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Cas pratique
Travail remis à
M. Thomas Ross
Faculté de droit
Université Laval
18 décembre 2023
1. Cas pratique sur le droit international humanitaire
Question 1 : Qualification du conflit
Premièrement, en ce moment l’Afghanistan est sous le contrôle d’un gouvernement allié des
États-Unis et ce gouvernement est en guerre depuis plusieurs années contre un groupe taliban. Ce
groupe possède un chef, contrôle déjà des parties du territoires et on décider de prendre leurs
quartier dans une école. La question est donc de savoir comment ce conflit peut-il être qualifié.
Tout d’abord, puisque le conflit oppose un gouvernement avec une force intraétatique, il est
possible de présupposer qu’il s’agit d’un conflit armé non-international (CANI), mais afin d’être
sûr, il est possible d’aller voir dans la jurisprudence. Dans la jurisprudence, l’arrêt Tadic nomme
deux critères afin de pouvoir accéder à la catégorie du CANI, soit l’intensité des combats et la
présence d’un groupe armé suffisamment organisé. Pour le premier critère, la présence d’arme,
de victime ou encore du contrôle d’une partie du territoire par le groupe intraétatique sont des
bons indicateurs. Pour le deuxième critère, il faut voir si le groupe a un chef et a des membres
classés hiérarchiquement et s’il y a la présence d’un quartier général. Arrêt Boskoski vient par la
suite préciser la définition de CANI en rajoutant la présence de troubles tensions internes. Sinon,
afin de savoir s’il pourrait s’agir d’un conflit armé international, il faudrait aller voir l’article 2
commun des conventions de Genève, qui dit que c’est lorsqu’il y a recours à la force entre deux
États ou plus.
Dans ce cas-ci, il s’agit bien d’un CANI, il y a la présence d’un groupe armé suffisamment
organisé, puisqu’ils ont un chef. Qu’ils ont établi leur quartier général dans une école et qu’ils ont
pris possession d’une partie du territoire. Également, puisqu’on dit que le gouvernement est en
guerre contre ce groupe armé depuis plusieurs années, on peut présupposer qu’il y aurait
probablement la présence d’armes ainsi que de victimes. De plus, le général souhaite bombarder
les Talibans, il est donc possible de dire que les combats sont suffisamment intenses pour pouvoir
accéder au titre de CANI. Également, puisqu’un seul état est impliqué concrètement, être allié
avec les États-Unis n’est pas suffisant pour dire qu’ils sont impliqués dans le conflit, il n’est pas
possible de dire qu’il s’agit d’un CAI
Donc, puisqu’il s’agit d’un CANI, ce sont donc l’article 3 commun des convention de Genève,
les règles du protocole additionnel 2 et du DIH coutumier qui s’appliquent.
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Premièrement, afin de voir si une attaque est licite dans le cas d’un CANI, il s’agir de voir si les
règles prescrite par le Protocole additionnel 2 sont respectées et donc dans ce cas-ci, il n’y a que
la règle de la distinction. Donc, il s’agit de faire une distinction entre les civils et les groupes
armés. On n’a pas le droit de viser/cibler des personnes civils, ni les bien civils. Donc dans cette
situation-ci, s’ils font un bombardement, ce ne serait pas licite, puisque ça ne respecterait pas la
règle de la distinction et que des civils et des enfants risquerait d’être touchés. Cependant, ce qui
pourrait être plus licite, ce serait de frapper l’école pendant la nuit, puisqu’ainsi cela limiterait les
dommages collatéraux de civils. Cependant, même avec cela, ce ne serait pas forcément plus
licite avec le DIH, puisqu’il bombarde tout de même une école et donc que ça vient directement
heurter les droits de la population, soit le droit à l’éducation, qui est protégé par l’article 13 du
Pacte international relatif au droit économique et socio-culturels que l’Afghanistan a ratifié.
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Dans ce cas-ci, des troupes américaines sont visées par un paragraphe d’une enquête ouverte par
la Cour international pénal (CPI) sur la situation des crimes en Afghanistan et la question est à
savoir, s’il serait possible que la CPI ait compétence pour juger le comportement des troupes
américaine.
