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Chat :

Sitographie :
Les émeutes répertoriées de la fin XVe au début XIXe

10 mn de géopolitique - Analyse géopolitique des émeutes | Conflits : Revue de


Géopolitique
Irlande, les dessous d'une émeute inédite
La crise contre le mouvement : comprendre les émeutes en France | Le Grand Continent
Émeutes : analyse spatiale | Institut Des Libertés
Du Sentiment d'insécurité au Frisson de l'émeute: Sébastian Roché face aux
représentations dominantes en France | Cairn.info
Xinjiang : les émeutes interethniques de juillet 2009 : décryptage et commentaires
“La France sur un brasier” : les violences se propagent à travers l’Hexagone après la mort
de Nahel
List of incidents of civil unrest in France - Wikipedia
Mai 67, émeute racial en guadeloupe wikipedia
Who Are France's Yellow Vest Protesters, And What Do They Want? : NPR
Les émeutes dans le monde en 2009 : ethnographie de la colère | Cairn.info
De la Marche contre le racisme de 1983 aux émeutes de 2023 : « Même quand les
explosions de colère se répètent, elles ne trouvent pas de traduction politique »
Les leçons d’émeutes urbaines sans précédent : une crise sécuritaire, sociale, politique et
éducative
L'émeute, forme élémentaire de la protestation | Cairn.info
sociologie de l’émeute - cairn info
Comprendre les émeutes - Persée
Qu’est-ce qui avait déclenché les émeutes de 2005 et comment ont-elles pris fin ?
Devenir ingouvernable : Pour une approche processuelle de l’émeute open edition
https://www-cairn-info.scd-proxy.univ-brest.fr/emeutes-urbaines-et-protestations-une-
singularite--9782724609921.htm
https://www-cairn-info.scd-proxy.univ-brest.fr/quand-les-banlieues-brulent--97827071
52176.htm
https://www-cairn-info.scd-proxy.univ-brest.fr/emeutes-vs-integration--978272461190
8.htm
Catégorie:Émeute ou désordre civil en France — Wikipédia
https://www.publicsenat.fr/actualites/societe/emeutes-la-carte-des-emeutes-ne-corre
spond-pas-du-tout-a-celle-de-2005-ou-les-emeutes-avaient-clairement-lieu-dans-les-
quartiers-les-plus-pauvres

-> anthropologie du présent | ethnologie appliquée, recherches, enseignement, publications,


séminaires (berthoalain.com)
​ Les émeutes dans le monde en 2009 : ethnographie de la colère
Étude. « Gilets jaunes » : une médiatisation d'une ampleur inédite | la revue des médias
(ina.fr)

Ressources Anouck :
Podcast sur les émeutes de juin dernier expliquées : Retour sur les émeutes
urbaines de juin 2023 : un podcast à écouter en ligne | France Culture
(radiofrance.fr)
« Les luttes et les rêves » : une histoire populaire de la France de 1685 à nos
jours / Michelle Zancarini-Fournel Publication : Paris : Zones
HADJ-MOUSSA Ratiba, WAHNICH Sophie, « Les émeutes : contestation de la
marge ou la marge de la contestation ? », L'Homme & la Société, 2013/1-2 (n°
187-188), p. 9-14. DOI : 10.3917/lhs.187.0009. URL :
https://www.cairn.info/revue-l-homme-et-la-societe-2013-1-page-9.htm
Lune Riboni, Vidéoactivismes. Contestation audiovisuelle et
politisation des images (Amsterdam, mai 2023)
BOULLIER Dominique, Propagations. Un nouveau paradigme pour les sciences
sociales. Armand Colin, « Collection U », 2023, ISBN : 9782200629908. DOI :
10.3917/arco.boull.2023.01. URL :
https://www.cairn.info/propagations--9782200629908.htm
Marwan Mohammed, sociologue, auteur de Y a embrouille.
Sociologie des rivalités de quartier, (Stock, octobre 2023).
CORTéSéRO Régis, MARLIèRE Éric, « Introduction », Agora débats/jeunesses,
2015/2 (N° 70), p. 49-55. DOI : 10.3917/agora.070.0049. URL :
https://www.cairn.info/revue-agora-debats-jeunesses-2015-2-page-49.htm
Boukir, Kamel. « « Nique sa mère la justice. » », Monde commun, vol. 1, no. 1, 2018,
pp.34-53.https://www.cairn.info/revue-monde-commun-2018-1-page-34
.htm#s1n4
film réalisé par Benoit Grimont, coécrit par Marwan Mohammed et
Samuel Luret, La tentation de l'émeute (Arte, 2010). La tentation de
l’émeute | Benoit Grimont
Film Athena, réalisé par Romain Gavras (2022) : pages wikipedia et
Allociné, et bande annonce officielle.
https://www.youtube.com/playlist?list=PLKE9nOK_W3yk7vPZKecqeEwBYQZ8ALER
h
-> Les Outils de la révolution, intéressant sur les symbols leurs usages et sens, gilets
jauens, hong kong; Surtout première partie je crois

Bibliographie Kylian :
R. Huet, Le vertige de l’émeute, des ZAD aux gilets jaunes
S. Roché, Le frisson de l’émeute, violences urbaines et banlieues
M. Kokoreff, Sociologie des émeutes
https://www.cairn.info/publications-de-Motta-Alessio--123151.htm?ora.z_ref=cairnSearchAut
ocomplete
Émeute — Wikipédia.
Émeute - Vikidia, l’encyclopédie des 8-13 ans
Organiser l'émeute: la méthode `` Black Bloc '' expliquée
Violences urbaines : premier rapport sur les émeutes de l'été 2023 | vie-publique.fr
Emeutes urbaines en France - Les émeutes françaises racontées aux Brésiliens Angelina
Peralva
La diagonale des conflits - Estallido, émeute, soulèvement, révolte, piquetero - Éditions de
l’IHEAL.
Les émeutes urbaines à l’épreuve des situations locales

Les émeutes urbaines : causes institutionnelles et absence de reconnaissance | Cairn.info

Émeutes consécutives à la mort de Nahel Merzouk — Wikipédia

https://berthoalain.com/emeutes-en-afrique-2023/
https://www.cairn.info/revue-francaise-d-economie-2019-3-page-123.htm
https://fba.se/contentassets/81a302223bfd44bfaa89564b8734e0a7/research_brief_krause_f
rench.pdf#:~:text=Les%20conflits%20communautaires%20sont%20des%20conflits%20arm
%C3%A9s%20non%20%C3%A9tatiques%20entre,d'une%20petite%20guerre%20civile.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_alimentaire_mondiale_de_2007-2008

https://fr.wikipedia.org/wiki/Black_bloc

Bibliographie officielle Kylian :

S. Roché, Le frisson de l’émeute, violences urbaines et banlieues, Éditions du Seuil, Paris,


2006.
A. Bertho, anthropologie du présent, site internet.
A. Motta, Les logiques de la révolte, Bavures et émeutes de Vaulx-en-Velin à Nanterre, 40
ans d’histoire, Editions Matériologiques, 2024.
L. Vuarin, Organiser l’émeute : la méthode “Black bloc” expliquée, version Hal science.
A. Peralva, Émeutes urbaines en France, version Hal (site internet)

Bibliographie Malo:
carl sandburg, les émeutes raciales de chicago juillet 1919
christian bachmann et nicole le guennec, autopsie d’une émeute histoire exemplaire du
soulèvement d’un quartier
Anthropologie du présent, Alain bertho

Michelle ZANCARINI FOURNEL, Des Luttes et des rêves Une histoire populaire
de la France de 1685 à nos jours, Zones La découverte, 2016.

La cartographie d’une semaine d’émeutes en France (lemonde.fr)

Les émeutes de 2005 : quand les banlieues s’embrasent (radiofrance.fr)

BERTHO Alain, « Les émeutes dans le monde en 2009 : ethnographie de la colère », Revue internationale et stratégique,
2010/3 (n° °79), p. 75-85. DOI : 10.3917/ris.079.0075. URL :
https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2010-3-page-
75.htm

Découvrez les deux titres qui rythment les émeutes 04 Juillet 2023 Découvrez
les deux titres qui rythment les émeutes (generations.fr)

Idées :
Le cas français : Nahel, les gilets jaunes, notre-dame-des-landes, lycée cachan (2024) ainsi
que des articles de presse étrangère, mai 68.
Contre la dictature : Iran, Myanmar (Birmanie), Hong Kong.
Autres émeutes : Capitole (2021), George floyd, émeutes de la faim, émeutes corses
Mouvement politique de l’émeute : Marx et la lutte des classes ? Anarchisme ?
Black bloc ?

Comment les émeutes se propage?(barricade en europe, nahel, crise de 2008 etc..)


Chronologie de l’émeutes?

Qu’est-ce qu’une émeute ?


def larousse:Soulèvement populaire, mouvement, agitation, explosion de violence : Tourner
à l'émeute.
def Robert:Soulèvement populaire, généralement spontané et non organisé.

Pourquoi l’émeute?
Que nous dit une émeute sur la situation d’un pays?
émeute:spontané ou provoqué?

La contre émeute : Condamner les émeutes, les réprimer.

Black bloc ? Revendication politique dans le bloc. ça ressemble à une émeute.


Black bloc : s'ajoutent à des manifestations. Ils vont casser pour avoir un message.
Organisés, donc pas une émeute.
Pertinent d’en parler ?
Spécificité occidentale.

