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ET ÉLÉMENTS FINIS
– CIV6502 –
1
2.3. SYSTÈMES DE FORCE 2-2
Figure 2.2– Application de la mécanique des solides à l’étude de la déformation d’une barre : (a) Configurations
initiale et déformée ; (b) Ingrédients et étapes de résolution.
La figure 2.3 montre un corps solide déformable occupant un volume V , délimitée par une surface libre S et
une surface à déplacements imposés S.e Les forces extérieures s’exerçant sur le solide se distinguent en :
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2.3. SYSTÈMES DE FORCE 2-3
ú forces de volume (ou volumiques) : réparties sur l’ensemble du solide, ces forces agissent à distance
sur chaque élément de volume dV . Elles sont généralement définies par unité de volume
df V = f V dV (2.1)
Le solide de la figure 2.4 est en équilibre sous l’action des forces extérieures de volume, de surface et des
forces concentrées. Considérons un point P à l’intérieur du solide et effectuons, par la pensée, une coupe
selon un plan Π passant par P , séparant ainsi le solide en deux parties occupant les volumes V1 et V2 comme
illustré sur la figure 2.4a. Conservons pour les fins de l’illustration seulement l’une des deux parties, celle
occupant le volume V2 par exemple. Sur la surface de coupe, considérons un élément d’aire dA contenant le
point P tel qu’indiqué sur la figure 2.4b. Un tel élément d’aire est appelé facette. Chaque facette est associée
à sa normale unitaire n. La normale n est toujours orientée vers l’extérieur de la partie conservée. Les deux
parties du solide sont maintenues ensemble en équilibre grace à des forces de cohésion internes. Ces forces
sont représentées par des vecteurs force df , s’exerçant sur chacune des facettes dA appartenant à la surface
de coupe. Notons dfn et dft les composantes normale et tangentielle résultant de la projection du vecteur
force df , respectivement, selon la normale n, et sur le plan de coupe Π. Cette décomposition permet d’écrire
Par ailleurs, d’après le principe de Cauchy, il existe un champs de vecteurs t, tel que la résultante des forces
élémentaires internes t dA soit équivalente à l’ensemble des forces internes transmises à travers la surface
de coupe. Ce champs est appelé vecteurs de contraintes, et nous pouvons écrire
df = t dA (2.5)
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-4
Figure 2.4– Corps solide en équilibre sous l’action des forces extérieures de volume, de surface et des forces concen-
trées.
dfn dft
σ = tn = , τ = tt = (2.6)
dA dA
où dfn et dft sont les valeurs algébriques des projections dfn et dft , respectivement. Il est important de noter
que ces contraintes dépendent du point P et de l’orientation de la facette dA, définie par sa normale n.
Considérons le solide étudié au paragraphe précédent, et associons le point P à un système d’axes carté-
sien (x1 , x2 , x3 ) tel qu’illustré sur la figure 2.5. Effectuons cette fois-ci des coupes suivants des plans per-
pendiculaires aux axes xi . Notons t(i) le vecteur contrainte agissant sur la facette perpendiculaire à l’axe xi
de normale n(i) . Chaque vecteur contrainte t(i) est projeté pour donner une contrainte normale σii et deux
contraintes de cisaillement σij , i ̸= j, où l’indice j fait référence à la direction de l’axe xj . Cette notation
est dite indicielle.
Les informations de la figure 2.5 sont généralement représentées de façon plus compacte à l’aide d’un cube
illustré sur la figure 2.6a. Notons que ce cube est imaginaire car les facettes, en réalité infiniment petites et
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-5
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-6
passant par le point P , sont ici amplifiées et décalées par rapport au point P pour les besoins de l’illustra-
tion. La figure 2.6b montre le même cube avec une notation dite de l’ingénieur, équivalente à la notation
indicielle. Ces deux notations seront utilisées invariablement dans le cadre de ce texte. Une facette du cube
de la figure 2.6 est dite positive si sa normale est orientée selon le sens d’un des axes xi . Nous adopterons
également une convention de signe voulant qu’une contrainte soit positive lorsqu’elle agit sur une facette
positive et selon le sens d’un des axes xi .
Figure 2.6– Décomposition des contraintes selon trois facettes orthogonales : (a) Notation indicielle ; (b) Notation de
l’ingénieur.
Supposons que les contraintes agissant sur les facettes orientées selon un système d’axes (x, y, z) soient
connues. Cherchons à déterminer les contraintes agissant sur un plan quelconque passant par un point P , de
vecteur normal unitaire n. Cette situation est illustrée sur la figure 2.7a. L’approche adoptée ici consiste à
décaler virtuellement le point P et le plan Π tout en conservant son orientation n. Il se forme alors un élément
tétraèdre infiniment petit montré sur la figure 2.7b. Le tétraèdre est constitué d’une facette ABC appartenant
au plan Π, et des facettes CPB, CPA et PAB perpendiculaires aux axes x, y, et z, respectivement. Cherchons
à déterminer le vecteur contrainte t s’exerçant sur la facette ABC d’aire dA. Rappelons que les données du
problème sont le vecteur n et les contraintes sur les trois facettes CPB, CPA et PAB.