Si la CPI voulait avoir un réel pouvoir sur les troupes américaine, il faudrait qu’elle les juge
officiellement. Il y a trois moyens de saisine de la CPI, tout premièrement le renvoi par un État
(article 14 du Statut de Rome), puisque ce sont eux qui peuvent saisir la cour, sinon, la cour peut
être saisie avec la compétence proprio mutu du procureur (Art. 15) sinon le conseil de sécurité
des Nations Unies peut la saisir, ce qui est toutefois extrêmement rare (Art. 15 ter). Dans une
situation dans laquelle un ou plusieurs crimes semblent avoir été commis, il est possible que le
procureur ouvre une enquête sur la question en vertu de la compétence qui lui est donnée par
l’article 15 (art. 13.c)). Donc, puisque le procureur de la CPI a la compétence d’ouvrir une
enquête et de potentiellement saisir la cour avec celle-ci, si elle se retrouve suffisamment fondée,
elle pourrait avoir en effet compétence sur les troupes américaines qui ont œuvrée en
Afghanistan.
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Question 3 : Quel crime se rapproche de cette attaque?
Les faits sont les mêmes qu’à la question précédente, cependant la question est maintenant de
savoir de quel type de crime guerre spécifique est-ce que cette attaque pourrait le plus se
rapprocher et dans quelles mesures est-ce que les conditions de cette article sont-elles ou non
remplies.
Donc, selon l’article 8 du Statut de Rome, on entend par crime de guerre : les infractions graves
aux Conventions de Genève, à savoir l’un des quelconques actes suivants lorsqu’ils visent des
personnes ou des biens protégés par les dispositions de la Convention de Genève : homicide
intentionnel, torture ou traitement inhumain, destruction et l’appropriation de bien, etc. Le crime
commis par le drone pourrait ressembler à l’art. 8.e)i), donc le fait de diriger intentionnellement
des attaques contre la population civile en tant que telle ou contre des personnes civiles qui ne
participent pas directement aux hostilités.
Dans cas cas-ci, l’attaque n’était pas voulue intentionnelle, mais le drone a quand même dirigé
des attaques contre la population civile, ce qui pourrait constituer un crime de guerre, mais
puisque le critère que ce soit intentionnel, n’est pas respecté, il ne s’agit pas à proprement parler
d’un crime de guerre
Question 4 : Est-ce que le général est complice ou auteur?
Donc, encore dans le cas du même conflit, certains soldats du général se serait attaqués à des
habitants d’un village pour y faire régner la terreur et pour envoyer un message aux autres
localités. Le général affirme n’avoir donné aucun ordre d’attaquer et qu’il n’aurait jamais imaginé
un instant que ces subordonnés puissent être capable d’une telle chose. Il se demande par la suite
s’il pourrait être jugé comme responsable. La question est de voir s’i sa responsabilité comme
auteur ou comme complice pourrait être engagée.
Tout premièrement, il est important de définir la participation directe et la complicité afin de voir
s’il pourrait être jugé responsable. Donc selon l’article 25.a) du Statut de Rome, l’acteur d’un
crime est la personne qui commet directement l’acte des propres mains et la mens rea de cette
responsabilité serait d’avoir voulu voir le crime se réaliser. Par la suite, pour la participation
indirecte, ce serait l’auteur derrière l’auteur, donc qu’une personne ait donné les ordre d’agir et
cette personne devant être en mesure de donner l’ordre et devait savoir que son ordre allait être
exécuté. Pour l’Actus Reus et la Mens Rea ce serait d’avoir demandé aux personne de faire le
crime par un ordre ou par une incitation, d’avoir connaissance de son contrôle et d’avoir donné
l’ordre dans l’espoir de voir le crime se réaliser. Une personne pourrait également être complice
en vertu de l’article 25.c), donc qu’en vue de faciliter la commission d’un tel crime, elle apporte
son aide, son concours ou toute autre forme d’assistance à la commission ou à la tentative de
commission de ce crime, y compris en fournissant les moyens de cette commission. Une
omission pourrait également parfois être considéré comme une sorte d’aide. Par exemple, si des
troupes organise des attaques et que le responsable ne fait rien et continue de leur donner accès à
des armes, il s’agit d’une aide indirecte.
