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CHAPITRE 3
TRANSMISSION
MÉCANIQUE
DANS LES SYSTÈMES
D’ENTRAINEMENTS ÉLECTRIQUES
Contenu :
1 Introduction .................................................................................................. 4
2 Principe ......................................................................................................... 5
2.1 Transmission tournant/tournant ................................................................ 5
2.2 Transmission tournant/linéaire .................................................................. 6
3 Transmission idéale (sans pertes) ............................................................... 7
4 Transmission réelle (avec pertes) ............................................................... 7
5 Adaptation de vitesse ................................................................................... 8
6 Aspects dynamiques d’optimisation ........................................................... 8
6.1 Accélération angulaire de la charge maximale ......................................... 8
6.2 Couple moteur minimal........................................................................... 10
7 Etude de cas ................................................................................................ 12
7.1 Equation du couple moteur ..................................................................... 13
8 Table des figures ........................................................................................ 16
9 Sources ........................................................................................................ 17
1 INTRODUCTION
La définition d’un entraînement électrique est la suivante : un entraînement
électrique est un système assurant une conversion électromécanique par le biais
d’un moteur ou d’un transducteur et comprenant l’ensemble des périphériques
nécessaires à la transmission, à l’alimentation et au contrôle. La figure ci-dessous
illustre l’ensemble de ce système :
Réseau
Redresseur
= M
≈
Régulateur + + Charge
Capteur
Après s’être principalement focalisé sur le moteur dans les deux premiers chapitres,
l’intérêt se porte maintenant sur la transmission. En effet, il est rare que la charge
soit entraînée directement par le moteur, car les besoins du système ne
correspondent pas souvent aux caractéristiques de sortie de celui-ci (couple,
vitesse). Ainsi, on réalise une adaptation en introduisant un mécanisme entre
l’organe entraîné et le moteur, que l’on appelle la transmission. Celle-ci permet
d’adapter le mouvement (par exemple via une conversion tournant/linéaire), la
vitesse, la résolution ou la dynamique du système, et ce moyennant des pertes. Il
devient alors nécessaire d’avoir à disposition des relations entre l’organe entraîné
et l’arbre moteur, qui sont donc caractéristiques de la transmission, et qui tiennent
en compte de la conservation de l’énergie.
2 PRINCIPE
Le principe de la transmission mécanique est illustré ci-dessous :
Ωm γm ∆α m
=r = = [ −] (1)
Ωe
γe ∆α e
Vitesses Accélérations Déplacements
P
=m M m ⋅ Ω m [W ] (2)
P
=e M e ⋅ Ωe [W ] (3)
Ωm γm ∆α m
=r = = [rad m] (4)
ve ae ∆xe
Vitesses Accélérations Déplacements
P
=m M m ⋅ Ω m [W ] (5)
P=
e Fe ⋅ ve [W ] (6)
2 ⋅π
r= [rad m] (7)
p
Avec : 𝑝𝑝 = pas de la vis [m]
ve
Ωm
M
Pas = p
Figure 3: Système vis-écrou
Pour le reste de cette théorie, on fera les différentes analyses selon une transmission
tournant/tournant. Pour se rapporter à un système tournant/linéaire, les analogies
suivantes s’appliquent :
Pm = Pe [W ] (8)
M m ⋅ Ω=
m M e ⋅ Ωe [W ] (9)
M m Ωe 1
= = [ −] (10)
M e Ωm r
Les relations précédentes peuvent alors être symbolisées par un schéma équivalent :
Mm Me
r:1
Ωm Ωe
Pm T Pe
r,η
Pertes
Figure 5: Puissances dans une transmission réelle
Pe
η= [−] ⇒ Pe = η ⋅ Pm [W ] (12)
Pm
M e ⋅ Ωe = η ⋅ M m ⋅ Ω m [W ] (13)
Mm Ωe 1
= = [ −] (14)
M e η ⋅ Ωm η ⋅ r
5 ADAPTATION DE VITESSE
La nécessité d’atteindre une certaine gamme de vitesse, élevée ou faible, peut
imposer une adaptation de vitesse. Toutefois, généralement, cette adaptation de
vitesse peut simplement être imposée par des critères économiques. En effet, le prix
d’un moteur (étant l’image de son volume 𝑉𝑉𝑚𝑚 et de son poids) est inversement
proportionnel à sa vitesse nominale Ω𝑚𝑚 , pour une puissance donnée (voir [1]) :
1
𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃 ∼ 𝑉𝑉𝑚𝑚 ∼ 𝛺𝛺 (15)
𝑚𝑚
Il est donc très souvent plus intéressant d’utiliser un moteur avec une vitesse de
rotation nominale élevée et une transmission réduisant cette vitesse, plutôt qu’un
moteur lent et une transmission directe (𝑟𝑟 = 1).
