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Tome3
Physique du feu
pour Pingénieur
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Tome3
Physique du feu
pour /"ingénieur
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Tome3
Physique du feu
,pour l'ingénieur
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j ar le caractère scientifique ou d'information de l'œuvre dans laquelle elles sont incorporées
(Loi du juillet 1992 - art. L 122-4 et L 122-5 et Code Pénal art. 425).
SCSTB 7
développer cette puissance, publiée en 1824, et des travaux de mesures de prévention et de protection adaptées au système étudié
Robert von Meyer (1842) et de James Prescott Joule (1843). Le feu ou d'évaluer l'efficacité des mesures existantes.
chaleur n'est plus alors attribué à une substance impondérable,
La complexité du phénomène feu est appréhendée selon une
appelée calorique par Lavoisier : la chaleur est désormais définie
approche systémique. Le feu est considéré comme un système, c'est à
comme un mode d'échange de l'énergie.
dire comme un ensemble formé de sous-systèmes en interaction
Tout au long du XJXe siècle et d'une partie du XXe, les savants (échanges de matière et d'énergie avec: réactions chimiques}, en
identifient, expérimentent et formalisent, séparément, de nouveaux rapport réciproque avec son environnement (action des matériaux,
aspects attribués au feu, qui contribuent à la naissance et au des ouvertures... }, subissant une évolution dans le temps.
développement de disciplines autonomes (chimie, cinétique chimique,
La formalisation des sous-systèmes, des échanges, des interactions,
thermodynamique, thermique, mécanique des fluides et des
des rétroactions, conduisent, sous couvert de différents types
solides...}. Dès le début de ce processus, on constate la disparition du
d'hypothèses, à des modèles analytiques que seul, après élaboration
mot feu du champ scientifique, au profit de termes qui désignent les
de logiciels, l'ordinateur pourra simuler.
aspects du feu : on n'étudiera pas le feu, mais la combustion, la
flamme, la production et la diffusion de la chaleur, le transfert de La balance, le thermomètre, le calorimètre, les spectromètres étaient à
matière, le rayonnement. .. l'origine des études sur les différents aspects du feu ; la
modélisation, les logiciels, l'ordinateur sont actuellement les méthodes
La réapparition, depuis une vingtaine d'années, du terme feu pour
et outils de base des études sur le feu. Si ces méthodes et outils sont
désigner tous les ingrédients qui officialisent un « objet de recherche )1
nouveaux, on doit toutefois reconnaître que les lois et équations qui
(sujets de thèses, titres de revues spécialisées, programmes et
alimentent les modèles datent, pour la plupart, du XJXe siècle
organismes de recherche, congrès...}, témoigne que l'étude
(équations de Fourier, de Navier-Stokes, de Fick... sans parler du
scientifique du feu a reconquis son droit de cité.
principe d'Archimède}.
Quels sont les éléments de cette nouvelle problématique ? Quels sont
A partir de ces éléments, que nous dégageons de la lecture de
les méthodes et les outils mis en œuvre ? Quels sont les objectifs
l'ouvrage de Michel CURTAT et que l'on retrouve, dans la nouvelle
recherchés ? La lecture de l'ouvrage Physique du feu pour l'ingénieur,
problématique du feu, nous pensons que la Physique du feu pour
permet de répondre à ces questions ; on y trouvera non seulement
l'ingénieur, doit être lue, de prime abord, comme une contribution de
une synthèse sur cette nouvelle problématique, mais aussi des
la modélisation du feu à la sécurité contre l'incendie.
résultats des recherches que son auteur, Michel CURTAT, dirige au
Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB). Cette nouvelle approche de la sécurité contre l'incendie par la
modélisation du feu à, pour qualité première, la capacité de prendre
Le feu, pris à l'état « primitif 11, non domestiqué, non contrôlé, est
en compte les exigences actuelles de la sécurité des systèmes socio
considéré comme une source de danger pouvant porter atteinte à
techniques (sécurité des installations, sécurité du travail, protection
l'environnement dans lequel il peut se développer. Dans cette étude,
de l'environnement... } et de répondre, en cela, à l'obligation de
l'environnement pris en compte est un bâtiment avec ses occupants
résultats, notamment par l'évaluation et la démonstration du niveau
(d'autres milieux, telle que la forêt, ont été étudiés par d'autres
de sécurité.
auteurs}. Le problème posé consiste à identifier et évaluer, d'une part,
les indicateurs de danger (température, éclairement énergétique, L'approche traditionnelle de la sécurité contre l'incendie consiste
concentration d'espèces chimiques... ) relatifs aux différents flux implicitement à poser qu'un système concret est en sécurité, si les
thermiques et de matières produits par le feu et reçus par mesures de sécurité (issues du retour d'expérience, des règles de
l'environnement, et, d'autre part, les effets non souhaités de ces flux l'art, de l'intuition ... } se rapportant à la catégorie réglementaire des
sur les cibles spécifiques du milieu (atteintes sur les individus, les systèmes auxquels il appartient (ERP, IGH, installations classées...}
éléments de structure ...} ; l'objectif final étant de proposer des sont strictement appliquées. S'il en était toujours ainsi, beaucoup de
catastrophes seraient évitées ; on doit cependant reconnaître que
8 :CSTB =ars 9
cette démarche présente quelques inconvénients. En effet, la :fiabilité des premiers résultats, de la complémentarité de cet apport
catégorie réglementaire de référence est un modèle 11 archétype 11 qui 0de son anticipation par rapport à la réglementation, de sa capacité
"renferme des propriétés moyennes d 1une famille de systèmes ; un ns la gestion de la sécurité des systèmes complexes, de ses
système concret, non seulement, ne possède pas toutes les .tentialités. Nous devons cependant constater que beaucoup
propriétés, mais il peut présenter des caractéristiques non contenues applications restent à faire et que les limites actuelles de la méthode
dans le système de référence (ex : innovation architecturale). des outils sont dues au statut épistémologique du concept de
Vapplication de moyens peut donc conduire à un sur -ou à un sous dèle.
dimensionnement, voire à une inadéquation des mesures de sécurité. acun sait qu'un modèle n'est pas une copie du réel, c'est une
Dans certains cas le niveau de sécurité postulé n 1est pas atteint, dans nstruction dans laquelle de 11 l'inconnu 1> et du « mal connu JI
d 1autres cas cela peut engager des dépenses inutiles, entraver le bon
'ersistent ; un modèle fonctionne comme « opérateur-sélectif»; il
fonctionnement du système, limiter tinnovation, etc. lectionne les données pertinentes accessibles dans le cas d'une
Les acteurs de la sécurité qui partagent ce point de vue critique, blématique donnée ; il s'organise grâce à des hypothèses
doivent être particulièrement attentifs aux avancées de l'approche par implificatrices de niveaux différents (hypothèses sur la variation des
modélisation et simulation. En effet dans cette démarche novatrice, on randeurs dans l'espace modèles de zones, modèles de champs -,
n 1envisage pas un système « réglementaire moyen», mais une ur les modes d'écoulement des fluides, sur la forme géométrique des
représentation d 1un système concret, en foccurrence un bâtiment sources et des cibles relatives aux flux. .. ) susceptibles de mettre en
défini par ses propres caractéristiques (données architecturales, z�uvre la mathématisation afin de rendre possible le développement
activité, types d 1occupants, environnement immédiat, etc.) et qui, de du calcul par les ordinateurs disponibles. Du travail reste à faire
plus, peut subir différents scénarios de feu (emplacement et dans les études qualitatives et quantitatives des phénomènes
puissance du foyer, cheminement des fumées, etc.). En fait 11 tout se tfinpliqués, dans les méthodes de calcul et de programmation ainsi
passe comme si 11 on disposait d'un bâtiment identique en tous points que pour améliorer... la puissance des ordinateurs.
au bâtiment concret, que l'on 11 verrait bnller JI et sur lequel on pourrait .. Par rapport à ces caractéristiques intrinsèques à la modélisation,
directement évaluer les mesures de sécurité proposées ou existantes. :i:' Michel CURTAT manifeste beaucoup de prudence et de modestie. Il
Dans son ouvrage, Michel CURTAT présente les applications demande au lecteur de faire preuve de patience pour obtenir des
actuellement recherchées par la modélisation et la simulation du feu ; réponses fiables aux questions qui le préoccupent.
il développe plus en détail celles obtenues à l'aide des logiciels . .. Michel CURTAT, grâce à l'expérience de recherche et d'expertise
élaborés par l'équipe du CSTB (logiciels NAT, FISBA, CIFI. ..), relatifs à /. . . développée depuis près de vingt cinq années au CSTB, doublée d'une
des modèles dits de zones. pratique pédagogique acquise en dispensant des enseignements
Des résultats importants et fiables qui débouchent sur de dans diverses institutions, a su rendre la lecture de l'ouvrage des
nombreuses applications, sont obtenus dans les domaines de la plus accessibles, malgré la complexité du sujet qui se traduit par une
prédiction de l'enfumage et des sollicitations thermiques sur les densité et variété d'informations, de données, de relations, de
personnes, les éléments de structure, les équipements; d'autres, plus démonstrations. En outre, comme l'indique le titre très général de
problématiques mais prometteurs, sont proposés dans le domaine l'ouvrage, on appréciera particulièrement que l'auteur ne se soit pas
particulièrement complexe du mouvement des personnes. Des limité aux « seules » connaissances nécessaires à la présentation, au
installations et des bâtiments divers, tels que atrium, hôtel, parking développement et aux résultats des modèles globaux ou partiels
gare ferroviaire, aérogare, tunnel, navire, etc., ont fait l'objet de (connaissances essentiellement contenues dans les chapitres 3, 7, 8,
simulations numériques. 9, 10, 11 et 13 }, mais d'avoir également cherché à inculquer au
lecteur, une culture sécurité associée à la physique du feu. A cet effet,
A la lecture de cet ouvrage sur la physique du feu nous sommes
les chapitres 2 et 3, dans lesquels on trouvera, notamment, une
convaincus de l'importance de l'apport de la modélisation et de la
simulation du feu dans le domaine de la sécurité contre l'incendie ; de réactualisation du 11 trop 11 célèbre triangle du feu, un ,1 chapelet » des
10 :.::::;csrs 11
principaux ordres de grandeur des indicateurs de danger relatifs à
tous bâtiments, les dangers et dégâts du feu, etc., sont représentatifs
de cette volonté. Le chapitre 11 sur les .fumées du feu dans un
bâtiment, qui peut être lu indépendamment, met particulièrement en ,, daction de l'ouvrage
évidence toutes les tonalités de l'ouvrage.
La physique du feu de bâtiment lue comme un document de synthèse, présent tome a été rédigé par Michel CURTAT, docteur
un point bibliographique (environ 150 références, essentiellement sciences, ingénieur au service Sécurité Feu du CSTB.
anglo-saxonnes, dont la majorité a moins de quinze ans...!}, un outil uteur a rassemblé, synthétisé et organisé des connaissances
de réflexion et de recherche, comme un manuel pédagogique,
ant à la compréhension du feu dans les bâtiments et acquises
s'adresse à un large public.
vue de l'amélioration de la sécurité des personnes et des
Cet ouvrage répondra, sans nul doute, aux attentes des cindyniciens vrages. Ces connaissances sont issues d'activités de
(ce terme vient de faire son entrée dans les dictionnaires} tels que les erche, de consultance et d'essais poursuivies au CSTB ou
concepteurs (architectes, ingénieurs d'études.. ), les préventeurs et
n extraites de divers travaux français et étrangers.
praticiens (sapeurs-pompiers, membres d'organismes de contrôle, de
services de sécurité.. }, les enseignants-chercheurs et étudiants qui
respectivement dispensent et bénéficient de plus en plus ierry BRAINE-BONNAIRE, responsable du service Sécurité
d'enseignements sur le feu, sur la prévention et la protection incendie u du CSTB, a apporté une aide constante à l'auteur de la
(universités, écoles d'ingénieurs.. ). C'est, à notre connaissance, le édaction de l'ouvrage.
premier ouvrage en langue française qui présente toutes ces qualités
réunies.
coordination générale a été assurée par Louis LARET.
En se référant notamment aux travaux de H. W.EMMONS The further
history of fire science(l 984), Michel CURTAT conclut sa présentation
en ces termes : 11 Trois siècles de recherches à venir nous aident à
justifier l'opportunité de ce livre! 11 Afin de rassurer l'auteur et de
renforcer notre optimisme dans le succès de cet ouvrage, nous lui
répondrons en faisant une nouvelle fois appel à la psychanalyse du
feu : « Aucun progrès n'est possible dans la connaissance objective
sans cette ironie autocritique 11.
12 =c:srs 13
JTÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
hysique du feu pour l'ingénieur Table des matières
EC:STB 15
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT 5fiTRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Table des matières 3 Physique du feu pour l'ingénieur tJ- Physique du feu pour l'ingénieur Table des matières
1.7 Connaissances issues de l'étude expérimentale du feu 3.2.3 La loi de diffusion moléculaire ......................................... 159
de bâtiment.............................................................................. 101 3.2.4 Ordre de grandeur des coefficients des lois flux-gradients 160
1.7.1 Les expériences en vraie grandeur ................................... 101 3.2.5 Approche plus générale des lois flux-gradients ................. 160
1.7.2 Études expérimentales sur maquettes ............................. 104
3.3 Rapports adimensionnels (nombres de similitude) .................. 163
1.7 .3Scénario d'incendie et simulations................................... 104
1.7.4 Grandeurs mesurées dans les expériences de feux 3.4 M:aquettisation du feu.............................................................. 164
de locaux de bâtiment..................................................... 105 3.5 La turbulence ........................................................................... 165
1.7.5 Synthèse de connaissances tirées d'expériences 3.6 Éléments de thermodynamique ............................................... 167
en grandeur.................................................................... 108
3.6.1 Grandeurs et relations .................................................... 168
1.8 Les matériaux concernés par le feu de bâtiment.................... 112 3.6.2 Les échanges de chaleur ................................................. 170
1.8.1 Les combustibles ............................................................ 112
3.7 Les réactions chimiques .......................................................... 171
1.8.2 Les matériaux ignifugés .................................................. 114
3.7.1 Les réactions globales ............: ........................................ 171
1.8.3 Les matériaux de protection des éléments de structure
ou d'équipement ............................................................. 3.7.2 La vitesse des réactions................................................... 177
115
3.7.3 L'équilibre thermodynamique des réactions ..................... 182
1.8.4 Protection contre l'action à distance du rayonnement
thermique....................................................................... 115 3.7.4 Application aux modèles de feu ....................................... 183
1.9 Quelques ordres de grandeur ................................ ....... ........ .... 116 3.8 Régime de contrôle de la combustion..................................... 185
3.9 Chaleur de combustion et température de flamme
2 Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation 119 adiabatique............................................................................... 188
2.1 Les dangers du feu sur les personnes...................................... 122 3.10 Éléments de Mécanique des fluides ........................................ 191
2.1.1 Dangers dus aux sollicitations thermiques ...................... 122 3.10.1 Relations et hypothèses courantes................................... 191
2.1.2 L'opacité de la fumée....................................................... 132 3.10.2 Équations fondamentales du mouvement des fluides ....... 194
2.1.3 La toxicité des produits du feu ........................................ 132 3.11 Systèmes complets d'équations d'écoulements réactifs.......... 197
2.1.4 L'angoisse, la panique, les comportements non contrôlés . 138
2.2 Les dangers du feu sur les biens ........ ....... ........ ... ........ ........... 140
2.2.1 Les dangers du feu sur les bâtiments .............................. 140 4 Théorie approchée de la combustion de liquides
2.2.2 Les dangers du feu sur le contenu des bâtiments............. 141 et de solides pour des configurations géométriques
simples 207
2.3 Les dangers du feu sur l'environnement.................................. 143
4.1 Évaporation d'une gouttelette liquide .................................... 211
2.4 Utilisation de modèles pour la prédiction des dangers du feu 144
2.4.1 Évaluation des dangers sur les personnes ........ ........... ... . 144 4.1.1 Définition du problème.................................................... 211
2.4.2 Prévision des sollicitations thermiques aux éléments 4.1.2 Bilan énergétique à la surface de la sphère; variable bT... 213
de structure.................................................................... 150 4.1.3 Bilan de l'espèce combustible à la surface de la sphère,
variable bD...................................................................... 214
3 Éléments théoriques fondamentaux 153 4.1.4 Application des équations générales de conservation
de l'énergie et des espèces .............................................. 216
3.1 Transport de matière, diffusion, source et puits d'espèces .... 155 4.1.5 Expression de la vitesse massique d'évaporation .............. 218
3.2 Les lois « flux-gradients » . • . . •. .. • • . • • ........ • •. • . • .... • ... ... .... • .. • • ......... • 158 4.1.6 Calcul dù nombre B........................................................ 220
3.2.1 La loi de diffusion de la chaleur....................................... 158 4.1.7 Vitesse d'évaporation d'une gouttelette ............................ 222
3.2 2 La loi de viscosité ............................................................ 159
16 ;;;:.csrs SCSTB 17
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATl MENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Table des matières 3 - Physique du feu pour l'ingénieur ,i3 - Physique du feu pour l'ingénieur Table des matières
4.1.8 Evaporation d'une goutte d'eau dans un gaz chaud......... 223 5.2 Vitesse de propagation de flamme, vitesse d'évolution
4.1. 9 Expression de la vitesse massique d'évaporation de l'aire active en pyrolyse ...................................................... 264
pour d'autres formes que la sphère................................. 225 Vitesse de consommation d'un combustible initialement
4.2 Évaporation suivie de combustion pour une gouttelette....... 226 non gazeux............................................................................... 267
4.2.1 La réaction de combustion .............................................. 226 5.3.1 Expressions de la vitesse de combustion" ........................ 267
5.3.2 Exemples de valeurs du débit calorifique pour les feux
4.2.2 Équations de conservation de l'énergie et de l'espèce
combustible.................................................................... 226 de bâtiment .................................: ................................... 270
5.3.2 Chaleur globale de« vaporisation» et chaleur
4.2.3 Expression de la vitesse massique de combustion à l'aide
de combustion................................................................ 272
du nombre B.................................................................. 228
4.2.4 Exemples de valeurs de B................................................ 229 5.3.3 Évolution et variation de la vitesse de consommation
du combustible............................................................... 273
4.2.5 Caractérisation de la flamme: position et température.... 230
5.3.4 Les pulsations d'un foyer ................................................ 281
4.2.6 Expression de la température de flamme à l'aide
du premier principe de la thermodynamique.................... 232 Caractéristiques des flammes de foyer ... ................................. 283
4.2.7 Profils de température et de fractions massiques ............. 233 5.4.1 Éléments de connaissances de base ................................ 283
4.2.8 Exemple de profils pour l'éthanol..................................... 234 5.4.2 Hauteur de flamme ......................................................... 288
4.3.3 Vitesse de combustion d'une gouttelette .......................... 235 5.4.3 Température de flamme .................................................. 295
4.3 Application aux feux de liquides dans un récipient................ 236 5.4.4 Débit d'air entrainé dans la flamme ................................. 296
5.4.5 Exemples de résultats de calcul du débit d'air entraîné.... 303
4.3.1 Exemple du méthanol ..................................................... 236
4.3.2 Valeurs mesurées de la vitesse massique de combustion 5.5 Flamme occupant le volume d'un local................................... 306
et valeurs calculées à l'aide du nombre B
pour des produits courants .......................... ................. .. 241
4.3.3 Influence de la fraction massique en oxygène 6 Détermination du débit calorifique 309
dans le milieu gazeux ...................................................... 242
4.3.4 Utilisation de l'hypothèse de la couche limite laminaire ... 242 6.1 Chaleur de combustion pa:r rapport à l'oxygène consommé :
4.3.5 Influence du rayonnement sur l'expression de B .............. 243 Travaux de Thornto:n ............................................................... 312
4.3.6 Vitesse massique de combustion de liquides 6.2 Chaleur de combustion à partir des énergies de liaison. .... .. .. 316
pour des diamètres de quelques mm à plusieurs m.......... 244 6.3 Exploitation du :résultat de Thorn ton..................................... 320
4.5 Combustion d'un solide sans vaporisation: exemple 6.4 Etablissement des relations utilisées couramment ........... .... . 324
d'une petite sphère de carbone en régime diffusionnel .. ........ 248
6.4.1 Relations de base ............................................................ 324
4.6 Remarques finales .................................................................... 253
6.4.7 Expression de (jJ avec z ex et zm ......................................... 329
6.4.8 Expression finale de A171o / At ....................................... 330
2
6.5 Expression pratiques du débit calorifique ..... ................. ... ... ... 331
5 Foyers courants des feux de bâtiment
6.5.1 On néglige la fraction molaire de CO dans les produits..... 331
connaissances empiriques et relations approchées 255
6.5.2 On ne néglige plus la formation de CO ............................. 332
5.1 L'allumage ................................................................................ 257 6.6 Remarques sur la validité des formules utilisées ................. .. 335
5.1.1 Modèles thermiques d'allumage....................................... 260 6.6.1 Relevé des hypothèses conduisant
5.1.2 Modèles d'allumage plus complexes................................. 262 aux formules 6.14, 6.15, et 6.17 ...................................... 335
6.7 Incertitude sur le débit calorifique obtenu par cette méthode 337
18 =ars =:CSTB 19
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Table des matières 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour /'ingénieur Table des matières
20 :CSTB :CSTB 21
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Table des matières 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3. Physique du feu pour l'ingénieur Table des matières
11 La fumée du feu dans un bâtiment 509 11.6.6 Les limites des modèles d'enfumage................................. 572
11.6.7 L'application des modèles d'enfumage.............................. 573
11.1 Caractéristiques générales de la fumée du feu de bâtiment ... 511
11. 7 Le contrôle de la fumée dans un bâtiment :
11.2 Les constituants de la fumée ................................................... 513 aspects pratiques ..................................................................... 574
11.2.1 Les gaz de la fumée......................................................... 513
11.2.2 Les particules de la fumée............................................... 514 12 Feux hors des bâtiments courants 579
11.2.3 Caractéristiques, formation et évolution des particules 12.1 Feux particuliers aux activités industrielles .. .. ............... ........ 581
de suie ........................................................................... 517
12.1.1 Allumage et combustion de gaz ....................................... 581
11.2.4 Caractéristiques, formation et évolution des gouttelettes
d'eau .............................................................................. 531 12.1.2 Feux de liquides.............................................................. 584
12.1.3 Feux de métaux .............................................................. 589
11.3 Caractéristiques optiques de la fumée ..................................... 537
12.1.4 Exemples de configurations industrielles particulières ..... 593
11.3.1 La contribution des constituants de la fumée
aux propriétés optiques................................................... 537 12.2 Incendies urbains ............................. :....................................... 595
11.3.2 Relations de base sur l'absorption de la lumière............... 539 12.2.1 Les préoccupations actuelles relatives au risque
11.3.3 Eléments théoriques sur le comportement optique d'incendie urbain............................................................ 595
des particules de la fumée............................................... 541 12.2.2 Les mécanismes de passage du feu d'un bâtiment
11.3.4 Aires spécifiques des particules de suie en suspension à un autre ......... ............. ............ ............ ........................ 596
dans la fumée ..... ............. ..................... ...... ........... ......... 543 12.2.3 Effet du rayonnement thermique..................................... 597
11.3.5 Ordres de grandeur des caractéristiques optiques 12.3 Incendies de forêt ....... ........................ .............. ............ .... ....... 603
de la fumée..................................................................... 547
12.3.1 Les phénomènes ............................................................. 603
11.3.6 Exemple de résultats expérimentaux de mesure d'opacité 549
12.3.2 La modélisation des incendies de forêt............................. 604
:n.4 Equations de bilan sur les particules de la fumée ................... 551
12.4 Incendies dans les tunnels ....................................................... 608
11.4.1 Conservation du nombre de particules ; exemple
de calcul......................................................................... 551 12.5 Conclusions .............................................................................. 610
11.4.2 Equation de bilan dans un modèle de zones .................... 554
13 Modèles globaux de feu de bâtiment 615
11.5 Le mouvement de la fumée dans un bâtiment ......................... 557
11.5.1 La force d'Archimède et le tirage thermique ..................... 558 13.1 Modèles et logiciels .................................................................. 617
11.5.2 Débits au travers des ouvertures ..................................... 560 Modèles de feu de bâtiment........................................................ 618
11.5.3 Effets du vent ................................................................. 563 Grandeurs calculées .................. ............ ............ ............ ............ 620
11.5.4 La progression d'un front de fumée sous plafond ............. 564 13.2 Modèles de zones : hypothèses de base ..... ...... .......... .. ........... 620
11.5.5 Influence du bâtiment sur la fumée................................. 565 Le maillage en zones, les échanges entre zones ........................... 620
11.5.6 Exemple des atriums ...................................................... 567 Hypothèses de stationnarité .... ....... ...... ...................................... 623
11.6 Calcul des caractéristiques de la fumée dans un bâtiment : Hypothèses sur le transport de masse aux ouvertures ................ 623
la modélisation......................................................................... 569 Réactions chimiques .......................................... ........................ 624
11.6.1 Grandeurs à calculer ...................................................... 569 Les champs de pression ......... : ............. .......................... ............ 624
11.6.2 Représentation du mouvement de la fumée...................... 570 Conservation de la quantité de mouvement ... ............................. 624
11.6.3 Représentation des caractéristiques optiques La turbulence............................................................................ 625
de la fumée..................................................................... 570 Équation d'état.......................................................................... 625
11.6.4 Les modèles utilisés ........................................................ 571 Échanges à considérer: exemple de l'évolution temporelle
11.6.5 Application pratique des modèles .................................... 572 de la température sur une masse donnée .. ....... .......................... 625
22 .:..:;csrs =:iCSTB 23
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Table des matières 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur Introduction
24 iiii::CSTB SCSTB 25
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Introduction 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur Introduction
nature thermique des parois, etc. Le nombre assez important des données des principes, proposer des solutions types et des calculs simples, plutôt
à fournir, dont dépend l'histoire du feu simulé et donc l'occurrence que d'offrir les moyens d'évaluer précisément des solutions spécifiques
d'événements non souhaités, rend bien compte du constat porté sur la pour un bâtiment et une activité donnés sur la base d'exigences de sécurité
diversité des feux. L'allure confuse qu'on attribue aux écoulements de à satisfaire. Ce deuxième type d'approche ouvrant les réglementations à
flammes par exemple s'explique par la turbulence de ces écoulements, l'utilisation de modèles et de méthodes de calcul des grandeurs physiques
phénomène qui fait lui-même l'objet de modélisations, et par des caractérisant les dangers du feu permet ainsi de dimensionner les moyens
allumages, des ruines ... , autres phénomènes plus ou bien représentés. de s'en protéger.
La qualité des prévisions du calcul n'est naturellement pas parfaite, mais, Les assureurs définissent des règles techniques appliquées aux
d'une part, les limites des modèles de feu sont quantifiables et les travaux assurés : la validité d'un type de contrat donné est associé au respect de
de recherche les repoussent, et, d'autre part, la simulation numérique est ces règles. Des connaissances expertes sont ici exploitées dans un contexte
souvent le seul moyen d'obtenir de l'information sur les caractéristiques de marqué par les aspects statistiques et économiques, et visent à la
danger présentes dans le bâtiment, information hors de portée de protection des activités et des biens.
l'intuition. Par exemple, il est très difficile de deviner quel est le degré
Des entreprises définissent de plus des consignes spécifiques à leur
d'enfumage d'une chambre au deuxième étage, sachant que la fumée est
activité, où se manifeste le souci du maintien de l'entreprise (risques
produite par un foyer accidentel dans la cuisine du rez-de-chaussée.
financiers par exemple), et auxquelles sont associés des objectifs de qualité
L'utilisation des modèles offre le moyen de traiter au cas par cas des
et des méthodes d'organisation.
situations diverses, liées à un bâtiment et à l'activité qui y est poursuivie.
Un autre axe d'application concerne les essais qui portent sur des
éprouvettes : la modélisation peut aider à comprendre l'essai et à Les essais réglementaires
interpréter les conclusions qu'on en tire ; elle peut aussi aider à concevoir
de nouveaux essais. Enfin, l'incorporation d'approches calcul dans les Des essais réglementaires de réaction au feu et de résistance au feu sont
réglementations peut contribuer à les rendre plus ouvertes à des utilisés comme méthodes de preuve officielles pour évaluer des
démarches exigentielles (satisfaire des exigences de sécurité) plutôt que performances et définir des résultats de classement, sur la base des
prescriptives (donner des solutions). prescriptions présentes dans }es règlements.
26 !:ECSTB :CSTI 27
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Introduction 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur Éléments historiques sur la science du feu
Les chapitres trois à dix présentent les phénomènes et les grandeurs dont
les représentations sont regroupées dans un modèle global. Certains de ces
chapitres sont directement liés au feu (chapitre 5 sur les foyers, chapitre 6
sur la détermination du débit calorifique). D'autres chapitres visent à
donner un éclairage plus fondamental (chapitre 3), à présenter une théorie
simple de la combustion (chapitre 4}, ou à introduitre des éléments de
disciplines classiques utiles à la modélisation du feu de bâtiment
(écoulement aux ouvertures au chapitre 7, conduction thermique au
chapitre 8, convection au chapitre 9, rayonnement thermique au chapitre
10). Les pages qui suivent ont pour objectif de présenter brièvement une suite
d'étapes dans la connaissance du feu, des origines à nos jours.
Le chapitre onze traite de la représentation de la fumée du feu et de son
mouvement dans un bâtiment. Il faut souligner l'ambiguïté de l'image du feu tout au long de l'Histoire : le
Le chapitre douze aborde la description de divers types de feu hors des feu est soit ami, soit ennemi, selon les circonstances de sa rencontre
bâtiments courants tels que les habitations et les établissements recevant contingente ou de son utilisation voulue, et le progrès de la connaissance
du public. des phénomènes du feu est lié à celui des moyens de le produire (pour la
maison, l'artisanat , l'industrie, ou bien la guerre), ou de l'éteindre.
Enfin, le chapitre treize présente plusieurs modèles globaux et aborde la
question de l'application à la sécurité. La peur du feu comme l'attrait du feu étant très anciens, le rapport entre le
Des notions essentielles, telles par exemple celles de lois d'échange et feu et l'homme a généré beaucoup de mythes et se trouve associé à de
d'équations de bilan se trouvent présentées et exploitées de façon différente nombreux symboles. L'angoisse profonde de subir les dangers du feu,
dans plusieurs chapitres. Le chapitre 4 contient l'application configuration justifiée par l'horreur de nombreux incendies destructeurs de vies et de
simple de combustion de lois de bilans sur la masse, les espèces, et biens, s'associe sans doute encore fortement aux traces plus ou moins
l'énergie, avec un formalisme aussi léger qye possible. On retrouve des inconscientes des mythes anciens (ainsi, le rapprochement entre incendie
bilans sur les espèces au chapitre 6 consacré à la détermination du débit et enfer est courant). Nous ne dirons que quelques mots sur certains de
calorifique. Des bilans sur l'opacité de la fumée figurent au chapitre 11. Le ces mythes.
chapitre 13 formalise davantage l'application de ces notions qu'il applique
aux modèles globaux. La Préhistoire et le Moyen-Âge feront l'objet de courts commentaires sur
des étapes importantes de la connaissance empirique du feu.