Notons nx , ny , et nz les cosinus directeurs de n, définis par ses projections dans le système d’axes (x, y, z).
On démontre aisément que les aires des facettes CPB, CPA et PAB sont données par
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-7
En écrivant l’équilibre de l’élément tétraèdre et en projetant sur les trois axes x, y et z, on obtient
où tx , ty et tz sont les composantes du vecteur contrainte t dans le système d’axes (x, y, z). Les forces
volumiques dans Eq. (2.8) sont d’ordre supérieur et peuvent donc être négligées. Les composantes du vecteur
contrainte t deviennent
tx = σx nx + τyx ny + τzx nz
ty = τxy nx + σy ny + τzy nz (2.9)
tz = τxz nx + τyz ny + σz nz
tn = nT σ T n = σij ni nj (2.12)
√ √
tt = ||t||2 − t2n = ||t||2 − (σij ni nj )2 (2.13)
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-8
Les équations (2.10) à (2.13) montrent qu’il suffit de connaître les vecteurs contrainte sur trois plans ortho-
gonaux passant par un point donné pour définir le vecteur contrainte sur n’importe quel plan passant par
ce point. Les neufs composantes σij constituent un tenseur de second ordre, dit tenseur de contraintes de
Cauchy
σ11 σ12 σ13 σx τxy τxz
σ = σ21 σ22 σ23 = τyx σy τyz (2.14)
σ31 σ32 σ33 τzx τzy σz
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-9
Figure 2.8– Exemples d’états de contraintes : (a) Contraintes de traction pure ; (b) Contraintes cylindriques ;
(c) Contraintes hydrostatiques ; (d) Contraintes principales triaxiales ; (e) Contraintes de cisaillement pure.
La figure 2.9a montre les contraintes au sein d’un élément de volume dV = dx dy dz. Les notations suivantes
sont adoptées
∂σx ∂τxy ∂τxz
σx′ = σx + dx ′
τxy = τxy + dx ′
τxz = τxz + dx
∂x ∂x ∂x
′ ∂τyx ∂σy ∂τyz
τyx = τyx + dy σy′ = σy + dy ′
τyz = τyz + dy (2.20)
∂y ∂y ∂y
′ ∂τzx ′ ∂τzy ∂σz
τzx = τzx + dz τzy = τzy + dz σz′ = σz + dz
∂z ∂z ∂z
Écrivons la projection des équations d’équilibre sur chacune des directions x, y et z. La figure 2.9b montre
les composantes des forces selon l’axe x. L’équilibre des forces selon cet axe donne
σx′ dy dz − σx dy dz + τyx
′ ′
dx dz − τyx dx dz + τzx dx dy − τzx dx dy + fxV dx dy dz = 0 (2.21)
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-10
Figure 2.9– Cube élémentaire : (a) Contraintes sur les six facettes ; (b) Équilibre des forces selon la direction x.
Dans le cas d’une excitation dynamique, le même raisonnement s’applique, et l’équation (2.25) se généra-
lise à
∂σij
+ fjV = ρaj (2.26)
∂xi
où ρ est la masse volumique et aj l’accélération selon l’axe xj .
Reprenons l’élément de volume de la figure 2.9. Considérons une droite D parallèle à l’axe x et passant par
le centre O de l’élément de volume. La figure 2.10 montre les seuls vecteurs contrainte ayant un moment
non nul par rapport à D.
′ dy dy ′ dz dz
τyz dx dz + τyz dx dz − τzy dx dy − τzy dx dy =0 (2.27)
2 2 2 2
d’où, en utilisant Eq. (2.20)
( ) ( )
∂τyz dy dy ∂τzy dz dz
τyz + dy dx dz + τyz dx dz − τzy + dz dx dy − τzy dx dy =0 (2.28)
∂y 2 2 ∂z 2 2
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-11
Les contraintes de cisaillement sur deux facettes adjacentes perpendiculaires sont donc égales. Notons ce-
pendant que leurs orientations sont simultanément convergentes ou divergentes par rapport à la droite de
jonction des facettes.
Les équations (2.29) à (2.31) démontrent la symétrie du tenseur des contraintes, soit en notation indicielle
Reprenons la figure 2.5. En général, le vecteur contrainte t obtenu en effectuant un plan de coupe n’est pas
perpendiculaire à ce plan. Pour que ce soit le cas, le vecteur t doit être parallèle au vecteur normal au plan
de coupe n tel qu’indiqué sur la figure 2.11a. Ceci revient à admettre l’existence d’un scalaire λ tel que
t = λn (2.35)
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-12
Or, d’après Eq. (2.11) et en tenant compte de la symétrie du tenseur des contraintes, le vecteur contrainte t
s’exprime également par
t = σ T n = σn (2.36)
d’où
σn = λ n (2.37)
soit
(σ − λ I) n = 0 (2.38)
Figure 2.11– Tétraèdre élémentaire lorsque le plan de coupe est perpendiculaire au vecteur contrainte.
