lait cru et entier
tègre l’idée selon laquelle le lait est mis en œuvre est ainsi manipulé
directement en sortie de pis de l’animal, sans subir à « l’état sauvage »,
de traitement thermique ou mécanique. Le lait cru sans aucun artifice,
et entier est ainsi manipulé à « l’état sauvage », sans
aucun artifice, ni trucage. Nous devrions peut-être y ni trucage.
réfléchir et en faire usage.
Or, mon ami, tu n’as pas choisi de naître un jour, d’héberger et d’abriter la vie, c’était
comme ça à l’aube de ta vie, c’était comme ça au crépuscule de ta vie. Tu n’as pas
choisi d’être déifié, de devenir la nourriture sacrée de quelques dieux aux origines
de notre cosmogonie, c’était comme ça à l’aube de ta vie, c’était comme ça au cré-
puscule de ta vie. Tu n’as pas choisi d’enfanter une multitude de produits lactés,
seuls des hommes fantaisistes se sont hasardés à te façonner au gré de leurs désirs
en perpétuelle évolution, c’était comme ça à l’aube de ta vie, c’était comme ça au
crépuscule de ta vie. Tu n’as pas choisi de te retrouver sur les nobles tables des
rois de France ni de devenir une monnaie d’échange pour quelques fermages ou
métayages, c’était comme ça à l’aube de ta vie, c’était comme ça au crépuscule de
ta vie. Tu n’as pas choisi d’être délaissé ou paré de trucages/artifices dans une so-
ciété hyper-productive qui préfère des laits plus conformes et moins instables alors
qu’au naturel ta beauté est encore plus resplendissante, c’était comme ça à l’aube
de ta vie, c’était comme ça au crépuscule de ta vie. Tu n’as pas choisi d’être muselé
par des mouvements lactophobes qui chérissent l’antispécisme et l’inexploitation
animale, c’était comme ça à l’aube de ta vie, c’était comme ça au crépuscule de ta
19. La standardisation est un procédé industriel qui consiste à rendre stable le taux de matière grasse et/ou de matière
azotée. Pour y parvenir, les macro-nutriments sont dissociés par un dispositif filtrant et réinjectés dans le lait jusqu’à
obtenir un taux standard souhaité. Cependant, cette action mécanique n’est pas sans conséquence sur la structure
physico-chimique du lait et ses propriétés technologiques. En effet, l’ultra-filtration utilisée pour séparer les différents
constituants du lait étrille entre autres les caséines et le globule gras et fragilise l’équilibre du lait.
20. L’homogénéisation est un procédé industriel qui consiste à calibrer et fractionner les globules gras du lait de ma-
nière à permettre une dispersion homogène de la graisse dans le lait. Cette technique permet donc de réduire la taille
des globules gras de façon à retarder la remontée naturelle de la matière grasse, à conférer au lait une onctuosité et une
saveur plus douce. Cependant, cette action mécanique n’est pas sans conséquence sur la structure physico-chimique
du lait, notamment sur les globules gras qui se structureront et s’intègreront différemment dans le réseau protéique.
Généralement, les fromages homogénéisés en matière grasse sont plus sensibles aux accidents d’affinage de type
enzymatique, car la matière grasse liquide, plus sensible aux enzymes, fut contrainte d’émerger du noyau de la matière
grasse du fait des contraintes mécaniques de cette technique.
22 Fr(h)ommages
vie. Tu n’as pas choisi d’être sanctuarisé, de devenir l’ambassadeur d’un courant al-
termondialiste qui célèbre la décroissance et l’anti-productivisme (slowfood), c’est
comme à l’aube de ta vie, c’était comme ça au crépuscule de ta vie. Cher lait cru, tu
as façonné notre rapport au monde, tu es le marqueur de notre rapport aux autres,
aux enjeux de notre temps, mais tu ne savais pas que ta rémission se ferait sur un
fil, tel un funambule. Sache néanmoins que tu n’es plus seul et que tes partisans se
Et moi, dans tout ça, je ne savais pas que je ferais ta rencontre à l’aube de ma vie, que
tu deviendrais ma Madeleine de Proust, fantôme de mes souvenirs, relique de mon
enfance. Je ne savais pas non plus que j’épouserais quelques décennies plus tard le
métier de fromager et que je me tiendrais là, à tes côtés. Or, en tant qu’observateur
averti et interprète de cette tragédie, je suis devenu progressivement un militant22,
du lait cru et je me tiens là à ton chevet, à te servir avec amour et passion car j'en-
tends dans ton âme tes éclats, mais aussi tes irrégularités, tes imperfections, mais
également ta splendeur, ta finesse et ta fulgurance. J’aimerais tant que cette mélo-
dieuse vibration se poursuive pour que nos enfants puissent s’en-chanter, profiter
de ta succulence et ressentir toutes ces émotions sensorielles que j’ai pu éprouver
depuis notre rencontre. Même si la prudence a retardé mon réveil, sois patient, je
t’en prie, laisse-moi le temps de sortir de ce long sommeil et révéler au monde ton
immensité, ta générosité, ton incroyable ingéniosité, ta fantaisie, ton humilité, la
vie illimitée que tu portes, l’harmonie dans ta diversité, embellie désordre. Ainsi,
quand les mirages de notre paradigme sani-taire se seront dissipés, ta renaissance
pourra advenir et nous pourrons de nouveau célébrer la vie, partager ce sentiment
en communion qui nous unit dans nos différences. Je crois en toi, mon ami, je crois
en ta capacité de résilience. Un monde perdu peut renaître quand on sait regarder
ce qui compte (vue), quand on sait percevoir le son de ta douce mélodie (ouïe),
quand on sait sentir la flagrance de ton souffle (odorat), quand on sait apprécier
ta douce « peau-ésie » au creux de nos mains comme un frisson après une caresse
(toucher), quand on sait tirer un sourire, une émotion des ivresses apaisées (goût).
J’ai la dé-sens de te dire que je veillerai tard ce soir, mon ami, et mes rêves for-rêveur
auront ta saveur, un petit maintenant goût d’à plus tard.
21. https://www.collectiflaitcru.com/
22. Il appartient à chacun de faire ses choix, car, comme j’ai pu l’écrire en introduction de cette lettre, le lait cru com-
porte toujours un risque, certes négligeable, mais tout de même un risque. Cette lettre n’a comme unique objectif
d’informer le consommateur afin qu’il puisse décider raisonnablement.
23
1.2 :
Effeuillage d’une
bouteille de lait
24 Fr(h)ommages
Définition internationale du lait :
Le lait est donc produit par les glandes mammaires des mammifères femelles
placentaires ayant mi-bas. Autrement dit, la période de lactation débute après la
gestation et diminue progressivement à mesure que le petit mammifère devient ma-
ture et capable de digérer et valoriser d’autres types d’aliments. La lactation n’est
donc pas invariable au cours du temps. Elle adopte un cycle de lactation qui suit
les besoins nutritifs du jeune mammifère : au début de la lactation, la quantité de
lait est faible, elle enfle progressivement avant d’atteindre un optimum puis dimi-
nue lentement tandis que la teneur en protéines et en lipides poursuit un schéma
inversé.
Production laitière
kg/jour
5 Lait : volume de lait produit
3 LAIT TB/TP
en g/kg
40
2
35
TB 30
1
TP
25
Mois
J F M A M J J A S O N D
25
Dès lors que le petit est sevré et sa génitrice tarie, le jeune mammifère se détourne
de cette alimentation liquide pour se délecter d’une alimentation solide, principa-
lement constituée de cellulose (glucide principalement présent dans les végétaux).
Puisque la maturité digestive n’est pas inflexible entre les espèces, ni même entre
les races ou les individus, la durée de lactation varie d’une espèce à une autre, d’une
race à une autre, d’un individu… Or, puisque la nature est souveraine, les espèces
dont la durée de lactation est plus courte reçoivent avant leur sevrage un concentré
de matières organiques. Ces différences notables expliquent pourquoi la teneur en
éléments nutritifs est différente d’une espèce à une autre.
100 % Minéraux*
90 %
Glucides*
80 %
70 % Protéines*
60 % Lipides*
50 %
Eau
40 %
30 % *Extrait sec :
20 % Lipides,
Protéines,
10 % Glucides et
0% Minéraux
Vache Brebis Chèvre Bufflonne Chamelle
87-89 % 80,7-83 % 87,5-89 % 81,4-83,7 % 85,6-90 %
3,5-4,0 % 6,0-8,4 % 3,0-3,8 % 6,6-8,8 % 2,2-5,5 %
3,0-3,5 % 5,3-6,4 % 2,6-3,5 % 3,6-5,2 % 2,4-4,6 %
4,6-5,0 % 4,5-4,9 % 4,1-4,5 % 4,5-5,2 % 3,3-5,8 %
0,7-0,9 % 0,9-1,0 % 0,7-0,9 % 0,7-0,85 % 0,6-1,0 %
Comparaison des compositions chimiques des laits de vache (25 l/j), chèvre (3 l/j)
et brebis (1,5 l/j) selon Gillis & Ayerbe, 2018
26 Fr(h)ommages
Effeuillage d’une bouteille de lait
Les lipides du lait :
27
L’inconfort digestif de la
matière grasse du lait de vache
28 Fr(h)ommages
comporte une double liaison carbone=carbone), polyinsaturés (plusieurs carbones
comportant une double liaison carbone=carbone), cis (disposition tridimension-
3 µm (0,1-10)
« membrane »
- protéines + eau
- phospholipides
+- triglycérides solides
à temp. ambiante
triglycérides liquides
à temp. ambiante
Représentation schématique d’un globule gras laitier (Gillis & Ayerbe, 2018)
29
condition que les animaux soient mis à l’herbe et ne consomment pas de fourrages
secs, de betterave, de maïs d’ensilage ou de concentrés.
Pour finir, la matière grasse est composée d’une faible proportion d’acides gras
libres (phospholipides, stérols) responsable des saveurs rance du beurre et des phé-
nomènes nappant et filant que nous décrirons plus tard. Ces acides gras libres sont
dispersés dans le milieu aqueux.
Dans le lait, les protéines appartiennent à deux ordres : les caséines inso-
lubles et les protéines sériques solubles. Les premières regroupent les ca-
séines αS1, les caséines αS2, les caséines β, les caséines κ et les caséines γ
(fragments peptidiques issus de la dégradation de caséines β par la plas-
mine). Les quatre premières s’associent suivant une organisation singulière
en micelle : structure colloïdale de protéines repliées et unies par des ponts
phospho-calciques HPO4Ca (scoubidou). Généralement, les caséines αS1 et
β1, hydrophobes et donc insolubles à température ambiante, sont disposées
au centre de la micelle tandis que les caséines αS2 se retrouvent davantage
en périphérie. Les caséines κ, localisées en périphérie à la manière de couche
chevelue, stabilisent la structure micellaire de par sa nature hydrophile.
Plus une micelle contient de caséine κ, plus elle sera hydratée et stable ; en
30 Fr(h)ommages
revanche, à l’inverse, une micelle ayant subi une altération de sa caséine κ perdra
en hydratation et donc en stabilité. C’est en cela que les caséines κ, comme nous le
Les protéines du lait comprennent également des protéines sériques dites solubles
parmi lesquelles l’α-lactalbumine, la ß-lactoglobuline, l’albumine sérique, les immu-
noglobulines, les lactoferrines, les lysozymes et les composés azotés ou protéoses
peptones. Ces protéines sériques, majoritairement acides, ont la particularité d’être
diluées dans la partie
aqueuse du lait. Nous
ne nous attarderons
pas sur ces protéines,
car elles ne participent
pas à la fabrication fro-
magère et sont généra-
lement évacuées dans
le petit-lait, sauf en
technologie « Fromage
de Lactosérum » où les
flocons de protéines
sériques sont collectés
et moulés pour être
consommés après une
phase d’insolubilisa- Structuration schématique de la micelle de
tion. Néanmoins, rete- caséine avec les sub-micelles alpha, béta et
Kappa (Gillis & Ayerbe, 2018)
nez que ces protéines
peuvent être dénatu-
rées et s’insolubiliser
dès 65 °C et ainsi augmenter le rendement fromager. C’est pourquoi, la pasteuri-
sation n’est pas seulement un moyen de débarrasser le milieu de tout micro-orga-
nisme pathogène, mais également un moyen de gagner en productivité fromagère à
condition d’en adapter la technologie.
31
Les glucides du lait
Le lait est composé de glucides, dont l’étymologie renvoie au grec ancien glukus si-
gnifiant doux. Le sucre principal du lait est le lactose, un disaccharide à absorption
lente composé de deux unités : α-D-glucose et β-D-galactose.
GLUCOSE CH 2 OH
CH 2 OH
O
O
OH
OH
CH 2 OH OH
OH CH 2 OH
O Lactase
OH O O OH
OH
OH OH
OH
LACTOSE OH OP O 3 2
OH
OH GALACTOSE
Ces deux unités de sucres ne peuvent pas être assimilées telles quelles par l’orga-
nisme : une hydrolyse est indispensable pour scinder ces deux unités et les assimiler
par les cellules de l’épithélium intestinal. Le glucose sera exploité immédiatement
tandis que le galactose sera métabolisé par le foie puis converti en glucose avant
d’être stocké et mis à disposition de l’organisme. Bien que d’autres types de sucres
soient détectés à l’état de trace dans le lait (glucose, galactose, glucides aminés,
glucides phosphatés, oligosaccharides), le lactose, majoritaire, ne sera pas identifié
comme un sucre par le palais (même celui des plus sensibles) puisque le pouvoir
sucrant du lactose est limité comparativement aux autres sucres comme le saccha-
rose ou le glucose.
Comme nous le verrons (p. 36-37) dans l’encart sur l’intolérance, le lactose est un
sucre fermentescible, le substrat de la fermentation du lait par les bactéries lac-
tiques, propioniques et butyriques, phénomène à la base des produits fermentés
tels que les laits fermentés de consommation, les fromages et les yaourts, contri-
buant aux caractéristiques fonctionnelles et organoleptiques des produits laitiers.
Lactase Galactasidase
C12 H22 O11 + H2 O 2 C6 H12 O6 4 CH3–CHOH–COOH
Lactose + Eau α-D-glucose + ß-D-galactose Acide lactique
32 Fr(h)ommages
Enfin, faiblement soluble à température ambiante, le lactose est un sucre
33
Les micro-organismes utiles :
Pour finir, n’oublions pas que bon nombre de fonctions physiologiques et micro-
biologiques sont assurées par l’intermédiaire de micro-organismes naturellement
présents et enrôlés dans la production fromagère. Ces micro-organismes peuvent :
Toutefois, n’oublions jamais qu’un lait ou qu’un fromage, qu’il soit pasteurisé ou au
lait cru, peut être contaminé par des agents pathogènes : Salmonella, Escherichia
coli, Listeria monocytogenes, Staphylococcus aureus, Yersinia enterocolitica, Bacillus ce-
reus, Clostridium botulinum, Mycobacterium bovis, Brucella abortus, Brucella meliten-
sis. Ces agents pathogènes sont responsables de maladies relevant de la Santé Pu-
blique. L’argument hygiénique consistant à pasteuriser les fromages pour prohiber
toute forme de vie nuisible ne tient qu’à condition que les dispositions de produc-
tion et de distribution du fromage soient exemplaires, car un lait ou un fromage au
lait pasteurisé n’est pas immunisé à vie contre ces formes de contamination. Bien
au contraire, un lait ou un fromage au lait pasteurisé ne se « défendra » pas naturel-
lement contre l’invasion pathogène ; le terrain étant vierge, les agents pathogènes
pourront aisément y « bâtir leur campement » et étendre leur pouvoir maléfique.
Comme, nous venons de le voir, le lait, en tant que bijou lacté, est une bois-
son nutritive complète pour les enfants, mais aussi les adolescents, les
adultes, les personnes vieillissantes, les femmes enceintes ou allaitantes,
etc. pouvant aisément suppléer le régime alimentaire carné, à haute em-
preinte écologique. De surcroît, comme nous venons de le démontrer, le lait
et ses dérivés cultivent de nombreux bénéfices pour la santé humaine de
première nécessité tout au long du life-span rappelés ici :
34 Fr(h)ommages
cerveau et les muscles, optimise la récupération à travers l’absorption du calcium
Le lait et ses dérivés sont donc des super-aliments capables de subvenir aux besoins
essentiels de l’organisme humain. Par ailleurs, des études récentes montrent que la
caséine, composée d’une molécule chimique nommée casomorphisme, aurait égale-
ment des effets sur notre bien-être psychique analogue à l’opium. Ainsi, au-delà des
effets bénéfiques du lait sur le corps, les produits laitiers et leurs dérivés auraient
également des effets bienfaisants sur l’esprit en procurant un état d’euphorie et de
satisfaction. Nous comprenons donc pourquoi l’Homme a, très tôt au cours de sa
destinée, entretenu la pratique de la traite, reproduit les pratiques fromagères et
crémières et perpétué leur consommation.
Pour conclure, seuls certains laits sont exploités et consommés par les Hommes,
principalement les laits caséineux d’herbivores ruminants et polygastriques (bo-
vins, ovins, caprins, camélidés, équidés et cervidés). De tout temps et dans toutes
les civilisations, l’Homme a exploité le lait d’animaux qu’il était en mesure de do-
mestiquer et de discipliner. Vous ne trouverez jamais chez votre détaillant du lait
de dauphin, trop difficile à recueillir, ou du lait de truie, trop compliqué à mettre en
œuvre. Pourtant ces espèces produisent cette boisson nutritionnelle renouvelable
et courante, cette substance de suppléance des aliments carnés capable de fournir
des protéines et des vitamines d’origine animale indispensables à la survie de notre
espèce, cette matière première à la base de nombreuses transformations (yaourts,
beurre, fromages, etc.) que l’on appelle lait.
35
L’intolérance au lactose
Or, les anti-laits, pour soutenir leur idéologie, veillent à ce que nous envi-
sagions le monde suivant une vision dualiste, avec d’un côté les consom-
mateurs de lait qui « exploitent » l’animal de « manière anti-naturelle » et
à des fins hégémoniques, et de l’autre les intolérants au lactose et les
défenseurs de l’antispécisme. Or, leurs arguments ne trouvent aucune
justification rationnelle. Premièrement, l’intolérance au lactose n’est pas
l’apanage du lait de vache : une personne intolérante au lactose le sera
également pour les laits de chèvre, brebis, bufflonne, chamelle… L’incon-
fort digestif du lait de vache ne doit pas être confondu avec l’intolérance
au lactose, car cet inconfort proviendrait de la matière grasse du lait de
vache et non des glucides. Deuxièmement, la quantité de lactose résiduel
dans les fromages fermentés et les yaourts est insignifiante dès lors qu’ils
sont débarrassés du lactosérum1 et/ou affinés,2 car les bactéries lactiques
thermophiles3 synthétisent de l’acide lactique et des composés aroma-
tiques à partir du lactose. Troisièmement, selon les épidémiologistes, le
1 Dilution du lactose du caillé par soutirages partiels du lactosérum et rinçages successifs du caillé. Le
délactosage permet d’éviter les post-acidifications, de proposer des fromages plus doux, plus ronds et
moins humides et de rendre accessible une gamme fromagère aux personnes fortement intolérantes au
lactose.
2 Consommation du lactose résiduel par les bactéries lactiques thermophiles, mésophiles et psychro-
philes
3 Ajout de bactéries lactiques fortement consommatrices de lactose comme Streptococcus lactis
36 Fr(h)ommages
Effeuillage d’une bouteille de lait
déficit total en lactase est rarissime : 40 cas signalés dans le monde (Lecerf,
2017). Enfin, l’intestin et le colon ne sont pas des territoires vierges. Au
contraire, ils sont colonisés par des bactéries qui vivent en symbiose avec
nous et qui participent à la dégradation des aliments que nous ingérons.
Par conséquent, ne vous laissez pas séduire par des discours réducteurs et
anxiogènes tenus par des antispécistes qui cherchent à nous imposer leur
vision du monde.
Au-delà de ces arguments biaisés, c’est leur vision dualiste qui l’est égale-
ment. En effet, les récentes études (Valence-Bertel, 2019 ; Fischler, 2013)
sur l’intolérance au lactose montrent qu’il ne faut pas penser l’intolérance au
lactose de manière dichotomique avec deux pôles, d’un côté les personnes
tolérantes et de l’autre les personnes intolérantes, mais davantage comme
un continuum avec des individus plus ou moins tolérants. Comme nous ve-
nons de le dire, les personnes présentant un phénotype de Lactase Non-Per-
sistant vivent en symbiose avec des bactéries qui dégradent le lactose, le ga-
lactose et le glucose. Certaines vont engendrer un inconfort digestif, d’autres
non. Ainsi, tous ces individus ne vont pas développer nécessairement une
intolérance au lactose et cette intolérance, si elle est identifiée, sera plus ou
moins aiguë en fonction de la flore intestinale majoritaire (Entérobactéries,
Lactobacillus, Bifidobactérium).
Pour finir, l’intolérance au lactose n’est pas irréversible. Des études récentes
de l’INRA de Rennes, du CNIEL et de l’Observatoire Cniel des Habitudes
Alimentaires (Léonil & Bignon, 2017) ont montré que la consommation
de fromages fermentés, de yaourts par des individus au phénotype Lactase
Non-Persistant avait un effet curatif, notamment à travers la colonisation
de bactéries anaérobies strictes (probiotiques de type Bifidobactérium, Lac-
tobacillus) qui vont suppléer l’activité déclinante de la lactase (He, et al.,
2008). De plus, en consommant des yaourts ou des fromages fermentés,
les personnes ingèrent des enzymes β-galactosidases d’origine microbienne
qui viendraient soutenir l’activité microbactérienne de la flore intestinale.
L’individu consommerait en quelque sorte le poison et l’antidote. Toutefois,
les choses ne sont pas aussi simples : comme en technologie fromagère,
pour que ces ferments et ces enzymes soient efficaces, il faut que la flore
intestinale leur fournisse les conditions de se développer. Ainsi, le rééqui-
librage intestinal doit être accompagné d’une modification profonde du ré-
gime alimentaire afin de donner les conditions de milieu favorable aux bac-
téries (prébiotiques).
37
1.3 :
Comprendre la
diversité fromagère…
38 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
… par l’Histoire
« Matière délicate et vivante dans laquelle se nichent
les identités et les traditions, le fromage de France
exhale l’âme de la terre et de ses habitants »
Pierre Androuët
39
à l’Homme de prolonger la synthèse de lactase tout au long de sa vie. En effet, cette
mutation dans le génome entraîna un avantage sélectif des populations au brin
génétique muté : le lait consommé en période de disette alimentaire contribuait
aux apports énergétiques et nutritifs journaliers, fournissait une eau dépolluée, car
filtrée par l’organisme de l’animal, fortifiait les os par l’apport de calcium et préser-
vait les populations du rachitisme à travers la vitamine D (Itan, Powell, Beaumont,
Burger, & Thomas, 2009). Certains archéologues et épigénéticiens avancent même
l’idée que la consommation de lait a peut-être au cours de l’histoire de l’humanité
joué le rôle de « médicament salvateur » (Burger, Kirchner, Bramanti, Haak, & Tho-
mas, 2007). Quoi qu’il en soit, c’est par une heureuse coïncidence que l’Homme a pu
consommer du lait et des produits laitiers sans craindre l’indigestion.
Puis, au Xe millénaire avant J.-C., les hommes, las de voyager au gré des migrations
animales, voulurent s’installer dans le Croissant fertile. Ils y développèrent l’agri-
culture et l’élevage qui leur offraient stabilité et tranquillité, et modifièrent, de sur-
croît, profondément l’acte de repas. En effet, ils n’étaient plus obligés de chasser, de
cueillir ou pêchés, mais devaient à présent cultiver les sols et s’appliquer à élever des
animaux domestiqués, de plus en plus gros, dans un système communautaire. C’est
ainsi que la civilisation naquit avec la répartition des tâches, la distribution des
rôles sociaux et la hiérarchisation des fonctions sociales attribuées aux membres
de la communauté. Ainsi, « les hommes s’éveillèrent alors et ils se mirent à transfor-
mer leur monde en un monde habitable » (Gadamer, 1998). Or, la question de la
conservation des aliments se posa rapidement. C’est ainsi que le fromage, en tant
que conserve alimentaire, s’imposa. En effet, ce procédé technique permettait de
reporter la consommation d’une denrée fragile et périssable (le lait) sur une durée
plus longue tout en conservant les vertus nutritives. Au demeurant, dès cet instant
fondateur fortuit, le fromage, en tant que conserve de lait et source renouvelable de
protéines, devint le pivot d’amélioration et de progression d’une société humaine
en expansion. En effet, dès cet instant civilisationnel, l’Homo sapiens ne cessa de
perfectionner des techniques méthodiques, facilement exécutables, reproductibles
et simples, en usant d’outils disponibles immédiatement dans son environnement
direct.
De ce moment, l’histoire du fromage était liée à celle de l’humanité ; elle allait donc
suivre les évolutions sociétales, sociales, les progrès techniques et technologiques.
C’est en cela que le fromage tient en héritage des savoirs patrimoniaux élaborés au
gré des siècles et qui nous parviennent par delà la nuit des temps. De nombreux
livres proposent de tracer ces histoires fromagères. Je me contenterai seulement de
dresser ici les 5 piliers qui sont au fondement des technologies fromagères telles
que nous les connaissons aujourd’hui :
40 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
• Témoin de l’activité vivrière : au Moyen Âge, manger demeure un puissant
marqueur social accompli distinctement suivant sa condition sociale. Les aliments
étaient répartis, tout comme la société, en 3 ordres : les aliments nobles, les ali-
ments sacrés et les aliments indigents, respectivement ordonnés du ciel à la terre.
Les nobles consommaient des oiseaux, des volatiles et les fruits des arbres qui cô-
toient les voluptés célestes, demeure éternelle de leur Dieu, alors que les paysans
consommaient des bulbes, des racines et des produits laitiers issus de quadrupèdes.
Ainsi, le lait et de surcroît le fromage, en tant qu’aliment nutritif modeste, renouve-
lable et abondant suppléait aux besoins journaliers des paysans et des ouvriers agri-
coles. À la différence de la viande, onéreuse, consommée uniquement lors de grands
évènements, les fromages étaient fabriqués quotidiennement par des femmes à
partir du lait disponible sur la ferme et consommés par l’ensemble des membres
de la famille sur un vil morceau de pain. Généralement, les fromages lactiques et
mixtes étaient inesthétiques, de qualité médiocre, desséchés puis râpés mais ils
constituaient les seuls apports de protéines animales des familles aux ressources
modestes. La Révolution française permit aux paysans d’accéder à la propriété et
impulsa le développement d’une agriculture fondée sur la polyculture et le polyéle-
vage, « à savoir la culture de céréales ou de légumes, mais aussi l’élevage de bovins et
chèvres pour le lait, de poules pour les œufs, de cochon pour la viande » (Robin, 2019).
Ce n’est que plus tard, au XIXe siècle, que le fromage acquit des lettres de noblesse
grâce notamment au prosélytisme religieux, imposant une alimentation frugale où
la viande serait remplacée par le fromage, perçu comme un aliment maigre selon
les préceptes de saint Benoît. Après la Première Guerre mondiale, les premières
fermes se spécialisèrent et le fromage passa du statut de « viande du pauvre » au
statut de « revenu agricole de premier plan » (Delfosse, 2007). Cette hyperspéciali-
sation se renforça après la Seconde Guerre mondiale. Dès cette époque, afin d’en-
gendrer une productivité record, les éleveurs cherchèrent à développer les aptitudes
laitières de leurs animaux ; les zones fourragères furent étendues (remembrement
rural), les races productives furent privilégiées au détriment des races anciennes
locales (processus engagé avant la Seconde Guerre mondiale, mais renforcé en sor-
tie de guerre), l’emploi d’engrais, de pesticides et de fongicides fut encouragé, les
fromages au lait de vache devinrent la norme aux dépens des fromages au lait de
chèvre (tout en conservant les dénominations), la loi de Godefroy du 3 janvier 1969
imposa le paiement du lait à la qualité chimique et bactériologique dans une lo-
gique de pénalisation et non de valorisation, le sanitaire prit peu à peu le pas sur la
diversité microbienne. L’objectif de l’État était d’encourager une production natio-
nale afin de gagner en souveraineté alimentaire et en indépendance. Les dirigeants
décidèrent que les fromages seraient dorénavant fabriqués dans des zones où les
terres ne permettaient pas la production céréalière, viticole, maraichère ou bou-
chère. Aujourd’hui, ce modèle productiviste et hyperspécialisé est remis en cause
par les modèles écologiques. Les époques sont différentes, les enjeux également !
41
• Témoin de l’activité monastique : au Moyen Âge, les communautés monacales
ont fortement œuvré au progrès, à la diffusion des connaissances fromagères et
au développement de la consommation fromagère. Bien que nous leur attribuons
le développement de techniques sophistiquées, telle que la technologie des pâtes
pressées cuites ou mi-cuites, les recherches récentes tendent à affirmer que le rôle
des monastères fut pendant longtemps surestimé. Cette attribution surfaite aux
communautés religieuses serait due à un biais documentaire, à savoir l’absence de
sources littéraires autres que les récits monastiques. Quoi qu’il en soit, nous ne
pouvons pas dénier le rôle joué par les monastères dans le soutien de l’agriculture
et l’élevage local. En effet, les moines ont contribué au défrichement des surfaces
d’alpage, à l’assèchement des marais, au développement du pastoralisme et du peu-
plement des alpages. En outre, par la maîtrise du latin, les écrits monacaux ont
permis aux connaissances fromagères de se maintenir dans le temps et de parvenir
jusqu’à nous.
• Témoin du métayage : au Moyen Âge, les paysans non propriétaires des espaces
herbagers devaient versés au baron ou au seigneur des fermages en fromage pour
occuper les terrains et ainsi soutenir les souverains ou les serviteurs de Dieu. C’est
ainsi que certains fromages, comme le Saint-NectaireAOP ou le Bleu de SassenageAOP,
se retrouvèrent selon la légende sur la table des puissants de l’époque. D’autres, en
revanche, comme le ReblochonAOP ou Blue Shropshire, naquirent de la fraude. Les
fromagers savoyards devaient comme partout ailleurs s’acquitter auprès des grands
propriétaires terriens d’une taxe au prorata du lait produit. Les producteurs laitiers
trayaient en partie leur vache pour payer a minima de taxe. Dès que le régisseur des
impôts était parti, ils trayaient une seconde fois leur vache et fabriquaient clandes-
tinement un fromage onctueux. En effet, le lait moins abondant était plus riche en
matière grasse.
42 Fr(h)ommages
prorata des quantités de lait livrées après perception par l’État des taxes et impôts.
43
Comme nous venons de le voir, l’histoire fromagère est le miroir de nos tradi-
tions et de notre patrimoine. Toute l’Histoire de France est convoquée à tra-
vers des anecdotes, des mythes et des récits fromagers dans une interaction
constante entre mœurs, coutumes, enjeux politiques et sociaux, etc. Pour-
tant ces dernières années, l’héritage fromager est mis en difficulté. Mais que
se passe-t-il, Alice, de l’autre côté du miroir ? Bien que de nombreux efforts
furent déployés par les Organismes de défense et de gestion des principales
AOC/AOP pour défendre notre patrimoine fromager français, notamment par
l’injonction faite aux ODG par l’Union européenne de prohiber toute mesure
visant à proscrire l’usage du lait cru, les principaux opérateurs industriels, en
quasi-monopole sur certaines appellations, renforcent les traitements ther-
miques ou physiques du lait sous couvert de l’hygiénisme. Ainsi, les mesures
de sauvegarde paraissent insuffisantes et impuissantes face à la montée
en puissance de l’industrialisation et la concentration des productions fro-
magères par des industries agroalimentaires. Comme le souligne justement
Claire Delfosse (2007), les grands groupes industriels et les grandes sur-
faces, dès les années 1970, s’intéressent de près aux fromages d’appellation,
car « un fromage rappelle
toujours dans sa dénomi-
nation, une région ou une
ville même un village et
suscite immédiatement,
une part de rêve pour le
consommateur ». Ainsi le
déséquilibre engagé par la
progression des produc-
tions industrielles et la ré-
gression progressive des
productions fermières se
renforcera sûrement dans
les années à venir du fait
du déclin progressif des
vocations paysannes (cf.
pénibilité, qualité de vie)
et de la pression finan-
cière qui pèse sur nos agri-
culteurs. Pour exemple (et
ce n’est qu’un parmi tant
d’autres), dans la vallée
de Thônes ou en Haute-Maurienne, la pression foncière devenant de plus
en plus forte, les jeunes générations ne désirent plus « faire du fromage »
entraînant progressivement une réduction du nombre de fromages fermiers,
voire la disparition de certains fromages exclusivement fermiers. C’est le cas
du Bleu de Termignon, du Persillé de Tignes, du Bleu de Queyras.
44 Fr(h)ommages
Par ailleurs, les fromages dits d’appellation qui possèdent un ancrage
Or, un cahier des charges fixe, entre autres, des règles strictes en
termes de production et d’affinage. Ces règles doivent être sta-
tuées collectivement. Ainsi de nombreux facteurs (température,
temps de chauffe du lait, taille des grains de caillé, choix et inten-
sité d’égouttage, fréquence des retournements, traitement accor-
dé à la croûte, degré d’hygrométrie, etc.) doivent être déterminés.
Chaque paramètre, aussi minime qu’il soit, aura une incidence ma-
jeure sur la flore microbienne. Or, le vivant évolue constamment
en fonction d’autres paramètres non maîtrisables liés à la nature.
C’est justement ce dynamisme constant qui pose des problèmes
puisque l’écriture tend à forcer les choix et à figer les savoir-faire.
Ainsi, la démarche AOC/AOP-IGP vise à formaliser des pratiques
appartenant jusqu’alors au domaine de la transmission orale et de
l’apprivoisement du vivant. Par ce fixisme, nous tendons vers une
« forme de vitrification de ces productions jusqu’alors multiformes, en
figeant la partie vivante, évolutive, porteuse de diversité potentielle
que l’on choisit de transmettre aux générations futures » (Blohorn,
2008). En d’autres termes, bien que le système de protection
et de défense des AOC/AOP-IGP soit inévitable pour les raisons
évoquées plus haut, il apparaît également comme un moyen de
contenir la vie et de standardiser les productions fromagères. Ce
fut le cas pour certaines appellations d’origine qui ont encouragé
le déploiement de grands schémas de fabrication fromagère et
ainsi uniformisé leur production.
45
… par la géographie et le terroir
« La notion de terroir était l’une des clefs d’une géographie
des fromages en France. Elle est à l’interface des préoc-
cupations identitaires des consommateurs et des enjeux
économiques de la filière fromage »
(Delfosse, 2007)
46 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
Tableau des influences climatiques et des caractéristiques
topographiques (Cercle des Fromagers Affineurs, 2012)
Moyenne Haute
Plaine
montagne montagne
Influence
Été court
Été doux
Été chaud Été frais et Été chaud et sec et clément
et humide
climatique
Tendance
Abondante Juin à
avec herbe Généreuse et Rase, pauvre et
avec herbe septembre
sèche en parfumée parfumée
grasse très riches
été
Vaches, brebis
Vaches et Vaches et Vaches et
Chèvres et brebis et quelques
chèvres chèvres brebis
chèvres
Aveyron,
Bocage Berry, Vosges, Provence,
Territoires
Alpes,
normand, Charolais, Massif Haute-Provence,
Pyrénées,
Poitou, Bourgogne, central, Quercy, Cévennes,
Jura
Thiérache Sologne Morvan Ardèche,
Corse
Formats des
Petits
fromages
Camembert de AbondanceAOP,
fromages
Saint-
NormandieAOP, BanonAOP, BeaufortAOP,
NectaireAOP,
Saint-MarcellinIGP, PicodonAOP ComtéAOP,
Fourmes
MaroillesAOP Ossau-IratyAOP
47
Or, depuis quelques années, les identités territoriales sont quelque peu
brouillées par l’exode des populations, la généralisation des échanges
commerciaux, la diffusion des connaissances technologiques, la quête
incessante de productivité et de rentabilité. La notion de terroir appa-
raît donc comme un rempart. En effet, en sauvegardant, entre autres,
certaines espèces dites anciennes aux dépens de races dites proli-
fiques, en défendant un territoire aux caractéristiques botaniques,
fauniques et micro-fauniques exceptionnelles, le terroir à travers ses
sigles d’appellation assure une pérennité contre les dérives d’une so-
ciété contemporaine, mondialisée et mono-culturelle. Seulement, cer-
tains industriels cherchent à usurper le concept terroir à travers spots
publicitaires ou messages racoleurs sur les emballages pour revendi-
quer et s’attribuer les bénéfices de l’image positive associée à cette
notion. Ils l’ont ainsi travesti et revêtu d’un habit générique dénué de
sens.
Or, le terme, à mes yeux, n’est pas devenu désuet : il n’a ni perdu de
sa splendeur, ni perdu son sens noble (à condition qu’on l’utilise à
bon escient !). En effet, le terroir reste un marqueur fort de biodi-
versité, un manifeste insurrectionnel qui va à l’encontre d’un monde
gouverné par une forte tentation d’universalité, de standardisation
et d’uniformisation. Ce mot nous encourage à chérir la diversité (di-
versité culturelle, diversité sociale, diversité végétale, diversité zoo-
logique, diversité de goût, etc.), car, seule la diversité enrichit notre
existence et nous contraint à dialoguer et à définir notre identité.
Nier cette diversité, c’est dénier la vie et compromettre le principe
même de notre existence. C’est pourquoi, si nous ne voulons pas que
le fromage ne devienne un chef-d’œuvre en péril, il est important de
réhabiliter le mot terroir avant que l’on oublie sa véritable nature à
force d’être phagocyté par des industriels, des publicitaires ou des
grandes surfaces qui ne cherchent qu’à faire du profit à travers une
notion qu’ils ne maîtrisent pas. Pour que la France reste une excep-
tion dans le monde fromager, la diversité, la pluralité et l’hétérogé-
néité de ses terroirs doivent être conservées. En effet, chaque terroir
avec ses aptitudes topographiques, géologiques, pédologiques, hy-
drologiques, atmosphériques, agricoles, climatiques, agronomiques,
botaniques, zoologiques, micro-zoologiques imprégnera le fromage
et lui conférera des caractéristiques singulières qui s’exprimeront à
travers l’organoleptique.
48 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
Carte des Petites Régions Agricoles
(Cyril Jacquot en collaboration avec Cendrine Hoarau, Master GeoNum 2022,
Données INAO & IGN, réalisation sous QGIS & Adobe Illustrator)
49
… à travers les familles technologiques
« Le fromage, l’âge adulte du lait »
Richard Condon, 1961
Nous avons depuis le début de ce livre évoqué le fromage sans pour autant
nous pencher sur sa définition. Je vous propose donc la suivante, issue du
décret n° 2007-628 du 27 avril 2007 relatif aux fromages et aux spécialités
fromagères : « La dénomination fromage est réservée au produit, fermenté ou
non, affiné ou non, obtenu à partir des matières d’origine exclusivement laitière
suivantes : lait, lait partiellement ou totalement écrémé, crème, matière grasse,
babeurre, utilisées seules ou en mélange et coagulées en tout ou en partie avant
égouttage ou après élimination partielle de la partie aqueuse ». Cette définition
rude pour les non-initiés va prendre tout son sens dans ce qui va suivre. Nous
n’évoquerons pas ici les particularités fromagères, car il en existe tant, voici
donc la recette de base pour fabriquer un fromage :
• Pré-maturation
À partir du moment où le lait passe la barrière physique du corps de l’ani-
mal, il se charge en vie. Les micro-organismes présents dans l’environnement
(prairie, foin, litière, ambiance de ferme, trayeur, matériel de traite, peau des
trayons de l’animal, etc.) colonisent le lait et croissent. La pré-maturation
consiste donc à laisser se développer ces micro-organismes, principalement
des bactéries lactiques, afin que ces dernières modifient sa structure par ef-
fet indirect. En effet, les bactéries lactiques se nourrissant des sucres du lait
vont scinder la molécule de lactose en deux sucres simples, le glucose et le
galactose. Au bout de la chaîne de dégradation, de l’acide lactique va être
rejeté de cette fermentation lactique. Le lait s’acidifiera progressivement et
se chargera en composés aromatiques qui viendront s’exprimer au moment
de l’affinage. Ainsi, comme le disait le regretté Bernard Mietton (2018)
« lorsque le lait est de bonne qualité, la prématuration est un atout pour donner
du caractère au fromage ». Toutefois, la pré-maturation n’est pas l’unique outil
du fromager-affineur pour donner du caractère et de la typicité au fromage.
Cette fermentation se réalise naturellement sur une période de 12-24 heures
à une température comprise entre 10-14 °C (fenêtre optimale d’action des
principaux ferments lactiques mésophiles). Or, au fil des années, le lait est
devenu de plus en plus pauvre bactériologiquement du fait de l’hygiène à la
traite ; à l’inverse, il a gagné en taux protéiques et taux butyreux (matière
grasse) du fait de la sélection zoologique. La flore initiale s’est peu à peu af-
faiblie au point que certains techniciens évoquent des laits paucimicrobiens
50 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
ou encore ultra-propres ; la faute aux normes sanitaires drastiques et
aux prescriptions économiques exigeantes. À titre de comparaison,
Frédéric Gobin signale : « Autrefois, lorsqu’un lait atteignait 500 000
germes, on le pasteurisait pour tomber à moins de 30 000 germes. Au-
jourd’hui, il n’est pas rare d’avoir des laits à 2 000 germes, contrôlés à
la lacto-fermentation à 37 °C pendant 24 heures » (Sperat-Czar, A.,
2019). Face à cette pasteurisation froide, certains fromagers n’hé-
sitent pas à provoquer la fermentation en boostant la quantité de
ferments lactiques originelle du lait (process dit « pied de cuve »).
• Coagulation et floculation
Comme nous l’avons dit plus haut, les protéines du lait, de par leur
structure tridimensionnelle, sont sensibles à la modification de leur
environnement proximal. La modification d’un facteur écologique
(température, pH, hydratation, etc.) engendrera une modification
dynamique de l’équilibre micellaire et de surcroît l’agrégation ou le
dépliement des protéines du lait. Le fromager dispose donc dans sa
boîte à outils d’une multitude d’outils pour agir sur la structure physi-
co-chimique de la caséine du lait, parmi lesquels la voie fermentaire,
la voie protéolytique et la voie calorifique. Pour comprendre com-
ment le lait passe d’un état aqueux à un état solide, envisageons la
micelle du lait comme une grosse pelote de caséines entremêlées les
unes aux autres.