Les références bibliographiques Les trois siècles précédant le nôtre ont vu se développer l'approche
scientifique, au sens actuel donné à cette expression, de phénomènes
@ Trois ouvrages. en langue anglaise concernant la physique des feux de thermiques, chimiques, mécaniques, thermodynamiques, liés au feu. Nous
bâtiment sont souvent cités dans ce livre citerons plusieurs des faits marquants dans l'accélération de
l'accumulation des connaissances modernes, sans prétention à
□ Ouvrage collectif, G. Cox et al., "Combustion fundamentals of fire",
l'exhaustivité. Le recours à des ouvrages spécialisés en histoire des
Academic 1995. sciences permettra au lecteur intéressé de mieux situer le rôle de
□ D. Drysdale, "An Introduction to Fire Dynamics", Wiley & Sons, contributions qui sont ici évoquées.
1985.
□ Ouvrage collectif, "SFPE Handbook of Fire Protection Engineering", Différentes disciplines scientifiques de base étant aujourd'hui impliquées
dans l'étude du feu, nous citerons quelques étapes qui, dans l'histoire
NFPA, 1988. scientifique récente, concernent directement le feu de bâtiment. L'activité
@ Dans chaque chapitre, plusieurs références sont données pour faciliter scientifique actuelle nous met en contact avec d'autres symboles : ceux,
l'accès à des travaux originaux ou à des exposés plus détaillés ou plus mathématiques, des modèles d'écoulements réactifs ou non réactifs
rigoureux. Certaines de ces références renvoient à des ouvrages plus d'énergétique du feu, etc., et ceux des langages de programmation de�
généraux des disciplines que nous ne pouvions pas exposer ici logiciels qui permettent de résoudre les équations.
pleinement.
28 =csrs =csrs 29
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl MENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BAT/MENT
3 • Physique du feu pour l'ingénieur 3. Physique du feu pour l'ingénieur Éléments historiques sur la science du feu
Éléments historiques sur la science du feu
Les mythes de la venue du feu sur la Terre possibilité pour un homme sans feu ni Jieu de créer une flamme à
lonté, en ne profitant pas d'une première flamme, conservée ou sauvage,
Nous nous sommes limités à trois "hypothèses" mythiques: t beaucoup plus récente. Elle remonte à environ 30.000 ans. Une
@ D'après le panthéon grec : le feu des dieux éthode consistait à libérer assez de chaleur par le frottement d'une
baguette de bois mise en rotation rapide sur un support dur pour allumer
Zeus était responsable de la foudre et des éclairs. Prométhée lui déroba le de petits fragments végétaux secs placés le plus près possible de la zone
feu que la foudre porte et communique, et le cacha dans la cavité d'une chauffée par le frottement. L'allumette au soufre et au phosphore,
tige végétale, pour l'apporter aux mortels. Prométhée fut puni de ce vol, enflammée sous l'action d'un frottement unique et modeste, a dû attendre
soumis au supplice de se voir dévorer le foie par un aigle, supplice sans fin le début du vingtième siècle. Une autre méthode d'allumage préhistorique
car le foie se reconstituait chaque nuit. utilise la percussion : un choc entre morceaux de silex permet de créer un
point suffisamment chaud pour allumer une brindille (on a retrouvé
• D'après le panthéon shintô : le feu déicide récemment la technique, qui est délicate}. Les pierres à fusil et pierres à
La déesse-mère Izanami donna naissance à plusieurs enfants. Sa dernière briquets n'ont que quelques siècles, et l'utilisation du quartz (effet piézo
fille fut la déesse du feu, Kagu-Zuchi. L'accouchement fut si douloureux · · · électrique) pour un briquet ou a:llume-gaz a vingt ans. L'allumage par
que la déesse-mère en mourut. frottement sans l'aide d'une réaction chimique facilement activable, ni
décharge électrique, est maintenant une cause non souhaitée d'allumage
• D'après le panthéon hindou : plusieurs sortes de feux accidentel depuis une machine.
Plusieurs dieux sont concernés : Agni est celui du foyer domestique et de la
destruction, Indra symbolise la foudre, et Sucya le feu solaire. Vaishvanara Les siècles précédant l'ère chrétienne
est le feu pénétrant. On trouve également un "Prométhée" védique. Dès qu'on eut des biens à protéger, et des abris regroupant des humains
d'un même groupe social, il a fallu subir les dangers du feu domestique, et
les mythes de destruction par le feu : le feu punitif ceux du feu de végétation, tous deux capables de croissance et de
progression rapides. Le feu de logement et l'incendie urbain préoccupent
Des mythes ou des légendes font référence à des destructions par le feu. La les hommes depuis plusieurs milliers d'années. Les civilisations anciennes
destruction de Sodome et Gomorrhe est un exemple connu : la Bible ont cherché à se protéger du feu destructeur quand l'utilisation s'est
mentionne que plusieurs cités du Sud de la Mer Morte furent détruites au répandue de foyers culinaires et de corps de chauffe dans des
moyen d'un feu céleste (voici 4000 ans ?), destiné à punir l'infidélité et constructions où le bois prenait plus d'importance, et ce dans des
l'immoralité des habitants de ces villes. agglomérations de plus en plus grandes. La surveillance organisée,
l'installation de réserves d'eau, la constitution d'équipes de lutte, datent
des siècles précédant notre ère. On apprit alors à lutter contre l'incendie de
2 La Préhistoire et l"Antiquité façon organisée. Ainsi, les Hébreux, les Grecs, les Romains, instituèrent
des mesures sérieuses de guet et d'alerte.
L'allumage de matériaux combustibles par concentration du rayonnement
La rencontre préhistorique entre le feu et l'homme thermique solaire est évoqué lorsqu'on rappelle la bataille de Syracuse
(troisième siècle avant notre ère) : Archimède aurait conçu des miroirs
La foudre et la lave brûlante ont allumé. des feux de végétation dont les paraboliques qui auraient enflammé à distance les navires ennemis. Des
premiers hommes furent témoins. Il y a peut-être 600.000 ans, les doutes subsistent : la technique de fabrication de tels miroirs n'étaient
hommes tentèrent de conserver le feu causé par des phénomènes naturels sans doute pas disponible à l'époque. L'allumage au moyen d'une lentille
de ce type, en le maintenant dans des cages ventilées où ils l'alimentaient convergente est possible depuis quelques siècles.
en brindilles et en branchettes.
.:::.ars =csrs 31
30
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT '/!: DE PHYSIQUE DU BATlMENT
Éléments historiques sur la science du feu 3 Physique du feu pour l'ingénieur ·que du feu pour l'ingénieur Éléments historiques sur la science du feu
Les Grecs ont fait entrer le feu dans un groupe de quatre éléments ce-flammes, napalm, et bombes incendiaires. Cependant, le fait que ces
fondamentaux, avec l'eau, la terre, et l'air. Cette conception du feu comme bustibles" destructeurs contiennent leur oxydant et n'ont donc pas
une "matière" de base a été reprise dans la suite. Pour les Alchimistes par in de l'oxygène de l'air n'a été compris qu'à la fin du dix-neuvième
exemple, le feu est resté un symbole de vie et un élément purificateur et
transformateur. La grande difficulté de se représenter la chaleur et ses début de réglementation contre les dangers du feu s'est manifesté au
échanges, et de distinguer dans le feu des "choses" (la flamme par ut du quinzième siècle par l'interdiction des toits en chaume dans
exemple), des phénomènes et des processus (la combustion par exemple)
sieurs villes françaises.
fait que la vision "essentialiste" du feu n'a pas encore complètement
disparu en cette fin du vingtième siècle.
Les siècles de la physique classique,
expériences et théories
3 Le Moyen-âge occidental
Les informations qui suivent, partielles et sommaires, visent à situer les
Le foyer devint synonyme de confort, et on alla jusqu'à poétiser la fumée de liens entre les progrès des sciences physiques (connaissances et méthodes)
la cheminée familiale. t la représentation des phénomènes du feu.
Une énorme quantité de bois destiné au feu a été prélevée dans les forêts • Maintien de températures élevées dans un but industriel : premier (?)
du Moyen Âge, surexploitées autour des villages. Ceci a permis d'apprendre haut-fourneau à Nassau en 1474.
à mieux faire brûler le bois en constatant l'intérêt du séchage, du débitage
Découverte du gaz carbonique comme produit de réactions de
en petit bois soit en grosses bûches, et de l'organisation aérée de bûchers
combustion et, hypothèse très importante, la flamme n'est pas un corps
dont on pouvait avec l'habitude prévoir la durée de combustion et la
ou une substance, mais : "la flamme est de la fumée allumée" (Van
puissance : être capable de préparer le bois pour chauffer à la bonne
Helmont, vers 1620-1650).
température une pièce d'habitation donnée pendant des heures est encore
aujourd'hui considéré comme un savoir-faire. • Stahl propose la théorie du phlogistique (1718), dont voici l'idée de
De nombreux villages et quelques grandes cités furent gravement base: un métal solide qui brûle dans l'air perd une substance contenue
endommagés par l'incendie, et ce à plusieurs reprises au cours des siècles. initialement dans le solide "complet". Ainsi, la cendre résiduelle d'un
Nous citons dans le chapitre consacré à l'incendie urbain quelques métal qu'on a fait brûler (aujourd'hui, un oxyde de ce métal) correspond
incendies historiques . à ce qui reste du métal après la perte du phlogistique.
La métallurgie, la poterie, la bijouterie, l'artisanat du verre, la guerre (tirer • Thermomètre à mercure à échelle centésimale : Échelle Celsius (1742).
un boulet chauffé au rouge), l'artisanat alimentaire (sécher la viande), la
• Concept de chaleur latente (fusion de la glace, Black, 1761).
chimie (chauffer pour faire réagir) et l'alchimie (où les symboles abondent),
profitèrent d'une meilleure connaissance pratique du feu quant à • Le même gaz carbonique provient aussi bien de la fermentation des
l'allumage, l'entretien, le contrôle, et l'extinction. moûts et de la respiration des animaux que de la combustion du
Au septième siècle, on commença à utiliser dans les combats le feu charbon (Scheele, 1757).
"grégeois" (mélange incendiaire de salpêtre, de soufre et de bitume réalisé • Découverte du gaz hydrogène, plus léger que l'air et inflammable, en
par les Byzantins), et on continua d'utiliser le produit jusqu'au 1766 par Cavendish.
quatorzième siècle. La découverte des poudres pour armes (la poudre noire
en Chine peut être dès avant 700 de notre ère) et d'explosifs fut à l'origine • Combustion de l'étain dans un vase clos : le poids de ce que devient un
d'un enthousiasme ardent pour l'usage d'un autre type de combustion que métal qui brûle dans l'air augmente d'une quantité égale à celle dont le
celui du feu de bois : la technique a fortement progressé avec les guerres poids d'air diminue. La théorie du phlogistique est attaquée ! (Lavoisier,
successives. La poudre à canon, et les canons eux-mêmes, datent de la fin 1772)
du treizième siècle. Les premières armes à feu portables datent sans doute
du début de la guerre de cent ans au quatorzième siècle. On apprit • Découverte de l'oxygène comme constituant oxydant du mélange qu'est
également assez vite à mettre le feu chez l'ennemi en s'aidant de leviers l'air (Scheele, 1771 et Priestley, 1774).
pour projeter au loin un solide chaud ou en feu, bien avant de connaitre
32 ::ECSTB 33
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Éléments historiques sur la science du feu 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur Éléments historiques sur la science du feu
@ Chimie de la combustion: l'air est un mélange de gaz, et le gaz oxydant • Exposé des deux premiers principes de la Thermodynamique : celui
contenu dans l'air participe aux réactions de combustion (Lavoisier, relatif à l'équivalence de l'énergie, chaleur ou travail, et le second,
1772) ; ceci contredit la théorie du phlogistique. La masse se conserve appelé aussi principe de Carnot, qui gouverne' les conditions de la
dans les réactions de combustion (Lavoisier, 1777). transformation de chaleur en travail (Clausius entre 1850 et 1854).
@ Mémoire de Laplace et Lavoisier sur la chaleur (1780). • Stokes, vers 1850: travaux scientifiques en hydrodynamique et
viscosité.
@ Notion de chaleur spécifique (Joao Jacinto de Magalhaes, 1780).
• Équilibre thermodynamique chimique (Gibbs, 1878) ; à l'absence d'un
e Synthèse de l'eau par Cavendish (1781). changement réactionnel global, on associe des concentrations d'espèces
e Décomposition de l'eau par réduction de la vapeur en présence de fer et des variables (pression, température} et fonctions thermodynamiques
chauffé au rouge. L'eau est un corps composé d'hydrogène et d'oxygène (enthalpie, entropie).
(Lavoisier, 1783). • Théorie mécanique de la chaleur : publication en 1878 de travaux de
• La chaleur est un fluide, tantôt libre, tantôt fixe, et combiné avec les S. Carnot ; cette théorie résulte également de travaux antérieurs de
corps, (Lavoisier, 1777). Ce fluide est le calorique (1787). Mayer, Joule, Clausius, W. Thomson (lord Kelvin), B. Thompson...
@ Notion de masse atomique (Dalton, 1803). • Débuts de l'hydrodynamique exposée sous forme structurée (Lamb,
1879).
• La chaleur n'a pas d'effet sur le poids des corps (B. Thompson, 1804).
• Loi de Stefan du rayonnement thermique(l879).
• Loi des proportions définies (Proust, 1806).
• Invention de la bombe calorimétrique; application à l'étude d'explosifs et
9 Chaque particule de toute substance élémentaire (aujourd'hui: à la mesure de la chaleur de formation de composés (Vieille et Berthelot,
molécule) est formée par des particules plus petites (aujourd'hui: 1880).
atomes) qui se conservent au cours des transformations chimiques ou
physiques (non nucléaires !) qu'on peut faire subir à la substance • Étude des écoulements turbulents (Reynolds, 1883).
(Dalton, 1808, formule la loi dite des proportions multiples). • Étude de la déflagration de mélanges gazeux: le grisou (Mallard 1875,
• La même année 1808, Gay-Lussac propose dans le mémoire: "La Mallard et Le Chatelier, 1883).
combinaison des substances gazeuses les unes avec les autres", que ces • Loi des équilibres chimiques (Le Chatelier, 1884).
combinaisons se font dans les rapports les plus simples (1/2, 2/3, ...).
• Lois cinétiques de réactions chimiques : rôle des concentrations (Van't
e Le concept de molécule. Hypothèse d'Avogadrn (1811) : " Dans des Hoff, 1884).
conditions données de pression et de température, des volumes égaux
de gaz différents contiennent le même nombre de molécules". • Énergie d'activation des réactions chimiques: influence de la
température (Arrhenius, 1889).
• Recherche de procédés d'ignifugation du bois de construction (mission
officielle pour Gay-Lussac, 1821). La protection thermique de • Loi du rayonnement thermique de Wien (1893).
combustibles du bâtiment exposés (tels les éléments de construction en
bois) par du plâtre ou d'autres produits minéraux, ou minéraux et • Diffusion moléculaire de la lumière (Rayleigh, 1899).
végétaux mélangés, était connue avant le dix-septième siècle. • Loi de Planck du rayonnement thermique, en 1900.
• Conservation de la quantité de mouvement (Navier, 1822). • Mécanique des fluides : la couche limite (Prandtl, 1904).
• Loi de la conduction de la chaleur dans un solide (Théorie analytique de • Les réactions chimiques en chaines (Bodenstein, 1913).
la chaleur, Fourier, 1822) ; cette loi relie le flux de chaleur conduit au
champ de température. • Similitude (nombres de) entre systèmes physiques (Buckingham, 1914).
• « Machines utilisant la puissance motrice du feu » (S. Carnot, 1824). • Flamme de diffusion (Burke et Schumann, 1928).
34 =csrs =csra 35
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT 1\/TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Éléments historiques sur la science du feu 3 - Physique du feu pour l'ingénieur - Physique du feu pour l'ingénieur Éléments historiques sur la science du feu
Le "National Bureau of Standards", aujourd'hui "National Institute of Le Ministère de l'Intérieur a soutenu une deuxième action Feu, Incen?-ie
_ ;
Standards and Technology" a quant à lui poursuivi de nombreux travaux Sécurité consacrée à la fumée dont un bilan a été présenté à la Soc1ete
depuis des dizaines d'années et reste très actif, comme la FRS déjà Française des Thermiciens (Journée du 15 novembre 1995).
évoquée. La science du feu est orientée par un objectif d'application : la sécurit�
Le Japon, les États-Unis, le Royaume Uni, l'Australie, les Pays-Bas, la contre l'incendie. Le progrès de l'ingénierie du feu se �rolonge ?� celu1
Suède, la Norvège, le Danemark, la Finlande, le Canada, la Chine, sont les d'une ingénierie de la sécurité incendie, encore très Jeune, ou 11 faut
pays actifs sur le sujet depuis une dizaine d'années ou davantage. développer des méthodologies d'utilisation des outils de calcul.
Depuis moins de vingt ans, des modèles dits "de champ" venant de la
mécanique des fluides numérique exploitent de très nombreuses équations
couplées d'échanges et de bilans qui permettent en principe de calculer
6 Le futur
finement les champs de vitesse et de température dans les gaz. Le chapitre
13 apporte des précisions sur ce type de modèle. Friedman (1990, (5]), a estimé l'avancement des fondements scien�ifiques
Les modèles de feu de bâtiment appliqués à des problèmes concrets sont de l'ingénierie du feu de 1969 à 20?9, selon ;,es po�rcentages do1:m�s dans
aujourd'hui au nombre de quelques dizaines, bien qu'on puisse faire le tableau suivant (où 100 % represente la connaissance parfaite ). Pour
apparaître des catégories qui classent ces modèles en quelques familles l'ensemble des thèmes envisagés, l'avancement moyen en 1989, selon ce
dans lesquelles certaines hypothèses de base sont communes (modèles de tableau, devait être de 26 %.
zones, modèles de champ, décrits au chapitre 13).
Évolution des connaissances scientifiques {d'après Friedman, 1990)
Plusieurs associations internationales jouent un rôle d'organisation et
d'échanges ; on peut citer : 1969 1989 2009
Prédiction du comportement du feu de bâtiment 10 20 40
• Le groupe de travail W14 du CIB (Conseil International du Bâtiment) qui
définit des programmes d'études et organise des échanges ' Prédiction de la résistance au feu des structures bâties 50 60 70
d'informations ;
Prédiction du comportement humain face au feu (*) 0 5 10
• L'IAFSS, "International Association for Fire Safety Science", fondée en 10 30 50
Prédiction des effets toxiques (*)
1985, qui a organisé en 1996 son cinquième Symposium trisannuel et
en 1995 son premier Symposium européen ; le sixième symposium s'est Conception de systèmes de détection (*) 20 50 75
tenu à Poitiers en juillet 1999. 5 10 25
Conception de systèmes d'extinction (*)
• "Forum", association internationale visant à l'harmonisation des Conception de systèmes de contrôle de la fumée (*) 5 25 50
recherches, a tenu plusieurs congrès depuis 10 ans.
Analyse scientifique du risque incendie 0 5 20
Chaque année, plusieurs congrès ou symposiums portent sur l'approche
scientifique du feu. {*) pour un feu donné
□ Il faudra attendre 2020 pour bien décrire les écoulements réactifs [2] H.W. Emmons,"The prediction of fires in buildings", 17th Symposium
(International) on Combustion, The Combustion Insti tute, p. 1101,
(sous les aspects couplés de turbulence, cinétique chimique,
1978.
échanges radiatifs). Le vingt-et-unième siècle verra une accumulation
des connaissances empiriques sur les éléments mobiliers [3] H.W. Emmons, "The growth of fire science", Fire Safety Journal, n° 3,
combustibles qui permettra (grâce à des bases de données) aux codes 1980/81.
de calculs bâtis sur les modèles de zones de traiter de nombreux
problèmes pratiques. Le traitement des phases transitoires des [4] H.W. Emmons, "The further history of fire science",' Combustion
Science and Technology, vol.40, 1984.
écoulements gazeux sera possible.(voir aussi l'article de G. Cox, [15])
□ La prévision de ruines structurelles, réalisée sur ordinateur pendant [5] R. Frie dman, "Fire protection, Science or Art ?", Journal of Fire Prot.
la lutte même des pompiers contre l'incendie, sera effective en 2050, Ing., 2(1), 1990.
aidant ainsi à la sécurité des personnes par la prise de décisions en [6] P. Joulain, "Historique et situation générale actuelle de la recherche
"temps réel". A cause de l'augmenta tion du prix du pétrole devenu incendie", Journées d'étude Thermique et Incendie, Socié té Française
rare, des matériaux plastiques cellulaires d'origine minérale des Thermiciens, organisées par les Éditions Ampère, Paris, 16-17 juin
apparaîtront en 2025, ce qui obligera à reconsidérer à la baisse le 1992.
danger potentiel des plastiques.
[7] A. Pacault, ''Du feu", Collection "Questions de science'', Hachette,
□ Des ordinateurs très rapides, peut-être optiques, permettront dans 1995.
quelqu es dizaines d'années de dépasser largement les limites de
vitesse de calcul de l'an 2000, ouvrant la voie à l'utilisation de [8] Jean Perrin, "Les atomes", Idées NRF, 1971.
modèles de feu différents où l'on trai tera très correctement la [9] C.H. Re ic hen, "Histoire de la chimie", Editions Rencontre, 1963.
turbulence et la cinétique chimique. Des codes de calculs précis
permettront des validations plus aisées. Des études de toxicité [10] J. Rosmorduc et al., "Histoire de la physique", T echnique et
pourront être effectuées sur des bactéries et à l'aide de tests Documentation -Lavoisier.
chimiques : on abandonnera les essais sur souris et lapins. L'e ffet [11) P.H. Thomas et al., "Investigations into the flow of ho t gases i:1 roof
des mélanges gazeux toxiques pourra être estimé par un indice global venting", Fire Research Technical Paper n° 7, London, H.M. Statlonery
de toxicité pertinent. Office, 1963.
□ Le vingt-deuxième siècle verra l'arrivée de nouvelles méthodes [12] P.H. Thomas, "Fire Research Station 1951-1986 selected papers", BRE
mathématiques et une compréhension complète de la turbulence, et publication, 1986.
donc de très bons programmes de calcul et de simulation des effets
du feu, qui seront encore limités pour ce qui concernent la [13] P.H. Thomas, "Fire modelling : a mature technology ? ", Fire Safety
modélisation de la chimie du feu. Journal, n" 19, 1992.
□ Le vingt-troisième siècle sera celui de l'application de la cinétique [14] J. Weiberg, "The first half-million years of combustion researoh and
chimique quantique : à partir de principes de base, on pourra alors today's burning problems", 15e Symposium (International) on
calculer les grandeurs jusqu'alors fournies par l'e xpérience. Les Combustion, The Combustion lnstitute, 1974.
essais se ron t deve nus inutiles. Cep endant, les matériaux courants [15] G. Cox, "Fire research in the 21st century", Fire Safety Journal, n °32,
seront devenus beaucoup moins combustibles : la science du feu 1999.
sera moins stimulante . Seule la toxici té sera encore l'objet de
recherches innovantes.
40 ECSTB =csrs 41
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
3 - Physique du feu pour l'ingénieur Nomenclature
aire ( m 2)
concentration ( kg· m -J )
éclairement énergétique ( w . m 2)
enthalpie (J)
constante de Planck {6 ,626 10-34 J. s )
radiosité ( W · m -z)
43
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAIT!= DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
Nomenclature 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur Nomenclature
L chaleur latente de vaporisation par unité de masse ( J.kg-1) masse volumique (kg . m-3 )
M masse molaire moyenne d'un mélange gazeux (kg. kmole- 1) débit volumique ( m 3 . s- 1)
44 =csrs SCSTB 45
Chapitre
Présentation générale
des feux de bâtiment
Le système-feu 1.5
Évolution d'un feu ou incendie 1.6
dans un bâtiment
Ce premier chapitre vise à fournir des informations générales sur les feux Bien que l'histoire d'un feu dépende de nombreux paramètres, variables
de bâtiment, envisagés sous différents aspects. Bien qu'il s'agisse dans la réalité des sinistres, nous avons pensé utile de donner l'ordre de
principalement d'introduire des notions ou concepts de nature scientifique grandeurs mesurables liées à l'occurrence d'un feu : il s'agit bien de
qui seront développés dans la suite, nous donnons ici quelques considérer ces ordres de grandeur comme tels, et non comme des valeurs
informations pratiques ou d'ordre général qui ne seront pas développées applicables à tout sinistre !
plus loin.
Le début du chapitre concerne les "signes" du feu, de natures différentes,
et dont les conséquences sont de natures différentes. La présentation des
conséquences dangereuses sera donnée au chapitre 2.
Nous introduisons ensuite une présentation des grandeurs mesurables.
Les chapitres "physiques" de ce livre compléteront la présentation de ces
grandeurs.
La typologie des feux qui est ensuite présentée vise à illustrer simplement
la variété des sinistres réels quant à la puissance du feu, son étendue, la
nature et l'ampleur des dangers.
L'exposé de statistiques relatives aux sinistres ne figure pas parmi les
objectifs de ce livre. Nous avons cependant donné quelques éléments
d'information marquants sur les dommages et pertes en vies dus au feu.
Une présentation qualitative permet ensuite l'abord de phénomènes
essentiels qu'on décrit dans la suite du livre. On y insiste sur les
écoulements de gaz dont l'existence a un poids décisif, tant dans le
fonctionnement d'un foyer que dans l'incendie à l'échelle de tout un
bâtiment.
Les mots "système", "interrelation", "couplage", reviendront souvent dans la
suite. Nous avons pris deux exemples pour introduire l'idée que les
phénomènes du feu sont "interdépendants" : le triangle du feu, symbole
couramment utilisé dans les enseignements, et l'exemple concret d'un tout
petit "foyer", la bougie.
Nous commentons ensuite simplement l'évolution d'un feu de bâtiment
afin de présenter comment on peut passer d'une première petite source de
chaleur à un incendie, compte tenu des conditions, et d'illustrer le rôle de
phénomènes essentiels dans l'évolution spatiale et temporelle du feu.
Les connaissances empiriques (expérimentales) exposées dans ce chapitre
sont qualitatives. Le choix des connaissances retenues ici a pour but de
mettre en lumière l'existence de phénomènes essentiels, et de rappeler des
constats ayant servi de base à des hypothèses reprises dans des modèles
de feu. Des données empiriques quantitatives figurent au chapitre 5.
Les matériaux intervenant dans un feu, soit en l'alimentant, soit en en
limitant l'importance ou les conséquences, sont évidemment très divers.
Nous avons présenté ici, de façon non exhaustive, des matériaux ou
produits courants dans les bâtiments, sans donner de détails sur leurs
nature et propriétés.
48 =iCSTB =iCSTB 49
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TR AITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 1 Présentation générale des feux de bâtiment
éclatements, et chutes éventuelles d'éléments solides (de structure par les variations de pression : les feux courants dans un bâtiment
exemple) peuvent être observées ainsi que des projections de fragments. s'accompagnent de différences de pression qui, en l'absence de
déflagration ou de détonation, restent de l'ordre de quelques pascals (Pa)
• la réception d'un flux de chaleur anormal sensations et ou dizaines de pascals dans les volumes non étanches des bâtiment
manifestations au niveau de la peau ou à l'intérieur du corps. La courants. Ces petites différences de pression causent la circulation des
réception de chaleur est due, soit au rayonnement thermique (par débits massiques gazeux. De faibles variations périodiques de pression
exemple, venant d'une flamme), soit à la conduction et à la convection correspondant à des sons de basse fréquence (fréquence principale :
au contact de gaz à température élevée. quelques herz (Hz) ou dizaines de herz) , sont liées à la présence d'une
• des odeurs "de brûlé", l'irritation des yeux, de la gorge ou du système flamme. Certains détecteurs exploitent ce phénomène.
respiratoire : l'odorat est très efficace pour déceler de telles odeurs. • la vitesse et le débit des courants gazeux causés par les variations de
• des sons : bnlits de déflagration de gaz, crépitements, siffiements, dans pression dues à la production de gaz et de chaleur ;
les gaz issus des solides en cours de dégradation, craquements dans les • la dilatation, les déformations, les contraintes, dans les solides chauffés.
solides constituant les objets et les structures chauffés, combustibles ou
non.
En sus des informations sensorielles conscientes, on observe des réponses Particularités des feux dans le
physiologiques à l'apport de chaleur et/ ou à l'inspiration de certains
gaz : brûlures, hyperthermie, intoxication, irritations, agressions des bâtiment
muqueuses, etc., dont les conséquences possibles vont de la gêne
temporaire au décès.
Les combustions du feu dans le bâtiment présentent les caractéristiques
Ces signes directs peuvent être relayés par des signaux humains ou suivantes:
générés par des dispositifs électroniques, tels ceux visant à donner des
informations sur le sinistre-feu pour le fuir ou le contrer, qui sont à • l'oxydant est l'oxygène de l'air;
considérer sous l'angle de l'étude du comportement humain spontané ou la fraction de 02 dans un local est, au maximum, celle de l'air (21 %
organisé. volumiques, 23 % massiques) ;
• la pression totale reste pratiquement égale à la pression
1 .. 1 .. 3 Informations fournies par des atmosphérique : celle-ci varie de moins de 1 % de sa valeur avant le feu,
sauf pour des feux en locaux quasi étanches;
instruments de mesure • les combustibles sont très souvent des matériaux à base de polymères
naturels (bois et dérivés du bois) ou de synthèse,
Divers instruments de mesure permettent de recueillir des informations • les parois horizontales et verticales et leurs ouvertures, et les cages
spécifiques du feu, telles : d'escaliers, atriums et puits de lumière, ont une influence très forte sur
• le débit de chaleur produit par combustion, évalué indirectement (à le sens et la vitesse des écoulements de gaz et l'accumulation de ceux-ci
partir de la mesure de la concentration d'oxygène dans les gaz issus du dans certaines parties du bâtiment.
feu);
• la composition chimique des gaz produits. Si l'odorat est très sensible à
certaines molécules, les instruments d'analyse et de dosage permettent
de repérer des gaz même inodores, par exemple le monoxyde de carbone
très toxique, et de mesurer leur concentration ;
• la température : dans les gaz produits, l'air, et les solides ;
• l'opacité et, plus généralement, les propriétés optiques des gaz et
fumées;
52 =csrs 53
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT . RAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
- Physique du feu pour l'ingénieur 1 . Présentation générale des feux de bâtiment
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur
des faux n mégawatt), durer sous une phase intense pendant une dizaine de
·nutes, et dégager beaucoup de chaleur et de fumée toxique à
mpérature élevée. Il peut causer des décès.