Ainsi, pour qu’un plan de coupe soit perpendiculaire à un vecteur de contrainte t, il faut que le vecteur
normal n à ce plan vérifie l’équation (2.38). Pour qu’un tel plan existe, il faut donc que l’équation (2.38)
admette des solutions n et λ non triviales. Soulignons que les composantes ni du vecteur normal n doivent
également satisfaire
∑
3
||n|| = n2i = 1 (2.39)
i=1
En fait, l’équation (2.38) définit un problème aux valeurs propres. On démontre que, compte tenu de la
symétrie du tenseur des contraintes, ce problème admet toujours trois valeurs propres réelles. Explicitement,
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-13
et
I3 = det σ
(2.44)
= σx σy σz − σx τyz
2
− σy τxz
2
− σz τyx
2
+ 2 τxy τyz τxz
Les valeurs propres du problème posé par l’équation (2.38) sont les trois racines réelles λ1 , λ2 et λ3 de
l’équation caractéristique (2.41). En utilisant les équations (2.11), (2.13) et (2.35), on démontre aisément que
les trois racines λi sont en fait les contraintes normales selon trois plans orthogonaux, et que les contraintes
de cisaillement selon ces plans sont nulles. Ces contraintes normales sont dites principales, et seront no-
tées σP1 , σP2 et σP3 . Elles sont généralement ordonnées comme suit
Les trois plans correspondants à ces contraintes sont appelés plans principaux. Les vecteurs normaux à ces
plans matérialisent les directions principales. Ils sont déterminées en remplaçant λ par ses valeurs σP1 , σP2
et σP3 , tour à tour dans Eq. (2.38), et en utilisant leur caractère unitaire [Eq. (2.39)].
Notons que dans le cas bidimensionnel, il est plus pratique d’utiliser la méthode du cercle de Mohr. Rappe-
lons que cette technique graphique est basée sur les équations
σx + σy σx − σy
σx ′ = + cos 2θ + τxy sin 2θ
2 2
σx + σy σx − σy
σy ′ = − cos 2θ − τxy sin 2θ (2.46)
2 2
σx − σy
τx′ y′ = − sin 2θ + τxy cos 2θ
2
reliant les contraintes σx , σy et τxy exprimées dans un système d’axes x et y, aux contraintes σx′ , σy′ et τx′ y′
exprimées dans un système d’axes x′ et y ′ , tournés d’un angle θ par rapport aux axes x et y. La figure 2.12
illustre les contraintes σx , τxy , σx′ et τx′ y′ , ainsi que l’angle de rotation θ.
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-14
Les équations (2.46) montrent que les contraintes σx′ et τx′ y′ varient de manière continue en fonction de
l’angle de rotation θ. L’angle de rotation θP tel que σx′ soit extremum (minimum ou maximum) est obtenu
en écrivant
dσx′
=0 (2.47)
dθ
soit, d’après Eq. (2.46)
− (σx − σy ) sin 2θ + 2τxy cos 2θ = 0 (2.48)
d’où
2τxy
tan 2θP = (2.49)
σx − σy
L’équation (2.49) donne deux valeurs de l’angle θP , permettant d’identifier les systèmes d’axes principaux,
selon lesquels seules les contraintes normales agissent. En comparant les équations (2.46) et (2.48), on vérifie
que la contrainte de cisaillement τx′ y′ est nulle.
En utilisant Eq. (2.46) et Eq. (2.49), on démontre que les contraintes principales maximum σ1 et minimum σ2
ont pour expressions
√( )
σx + σy σx − σy 2 2
σ1 = + + τxy (2.50)
2 2
√( )
σx + σy σx − σy 2
σ2 = − 2
+ τxy (2.51)
2 2
De la même manière, l’angle de rotation θS tel que τx′ y′ soit maximum est obtenu en écrivant
dτx′ y′
=0 (2.52)
dθ
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-15
En comparant Eq. (2.49) et Eq. (2.54), il est aisé de voir que les axes principaux et les axes de cisaillement
maximum font un angle de 45◦ .
On retrouve aisément l’ensemble de ces résultats en utilisant la construction graphique du cercle de Mohr,
tel qu’illustré sur la figure 2.13.
Les entités I1 , I2 et I3 sont des invariants du tenseur des contraintes, autrement dit, ils ne dépendent pas
du système d’axes dans lequel le tenseur est défini. Ces invariants s’expriment en fonction des contraintes
principales
σ = S + σM I (2.59)
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2.4. TENSEUR DES CONTRAINTES 2-16
Figure 2.13– Construction graphique du cercle de Mohr en deux dimensions : (a) Cercle de Mohr ; (b) Contraintes
dans un système d’axes x et y ; (c) Contraintes dans un système d’axes x′ et y ′ tournés d’un angle θ par rapport aux
axes x et y ; (d) Contraintes principales ; (e) Contraintes de cisaillement maximum.