51
La voie enzymatique consiste à modifier la structure physico-chimique
de la caséine par action d’un agent coagulant. Le principal agent coa-
gulant usité en France et signalé dans les cahiers des charges des
fromages AOP reste la présure (substance extraite de la caillette de
jeunes ruminants – veaux, chevreaux, agneaux non sevrés – conte-
nant des enzymes naturelles dont la chymosine). Cet agent coagu-
lant agira tel un ciseau chimique, une « pierre philosophale » et sa
force sera fonction de la température d’emprésurage, de la force de
la présure, de sa concentration (chymosine active de veau : 520 mg/
litre ; chymosine active de chevrette : 180 mg/litre ; chymosine active
d’agneau : 200 mg/litre) et de l’acidité naturelle ou provoquée du
milieu (l’action de la présure sera d’autant plus rapide que le milieu
est acide). Dans le détail, la présure agira sur la caséine κ, située en
périphérie de la micelle de caséines, sensible à la chymosine. Cette
dernière subira d’abord une hydrolyse de la liaison peptidique liant
l’acide aminé phénylalanine105 et methionine106. La partie C-ter-
minale hydrophile se dispersera dans la phase aqueuse, laissant ainsi
désobstruée la surface hydrophobe qui servira de surface d’amorçage
et d’agrégation des caséines entre elles telle la zone d’amarrage d’une
navette spatiale à un vaisseau navigant dans une voie lactée. C’est
ainsi que les micelles de caséines formeront un gel tridimensionnel
par fusion et formation de ponts phosphocalciques. Généralement,
les caillés présure sont structurés, souples, élastiques, imperméables,
peu friables et avec un fort pouvoir de rétention d’eau (caillés de type
tas de graviers). La chymosine peut être prélevée par macération des
caillettes sur recuite (présure traditionnelle), par extraction dans une
saumure (présure liquide), par relargage de l’extrait de présure (pré-
sure solide), par mélange de poudre de lait avec de la présure liquide
(présure en pâte) ou obtenue par génie génétique à partir d’agents
coagulants fongiques ou synthétiques. Nos amis végétariens pour-
ront également se satisfaire des agents coagulants végétaux obtenus
principalement à partir de tiges ou feuilles de gaillet, de chardon, de
chardonnette de Vendée, d’artichaut ou d’extraits du latex du figuier,
du papayer ou de tige d’ananas. Bien évidemment, l’usage d’un agent
coagulant au lieu d’un autre n’aura pas les mêmes effets sur le pro-
duit final, notamment d’un point de vue de la texture et des saveurs,
puisque les réactions chimiques seront distinctes. Généralement, les
fromages obtenus à partir d’un agent coagulant végétal seront plus
souples, plus onctueux avec des profils aromatiques spécifiques et
une légère amertume.
52 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
Notons que la présure, composée également
de Pepsine et de Trypsine, poursuivra lente-
ment son morcellement protéique et pepti-
dique et que l’action de la présure naturelle
ne s’arrêtera pas à la coagulation. C’est ainsi
que des cristaux de protéines se dévoileront
sur des ComtéAOP ou des GruyèreAOP de plus
de 14 mois (marqueur de la protéolyse et
de la peptilyse avancée par dégradation des
protéines en peptines pour en acide aminé
– dans le cas présent, Tyrosine).
53
Acidification
Voie Voie
Fromage
présure lactique
Égouttage
• Égouttage
À cette phase, le lait caillé est un gel plus ou moins solide qui a
la faculté de s’égoutter naturellement. Le but de la transformation
fromagère consiste donc à évacuer l’eau du lait pour rendre possible
la conservation en concentrant la matière. Autrement dit, l’objectif
consiste à séparer tout ou partie la phase aqueuse (que l’on nomme
lactosérum ou petit-lait) du caillé. Le lactosérum est donc de l’eau
augmentée de protéines solubles, de lactose, de vitamines solubles,
mais également de micro-organismes… tout ce qui n’a pas été en-
fermé dans le maillage protéique. Pour extraire le petit-lait, les tech-
niques fromagères sont nombreuses. Il est courant de distinguer
l’égouttage spontané de l’égouttage dirigé. L’égouttage spontané
consiste à déposer le caillé sur un support afin qu’il s’égoutte sous
l’action de la pesanteur. L’égouttage dirigé consiste à expulser le
petit-lait soit sous une action mécanique par tranchage, brassage,
moulage, pressage et/ou retournements successifs, soit sous une
action calorifique par cuisson, soit sous une action biochimique par
salage ou acidification lactique, soit par drainage avec l’aide d’une
étamine ou d’un sac.
• Moulage
La fonction première du moulage consiste à donner une forme, i.e.
donner au fromage un aspect visible, une apparence extérieure qui
le distingue d’un autre, une structure signifiante. En effet, l’étymolo-
gie du terme fromage est formaticus du latin signifiant « moulé dans
une forme ». Étymologiquement, le moulage constitue donc l’acte
de naissance du fromage. Les techniciens ne manquent pas d’ingé-
niosité pour nous faire voyager ; les mots non plus (bonde, bûche,
palet, cône, brique, pavé, pyramide, disque, cœur, étoile…). Or, cer-
tains « fromages » ne sont pas moulés : c’est le cas, entre autres,
des fromages appartenant à la famille des Pâtes Pressées Cuites
qui sont enveloppés dans une étamine puis cerclés. Pour autant,
54 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
nous parlons bien de fromage puisque le produit final contient plus
de « 23 grammes de matière sèche pour 100 grammes de fromage »
(décret n° 2007-628 du 27 avril 2007 relatif aux fromages et spécia-
lités fromagères). Dans ce cas, la non utilisation de moule s’explique
par un égouttage important en amont du moulage, dans la cuve. Au
demeurant, le process de fabrication employé oriente la technologie
à employer. Ainsi, nous pouvons dire que le moulage n’assure pas uni-
quement la fonction de « formage » et participe à l’égouttage du cail-
lé, nommé dorénavant caillebotte (caillé acidifié obtenu après « la-
vage, séchage et mouture » selon Veisseyre en 1992). Que ce soit un
moule percé de trous, de rainures, accompagné ou non d’une toile ou
une étamine doublée d’un cerclage, le moulage drainera le petit-lait.
• Salage
Le salage au chlorure de sodium est une étape essentielle pour ob-
tenir un fromage affiné. En effet, le salage assure un complément
d’égouttage par osmose. Toutefois, au-delà de cette activité drai-
nante, le salage occupe d’autres fonctions tout aussi primordiales :
en tant qu’exhausteur de goût, le sel renforce l’expression des saveurs,
en tant qu’agent de conservation, le sel capte l’eau libre (eau dispo-
nible contenue dans le fromage et susceptible d’être mobilisée pour
d’autres réactions) responsable de la putréfaction, en tant qu’agent
de croûtage, le sel assure une sélection de la microflore microbienne
et fongique présente ou qui viendrait s’implanter à la surface du fro-
mage, en tant que promoteur de la qualité sanitaire, le sel freine le dé-
veloppement anarchique d’une flore indésirable. Le salage peut être
pratiqué par dispersion grossière à la surface du fromage, par incor-
poration dans la masse de la caillebotte après broyage, par immer-
sion dans des bains de saumure, par pulvérisation à la surface, par
lavage à l’eau saumurée ou par injection de saumure à l’intérieur de la
caillebotte. Quelle que soit la méthode employée, l’objectif étant de
répartir du sel dans le fromage en quantité égale.
• Pré-affinage
Cette phase reste optionnelle si le fromage est consommé frais, tout
juste sorti de son moule et salé. La phase de pré-affinage consiste
à préparer le fromage à une montée en température, à favoriser le
développement d’une croûte, pellicule à l’interface de l’intérieur du
fromage et de l’extérieur, et à ralentir la prolifération microbienne
anarchique par séchage de la surface du fromage. Le pré-affinage se
déroule généralement dans des salles ventilées qui rendront possible
la pousse délicate d’une microflore de surface et le séchage de la sur-
face du fromage. Cette phase précède la phase délicate et lente de
l’affinage.
55
• Affinage
L’affinage est considéré comme la seconde vie du fromage, car la caillebotte
fraîchement égouttée va poursuivre son évolution physico-chimique et mi-
crobiologique sous l’effet de diverses fermentations et ainsi se charger en
composés aromatiques. Bernard Mietton et Isabelle Chablain (2018) com-
parent le fromage à un bioréacteur puisque « l’aspect, la composition, la struc-
ture, la texture et la flaveur de la caillebotte vont progressivement évoluer […]
sous l’action de nombreux agents d’affinage ». Techniquement, la conduite de
l’affinage peut être envisagée comme le scénario d’un film où l’affineur oc-
cupe les fonctions de scénariste, et de metteur en scène. En tant que scéna-
riste, il tisse la trame du film en devenir suivant sa vision du produit final. Pour
cela, il conduit la succession des prises de vue, telle une guideline, suivant les
objectifs précis qu’il s’est fixés afin d’aboutir à un produit fini consensuel et
estimé du plus grand nombre. Néanmoins, l’affineur n’occupe pas la fonction
de directeur de casting ; il n’intervient pas dans le recrutement des comé-
diens (dans l’ordre d’apparition à mesure que le pH augmente [désacidifica-
tion] : bactéries lactiques thermophiles et mésophiles, levures, moisissures,
bactéries lactiques corynéformes) qui sont d’ores et déjà sur le plateau de
tournage, autrement dit dans le contenu matriciel. Pour autant, parfois, il
peut faire appel à des figurants en ensemençant des moisissures, levures,
bactéries à la surface du fromage (par pulvérisation, lavages ou brossages).
Les acteurs, que ce soient les bactéries lactiques, les bactéries d’affinage, les
moisissures ou encore les levures maîtrisent leur speech à la perfection, mais
attendent les instructions du metteur en scène.
Pour cela, l’affineur, en tant que réalisateur, interviendra sur le choix du décor,
le type de soins à effectuer et leur récurrence, mais également sur les condi-
tions atmosphériques de la cave d’affinage. Pour ainsi dire, l’affineur déci-
dera d’actionner certains paramètres et d’en suspendre d’autres. L’équilibre
56 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
Facteurs d’influence
et de sélection des micro-flores
Nourriture adaptée,
dans la matrice
(glucides, lipides,
protides, minéraux,
eau disponible)
Paramètres
satifaisants : Absence
humidité, d’antagonistes ou de
température, concurrents
oxygène, pH, sel
57
Les fenêtres d’action des germes (Actalia, 2014)
58 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
Bien que les affineurs soient des enchanteurs qui su-
bliment le produit, ils restent dépendants du travail
d’excellence accompli en amont. C’est en cela que l’af-
fineur, le fromager, le producteur sont tributaires du
travail des uns et des autres dans un maillage de soli-
darité et d’interaction. Tout au long du procédé de fa-
brication du fromage que nous venons de décrire, nous
avons rendu visible une grande variété d’outils que les
acteurs de la filière laitière disposent et emploient
distinctement en fonction du résultat poursuivi. Nous
parvenons donc à une grande diversité fromagère. La
typologie fromagère proposée dans ce livre est grande-
ment inspirée du travail de classification proposé par
Ayerbe et Gillis (2018) et publié dans Profession fro-
mager (2019). Or, cette classification est incomplète,
car comme dit la formule « ce qui peut paraître com-
mun rend les particularités plus visibles ». Or, aborder les
étapes spécifiques de certains fromages reviendrait à
complexifier le schéma global. Retenez seulement qu’il
existe différentes approches pour classifier les fro-
mages : des approches réglementaires, des approches
technologiques, des approches sensorielles, etc. Nous
avons préféré nous fier à nos observations de terrain
pour vous proposer une nouvelle typologie, autre que
celle généralement proposée dans les livres fromagers
destinés au grand public et insuffisante.
59
L’ensemble des facteurs, nous les avons compilés dans le tableau ci-dessous et
peuvent être regroupés sous la qualification « terroir ».
60 Fr(h)ommages
3. Facteurs liés aux process technologiques employés
Matériaux utilisés
Lieu Paramètres
et fonctions hydrométriques
• Revêtement de sol • Revêtement mural • Ventilation • Bois et ses biofilms
• Ambiance de cave • Volume de cave • Hygrométrie • Feuilles et ses biofilms
• Conductivité et gestion des flux d’air • Température • Paille et ses biofilms
• Pression atmosphérique • Composition de l’air • Inox
• Luminosité • Temps • Plastique
Leviers dispositionnels Actions mécaniques
• Disposition des fromages • Pulvérisation et ensemencement
• Renouvellement des fromages • Lavages • Brossages • Morgeages
• Frottages • Fumage • Enrobage
• Mitage • Sanglage • Retournements
61
… par les arômes
« Le camembert, ce fromage qui fleure les pieds du bon Dieu »
Léon Paul Fargue
Nous venons de décrire les grandes étapes de la fabrication fromagère et les prin-
cipes généraux intervenant dans la croissance de certaines flores responsables des
qualités sensorielles du fromage. À ce jour, les chercheurs affirment que les compo-
sés aromatiques trouvent leur origine dans les molécules issues de la dégradation
des lipides, des glucides et des protéines :
Fermentation Protéolyse
lactique par des Lipolyse
bactéries lactiques Peptides
Aldéhydes, alcools,
Éthanol,
acides aminés,
acétaldéhyde, acide Méthylcétone,
ammoniac,
acétique, CO2, esters, lactones
phénols, indole,
acide propionique
composés soufrés
62 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
Par des phénomènes biochimiques complexes (protéolyse, lipolyse,
fermentation lactique), dérivés de réactions enzymatiques et non en-
zymatiques, le fromage va peu à peu se charger en composés aroma-
tiques et texturants. Les composés engendrés auront un impact sur
l’aspect, la texture, les saveurs, les arômes, les effluves et les flaveurs
des fromages.
Ne croyez pas pour autant que les fromages au lait cru soient néces-
sairement meilleurs que les fromages au lait pasteurisé ou au lait mi-
crofiltré. Disons seulement que l’éventail aromatique des fromages
au lait cru est plus large que celui des fromages au lait pasteurisé
ou microfiltré. Autrement dit, vous dégusterez de très bons quel-
conques fromages au lait pasteurisé, mais goûterez des fromages au
lait cru aussi bien exquis ou exceptionnels que médiocres ou piètres.
Toutefois, à choisir, je préfère largement me laisser surprendre par
une ribambelle de prodigieux fromages au lait cru me laissant cô-
toyer la félicité quitte à endurer quelques mauvais, que consommer
de consensuels fromages au lait pasteurisé, d’autant plus quand ces
fromages ont subi des traitements physiques.
63
Revenons à nos arômes fromagers. Dans cette partie, je vous
propose une aromathèque fromagère construite sur la base des
travaux de Bérodier, Lavanchy, Zannoni, Casals, Herrero et Ada-
mo (1997) qui ont établi 7 familles aromatiques composées de
sous-familles, puis de 75 à 91 arômes recensés et utilisés comme
descripteurs aromatiques. La roue aromatique initiale fut produite
sur la base de l’étude sensorielle de 5 fromages à Pâte Pressée
Cuite et à Pâte pressée Non Cuite : le ComtéAOP, le Parmigiano
ReggianoAOP, la FontinaAOP, le Mahón-MenorcaAOP et l’Appenzeller®.
J’ai agrémenté la roue aromatique initiale pour correspondre aux
nouvelles saveurs décrites par les consommateurs. Toutefois, cette
aromathèque mérite d’être complétée par vos soins au gré de vos
expériences fromagères.
64 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
Aromathèque fromagère
Lactiques (acides)
Lactiques Lactiques frais Lactiques Lactiques Lactiques
Lait frais transformés acidifiés chauffés
Lait cru Crème fraîche Beurre frais Beurre fondu
Caillé frais Caillé acidifié Croûte de
Lait concentré Lactosérum fromage
Yaourt Fromage fondu
Crème maturée Lait cuit
Œuf au lait
Chocolat blanc
65
Boisés (terpènes)
Terreux Champignons Décomposition Plantes
Bleu naturelle herbacées
Bolet Bois humide Raifort
Champignon frais Humus Rhubarbe
Champignon de Paris Terre humide
Champignons sauvages Tourbe
Levure
Levain
Penicillium
Truffe blanche
Truffe noire
Ronces et Baies des bois Plantes envahissantes
racines Baies de genièvre Lierre
Cassis Mousse d’arbre
Framboise
Groseille
Mûre
Myrtille
Boisés Arbustes Arbres Action de
Buis Acacia l’Homme
Fougère Cèdre Bois brûlé
Chêne Bois fumé
Épicéa Copeaux
Eucalyptus
Patchouli
Pin
Santal
Thuya
Floraux (cétones)
Infusions et Miels Infusions et thés
miels Cire d’abeille Camomille
Hydromel
Miel
Fleurs Fleurs du jardin Fleurs Fleurs Fleurs
sauvages et fleurs des champs d’arbustes d’arbres séchées
Arnica Aubépine Fleur Rose fanée
Bleuet Chèvrefeuille d’oranger Fleurs
Camomille Genêt Magnolia séchées
Fleurs printanières Jasmin Tilleul
Gentiane Lavande
Géranium Lilas
Graines de coriandre Pivoine
Iris Rose
Jacinthe
Jonquille
Lis
Muguet
Narcisse
Œillet
Violette
66 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
Fruités (esters et lactones)
Fruités frais Fruits rouges Fruits à noyau Fruits exotiques Fruits à pépin
Cerise Abricot Ananas Coing
Fraise Cerise Banane Figue
Griotte Olive Fruit de la Pomme
Fruits noirs Pêche passion Poire
Cassis Prune Litchi Raisin
Mûre Mangue
Myrte Noix de coco
Myrtille
Sureau
Fruités Fruits jaunes Agrumes Cucurbitacées Fruits à coque
crémeux Mandarine Bergamote Courge Amande amère
Mirabelle Citron Melon Arachide
Physalis Citron vert Pastèque Cacahuète
Prune Cédrat Cardamone
Clémentine Châtaigne
Mandarine Massepain
Orange Noisette
Pamplemousse Noix sèches
Noix de Cajou
Fruits Fruits secs et Confitures Fruits saumurés Fruits
transformés confits et gelée Olive fermentés ou
Pâtes de fruits Confiture de transformés
Pruneaux fruits noirs Huile d’olive
Fruits confits Confiture de
Fruits secs fruits rouges
Minéralité (indoles)
Minéraux Cave Minéraux et roches Huiles
Cave humide Ambre gris minérales
Craie Pétrole
Fer
Iode
Pierre à fusil
Rocaille escarpée
Silex
67
Torréfaction (réaction de Maillard)
Empyreumatiques Fermentaires Maturés
légers Biscuit Balsamique
Brioche
Cake
Croûte de pain
frais
Mie de pain
Empyreumatiques Chauffés Levurés
moyens Caramel au lait Levure
Caramel mou Brioche
Cacao au lait
Empyreumatiques Grillés Graines broyées Graines Alliacés
forts et torréfiés Caramel brun et torréfiées grillées grillés
Chignon grillé Cacao Amande grillée Oignon
Mélasse Café noir Arachide grillée grillé
Pain grillé Chicorée Cacahuète
Chocolat noir grillée
Mocca Noisette grillée
Empyreumatiques Chauffé Fumé Graines Alliacés
très forts Brulé Encens brûlées brûlés
Cendre Fumaison Oignon
Pain grillé Tourbe brûlé
Tabac Charbon de bois
Animaux (indoles)
Terrestres et Bovins Caprins Ovins Autres
carnés Bœuf Bélier Agneau Gibier
Caillette de veau Bouc Brebis Œuf
Vache Bouqueté Mouton Porc
Veau Cabri Suint de mouton Poulet
Chèvre
Chevreau
Marins Poissons Crustacés et
Poisson blanc fruits de mer
Poisson gras Caviar
Huître
Produits Salaison et Fumaison Cuisson Tannage
transformés saumurage Poisson fumé Boudin noir Cuir
Anchois Bouillon de Fourrure
Jambon cru viande
Lard Foie
Poisson séché Venaison
Ambiance de Végétaux de Personnes Lieux Atmosphère
ferme ferme Main du chevrier Étable Air / montagne
Ensilage Sueur Fumier
Paillon humide Litière animale
Poulailler
68 Fr(h)ommages
Comprendre la diversité fromagère…
Épicés et sucrés (phénols et aldéhydes)
Épices Epices chauffantes Epices brûlantes Condiments
« de choc » Curry Gingembre Moutarde
Poivre noir Piment
Épices Bourgeons Aromates Aliments transformés
« de charme » Bourgeons de cassis Anis Bonbon anglais
Clous de girofle Badiane Crème anglaise
Câpre Cannelle Pain d’Épices
Carvi Pâte d’amande
Coriandre Nougat
Cumin Vanille
Fenugrec
Noix de muscade
Origan
Réglisse
Safran
Sureau
69
1.4 :
Où acheter
vos fromages ?
« L’héroïsme, c’est comme le soufflé au fromage :
ça ne supporte pas d’attendre »
Marcel Pagnol
Avant même de partir à la recherche de lieux ressources pour trouver vos fromages, il
est important de savoir quel consommateur vous êtes. Comme le dit l’expression la-
tine Comedo ergo sum. En effet, après une longue période de monopole des grandes
surfaces, le début des années 2000, avec dans son sillage la création de la classe
fromagère du concours de Meilleur Ouvrier de France, mais aussi l’ouverture du
contrat de qualification professionnelle, marque le début d’une renaissance du com-
merce de détail spécialisé. En effet, depuis les années 2004, les fromageries tradi-
tionnelles n’ont eu de cesse de progresser sur le territoire pour le plus grand plaisir
des consommateurs, qui pouvaient y trouver des fromages rares et des conseils de
spécialistes. Aujourd’hui, plus de 3 500 vendeurs-conseils en crèmerie et froma-
gerie ont été formés au métier de fromager-détaillant et la France dénombre 80
créations d’entreprises dans ce secteur chaque année. La diversification de l’offre
entraîne donc de nouveaux types de vendeurs et de nouvelles modalités de consom-
mation. Je réitère donc la question essentielle : quel consommateur êtes-vous ?
70 Fr(h)ommages
au préalable de son emploi du temps, car, en débarquant à l’improviste, vous
risquez d’être (mal) accueilli par un producteur en plein travail, trayon à la
main, pas enclin à interrompre son travail exigeant. La plupart des produc-
71
fromages inconnus du grand public. En tant qu’ambassadeur du bon goût, passeur
d’histoires et défenseur des fromages de qualité, votre fromager ne manquera ja-
mais d’anecdotes, de conseils, d’astuces et de recettes. Dans un contexte de crises
alimentaire et environnementale, les « crémiers-fromagers participent de l’engoue-
ment pour les produits frais et sains. Ils sont les garants de la provenance et des modes
de production des produits laitiers qu’ils vendent, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs » (Del-
fosse, 2007).
N’hésitez pas à flâner dans les différentes fromageries de votre secteur afin de dé-
couvrir les fromages singuliers sélectionnés par votre fromager ou de redécouvrir un
grand classique signé de la main de votre fromager qui l’aura sélectionné, bichonné,
affiné ou en aura simplement pris soin dans sa cave.
Seulement, bien que le paysage des détaillants crémiers-fromagers se soit étoffé ces
dernières années, il reste à la peine en périphérie des grandes villes. L’implantation
des commerces de détail dépend grandement de la localisation de la population et
le maillage des fromageries dans des zones à dominante rurale reste distendu.
72 Fr(h)ommages
La vente en ligne reste une petite niche pour les consommateurs passionnés à la
recherche de diversité ou de produits rares et exotiques. Les box fromagères per-
diversité, offre à portée d’un clic, livraison à domicile, accès aux fromages
+ quelque soit son lieu de vie (zone urbaine, périurbaine, rurale)
Or, pour répondre à la demande de plus en plus forte, certaines grandes sur-
faces ont fait le pari du local en ouvrant un rayonnage dédié aux producteurs
locaux. Vous y trouverez sûrement quelques perles.
73
L’estampille sanitaire Espèce animale La dénomination
Si vous êtes dans les allées d’une Si l’espèce n’est pas commerciale du
grande surface ou d’une fromagerie mentionnée, le fromage est fromage
qui pratique le libre-service, fabriqué au lait de vache
recherchez l’estampille sanitaire.
Cette dernière se présente sous la
forme d’un ovale ou d’un rond dans La raison sociale La dénomination
lequel est indiqué dans l’ordre le pays de vente
d’origine, le numéro de département, Elle indique
le numéro de commune, le numéro Le logo AOC/ le type de fromage
d’ordre de l’établissement et le sigle AOP, IGP, Label
CE si pays de l’Union européenne. Rouge ou Bio
Reportez le numéro central sur La liste des
Internet pour retrouver le lieu de ingrédients et
fabrication du fromage. des allergènes
à déclaration
er me du Bour obligatoire
F g en gras
FR
02-335-051
CE
Fr'Hommage
Camembert de Normandie
Ingrédients : lait, ferments lactiques, présure, sel
Conservation : +6° maxi
MG sur PF : 35 %
À consommer de préférence avant le xx/xx/xx
Lot numéro xxxxxx
Fromage fermier
ril au lait cru .
89
Cy
Jac 5.67
La DLC / DDM qu 3. 4
o t-6 1.2
Date Limite de 9120 ei l l e s-0
Consommation (à Pays des Merv
La température
consommer jusqu’au)
de conservation
pour les fromages très
périssables ou Date de Le type de
Durabilité Minimale fabrication
(à consommer de Le traitement
préférence avant) thermique du lait
pour les fromages qui
perdent en qualité
organoleptique Les coordonnées
Le taux de matière
du responsable de
grasse sur produit fini
la communication
Le numéro de lot Anciennement sur extrait sec
Dans un souci de traçabilité dorénavant sur produit fini
en cas de rappel produit pour 100 g de produit fini
74 Fr(h)ommages
1.5 :
75
Appellation d’Origine Contrôlée
76 Fr(h)ommages
Que disent les étiquettes des fromages ?
Appellation d’Origine Contrôlée
77
Label Rouge
Histoire du label Label institué le 13 janvier 1965 par le décret n° 65-45 relatif aux
labels agricoles et à leurs conditions d’homologation puis conforté
par les arrêtés R.641-1 à R.641-10 du Code rural et de la pêche mari-
time du 10 janvier 2006.
Qualité et Ce label désigne des produits revendiquant des qualités organolep-
normes de tiques « supérieures par rapport aux autres » du fait des conditions de
fabrication production ou de fabrication.
Produits En 2021, les produits laitiers concernés par ce label sont Emmental
laitiers Français Grand Cru Est-Central, Mimolette vieille, Mimolette Extra-
concernés vieille, Brie au lait thermisé, Fromage à raclette et ne se rapportent
parfois qu’à un producteur.
Label Montagne
Histoire du label Label institué le 9 janvier 1985 par le décret n° 85-30 relatif au
développement et à la protection de la montagne visant à soutenir
l’économie des zones de montagne notamment en valorisant les pro-
duits issus de zones où des handicaps liés à l’altitude ou à la pente
et/ou au climat restreignent de façon conséquente les possibilités
agricoles.
Territorialisation Pour bénéficier de ce label, les « matières premières sont issues d'une
zone de montagne » et les « opérations de production, de transforma-
tion et d'élaboration se déroulent dans une zone de montagne » (article
R.641-32 du Code rural). L’INSEE définit une zone de montagne
comme (1) un territoire dont l’altitude minimale est de 600 m
dans les Vosges, 700 m dans les autres massifs, 800 m dans les
versants méditerranéens, (2) un territoire où le dénivelé est de 20%
minimum ou (3) un territoire combinant une altitude minimale de
500 m avec un dénivelé de 15%.
Extension Label étendu à l’échelle européenne (Produit de Montagne) le 21
européenne novembre 2012 par le décret n° 1151-2012 relatif aux systèmes
de qualité applicables aux produits agricoles et aux denrées
alimentaires.
78 Fr(h)ommages
Que disent les étiquettes des fromages ?
Agriculture Biologique
Histoire du label Label institué par le décret n° 81-227 du 10 mars 1981 relatif à
l’homologation des cahiers des charges définissant les conditions de
production de l’agriculture n’utilisant pas de produits chimiques de
synthèse puis reconnu par les autorités en 1985.
Qualité et Ce label revendique le caractère éco-friendly du produit. Pour béné-
normes de ficier de ce label, les producteurs doivent respecter un cahier des
fabrication charges strict qui dépend des organismes certificateurs. La plupart
des cahiers des charges répondent aux enjeux écologiques, notam-
ment en limitant les intrants extérieurs, qu’ils soient chimiques ou
transgéniques, en favorisant des modèles de productions durables
comme transformer les denrées alimentaires en utilisant unique-
ment des méthodes biologiques, mécaniques ou physiques et en
réduisant l’utilisation d’additifs alimentaires, ou en encourageant le
bien-être animal.
Extension Label étendu à l’échelle européenne (Eurofeuille) le 24 juin 1992
européenne règlement n° 2092-91 relatif aux modes de productions biologiques
de produits agricoles et rendu obligatoire en remplacement du label
national depuis le 1er juillet 2012.
Remarque Les fromages issus de l’agriculture biologique progressent nette-
ment ces dernières années. Toutefois, ce label reste minoritaire en
fromagerie : 1 % des fromages en 2014. La coexistence de labels
d'appellation, si puissants et si exigeants, avec les labels biologiques
serait source de confusion pour le consommateur. Rappelons que
certains cahiers des charges de fromages AOC/AOP et IGP exigent
des mesures environnementales, des mesures liées au bien-être
animal et une mise à l'herbe importante. Notons enfin que l'utili-
sation d'OGM pour nourrir les animaux sont interdits pour les 46
fromages AOC/AOP, 5 beurres et crèmes AOC/AOP, 8 fromages IGP
et la crème IGP.
79
Le type de fabrication
Fermiers
• Mention définie par la loi n° 62-917 du 8 août 1962 relative aux Groupements
Agricoles d’Exploitation en Commun
• « Les groupements agricoles d’exploitation en commun sont des sociétés civiles de
personnes associées […]. Ils ont pour objet de permettre la réalisation d’un travail en
commun dans les conditions comparables à celles existant dans les exploitations à
caractère familial […]. Ces groupements peuvent également avoir pour objet la vente en
commun, à frais communs, du fruit du travail des associés, mais gardant l’avantage des
réglementations en ce qui concerne les volumes de production. »
Laitiers
80 Fr(h)ommages
Que disent les étiquettes des fromages ?
Fruitiers
Artisanaux
Industries agroalimentaires
81
1.6 :
Guide de dégustation
des fromages
« Nos expériences sont le canevas de nos rêves »
Jack London, 1915
82 Fr(h)ommages
Guide de dégustation des fromages
Une histoire de rencontre entre un individu…
« Le plaisir de la table est de tous les âges, de toutes les
conditions, de tous les pays et de tous les jours ; il peut
s’associer à tous les autres plaisirs, et reste le dernier
pour nous consoler de leur perte »
Brillat-Savarin, 1848
La dégustation se vit alors comme une véritable rencontre entre un individu avec
son propre parcours, sa propre histoire, ses propres sensibilités ou ses propres ha-
bitudes alimentaires, et un fromage. Dans ce guide, nous parlerons de niveau d’ex-
pression pour évoquer les arômes, car le goût est personnel, subjectif, mais aussi
culturel et conditionné par les usages dans nos sociétés. Ainsi, les arômes qui se-
ront décrits dans la seconde partie de ce livre n’auront pas de valeur œcuménique
puisque chaque individu puisera dans sa propre histoire gustative pour nommer les
arômes ressentis durant la rencontre, dans un lieu et un temps donnés. Comme
quiconque, j’ai puisé dans ma mémoire sensorielle pour dresser la liste des arômes
détectés dans chacun des fromages décrits. Néanmoins, pour parfaire mes descrip-
tions, je me suis adressé à d’autres professionnels pour capturer et restituer leur
impression telle la toile tissée d’un attrape-rêve.
Par ailleurs, comme dans toute rencontre, la dégustation fromagère est également
liée au contexte. Le fromage est une expérience complète qui agite tous les sens,
mais également l’esprit. Puisque vous n’êtes pas la même personne dans un temps
et un espace donnés, la dégustation sera donc différente. En outre, un rhume, une
contrariété, un surmenage, un congé, un contexte professionnel ou récréatif seront
autant de facteurs psychologiques liés au contexte qui pourront se répercuter sur
votre sensibilité et votre réceptivité aux messages venus de votre cortex cérébral.
C’est pourquoi il est fortement conseillé de répéter les dégustations dans des lieux
et des moments variés.
83
… Ses 6 sens…
« L’ensemble des perceptions gustatives est une combinaison
additive du sucré, du salé, de l’acide et de l’amer »
Adolf-Eugène Fick
La dégustation fromagère repose sur une démarche, une sorte de rituel qui sollicite
nos 6 sens à des degrés divers. Elle se vit comme un moment de communion entre
nos 6 sens et le morceau de fromage. En effet, le fromage stimule les récepteurs
sensoriels de nos 6 sens, donne lieu à une décharge de dopamine qui prépare le
corps à un voyage lacté en 6 dimensions :
• La vue. La première rencontre avec le fromage passe par les yeux. Par nos yeux,
nous percevons la lumière reflétée par les objets et transmettons via les nerfs ol-
factifs l’information au cerveau qui reconstituera une image visuelle. La vue nous
renseigne sur de nombreux éléments : la forme du fromage, sa taille, la couleur de sa
croûte, les aspérités à sa surface, les nuances de couleur et l’aspect de sa pâte, etc.
Toutefois, bien que la vue soit un sens hautement dominant sur les autres, il faut
se méfier de ne pas tomber dans les pièges qu’elle nous tend. En effet, telles des
illusions d’optique, la vue est parfois trompeuse puisqu’elle nous assaille d’informa-
tions qui pourraient venir parasiter nos autres sens. C’est pourquoi il est judicieux
de croiser les informations collectées avec un autre sens pour ne pas faire preuve
d’intransigeance.
• Le toucher. Les récepteurs tactiles sont répartis sur toute la surface du corps,
sur les mains, au bout des doigts, sur les pieds (mais ce n’est pas pratique pour
manœuvrer un fromage !) et dans la bouche, où la muqueuse linguale et la couche
épithéliale de la bouche (peau des gencives) sont particulièrement sensibles. Par
ce sens, vous apprécierez la taille, la forme, la densité, la texture, la granulosité, le
poids, la température d’un fromage. Pour apprécier au mieux ce sens, vous pourrez
découper un petit morceau de fromage, le faire rouler entre vos doigts pour en ap-
précier la viscosité, la résistance à la déformation et secondairement le réchauffer
avant de l’introduire dans votre bouche où il subira l’action chimique de votre salive,
l’action mécanique de votre mâchoire et l’action calorifique de votre température
corporelle. Ainsi, sa texture évoluera considérablement.
84 Fr(h)ommages
Guide de dégustation des fromages
• L’odorat. L’odorat est un puissant vecteur d’informations souvent négligé au pro-
fit de la vue. Ce sens permet de sentir les effluves par inspiration (perception ortho-
nasale) et par ingestion (perception rétronasale). Chaque aliment est un assemblage
de molécules organiques volatiles qui en constituent sa complexité. À température
ambiante, les molécules chimiques changent d’état, passant progressivement d’un
état solide ou liquide à un état gazeux en fonction de leur poids moléculaire. On parle
de volatilité. Les molécules les plus lourdes mettront plus de temps pour changer
d’état ; on dit qu’elles sont moins volatiles que les molécules les plus légères. Pour
ainsi dire, un ingrédient parviendra à notre bulbe olfactif durant 3 passages succes-
sifs suivant les stades de volatilité des molécules qui le composent : progressive-
ment la note de tête, la note de cœur et la note de fond. Les molécules les plus lé-
gères nous parviennent en premier et contiennent les arômes les plus volatils et les
plus fugaces (notes de tête), les molécules intermédiaires seront vivaces (notes de
cœur) tandis que les molécules les plus lourdes demeureront les plus persistantes
et les plus soutenues (notes de fond). Or, pour qu’un arôme soit perçu et reconnu
par le cerveau, la molécule ne suffit pas, il faut également un récepteur et un esprit
pensant. Et c’est là que les choses se complexifient. D’une part, les êtres humains
ne sont pas tous égaux. Selon de récentes études dans le domaine de la gastro-
nomie, plus de 10 000 composés organiques volatils différents sont identifiables
dans les aliments et seuls 5 000 composés sont perçus par l’être humain non ex-
pert. Bien sûr, des différences interindividuelles sont observables et dépendent à la
fois des seuils de perception olfactive et de saturabilité1 propres à chacun. D’autre
part, à partir du moment où la molécule odorante se fixe sur les récepteurs aroma-
tiques du bulbe olfactif situés sur le plancher de la boîte crânienne, les récepteurs
enverront un message codé au cerveau. Le cerveau décodera le message olfactif en
activant diverses zones du cortex orbito-frontal et de l’amygdale, sièges des proces-
sus décisionnels, de la mémoire et de l’évaluation des valences émotionnelles. Le
décodage de l’information par ces deux zones cérébrales suppose que l’information
olfactive soit fortement dépendante à la fois de notre cadre de référence culturel,
de nos apprentissages et de nos expériences gustatives passées. Autrement dit,
cette information codée est comparée aux empreintes olfactives mémorisées puis
nous transformons cette information en idiome linguistique. Autant de facteurs qui
viendront imprégner cette expérience sensorielle et qui expliqueront pourquoi nous
ne sentons pas les mêmes arômes, à condition que le dégustateur dépasse l’impres-
sion émotionnelle première « j’aime vs j’aime pas ».
1. Si après plusieurs dégustations, vous ne sentez plus grand-chose, c’est normal ! La partie de votre cerveau consacrée
à l’odorat, saturée par tant d’informations, a décidé de se mettre en grève pour revendiquer une cadence allégée. Pour
réinitialiser les capteurs aromatiques, sentez un grain de café, une mie de pain ou encore une odeur forte et familière
comme votre aisselle ou le creux de votre main.
85
En somme, les odeurs n’existent que dans la relation symbiotique entre une mo-
lécule odorante et un récepteur. Partant de là, les indications sensorielles ne sont
pas absolues, mais uniquement relatives. Toutefois, pour élargir votre bibliothèque
sensorielle, nous vous proposons la méthode suivante :
1. Tout d’abord, quand vous approchez votre fromage de votre roc, pic, cap ou pé-
ninsule nasale, le nez guide l’air inspiré jusqu’au bulbe olfactif qui détectera les mo-
lécules odorantes qui seront analysées par le cerveau en fonction des souvenirs de
rencontre ou non avec cette représentation olfactive symbolisée. En fromagerie, il
est coutume de sentir distinctement et successivement la pâte, la croûte et les deux
conjointement, car ces espaces auront des parfums distincts. Je vous conseille de
sentir une première fois la bouche fermée puis une seconde fois la bouche ouverte
afin d’enrichir l’expérience par apport et privation d’air dans la cavité nasale. N’hé-
sitez pas non plus à alterner entre la narine droite et la gauche, car les deux narines
ne sont pas sensibles aux mêmes effluves. Nommez vos impressions à partir de vos
souvenirs gustatifs.
2. Ensuite, quand vous introduisez votre fromage dans la bouche et que ce dernier a
subi les actions chimiques, mécaniques et calorifiques, en expirant l’air doucement
par le nez, les arômes libérés dans la bouche remonteront jusqu’au bulbe olfactif par
rétro-olfaction. Ainsi, vous apprécierez de nouveaux arômes, fruit de la rencontre
entre le produit et nos particules.
3. Enfin, les saveurs s’associeront avec les arômes captés par rétro-olfaction pour
donner corps aux flaveurs captées par les nerfs trijumeaux. Il s’agit de sensa-
tions telles que l’astringence, le pétillant, le brûlant, le piquant, le chaud, le froid,
l’engourdissement.
• Le goût. Contrairement aux autres sens, « le goût exige l’introduction en soi d’une
parcelle du monde » (Le Breton, 2006) afin que les 2 000 papilles gustatives qui
tapissent la langue, le voile du palais, le haut du pharynx et l’épiglotte puissent
œuvrer. Or, ces capteurs gustatifs sont sensibles et fragiles : leur durée de vie est
brève malgré leur régénération constante et périodique. Au fil des années et des
sollicitations par des toxines, leur nombre diminue progressivement. Cette déli-
quescence est contrebalancée par la reconnaissance fine acquise au cours de nos
rencontres et voyages gustatifs. Contrairement à ce que les scientifiques pensaient
pendant longtemps, la langue n’est pas découpée en zones qui capteraient unique-
ment certaines saveurs. Les bourgeons seraient multipotents et composés de pa-
pilles gustatives hautement spécialisées. Tout comme l’odorat, les récepteurs gus-
tatifs seraient capables de distinguer une infinité de saveurs. De leur combinaison
naît le goût particulier des mets ; lorsque ces saveurs sont mélangées, elles peuvent
se masquer ou s’exalter réciproquement. Or, de leur combinaison naîtraient des
découvertes gustatives remarquables puisqu’en associant des saveurs alléchantes
à des saveurs aversives, l’être humain serait capable de duper son cerveau et de
rendre l’association attractive. Ce constat est particulièrement intéressant dans la
86 Fr(h)ommages
pratique du Foodpairing®. Ainsi, « le fait d’apprécier une saveur dans un mélange nou-
o Sucré : saveur qui provoque une sensation douceâtre, soyeuse et mielleuse, très
agréable en bouche
o Amer : saveur qui provoque une sensation d’âpreté et de rudesse parfois désagréable
Toutefois, Brillat-Savarin (1848) estimait que le « nombre de saveur (était) infini, car
tout corps soluble a une saveur spéciale, qui ne ressemble entièrement à aucune autre ».
Les chercheurs spécialisés viennent de lui donner raison puisque ce domaine de
recherche est encore un territoire vierge difficile à conquérir. En effet, nous ne
sommes pas tous égaux face aux saveurs : certains détecteront plus aisément cer-
taines saveurs alors que d’autres percevront plus difficilement d’autres. Cette en-
trave tient à la difficulté d’isoler les saveurs des perceptions rétro-olfactives et des
stimulations chimiques que peuvent être l’astringence, le gras, le brûlant, le piquant
ou le métallique. Examinons à présent ce qui se passe dans notre bouche :
1. Tout d’abord, quand vous introduisez un aliment en bouche, vous percevez les
saveurs et les flaveurs les plus tranchantes, comme l’acidité ou la fraîcheur. Il s’agit
de l’attaque qui se déroule dans un bouillon effervescent et active la salivation.
2. Ensuite, vous ressentez des saveurs sucrées et amères ainsi que des arômes asso-
ciés à la rétro-olfaction. Ces saveurs parviennent sous l’action de la salive.