La grande diversité des sinistres selon leur nature, leur évolution dans
l'espace et au cours du temps et leur gravité ne permet pas d'établir un ) Feu généralisé dans un local
classement représentable sur un seul axe à l'aide d'un seul paramètre! Il
est peu probable qu'une personne donnée observe plusieurs fois ce qu'on Un feu venant initialement d'une friteuse ou d'un lit peut se généraliser à
pourrait définir comme le même feu. De plus, les actions de lutte et de .tous les combustibles exposés d'un local (mobilier, revêtements en
secours n'offrent certainement pas des conditions favorables au travail parois...), et pourra s'étendre à tout un appartement et, éventuellement,
d'observation et d'analyse scientifique ; il est difficile de tirer des sinistres au-delà de celui-ci dans tout un bâtiment. Le feu d'un lit, puissant, pourra
réels des renseignements quantitatifs en termes de grandeurs physiques, s'étendre plus rapidement que le feu d'une friteuse. Un feu généralisé peut
voire des informations détaillées sur les événements qui s'y déroulent. emplir presque tout le volume libre du local en gaz chauds et de flammes.
Ce type de feu peut causer quelques victimes dans le local initial et
On peut cependant définir des types de feu selon la nature du foyer (liée à également dans d'autres locaux en communication aéraulique, par la
l'activité poursuivie dans le bâtiment), l'importance des dégâts, la nature
des causes de démarrage, la vitesse d'évolution des phénomènes dans
l'espace et, à un endroit donné, au cours du temps... Dans ce paragraphe,
nous allons présenter, sous la forme d'une typologie simple, plusieurs
exemples de situations différant par l'étendue ou la puissance du feu ainsi Incendie dans un bâtiment
que par son degré de confinement et par la nature des dangers. La liste ur des dimensions plus importantes, comme celles d'un grand ERP
suivante fournit donc des catégories de feux et d'incendies aux frontières tablissement recevant du public), l'incendie pourra concerner des
très approximatives. ntaines de mètres carrés, enfumer plusieurs niveaux, nécessiter des
. moyens importants de lutte et causer plusieurs victimes. Le contrôle de la
Le tableau 1.1 donne des exemples de feu de bâtiment par rapport à ce
fumée et le désenfumage, lorsqu'il sont efficaces, permettent de réduire
classement. l'ampleur du volume sinistré. L'évacuation des personnes et la protection
•· des voies d'accès pour le secours et la lutte contre le feu demandent des
dispositions préventives, architecturales en particulier.
a) Premier foyer
• Un feu de corbeille à papiers a une puissance qui atteint quelques
kilowatts ou dizaines de kilowatts ; il peut être éteint assez facilement. ) Feu dans un milieu confiné
Un meuble rembourré à proximité de la corbeille pourra être allumé ans des milieux clos, tels les sous-marins, les avions, et maintenant les
sous l'action du rayonnement de la flamme du premier foyer et donner tations spatiales, l'évacuation des personnes comme le désenfumage étant
naissance à un foyer plus puissant (des centaines de kilowatts). ifficiles ou impossibles, il est essentiel de contrôler et limiter le plus
• Dans une cuisine, un feu de friteuse, peu puissant en terme de débit de ossible la production et le mouvement des fumées ; le choix des matériaux
chaleur (quelques kilowatts}, peut par exemple se communiquer à un combustibles, la détection, et le maintien de l'étanchéité de compartiments
meuble haut (des dizaines ou centaines de kilowatts). sont primordiaux.
Pour ces foyers relativement modestes, les conséquences du feu restent
limitées tant que le feu ne s'étend pas à des foyers plus puissants, bien que
la production de gaz toxiques d'un petit foyer puisse présenter un danger f) Incendie industriel
plus grand que le danger thermique, à cause du transport de ces gaz loin La plupart des petits feux dans l'industrie sont rapidement éteints.
de leur source. La distance entre la flamme un foyer de ce type et des Cependant, les incendies industriels peuvent être très puissants (des
foyers secondaires potentiels joue évidemment un rôle important sur la dizaines ou centaines de mégawatts), s'accompagner d'explosions, de la
possibilité d'extension spatiale du feu. libération et de la dispersion de produits toxiques pour les personnes ou
dangereux pour l'environnement. En sus des moyens techniques de
ECSTB 55
54 ::::::CSTB
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de Mtiment
e) Feu ou incendie dans un milieu clos: sous-marin, avion, lieux de stockage ... Les pertes en biens
f) Incendie dans une usine de chimie, une minoterie, un stockage de liquides
combustibles, une centrale nucléaire, ... l'échelle de l'Union Européenne, le coût global moyen des incendies est
e l'ordre de 0,2 à 0,5 % du Produit Intérieur Brut.
g) Incendie d'un quartier urbain, d'une ville (tremblement de terre, actes de Dans l'habitation ou les établissements recevant du public, les pertes
guerre). n biens sont très variables et leur coût peut aller de quelques dizaines de
milliers de francs à plusieurs millions de francs (exemple de perte élevée :
h) Feux de forêts. l'incendie du "London Underwriting Centre" d'août 1991 a entraîné des
dommages se chiffrant en millions de Livres). Lorsque l'incendie concerne
lusieurs bâtiments, le coût des dégâts peut être encore plus lourd
exemple : l'incendie d'un quartier résidentiel d'Oakland, Californie, en
ctobre 1991, dont le coût est évalué à 1,5 milliards de dollars).
56 =csrs 57
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT AITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
Les dommages culturels sont par nature difficilement chiffrables : on Tableau 1.2- Exemples de sinistres importants
pense par exemple à la destruction par le feu de plusieurs immeubles
Nombre de
anciens du quartier du Chiado à Lisbonne (août 1988) , ou à l'incendie du Année Sinistre
victimes
château anglais de Windsor (novembre 1992).
1970 Dancing le Cinq-Sept, St-Laurent�du-Pont (F) 146
Un autre exemple de dommages culturels porte sur les incendies de
bibliothèques : 400 000 livres détruits à la bibliothèque centrale de Los 1971 Hôtel Tal Yon Kek, Séoul (Corée) 154
Angeles en 1986, des dommages comparables à la bibliothèque de 1972 Grand magasin + night club Sennicki, Osaka 118
l'Académie des Sciences de St Petersbourg en 1988, 100 000 livres détruits (Japon)
à la bibliothèque centrale de Norwich (Angleterre) en 1994.
1973 Centre de loisirs (île de Man) 51
Les incendies (et explosions) industriels: 1973 CES Pailleron (F) 21
• En France : Les dommages directs se montent à 6,8 milliards de francs 1973 Aérodrome d'Orly-Sud (F) Aucune victime
pour 1991; si l'on ajoute les pertes d'exploitation consécutives à certains Dégâts importants
des sinistres, on atteint plus de 9 milliards de francs. D'octobre 1991 à 1973 Grand magasin (Kumamoto, Japon) 107
septembre 1992, on compte 105 sinistres industriels dont le coût
1974 Tour Joelma (Sao Paulo, Brésil) 292
individuel (coût direct plus les pertes d'exploitation) dépasse 10 millions
de francs. 1977 Restaurant (Beverly Hills Supper club 165
(Southgate, États-Unis)
• Au niveau international : Les sinistres industriels de coût élevé sont de
plus en plus nombreux : une étude portant sur 2 000 sinistres 1980 Hôtel MGM (Las Vegas, États-Unis) 86
importants survenus entre 1984 et 1989 ([9] Lardschneider, 1991)
1981 Discothèque Stardust (Dublin, Irlande) 48
montre que:
1983 Cinéma (Turin, Italie) 64
• 8,5 % de tous les sinistres causant chacun plus de 100 millions de
francs de pertes directes représentent 50,7 % de la somme totale des 1985 Stade (Bradford, Grande Bretagne 53
dommages matériels, soit 36 milliards sur 71 milliards de francs. Par
1986 Hôtel Dupont-Plaza (Porto Rico) 97
exemple, l'explosion d'une usine de polyéthylène aux États-Unis en
1989 a coûté plus de 3 milliards de francs. 1987 Station de métro King's Cross (Londres) 31
• Un gros sinistre industriel sur deux dû à une explosion et/ ou un 1988 Centre ville de Lisbonne (Portugal) Une victime
incendie a eu lieu dans la zone de production de l'entreprise. Le coût Dégâts importants
des dommages est élevé, en premier lieu à cause des explosions dans
1990 Discothèque (Saragosse, Espagne) 44
l'industrie chimique.
1990 Discothèque (Bronx, New York) 87
• Environ un incendie industriel sur trois est survenu dans les entrepôts
ou aires de stockage (25 milliards de francs, soit 23,4 % du coût total 1990 Station thermale de Barbotan (F) 20
des 2000 gros sinistres).
1993 World Trade Center (New York) 7
58 E:CSTB 59
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT A/TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour /1ngénieur Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
____I___j_dégradation
-> gaz
( )
\ _ . -11- . - .K - - . 1
pyrolyse:
liquide
' dégradation -> gaz
sublimation
60 ::ECSTB 61
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
ponts qui donnent au matériau une plus grande "stabilité" thermique. s certains cas, la production de chaleur peut être interne, due à des
Lorsqu'on chauffe un tel matériau, les molécules gazeuses sont libérées actions d'oxydo-réduction qui s'accélèrent dans la masse : on mentionne
progressivement lors de la pyrolyse qui laisse un résidu solide. e des chiffons sales contenant des huiles peuvent s'échauffer assez pour
Le bois est de composition variable selon l'essence. Les dérivés du bois allumer spontanément.
différent donc selon l'essence du bois de départ et les caractéristiques des Dans une flamme installée, c'est une partie de la chaleur rayonnée par la
fibres, et selon la nature et la quantité des liants et colles. On trouve flamme qui entretient la pyrolyse et la production de gaz dont certains au
cependant toujours dans un bois ou un dérivé du bois des macromolécules moins sont combustibles et vont alimenter la flamme.
de cellulose et de lignine, en proportion variable, et associées à d'autres
molécules plus petites. A la frontière du solide en pyrolyse, il ne faut donc
pas s'étonner de trouver un mélange gazeux extrêmement complexe dont la
composition dépend de plus des gradients de température dans le solide,
L inflammation et rallumage
11
Un courant d'air notable, diluant le gaz combustible et emportant de la La vitesse des réactions d'oxydation
chaleur, peut empêcher l'allumage.
Dans un mélange gazeux (contenant au moins combustible et oxygène) En l'absence de feu, des réactions d'oxydation entre l'oxygène (presque)
réalisé au préalable , l'élévation de la température du mélange, soit globale, partout présent et l'immense variété des matériaux naturels ou produits
soit locale, peut déclencher l'inflammation. Le rôle de radicaux peut encore par les sociétés industrielles prennent généralement des allures
être décisif. tranquilles, même si les dégâts à long terme s'avèrent parfois importants.
Ainsi, l'oxydation de métaux (la rouille par exemple), de déchets, celle de
certains polymères ou de matières organiques, est lente (elle peut
1 ..4.. 3 La flamme demander des années) et peu prodigue en débit de chaleur même si la
quantité totale de chaleur libérée peut être très importante.
La vitesse des réactions est en général très sensible à la température des
Flamme de diffusion et débit calorifique
réactifs. Alors que les oxydations lentes opèrent à des températures de
quelques dizaines de degrés, les réactions vives dans les flammes se
réalisent à des températures de l'ordre de 1 000 °C et peuvent dégager des
La flamme, pour les matériaux présents dans le bâtiment, est le plus
.puissances thermiques de l'ordre du mégawatt dans les feux de bâtiment,
souvent du type "flamme de diffusion". Cette flamme est ici décrite
pour un foyer de quelques de section horizontale.
simplement comme un volume réactif de faible épaisseur, lieu de réactions
chimiques d'oxydation entre les gaz issus de la pyrolyse et l'oxygène de Les nombreuses réactions chimiques qui peuvent s'effectuer ont un point
l'air, réactifs initialement non mélangés (condition nécessaire pour une en commun : elles impliquent toutes la rencontre d'un combustible et d'un
flamme dite de diffusion) et séparés par la zone réactive elle-même oxydant (l'oxygène de l'air pour les feux courants) et elles produisent de la
l'oxygène arrive d'un côté, les combustibles de l'autre. Les réactions chaleur. La source de chaleur résulte d'une libération d'énergie causée par
chimiques entre oxygène et gaz combustibles de pyrolyse, rapides, libèrent la création de liaisons chimiques nouvelles, dans les produits, à partir
de la chaleur dans ce volume de faible épaisseur qui est parcouru par d'anciennes liaisons chimiques, dans les réactifs, dont le bilan
plusieurs types de gaz : les réactifs (les gaz combustibles sont plus ou thermochimique global est exothermique. Une élévation de la température
moins transformés au passage en espèces oxydées), les produits (issus de des réactifs active des réactions qui très lentes à température courante,
ces oxydations) et, éventuellement un certain flux de gaz imbrûlés ou puis accélère l'avancement des réactions (augmente la vitesse des
d'oxygène qui n'a pas réagi, qu1 le quittent, et les gaz inertes qui le transformations chimiques). La puissance thermique dégagée (le débit
traversent sans réagir. calorifique), et la température à laquelle se trouve porté le milieu
réactionnel, dépendent ainsi de la nature chimique des réactifs, et du débit
La vitesse à laquelle la chaleur est libérée (c'est-à-dire un flux de chaleur,
massique (ou flux massique) de ceux-ci, apporté à la région réactive. La
en watts) est appelée le débit, ou la puissance, calorifique (ou thermique).
valeur de la température atteinte par les produits de combustion dépend
Une partie de ce débit calorifique est rayonnée, et la fraction du flux de
aussi de l'importance de la dilution par l'air entraîné, et de pertes
chaleur non rayonné est emporté par les gaz quittant la zone réactive, plus
chauds que l'air et plus chauds que les gaz alimentant la flamme. thermiques par rayonnement et, dans un bâtiment, par échanges
convectifs et radiatifs entre gaz et parois.
Pour de petits foyers, la flamme prend spontanément l'allure d'un doigt de
Pour les flammes de diffusion, la vitesse des réactions chimiques est
gant ; la zone réactive est dans l'épaisseur de la peau de ce doigt.
assujettie à la vitesse de la mise en contact des réactifs, donc à la vitesse
Pour de gros foyers, les zones réactives, toujours de mince épaisseur, sont de leur transport.
réparties, fragmentées par la turbulence, en couches superficielles de
"poches" plus ou moins sphériques. Flammes de prémélange dans un volume de bâtiment
Une flamme de prémélange peut se produire si un gaz combustible (par
exemple ayant fui de son confinement) et de l'air se trouvent mélangés et Par hypothèse, les réactifs sont prémélangés. Après inflammation, la
qu'un apport d'énergie a lieu, parfois même minime (étincelle ou point flamme progresse depuis son origine dans le milieu gazeux, en laissant
chaud). Il faut de plus que les proportions soient comprises entre des derrière elle les produits des réactions. Le mouvement du front de flamme
limites basse et haute d'inflammabilité. L'hydrogène est particulièrement peut être subsonique (déflagration), ou hypersonique (détonation).
dangereux à cause de l'étendue de son domaine d'inflammabilité.
64 65
1 - Présentation générale des feux de bâtiment
Débit calorifique
transporté hors
de la flamme
1 . Présentatîon générale des feux de bâtiment
Débit massique
quitt ant la flamme:
produits de combustion,
1
Les gaz combustibles arrivant à la flamme ont quitté le milieu condensé azote, imbrûlés
d'origine avec une certaine vitesse, le plus souvent faible, et à une
température nettement plus élevée que celle de l'air environnant (plusieurs
centaines de C). 0
Les flammes de diffusion qui ne subissent pas trop de contraintes par le FLAMME
bâtiment (plafond, mur ... ) entraînent en général un flux d'air supérieur à Rayonnement
celui permettant la combustion complète des gaz combustibles. L'arrivée
d'air dans la flamme dont le sens de l'écoulement, lorsqu'il n'est pas Débit massique
d'air entraîné dans 1
contraint, est principalement vertical, implique un transport de l'air vers la la flamme 1
région réactive. Ceci s'interprète par la diffusion moléculaire, la turbulence 1 Débit massique
pour des foyers puissants, et la force d'Archimède qui entretient un Flux de chaleur 1 de gaz combustible
issu de la pyrolyse
'
émispar la flamme 1
mouvement ascendant. Ce flux d'air amène à la flamme le comburant reçu par le co mbustîbl
nécessaire (oxygène) et aussi de l'azote essentiellement inerte à la 1
température des flammes des foyers courants.
Le fonctionnement d'une flamme dans un bâtiment peut être perturbé de CCMBUSflBLE
façons diverses, par exemple
• les champs de pression environnants agissent sur le fonctionnement de
la flamme dans la mesure où ils influencent les flux gazeux qui y
arrivent ou en partent ; de plus, de fortes variations globales de la
pression (exceptionnelles pour un feu de bâtiment) modifient la vitesse Figure 1.2 - Principaux flux de masse et de chaleur pour une flamme de diffusion
des réactions chimiques ;
□ un courant d'air frais de vitesse limitée pourra exciter la combustion,
alors qu'un écoulement rapide éteindra la flamme ; La détection du feu
□ la proximité d'un mur, ou de deux murs pour un feu "de coin", crée
des barrières entravant l'arrivée d'air ou le départ des gaz chauds
grossièrement, on peut dire que la flamme s'allonge en récupérant A ce stade du déroulement du feu où une première flam�e est_ établ�e,
sur un trajet plus long l'air qui lui parviendrait en l'absence de ces nous évoquerons sommairement quelques principes sur la detect10n, suJet
contraintes ; un plafond oblige l'écoulement à devenir horizontal ; qui mériterait beaucoup de pages, tant les techniques ont évolué durant
les dernières années.
□ des foyers voisins sont des concurrents quant au besoin en flux Les détecteurs thermiques répondent à une élévation anormale de
d'air ; par contre les échanges radiatifs mutuels peuvent faire croître température de l'air, par exemple à l'atteinte de 60 °C : un capteur de
le débit de gaz combustible libéré ; température est donc utilisé.
□ dans un local peu ventilé, l'air arrivant à la flamme peut être pollué Les détecteurs thermovélocimétriques réagissent à une· vitesse de
par des produits de combustion, et appauvri en oxygène : si le taux croissance de la température.
d'oxygène dans le flux d'air entraîné à la flamme est réduit, la flamme
fonctionne plus mal, et peut s'éteindre ; Les détecteurs de flamme sont sensibles à l'éclairement énergétique que
reçoit le capteur, par exemple, dans l'infrarouge, et peuve_nt _de plus
La figure 1.2 montre les principaux flux de matière et de chaleur pour une
flamme de diffusion. permettre d'évaluer la fréquence de variation temporelle de c<':t ecl�:em_ent,
liée à la fréquence de "vacillement" des flammes, elle-meme hee a la
puissance du foyer.
Des détecteurs de gaz combustibles particuliers peuvent, dans l'industrie,
être exploités pour signaler une fuite pouvant conduire à un feu.
66 ECSTB r::::::csrs 67
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
Les détecteurs de fumée peuvent reconnaître la présence d'un taux premier phénomène correspond à un "creusement" de la surface du
anormal de particules, par une mesure d'absorption ou de diffusion de la mbustible condensé.
lumière entre une source émettrice et un récepteur {détecteurs dont la un
réponse se traduit par la variation d'un courant électrique). D'autres types 'extension de la surface active est le second phénomène. Sur
ide, la vitesse d'extensi on de la frontière de la surface dégradée est
de détecteurs (ioniques) utilisent une chambre d'ionisation et mesurent le
éralement élevée, de l'ordre de quelques dm· s- • Sur un solide
1
courant électrique dû à la présence de particules de fumée ionisées en
ical, cette vitesse est : faible, latéralement et vers le bas (de l'ordre
exploitant le principe du pont de Wheatstone.
mm• s- 1 ou moins), et beaucoup plus élevée, (de l'ordre de quelques
La localisation et la répartition de plusieurs capteurs, le choix des types de • s- 1) vers le haut. Sur une surface horizontale de solide, la vitesse
détecteurs, et la gestion (de plus en plus informatisée) du système de éraie est plutôt de l'ordre du mm· s~1, ou moins.
détection, ont fait l'objet de nombreux développements techniques et
ant, si un liquide ou un solide a été globalement chauffé avant
méthodologiques qui se poursuivent.
mage, c'est toute la surface exposée à l'air qui peut quasi
Un problème pratique important est de détecter au plus tôt (pour un très ntanément alimenter une flamme lors de l'allumage.
faible débit calorifique anormal) le lieu d'un ''vrai" début de feu, sans
tension de l'aire de la surface active est associée une propagation de
déclencher de fausses alarmes en présence de combustions contrôlées
e (cf. figure 1.3). Nous considérerons la propagation d'une flamme
normales.
e surface plane, soit horizontale, soit verticale, depuis l'instant où
La détection réussie sera suivie d'une extinction, éventuellement artie, centrale, de cette surface alimente la flamme par pyrolyse. Le
automatique à l'aide de "sprinklers", ou sprinkleurs, empêchant la ement de la flamme concerne le mouvement de toute la surface
croissance du feu. e qui l'enveloppe : on peut distinguer plusieurs vitesses dans le
ement d'ensemble si le déplacement des bords de la flamme ne
ctue pas à vitesse uniforme ou si la flamme entoure un volume
1 ..4 ..5 Croissance de ractivité d11 un foyer ieur inerte (sans réactions chimiques).
L'activité d'un foyer est décrite ici par le débit de gaz combustible qui
l'alimente, et le débit calorifique associé. On observe deux phénomènes
dans la croissance de l'activité d'un foyer non soumis à une influence
externe:
• Un premier phénomène est la "montée en régime thermique" de la re 1.3 a - Évolution de l'aire en pyrolyse
source (liquide ou solide) de gaz combustible. Le débit de gaz et propagation de flamme.
combustibles quittant l'interface de la matière condensée (liquide ou le Combustible horizontal
solide), et le débit de chaleur associé à la combustion de ces gaz,
dépendent du champ de température dans la matière condensée, selon
l'histoire du flux de chaleur reçu à la surface exposée. Après allumage,
la montée en température dans le milieu condensé se poursuit pendant
Figure 1.3 b - Évolution de l'aire en pyrolyse
une certaine durée. Si l'épaisseur combustible est suffisante, on peut et propagation de flamme.
atteindre au cours du temps une vitesse quasi-stationnaire de Combustible vertical
consommation. Pour un solide, c'est la diffusion de la chaleur à
l'intérieur de la matière condensée qui décide de l'instant d'atteinte de
ce régime ; on peut observer des vitesses de régression de quelques
centièmes ou dixièmes de mm· s- 1 Pour un liquide, la convection dans r une surface horizontale de combustible solide allumé sur cette
le liquide intervient en plus de la diffusion de la chaleur ; la ace, nous supposerons qu'initialement la section horizontale de la base
consommation d'un liquide peut être plus rapide que celle d'un solide. flamme se projette exactement sur la surface combustible étant en
yse active. Nous admettrons que cette surface est un disque. La
68 =csrs
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
surface du bord latéral externe de la flamme, assimilé à la surface latérale re 1.3 illustre les deux configurations. Des flèches montrent le sens,
d'un cône d'axe vertical, se déplace dans des directions horizontales à la relativement, l'amplitude, des vitesses d'extension de la surface en
même vitesse pour tout rayon (dans la réalité, certaines directions peuvent olyse et de propagation de flamme pour une plaque plane combustible.
être privilégiées par l'orientation des écoulements de l'air dans le local}.
L'intérieur du cône est "plein" de gaz combustible. Ce déplacement de la qui précède concerne les flammes dites de diffusion. Pour les flammes
flamme est associé à un accroissement radial de la surface en pyrolyse prémélange : après l'inflammation d'un mélange inflammable de gaz
active : tant que tout le disque est en pyrolyse active, on observe l'avancée ustible et d'air par exemple, le front de flamme avance dans ce
d'un front de flamme définie par un rayon croissant, égal à celui du disque ange depuis la région de l'inflammation,; la zone de réac�ion de
de pyrolyse : le rayon du disque de la surface en pyrolyse, et celui de la bustion se déplace de façon généralement beaucoup plus rapide que
base du cône de flamme, croissent ensemble à la même vitesse. Cette s fronts de flamme de diffusion sur des solides.
configuration géométrique peut se maintenir durablement si la vitesse
radiale d'extension de la surface en pyrolyse est plus grande que la vitesse
(verticale) de régression du combustible solide. Si la vitesse de Les feux couvants
consommation de l'épaisseur du solide combustible est rapide, au bout
d'un moment un disque inclus dans le disque de pyrolyse cesse d'être actif
vive (anglais
(par épuisement de sa capacité à libérer des gaz combustibles}, et la ertains matériaux peuvent se consumer sans flamme
flamme disparaît au-dessus de lui, et c'est alors un anneau qui se déplace, mouldering"). Les réactions d'oxydation se pours uivent alors au contact
e distan ce de celle-c i. C'est le cas
tant sur la surface du combustible que pour la base de la flamme ; la et de la surface solide, et non à quelqu
ant des fibres ou des fragm ents
flamme est vue comme incluse entre deux cônes, l'un interne, l'autre exemple de produits conten
s de tabac, panne aux de fibres
externe. On observe une couronne de flamme dont le rayon interne et le bustibles (sciure de bois, feuille
de bois,
rayon externe croissent en conservant une différence souvent Uulosiques...) ou même de matériaux massifs (poutre ou bûche
) ou peu denses (mous se de polyur éthann e}.
approximativement constante. On peut assister à un comportement du uleau de papier, carbone...
peuven t brûler en donna nt une flamm e vive ou
même type pour un solide allumé par en dessous (feu de "plafond"}. aucoup de matériaux
au
une combustion couvante. On connaît le comportement d'un morce
Sur une surface verticale, la flamme peut se déplacer vers le haut, fl me
bois ou d'un bâtonnet d'encens par exemple, qui, allumés avec
am
latéralement et vers le bas ; la surface active en production de gaz a soufflé la
vive, passent à un régime de combustion couvante dès que l'on
combustibles évolue, et sa frontière se déplace dans plusieurs directions flamme.
du plan vertical. La pointe de la flamme se situe plus haut que la limite
supérieure de la surface active en pyrolyse parce que la force d'Archimède a consommation de la matière condensée étant plus lente dans ce type de
pousse les gaz chauds vers le haut : cette configuration favorise mbustion qu'avec une flamme, le feu qui couve peut durer très
l'échauffement par rayonnement thermique de la surface combustible en ngtemps. Le danger lié à la puissance thermique de tels feux est donc
aval, vers le haut, ce qui conduit à une vitesse de propagation accélérée mité ; la production de fumée cependant peut être importante. La période
dans ce sens. où le feu couve peut précéder une phase de combustion avec flamme (qui
démarrera alors très vite), ou lui succéder (feu de braise de bois après
Dans un local où le développement spatial des flammes est gêné par des extinction de la flamme vive}. La lutte contre ce type de feu peut être
parois solides ou perturbé par des champs de pression, il peut être difficile ifficile à cause de la difficulté à accéder à la zone réactive éventuellement
d'identifier des propagations superficielles de flammes. Ainsi, après µn ituée au profond d'une accumulation de matériaux.
embrasement généralisé, tout le volume interne d'un local peut être empli
de gaz réactifs : on ne distingue plus de propagation de flamme, même si le
débit total de gaz combustible continue d'évoluer.
Les produits de la flamme et la fumée
En général, pour les combustibles solides : la propagation ascendante sur
une surface verticale est la plus rapide (quelques dizaines de dm· s-1).
Cependant, une fois que toute la surface exposée est active en production Les gaz résultant de la combustion sont essentiellement constitués d'azote
établie de gaz combustibles, c'est la position horizontale avec flamme au entraîné, d'eau, de dioxyde de carbone (CO2 } et de monoxyde de carbone
dessus du combustible qui conduit à la vitesse de consommation la plus (CO} produits, éventuellement de gaz combustibles imbrûlés (si la
élevée. La configuration géométrique des échanges radiatifs entre flamme combustion n'est pas totale), et d'oxygène, soit venant d'un excès d'air
et combustible condensé, et l'épaisseur chauffée, explique ces différences entraîné dans la flamme, soit venant d'un entraînement d'air dans
de comportement. l'écoulement non réactif qui lui succède (panache thermique). On peut
des suies dès la sortie de certaines flammes (selon le matériau
70 71
/TÉ DE PHYSIQUE DU BAT/MENT
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
tJysique du feu pour l'ingénieur
1 - Présentatîon générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur
73
72
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
/TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour /'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
Physique du feu pour l'ingénieur
Si mur et plafond sont plans, la singularité que constitue l'arête génère des
tourbillons visibles. La turbulence a pour effet d'améliorer l'efficacité du
mélange entre air et réactifs, et, parfois de permettre l'entretien d'une
L +-
flamme qui s'écoulera le long de l'arête et pourra atteindre une cible Casb
l
combustible à distance (observations de R.B. Williamson à l'Université de
Berkeley, de B. Hognon au CSTB). Si le raccordement entre plafond et mur
est réalisé avec un arrondi, ces phénomènes n'ont pas lieu. Cette
observation illustre de façon frappante l'influence que peut avoir la
géométrie des frontières solides sur les caractéristiques du feu.
➔ .l
Écoulement au travers d'une ouverture verticale 1
Au travers d'une ouverture du type porte ou fenêtre, on peut observer soit case
un écoulement à sens unique, soit deux écoulements, chacun dans un
sens, soit dans certains cas plusieurs écoulements dans les deux sens.
L'ouverture impose une contraction à l'écoulement et, à la frontière
horizontale de deux écoulements de sens opposés, un cisaillement est +-
observable. L'amplitude des flux massiques transportés a une influence +-
très forte sur le fonctionnement du feu et sur l'enfumage du bàtiment.
La figure 1.6 illustre cette situation.
Figure 1.7 - Exemples d'écoulements dans un couloir.
74 _::csrs
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT TÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'îngénieur ysique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
Un exutoire de fumée en plafond a pour fonction d'évacuer les gaz chauds ulements au travers de grilles
hors d'un volume du bâtiment. Le moteur sur lequel on compte est le
tirage, qui peut être aidé, ou contrarié, par le vent. L'écoulement au travers orifice de ventilation naturelle ou mécanique est souvent muni d'une
de ce type d'ouverture s'effectue généralement dans un seul sens, et est ille. Certaines têtes de détecteurs de fumée en possèdent une également.
soumis à une contraction comme pour une ouverture verticale. Si la grilles causent une perte de charge singulière, plus ou moins forte
différence de température entre les deux espaces séparés par l'ouverture n leur porosité, et peuvent influer beaucoup sur le débit du milieu
est très faible, l'écoulement est instable et complexe.