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2.5. TENSEUR DES DÉFORMATIONS 2-17
J1 = 0
1
J2 = I12 − I2 (2.62)
3
1 2
J3 = I3 − I1 I2 + I13
3 27
L’équation (2.61) se simplifient donc à
µ3 + J2 µ − J3 = 0 (2.63)
Remplaçons le tenseur de contraintes σ par sa décomposition [Eq. (2.59)] dans l’équation (2.38)
[ ] [ ]
σ − λI n = S − (λ − σM ) I n = 0 (2.64)
Il en résulte que le tenseur déviateur a les même directions principales que le tenseur des contraintes, et que
ses contraintes principales sPi s’obtiennent à partir de celles du tenseur des contraintes σPi en écrivant
et inversement
σPi = sPi + σM (2.66)
En pratique, compte tenu de la simplicité de l’équation (2.63) par rapport à Eq. (2.41), les contraintes prin-
cipales sPi sont souvent déterminées en premier. Les contraintes principales σPi sont obtenues par la suite à
partir de l’équation (2.66).
Revenons à la figure 2.14 et considérons deux points infiniment voisins, initialement localisés en A et B.
Suite à la déformation, ces deux points se retrouvent en A′ et B′ . On démontre que A′ et B′ sont également
infiniment voisin. Notons
−→ −−→ −−→ −−→
dx = AB; dx′ = A′ B′ ; u(A) = AA′ ; u(B) = BB′ (2.67)
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2.5. TENSEUR DES DÉFORMATIONS 2-18
Le vecteur des déplacements u étant une fonction continue et dérivable, on peut écrire le développement en
série de Taylor de premier ordre
∂u
u(B) − u(A) = dxj (2.69)
∂xj
d’où en comparant avec Eq. (2.68)
∂u
dx′ = dx + dxj (2.70)
∂xj
soit en projetant sur xi , i = 1, 2, 3 ( )
∂ui
dx′i = δij + dxj (2.71)
∂xj
où δij est le symbole de Kronecker.
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2.5. TENSEUR DES DÉFORMATIONS 2-19
Pour caractériser la déformation, calculons la différence des distances ||dx′ ||2 − ||dx||2 en utilisant Eq. (2.72)
Les équations (2.75) définissent le tenseur des déformations de Green. Ce tenseur de second ordre est symé-
trique. Il est nul en absence de déformations, ou dans le cas où seuls des déplacements de corps rigides ont
lieu.
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2.5. TENSEUR DES DÉFORMATIONS 2-20
Les équations (2.76) ne posent aucune restriction sur les déplacements et les déformations. En analyse des
structures, on adopte souvent l’hypothèse de la petitesse des déformations, en négligeant les carrés des gra-
dients des déplacements et leurs produits par rapport aux autres termes du tenseur de déformation. Cette
hypothèse justifie l’utilisation de la configuration originale non-déformée d’une structure pour l’étudier dans
une configuration déformée.
Sous cette hypothèse, seuls les termes linéaires du tenseur de déformation sont conservés, et les équations
cinématiques [Eq. (2.76)] se simplifient donc à
( )
1 ∂uj ∂uk
εjk = + (2.79)
2 ∂xk ∂xj
Les déformations normales et de cisaillement deviennent alors
∂u ∂v ∂w
εx = ; εy = ; εz =
∂x ∂y ∂z
( ) ( ) ( ) (2.80)
1 ∂u ∂v 1 ∂v ∂w 1 ∂u ∂w
εxy = + ; εyz = + ; εxz = + ;
2 ∂y ∂x 2 ∂z ∂y 2 ∂z ∂x
où l’on a substitué ε à χ pour distinguer le tenseur des petites déformations. L’hypothèse de la petitesse des
déformations sera adoptée pour le reste du cours. Les équations (2.80) définissent le tenseur symétrique des
déformations
εx εxy εxz
ε = εxy εy εyz (2.81)
εxz εyz εz
La représentation graphique des déformations dans le plan (x, y) est illustrée sur la figure 2.15. La figure
montre les deux configurations : originale non déformée ABC, et déformée A′ B′ C′ . L’angle BACd à la confi-
guration originale est droit. Notons que les déplacements sont amplifiés sur la figure pour les fins de l’illus-
tration. Sur cette figure, l’angle γxy , appelé angle de glissement ou distorsion, caractérise la déformation
de cisaillement. On vérifie aisément à partir de la figure que cet angle vaut le double de la déformation de
cisaillement
∂u ∂v
γxy = + = 2εxy (2.82)
∂y ∂x
Le même résultat s’applique aux angles de glissement correspondants aux deux autres plans
∂v ∂w
γyz = + = 2εyz
∂z ∂y
(2.83)
∂u ∂w
γxz = + = 2εxz
∂z ∂x
Le tenseur des déformations s’écrit donc en fonction des angles de glissement
1 1
εx 2 γxy 2 γxz
1
ε = 2 γxy εy 1
γ (2.84)
2 yz
1 1
2 γxz 2 γyz εz
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2.5. TENSEUR DES DÉFORMATIONS 2-21
On appelle déplacement ou mode de corps rigide toute translation ou rotation d’un corps solide se produisant
sans aucune déformation interne. La figure 2.16a illustre un corps solide subissant un tel déplacement.