Malo
Anouck
Kylian

Je te propose cet article pour la définition de l’émeute (et le débat autour du terme, cf § 3 et
4), en France mais aussi en Argentine (dans le cadre de notre problématique globalisante)
c’est toi qui vois :
La diagonale des conflits - Estallido, émeute, soulèvement, révolte, piquetero - Éditions de
l’IHEAL

Je te propose cet article, dont le début traite de l’histoire de l’émeute, avec les premières
grandes émeutes en Europe post WW2, en Angleterre et en France :
Emeutes urbaines en France - Les émeutes françaises racontées aux Brésiliens Angelina
Peralva

Introduction :
Les émeutes font activement partie de l’espace politique et médiatique en France.
on en entend plus souvent parler que ce que l’on voudrait, mais avons-nous une
compréhension correcte de ce dont il s’agit?
regardons d’abord les définitions de différent dictionnaire:
Larousse:Soulèvement populaire, mouvement, agitation, explosion de violence :
Tourner à l'émeute.
def Robert:Soulèvement populaire, généralement spontané et non organisé.
émeutes vient du verbe esmote (émouvoir) et désigne une émotion collective
prenant la forme d’un soulèvement populaire spontané.
hors le sens semble parfois se mélanger avec d'autres termes comme révolte,
trouble et Rébellions, et bien que la frontière soit fine, il est important de comprendre
ce que n’est pas une émeutes pour mieux les comprendre.
Tout d’abord par la spontanéité les émeutes ne sont pas des révoltes qui elles sont
organisé et ciblé, les rébellions elles sont systématique et durable le termes trouble
lui pose problème car pas assez précis, englobant autant les actes violant que
pacifique.
Les Émeutes est ancienne à Rome à la mort de jule césar, mais elles étaient bien
moins fréquentes, et tout au long de l’histoire on observe surtout des révoltes plus
que des émeutes.
Ainsi la forme moderne de l’émeute ainsi que ces implications sont bien plus
modernes.
On peut citer les émeutes de 1981 de lyon pour voir l’émergence de l’émeute
moderne en france par exemple.
Bachmann et le guennec écrivent
Ces émeutes se développent en parallèle d'autres modes d’action plus pacifique,
comme les grèves de la faim, dans le but d’accéder aux mêmes droits que le reste
de la population.
On peut voir des cas d’émeutes un peu partout dans le monde comme à Seattle en
1999, les intifadas de 2000, puis les émeutes à bradford aux R.U en 2001 ou encore
en chine en 2002 à cause de l’épidémie de SRAS.
Ainsi les émeutes n'ont cessé de se globalisé, mais dans quelle mesure pouvons-
nous l’observer?

Plan :

I) Qu’est-ce que l’émeute ?


A) Culture de l’émeute

L’imaginaire des émeutes s’est formé et construit par l’ensemble de récit d’évènements
historiques. Ce que nous qualifions aujourd’hui d’émeutes s’appuie sur cet imaginaire mais
l’on peut aussi observer une rupture avec les révoltes du 19e siècle jusqu’à celles des
années 60. Cette rupture ce marque d’une part dans les modes d’action que nous verrons
ensuite mais aussi par les discours. Discours qui se retrouvent dans la politique, les médias
ou encore la culture. Se pose ici la question du vocabulaire. Les mots employer pour
évoquer, parler de ces différents évènements les rassemblent autour de l’émeute, riot,
intifada, baodong (insurrection), disturbios, … et de l’idée que ces mots véhiculent. Ce
ne sont plus des révoltes ou des révolutions, ils ne sont pas qualifiés ainsi. De plus cette
rupture est marquée par les usages des modes de communication, internet et les réseaux
sociaux avec la place des images. Quand les images sont souvent prisent au portable, par
les témoins directs ou les acteurs des émeutes eux-mêmes, les discours eux émanent des
médias et des politiques reprenant souvent le vocabulaires des forces de l’ordre (ex ) afin
d’expliquer ces évènements. Il y a ainsi en reprenant un concept sociologique une culture de
l’émeute produite par le discours dominant et une contre culture de l’émeute.

On peut ainsi noter comment sont nommé des actes émeutiers à travers différends médias
dans le monde. Vu de l’étranger. Gilets jaunes : et Paris est devenu une “zone de guerre”
(courrierinternational.com) Times de Londre « zone de guerre » El Pais la situation à
dégénéré c’est le chaos ». cf images

Ces discours définissent dans l’imaginaire collectif, une vision des émeutes comme
violentes souvent dépolitisées. Il cherche souvent à condamné la violence des émeutiers et
les stigmatiser, tout en jouant sur l’impacte de ces images d’incendie et de casse
spectaculaire.

En parallèle, chaque émeute ou épisode émeutier produit des images et un imaginaire qui
se développe. On retrouve ainsi des images très similaires d’émeutes à travers le monde
diffusées sur internet et les réseaux sociaux. Mêmes si ces émeutes éclatent pour des
raisons et des contextes différends on retrouve des symboles communs qui se diffusent.
Des images souvent de feu (incendie, pneus brûlés, feu de poubelles…) aussi des outils ou
symbole utilisés par les émeutiers. On retrouve par exemple lors des émeutes
hongkongaises l’usage du Parapluie qui permet la diffusion de message par un symbole, ce
symbole est ensuite repris en référence ou en soutien au mouvement dans des émeutes et
manifestations à travers le monde (cf photos) double intérêt de symbole et d’outil de
protection. Évidement le symbole du gilet jaune yellow jacket qui à aussi été repris dans
des mouvements de contestations partageant des revendications similaires à travers le
monde (Australie, Angleterre). On retrouve aussi des productions artistiques, qui participent
à faire vivre les émeutes dans un temps plus long, contrant leur aspect très éphémères. Par
exemple des œuvre cinématographique en France telles que la Haine de Mathieu Kassovitz
qui s’ouvre sur une scène d’émeutes (cf photo) ou sorti en 2022 l film Athéna de Romain
Gavras qui met en scène l’éclosion d’une émeute dans un quartier. Des fictions qui
s’inspirent de faits réels comme pour les États Unis Do the right thing de Spike Lee tiré du
meurtre de Michael Stewart en 1983 à NYC. En musique aussi les émeutes sont raconter on
peut penser à l’album Burnin’ enregistré en 1973 par The Wailers dont les paroles évoque
l’usage de violences émeutières. On peut aussi penser au groupe éclectique Rage against
the machine. Ou encore le son émeutes de Passy sorti en 1998 qui évoque le frisson de
l’émeute. L’été dernier les morceau Fuck le 17 13 block et Prêt à partir de SCH et Ninho qui
fait référence aux émeutes de 2005 morceaux sortis en 2019 et 2018 qui on connut une
forte augmentation de leurs écoute lors des émeutes de juin derniers.

On comprend ainsi que les émeutes inspirent les artistes, mais cette inspiration est
réciproque. Ces différentes œuvre d’art n’entraînent pas d’émeutes en tant que tel mais en
sont des formes d’hymnes qui sont portés ensuite lors d’autres protestations. Ces œuvres
permettent aussi une mémoire collective qui échappe souvent à ces évènements spontanés
et éphémères.

Transition au-delà de cette vision culturelle des émeutes, de ce qu’on évoque comme tel il y
a les modes d'actions, les outils et moyens qui participent aussi à cette idée commune de
l’émeute.
B) Le fonctionnement de l’émeute

Les émeutes : Entre méthode globale et cas particulier.


Les traits dominants des émeutes françaises sont leur quasi absence d’agressions entre
communautés ethniques, la forte participation des minorités aux violences et le recrutement
en milieu urbain et défavorisé, les affrontements sont tournés vers la police

- Types d’émeutes:

7% : Conflits communautaires :
Inde, hindous contre musulmans indiens :

Le 31 juillet 2023, à l'initiative notamment de militants de l'organisation extrémiste Bajrang


Dal, des commerces tenus par des musulmans sont saccagés, une mosquée incendiée et
l'un de ses clercs assassiné. Les violences causent la mort de 6 personnes. Des dizaines de
conseils de village ont signé des missives afin d'interdire l'entrée des vendeurs musulmans
dans leur bourgade. Démolition de centaines de maisons et de commerces appartenant,
pour la plupart, à des musulmans.

Bradford, en Angleterre, en 2001, affrontements entre blancs et asiatiques.


Espagne, émeutes d’El Ejido en février 2000 après la mort d’une espagnole par un jeune
déséquilibré marocain. S’ensuivent des violences envers la communauté marocaine,
souvent des travailleurs clandestins.

20% : Mobilisations sociales et universitaires :


Lycée Cachan, début mars 2024. Des jeunes s’invitent à une manifestation qui dénonçait
l’état du lycée.
Mai 68, pour la libération des moeurs.

19% : Politique, élections, corruptions, libertés :


2024 : Sénégal (émeutes contre le troisième report des élections), Comores (après la
réélection du président sortant Azali Assoumani).
Bangladesh (nombreuses émeutes anti gouvernementales au cours de 2023).

1% : Violences faites aux femmes :


Iran après la mort de Mahsa Amini, de 2022 à 2023, ont secoué l’Iran.

16% : Conflits géopolitiques :


Rébellions kurdes (25 octobre 2015, 7 blessés à l’ambassade de Turquie au Japon).
Syrie (a commencé par des émeutes, avec les enfants de Deraa).
Manifestations sur le conflit israélo-palestine (Daghestan, 29 octobre pro palestiniens
prennent un aéroport; marche d’extrême droite sur une mosquée à Israël).

Politiques sanitaires (elles constituaient un cinquième, marqueur de l’évolution des facteurs


politiques :
Europe (Pays-Bas, Belgique, etc), Chine (émeutes en novembre 2022 face à la politique
zéro covid du gouvernement, sévères restrictions de confinement)

30% : Conflits police et population :

Los Angeles, 1992 : Après l’affaire Rodney King, personne noire battue par les policiers.
L’acquittement des policiers provoqua un embrasement qui mena à l’émeute.
Les émeutes, qui ont duré 6 jours, ont provoqué la mort de 54 personnes et 2500 blessés.
10 000 arrestations, 1000 magasins incendiés et le coût des réparations a été estimé à 1
milliard de dollars.