Ensemble d'écoulements présents lors du désenfumage naturel d'un local oulements au travers des fuites aérauliques du bâtiment
La figure 1.8 représente de façon très schématique différents écoulements bâtiment courant est poreux. Les fuites y sont localisées et/ ou
correspondant ties. Selon la nature et la taille de ces fuites, on peut leur appliquer
mêmes lois que pour des ouvertures flagrantes, ou bien des lois
□ à l'injection de gaz combustibles, ifiques de transfert de masse au travers de milieux poreux.
□ à la flamme et son panache et l'entrainement d'air par ceux-ci, s fuites permettent le passage de la fumée, ce qui peut aider à la
□ à l'entrée d'air par les ouvertures d'amenée en partie basse, tection humaine du feu (vue, odorat) et peuvent jouer un rôle non
·geable sur l'équilibre des champs de pression.
□ à la sortie de gaz chaud par l'exutoire,
□ au mouvement de la frontière basse de la couche de ulements dans les matériaux solides
(ascendant ou descendant).
u travers de fissures ou de microcanaux, ou de cellules en
(Les mouvements de convection le long des murs n'ont pas été mmunication, des produits de pyrolyse ou de l'eau (vapeur ou liquide}
représentés.) vent être mis en mouvement dans un matériau chauffé, combustible ou
te. On peut ainsi observer des bulles migrant dans une résine
76 77
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
• Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
1 Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur
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78 =csrs
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
Si l'on supprime combustible ou air (en bloquant des arrivées d'air), le feu
cesse. Il en va de même si l'on refroidit le système (par exemple par Figure 1.11- Triangle du feu, selon Thomas
arrosage). (Fire Safety Journal n° 19, 1992)
80 81
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT É DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 1 • Présentation générale des feux de bâtiment
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TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT /TÉ DE PHYSIQUE DU BATl MENT
1 Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
La pyrolyse du liquide e grande partie de la puissance thermique apportée par les réactions
la température des gaz quittant la flamme, et la fraction de cette
En partie haute de la mèche, la cire liquide se transforme par pyrolyse ssance non communiquée aux gaz est rayonnée.
sous l'action du flux de chaleur radiatif reçu qui élève sa température à
plus de 500 °C, en molécules de formule CxHy (hydrocarbures} assez petites
pour être gazeuses. La partie haute de la mèche se dégrade lentement à ces
températures. flamme est allongée vers le haut. La pesanteur intervient dans la force
rchimède qui fait se déplacer verticalement les fluides plus chauds que
La combustion des gaz dans la flamme : rencontre et réactions chimiques environnement. Avec une valeur de g plus faible que 9.81 m · les
mes sont plus arrondies (des recherches concernent les combustions
Les gaz résultant de la pyrolyse de la cire fondue sont chauds : ils ont donc gravité plus faible ou plus forte que la gravité normale sur terre).
tendance à monter dans l'air (c'est la force d'Archimède qui s'exprime} et, hauteur de la flamme est liée aux flux d'apport des réactifs : la flamme
de plus, se déplacent vers les régions de l'espace où ils sont en quantité ;s'arrête là où les gaz combustibles ont une concentration devenue trop
nulle, c'est-à-dire qu'ils diffusent, surtout latéralement, jusqu'à rencontrer 'ble : si l'on forçait un peu l'injection des combustibles à leur source,
les molécules de l'oxygène de l'air. flamme serait plus haute ; si l'on forçait trop ce débit, la flamme
Les molécules des constituants de l'air diffusent aussi vers les volumes où 'éteindrait, elle serait soufflée.
elles sont absentes, et sont entraînées par le mouvement vertical des gaz
chauds. La viscosité des écoulements gazeux ralentit leur vitesse et cause panache thermique
un transport de matière. Le résultat est que de l'air est "entraîné" dans la
aval de la flamme s'écoule un débit de gaz chauds : de l'azote, des
flamme. duits de combustion, un peu de gaz imbrûlés, et, quand la bougie fume,
Cette flamme est une flamme de diffusion. La rencontre entre les molécules y voit des particules de suie. Ce mélange en écoulement pratiquement
02 et CxHy , réactifs initialement séparés, sur une épaisseur de l'ordre de la n réactif chimiquement est un panache thermique qui monte en se
fraction de mm, établit des réactions chimiques d'oxydation très rapides, ant à l'air jusqu'à ce que sa température rejoigne celle du milieu qui
qui produisent des espèces nouvelles : CO2, H2O, et d'autres en plus faîble ou jusqu'à la rencontre d'un obstacle qui l'oblige à s'étaler et le
quantité, et, en sus, libèrent de la chaleur. (réactions dites exothermiques).
L'azote de l'air est chimiquement peu concerné aux températures atteintes
ici : le flux massique de N2 amené dans la flamme avec 02 est chauffé avec
les autres gaz.
lumière visible issue de la bougie est essentiellement due aux suies qui
La partie de l'espace où ces réactions ont lieu ressemble à un doigt de nnent une coloration jaune à la partie haute de la flamme.
gant : la flamme, mince, enferme un espace «creux" où les réactions
rapides entre réactifs gazeux sont absentes. Dans le doigt de gant, les rmation des particules de suie : certaines des molécules venant de la
réactions d'oxydation sont rapides parce que la température est suffisante• olyse de la cire liquide issues du haut de la mèche n'ont pas été
pour apporter l'énergie nécessaire à l'activation des premières d'entre hées par les molécules d'oxygène. Des réactions complexes de
elles ; ainsi est amorcé un ensemble d'étapes réactionnelles qui conduit, à ation de très petits noyaux riches en carbone, puis de croissance et
la fin, aux produits stables cités. out d'agglomération de ces noyaux, conduisent à des grains dont le
être est une fraction de µm et qui se rassemblent en chapelets.
Les réactions d'oxydation sont en fait très complexes tant dans le détail de
leurs mécanismes que pour l'expression des vitesses réactionnelles. Des issivité (l'aptitude à émettre un rayonnement thermique, traduite par
radicaux libres y participent. L'émission spectrique de certains d'entre eux coefficient < 1) de ces particules solides est proche de l'unité, à la
donnent à la base de la flamme une couleur bleu-vert: le radical CH émet érence de celle des gaz présents beaucoup moins émissifs. A une
de la lumière vers 0,43 µm, et le radical C2 vers 0,51 µm. pérature d'environ 1000 °C, les graîns de suie rayonnent donc de façon
'dominante.
La température atteint de 1200° c à 1500° C dans les régions les plus
chaudes. L'émission de rayonnement, visible et infrarouge, due aux petites sommet de la flamme, on peut ne pas retrouver beaucoup de particules
particules de suie qui en sont les sources principales est principalement suie car les réactions d'oxydation qui ont lieu dans la flamme peuvent
thermique (c'est à dire obéissant à la loi de Planck). avoir brûlées presque totalement en fin de zone réactive. Quand on en
rouve, il s'agit alors de particules de fumée qui sont devenues sombres
lus froides) et ne réagissent plus chimiquement.
84 85
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BAT/MENT
/TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
L'exposé ci-dessus aurait pu partir de la flamme, ou de l'air : les «causes» régime établi, quand la bougie brûle de façon régulière, les flux de
et les «effets» s'enchevêtrent dans un système d'interrelations : des flux eur et de matière, les concentrations, les températures, restent
initialement séparés d'oxygène et de gaz combustibles se rencontrent, nstants (à des fluctuations près) : la bougie brûle, et le seul changement
produisent des espèces chimiques nouvelles et de la chaleur (dont une table au cours du temps est la descente des profils invisibles de
partie vaporise du combustible). L'écoulement ascendant entraîne de l'air andeurs telles que la température, les concentrations, la vitesse, et la
dont l'oxygène réagit, etc. Formellement, on a affaire à un système .. escente visible de la base supérieure du cylindre de cire combustible.
d'échanges de masse et de chaleur avec changement d'état et réactions semble que l'influence de la durée ne se manifeste plus que pour
chimiques. La représentation de ces phénomènes couplés s'effectue par un nsommer cire et oxygène, pour produire diverses espèces nouvelles ainsi
modèle décrit par un système d'équations, qui doit être résolu à l'aide d'un de la chaleur rayonnée et transportée. Toutefois, l'équilibre apparent,
ordinateur. ctérisé par des dimensions, des champs constants de température,
spèces et de vitesse, s'établit à partir d'un tissu d'échanges restant
amiques où interviennent plusieurs temps caractéristiques : ceux
Tableau 1.3 - Phénomènes intervenant dans la combustion de la bougie ociés aux réactions chimiques de pyrolyse et d'oxydation (temps très
rts), à la diffusion des espèces, au transport de matière, à la conduction
Observations Théories et modèles sur : la chaleur (temps plus longs). Ces temps caractéristiques eux-mêmes
La flamme • Cinétiques de diffusion, réactionnelle ;
t associés aux équations d'échanges de masse, de quantité de
Lieu de réactions chimiques rapides • Transport et production d'espèces, uvement, de production et de consommation d'espèces.
bilans énergétiques e présentation approximative des liens entre les phénomènes observés
Rayonnement de la flamme Rch<>n!:'"" radiatifs : émittance, les approches théoriques est donnée au tableau 1.3 .
émission et absorption de gaz et
particules, facteurs de forme et aires
d'échanges ...
Apport de chaleur à la surface de la cire Bilan thermique à la surface inons la bougie dans une boîte percée d'une petite fenêtre. Si la
absorption, émission, échange convectif nêtre est fermée, la combustion s'arrête quand l'oxygène présent au
'part dans le local est consommé. Si la fenêtre est ouverte, de l'air entre
Comportement de la cire chauffée Equation de diffusion de la chaleur ans sa partie inférieure et des gaz chauds sortent dans sa partie
1 dans la cire avec surface moliile et périeure. Des gaz chauds (de la fumée) s'accumulent aussi dans le local
1
fusion us le plafond en laissant en dessous une couche d'air frais, libre de
Montée de la cire liquide dans la mèche Forces de capillarité, viscosité, ée et plus ou moins haute.
échanges thermiques ...
Formation de combustible gazeux en Pyrolyse et vaporisation : énergétique et
haut de la mèche cinétique, chimie de la dégradation Création d'une couch& chaude
de fumée en partie haute
Transport des gaz combustibles Diffusion, quantité de mouvement, force j départ de gu chaud
d'Archimède
Transport de l'air Diffusion, force d'Archimède ...
Entraînement d'air dans la flamme
+---t---t-4 cou�h• d'air frai• ,
Formation et évolution des suies Réactions de production de noyaux, de
croissance, d'agglutination, d'oxydation arrivée- d'air
Figure 1.13 - La bougie dans une boÎte munie d'une fenêtre munie d'une fenêtre
86 ::iiiCSTB
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
RAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl MENT
1 Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur
- Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
88 i=CSTB 89
A/TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur
Allumage intentionnel
91
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl MENT JTÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur ysique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
Plusieurs facteurs jouent un rôle essentiel dans le développement d'un feu ne instabilité thermodynamique apparait : les gaz en partie haute du
dans un local ou un bâtiment compartimenté, parmi lesquels on peut cal deviennent plus froids que ceux occupant une couche inférieure;
citer:
é?l�rement énergétique au niveau du sol dépasse un seuil critique,
• la présence de combustibles près du foyer, qui peut conduire à une vo1sm de 2 Wcm-2, capable d'enflammer beaucoup de matériaux
succession d'allumages et à une augmentation du nombre de foyers courants;
actifs, en particulier la présence proche de surfaces étendues de
matériaux aisément allumables non protégés, surtout pour les surfaces moyenne de la zone chaude sous plafond dépasse
verticales où l'extension de l'allumage est vive (augmentation rapide de
la surface totale de libération de gaz combustibles) ; ne flamme est émergente en partie haute d'une ouverture verticale.
• la création de couches de gaz chauds sous plafond des locaux, qui
é nitions s'ac�ordent pour décrire un changement important de
rayonnent sur les surfaces exposées qui peuvent alors être allumées . � � de combustion
1v1te dans le local. L'idée de changement rapide n'est
(augmentation de l'étendue des surfaces fortement sollicitées par le _
dant presente que dans les deux premières définitions.
rayonnement thermique) ;
s le flashover, on parle de feu ou d'incendie généralisé ("post
• le mouvement rapide des gaz chauds, verticalement, sous l'action de la over") : tous les combustibles exposés sont alors en pyrolyse active.
force d'Archimède, et le mouvement latéral, si les champs de pression le
permettent (augmentation du volume du bâtiment envahi sur une ut souli1s:1er que la croissance d'un petit feu vers un feu important
hauteur plus ou moins importante par la fumée) ; t pas touJour� brutale : l'h�stoire du feu dans un local dépend de trop
breux parametres pour qu on puisse.
donner comme règle générale qu'il
• l'évolution des débits d'air venant de l'extérieur, au travers de nouvell�s assage par un flashover net.
ouvertures (vitrages brisés, ruine de "barrières" opaques), susceptibles
d'amener beaucoup plus d'air aux foyers. Le vent peut augmenter ame over" désigne un autre type de transition rapide. Il s'agit alors de
notablement ces débits (l'apport de comburant est augmenté, et les gaz mage brut'.11 d'une portion de surface étendue, suite par exemple à un
chauds peuvent sortir plus rapidement : le feu est mieux "ventilé"). hauffage mtense dans un milieu contenant encore beaucoup
On peut observer des allumages successifs de foyers potentiels "discrets"
(éléments mobiliers), ou "continus" (des parois ou des surfaces étendues). ue la vitesse massique de production de gaz combustibles devient
La succession des allumages peut être représentée par un graphe se dans le local. le débit d'air entrant par les ouvertures peut devenir
d'allumages qui permet de simuler des évolutions du feu depuis l'un des ffisant, comme nous l'avons signalé ci-dessus. Le débit calorifique
foyers. L'évolution temporelle de la carte des éclairements énergétiques sur le local devient alors "contrôlé par la ventilation du local" selon une
les objets exposés (liée à la puissance des foyers et aux distances qui les ession courante, alors qu'il était précédemment régi par' les vitesse
séparent), les possibilités d'apport d'oxygène de l'air aux foyers dans le iques de consommation des combustibles condensés. Cette autre
local, la teneur en produits gazeux brùlés, décident de tels enchainements. s�tion accompagne souvent (pour des ouvertures petites relativement à
Si dans un local on atteint l'allumage ou la dégradation active de wssance du feu) le flashover ou la mise en activité de tous les foyers
l'ensemble des foyers potentiels, on utilise le terme d'embrasement entiels, qu'elle peut suivre de quelques minutes.
généralisé et si la transition vers cette phase de fonctionnement du feu (de
l'incendie) est brutale, on parle de "flashover" pour désigner cette
transition.
autre ter�e anglo-saxon
_ d�s �gne l'apparition d'une déflagration lorsque
_
gaz 1mbrules ou mal brules (CO par exemple) sont soudainement
Le "flashover" gés à de l'air. Si l'on ouvre la porte d'un local où un feu a produit
Ce terme anglais désigne un embrasement soudain de l'ensemble de coup de gaz encore susceptibles d'être oxydés, et qu'on permet ainsi à
combustibles exposés. Plusieurs définitions sont utilisées, de natur g8:2 de sortir et à l'oxygène de l'air d'entrer, on peut observer la
théorique ou empirique ation ra?ide �•une flamme passant par cette porte et une surpression
• Ce phenomene est naturellement préoccupant pour la sécurité des
;; l'activité des sources de chaleur (débits calorifiques) augmentent .
1er�. Il commence aujourd'hui à être modélisé, et des expériences de
soudainement plus vite que les pertes de chaleur (cette définition fai rat01res permettent d'en cerner les conditions d'occurrence.
l'objet d'une approche mathématique) ;
93
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT 'RA/TÉ DE PHYSIQUE DU BATl MENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur - Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
Soulignons que même en l'absence de ces événements, un feu peut ehors. Une partie de la chaleur rayonnée sort également du local par
produire chaleur et gaz toxiques avec des conséquences dangereuses pour ortes et fenêtres (et constitue ainsi un danger d'extension à distance), et
les personnes (dans le local ou à distance) ou des éléments de structure ou les parois dans lesquelles la chaleur diffuse lentement (si celles-ci ne
d'équipement (près des foyers). nt pas métalliques). On n'évite pas dans cet exposé de faire intervenir
s aspects systémiques du feu : parler du rayonnement implique de parler
s autres échanges de chaleur 1
Possibilité de réalisation d'une flamme de prémélange
ors du local d'origine : le rayonnement thermiq1;1e passant par une porte
Si un couloir, par exemple, est riche en gaz imbrûlés, la rencontre de ces ut allumer un foyer dans un deuxième local. Au travers de la porte
gaz avec l'oxygène de l'air amené par une ouverture peut_ provoqu�r. une ement (ou par un autre passage aéraulique), les gaz chauds ou
.
déflagration, et donc une croissance très rapide mrus breve du deb1t de mes quittant le premier local sont susceptibles de causer de nouveaux
_
chaleur et du rayonnement thermique émis, qui peut être relayee par umages de combustibles condensés par rayonnement et convection. Les
l'allumage combustibles exposés à ce rayonnement. flammes sortant par une fenêtre peuvent allumer un revêtement de façade
et ensuite, par échanges convectif et radiatif, propager le feu aux étages
Le rôle du rayonnement thermique parmi les mécanismes d'extension supeneurs (la nature combustible de la façade et l'absence de
de l'incendie coupements favorisent un tel mode d'extension). Dans des conditions
éfavorables, par exemple de stabilité des structures et de cloisonnement
Pour situer le rayonnement thermique parmi les modes d'extension du es volumes, l'incendie se généralisera à l'ensemble de l'immeuble à la fois
volume d'un bâtiment concerné par le feu, nous allons présenter, de façon extension horizontale et propagation verticale, par succession
qualitative, les modes de tr�sfe:t de �haleur radiatifs qui int�rvienne�t allumages dus en grande part au rayonnement thermique des foyers
.
depuis un feu de local Jusqu'a un mcend1e concernant plus d, un immeuble ccessivement activés et des gaz chauds convectés.
A l'intérieur d'un local : nous avons vu que la croissance du feu d' rs du premier immeuble incendié : s'il existe des parois communes,
premier foyer implique qu'une partie de la puissance th�1:11ique (ou d� tension de l'incendie peut s'effectuer de local en local comme dans un
calorifique) venant de la combustion soit reçue par le matenau combustlb ême immeuble s'il existe ou s'il se crée des communications aérauliques.
en train de brûler, ce qui a pour effet de creuser davantage le les deux immeubles sont séparés, des modes nouveaux d'extension
_
combustible et aussi d'augmenter l'aire en feu. Dès que la surface active d terviennent. L'allumage par des flammes, convectif et radiatif, peut se
foyer est au moins de l'ordre de quelques dixièmes de m2, c'est le transfe oduire si ces flammes sont assez intenses, ou sont inclinées
radiatif entre la flamme et le combustible condensé qui est le facteu favorablement vers l'horizontale par un vent fort. Si l'incendie d'un
dominant de la croissance de l'activité du foyer. L'apport d'oxygène P emier immeuble occupe ainsi tout un étage dont les fenêtres sont
arrivée d'air à la flamme, s'il devient faible, peut limiter cette croissan isées, la surpression à la façade au vent peut créer un courant d'air
qui sinon s'atténue fortement quand les champs de température interne arable à l'allongement des flammes quittant la façade sous le vent. Si le
combustible tendent vers un profil d'équilibre thermique interne. Si le lo mier immeuble incendié a perdu sa toiture, les flammes qui le quittent
est petit, pour un foyer donné, les gaz chauds s'accumul�t sous partie haute peuvent rayonner sur les couvertures proches et ce
.
plafond (et le plafond lui-même s'il est assez 1sol�t) �tte1gnent d utant plus que ces flammes seront inclinées sous l'effet du vent. L'effet
.
températures assez élevées pour causer une solhcltation therm1'.l vent peut ainsi s'ajouter à l'effet du rayonnement. Par exemple,
supplémentaire sur la base du premier foy� r et �ur les foyer� potentiels incendie d'Oa.kland, octobre 1991, a été fortement aggravé par le vent.
.
proches. Le rayonnement thermique venant a 1� f01s de la ?remiere fla_mme
et des gaz chauds ainsi que des surfaces de solides chauffes peut atteindre
un niveau suffisant pour allumer les autres combustibles exposés dans le
local (mobilier et revêtements en parois), de façon progre� sive _et par�oi� surpressions ou dépressions dynamiques sur les façades peuvent
soudaine : l'embrasement général. Le rayonnement thermique Joue ams1 ovoquer entre deux ouvertures des différences de pression du même
tant sur l'extension de la surface active d'un matériau que sur la dre de grandeur que celles qui sont responsables des écoulements de gaz
généralisation du feu dans le local _impliquant la p�rtici�ation de tous les s le bâtiment en l'absence de vent : le vent peut décider du sens des
combustibles exposés. Une telle croissance du feu necessite cependant que ulements et beaucoup influencer l'amplitude des débits. Ainsi, un
le transport d'air (donc d'oxygène) vers les foyers soit suffisant pout; taire de désenfumage naturel peut perdre tout ou partie de son
alimenter la combustion. A l'appel d'air nécessaire causé par les différence' cacité si le vent a une action locale de surpression de l'extérieur vers
de pression créées par le feu s'associe un départ de gaz chauds du local qtii! térieur à l'endroit où l'on attend un départ des gaz chauds par tirage
réduit l'énergie interne du milieu gazeux en transportant de la chaleur al;l el. Le vent intervient encore pour transporter d'éventuels fragments
95
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur hysique du feu pour /'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
combustible s incandescents qui tombe ront sur des couverture s ou fluence des cloisons et écrans
pourront entrer par des fenêtres ouverte s. Ainsi, l'utilisation de bardeaux
et de façades en bois en Amérique du Nord y a été la cause de nombreux
cloisons constituent une barrière aux écoulements et une résistance
incendies. Au vu des distances qui peuvent étre franchie s par ces rmique aux échange s par conduction. La stabilité, l'étanchéité, et les
brandons, des centaines de mètres, il n'est pas réaliste d'imposer en ville priétés thermiques de ces barrière s dépendent naturelleme nt de l eur
des éloignements sûrs. La démarche de sécurité doit alors porter sur le ture et mode de fixation. La régleme ntation prévoit l'utilisation d'écrans
choix des matériaux qui peuvent donner naissance aux brandons et sur la cantonnement fixés sous plafond qui permettent de contenir tout ou
protection de ceux qui peuvent en recevoir. Ces dernière s mesures seront ·e de la fumée à l'intérieur d'un "canton".
également favorables à la protection contre le rayonnement the rmique . La diverse s cavités peuvent abriter un feu invisible depuis le s volumes
projection de brandons peut causer une extension inattendue de l'incendie. quentés : on pense à une gaine non recoupée, à un plénum au-dessus
L'exemple d'un sinistre récent a montré le passage de l'incendie _ de puis le faux plafond, à l'espa:ce entre un bardage et un mur... Les
toit d'un centre commercial à quelques mètres du sol et le 1 oeme étage mbustibles présents dans ces cavités peuvent être des débris de
d'un bâtiment situé à proximité dont une fenêtre ouverte a permis l'entrée chantiers oubliés, comme des isolants ou des panneaux combustible s.
de fragments en flamme s venant du toit (He erlen, Pays-Bas, 1985). Le
rayonnement thermique de puis les façades semble constituer le mode de
passage le plus fréquent sur des distances de l'ordre de la dizaine de 'influence de la saison
mètre s et c'est sur lui que les étud es ont porté le plus d'att ention.
hive r, la température de l'air dans le bâtiment chauffé est supérieure à
Les échange s de chaleur convectifs entre gaz et surfaces de solides température externe : la force d'Archimède favorise le départ naturel de
contribuent à chauffer le s solides au contact des gaz chauds pendant la ·r des fumées hors du bâtiment selon un mouvement ascensionne l. Pour
phase de croissance du feu, et à les refroidir (et alors à chauffer le milieu feu situé en partie basse de l'immeuble, le tirage prée xistant favorise le
gazeux) lorsque le feu décline . Si un solide est chauffé à distance par senfumage.
rayonnement et qu'il e st au contact de gaz plus froids que lui, l'échange
conve ctif contribue à le refroidir. été, la différence de température en situation normale est inve rsée.
ndant les premiers instants du f eu, tant que le débit calorifique n'a pas
La diffusion de la chale ur dans les solides intervient dans la phase evé beaucoup la te mpérature moye nne des gaz, ceci nuit au départ des
précédent l'inflammation des combustibles et amène de la chaleur au sein chauds produits par un feu similaire au précédent.
des éléments de structure, équipements et objets.
97
Tl= DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingé ysique du feu pour /'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
98 �CSTB 99
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT /Tl: DE PHYSIQUE DU BA Tl MENT
1 Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 1 Présentation générale des feux de bâtiment
Physique du feu pour lïngénieur
101
TRAIT!:. DE PHYSIQUE DU BATIMENT É DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
sique du feu pour l'ingénieur
L'étude de feux en grandeur réelle (celle du bâtiment étudié), où l'on : on peut faire
on cherche à étudier l'enfumage d'un bâtiment donné
reproduirait dans le détail un vaste ensemble de situations possibles est
ippel à des logiciels de calcul qui simule nt le mouve ment des fumées
évidemment trop coûteuse pour être abordée systématiquement. La t par contre
d.ans un bâtiment. Un essai de vraie grandeur perme
définition des quelques grands feux qui ont été expérimentés est passée menta lemen t l'enfum age d'un vrai bâtim ent lors ?'un
'approcher expéri
par une analyse des objectifs ayant mené à des restrictions quant au r un outil de
nombre de ces feux et quant à la complexité du système étudié, résultant feu réel, essai qui peut de plus servir à fonder ou évalue es que
réalist
du fait qu'on visait à étudier avec des moyens limités un aspect des calcul. On doit naturellement tenter de rendre aussi s'avère
ce qui
nombreux phénomènes impliqués dans un feu du monde réel, par exemple possible les conditions d'enfumage dans tout �'imme1:ble, . x, aux
urs mveau
l'enfumage, ou bien la ruine des structures. Un essai en grandeur réelle, très lourd dès qu'on pense à plusieurs volumes, plusie
''vraie", porte en fait couramment sur l'examen des manifestations fenêtres..., en communication.
modèle : plus
physiques et/ ou de leurs conséquences sous l'angle de la sécurité, d'une si la définition d'une taille acceptable passe-t-elle par un
partie seulement des manifestations de l'ensemble d'interactions qu'est le m'oins clairement exprim é, plus ou moins quanti tatif, et plus ou moins
feu de bâtiment. uvé. Idéalem ent, ce modèl e serait clair, validé et accept é par une
énergé tiques , ou
mmunauté. Pour certains des aspects : thermiques,
L'essai en vraie grandeur désigne ainsi une expérience dans laquelle
'pendant de la mécanique de fl':1-ides, par e�emJ?le, il existe a:,1jour ?'hui
l'instrumentation est souvent limitée, et destinée à mettre en évidence des des pheno menes ,
points importants pour acquérir des connaissances nouvelles, ou pour s représentations mathématiques approchees rons
lles nous donne
1isables pour certaines situations de feu, sur lesque
évaluer directement les dangers dans une situation jugée réaliste, ou pour
s loin des détails.
éprouver des constats issus de connaissances tirées d'essais de petite
e p t te
échelle ou de calculs. Le premier foyer et les foyers potentiels secondaires peut mettre en parallèle l'essai de vraie grandeur et �•essai � - � �
l1ses,
doivent être représentatifs du problème concret de sécurité. Les e, destiné à une pratique fréquente dans des laborat01res spec1a
perme ttant
dimensions des objets combustibles, celles du local, la ventilation de ce i a pour but de recueillir assez rapidement des informations
mance s (dans
dernier doivent alors reproduire de façon réaliste une configuration réelle. aluation de caractéristiques utiles ou la mesure de perfor
de
La vraie grandeur peut être limitée à une pièce et un couloir, par exemple, tests normalisés ou non) et éventuellement un classement
mènes prépon dérant s
mais pourrait concerner un théâtre, ou une voiture d'un train . . . Les ériaux. La prise en compte scientifique des phéno
de petite taille parce que,
dimensions à imposer dans l'essai de vraie grandeur peuvent ainsi être nduit à critiquer la représentativité d'un essai
de
celles de tout un bâtiment par exemple, ou, plus souvent, celles qu'on exemple, la quantité de matériau, l'orientation, le mode de pose
des sollicit ations et les condit ions
pense suffisantes pour représenter les conditions courantes d'utilisation 1
êprouvette ou la nature et l'amplitude
analyse,
d'un produit dans le monde réel (on peut par exemple évaluer l'effet isolant aux limites sont considérés, au vu des résultats ou suite à une
nombr eux feux possib les dans le monde
d'un matériau de protection thermique sur une poutre avec une éprouvette comme non représentatifs des
is mieux fondés scient ifiquem ent et plus
de lm de long et parler alors de "semi-grandeur"). Ainsi, on ne peut pas réel. La définition d'essa
t de coût accept able, est une tâche difficil e.
séparer le choix de la " grandeur" associée à l'essai (des m, m2 , des m3), de eprésentatifs, tout en restan
celui des sollicitations, et, plus généralement, des conditions aux limites à et les
ne autre comparaison s'impose entre les essais en grandeur
fixer, en vue de répondre à une question particulière. tillons ou foyers modes tes, où
expériences de laboratoire sur petits échan
à l'aide de moyen s qui peuven t être
l'on sait bien ce qu'on veut mesurer
qui ont
très fins, où l'on maitrise bien les conditions expérimentales, et
Donnons deux exemples issanc e de propri étés ou d'évalu er et
pour but d'enrichir la conna
ou un modèle . Ces activit és expérim entales plus
0 On veut étudier une situation de danger donnée, liée seulement à des d'améliorer une théorie
uent à alimen ter sous certain s aspect s les modèle s
échanges de chaleur. On cherche à protéger une conduite de liquide ou fondamentales contrib
é toutes
de gaz de l'échauffement venant d'une flamme potentielle, en entourapt · globaux de feu de bâtiment, mais sont loin d'avoir encore apport
eux
la conduite d'un matériau isolant. La mise à l'épreuve d'un matériau et les connaissances de base utiles à la représentation des nombr
ion des suies et
d'une épaisseur donnée de celui-ci passe par un essai où la sollicitation hénomènes impliqués par le feu (par exemple : la format
la pyroly se et de la
thermique est voulue réaliste quant à l'évolution temporelle de es gouttelettes, la combustion turbulente, la chimie de
res comple xes, sans
l'amplitude, sur une longueur acceptable d'éprouvette. Il ne sera pas combustion, le comportement à chaud de structu
nécessaire d'utiliser une éprouvette de 10 m de long si, sur lm, on parler de la toxicité).
parvient à reproduire des conditions réalistes pour ce qui concerne les
sollicitations thermiques.