Considérons trois points infiniment voisins, initialement localisés en A, B et C. Après déplacement, les trois
points se retrouvent en A′ , B′ et C′ . Compte tenu de l’absence des déformations, l’angle BAC,d initialement
droit, se transforme en un angle également droit B\ ′ A′ C′ . Nous nous limiterons dans les développements qui
suivent aux translations et rotations infinitésimales. Ces déplacements sont amplifiés sur la figure 2.16b pour
les besoins de l’illustration.
Notons ωyz l’angle infinitésimal de rotation caractérisé par l’angle entre A′ B′ et l’axe y ′ , ou celui entre
l’axe z ′ et A′ C′ . D’après la figure 2.16b, ωyz peut s’exprimer par
∂w ∂v
∂y
dy − dz
ωyz = = ∂z′ (2.85)
dy ′ dz
Les déplacements étant infinitésimaux, on peut écrire
dy ′ ≈ dy
(2.86)
dz ′ ≈ dz
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2.5. TENSEUR DES DÉFORMATIONS 2-22
Figure 2.16– Modes de corps rigide : (a) Configurations originale et déformée ; (b) Rotation de corps rigide.
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2.5. TENSEUR DES DÉFORMATIONS 2-23
Au paragraphe 2.5, nous avons présenté des relations permettant de définir les déformations pour un champs
de déplacements donné. Le problème inverse, consistant à trouver les déplacements correspondant à un
champs de déformations donné, est beaucoup plus complexe. En effet, ce problème implique l’intégration
de six équations différentielles partielles pour déterminer seulement trois fonctions de déplacements incon-
nues. Pour assurer l’unicité et la continuité de la solution, des conditions supplémentaires, dites de compa-
tibilité, doivent être imposées au champs de déformations. Le développement détaillé de ces conditions ne
sera pas présenté ici. Nous démontrerons cependant que ces conditions sont vérifiées par tout champs de
déformations obtenus à partir d’un champs de déplacements donné.
Dérivons Eq. (2.94) et Eq. (2.95) deux fois par rapport à y et x, respectivement
∂ 2 εx ∂3u
2
= 2 (2.100)
∂y ∂y ∂x
∂ 2 εy ∂3v
= (2.101)
∂x2 ∂x2 ∂y
d’où
∂ 2 εx ∂ 2 εy ∂3u ∂3v
+ = + (2.102)
∂y 2 ∂x2 ∂y 2 ∂x ∂x2 ∂y
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2.6. COMPORTEMENT LINÉAIRE ÉLASTIQUE ET ISOTROPE 2-24
∂ 2 εy ∂ 2 εz ∂ 2 γyz
+ − =0 (2.105)
∂z 2 ∂y 2 ∂y∂z
∂ 2 εz ∂ 2 εx ∂ 2 γzx
+ − =0 (2.106)
∂x2 ∂z 2 ∂z∂x
∂ 2 εx ∂3u
= (2.107)
∂y∂z ∂y∂z∂x
∂ 2 γxy ∂3u ∂3v
= + (2.108)
∂x∂z ∂x∂z∂y ∂z∂x2
∂ 2 γxz ∂3u ∂3w
= + 2 (2.109)
∂x∂y ∂x∂y∂z ∂x ∂y
∂ 2 γyz ∂3w ∂3v
= + (2.110)
∂x2 ∂x2 ∂y ∂x2 ∂z
En additionnant les équations (2.108) et (2.109), et en retranchant Eq. (2.110) de la somme, on obtient
Eqs. (2.104) à (2.106) et Eqs. (2.112) à (2.114) constituent les relations de compatibilité.
Les contraintes au sein d’un matériau linéaire élastique obéissent à la Loi de Hooke, voulant qu’elles va-
rient proportionnellement aux déformations. Le matériau est dit isotrope s’il ne présente aucune direction
privilégiée de comportement. Dans le cas d’un matériau linéaire élastique isotrope, les relations entre les
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2.6. COMPORTEMENT LINÉAIRE ÉLASTIQUE ET ISOTROPE 2-25
contraintes et les déformation au sein du matériau s’expriment en fonction de ses modules d’élasticité E et
de Poisson ν
σx σy σz σ x σy σz σx σy σz
εx = −ν −ν ; εy = −ν + −ν ; εz = −ν −ν +
E E E E E E E E E
(2.115)
τxy τyz τxz
γxy = ; γyz = ; γxz =
G G G
où G est le module de cisaillement (ou de rigidité) défini par
E
G= (2.116)
2(1 + ν)
ε = Dσ (2.117)
σ = Cε (2.119)
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2.6. COMPORTEMENT LINÉAIRE ÉLASTIQUE ET ISOTROPE 2-26
L’hypothèse d’élasticité plane permet de simplifier les équations de l’élasticité tridimensionnelle. On dis-
tingue deux types de comportement d’élasticité plane : (i) en contraintes planes, ou (ii) en déformations
planes. Ces deux types de comportement sont décrits dans ce qui suit.
