Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
MODULE 3
Que ce soit pour clarifier une situation ou permettre une prise de conscience chez
l'autre, l'utilisation de la bonne question au bon moment a des effets impressionnants.
Vous allez voir dans ce module les types de questions le plus fréquemment employés
dans la relation d'accompagnement ainsi que leurs effets.
Les questions de clarification sont par essence les questions demandant des précisions
au patient. Ce type de question a pour but d'obtenir certains détails sur la situation et aussi
d'aller plus en profondeur sur ce que l'autre pense et ressent quant à ce qu'il vit. Les questions
de clarification viennent interroger sur des points précis, ce sont des questions ouvertes afin de
pouvoir permettre au patient de réétudier les éléments qu'il vient de vous fournir. Elles vous
permettent d'en savoir un peu plus sur la problématique de l'autre, de mettre le doigt sur des
nœuds ou des blocages et ainsi d'affiner votre travail d'accompagnant.
Les questions de clarification sont par exemple : Qu'avez-vous ressenti lorsque cela c'est
passé ? Quels étaient les éléments de la scène qui ont le plus retenu votre attention ? Comment
vous sentez vous face à cela ? …
Les questions de degré vont permettre d'établir une échelle, de préciser où le patient se
situe exactement dans ce qu'il vous dit. Au moment où il présente sa problématique, vous
pouvez alors l'interroger sur où il en est par rapport à cela. Prenons un exemple où vous
utiliseriez une échelle de 0 à 10, 0 étant le degré le plus bas et 10 le degré le plus haut, si face à
vous vous aviez quelqu'un souffrant de timidité vous pourriez lui demander : « Sur une échelle
de 0 à 10, lorsque vous vous trouver en famille dans quelle mesure votre timidité vous envahit
elle ? Et lorsque vous vous trouvez dans une foule ? » Etc.
Les questions de définition sont généralement des questions commençant par « que »,
« quel » ou « qui ». Elles viennent demander une définition exacte de ce que le patient est en
train de vous énoncer afin de préciser la situation. Par exemple : »Quel sentiment prédomine
cette situation ? Quel genre de personne pourrait penser cela ? » Etc.
Comme vous l'avez vu plus tôt, un de vos rôles les plus importants est de rendre acteur
le patient dans son processus d'évolution vers le changement. De simples conseils ou
suggestions ne suffisent pas à insuffler la puissance d'action : Ils apportent un nouveau savoir
qui parfois est bien inutiletant que la personne n'a pas ressenti au fond d'elle même ce que ce
nouveau savoir révèle. Il existe des questions qui vont amener le patient à trouver ce savoir en
lui, afin que celui-ci, naissant de l'intérieur, s'imprime tel une prise de conscience. Cette
technique s'avère être un puissant outil de changement car, guidé par vos questions, le patient
arrive lui-même à sa solution. Et comme accompagner ce n'est pas « faire à la place » mais
permettre à l'autre d’aller vers ce qu'il a au fond de lui, vous entrez grâce à ces nouveaux outils
dans une relation gagnant-gagnant dans laquelle le patient trouve lui-même ses solutions.
Les questions de conséquence sont les questions que vous poserez lorsque, de votre
point de vue extérieur, vous percevrez un obstacle que votre patient ne perçoit pas ou ne veut
pas voir. Elles viennent mettre en lumière des éléments de la situation que l'autre occulte
volontairement ou non. Dans ces circonstances vous pourriez demander : « Que se passerait-il
si tout restait tel quel ? Quels pourraient être les résultats si vous veniez à agir de telle façon ? »
Etc.
Les questions de séquences proposent à votre patient de s'interroger sur les étapes à
franchir avant d'atteindre l'objectif final. Elles permettent la création de paliers rapidement
atteignables afin que la tâche à accomplir soit accessible. Ces questions viennent également
ordonner les étapes pour les rendre logiques dans le temps, leur intérêt étant de montrer qu'en
fractionnant le chemin en étapes, il semble alors plus facile d'atteindre son objectif. Ici les
questions pourraient être : « Par quoi envisagez-vous de commencer ? Quels paliers mesurables
avez-vous imaginé ? Que ferez-vous ensuite ? » Etc.
Les questions orientées vers l'action vont vers le « quand » et le « comment ». Elles
entrent dans l'action directe et posent la façon de procéder concrètement. Vous demanderez
donc : « Quand commencez-vous ? Comment allez-vous procéder à présent ? A quelle date
aurez-vous atteint ce premier palier ? » Etc.
Les questions de bilan et de suivi viennent faire le point sur les étapes déjà franchies.
Elles récapitulent le travail mis en place jusqu'à présent et les résultats obtenus. Elles
permettent alors d'ajuster ce qui doit l'être afin de rendre le processus d'accompagnement le
plus efficace possible. Quelques exemples : « Qu'avez-vous mis en place depuis la dernière
fois ? Qu'avez-vous retenu de notre entrevue ? Quels sont les éléments les plus pertinents pour
vous ? » Etc.
Le méta-modèle
Le méta-modèle est un modèle linguistique qui structure notre langage pour améliorer
la compréhension des mots et des phrases afin que les idées exprimées soient comprises telles
qu'elles doivent l'être. Il amène l'accompagnant à modifier ses propres représentations pour
entrer dans celles de son patient afin de saisir au plus près l'idée que celui-ci se fait de la réalité.
C'est un moyen d'entrer dans la « carte du monde » de l'autre en posant des questions
justes et pertinentes. Le méta-modèle permet ainsi de se détacher de tout jugement et amène
naturellement le patient vers ses propres réponses et solutions.
Le langage verbal est une représentation de la réalité de chacun. Sans le contexte, les
mots ne sont que des mots pour celui qui écoute : Le méta-modèle permet une meilleure
compréhension en apportant des précisions et la clarification des informations données.
Les violations sémantiques ont été étudiées par les fondateurs de la PNL. Elles résident
dans le fait de ne pas utiliser le méta-modèle lors d'un échange avec autrui. Elles ont été
catégorisées en trois grandes familles.
L’omission
L'omission est la faculté de l'esprit à ne tenir compte que d'un seul élément dans son
ensemble. C'est le fait de fixer toute son attention sur un unique point en oubliant le reste, de
ne garder qu'une version partielle d'un événement, focalisé sur un fait ou sur un objet très
précis.
La généralisation
La généralisation est, comme son nom l'indique, une croyance générale. Elle trouve sa
source dans une seule idée qui est considérée comme étant la norme. Par exemple l'idée « tous
les enfants sont capricieux » est une généralisation, cette idée ne tient compte ni de l'individu
ni du contexte et reste donc générale, sans réel fondement.
La distorsion
La distorsion est la projection d'une idée. C'est une version imprécise et modifiée de la
réalité basée sur des perceptions et non sur l'expérience. Le fait par exemple d'interpréter que
quelqu'un qui rit lorsque vous entrez dans une pièce se moque de vous est une distorsion. Vous
ne savez en réalité pas pourquoi cette personne rit.