102 =csrs
/TÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl MENT
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
• Phy sique du feu pour l'ingénieur
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur
Grandeurs mesurées
1 .. 7 .. 2 Études expérimentales sur maquettes
dans les expériences de feux de locaux
La maquettisation de l'ensemble des phénomènes du feu de bâtiment se
heurte à une difficulté de taille : pour conserver sur la maquette le même de bâtiment
poids relatif de ces phénomènes qu'à l'échelle 1, et donc pour qu'on soit
capable d'extrapoler à l'échelle 1 des constats effectués sur une petite
maquette, il faudrait garder constants une dizaine de nombres de esse de consommation du combustible
similitude (présentés plus loin). Par exemple, pour conserver constant le
seul nombre de Grashof (introduit dans la suite du livre), il fauçlrait ainsi
· n peut peser un combustible solide en train de brûler par une balance
maintenir constant le produit p2-T:3 (p : pression, l : dimension
ctronique avec une excellente précision si le combustible n'a pas une
caractéristique), ce qui est particulièrement contraignant dans la mesure sse très faible devant celle de son support incombustible, et si l'objet en
où à petite échelle il faut une pression atmosphérique supérieure à la mbustion reste en place sur la plate-forme ! Ainsi, on peut enregistrer
normale. volution temporelle du poids d'un fauteuil en feu mais non celle d'un
êtement collé sur un mur.
1 .. 7 .. 3 Scénario d1incendie et simulations ur un liquide dans un bac, on peut enregistrer l'évolution du débit à
porter pour maintenir le niveau constant et connaître ainsi le débit
Avant de réaliser une expérience en vraie grandeur, ou bien avant de nsommé en fonction du temps.
lancer l'exécution d'un programme sur ordinateur de développement du ur un brûleur à gaz simulant un foyer réel, on mesure directement le
feu, on décrit le lieu de l'action : quel volume ou quels volumes sont it volumique apporté à l'aide d'un débitmètre.
supposés impliqués (on se donne donc les dimensions de ces volumes, les
propriétés des parois, des ouvertures, de la ventilation mécanique tte mesure fournit une donnée d'entrée pour les calculs effectués à l'aide
éventuelle...), on définit le premier foyer (le premier acteur), et on donne s modèles exposés plus loin : celle de la vitesse de production de gaz
des caractéristiques à des acteurs potentiels qui entreront en scène bustible dans un local, à partir de laquelle on peut calculer le débit
lorsqu'ils répondront aux sollicitations qui leur seront faites : objets et orifique et les grandeurs physiques qui en découlent.
produits combustibles mobiliers ou immobiliers fixés au bâtiment. Le rôle
de ces acteurs dépendra de leurs caractéristiques et des conditions
auxquelles ils se trouveront soumis et n'est donc pas aisément prévisible.
Fixer le scénario nécessite ainsi de définir des conditions initiales et aux a meilleure façon d'évaluer le débit de chaleur libéré dans un volume V
limites pour un ensemble de phénomènes qui s'enchaineront et qu'on a t de mesurer la différence de concentration en oxygène entre l'entrée et la
retenu d'observer ou de caractériser par des grandeurs physiques. rtie du volume. Cette mesure, jointe à celle du débit volumique sortant et
L'ensemble de ces choix, et la définition des grandeurs â mesurer ou à compagnée de la détermination de la composition chimique des effluents
calculer (ce qu'on a l'intention d'observer dans la simulation) posent les CO2 et CO permet d'évaluer le débit calorifique avec une incertitude de
données du scénario. L'objectif direct de la simulation expérimentale ou oins de 10 % pour les matériaux courants qui sont constitués
numérique déroulant du scénario choisi est l'examen des signes du incipalement des éléments C, H, 0, N.
développement du feu (observation d'événements marquants : allumages,
percements, effondrements..., et mesure ou calcul de l'évolution de
grandeurs physiques) et le constat de conséquences dangereuses ux de chaleur incidents sur des objets
(conditions pour des personnes présentes, ruines de structures...).
es radiomètres permettent d'évaluer l'éclairement énergétique reçu à
Après la simulation, le déroulement du scénario sera connu, et on parlera ndroit où on les place. Le radiomètre "voit" en général une partie
alors de l'histoire du feu qui aura été simulé. portante du demi-espace vers lequel il est tourné. Des fluxmètres
taux" permettent la mesure de densités de flux à la fois radiatifs et
Dans la pratique, la définition d'un scénario peut-être limitée à la
nvectifs. La séparation des deux termes n'est pas immédiate. Des
description d'un flux radiatif sur une éprouvette, que l'on va extrapoler à
un feu de bâtiment impliquant plusieurs foyers dans plusieurs pièces. Si incertitudes de l'ordre de± 10 % sont à envisager, dans les cas favorables.
l'occurrence des événements est difficile à prédire avant la simulation, le
spécialiste habitué peut deviner correctement quelle histoire aura lieu
parmi plusieurs possibles.
105
104 .::.:.:csrs
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
/TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
On peut utiliser des cannes de prélèvement dont l'orifice d'accès est placé r un trajet donné entre une source et un récepteur, on mesure
en partie haute d'un local ou dans le plan de sortie des effluents et qui tténuation d'un signal lumineux émis à une longueur d'onde donnée._ On
sont reliées à des analyseurs dont les plus courants fournissent la · ise par exemple des longueurs d'onde dans le jaune pour les quest1ons
concentration en 02 (paramagnétisme de 02), en CO2 et CO (spectroscopie _
de visibilité, ou dans l'infrarouge pour évaluer les transferts thermiques
infrarouge pour ces derniers). D'autres analyseurs peuvent donner la diatifs. La valeur des grandeurs caractérisant l'atténuation dans le
concentration en oxydes d'azote, hydrocarbures, ou autres espèces peu maine visible, ou l'atténuation dans le domaine infrarouge, sont
abondantes mais toxiques à faible concentration. ttement différentes.
Des expériences finement instrumentées permettent par contre d'accéder depuis longtemps. Les dimensions et la position des ouvertures
avec précision à certaines des grandeurs physiques présentées ici, mais verticales donnant sur l'extérieur ou internes au bâtiment)
sur un domaine de l'espace de taille limitée. interviennent pour fixer des limites au débit d'air entrant, et donc au
débit de chaleur : ce constat est apparu clairement et a été formalisé
Pour la plupart des expériences en grandeur réalisées pour l'évaluation de lors d'expériences conduites entre 1950 et 1960. Le bris de vitrage ou le
modèles, on mesure principalement et souvent uniquement: percement d'une cloison, observés, ont permis de mettre en évidence
• la température en plusieurs points du milieu gazeux et à la sortie des l'influence de changements de "l'état d'ouverture" d'un local sur le débit
effluents, de chaleur.
• la hauteur libre sous fumée dans le local, • Pour un feu important dans un local ouvert exclusivement par des
portes ou fenêtres, on a constaté la formation d'écoulements à contre
Git la vitesse de perte de masse, égale pour les polymères solides à la courant : un flux d'air entre en partie basse de l'ouverture, un flux de
vitesse massique de pyrolyse. gaz chauds sort en partie haute. Un peu au-dessous de la mi-hauteur
Le calcul du débit calorifique à partir de la mesure de la consommation de entre allège et linteau, on observe une ligne, ou une bande, où la
0 2 se généralise. pression dans le local égale la pression hors du local, et où donc le débit
est nul : la ligne neutre ou la hauteur, ou zone, neutre. Ce constat est à
En sus des mesures effectuées, l'observation de l'instant où des la base des premières évaluations des champs de pression moteurs des
événements se produisent, tels une inflammation, un embrasement écoulement par l'ouverture, à l'aide de la loi de variation de la pression
généralisé, un percement, une ruine ..., est une source de connaissances avec la hauteur de la statique des gaz, et de la loi de Bernoulli {exposées
empiriques non négligeable. plus loin).
s champs de pression dans le bâtiment, dont dépendent les débits de gaz
i y circulent (air et gaz dus au feu), ont une forte influence tant sur la
itation du débit de chaleur que sur le mouvement des fumées. A présent
rôle du bâtiment et de ses ouvertures sur les mouvements et débits de
az est pleinement constaté. Toutefois, les résultats expérimentaux n'ont
1 .. 7 .. 5 Synthèse de connaissances tirées u être explicités, en termes d'équations approchées qu'on ne peut
d'expériences en grandeur résoudre que depuis peut-être vingt-cinq ans.
• Les expériences ont permis de montrer que, par exemple, l'aptitude d'un
foyer à produire de la fumée dépend de la nature des matériaux
Plusieurs centres de recherche portant leur activité sur les feux de
combustibles, mais aussi des conditions de l'arrivée d'air au foyer, de la
bâtiment ont réalisé depuis des dizaines d'années plusieurs campagnes
durée de séjour des écoulements réactifs, hors du local en feu, de la
d'essais ou d'expériences en grandeur dont il serait évidemment trop long
dilution et du refroidissement des veines gazeuses : il n'existe pas de
de faire l'exposé des conclusions détaillées. Nous nous contenterons de
règles simples pour évaluer un pouvoir fumigène réaliste.
donner 1c1 des éléments de connaissance importants pour la
compréhension des phénomènes. L'existence d'une couche chaude plus ou moins bien stratifiée en partie
• L'influence de la masse de combustible présent sur le niveau des haute d'un local où le feu n'est ni minime, ni énorme, a été constatée a
partir des années cinquante, et étudiée expérimentalement lors
températures atteintes dans gaz et solides et sur la durée du feu a pu
d'expériences qui se poursuivent encore. Cette observation est à la base
être appréciée sur les premiers essais systématiques (vers 1935) visant à
de l'hypothèse des "modèles de zones" qui admettent que cette couche a,
évaluer la stabilité des structures. Il est rapidement apparu par la suite
dans un local, des caractéristiques uniformes (mais non constantes).
que la donnée de la "charge combustible" est très insuffisante pour
évaluer la "dangerosité" d'un feu car la vitesse d'évolution du feu dépend ous avons vu que cette couche de gaz chaud est source de rayonnement
de la répartition des combustibles, et elle est liée à des termes de flux thermique sur des foyers actifs ou potentiels, ce qui peut augmenter le
(chaleur, matière) et de température, et au champ de pression associé à débit de gaz combustible et, donc le débit calorifique ; une condition est
ces termes. que la température et/ ou l'émissivité de la couche soient élevées. La
rétention d'une partie des gaz chauds sous plafond à cause des murs et
• Le rôle de la "ventilation,; du feu : par différence à la situation de feu en
des linteaux peut donc rendre la combustion plus active dans un local
milieu infini, un local fermé peut ne fournir que très peu d'oxygène à qu'en plein air. Ceci a été observé dans quelques expériences. L'effet est
une flamme; le fait qu'un feu "s'étouffe" dans un local clos est connu
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 1 Présentation générale des feux de bâtiment
évidemment d'autant plus marqué que le rayonnement peut atteindre les Si la proximité d'un mur limite fortement l'arrivée d'air à une flamme
surfaces en pyrolyse ou vaporisation sans être trop atténué, et dépend de verticale, par rapport à son fonctionnement dans un milieu libre, la
la sensibilité du combustible solide ou liquide à produire des gaz flamme s'allonge en offrant ainsi plus de hauteur à l'entraînement d'air.
combustibles sous l'action d'un éclairement énergétique supplémentaire. L'influence de facteurs perturbant une flamme, déjà évoquée, est
manifeste, difficile à représenter, et stimule des études fondamentales
0 A partir des expériences britanniques exécutées à la "Fire Research où la turbulence est un des phénomènes à mieux décrire.
Station" dans les années soixante, on a pu, à l'aide de bilans
stationnaires simples sur la masse et la chaleur, définir des règles Les expériences ayant porté sur des produits de la construction mettent
simples de dimensionnement des exutoires de désenfumage naturel. Ces en évidence le rôle du mode de pose (sur isolant, sur tasseaux, sur
règles sont appliquées dans la réglementation française concernant le support dense... ), et l'importance de modifications de leur organisation
désenfumage des établissements recevant du public. Les lois (désassemblage, décollages, percements... }, qui sont difficiles à
approximatives utilisées ont ainsi été établies en posant que le débit modéliser.
d'air entrant était égal au débit d'air entraîné par un foyer (exprimé par
une relation empirique), lui-même égal au débit massique de gaz sortant
par l'exutoire en plafond.
• De nombreuses expériences de laboratoire ont porté sur des matériaux
homogènes aux propriétés connues, tels le polyméthacrylaye de
méthyle, (abréviation anglo-saxonne : PMMA}. D'autres expériences, à
plus grande échelle, utilisent des bûchers de bois ou des brûleurs à gaz.
Une partie seulement des expériences ou essais réalisés ont porté sur
des objets ou produits courants de la construction : à cause de leur
grande variété, la connaissance empirique des nombreux foyers
courants est encore limitée.
• Les expériences réalistes ont porté sur des "bâtiments" de taille le plus
souvent limitée : un danger est de généraliser à d'autres situations de
feu des conclusions tirées sur des conditions ou les paramètres de taille
(locaux, ouvertures) ont peu varié. Certaines formules de corrélations
ont ainsi une portée très restreinte.
• Un autre aspect de l'interaction entre feu et bâtiment concerne les
échanges thermiques entre gaz chauds et bâtiment. Les premiers essais
systématiques avaient pour objectif d'examiner les conséquences de
l'échauffement des structures sur le risque de ruine partielle ou ··
étendue. Les expériences de grande échelle sont néanmoins assez rares,
et si les conclusions d'essais sur des constructions en béton, de taille
limitée, ont fourni des connaissances, en général rassurantes, sur la
stabilité de tels bâtiments, les expériences qui ont suivi ont surtout
porté sur des éléments de structure éventuellement protégées, qui ne
mettent pas en lumière, pour la plupart d'entre elles, les phénomènes
tridimensionnels de déformation ou de conséquences de pertes de ,
propriétés mécanique dans des assemblages complexes qui peuvent
montrer des effets à distance échappant à l'intuition. Le développement
récent de logiciels assez lourds s'avère moins coûteux que de telles
expériences, néanmoins nécessaires.
114 =csrs
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
1 Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 1 - Présentation générale des feux de bâtiment
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TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 - Présentation générale des feux de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur
Bibliographie
Chapitre
[ l] Conférence UAP: "Impact économique des incendies", Journées d'étude Thermique et
Incendie, Société Française des Thermiciens, organisée par les Éditions Ampère, Paris,
16-17 juin 1992.
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[4] R. Favre, "L'homme et les catastrophes", France-Sélection, 1992.
[5] G. "Les matières plastiques dans l'enveloppe des bâtiments", CSTB Magazine n °
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[6]
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et dégâts du feu
nature et évaluation
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colloque les 20 et 21 septembre 1990 par le CERCHAR (aujourd'hui INERIS),
textes publiés par la Société Alpine de Publications.
[9] W. Lardschneider, "Gros sinistres plus nombreux et plus graves", Face Au Risque, n°
276, octobre 1991.
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organisée et systématique d'analyse de risques (M.O.S.A.R.)", CEA/CENG, Grenoble,
Les dangers du feu sur les personnes 2. 1
Juillet 1988.
Les dangers du feu sur les biens 2. 2
[12 K.D. Steckler, "Fire Induced Flows in a Corridor", rapport NISTIR 89-4050, 1989.
[13] L. Vallaud et R. Dame!, "Incendie et produits chimiques", Société Alpine de Les dangers du feu sur l'environnement 2.3
Publications, 1984.
Utilisation de modèles pour la prédiction 2. 4
des dangers du feu
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
2 Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 'RA/TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
• Physique du feu pour l'ingénieur 2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation
121
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation
2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation 3 - Physique du feu pour l'ingénieur
sur les personne• sollicitation. La chaleur rayonnée absorbée par le corps est cause
o de brûlures (plus ou moins étendues et profondes), surtout pour
des éclairements élevés pendant une exposition plutôt brève ;
o et/ou de dérèglements des systèmes thermiques internes. Les
Terminologie : danger et risque expositions longues sous des éclairements plutôt faibles sont
Le lexique en sécurité ne semble pas encore complétement stabilisé, en responsables d'atteintes à la régulation thermique profonde (qui
partie parce qu'il emprunte des termes imprécis au langage courant. maintient normalement la température interne au voisinage de
"Danger" est ainsi un mot couramment utilisé, qui renvoie à la fois à la fois 37 °C), qui peuvent conduire à des réponses réversibles allant de la
à la cause d'une agression et à ses conséquences (sur des personnes, sensation de chaleur pénible au "coup de chaleur", voire au décès si
biens, environnement), par exemple : danger de mort (conséquence) par amplitude de l'éclairement et/ou durée de l'exposition sont trop
inhalation de gaz toxiques (cause). A l'idée de danger est associée celle de élevées.
la possible réalisation (par un processus) d'un événement redouté:
• La température d.e l'air ou du milieu gazeux entourant une personne,
l'occurrence de conséquences dommageables dans une situation donnée.
respiré et ainsi mis en contact des tissus du système respiratoire, ou
Quand on indique seulement la conséquence, on suppose que la cause, ou
apportant de la chaleur à l'épiderme puis à l'intérieur du corps, soit
les causes, sont connues ou, seulement, qu'elles existent. Par exemple,
directement, soit au travers des vêtements. La différence de température
danger de mort par "le feu". On peut également mentionner les causes,
entre l'air et le corps est ainsi cause d'échanges thermiques
sans préciser les conséquences et écrire "les dangers du feu". Dans ce
convectifs (2) et conductifs (3). La température du gaz qui est respiré,
chapitre, le mot danger est utilisé, soit pour le facteur menaçant (par
l'air ou un mélange gazeux contenant des espèces supplémentaires à
exemple un flux de chaleur), soit pour ses conséquences (par exemple, des
celles constituant l'air pur, peut porter atteinte au système respiratoire
brûlures).
en causant des oedèmes. La peau peut subir des brûlures et/ou
Le concept de risque distingue mieux la gravité de la réalisation de transmettre de la chaleur dans la masse du corps et causer une
l'événement redouté et la probabilité de cette réalisation, puisque le risque hyperthermie. La conduction entre le milieu gazeux et le corps
est précisément vu comme un couple (gravité, probabilité). Une autre idée s'accompagne d'un échange convectif d'autant plus marqué que la
est en fait sous-jacente : on suppose implicitement qu'une défaillance a vitesse relative du milieu gazeux est grande.
eu lieu, par exemple qu'un premier foyer s'est allumé. La probabilité
d'occurrence du danger, second membre du couple qu'est le risque, est Remarque:
ainsi conditionnelle. On peut donc réduire le risque : Ces thermiques sont plus manifestes près des foyers du feu alors que les
dangers toxiques, abordés plus loin dans ce chapitre, peuvent se manifester à
en diminuant l'amplitude du phénomène redouté, distance.
ou en réduisant la probabilité de réalisation de ce phénomène.
2.1.1.1 le rayonnement thermique
La densité superficielle de puissance rayonnée incidente par unité d'aire
2.. 1 .. 1 Dangers dus aux soHicitations st, selon la norme, nommée éclairement énergétique (en W • m-2 ou en
thermiques W • cm -2ou en kW • m-2). Cet éclairement dépend des caractéristiques des
sources de chaleur rayonnée: dimensions, émissivité, température,
longueurs d'onde associées à l'émission, de la distance entre émetteur et
Deux types de grandeurs physiques interviennent récepteur, et de l'orientation relative de la surface-cible ainsi que des
propriétés optiques du milieu traversé par la lumière. Le chapitre 10
• le rayonnement thermique (1) reçu directement par la peau ou les présente en détail les relations permettant d'exprimer l'éclairement
vêtements. La densité surfacique du flux de chaleur radiatif reçu,
l'étendue de la surface exposée, et la durée de l'exposition, décident de
: 2. Voir le chapitre 9 consacré aux échanges thermiques convectifs.
3. Voir le chapitre 8 consacré la conduction de la chaleur dans des solides.
1. Voir le chapitre 10 consacré au rayonnement thermique.
SCSTB 123
122 ECSTB
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl MENT
2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation
énergétique. Le flux total reçu (watts) dépend bien sûr de l'étendue de la 100
surface éclairée.
(kf.m-2)
125
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT RAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation 3 - Physique du feu pour l'ingénieur - Physique du feu pour /'ingénieur 2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation
2 2
que l'éclairement de 2,5 kW. m- (2500 W -m- ) ne causerait pas de
douleur pour une exposition de moins de 25 second�s selon la formule i
140 -
j
•--�-
-=-s
===r-1
l'exposition durant 30 minutes n'est donc pas sans nsque de doule:1r, m 120 -
même de brûlure comme le montre la deuxième formule (dsb). En fait, ces
relations ne sont pas à utiliser pour les éclairements faibles (de l'ordre du 100
-
kW. m- 2 ou moins) car elles résultent d'observations effectuées pour des
éclairements de quelques kW -m- et une durée maximale de 5 minutes
2
80
=f=ffl al
environ. Les courbes fournies par ces relations sont données aux figures
2.2 (courbe-seuil de durée supportable au sens_ de la douleur) et 2.3
-
60
(courbe-seuil de durée supportable au sens de la brulure). ..
40
-
--
;
0
0 10 12 14 16 18
E(kWlm2)
Relations d'Eisenberg et al.[4] a reproduit à la figure 2.4 des résultats de plusieurs observations et
rétatîons dues à Eisenberg relatives à des durées (en abscisse) sous
Ces relations sont utilisées en sécurité industrielle. érents niveaux d'éclairement énergétique (en ordonnée). La droite "a"
ordonnées logarithmiques) représente le seuil de brûlure. La droite "b"
• Le danger de brûlure au premier degré est exprimé par la formule : résente le seuil correspondant à une probabilité de décès de 1%, "c"
t El,15= 5,5 105 ui correspondant à une probabilité de décès de 50%, "d" celui associé à
où t est exprimé en secondes et E en W · m - •
2
décès certain. Pour un éclairement de 50 kW. m-2 (5 W. cm-2),
Si le produit de la durée d'exposition (t) par l'éclairement (E, en principe ible lors d'un incendie, la durée assurément fatale est de l'ordre d'une
constant), élevé à la puissance 1.15, est supérieur ou égal à la constante ute. Pour 10 kW-m-2 (1 W • cm-2), elle serait de quelques minutes.
5.5 10s J. , alors le seuil de brûlure de la peau est atteint. s ce dernier éclairement la brûlure de la peau ne demande qu'environ
e minute.
• Le danger de mortalité est évalué par la formule :
t E4/3 100
pr = -14,9 + 2,56 ln( (kl.m-2)
10 4 J
où t est en secondes et E en W • m-2.
Cette expression où la durée t et l'éclairement E interviennent sous la
forme du produit t fournit une quantité nommée probit (pr}. Associée 10
à une distribution gaussienne de valeur moyenne 5 et de variance unité,
elle permet d'accéder au pourcentage de mortalité. Le tableau 2.1 fournit
ce pourcentage : on choisit t et E pour calculer tE4/3 puis on calcule pr, et
on cherche la case contenant la valeur la plus proche de pr. La valeur de la
première colonne contenant cette case, puis celle de la première ligne la
contenant, fournissent le pourcentage recherché, en dizaines de %, puis en
unités de % à ajouter à la valeur en dizaines. Par exemple: la valeur
pr = 5,61 correspond à un taux de (70 + 3) %).
20 4,16 4,19 4,23 4,26 4,29 4,33 4,36 4,39 encore, le fait que l'éclairement est supposé constant implique d'utiliser
4,59
s la pratique des valeurs moyennes temporelles alors que des maxima
30 4,48 4,50 4,53 4,56 4,61 4,64
ux de faible durée peuvent être dangereux !
40 4,75 4,77 4,80 4,82 4,85 4,87 4,90
résultats de calcul suivants montrent que ces dernières expressions ne
50 5,00 5,03 5,05 5,08 5,10 5,13 5,15 viennent pas pour de longues durée d'exposition à un rayonnement
60 5,28 5,31 5,33 5,36 5,39 5,44 u de trop faible amplitude pour être dangereux
5,25
'70 5,52 5,55 5,58 5,61 5,64 5,67 5,71 5,74 Soit un émetteur corps noir à 20 ° C. son émittance a la valeur de 418
6,13 6,18
W · m-2• Une personne placée à proximité de cet émetteur ne court en
80 5,84 5,88 5,92 5,95 5,99 6,04 6,08
réalité aucun risque de brùlure de la peau. Cependant l'application de la
90 6,28 6,34 6,41 6,48 6,55 6,64 6,75 • 6,88 7,05 relation indique que le seuil de brùlure est atteint vers 500 s .
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour /'ingénieur 2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation
"' B
" :
Il
:
ra
:
i11
:
Il
:
Ill
Remarques: 2000
: j
: /;.j
.....
, t.. :
□ Influence de la composition spectrale de la lumière rayonnée
�D2: :
Dans ce qui précède, on a implicitement supposé que la fréquence (ou la longueur :
. .
d'onde) de la lumière reçue n'intervenait pas dans l'identification et la C2 :
: .
"1""""'"".""'""�""'"""""""'"�""'"""""""
.• . :.
quantification du danger. La protection des yeux, par exemple, nécessite
1500
cependant de considérer les aspects spectriques de l'éclairement. Les longueurs
.: .:
............. 1111
"""""""'"""" """"" ..... ,. .. :., 1111 - •11•• • "'""""" ......
....
""""" """'""
� � ;
d'onde (dans l'air) de 0,77 à 1,4 µm peuvent causer des cataractes si l'intensité :
"
lumineuse est trop forte. Ainsi, la cornée peut être brûlée par des longueurs
.,. : : :
♦ : :
d'onde de 1,4 à 3 µm si l'éclairement dans cette plage dépasse environ 1 :
.
2
kW · m - . Ces problèmes sont à considérer pour la protection des yeux du
. D3:
'. i '. 1
1000
rayonnement de flammes particulières émettant des bandes dans ces régions du
.... ....
Il ■ Il Il M
.. .. ..
11 Il Il Il Il ,i 1111 11 11 ... Il 01 Il ,0 Il Il fd i11 Il Ill" Il li Il Il.. Il81 li Il Il .... Il ,a .. '1 IlIl " Il a a 1111
,. ,..,..,,..,.,,.11 1111111111■11gm11 111111u1111a111111
"
Il Il •
Il
.
,. 11
spectre.
Le chapitre 10 consacré au rayonnement thermique précise les notions de
.
grandeurs spectriques et totales.
□ Flux de chaleur incident et flux de chaleur entrant
En toute rigueur, c'est le flux de chaleur entrant par la peau, et non celui incident
5 00 •• .i:................. ,.� .................. .,:................... ,:
Il Il
:
•
sur la peau, qui devrait être considéré ici. La température de la peau est
suffisamment faible pour que l'approximation de considérer le flux incident soit
suffisante ici. Le chapitre 10 présente les relations entre flux incident et entrant.
2 .. 1 .. 2 L11opacité de la fumée (4 ) L'étude d'un "modèle animal": souris ou lapins sont placés dans des
effluents du feu. On évalue la réponse d'une population de quelques
animaux au niveau de signes de comportement, rythmes cardiaque et
La vue d'une issue, d'un repère, ou celle d'un signal indiquant la direction respiratoire, activité électrique du cerveau... , pour définir les effets de la
d'une sortie, peut permettre la survie d'un individu cherchant à quitter un nature, le concentration, la dose, des espèces respirées pendant une
endroit enfumé du bâtiment. certaine durée. On définit par exemple des "doses létales" qui
correspondent à des concentrations tuant un certain nombre d'animaux
Une relation simple, due â Jin (1975, citée à la référence [3]) entre la en une durée donnée. Ainsi, la DL 50 est la cohcentration mortelle pour
distance de visibilité (d'un panneau lumineux "SORTIE") et le coefficient "k" 50 % de la population pour une durée donnée et un toxique (ou un
d'atténuation de la lumière visible par la fumée (â une longueur d'onde mélange) donné. La notion de dose correspond en général à un produit:
voisine de 0,6 µm, au milieu du domaine visible) est la suivante: concentration x durée, ou bien à une quantité inspirée effectivement
<iyk=2 introduite dans l'organisme.
où la distance " dv " est en mètres, et "k" est en m-1. diminution du taux d'oxygène causée par la combustion, comme
port d'espèces normalement absentes (ou présentes à un taux très
Cette relation approchée permet de fixer les idées: si "k" vaut 1 m-I, un ble avant le feu) ont des effets complexes difficiles à bien identifier dans
individu repérera une sortie (signalée) à 2 m. La vitesse de marche linéaire sinistres à cause de la variation des quantités produites d'un feu à
diminue beaucoup quand "k" augmente. La valeur critique de "k' qui tre et au cours du déroulement d'un même feu donné. De plus, la
permet encore à la personne en mouvement de trouver sa route peut être évision des effets concomitants dus à la présence simultanée de
située entre 0,5 et 1 m-1 selon l'évidence et le contraste du repère visé, la sieurs espèces chimiques dans le milieu rend la prévision des
.
connaissance des lieux, le degré irritant de la fumée. Ces valeurs du séquences de l'agression très difficile. Les données qui suivent sont
coefficient d'atténuation peuvent être atteintes lors d'un feu moyennement es d'observations où un seul facteur de danger est considéré (par
fumigène tant que la fumée n'est pas diluée. Si à l'absorption de la lumière ple: on réduit le taux de 02 depuis sa valeur normale, ou on
par les suies se superpose une diffusion de la lumière par des gouttelettes ente le taux de CO depuis la valeur normale quasi nulle), et,
d'eau condensée dans la fumée plus froide, l'établissement de lois simples 'ralement, on le maintient à un niveau constant pendant l'épreuve.
pertinentes est difficile: la formule précédente est approximative.
pelons que les dangers toxiques peuvent se manifester dans un
ent loin des foyers du feu, puisque les espèces toxiques sont
ansportées avec les gaz chauds.
132 =ars
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation 3 - Physique du feu pour l'ingénieur
3 . Physique du feu pour l'ingénieur 2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation
Les valeurs que nous allons présenter sont tirées de plusieurs sources qui Tableau 2.3 - Influence du taux de C02
sont en accord sur les seuils correspondant aux effets mentionnés, dans
des conditions où la réduction du taux d'oxygène est le seul changement
produit dans l'environnement de la personne, pour des durées "longues", Taux de C02 Conséquences
de plusieurs minutes au moins. La pression atmosphérique est la pression (% volumiques)
normale.