Mayotte en 2022 (expulsions d’immigrés dans les bidonvilles).


Plusieurs émeutes en Belgique, années 90, suite à des violences policières sur des jeunes
de quartiers.

7% : Fêtes et sport :
Une équipe de foot déçoit ses fans, qui se vengent sur les supporters de l'autre équipe. La
fête devient violente, des voitures sont retournées et brûlées, vitrines cassées.
Brésil en 2023 (Rio de Janeiro). France, 2006 : L’équipe de France gagne en quart puis en
demi-finale : Des destructions et même des attaques contre des policiers sont recensées
dans des grandes villes comme Paris, Marseille et Dijon.
S'il y a un match PSG/OM, la sécurité est renforcée.

Mais il est difficile d’attribuer un seul type à une émeute (Iran, gilets jaunes, Nahel).
Il y a d’autres types : écologiques, émeutes de la faim, dans les prisons.

- Récurrence des actions : Formation, actions, qui y participent.

Émeute : politique ou pas ?

Il y a un long débat sur la nature politique de l’émeute.


Certaines émeutes sont beaucoup plus politisées que d’autres. Cela joue sur le contexte
politique. Mais en France, l’émeute que nous connaissons comme émeute urbaine, n’est
pas politique.

Formation/naissance :

Vient d’un événement déclencheur :


Le décès d’un jeune de certains quartiers populaires français suite à une bavure ou un
accident impliquant la police est un exemple de déclencheur type.
Les émeutes sont fréquemment liées à une intervention policière (parfois vécue comme
brutale, mais pas toujours) ou à une décision de justice perçue comme injuste, voire un
assassinnat. Celui de Martin Luther King a provoqué les émeutes de 68.
MAIS il faut se méfier du concept d'événement déclencheur. Aucune détermination
mécanique peut être isolée.

Les émeutes ne sont pas un événement simplement explicable par un état de la société.
C’est une conjonction de phénomènes de nature diverse, de décisions prises par des
milliers de personnes dans la rue. Les événements clés sont autant de bifurcations qui
pouvaient conduire à d’autres résultats.

Exemple : 2005 et Nahel (2023).

Mort de deux adolescents près de Clichy-sous-Bois en banlieue parisienne, le 27 octobre


2005.
Les deux adolescents, Ziad et Bouna, sont morts électrocutés dans un transformateur.
Les policiers qui les ont poursuivis les ont vu enjamber la clôture EDF, mais ne les ont pas
suivis.
Dans l’heure suivant la découverte, des rassemblements de jeunes de quartiers se forment.
Elles dégénèrent en émeutes, voitures brûlées.

Nahel : Jeune franco-algérien tué à bout portant par un policier.

Qui y participent : En France, souvent des jeunes issus de quartiers défavorisés. Il peut
aussi s’agir de minorités, de manifestants qui se changent en émeutier dans le cas d’une
manifestation qui dégénère.

Méthodes :
Elles combinent vandalisme, incendie et pillage. Les cibles ne sont pas des groupes
particuliers.
L’immense majorité des destructions touchent les véhicules privés. Les voitures sont
coûteuses, nombreuses et à portée de main, et sont mal défendables face aux incendies.
Les bus et bâtiments municipaux sont aussi accessibles que les voitures.

Pendant plusieurs décennies, ce matériel était en grande partie composé de projectiles de


type pierres et cocktails Molotov préparés dans la journée. Depuis les années 2010, on a vu
se multiplier les recours aux lanceurs de feux d’artifice.

- Les émeutes ont changé :

Plus politique : 2005, violence, et Nahel, contexte plus politisé. Mais pas pour autant des
revendications politiques.

De plus en plus violentes :


2005 : 10 300 véhicules brûlés, dont 4200 en Ile de France. Plus de 200 bâtiments publics et
74 bâtiments privés ont été détruits. 200 millions d’€ de dégâts.
Nahel : 3 semaines contre 6 jours, mais beaucoup plus de dégâts, estimés à 650 millions
d'euros, surtout dans des zones qui n’ont jamais connu ce type de violence.
Changement de localisation : Avant, dans les banlieues, maintenant en centre-ville. Plus
généralisé à l’échelle de la France.

Une meilleure organisation :


Nahel : Meilleure coordination qu’en 2005 : Ciblage des forces de l’ordre, usage de mortiers
d’artifice.

Black bloc :

Le « Black Bloc », groupe d’activistes habillés de noir se livrant à diverses actions


émeutières durant les manifestations. Ces masses d’individus vont pratiquer le sabotage
(bris de vitrines, incendies de véhicules, détérioration de matériels publicitaires et
d’aménagements urbains, etc.), et l’affrontement direct avec la police.

Les black bloc ont une capacité à maintenir une convergence entre sous-groupes aux
idéologies et méthodes différentes, et parfois même concurrentes. En effet, la culture
organisationnelle du Black Bloc permet un obscurcissement des dissimilarités entre ses
membres au sein d’une expérience politique commune.
Ainsi, on retrouve des militants libertaires et égalitaires, parfois féministes, mais dur à dire
car anonymisation de ses membres.

Mais au-delà de l’aspect politique, les Black Blocs représentent aussi et avant tout un
phénomène organisationnel inédit.

Né dans les années 80 à Berlin Ouest, ce phénomène prend de l’ampleur fin 90s début
2000s. Surgissent en France dans les années 2000. Mais c’est surtout depuis 2016 que la
France devient un bouillon pour la pratique black bloc, avec les manifestations loi Travail;
gilets jaunes; 1er mai, luttes écologiques.
- Une réponse à l’émeute :

Police anti-émeute (quasi chaque pays): France, compagnies de CRS et escadrons de


gendarmerie. Matériel anti-émeute similaire : Gaz lacrymo, boucliers, etc.
Lassitude dans les villes les plus éprouvées : Les habitants s’organisent avec les pouvoirs
publics pour surveiller les bâtiments municipaux, les équipements de quartiers ou les
véhicules.
Pratique de l’état d’urgence, avec notamment un couvre feu, permettant de faire ressortir qui
sont les émeutiers.

- La fin de l’émeute

L’émeute, au final, finit toujours par retomber d’elle-même : Les groupes se fatiguent, la
colère initiale s’évanouit.
Observation mutuelle : Une mobilisation retombe bien souvent parce que des groupes
mobilisés ont le sentiment partagé qu’elle est en train de retomber, que moins de gens vont
venir à la manifestation ou faire grève, et finissent par mettre en question leur propre
participation.
II) Les cas d’émeutes

A) Violence policières et émeutes 7 min

De nombreuses émeutes notamment en France ou aux USA liées aux violences


policières qui se font écho par delà l’atlantique. En France depuis les années 80 de
nombreuses affaires portant sur la mort d’hommes ou d’enfants racisés dans des
quartiers populaires par la police et réveillent une colère et indignation amenant
régulièrement à des expression de ces colères passant par l’émeute qui reste
localisée ou s’étend à d’autres villes. Comme celles marquantes de l’année 2005. Le
27 octobre, en cherchant à échapper à la police, deux jeunes, Bouna TRAORE et
Zyed BENNA habitants de Clichy sous bois meurent dans le transformateur EDF
dans lequel ils s’étaient réfugiées des FO. Les familles portent plaintes le lendemain
pour non assistance à personnes en Danger. « S’ils rentrent sur le site, je donne pas
cher de leur peau. » (paroles d’un des policiers). Les émeutes débutent, avec une
première période d’émeutes commencent le soir même, au départ de Clichy elles
s’étendent peu et durent 5 jours. Puis le 29 octobre la marche blanche, permet une
période d’accalmie. Mais lorsque le lendemain, une grenade lacrymogène est lancée
par les CRS à l’entrée de la mosquée de Clichy, une vidéo se diffuse et propage
l’indignation. L’émeute s’étend ainsi à la région parisienne d’abord puis à travers la
France dans la nuit du 3 novembre. Le point culminant de ces émeutes correspond à
la nuit du 7 au 8 novembre, les émeutes adviennent dans 274 communes (1500
voitures brûlées). Le 8 novembre face à la situation, le gouvernement déclare «
l’application de la loi de 1955 », l’État d’urgence est déclaré. Instaurant des couvre-
feu et interdictions de rassemblements (Paris et Lyon). Ces émeutes se sont donc
étendue à travers le territoire et pendant 3 semaines elles ont mené à une forte
répression. On comprend que l’indignation des émeutiers était tout d’abord cantonné
à une échelle local mais que cette colère est liée à une vécu commun et un
problème systémique qui permet d’amener au soulèvement le plus large. A cette
indignation commune, s’ajoute la médiatisation importante de ces émeutes et la
mosquée visée par une grenade lacrymogène qui s’ajoute à l’injustice. Par leur
importance et leur durée, elles sont aussi médiatisée à l’étranger. Ces émeutes
comme les précédentes des années 90’s en France elle sont révélatrice d’un
dialogue inexistant entre les politiques et les contestataires de ces injustices. Des
exemples plus récent nous montre un rôle des réseaux sociaux dans ces
mouvements dénonciateurs d’injustices. On pense évidemment aux États Unis à la
vidéo de l’arrestation de George Floyd qui mène à sa mort le 25 mai 2020 à
Minneapolis. Cette vidéo permet de révéler la responsabilité des policiers. Elle
tourne rapidement sur les réseaux sociaux ce qui permet une diffusion mondiale.
Dès le lendemain localement des émeutes vont avoir lieux, elles vont rapidement
s’étendre à travers les États Unis ce mouvement comprend ainsi des émeutes avec
des incendies, des pillages, dégradations ou encore déboulonnages de statues mais
aussi des manifestations pacifiques. C’est le retour du mouvement BLM qui fait écho
à travers le monde avec à partir du mois d’août des manifestation dans de nombreux
pays. Cf cartes

On retrouve l’été dernier aussi le rôle des réseaux sociaux dans la « Propagation »
des émeutes suite au décès de Nahel à Nanterre en juin dernier. Les réseaux
sociaux amène très rapidement à une extensions des émeutes dans de nombreuses
villes comme à Brest. Ces émeutes s’étendent sur une semaine mais touchent
beaucoup plus de villes que 2005 (500) et usent de plus de violence en moins de
temps.