3. Enfin, une fois l’aliment ingéré, vous percevez la persistance en bouche qui peut
durer plusieurs minutes. Ce sont généralement des saveurs amères, des flaveurs
chaudes et des arômes épicés ou boisés.
87
Influence de la température sur la dégustation fromagère
88 Fr(h)ommages
… selon 3 grands principes
Primo, la dégustation fromagère fait appel aux états internes ressentis et mis en
mots. Les psychologues parlent d’état de pleine conscience afin d’atteindre un état
d’éveil sensoriel durant lequel l’attention est ancrée sur l’instant présent de façon
calme, lucide et objective. Cet état pousse l’esprit à se libérer du flot des pensées
pour se concentrer sur nos sens. Durant ce moment à soi, l’évasion, l’amusement et
la délectation sont les maîtres mots.
Secundo, trop souvent, lors d’une dégustation fromagère, les personnes confondent
vitesse (faire part de ses émotions rapidement avant qu’elles ne passent) et pré-
cipitation. L’art de la dégustation fromagère demande du temps pour acquérir une
grande précision. À force d’entraînement et de persévérance, l’expérience culinaire
deviendra instinctive et les impressions deviendront plus nettes. Soyez patient,
jeune padawan !
Tertio, les personnes confondent également érudition et sincérité. Or, les premières
impressions sont souvent les plus exactes. Rien ne sert de chercher des mots com-
plexes pour imiter ou parodier un sommelier du fromage. Bien que vous puissiez
être impressionnés par le langage technique et fastueux de votre fromager, rien au
monde ne remplacera la simplicité sémantique du cœur. En somme, ne faites pas
comme moi, ici, et faites confiance à votre instinct ! Comme le disait justement
Pierre Poupon (2003) : « En matière de goût, il est impossible de parvenir à une pré-
cision définitive. Ainsi, le dégustateur […] procède-t-il par approximations en se servant
d’un vocabulaire curieusement étranger à son sujet. De ces approximations, parfois
brillantes et imagées comme une improvisation poétique, le profane ne retient que le
souvenir d’une élégante jonglerie verbale […]. Mais il s’agit, en fait, d’un encerclement
progressif et sincère, pour serrer de près l’insaisissable vérité. »
89
LA PROPRIOCEPTION
Dégustation
d’affinage
Vache
Type de lait Chèvre
Brebis Territoire Fournisseur Lieu
Bufflonne
LA VUE
Général Persillage
Bouchon
Circulaire
Couleur du
Petite pièce
persillage
persillage
Marbré Vert
Type de
Forme
Rectangulaire
Taille
Sans croûte
Fine pellicule Blanche Blanche
Cirée Blanc cassé Blanc cassé Déchirures
Ouvertures
Grasse Ivoire Ivoire Fentes
Morgée Beige Beige Crevasses
Lissée Crème Crème Yeux
Jaune pâle Jaune pâle
Couleur croûte
Boutonnée
Couleur pâte
LE GOÛT
Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5 Fade
Doux Fugace
Acidité 1 2 3 4 5 Courte
Intensité
Délicat
Saveurs
Durée
Franc Moyenne
Salé 1 2 3 4 5
Fort Longue
Pâte 1 2 3 4 5 Typé Persistante
Complexe
Puissance 1 2 3 4 5
90 Fr(h)ommages
Fiche de dégustation
LE TOUCHER
Croûte Espace sous croûte Cœur
Duveteuse Mousseux
Humide Liquide
Lisse Pâteux
Aqueux Molle
Granuleuse Spongieux
Coulant Tendre
Sèche Crayeux
Viscosité
Texture
Nappant Fondante
Friable Plâtreux
Crémeux Beurrée
Humide Tendre
Grain de la pâte
Fondant Crémeuse
Collante Collant
Textures
Mou Onctueuse
Poisseuse Consistant
Desséché Coulante
Grasse Farineux
Fondante
Sablonneux
Ferme
L’OUÏE Granuleux
Sèche
Dense
Cassante
mastication
Crissant Cassant
émis à la
Craquant Souple
Sons
Croquant Friable
Cristaux Élastique
Croustillant Avec de la mâche
L’ODORAT
Arômes
Léger
globale
Note
Agréable
Accords éventuels
Gourmand
Impression
Conclusion
globale
Équilibré
Riche
éventuels
Défauts
Intense
Typique
Puissant
91
1.7 :
Servir un fromage
« Sauvage et fugitive, nos vies à la dérive, dis-moi à quoi
tu penses, sauvage est ton absence »
Thomas Boulard
92 Fr(h)ommages
Ainsi, la consommation de fromage en fin de repas semble s’ouvrir
à de nouveaux modes de consommations (snacking, plat préparé),
Servir un fromage
à de nouvelles occasions de consommation (apéritifs, apéritifs dî-
natoires, goûters), tout autant conviviales et festives, qui resteront
des aubaines pour le plaisir gustatif. C’est pourquoi, avant d’évaluer
les quantités de fromages, déterminez l’occasion de consommation :
93
Les occasions de dégustation fromagère
Pour composer votre plateau de fromages, vous devez adapter votre choix au type de
réception, aux aliments dégustés en amont ou en aval et aux goûts de vos invités.
Une fois cet avant-propos établi, choisissez entre plusieurs formules :
• Le repas « tout fromage » : sinon vous pouvez vous aventurer dans le repas
100 % fromage pour l’euphorie de l’odyssée et le bouquet de saveurs qu’il propose.
Pour respecter le crescendo de saveurs, proposez successivement et dans l’ordre
de dégustation un plateau comportant une variété de chaque famille fromagère.
Ensuite, surprenez vos invités en mariant vos fromages à des mets ou des boissons
pour des harmonies aromatiques ambitieuses et délectables. Enfin, finissez votre
repas par un sorbet ou une glace.
94 Fr(h)ommages
correctement vos fromages ? Pour y parvenir sans faire crisser les dents d’un aficio-
nado des fromages, une certaine discipline est à respecter. La règle absolue à retenir
est la suivante : veiller à une distribution équitable de la croûte et de la pâte afin que
l’ensemble des convives puissent jouir de toute la palette aromatique de vos joyaux.
Servir un fromage
• Fromages de petites tailles ou de tailles moyennes circulaires :
o Pavés (Pavé du Quercy…) : ils se débitent à peu près comme les fromages ronds
de petit format, en commençant par les couper en diagonale, ce qui donne deux
triangles, puis en coupant chaque triangle en deux et ainsi de suite.
o Carrés (MaroillesAOP, Carré de l’Est…) : ils se débitent à peu près comme les fromages
ronds de petit format, en commençant par les couper en diagonale, ce qui donne
deux triangles, puis en coupant chaque triangle en deux et ainsi de suite.
95
• Fromages de petites tailles de format spéciaux :
• Fromages persillés : les saveurs les plus fortes étant concentrées dans le persil-
lage, il ne faut léser aucun convive.
o Disques (Fourme d’AmbertAOP…) : une fois coupé en disques, les persillés se dé-
bitent comme des fromages ronds de petit format, du centre vers la croûte.
96 Fr(h)ommages
Mettre en scène les fromages sur un plateau
Servir un fromage
« On ne reviendra pas en arrière, au temps où l’on
consommait ce qu’on produisait, et les solutions
technologiques ne pourront jamais combler
notre besoin de rituels sociaux associés aux
aliments, notre désir de nous lier avec les autres
en partageant un repas »
Serge Genest
97
Conserver un fromage
La conservation des fromages est compliquée, car en fonction de sa
famille technologique le fromage mérite une méthode de conser-
vation spécifique. Sans rentrer dans les détails, je vous conseille de
ranger vos fromages dans une boîte en bois qui conserve naturelle-
ment le taux d’hygrométrie désiré ou dans leur papier d’emballage
paraffiné. En effet, le fromage, riche en matière grasse, est un capteur
aromatique. Cette boîte en bois ne doit pas être fermée hermétique-
ment si vous ne souhaitez pas que vos fromages de chèvre coulent,
que vos pâtes persillées développent trop d’amertume ou que vos
pâtes dures manifestent des taches de moisissures.
98 Fr(h)ommages
Ordre de dégustation fromagère
Servir un fromage
Pâtes fraîches Pâtes floculées Pâtes filées
Pâtes pressées
Pâtes lactiques Pâtes fondues
non cuites
Pâtes pressées
Pâtes molles Pâtes persillées
cuites et mi-cuites
99
Partie II :
le secret des
accords fromagers,
l’arithmétique du
cheese-pairing
100 Fr(h)ommages
La méthode du cheese-pairing
Le Foodpairing®, surnommé science du goût par ses partisans, est
l’art d’associer des ingrédients improbables dans notre cadre de réfé-
rence culturel pour révéler des combinaisons singulières et insolites,
au goût « surprenant, fascinant et enchanteur » (Coucquyt, Lahousse,
& Langenbick, 2021). En tant que science naissante, initiée par le
chef britannique triplement étoilé au Michelin, Heston Blumenthal,
sur la base des travaux avant-gardistes du chimiste François Benzi
(1992), elle propose des combinaisons intuitives qui s’éloignent des
combinaisons classiques et traditionnelles. Le postulat de base est
le suivant : « les combinaisons qui fonctionnent reposent sur des liaisons
de molécules aromatiques qui résultent d’interactions complexes entre
les composants chimiques des ingrédients » (Coucquyt, Lahousse, &
Langenbick, 2021). Le présent ouvrage adopte la méthode dévelop-
pée par ces deux auteurs pour penser de nouveaux accords fromagers.
Les accords fromagers avec les boissons ou les mets que je vous pro-
pose vont soulever des appréhensions, parfois des inquiétudes, qui
ont trait aussi bien à vos attentes ou à vos idées reçues. Ces accords
ont été glanés dans de multiples livres, comme par exemple celui de
Peter Coucquyt, Bernard Lahousse et Johan Langenbick (2021) ou
encore celui de Jacques-Louis Delpal (2003), sur de multiples sites
Internet ou à travers des échanges avec des compagnons de route.
Vous serez parfois en désaccord avec mes accords, mais je suis cer-
tain que mes suggestions ne vous laisseront pas insensibles. Elles
auront donc le mérite de vous faire voyager et d’ouvrir de nouvelles
dimensions. Il est évident que tous les accords ne fusionneront pas
parfaitement ; certes la fusion (A + B = C), « dont nous aimerions bien
décrypter l’origine magique » pour reprendre les mots de Jacques Pui-
sais, édifie le palier ultime, la mire, mais elle ne constitue pas une
fin en soi. Comme le dit l’adage « dans un voyage initiatique, ce n’est
pas la destination qui compte, mais toujours le chemin parcouru ». Ain-
si, à travers ce modeste livre, vous franchirez les frontières de votre
cadre culturel culinaire et sillonnerez de nouveaux chemins avec pour
seule boussole votre créativité, et découvrirez de nouveaux paliers
d’accords, qui vous mèneront peut-être un jour au Graal des accords
fromagers.
101
2.1 :
La méthode du
cheese-pairing
« L’odorat et le goût ne forment qu’un seul sens dont la
bouche est le laboratoire et le nez est la cheminée »
Brillat-Savarin, 1825
102 Fr(h)ommages
4. Toujours les yeux fermés, j’introduis successivement un morceau de pâte, de
La méthode du cheese-pairing
croûte puis les deux conjointement sans effort mécanique pour évaluer la viscosité
et révéler les saveurs sous l’effet de ma salive avant de les relater sur ma fiche de
dégustation
Il n’est jamais aisé de parler des fromages que l’on déguste pour différentes raisons :
trop souvent nous dévorons le fromage et ne le dégustons pas en pleine conscience,
nous saturons notre cerveau d’informations en entremêlant les étapes de dégus-
tation, nous manquons de vocabulaire, nous trions les informations mémorisées…
Je sais combien il est malaisé de trouver les bons mots puisque je suis passé par
là quand j’ai débuté ce métier, mais sachez qu’à mesure d’entraînement, les mots
viennent plus facilement. La récompense se trouve dans l’effort !
Enfin, quoi de mieux quand cette dégustation se vit à plusieurs pour un partage
délicat des plaisirs ! En tant que réseau social, le cheese-pairing constitue un mer-
veilleux sujet de conversation. Toutefois, si vous avez peur de vous quereller avec
votre voisin de table, n’oubliez jamais que tous les goûts sont dans la nature et pra-
tiquez l’art de la dégustation avec humilité, convivialité et jovialité. Effectivement, la
langue française, aussi riche qu’elle puisse être, manque parfois d’acuité.
103
2.2 :
Les principes de
base des accords
Les accords de saveurs :
Les accords de saveurs sont les plus aisés à mettre en place, car les saveurs sont
les éléments les plus prégnants lors d’une dégustation, qu’elle soit fromagère ou
d’un autre aliment. Dans l’art du Foodpairing® tout est permis, à condition de res-
pecter certaines règles et de suivre un objectif précis. À travers le tableau qui suit,
nous tenterons de comprendre pourquoi certains accords fonctionnent alors que
d’autres dysfonctionnent.
104 Fr(h)ommages
Les principes de base des accords
À partir de ces constats raisonnables, partant d’une qualité ou
d’une imperfection d’un fromage, vous pourrez accorder vos fro-
mages suivant l’objectif que vous vous serez fixé :
• Ici, on recherche la parenté de saveurs entre deux mets ou un mets et une boisson.
Puisque les deux produits ont en commun la même signature organoleptique,
l’amplification de la saveur viendra saturer les papilles gustatives et le mets ou la
boisson seront perçus avec une saveur atténuée. On parle d’effet de masque.
• Exemple : ChavignolAOP et un vin blanc sec porté sur la composante acidité comme
un SancerreAOC. Le fromage consommé avec le vin blanc sec sera perçu comme moins
acide.
• Ici, on joue sur l’opposition des caractéristiques des saveurs entre un fromage et
une boisson ou un autre mets pour neutraliser les défauts du fromage par un jeu de
dominance d’une composante sur l’autre.
• Exemple : MunsterAOP et un vin blanc sec comme un Pinot gris porté sur
la composante alcool, car le fromage offre des saveurs salines et amères qui
s’équilibreront avec la dimension ronde et alcooleuse du vin. Le fromage sera perçu
moins salé et moins amer grâce à la composante alcool du vin qui apporte rondeur et
douceur.
105
Les accords de texture et de structure :
La structure et la texture du fromage restent des éléments
aisés à déchiffrer. Ainsi accorder un fromage avec un aliment
sur la base de ce critère reste une tâche aisée qui révèlera
votre créativité et récompensera votre audace. Pour cela, rien
de plus simple : jouez sur les ressemblances ou les contrastes.
• Ici, on recherche la parenté de texture entre deux mets afin de créer une continuité
structurelle en bouche.
• Exemple : ComtéAOP et banane. Le fromage à la texture beurrée sera
magistralement accompagné d’une banane à la texture fondante.
• Ici, on joue sur l’opposition des caractéristiques texturantes de deux mets afin
d’offrir une nouvelle dimension au fromage en multipliant les textures en bouche
• Exemple : Brillat-SavarinIGP et praline croquante. Ce fromage à la texture nappante
sera complétée par le croquant de la praline qui ajoutera de la mâche
106 Fr(h)ommages
A+B Complémentarité Accords additionnels dits d’exaltation unilatérale des arômes
• Ici, on joue sur l’opposition des caractéristiques entre un fromage et une boisson
ou un autre mets pour neutraliser les défauts du fromage par un jeu de dominance de
l’un sur l’autre
• Exemple : LangresAOP et madeleine. Le fromage est généralement décrit
négativement par les consommateurs comme ayant des arômes levurés, quasi amers,
et non coutumiers. Consommer une madeleine avec un LangresAOP ajoutera des
arômes doucereux et briochés
107
Les accords d’équivalence d’intensité,
de puissance et de persistance en bouche :
L’intensité renvoie à la puissance des saveurs en bouche alors que la
persistance renvoie davantage au temps de perception des arômes
en bouche. Généralement, dans une quête d’harmonie entre un fro-
mage et un mets ou une boisson, le dégustateur doit privilégier deux
produits équivalents en intensité et en persistance afin que le fro-
mage ne prenne pas l’ascendant sur le mets ou la boisson à accorder
et inversement. On parle alors d’accord en phase.
108 Fr(h)ommages
2.3 :
Avant-propos
109
Caractère nappant ou couvrant
110 Fr(h)ommages
Caractère filant
111
Caractère gratinant
112 Fr(h)ommages
2.4 :
avec le pain
avec le pain :
des mariages a-mie-co
« Le fromage constitue, avec le pain et le
vin, la trinité de la table européenne »
Michel Tournier
113
sont de nouveau mises au repos durant 1-4 heures pour laisser le temps aux levures
de se nourrir des sucres résiduels et de tripler le volume des pâtons. Enfin, les pâ-
tons préalablement striés de grignes sont enfournés dans un four à 100-300 °C
préalablement humidifié pour que la pâte ne se dessèche pas et ainsi retarder la
formation de la croûte. L’alcool et le gaz carbonique contenus dans le pain pourront
s’échapper. La durée de cuisson varie en fonction de la recette boulangère. Tandis
que la croûte durcit et noircit, la mie s’épaissit. Enfin, le pain chaud est mis à refroi-
dir dans une pièce sèche et aérée.
Il existe en France une très grande variété de pains suivant les céréales utilisées, les
ingrédients ajoutés, la forme (baguette, boule, épi, miche, bâtard, flûte, couronne,
fendu, etc.) ou le poids final. On distingue généralement :
• Le pain bis est un pain semi-complet confectionné à partir d’une farine de blé ou
d’équivalent de type T80-110 contenant amande et son de blé. Sa texture est aérée,
sa couleur grisonnante et son goût typé.
• Le pain complet, apprécié pour ses qualités nutritionnelles, est fabriqué à partir
de farines complètes contenant amande, germe et son de blé. C’est un pain riche en
fibres qui libérera des arômes céréaliers et un goût rustique.
• Le pain de mie est un pain fabriqué à partir de lait, de matières grasses et de sucre.
Non bordé de croûte croustillante, il est fabriqué en moule et conçu de manière à
ralentir le développement de moisissures pour une « longue conservation ».
• Le pain au levain est un pain fabriqué à partir d’une fraction de pâte hautement
fermentée par des bactéries lactiques indigènes qui viendront ensemencer une pâte
ultérieure selon le principe du pied de cuve évoqué en fromagerie. Légalement, le
pain au levain est une « pâte composée de farine de blé et de seigle ou de l’un seulement
de ces deux ingrédients, d’eau potable éventuellement additionnée de sel et soumise à
une fermentation naturelle acidifiante, dont la fonction est d’assurer la levée de la pâte.
Le levain renferme une micro-flore acidifiante constituée essentiellement de bactéries
114 Fr(h)ommages
lactiques et de levures » (article 4 du décret n° 93-1074 du 13 septembre 1993). Les
bactéries lactiques indigènes conféreront au pain des saveurs légèrement acidulées,
des arômes subtils et complexes et une croûte modérément épaisse.
avec le pain
mentation, il n’est donc pas levé et a une texture croustillante. Il est généralement
associé aux confiseries, dont le Calisson d’Aix, ou consommé lors des célébrations
religieuses judéo-chrétiennes : hostie ou le Matza. Il ravira les intolérants au gluten
de par ses qualités nutritionnelles : riche en fibres et pauvre en gluten.
• Le pain de gruau est préparé avec une farine dite « de gruau » qui provient de la
mouture de blés de force riches en matières azotées de bonne qualité.
• Le pain oléagineux est un pain confectionné à partir d’une très faible quantité
de céréales panifiables et une plus grande proportion de graines oléagineuses (lin,
tournesol, pavot, chia, colza, soja, sésame, amande, arachide, courge, noix, noisette).
Ce pain, à mi-chemin entre le pain et le cake, convient aux intolérants au gluten et
ne doit pas être confondu avec les pains dits « spéciaux » qui sont parsemés de
graines oléagineuses. Ces premiers sont généralement croquants.
• Les pains sans gluten sont confectionnés à partir de farines non panifiables com-
plétées de viscosants naturels tels que les graines de caroube, de chia, de lin, le
psyllium blond ou la gomme de guar afin d’accroître la viscosité de la pâte et de
contenir les gaz de fermentations qui feront lever la pâte.
• Les autres pains appartiennent à la grande famille des pains dits spéciaux, i.e.
auxquels des ingrédients supplémentaires (fruits frais, fruits secs, fruits à coque,
herbes aromatiques, ingrédients carnés, etc.) viennent s'ajouter.
À présent, quand vous irez chez votre boulanger pour acheter un pain, qui accompa-
gnera votre plateau de fromages, vous n’aurez plus aucune excuse pour bannir le pain
blanc qui n’apporte rien au fromage. Ainsi, pour que ces deux produits restent co-
pain comme fromage, laissez-vous guider par ce livre et choisissez un autre pain qui
reflètera à merveille la tradition et l’histoire de la gastronomie de nos campagnes.
115
2.5 :
Les accords traditionnels
avec les vins : des
mariages coutumiers
« Le vin est senti par la nation française comme un bien qui lui est
propre, au même titre que ses 365 espèces de fromage et sa culture »
Roland Barthes, 1957
Il est un accord qu’on ne présente plus, celui des vins avec les fromages, tellement
il est coutumier en France et in-vin-cible. En effet, vins et fromages, tels deux com-
pagnons de longue date, ont en commun l’attrait pour le terroir et sont tous deux
présents dans la vie quotidienne des Français depuis la nuit des temps. En réalité,
ces accords témoignent de la coexistence sur certains territoires de la culture de la
vigne et de la fabrication fromagère.
116 Fr(h)ommages
Terroirs viticoles et cépages
117
Régions Vins blancs Vins rouges
118 Fr(h)ommages
Régions Vins blancs Vins rouges
119
Régions Vins blancs Vins rouges
120 Fr(h)ommages
des sucres (glucose, fructose, saccharose) tandis que les pépins sont constitués
de glucides, de substances azotées et tanniques, de manières minérales et de com-
posés phénoliques. La pulpe est entourée d’une pellicule ferme de couleur blanche
121
ne soient écrasantes afin d’éviter toute macération ou pourrissement. La récolte
peut se faire à la main ou via une machine. Dès collecte, les grappes de raisin sont
acheminées vers le chai où elles subiront de nombreuses étapes de transformation.
Arrivées au chai, les grappes sont nettoyées et triées. Les débris végétaux (feuilles,
rafles) ainsi que les mauvais raisins (pourris ou insuffisamment mûrs) sont écar-
tés. En effet, les débris végétaux contiennent des arômes de sèves, de chlorophylle,
d’herbes fraîches ainsi que des saveurs acides et astringentes qui ne sont pas re-
cherchées. Le trie consiste donc à éliminer les débris végétaux et les mauvaises
baies (baies pourries, abîmées ou insuffisamment mûres). En vendange manuelle,
cette opération se fait en même temps que l’égrappage et le foulage. En vendange
mécanique, cette opération se fait à l’aide de trieurs automatisés à grilles vibrantes.
122 Fr(h)ommages
une structure profonde. En vinification en rouge, le moût est directement déposé en
cuve de macération puis colonisé par des levures indigènes présentes naturellement
sur les pruines des baies ou par des levures cultivées en laboratoire et administrées
123
du moût en fermentation tout en l’émiettant pour favoriser la diffusion des compo-
sés phénoliques et aromatiques ; la méthode bordelaise du remontage qui consiste
à pomper le moût en cours de fermentation accumulé dans le bas de la cuve et de
le reverser sur le chapeau de marc flottant en surface. Cette dernière n’affecte pas
l’intégrité des tissus du chapeau de marc et favorise ainsi l’extraction des meilleurs
tannins et communique donc une grande richesse de structure au vin (sensations
de gras et de moelleux sans amertume ni arômes végétaux).
C6 H12 O6 2 C2 H5 O H + 2 C O2
Glucose Éthanol Dioxyde de
carbone
124 Fr(h)ommages
Notons que l’éthanol en excès est toxique pour les levures. Toutefois, si les baies
de raisin sont pauvres en sucre et donc peu matures, les vignerons sont autorisés à
ajouter du sucre pour gagner en degré d’alcool (17 g de sucre par litre pour un gain de
Les vins natures sont dépourvus d’intrants (sulfite) ; plus digestes ils peuvent tou-
tefois laisser apparaître des défauts. C’est le risque à prendre si vous souhaitez vous
laisser surprendre par des vins à l’état sauvage portés sur le fruit.
C4 H5 O4 C O2 + C3 H6 O3
Acide Acide
malique lactique
125
Cette fermentation (qui ressemble à s’y méprendre à la fermentation du Kéfir
de fruit) n’est pas recherchée pour les vins blancs et rosés, car on souhaite
garder de l’acidité. Toutefois, en vinification rouge, cette fermentation est
ardemment contrôlée, car elle n’est pas sans conséquence sur la qualité du
vin obtenu. En effet, une fois tout l’acide malique consommé, les bactéries
lactiques peuvent s’attaquer à d’autres composés comme l’acide citrique, ou
l’acide éthanoïque. Le vin de goutte peut ainsi perdre en teinte et prendre des
tangentes aromatiques. C’est pourquoi, après leur action, la population de
bactéries lactiques est éliminée par l’ajout d’anhydride sulfureux, ayant pour
bénéfice secondaire de protéger le vin de goutte de l’oxydation.
126 Fr(h)ommages
Les accords traditionnels
10. Clarification et stabilisation : comme nous venons
127
dans des tonneaux de 900 litres, soit 4 barriques bordelaises de 225 litres.
En 1662, lorsque l’usage du verre se démocratisa pour la conservation et le
transport du vin, les négociants en vin envoyèrent leurs ventes par carton
de 6 bouteilles de 75 cl, soit 1 gallon impérial de vin (environ 450 cl). C’est
ainsi que la contenance de 75 cl s’est imposée au fil des siècles.
128 Fr(h)ommages
Caractéristiques aromatiques des principaux cépages (Durand-Viel & Cobbold, 2015)
129
Vins rouges tranquilles
130 Fr(h)ommages
Vins rosés tranquilles
131
Vins blancs tranquilles
132 Fr(h)ommages
Vins blancs tranquilles
133
Vins blancs tranquilles
Riches, Chenin blanc : amande amère, datte, figue sèche, noisette, noix,
puissance miel, confiture ou compote de poire, abricot, coing, ananas, écorces
aromatique, d’agrumes, marmelade d’orange, pâte de coing, miel, fruits caraméli-
gras, souples, sés ou confits), torréfaction (amande grillée, brioche, cacao), épicés
fins, très (vanille, cannelle, réglisse)
parfumés, Viognier : boisés (bois), floraux (chèvrefeuille, violette, tilleul, iris,
acidité marquée fleur d’oranger, fleur d’amandier, fleur d’aubépine), fruités (abricot,
et intense pêche, citron vert, coing, mangue, fruits secs, miel d’acacia et cire),
minéraux, torréfaction (tabac), épicés (pain d’épices)
Roussanne : végétaux et herbacés (café vert), floraux (aubépine,
chèvrefeuille, narcisse, racine d’iris, tilleul, tisane), fruités (abricot,
pomme, coing, miel),
Pinot blanc : floraux, fruités (citron, pomme, pêche, fruits secs)
Romorantin : boisés (santal, tourbe, truffe blanche), floraux (acacia,
jasmin, citronnelle, tilleul), fruités (poire, citron, pêche, miel), miné-
raux (pierre à fusil)
Petits et gros maseng : végétaux et herbacés, floraux, fruités (citron,
pamplemousse, fruits de la passion, mangue, ananas, poire, abricot,
coing, pêche, fruits secs), épicés
Len de l’El : floraux, fruités (agrumes, pomme, poire)
Roussette / Altesse : herbacés et végétaux (plantes aromatiques),
floraux, fruités (poire, abricot, citron, ananas, noisette)
Furmint : végétaux et herbacés (fougère), fruités (citron vert,
pomme, poire), minéraux
Petite arvine : boisés, floraux (rose, glycine), fruités (rhubarbe, citron,
pamplemousse, fruits exotiques), minéraux, épicés (vanille)
Savagnin : lactiques (beurre), fruités (pomme verte, noix, noisette,
amande), torréfaction (café, grillé), épicés (curry, cannelle, muscade,
clou de girofle)
Vins effervescents
134 Fr(h)ommages
Vins effervescents
Frais, raffinés et Pinot noir : fruités (pomme, mirabelle, prune, cerise, fruits secs,
Vins moelleux ou Chenin : végétaux et herbacés (foin coupé, menthe), boisés (truffe
liquoreux frais, blanche), floraux (acacia, aubépine, camomille, chèvrefeuille,
onctueux, vifs, genêt, rose, thé, tilleul), fruités (abricot, coing, ananas, mangue,
équilibre sucre et banane, citron, pamplemousse, bergamote, pêche blanche, poire,
acidité pomme, raisin de Corinthe, écorces d’agrumes, marmelade d’orange,
compote de poire, datte confite, abricot, amande amère, figue,
noisette, noix fruits caramélisés, miel), torréfaction (amande grillée,
brioche, cacao), minéraux, épicés (cannelle, réglisse)
Furmint : fruités (abricot sec, raisins secs, écorce d’orange, miel,
fruits confits), torréfaction (nougatine), animaux (rôti), épicés
(cannelle, vanille)
Gewurztraminer : fruités (miel, abricot sec)
Riesling : végétaux et herbacés (menthe), floraux (chèvrefeuille,
citronnelle, genêt, rose, tilleul), fruités (abricot, citron, fruits blancs,
pêche jaune, pamplemousse, pomme, fruit de la passion, agrumes,
citron, miel), minéraux, animaux, épices
Sauvignon blanc : fruités (fruits tropicaux)
135
Vins moelleux, liquoreux et doux naturels
Vins moelleux Clairette : fruités (pêche, abricot, miel, fruits confits), épicés
ou liquoreux Grenache blanc : végétaux et herbacés (plantes aromatiques),
ronds, puissants, floraux, fruités (fruits blancs, fruits exotiques, agrumes, miel)
chaleureux et Len de l’El : fruités (coing confit, fruits exotiques, écorce d’orange)
suaves Petit et gros Manseng : boisés, fruités (abricot, zeste d’agrumes,
coing, fruits de la passion, ananas, pêche, mûre, miel, fruits confits),
épicés (cannelle, vanille)
Marsanne : fruités (fruits confits, miel), torréfaction (caramel), épicés
Mauzac : floraux (violette), fruités (fruits confits, coing, abricot,
fruits exotiques, compote de pomme, miel), minéraux (ambre),
épicés (vanille)
Muscadelle : floraux, fruités (fruits confits, abricot, pêche, raisin sec),
minéraux (ambre), animaux (musc)
Muscat : boisés (champignon), floraux (tilleul, rose, fleur de citron-
nier), fruités (ananas, raisin sec, abricot sec, miel et cire, marmelade
d’oranges), torréfaction (caramel), épicés
Petite arvine : fruités (écorces d’agrumes, fruits exotiques, abricot,
coing, miel), torréfaction (caramel), épicés
Pinot gris : lactiques (beurre frais), végétaux et herbacés (paille
mouillée), boisés (chanterelle, humus, sous-bois, bois fumé, sar-
ments), floraux (chèvrefeuille, genêt), fruités (abricot, coing, pomme
au four, pamplemousse, fruits de la passion, miel et cire), minéraux
(ambre), torréfaction (cacao), épicés (cannelle, vanille, pain d’épices)
Sémillon : boisés (champignon), fruités (fruits confits, abricot,
ananas, mangue, fruits jaunes, coing, écorce d’agrume, miel),
animaux (rôti), épicés (vanille)
Corvina : fruités (fruits noirs en confiture, fruits secs), torréfaction
(cacao), épicés
Tempranillo : végétaux et herbacés (ciste), boisés (résine, bois),
fruités (fruits rouges en confiture), épicés
Touriga nacional : végétaux et herbacés (menthe, ciste), floraux (vio-
lette), fruités (framboise, mûre, cassis, prune), torréfaction (cacao,
fumé), animaux (viande séchée)
Vins doux Macabeu : fruités (noix, fruits confits), torréfaction (café, caramel),
naturels dits épicés
doux mutés Muscat : boisés (résineux), floraux (fleur d’oranger), fruités (raisins
puissants, secs, abricot confit, écorce d’orange)
généreux Grenache noir : fruités (fruits rouges, fruits noirs, fruits confiturés),
torréfaction (chocolat, café), épicés
136 Fr(h)ommages
Le vin rouge est un vin de macération ; la fermentation alcoolique du
• Les vins blancs tranquilles vifs ou acides des vins blancs soyeux
ou gras obtenus par fermentation malolactique (technologie
septentrionale)
• Les vins blancs tranquilles élevés en fût à 23-25 °C sur lie de levures
mortes aux arômes ronds et sucrés (technologie bourguignonne)
• Les vins blancs perlant dont le gaz carbonique est provoqué par les
lies de levures fines (technologie Muscadet-sur-lie)
• Les vins jaunes vieillis sous voile de levures aérobies de type Saccha-
romyces cerevisiae pendant 6 ans privant le vin de tout contact avec
l’air extérieur (technologie XérèsDO espagnols)
137
Les vins rosés offrent une grande diversité de couleurs. Contrairement aux
idées reçues, le rosé n’est jamais (sauf en Champagne) obtenu par mélange
de vin rouge et de vin blanc. De manière globale, les vins rosés se trouvent
d’un point de vue technologique à mi-chemin entre les vins rouges et les vins
blancs : « Le vin rosé se rapproche du vin rouge par la nature du cépage utilisé
et par la présence d’une petite quantité d’anthocyanes et de tannins ; mais il
présente aussi des analogies avec le vin blanc, par sa fraîcheur de constitution et
par les techniques de vinification » (Ribéreau-Gayon P., Dubourdieu, Donèche,
& Lonvaud, 2020). Ainsi, le vin rosé est obtenu généralement à partir de
raisins rouges mis en macération sur une durée plus ou moins longue en
fonction de la chromatique recherchée. Plusieurs méthodes coexistent :
Généralement, les vins rosés sont des vins fruités, de structure légère qui se
boivent frais, généralement secs. Plusieurs régions viticoles ont acquis une
grande réputation dans la production de vins rosés. C’est le cas de la Pro-
vence, mais pas uniquement. Parmi les rosés, on distingue généralement les
rosés corpulents et fruités portés sur la dimension alcool et obtenus par sai-
gnée comme le TavelAOC, le Lirac, le BandolAOC, le Bordeaux-Clairet, les rosés
doux portés sur la dimension acide et obtenus par pressurage direct comme
le Cabernet-d’Anjou, le White Zinfandel et les rosés équilibrés comme les
Côtes-de-ProvenceAOC, les Coteaux-d’Aix-en-ProvenceAOC et les rosés ronds,
ni trop acides, ni trop corsés portés sur le fruit obtenus par macération
pelliculaire.
138 Fr(h)ommages
Les Vins Naturellement Doux correspondent à une vinification avec une fermen-
tation incomplète laissant une certaine proportion du sucre au raisin non trans-
formé en alcool. On distingue généralement les vins demi-secs (4-12 g/l de sucres
139
baies des raisins où elle va se développer sous la pellicule. Le Botrytis cinerea va
rendre la baie perméable. Lors de journées ensoleillées avec des brouillards mati-
naux, en été, l’eau des baies va délicatement s’évaporer et le raisin se concentrer en
sucres. Les baies pressées donneront des vins aux caractéristiques organoleptiques
caractéristiques (nez de rôti, d’écorce d’orange, de fruits secs), moins d’acidité et
plus d’onctuosité. Or, cet équilibre est fragile puisque la « pourriture noble » peut
se transformer en « pourriture grise » et donc indésirable aux premières pluies non
accompagnées de journées ensoleillées. Dans ce cas, le Botrytis cinerea cédera des
arômes indésirables iodés. Cette technologie est donc précaire et laisse les vigne-
rons dépendants des aléas climatiques.
Les Vins Doux Naturels sont des vins dont la fermentation est
arrêtée artificiellement par ajout d’alcool neutre d’origine vinique
à hauteur de 5-10 % par volume (mutage). L’ajout d’alcool tue les
levures, ce qui met un terme à la fermentation alcoolique et donc
à la production d’alcool. Le mutage accentue également la dissolu-
tion des composés phénoliques et provoque la précipitation de subs-
tances insolubles. L’équilibre gustatif s’appuie sur une relation entre
la teneur en sucre et le degré alcoolique : la sucrosité des premiers
doit estomper le caractère brûlant de l’alcool, réciproquement l’alcool
doit éviter la lourdeur d’un taux de sucre élevé. Ces vins recouvrent
une dizaine d’appellations réparties sur 4 départements du Sud de la
France : Pyrénées-Orientales (BanyulsAOC, MauryAOC), Hérault (Mus-
cats-de-MirevalAOC, Muscats-de-FrontignanAOC, Muscats-de-LunelAOC,
Muscats-de-Saint-Jean-de-MinervoisAOC), Aude (Muscats-de-Rive-
saltesAOC), Vaucluse (Muscats-de-Beaume-de-VeniseAOC, RasteauAOC)
et Haute-Corse (Muscats-du-cap-CorseAOC). Ces départements se si-
tuent sur le pourtour méditerranéen et dans la vallée du Rhône dans
sa portion méridionale. Les vins doux naturels titrent à 15° et géné-
ralement une concentration de sucre comprise entre 50-125 g/l. On
distingue généralement les muscats issus de cépages muscats très
aromatiques et frais, les vins doux naturels de type rancio issus de
cépages grenache (BanyulsAOC, MauryAOC) aux bouquets aromatiques
de cacao, de fruits secs ou de pruneau, les vintages ou rimages issus
de cépages grenache et d’un mutage sur grain avec donc des tannins
et des arômes évoquant la cerise, les fruits noirs.
140 Fr(h)ommages
Les Vins de Liqueur sont des vins spéciaux caractérisés par leur richesse
alcoolique et une teneur élevée en sucre. Ils proviennent de la fermentation
141
Taux de sucres résiduels des vins effervescents
Vins effervescents
Brut nature Extra-brut Brut Extra-dry Sec Demi-sec Doux
Pour décrire et accorder les vins avec les fromages, les spécialistes utilisent le
triangle de Védel, du nom d’un ancien inspecteur de l’INAO, initiateur de cette dé-
marche scientifique de description des vins. C’est un triangle à trois dimensions :
fraîcheur/acidité, onctuosité/alcool-sucre, dureté/tannins. Sur chaque axe, le des-
cripteur évalue le vin selon ces 3 dimensions graduées de 1 à 5 (1 étant faible, 5
étant marqué). Les vins dits équilibrés se situent au centre du triangle, les vins tan-
niques au sommet de la pyramide, les vins acides à l’extrémité droite tandis que les
vins très alcooliques ou sucrés à l’extrémité gauche du triangle. Notons cependant
que la description des vins ne peut être figée puisqu’au fur et à mesure du vieillis-
sement le vin perd en tannins et s’oxyde. Il se déplacera donc dans le triangle. De
plus, la température de service aura une incidence puisque la chaleur augmente la
sensation d’alcool alors que le froid augmente la sensation d’acidité et les tannins
et inversement. Par conséquent, il est primordial de respecter scrupuleusement les
températures de service prescrites par votre sommelier. À travers cet outil fort salu-
taire pour décrire les vins, nous pouvons à la fois cartographier les familles de vin de
la manière suivante et les associer avec les fromages par projection sur le triangle
miroir :
Or, il est courant d’associer, comme beaucoup le proclament, vin rouge tannique et
fromage. L’argument est celui de la composition des vins rouges, riche en polyphé-
nols, capables de capter les arômes spécifiques du fromage et de les révéler. Cette
association remonte au XIIe siècle, à la dynastie des Plantagenêt qui constituèrent
un commerce triangulaire entre la France (Anjou, Bordelais), le royaume d’Angle-
terre et la Hollande. Les Anglais, amateurs de vins français, importaient des bar-
riques de vins rouges tanniques et vieillis en fût, chargeaient des textiles destinés
aux Hollandais, qui en contrepartie chargeaient des fromages de forme sphérique
qui voyageaient jusqu’à Bordeaux ou Nantes. Ceci explique pourquoi les Bordelais
consomment plus qu’ailleurs des fromages hollandais. C’est de cette histoire que
naquirent la Mimolette et la croûte paraffinée de l’Edam.
142 Fr(h)ommages
dureté / tannins
ASTRINGEANT
APRE
équilibré RUDE
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Or, cette association est une ineptie comme le montre le triangle de Védel car les
vins tanniques se marient davantage avec des plats juteux et succulents. En subs-
tance, les vins tanniques ne conviennent guère au gras des fromages : les deux mets
s’affronteront dans une guerre où ni le vin, ni le fromage n’y gagneront au final. Vous
en aurez plein la bouche, vos papilles gustatives se déroberont et transmettront au
cerveau un message imprécis, lourd et touffu. Alchimiquement, l’acidité lactique
renforcera l’agressivité du vin : les tannins du vin deviendront secs, persistants avec
des flaveurs ferreux et le fromage sera vite négligé. C’est pourquoi, de nombreux
chefs étoilés et sommeliers de renom suggèrent davantage des accords vins blancs
portés sur l’acidité ou des mariages vins rouges solaires et fromages, sans tomber
dans le piège si familier des vins blancs moelleux et liquoreux. En effet, les vins
blancs secs, qui ont le bénéfice de désaltérer sans trop être alcooleux, s’associent
aisément avec bon nombre de fromages gras et nappant tandis que les vins rouges
onctueux s’associeront avec des fromages aux saveurs salées, acides ou amers. Les
vins naturellement doux, doux naturels ou liquoreux conviendront davantage aux
pâtes persillées. Enfin, les rosés ronds se marieront aux fromages de la famille des
pâtes lactiques, comme les fromages fabriqués à partir de lait de chèvre ou les pâtes
lactiques à croûte fleurie.
En somme, puisque nous ne pouvions faire l’impasse sur les accords éternels et
traditionnels des vins avec les fromages, affranchissez-vous du poids des traditions
et privilégiez des accords avec d’autres robes qui proposent des expériences surpre-
nantes et délicieuses. Comme le rappelle Jacques-Louis Delpal (2003), « accorder
le vin et le fromage, c’est s’accorder un dépaysement d’avant le dessert en même temps
qu’une satisfaction gustative ».