0,1 environ Situation courante.
Notons que, loin des foyers, la teneur en oxygène est quasi normale mais
qu'on peut trouver à faible concehtration des gaz très toxiques (CO par Tout à fait supportable par des personnes
2
exemple), alors que, près des foyers du feu, le manque d'oxygène n'est pas physiquement actives, pendant des heures.
le seul facteur de danger. 3 Sans problème apparent pendant des heures.
10 environ Risque de décès pour quelques minutes.
Tableau 2.2 - Influence du taux de 02
Taux de 02
Conséquences
(% volumiques)
21 (conditions normales) Monoxyde de carbone
Faible réduction des capacités psychomotrices et CO est un gaz très toxique, responsable ou coresponsable çle plus de la
17 moitié des décès dus au feu. Les produits gazeux d'un incendie de
musculaires.
. bâtiment où les flammes sont peu alimentées en air peuvent contenir
15 Perte accrue des capacités musculaires. ·. plusieurs % volumiques de CO, soit un taux létal en quelques dizaines de
Fatigue, mauvais jugement, réduction de la secondes.
10
conscience. Évanouissement possible. La présence de CO, comme celle de CO2, n'est pas décelée par l'odorat.
6 Risque d'atteinte létale Les données qui suivent présentent les conséquences d'une exposition
pendant une durée de 5 ou 30 minutes, pour une personne poursuivant
une activité modérée.
Un taux de 17% semble supportable pendant des heures. Un taux de 15%
peut être toléré apparemment pendant environ une heure sans problème ' (Le ppm est la fraction volumique exprimée en millionièmes ; 10 000 ppm =
grave. Au-dessous de 15%, apparaissent des risques de comportement 1 % volumique).
inadapté et des troubles physiques devenant d'autant plus sérieux que la
Tableau 2.4 - Influence du taux de CO
durée de séjour augmente et que le taux de 02 diminue.
Taux de CO Conséquences
(ppm volumiques)
2.1.3.2 Gaz carbonique 6000 environ pendant 5 minutes Incapacitation
CO2 est un produit abondant de la combustion des matériaux organiques. 2000 environ pendant 15 minutes Incapacitation
Sa fraction volumique peut atteindre des valeurs voisines de 10 % dans un 1500 environ pendant 30 minutes Incapacitation
local en feu. Il n'est pas très toxique à faible teneur mais son inspiration
accélère le rythme respiratoire et active ainsi l'inhalation d'autres gaz, 10 000 à 15 000 pendant 5 minutes Décès
éventuellement plus toxiques.
2500 à 4 00Opendant 30 minutes Décès
Les seuils-limites obtenus sont les suivants (Tableau 2.3), dans la même
unité de mesure que pour 02 (taux ou fraction ·molaire).
Dans des locaux de travail, la valeur-limite jugée acceptable pendant de es oxydes d'azote NO, NO2 , sont formés en plus grande quantité dans
heures est de 50 ppm (0,005 % volumiques}. Pour une durée dépassan · es flammes atteignant des températures plus élevées que celles du feu
24h, il semble que la valeur sans danger soit de 10 ppm. ombustions industrielles}, mais les incendies de bâtiments peuvent en
L'action du monoxyde de carbone passe par l'association entre CO et de roduire des quantités néanmoins dangereuses, à cause de la faible
eur de la teneur létale, de l'ordre. de 200 à 500 ppm (0,02 à 0,05 %
molécules d'hémoglobine qui sont alors rendues indisponibles po
lumiques} pour plusieurs minutes.
transporter de l'oxygène aux cellules du corps. Des relations ont été
proposées pour exprimer le lien entre concentration en CO, durée de acroléine est un produit organique irritant pour des concentrations
l'exposition, débit volumique inspiré, et pourcentage d'hémoglobine associé lumiques allant de quelques ppm à 100 ppm. Le décès est possible
à CO. Si l'exposition dure quelques minutes, on peut introduire l'idée d our des valeurs comprises entre 100 et 500 ppm.
"dose critique" de gaz inspiré, en : ppm x minutes. Ce concept simple de
dose convient cependant assez mal pour CO et les autres gaz volatils qui Remarque:
sont inhalés aussi, en partie, rejetés par les poumons. La concentration Les références [12] et [13] donnent des informations sur la question difficile de la
qui est conservée dans le corps est fonction de la différence entre la prise en compte de l'interaction des effets de plusieurs gaz toxiques.
concentration inhalée et la concentration présente dans le corps, et · s gaz industriels dangereux peuvent de plus être libérés de leur
s'exprime selon une loi du type: finement normal suite à un incendie (ou une explosion, un choc
w"" c[l-exp(-at)] tal, un tremblement de terre... ). La sécurité industrielle se préoccupe
des dangers potentiels du chlore (mortel à 0, 1 %), de l'ammoniac
où C est la concentration dans l'atmosphère et a une constante empirique. el à 0,3 % environ), et d'autres gaz dangereux tels le phosgène,
Si la durée t est brève, la relation précédente équivaut approximativement dride sulfurique, l'acide fluorhydrique... En chimie nucléaire, le
à une relation linéaire en W = C x a x t. nium est, parmi d'autres produits que les écoulements gazeux
ent transporter, un exemple de métal extrêmement toxique (en plus
e radioactif !}.
2.1.3.3 Autres gaz
gaz utilisés pour l'extinction du feu ou résultant de la dégradation
• Les principaux produits de la combustion avec flamme de produits. ique et chimique de gaz extincteurs peuvent également être toxiques
organiques sont H2O , CO2 et CO. D'autres gaz, très divers, peuvent de devenir par dégradation en situation de feu. Les halons sont de ce
plus être libérés par combustion, pyrolyse ou combustion couvante de pour certaines conditions de feu et de concentration.
matériaux particuliers : des hydrocarbures, des aldéhydes, des cétones,
voire des molécules plus complexes, certaines très toxiques. Donnons
quelques exemples de ces autres gaz dangereux. L'acide chlorhydriqu
(HCl) et l'acide cyanhydrique (HCN) peuvent résulter de la dégradatio Les particules : suies et gouttelettes
thermique de polymères contenant soit du chlore, soit de l'azote lié a
carbone. plupart des particules de suies jeunes, c'est-à-dire fraichement issues
la zone de production par un foyer, ont un diamètre inférieur au
• HCl est mortel en quelques secondes si sa teneur dépasse environ 2000 , romètre. Ces fines particules peuvent pénétrer jusque dans les alvéoles
ppm (0,2 % volumiques). HCl a tendance à se déposer sur les parois naires et obturer de fins "canaux" respiratoires. Les particules plus
proches, ce qui en limite la teneur dans les gaz en mouvement, mais s des suies plus âgées (qui ont subi des condensations), ou celles
cause des corrosions. ites éventuellement par pyrolyse ou carbonisation superficielle, sont
• La teneur instantanément létale de HCN est très faible : environ 200 à ées dans les bronches ou dans les cavités du nez. En sus de leur effet
400 ppm (0,02 à 0,04 % volumiques). Pour quelques minutes ·que d'obturation, les particules peuvent porter des produits tels que
ydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP ou, en anglais, PAH) et
d'exposition, l'incapacitation par HCN correspond à un niveau proche
un effet toxique.
du seuil mortel: 100 à 200 ppm. Signalons que HCN peut être oxydé en
produits moins dangereux s'il est brùlé dans une flamme. ttelettes d'eau plus ou moins polluée par des espèces dissoutes
t apporter beaucoup de chaleur aux tissus vivants avec lesquels
"' Un autre gaz acide, SO2 (anhydride sulfureux), est un produit de la
sont mises en contact, à cause de leur capacité calorifique. L'air
combustion ou de la pyrolyse de matériaux contenant du soufre. La et humide est ainsi plus gênant à respirer que l'air chaud et sec.
teneur immédiatement mortelle est de l'ordre de 500 ppm (0,05 %).
137
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT �!TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation 3 - Physique du feu pour l'ingénieur • Physique du feu pour l'ingénieur 2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation
La "fumée blanche", riche en gouttelettes d'eau, diffuse la lumière visible_ et la psychologie, qui a naturellement sa place dans l'analyse des
donne l'impression d'un espace flou :t illim�t�, impres� ion de vertige comportements humains en situation de feu. On a souvent évoqué la
pouvant contribuer à un comportement madapte a la s1tuat10n. force mythique des impressions causées par le feu et la possible
rémanence inconsciente des rapports sauvages du passé entre l'homme
et l'incendie, qui peuvent peser sur l'interprétation et la prise de
2.1.3.5 Prévision par le calcul de la teneur décision. De façon plus manifeste, l'étude du comportement humain
en gaz toxiques met en évidence un ensemble de conduites qui montre que les
personnes "ne font pas que marcher" dans une situation impliquant une
Diverses simulations ont été réalisées, prédisant. assez correctemen� _les évacuation : elles ont tendance à poursuivre des buts propres, à suivre
concentrations en o2 ou C02 à partir de la connaissance de la composition un "leader", à se regrouper, à prendre un chemin connu, etc. La
chimique de matériaux combustibles et, pour CO, à l'aide de données modélisation des comportements d'individus ou de groupes est encore
expérimentales sur le terme source. au stade de la recherche.
Cependant, les modèles mathématiques �e fe:1 dans des locaux_ ne peuvent us évoquerons ici quelques points, tirés d'observations sur des
pas encore prédire dans la plupart_ des slt�_ations la co_nce�tration des gaz, omalies de conduite ou de décision :
ou des particules liquides ou solides creees en sortie d un foye� par la
combustion ou la pyrolyse, sans qu'on exploite des connaissances la prise de conscience de l'occurence d'une situation dangereuse peut
_ être lente.
empiriques (issues de mesures) sur les foyers. �ar contre, ces modeles .
peuvent donner des informations uti�es sur la_ vit_esse du transport des une évacuation dans la panique peut causer des blessures et des morts
espèces dans un bâtiment et l'évolution par d1�uti?n _ de _ leur teneur. Ils par compression et écrasement lors de l'écoulement brutal et irraisonné
aident à identifier les lieux les plus exposes et ams1 defimr les moyens de de personnes mues par le seul souci de survie.
désenfumage ou de contrôle des pressions à mettre en oeuvre pour
préserver des locaux en empêchant l'entrée des gaz_ dangere_ux. La des personnes angoissées peuvent emprunter un couloir ou un escalier
, enfumé, au lieu d'attendre les secours derrière une porte fermée.
connaissance empirique de termes sources de produ�t10n d especes (le
débit massique de CO produit par un foyer en fonct10n du temp_s, par le choix entre attendre des secours et évacuer un immeuble en sautant
exemple) peut ainsi être exploitée pour aider à la mise en pro�e� tion de par une fenêtre d'une hauteur élevée (plusieurs étages) a été parfois
locaux, de voies de circulation, voire même du mon�e extene�r au . réalisé dans sa mauvaise option et des chutes mortelles ont été
bâtiment sinistré, ceci à l'aide des modèles exposés plus lom dans ce hvre. observées lors de plusieurs sinistres dans des immeubles élevés.
le guidage de personnes à évacuer avec l'aide de personnels formés
donnant des informations organisées, claires et rassurantes, peut
. réduire considérablement le nombre de décès ou atteintes
physiologiques graves que peuvent provoquer des conduites inadaptées.
2 .. 1 .. 4 L11angoisse, la panique, s conclusions d'une étude récente sur la panique (cf. référence [17], Face
Risque, 1992) montrent que pour être perçu comme sûr,
les comportements non contrôlés vironnement d'une personne doit répondre à trois critères : ne pas
rnir une information angoissante mais donner des cons•ignes de façon
La description de la réponse des personnes à une situation de feu dans un tre, ne pas alimenter la crainte latente du confinement, et prendre en
bâtiment doit faire appel à : arge l'évacuation. L'angoisse de se sentir entouré par la foule semble
ariser fortement les comportements non contrôlés.
.. la prise en compte des effets physiologiques évoqués ci-dessus ;
lupart des modèles actuels de mouvement de personnes en évacuation
• des approches de "mécanique des fluides" appliquée� aux "écoulemer:its" sent des algorithmes de définition de chemins et exploitent des lois
de personnes groupées dans par exemple des couloirs ou des esc�he�s iriques entre vitesse et densité des personnes au sol qui dépendent
ou bien au travers d'ouvertures, qui permettent par exemple de defimr ement de la pente du chemin suivi.
des largeurs de passage suffisantes ;
138
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BAT/ME /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation 3 - Physique du feu pour /'ingénie hysique du feu pour l'ingénieur 2 Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation
se ou de la
• La corrosion sous l'action des gaz acides de la pyroly
combustion (acide chlorh ydriqu e, oxydes d'azote, de s � ufre ... ) conce�ne
corros10n
principalement des métaux courants tels_ le fer ou le cu1vr�. La
ou ven�nt
est favorisée par un dépôt d'eau (produit de la <::ombust�on, _
ar ete pas a la
d'un arrosage destiné à éteindre le feu). La corr�s1?n ne s � x
un beton poreu
fin du feu ! Ainsi l'acide chlorhydrique peut penetrer e
la tenu m caniqu act des feux sur l'environnement est, à l'échelle de la planète, d'un
et attaquer très l�ntement le ferraillage �ui _assure � �
dans les equ1pe ments faible devant celui des agressions thermiques et chimiques naturelles
de l'élément. Le cuivre, conducteur ommpresent
::1é" : la
électriques, électroniques et informatiques, est facile�ent_ "attaq un
dustrielles constantes ou fréquentes. Cependant :
un appar eil, qui peut etre
ruine d'un circuit suffit à mettre en panne de forêts ont des conséquences écologiques non
élément de sécurité active.
iques_ sur le
Comme pour les dangers toxiques, ces dangers non therm feux, non accidentels, des puits de pétrole du Koweït pendant la
te agissant
biens peuvent être dus à une source de chaleur modes : erre du golfe" ont eu des conséquences marquées sur le climat et le
compa rtimen tage
distance de plusieurs dizaines de mètres. Le s é de pollution de la région.
génér des moyen
l'organisation des champs de pression sont en �
protection contre les dangers liés au transport de la fumee . dispersion dans l'atmosphère de produits très toxiques suite à un feu
t avoir des conséquences dramatiques, plus ou moins rapidement
ifestes, sur des dizaines ou centaines de km2•
L'eau utilisée pour combattre le feu peut entraîner des produits toxiques
dans les cours d'eau ou les nappes souterraines.
taille de l'échelle concernée est liée à l'efficacité de la dispersion dans
ou dans l'eau, ou même le sol.
éférence [16J cite plusieurs incendies ayant nuit à l'environnement. On
nera ici deux exemples d'impacts dus à des incendies, le premier par la
ersion de produits gazeux, le second par la pollution de l'eau
l'incendie d'un entrepôt d'engrais de Nantes (1987), où la formation d'un
nuage nitreux a amené les autorités à faire évacuer 50.000 personnes
qui auraient pu être exposées ;
l'incendie de l'entrepôt Sandoz en Suisse (1986) où l'eau projetée pour
éteindre le feu s'est répandue dans le Rhin en y amenant de grandes
quantités d'espèces chimiques dangereuses pour les espèces vivantes.
aut mentionner de plus que des halons utilisés pour l'extinction ont été
· s dangereux pour le maintien de la couche d'ozone autour de la planète
sont désormais remplacés.
142
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl MENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation
L'idée d'exploiter des critères de doses est voisine. S'il est légitime d'utilis • les physiques : leurs possibilités actuelles
t2
de tels critères, il suffit alors de calculer fA(t)dt et de comparer le résult modèles de feu de bâtiment, par exemple les modèles de zones
t, ·vant l'état des locaux d'un bâtiment dont un local est le siège d'un
à une liste de doses critiques de degrés de plus ou moins grande gravit, présentés au chapitre 13, fournissent des variables physiques qu'on
t2
exploiter pour décrire les dangers du feu en terme de conditions
f
ou de comparer la valeur moyenne _!_ A(t) dt où d = t 2 -· t1 , à un niveau osition. Nous dirons ici quelques mots sut l'exploitation qui peut être
de résultats de calculs issus de ces modèle's.
dt l
critique connu pour d, afin de décider du niveau de gravité de l'exposition. La hauteur libre sous la fumée est calculée, cette grandeur est
directement fournie par les logiciels bâtis sur les modèles dits de zones.
Revenons maintenant au problème de l'attribution d'une position à un
n critère simple est le suivant : si cette hauteur est supérieure à 2 m,
personne. En toute rigueur, il faut pouvoir considérer que la personne s tête d'une personne est sous la fumée.
déplace. La figure 2.7 donne l'exemple d'une personne empruntant
chemin vers un lieu sûr. La prévision de la sollicitation relative à une 'éclairemènt sur une personne, venant d'une flamme et de la couche de
personne mobile implique que le calcul de la sollicitation "suive" la � chaud sous plafond, est calculable à partir des résultats du logiciel.
personne en mouvement, ce qui nécessite l'utilisation d'un modèle de On peut en examiner les conséquences sur une personne à l'aide des
mouvement couplé à un modèle d'évaluation du danger. En l'état actue critères présentés ci-dessus (paragraphe 2.2).
compte tenu des difficultés théoriques quant à la prévision d
température des gaz en zone basse (de l'air, dans le modèle) et en
comportement des personnes et des difficultés algorithmiques liées à un t
e haute (gaz chauds) est calculée. Comme pour l'éclairement, on
couplage, seules des scénarios très simples peuvent être abordés : un effo
t exploiter les critères empiriques de tenabilité thermique donnés au
de recherche important est encore nécessaire pour traiter correctement ce
agraphe 2.1.1.
sujet.
La teneur en CO2 est calculée à partir de la composition élémentaire du
combustible. La teneur en CO et en suie est calculée par dilution, à
li
l'aide de données empiriques sur les flux de ces grandeurs produits par
n foyer. On peut exploiter les critères donnés au paragraphe 2.1.3. 'Il
'1
modèles actuels peuvent ainsi fournir, de façon approchée, une
iction de l'évolution temporelle de sollicitations dangereuses dans un
, comme donner à chaque instant la carte des locaux potentiellement
gereux d'un bâtiment, mais ne peuvent pas évaluer très précisément
t. .............. conséquences des sollicitations sur une personne donnée dont la
J \
bilité et le comportement peut être très divers, depuis le plus adapté
circonstances jusqu'au plus irraisonné ou au plus irréfléchi. On peut
ces modèles se limiter aujourd'hui à admettre qu'une personne
cupe un endroit donné. On choisit un lieu exposé pour évaluer ainsi la
curité dans les cas défavorables.
'aide des méthodes évoquées, les connaissances actuelles permettent
i d'identifier: des situations sans danger, des situations clairement
- gereuses (par exemple danger manifeste thermique ou dû au CO seul},
: t2 des situations éventuellement dangereuses (plusieurs indicateurs sur
e ou des causes de danger indépendantes montrent une situation de
Figure 2. 7 - Exemple de variation de la position d'une personne ger potentiel), pour lesquelles les conclusions seront en partie
- l'instant li auquel une personne commence d'être soumise à la sollicitation, écidables.
et l'instant 12 auquel elle n'est plus soumise à la sollicitation.
148 149
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMEN /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation 3 - Physique du feu pour l'ingénieu a Physique du feu pour /'ingénieur 2 - Les dangers et dégâts du feu : nature et évaluation
éférences bibliographiques
2 ..4.. 2 Prévision des sollicitations thermiques
aux éléments de structure G. Aubertin, "La protection de l'homme contre le rayonnement thermique en milieu
industriel", Rencontre de la Société Française de Thermique, Ville d'Avray, 6 au 8 mai
1980.
L'utilisation de modèles physiques globaux de feux de bâtiment permet J.L. Bryan, "Damageability of buildings, contents and personnel from exposure to fire",
également de définir dans des situations réalistes les sollicitations Fire Safety Journal, n ° 11, 19$6.
thermiques imposées aux éléments de structure ou d'équipement et R.W. Bukowski et al., "Technical Reference Guide for the HAZARD 1 Fire Assessment
d'évaluer la durée de stabilité ou de maintien des performances, de ces Method", NIST Handbook n ° 146, Volume II, Juin 1989.
éléments. La variable physique la plus importante dans ce contexte pour N.A. Eisenberg, C. J. Lynch, et R.J. Reeding, "Vulnerability Mode! A simulation system
prévision des dilatations, déformations, etc. , et la prévision de la perte des for assessing damage resulting from marine spills", CG-D6136-75, US Department of
propriétés mécaniques, est le champ de température dans les solides transport, 1975.
soumis à des flux de chaleur dus au feu. Les critères utilisés peuvent être W.M. Haessler, "Fire fundamentals and control", Marcel Dekker, Inc., 1989.
exprimés sous forme de formules simples approximatives (donnant par",!
B. Rognon, "Étude en vraie grandeur de la toxicité des effluents de combustion de
exemple des températures critiques) ou bien résulter de l'exploitation d�j produits de construction", Rapport à la Direction de la Sécurité Civile, Ministère de
logiciels de comportement mécanique, que les progrès de l'informatique •· · l'Intérieur, Décembre 1992.
rendent de plus en plus utilisables.
I. Hymes, "The physiological and pathological effects of thermal radiation", SDR Report
La simulation des conséquences des agressions toxiques et thermiques R 275, United Kingdom Atomic Energy Authority, septembre 1983.
demande encore beaucoup de travail, de même que celle du comporteme ··· K. S. Mudan et P. A. Croce, "Fire hazard calculations for open hydrocarbon fires",
humain. La capacité de prévision des grandeurs physiques est plu in "The SFPE Handbook of Fire Protection Engineering", section 2, chapitre 4, 1988.
avancée, bien que les modèles physiques de feu soient, comme nous 1 P. Périlhon, "L'analyse de sécurité d'une installation. Développement d'une méthode
verrons (chapitre 13), dépendant de nombreuses hypothèses et encore en organisée et systématique d'analyse de risques (M.O.S.A.R.), CEA/CENG, Grenoble,
pleine évolution. Juillet 1988.
Le couplage entre modèles physiques et modèles de comportement humain O] V.M. Predtechenskii et A.I. Milinskii, "Planning for foot traffic", Stroiidzat Publishers,
est encore du domaine de la recherche. Moscou, 1969, publié en anglais en 1978 suite à une traduction par le NBS américain.
Les modèles actuels, même imparfaits, fournissent néanmoins des 11] G. Proux, "Human factors in fire safety engineering", SFPE Bulletin, hiver 1995.
d'appréciation des dangers sur les personnes ou sur les structures 12] D.A. Purser, "The effects of fire products on escape capabilities in primates and human
l'intuition ou l'avis d'expert ne peuvent pas prédire en général. Malgré fire victims", "First international symposium on Fire Safety Science", IAFSS, Edinbourg,
limites et insuffisances que nous venons de mentionner, ces 1986.
constituent des outils utiles. 13] D.A. Purser, "Toxicity Assessment of Combustion Products", SFPE Handbook of Fire
Protection Engineering, NFPA, 1988.
Nous terminerons ce chapitre en évoquant l'application des modèles de feu 2;;
au contrôle des fumées et donc à la mise des personnes à l'abri des 4] A.M. Stoll et al., "Skin Damage Due to Heat Transfer by Conduction", Fire and Materîals,
vol. 4, n ° 1, 1980.
dangers toxiques et éventuellement thermiques dus aux fumées. La
protection des personnes peut être réalisée par des moyens technique§< .. A. Tewarson, "Nonthermal Fire Damage", Journal of Fire Sciences, Vol. 10, n°3, mai
permettant de les mettre à l'abri des gaz et fumées. La définition de tels 1992.
moyens peut profiter de ces modèles physiques. Ainsi, la gestion des Rapport ANPI, "L'incendie et son impact sur l'environnement", supplément à la "Revue
champs de pression dans un immeuble, le maintien d'une couche d'air belge du feu", n ° 104, février 1991.
frais assez épaisse pour permettre aux personnes de progresser, ainsi que Rapport de la société "Assurance et Progrès", résultats d'une enquête de la Direction de
les autres mesures générales de prévention et de protection aideront la Sécurité Civile du Ministère de l'Intérieur, "La panique aux rayons X", Face au
éviter ces dangers difficiles à évaluer précisément, en grande partie liés a l Risque, n° 280, février 1992.
présence de gaz chauds et enfumés près des personnes. Le contrôle de C. Theos, thèse de doctorat de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, Sciences et
l'enfumage, sur la base de résultats de simulation du mouvement de lâJ Techniques du Bâtiment, « Modélisation du mouvement des personnes lors de
fumée dans un bâtiment, qui est abordé plus loin au chapitre 11, joue l'évacuation d'un bâtiment à la suite d'un sinistre », 25 janvier 1994.
dans cet ensemble un rôle clé.
150 151
Chapitre
Éléments théoriques
fondamentaux
Si l'écoulement est réactif, la composition chimique et la température de la Tableau 3.1 - Temps caractéristiques
matière transportée, et même la vitesse du transport, continuent d'évoluer ( À est une distance caractéristique de l'écoulement)
le long de l'écoulement par les conséquences des réactions chimiques qui
se poursuivent pendant le mouvement d'ensemble. Si, par exemple, les Temps caractéristique de Notation Commentaires
réactions chimiques concernent une espèce combustible dans l'écoulement correspond au temps caractéristique
et l'oxygène de l'air environnant l'écoulement, la rencontre des deux Réaction chimique de réaction pour un mélange
,R
réactifs implique la turbulence, la viscosité, et la diffusion des espèces, qui homogène
rapprochent entre elles les molécules de réactifs, et la cinétique et la
TD = À, / D
2
thermodynamique chimiques, qui décident des réactions de Diffusion des molécules où D est la diffusivité moléculaire
transformations de ces espèces.
Ces mécanismes d.e transport, soit global, soit spécifique, et d.e iffusion de la chaleur où a est la diffusivité thermique
production/ consommation d'espèces, et de production et d'échange de
iffusion de la vorticité
chaleur, sont ainsi associés et interdépendants. ·scosité) où v est la viscosité cinématique
Mais certains phénomènes sont souvent dominants par rapport à d'autres. ransport de masse global où v est la vitesse moyenne globale
Ainsi: convectif) de l'écoulement
• si deux réactifs ne sont pas prémélangés mais que leurs molécules sont
proches les unes des autres, c'est la vitesse de diffusion moléculaire qui
peut décider de la vitesse de leur déclin dans leur réaction chimique. La
vitesse de rapprochement des molécules de réactifs dépend elle-même
de la diffusion moléculaire, et de la turbulence de l'écoulement qui
brasse vitesse, température et espèces.
La thermodynamique impose cependant ses lois: elle régit par exemple
les concentrations finales d'équilibre chimique (en fonction de la
température et de la pression), mais n'informe pas du moment de l'atteinte
de cet équilibre qui, dans un écoulement sur une longueur donnée, peut ne
pas être atteint.
On peut comparer l'amplitude des conséquences de ces divers mécanismes
en évaluant les échelles de temps caractéristiques de chacun (pour
trouver "lequel décide"), et l'amplitude des flux qui leur sont associés. La
référence [8], Guyon et Boyer, 1980, nous fournit le tableau 3.1 suivant,
relatif aux mécanismes cités et à la diffusion de la chaleur par conduction
qui crée des champs de température, grandeur dont dépendent plusieurs
phénomènes, dont la vitesse de réactfon chimique qui y est très sensible.
156 :ECS1B
TRAITÉ DE PHYSIQUE. TRAITÉ DE PHYSIQUE
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour /7ngénieur 3 Éléments théoriques fondamentaux
m" i -D ô
(loi de Fick)
dt &
exprime que la densité surfacique de flux massique de l'espèce i (exprimé
où le rapport , noté généralement a, est la diffusivité thermique, en en kg• s· 1 • m· 2 est égale au produit du gradient de la concentration de i (en
kg· m - 3 ) , par un coefficient D de diffusion moléculaire, en m2 •
• à un gradient de G,
158 159
TRAITÉ DE PHYSIQ TÉ DE PHYSIQUE
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour l1ngénie ysique du feu pour l'ingénieur 3 - Éléments théoriques fondamentaux
3 ..2..4 Ordre de grandeur des coefficients beaucoup étudiées et, dans une certaine mesure, elles ont reçu un
ort théorique. Les relations d'Onsager qui généralisent l'expression
des lois flux-gradients flux, et l'analyse microscopique des phénomènes, ont permis d'aller
loin dans la théorie. Nous ne ferons que commenter sous forme
·tative les résultats d'approches plus récentes et plus générales, pour
(D'après les références /9], Kanury, 1975, et /6], Eckert et Drake, 1972) ois catégories précédentes de grandeurs G :
Le coefficient de diffusivité moléculaire est à pression <( Forces » { anglais : driving forces)
Gradient de
Po (1 atmosphère) et à T0 = 273 K, de l'ordre de 0, 1 à 1
Flux par unité Gradient de Gradient de concentration, ou de
mélanges gazeux binaires. d'aire de: vitesse température pression, ou différence
de forces extérieures
On peut poser D = K(T /T0 t(P / p0 ). D augmente vite avec
Loi de Newton
température : l'exposant m est voisin de 2 pour les gaz condensables
voisin de 1,75 pour les gaz non condensables. Loi de Fourier Effet Dufour
Effet Soret Loi de Fick
Schmidt
Viscosité et diffusion des Sc=i!.../D L
espèces p pD
Diffusion de la chaleur et a Sc
Lewis Le
diffusion des espèces D Pr
Reynolds Inertie et viscosité Re=ul
V
163
TRAITÉ DE PHYSIQUE:
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 • Physique du feu pour /'Ingénieur 3 - Éléments théoriques fondamentaux
La réalisation d'études sur maquettes plus petites, ou plus maniables e un fluide en écoulement dans une conduite droite à une vitesse faible
instrumentables, que l'objet en vraie grandeur, est abondamment quelque distance de l'origine, on peut observer des lignes de courant
pratiquée en mécanique des fluides ou pour divers problèmes d'échanges emeurent en régime stationnaire parallèles à l'axe de la conduite et
de masse et de chaleur. Cette démarche exploite la similitude qui régulières, sans accidents : c'est une situation d'écoulement en régime
de la conservation, maintenue entre échelle 1 et maquette, des p.aire. On sait depuis Reynolds (1883) que, à partir d'une certaine
adimensionnels qui ont un rôle important pour le problème. Le feu de r du débit circulant (en fait, de Re), et donc de la vitesse moyenne
bâtiment implique plusieurs nombres de ce genre (plusieurs rapports de ale, l'écoulement donne naissance à des instabilités, puis, à une
"forces") qu'il faudrait conserver tous ensemble au niveau des maquette se plus grande (Re plus grand), à un désordre apparent des lignes de
ce qui est pratiquement impossible en général, mais a été entrepris pou ant : la vitesse en un point fixe donné évolue au cours du temps de
certaines expériences de combustion où, pour maintenir le nombre d n complexe, comme sur toute une région de l'écoulement observée à un
t donné. C'est le régime d'écoulement turbulent.