M T e
Jm r Je
Mm η γe
Figure 6: Système d'entraînement sans couple de charge
𝐽𝐽𝑚𝑚 = inertie du moteur [kg.m2] ; 𝑟𝑟 = rapport de transmission [] ; 𝐽𝐽𝑒𝑒 = inertie de la charge [kg.m2]
𝑀𝑀𝑚𝑚 = couple moteur [Nm] ; 𝜂𝜂 = rendement de la transm. [] ; 𝛾𝛾𝑒𝑒 = accélération de la charge [rad/s2]
On cherche à trouver quel est le rapport de transmission 𝑟𝑟 à avoir pour obtenir une
accélération angulaire de la charge 𝛾𝛾𝑒𝑒 maximale.
d Ωm
M m , propre =Jm ⋅ =J m ⋅ γ m [ Nm] (17)
dt
1 d Ωe 1
M e '= ⋅ Je ⋅ = ⋅ J e ⋅ γ e [ Nm] (18)
η ⋅r dt η ⋅ r
Me
γ m = r ⋅ γ e [rad s 2 ] (19)
1
M m = Jm ⋅ r ⋅ γ e + ⋅ J ⋅ γ [ Nm] (20)
η ⋅r e e
Pour déterminer le rapport de transmission 𝑟𝑟 pour une accélération angulaire de la
charge 𝛾𝛾𝑒𝑒 maximale, on pose :
dγ e
=0 (21)
dr
Ce qui simplifie l’équation (20) de la sorte :
Je ⋅ γ e
0 = Jm ⋅ γ e − (22)
η ⋅ r2
On isole alors le rapport de transmission, qui vaut :
Je
=rk [ −] (23)
η ⋅ Jm
NB : on utilise l’indice « k » pour indiquer que c’est une valeur optimale, permettant
d’obtenir l’accélération angulaire de la charge maximale 𝛾𝛾𝑒𝑒,𝑘𝑘 .
γe(r)
γe,k
r
rk
Figure 7: Allure de l'accélération angulaire de la charge en fonction du rapport de transmission
Je Je
=rk [ −] ⇒
= Jm [kg ⋅ m 2 ] (24)
Jm rk 2
𝐽𝐽
On parle d’adaptation des inerties lorsque 𝐽𝐽𝑚𝑚 = 𝑟𝑟𝑒𝑒2 .
M T e
Jm r Je
Mm η γe
Mc
Figure 8: Système d'entraînement avec couple de charge
1
M m = Jm ⋅ r ⋅ γ e + ⋅ J ⋅ γ + M c ' [ Nm] (25)
η ⋅r e e
M m , propre
Me '
Avec :
1
M
= c' ⋅ M c [ Nm] (26)
η ⋅r
Ce qui donne :
1
M m = Jm ⋅ r ⋅ γ e + ⋅ ( J e ⋅ γ e + M c ) [ Nm] (27)
η ⋅r
Pour déterminer le rapport de transmission 𝑟𝑟 pour un couple moteur 𝑀𝑀𝑚𝑚 minimale,
on pose :
dM m
=0 (28)
dr
Ce qui simplifie l’équation (27) de la sorte :
1
0 = Jm ⋅ γ e − ⋅ ( Je ⋅ γ e + M c ) (29)
η ⋅ r2
On isole alors le rapport de transmission, qui vaut alors :
Je ⋅ γ e + M c
=ropt [ −] (30)
η ⋅ Jm ⋅ γ e
Dans le cas d’une transmission idéale (𝜂𝜂 = 1) et avec une inertie pur au niveau de
la charge (i.e. sans couple de charge : 𝑀𝑀𝑐𝑐 = 0), on obtient :
Je Je
ropt
= [ −] ⇒
= Jm [kg ⋅ m 2 ] (31)
Jm ropt 2
7 ETUDE DE CAS
La machine-outil est un appareil fréquemment utilisé dans l’industrie. Elle est, dans
la plupart des cas, partiellement ou totalement automatisée et comporte de multiple
moteur et capteurs. Elle est une parfaite illustration d’un cas concret d’application
de ce chapitre.
Le cahier des charges indique que la force d’usinage est de 4000 N. Les moments
d’inertie du moteur et de la vis valent respectivement 30*10-3 kgm2 et 50*10-3 kgm2.
