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INTRODUCTION …………………………………………………………………………………………
CONCLUSION………………………………………………………………………………………….
INTRODUCTION
Les avis sont très divisés sur la pensée de Machiavel. En effet Machiavel aborde
la chose politique de façon neutre quant à la personne au pouvoir. La lecture
du Prince a fait du mot « machiavélique » un synonyme de tromperie,
de despotisme et de manipulation politique.
. Leo Strauss incline à suivre la tradition qui voit Machiavel comme
un « enseignant du mal » dans la mesure où ce dernier conseille aux princes de
ne pas se soucier des valeurs de justice, de pitié, de tempérance, de sagesse et
d'amour de leurs peuples pour leur préférer l'usage de la cruauté, de la violence,
de la peur et de la tromperie. En ce sens, il voit Machiavel comme l'opposé de
l'américanisme et des aspirations des Américains3. Dès 1605, Francis
Bacon avait reconnu que Machiavel ne fait rien d'autre que d'énoncer
ouvertement ce que font les gouvernants plutôt que ce qu'ils devraient faire. De
même, pour le philosophe antifasciste italien Benedetto Croce (1925),
Machiavel est un réaliste ou un pragmatique qui a compris que les valeurs
morales n'ont qu'une influence limitée sur les décisions des dirigeants politiques.
Pour le philosophe allemand Ernst Cassirer (1946), Machiavel adopte l'attitude
d'un homme de science politique, il est le Galilée de la politique, qui distingue
entre les faits de la vie politique et les valeurs des jugements moraux.
LA NOTION DE CONFLIT :
Selon Machiavel, c'est le conflit entre les nobles et le peuple qui a permis
l'établissement de la liberté romaine en poussant à la création des lois et des
institutions adéquates. Le conflit chez lui est inhérent à toute société car
l'opposition entre les grands et le peuple a quelque chose de structurel. Au
chapitre IX du Prince, Machiavel note :
« Mais, venant à l'autre cas, où un citoyen privé, non par scélératesse ou par
violence intolérable, mais par la faveur de ses concitoyens, devient le prince de
sa patrie […], je dis qu'on atteint à cette autorité suprême ou par la faveur du
peuple ou par celles des grands. Parce que dans le corps de toute cité on trouve
ces deux humeurs : cela vient de ce que le peuple désire n'être pas commandé ni
opprimé par les grands, et que les grands désirent commander et opprimer le
peuple. De ces deux appétits divers naît dans les villes un de ces trois effets :
principauté, ou liberté ou licence. »
LA NOTION DE NECESSITE :
LA NOTION DU TEMPS :
Chez Machiavel, le temps est linéaire ; aussi l'échec signifie «l’immersion sans
retour dans l'abîme du non-être politique » : il faut donc s'adapter au temps
présent. Pour durer, une république peut dresser une architecture institutionnelle
destinée à résister à la corruption liée au temps. Machiavel écrit à ce
propos : « Rien au contraire ne rendra une république ferme et assurée comme
de canaliser, pour ainsi dire, par la loi les humeurs qui l'agitent. »
Pour Machiavel, la corruption politique provient du fait que des êtres humains
ne veulent pas mettre le bien commun de la cité au-dessus des intérêts
particuliers ou des intérêts d'une catégorie sociale (communauté, classe sociale,
etc.) . Très critique envers la corruption de l'Église de son époque, il estime que
tout lien entre religion et politique aboutit inévitablement à les corrompre toutes
les deux. En outre, une Église qui ne serait pas corrompue, tout en étant plus
respectable, serait encore plus dommageable pour la sphère publique, en raison
des préceptes mêmes de la religion chrétienne. Il oppose ainsi cette dernière à
la religion romaine :
Sortir d'un tel état est difficile, car cela demande une force, une vertu, peu
commune mais qui apporte la vraie gloire. Une telle rédemption doit se faire en
instaurant une nouvelle loi, un nouveau gouvernement par la loi. Dans cette
optique, le recours à la force devient légitime quand c'est le seul moyen.
Le prince
Si le Prince est le livre de Machiavel le plus lu, les Discours sont l'ouvrage où il
exprime le plus clairement sa vision du politique et ses sympathies
républicaines. C'est aussi un livre où il prête une grande attention à la monarchie
française, perçue comme ce qui se fait de mieux en tant que monarchie tempérée
par les lois et les parlements .Toutefois, si le peuple y vit en sûreté, il n'est pas
libre. Le roi, se méfiant de ses sujets, préfère les désarmer et recourir à des
mercenaires étrangers. Le peuple est entièrement passif et la noblesse
dépendante ; si le plan du Prince est facile à comprendre, celui des Discours est
obscur. L'idée générale semble être la volonté de Machiavel de redécouvrir les
valeurs des anciens, valeurs que le christianisme a eu tendance à assimiler à des
vices, de sorte que dans les Discours il ne cherche pas seulement à présenter la
vertu antique, mais aussi à la réhabiliter « face à la critique chrétienne ». Pour
cela, il lui faut établir à la fois « l'autorité de la Rome antique et l'autorité
de Tite-Live , ce qu'il fait au livre I. Au livre II, il soutient qu'alors que la
religion chrétienne a placé « le bien le plus haut dans l'humilité, l'avilissement et
le dénigrement des choses humaines […] la religion antique a placé le bien le
plus haut dans la grandeur d'âme ». Au livre III, il insiste sur le fait que pour
durer, les Républiques ont besoin fréquemment de faire un retour sur les
commencements. Dans l'Église, c'est ce qu'ont fait les franciscains et
les dominicains, mais ils l'ont fait en laissant la hiérarchie intacte. Pour que ces
ressourcements fonctionnent vraiment, il faut revenir, selon Machiavel, à la
terreur primitive. C'est à la même conclusion qu'arrive Pierre Manent : l'ordre
politique nouveau que préconise Machiavel suppose « en un sens essentiel la
terreur ;
L’art de la guerre
Machiavel, à la différence d'Érasme pour qui la guerre est « le mal à l'état pur »,
ne s'intéresse pas à l'élément moral, mais à l'efficacité. Au demeurant, dans
le Prince, il écrit « Un prince ne peut avoir d'autre objectif, d'autre pensée que la
guerre et ne doit donner d'autre objet à son art que son organisation et sa
discipline », autre façon de dire que la guerre est un état de fait. Très vite, l'Art
de la guerre devient un classique. Il sera cité par Montaigne ainsi que par
le maréchal de Saxe dans ses Rêveries sur l'art de la guerre. Machiavel est
indéniablement un de ceux qui ont contribué à populariser l'idée de conscription,
laquelle se répandra en Europe avec la Révolution française .
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