Grashof , on a gardé constant le produit p2l3 (entre le carré de la pressio
empruntons à la référence [5], Cousteix, 1989, la présentation
et le cube de la dimension caractéristique). On doit avoir: pf lf p� zg ; des caractéristiques de l'écoulement turbulent:
Z1 est divisé par deux, il faut multiplier p1 par : 8 / pour obtenir p2 •
1 2
Cette condition très astreignante de maintenir constants des nombres de le nombre de Reynolds est élevé;
similitude pour construire une maquette plus petite que l'échelle réelle est
l'un des problèmes qui se posent pour définir des essais de petite taille. les variations spatiales et temporelles de la vitesse sont aléatoires ;
A ce jour, il semble que l'intérêt de la démarche de maquettisation soit e champ de vitesse montre des fluctuations qui sont du même ordre de
limité à certaines configurations d'enfumage par des fumées à températur andeur dans les trois directions de l'espace, avec des fluctuations
peu élevée. La fumée chaude peut, dans la maquette, être remplacé par d tenses du rotationnel de la vitesse ;
l'hélium
équations de l'écoulement ont un caractère non linéaires;
164
TRAITÉ DE PHYSIQUE
RAITÉ DE PHYSIQUE
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Éléments théoriques fondamentaux
• Physique du feu pour l'ingénieur
167
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 Éléments théoriques fondamentaux
169
TRAITÉ DE PHYSIQ É DE PHYSIQUE
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour /'ingénie 'hysique du feu pour l'ingénieur 3 - Éléments théoriques fondamentaux
°"a °"
L., 1. R (- - L., b ;.p 0
170
TRAITÉ DE PHYS/Q /TÉ DE PHYSIQUE
3 - Physique du feu pour /'ingénie • Physique du feu pour lïngénieur 3 - Éléments théoriques fondamentaux
3 - Éléments théoriques fondamentaux
La réaction de combustion entraine une variation entre des nombres d oduits alors que les atomes de carbone s'oxydent en C02. La formation
molécules (ou de moles) : un certain nombre de molécules du réactif C02 , est prédominante devant la formation de CO (aux températures
présentes avant la réaction, va passer à zéro à la fin de la réaction, et pou urantes des flammes du feu) si la flamme est bien alimentée en 02 •
un produit j, initialement absent, la réaction va fabriquer un certai
nombre de molécules. Les coefficients a, concernent les réactifs et 1 Remarque:
coefficients bi les produits ; ai et b1 sont les nombres stoechiométrique Si on pe:-1� �ouvent négliger la formation de CO dans un bilan de matière approché, la
forte tox1c1te du monoxyde de carbone ne permet pas par contre d'oublier CO sous cet
(entiers ou fractionnaires), qui expriment la variation du nombre aspect.
molécules (ou de moles) d'une espèce donnée, réactif ou produit, p sait que c'est l'air qui entre dans les flammes et non seulement
rapport à la variation du nombre de molécules de chacune des autr
gène de l'air : l'azote de l'air est oxydé en très faible quantité dans les
espèces participant à la réaction. Ces nombres pourraient donc êt
es du feu, où la température atteinte est trop faible pour que les
remplacés par d'autres, obtenus par la multiplication de chacun d'eux p tions d'oxydation de l'azote soient notables en termes de bilan
un même facteur, quelconque. On choisit le jeu de coefficients le plu sique. Il n'empêche que la formation de très peu d'oxyde d'azote doive
simple à écrire, avec les plus petites valeurs numériques possibles ,et
prise en compte en tant que danger toxique.
quand on peut, des nombres entiers.
onservation des atomes implique qu'on retrouve dans l'ensemble des
On pourrait également écrire la relation précédente sous une forme global
uits autant d'atomes d'un type donné que dans l'ensemble des
où l'on regroupe réactifs et produits et où les coefficients sont posif tifs. La masse de l'ensemble des réactifs est par conséquent égale à la
(réactifs) ou négatifs (produits)
se de l'ensemble des produits (on néglige la très faible variation de
I:V1 M 1 0 e associée à la variation d'énergie par la relation d'Einstein !) . Dire
1 1
une molécule de méthane "donne" une molécule de dioxyde de carbone
plique, lorsqu'on dispose de la réaction globale n ° 1, que la disparition
Cette dernière écriture est plus générale ; nous garderons néanmoins d 16 g de méthane mène à la production de 44 g de dioxyde de carbone, et
la suite du paragraphe les expressions qui distinguent réactifs et produits. e 64 g d'oxygène moléculaire ont disparu, et que 36 g d'eau ont été
Donnons maintenant deux exemples de réactions de combustion és.
173
TRAITÉ DE PHYSIQ /TÉ DE PHYSIQUE
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour /'ingénie Physique du feu pour l'ingénieur 3 Éléments théoriques fondamentaux
Ces remarques permettent d'écrire un bilan massique simple oduits de toutes les molécules de réactifs. Soit rite le débit massique
combustible, l'oxygène, et les produits : trant de gaz combustible, et rit0x le débit massique entrant d'oxygène
1 kg de combustible + r0x (1+ r0x ) kg de produits léculaire, valant r0x ritc ; le débit massique sortant de produit, sera, dans
où r0x représente la masse de (en kg) nécessaire à la réaction, qu'on peut e hypothèse de régime réactionnel établi
donc calculer à partir de la réaction globale. Sous cette forme très simple
on peut considérer que "le" gaz combustible est en fait un mélange connu,
par exemple (pour fixer les idées) de méthane et de pentane. · c'est de l'air qui est admis, il entre aussi, avec l'oxygène, un débit
ssique d'azote qui ne réagit pas, et vaut (1/0,23) rit0x , et qu'on retrouve
Les formules globales de réactions de combustion ont, pour la plupart
d'entre elles, été établies dans des conditions de prémélange : si les réactifs la sortie, avec les produits. Si l'un des réactifs est en excès par rapport
sont (pré)mélangés dans un récipient dans les bonnes proportions, celles proportions définies de la réaction globale, on peut admettre, en
de la formule globale, que la réaction se déclenche (ou qu'on l'amorce), emière approximation, qu'on retrouvera intact un débit massique du
qu'on attend assez longtemps, on trouvera les produits annoncés dans les ~me réactif égal à la valeur du débit amené diminuée du débit massique
proportions de la réaction. · a réagi. Pour l'application aux feux d'objets courants, rite est la fraction
mbustible du débit massique de pyrolyse.
Rappelons que les réactions de combustion de la majorité des flammes du
feu ont lieu dans des flammes de diffusion où les réactifs ont à se résumé, la formule de réaction globale
rencontrer, ce qui implique d'ajouter des "théories de rapprochement
(diffusion, turbulence) à la théorie des réactions. permet de connaître r0x ,
Alors que pour des réactions chimiques dans un volume donné, la quantit
fournit la composition des produits,
relative d'une espèce de réactif ou de produit, est souvent exprimée
concentration en nombre de moles, ou en kg d'espèce, par unité de volume,
et est exploitable en termes de relations entre les flux massiques de
on utilise souvent la fraction massique, masse d'espèce par unité de
chaque espèce (moyennant des hypothèses de régime établi que nous ne
masse, lorsqu'on aborde les réactions entre des flux de matière qui se"
critiquerons pas ici).
rencontrent comme c'est le cas pour les flammes du feu. Nous allo
exploiter la connaissance fournie par les réactions de combustions global fractions massiques : supposons qu'il entre dans le volume
en termes de flux massiques et de fractions massiques. Dans le domain:ê ctionnel un débit massique ritair qui amène un débit massique
qui nous concerne ici, on utilise donc des termes de flux (débit massique gène 0,23 x ritair , et un débit massique de combustible rit e , et que la
en kg· s·1, par espèce) pour les réactifs entrant dans le volume réactionnel, ction de combustion soit la réaction 1 (c est le méthane dans cet
pour les produits et pour les espèces n'ayant pas réagi. La réaction glob mple), dans les proportions de réaction 1. Dans ce cas, les fractions
fournit le lien entre les flux massiques de réactifs et de produit ssiques des différentes espèces sont celles du tableau 3.5.
L'information fournie par la connaissance d'une réaction globale est alo
traduite en rapports entre des flux : elle dit par exemple combien de kg· s· Tableau 3.5 - Fractions massiques pour la réaction 1
de CO sont formés par consommation de J kg· s·1 de 0 .
2 2 Fraction massique Fraction massique
dans les réactifs dans les produits
Une analogie simple et approximative du fonctionnement des flammes de..: méthane 0,055
diffusion en tant que lieu des réactions chimiques est celle du gé · · 0
chimique des réacteurs. Si l'on injecte dans un réacteur un oxygène 0,220 0
combustible et de l'air dans les proportions stoechiométriques de azote 0,725 0,725
réaction globale, qu'on mélange bien par agitation les réactifs dans dioxyde de carbone 0 0,151
réacteur et qu'on extrait, ou laisse sortir, les produits, on retrouvera ces eau 0 0,124
derniers dans les proportions stoechiométriques de la réaction globale,
moyennant en fait le respect d'autres conditions sur lesquelles nous
reviendrons, dont l'une, très importante, est qu'il faut que le séjour dans
réacteur des réactifs soit suffisant pour laisser à la réaction globale
temps d'aller jusqu'au bout, c'est-à-dire de conduire à la transformation
175
TRAITÉ DE PHYSIQ
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour l'ingé 3 - Éléments théoriques fondamentaux
176 177
______ _______________
3 - Éléments théoriques fondamentaux
.......__ __ _
3 - ___;;__.:__
Physique du feu..:,_ __
TRAITÉ DE PHYSIQUE
pour l'ingénieur
__:;
TRAITÉ DE PHYSIQUE
3 - Physique du feu pour l'ingénieur --�------ 3 Éléments.théoriques fondamentaux
Les trois expressions de la vitesse ci-dessus reposent sur l' idée qu e les kt= ln ( a x)
rencontres entre les molécules de A et celles de B décident de la v itesse : a
on dit dans ce cas que la réaction est d'ordre deux. Si la vitesse d'une est alors
réaction dépend, par exemple , d'un produit : Le temps de demi-réaction
ln(2) 0,6932
t112 k k
178
TRAITÉ DE PHYSIQ RA/TÉ DE PHYSIQUE
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour l'ingéni - Physique du feu pour l'ingénieur 3 l=féments théoriques fondamentaux
Pour des lois cinétiques d'ordre 2 selon notre troisième exemple: . ne telle formule a été obtenue en négligeant la durée de vie des radicaux
1 H, 0, OH par rapport à la durée de la réaction globale. C'est l'occasion de
,rappeler que les flammes ont permis aux spectroscopistes de très
l/2
ka
nombreuses études sur les radicaux, qui sont très éphémères mais en
où la concentration a intervient. concentration observable dans les flammes et qui étaient difficiles à obtenir
ailleurs en quantité importante avant l'existence des méthodes modernes
Selon l'ordre de la loi cinétique, on peut donc introduire une durée liée de perturbation (tubes de choc, photolyse et radiolyse éclair). Aujourd'hui,
l'avancement de la réaction (la moitié par exemple), qui sert à définir a spectrométrie de flamme est une méthode d'analyse industrielle.
temps caractéristique de la réaction chimique globale.
'exemple précédent de formation de l'eau à partir des molécules
'hydrogène et d'oxygène est exposé de façon sommaire mais peut être
La nature de la réaction chimique globale 'objet d'une analyse théorique évoluée. La réaction de combustion du
éthane avec l'oxygène étant déjà plus complexe (10 réactions chimiques
Cette réaction globale est en fait un ensemble de réactions élémentaires de :: émentaires), on comprendra que nous limitions ici la présentation des
type physique (une molécule change d'état énergétique mais non de' actions élémentaires de combustion à un exposé lui-même élémentaire et
composition}, et chimique (une molécule change de "formule") qui est dans ue nous ne puissions pas aborder la description chimique d'une flamme
son détail extrêmement compliqué. On y rencontre nombre de ces'l imentée par la pyrolyse d'un matériau courant.
réactions élémentaires, certaines consécutives, d'autres compétitives} ....
Quelques-unes de ces réactions, voire une seule, imposent à l'ensemble i une connaissance globale approximative de la chimie des flammes
une vitesse globale qui dépend des concentrations de celles des espèces qui ermet de construire des modèles de feu de bâtiments utilisables, il faut
Y interviennent et qui pèsent fortement sur le déroulement de la réaction uligner que l'amélioration des connaissances sur ce point faciliterait la
globale. Le poids de ces concentrations particulières est représenté par éalisation d'objectifs appliqués, parmi lesquels
l'exposant associé à chacune.
la prévision de la formation d'espèces toxiques présentes en faible
Donnons un exemple, celui de la combustion de l'hydrogène avec l'oxygène, concentration,
où nous présenterons des étapes réactionnelles importantes, avec le nom
associé aux types de réactions élémentaires qu'on retrouve dans d'autresr la compréhension du mécanisme d'action des espèces ayant une action
systèmes réactionnels (tableau 3.7). H est l'atome d'hydrogène, OH est un inhibitrice de la flamme (agents ignifuges agissant en phase gazeuse).
radical. n'est pas possible de résumer ici les recherches poursuivies sur ces
questions, mais nous dirons quelques mots sur le second point.
Tableau 3.8 - Exemples de réactions élémentaires
pour la combustion de l'hydrogène avec l'oxygène
nhibition de réactions dans les flammes par des espèces ignifuges
H2 ➔2H initiation de la chaîne
· erses espèces chimiques ont une action inhibitrice de la combustion
H+ 02 ➔OH+O branchement de la chaîne ans les flammes, qui, dans son principe, consiste à perturber le système
O + H 2 ➔OH+H branchement de la chaîne e réactions élémentaires.
OH + H 2 ➔ H20 + H propagation de la chaîne a réaction élémentaire
H+OH➔ H20 rupture de la chaîne H + 02 ➔OH+ 0
bère des radicaux OH . L'introduction d'une molécule halogénée, par
xemple CH3Br, dans la flamme, conduit à la consommation d'atomes H
On montre que la vitesse globale de formation de l'eau dépend des selon:
constantes de vitesse de la deuxième et des deux dernières réactions,
notées respectivement ½ , � , et ks,
et que, pratiquement :
181
TRAITÉ DE PHYSIQU ITÉ DE PHYSIQUE
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour /'ingénie ysique du feu pour l'ingénieur 3 - Éléments théoriques fondamentaux
Le radical CH3 réagit avec les atomes O selon : odynamique d'une constante d'équilibre U:ne relation où
iennent toutes les constantes de vitesse de la réaction :
CH3 0 ➔ COH2
+ + H
et H réagit avec HBr selon : rai Ri ç::} Lb jpj
i j
H + HBr ➔ Br
H2 +
'on a cette fois introduit deux flèches. Si une flèche suffit pour les
Finalement, une partie des atomes H se retrouve sous forme H2 ·ons de combustion courantes, c'est que les conditions (pression et
réactive. pérature) et les fonctions thermodynamiques des espèces favorisent la
· ation presque totale des transformations dans le sens indiqué. D'une
ère générale pour une pression et une température fixée, l'équilibre
. ;atteint lorsque la vitesse de transformation dans un sens égale la
sse de transformation dans le sens inverse.
'on retourne à l'image du réacteur alimenté par les réactifs, et que le
3.7.3 L'équilibre thermodynamique ps de séjour dans le réacteur est assez long devant le temps
ctéristique de réaction globale, on trouvera des produits en proportions
des réactions formes aux équations de la thermodynamique chimique de l'équilibre.
le temps de séjour est trop court, on atteindra plus ou moins les
portions attendues, et si ce temps est vraiment très court, l'écoulement
Les deux réactions globales de combustion données en exemple (pour 1 éactifs sera figé : ceux-ci n'auront pas pu entrer en réaction.
méthane et le pentane) sont des réactions d'oxydation complète en ceci qu
les éléments C et H se retrouvent dans les produits sous leur forme la plus
oxydée : dioxyde de carbone pour C, eau pour H. Dans la réalité, on trouve
fréquemment dans les produits des molécules de CO, par exemple, c'est-à
dire que l'ùxydation n'est pas nécessairement complète pour C. De plus, •
nous n'avons pas dit pourquoi tous les réactifs sont consommés s'ils son
Application aux modèles de feu
mis en réaction dans les proportions stoechiométriques. C'est le momeri
d'introduire la notion d'équilibre thermodynamique chimique, que l'écritur e forme courante d'exploitation des réactions chimiques globales de
précédente des réactions a laissé de côté. La flèche ➔ n'est en fait pas bustion est de supposer instantané l'ensemble des étapes
suffisante pour rendre compte des mécanismes de la réaction globale : lors tionnelles, ou plutôt de négliger le temps caractéristique nécessaire à
des collisions entre molécules, des réactions dans le sens opposé : � avancement notable (temps de demi-réaction par exemple), devant les
produisent et les réactions 1 et 2 n'expriment que le résultat final dan ps caractéristiques de transport dans le volume réactionnel et de
l'hypothèse, jusqu'alors implicite, que la réaction globale donnait le usion à ses frontières, et de n'utiliser que les relations de bilan.
produits les plus oxydés. Si la pression reste constante au cours de la
calcule les fractions massiques des produits de la façon suivante
réaction entre des proportions données de réactifs connus, la
thermodynamique permet de fixer la composition chimique (nature e on connaît les fractions massiques des réactifs arrivant à la flamme (par
proportions des molécules de produits) et la température des produits un calcul, ou à l'aide d'une donnée empirique);
l'aide de calculs de minimisation de l'enthalpie libre. De tels calcul
utilisent en données les fonctions thermodynamiques de toutes les le choix d'une réaction globale fournit les proportions stoechiométriques
molécules et radicaux qui peuvent logiquement être formés à partir des du bilan réactionnel ;
atomes des molécules de réactifs, et exploitent les contraintes d
conservation de la masse et des atomes. Des tables fournissant toutes 1 on connaît le flux massique apporté par la pyrolyse (ou la vaporisation
caractéristiques thermodynamiques utiles en fonction de la température; pour certains liquides) ;
sous une forme informatisées, sont disponibles (les tables JANNAF sont les
plus connues) pour attribuer aux éléments d'une grosse matrice les valeurs on connaît par un calcul (selon un modèle ou une relation empirique) le
numériques nécessaires. Le calcul sur ordinateur fournit la solution de flux massique d'air entraîné.
l'équilibre. La thermodynamique ne dit pas en combien de temps l'équilibr
est atteint : ceci dépend des vitesses dans les deux sens, de toutes le s les modèles globaux de feu, la cinétique chimique n'est donc
réactions impliquées. On peut cependant associer à l'expression éralement pas considérée. Dans ce cas, on associe simplement aux
182 183
TÉ DE PHYSIQUE
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour l'ingé ysique du feu pour l'ingénieur 3 Éléments théoriques fondamentaux
ne surface S soit source dans l'air d'un gaz réactif A dont la fraction
massique est YA,s à la source S,
la diffusion moléculaire cause un flux de l'espèce A depuis la surface S
vers le volume borné par la surface.
184 185
TRAITÉ DE PHYSIQ /TÉ DE PHYSIQUE
3 Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour l'ingé Physique du feu pour l'ingénieur 3 Éléments théoriques fondamentaux
Un coefficient de transport diffusionnel de l'espèce, hD dans l'air, perm Si Da est très grand, on obtient
d'écrire :
m"A = hD (YA,s YA ) t c'est alors la diffusion de A qui décide du flux massique de A et de sa
où YA est la fraction massique "moyenne" de A sur une épaissel.U' raction massique
réactionnelle iS. Cette équation exprime donc le flux massique surfacique _ YA,S
yA =
A amené dans le volume réactionnel, posé égal à ti multiplié par une Da
unité. qui entraîne que la fraction YA dans le volume réactionnel est très petite
La vitesse (massique, par unité de surface) à laquelle A est consommé e
écrite sous la forme
1~
même que p.
[
Si l'on se place dans une hypothèse de régime établi, on peut poser que c
deux expressions de m"A sont égales. Ceci mène à:
1
E
ktiexp{--)
YA = 1 + RT = [I + Dar1
YA ,S hD
]
chimique, et au dénominateur un temps caractéristique de diffusion
rapport peut être vu comme un rapport de deux temps caractéristiques.
Avec cette expression de Da, on arrive à:
( E
kaexp{- s
RT YA
I+Da
187
TRAITÉ DE PHYSIQ É DE PHYSIQUE
3 Éléments théoriques fondamentaux 3 • Physique du feu pour !'ingénie ysique du feu pour l'ingénieur 3 - Éléments théoriques fondamentaux
1 kg de produits â Tf
• •"...,, ·...••
• " ..•
•• •• 3
•• ••
.••
8 8
�
••
� ◄
Considérons un mélange isolé de réactifs, initialement à la température T0 , 1 kg de réactifs â T0 1 kg de produits à T 0
0 9 1111 9 fi O 8 & 1111 8 i!I lilt 8 $ e Ill 9 e ■ a iO G $ 11!1. 9 -lt ____..
dans les proportions stoechiométriques d'une réaction complète, et
maintenu à pression constante p0 • La température des produits est dite 2
"adiabatique". Cette température dépend des réactifs bien sûr, en nature et
proportions, de la température de départ, et de la pression. Dans ces Figure 3.1 - Réaction de combustion
conditions, l'enthalpie totale des réactifs est égale à l'enthalpie totale des chemins de transformation des réactifs aux produits
produits.
Supposons ainsi 1 de réactifs, par exemple méthane et air , dans les isque l'enthalpie est une fonction d'état, le chemin (réel) 1 est équivalent
proportions de la réaction 1, bien mélangés, sous pression normale. On y chemins : 2 puis 3. DH2 (chemin 2) correspond à la chaleur de
trouve:
tion par définition : DH2 = - Q pour les 3,44 moles soit : 3,44 x 8,02
3,44 moles de CH4 , 6,88 moles de 02 et 25,88 moles de N 2 (qui resteront J. Par le chemin 3 , le système doit recevoir une quantité de chaleur
inertes). 1sante pour amener 1 kg de produits de T0 à T1. DH3 = m cP (T1 -
Supposons que la réaction suivie est la réaction 1, c'est-à-dire donnons ) pour un mélange de gaz parfaits, par définition de cP • A l'aide de :
nous la nature et les proportions des produits ; on obtient : DH3 0, il vient :
3,44 moles de CO2 , 6,88 moles de H2O, et les 25,88 moles de N2 .
La chaleur de réaction de combustion à pression constante correspond à la
variation d'enthalpie entre
Q est en J, men kg, et cP en J · kg-1 cP T K 1- ; on a pris m 1 kg pour =
• les réactifs à leur température de départ T0 (sous Po) ; pas d'importance puisque la température est une
• les produits à la température T0 (sous T1 ).
a de plus supposé � constant pour le mélange, ce qui cause une toute
Pour cette réaction, la chaleur de combustion du méthane sous pressio te erreur. Avec les données du tableau 3.7, correspondant à 1000 °C, il
normale constante, avec une température de référence de 25 °C, est de 80 t pour le mélange: cP 1379 J · kg-1 • K-1•
kJ par mole de CH4 (44,6 MJ par kg de méthane, ou 3,03 MJ par kg d'air
dans ces proportions).
Tableau 3.10- Valeurs de cp à 1000 °C
Pour calculer T1, température finale des produits, imaginons
état: 1 kg de produits à la température T1 (sous Po).
Entre ces différents états, imaginons trois chemins, selon le schéma de la 1210 2480 1290
figure 3.1.
189
TRAITÉ DE PHYSIQU /TÉ DE PHYSIQUE
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour /'ingénie t,ysique du feu pour l'ingénieur 3 - Éléments théoriques fondamentaux
190 191
TRAITÉ DE PHYSIQ TÉ DE PHYSIQUE
3 • Éléments théoriques fondamentaux 3 • Physique du feu pour !'ingénie Physique du feu pour l'ingénieur 3 Éléments théoriques fondamentaux
est la force appliquée sur une particule fluide de volume 5V, de masse T0 Tz = -(ôôz0) z
volumique p , totalement environnée d'un fluide de masse volumique p00 et ,
où g est le champ de pesanteur, vecteur vertical (selon Oz), dirigé sur Oz · l'on néglige les forces de viscosité, la particule subit une accélération
dans le sens négatif. Cette force est d'autant plus grande que la différenc portionnelle à la force de flottabilité, qui vaut par unité de masse:
de densités, et donc de températures, est marquée.
trz=---
- - g 80 z
Cette loi représente le moteur ascensionnel dominant pour des sources d 2
gaz dont le débit de quantité de mouvement est faible (petit nombre d ôt T ôz
Froude) ; elle fait partie des relations utiles à la définition de modèle ô0
d'entraînement d'air dans les écoulements verticaux. est positif, la particule suit un mouvement oscillant de la forme :
ôz
La force volumique d'Archimède s'écrit, sur une hauteur où p
uniforme et ne dépend que de la température Z = Zrnax sin{21t Nt)
N li g ô0\1
T ôz)
Dx ÔX
--+ v• grad x
Dt ôt
grad est l'opérateur gradient, noté également V .
3 .. 10 .. 2 Équations fondamentales
pF représente les forces de volume. On conservera ici les forces de volume
du mouvement des fluides dues à la pesanteur, p g. Pour un mouvement relatif à un système d'axes
en rotation, il faut ajouter les termes d'inertie centrifuge et la force de
Nous présentons ici succintement les équations de base de conservation de Coriolis.
la masse et de la quantité de mouvement. La conservation des espèces et s deux termes qui suivent sont des forces de surface
celle de l'énergie est introduite au paragraphe 3.11, et plus détaillée a
chapitres 4 et 13 sous des formes assez simples.. ad p représente les forces de pression,
Nous nous plaçons ici en coordonnées cartésiennes.
i on admet que les composantes tangentielles des forces de viscosité sur
e particule sont proportionnelles aux vitesses de déformation angulaire
Conservation de la masse la particule et que les composantes normales des forces de viscosité
Dans le cas général, pour un élément de volume d V: nt proportionnelles aux vitesses de déformation linéaire de la particule,
arrive, en régime incompressible, aux équations de Navier-Stokes:
Dv 2
p Dt pg grad p+µV v
où:
· ù V 2 est le Laplacien.
p est la masse volumique,
peut s'écrire sous la forme suivante où les termes sont
div est l'opérateur divergence,
v est le vecteur vitesse, ôu ôu
+u
et le membre de droite rassemble les débits massiques entrant dans, ôt ôx
sortant de d V.
Pour un écoulement permanent de gaz se déplaçant à une vitesse peti ÔV ÔV ÔV ÔV
-+u-+v + w-
devant celle de la propagation du son, l'écriture suivante est appropriée iJt iJx éJy ôz
divv=O
ÔW ÔW ÔW ÔW
- - +U--+ V + W 9z
i}t ôx ôy ôz
ô1 ,82 ,o3 sont les vecteurs unitaires selon les axes Ox, Oy, Oz.
adient d'un scalaire s s'écrit selon
grad (s) =Vs
TRAITÉ DE PHYSIQUg
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour l'ingénlefit 'RA/TÉ DE PHYSIQUE
3. Physique du feu pour l'ingl[inieur 3 - Éléments théoriques fondamentaux
199
j
3 Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour /'in 3 - Éléments théoriques fondamentaux
1
Tableau 3.11 - Grandeurs caractéristiques Tableau 3.12 - Variables adimensionnelles
vitesse caractéristique
temps t / to
coordonnée spatiale / e
Po masse volumique caractéristique
vitesse/ v0
Po pression caractéristique
vitesse de diffusion de i / v0
température caractéristique
p masse volumique/ Po
Po viscosité caractéristique
p pression/ Po
conductivité thermique caractéristique
force extérieure sur l'unité de masse de i / g0
cp O chaleur massique (à p cte) caractéristique
température / Ta
coefficient de diffusion binaire caractéristique pour les espèces i et j
Ten tenseur des contraintes de cisaillement/ (µ0 v0 ! la)
coefficient de diffusion thermique caractéristique pour l'espèce i dans le j
1
mélange µ viscosité / JirJ
force extérieure caractéristique par unité de masse chaleur massique (à p constante) / cpo
9o
chaleur de combustion caractéristique par unité de masse de mélange q flux de chaleur rayonnée / valeur de référence qa
chaleur libérée correspondant à la réaction k temps caractéristique pour la réaction k dans le sens direct
'fk.
constante des gaz parfaits fraction molaire de i
'fk temps caractéristique pour la réaction k dans le sens direct fraction massique de i
Tbk temps caractéristique pour la réaction k dans le sens opposé coefficient de diffusion binaire de i,j / DijO
200 201
TRAITÉ DE PHYSIQUE
3 - Éléments théoriques fondamentaux 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 'RA/TÉ DE PHYSIQUE
• Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Éléments théoriques fondamentaux
nces bibliographiques
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" . Barrère et R. Prud'homme, "Équations fondamentales de l'aérothermochimie",
V •(pY;V;) + L
k=l
k
vikDkfk(p, T)e-p /T sson et Cie, 1973.
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9.
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,Cox, "Combustion fundamentals offire", Academic Press, 1995.
Ces équations décrivent : l'accumulation de l'espèce i, son trans Cousteix, "Turbulence et Couche-limite", Cepadues, 1989.
convectif hors de l'élément de volume, la diffusion de i vers cet élément R. Eckert et R.M. Drake, "Analysis of heat and mass transfert", International Student
volume, et la production de i par réaction chimique. dition, 1972 .
• Glassman, "Combustion", Academic Press, 1977.
• Commentaires
Guyon et L. Boyer, "Convection, diffusion, réaction", conférence prononcée lors de
Les termes, écrits ici de façon générale, demandent à être explicités ; ssemblée générale de la Société Française de Physique le 26 Janvier 1980.
exemple, il faut exprimer les forces de viscosité ou les forces extérieu Kanury, "Introduction to combustion phenomena", Gordon and Breach, 1975.
sous une forme développée adaptée au problème. La turbulence ajou
également de nouvelles relations, relatives aux valeurs moyennes et a A. Lifian et F.A. Williams, "Fundamental aspects of combustion", Oxford Engineering
fluctuations. Il faut de plus préciser les conditions aux limites pour tou Science Series, n" 33, Oxford University Press, 1993.
système et pour finalement calculer, disposer d'un algorithme de résolu F.A. Williams, "Combustion Theory", Addison Wesley Publishing Company, 1994.
numérique approprié. La spécificité d'un problème permet en général A. Regef, tome 1 du« Traité de physique du bâtiment », CSTB, partie B.
négliger les phénomènes de faible poids (par exemple, des méthodes di
asymptotiques permettent cela) et d'arriver à un système plus simple. Duforestel, tome 1 du « Traité de physique du bâtiment», CSTB, partie E.