Il est important, avant de calculer pour chaque phase élémentaire le couple moteur,
de se représenter la situation sous forme de schéma :
Avec :
1
Ftot '
= ⋅ F [ Nm] (35)
ηT ⋅ r tot
Donc :
1
⇒ M m= ( J m + J v ) ⋅ r ⋅ ac + ⋅ F [ Nm] (36)
ηT ⋅ r tot
Il nous faut maintenant déterminer 𝐹𝐹𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡 . Pour cela, on doit passer par un
diagramme des forces (croquis), rappel du cours de physique. On représente là les
forces agissant sur l’organe entraîné, c’est-à-dire l’ensemble chariot de la machine-
outil (𝑚𝑚𝑐𝑐ℎ ) et pièce à usiner (𝑚𝑚𝑝𝑝 ) :
On voit que la force totale 𝐹𝐹𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡 que le moteur devra fournir à travers la transmission
est la somme des force d’accélération 𝐹𝐹𝑎𝑎 , de frottement 𝐹𝐹𝑓𝑓 , et d’usinage 𝐹𝐹𝑢𝑢 :
Ftot = Fa + Ff + Fu [ N ] (37)
Selon les lois de la physique, on peut déterminer 𝐹𝐹𝑎𝑎 et 𝐹𝐹𝑓𝑓 (𝐹𝐹𝑢𝑢 étant une donnée)
(𝑔𝑔 = 9.81 𝑚𝑚 ∙ 𝑠𝑠 −2 ) :
Fa = (mch + m p ) ⋅ ac [ N ] (38)
⋅ µc sign(Vc ) ⋅ Fg ⋅ µc
Ff sign(Vc ) ⋅ FN =
=
(39)
= sign(Vc ) ⋅ (mch + m p ) ⋅ g ⋅ µc [ N ]
Avec :
Ftot = Fa + Ff + Fu
(41)
= (mch + m p ) ⋅ ac + sign(Vc ) ⋅ (mch + m p ) ⋅ g ⋅ µc + Fu [ N ]
M m= ( J m + J v ) ⋅ r ⋅ ac
1 (42)
+ ⋅ (mch + m p ) ⋅ ac + sign(Vc ) ⋅ (mch + m p ) ⋅ g ⋅ µc + Fu [ Nm]
ηT ⋅ r
Il faut maintenant déterminer les termes de cette équation qui s’annulent en fonction
des phases du profil en question. Sur le profil en vitesse de la Figure 10, on distingue
3 phases : approche ou retour, usinage, et repos.
M m= ( J m + J v ) ⋅ r ⋅ ac
1 (43)
+ ⋅ (mch + m p ) ⋅ ac + sign(Vc ) ⋅ (mch + m p ) ⋅ g ⋅ µc [ Nm]
ηT ⋅ r
1
M= ⋅ sign(Vc ) ⋅ (mch + m p ) ⋅ g ⋅ µc + Fu [ Nm] (44)
m
ηT ⋅ r
1
M= ⋅ sign(Vc ) ⋅ (mch + m p ) ⋅ g ⋅ µc [ Nm] (45)
m
ηT ⋅ r
La résolution numérique de cette étude de cas sera effectuée dans l’exercice 3 de ce
chapitre.
9 SOURCES
[1] Prof. Marcel Jufer. « Entraînements électriques, automatisation et processus
électriques – 2e partie : Entrainements électriques : méthodologie de conception ».
Programme RAVEL. Office fédéral des questions conjoncturelles. 1996
[2] Prof. Mustapha Lakehal. Cours d’électromécanique et entrainement électrique 3e
année. 2017.
[3] Frédéric de Coulon & Marcel Jufer. « Introduction à l’électrotechnique ». Traité
d’Electricité. Volume I. PPUR – 2ème édition. 14/09/2013.
[4] Fred Gardiol. « Electromagnétisme ». Traité d’Electricité. Volume III. PPUR – 2ème
édition. 15/09/2016.
[5] Marcel Jufer. « Electromécanique ». Traité d’Electricité. Volume IX. PPUR – 3ème
édition. 22/11/2017.
[6] Jean Chatelain. « Machines électriques ». Traité d’Electricité. Volume X. PPUR –
2ème édition. 14/09/2013.
[7] Hansruedi Bühler. « Electronique de puissance ». Traité d’Electricité. Volume XV.
PPUR – 5ème édition. 14/09/2013.
[8] Hansruedi Bühler. « Electronique de réglage et de commande ». Traité
d’Electricité. Volume XVI. PPUR – 2ème édition. 14/09/2013.