143
2.6 :
Les accords modernes
avec les bières : des
mariages harmonieux
C6 H12 O6 2 C2 H5 O H + 2 C O2
Glucose Éthanol Dioxyde de
carbone
144 Fr(h)ommages
1. Maltage : tout processus brassicole débute par le maltage avec
pour objectif la germination des grains crus et la formation des enzymes
145
3. Fermentation alcoolique en aérobie : ensuite viennent l’étape du re-
froidissement à 25 °C et de la fermentation. Le moût est transféré en cuve de fer-
mentation puis ensemencé de levures (Brettanomyces bruxellensis ou Brettanomyces
lambicus, Lactobacillus, Pediococcus et Saccharomyces uvarum ou Saccharomyces ce-
revisiae et autres Acétobacter). Suivant les caractéristiques propres à chacune de ces
levures et à leur fenêtre d’action, la fermentation se déroule soit à une température
basse comprise entre 5-14 °C, soit une température haute comprise entre 15-24 °C,
soit à un accroissement progressif de la température passant de 5 à 24 °C (fermen-
tation mixte). Les levures vont accomplir leur magie puisqu’en se multipliant elles
vont se nourrir des sucres et d’oxygène et libérer de l’alcool, du gaz carbonique, des
molécules aromatiques (esters, phénols, diacétyle, etc.) et de la chaleur. Générale-
ment, cette fermentation alcoolique est complétée d’une fermentation lactique qui
transformera les acides gras en esters sous l’action de bactéries lactiques présentes
dans l’environnement.
4. Période de garde : à mesure que les sucres se raréfient dans la cuve, les
levures vont réabsorber certaines molécules et entrer progressivement en « hiberna-
tion », voire parfois mourir et sédimenter au fond de la cuve. On parle de la période
de garde ou de maturation qui consiste à affiner et clarifier le breuvage.
146 Fr(h)ommages
grande variété de styles de bières. Les experts recensent tradition-
nellement 140 styles de bières couramment brassées dans le monde.
Comme en technologie fromagère, ces styles ne reposent pas sur le
terroir, mais sur la technique et les paramètres employés. Nous avons
• La grande famille des Lagers : les Lagers sont des bières dites à fermentation
basse, i.e. céréales fermentent à des températures basses avec l’aide de Saccha-
romyces uvarum ou Saccharomyces carlsbergensis. Traditionnellement, les brasseurs
bavarois à l’initiative de ce brassin conduisaient une longue fermentation dans
des caves fraîches. Au Moyen Âge, les moines réitérèrent cette fabrication, car ils
avaient compris l’intérêt de brasser en hiver, de laisser mûrir durant de nombreux
mois et de vendre leur production au printemps et été. Ces bières ont généralement
des arômes floraux, herbacés et des flaveurs fraîches. On retrouve dans cette famille
les Pils, les Schwarzbier, les Lite beer, les Märzen, les Bock, les Eisbock, les Altbier, les
Helles et les Kellerbier.
• La grande famille des Lambics : les Lambics sont des bières ensemencées na-
turellement par des levures et des ferments sauvages. Ces bières sont ensuite
stockées dans des barriques de chêne où elles poursuivent leur maturation durant
1 à 3 ans. Ce sont généralement des bières sèches et acides fabriquées dans les
vallées de Senne et de Pajottenland où les levures Brettanomyces bruxellensis et
Brettanomyces lambicus se trouvent à l’état sauvage. Les Lambics regroupent les
Gueuze, les Faro et les Kriek.
• La famille des Bières sombres britanniques : elle recouvre les bières de couleur
sombre au goût torréfié provenant d’un malt chauffé à une température de 150 °C.
Ces bières développeront des arômes de café, de chocolat avec un final sur les tan-
nins, l’amertume et la torréfaction. On retrouve dans cette famille les Porter, les
Stout, les Imperial Stout et les Oatmill stout.
• La famille des Bières de blé : bières brassées à partir de malts de blé qui donnent
des bières tirant sur le blanc ou le blond avec des flaveurs fraîches et des arômes
d’agrumes. On catégorise dans cette famille les Weissbier, les Dunkelweizen, les Ber-
liner weisse et les Witbier.
147
• La famille des Bières belges : la particularité des bières belges tient à des souches
de levures indigènes sélectionnées au gré du temps pour leurs profils aromatiques
mêlant des esters fruités et des senteurs boisées et épicées. On distingue géné-
ralement les bières belges classiques (Double, Triple, Saison, bières de garde, bières
d’hiver) et les bières belges acides (Rouge des Flandres, Sour). Ces dernières présen-
teront une acidité caractéristique propre à l’activité des Lactobacilles. Il n’est pas
rare de trouver des bières agrémentées de sucre Candi ou d’épices pour renforcer
leur typicité.
Nous sommes conscients que cette catégorisation reste simpliste, mais ce n’est
pas le propos de ce livre de vous faire l’étalage de tous les styles de bières du monde.
Je vous invite à lire les livres qui sont dédiés à ce sujet. Pour autant, afin d’alimenter
notre propos portant sur les accords fromages-bières, nous nous sommes basés sur
les 12 profils de bières proposés par Élisabeth Pierre (2017) et « établis sur la base
des dominantes de goûts, de sensations, de flaveurs » : voir ci-dessous.
Ale ambrée, Golden ale, Altbier, Bière de blé à la française, Bière de blé noir,
Bière de mars, Bière de table, Bière au seigle, Rye beer, Blanche noire, Brown ale,
Cream ale, Dunkel, Dunkelweizen, Helles, Kellerbier, Kölsch, Lager légère, Maibock,
Märzen-Oktoberfest, Mild, Milk stout, Pils, Porter, Red ale, Schwarzbier,
Stout à l’avoine, Stout, Summer ale, Weizenbier, Weissebier
Ales fortes type belge, Bière d'abbaye, Bock, Doppelbock, Double, DunkelWeizenbock,
Imperial stout, Old ale, Quadruple, Russian imperial stout, Scotch ale, Sticke alt,
Triple, Weizenbock
Bières fumées
Bières liquoreuses
148 Fr(h)ommages
Bières houblonnées, fruitées, florales, herbacées, amères
Bière sauvage, Berliner weisse, Faro, Gose, Gueuze, Lambic, Kriek, Saison, Sour ale
Bières aigres-douces
Brune des Flandres, Oud bruin, Rouge des Flandres, Vieille brune
Bières rustiques
Bière brut, Bière de ferme, Bière de garde, Bière fermentée sur marc
Bière élevée en barrique neuve, Bière élevée en barrique de vin rouge, Bière élevée en
barrique de vin blanc, Bière élevée en barrique de vin jaune, Bière élevée en barrique
de spiritueux
Bière au miel, Bière aux fleurs, Bière au chocolat, Bière au raisin, Bière au moût de
raisin à la française, Bière aux épices, Bières aux fruits, Ginger beer, Pumpkin ale
149
Vous l’aurez compris, fromages et bières sont deux compagnons
qui entretiennent une complicité évidente de par leur parenté com-
mune, les techniques employées, les vocables consacrés, les des-
cripteurs aromatiques déployés et la logique circulaire qui consiste
à nourrir les vaches laitières à partir de déchets issus de la fabrica-
tion brassicole. On peut donc affirmer que fromages et bières sont
complices par parenté, par nature, par essence, par quintessence et
donc en substance. Bien que cette parenté paraisse évidente en Bel-
gique et au Danemark, en France, elle ne fait pas encore l’unanimité
du fait du poids des traditions. Or, marier bière et fromage revient à
associer deux alter ego dans une relation gagnant-gagnant.
150 Fr(h)ommages
2.7 :
Les accords modernes
151
en extraire l’amidon dans des cuves brassées en continu. Secundo, la
pâte est mise à chauffer par paliers (température choisie en fonction
du degré de maltage du grain) pendant une durée de 48-72 heures.
À cette étape, l’eau apportera des sels minéraux (calcium, magné-
sium, zinc) nécessaires aux enzymes pour accomplir leur travail de
transformation des sucres complexes en sucres simples. À la fin de
l’empâtage, tout comme en technologie brassicole, le brasseur inhibe
les enzymes pour conserver l’équilibre du brassin et filtre le moût
pour clarifier le liquide. Pour y parvenir, le moût, parfois complété de
houblon, est porté à ébullition d’abord à une température de 70 °C,
puis à une température de 80 °C afin d’obtenir un moût stable par
pasteurisation.
152 Fr(h)ommages
Les accords modernes
5. Élevage : logé au creux d’un fût de chêne, le whisky va
153
Étudions à présent les grandes familles de whisky avant de rechercher
dans ce livre les accords possibles. Heureusement pour nous, la famille des
whiskies est plus resserrée que celle des bières. Généralement, nous pou-
vons distinguer en fonction des origines géographiques et des procédés plu-
sieurs types et sous-types de whiskies (Jugé, 2014) :
Classification des principaux whiskies en fonction des profils aromatiques (Guidot, 2016)
Comme vous venez de le constater, le whisky entretient des rapports étroits avec
la bière. Il est donc aisé d’établir un rapprochement entre le whisky et le fromage.
Le mariage de ces deux produits, facile à mettre en œuvre, peut être une excellente
porte d’entrée pour initier les novices aux arômes de ce distillat d’orge malté. En
effet, le fromage, convivial, généreux et ludique, désacralise en le rendant accessible
le whisky qui, en contrepartie, permet au premier d’acquérir des lettres de noblesse.
En somme, et pour reprendre les mots de Nicolas Julhès (2016), par ce mariage
gagnant-gagnant « le whisky paraît plus accessible et le fromage plus noble ». Je vous
invite donc à organiser une séance de dégustation fromages et whisky avec vos
amis. Pour que le dialogue entre ces produits soit possible, il est conseillé de mettre
en bouche un fin morceau de fromage, de l’écraser avec la langue puis de faire rouler
une petite goutte de whisky sur le fromage. Ainsi, le moelleux du fromage paralysera
la morsure de l’alcool et permettra aux arômes du whisky de s’exprimer. Ceux-ci ré-
véleront leur finesse et leur amplitude. Vous comprendrez à travers cette expérience
culinaire magique et enchanteresse pourquoi cette association paraît dans ce livre.
Certes, certains accords vous paraîtront quelconques alors que d’autres… seront
déconcertantes. Une fois n’est pas coutume : les accords les plus éloignés peuvent
s’avérer étonnants par leur contraste.
154 Fr(h)ommages
Dénomination
commerciale Style de whisky ou whiskey
Whisky Whiskey pot still :
obtenu à partir d’orge malté ou non malté
Japon :
Whisky Bourbon : Whiskey de maïs :
japonais contenant 51 % contenant 80 % de
de maïs min. maïs min.
155
2.8 :
Les accords
modernes avec les
sakés : des mariages
de haute volée
« Les sakés, pris modérément, vous aideront en
éclairant l’humeur du soleil, calmant le sang,
activant l’appétit, faisant disparaître les ennuis,
et vous rendant allant. Mais son excès est le pire
ennemi des hommes. Comme l’eau ou le feu, les
sakés peuvent aider ou nuire aux hommes »
Kaibara Ekken, 1713
156 Fr(h)ommages
1. Préparation du riz : pour pouvoir être fermenté, le riz doit être
débarrassé de ses impuretés et poli par friction pour le rendre neutre olfacti-
vement. Les riz employés sont plus corpulents que les riz de « cuisine » pour
supporter un polissage de 30 % minimum. Pour cela, les grains de riz vont
157
3. La fermentation alcoolique en aérobie (moromi) : lorsque la levure
s’est correctement multipliée dans le shubo, la fermentation alcoolique en aérobie
peut commencer. Pour cela, on mélange dans une grande cuve remplie d’eau, les
grains de riz cuits à la vapeur avec les grains de riz levurés. Les levures vont alors
transformer les sucres simples en alcool, produire de la chaleur et rejeter du CO2.
Afin de limiter le développement de micro-organismes indésirables qui empêche-
raient le travail des levures, les ingrédients sont ajoutés progressivement et succes-
sivement laissant ainsi le temps aux levures de croître à mesure de l’augmentation
du volume de moût. Pour les sakés communs, comme les Futsushu, la fermentation
se déroule à 15-16 °C sans excéder 20 jours alors que pour les sakés de qualité,
comme les Ginjo, la fermentation se déroule à 15-16 °C et peut aller au-delà de 30
jours.
158 Fr(h)ommages
Généralement, le saké se divise en deux grandes familles les futsushu et les toku-
teimeishoshu. Les premiers regroupent les sakés « de table » et ne nécessitent au-
cune contrainte qualité en termes de taux de polissage du riz, d’ajout d’alcool dis-
tillé ou de critères organoleptiques. Les Japonais les consomment chauds. Cette
* surface de grain riz restant après polissage ** riz, eau, levures, Kome-koji +…
Appellation
159
Appellation
Longtemps consommé comme un digestif par les européens, les Français pensent
rarement à boire le saké durant le repas en accompagnement de leurs mets – pour-
tant les Japonais n’hésitent pas à en parler comme un « vin de riz » et à le comparer à
un vin blanc. Sakés-fromages partagent donc des affinités étonnantes d’où l’impor-
tance du trait d’union. L’umami du saké procure une profonde envie de « reviens-y »
aux fromages, qui en retour adoucissent la morsure du saké. Ce Sak-ré baiser vous
invitera au voyage et vous conviera à un métissage culturel charnel. Pour que ce ma-
riage s’enjolive, il est conseillé de déposer en bouche un fin morceau de fromage, de
l’écraser avec sa langue pour de faire rouler une petite goutte de saké sur le fromage.
Le moelleux du fromage paralysera la morsure de l’alcool et permettra aux arômes
délicats du saké de s’affirmer.
160 Fr(h)ommages
Les accords modernes
avec les thés
2.8 :
Les accords
modernes avec les
thés : des mariages
audacieux
Il est bien un mariage en vogue que celui du thé avec le fromage. Or,
ce mariage audacieux, que nous pouvons caractériser de contem-
porain, est fréquent en Asie et dans les pays anglo-saxons. Les
théophiles, habitués de cet accord, ont bien saisi la joie que pou-
vait procurer le contraste saisissant entre l’onctuosité du fromage
et les notes végétales du thé, propice à l’évasion et à la détente
pour un teatime non alcoolisé. Pour les plus sceptiques, habitués
aux accords classiques vin-fromage, « sachet » que l’univers du thé
possède des traits communs avec celui du vin (patrimoine, ter-
roirs, savoir-faire ancestraux, cépages, art de vivre, cérémoniel de
dégustation, millésimes, grands crus, etc.) qui peuvent justifier la
substitution du vin au profit du thé durant le repas. De plus, thés
et vins contiennent des tannins, issus des polyphénols, plus ou
moins intenses qui révèleront leurs arômes spécifiques au contact
du fromage. C’est pourquoi, le thé peut aisément, et sans aucune
appréhension, accompagner un plateau de fromages.
161
Examinons à présent les grandes familles de thé avant de
rechercher dans ce livre les accords éventuels (Gautier,
2014 ; Barbaste, Delmas, & Minet, 2017) :
• Thés verts végétaux : sont des thés non oxydés obtenus par
cuisson (100 °C) en atmosphère humide ou sèche des feuilles durant un
court instant (30 secondes à 5 minutes) afin de les préserver de toute dé-
térioration par l’oxydation enzymatique et de fixer la couleur. Cette cuisson
provoque une réaction de Maillard, qui donne naissance à des arômes ca-
ramélisés de type grillés et de fruits à coque. Après cette étape, les feuilles
sont flétries puis roulées en perles, bâtonnets aplatis, aiguilles torsadées ou
nouées. Les thés verts fixés par chaleur sèche exhaleront des arômes torré-
fiés, de légumes cuits et de châtaignes et des flaveurs tanniques et veloutés
162 Fr(h)ommages
alors que les thés verts fixés à la chaleur humide présenteront des notes
végétales évoquant l’épinard ou le cresson ou encore des notes marines avec
une légère acidité en bouche. Le berceau du thé vert reste la Chine ou le Ja-
pon avec de grands crus comme le Long Jing, le Taiping Houkui, le Biluochun, le
163
Dénomination Zone de Composés aromatiques Service
culture
• Thés jaunes impériaux : sont des thés non oxydés obtenus par cuisson
en atmosphère humide ou sèche des feuilles. À la différence, des thés verts, les
feuilles sont flétries sur couvert de paille conférant aux feuilles un bouquet doux,
soyeux, savoureux et légèrement tannique. Généralement, les thés jaunes déve-
loppent un bouquet aromatique aux arômes fruités et de tofu avec une pincée vé-
gétale. Les thés jaunes sont exclusivement fabriqués en Chine, car ils portent la
marque de l’empereur de Chine. Parmi les thés jaunes les plus remarqués, citons le
Jun shan yin zhen de la province de Hunan, le Meng ding huangya de la province du
Sichuan et le Huo shan huang ya de la province du Anhui.
164 Fr(h)ommages
• Thés bleu-vert ou semi-oxydés : sont des thés à l’inter-
face des thés verts et des thés rouges. Cette catégorie regroupe des
thés hétéroclites puisqu’en fonction du degré d’oxydation (10-30 %
165
Dénomination Zone de Composés aromatiques Service
culture
Dong Ding, Nantou Notes florales plus douces et plus 5-8 infusions
Tung Ting, opulentes que les Bao Zhong (fleur de de 20-40
Wu Long Cha, tiaré, frangipanier) avec un fond beurré et secondes à
Oolong Cha vanillé gourmand 95 °C
Dong Ding Nantou Fruités (pruneau, mûre, cassis) parfois un 7-10
antique, peu épicés (cannelle) sur un fond torréfié infusions
Tung Ting, et boisé (bois sec, cèdre) de 20-40
Wu Long Cha, secondes à
Oolong Cha 95 °C
Jin Xuan, Nantou Crème anglaise, tarte Tatin, caramel frais, 7-10
Jin Shuen, confiture de lait associées à des notes infusions
Jin Shen, florales (fleurs blanches) et végétales de 20-40
Chinshuan, (herbes coupées) secondes à
Milky Wu Long 95 °C
Bai Hao Hsin Zhu Fruits secs (pruneau, abricot) et épices 5 infusions
Wu Long, douces (réglisse, cannelle) avec des de 20-40
Oriental Beauty, notes florales (rose, jacinthe), d’herbes secondes à
Wu Long Fancy aromatiques, de fruits cuits (figue, 95 °C
pruneau, noyau de cerise)
Gao Shan Cha Chia Yi Bouquet floral et végétal complexe – 5-8 infusions
fleurs blanches, fenouil, herbes fraîches de 20-40
coupées soutenues par une note vanillée secondes
et coumarinée
• Thés rouges : sont des thés qui prennent une teinte fauve
caractéristique de l’oxydation de la feuille. Pour cela, les producteurs
de thé rouge flétrissent les feuilles de thé à 20-24 °C durant 18-20
heures afin qu’elles se déshydratent sans perdre en souplesse. Au
cours de cette étape, le taux de théine et la quantité d’acides aminés
augmentent, tandis que la teneur en ß-carotène diminue. Ainsi, de
nombreuses molécules appartenant à la famille des aldéhydes et des
alcools, évoquant le jasmin et la rose, se dégagent des feuilles et em-
baument les salles de flétrissage. Puis, les feuilles, devenues gluantes
sont roulées sur elles-mêmes dans le sens de la longueur et criblées
avec pour objectif d’activer le processus oxydatif par division des cel-
lules et libération des enzymes. L’oxydation peut commencer. Elle
durera 1-3 heures à une température de 20-22 °C en atmosphère hu-
mide et provoquera l’apparition de nouveaux composés aromatiques,
166 Fr(h)ommages
boisés, fruités, épicés et vanillés. Une fois le degré d’oxydation souhai-
té atteint, le maître de chai exposera les feuilles à une température de
90 °C pendant 15-20 minutes afin d’interrompre le processus oxyda-
167
Dénomination Zone de Composés aromatiques Service
culture
168 Fr(h)ommages
• Thés noirs ou sombres : sont des thés fermentés en
milieu chaud et humide sous l’action de moisissures, levures et bac-
169
• Thés fumés : sont des thés noirs obtenus par torréfac-
tion sur une plaque de fer chaude et fumés sur des claies de bam-
bou disposées au-dessus d’un feu de racines de pin. Selon la lé-
gende, ces thés furent inventés accidentellement dans les années
1820 dans le Fujian à la suite de la réquisition d’une ferme par la
junte militaire. Un cueilleur, contraint de libérer une salle remplie
d’un important volume de feuilles de thés humides, eut l’idée d’ac-
célérer le processus de dessiccation en plaçant les feuilles au-des-
sus d’un feu de racines d’épicéa pour ne pas perdre sa récolte.
Cette heureuse découverte plut à un marchand ambulant étranger
qui rapporta cette récolte si extraordinaire en Europe.
170 Fr(h)ommages
avec les jus de fruits ou les nectars
Les accords modernes
2.9 :
Les accords modernes
avec les jus de fruits ou
les nectars : des mariages
non alcoolisés
L’avantage majeur de cet accord est qu’il convient
à tous, aussi bien aux curieux qu’aux femmes en-
ceintes ou allaitantes et aux enfants. Le mariage
entre fromages et jus de fruits permet de justi-
fier aisément la petite fringale de 10 h ou de 16 h
puisque cette alliance convient pour les temps non
ordinaires de consommation fromagère. Pour ce
qui est des accords, il suffit de suivre la règle de
l’équivalence de gamme aromatique : accorder des
fromages doux avec des jus ou nectars délicats et
accorder des fromages puissants et prolongés en
bouche avec des jus et nectars pénétrants. Enfin,
pour que l’expérience soit à son comble, préférez
des jus peu sucrés ou des jus servis frais afin de res-
sentir le goût du fruit au lieu de celui du sucre.
171
Partie III :
les saisons de
consommation
3.1 :
Les cycles
zoologiques
« Si la barbe donnait le bon sens, les
chèvres seraient toutes docteurs »
Proverbe provençal, 1823
172 Fr(h)ommages
Les cycles zoologiques
Cycles des vaches (Agriproduction, 2014), chèvres (De Simiane, 2013) et brebis
Gestation 280 jours, 153-155 jours, soit 5 139-153 jours, soit 4-5
soit 9 mois mois, généralement entre mois, généralement
septembre et février entre septembre et
janvier
Mise bas Vêlage toute Chevrotage généralement Agnelage généralement
l’année entre février et début mars entre janvier et mars
Lactation 305 jours, 230-260 jours, soit 8-9 169-186 jours, soit 5-6
soit 10 mois mois, généralement entre mois, généralement
février et novembre entre janvier et juillet
Pic de lactation 40e jour 45e jour 30e jour
173
Premièrement, il est courant d’entendre que les chèvres et les brebis suivent
un cycle naturel reproductif saisonnier. En effet, le déclenchement des cha-
leurs de la chèvre est influencé par la diminution de la durée des jours pas-
sant progressivement de 16 heures d’ensoleillement à 8 heures d’ensoleille-
ment sous nos latitudes. La brebis suit également un cycle naturel puisque
son activité sexuelle est maximale lorsque la durée du jour diminue. Ainsi, les
saillies des chèvres et des brebis se réalisent généralement, en cycle naturel,
entre septembre et octobre. Or, ces deux animaux ont des périodes de lacta-
tion distinctes : la chèvre donnera du lait durant 8-9 mois alors que la brebis
fournira du lait uniquement durant 5-6 mois. Cette différence, qui s’explique
par les disparités des taux de matière grasse, de sucre et de protéines (plus
concentrés chez la brebis que chez la chèvre ou la vache, qui fournira aux
progénitures un concentré d’énergie), aura des incidences majeures sur la
disponibilité des fromages frais : les fromages frais de chèvre seront géné-
ralement disponibles de février à novembre alors que ceux des brebis seront
généralement disponibles de janvier à juillet. Ainsi, la disponibilité du lait
explique pourquoi historiquement il n’y avait pas de fromages de chèvre frais
durant la période de Noël.
Pour autant, les producteurs laitiers peuvent s’affranchir aisément des cy-
cles naturels. D’une part, les périodes d’œstrus saisonniers chez la chèvre ou
la brebis ne sont pas aussi inflexibles que l’on pourrait le croire. En effet, le
déclenchement de l’œstrus dépend également des caractéristiques du ter-
roir, mais également des caractéristiques de la race. Les livres spécialisés sur
les ovins et les caprins évoquent communément des fécondations possibles
pour les chèvres entre juillet et décembre et pour les brebis entre août et mai.
De plus, certains producteurs laitiers, pour des raisons économiques ou pra-
tiques, peuvent faire le choix de de « désaisonner » naturellement une partie
de leur cheptel de telle manière à échelonner leur production de lait tout au
long de l’année, sans avoir recours aux traitements hormonaux. Pour cela,
ils peuvent induire l’œstrus des femelles d’un troupeau en leur exposant un
mâle reproducteur la quinzaine précédent la date choisie. Ils peuvent égale-
ment munir les mâles reproducteurs d’un tablier pour empêcher les féconda-
tions. Ils peuvent enfin avoir recours à des techniques de désaisonnement
par traitements photopériodiques (qui consistent à reproduire artificielle-
ment en bâtiment l’alternance des jours courts et longs). C’est ainsi que la
plupart des éleveurs s’émancipent du rythme reproductif physiologique sans
avoir recours à des techniques de désaisonnement hormonaux.
174 Fr(h)ommages
Cycles de lactation de la vache (Agriproduction, 2014)
Mois
Année 1
Lot 1 min
Saillie
Gestation (5 mois)
Lactation (9 mois)
Lot 2 max
Saillie
Gestation (5 mois)
Année 2
Lot 1 min
Lactation (9 mois)
Tarissement (2 mois)
Lot 2 max
Gestation (5 mois)
Lactation (9 mois)
Année 3
Lot 2 max
Tarissement (2 mois)
175
Cycles de lactation de la chèvre (De Simiane, 2013)
Mois Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov Déc
Année 1
Lot 1 min
Saillie
Gestation (5 mois)
Lot 2 max
Saillie
Année 2
Lot 1 min
Gestation (5 mois)
Lactation (9 mois)
Tarissement (2 mois)
Lot 2 max
Gestation (5 mois)
Lactation (9 mois)
Année 3
Lot 2 max
Lactation (9 mois)
Tarissement (2 mois)
176 Fr(h)ommages
Tableau 17 Cycles de lactation de la brebis
Année 1
Lot 1 min
Saillie
Gestation (5 mois)
Année 2
Lot 1 min
Gestation (5 mois)
Lactation (9 mois)
Tarissement (2 mois)
Lot 2 max
Saillie
Gestation (5 mois)
Lactation (9 mois)
Année 3
Lot 2 max
Lactation (9 mois)
Tarissement (2 mois)
177
3.2 :
Les cycles
botaniques
« Touch, I remember touch Pictures came with touch A
painter in my mind Tell me what you see A tourist in a
dream A visitor it seems... I need something more »
Daft Punk
178 Fr(h)ommages
Les cycles botaniques
En effet, les fromages fabriqués en été développeraient une teinte
dorée alors que ceux d’hiver auraient un teint pâle. La raison d’une
telle différence de teinte s’explique par la présence de ß-carotène, pré-
curseur de la vitamine A, dans les verts pâturages gras fortement en-
soleillés et consommés par les vaches. Les fromages au lait de brebis
ou de chèvre ne seraient pas concernés par ces différences de teinte
puisque ces deux ruminants convertissent entièrement la ß-carotène
en vitamine A alors que la vache ne la convertit que partiellement ;
la ß-carotène se retrouvera donc dans son lait (Martin, Graulet, Ui-
jttewaal, Ferlay, Coppa, & Rémond, 2019). In extenso, la présence de
ß-carotène viendrait signifier au consommateur que le lait est issu de
vaches nourries d’herbes pâturées à un stade végétatif ou de four-
rages fraîchement coupés. Or, nous savons à présent que les animaux
nourris à partir d’herbe grasse fournissent un lait plus riche en acides
gras mono- et polyinsaturés qui auraient un impact sur la texture
(plus fondante) et les flaveurs (plus fines et plus prolongées). C’est
un fait scientifique indéniable. Pour autant, dire qu’un fromage fabri-
qué à partir de lait d’animaux nourris d’herbes issues de verts pâtu-
rages serait meilleur est un sophisme conduisant à dénigrer les laits
d’hiver au profit des laits d’été ou de printemps-automne.
1. Les « laits d’hiver » sont généralement plus riches en protéines et donc en calcium, élément
indispensable à l’acquisition du capital osseux, en prévention de l’ostéoporose et des fractures qui
jonchent la vie, tandis que les « laits d’été » sont généralement plus riches en acides gras essen-
tiels comme l’Oméga-3, l’Oméga-9 et l’Oméga-6 qui auraient des effets bénéfiques sur l’organisme
en le protégeant des maladies cardio-vasculaires.
2. Bien que la nature des fourrages consommés modifie la dynamique de l’écosystème microbien
qui se répercuterait sur les composés aromatiques, les conditions et la durée d’affinage resteraient
la clef de voûte de l’organoleptique en modulant à la hausse ou la baisse les dégradations lipi-
diques, protéiques ou glucidiques.
179
leviers parmi tant d’autres que l’éleveur laitier ou le fromager peuvent
actionner pour valoriser leur produit final. En somme, les caractéris-
tiques des fromages affinés et riches en matière grasse (c’est bien
d’eux que nous parlons, car les fromages aux affinages courts ou
pauvres en matière grasse ne sont pas concernés par l’effet pousse
d’herbe) dépendent de nombreux facteurs technologiques que nous
avons dépeints tout au long de cette introduction. Or, « lorsque ces
facteurs ne sont pas suffisamment contrôlés, il est difficile de mettre en
évidence et d’interpréter les effets éventuels pousse d’herbe » (Coulon,
Delacroix-Buchet, Martin, & Pirisi, 2005). Notons également que
les différences de composition entre les laits d’hiver et les laits d’été
ne concernent que les fromages fabriqués au lait cru et non traités
thermiquement ou physiquement (cf. les laits bruts). En effet, tout
traitement thermique ou physique aura des répercussions sur la ma-
tière grasse du lait et donc annihilera tout effet « pousse d’herbe ».
Autrement dit, cet effet ne peut pas être généralisé à l’ensemble des
fromages. C’est pourquoi, et nous le redisons avec encore plus de fer-
meté, d’un point de vue organoleptique, les « laits d’été » ne sont pas
meilleurs que les « laits d’hiver », ils sont différents et uniquement
pour une certaine catégorie fromagère : les fromages gras à affinage
prolongé. Or, puisque le bon est subjectif et que tous les goûts se re-
trouvent dans la nature, effectuez une introspection culinaire et poin-
tez les caractéristiques organoleptiques que vous préférez avant de
requérir des fromages au lait d’été. Une fois que vous aurez effectué
ce travail, dirigez-vous vers votre fromager préféré qui vous servira des
fromages qui sauront répondre à vos attentes.
Toutefois, si vous êtes un rigoriste, comme moi, ou que vous vous sou-
ciez de votre santé, respecter la saisonnalité fromagère est une ga-
rantie de bien-être physique, psychique et spirituel. Sachez toutefois
qu’une multitude de facteurs sont à considérer et que cette question
ne peut se résoudre simplement. Tout d’abord, le réchauffement cli-
matique a profondément changé les modes de consommation des
animaux. Il suffit de se promener dans les prairies d’altitude en Mau-
rienne, dans le Jura ou ailleurs pour constater que les animaux man-
quant d’herbes fraîches sont nourris au foin au mois d’août, faute de
fraîcheur et d’humidité. En effet, les pâturages sont grillés par le so-
leil. De la sorte, l’alimentation des bovins au foin n’est plus l’apanage
des laits d’hiver. Pire encore, la couleur jaune orangé deviendrait au
180 Fr(h)ommages
gré du temps un indicateur des laits de jeune pousse de printemps,
3. Mont d’Or produit uniquement entre le 15 août et le 15 mars et vendu entre le 10 septembre et
le 10 mai. Salers produit uniquement entre le 15 avril et le 15 novembre.
181
Partie IV :
Les fiches techniques
fromagères
4.1 :
L’introspection :
trouver le fromage
qui vous convient
« Dis-moi comment tu
manges, je te dirai qui tu es »
Curnonsky
Comme vous venez de le lire, choisir son fromage, ce n’est pas uni-
quement élire celui qui nous plaît sur un plateau ou un étal froma-
ger ; choisir son fromage, c’est adopter un aliment avec sa symbo-
lique, le sélectionner parmi tant d’autres, voire parfois renoncer
à d’autres, et se prononcer en tant que personne responsable ou
s’identifier aux valeurs qu’il porte.
182 Fr(h)ommages
Choisir un fromage, c’est parfois se laisser surprendre, se résigner à l’inconnu, s’ar-
racher de l’imaginaire et se libérer des contraintes du présent pour profiter de l’ins-
L'introspection
tant présent en lâchant prise ; des fois, le fromage ne correspond pas à ce que nous
avions imaginé. Parce que « le bonheur du monde est dans l’inattendu » (D’Ormes-
son, 2000), la dégustation fromagère doit constituer une fenêtre ouverte vers un
paysage insolite, prêt à être exploré. En dégustant les fromages décrits ici, vous au-
rez peut-être envie de parcourir le Rouergue, d’emprunter les sentiers des baronnies,
ou de visiter les caves d’affinage du ComtéAOP.
Choisir un fromage, c’est enfin affirmer avec force son identité fromagère, son ap-
partenance à une communauté d’individus partageant un système de normes, va-
leurs, attitudes, représentations, règles et ainsi manifester sa position sociale et
proclamer une identité valorisée et valorisante.
À travers ces fiches techniques fromagères, je vous invite à vous laisser glisser dans
le monde nouveau, celui de la dégustation fromagère, et à découvrir les arômes et les
accords fromagers de quelques-uns des fromages que vous retrouverez chez votre
commerçant. Par ce dreamoscope, je vous invite également à vous laisser transpor-
ter dans un univers lacté qui ne cessera de vous envoûter. Enfin, par effet miroir, en
découvrant le fromage vous en apprendrez davantage sur vous, car les préférences
gustatives ou les aversions gustatives sont précédées d’un passé éducatif alimen-
taire. Chacun de nos choix ou de nos obligations ont en quelque sorte laissé une
trace, une empreinte dans notre mémoire gustative. Peut-être l’effluve d’un fromage
vous ramènera en des temps insoupçonnés, vous évoquera des souvenirs effacés et
ramenés à la vie. « Lait-chappée » belle que je vous propose vous entraînera sûre-
ment dans des délices d’initiés… Telle Alice au fond du terrier, je vous invite à venir
découvrir les merveilleux fromages que j’ai sélectionnés pour vous. À la seule diffé-
rence, vous n’y serez pas contraints !
183
Les fromages
à pâtes fraiches
• Définition légale :
Les fromages frais sont des « fromages blancs fermentés (ayant subi une
fermentation principalement lactique) qui doivent renfermer une flore vi-
vante au moment de la vente au consommateur » (décret n° 2007-628
relatif aux fromages et spécialités fromagères).
• Particularités technologiques :
Technologie qui rappelle celle des proto-fromages des cueilleurs-chas-
seurs car ces fromages sont obtenus par coagulation mixte, acidifica-
tion à 20-25 °C durant 18-36 heures, puis coagulation par ajout de
présure à 20-30 °C et égouttage spontané après un temps de prise de
5-10 h sous l'action de la pesanteur ou par centrifugation. Ces fromages
sont enfin conditionnés en chambre froide et ne sont jamais affinés, ce
qui fait leur caractéristique.
• Territoire :
Fromages d'origine fermière car de fabrication « simple » qui ne de-
mande pas de connaissances d'affinage.
• Saveurs et arômes :
Arômes délicats lactiques au palais, très subtiles rappelant le yaourt,
la crème et le lait cuit. Belle fraîcheur en bouche avec une légère aci-
dité évoquant parfois les agrumes. La perception des arômes si subtils
dépend de la sensibilité de chacun et la familiarisation avec ce type de
fromage. Parfois, ces fromages peuvent développés des saveurs légère-
ment âcres en vieillissant.
• Croûtage :
Fromages ou pourrait-on dire caillebottes ne présentant pas de croûte,
donc pas de différence entre la surface extérieur et la zone intérieure
car pas d’affinage.
184 Fr(h)ommages
• Pâte :
Textures lisses qui varient du grain grossier au grain très fin, du souple
au friable selon le mode de coagulation utilisé. Généralement des fro-
mages fondants, tartinables et très humides.
• Flore principale :
Aucune flore de surface car fromage non affiné.
• Affinage optimal :
De 1 à 7 jours après le démoulage ou jusqu’à 12 mois marinés dans une
saumure ou dans de l’huile.
• Valeurs nutritionnelles :
Fromages peu égouttés, très riches en humidité, pauvres en sodium et
fortement déminéralisés.
Pâtes fraîches nues
• Particularités technologiques :
Fabrication qui consiste à obtenir une caillebotte, au sens étymologique
un lait caillé égoutté sur « botte » de paille dont nous retiendrons au-
jourd’hui uniquement l’égouttage. La technologie employée est mixte.
• Territoire :
Ces fromages constituaient la source d’alimentation des populations
paysannes puis furent progressivement vendus dans nos campagnes,
dans les laiteries urbaines ou chez des éleveurs laitiers autour des villes.
Au XIXe siècle, ces fromages, sources de protéine, étaient également
consommés par des ouvriers pauvres des industries.
• Saveurs et arômes :
Saveurs lactées et acidulées avec quelques différences aromatiques en
fonction du lait employé : herbes et plantes aromatiques / fruits secs
pour le lait de chèvre, graines torréfiées / suint de mouton pour le lait
de brebis, tannage / terreux-boisés pour le lait de bufflonne, végétaux /
lactiques pour le lait de vache.
• Croûtage :
Sans croûte.
• Pâte :
Robe lactique avec des reflets luisants blancs ivoires et un aspect bom-
bé (technologie lactique) ou angulaire (technologie présure). Ces fro-
mages rejettent du lactosérum progressivement en se desséchant.
• Flore principale :
Streptococcus cremoris, diacetylactis ou thermophilus, Lactococcus lactis
et Kluyveromyces lactis présents dans les levains naturels.
186 Fr(h)ommages
Pâtes fraîches nues
11 %
Protéines
14 % 65,6 %
Lipides Eau
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
65,6 % Eau
0,125 % Calcium
3,8 % Glucides dont lactose
Type
de lait
Lait
Spécificités de fabrication
188 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits Bières
Desserts
Eau de fleur Vins doux Terroir Pays d’Aunis
d’oranger, Muscat-de-MirevalAOC, Pays du Poitou
sirop de fruits, Muscat-de-LunelAOC, Marans
Sirop de sureau, Muscat-de-RivesaltesAOC,
Miel, Muscat-de-FrontignanAOC
Compote de poire,
Durée minimale d’affinage
Compote de fraise 0 jour
Vins rosés
Boissons AnjouAOC Conservation
Café froid, 6 jours à 2-4 °C
Jus de pomme,
Nectar de fraise
Spiritueux
Service
Pineau-des-CharentesAOC,
15 minutes
Thés Cognac,
Tai Ping Hou Kui, Saké Junmai Ginjo,
Anxi Tie Guan Yin Cidre Vous devriez
également aimer
Jonchée, Mont Ventoux
Profil aromatique
Sensation en bouche
Amer 1 2 3 4 5 Salé 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5 Pâte 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5 Puissance 1 2 3 4 5
Terroir
Tout le territoire
Conservation
6 jours à 2-4 °C
Service
15 minutes
Vous devriez
également aimer
Jonchée, Caillade, Camisard
Durée minimale
d’affinage
0 jour
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Emprésurage à 29-35 °C
et coagulation
IV Salage à sec
Lait
190 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Profil aromatique
Sensation
en bouche
Lactique Herbacée
Lait frais
ou végétale
Amer 1 2 3 4 5
Foin
Herbes fraîches Sucré 1 2 3 4 5
Herbes
aromatiques
Fruitée Acidité 1 2 3 4 5
Agrumes Salé 1 2 3 4 5
Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Animale Florale
Chèvre Fleurs des champs
Spécificités
Type de lait de fabrication
192 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits Thés
Sensation
Profil aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Lactique Herbacée
Lait frais
ou végétale Sucré 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Fruitée Florale Pâte 1 2 3 4 5
Amande Fleurs des champs Puissance 1 2 3 4 5
• Territoire :
Fromages créés au XXe siècle pour répondre à une nouvelle mode de
consommation qui consistait à consommer dans les centres citadins
des fromages gras. C’est à cette époque que fut inventé le Fontaine-
bleau et le Petit-Suisse.
• Saveurs et arômes :
La matière grasse étant un véritable capteur aromatique, elle captera
les arômes et saveurs des produits additionnés à la préparation.
• Croûtage :
Sans croûte.
• Pâte :
Robe immaculée laiteuse et parfois mousseuse du fait du foisonnement
de la crème avant incorporation dans la pâte fraîche.
• Flore principale :
Streptococcus cremoris, diacetylactis ou thermophilus, Lactococcus lactis
et Kluyveromyces lactis présents dans les levains naturels.
194 Fr(h)ommages
Pâtes fraîches enrichie en crème
24,5 % 62 %
Lipides Eau
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
62 % Eau
0,120 % Calcium
2,3 % Glucides dont lactose
Type de lait
Spécificités
de fabrication
196 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Amer 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Lactique Florale Salé 1 2 3 4 5
Lait Fleurs Pâte 1 2 3 4 5
Crème fraîche du jardin
Puissance 1 2 3 4 5
IV Égouttage en sac
198 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Sensation
en bouche
Profil aromatique
Amer 1 2 3 4 5
Lactique Florale
Sucré 1 2 3 4 5
Lait Fleurs
Crème des champs Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Herbacée ou végétale
Pâte 1 2 3 4 5
Herbe séchée
Puissance 1 2 3 4 5
• Territoire :
Fromages d’origine fermière et collectés par des coquetiers qui devien-
dront plus tard des affineurs spécialisés.
• Saveurs et arômes :
Jeunes, ces fromages présenteront un cœur crayeux, mousseux ou dense
porté sur l’acidité. Progressivement, ils développeront des arômes flo-
raux, de fruits secs et animaux, voire deviendront âcres et puissants. Gé-
néralement, les fromages au lait de vache présentent des arômes plus
doux à temps d’affinage comparable.
• Croûtage :
Croûte fine et/ou vermiculée avec des stries ou des sillons concentrés.
200 Fr(h)ommages
• Pâte :
Pâte humide, crayeuse, cassante, poreuse et perméable jeune puis
progressivement crémeuse. Pour les fromages au lait de vache la tex-
ture est plus souple et crémeuse alors que pour les fromages au lait de
chèvre ou de brebis la texture est généralement onctueuse, puis devient
demi-sèche ou sèche, voire parfois cassante au gré de la dessiccation.
Ces fromages ne sont donc pas tartinables.
• Affinage optimal :
Ces fromages atteignent leur maturité entre 10 et 40 jours d’affinage
avec un affinage centripète.
• Saveurs et arômes :
Saveurs lactées et acidulées jeune qui devient très animales en vieillis-
sant et piquants en se desséchant.
• Croûtage :
Croûte de couleur blanche à crème, fongique qui parsemée de taches
bleu-acier au gré de l’implantation de moisissures.