Deux conditions doivent être vérifiées pour conclure à un état de déformations planes :
ú La géométrie du domaine d’étude est pratiquement constante selon une direction donnée, par exemple
celle de l’axe z. Le domaine d’étude est ainsi infiniment long selon cette direction, dite longitudinale.
Concrètement, cette situation se produit lorsqu’une dimension du domaine d’étude est très grande par
rapport aux autres dimensions.
ú Les charges appliquées agissent selon un plan perpendiculaire à la direction longitudinale, et sont pra-
tiquement constantes selon cette direction.
Quelques exemples de problèmes vérifiant un état de déformations planes sont montrés sur la figure 2.17.
Figure 2.17– Exemples de problèmes à déformations planes : (a) Barrage ; (b) Semelle filante ; (c) Tunnel.
Dans de tels problèmes, les déplacements, les déformations et les contraintes au sein d’une même tranche
perpendiculaire à l’axe z ne dépendent que des coordonnées x et y, pourvu que la tranche soit éloignée des
appuis. On choisit généralement une tranche d’épaisseur unité. Sous ces conditions, et en notant que les
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2.6. COMPORTEMENT LINÉAIRE ÉLASTIQUE ET ISOTROPE 2-27
∂u ∂v
εx = ; εy = ; εz = 0
∂x ∂y
(2.121)
∂u ∂v
γxy = + ; γyz = 0 ; γxz = 0
∂y ∂x
et le vecteur-déformation ε se réduit à
εx
ε = εy (2.122)
γxy
En introduisant εz = 0 dans Eq. (2.115), il résulte que la contrainte normale σz n’est pas nulle, et qu’elle
vaut
σz = ν (σx + σy ) (2.123)
Les déformations sont obtenues en remplaçant dans Eq. (2.115)
1+ν[ ]
εx = (1 − ν) σx − νσy
E
1+ν[ ]
εy = (1 − ν) σy − νσx (2.124)
E
τxy
γxy =
G
et l’équation (2.120) se simplifie dans ce cas à
σ
x 1 − ν ν 0 ε
x
E
σ = 1−ν 0 (2.125)
y (1 − ν)(1 − 2ν) ν εy
1 − 2ν
τxy 0 0 γxy
2
Deux conditions doivent être vérifiées pour conclure à un état de contraintes planes :
ú Une des dimensions du domaine d’étude, selon l’axe z par exemple, est constante et très petite par
rapport aux autres dimensions. C’est le cas notamment des parois, voiles ou plaques à épaisseur mince
constante. On définit alors un plan moyen perpendiculaire à la plus petite dimension, matérialisant le
plan de symétrie du domaine d’étude.
ú Les charges appliquées agissent parallèlement au plan moyen et sont constantes selon la plus petite
dimension du domaine d’étude.
La figure 2.18 montre deux exemples de problèmes vérifiant un état de contraintes planes à plan moyen (x, y).
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2.6. COMPORTEMENT LINÉAIRE ÉLASTIQUE ET ISOTROPE 2-28
Figure 2.18– Exemples de problèmes à contraintes planes : (a) Mur de refend mince ; (b) Plaque d’acier soumise à un
essai de traction.
Dans de tels problèmes, les contraintes normale σz , et de cisaillement τxz et τyz sont pratiquement nulles sur
toute l’épaisseur du domaine d’étude. Les contraintes non nulles σx , σy et τxy demeurent approximativement
constantes selon toute l’épaisseur. Sous ces hypothèses, l’équation (2.115) devient
σx σy σ x σy σx σy
εx = −ν ; εy = −ν + ; εz = −ν −ν
E E E E E E
(2.126)
τxy
γxy = ; γyz = 0 ; γxz = 0
G
et l’équation (2.120) se simplifie à
σx 1 ν 0 εx
σ = E ν 1 0 (2.127)
y 1 − ν2 εy
1−ν
τxy 0 0 γxy
2
Supposons que l’on dispose d’un outil développé initialement pour traiter des problèmes en contraintes
planes. En comparant les équations (2.124) et (2.126), il ressort que l’on peut utiliser ce même outil pour
E
effectuer un calcul en déformations planes en remplaçant le module d’élasticité E par , et le module
1 − ν2
ν
de Poisson ν par . À l’inverse, on peut également utiliser un outil spécialisé en déformations planes
1−ν
1 + 2ν
pour effectuer un calcul en contraintes planes en remplaçant le module d’élasticité E par E, et le
1 + ν2
ν
module de Poisson ν par .