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Dans le cas du général, il est possible de voir qu’il n’a pas une responsabilité directe puisqu’il n’a
pas commis les crimes, mais il serait très bien possible qu’il soit complice des crimes, puisqu’en
agissant pas, il a contribué à ce que ses troupes continuent leurs attaques contre les populations
civiles. Donc, malgré son inaction, il est en une certaine partie responsable que ces crimes aient
été commis, puisqu’il n’a rien fait pour les empêcher et qu’il a permis à ses troupes de
poursuivre.
Question 5 : Quelle forme de responsabilité
Les faits sont les mêmes que plus hauts, toutefois la question ici est de savoir quelle autre forme
de responsabilité pourrait peser des craintes plus sérieuses à l’égard du Général.
Selon l’article 28.a) du Statut de Rome, les chefs militaires ont également une certaine
responsabilité lorsqu’ils n’ont pas exercé le contrôle qui convenait. Dans le cas des chefs
militaires, cette personne i) savait, ou, en raison des circonstances, aurait dû savoir, que ces forces
commettaient ou allaient commettre ces crimes et que ii) cette personne n’a pas pris toutes les
mesures nécessaire et raisonnable qui était en son pouvoir pour en empêcher ou en réprimander
l’exécution ou pour en référer aux autorités compétentes au fins d’enquêtes et de poursuites.
Donc, dans ce cas-ci, les trois critères sont cumulatifs, le Général aurait dû savoir qu’il y avait
des attaques et aurait dû prendre toutes les mesures nécessaires en son pouvoir; les troupes étaient
sous le contrôle effectif du général et le général n’a pas pris toutes les mesures nécessaires en son
pouvoir pour pouvoir empêcher le crime et le prévenir. Donc dans le cas du Général, il affirme
qu’il n’imaginait pas que ces subordonnés allaient faire cela et n’a donc rien fait en conséquence
pour aider les populations locales ou pour unir ses troupes. Donc en vertu de cet article, il serait
donc également responsable des crimes de guerre et pourrait donc être jugé coupable à la CPI et
ce, même s’il n’était pas au courant des attaques.
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Pour commencer, le cadre d’analyse, est-ce que la ville afghane pouvait être considérée comme
un objectif militaire du simple fait qu’elle serait contrôlée par des Afghans? Pas forcément.
Ensuite, pour la règle de la précaution qui est de voir si l’on a pris toutes les mesures possibles
pour faire en sorte qu’on ne vise pas les civils, les Britanniques ne semblent pas non plus l’avoir
respecté. Ce n’est pas mentionné dans la mise en contexte, mais s’ils avaient produit des
avertissement pour les populations locales pour leur dire de se mettre à l’abri avant de déclencher
les bombardement, la règle de précaution aurait été respecté, mais san preuve du contraire, il
serait possible de dire qu’ils ne l’ont pas respecté. Ensuite, pour la règle de la proportionnalité, de
voir sir les dégâts ne sont pas disproportionné quant à l’atteinte de l’objectif, étant donné qu’ils
ont bombardé un village au complet afin de pouvoir attaquer les talibans, l’attaque est en effet
disproportionnelle. Finalement, pour les maux superflus, il est possible d’imaginer que des
bombardements qui détruisent également des bâtiments, peuvent causer des maux superflus aux
populations locales qui n’ont rien fait de mal. Ces critères ne sont pas cumulatifs, mais il est
possible de voir qu’en tout point, cette attaque est illicite et qu’elle constitue donc un crime de
guerre en vertu de l’article 8 du Statut de Rome, qu’elle viole les principes de protections des
populations civiles établis par la quatrième convention de Genève ainsi qu’à l’article 51 du
protocole additionnel 1 qui dit que les populations civiles jouissent d’une protection générale
contre les dangers, résultant d’opérations militaires