• Pâte :
Pâte blanche immaculée à jaune en passant par le blanc ivoire ou le
beige très clair avec une texture friable jeune à fondante en fin d’affinage.
• Flore principale :
Croûte couverte de flores rasantes et clairsemées de Geotrichum can-
didum ou Oïdium lactis (levures) qui consomment l’acide lactique,
produisent de l’éthanol et exercent des action lipolytiques et protéo-
lytiques. On retrouve également des flores laineuses blanches passant
rapidement au gris acier-bleu en vieillissant nommé Penicillium Album
(moisissure).
202 Fr(h)ommages
Pâtes lactiques à croûte naturelle
19,3 %
Protéines
50,8 %
Eau
24,4 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
50,8 % Eau
0,147 % Calcium
2 % Glucides dont lactose
AOC : 2010
AOP : 2014
Type de lait
Spécificités
de fabrication
204 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Pains
Fruits Thés
Figue fraîche, Poire, Tai Ping Hou Kui,
Fraise, Goyave, Cerise, Anxi Tie Guan Yin,
Tomate, Mangue Jukro
Alphonso
Fruits secs
Bières
Bière de blé à la
Terroir Charolais
Brionnais
Pistache, Amande, française, Mild,
388 099 ha
Noix de cajou grillée, Double IPA
Houmous
Vins blancs Durée minimale d’affinage
Herbes ChablisAOC, 16 jours avec développement de
Menthe, Feuille de Chardonnay, MâconAOC, Geotrichum et de Penicillium
coriandre, Cerfeuil MontagnyAOC, RullyAOC,
tubéreux Bourgogne aligotéAOC Conservation
21 jours à 6-8 °C
Desserts Vins rouges
Chocolat noir, Miel Roannais, BeaujolaisAOC,
d’acacia, Confiture AnjouAOC, TouraineAOC Service
45 minutes
Carnée
Saucisson sec, Entrecôte, Salchichón, Pata negra Vous devriez
également aimer
Clacbitou®, Montrachet, Crottin de
ChavignolAOP, MâconnaisAOP, Rigotte
Profil Florale de CondrieuAOP, Tour du Montot,
Racotin, Civray, Tour de Montbazon,
aromatique Fleurs des Tarentais, Bonde de Charolles®
champs
Lactique
Herbacée Sensation
Beurre ou végétale en bouche
Crème
Petit-lait Herbes fraîches
Foin Amer 1 2 3 4 5
Fruitée Paille humide
Sucré 1 2 3 4 5
Agrumes Animale
Noisette Acidité 1 2 3 4 5
Fruits secs Caprin
Salé 1 2 3 4 5
Minérale Boisée Pâte 1 2 3 4 5
Silex Champignon Puissance 1 2 3 4 5
Cave Sous-bois
AOC : 1976
AOP : 1996
Révision : 2014
II Emprésurage et coagulation de 24 h
206 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Bières
Thés
Darjeeling, Lapsang souchong, Bai Hao Wu Long, Assam Vous devriez
également aimer
CharolaisAOP, Clacbitou®,
Rigotte de CondrieuAOP,
Bouton de culotte, Pougne cendré,
Berrichon, Crottin d’Alice®
Profil aromatique
II Emprésurage et coagulation de 24 h
208 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Service
Profil aromatique 45 minutes
Vous devriez
également aimer
Métabolique Animale PicodonAOP affinage Dieulefit
Alcool Poivre
Épices brûlantes
Sensation
Fruitée Boisée en bouche
Noisette Champignon frais Amer 1 2 3 4 5
Noix Sous-bois
Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Herbacée Torréfiée
ou végétale Salé 1 2 3 4 5
Levure
Épi de blé fermentaire Pâte 1 2 3 4 5
Herbes
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Pré-maturation du lait à 8-12 °C durant 24 h
par ensemencement de ferments issus de lac-
tosérum ou d’une banque de ferments lactiques
II Emprésurage à 18-25 °C
et coagulation de 18-24h
210 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Bières
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Pré-maturation du lait par ensemencement
de ferments lactiques
II Emprésurage et coagulation de 24 h
V Ressuyage de 24 h
Lait cru et entier
212 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Amer 1 2 3 4 5
Lactique Boisée
Lait cuit Tannin des feuilles Sucré 1 2 3 4 5
Crème Écorce
Sous-Bois Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Herbacée ou végétale
Pâte 1 2 3 4 5
Végétaux frais
Paille Puissance 1 2 3 4 5
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
214 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Herbes
Ail, Vins blancs
Durée minimale d’affinage
8-15 jours
Ciboulette, Côtes-de-ProvenceAOC
Huile d’Olive,
Purée d’ail noir Conservation
Vins rouges 21 jours à 6-8 °C
Carnés VentouxAOC,
Entrecôte, Côtes-du-Lubéron,
Service
Salchichón, VacqueyrasAOC, 45 minutes
Pata negra PomerolAOC,
Saint-JulienAOC
Poissons Vous devriez
Filet de cabillaud, également aimer
Écrevisse, Vins rosés Poivre d’Âne, Laurentine,
Calamar Côtes-de-ProvenceAOC Bûchette de Manon, Bûchette
de Provence, Rovethym, Rove des
Garrigues, Bouyguette des collines,
Thymtamarre, Brossauthym,
Profil aromatique Bûchette de Lure, Tomme de
Provence, Tétouns de Sainta Agata
Épices Animale
Sensation
Poivre Caprin en bouche
AOC : 1983
AOP : 2009
Révision : 2017
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Pré-maturation du lait par ensemencement de
levains ou de ferments lactiques
216 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Fruits Bières
Herbes
Pessac-LéognanAOC,
VentouxAOC, Santonin
Terroir
Huile d’olive, Herbes de Plateau du Vivarais Vallée de la Drôme
Provence, Truffe, Olive Vins rouges Valentrinois Plateau du
noire de Nyons, Feuille GigondasAOC, Les Boutières Tricastin
de coriandre, Cerfeuil Crozes-HermitageAOC,
Plateau du Coiron Drôme provençale
tubéreux VentouxAOC, ReuillyAOC,
Bas-Vivarais Barronies
MeursaultAOC,
Desserts Châteauneuf-du-Pape Cévennes 1 300 000 ha
Crème de châtaignes,
Miel Vins rosés Durée minimale d’affinage
TavelAOC Jeune : 8-12 jours à 12 °C,
Carnés Mi-affiné : 12-31 jours,
Caillette, Saucisse Vins effervescents Affiné : 31 jours
de couenne, Jambon ChampagneAOC,
de Jinhua, Entrecôte, Clairette-de-DieAOC Conservation
Salchichón, Pata negra 21 jours à 6-8 °C
Spiritueux
Pains Eau-de-vie, Saké Ginjo,
Baguette, Aux fruits Cointreau,
Service 45 minutes
secs, Au levain, Cognac Brandy VSOP,
Fougasse, De mie grillée Saint-Germain Vous devriez
également aimer
Thés Capricorne de Jarlat, Sourire lozérien
Da Hong Pao, Bai Hao Wu Long
Sensation
Profil aromatique en bouche
Fruitée Animale Amer 1 2 3 4 5
AOC : 1983
AOP : 2009
Révision : 2017
Type de lait
Spécificités
de fabrication
218 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Terroir
Fruits secs Vins blancs
Raisin sec, Noix SancerreAOC, Valentinois
BeaujolaisAOC, Vallée de la Drôme
Côtes-de-la-Charité, 1 300 000 ha
Épices Bourgogne-Épineuil,
Miel d’acacia TouraineAOC, AnjouAOC
Durée minimale d’affinage
30-270 jours confinés en pots en
Pains Vins doux grés à 5-10 °C avec lavages réguliers
Baguette toasté, MadèreDOC 10 ans d’âge, à l’eau, à l’alcool, au vin ou à l’huile
d’olive
Herbes, Sauge Vin de paille
Conservation
21 jours à 6-8 °C
Service
Profil aromatique 45 minutes
Vous devriez
Fruitée également aimer
Caillou du Rhône
Noisette
Métabolique Sensation
Fermentation alcoolique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Animale
Sucré 1 2 3 4 5
Bouc
Acidité 1 2 3 4 5
Torréfiée Salé 1 2 3 4 5
Caramel brun Pâte 1 2 3 4 5
Fermentaire
Puissance 1 2 3 4 5
AOC : 1972
AOP : 2009
Révision : 2020
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Pré-maturation du lait à 22 °C durant 24 h
avec ajout de ferments lactiques ou de levain
220 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Thés
Profil aromatique
Sensation
Fruitée Animale en bouche
Noisette Caprin
Amer 1 2 3 4 5
AOC : 2009
AOP : 2013
Type de lait
Spécificités
de fabrication
222 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Sensation
Profil aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Fruitée Animale
Sucré 1 2 3 4 5
Noisette Caprin
Acidité 1 2 3 4 5
Lactique Boisée Salé 1 2 3 4 5
Petit-lait Champignon
Pâte 1 2 3 4 5
Beurre Levure de bière
Sous-bois
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage à 20 °C et coagulation de 24 h
224 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits Épices
Tomate, Figue, Coing, Vanille de Tahiti
Mangue, Cerise, Goyave Terroir
Spiritueux
Fruits secs Saint-Germain Mellois
Noix, Marans
Noix de cajou grillée Vins blancs Parthenay
ChinonAOC,
Herbes Pouilly-FuisséAOC,
Durée minimale d’affinage
Herbes aromatiques, Chignin-Bergeron,
15-21 jours
Cerfeuil tubéreux, Mâcon-Azé,
Feuille de coriandre SeysselAOC,
BergeracAOC, Conservation
Desserts BuzetAOC, 21 jours à 6-8 °C
Miel d’acacia, Montravel,
Pâte de coing Roussette-de-SavoieAOC,
Service
Roussette-du-BugeyAOC, 45 minutes
Carnés Béarn,
Lard, Entrecôte, AnjouAOC,
Pata negra CassisAOC Vous devriez
également aimer
Tricorne de Marans, Trois cornes
de Vendée, Taupinette, Rond de
Lusignan, Sableau, Tricorne du
Périgord
Profil aromatique
Sensation
en bouche
Torréfiée Lactique
Graines torréfiées Lait frais Amer 1 2 3 4 5
Levure
Sucré 1 2 3 4 5
Herbacée
ou végétale Acidité 1 2 3 4 5
Animale
Herbes fraîches Salé 1 2 3 4 5
Suint de Herbes séchées
mouton Paille Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
• Territoire :
A l’origine, les fromages de cette catégorie avaient une teinte oscillante entre le
bleu-gris et le gris-vert avec parfois des tâches brunâtres et/ou rougeâtres. La
requête des acheteurs de consommer des fromages d’un blanc immaculé, figure
de délicatesse et douceur, eut raison du Penicillium camembertii remplacé depuis
plusieurs années par le Penicillium candidum. Or, ne vous y trompez pas ces fro-
mages peuvent avoir du caractère s’ils sont affinés longtemps.
• Saveurs et arômes :
Arômes champignonnés, de levure, de mousse ou de terre humide poussant vers
l’étable, le musc au gré de l’affinage. Saveurs salées.
• Croûtage :
Croûte fleurie blanche (allant du blanc cassé au blanc albâtre), soyeuse, duve-
teuse, fine à épaisse, parcourue de taches ocres ou de stries brune-rouge aux
points de contact avec les claies d’affinage.
• Pâte :
Texture de la pâte crayeuse à collante qui tapisse le palais.
• Flore principale :
Penicillium camembertii, candidum ou caseocolum (moisissures) responsables du
feutrage de surface, du développement si spécifique des flaveurs du produit final
et de la désacidification du fromage puisque les moisissures consomment l’acide
lactique. Sur certains fromages se développent parfois du Geotrichum candidum
(levures qui transforment le sucre en alcool), qui à l’excès engendrera une « peau
de crapaud » qui se dérobe, devient amère et piquante, mais également du Brevi-
bacterium linens (taches brunâtres et stries brune-rouge).
226 Fr(h)ommages
Pâte lactique à croûte fleurie
21,6 %
Protéines
52,1 %
Eau
22,2 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
52,1 % Eau
0,180 % Calcium
0,2 % Glucides dont lactose
Type Spécificités
de lait de fabrication
228 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Fruits Thés
Pomme verte, Poire, Noir, Da Hong Pao
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage à 25 °C et coagulation de 16 h
230 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Vins blancs
Chou, Pommes de terre Pacherenc-du-Vic-BilhAOC,
Sucré 1 2 3 4 5
Fruitée Torréfiée
Fruits verts Cacao Acidité 1 2 3 4 5
Fruits mûrs Amande
Noisette grillée Salé 1 2 3 4 5
AOC : 1970
AOP : 1996
Révision : 2013
Terroir
Champagne-humide
350 000 ha
Durée minimale
d’affinage
14 jours dont au moins
8 jours à 8-14 °C
Conservation
15 jours à 6-8 °C
Service
45 minutes
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Maturation du lait à 23-35 °C pendant 12 h
par ajout de ferments lactiques
232 Fr(h)ommages
Vins blancs
Accords fromagers ChablisAOC, Bourgogne aligotéAOC,
Pinot gris, SancerreAOC,
Légumes Carnés Savigny-lès-BeauneAOC
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Écrémage partiel du lait
234 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Carnés
de-BourgueilAOC,
ChâteaumeillantAOC,
Terroir Drouais
Sensation
en bouche
Profil
aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Herbacée Boisée
Acidité 1 2 3 4 5
ou végétale Feuilles
Légumes automnales Salé 1 2 3 4 5
sulfurés Humus
Moisissure Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
AOC : 1969
AOP : 1996
Révision : 2014
Type de lait
Spécificités
de fabrication
236 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
238 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Thés
Oignon doux des Yin Zen, Bai Hao Yin Zen,
AOC : 1996
AOP : 1999
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
240 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
242 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Carnée
Chou-fleur, Épinard, Viande séchée, Poulet,
Boisée Métabolique
Sensation
Tubercules Savon en bouche
Lactique Florale
Amer 1 2 3 4 5
Crème Fleur des champs
Lait frais Miel Sucré 1 2 3 4 5
Caillé acidifié
Animale Acidité 1 2 3 4 5
Fruitée
Végétaux de ferme Salé 1 2 3 4 5
Noisette Étable
Pâte 1 2 3 4 5
Herbacée ou végétale
Puissance 1 2 3 4 5
Herbes séchées Herbes fermentées
• Territoire :
Fromages d’origine fermière issus de régions viticoles afin de renforcer
la durée de conservation des fromages. La cendre provenait de la com-
bustion de sarments de vigne.
• Saveurs et arômes :
Arômes lactés et beurrés et progressivement noisetés tirant sur les
notes animales.
• Croûtage :
Croûte ridée recouverte de charbon de couleur gris clair à gris foncé qui
masque la flore fongique feutrée.
• Pâte :
Cœur fin, lisse et homogène avec un espace sous-croûte coulant.
• Flore principale :
Charbon végétale médicinale.
244 Fr(h)ommages
Pâtes lactiques à croûte cendrée
14,439 %
Vitamines,
Sels minéraux,
oligo-éléments,
acides aminés, etc.
19,2 %
Protéines 53,4 %
Eau
24,2 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
V Séchage à 16 °C
246 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Acidité 1 2 3 4 5
Herbacée
Animale ou végétale Salé 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Maturation du lait par ensemencement de
ferments lactiques
248 Fr(h)ommages
Accords
Légumes
Artichaut
Pains
Baguette Terroir
Orléanais
Vins blancs
Sauvignon, SancerreAOC
Durée minimale d’affinage
15 jours, parfois dans du foin de pied
Fruits préparé à cet effet
Banane Cavendish, Abricot
Conservation
21 jours à 6-8 °C
Service
Profil 45 minutes
aromatique
Vous devriez
également aimer
Feuille de Dreux, Camembert de NormandieAOP,
Métabolique Cendré des Ardennes, Cendré des Riceys,
Savon Cendré d’Argonne
Sucré 1 2 3 4 5
Herbacée
Acidité 1 2 3 4 5
ou végétale
Foin Salé 1 2 3 4 5
Paille
Herbes fermentées Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage et coagulation
V Séchage en hâloir à 20 °C
Lait cru ou pasteurisé
250 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Vous devriez
également aimer
Rouelle du Ségala,
Pavé de la Ginestarie,
Profil Anneau de Vic-Bilh, Laparrou,
aromatique Cabécou, RocamadourAOP,
Couronne lochoise, Cendrion,
Coup de corne®, Ecrou®
Lactique Fruitée
Sensation
Lait frais Noisette
Fruits à coques en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Florale Herbacée
Fleurs des champs ou végétale Sucré 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Animale
Caprin Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
252 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Fruits Bières
Lactique Fruitée
Sensation
Beurre
Yaourt
Noisette
Noix
en bouche
Fruits secs
Amer 1 2 3 4 5
Boisée Animale Sucré 1 2 3 4 5
Sous-bois Caprin
Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Herbacée ou végétale
Pâte 1 2 3 4 5
Foin Courge butternut
Miel Asperges Puissance 1 2 3 4 5
AOC : 1975
AOP : 1996
Révision : 2014
Type de lait
Spécificités
de fabrication
254 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Fruits Thés
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage à 20-25 °C
et coagulation de 18-48 h
256 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Jus
Eau de coco
Terroir Perche
Thés
Bai Hao Wu Long
Durée minimale d’affinage
Bières 3-5 semaines
Mild
Conservation
Vins blancs 21 jours à 6-8 °C
Sauvignon
Spiritueux Service
Pulque, Vin de mûre 45 minutes
Vous devriez
également aimer
Profil aromatique Gour noir®, Figue des Garrigues®,
Marbré de Mauzac®,
Laurentine®, Bonde de Gâtine,
Cendré de la Beauce,
Animale Cendré du Vendômois,
Caprin Chevrion, Cathare
Musc
Fruitée
Fruits à coques
Sensation
Noisette en bouche
Boisée Amer 1 2 3 4 5
Sous-bois Sucré 1 2 3 4 5
Humus
Acidité 1 2 3 4 5
Herbacée Salé 1 2 3 4 5
ou végétale
Pâte 1 2 3 4 5
Herbe fraîche
Foin Puissance 1 2 3 4 5
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage à 20 °C et coagulation de 24 h
258 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Bières
Salé 1 2 3 4 5
Herbacée ou végétale
Pâte 1 2 3 4 5
Foin Paille
Puissance 1 2 3 4 5
• Territoire :
Ces fromages hybrides sont issus de deux traditions : l’une fermière, l’autre mo-
nastique. Les lavages à partir d’une solution additionnée d’alcool locaux permet-
taient d’augmenter la durée de conservation des fromages en débarrassant la
croûte de toute moisissure indésirable et persistante.
• Saveurs et arômes :
Odeur pénétrante et envahissante avec des arômes fermentaires, ammoniaqués
et fumés. Saveurs salées. Parfois, utilisation de Rocou pour renforcer l’apparence
rustique. Le Rocou est un colorant alimentaire inodore et neutre en termes de
goût. Toutefois, notons que les fromages avec du Rocou développeront des sa-
veurs plus rondes et une très légère amertume en fin de bouche.
• Croûtage :
Croûte humide et collante, lisse ou ridée, de couleur jaune légèrement rosé au
rouge brique en passant par l’ocre-jaune et l’oranger.
260 Fr(h)ommages
Pâtes lactiques à croûte lavée
17,4 %
Protéines
55,6 %
Eau
24,5 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
55,6 % Eau
0,120 % Calcium
1,6 % Glucides dont lactose
• Pâte :
Cœur fin et homogène sans noyau central avec une fine épaisseur plus moel-
leuse sous-croûte jeune puis très crémeuse affinés. Pâte de couleur jaune paille
à beige.
• Flore principale :
Brevibacterium linens, dit « ferments du rouge », fortement protéolytiques et li-
polytiques, appartiennent à la famille des Corynébactéries (bactéries halorésis-
tantes), et Kluyveromyces lactis.
• Affinage optimal :
Affinage lent de 3 semaines à 3 mois.
Époissesaop
2 formats : petit ou grand
AOC : 1991
AOP : 1996
Révision : 2008
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage et coagulation de 18 h
262 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Fruits Vins blancs
Poire, Figue, Raisin, MeursaultAOC,
Lactique Fruitée
Lait acide Pruneaux
Sensation
Crème en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Boisée Animale
Sous-bois Étable Sucré 1 2 3 4 5
Champignons Animal
Acidité 1 2 3 4 5
AOC : 1991
AOP : 1996
Révision : 2012
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage à 24-30 °C
et coagulation entre 2,5-5,5 h
264 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Fruits Vins rouges
Pomme, Mirabelle, MeursaultAOC,
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
266 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
• Territoire :
Technologie originaire de zones bocagères productrices de crème et à
proximité de territoires à la tradition de Pâte lactique à croûte fleurie
bien ancrée.
• Saveurs et arômes :
Saveurs salées et texture nappante en bouche. Arômes de crème fraîche,
de petit-lait et de champignon de Paris.
• Croûtage :
Croûte parfois duveteuse rappelant les Pâtes lactiques à croûte fleurie
ou naturelle avec un léger développement de Geotrichum candidum res-
ponsable du développement de cette fine couverture.
• Pâte :
Cœur lisse blanc nacré avec une couronne sous-croûte de crème de cou-
leur ivoire à crème de texture fondante.
• Flore principale :
Geotrichum candidum ou Penicillium candidum responsables de la dé-
sacidification du fromage par consommation de l’acide lactique et de
la production de composés aromatiques. À l’excès, le Geotrichum déve-
loppe des arômes ammoniaqués et des saveurs amères par la dégrada-
tion désordonnée des acides aminés.
268 Fr(h)ommages
Pâtes lactiques enrichie en crème
9,69 %
Protéines
49,4 %
Eau
37,5 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
49,4 % Eau
0,230 % Calcium
2,5 % Glucides dont lactose
IGP : 2016
270 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Sensation
Profil aromatique en bouche
Fruitée Herbacée Amer 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
I Enrichissement du lait par ajout de crème
obtenue par écrémage de lait entier de vache
IV Moulage et égouttage
par retournements de 14 h
272 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
• Particularités technologiques :
Technologie de coagulation mixte (fermentation lactique puis emploi
d’enzymes coagulantes à une température de 30-34 °C). Généralement,
le caillé ne subit pas de brassage, il est faiblement rompu puis prélevé
à la louche ou à la pelle afin de conserver un maximum d’humidité dans
le réseau de caséine. La caillebotte deviendra légèrement imperméable
sans toutefois offrir une résistance aux traitements mécaniques comme
le brassage ou le tranchage. Elle s’égouttera lentement durant quelques
heures afin de stabiliser leur humidité.
• Territoire :
Catégorie fromagère spécifique de la France.
274 Fr(h)ommages
• Saveurs et arômes :
Saveur faiblement acidulée Les fromages au lait de vache évoquent gé-
néralement le lait, les végétaux et les fleurs tandis que les fromages au
lait de brebis évoquent la lanoline et les fromages au lait de chèvre les
amandes, voire le massepain.
• Affinage optimal :
Affinage de 10 à 20 jours après le démoulage.
• Particularités technologiques :
Technologie proche des pâtes fraîches à la seule différence la coagula-
tion est à dominante présure et le fromage conservé dans une saumure
sous des climats chauds.
• Saveurs et arômes :
Saveur saline avec des arômes herbacés.
• Croûtage :
Sans croûte.
• Pâte :
Pâte à la texture ferme et friable au toucher ; onctueuse et fondante en
bouche.
• Flore principale :
Lactocoques qui ont une action protéolytique.
276 Fr(h)ommages
Pâtes molles nues
14,5 %
Protéines
55,2 %
Eau
22,8 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
55,2 % Eau
0,318 % Calcium
2,5 % Glucides dont lactose
AOP : 2002
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
II Coagulation à 30-35 °C
par ajout d’agents coagulants acides
278 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Amer 1 2 3 4 5
Profil aromatique Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Herbacée Animale
Salé 1 2 3 4 5
ou végétale Lanoline
Agneau rôti Pâte 1 2 3 4 5
Herbes sauvages
Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Les pâtes molles à croûte naturelle ne sont pas ensemencées de flores fon-
giques, c’est l’ambiance de cave qui permettra au développement anarchique
d’une flore naturelle. Parfois, les fromages sont habillés ou déposés sur une
feuille (Châtaignier, Platane) qui jouera un rôle d’hydrorégulateur de surface et
donc le développement de flores spécifiques.
• Territoire :
Historiquement, ces fromages proviennent de la longue tradition des caillés
doux, produits dans des régions sèches et rocailleuses (Ardèche, Drôme, Lubé-
ron, Larzac) à partir de lait de chèvre ou de brebis où l’on ne peut produire des
pâtes lactiques incapables de supporter cette atmosphère.
• Saveurs et arômes :
Arômes virils et animaux avec des notes d’humus.
• Croûtage :
Croûte striée ou vermiculée de couleur blanche parfois parsemée de tâches
bleutées.
• Pâte :
Pâte à la texture coulante à compacte allant de l’ivoire au beige clair.
• Flore principale :
Croûte couverte de flores rasantes et clairsemées de Geotrichum candidum ou
Oïdium lactis mais aussi de flores laineuses passant rapidement au gris acier-
bleu Penicillium Album.
280 Fr(h)ommages
Pâtes molles à croûte naturelle
20,6 %
Protéines
49,8%
Eau
25,8 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
49,8 % Eau
0,64 % Calcium
1,2 % Glucides dont lactose
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
II Brassage, découpage,
moulage du caillé en faisselles
et égouttage par retournements à 20 °C
IV Ressuyage à 13 °C durant 24 h
282 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Profil aromatique
Sensation
en bouche
Animale Fruitée Amer 1 2 3 4 5
Caprin Noisette
Étable Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Boisée
Métabolique Salé 1 2 3 4 5
Tannin de feuilles
Alcool Sous-bois Pâte 1 2 3 4 5
Ammoniaque Humus
Puissance 1 2 3 4 5
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage et coagulation
284 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Carnée
Service
Vins effervescents
45 minutes
Fleur d’AubracIGP, ChampagneAOC au
Magret de canard séché Pinot noir
Vous devriez
Thés Spiritueux également aimer
Baio Hao Wu Long, Floc-de-GascogneAOC, Pigouille, Bastelicacciu U Sarrulincu,
Gao Shan Cha Eau-de-vie de Poire Bastelicacciu Rafini, Tomme d’Arles,
Brin de paille, Bon grivois, Cartayrou,
Cant’Auriol, Goustal, Bergeronnette,
Rond Paulinetois, Lou Claousou,
U Rotolu, Le mignon
Profil aromatique
Sensation
Animale Fruitée en bouche
Laine de brebis Fruits secs
Noisette Amer 1 2 3 4 5
Herbacée Sucré 1 2 3 4 5
ou végétale Lactique
Acidité 1 2 3 4 5
Foin Lait
Caillé frais Salé 1 2 3 4 5
Crème
Florale Pâte 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
L’affinage se fait en hâloir puis en salle de pousse pour permettre le développe-
ment de la « fleur de surface ».
• Territoire :
Historiquement, fromages fabriqués dans des régions humides et tempérées
(au-dessus de la Loire) dominées par l’élevage bovin à partir de laits très riches
en matière grasse. Ils étaient consommés sur zone jeunes et dans les grandes
villes plus affinés (affinage « SNCF », dans les trains de marchandises !). Initia-
lement, la flore de surface prenait une couleur bleu-vert et était parsemée de
cendre masquant cette moisissure considérée comme impure. Ce n’est qu’au
milieu du XXe siècle grâce aux recherches sur le Penicillium que ces fromages se
parent d’une robe blanche immaculée recherchée par les consommateurs.
• Saveurs et arômes :
Jeunes ces fromages développeront des saveurs acidulées et des arômes lactés ;
affinés, ils révèleront des arômes majoritaires de champignons sauvages frais, de
pomme, de poire. Les arômes les plus doux évoquent le foin ou les Champignons
de Paris alors que les arômes les plus prononcés évoquent les légumes sulfurés,
l’étable ou le fumier avec un final intense et poivré, limite ammoniaqué.
• Croûtage :
Croûte fleurie blanche (allant du blanc cassé au blanc albâtre), soyeuse, du-
veteuse, fine à épaisse, parcourue de taches ocres ou de stries brune-rouge de
moisissures aux points de contact avec les claies d’affinage.
• Pâte :
Fromages généralement cylindriques avec noyau central crayeux, granuleux,
friable et une onctuosité souple et moelleuse autour. Progressivement, ce moel-
leux se répandra et deviendra parfois crémeux selon un affinage centripète qui
progresse du 1/2 au 3/4 et à cœur. Pâte de couleur jaune clair à paille.
286 Fr(h)ommages
Pâtes molles à croûte fleurie
21 %
Protéines
53,4 %
Eau
20,7 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
53,4 % Eau
0,310 % Calcium
0,2 % Glucides dont lactose
• Flore principale :
Penicillium camembertii, candidum ou caseocolum (moisissures) responsables du
feutrage de surface, du développement si spécifique des flaveurs du produit final
et de la désacidification du fromage puisque les moisissures consomment l’acide
lactique. Sur certains fromages se développent parfois du Geotrichum candidum
(levures qui transforment le sucre en alcool), qui à l’excès engendrera une « peau
de crapaud » qui se dérobe, devient amère et piquante, mais également du Brevi-
bacterium linens (taches brunatres et stries brune-rouge).
• Affinage optimal :
Affinage de garde moyenne allant de 14 jours à 3 mois en fonction de leur taille.
Brie de
Meauxaop
Terroir
Brie champenoise
1 700 000 ha
Durée minimale
d’affinage
28 jours à 4-14 °C sur clayette
avec retournements réguliers
Conservation
10 jours à 6-8 °C
AOC : 1980
AOP : 1996
Révision : 2020
Service
45 minutes
288 Fr(h)ommages
Bières
Accords fromagers Bière de garde, Lager,
Saison, Sour ale,
Légumes Desserts Viennoise
Vous devriez
Profil aromatique également aimer
Camembert de NormandieAOP, Brie
de Nangis, Brie de Valois®
Boisée Fruitée
Feuilles humides Pomme
Champignons de Paris Poire
Sous-bois humide Noisette Sensation
Truffe blanche Navet
Noisette
en bouche
Noix de coco
Lactique Amer 1 2 3 4 5
Floral
Lait Sucré 1 2 3 4 5
Géranium
Crème Rose
Beurre Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Animale
Végétaux Pâte 1 2 3 4 5
Animale
Pomme de terre Étable Puissance 1 2 3 4 5
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
I Pré-maturation du lait
290 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Thés
VouvrayAOC,
Cour-ChevernyAOC,
Terroir
Bai Mu Dan, Muscadet, Cap Corse
Gunpowder ReuillyAOC,
QuincyAOC
Durée minimale d’affinage
Bières 1-3 mois
Bière aux plantes, Vins rosés
Cervoise Côtes-de-ProvenceAOC Conservation
10 jours à 6-8 °C
Vous devriez
également aimer
Fleur du maquis aux herbes,
Profil Brin du Maquis, Corse maquis,
aromatique Amou, Préfailles
Sensation
Lactique Animale en bouche
Lait Suint de brebis
Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Durée minimale
d’affinage
21 jours à 10-18 °C sur claies,
conditionnement et affinage
en boîte au 13e jour
Conservation
AOC : 1983 40 jours à 6-8 °C
AOP : 1996
Révision : 2013 Service
45 minutes
292 Fr(h)ommages
Vins rouges
Accords fromagers ChinonAOC, BeaujolaisAOC,
Saint-EstèpheAOC,
Légumes Pains Côte du Rhône, Gamay,
Type de lait
Spécificités de fabrication
I Standardisation de la matière grasse du lait (45-50 %)
par écrémage partiel à 40 °C maximum
294 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Pains
Oignon, Artichaut Campagne, Noix
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Emprésurage à 30-35 °C
et coagulation de 10 minutes
296 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Vins rouges
Côte d’Auvergne, Côte-roannaiseAOC, BeaujolaisAOC Durée minimale d’affinage
14 jours à 10-12 °C sur
paille de seigle avec développement
de Penicillium candidum
Vins rosés
Côtes-d’AuvergneAOC
Conservation
10 jours à 6-8 °C
Profil
aromatique Sensation
en bouche
Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Lactique Boisée
Pâte 1 2 3 4 5
Crème Champignon
Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Généralement, les pâtes molles à croûte lavée sont égouttées plus rapidement
que les pâtes molles à croûte fleurie afin de conserver une humidité plus im-
portante à l’intérieur du caillé et ainsi augmenter la conservation des fromages.
Les premiers lavages renforcent cette intention en rendant la croûte hermétique
et empêchent l’implantation de moisissures. Les lavages suivants permettent
de préserver la souplesse de la croûte et le développement des « ferments du
rouge » par alcalinisation de la surface du fromage. Dans certaines régions, les
lavages peuvent se réaliser à partir d’eau additionnée de marc, de vin, de cidre,
de bière qui confèreront au fromage des arômes particuliers et participeront à la
sélection de la flore de surface.
• Territoire :
Historiquement, fromages fabriqués dans le ¼ Nord de la France sur une ligne
allant de la Bretagne à la Franche-Comté en passant par la Bourgogne, l’Alsace,
la Flandre et la Picardie, soit dans un espace humide, dominé par le lait de vache.
• Saveurs et arômes :
Arômes marqués relativement doux comparativement à la signature olfactive
pénétrante allant des fleurs de prairies à la charcuterie fumée ou qui évoquent la
ferme ou l’ammoniac. Saveurs salées fortement marquées.
• Croûtage :
Croûte généralement sèche, voire sableuse, et très odorante sans être agressive
rappelant l’odeur des pieds.
• Pâte :
Pâte souple et collante au palais de couleur jaune-ocre.
298 Fr(h)ommages
Pâtes molles à croûte lavée
20,7 %
Protéines
49,4 %
Eau
29 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
49,4 % Eau
0,717 % Calcium
0,8 % Glucides dont lactose
• Flore principale :
Brevibacterium linens, dit « ferments du rouge », fortement protéolytiques et li-
polytiques, appartiennent à la famille des Corynébactéries (bactéries halorésis-
tantes), et Kluyveromyces lactis.
• Affinage optimal :
Ces fromages sont dits de moyenne garde avec une durée d’affinage allant de 14
jours à 4 mois en fonction du format.
Cabri
ariégeois®
(dénomination
commerciale)
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
I Maturation du lait à 34 °C
par ferments lactiques
II Emprésurage à 40 °C et coagulation
IV Démoulage, sanglage,
léger pressage pendant 8-12 h,
et salage en saumure à 8-14 °C
300 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Service
Profil 45 minutes
aromatique
Vous devriez
également aimer
ReblochonAOP, Mont d’OrAOP,
Herbacée Boisée ChevrotinAOP, Chevrotin des Bauges,
ou végétale Résine Cabrotin, Cupidon
Foin Champignon
Pomme de terre Écorce de Pin
Résine
Sensation
en bouche
Lactique
Animale Amer 1 2 3 4 5
Lait frais
Crème Bouc Sucré 1 2 3 4 5
Fromage fondu
Acidité 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage et coagulation
IV Démoulage et salage
302 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits Bières
Raisin noir India Pale Ale Terroir
Champagne humide Val de Meuse
Fruits secs Vins
Argonne Woëvre
Noix, Figue, Mirabelle, rouges
Raisin blanc, Litchi Pinot noir, Barrois lorrain
PomerolAOC,
Desserts Saint-EstèpheAOC,
Durée minimale d’affinage
Miel, Sirop d’érable BeaujolaisAOC, 15-21 jours à 12 °C
FaugèresAOC,
Carnée Pessac-LéognanAOC,
Bacon Saint-JulienAOC, Conservation
Lalande-de-PomerolAOC, 10 jours à 6-8 °C
Pains MédocAOC,
Campagne, FronsacAOC, Service
De mie grillé GravesAOC 45 minutes
Jus
Nectar de mirabelle, Vous devriez
Jus de raisin, également aimer
Nectar de litchi Pinot noir, PomerolAOC,
Saint-EstèpheAOC, BeaujolaisAOC,
FaugèresAOC, Pessac-LéognanAOC,
Saint-JulienAOC,
Lalande-de-PomerolAOC,
MédocAOC, FronsacAOC, GravesAOC
Profil aromatique
Sensation
Herbacée Boisée en bouche
ou végétale Moisissures
Amer 1 2 3 4 5
Tubercules
Herbes fermentées Sucré 1 2 3 4 5
Paille Torréfiée
Acidité 1 2 3 4 5
Lactique Fermentaire
Graines séchées Salé 1 2 3 4 5
Lait et torréfiées
Crème Fumé Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
AOP : 1996
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Emprésurage à 32 °C
et coagulation de 1-2 h
304 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Thés
Pomme de terre, Tie Guan Yin,
Profil aromatique
Sensation
Herbacée Fruitée en bouche
ou végétale Noisette
Amer 1 2 3 4 5
Paille humide Noix
Granola
Sucré 1 2 3 4 5
Lactique
Florale Acidité 1 2 3 4 5
Lait chaud
Beurre Fleurs des bois Salé 1 2 3 4 5
Torréfiée Pâte 1 2 3 4 5
AOP : 1996
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
I Emprésurage à 32 °C
et coagulation de 1-2 h
306 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Jus
Fruits Nectar de mirabelle,
Zest de citron, Orange, Nectar de pêche Terroir
Pamplemousse rose Pays de Herve
L’Entre-Vesdre-et-Meuse
Thés
Fruits secs Jin Xuan
Raisin sec Durée minimale d’affinage
6-7 semaines avec lavages
Bières réguliers avec développement de
Herbes Bière trappiste, Brevibacterium linens
Menthe Altbier,
Bière de Mars Conservation
10 jours à 6-8 °C
Épices
Cannelle Vins rouges
VacqueyrasAOC Service
45 minutes
Desserts
Sirop de Liège, Vins doux
Vous devriez
Chocolat noir PortoDOC également aimer
Chester, Cheshire
Sensation
Profil en bouche
aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
AOP : 1996
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Emprésurage à 32 °C
et coagulation de 1-2 h
308 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Bières
Fruits Märzen,
Raisin rouge India Pale Ale
Terroir
Pays de Herve
L’Entre-Vesdre-et-Meuse
Desserts Spiritueux
Grain de café Peket
Durée minimale d’affinage
8 semaines à 13 °C avec lavages
réguliers avec développement de
Jus Vins doux Brevibacterium linens
Jus de raisin PortoDOC vintage
Conservation
10 jours à 6-8 °C
Service
45 minutes
Profil
aromatique
Sensation
Torréfiée Épicée
en bouche
Graines brûlées
et sucrée Amer 1 2 3 4 5
Cacao Épices chaudes
Fumé Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Métabolique Boisée
Pâte 1 2 3 4 5
Ammoniaquée Bois mouillé
Puissance 1 2 3 4 5
AOC : 1969
AOP : 1996
Révision : 2021
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Emprésurage à 25-38 °C
et coagulation pendant 7-20 minutes
310 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Jus
Pomme de terre, Nectar de litchi,
Chou-fleur Nectar de mirabelle
AOC : 1975
AOP : 1996
Révision : 2014
Type de lait
Spécificités de fabrication
I Maturation primaire du lait durant < 24 h par
ensemencement de ferments lactiques et maturation
secondaire optionnelle du lait à 32-38 °C durant < 2 h
312 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Bières
Poireau, English pale ale,
Pomme de terre, IPA, Kölsch
Sensation
Profil aromatique en bouche
Herbacée Lactique Amer 1 2 3 4 5
ou végétale Lait chaud Sucré 1 2 3 4 5
Choux Crème cuite
Foin Acidité 1 2 3 4 5
Paille Animale
Salé 1 2 3 4 5
Étable
Métabolique Fumé de charcuterie Pâte 1 2 3 4 5
Litière
Soufré Cuir Puissance 1 2 3 4 5
AOC : 1976
AOP : 1996
Révision : 2016
Type de lait
Spécificités
de fabrication
314 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Bières
Endive, Chicon, Bière de garde,
Pomme de terre, Farmhouse ale, Saison,
Profil aromatique
Sensation
Herbacée ou végétale en bouche
Ail Oignon Amer 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Maturation du lait à 34 °C par ferments lactiques
II Emprésurage à 40 °C et coagulation
316 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Légumes Bières
AOC : 1969
AOP : 1996
Révision : 2021
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
I Emprésurage à 25-38 °C
et coagulation pendant 7-20 minutes
318 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Jus
Pomme de terre, Potiron, Nectar de litchi,
Butternut, Chou-fleur Nectar de mirabelle
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Maturation du lait à 25-30 °C
par ensemencement de ferments lactiques
320 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Lactique Minérale
Sensation
en bouche
Lait frais Cave
Amer 1 2 3 4 5
Métabolique Pâte 1 2 3 4 5
Ammoniac Puissance 1 2 3 4 5
Terroir
Pays d’Auge Cotentin
Bocage normand Bessin
Pays d’Ouche 3 500 000 ha
Durée minimale
d’affinage
18-21 jours en fonction du format
Conservation
AOC : 1972 40 jours à 6-8 °C
AOP : 1996
Révision : 2015
Service
45 minutes
322 Fr(h)ommages
Bières
Accords fromagers Double IPA, IPA, Stout
Étable Pâte 1 2 3 4 5
Minéralité Litière
Charcuterie Puissance 1 2 3 4 5
Cave d’affinage Jaune d’œuf
Cave humide Cuir de vache
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage à 32-35 °C
et coagulation de 10-25 minutes
324 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Thés
Fenouil, Pomme de terre, Tai Ping Hou Kui
Lactique Fruitée
Sensation
en bouche
Lait chaud Fruits fermentés
Yaourt Agrumes Amer 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Herbacée ou végétale
Pâte 1 2 3 4 5
Herbe Fleurs de montagne
Foin Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
L’étymologie de cette catégorie fromagère reste confuse puisque les
veinures ou marbrures ne sont ni bleues et n’évoquent pas le persil-
lage. Toutefois, cette appellation répandue fut maintenue et tolérée. On
retrouve dans cette catégorie fromagère, les fromages dans lesquels
poussent une moisissure de type Penicillium, glaucum ou roquefortii, à
développement centrifuge ou centripète. On notera une prédominance
des bleus au lait de vache ou au lait de brebis, assez rares au lait de
chèvre. La technologie débute de façon similaire aux pâtes molles à la
seule différence que le caillé est émietté ou découpé en cubes pour ren-
forcer l’égouttage et l’implantation des spores de Penicillium. Placés en
hâloir, les pains sont transpercés par de longues aiguilles qui favorise-
ront le développement harmonieux des moisissures dans la pâte.