1+ν
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2.6. COMPORTEMENT LINÉAIRE ÉLASTIQUE ET ISOTROPE 2-29
En utilisant l’équation 2.115 reliant les déformations aux contraintes, on démontre aisément que
( )
1 − 2ν
εx + εy + εz = (σx + σy + σz ) (2.128)
E
dV ′ − dV
δV = = εx + εy + εz (2.129)
dV
où dV et dV ′ sont les éléments de volume, avant et après déformation, respectivement.
La loi de Hooke généralisée pour un matériau anisotrope s’écrit généralement sous la forme
1 ν12 ν13 ν14 ν15 ν16
− − − − −
εx E6
σx
E 1 E2 E3 E4 E5
ν 1 ν23 ν24 ν25
ν26
ε − 21
− − − −
y E1 E2 E3 E4 E5 E6
σ y
ν31 ν32 1 ν34 ν35 ν36
ε − − − − − σz
z E E6
= 1 E2 E3 E4 E5 (2.133)
ν ν46
41 ν42 ν43 1 ν45 τxy
γxy − − − − −
E1 E2 E3 E4 E5 E6
ν51 ν52 ν53 ν54 1 ν56
τyz
γyz − − − − −
E1
E2 E3 E4 E5 E6
ν61 ν62 ν63 ν64 ν65 1 τ
γxz − − − − − xz
E1 E2 E3 E4 E5 E6
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2.6. COMPORTEMENT LINÉAIRE ÉLASTIQUE ET ISOTROPE 2-30
Ces relations supplémentaires permettent de réduire à neuf le nombre des paramètres indépendants néces-
saires pour définir le comportement d’un matériau élastique orthotrope.
L’équation (2.134) est donnée dans un système d’axes confondus avec les axes d’orthotropie. Dans le cas
contraire, il faut avoir recourt à des équations reliant les entités exprimées dans un système d’axes quelconque
et dans celui des axes d’orthotropie.
Analyse avancée des structures et éléments finis - Hiver 2012 Najib Bouaanani
2.6. COMPORTEMENT LINÉAIRE ÉLASTIQUE ET ISOTROPE 2-31
b cos θ − yb sin θ
x=x (2.137)
b sin θ + yb cos θ
y=x (2.138)
d’où
∂x ∂x
= cos θ ; = − sin θ
∂b
x ∂b
y
(2.139)
∂y ∂y
= sin θ ; = cos θ
∂b
x ∂b
y
Rappelons que nous avons également
∂u ∂v ∂u ∂v
εx = ; εy = ; γxy = +
∂x ∂y ∂y ∂x
En remplaçant dans Eq. (2.136)
b
ε = λε (2.141)
Par ailleurs, l’énergie de déformation dans les deux systèmes d’axes étant la même, on peut écrire
b b ε = εT Cε
εT Cb (2.143)
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2.7. NOTIONS DU TRAVAIL ET DE L’ÉNERGIE 2-32
Lorsque l’effet thermique est inclus dans la réponse du matériau à un changement de température ∆T , le
vecteur déformation ε doit être augmenté selon les cas suivants :
ú Cas anisothrope :
α1
α2
α
3
εth = ∆T (2.146)
α12
α21
α31
ú Cas orthotrope :
α1
α2
α
3
εth = ∆T (2.147)
0
0
0
ú Cas isotrope :
1
1
1
εth = α∆T (2.148)
0
0
0
Dans ces équations, les paramètres α, αi et αij constituent les coefficients de dilatation du matériau.
Le travail d’une force s’exerçant sur une structure est défini par le produit de la dite force par le déplacement
de son point d’application, projeté sur sa ligne d’action. L’énergie quantifie la capacité d’exercer un travail.
Considérons une structure soumise à un système de forces Fi , i = 1 . . . n. Chaque force est appliquée
statiquement et graduellement de 0 à sa valeur finale Fi . Sous l’effet de l’ensemble des forces, les points
d’applications de la force Fi se déplacent de Ai à A′i . Notons ui la projection de ce déplacement sur la ligne
d’action de Fi . Le travail dWi exercé par la force Fi lors du déplacement infinitésimal dui est donné par
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2.7. NOTIONS DU TRAVAIL ET DE L’ÉNERGIE 2-33
Le travail est donc égale à l’aire sous la courbe force-déplacement. Pour une structure linéaire élastique,
l’expression (2.150) se simplifie à
1
Wi = Fi ui (2.151)
2
Il est important de noter que dans le cas où la force Fi demeure constante lorsque sont point d’application
subit un déplacement ui , le travail total a pour expression
Wi = Fi ui (2.152)
En vertu du principe de superposition, valable uniquement dans le cas d’un comportement linéaire, le travail
total exercé par l’ensemble des forces Fi est égal à la somme des travaux de chacune des forces
1∑
n
W= Fi ui (2.153)
2
i=1
Les particules d’une structure déformée sont soumises à la somme des travaux des forces externes et internes.