Ces exemples révèlent surtout une colère et une indignation commune qui conduit à
un usage de la violence. Il n’y pas de dialogue possible ou ouvert et les images
d’émeutes sont largement reprises et font largement parler que ce soit par les
réseaux sociaux qui peuvent les glorifier et les médias qui à opposée inverse les
dénoncent.

Ces quelques exemples nous montrent que même si ces émeutes se caractérise en
une réponse spontanée à des faits de violences policières, cette spontanéité s’inscrit
dans une histoire au USA comme en France dans laquelle ces violences sont
régulières. On le voit encore récemment avec le décès de Wanyss et l’émeute visant
le commissariat de la Courneuve (Seine Saint Denis). Comme nous l’avons montré
l’usage de l’émeute en réponse est aussi de plus en plus important autant par
l’ampleur des dégradations que par l’ampleur de la protestation.

B) Émeutes liées aux conditions de vie (émeutes sociétales) (plus que 7 min
aled)

les émeutes sont également caractérisé par leur aspect socio économique,
avec des conditions de vies trop basses ou à la baisse, facilitant l’explosion
de l’émotion populaire.comme ce fut le cas en 2011 à londres, car bien que
l’élément déclencheur des émeutes soit une violence policière sur un homme
racisé, les émeutes sont non pas corréler à la couleur de peaux mais à
l’aspect socio économique des individus qui vivaient dans les quartiers
pauvres de londres.Ainsi ces émeutes se sont répandu en grande majorité
dans les quartiers en difficulté, le sentiment d’injustice et d’impuissance y
étant le plus fort, de londre du 6 au 10 août suite à la mort de Mark duggan à
tottenham le 4 août.

Malheureusement on peut voir une tendance à limiter ces émeutes, celle de


londres ou de 2005, qui sont très similaire,aux problèmes d’intégrations
ethnique.le trait étant plus ou moins forcé en fonction de l’orientation politique
du médias ou de la personne qui en parle. Amenant l'incompréhension de la
présence d’un acteur des films harry potter,Jamie Michael Waylett, parmis les
émeutiers alors que celui-ci est blanc. Certains média russe parlant même de
guerre de civilisation
Les problèmes sociaux semblent donc relégués plus qu’il ne devrait dans les
émeutes de banlieue alors que ceux-ci sont le moteur principal des émeutes.
Cependant les états veulent éviter la répétition de tels événements, il s‘agit
donc de déclencheur de mouvement politique, aide à l’emploie, infrastructure,
aide pour les vacances, (non je ne référence pas microns mais chirac)
développement de loisir et club. Des décisions trop souvent superficielles sont
donc mises en place par les différentes instances, communales ou
gouvernementales.
Cependant un problème rend les initiatives caduc: les zones pauvres auront
toujours tendance à s’appauvrir quand des gens plus pauvres viendront
remplacer les moins pauvres parvenus à s’extraire de ces quartiers.
mais quand les émeutes et protestations sont générales que ce passe-t’il?
2018,gilets jaunes.
les manifestations des gilets jaunes réunnissait au moins des dizaines de
personnes chaque week-end (sentiment de déclassement, monté des prix de
l’essence et politique fiscal+ chomage). Et les confrontations avec les forces
de l'ordre furent multiples. Ainsi la médiatisation des gilets fut mondiale car
intéressante à l’étranger, le traitement médiatique peut donc être révélateur
en france: mépris, crainte, traité d’assissté, de canapé, ou de sans culotte en
référence à la révolution français, l’appellation varie en fonction du bord
politique, les demandes des giltes jaunes sont vues comme irrationnels,
pervers, montrant le décalage entre certain média et la population.
concentration des images sur la violence, les dégâts. Mais la violence des
gilets jaunes est exagérée la ou celle des policiers sont limité et couvert par le
gouvernement. l’usage des lances grenades posant un gros problémes, les
normes de sécurité n’étant respecté que par les CRS.
ainsi le traitement est similaire à celui des émeutes racisé sur de nombreux
point par les médias.
En Europe le mouvement à inspiré de nombreuses manifestations et
émeutes, en serbie cela à relancer les émeutes de 2015, il y à eu des
émeutes à bruxelles, en ukraine,ou en bulgarie et même au burkina faso.
Cependant ce qui frappe à l’étranger c’est les images impressionnantes de
l’épisode, un correspondant hollandais parlant de “spécificité française”, ce
qui amènera le mouvement à faire le tour des médias de l’italie à la chine.
de plus les images des réseaux sociaux sont omni-présent lors de la crise des
gilets jaunes et on jouer dans la postérité du mouvement, notamment en
permmettant de rendre compte de la réalité sur place, et permettant de mieux
comprendre le déroulement des événnemments en combinnant les images
rendu publiques.
les émeutes de 2017/18 des gilets jaunes s’inscrivent dans la crise de 2008
des sub-primes qui à déclenché pour certain “un nouveaux cicles d’émeutes”.
La montée des problèmes socio-économique, sont mondiaux ainsi, la
généralisation de l’émeutes passent aussi par une mondialisation.
En effet les émeutes ont également lieu à l’occasion de réunion international
en 2009 à la suite des émeutes de seattle en 1999.
La réunion de l’OTAN à Strasbourg en avril a donné lieu à des batailles de
rue comme celle du G20 à Londres ou celle de l’OMC à Genève.
(orga mondial du commerce)
ces émeutes peuvent montrer la cassures entre certaines instances et
politiciens avec la populations locales, en parallèle de la cassure avec
certains médias que nous avons observé lors des gilets jaunes ou l’épisode
de londre.

Conclusion :
Pour conclure, nous avons pu voir que les émeutes s’inscrivent dans un phénomène
globalisant car [Anouck].

Mais aussi car les émeutes sont essentiellement les mêmes, elles répondent à un contexte
politique que l’on peut regrouper sous différents types et qui évoluent avec la politique des
pays et du monde, mais aussi car elles ont des méthodes similaires, elles se caractérisent
toutes par différentes sortes de violence. Elles sont à la fois un modèle global, mais ont
aussi chacune leurs propres caractéristiques en fonction du contexte et du pays.
(Bonus) Elles connaissent aussi les changements de la société et évoluent avec elles, on les
dit spontanées mais elles connaissent des phénomènes d’organisations, avec par exemple
les black bloc.

[Anouck]

Nous avons aussi pu voir une tendance aux émeutes par les populations en mauvaise
situation socio-économiquement , celle-ci causant donc des émeutes qui se généralise de
plus en plus, du quartier au monde, le tout aidé par la médiatisation de l'événement, que ce
soit sur le journal, à la télévision, ou sur les réseaux sociaux. La représentation des médias
du phénomènes pouvant montrer la plus ou moins grande cassure qu’il y à avec les
émeutiers, que ce soit l'incompréhension ou le mépris, voir une xénophobie, tout en
montrant la globalisation de ces émeutes qui touchent à des aspects semblant universelle et
ayant donc de l’écho à l’étranger, en étant le moyen de communication de l’émotion
populaire principal accompagné d’autre mouvement plus pacifique.

R. HUËT, Le vertige de l’émeute :


p. 121

L’émeute vient souvent d’une manifestation. Elle dérive, d’où le terme de vertige : les gens
sont emportés dans la violence.

Chapitre 1 :

L’émeute ne sert pas le politique, elle a plutôt tendance à la desservir car elle éloigne du but
politique. Ce n’est pas la scène principale du politique, mais son bord/débordement.
C’est une “petite scène” du politique.
L’émeute est vécue comme une épreuve vivante du politique. Elle ne répond pas à des
objectifs stratégiques précis, elle fait vibrer les corps. Les émeutiers ont l’impression d’avoir
été en contact avec la réalité du pouvoir d’incarner leurs idées par le corps.
Le corps blessé est l’occasion d’une rencontre avec la réalité politique. La chose politique,
abstraite, gagne en réalité. L’émeute est une réponse au sentiment de perte de réalité =
tentative désespérée pour tenter de conquérir le sentiment d’être en vie et d’agir.
Émeute = facilement condamnable.

Auteur : Pour lui, la visée politique de l’acte émeutier est secondaire. C’est plutôt l’acte
lui-même qui précipite l’émeutier dans la réalité.
Chapitre 4 :

Caractère éminemment politique des émeutes. Radicalité des gestes = pulsion de vie
politique.
L’émeute relève aussi du désir de produire du spectacle, du tragique. Politisation dans la
mutilation : Vies qui passent à l’acte, qui sont intensifiées et qui courent des risques, c’est
avant tout des vies qui s’abîment.
Conviction que le politique naît là où s’éprouve la vie empêchée.
L’émeute comble symboliquement le vide intérieur de son auteur et peut l’aider à surmonter
pour un temps son sentiment dépressif lié à la conviction de vivre de sombres temps.

L’émeute n’a pas de mots d’ordre, l’émeute n’est pas non plus une pure excitation
momentanée ou une rage qui se déverse confusément. C’est une colère froide,
démonstrative : elle retourne contre le pouvoir sa propre violence.

Elle force le pouvoir à se manifester concrètement en violence institutionnelle. Crée un face


à face avec le pouvoir qui n’est normalement pas vécu.