• Territoire :
Fromages originaires de zones de petite montagne dont l’altitude est
comprise entre 800 et 1 500 mètres d’altitude. Le fromage est fabri-
qué à partir du lait disponible sur secteur (vache, brebis, chèvre) ou
du mélange de laits. Les conditions de vie étant rudes, le lait était gé-
néralement réduit au point que la fabrication d’un fromage par traite
était compromise. Cela impliquait soit de mélanger le lait de plusieurs
traites, voire les caillés de plusieurs traites, soit de mélanger le lait de
plusieurs espèces. On suppose que c’est la contamination accidentelle
par du Penicillium roquefortii dans l’assemblage de plusieurs caillés qui
explique l’origine de cette catégorie fromagère.
326 Fr(h)ommages
• Saveurs et arômes :
Arômes de champignons frais, de moisissures, de caves humides et de
sous-bois appréciés des gourmets.
• Pâte :
Veinure ou marbrure de Penicillium de couleur allant du gris au vert, ca-
ractéristique de cette catégorie fromagère.
• Flore principale :
Leuconostoc qui participent à l’ouverture des fromages à pâtes persil-
lées, Penicillium roquefortii et parfois du Penicillium glaucum respon-
sable du bleu.
• Affinage optimal :
L’affinage est long et minutieux et s’effectue dans des caves naturelles
froides (< 10 °C) et très humides. Les fromages atteignent leur matu-
rité entre 6-30 semaines en fonction de leur taille et des veinures ou
marbrures de bleus désirées.
• Territoire :
Saveur saline avec des arômes herbacés.
• Saveurs et arômes :
Arômes puissants et soutenus évoquant les épices, le caramel brûlé et les moi-
sissures avec des saveurs sucrés et salés, qui compensent le métallique et un
final âcre.
• Croûtage :
Sans croûte avec une humidité de surface collante pour les uns du fait de l’en-
veloppement dans de l’aluminium ou dans une feuille d’étain ou croûte sèche et
poudreuse pour les autres.
• Pâte :
Pâte cassante et friable à onctueux voire crémeux. Bleu puissant très présent en
cavités trapues.
• Affinage optimal :
Affinage de 15 jours à 5 mois.
328 Fr(h)ommages
avec moisissure interne à grande cavité
Pâtes persillées
19,1 %
Protéines
41,9 %
Eau
33,9 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
41,9 % Eau
0,660 % Calcium
1 % Glucides dont lactose
1,12 % Vitamines, sels
33,9 % Lipides dont acides
gras insaturés minéraux, oligo-éléments,
acides aminés, etc.
19,1 % Protéines dont caséines
(données issues du Ciqual de
3,22 % Chlorure de sodium l’ANSES : RoquefortAOP).
Bleu aop
d’Auvergne
2 formats : petit et grand
Terroir
Chaîne des puys
Monts du Livradois Monts du Cantal
Massif du Cantal 2 000 000 Ha
Conservation
21 jours à 4-6 °C
Service 45 minutes
Type
de lait Spécificités de fabrication
I Pré-maturation du lait à 6-14 °C par ensemencement
de ferments lactiques et de Penicillium roquefortii
330 Fr(h)ommages
Accords Fruits secs Pains
fromagers Datte, Pruneau Campagne
Pâtes persillées
Concombre, Potiron, Brocoli, Zeste de citron Coteaux-d’AncenisAOC
Endive, Céleri branche, Patate
douce, Asperge verte, Betterrave, Thés Vins rouges
Coulis de poivrons jaunes Huang Shan CahorsAOC, Châteauneuf-
Mu Dan, du-PapeAOC,
Fruits Qimen, GaillacAOC, MadiranAOC,
Groseille, Poire, Raisin, Figue, Sencha, Côtes-du-RhôneAOC
Plaquebière, Bergamote Darjeeling
Vins doux
Épices Bières JurançonAOC,
Pain d’épices, Ciboulette, Basilic, Ale ambrée, SauternesAOC,
Airelle rouge, Réglisse, Ganjang Bière élevée BergeracAOC,
en fut de Moscato passito di
Desserts vin blanc, PantelleriaDOC, PortoDOC
Miel de lavande, Confiture de Farmhouse
figues, Chocolat au lait, Miel de ale, Spiritueux
châtaignier, Confiture de fraise Ale belge, Pineau-des-
Oud bruin, CharentesAOC,
Carnée Stout, Pommeau,
Bœuf, Cochon grillé, Triple, Eau-de-vie
Agneau grillé Ginger beer de mirabelle
Lactique Boisée
Lait chaud
Crème fraîche
Sous-bois
Champignons frais
Sensation
Faisselle Humus en bouche
Caillé frais
Minérale Amer 1 2 3 4 5
Noix Acidité 1 2 3 4 5
Herbacée Salé 1 2 3 4 5
AOC : 1953
AOP : 1996
Révision : 2018
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
Filières 1 manufacturier (Lactalis), 3 affineurs spécialisés (La Mémée, Aigle noir, Peyrelade)
332 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Pâtes persillées
Céleri rave, Patate douce, Pinot gris,
Asperge verte, Butternut, RosetteAOC, Pacherenc-
Pousse de luzerne du-Vic-BilhAOC, Côtes-de-
DurasAOC,
Fruits Côtes-de-Gascogne
Poire, Figue, Pomme Terroir
Vins rouges Saint-Affrique Rouergue
Fruits secs Maury, CahorsAOC,
Millau Causses Méjean
Fruits séchés, Pruneau MadiranAOC,
Aubrac Levezou
Saint-JosephAOC
Pains 4 400 000 ha
Blanc, Aux figues, Vins doux
Aux abricots, Gris Muscat-de-Beaumes-
Durée minimale d’affinage
de-VeniseAOC, 70-190 jours sous plombage
Jus Muscat-de-RivesaltesAOC,
Nectar de poire, MauryAOC, RasteauAOC,
Nectar de fraise, BanyulsAOC, Conservation
Zeste de citron Vendange tardive, 21 jours à 4-6 °C
MauryAOC ambré,
Thés JurançonAOC,
Service
Rooibos, Perles de Jade, BergeracAOC,
15 minutes
Sencha, Qi Zi Bing Cha, MonbazillacAOC,
Nid d’oiseau millésimé BonnezeauxAOC, PortoDOC
Vous devriez
Bières Spiritueux également aimer
Vin d’Orge, Lambic, Martini® rouge, Highland Bleu d’AuvergneAOP, Bleu du Queyras,
Old ale, Ginger beer 15 ans, Saké Zenkoji Bleu du Quercy, RoquefortAOP,
Bleu de l’Aveyron, Bleu du Dévoluy
Profil Sensation
aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Lactique Minérale Sucré 1 2 3 4 5
Crème Roche
aigre Cave humide Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
334 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Thés
Pâtes persillées
Patate douce, Sencha
Poireau, Butternut,
Pomme de terre en chips Bières
Triple belge,
Fruits Stout crémeux,
Fruits rouges, Ginger beer
Mangue, Figue, Poire, Terroir
Raisin noir, Myrtille, Vins blancs Hautes chaumes Plaine du Forez
Cassis, Banane, SancerreAOC,
du Forez Monts du Livradois
Orange sanguine Moro, VouvrayAOC,
800 000 ha
Pomme Granny Smith Gewurztraminer,
Pinot gris,
Fruits secs Tariquet, Durée minimale d’affinage
Pruneau, Pacherenc-du-Vic-BilhAOC, 28 jours à 0-6 °C et plombage
Raisin sec, CéronsAOC,
Cacahuète grillée L’ÉtoileAOC
Conservation
Épices Vins doux 21 jours à 4-6 °C
Pain d’épices, RivesaltesAOC tuilé,
Cannelle, Curry, SauternesAOC,
Service
Spéculoos, Huacatay Coteaux-du-LayonAOC, 45 minutes
BanyulsAOC, PortoDOC
Desserts
Miel, Fruits pochés, Spiritueux Vous devriez
Gelée de coing Pineau-des-CharentesAOC, également aimer
CognacAOC, Fourme de Piette sur Haute®,
Pains Ratafia de Champagne, Fourme de Saint-Anthême,
Seigle, Noir, Campagne Curaçao, Bourbon Bleu d’AuvergneAOP, Bleu de Queyras
Sensation
Profil en bouche
aromatique
Amer 1 2 3 4 5
Lactique Minérale Sucré 1 2 3 4 5
Crème fondante Cave Acidité 1 2 3 4 5
Herbacée Salé 1 2 3 4 5
Boisée
ou végétale Pâte 1 2 3 4 5
Sous-bois
Foin Bleu Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Maturation du lait par ensemencement de
ferments lactiques et de Penicillium glaucum
II Emprésurage et coagulation
Lait cru
336 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Thés
Pâtes persillées
Poivron rouge,
Haricot rouge, Bières
Prune Reine-Claude, Farmhouse ale,
Patate douce, Wheat ale,
Asperge verte, Ginger beer
Butternut
Vins blancs Terroir
Fruits AnjouAOC,
Tomate, Poire, BergeracAOC, Pics d’Europe León
Framboise BuzetAOC, Asturies Cantabrie
Côtes-de-MillauAOC,
Fruits secs Montravel,
Pignons de pin, QuincyAOC, Durée minimale d’affinage
Raisin sec ReuillyAOC, 2-5 mois à 6-10 °C en grotte posés
sur des tamaleras (tablards) en bois,
Côtes-Catalanes
enveloppement dans des feuilles
Carnée d’érable, de platane ou de châtaignier
Cassoulet Vins rouges
CollioureAOC,
Poissons MarcillacAOC, Conservation
Cabillaud, Anchois, ChiroublesAOC, 21 jours à 4-6 °C
Espadon, Sole pochée RégniéAOC
Service
Pains Vins doux 45 minutes
Fruits confits XérèsDO, PortoDOC
Sensation
Profil aromatique en bouche
Décantation Boisée Amer 1 2 3 4 5
Minérale Pâte 1 2 3 4 5
Durée minimale
d’affinage
90 jours, dont 76 jours
sous plombage
Conservation
21 jours à 4-6 °C
Service 15 minutes
Filières 4 producteurs artisanaux (Gabriel Coulet, Vernières frères, Yves Combes, Carles),
3 manufacturiers industriels ou semi-industriels
(Société des Caves, Fromagerie Occitanes, Papillon)
338 Fr(h)ommages
Pains Vins rouges
Accords fromagers Campagne, Seigle, Châteauneuf-du-PapeAOC,
Noir, Aux noix MadiranAOC,
Légumes Saint-EstèpheAOC,
Pâtes persillées
Cresson, Avocat, Céleri, Jus d’ananas
Patate douce, Asperge verte, Tofu Muscat-de-
Bières Beaumes-de-VeniseAOC,
Fruits Imperial stout, BanyulsAOC,
Cerise, Raisin blanc, Poire, Abricot, Porter, Kriek, RasteauAOC,
Figue, Mangue, Physalis, Framboise Stout crémeux, SauternesAOC,
Meeker, Goyave, Ananas, Coing, India stout, BergeracAOC,
Kiwi, Banane Bière élevée en MonbazillacAOC,
barrique de chêne Coteaux-du-LayonAOC,
Fruits secs neuf, Ginger beer Colli Orientali
Noix, Pruneau, Datte, Noisette, del friuli picoli,
Noix du brésil, Lentilles Vins blancs PortoDOC blanc,
Tariquet, CéronsAOC, XérèsDO
Épices Clairette du
Pain d’épices, Confit de figue, Languedoc, Spiritueux
Pâte de coing, Poivre, Paprika, CéronsAOC, Scotch tourbé
Huacatay, Gingembre MonbazillacAOC, des îles d’Islay,
Quarts-de- Floc-de-Gascogne,
Desserts ChaumeAOC, Tequila blanco, Cidre,
Chocolat au lait, Miel de sarrasin Sauvignon Rhum XO
Vous devriez
également aimer
Profil Bleu des CaussesAOP,
aromatique Persillé du Malzieu,
Fromagée du Larzac,
Bleu de Séverac
Lactique Boisée
Crème Champignon
Moisissure Sensation
Fruitée
Humus en bouche
Noix
Animale Amer 1 2 3 4 5
Torréfiée Bélier Sucré 1 2 3 4 5
Caramel brûlé Acidité 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Technologie proche de celle des pâtes persillées avec moisissure interne
à grande cavité avec un coiffage du grain modéré afin que le Penicillium
s’y développe moins intensément puisque le grain est plus dense.
• Territoire :
Bleus dit de tradition danoise ou autrichienne.
• Saveurs et arômes :
Arômes plus doux portant sur le champignon, le sous-bois avec un peu
de tempérament évoquant la cave humide.
• Croûtage :
Croûtes sèches, craquantes de couleur brun orangé tachée de bleu ou
de gris pour les persillés britanniques.
• Pâte :
Bleu légèrement présent en cavité et avec des arômes moins prononcés.
• Affinage optimal :
Affinage de 32 jours à 15 semaines.
340 Fr(h)ommages
avec moisissure interne à petite cavité
Pâtes persillées mixtes
22,1 %
Protéines
42,8 %
Eau
30,8 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
42,8 % Eau
0,190 % Calcium
0,8 % Glucides dont lactose
2,48 % Vitamines, sels
30,8 % Lipides dont acides
gras insaturés minéraux, oligo-éléments,
acides aminés, etc.
22,1 % Protéines dont caséines
(données issues du Ciqual de
1,63 % Chlorure de sodium l’ANSES : RoquefortAOP).
Cashel Blue®
ou Kerrygold
Cashel Blue®
(dénomination
commerciale)
Type de lait
Spécificités
de fabrication
342 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Boissons
Profil Sensation
aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Lactique Minéralité
Sucré 1 2 3 4 5
Crème Cave
Acidité 1 2 3 4 5
Herbacée Boisée Salé 1 2 3 4 5
ou végétale
Champignons Pâte 1 2 3 4 5
Feuille humide sauvages
Extraits de végétaux Penicillium Puissance 1 2 3 4 5
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
Filières 4 producteurs fermiers (Ferme Plagne, Ferme des Épilobes, Ferme du Grand pré,
Ferme de la Merlée), 3 manufacturiers (Entreprise laitière de Sauvain, Société
fromagère de Saint-Bonnet, Fromagerie artisanale des Hautes Chaumes)
344 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Bières
Rutabaga, Pomme de terre Ale belge, Bière élevée en
Herbacée Boisée
ou végétale Champignon frais
Sensation
Sous-bois en bouche
Fleur de montagne
Mousse
Amer 1 2 3 4 5
Minérale
Fruitée Sucré 1 2 3 4 5
Cave humide
Noisette Acidité 1 2 3 4 5
Torréfiée Noix
Salé 1 2 3 4 5
Caramel
Lactique Pâte 1 2 3 4 5
Animale
Lait cuit Puissance 1 2 3 4 5
Étable Crème
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage et coagulation
346 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Vous devriez
également aimer
Rochebaron®, Montbriac,
Profil Roche Montagne®, Bleu de Bresse,
aromatique GorgonzolaAOP dolce
Sensation
Lactique Fruitée en bouche
Beurre frais Noix
Crème Noisette Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Herbacée Boisée Acidité 1 2 3 4 5
ou végétale Sous-bois
Salé 1 2 3 4 5
Foin
Fleur de montagne Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
AOP : 1996
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage et coagulation
Filières 7 manufacturiers
348 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Thés
Brocoli, Céleri rave, Rooibos, Jukro
Salé 1 2 3 4 5
Boisée Torréfiée
Pâte 1 2 3 4 5
Moisissures Cacao
Champignon Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Technologie à dominante présure (fortement égoutté) avec ensemencement de
Penicillium suivant deux méthodes : soit le lait est ensemencé de Penicillium
(GorgonzolaAOP, Bleu de Bresse), soit le caillé est ensemencé de Penicillium mais
faiblement brassé pour favoriser le collage des grains de caillé et ainsi le déve-
loppement délicat de bleus le long des cheminées créées par le piquage. Les
bleus de cette catégorie technologique seront dits doux : le Penicillium se mani-
festera en marbrures moins abondantes et moins marquées que les cavités des
catégories précédentes.
• Territoire :
Bleus dit de tradition italienne à partir d’une souche indienne de Penicillium (Pe-
nicillium glaucum).
• Saveurs et arômes :
Arômes plus doux, moins sur le Penicillium et plus sur les arômes lactiques, her-
bacés et boisés. Ces bleus peuvent développer une légère amertume en fin de
bouche.
• Croûtage :
Croûtes sèches et poudreuses.
• Pâte :
Pâte compacte et dense mais également souple comportant des marbrures gris-
vert qui évoquent les éclats de porcelaine.
350 Fr(h)ommages
avec moisissure interne marbrée
Pâtes persillées
22,1 %
Protéines
43,6 %
Eau
30,7 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
43,6 % Eau
0,6 % Calcium
Traces de glucides dont lactose
• Flore principale :
Penicillium roquefortii et parfois Penicillium glaucum, notamment dans les bleus
italiens à la saveur légèrement amère (comme dans le GorgonzolaAOP).
• Affinage optimal :
Affinage de 21 jours à 270 jours.
Bleu de Gex Haut-Juraaop
ou Bleu de Septmoncelaop
Aire exclusive de fabrication : 1935
AOC : 1977
AOP : 1996
Révision : 2014
Type de lait
Spécificités de fabrication
I Maturation du lait par ensemencement
de ferments lactiques et de Penicillium roquefortii
ou Penicillium glaucum
II Emprésurage à 30 °C et coagulation
352 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Bières
Mâche, Ale ambrée, Brown ale,
Pâtes persillées
Fruits
Figue, Pomme, Poire Vins blancs
ArboisAOC,
Plats Pinot gris,
Raclette, Fondue Côteaux-du-VendômoisAOC,
Gessine Châteauneuf-du-PapeAOC
Minérale Lactique
Vous devriez
Cave humide Lait frais également aimer
Mousse sur mur Beurre fondu Bleu du Vercors-SassenageAOP
en pierre Caillé frais
Crème aux œufs
Torréfiée Crème anglaise
Sensation
Vanille Boisée en bouche
Épices douces
Mie de pain Champignon frais
Amer 1 2 3 4 5
Mousse de sous-bois
Animale Ecorce et
Sucré 1 2 3 4 5
sève de résineux
Cuir Acidité 1 2 3 4 5
Coquille d’escargot Herbacée
ou végétale Salé 1 2 3 4 5
Fruitée
Coriandre fraîche Pâte 1 2 3 4 5
Noisette Épinards à la crème
Noix Sarriette Puissance 1 2 3 4 5
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
VI Ressuyage
Lait thermisé
Coup de cœur du fromager Caséine mentionnant numéro d’atelier de fabrication et numéro de lot
354 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Bières
Pâtes persillées
Céleri rave, Maibock, Bitter,
Haricot plat Triple ambrée
Sensation
Profil aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Lactique Fruitée
Sucré 1 2 3 4 5
Lait frais Noisette
Acidité 1 2 3 4 5
Boisée Salé 1 2 3 4 5
Sous-bois Pâte 1 2 3 4 5
Bleu doux
Puissance 1 2 3 4 5
AOP : 1996
Révision : 2017
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
356 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Jus
Oignon rose, Jus de poire
Aubergine,
Pâtes persillées
Feuille de betterave
Bières
Fruits Porter, Stout crémeux,
Poire, Figue, Sour ale
Nectarine, Tomate,
Prune, Pomme,
Kiwi, Paw-paw,
Vins blancs
Riesling, Tariquet,
Terroir
Feuille de grand Gewurztraminer, Bergamo Milano
plantain, Carambole Pinot, OrvietoDOC, Brescia Novara
FrascatiDOC Superiore, Como Pavia
Herbes Malvasia, SancerreAOC Cremona Vercelli
Persil plat,
Cuneo Alessandria
Ciboulette, Vins rouges
Pousse de bambou, Merlot
Huile d’olive Durée minimale d’affinage
Arbequina Vins rosés 50-150 jours
Lagrein KretzerDOC,
Desserts Chiaretto del GardaDOP
Conservation
Miel de lavande
21 jours à 10-12 °C
Vins doux
Carnée Muscat-de-Beaumes-
Bacon, de-VeniseAOC, Albana di Service
Poulet de Bresse RomagnaDOC passito, 30 minutes
Moscato di ScanzoDOC
Poissons
Eglefin, Vins effervescents Vous devriez
également aimer
Saumon, ChiantiDOC,
Bleu de Bresse, Crémeux du Puy
Thon rouge, Caviar, Barbera d’AstiDOC
Algue
Gracilaria carnosa, Spiritueux
Crabe chinois Pulque Sensation
en bouche
Profil aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Lactique Fruitée
Acidité 1 2 3 4 5
Crème fraîche Noisette
Salé 1 2 3 4 5
Boisée
Pâte 1 2 3 4 5
Champignon Écorce et sèves
Bleu doux de résineux Puissance 1 2 3 4 5
AOP : 1996
Révision : 2017
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
358 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Thés
Butternut, Poivron rouge, Assam
Céleri, Courge,
Pâtes persillées
Stout crémeux,
Fruits Trappiste
Pomme, Kiwi, Figue,
Poire conférence, Vins blancs
Banane, Mûre, Fraise Riesling
mara des bois, Pepino Terroir
Vins rouges
Fruits secs Merlot, Bergamo Milano
Noix, Lentilles, GigondasAOC Brescia Novara
Noix de cajou, Kamut, Como Pavia
Lentille verte Vins rosés Cremona Vercelli
Calvi, Sainte-Victoire Cuneo Alessandria
Épices
Moutarde, Miel, Vins effervescents
Confit d’oignon, LimouxAOC, BugeyAOC Durée minimale d’affinage
Morilles, Clou de girofle, 80-270 jours
Graine de cardamome, Vins doux
Truffe noire Muscat-de-Beaumes- Conservation
de-VeniseAOC, 21 jours à 10-12 °C
Desserts Riesling
Chocolat noir Vendanges tardives,
Gewurztraminer Service
Carnée Vendanges tardives, 30 minutes
Bresaola, Veau, Pinot gris
Saucisson Ventricina, Vendanges tardives,
Vous devriez
Ventrèche, Chorizo, MarsalaDOC, également aimer
Filet de bœuf Muscat-du-Cap-Corse, RoquefortAOP, Blue Stilton CheeseAOP
JurançonAOC,
Pains Coteaux-du-LayonAOC,
Campagne, Moscato di PantelleriaDOP,
Aux abricots Muscat-de-SamosDOP Sensation
en bouche
Profil aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Fruitée Minérale
Acidité 1 2 3 4 5
Noix Cave humide
Salé 1 2 3 4 5
Boisée Torréfiée
Pâte 1 2 3 4 5
Champignon Caramel brûlé
Moisissure Cacao Puissance 1 2 3 4 5
AOP : 1996
Révision : 2017
Type de lait
Spécificités de fabrication
I Maturation du lait par ensemencement
de ferments lactiques
360 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Pains
Butternut, Campagne
Poivron rouge,
Pâtes persillées
Betterave rouge
Bières
Fruits Porter, Stout crémeux,
Pomme, Trappiste
Kiwi,
Figue, Vins blancs
Poire Riesling,
Fruits secs
Montlouis-sur-LoireAOC,
VouvrayAOC
Terroir
Noix, Bergamo Milano
Lentilles Vins rouges Brescia Novara
Merlot, GigondasAOC Como Pavia
Épices
Cremona Vercelli
Moutarde, Vins rosés
Cuneo Alessandria
Miel, Calvi,
Confit d’oignon Sainte-Victoire,
Grand-RoussillonAOC Durée minimale d’affinage
Desserts 60-200 jours
Chocolat noir Vins doux
Muscat-de-Beaumes-
Carnée de-VeniseAOC,
Conservation
21 jours à 10-12 °C
Bresaola, BanyulsAOC,
Veau, MauryAOC,
Saucisson Ventricina, SauternesAOC, Service
Ventrèche MonbazillacAOC 30 minutes
Profil Sensation
aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Boisée Torréfiée
Pâte 1 2 3 4 5
Champignon Caramel brûlé
Moisissure Cacao Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Technologie à dominante présure. Le bleus est naturel et provient de l’ambiance
de cave (développement centripète). On peut même dire que c’est l’âme de la
cave qui s’exprime à l’intérieur du fromage.
• Territoire :
Anciennement, le développement externe du bleu se retrouvait accidentellement
à la surface de certaines meules de CantalAOP, SalersAOP ou LaguioleAOP. Cette
catégorie est donc le témoin d’un temps ancien où les caves humides étaient
conquises par des spores de Penicillium.
• Saveurs et arômes :
Arômes portés sur la minéralité, comme le silex ou la cave sèche mais également
sur le lacté.
• Croûtage :
Croûtes sèches.
• Pâte :
Pâte égrenante ou friable.
• Affinage optimal :
Affinage de 2 à 5 mois.
362 Fr(h)ommages
avec moisissure externe
Pâte persillée
21,54 %
Protéines
39,5 %
Eau
30,64 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
39,5 % Eau
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
364 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Conservation
21 jours à 10-12 °C
Profil
Service
aromatique 45 minutes
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
366 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits
Figue, Coing, Poire
Vins blancs
SavennièresAOC, Côtes-de-DurasAOC, Côtes de Terroir
Montravel, Montlouis-sur-LoireAOC, Chignin-Bergeron Massif des Aravis Haut-Chablais
Genevois Faucigny
Vins rouges
Côte d’Auvergne, SancerreAOC, Mondeuse Durée minimale d’affinage
6-10 semaines à 10-12 °C
sans piquage
Vins rosés
Grand-RoussillonAOC
Conservation
21 jours à 10-12 °C
Vins doux
RasteauAOC blanc et rosé, MonbazillacAOC Service
45 minutes
Profil Sensation
aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Lactique Torréfiée
Sucré 1 2 3 4 5
Crème maturée Cave rustique
Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Herbacée Animale
ou végétale Bouc Pâte 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Emprésurage à 33-35 °C à partir de caillette de
veau ou chevreau macérée dans du lactosérum
et coagulation de 20-45 minutes
368 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Légumes Jus
Profil Service
45 minutes
aromatique
Vous devriez
également aimer
Animale Boisée Bleu de Termignon, Bleu de Loudes,
Bleu de Costaros
Caprin Champignon
Épicée Salé 1 2 3 4 5
et sucrée Pâte 1 2 3 4 5
Poivre Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Technologie caractérisée par une coagulation par voie enzymatique à 34-36 °C,
par des phases de tranchage et de brassage visant à égoutter modérément le
caillé et à stabiliser le pH au cours du temps par une étape de pressage du caillé
et/ou l’élimination d’un maximum de sucres fermentescibles. La non-cuisson du
caillé s’explique partiellement par l’absence de source de chaleur sur les lieux
traditionnels de fabrication. Le caillé sera légèrement imperméable, souple, lié
et dépourvu d’humidité. Plus la force de pressage et la durée sera longue, plus
le caillé sera égoutté et plus de petit-lait sera exsudé. Ainsi les fromages, plus
fermes, se conserveront plus longtemps. Ces fromages subiront de nombreuses
manipulations pour favoriser le développement d’une flore de surface homogène
caractéristique. Parfois, le caillé subit un délactosage (MorbierAOP, Noord-Hol-
landse GoudaAOP, Edam, Mimolette) consistant à remplacer une partie de lacto-
sérum (10-45 %) par de l’eau chauffée à une température supérieure à celle de
l’emprésurage du lait. Cette technologie vise à limiter l’acidification de la pâte
durant l’affinage et à améliorer la cohésion de la pâte et ainsi une texture plus
souple.
• Territoire :
Historiquement, fromages fabriqués dans des zones de bocages, de moyenne ou
très haute montagne à partir de laits de vache, chèvres, brebis ou mixtes. Ces fro-
mages témoignent de la mobilité des connaissances fromagères à l’époque des
Humanistes. En effet, on retrouve cette catégorie fromagère dans de nombreux
370 Fr(h)ommages
pays européens. Les fromages moniaux trappistes et cisterciens (Tamié, Citeaux,
Trappe d’Echourgnac, Monts-des-Cats, Chambaran) ont comme ancêtre com-
mun la Trappe du Port-du-Salut, née dans l’abbaye cistercienne d’Entrammes,
près de Laval. Cette parenté s’explique par l’organisation monacale des ab-
bayes-filles qui dépendent d’abbayes-mères. Cette fabrication, soutenue par les
principes de Saint-Benoît qui impose autonomie des abbayes et auto-suffisance,
se serait ainsi répandue dans les autres abbayes et la recette adaptée aux cou-
tumes locales.
• Saveurs et arômes :
Arômes et saveurs procurés par la croûte et le lait employé.
• Croûtage :
Fromages de caractère à l’aspect et à la texture différents suivant les coins du
monde : les britanniques se présentent sous forme de meules enveloppées de
tissus, tandis que les hollandais et les suisses ont une forme de roues ou de
meules dotées de croûtes polies ou cirées, les espagnols portent les stigmates
des roseaux tressés ou des moules employés.
• Pâte :
Pâte beurrée souple et homogène, plus ou moins humide, à égrénante voire
sèche.
• Affinage optimal :
Affinage de moyenne à grande garde allant de 2 mois à 1 an.
• Particularités technologiques :
Technologie qui consiste à presser légèrement le caillé à l’aide d’un fon-
cet ou par empilement des fromages les uns sur les autres. L’affinage
repose sur des actions de frottage de la caillebotte à partir d’une so-
lution salée additionnée ou non de lactosérum dans une atmosphère
fraîche et humide.
• Territoire :
Pendant longtemps, ces fromages étaient regroupés dans la famille des
Pâtes molles à croûte lavée.
• Saveurs et arômes :
Arômes généralement crème avec parfois des notes herbacées et de
fruits secs.
• Croûtage :
Croûte fine légèrement orangée recouverte d’un fin duvet blanc.
• Pâte :
Pâte ferme à souple, voire parfois crémeuse, pouvant présenter de pe-
tites ouvertures d’origine fermentaire.
• Flore principale :
Debaryomyces hansenii, Fusarium domesticum et Geotrichum candidum.
372 Fr(h)ommages
Pâtes légèrement pressées non cuites
et à croûte lavée
19,9 %
Protéines
49,1 %
Eau
27,4 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
49,1 % Eau
0,471 % Calcium
0,01 % Glucides dont lactose
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
374 Fr(h)ommages
Accords fromagers
et à croûte lavée
Fruits secs Vins blancs
Abricot sec, Chignin-Bergeron,
Raisin jaune sec Saint-JosephAOC,
Cour-ChevernyAOC,
Herbes Pouilly-fuméAOC, Terroir
Ail des Ours Roussette-du-BugeyAOC
Massif du Mont-Blanc Massif du
Épices Vins rouges Massif du Chablais Val d’Arly
Cannelle, Cumin Côte-Rôtie, Massif des Aravis 350 000 ha
Mondeuse, Massif des Bauges
Desserts BandolAOC, AnjouAOC,
Confiture d’abricot, Pinot noir, Durée minimale d’affinage
Miel de sapin BugeyAOC 21 jours à 8-18 °C sur tablards
d’épicéa pour développement
Pains Spiritueux de Geotrichum
Levain, Complet Cidre
Conservation
Thés 21 jours à 10-14 °C
Tisane des Alpes à la myrtille ou au Génépi, Bai Mao Hou
Service 45 minutes
Vous devriez
également aimer
Profil aromatique Petit fiancé des Pyrénées,
Plancherin d’Arêches,
Chevrotin des Bauges,
Pechegos, Cabrioulet®
Boisée Herbacée
Résine
ou végétale
Thym Sensation
Lactique Végétaux cuits en bouche
Lait concentré Animale Amer 1 2 3 4 5
Yaourt
Beurre Caprin Sucré 1 2 3 4 5
Petit-lait Bouc
Crème fraîche Cuir Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Florale Minérale
Pâte 1 2 3 4 5
Fleur des Cave
champs Roche Puissance 1 2 3 4 5
Durée minimale
d’affinage
18-40 jours à 10-15 °C et
conditionnement à 6 °C au 16e
jour
Conservation
AOC : 1958
21 jours à 10-14 °C
AOP : 1996
Révision : 2015
Service 45 minutes
376 Fr(h)ommages
Carnée Vins blancs
Jambon cru de Savoie, Abymes, Crépy-de-Savoie,
Accords Lard fumé, Roussette-de-SavoieAOC,
et à croûte lavée
Pomme de terre, Pains BelletAOC, VouvrayAOC,
Poireau, Aubergine Noix, Levain, Saint-JosephAOC,
Céréales, Complet, Château-ChalonAOC
Fruits Aux abricots
Raisin, Pomme, Vins rouges
Figue Thés BeaujolaisAOC, Gamay,
Jin xuan, Côte-de-NuitsAOC,
Fruits secs Milky oolong, Saint-ÉmilionAOC,
Noix, Da Hong Pao BeauneAOC, LiracAOC,
Noisette, MercureyAOC
Pistache Bières
Dunkel, Stout, Vins effervescents
Herbes Wheat ale, Bock, ChampagneAOC blanc
Marjolaine Red ale, Double IPA de blanc
Type de lait
Spécificités
de fabrication
378 Fr(h)ommages
Accords fromagers
et à croûte lavée
Courgette, Poireau Abyme, Crépy-de-Savoie,
Chignin-Bergeron,
Fruits SancerreAOC,
Coing, Tomate Pouilly-sur-LoireAOC,
SeysselAOC, Chignin,
Fruits secs Côtes-de-MillauAOC,
Raisin sec, EstaingAOC, Terroir
Cèpes séchées IrouléguyAOC, Gers,
Saint-JosephAOC, Massif des Bauges Tarentaise
Plats Ripaille Combe de Savoie
Fondue de Tamié à la
bière avec des copeaux Vins rouges
de cèpes séchées MercureyAOC, Durée minimale d’affinage
Chambarand, BugeyAOC, 21-28 jours
Herbes Côtes-du-JuraAOC,
Girolles, Thym, Romarin Côtes-d’AuvergneAOC, Conservation
TouraineAOC 21 jours à 10-14 °C
Poissons
Haddock, Saumon Vins rosés
Montmélian Service
Carnée 45 minutes
Poitrine de porc salée, Spiritueux
Diot Saké Kimoto
Vous devriez
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Cîteaux, ReblochonAOP,
Abbaye de Bricquebec,
Profil aromatique Abbaye de la Meilleraye-de-Bretagne
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Ultra-filtration du lait
II Emprésurage et coagulation
380 Fr(h)ommages
Accords
et à croûte lavée
Pommes de terre, ArboisAOC
Épinard,
Oignon rose, Vins rouges
Courge CahorsAOC,
Chignin,
Fruits secs Côtes-d’AuvergneAOC,
Noix, Côtes-d’Auxerre,
Noix de Pécan Côteaux-d’Ancenis,
Côteaux-du-GiennoisAOC,
Herbes Saint-EstèpheAOC,
Cerfeuil Touraine-ChenonceauxAOC, Terroir La Double
Val de Loire,
Carnée Coteaux-du-VendômoisAOC,
Ravioles, Ariège, Jongieux, Durée minimale d’affinage
Veau braisé, BugeyAOC 21-28 jours
Magret de Canard
Vins doux
Conservation
Poissons BergeracAOC,
21 jours à 10-14 °C
Huitre MonbazillacAOC
Sensation
Profil en bouche
aromatique
Amer 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Animale
Pâte 1 2 3 4 5
Fumé
Bouqueté Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Emprésurage à 30 °C
et coagulation de 90-120 minutes
II Décaillage, brassage,
soutirage, moulage, pressage
et égouttage par retournements
382 Fr(h)ommages
Accords
et à croûte lavée
Herbes Vins
Herbes aromatiques, rouges
Ail, Huile d’olive GigondasAOC,
Pinot noir,
Côte-d’Auvergne,
Carnée SancerreAOC,
Poularde ChinonAOC
Plat
Polenta
Spiritueux
Cidre brut
Terroir Haute-Corse
Conservation
Profil aromatique 21 jours à 10-14 °C
Fruitée Animale
Service
Fruits secs Cuir 45 minutes
Paillon humide
Gibier
Boisée Vous devriez
également aimer
Bruyère A filetta,
Fougère,
Murol
Sensation en bouche
Amer 1 2 3 4 5 Salé 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5 Pâte 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5 Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Technologie reposant sur la fabrication d’un premier gâteau de caillé
(appelé Tomme fraîche), pressé puis laissé maturé et broyé en petites
cossettes salées dans la masse et de nouveau moulées et pressées afin
d’agglomérer les grains devenus secs, acides et salés. L’affinage repose
sur des actions de brossage dans une atmosphère humide.
• Territoire :
Sur les plateaux d’Auvergne où les combustibles naturels manquent, les
auvergnats ont inventé une technologie qui consiste à former un pre-
mier caillé, à le presser une première fois, à le broyer, à façonner un fro-
mage plus gros de conservation plus longue et à le presser une seconde
fois. Les pressages successifs ont pour objectif d’exsuder le maximum
de lactosérum alors que le broyage fin du caillé assure une homogénéi-
sation de la pâte et le collage des grains.
• Saveurs et arômes :
Arômes lactés évoluant vers des notes poivrées et épicées pour les fro-
mages d’affinage supérieur à 8 mois.
• Croûtage :
Croûte boutonnée présentant un relief en petites saillies et cavités
variant du gris-blanc (1-2 mois d’affinage) au doré (3-6 mois d’affi-
nage) puis brun (supérieur à 6 mois d’affinage) et formant une armure
hermétique.
384 Fr(h)ommages
Pâtes à caillé broyé
et croûte boutonnée
26,1 % 37,1 %
Protéines Eau
30,5 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
37,1 % Eau
0,791 % Calcium
1,5 % Glucides dont lactose
• Pâte :
Pâte souple à granuleuse et friable de couleur ivoire suivant les lignes de
démarcation des cossettes.
• Flore principale :
Sporendonema Casei (taches rouge-orangée), Brachybacterium. Parfois,
la percée des meules par des cirons entraîne des veinures bleutées de
Penicillium fuscoglaucum, Penicillium biforme.
Cantalaop
Affinage Jeune
2 formats : petit et classique
AOC : 1956
AOP : 1996
Révision : 2020
Type de lait
Spécificités de fabrication
I Standardisation du lait et maturation
par ensemencement de ferments lactiques
Lait V Démoulage
386 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Sensation
en bouche
Profil aromatique
Amer 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Herbacée Torréfiée
ou végétale Vanille Pâte 1 2 3 4 5
Végétaux Puissance 1 2 3 4 5
AOC : 1956
AOP : 1996
Révision : 2020
Type de lait
Spécificités de fabrication
I Standardisation du lait et maturation
par ensemencement de ferments lactiques
Lait V Démoulage
388 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Jus
Asperge, Petits pois, Nectar de mangue
Oignon rouge,
Thés
et croûte boutonnée
Pomme de terre Oolong,
Tai Ping Hou Kui,
Fruits Huang Shan Mao Feng
Tomate, Pomme, Noix
de coco, Mûre, Myrtille, Bières
Groseille, Cassis Ale ambrée, Mild,
Bière rousse,
Terroir
Fruits secs Dunkelweizen, Massif du Cantal Puy de Sancy
Noisette, Sésame, Pilsner, Imperial stout, Haute-Auvergne Châtaigneraie
Pignon de pin Lager, Imperial stout 7 200 km2
Profil Sensation
aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Fruitée Lactique
Sucré 1 2 3 4 5
Noisette Crème
Acidité 1 2 3 4 5
AOC : 1956
AOP : 1996
Révision : 2020
Type de lait
Spécificités de fabrication
I Standardisation du lait et maturation
par ensemencement de ferments lactiques
Lait V Démoulage
390 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Sensation
en bouche
Profil
aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
392 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Vins blancs
Salade, Asperge, Radis Muscadelle,
GaillacAOC,
Fruits
et croûte boutonnée
Pomme, Raisin, Entre-deux-mersAOC,
Myrtille, Mangue Gewurztraminer,
CondrieuAOC
Fruits secs
Châtaigne Vins rouges
Languedoc Syrah,
Plat Merlot,
Truffade Costières-de-NîmesAOC, Terroir
MarcillacAOC,
Pains Pinot noir, Plateau de l’Aubrac 210 000 ha
Baguette, Campagne, CahorsAOC,
Complet, Au levain, FitouAOC
Seigle
Durée minimale d’affinage
4-12 mois dans cave à 6-12 °C
Vins doux avec frottages, brossages et
Jus JurançonAOC, retournements réguliers
Nectar de mangue BergeracAOC
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Fourme de Laguiole, SalersAOP,
Frère de Couteaux®
Profil
aromatique Sensation
en bouche
Fruitée Lactique
Amer 1 2 3 4 5
Noisette Lait
Sucré 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités de fabrication
394 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Légumes Bières
et croûte boutonnée
Endive, German pilsner,
Pomme de terre, IPA, Kriek
Fenouil
Vins blancs
Fruits Chardonnay
Cerise,
Framboise, Vins rouges
Terroir
Pomme, Raisin, Grenache noire, Plomb du Cantal Haute-Auvergne
Languedoc Syrah, 450 000 ha
Carnée Chignin,
Jambon fumé GigondasAOC,
Saumur-ChampignyAOC, Durée minimale d’affinage
Pains Côteaux-du-Quercy, 3 mois à 6-14 °C avec essuyages et
Seigle, Viennois MarcillacAOC, retournements réguliers
Hautes côtes-de-Beaune
Jus
Nectar de mangue Vins effervescents Conservation
21 jours à 10-12 °C
ChampagneAOC rosé
Thés
Huang Shan Mao Feng, Spiritueux
Service
Anxi Tie Guan Yin Gin, Salers dry 45 minutes
Vous devriez
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Profil Veau sous la mère®,
aromatique LaguioleAOP
II Emprésurage à 30-34 °C
dans gerle en bois et coagulation de 1 h
396 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Vous devriez
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Profil LaguioleAOP Grand Aubrac
aromatique
Amer 1 2 3 4 5
Épicée Herbacée
et sucrée ou végétale Sucré 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Animale
Pâte 1 2 3 4 5
Animal Gibier
Étable Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Technologie qui reprend la fabrication des Pâtes à caillé broyé et à
croûte boutonnée. La seule différence réside dans l’affinage puisque le
fromage est emmaillotté dans une toile, un film plastique ou sous cire
et placé dans une atmosphère sèche et froide pour qu’il mature.
• Territoire :
Historiquement, les auvergnats sont à l’origine de cette technologie
mais les anglo-saxons ont exporté ce modèle dit de « cheddarisation » à
l’International qui donnera de nombreuses variantes. La différence ma-
jeure réside dans l’enveloppage dans une toile visant à drainer le sérum
résiduel à l’extérieur du fromage et ainsi assécher la surface.
• Saveurs et arômes :
Arômes variés qui expliquent une intensité gustative variable, généra-
lement annotée sur l’emballage du fromage. Flaveur généralement pi-
quante avec une pointe d’amertume.