Les forces internes dans une structure élastique ont la capacité de restituer le travail des forces externes. En la
déchargeant, une structure élastique non retenue reprend alors graduellement sa configuration géométrique
initiale avant déformation. On dit qu’une structure déformée possède une énergie de déformation 1 , emmaga-
sinée graduellement lors de sa déformation. Pour une structure élastique (absence de dissipation d’énergie),
l’énergie de déformation U est égale en valeur absolue, mais de signe opposé, au travail W exercé par les
forces externes.
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2.7. NOTIONS DU TRAVAIL ET DE L’ÉNERGIE 2-34
En intégrant U sur le volume V de la structure, l’énergie de déformation U emmagasinée s’exprime alors par
∫
U= U dV (2.158)
V
Si le comportement de la structure est linéaire élastique, l’expression de U devient
1
U= σij εij (2.159)
2
ou sous forme vectorielle
1 T 1
U= σ ε = εT σ (2.160)
2 2
[ ] [ ]
où σ T = σx σy σz τxy τyz T
τxz et ε = εx εy εz εxy εyz εxz .
Les équations (2.159) et (2.160) montrent que U est une forme quadratique. On admet qu’elle est définie
positive. L’énergie de déformation totale U est alors donnée par
∫ ∫
1
U= U dV = σij εij dV (2.161)
V 2 V
Considérons la structure de la figure 2.20. Sous l’effet des forces appliquées, sa configuration géométrique
déformée u est définie par les déplacements transversal u(y) et axial v(y) de chaque point de coordonnée y.
Cette configuration géométrique, dite d’équilibre, ou réelle, est solution de l’équation différentielle traduisant
l’équilibre de la structure, munie des conditions aux frontières géométriques
du
u(0) = 0, v(0) = 0, =0 (2.162)
dy y=0
Considérons maintenant une configuration géométrique fictive ū, continue 3 , obtenue en s’écartant de la
configuration d’équilibre par des variations infinitésimales δu et δv, tout en respectant les conditions aux
frontières géométriques
ū = u + δu (2.163)
v = v + δv (2.164)
Une telle configuration géométrique, dite virtuelle, ne satisfait pas l’équation d’équilibre. Elle obéit cepen-
dant aux conditions aux frontières géométriques, et on la qualifie alors de configuration cinématiquement
admissible. On appelle déplacements virtuelles les déplacements incrémentaux δu et δv. À l’appui de la
structure de la figure 2.20, nous avons
dδu
δu(0) = 0, δv(0) = 0, =0 (2.165)
dy y=0
Plus généralement, les déplacements virtuels s’annulent là où les déplacements d’équilibre sont contraints à
des valeurs imposés, nulles ou non-nulles.
3. Cette condition assure la compatibilité interne. Elle est sous-entendue pour le reste du texte.
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2.7. NOTIONS DU TRAVAIL ET DE L’ÉNERGIE 2-35
Considérons la structure de forme générale de la figure 2.21. Le volume V de la structure est délimitée par
e La structure est en équilibre sous l’effet des forces
la surface libre S et la surface à déplacements imposés S.
de volume f , des forces de surface f et des forces concentrées Fi .
V S
On appelle travail virtuel, celui effectué par une force réelle lorsque son point d’application subit un dépla-
cement virtuel. Les déplacements virtuels étant infinitésimaux, la valeur de la force est supposée demeurer
constante lors du déplacement.
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2.7. NOTIONS DU TRAVAIL ET DE L’ÉNERGIE 2-36
Le principe des déplacements virtuels stipule qu’une structure est en équilibre si, pour tous déplacements
virtuels cinématiquement admissibles, le travail externe virtuel est égal à l’énergie de déformation interne
virtuelle . En d’autres termes, la structure est en équilibre si pour tout déplacement virtuel δu, on a l’égalité
∫ ∫ ∫ ∑
T
δεT σ dV = δuT f V dV + δuS f S dS + δui Fi (2.169)
V V S i
Soulignons que le principe des déplacements virtuels ne fait pas appel à la nature du matériau, et qu’il n’est
donc pas restraint aux comportements linéaires et élastiques.
Revenons à la structure deformable de la figure 2.21. L’énergie potentielle totale Π est définie par
Π=U +P (2.170)
où U est donnée par l’équation (2.158), et où P est le potentiel des forces externes défini par
∫ ∫ ∑
T
P=− u f dV −
T V
uS f S dS − ui Fi (2.171)
V S i
Pour une structure élastique en équilibre, l’énergie potentielle totale demeure constante, au second ordre près,
lorsque l’on s’écarte de la configuration d’équilibre par des variations infinitésimales. L’énergie potentielle
totale est stationnaire, sa première variation étant nulle
δΠ = δ(U + P) = δU + δP = 0 (2.172)
D’où le principe de l’énergie potentielle stationnaire énonçant que parmi toutes les configurations cinéma-
tiquement admissibles, celles qui satisfont l’équilibre rendent stationnaire l’énergie potentielle totale.
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