C’est aussi une simulation du chaos : renverser les poubelles, etc. Jouer la scène de la
déroute du pouvoir.
L’émeute est un geste politique : Celui de se plaindre, mais aussi celui de provoquer le
pouvoir.
L’émeute est un geste d’appel à l’intersubjectivité. Ex : Les streets medics (soignent les
émeutiers blessés).

Chapitre 5 :

Violence guerrière de l’émeute, relation avec une “guerre” (à développer si nécessaire).

Une émeute n’est jamais sans revendications politiques. La plus importante est la
revendication de la “singularité subjective”, càd d’un attachement à la vie.
ZAD : Font des références à la “vie”.

Chapitre 6 :

L’idée porte le corps, l’idée se fait corps. Le corps se risque, s’expose et défie la peur. C’est
le politique qui existe en chacun. C’est l’occasion d’une épreuve politique par le corps.

L’émeute fait aussi l’histoire, excitation d’être sujet de l’histoire.

Différence émeute et insurrection :


“L’émeute est un phénomène historique qui peut être infra-politique. L’insurrection est un
phénomène qui noue la politique à l’histoire. Si l’émeute est ambiguë et que de façon
générale elle demeure obscure et ne renverse que rarement le pouvoir, l’insurrection est,
quant à elle, “la rencontre de la vérité”. C’est le moment où le peuple s’inscrit dans l’Histoire”
Alain Badiou.
Déjà Victor Hugo décrit l’émeute dans Les Misérables :
“Si l’on en croit certains oracles de la politique sournoise, au point de vue du pouvoir, un peu
d’émeutes est souhaitable. Système : L’émeute raffermit les gouvernements qu’elle ne
renverse pas.”

Solidarités réelles : Nombre de manifestants ont conservé un bon souvenir des


manifestations contre la loi Travail de 2016, malgré leur échec.
Rôle au sein d’un collectif. La condition minoritaire favorise l’entraide.

Conclusion :

à la vision ordonnée de l’univers, l’émeute oppose sa destitution.


Forme émeutière en France car les risques de se faire tuer pour son engagement politique
sont faibles.

S. Roché, Le frisson de l’émeute, violences urbaines et


banlieues :
Livre parle des émeutes de l’automne 2005. Très grande ampleur.

1992 : émeutes à Los Angeles.

Il y a une méconnaissance du phénomène émeutier. Les révoltes se prêtent à toutes les


interprétations tant elles sont ambiguës.
On envisage jamais les violences comme causes, et non comme résultantes.
D’un point de vue politique, les émeutes sont parfaitement stériles. Tout se passe comme si
de rien n’était. L’assemblée nationale n’a pas vu l’ombre d’un émeutier. Silence politique.

Chapitre 1 :

Mort de deux adolescents près de Clichy-sous-Bois en banlieue parisienne, le 27 octobre


2005.
Les deux adolescents, Ziad et Bouna, sont morts électrocutés dans un transformateur.
Les policiers qui les ont poursuivis les ont vu enjamber la clôture EDF, mais ne les ont pas
suivis.
Dans l’heure suivant la découverte, des rassemblements de jeunes de quartiers se forment.
Elles dégénèrent en émeutes, voitures brûlées.
Escalade : Les autorités ne connaissent pas les jeunes qui sont dans ces émeutes et les
policiers sont repoussés. Cela semblait être un accident, mais les jeunes reprochent aux
policiers leurs morts. L’absence de dialogue radicalise les tensions.
Les jeunes s’attaquent à des bâtiments publics, commerces, mairie.
Pompiers et policiers pris pour cible.

Vendredi 28 octobre :
Divergence de récits : Les jeunes impliquent les policiers dans la mort des deux
adolescents, les autorités nient en bloc.
Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur, confirme que les policiers n’ont aucune
implication dans la mort des jeunes, qui se sont enfuis en les voyant. Les syndicats de police
font front commun. Il n’y aurait pas eu de course-poursuite. Ils tiennent ce discours a priori,
sans examiner les circonstances de leur mort et sans tenir compte des infos qui sortent de la
presse = Communication maladroite et malhonnête des forces de l’ordre.

Sur le terrain : La police a prévu un dispositif inadapté face aux émeutiers. Incendie,
destructions, caillassage des policiers. Un coup de feu est tiré vers les policiers. Une
trentaine de véhicules incendiés.
Soirée : Affrontement jeunes et policiers, certains mis en GAV.

Samedi 29 octobre :
La question de la poursuite obnubile, plus que d’autres questions dans les circonstances de
la mort des deux jeunes. L’audition du 3e jeune qui était avec eux dit qu’ils ont couru car
d’autres couraient, ils se pensaient poursuivis. La préfecture, le parquet, la police et le
ministre de l’Intérieur démentent l’hypothèse d’une course poursuite.
Marche silencieuse, environ 500 personnes, membres de familles et élus locaux en tête.
Dans la nuit, pas d’affrontements. En réalité, les deux camps s’arment pour les prochains
affrontements.

Dimanche 30-Lundi 31 :

Méfiance des familles envers les autorités.


La version officielle (cambriolage -> pas de poursuites -> entrée sans témoins dans le
transformateur) est mise à mal.

Sur le terrain :
Compagnies de CRS et escadrons de gendarmerie. Dans la nuit, il y a moins de feux mais
des affrontements.
Grenade lacrymogène lancée tombe près d’une mosquée à Clichy, provoque une vive
émotion dans la communauté musulmane.
C’était un accident, mais les autorités brillent par leur incapacité à communiquer.
Sarkozy réclame une enquête mais il n’adresse à la population aucun signe d’apaisement.
Donc il y a des accusations comme quoi cette grenade était volontaire. Sarkozy dit que cette
grenade était bien “en dotation des compagnies d’intervention” mais que cela ne veut “pas
dire que c’est un tir fait par un policier”. Déclaration contradictoire qui alimente les soupçons.

C’est la première phase des émeutes: Locales, engendrée par des facteurs qui se sont
enchainés : facteurs émotifs, hasard mais aussi erreurs.

Première semaine de novembre 2005 :


Malgré la visite de Dominique de Villepin, les émeutes se propagent à d’autres villes de
Seine Saint Denis, mais aussi dans d’autres départements. Elles tournent autour de la
capitale sans y rentrer.
“Harcèlements sporadiques de petits groupes mobiles” plutôt que des affrontements directs
avec la police. De plus en plus de véhicules sont incendiés.
Le ministre de l’Intérieur n’avait pas prévu un débordement géographique, hors de Clichy.
2 novembre : Chirac appelle au calme.
Mais les violences continuent en Seine-Saint-Denis : Centre commercial et poste de police
saccagés, une quinquagénaire brûlée dans l’attaque d’un bus à Sevran.
Après la région parisienne, les émeutes gagnent les provinces. La capacité de réponse des
sapeurs-pompiers est dépassée. Avant chaque feu, il y a une analyse de risque.
Augmentation des destructions en province et diminution dans la région parisienne entre le 3
et 10 novembre.
Stains : Un homme meurt de ses blessures à la suite d' une agression.

Lassitude dans les villes les plus éprouvées : Les habitants s’organisent avec les pouvoirs
publics pour surveiller les bâtiments municipaux, les équipements de quartiers ou les
véhicules.
Pic de violence dans la nuit du 6 au 7 novembre, 36 policiers blessés, 1400 voitures brûlées.
Les jeunes avaient volé, un an auparavant, un poste Acropol pour écouter les
enregistrements cryptés de la police.
Dominique de Villepin appelle au calme et au dialogue, mais il y a un conflit interne au
gouvernement entre le premier ministre (Villepin) et le ministre de l’Intérieur (Sarkozy).
Villepin accroît les pouvoirs des préfets face aux violences et donnent de nouvelles
prérogatives aux policiers.

La décrue est engagée à partir du 7 novembre, les émeutes s'essoufflent. Mais nul ne sait
de quoi sera fait le jour d’après. Le phénomène continue de s’étendre, incendies et incidents
continuent.
L’état d’urgence entre en application le 8 novembre à minuit (ou le 9 à la première heure),
mais de manière limitée : Couvre feux dans des zones limitées, les quartiers jugés à risque.
Mais les dispositifs de contrôle des médias et d’intervention des tribunaux militaires pour les
délits sont exclus.
Entre le 10 et le 13, le nombre d’incendies sont stables. Le 17, les émeutes sont
officiellement terminées.

Cette présentation des faits permet de constater que les émeutes ne sont pas un événement
simplement explicable par un état de la société. C’est une conjonction de phénomènes de
nature diverse, de décisions prises par des centaines, voire des milliers, de personnes dans
la rue, et par quelques dizaines d’autres aux niveaux locaux ou gouvernementaux. Les
événements clés sont autant de bifurcations qui pouvaient conduire à d’autres résultats.

Chapitre 2 :

Délinquance ou lutte politique ?


Là n’est pas le débat, car on peut commettre des crimes pour faire de la politique. Mais le
mouvement de violence ne peut être qualifié de politique juste parce qu’il a des
conséquences politiques.
“Riot”, vient du français “riote” qui signifie “querelle”.
Le terme de “violences urbaines”, très utilisé en France, ne désigne pas une catégorie
juridique mais un ensemble de phénomènes disparates. Elle ne désigne pas spécifiquement
des formes d’affrontements collectifs et elle couvre un éventail de comportements, du tag à
l’insulte, du feu de poubelle au caillassage.
Le terme “émeutes” désigne une conjonction dans le temps et l’espace de différents
comportements qu’on nomme en France “violences urbaines”. Une voiture brûlée à tel
endroit, un affrontement plus loin. Seuls, ce sont des violences urbaines, mais ensemble ce
sont des émeutes.
Les événements d’octobre et de novembre 2005 sont donc des émeutes.