• Croûtage :
Croûte sèche entourée d’une toile.
• Pâte :
Pâte granuleuse, crevassée de couleur jaune.
• Flore principale :
Lactobacillus helveticus, Lactococcus cremoris et Lactobacillus casei.
398 Fr(h)ommages
Pâtes à caillé broyé
et croûte sèche
26,1 % 37,1 %
Protéines Eau
30,5 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
37,1 % Eau
0,675 % Calcium
0,5 % Glucides dont lactose
Durée minimale
d’affinage
9 mois
Conservation
21 jours à 10-12 °C
Service
AOP : 1996 45 minutes
II Emprésurage et coagulation
Lait V Démoulage
400 Fr(h)ommages
Épices Jus
Accords Ketchup, Huile d’olive Jus de cranberry,
fromagers vierge, Feuille de Shiso, Jus de citron vert
Graine de Cardamome,
Vanille de Tahiti, Thés
Légumes Truffe d’été, Cornichon, Jukro, Rooibos
Endive, Butternut, Vinaigre balsamique,
et croûte sèche
Brocolis, Poireau, Paprika doux, American amber ale,
Céleri-rave, Brocoli, Guacamole Barley wine,
Betterave, Imperial stout,
Aubergine, Mesclun Desserts IPA
Biscuits salés,
Fruits Nutella®, Vins blancs
Pomme, Poire, Caramel au beurre salé SancerreAOC,
Melon Cantaloup, ChablisAOC,
Pastèque, Carnée Riesling
Canneberge, Viande rôtie, Steak,
Babaco, Baie d’Açaï, Jambon cuit, Vins rouges
Tangerine, Filet mignon de porc, Merlot, Pinot noir
Fraise gariguette Welsh, Filet de bœuf
Vins doux
Fruits secs Poissons. SauternesAOC, BarsacAOC
Noix, Fève Tonka, Saumon, Anchois
Cacahuète grillée au sel, Wakamé, Spiritueux
Poutargue, Écrevisse, Whisky Rye,
Plats Aile de raie, Seiche, Highland jeune,
Welsh, Feuille de Limande ou sole Rhum 7 ans d’âge,
carvi séchée, Miso, Crème de cassis,
Purée de gingembre, Pains Liqueur de pêche,
Quinoa Campagne Shochu
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CantalAOP Entre-deux
Profil
aromatique
Sensation
en bouche
Torréfiée Boisée
Amer 1 2 3 4 5
Chocolat Terre
Sucré 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Technologie qui consiste à mettre sous cire ou sous enrobage plastique le fro-
mage afin qu’il ne développe pas de croûte.
• Saveurs et arômes :
Arômes évoquant les graines torréfiées, le caramel et les herbes aromatiques.
• Croûtage :
Sans croûte ou entourée d’une fine couche de paraffine ou de plastique.
• Pâte :
Pâte granuleuse de couleur blanche.
402 Fr(h)ommages
Pâtes pressées non cuites sans croûte
ou croûte artificielle
25,31 %
Eau
27 %
Protéines
38 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
25,31 % Eau
5,25 % Calcium
1,3 % Glucides dont lactose
AOP : 1996
Révision : 2012
Type de lait
Spécificités
de fabrication
IV Séchage
Lait
404 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Poissons
ou croûte artificielle
Jus de fraise, Nectar
Fruits de pêche, Jus d’orange
Groseille, Framboise,
Cassis, Mûre, Thés Terroir
Fruit de la passion, Bai Mu Dan, Pai Mu Tan
Fraise Elsanta, Abricot, Albacete Cuenca
Pomme Granny Smith, Bières Ciudad Real Tolède
Noix de coco, Mangue Dunkel, Kölsch ale, 4 400 000 ha
Lager, Pilsner,
Fruits secs Ale brune, Altbier
Tomate confite, Olives
Durée minimale d’affinage
30 jours pour les meules
vertes, Olives violettes, Vins blancs
au lait pasteurisé < 1,5kg
Figues séchées, Chardonnay, sinon 60 jours à 3-16 °C
Abricots secs, Noix, SancerreAOC,
Boulgour Pacherenc-du-Vic-BilhAOC,
CorbièresAOC, Conservation
Épices IrouléguyAOC, 28 jours à 10-12 °C
Clou de girofle, Réglisse BandolAOC,
Côtes-Catalanes
Service
Herbes 45 minutes
Romarin, Huile Vins doux
d’olive vierge Picual JurançonAOC, Rancio,
XérèsDO, MalagaDO Vous devriez
Desserts également aimer
Pâte de coing Vins rouges Berkswell, Lavort,
RiojaDOC reserva Tomme de brebis des Pyrénées,
Pains Queso ManchegoAOP curado,
Casgiu Sartinesu, L’Impivaratu, Murta
Ciabatta Spiritueux
Bourbon,
Carnée Gin Monkey 47®,
Chorizo Vodka Belvedere® Sensation
en bouche
Profil aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Fruitée Animale
Acidité 1 2 3 4 5
Noisette Suint de mouton
Salé 1 2 3 4 5
Herbacée Torréfiée
ou végétale Pâte 1 2 3 4 5
Noix du Brésil
Caramel Puissance 1 2 3 4 5
Herbes
• Particularités technologiques :
Technologie empruntée des fromages pyrénéens au lait de brebis. La
croûte est régulièrement brossée ou frottée pour la rendre sèche.
• Territoire :
Historiquement, des fromages caractéristiques des terroirs méridio-
naux au climat sec et chaud qui donneront des fromages à la croûte
sèche, parfois craquelée.
• Saveurs et arômes :
Arômes évoquant le suint de mouton, les herbes sèches, le lait frais et
les fruits jaunes.
• Croûtage :
Croûte sèche de couleur brun vineux au gris.
• Pâte :
Pâte de couleur jaune ivoire à la texture beurrée.
• Flore principale :
Scopulariopsis (taches blanche-grise, parfois brunes), Debaryomyces
hansenii et Fusarium domesticum parfois Sporendonema Casei (taches
rouge-orangée), témoin d’une belle amplitude gustative et d’une belle
typicité.
406 Fr(h)ommages
Pâtes pressées non cuites
avec croûte sèche
23,8 % 33,8 %
Protéines Eau
37 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
33,8 % Eau
0,764 % Calcium
0,1 % Glucides dont lactose
408 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Thés
Endive, Asperge, Panais, Bi Luo Chun,
Acidité 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Emprésurage à 35 °C et coagulation
410 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Conservation
21 jours à 10-12 °C
Type de lait
Spécificités de fabrication
I Maturation du lait durant 40-48 h par ensemencement
de ferments lactiques
412 Fr(h)ommages
Desserts Vins blancs
Accords Pâte de coing, Pacherenc-du-Vic-BilhAOC,
fromagers Confiture de cerises Pouilly-FuméAOC,
noires d’Itxassou, FaugèresAOC, IrouléguyAOC,
Confiture de griottes Pessac-LéognanAOC,
Salé 1 2 3 4 5
Animale Lactique
Pâte 1 2 3 4 5
Suint de mouton Beurre
Agneau Lait frais Puissance 1 2 3 4 5
Type
de lait
Spécificités de fabrication
I Maturation du lait
par ensemencement de ferments lactiques
414 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Vins blancs
Pomme de terre, Sauvignon,
Courgette, Potimarron, Pinot blanc,
Sensation
Profil aromatique en bouche
Lactique Minérale Amer 1 2 3 4 5
Torréfiée Pâte 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Équivalent technologique de la croûte lavée, le morgeage de la croûte
consiste à laver un fromage à l’aide d’une étamine imbibée au préalable
d’eau, de sel, éventuellement d’épices, de colorants, d’herbes et d’aro-
mates, après avoir lavé un fromage étalon. Ainsi, l’eau se chargera en
flores utiles et inoculera positivement les fromages suivants.
• Saveurs et arômes :
Arômes lactiques avec des notes d’épices douces comme la vanille ou
de torréfaction (expression d’une réaction de Maillard) avec des saveurs
légèrement acidulées.
• Croûtage :
Croûte humide et parfois poisseuse de couleur jaune orangée à ocre.
• Pâte :
Pâte très onctueuse et collante au palais.
• Flore principale :
Brevibacterium linens, Lactobacillus casei ou plantarum présents dans la
morge et entraînent une accélération de l’affinage, une hydrolyse des
saveurs amères et des arômes noisetés.
416 Fr(h)ommages
Pâtes pressées non cuites
avec croûte morgée ou lavée
22,4 % 43,6 %
Protéines Eau
29,2 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
43,6 % Eau
0,6 % Calcium
1 % Glucides dont lactose
Terroir
Revermont
1 000 000 ha
Durée minimale
d’affinage
45 jours sur tablard d’épicéa
à 7-15 °C avec morgeages
Conservation
21 jours à 10-12 °C
Service
45 minutes
Type de lait
Spécificités de fabrication
II Emprésurage à 40 °C et coagulation
Filières 4 producteurs fermiers (EARL Poulet Drezet, GAEC des Roches-du-Dard, GAEC
Bellevue, GAEC Pourchet), 36 manufacturiers, 7 affineurs spécialisés
Coup de cœur du fromager Caséine elliptique jaune mentionnant jour et mois de fabrication
418 Fr(h)ommages
Pains Vins blancs
Accords Campagne, Chardonnay,
fromagers Fruits secs, Savagnin, ArboisAOC,
Abricots séchés, Riesling,
Levain, À la figue Côtes-du-RhôneAOC,
Profil aromatique
Vous devriez
également aimer
Torréfiée Lactique L’Oublié de la cendre®
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Emprésurage et coagulation
Lait
Coup de cœur du fromager Plaque de caséine mentionnant atelier de fabrication et numéro de lot
420 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Acidité 1 2 3 4 5
Lactique Salé 1 2 3 4 5
Crème Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
422 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Jus
Courgette, Céleri, Jus de groseille
• Particularités technologiques :
Technologie qui consiste à déposer le fromage durant l’affinage sur des
tablards d’épicéa ou de chêne dans une atmosphère fraîche et humide
et à laisser se développer le mucor à la surface du fromage. L’opérateur
frottera à la main le fromage pour abaisser cette flore qui formera par la
suite une croûte grise.
• Territoire :
La flore grisâtre, nommée mucor, a été pendant longtemps boudée par
les fromagers car considérée comme impropre et nuisible. En effet, il
suffit de regarder l’état de vos mains après avoir frotté un Saint-Nec-
taireAOP ou une Tomme de SavoieIGP grises ; cette couleur rappelant la
houille des mines. Seulement, cette flore constitue un environnement
propice au développement de colonies de cirons, acariens microsco-
piques. C’est ainsi que naquirent ces tommes grises.
• Saveurs et arômes :
Arômes prononcés de cave humide, de sous-bois et d’humus.
• Croûtage :
Croûte grise anthracite avec un feutrage fin à épais et parfois quelques
tâches jaunes-rouge.
• Pâte :
Pâte blanche ferme à onctueuse pouvant présenter quelques petites
ouvertures d’origine fermentaire.
424 Fr(h)ommages
Pâtes pressées non cuites
avec croûte grise
21,8 % 41,6 %
Protéines Eau
29,8 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
41,6 % Eau
0,6 % Calcium
0,5 % Glucides dont lactose
• Flore principale :
mucor ou bisfusarium domesticum ou Penicillium gris avec développe-
ment potentiel d’une flore ultime : Chrysosporium sulfureum qui dissé-
mine de petites taches poudreuses de couleur jaune citron sur la croûte
et témoin d’un crémeux exceptionnel.
Lavort®
(dénomination commerciale)
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Emprésurage et coagulation
ou pasteurisé
426 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Vous devriez
également aimer
Berkswell
Profil
aromatique
Sensation
en bouche
Fruitée Animale Amer 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Boisée
Salé 1 2 3 4 5
Humus
Sapin Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
AOC : 1955
AOP : 1996
Révision : 2018
Type de lait
Spécificités
de fabrication
Coup de cœur du fromager Caséine elliptique verte → fermier ou Saint-NectaireAOP au lait de Salers
428 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Jus
Petits pois, Betterave, Jus de myrtille,
Herbacée Lactique
ou végétale Lait frais
Sensation
Crème en bouche
Paille Beurre
Herbe fraîche
Pomme de terre Amer 1 2 3 4 5
Minérale
Boisée Sucré 1 2 3 4 5
Cave humide
Champignon Acidité 1 2 3 4 5
Fruitée
Sous-bois
Terre battue Salé 1 2 3 4 5
Noisette
Pâte 1 2 3 4 5
Florale Torréfiée
Puissance 1 2 3 4 5
Fleurs sauvages Pain cuit
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Maturation en pot de lait par ensemencement
de ferments lactiques ou de levain
430 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Bières
Endive, Courgette Altbier,
Vous devriez
également aimer
Tomme de la Chartreuse,
Profil aromatique Tomme Boudane,
Tomme grise de Seyssel,
Délice du Chalet, Saint-Laurent
Épicée Torréfiée
et sucrée Caramel Sensation
Vanille
Fumé
Pain grillé
en bouche
Boisée Amer 1 2 3 4 5
Minérale
Champignon Sucré 1 2 3 4 5
Cave humide
Levure
Bois humide Acidité 1 2 3 4 5
Terre battue
Fruitée Salé 1 2 3 4 5
Beurre Puissance 1 2 3 4 5
IGP : 1996
Révision : 2020
Type de lait
Spécificités
de fabrication
432 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Profil Sensation
aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Boisée Minérale
Sucré 1 2 3 4 5
Champignon Cave humide
Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Lactique Fruitée
Pâte 1 2 3 4 5
Beurre Noisette
Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Technologie qui consiste à laisser les fromages se faire coloniser par
des cirons, petits acariens inoffensifs pour l’Homme (à part risque
allergique).
• Saveurs et arômes :
Croûte avec une saveur amère prononcée, pâte aux arômes chocolat et
caramel, légèrement sucrée.
• Croûtage :
Croûte très sèche et cassante.
• Pâte :
Pâte ferme et lisse qui contraste avec la croûte.
• Flore principale :
Cirons nommés également cérons, artisons ou artisous, acariens, sont de
petits acariens microscopiques qui se nourrissent de la pâte en perfo-
rant la croûte. Leur présence est révélée par la poussière laissée derrière
leur passage.
434 Fr(h)ommages
Pâtes pressées non cuites
avec croûte cironnée
31 %
Eau
33,2 %
Protéines
28,2 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
31 % Eau
0,910 % Calcium
0,01 % Glucides dont lactose
Type de lait
Spécificités de fabrication
I Standardisation du lait et maturation du lait à 30 °C
durant 2 h maximum par ensemencement de ferments
lactiques, ajout de chlorure de calcium et rocou
IV Démoulage, ébarbage
et salage en saumure de 48-72 h à 10-15 °C
Filières 3 producteurs fermiers (GAEC des trois clochers, Ferme du Carré du Vinage,
Fromagerie d’Isa), 2 manufacturiers (Fromagerie Sainte-Godeleine, Isigny Sainte-mère),
1 affineur spécialisé (Losfeld)
436 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Profil
aromatique Sensation
en bouche
Boisée Herbacée Amer 1 2 3 4 5
Bois humide
ou végétale
Sucré 1 2 3 4 5
Plantes aromatiques
Lactique Extraits de végétaux Acidité 1 2 3 4 5
Tubercules
Beurre Salé 1 2 3 4 5
Fruitée Pâte 1 2 3 4 5
Noisette Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités de fabrication
I Standardisation du lait et maturation du lait à 30 °C
durant 2 h maximum par ensemencement de ferments
lactiques, ajout de chlorure de calcium et rocou
IV Démoulage, ébarbage
et salage en saumure de 48-72 h à 10-15 °C
Lait cru
ou pasteurisé V Séchage en hâloir à 8-16 °C
Filières 3 producteurs fermiers (GAEC des trois clochers, Ferme du Carré du Vinage,
Fromagerie d’Isa), 2 manufacturiers (Fromagerie Sainte-Godeleine, Isigny Sainte-mère),
1 affineur spécialisé (Losfeld)
438 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Profil Sensation
aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Florale Fruitée
Sucré 1 2 3 4 5
Fleurs séchées Fruits du verger
Fruits à coque Acidité 1 2 3 4 5
Noix
Torréfiée Salé 1 2 3 4 5
Chocolat Pâte 1 2 3 4 5
Caramel
Graines grillées Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités de fabrication
IV Démoulage, ébarbage
et salage en saumure de 48-72 h à 10-15 °C
Lait cru
ou pasteurisé V Séchage en hâloir à 8-16 °C
Filières 3 producteurs fermiers (GAEC des trois clochers, Ferme du Carré du Vinage,
Fromagerie d’Isa), 2 manufacturiers (Fromagerie Sainte-Godeleine, Isigny Sainte-mère),
1 affineur spécialisé (Losfeld)
440 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Sensation
en bouche
Profil
aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Torréfiée
Salé 1 2 3 4 5
Fumée Caramel
Chocolat Café Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Technologie qui consiste à faire sécher la caillebotte entourée d’une
toile sur des planches puis à la vernir d’une couche de cire afin d’éviter
le développement de moisissures indésirables.
• Territoire :
Historiquement, spécialité des grandes nations fromagères commer-
çantes, le paraffinage de la croûte permet de protéger le fromage des
chocs physiques, de limiter sa dessiccation et d’empêcher le développe-
ment de moisissures indésirables.
• Saveurs et arômes :
Jeune, goûts lactés avec des notes de noisettes ; affinés, arômes cara-
mélisés et fermentaires avec des saveurs salées.
• Croûtage :
Sans croûte et entourée de paraffine.
• Pâte :
Pâte de couleur blanc crème et de texture allant du souple au ferme.
Très affinés, ces fromages peuvent présenter des cristaux de Tyrosine
(témoin de la dégradation des chaînes peptidique en acides aminées).
• Flore principale :
Bactéries lactiques de la famille des Lactocoques qui ont une action pro-
téolytique et des Lactobacillus. La grande variété de flores témoigne de
la diversité aromatique de ces fromages.
442 Fr(h)ommages
Pâtes pressées non cuites étuvées
22,8 % 38,4 %
Protéines Eau
31,5 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
444 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Bières
Carotte Brown ale,
Thés Spiritueux
Darjeeling,
Genmaicha, Jukro
Highland jeune,
Rhum vieux
Sensation
en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Profil aromatique Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Torréfiée Fruitée
Salé 1 2 3 4 5
Arachide Noisette
Cacao Pâte 1 2 3 4 5
Caramel
Fumée Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Fromages fortement emprésurés et hautement déshydratés afin de conserver les
matières nutritives, fragiles et périssables du lait frais (conserve de lait parfaite-
ment aboutie). Technologie à dominante présure caractérisée par un égouttage
fort (cuisson supérieure à 45 °C, tranchage, pressage) qui concentrera la matière
et déshydratera le caillé pour améliorer la durée de conservation du fromage. Le
caillé obtenu est fortement minéralisé, imperméable, élastique. La quantité de
lactosérum exsudée déterminera la texture et un final organoleptique complexe
et structuré. Les fromages sont affinés dans des caves fraîches (8-12 °C) ou des
caves chaudes (13-24 °C) où elles feront l’objet de nombreuses attentions afin
que les flores d’affinage agissent suivant un ordonnancement rigoureux.
• Territoire :
Historiquement, des fromages fabriqués en zone de montagne, dans l’arc alpin,
parfois par des producteurs organisés collectivement (fruitières) pour mettre
en commun leur lait et ainsi fabriquer des fromages de grosse taille pouvant se
conserver longtemps. Ainsi les fromagers profitaient de la disponibilité de lait
en saison de pousse d’herbe ; la croûte épaisse du fromage leur permettait de
protéger la pâte du monde extérieur. Certains fromages disposent d’une croûte
concave puisqu’ils étaient transportés à dos d’homme ou de mulets des estives
ou des alpages vers la vallée.
446 Fr(h)ommages
• Saveurs et arômes :
Selon la saison de production, les fromages peuvent présenter des nuances aro-
matiques : les laits d’été sont généralement diversifiés et fruités portés sur les
arômes floraux, fruits mûrs alors que les laits d’hiver se caractérisent générale-
ment par des notes de fruits secs, de végétaux ou de torréfaction.
• Pâte :
La couleur des pâtes varie en fonction des saisons et dépend de la consomma-
tion d’herbes et fleurs contenant du β-caroténe. La pâte peut donc prendre une
teinte allant du blanc ivoire au jaune vif et avoir une texture beurrée à ferme.
Après 14 mois d’affinage, des cristaux de Tyrosine font leur apparition dans la
pâte.
• Flore principale :
Lactobacillus mésophiles et thermophiles qui exercent une action d’acidification
et de protéolyse.
• Affinage optimal :
Ces fromages de très grande garde atteignent leur maturité à partir de 14-18
mois d’affinage en fonction de leur taille. L’affinage peut se poursuivre sur une
plus longue période mais certains affineurs considèrent qu’à 30 mois le fromage
atteint son optimum organoleptique.
• Valeurs nutritionnelles :
Fromages fortement égouttés, très minéralisés.
Pâtes pressées
mi-cuites aveugles
• Particularités technologiques :
Technologie qui consiste à chauffer le caillé à une température de 45-
50 °C pendant 30-50 minutes. L’affinage se déroule à une température
comprise entre 8-12 °C.
• Saveurs et arômes :
Arômes évoquant les fruits à coque et les fruits exotiques (formation
d’esters et d’alcools) avec une très légère amertume.
• Pâte :
Pâte souple, fondante à dure et granuleuse.
448 Fr(h)ommages
Pâtes pressées mi-cuites aveugles
26,6 % 37,2 %
Protéines Eau
31,6 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
37,2 % Eau
0,760 % Calcium
0 % Glucides dont lactose
AOC : 1990
AOP : 1996
Révision : 2019
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
450 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Vins rouges
Vous devriez
également aimer
Profil aromatique Toma®, Appenzeller®, Thollon
Épicée Boisée
et sucrée Sensation
Poivre
Terre battue
Champignon
en bouche
Florale Minérale Amer 1 2 3 4 5
AOP : 1996
Révision : 2014
II Emprésurage et coagulation
452 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Poissons
Profil
aromatique Sensation
en bouche
Herbacée Animale Amer 1 2 3 4 5
ou végétale
Brebis Sucré 1 2 3 4 5
Herbe fraîche
Herbes séchées Acidité 1 2 3 4 5
Foin
Salé 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage et coagulation
454 Fr(h)ommages
Accords
Légumes Desserts
Artichaut, Brocoli, Miel de châtaigne
Poivron rouge, Navet,
Endive, Oignon Carnée
caramélisé, Asperge, Gibier
Pomme de terre Terroir
Bières
Fruits Black IPA, Sardaigne
Mangue Thale, Black bitter
Rambutan
Vins blancs Durée minimale d’affinage
60 jours avec lavages réguliers
Fruits secs Pinot gris
à l’huile d’olive
Noisette
Vins rouges
Herbes Saumur-ChampignyAOC, Conservation
Sauge, Thym Pentro di IserniaDOC 28 jours à 10-12 °C
Épices Spiritueux
Safran, Piment Whiskey irlandais, Service
30 minutes
d’Espelette, Fernet-Branca®, Irish
Grain de café robusta Whiskey sur la rondeur
grillé, Piment Aji Vous devriez
Panca, Vanille Vins doux également aimer
Bourbon Malvasia di BosaDOC Pecorino romanoAOP,
Pecorino sardoAOP, Pecorino
sicilianoAOP, Pecorino toscanoAOP,
Pecorino di fossa, Pecorino di
filianoAOP, Pecorino dauno, …
Profil
aromatique Sensation
en bouche
Animale Torréfiée Amer 1 2 3 4 5
Épicée Salé 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
• Saveurs et arômes :
Flaveur légèrement piquante avec des arômes noisetés, poivrés et
épicés.
• Pâte :
Pâte de couleur blonde ponctuée d’ouvertures lisses nommées yeux et
à la texture moelleuse.
• Flore principale :
Propionibacterium freudenreichii vont consommer l’acide lactique et dé-
gager de l’acétate, du propionate et du CO2 emprisonnés dans la meule.
En l’absence de dégazage, le CO2 formera des yeux. Or, pour que les
Propionibacterium s’activent, le fromage doit être placé dans une atmos-
phère chaude. Les bactéries propioniques contribuent à la formation de
leur saveur et de leurs arômes.
Lactase Galactasidase
C12H22O11 + H2 O C6H12O6 + C6H12O6 + C6H12O6 2C3 H6 O3
Lactose eau ß -D-Galactose ß -D-Galactose α -D-Galactose Acide lactique
456 Fr(h)ommages
Pâtes pressées mi-cuites avec fermentation
25 % 38 %
Protéines Eau
31 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
38,3 % Eau
0,7 % Calcium
0 % Glucides dont lactose
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Maturation du lait
par ensemencement de ferments lactiques
458 Fr(h)ommages
Pâtes pressées mi-cuites avec fermentation
Accords
fromagers
Légumes Pains
Courgette, Aux fruits
Aubergine,
Poivron, Boissons
Carotte, Salsifis, Jus de pomme Terroir
Pomme de terre, fermenté, Café,
Blette, Nectar de mirabelle Appenzell Rhodes Intérieures
Épinard, Appenzell Rhodes Extérieures
Asperge Thés Saint-Gall Thurgovie
Tisane,
Fruits Darjeeling muscatel,
Tomate, Pomme Bai Mu Dan, Durée minimale d’affinage
3 mois à 14-15 °C avec brossages
Pai Mu Tan,
à l’aide d’une saumure d’herbes
Fruits secs Tai Ping Hou Kui aromatiques de montagnes, de
Noix racines macérées, d’épices et de vin
Bières blanc (Sulz)
Épices Amber ale
Grains de café,
Houmous Vins blancs Conservation
28 jours à 10-12 °C
Château-ChalonAOC,
Desserts Alsace Pinot gris,
Chocolat noir Côtes-du-Jura, Service
Chardonnay 30 minutes
Carnée
Gibier, Vins rouges
Appenzeller Pantli BeaujolaisAOC Vous devriez
également aimer
Chamser
Profil Sensation
aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Lactique Florale
Sucré 1 2 3 4 5
Lait chauffé Fleur des champs
Acidité 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Maturation du lait
par ensemencement de ferments lactiques
460 Fr(h)ommages
Pâtes pressées mi-cuites avec fermentation
Accords
fromagers
Légumes Jus
Chou-rave, Rivella,
Chou frisé, Jus de pomme,
Cresson, Nectar de poire,
Pissenlit, Nectar d’abricot
Choux de Bruxelles Terroir
Thés
Fruits Da Hong Pao Appenzell Rhodes Intérieures
Poire, Orange Appenzell Rhodes Extérieures
Bières Saint-Gall Thurgovie
Fruits secs Triple,
Noisette, Wheat ale
Abricot sec
Durée minimale d’affinage
4-5 mois à 14-15 °C avec brossages
Vins blancs à l’aide d’une saumure d’herbes
Herbes Pinot, aromatiques de montagnes, de
Ciboulette, Fendant du ValaisAOC, racines macérées, d’épices et de vin
Persil Pinot gris blanc (Sulz)
Profil Sensation
aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Fruitée Épicée
Sucré 1 2 3 4 5
Noisette Muscade
Fruits jaunes Vanille Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Florale
Pâte 1 2 3 4 5
Gentiane
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Maturation du lait
par ensemencement de ferments lactiques
462 Fr(h)ommages
Pâtes pressées mi-cuites avec fermentation
Accords
fromagers
Légumes Jus
Chou-fleur, Jus de pomme,
Brocoli, Ginger,
Céleri-rave, Nectar de prune
Poireau Terroir
Thés
Fruits Perles de Jade Appenzell Rhodes Intérieures
Fraise, Appenzell Rhodes Extérieures
Mandarine, Bières Saint-Gall Thurgovie
Citron Bière de blé à la
française,
Fruits secs Bière de blé noir Durée minimale d’affinage
Amande 6-7 mois à 14-15 °C avec brossages
Vins rouges à l’aide d’une saumure d’herbes
aromatiques de montagnes, de
Herbes FitouAOC
racines macérées, d’épices et de vin
Estragon, blanc (Sulz)
Sarriette, Vins effervescents
Origan, Moscato d’AstiDOP,
Basilic ProseccoDOC Conservation
28 jours à 10-12 °C
Desserts Vins doux
Pâte d’amande, Vin de glace Service
Pain d’épices 30 minutes
Spiritueux
Pains Chartreuse,
Aux poires Rimus Vous devriez
également aimer
Chamser
Sensation
Profil en bouche
aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Maturation du lait
par ensemencement de ferments lactiques
464 Fr(h)ommages
Pâtes pressées mi-cuites avec fermentation
Accords
fromagers
Vous devriez
également aimer
Chamser
Profil Sensation
aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Stérilisation du lait, élimination de la matière grasse
et standardisation de la matière protéique du lait
466 Fr(h)ommages
Pâtes pressées mi-cuites avec fermentation
Accords
fromagers
Légumes Herbes
Poireau, Persil, Ciboulette,
Pomme de terre, Basilic
Endive,
Navet, Desserts
Courgette, Chutney pomme-figue
Carotte,
Avocat, Plats
Patate douce, Croque-Monsieur,
Pois chiche, Club sandwich, Burger, Terroir
Roquette, Escalope de veau
Pousse d’épinard, Leerdam
Asperge, Carnée
Chicorée Pancetta,
Blanc de poulet, Durée minimale d’affinage
Fruits Andouillette, 6-14 semaines
Tomate, Viande des Grisons,
Fraise, Escalope de dinde Conservation
Kiwi, 28 jours à 10-12 °C
Poire, Poissons
Canneberge Saumon fumé, Thon
Service
Épices Bières 30 minutes
Safran Gruyt
Sensation
en bouche
Profil aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Fruitée Acidité 1 2 3 4 5
Noisette Salé 1 2 3 4 5
Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Cuisson progressive du caillé à 51-58 °C pendant 20-60 minutes maxi-
mum avec brassage progressif et régulier. Généralement dans des cuves
en cuivre, très bon conducteur calorifique avec un brassage permanent
qui va aider à séparer la phase solide de la phase liquide. Une fois la
source de chaleur éteinte, l’opérateur attendra que les grains se ras-
semblent au font de la cuve et les récupérera à l’aide d’une toile en lin.
Aujourd’hui, certaines laiteries utilisent des pompes qui déstructurent
le caillé.
• Saveurs et arômes :
Fromages réputés pour leur finesse et leurs goûts prolongés et struc-
turés, avec des saveurs plus ou moins amères en fonction de la durée
d’affinage.
• Croûtage :
Croûte généralement tourmentée et grenée de couleur brun à moins
qu’elle ne soit morgée.
• Pâte :
Pâte lisse de couleur ivoire à crème en passant par le jaune paille à la
texture fondante, beurrée et délicate. Plus le fromage s’affinera, plus
la pâte perdra de sa coloration naturelle et se ternira et plus la texture
deviendra cassante.
468 Fr(h)ommages
Pâtes pressées cuites aveugles
26 % 34,3 %
Protéines Eau
34 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
34,3 % Eau
0,745 % Calcium
0 % Glucides dont lactose
AOC : 1968
AOP : 1996
Révision : 2014
Type de lait
Spécificités
de fabrication
Coup de cœur du fromager Caséine elliptique bleue mentionnant jour et mois de fabrication
470 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Jus
Brocoli, Asperge, Jus d’ananas,
AOC : 1968
AOP : 1996
Révision : 2014
Type de lait
Spécificités
de fabrication
472 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
AOC : 1958
AOP : 1996
Révision : 2018
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
Coup de cœur du fromager Caséine elliptique verte + Bande verte avec clochette 14/20
474 Fr(h)ommages
Pâtes pressées cuites aveugles
Accords
fromagers
Fruits
Bananes, Figues, Pamplemousse, Framboise
Terroir
Plat
Fondue, Gougères, Feuilletés, Gratin Arc jurassien 1 200 000 ha
Jus
Nectar de banane, Jus de framboise Durée minimale d’affinage
4-8 mois sur tablards d’épicéa avec
Thés morgeages réguliers
Bai mu dan, Pu’er shou, Bai Hao Wu Long
Bières Conservation
Sour beer, Double, Dunkelweizen, Gruyt, Kriek, Pilsner 28 jours à 10-12 °C
Pains
Grainé Service
30 minutes
Vins blancs
LuberonAOC, SaumurAOC
Vous devriez
également aimer
Meule de Savoie,
Meule du Jura, Brouère
Sensation
Profil en bouche
aromatique
Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Lactique
Acidité 1 2 3 4 5
Lait
Crème Salé 1 2 3 4 5
Beurre
Petit-lait Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type
de lait
Spécificités de fabrication
Coup de cœur du fromager Caséine elliptique verte + Bande verte avec clochette 14/20
476 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits Bières
Pomme, Poire, Coing German Pilsner,
New IPA,
Terroir
Fruits secs Vieille brune, Arc jurassien 1 200 000 ha
Noix, Amande Bière brute,
Light Lager
Épices
Vanille Vins blancs Durée minimale d’affinage
9-14 mois sur tablards d’épicéa avec
Savagnin,
morgeages réguliers
Poissons Chardonnay,
Haddock fumé, Truite Côtes-du-JuraAOC,
ArboisAOC,
Conservation
Pains Château-ChalonAOC, 28 jours à 10-12 °C
Campagne, Oléagineux Gewurtztraminer,
Chenin
Jus
Jus pomme-coing, Spiritueux Service
30 minutes
Jus de pomme Saké Shubo
Vous devriez
également aimer
Profil aromatique Gruyère suisseAOP, BeaufortAOP
AOC : 1958
AOP : 1996
Révision : 2018
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
Coup de cœur du fromager Caséine elliptique verte + Bande verte avec clochette 14/20
478 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits Bières
Ananas, IPA, Altbier, Bière
Raisin blanc, de blé à la française,
Tomate séchée Sticke alt, Quadruple
Terroir Arc Jurassien
Fruits secs Vins blancs 1 200 000 Ha
Amande, Châtaigne Riesling, VouvrayAOC,
Bourgogne blanc,
Épices Pouilly-fuméAOC, Durée minimale d’affinage
Safran, Morille ArboisAOC, 15-24 mois sur tablards d’épicéa
Côtes du Jura, avec morgeages réguliers
Desserts l’ÉtoileAOC,
Confiture SeysselAOC,
de fruits rouges Roussette du BugeyAOC, Conservation
GravesAOC 28 jours à 10-12 °C
Pains
Aux fruits secs, Vins rouges
Au levain Poulsard, Service
BeaujolaisAOC 30 minutes
Jus
Jus d’ananas, Spiritueux
Jus de raisin, ChampagneAOC Vous devriez
Jus de pomme blanc millésimé également aimer
Appenzeller®
Profil aromatique
Sensation
Lactique Épicée en bouche
Beurre fondu
& Sucrée
Crème maturée Amer 1 2 3 4 5
Épices
douces Sucré 1 2 3 4 5
Fruitée
Acidité 1 2 3 4 5
Agrumes Torréfiée
Orange Salé 1 2 3 4 5
Pamplemousse Brioche
Noisette Pain toasté Pâte 1 2 3 4 5
Noix Caramel mou
Châtaigne Amande grillée Puissance 1 2 3 4 5
AOC : 1958
AOP : 1996
Révision : 2018
Type
de lait
Spécificités
de fabrication
Coup de cœur du fromager Caséine elliptique verte + Bande verte avec clochette 14/20
480 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Profil Sensation
aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
AOP : 2013
Type de lait
Spécificités
de fabrication
482 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Acidité 1 2 3 4 5
Herbacée Fruitée Salé 1 2 3 4 5
ou végétale Noisette
Pâte 1 2 3 4 5
Fleurs alpage
Foin Puissance 1 2 3 4 5
AOP : 2013
Type de lait
Spécificités de fabrication
484 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits
Fruit de la Passion,
Bières
Pale Ale belge,
Terroir
Fruits des bois Dunkelweizenbock, Fribourg Jura
American India Pale Ale Vaud Berne
Fruits secs Neuchâtel
Châtaigne, Vins blancs
Orange confite, Vinho verdeDOC,
Pistache SancerreAOC, Durée minimale d’affinage
Pinot gris, 10-18 mois à 12-18 °C sur tablards
Herbes ArboisAOC, d’épicéa non rabotés
Menthe, Bourgogne aligotéAOC,
Grand igname, Château-ChalonAOC,
Conservation
Cèpe sèche Vin jaune,
28 jours à 10-12 °C
l’ÉtoileAOC
Épices
Curry, Vins rouges Service
Piment d’Espelette, Luberon, 30 minutes
Kecap manis BeaujolaisAOC, Dôle
Spiritueux
Tequila Blanco Sensation
en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Profil
aromatique Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Fruitée Torréfiée
Pâte 1 2 3 4 5
Noisette Caramel au
Fruits exotiques beurre salé Puissance 1 2 3 4 5
AOP : 2013
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage à 31-32 °C
et coagulation de 35-50 minutes
486 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits Bières
Poire, Pomme, Ananas Dunkelweizen,
Herbes
Blanche noire
Terroir
Basilic, Ciboulette, Vins blancs Fribourg Jura
Ail des ours Vin jaune, l’ÉtoileAOC, Vaud Berne
SancerreAOC, Savagnin, Neuchâtel
Épices Crozes-HermitageAOC,
Sumac, Ail hâché, Riesling
Riz basmati Durée minimale d’affinage
Vins rouges 10-18 mois à 12-18 °C sur tablards
Poissons Bourgogne, Luberon, d’épicéa non rabotés
Saumon Château-ChalonAOC
Conservation
Pains Spiritueux 28 jours à 10-12 °C
Brioche Saké
Service
30 minutes
Profil aromatique
Sensation
Torréfiée Florale en bouche
Fumée Flore alpine
Amer 1 2 3 4 5
Herbacée Salé 1 2 3 4 5
ou végétale Pâte 1 2 3 4 5
Foin Puissance 1 2 3 4 5
488 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Sensation
Profil aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Fruitée Boisée
Sucré 1 2 3 4 5
Noisette Bois
Acidité 1 2 3 4 5
490 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Épices
Cumin
Vins rouges
Gamay, MinervoisAOC,
Terroir
ChinonAOC Préalpes vaudoises Pays d’Enhaut
Carnée Alpes vaudoises
Chorizo, Gibier, Vins doux
Viande des Grisons, Muscat-de-Beaumes-
Magret de canard de-VeniseAOC, Durée minimale d’affinage
Muscat-de-FrontignanAOC, 30 mois à 10 °C en grenier où les
Poissons Muscat-de-LunelAOC, meules seront démorgées et frottées
Noix de Saint-Jacques, Muscat-de-MirevalAOC, avec de l’huile végétale
Saumon fumé, Muscat-de-RivesaltesAOC,
King Crabe Muscat-de-Saint-Jean-
Conservation
de-MinervoisAOC, 28 jours à 10-12 °C
Thés Muscat-du-cap-CorseAOC,
Lapsang Souchong Vin de Paille
Service
Bières 30 minutes
Maibock, Scotch ale,
Bière élevée en barrique de spiritueux
Vous devriez
également aimer
BeaufortAOP
Acidité 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage et coagulation
492 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Carnée Spiritueux
Viande des Grisons, Cidre brut, Raki, Sensation
Foie de veau, Lard, Vin de goyave, en bouche
Caviar d’escargot Vodka non filtrée
Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Profil aromatique
Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Torréfiée Florale
Pâte 1 2 3 4 5
Chicorée torréfiée Fleurs de
Graines grillées prairie Puissance 1 2 3 4 5
AOP : 1996
Révision : 2018
Terroir
Bologne Parme
Modène Émilie-Romagne
Durée minimale
d’affinage
12 mois
Conservation
28 jours à 10-12 °C
Service 30 minutes
494 Fr(h)ommages
Herbes Jus
Accords Ciboulette, Sauge,
Basilic, Doenjang
Jus de pêche
fromagers Bières
Fruitée Salé 1 2 3 4 5
AOP : 2011
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage et coagulation
496 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits secs
Riesling,
Bourgogne aligotéAOC,
Terroir
Noix Fendant du ValaisAOC, Franches-Montagnes Saulcy
Riesling Porrentruy Jura bernois
Herbes
Basilic Vins rouges
Côtes-du-RhôneAOC, Durée minimale d’affinage
Épices Lirac, RullyAOC, 75 jours à 13-14 °C sur tablards
Tapenade, BeaujolaisAOC nouveau, d’épicéa avec morgeages réguliers et
Paprika, BlayeAOC, CahorsAOC, ajout de Brevibacterium linens
Gingembre FronsacAOC,
Côtes-du-CastillonAOC, Conservation
Poissons Châteauneuf-du-PapeAOC, 28 jours à 10-12 °C
Thon, Coteaux-du-Tricastin,
Cabillaud, GaillacAOC,
Morue GigondasAOC Service
30 minutes
Sensation
Profil aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Boisée Minérale
Sucré 1 2 3 4 5
Champignon Cave
Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Herbacée Fruitée
ou végétale Noisette
Pâte 1 2 3 4 5
Foin Puissance 1 2 3 4 5
AOP : 2011
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage et coagulation
498 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Service
30 minutes
Acidité 1 2 3 4 5
Herbacée
Salé 1 2 3 4 5
ou végétale
Foin Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
• Saveurs et arômes :
Flaveur légèrement piquante avec des arômes noisetés et subtils.
• Croûtage :
Croûte jaune-brun relativement épaisse.
• Pâte :
Pâte de couleur blonde jalonnée d’ouvertures lisses nommées yeux et à
la texture élastique.
• Flore principale :
Propionibacterium freudenreichii vont consommer l’acide lactique et dé-
gager de l’acétate, du propionate et du CO2 emprisonnés dans la meule.
En l’absence de dégazage, le CO2 formera des yeux. Or, pour que les
Propionibacterium s’activent, le fromage doit être placé dans une atmos-
phère chaude. Les bactéries propioniques contribuent à la formation de
leur saveur et de leurs arômes.