Le phénomène d’émeute a émergé en France dans les années 70. Premières émeutes
françaises à Vaulx-en-Velin en 1979. Mêmes composantes : Voitures brûlées, affrontements
avec la police.
Émeutes entre 81 et 83 en banlieue de Lyon.
Peu à peu se répand la tradition de brûler des voitures lors des émeutes. Des dizaines de
milliers de voitures brûlent chaque année, 28 000 en 2005 avant la vague d’émeutes.

Émeutes de 2005 :
10 300 véhicules brûlés, dont 4200 en Ile de France. Plus de 200 bâtiments publics et 74
bâtiments privés ont été détruits. 200 millions d’€ de dégâts.
Très peu de pillages en règle, seulement quelques commerces attaqués.
3101 émeutiers mis en GAV, 422 condamnation “à une peine d’emprisonnement ferme ou
contenant une partie ferme”.
80% des interpellés étaient des réitérants (selon le directeur général de la police). 45%
étaient des mineurs.
Affrontements plus localisés en banlieue qu’en centre-ville.

Mais nos émeutes sont moins violentes que celle des Etats-Unis :
Les émeutes de Los Angeles, qui ont duré 6 jours, ont provoqué la mort de 54 personnes et
2500 blessés. 10 000 arrestations, 1000 magasins incendiés et le coût des réparations a été
estimé à 1 milliard de dollars. Ces émeutes sont hors norme, même pour les Etats Unis.
Dans 91% des émeutes américaines, aucun mort n’est à déplorer. La plupart de ces
agitations se rapprochent de celles que nous connaissons d’ordinaire.

Nos émeutes se distinguent de celles de la faim comme on a pu les observer en Argentine.


En décembre 2001, 289 émeutes de ce type éclatent en Argentine. Des gens se
rassemblent devant les hypermarchés et réclament de la nourriture, et entrent de force si
elle leur était refusée. En quelques jours, le phénomène s’est répandu dans tout le pays. 18
personnes ont été tuées par les propriétaires ou la police. En France, aucun magasin
alimentaire n’a été pillé pour cette raison.

D’autres explosions voient l’affrontement de groupes ethniques, qui découle de la


compétition éthnique sur le marché du travail et pour l’occupation territoriale. Elles peuvent
aussi être liées à des évènements marquants.
Los Angeles, 1992 : Après l’affaire Rodney King, personne noire battue par les policiers et
filmée par un caméscope. L’acquittement des policiers provoqua un embrasement du
quartier de South Central et des combats entre latinos et noirs. L’épicentre des émeutes est
à la limite entre les zones de peuplements hispaniques et noirs. La police s’interpose alors,
mais ne joue pas pour autant un rôle de neutralité.
Émeutes intercommunautaires :
Bradford, en Angleterre, en 2001, affrontements entre blancs et asiatiques.
Espagne, émeutes d’El Ejido en février 2000 après la mort d’une espagnole par un jeune
déséquilibré marocain. Violences envers la communauté marocaine, souvent des
travailleurs clandestins.

Les émeutes sont fréquemment liées à une intervention policière (parfois vécue comme
brutale, mais pas toujours) ou à une décision de justice perçue comme injuste, voire un
assassinnat. Celui de Martin Luther King a provoqué les émeutes de 68.
Cincinnati, mai 2001 : Un adolescent noir est tué par la police, 4 jours d’agitations
s’ensuivirent.
Ces émeutes ont un caractère de protestation ou de révolte : Elles combinent vandalisme,
incendie et pillage. Les cibles ne sont pas des groupes particuliers.
Angleterre : émeutes de 81 à 85 ont pris la forme de révoltes contre la police et se sont
accompagnées de voitures brûlées et de pillages. A Brixton, en 81, la police s’était arrêtée
pour porter secours à un jeune noir qui avait reçu un coup de couteau dans le dos. Une
première attaque eut alors lieu. Des renforts furent envoyés, et leur occupation provoqua
une confrontation le 13 avril lorsqu’un jeune noir fut arrêté après une échauffourée. Cocktails
Molotov, incendies, etc. Selon des témoins, des jeunes aussi bien blancs que noirs y
participaient.
Première grande émeute de l’Europe d’après-guerre

D’autres formes d’émeutes sont des célébrations, des anniversaires. Une équipe de foot
déçoit ses fans, qui se vengent sur les supporters de l'autre équipe. La fête devient violente,
des voitures sont retournées et brûlées, vitrines cassées. France, 2006 : L’équipe de France
gagne en quart puis en demi-finale : Des destructions et même des attaques contre des
policiers sont recensées dans des grandes villes comme Paris, Marseille et Dijon.
On peut rajouter à ces célébrations les émeutes du 14 juillet, de Noël et du nouvel an qui ne
sont pas liées à un motif clairement identifiable.

Lorsqu’il y a des émeutes, dans de nombreux pays, elles ne se déroulent pas dans les
quartiers défavorisés : ce n'est pas forcément une conduite de pauvres. Italie, mars 2006,
avant les élections pour savoir si Silvio Berlusconi conservait le pouvoir, 300 personnes
d’extrême gauche mirent le feu à des voitures et à un bâtiment à Milan. Affrontements avec
les policiers et les commerçants. Ce furent les pires agitations depuis celles lors du G8 à
Gênes en 2001 où un manifestant avait trouvé la mort.

Canada : Nombreux conflits du travail qui ont décliné à la fin des années 50. Ils ont été
suivis de manifestations politiques qui ont parfois dégénéré en véritables émeutes. La
manifestation d’octobre 1968 était particulièrement violente (policiers à cheval chargent les
manifestants qui tranchent les tendons des animaux avec des lames de rasoirs attachées au
bout de parapluies/bâtons).
Émeutes sportives aussi : Nuit du 9 au 10 juin 1993, suite à la victoire de l’équipe de hockey
de Montréal.
Attaques d’autochtones : Crise d’Oka, 1990, par un groupe d’autochtones armés d’AK-47.

La violence est l’outil d’une idéologie ou d’un conflit.


Pour qualifier une agitation urbaine, plusieurs critères sont à prendre en compte : Le profil
des émeutiers, leurs cibles (matérielles ou humaines, sociales, ethniques ou religieuses), le
motif probable (faim, colère, célébration, politique), les attaques éventuelles contre les
signes de l’autorité (police, bâtiments) et leurs personnels, le lien avec un mouvement social
ou leur absence de lien.
Les traits dominants des émeutes françaises sont leur quasi absence d’agressions entre
communautés ethniques, la forte participation des minorités aux violences et le recrutement
en milieu urbain et défavorisé, les affrontements sont tournés vers la police et faiblement
tournés vers les biens d’autres communautés et jamais contre un groupe de personne qui
en est issu. Les destructions sont très importantes comparées aux années précédentes,
mais modestes comparées à celles des grandes villes américaines.

Violence collective ou mouvement social à but politique ?


Il y a une confusion des universitaires sur quoi attribuer à qui.
Dilution du politique, qui se retrouve désormais partout.

Arguments pour l’interprétation des émeutes comme acte politique :


- L’émeute n’est pas un grand vol collectif, elle peut donc être un grand soir : Si les
individus ne recherchent pas leur intérêt individuel immédiat, c’est donc qu’ils
recherchent, même confusément, le contraire, càd l’intérêt collectif à plus long terme.
- La nature des émeutes est par définition politique : Puisant dans la mémoire politique
française, l’argument tend à confondre le fait que les rues soient envahies par la
population d’une ville et que le pouvoir inique vacille avec un mouvement politique.
Les émeutes se produisent dans la rue, elles sont couvertes par les médias, et
forment donc des événements politiques. Toute émeute est, en fin de compte, une
sorte de mini-Révolution française.
- Le dernier argument fait des émeutes un phénomène non-politique mais
“pré-politique”. Le sous-prolétariat des banlieues aspire profondément à un
changement, il refuse la société injuste, mais il ne le sait pas.

Arguments contre l’interprétation des émeutes comme acte politique :


Les protestations politiques supposent une conscience politique, une organisation de type
politique, des revendications politiques et des leaders porteurs de ces revendications. La
violence est un instrument politique utilisé pour se faire entendre afin d’être invité à la table
des négociations. Ils savent quand s’arrêter pour négocier.
Or, les émeutes sont dépourvues de ces traits.

Protestation politique :
La protestation politique se choisit comme cible des symboles de ce contre quoi elle se
mobilise, souvent des édifices qui abritent le pouvoir politique. Parlement, mairie,
préfecture…
L’organisation générale de la protestation tend à maîtriser l’usage de la violence pendant
tout le temps que dure la manifestation.
Le conflit est porté par les participants vers les lieux de pouvoir et de ce fait dans l’espace
public du pays tout entier.
Émeutes :
L’immense majorité des destructions touchent les véhicules privés. Les voitures sont
coûteuses, nombreuses et à portée de main, et sont mal défendables face aux incendies.
Les bus et bâtiments municipaux sont aussi accessibles que les voitures.
La sélection des cibles des émeutiers n’a rien à voir avec les symboles de pouvoir : elles
sont avant tout faciles à atteindre et à détruire.
Mais il y a des mouvements politiques qui visent les voitures (Le Front de libération de la
Terre aux USA, les “Dégonflés” à Paris en 2005).
La violence n’est pas contenue, pas dosée, pas pointée vers les symboles du pouvoir. Elle
est tournée vers les voitures des voisins, les commerces des quartiers proches, etc. Les
quartiers riches ne constituent pas une cible.

Protestation : Défilent en plein jour, message politique, etc.


Émeutes de 2005 : Agissent de nuit, en petits groupes autonomes pas vraiment organisés.
Pas assez organisés pour former une alliance capable de formuler des revendications.
Aucun leader n’apparaît, aucun message politique. Le mouvement est silencieux, au point
de donner lieu à une sur-interprétation de la part de nombreuses personnes (universitaires,
élus locaux, représentants de police).
François Dubet : “Une émeute s’oppose en tout point à un mouvement social”.

Les émeutes ou faits de violence qui ont dans le passé engendré de l’émotion n’ont pas
débouché sur des mouvements sociaux durables :
Dans les années 80, la Marche des beurs avait tenté de mobiliser dans les cités. La marche
pour l’égalité et contre le racisme en 83 ne donna pas lieu à un mouvement durable.
Le modèle est toujours le même : Colère initiale au moment des émeutes, mais qui n’est pas
suivie d’une action politique construite dans la durée.

Émeutes comme mouvements pré-politiques ? Pour Paola Rebughini, cela a été le cas à
Vaulx-en-Velin : beaucoup d’associations impliquant les jeunes sont nées à la suite des
émeutes de 1990.

Chapitre 3 :

Les clivages ethniques et religieux traversent la France et peuvent être un facteur d’émeute.

Au début d’une émeute, on trouve souvent mais pas toujours une émotion intense liée à un
phénomène qui paraît injuste et qui est ressenti comme insupportable. Pas d’études
systématiques en France donc difficile de dire si ce scénario est le plus commun.
Les renseignements généraux avaient estimé à un tiers les émeutes qui débutent avec une
forte émotion et une mise en cause pour violence de la police par la population d’un quartier.

Sociologue américain Christopher Bettinger : Aux USA, le lynchage d’un noir par un groupe
de blancs a souvent eu un rôle dans des séquences de déclenchement. Mais il occulte des
morts qui n’ont pas déclenché des évènements.
Au final, il faut se méfier du concept d'événement déclencheur. Aucune détermination
mécanique peut être isolée. L’incident initial ne peut expliquer la tournure future des
événements.
Ex : 1993, accident de moto de deux jeunes qui en meurent. Les policiers arrivent après
l’accident. Les émeutes accusent les policiers de “pare-chocage”. Explicable par la méfiance
envers la police.
L’émotion ne conduit pas “naturellement” à l’émeute généralisée.

Causes de la mort de l’émeute :


- La contagion ne parvient pas à toucher certaines régions. Émeutes de 2005 :
Marseille, foyer propice à la propagation des émeutes, n’en a pas connu.
- Épuisement du carburant et refroidissement du temps. Les groupes de jeunes se
fatiguent, la répétition des jours d’émeutes n’apporte plus autant de frissons, tandis
que la colère initiale s’évanouit. Météo : Les températures refroidissent.
- La réaction des populations touchées : Ras-le-bol des habitants. La réprobation va
en s’intensifiant. Exaspération au niveau local, mais aussi au niveau national du fait
de la diffusion des images de violences. Les soutiens diminuent. Émeutes de 2005 :
Nombre de gens étaient favorables au couvre-feu.
- La police a retiré de la circulation un certain nombre d’émeutiers. 2005 : 3000
interpellations dans toute la France.

Chapitre 4 :

Contagion de l’émeute par les médias :


Importance de la couverture médiatique démontrée dans les émeutes américaines : Les
émeutes sont plus contagieuses si elles se produisent dans des villes qui ont leurs propres
chaînes de télévision, et dans la zone où ces chaînes émettent.

émeutes de 2005 : Contagion aux pays voisins, mais très limitée (quelques voitures brûlées
en Belgique/Luxembourg/Allemagne, avec interpellation, mais rien de comparables aux
affrontements qui avaient alors lieu en France).

Influence de la météo sur la probabilité d’émeutes : Si il pleut ou qu’il fait froid, il y a moins
de chances d’émeutes (ex : Manifestations après la mort de Martin Luther King, avril 1968,
grosses pluies, France, les émeutes ont commencé en été 1981.

Propension à l’émeute :
Facteur économique et social pauvre.
Jeunesse dans les quartiers aussi : Royaume-Uni, les jeunes de moins de 16 ans sont 31%
dans les quartiers émeutiers contre 20% dans des quartiers similaires qui n’ont pas connu
ces événements.

Chapitre 5 :

Se rendre à l’émeute :
David Snyder, sociologue américain, a identifié plusieurs processus d’agrégation de la foule
et montré leur importance dans la possibilité ou non d’une émeute.
Vient d’une conjonction de certains caractères géographiques avec de mauvaises relations
entre police et minorités. Il a isolé les caractères suivants :
- Il faut que la population soit suffisamment dense. Cette densité favorise la
communication. Il faut que les personnes parlent pour savoir qu’il va y avoir un
rassemblement.
- Il faut que le lieu de rassemblement soit proche du lieu où réside cette population, de
manière qu’il soit facile de s’y rendre.
- Il faut un horaire favorable, invariablement la fin d’après-midi, après les heures de
travail.
- Il faut des “rencontres hostiles” entre les minorités et les forces de police, qui forment
autant de petits incidents et d’occasions pour se mobiliser.

Sondage émeutes Détroit 1967 : Prépondérance de la conversation en face à face et du


téléphone pour la communication. Ça a peu changé depuis.
Un rassemblement spontané n’est pas toujours instantané, et s’il est spontané, il n’est ni
immédiat ni massif.
Tous ceux qui convergent vers le lieu de l’émeute n’y vont pas pour commettre des délits.

Emeutes urbaines en France - Les émeutes françaises


racontées aux Brésiliens Angelina Peralva :
Dans plus d’un tiers des cas étudiés, la police a été directement ou indirectement liée à la
mort qui a déclenché la protestation. Mais on constate également l’existence d’incidents
causés par des morts en lien avec l’action de vigiles de supermarchés, par des suicides en
prison, ou par des crises déclenchées par des condamnations perçues comme
complaisantes à l’égard d’auteurs d’homicides commis à l’encontre de jeunes, ou
directement en tant que protestation contre de tels homicides.

A ce phénomène correspond une temporalité idéale typique, en trois actes:

Premier acte, une protestation violente circonscrite à un quartier – le quartier où résidait la


victime – immédiatement après la mort violente du jeune.
Deuxième acte, on assiste à un déplacement de l’aire des conflits, souvent en direction du
centre-ville ou même vers des communes avoisinantes, grâce à la présence de « casseurs
». On observe à ce moment-là une élévation considérable du niveau de la violence.
Troisième acte, la violence reflue et une manifestation pacifique est organisée en vue
d’essayer de transformer la révolte primitive en une protestation politique. L’épicentre du
soulèvement, « l’émeute » proprement dite, est constitué par un mouvement à base
émotionnelle, en réaction contre la mort violente en question. Même s’il ne s’agit pas d’une
mobilisation organisée.

Chapitre 1. Les logiques du déclenchement et de l’évolution de la révolte | Cairn.info :


Pendant plusieurs décennies, ce matériel était en grande partie composé de projectiles de
type pierres et cocktails Molotov préparés dans la journée. Depuis les années 2010, on a vu
se multiplier les recours aux lanceurs de feux d’artifice.

La fin, la retombée d’un mouvement, qui repose sur ces mécanismes d’observation mutuelle
: une mobilisation retombe bien souvent parce que des groupes mobilisés ont le sentiment
partagé qu’elle est en train de retomber, que moins de gens vont venir à la manifestation ou
faire grève, et finissent par mettre en question leur propre participation.

Le fait qu’après une forte croissance du mouvement visible dans les médias ou sur Internet
ait lieu un moment de stagnation relative est rapidement interprété par les acteurs comme le
signe qu’on a atteint le sommet, qu’on arrive au bout et que les choses sont vouées à
retomber.
Lors des grands mouvements sociaux traditionnels, les syndicats, par leur puissance
d’information et de coordination, par leur capacité à s’appuyer sur les nouveaux événements
du calendrier parlementaire et social, arrivent parfois pendant quelques semaines à imposer
l’idée que les choses vont durer et qu’une stagnation n’est pas une chute, comme en
février-mars 2023 lors du mouvement contre la réforme des retraites. Mais les mouvements
d’émeutes ne bénéficient pas des mêmes outils de coordination et de la puissance
d’influence des syndicats. Ils reposent davantage encore sur des informations directement
liées à l’état de la mobilisation qui, diffusées par les grands médias ou sur les réseaux
sociaux, ne sont pas maitrisées. Il est donc difficile pour ces mouvements, lorsque les
choses ralentissent, d’échapper à l’idée diffuse que le potentiel de croissance du
mouvement est épuisé.

On comprend ici mieux la durée plus courte du mouvement de 2023 par rapport à celui de
2005 : au-delà du rôle joué par les forces de police, c’est ici d’un scénario-éclair dans son
ensemble qu’il est question. Les effets d’information et d’émulation liés à la circulation des
vidéos sur Instagram, Snapchat et Tiktok, voire sur des boucles Telegram, ont un effet
mobilisateur bien plus rapide que les canaux d’informations traditionnels et les blogs de
2005, mais il en va de même pour leur effet démobilisateur après la quatrième nuit où une
retombée commence à apparaître. Le sentiment partagé d’avoir « fait le tour » se construit
beaucoup plus vite.