Lactase Galactasidase
C12H22O11 + H2 O C6H12O6 + C6H12O6 + C6H12O6 2C3 H6 O3
Lactose eau ß -D-Galactose ß -D-Galactose α -D-Galactose Acide lactique
500 Fr(h)ommages
Pâtes pressées cuites avec fermentation
27,3 % 39,1 %
Protéines Eau
28,8 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
IGP : 1996
Label Rouge : 1979
Révision : 2013
Type de lait
Spécificités de fabrication
Coup de cœur du fromager Plaque de caséine + Encrage sur le talon « Label Rouge » + Logo IGP
502 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Type de lait
Spécificités de fabrication
504 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Acidité 1 2 3 4 5
Épicée Lactique
et sucrée Lait cuit Salé 1 2 3 4 5
Levure Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage et coagulation
506 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Desserts
Fruits Poissons
Cerise, Tomate Noix de Saint-Jacques, Terroir
confite, Pomme Saumon, Est-Central
verte, Mandarine, Fumet de crustacés
Mangue, Prune, Mûre
Pains Durée minimale d’affinage
Fruits secs Campagne 120 jours sur tablards d’épicéa avec
Noix du Brésil morgeages réguliers
grillée, Grain de Jus
fonio, Amande sèche Jus de grenade
grillée, Huitlacoche Conservation
Thés 28 jours à 10-12 °C
Herbes Darjeeling, Bao Zhong
Thym, Champignon,
Galettes de sarrasin, Bières Service
Morille, Poivre, Münchner Style Helles, 30 minutes
Morille, Aneth, Golden ale
Truffe noire,
Ail sauvage, Vins blancs Vous devriez
Huile de noisette, Chardonnay également aimer
Olive noire Gruyère suisseAOP Classic,
Hojiblanca Spiritueux Aiguille d’Orcières
Cidre brut, Bénédictine,
Épices Rhum blanc,
Curry, Chimichuri, Straight Bourbon du Sensation
Poivre noir Kentucky, Pisco en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
• Territoire :
Historiquement, des fromages fabriqués dans le pourtour méditerranéen, no-
tamment en Italie du Sud, généralement des laits de vache ou de bufflonne
(vache originaire d’Inde à la matière grasse généreuse qui évolue dans des zones
marécageuses). Les opérations de fumage sur certaines pâtes filées ont pour
objectif de sécher la surface et de limiter l’activité microbienne.
• Saveurs et arômes :
Arômes lactés avec une très légère pointe de lactosérum et de fumée.
• Pâte :
Texture filandreuse, élastique.
• Affinage optimal :
Pour certains pas d’affinage, pour d’autre fumage à sec durant 4-24 heures à
l’aide de sciure de hêtre ou de sapin (variétés pauvres en résine) ou fumage li-
quide par pulvérisation d’un condensat de fumée.
508 Fr(h)ommages
17 %
Protéines
61,3 %
22,3 % Eau
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
61,3 % Eau
0,245 % Calcium
0,4 % Glucides dont lactose
510 Fr(h)ommages
Les fromages à pâtes filées
Mozzarella
di Bufala
Campanaaop
AOP : 1996
Révision : 2008
Terroir
Campanie (Caserta 66,4%, Salerno
26,9%. Napoli 1,6%), Latium inférieur
(Latina, Frosinone et Rome 4,3%),
Pouilles (Foggia 0,8%), Molise (0 %)
Conservation
10-25 jours dans emballage à 4-14 °C
Service
60 minutes
Type de lait
Spécificités de fabrication
I Pré-maturation du lait à 33-39 °C à partir de
lactosérum de la veille nommé cizza
Filières 92 manufacturiers
512 Fr(h)ommages
Herbes Vins blancs
Basilic, Estragon, SoaveDOC,
Accords Menthe verte Bourgogne,
fromagers Épices
Bourgogne aligotéAOC,
ChablisAOC,
Sensation
Profil aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Fruitée Boisée
Sucré 1 2 3 4 5
Noisette Terre
Acidité 1 2 3 4 5
AOP : 1996
Révision : 2008
Type de lait
Spécificités de fabrication
de bufflonne VI Conditionnement
Filières 92 manufacturiers
514 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits
Pêche, Melon, Cerise, Litchi, Physalis, Figue
Terroir
Fruits secs
Amande, Châtaigne Campanie (Caserta 66,4%, Salerno
26,9%. Napoli 1,6%), Latium inférieur,
Herbes (Latina, Frosinone et Rome 4,3%),
Sauge, Herbes aromatiques Pouilles (Foggia 0,8%), Molise (0 %)
Thés
Lapsang Souchong Durée minimale d’affinage
0 jour
Bières
Grätzer Conservation
10-25 jours dans emballage à 4-14 °C
Vins blancs
Pouilly-FuméAOC
Service
Vins rouges 60 minutes
ChiantiDOP classico
Vous devriez
Spiritueux également aimer
ProseccoDOC Scamorza di bufala affumicata
Sensation
en bouche
Profil aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type Spécificités
de lait de fabrication
516 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Profil Lactique
aromatique Lait frais
Salé 1 2 3 4 5
Beurre Pâte 1 2 3 4 5
Crème
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
518 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Vous devriez
également aimer
Profil Scamorza
aromatique
Sensation
en bouche
Fruitée Animale
Amande Gibier Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Herbacée Lactique
ou végétale Beurre Salé 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II Emprésurage et coagulation
520 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Vous devriez
également aimer
Caciocavallo Silano, Mozzarella di
Profil Bufala CampanaAOP affumicata
aromatique
Sensation
Fruitée Boisée en bouche
Noisette Bois Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Lactique Herbacée
ou végétale Acidité 1 2 3 4 5
Lait
Paille Salé 1 2 3 4 5
Torréfiée Pâte 1 2 3 4 5
Fumée Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités de fabrication
I Maturation du lait à 36 °C
par ensemencement de ferments lactiques
522 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits Bières
Cerise, Brown ale,
Pêche Dunkelweizen,
Terroir
Cervoise, Campanie Monts Lattari
Herbes Ginger beer
Huile d’olive vierge,
Persil, Vins rouges Durée minimale d’affinage
Basilic, Gutturnio dei 6 mois à 8-15 °C avec lavages ou
Sauge poggiarello, huilages réguliers
Collio rosso di russiz
Épices
Conservation
Confit de citrons, Vins rosés 14 jours à 4-6 °C
Confiture de TavelAOC,
tomates vertes, AnjouAOC,
Chutney Rosé de Provence Service
60 minutes
Vous devriez
également aimer
Provolone Valpadana
Profil
aromatique
Sensation
en bouche
Épicée Herbacée
et sucrée ou végétale Amer 1 2 3 4 5
Lactique Salé 1 2 3 4 5
Beurre Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
• Territoire :
« Fromages » issues de zones montagneuses aux conditions de vie rudes
afin de ne pas perdre les matières nutritives résiduelles.
• Pâte :
Pâte brillante de couleur blanc immaculé à blanc cassé car excessive-
ment humide. Texture friable, granuleuse et fondante.
• Affinage optimal :
« Fromages » consommés très frais (sans affinage) ou affinés jusqu’à
4 mois.
524 Fr(h)ommages
Pâtes
fraîches
floculées
• Particularités technologiques :
Technologie qui consiste à thermocoaguler du lait.
• Saveurs et arômes :
Arômes lactés et d’amande douce évoquant parfois les herbes aroma-
tiques du terroir dont est issu le fromage.
• Croûtage :
Croûte jaune-brun relativement épaisse.
• Pâte :
Pâte blanche, lisse, légèrement brillante à la consistance souple et
onctueuse.
526 Fr(h)ommages
Pâtes fraîches floculées
70,7%
Eau
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
70,7 % Eau
Type de lait
Spécificités
de fabrication
528 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Herbes
Bière aux plantes,
Pils,
Terroir
Huile d’olive, Gruyt, Chaîne de l’Estaque
Huile de Framboise, Cervoise Parc Naturel Régional
Câpres du pays de la Sainte-Baume
d’Aubagne, Vins blancs
Alpilles 131 communes
Ciboulette SancerreAOC,
Val de Loire
Épices Durée minimale d’affinage
Sel, Poivre Vins rosés 0 jour avec développement possible
Rosé de Provence, de Geotrichum
Desserts Coteaux-d’Aix-en-
Coulis de fruits, ProvenceAOC
Conservation
Sucre, 6 jours à 2-4 °C
Confiture, Vins effervescents
Miel ChampagneAOC brut
Service
Poissons 15 minutes
Saumon fumé, Anguille, Haddock, Œufs de Lompe
Vous devriez
également aimer
Brousse de la Vésubie
Profil
aromatique Sensation
en bouche
Fruitée Herbacée Amer 1 2 3 4 5
Amande douce
ou végétale Sucré 1 2 3 4 5
Romarin Acidité 1 2 3 4 5
Genêt
Lactique Genévriers Salé 1 2 3 4 5
Pousses de pin
Lait frais Chêne kermès Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
• Définition légale :
Les « fromages » de lactosérum sont des fromages « obtenu(s) par
coagulation ou précipitation du sérum, concentré ou non, avec ou sans
adjonction d’autres produits laitiers. Les fromages sont généralement fa-
briqués avec du lactosérum frais de brebis et/ou de chèvre qui sont très
riches en protéines, additionné de lait entier de brebis et/ou de chèvre et/
ou de vache » (décret n° 2007-628 relatif aux fromages et spécialités
fromagères).
• Particularités technologiques :
« Fromages » dignes héritiers de Lavoisier, « Rien ne se perd, rien ne se
créé, tout se transforme ».
• Territoire :
Ces « fromages » de lactosérum ne peuvent pas être appelés « fro-
mages » car ils ne répondent pas à la définition légale du fromage.
Le lactosérum ne figure pas au titre des matières premières pour en
fabriquer. Toutefois, cette catégorie trouve sa place dans cet ouvrage
puisque le procédé de fabrication est dérivé de la fabrication d’un fro-
mage à dominance présure.
• Saveurs et arômes :
La matière grasse entravée par le réseau de caséine remonte à la sur-
face avec les protéines solubles et procure des saveurs légères subtile-
ment salées.
• Pâte :
Pâte blanche homogène, fine et lisse, tendre et moelleuse.
530 Fr(h)ommages
Fromages de lactosérum
7%
Protéines
11,2 %
Lipides
71,1 %
Eau
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
71,1 % Eau
0,314 % Calcium
4,6 % Glucides dont lactose
Type de lait
Spécificités
de fabrication
V Ressuyage
Lactosérum frais
additionné de lait
frais et entier mis Filières 135 producteurs fermiers, 290 collecteurs
en œuvre à l’état cru laitiers, 15 manufacturiers laitiers
532 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Sensation
en bouche
Profil Amer 1 2 3 4 5
aromatique Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
AO : 1983
AOC : 1998
AOP : 2003
Révision : 2015
Type de lait
Spécificités
de fabrication
V Ressuyage
Lactosérum frais
additionné de lait
frais et entier mis Filières 135 producteurs fermiers, 290 collecteurs
en œuvre à l’état cru laitiers, 15 manufacturiers laitiers
534 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Sensation
Profil en bouche
aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Herbacée Lactique
ou végétale Salé 1 2 3 4 5
Lait frais
Lactosérum Pâte 1 2 3 4 5
Thym
Puissance 1 2 3 4 5
AO : 1983
AOC : 1998
AOP : 2003
Révision : 2015
Type de lait
Spécificités
de fabrication
V Ressuyage
Lactosérum frais
additionné de lait
frais et entier mis Filières 135 producteurs fermiers, 290 collecteurs
en œuvre à l’état cru laitiers, 15 manufacturiers laitiers
536 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Profil Sensation
aromatique en bouche
Amer 1 2 3 4 5
Animale Lactique
Sucré 1 2 3 4 5
Étable Lait frais
Cuir Lactosérum Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Florale Pâte 1 2 3 4 5
Fleurs Puissance 1 2 3 4 5
IV Démoulage
538 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Légumes Thés
Herbes
Fiano di AvellinoDOC,
Greco di TufoDOC,
Terroir
Basilic, Pesto, Asprinio di aversa, Campanie Pouilles
Pignon, Câpres Lacryma christi, Latium inférieur Molise
Pallagrello,
Épices Gragnano
Safran, Paprika Durée minimale d’affinage
Vins rosés 0 jour
Desserts Côtes-de-ProvenceAOC,
Chocolat au lait Sainte-Victoire, Figari Conservation
5 pour la fraîche et 21 jours pour la
Carnée Vins effervescents fraîche homogénéisée à 4 °C
Jambon cru LimouxAOC
Sensation
en bouche
Profil
aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Lactique Fruitée
Salé 1 2 3 4 5
Lait Fruits secs
Yaourt Pâte 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Technologie qui consiste à faire chauffer de la crème à la différence des
précédents.
• Territoire :
Historiquement, crème fermentée utilisée dans l’élaboration de des-
serts italiens.
• Pâte :
Pâte à la consistance ferme.
540 Fr(h)ommages
Fromages de crème
4,29 %
Protéines
39 % 51,5 %
Lipides Eau
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
51,5 % Eau
0,130 % Calcium
4 % Glucides dont lactose
Type de lait
Spécificités
de fabrication
542 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Légumes Poissons
Fromages de crème
Avocat, Céleri, Saumon fumé
Courgette,
Concombre, Pains
Petit pois Au levain, Au sarrasin
Fruits Thés
Fruit rouge, Jukro
Fruit exotique,
Tomate cerise, Bières
Cerise, Poire, Summer ale,
Rhubarbe, Wheat wine,
Pêche, Abricot, Gueuze Terroir
Framboise, Pomme,
Grenade, Orange, Vins blancs Toute l’Italie
Prune au sirop, Riesling, AjaccioAOC,
Physalis, Chassagne-
Acérola MontrachetAOC, Durée minimale d’affinage
MontagnyAOC, 0 jour
Herbes Montlouis-sur-LoireAOC,
Basilic, Lavande Saint-BrisAOC, VouvrayAOC Conservation
5 jours à 2-4 °C
Épices Vins rosés
Vanille, Cannelle Côtes-du-RhôneAOC,
BordeauxAOC, Service
Desserts Côtes-du-VivaraisAOC, 0 minute
Chocolat noir, Luberon,
Spéculoos, MinervoisAOC,
Miel d’acacia, VentouxAOC
Sucre de palme
Spiritueux
Sensation
Carnée Limoncello, en bouche
Viande blanche Highland jeune
Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Profil
Acidité 1 2 3 4 5
aromatique
Salé 1 2 3 4 5
• Particularités technologiques :
Fromage recyclé obtenu à partir d’autres fromages déclassés, de déchets
tels que des croûtes de fromages souvent des pâtes pressées cuites ou
non cuites (Emmental de SavoieIGP, ComtéAOP, Noord-Hollandse Gou-
daAOP, West Country Farmhouse Cheddar CheeseAOP) et fondus dans une
cocotte-minute portée à 120-150 °C avec l’aide de sels de fonte. Les
sels de fonte favorisent l’homogénéité, la stabilité et l’onctuosité du
mélange de la matière grasse et des protéines.
• Pâte :
Pâte onctueuse, lisse, épaisse et collante agrémentée d’épices, d’aro-
mates ou de fruits secs. Fromages tartinables.
• Affinage optimal :
4 semaines sous emballage d’origine à température ambiante.
544 Fr(h)ommages
13,6 %
Protéines
10,5 %
Lipides
72,5 %
Eau
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
72,5 % Eau
0,101 % Calcium
0,5 % Glucides dont lactose
Type
de lait Spécificités de fabrication
I Collecte et préparation du lait : crémage du lait à l’aide d’une poche
546 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Sensation
en bouche
Profil
aromatique Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Lactique Acidité 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
• Saveurs et arômes :
Arômes puissants et charpentés.
548 Fr(h)ommages
20,5 %
Protéines
44,1 %
Eau
30 %
Lipides
• Valeurs nutritionnelles
Pour 100 g de fromage :
44,1 % Eau
0,6 % Calcium
0,5 % Glucides dont lactose
Type de lait
Spécificités
de fabrication
Filières 9 producteurs fermiers (Caves de l’Abbaye de Maroilles, Ferme du Pont des loups,
Ferme des Linières, Ferme des Sassognes, Ferme du Cerfmont, Fromagerie du
Château Courbet, GAEC la Ferme des Bahardes, Ferme Vincent Hubert, Etienne
Delcambre), 3 manufacturiers (Leduc, Fromagers de Thiéraches, Lesire & Roger)
550 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Profil
aromatique Sensation
en bouche
Épicée Herbacée Amer 1 2 3 4 5
et sucrée ou végétale Sucré 1 2 3 4 5
Poivre Estragon
Paprika Persil Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
Torréfiée Pâte 1 2 3 4 5
Chapelure Puissance 1 2 3 4 5
Spécificités de fabrication
I Fromage blanc de vache ou de chèvre II Ajout à la convenance d’échalote, de cibou-
égoutté mais non lissé obtenu à partir lette, d’ail écrasé, de cerfeuil, de queue d’oi-
d’un caillé lactique, d’un caillé mixte ou gnon, de sel, de poivre, d’huile, de vinaigre,
d’un caillé emprésuré de sel et de poivre
Aujourd’hui, la Cervelle
Type de Canut est fabriquée
de lait généralement à partir
de caillé de vache. Dans
Fromage une moindre mesure et
traditionnellement, elle
blanc pouvait être produite à
égoutté partir de caillé de brebis
ou de chèvre.
552 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Herbes
Huile de chou
Épices
Moutarde
Terroir Lyonnais
Plats
Saucisson brioché, Tablier de sapeur,
Andouillette à la fraise de veau, Trippes Durée minimale d’affinage
Aucune
Pains
De Campagne
Vins rouges
Conservation
10 jours à 2-4 °C
BeaujolaisAOC, Coteaux-du-Lyonnais
Service
15 minutes
Profil aromatique
Lactique Herbacée
Vous devriez également aimer
Lait frais
ou végétale Bibeleskäs, Chique,
Claquebitou, Caillé pourri,
Herbe Tome aigre,
Ail Caillé de grand-mère,
Sarasson, Coussignous
Sensation en bouche
Amer 1 2 3 4 5 Salé 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5 Pâte 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5 Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
I Broyage de fromages de type tomme ou
fromages secs locaux
554 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Desserts
Gaufres chaudes de sarrasin
Pains
Pain grillé Terroir Lyonnais
Vins rouges
ChénasAOC, Vin de la principauté d’Orange
Durée minimale d’affinage
60-90 jours dans un pot en grès
Spiritueux
Eau-de-vie, Marc de Bourgogne,
Floc-de-GascogneAOC
Conservation
… jours à 10-12 °C
Service
Profil 0 minute
aromatique
Vous devriez également aimer
Métabolique Confit d’Époisses, Pourri bressan, Tracle,
Pétafine, Foudjou, Cachat ou Cachaille,
Alcool Rebarba, Casgiu merzu, Bosson macéré,
Brous, Fort de Béthune,
Fourmagée, Miromando,
Tomme forte de Savoie, Tracle…
Sensation en bouche
Amer 1 2 3 4 5 Salé 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5 Pâte 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5 Puissance 1 2 3 4 5
556 Fr(h)ommages
Accords
fromagers
Fruits Thés
Noisette grillée Bao Zhong
Vous devriez
également aimer
Boule des Moines,
Boulette de la Pierre-qui-Vire,
Profil Bouine, Olivia
aromatique
Sensation
Épicée Herbacée
en bouche
et sucrée ou végétale Amer 1 2 3 4 5
Poivre Ail Sucré 1 2 3 4 5
Acidité 1 2 3 4 5
Puissance 1 2 3 4 5
Type de lait
Spécificités
de fabrication
II
III
IV
558 Fr(h)ommages
Accords fromagers
Légumes Pains
Herbes Bières
Terroir
Carnée Vins rosés
Territoire
Poissons Spiritueux
Durée minimale d’affinage
X jours
Minérale Torréfiée
Sensation
en bouche
Boisée Animale Amer 1 2 3 4 5
Sucré 1 2 3 4 5
Florale Chimique Acidité 1 2 3 4 5
Salé 1 2 3 4 5
A Caciocavallo Silano...............................518
Caillebote d’Aunis................................. 188
Abondance..............................................450 Camembert de Normandie................292
Appenzeller Cancoillotte............................................546
Affinage Doux................................458 Cantal
Affinage Extra................................462 Affinage Entre-deux.....................388
Affinage Raffiné........................... 464 Affinage Jeune...............................386
Affinage Surchoix........................ 460 Affinage Vieux................................390
Ardi-Gasna............................................. 408 Carré de l’Est..........................................302
Cashel Irish Blue...................................342
C F
Cabri ariégeois...................................... 300 Feta............................................................ 278
560 Fr(h)ommages
Index
Feuille de Dreux.....................................234 Lavort........................................................426
Fourme d’Ambert.................................. 334 Leerdammer............................................466
Fourme de Montbrison.......................344 Livarot........................................................312
Fromage de Herve
Affinage Doux................................304
Affinage Piquant...........................306
Affinage Remoudou.....................308
M
Fromage fort de la Croix-Rousse..... 554 Mâconnais............................................... 210
Fontainebleau........................................ 196 Maroilles.................................................. 314
Mascarpone............................................542
Mimolette
L O
Olivet.........................................................248
L’Etivaz.................................................... 488 Ossau-Iraty.............................................. 412
L’Etivaz à Rebibes........................ 490
Laguiole.................................................... 392
Langres.....................................................264
561
Index
S
Sainte-Maure de Touraine.................. 252
Saint-Félicien...........................................272
Saint-Marcellin......................................242
P Saint-Nectaire........................................428
Salers........................................................394
Tradition..........................................396
Parmigiano Reggiano......................... 494 Sbrinz........................................................492
Pèbre d’Aï................................................. 214 Scamorza.................................................520
Pecorino Fiore Sardo Selles-sur-Cher......................................254
Affinage Dolce...............................452 Soumaintrain..........................................266
Affinage Maturo............................454
Pélardon...................................................238
Pérail.........................................................284
Persillé de Tignes..................................368
T
Persillé des Aravis.................................366 Taleggio.................................................... 324
Petit-Suisse............................................. 198 Tamié..........................................................378
Picodon.................................................... 216 Tête de Moine........................................496
Affinage Dieulefit......................... 218 Affinage Réserve.......................... 498
Pont-l’Évêque.......................................... 322 Tome des Bauges..................................430
Pouligny-Saint-Pierre...........................220 Tomme de Savoie..................................432
Provolone del Monaco........................ 522 Tomme des Pyrénées........................... 414
Trappe d’Echourgnac...........................380
562 Fr(h)ommages
Remerciements
Remerciements
Puisque ce traité est un livre hommage, j’aimerais, à présent, rendre
hommage à tous ceux qui m’ont accompagné dans cette drôle d’aven-
ture et qui comptent ou ont Comté pour moi. Le souvenir de livresse,
un sourire.
563
J’aimerais également remercier mon capitaine, Charles Antoine,
qui m’a adopté et m’a permis de devenir salers-rié de cette belle
maison rue Tête d’Or, authentique, sincère et perfectionniste pour
un voyage au long cours avec de très belles escales fromagères.
Ici, comme avenue des Frères Lumière, Renaud, Mélanie, Lau-
ren, Mathilde et Maëva, mes collègues vous servent avec cœur
la crème des fromages sur un plateau avec un soupçon de brin
d’amour et de folie bergère. C’est donc tout naturellement que
dans ces commerces de bétail j’exerce avec envie, passion, ferveur
et divertissement.
564 Fr(h)ommages
des fromages à chaud. J’aimerais enfin remercier chaleureusement
Thierry Joliveau, enseignant-chercheur en géographie à l’Université
Remerciements
Jean Monnet de Saint-Étienne, co-fondateur du Master Géomatique
& Géographies numériques de l’Université de Lyon, responsable du
Master SIG de m’avoir mis en contact avec Cendrine Hoarau, étu-
diante en Master 2 Géographie Numérique de l’Université de Lyon
2 qui a bien voulu mettre la main à la pâte et bri-coler à la Melun-se
l’ensemble des cartes fromagères de ce livre.
J’aimerais ici remercier mon mentor, mon maître à penser, mon sahyun
(littéralement le maître prudent et sage) qui m’a initié aux principes
de la fermentation dans la « voie de la concordance des énergies » et
de la technologie fromagère, à qui j’ai tout naturellement laissé poser
sur le papier sa spiritualité en préface de ce livre, ma manière de lui
rendre hommage, Camille Bouza.
Enfin et surtout, j’ai une grande pensée pour les vrais fromagers, les
confectionneurs de fromage, les affineurs de palais, dont nous, cré-
miers, héritons du pseudonyme et sans qui le rêve serait impossible.
Sweet dreams are made of cheese !
Merci enfin aux lectrices et lecteurs qui avez cet ouvrage entre vos
mains, fruit d’un travail passionnant et passionné. J’espère que vous
y trouverez délice et délectation. C’est le seul unique but de ce livre !
565
Pour finir, les impressions organoleptiques décrites dans ce livre
n’engagent que l’auteur. Toutefois, je tiens à remercier les Organismes
de Défense et de Gestion des fromages AOP, IGP d’avoir contribué à
l’élaboration des fiches techniques. Par ordre alphabétique :
Animateur /
Fromage Lien hypertexte
Animatrice
AbondanceAOP Joël VINDRET fromageabondance.fr
Appenzeller® Béatrice PERDRIAU appenzeller.ch/fr
Banon AOP
Vincent ENJALBERT aoc-banon.com/presentation.html
BeaufortAOP Maxime MATHELIN fromage-beaufort.com
Bleu d’Auvergne AOP
Jean-Louis GALVAING fromage-aop-bleu-auvergne.com
Bleu de GexAOP Sophie LERET bleu-de-gex.com
Bleu des Causses AOP
Aurélien VORGER bleu-des-causses.com
Bleu
Chrystelle HUSTACHE bleuduvercors-sassenage.com
du Vercors-SassenageAOP
Brie de MeauxAOP Benoît GOURDON briedemeauxetdemelun.fr
566 Fr(h)ommages
Animateur /
Fromage Lien hypertexte
Animatrice
MâconnaisAOP Eleonore SAUVAGEOT
Maroilles AOP
Louise HENRIET maroilles-aop.fr
Remerciements
Mont d’OrAOP Sophie LERET mont-dor.com
Morbier AOP
Sophie LERET fromage-morbier.com
Mozzarella di bufala
Gennaro TESTA mozzarelladop.it
di campanaAOP
Munster-GéroméAOP Amandine RIVIERE munster-aop.com
Neufchâtel AOP
Laurine HAUTOT routedesfromagesdenormandie.fr
Ossau-IratyAOP Julie BRETOS ossau-iraty.fr
Pélardon AOP
Cécile PODEUR pelardon-aop.fr
Pérail Sophie LUCAS perail.fr
Picodon AOP
Pascale MOULIN picodon-aop.fr
Pont-l’ÉvêqueAOP Laurine HAUTOT routedesfromagesdenormandie.fr
Jean-Luc ROY
Pouligny-Saint-PierreAOP pouligny-saint-pierre-aop.fr
Olivier DENIS
Pedro
Queso ManchegoAOP quesomanchego.es
CONDES TORRES
ReblochonAOP Bruno MATHIEU reblochon.fr/aop-reblochon
Ricotta di
Gennaro TESTA ricottadibufalacampanadop.it
Bufala CampanaAOP
RocamadourAOP Marie-Line GAUDRU aop-rocamadour.com
Roquefort AOP
Mélanie REVERSAT soyez-roquefort.fr
Sainte-Maure de Raphaël
stemauredetouraine.fr
TouraineAOP CASPI-TORRENT
Sylvie
Saint-MarcellinIGP fromage-saint-marcellin.fr
COLOMBIER-MARION
Selles-sur-CherAOP Benoît FOISNON aop-sellessurcher.com
Soumaintrain IGP
Agnès COUTURIER fromage-soumaintrain.fr
TaleggioAOP taleggio.it/it
Tamié Vincent BERTIN-COMTE abbaye-tamie.com
Tête de MoineAOP Vincent JAQUIER tetedemoine.ch/fr
Tome des Bauges AOP
Sabine DE DINECHIN tome-des-bauges.com
ValençayAOP Benoît FOISNON fromage-aop-valencay.com
567
Bibliographie
568 Fr(h)ommages
- Cantin, M.-A. (2013). Guide de l’amateur de fromages. Paris : Éditions Albin Michel.
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AOC, 350 pages de conseils pour les amoureux du vin. Vanves : Hachette Livre.
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Artémis.
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571
Crédits
• Cartes PRA : Cendrine Hoarau, Master GeoNum 2022,
Données INAO & IGN, réalisation sous QGIS & Adobe Illustrator
• Graphiques techniques et schémas techniques (pages 13, 15, 17, 19, 20, 50) :
Gillis, J.-C. ; Ayerbe, A., 2018
• Microstructure de la matière grasse : Lopez, C. ; Briard-Brion, V., 2007
• Carte de répartition des vaches, chèvres et brebis laitières en France :
Agreste, 2010
• Tableau des influences climatiques et des caractéristiques topographiques :
Cercle des Fromagers affineurs, 2012
• Fenêtres d’action des germes : Actalia, 2014
• Food-pairing des saveurs : Coucquyt, P. ; Lahousse, B. ; Langenbick, J., 2021
• Caractéristiques aromatiques des principaux cépages :
Durand-Viel, S. ; Cobbold, D., 2015
• Triangle de Védel : Darrieussecq, F. ; Denturck, M., 2018
• Classification des grandes familles de bières
suivant leurs caractéristiques organoleptiques : Pierre, E., 2017
• Classification des principaux whiskies en fonction des profils aromatiques :
Guidot, 2016
• Dénominations commerciales des principaux whiskies : Guidot, M., 2016
• Caractéristiques technologiques des principaux sakés : Kuroda, T., 2013
• Notes aromatiques des principaux thés :
Barbaste, C. ; Delmas, F.-X. ; Minet, M., 2017
• Cycles de lactation des vaches : Agriproduction, 2014
• Cycles de lactation des chèvres : De Simiane, M., 2013
• Images originelles des fromages :
Organismes de Défense et de Gestion des AOC-AOP,
Organismes de Défense et de Gestion des IGP,
associations de promotions et de protection des fromages non labellisés
(Pérail, Boulette d’Avesnes, Coulommiers, Gour noir),
Charles Antoine-Marchand, Marc Janin,
Philippe et Romain Olivier, François Bourgon,
Christian Janier, Cyrille et Christelle Lorho
572 Fr(h)ommages
Auvergne-Rhône-Alpes
Annexes
Collection
Cyril JACQUOT en collaboration avec
Cendrine HOARAU, Master GeoNum 2022
Les Petites
Données INAO & IGN, réalisation sous QGIS & Adobe
Illustrator
Régions Agricoles
Rhône (69)
Ain (01)
37 Beaujolais viticole-Mâconnais
70 Bugey-Quatre cantons
225 Monts du Lyonnais
117 Coteaux en bordure des Dombes
Isère (38) 316 Plateaux du Lyonnais
132 Dombes
174 La Sémine 19 Bas-Dauphiné 427 Zone de grande culture entre
392 Vallée de la Saône 232 Oisans et Briançonnais Saône et Beaujolais
426 Zone d'élevage du Pays de Gex 398 Vallée du Grésivaudan 430 Zone fruitière et viticole du
429 Zone forestière du Pays de Gex 410 Vercors et Chartreuse Lyonnais
Allier (03) Loire (42) 432 Zone maraîchère de Lyon
46 Bocage bourbonnais 108 Côte roannaise Savoie (73)
102 Combraille bourbonnaise 222 Monts de la Madeleine 32 Bauges
184 Limagne agricole 223 Monts du Forez 35 Beaufortin
362 Sologne bourbonnaise 224 Monts du Jarez et Bassin houiller stépha- 96 Cluse de Chambéry
Ardèche (07) nois 100 Combe de Savoie
25 Bas-Vivarais 226 Monts du Pilat 208 Maurienne
97 Coiron 279 Plaine du Forez 219 Mont-Blanc, Tarentaise et Vanoi-
315 Plateaux du Haut et Moyen vivarais 284 Plaine roannaise se
401 Vallée du Rhône 298 Plateau de Neulise Haute-Savoie (74)
Cantal (15) Haute-Loire (43) 1 Albanais
6 Artense 31 Bassin du Puy 17 Bas-Chablais
28 Bassin d'Aurillac 69 Brivadois 20 Bas-Genevois
29 Bassin de Massiac 206 Massif du Mézenc-Meygal 83 Chablais
73 Cantal 409 Velay basaltique 92 Chautagne
82 Cézallier Puy-de-Dôme (63) 95 Cluse d'Arve
290 Planèze de Saint-Flour 101 Combraille 156 Giffre
Drôme (26) 133 Dômes 252 Pays de Thônes
131 Diois 185 Limagne de Lembron et de Brioude 300 Plateau des Bornes
150 Gallaure et Herbasse 186 Limagne viticole 301 Plateau des Dranses
288 Plaines rhodaniennes 192 Livradois 327 Région d'Annecy
334 Région de Royans 261 Périphérie des Dômes 328 Région d'Annemasse
358 Serrois et Baronnies 268 Plaine d'Ambert 359 Sillon alpin
407 Valloire 271 Plaine de la Dore 395 Vallée des Usses
573
Bourgogne-
Côte-d’Or (21)
11 Autunois-Auxois
109 Côte viticole et arrière-côte de Bourgogne
285 Plaine viticole de Bourgogne
306 Plateau langrois (montagne)
Franche-Comté
371 Tonnerois
381 Val de Saône
Doubs (25)
287 Plaines et basses vallées de la Saône, du Doubs, de l'Ognon
317 Plateaux moyens du Jura
318 Plateaux supérieurs du Jura
145 Finage
Les Petites Régions 216
303
Montagne du Jura
Plateau inférieur du Jura
574 Fr(h)ommages
Annexes
Bretagne &
Collection
Pays de la Loire Les Petites
Régions Agricoles
BRETAGNE
Côtes-d’Armor (22) Françaises
61 Bretagne centrale
177 Landes des Monts d'Arrée et du Méné PAYS DE LA LOIRE
187 Littoral breton Nord Loire-Atlantique (44)
Finistère (29) 143 Estuaire de la Loire
255 Pénéplaine bretonne Nord 245 Pays de Châteaubriant
321 Presqu'île de Crozon 249 Pays de Retz
425 Zone côtière de Brest 311 Plateaux boisés nantais
428 Zone de Plougastel-Daoulas 339 Région urbaine et maraîchère de Nantes
431 Zone légumière de la Pénéplaine Sud Maine-et-Loire (49)
Ille-et-Vilaine (35) 36 Beaugeois
195 Marais de Dol 45 Bocage angevin
319 Polders du Mont-Saint-Michel 163 Haut-Bocage
326 Région centrale 355 Saumurois
Morbihan (56) Mayenne (53)
176 Landes de Châteaulin et Pontivy 330 Région de Fougères et de Mayenne
188 Littoral breton Sud 332 Région de polyculture de Laval
256 Pénéplaine bretonne Sud 329 Région d'embouche de l'Erve
Sarthe (72)
38 Belinois
51 Bocage sabolien
88 Champagne mancelle
292 Plateau calaisien
354 Saosnois
393 Vallée de la Sarthe et Région mancelle
399 Vallée du Loir
Vendée (85)
16 Bas-Bocage
Cyril JACQUOT en collaboration avec 47 Bocage de Chantonnay
Cendrine HOARAU, Master GeoNum 2022 194 Marais breton
Données INAO & IGN, réalisation sous QGIS & Adobe Illustrator
197 Marais poitevin desséché
198 Marais poitevin mouillé
575
Centre-Val
de Loire &
Ile-de-France
CENTRE-VAL DE LOIRE
Cher (18)
85 Champagne berrichonne
Collection 352
378
Sancerrois
Val de Loire (Cher)
383 Vallée de Germigny
Les Petites Régions 33 Beauce
Eure-et-Loir (28)
576 Fr(h)ommages
Collection
Les Petites Régions Agricoles Françaises
Grand-Est
Annexes
Ardennes (08)
4 Ardenne
128 Crêtes pré-ardennaises
Aube (10)
87 Champagne humide
238 Pays d'Othe
269 Plaine de Brienne
277 Plaine de Troyes
386 Vallée de Champagne crayeuse
387 Vallée de Champagne humide
400 Vallée du Nogentais
Meuse (55)
416 Vignoble du Barrois
5 Argonne
Marne (51)
13 Barrois
64 Brie champenoise
423 Woëvre
86 Champagne crayeuse
Moselle (57)
254 Pays rémois
307 Plateau lorrain Nord
262 Perthois
391 Vallée de la Moselle
390 Vallée de la Marne
422 Warndt
Haute-Marne (52)
Bas-Rhin (67)
27 Bassigny-Châtenois
280 Plaine du Rhin
304 Plateau langrois (Amance)
337 Région sous-vosgienne
305 Plateau langrois (Apance)
344 Ried
382 Vallage
Haut-Rhin (68)
419 Vingeanne
161 Hardt
Meurthe-et-Moselle (54) Cyril JACQUOT en collaboration avec
231 Ochsenfeld
125 Côtes de Meuse Cendrine HOARAU, Master GeoNum 2022
365 Sundgau
173 La Haye Vosges (88) Données INAO & IGN, réalisation sous QGIS & Adobe
253 Pays Haut-Lorrain 218 Montagne vosgienne Illustrator
308 Plateau lorrain Sud 420 Vôge
577
Hauts-de-France &
Normandie
HAUTS-DE-FRANCE
Aisne (02)
351 Saint-Quentinois et Laonnois
360 Soissonnais
366 Tardenois
370 Thiérache
NORMANDIE Nord (59)
Eure (27) 146 Flandre intérieure
183 Lieuvin 147 Flandre maritime
199 Marais Vernier 160 Hainaut
247 Pays de Lyons 267 Pévèle
239 Pays d'Ouche 272 Plaine de la Lys
294 Plateau de Madrie 274 Plaine de la Scarpe
297 Plateau de Neubourg 331 Région de Lille
293 Plateau d'Evreux-Saint-André Oise (60)
347
412
Roumois
Vexin normand
Collection 93
230
Clermontois
Noyonnais
Manche (50) 251 Pays de Thelle
12
48
Avranchin
Bocage de Coutances et Saint-Lô
Les Petites Régions 408 Valois
Pas-de-Calais (62)
49
124
Bocage de Valognes
Cotentin Agricoles Françaises 7
18
Artois-Cambrésis
Bas-Champs picards
172 La Hague 43 Béthunois
380 Val de Saire 55 Boulonnais
Calvados (14) 98 Collines guinoises
42 Bessin 166 Haut-Pays d'Artois
50 Bocage normand 236 Pays d'Aire
237 Pays d'Auge 248 Pays de Montreuil
Orne (61) 368 Ternois
210 Merlerault Somme (80)
257 Perche 204 Marquenterre
283 Plaine normande 310 Plateau picard
Seine-Maritime (76) 320 Ponthieu
138 Entre Bray et Picardie 353 Santerre
139 Entre Caux et Vexin Cyril JACQUOT en collaboration avec 418 Vimeu
243 Pays de Bray Cendrine HOARAU, Master GeoNum 2022
244 Pays de Caux Données INAO & IGN, réalisation sous QGIS &
263 Petit Caux Adobe Illustrator
394 Vallée de la Seine
578 Fr(h)ommages
Nouvelle
Aquitaine
Annexes
Cyril JACQUOT en collaboration avec
Cendrine HOARAU, Master GeoNum
2022
Données INAO & IGN, réalisation sous
QGIS & Adobe Illustrator
Charente (16)
3 Angoumois-Ruffecois
220 Montmorélien
Charente-Maritime (17)
10 Aunis
196 Marais de Rochefort et Marennes
Collection 348 Saintonge agricole
349 Saintonge boisée
579
Occitanie
Collection
Les Petites Régions
Agricoles Françaises
Lot (46)
Ariège (09) 57 Bourianne
291 Plantaurel 75 Causses de Gramat et de Limogne
323 Pyrénées centrales et Pays de Sault 324 Quercy blanc
421 Volvestre et Razès 388 Vallée de la Dordogne
Aude (11) 413 Viadène et vallée du Lot
106 Corbières-Minervois et Carcassès-Limouxin Lozère (48)
Aveyron (12) 81 Cévennes
9 Aubrac 203 Margeride
158 Grands-Causses Hautes-Pyrénées (65)
181 Lévezou 112 Coteaux de Bigorre
313 Plateaux de Lacaune, du Sommail et de l'Espinouze 167 Haute vallée de l'Adour
345 Rouergue et Bas-Quercy 213 Montagne de Bigorre
346 Rougier de Marcillac Pyrénées-Orientales (66)
356 Ségala et Châtaigneraie 74 Capcir
Gard (30) 80 Cerdagne
76 Causses du Larzac 105 Conflent
152 Garrigues 129 Cru Banyuls
Haute-Garonne (31) 281 Plaine du Roussillon
113 Coteaux de Gascogne 406 Vallespir et Albères
180 Lauragais Tarn (81)
405 Vallées et terrasses de la Garonne supérieure 120 Coteaux molassiques
Gers (32) 149 Gaillacois
8 Astarac 217 Montagne noire
14 Bas-Armagnac 270 Plaine de l'Albigeois et du Castrais
119 Coteaux du Gers Tarn-et-Garonne (82)
162 Haut-Armagnac 23 Bas-Quercy de Montclar
193 Lomagne 24 Bas-Quercy de Montpezat
367 Ténaréze 77 Causses du Quercy
374 Tursan et Rivière basse
Hérault (34) Cyril JACQUOT en collaboration avec
286 Plaine viticole du Bas-Languedoc Cendrine HOARAU, Master GeoNum 2022
364 Soubergues
Données INAO & IGN, réalisation sous QGIS & Adobe Illustrator
415 Vignoble
580 Fr(h)ommages
CORSE
Corse-du-Sud (2A)
111 Coteaux corses
189 Littoral corse
212 Montagne corse
Haute-Corse (2B)
111 Coteaux corses
189 Littoral corse
212 Montagne corse
Annexes
PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR
Provence-
Alpes-Côte
Alpes-de-Haute-Provence (04)
179 Laragnais
214 Montagne de Haute-Provence
299 Plateau de Valensole
314 Plateaux de Saint-Christol et Forcalquier
376 Val de Durance
52 Bochaîne
90 Champsaur
130 Dévoluy
Hautes-Alpes (05)
d’Azur &
137 Embrunais
151 Gapençais
164 Haut-Embrunais
325 Queyras
Corse
Alpes-Maritimes (06)
2 Alpes niçoises
122 Coteaux niçois
191 Littoral niçois
Bouches-du-Rhône (13)
72 Camargue
127 Crau
Var (83)
114 Coteaux de Provence
190 Littoral de Provence
207 Maures et Esterel
342 Régions fruitières de Solliès-Pont et de Fréjus
Vaucluse (84)
Collection
103 Comtat
227 Monts du Ventoux, de Vaucluse et du Lubéron
242 Pays de Bourdeaux
Les Petites Régions
372 Tricastin Agricoles Françaises
Cyril JACQUOT en collaboration avec
Cendrine HOARAU, Master GeoNum 2022
Données INAO & IGN, réalisation sous QGIS & Adobe Illustrator
581
Édition
Fablyo, Lyon
www.editions-fablyo.fr
Cyril Jacquot,
vendeur-conseil en crèmerie et fromagerie, blogueur fromager et
animateur d’ateliers de dégustations fromagères
ISBN 978-2-492385-18-6
www.editions-fablyo.fr