Notes :

Ceci n'est pas un atlas : la cartographie comme outil de luttes, 21


exemples à travers le monde / kollektiv orangotango+ ; direction
éditoriale et traduction de Nepthys Zwer
voir droit à la ville henri Lefevre 1968 : droit d’exercer un effet sur l’environnement urbain qui
influencera a leur tour celles et ceux qui y passent leurs journées, droit à l’autonomie et
autodétermination de la communauté.
10 mn de géopolitique - Analyse géopolitique des émeutes | Conflits : Revue de
Géopolitique
Source pas ouf

Jean baptiste noé

Sur les émeutes françaises

yves lacoste géopolitique étude des rapports de force dans l’espace et sens des mots. Choix
des mots important et toujours politique. Émeutes violences attaques razzia révoltes.
Signification particulières révoltes émeutes politiques moindre aue révolte et razzia vols
magasins

lieux départ des émeutes nanterre tours émile aillot nuages ou picasso. Toponymie
communiste culture politique de la ville. Tours 71-83spatieuses et lumineuses aujourdhui
plus vu pareil. Beaucoup espaces verts et parc andré malraux.habitat aeré térritoire inséré
dans mondialisation et echelle globale bordant quartier d’affaire de la défense mais séparé
autoroute. Rénovation par mairie de puteau des anciens pavillons du quartier des bergeres
éco quartier et bureau grandes entreprises voisin de cité picasso. Annonce rénovation des
tours fév 2023, pas territoire périphérique. Prix immobilier parmis les plus élevé en france.
Pourquoi les emeutes se font dans certain lieux.

Montargypremières émeutes et pillages incendies

Les émeutes de 2005, dix ans après Rétrospective et perspectives Un


dossier coordonné par Régis Cortesero et Éric Marlière, presses de
sciencces Po, 2015.

Introduction :

Émeutes de 2005, dans la continuité de phénomène sdde violence ou émeutes urbaines à


partir des années 80’s.

Le 27 octobre 2005 décès de Zyed Benna et Bouna Traoré. Révolte de nombreux jeunes qui
s’expriment par des affrontements avec les forces de polices. Ces émeutes urbaines
débutent d’abord à Chychy sous nois et Montfermeil, puis en seine saint-denis et s’etend
ensuite à d’autres quartiers populaires de province.

Décrue du mouvement au bout de 3 semaines avant la promulgation de l’etat d’urgence.

Novembre 2005 les plus longues de l’histoire sociale récente en fr aussi par leur extension
géographique sans précédent.

Occupation de l’espace médiatique nationale et international pendant plus de trois


semaines.

Portes une stigmatisation par les médias, les politique avec état d’urgence post coloniales.
2007 émeutes à Villiers-le-Bel, suite mort d’un jeune par course poursuite mais se limite à la
ville concernée.

Puis 2010, suite à la mort d’un jeune à Metz à Woippy. Moins longues et moins étendues
que celles de 2005 mais serait plus vilentes et radicales (utilisation d’armes à feu face aux
FO?).

C e phénomène émeutier devenu répétitif et coutumier instaure un climat social


de méfiance et de défiance et interroge, plus que jamais, la nature des relations
conflictuelles – sur « la corde raide » (Belmessous, 2013) – entre institutions
républicaines et jeunesses des quartiers populaires urbains.
On le sait, au lendemain des évènements de 2005, le plan Borloo fut intensifié,
les crédits de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) furent
renforcés, l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances
(ACSE) et les préfets à l’égalité des chances furent créés…
valeur paradigmatique : l’urgence de prévenir l’avènement d’un « nouveau 2005
», ou de pallier les « failles » qui auraient rendu 2005 possible, fonde un
consensus transpartisan de condamnation de la violence et d’affirmation de la
nécessité de réponses adoptant la voie de la fermeté.
l’État pourvoyeur d’une identité sociale subie, et surtout dans un rapport de
conflictualité quotidienne avec les forces de l’ordre. L’émeute possède alors la
signification d’une inversion jubilatoire et temporaire des rapports de force, avec
des policiers piégés dans un jeu qu’ils ne maîtrisent plus et qui, de chasseurs,
deviennent chassés.

Émeutes banlieues anglaises 2011.

L’émeute est-elle une forme d’expression politique ? Dix ans de


sociologie des émeutes de 2005
un renouvellement de la question sociale autour des « quartiers sensibles »
perçus comme des lieux de concentration des phénomènes d’exclusion, de
marginalité, d’immigration, de délinquance et de violences urbaines – incarnant
de nouvelles « classes dangereuses » agitées par leur colère d’être exclues
des promesses égalitaires qui fondent le pacte social démocratique

Les « parias urbains »1 affronte la violence des domination raciales et raciales sans les
défenses collectives2 qui existait précédemment pour les ouvriers.

Question spatiale

L’« image du lieu », imposée du dehors, conduit les habitants à élaborer une
expérience « ghettoïsée » d’insularité sociale, structurée par l’opposition entre
« nous » et « eux », replaçant la « vertu » du côté du monde populaire de la cité
et le « vice » à ses alentours, inversant de la sorte les ordres de valeur définis
par la société extérieure. Cette opposition entre « eux » et « nous », ainsi
qu’une révolte contre les barrières qui enferment dans le « ghetto » – protecteur
mais étouffant – auraient alors constitué les ingrédients essentiels des émeutes.
raisons de la colère » sont plus « urbaines » que « sociales ». Car le «
sécessionnisme spatial généralisé », souligné par Jacques Donzelot ou Eric
Maurin relègue les plus faibles derrière des barrières physiques, sociales,
symboliques, qui font obstacle à leur mobilité sociale et urbaine.

L’émeute nécessite un environnement , e=un espace urbain on le voit dans l’histoire


émeutes rurales rares. Ethnicisation des rapports sociaux come retournement des stigmates
du racisme, une fierté identitaire (que l’on retrouve pour des populations ethnicisée mais
aussi pour minorités comme LGBT, moyens de survie por des minorités qui subissent
stigmats et dominations).

Pour Matthew Moran (2012), les évènements de 2005 révèlent ainsi l’échec du
modèle intégrationniste français. Parce qu’il se veut « aveugle » aux différences
et s’interdit d’introduire le critère ethnique dans le champ du politique, ce
modèle ne peut endiguer les inégalités produites par la ségrégation et le
racisme.

Pour certains intellectuel ex sociologue sebastien Roché la socialisation dans des prcoessus
de déviance et de violence suffit à expliquer les conduites émeutières une forme de « « goût
pour la violence » », les émeutes ne seraient pas sociales ni politiques, « un frisson de
l’émeute ». Pensée minoritaire.

L’association entre émeute et délinquance relève d’une mystification


dépolitisante, recodant en termes de « délinquance » des conduites qui relèvent
en fait de l’expression d’un conflit social. Selon Laurent Mucchielli certains se
socialisent dans cette « culture de la rue » qui valorise la force et la défense de
l’« honneur » face aux humiliations subies, confirmant l’analyse de Laurent
Mucchielli.

Rapport aux institutions.

L’hostilité limitée, au départ, à l’institution policière s’est déployée


progressivement à l’égard de l’ensemble des institutions républicaines
d’encadrement, que ce soient l’école, le champ de l’insertion professionnelle ou
encore le travail social (Marlière, 2008). L’école est attaquée en raison de sa
fonction de sélection sociale et donc d’exclusion (Lapeyronnie, 2006). Le
paroxysme atteint avec les incendies de bibliothèques signale la violence
symbolique associée aux pratiques de l’écrit « bourgeois » ou technocratique de
la part de personnes en difficulté scolaire, économique, sociale et culturelle
(Merklen, 2013). Et les intervenants sociaux sont pris pour cible en tant
qu’institutions visant à « encadrer les laissés-pour-compte » (Boucher, 2007).

Postcolonialisme.

articulant un processus de domination avec des formes de dépossession à la


fois matérielles et symboliques (Hall, 2013). La matrice de privilèges et
d’exclusions héritée de l’ère coloniale – où les peuples colonisés ont été
constitués comme « l’Autre » dont l’Europe avait besoin pour définir son identité
hégémonique (Said, 2005)
Alors que l’histoire coloniale est silenciée :

Et l’émeute constitue une façon non verbale de briser ce silence. Elle est un «
combat pour l’existence » (ibid., p. 145), qui contourne le langage au profit d’une
intensification spectaculaire d’un état de présence publique et médiatique
Alexandre Piettre (2013) rappelle que l’embrasement général de 2005 n’est
survenu qu’après le « gazage » de la mosquée Bilal par des CRS à
Clichy-sous-Bois. Si les émeutiers sont restés silencieux quant à leurs
motivations religieuses, c’est que la dimension « sacrale », le sentiment de «
viol » constitueraient le moteur principal de la révolte.
La dissolution de l’Étatnation dans le capitalisme mondialisé défait cette figure
du politique. L’émeute constitue la forme aboutie de ce processus : pur
affrontement sans slogan ni projet avec une force publique associée à la
corruption, à la répression, et à l’imposition brutale d’intérêts dominants et
lointains. Agora70_INT.indd 66 21/04/2015 12:02© Presses de

Émeute forme d’expression politique ?


Alexandre Piettre (2013),
soit « protopolitique »→ ses caractéristiques la placent en amont d’un
mouvement social. Elle ne présente aucune orientation, ne désigne pas
d’ennemis ou de causes sociales et/ ou politiques, et ne débouche sur aucune
revendication.
, soit « suprapolitique », → elles sont partagées par tous. Les émeutiers
défendent leurs droits fondamentaux de « citoyen », leur droit à la vie, à ne pas
être harcelés par la police et exclus par les institutions. Mais, du même coup,
l’émeute reste en retrait du système politique. Elle « flotte » au-dessus de
l’espace politique, ne s’identifie à aucune position constituée qui pourrait
incarner, dans le système
soit « postpolitique ». → elle manifeste la défiance structurelle à l’endroit du
politique lorsque celui-ci est débordé par les logiques de pouvoir du capitalisme
mondialisé. Paradoxalement, le sens de l’émeute est bien livré par l’émeutier,
non pas dans son discours, mais dans son mutisme. L’émeutier ne cherche pas
à dialoguer avec le pouvoir car il n’attend rien de lui et l’interlocution lui semble
vaine. Il n’est pas question de prendre ni d’abolir le pouvoir, mais de s’imposer à
lui par le geste et le corps afin de contraindre son action.

12006 Wacquant

22003 Beaud Pialoux.

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