. Barnaud, A. D. Delaunay et G. Grillaud, tome 1 du« Traité de physique du
Le tableau 3.14 donne des exemples de liens entre des situatio liment », CSTB, partie D.
particulières et les valeurs limites des paramètres adimensionnels.
205
Chapitre
Théorie approchée
de la combustion
de liquides et
de solides pour
des configurations
géométriques simples
Nous décrivons ici l'évaporation et la combustion dans l'air · plifie considérablement l'intégration des équations de conservation
combustibles liquides, puis la combustion de solides, supposés prés l'énergie et des espèces. Cette transformation, courante en
sous forme sphérique. La sphère est une forme géométrique dont mbustion, est ici illustrée.
symétrie permet de simplifier considérablement l'écriture des équatio
d'échange et de bilan contenant des dérivées par rapport aux variab On introduit le nombre de transfert de masse B, qui a été utilisé dans
d'espace, si l'on admet que les phénomènes obéissent à la symét diverses études de combustion, et entre dans des expressions de la
sphérique. Autrement dit, les variations spatiales des variables vitesse massique de libération en phase gazeuse d'un combustible.
dépendent plus que de la distance au centre de la sphère. On pose de pl
l'hypothèse d'un régime établi, qui permet d'annuler toutes les dérivées Les formules approchées obtenues pour une sphère sont applicables
rapport au temps. La conséquence de ces choix est donc que no avec des modifications mineures aux formes géométriques simples où
n'aurons plus à intégrer que des dérivées par rapport à la coordonn· les variations spatiales peuvent encore s'écrire de façon
sphérique r. nodimensionnelle ; il en est ainsi dans le cas d'un liquide présent
ans un réservoir ouvert en partie haute (régression de la base
Quel est l'intérêt pratique de considérer des sphères ? upérieure d'un cylindre liquide selon la coordonnée z), ou bien dans le
cas d'un liquide répandu en nappe (anglais : pool fire) dont l'épaisseur
• Avant tout, c'est, pour des gouttes, la configuration diminue. Pour ces configurations simples, les formules données
proche de la phénoménologie réelle ; permettent aussi d'estimer la vitesse de consommation des polymères
thermoplastiques, c'est-à-dire qui fondent avant de se transformer en
® L'évaporation de gouttelettes est considérée dans des études d'aérosol gaz combustibles.
liées aux problèmes d'environnement, par exemple ;
théorie présentée n'est cependant valable que pour des sphères ou des
e La combustion de gouttes et de gouttelettes concerne des domaines del lindres de petites dimensions (longueur caractéristique de quelques cm
la combustion industrielle tels que l'étude des chaudières ou celle desJ! dizaines de cm), c'est-à-dire de petits foyers 1
moteurs Diesel ; our des tailles supérieures à 10 ou 20 cm, les formules exposées
eviennent de plus en plus imparfaites : la part du rayonnement émis par
• On peut de plus trouver deux champs d'application directe en relation:? flamme qui est reçue par le combustible condensé a alors un effet trop
avec le feu non désiré arqué pour qu'on accepte l'écriture de l'échange thermique avec ce
o Un sprinkler arrose un foyer. L'efficacité de l'extinction du foyer rnier sous la forme linéaire adoptée dans ce chapitre.
dépend de la manière dont évoluent les gouttelettes d'eau dans leur rtains solides brûlent sans formation préalable de gaz combustibles.
chute depuis la tête du sprinkler alors qu'elles traversent des gaz us dirons quelques mots de la théorie de la combustion du carbone qui
chauds. - le de cette façon.
o Supposons qu'en milieu industriel une petite fuite se produise dans s hypothèses et relations exposées sont issues de travaux dont les plus
un réservoir ou un conduit sous pression, libérant dans l'air un jet ciens sont dus à Spalding vers 1955.
de gouttelettes combustibles. L'aérosol obtenu peut brûler, voire
exploser. ous avons beaucoup exploité dans ce chapitre l'information contenue
s l'ouvrage de Kanury, 1975, référence [7].
Le choix de présenter ce type de configuration
cependant surtout sur des raisons didactiques: ous utilisons souvent dans la suite la vitesse d'évaporation et la vitesse
combustion
� La théorie qui va être exposée n'utilise pas le calcul numenque n
vitesse d'évaporation peut être exprimée de façon massique, c'est alors
d'intégrations compliquées et fait apparaître des relations d'échanges et
de bilans de masse, d'espèces et de chaleur, toujours présentes dans les masse quittant le milieu condensé par unité de temps (kg• s-1 ). La
modèles de combustion, quel que soit leur degré de complexité et quelle esse massique d'évaporation surfacique est la grandeur précédente
que soit la forme du combustible. Dans ce qui suit, on utilise ainsi des amenée à l'unité d'aire de la surface active ( kg• s- 1• m-2). Pour exprimer la
expressions de lois générales d'échanges et de bilans, simplifiées par ce itesse de pyrolyse ou de combustion, on utilise les mêmes grandeurs car
choix d'une forme géométrique, et par celui d'hypothèses de propriétés ous nous intéressons ici à la consommation du milieu condensé et non,
uniformes et constantes dans des conditions stationnaires. On fait aussi ar exemple, à la vitesse des réactions chimiques de combustion. On
appel à la transformation de Schwab-Zeldovich (à partir de Le = 1), tilise également dans ce chapitre la vitesse linéaire de descente du niveau
208
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides TRAITÉ DE PHYSIQ TÉ DE PHYSIQUE 4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples 3 - Physique du feu pour l'ingé sique du feu pour l'ingénieur pour des configurations géométriques simples
210 :=CSTB
4 • Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides TRAITÉ DE PHYSIQ Tl= DE PHYSIQUE 4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples 3 • Physique du feu pour l'ingé sique du feu pour l'ingénieur pour des configurations géométriques simples
dimensions de goutte considérées, la convection dans la goutte liquide densité superficielle de flux massique de F quittant la sphère est :
n'est pas prise en compte. m;;s= msYFc
(= m8 , la densité superficielle de flux massique sortant par S, si
Si l'apport de chaleur à la gouttelette est suffisant pour causer la
YFc = 1, ce qui est le cas pour un liquide pur.)
vaporisation de m" kg· s-1 · m-2 au niveau de la surface S, il vient (en
coordonnées sphériques) :
ms ôI'
""hvap = ÎL o & I s s le milieu gazeux G présent à la frontière S, la diffusion moléculaire de
st cause d'un transport de F qui fait varier YF de :
On définit une variable d'espace br , sans dimension, selon : YFs (à r = R+ &)
Cpo (T-T00 )
br = ----'-------'---- --'---
-
hyap YFoo =O (r ➔ oo)
où: étant la densité de flux massique quittant S, la conservation de la
cpo est la chaleur massique du milieu gazeux, à pression constante, sse de l'espèce F fournit en régime établi
·.•·�
Test la température à la distance r (variable) du centre de la sphère : Test ; ·
la seule grandeur variable selon r, �
îf ,',:;:
T00 est la température dans le gaz, loin de la goutte (r » R). (1) ( 2) (3)
En exploitant la définition de la diffusivité thermique :
ao = 4o / (Pocp0 ) terme (1) est la densité superficielle de flux de la matière F perdue par la
tte,
il vient :
terme (2) est la densité superficielle de flux de matière F transporté dans
(4.2): milieu G près de S,
terme (3) représente le flux diffusé depuis S. Il vient de la loi de diffusion
Fick, où DF est le coefficient de diffusion de l'espèce gazeuse F dans le
qui relie ms à des propriétés thermodynamique ( p0 ) et thermique ( a0 ) et.:
au gradient radial de température dans le gaz.
uxième par ( Yps Ypc ), qui sont deux constantes, et que l'on utilise br
4 .. 1 ..4 Application des équations générales définis ci-dessus (équations (4.1) et (4.3)), il vient :
de conservation de l'énergie
et des espèces
La quantité 4n r2 rh" est mise entre crochets pour souligner que ce prod
ne dépend pas de r: l'équation de conservation de la masse de F en ré br ➔ bren = 0
stationnaire impose que, pour que le débit massique rh ( kg• s- 1) sa
constant quand r varie (r>R), cette quantité demeure constante quel
soit r, avec S = 4nR2 •
• Conservation de l'espèce F (migrant dans G par diffusion moléculaire}: conditions aux limites pour br et bv sont elles aussi formellement
blables.
pe suivante est d'admettre que a 0 = DF , c'est-à-dire de poser que le
=0
bre de Lewis est égal à 1
diffusion de F transport global de F bilan nul Le= ao = 1
DF
(en conditions stationnaires)
thèse souvent retenue en combustion. Ceci fait disparaître la
ction entre br et bD en tant que variables. Notons maintenant b la
L'équation ci-dessus exprime que la diffusion est la ble unique obtenue.
variation de YF dans le milieu gazeux, en régime établi.
Ces deux dernières équations offrent deux moyens d'exprimer rh8 . Si l'
divise les deux termes de la première expression de rh8 par ilvap et ceux
216 217
�/TÉ DE PHYSIQUE 4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides TRAITÉ DE PHYSIQUE.
_ Physique du feu pour l'ingénieur pour des configurations géométriques simples
pour des configurations géométriques simples 3 - Physique du feu pour l'ingénieur ;
ô
rhs = Pa a ln(B + 1)
a
Les deux équations précédentes en - se ramènent à: (4.7)
Ôr R
p 0 a 0 r 2 �: -[m8R 2
]b = constante par rapport à r · :vec l'expression de bn , et bnoo = 0, il vient:
-
B = YFoo YFs (4.8)
-
YF s YF c
2
En introduisant la condition aux limites en r = R multipliée par R , on a : n général, YF00 est nul, et YF c =1, d'où:
obi s
rh8R 2 = Paa aR 2 -
-
B = YFs
ôr YF s -1
qu'on récrit: riture de Ben fraction massique)
PaaaR �: ls -[msR ]bs = [msR ](1- bs )
2 2 2
rutant de l'expression de br , et by00 =O, on obtient:
cp0 (T00 -Ts)
B (4.9)
L + cpL(Ts -Tc)
La constante par rapport à rest donc: [m8R ](1-b ).
2
s
criture "thermodynamique" de B)
On obtient ainsi: nombre B reçoit ainsi deux expressions, l'une utilisant la fraction
2
p 0 a 0 r �: -[m8R 2
](b -bs + 1) = 0
ssique du combustible en différents sites, l'autre construite sur la
pérature, grandeur thermodynamique, et des propriétés
ermodynamiques, cpG et cpL , et L.
dont l'intégration entre r = R et l'infini fournit:
rm" i;,2 11
ln(b-b8 + 1) = -�-+ ln(b00 -b8 + 1)
Paa a r Nous allons maintenant écrire une expression de rh8 à l'aide du nombre
soit: B et d'un coefficient de transfert thermique convectif relatif à l'échange
2 entre la goutte et le milieu gazeux.
b00 -bs + 1 - [rhs R ] -
1
ln[ ] our une petite sphère imperméable placée dans un écoulement de vitesse
b -bs + 1 p0 a 0 r 'ble, le nombre de Nusselt moyen sur la sphère est voisin de 2. Plus
Nud = 2+0,6
( d)
:G
112(
::
) 1/3
l'expression:
rhs" = Pa a ln(boo -bs + 1)
a
(4 ..5) la barre signifie que Nu reçoit une valeur moyenne dans l'espace sur S,
R
Une conséquence de ce dernier résultat est de montrer que m8 est
la vitesse de l'écoulement autour de la sphère et loin de celle-ci, et v la
proportionnel à _!_ : la vitesse massique de disparition de la gouttelette cosité cinématique du gaz.
R
liquide est inversement proportionnelle à son rayon R.
acsra TB 219
218
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides /TÉ DE PHYSIQUE 4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples 3 - Physique du feu pour l'ingé Physique du feu pour l'ingénieur pour des configurations géométriques simples
Posant Nud = 2, ce qui est ici une approximation très suffisante, il vient: pression totale est, selon la loi de Dalton:
hd = P = PF (pression partielle de F) + Pair (pression partielle de l'air)
2
AG
ou bien: fraction massique YF s'écrit:
1
(4.11)
et enfin:
m8 = �ln(B + 1)
cpG MF et Mair sont les masses molaires du gaz F et de l'air.
Cette expression de m8 est remarquablement simple.
tte relation et la loi de Clapeyron-Clausius fournissent YF s en posant
4 .. 1 .. 6 Calcul du nombre S T8 , d'où Bv .
demeure la seule inconnue dans l'équation obtenue en posant
Partons de l'expression thermodynamique de B, notée Br ,donnée = Bn . La valeur T8 solution de cette équation peut être obtenue
l'expression (4.9). L'allure des courbes Br (Ts ) et Bn (T8 ) sont données à la
Les chaleurs massiques cpG et cpL et la chaleur latente L peuvent être.
obtenues à partir de tables thermodynamiques. Mais T,_c; n'est pas un
donnée, il faudra calculer ou estimer cette grandeur.
De même, on peut écrire B selon l'expression (4.8) en fraction massiqu
notée Bn , dont le calcul nécessite la connaissance des fractions massiqu
YF :
- YFoo est nul,
- YFc est déterminé par la connaissance du liquide ( YFc = 1 pour un liqui
pur),
- YFs reste à évaluer.
La condition : Br = Bn (venant de Le 1) relie ainsi les deux inconnues
T8 et YFs. Il faut maintenant trouver Ts ou bien YFs . Nous allons calculer
YFs . On utilise pour cela l'équation de Clapeyron-Clausius donnant
pression de vapeur saturante de F en fonction de la température
C /r
PF = Cl e 2
où C1 et C2 sont des constantes caractéristiques du liquide F. Cet.
::i;(""
relation est utilisée pour calculer YFs en admettant que le milieu gazel..lÎ
ïgure 4.2-Allure des courbes Bret Bd en fonction de la température de surface Ts
autour de la goutte est composé de deux constituants : F, et l'air, envisagéil,I
tous deux comme des gaz parfaits.
221
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides 'RA/TÉ DE PHYSIQUE 4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples 3 - Physique du feu pour l'ingé - Physique du feu pour l'ingénieur pour des configurations géométriques simples
à température Ta T'° .
sa température d'ébullition : si T"" est grand devant
inférieur à T8 et YFs est alors proche de YFc. n se propose de calculer la vitesse de vaporisation de la goutte selon la
rmule précédente pour deux valeurs de T00
15 ° C (288 K)
et l000° C (1273 K).
11 a masse molaire de l'eau est M820 = .18 kg· kmole· 1. On pose
4 .. 1 .. 7 Vitesse d"évaporation d une gouttelett 1
0 = 28 kg·kmole- , constante, pour la masse molaire du milieu gazeux
·r + vapeur d'eau) comme approximation. Un calcul itératif ou implicite
Dans une atmosphère calme on utilise la relation 4. 7 donnant la densité de méliorerait la qualité de cette estimation, suffisante ici.
flux massique gazeux quittant la goutte :
rhs = 2pGd G ln(B + 1)
a ous allons calculer Ts au lieu de poser Ts = T8 .
dmettant l'équilibre : vapeur B liquide à proximité de la surface de la
La vaporisation du liquide réduit le diamètre d de la gouttelette. La masse utte, nous utilisons la relation (4.11) qui donne la fraction massique Yvs
de F perdue par seconde est e vapeur d'eau à la surface S et où:
. &= rr.d2 ôd
m[f,rr.d2 = -PL1td2 -pL- -a p est la pression totale p0 (valeur de référence: 101325 Pa),
ôt 2
d'où: et Pvs la pression de vapeur à la surface S.
ôd. = - 4po a o ln(B + 1)
ôt PLd n exploite pour cela des valeurs tabulées de ( Pvs /p) dans la gamme de
empératures de 17° C à 100° C, (cf. tableau 4.1) qu'on ne peut dépasser
1
.
proportionne1 a- .
d
n a porté de plus porté dans ce tableau les résultats ( Yvs .et Bv ).
-[
Si d0 est le diamètre initial de la gouttelette :
d 2 (t) d/ 8P;;o Tableau 4.1 • Terme BD pour la vapeur d'eau en fonction de la température
ln(B + 1)} et des pressions de saturation
't qu'elle sera de 130 à 200 fois plus faible avec T00 (1000 + 273) K
• On utilise maintenant l'autre expression de B, Br
ec T,, = (15 + 273) K.
Br est approché selon:
cpa(T -Ts ) 00
Br
L
un diamètre initial, d0 = 10-4 m (100 µm) :
où on a négligé au dénominateur le terme cpL (Ts -Tc ), faible devant t (à T"' = 15 °C) = 6 s
terme L. t (à T00 = 1000°C) = de 0,02 à 0,05 s
Avec cpa 1000 J •kg• K"1 (estimation à des températures inférieures ant qu'il faut environ 0,8 s pour que la gouttelette parcoure 3 m en
100°C) et L= 2,47 106 J • kg·1, il vient : eur (z 0,5llgllt 2 ), si elle est lâchée à vitesse nulle et qu'on néglige
Br 0,0017 (T00 -Ts ) e autre force que la force de pesanteur, qui de plus ralentirait la chute
e de viscosité par exemple), elle ne pourra pas arriver au niveau bas en
• Avec B0 Br , on peut maintenant calculer Ts ersant de l'air à 1000° c.
soit par une méthode numérique sur ordinateur. On obtient:
T00 = 15 °C B= 0,0073 Ts = ll °C
rf) = 1000 c
°
B= 1,5340 T5 = 92° C
Expression de la vitesse massique
Bpo a o ln(B + 1) s'obtient à partir des valeurs d'évaporation pour d'autres formes
@ La constante a
PL que la sphère
de: PL = 1000 kg-m·3, et de la valeur de p0a 0 .
225
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides TRAITÉ DE PHYSJ 4 - Théorie approchée de fa combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples 3 - Physique du feu pour l'ingé ·que du feu pour l'ingénieur pour des configurations géométriques simples
PG DF&
!!._ (r2 ôY
&)î !!._[
F
é:r"
m"r2 ]Y. + r2rit,,, = O
F F
et:
ho
cpG (T-T00 )+hcx(Yo2 -Yo2
= -------�---� ro)
2T
h,,ap
4.2 ..2 Équations de conservation de rénergie ==D, on définit une troisième variable
et de l'espèce combustible
Les trois variables �T , bO2r , et b FOz satisfont l'équation : YFs sont des inconnues. Si l'on admet que T8 = TB , car très voisin
B (mais on peut également calculer T8 ), et que l'on égale B Fo2 et
, on arrive à :
et: (4.14)
z ( B+l
Exemples de valeurs de B
n b bs + lJ
bleau 4.2 donne des valeurs numériques des termes entrant dans la
avec B == b00 b8 . le précédente, et du nombre B. d'après la formule î4.14). La référence
ury, 1975 , donne également d'autres exemples.
qui permet d'exprimer m8 (à r = R) à l'aide de B, ce qui
paragraphe suivant. Tableau 4.2 - Exemples de valeurs de B
PL cpL L OB hcY0200
X
4.. 2 .. 3 Expression de la vitesse massique kg.m-3 J.kg-1.K-l MJ.kg-1 oc MJ.kg- 1
688 2194 0,364 98,5 0,314 3,22 5,82
de combustion à raide du nombre B 720 2048 0,339 5,25
796 2365 1,100 2,70
m8 s'obtient avec r == R et b = b8 794 2340 0,836 3,25
1718 0,431 6,05
PGa G ln(B + 1 ) 1613 0,351 6,06
R
où:
La flamme est supposée infiniment mince (les réactions chimiques so b-bs + 1 bor-bors + 1 Pa aa : r
supposées infiniment rapides). Sa position depuis le centre de la sphère
récrit en exploitant:
notée par le rayon r1 . La relation suivante:
cva(T-T00 ) + hc x(Yo2-Yo200)
bo2r =
'1vap
b0 2 T� = 0 et:
fournit r = rf si b = bf .
On exploite, pour expliciter les liens fournis par cette relation, les tr
autres relations:
l'aide de:
hc xY02"-' + cp0 (Too-T s )
B = Bor =
hyap + cpL(T s-Tc )
----'-
- ---=--------'--�-�
-
r = _s
f
Pa a a ln(l + xY02"-' f YFc) x exp[(-[msR 2 ]) / (p a
a a r)]-'1vap
ou bien, à l'aide de (4.7) qui fournit ms en fonction de B selon: ette relation permet d'exprimer 7{ r), de r = R à r = r1 , à partir de et ms
es propriétés. Si on utilise la relation (4.15), on arrive à exprimer T1 . En
ilisant le fait que YFc 1 pour un liquide pur, il vient :
à:
r1 ln(B + 1)
-
R ln(xY02
+ 1J
00
YFc (4.16)
où YFc = 1 pour un liquide pur.
La flamme est d'autant plus loin de la goutte que mg, , ou B, est grand.
230 231
4 - Théorie approchée de fa combustion de liquides et de solides TRAITÉ DE PHYS/ /TÉ DE PHYSIQUE 4 Théorie approchée de fa combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples 3 - Physique du feu pour l'ingé Physique du feu pour l'ingénieur pour des configurations géométriques simples
j __ hvap
1
- amener -- - kg d'air à Tf en partant de T00 •
xY02"'
Coût énergétique :
TRAITÉ DE PHYSIQ 4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
3 - Physique du feu pour l'ingéni pour des configurations géométriques simples
pour des configurations géométriques simples
® Profil de YF
YF est non nul de r = R à r = r1 et s'exprime selon :
- 58 °C (avec T8 = 78 °C # Ta)
2,57.107 J-kg-1
® Profil de Y0 2
0,1225
Yo2 est non nul pour r > rf et s'exprime selon :
Y,02 (r)
YFc + xY0 2
X
00
{ exp[-[m· "R ] / PGaG r] - 1f + y; 2
S
2 1
0 "' T1 (théorique !)= 2465 K
Vitesse de combustion
4.2.8 Exemple de profils pour l'éthanol d"une gouttelette
Valeurs numériques pour l'éthanol: seule modification à apporter à l'expression (4.12) de d2(t) pour
L = 8,36 105 J.kg-1 aporation est l'utilisation de l'expression de B relative à la combustion.
et Ta= 273 + 78,5 K (sous Po 1 atmosphère) s la formule : d 2 (t) = d�(t) - at, a est de l'ordre de 10-6 m2 • s· 1 (même
rlvap = 9,72 10 5 J · kg-1
hc = 2,67.107 J • kg- 1 (par kg d'éthanol) référence [7], Kanury, 1975, fournit une comparaison de valeurs
ulées et mesurées, qui montre un accord de l'ordre de± 10 %, excellent
x= 0,528 (kg d'éthanol par kg de 02 }
on pense au nombre des approximations de l'approche.
cpa 1295 J • kg- 1 • K 1 (estimation)
=
Y02"" = 0,232
des jets d'aérosols
T"" = 293 K
pas la même pour toutes les gouttelettes
B= 3,25 breuses et proches de l'aérosol! De plus, le voisinage des gouttes gêne
·vée de 0 2 et le transport de F et des produits. La valeur de la
stante a s'en trouve augmentée de plusieurs dizaines de % (au
- Position de la flamme
·mum : 40 %). La restriction relative à l'arrivée du flux de 02 près
e goutte donnée fait apparaitre une interaction entre le flux local
gène et le flux massique de F, m8 , que des modèles traitent. Une telle
raction se retrouve dans un contexte tout différent, celui de la
bustion de foyers de dimension caractéristique de l'ordre du m dans un
e local, où les flammes influent les unes sur les autres.
234
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides TRAITÉ DE PHYSIQ TÉ DE PHYSIQUE 4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples 3 Physique du feu pour /îngé sique du feu pour l'ingénieur pour des configurations géométriques simples
U: 0,93 m-s- 1
L: 0,075 m
Données: Pa 1.3 kg ·m-3
W-m-2 · K-1
237
4 Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides TRAITÉ DE PHYSIQ ITÉ DE PHYSIQUE 4 Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples 3 - Physique du feu pour l'ingéni hysique du feu pour l'ingénieur pour des configurations géométriques simples
h
et, avec c pG = 1714 J.kg- 1 .K- 1 , et - 1,5. 10-2•
c
pG dons des récipients cylindriques la dimension caractéristique est d,
□ Vitesse de vaporisation sans combustion ètre de la section droite.
On obtient: formule précédente de Nu conduit à :
rit" 2,6.10-3 kg•s- 1 -m-2 soit: rit= 1,s.10-5 kg•s- 1.
h = 0,664Jo 2f3(Pau)112µI f6cpG-2/3d-112
c
Avec PL = 796 kg•m -3, on trouve pour la vitesse de descente du liquide: pG
. ' . 1
vr = 3, 27 10-6 m · s-1 soit environ 0, 2 mm· min-1. d.mterv1ent a 1a pmssance -'-.
2
• Avec combustion formule donnant rit" s'écrit pour le méthanol en combustion:
□ Valeur de B avec combustion h
-ln(B+ 1) kg.s-1.m-2
On exploite la relation (4.14) : c
pG
et: x = o,726, Y02 "' 0, 232, la face supérieure d'un cylindre, l'expression de Nu en régime
inaire est la suivante
on trouve:
Nu 0,54 {Gr Pr) 114
Bcombustion 3, 211
Gr est le nombre de Grashof, Pr le nombre de Prandtl ces nombres
et: t explicités ci-dessous.
rit" = 2 , 2 10-2 kg• s-1 · m-2 ; et rit 1,21 . 10-4 kg•s-1
239
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides É DE PHYSIQUE 4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples ysique du feu pour l'ingénieur pour des configurations géométriques simples
Soit, approximativement, pour le méthanol en combustion: résultats donnés à la référence [4], Curtat et al., 1975, conduisent aux
clusions suivantes pour le méthanol (envisagé ci-dessus), le n-heptane
rh" = 3,4 10·3 x d-1/4 kg-s -1. m -2 l'acétone.
On voit que rh" varie comme le diamètre d élevé à la puissance □ Pour le n-heptane, vr est réduit d'un facteur 3,3 lorsque d passe de
1 cm à 10 cm. La variation théorique en d-1/2 correspond à un
à-dire assez doucement avec d. facteur 3,2.
o En :régime turbulent (vitesse élevée des écoulements) : Pour l'acétone, le facteur expérimental est de 3,9 et le calcul donne
La relation encore 3,2 lorsque d passe de 1 cm à 10 cm. Une dépendance en
a-112, cohérente avec une loi laminaire de convection forcée, semble
Nu 0,14 (Gr Pr) 1 13 acceptable pour ces liquides quand d varie de 1 cm à quelques
dizaines de cm.
conduit à: rh" indépendant de d, à cause de l'exposant 1/3.
us voyons que rht et vr croissent quand d devient plus grand, puis se
bilise, phénomène décrit au§ 4.4.7 et à la figure 4.3.
e Résultats expérimentaux en combustion remarque que la valeur expérimentale de vr pour l'éthanol à d = cm
On trouve à la référence [3], Corlett et Fu, 1966, des valeurs mesurées t proche de celle calculée dans l'exemple donné en convection forcée avec
rh" pour plusieurs liquides, dont le méthanol, en convection naturell d'écoulement de 0,93 m- : 1,2 mm-mn·1 au lieu de 1,6
pour des réservoirs dont le diamètre varie de 1 à 30 cm. Pour un diamètre
de 8,5 cm, la mesure donne vr 1,2 mm· mn-1 soit
h
m" 1,6 10-2 kg-s-1,m·2, c'est-à-dire des valeurs très proches de celles les propriétés qui interviennent dans l'expression de
C
données dans l'exemple ci-dessus. p:3
dimension caractéristique du récipient) allant de quelques cm à quelque bleau 4.3, des comparaisons relatives entre mesure et calcul.
dizaines de cm au maximum.
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides TRAITÉ DE PHYSIQU TÉ DE PHYSIQUE 4 • Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples 3 • Physique du feu pour /'ingénie ysique du feu pour l'ingénieur pour des configurations géométriques simples
Tableau 4.3 - Comparaisons relatives entre mesure et calcul des valeurs les mêmes définitions des variables b et de B que celles données
de et de Bms édemment, on obtient, en supposant une analogie entre le transfert de
sse et le transfert de chaleur au travers d'une couche limite
ms I mP MMA (mesuré) ln(B + 1) / ln(BPMMA + 1)
1
Ton fait l'approximation de prendre Pr l, il vient :
k µG (Grf ln(B + 1)
d
(BpMMA "' 1,412)
1 1 .
-·
- en regime 1am1nrure,
· · et a= en reg1me
, turbulent,
4 3
Ces résultats montrent le poids dominant du nombre B sur la valeur de st une constante empirique.
m8 , et la qualité de la théorie pour d 2 cm. Pour des valeurs de d de
te expression est du même type que
l'ordre du dm et au-dessus, l'accord est beaucoup moins bon: le poids des
échanges radiatifs et celui de la turbulence infirment la pertinence d
l'approche théorique. On trouvera d'autres résultats relatifs pour d
valeurs plus élevées de d à la référence [5], Drysdale, 1985.
il
vec Pr = 1 (donc _Q_ = µG ).
cpG
Une exploitation simple peut être faite de l'hypothèse de la couche limite Bsans rayonnement
laminaire pour le calcul de la vitesse massique de combustion. On trouve rayonnement =
une présentation de cette approche dans le livre de Glassman (1977), -èJR
1- �
référence [6]. m"hvap
243
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides TRAITÉ DE PHYSIQ 4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples 3 Physique du feu pour l'ingéni pour des configurations géométriques simples
m'�{aJ
20
hva p(l-
Linéarisation de ln (B + l)
0,01 0.1 10 d (m)
En acceptant : ln (B + 1) B, valable en toute rigueur si B << 1
négligeant cpG ( T00 -T8 ) devant hcYo2 a::x(l fray ), il vient :
igure 4.3 - Allure générale de la variation de la vitesse d'évaporation vr avec
le diamètre du lit combustible d, d'après Blinov et Khudianov
On peut constater que la variation de Vr avec ab/eau 4.4 - Exemples de vitesses de descente de liquide mesurées
une loi en a- 112 lorsque d est compris entre quelques mm et quelqu d'après [Burgess et al., 1961}
dizaines de cm. Nous avons déjà introduit précédemment une loi de ce
en donnant m" en fonction de ln (B + 1). Liquide Vroo Vr pour d=50 cm
(mm-mn· 1) (mm·mn-1)
La prédominance de l'échange radiatif entre flamme et combustible a ét
constatée sur de nombreux exemples depuis ces premiers travaux, elle es 6,6 5,0
très nette lorsque d dépasse 1 m environ. On peut citer les travaux 7,3 4,5
Burgess et al. ( 1961, référence [2]), qui ont corrélé des résultat 5,8 4,0
expérimentaux sur des hydrocarbures et d'autres liquides par une loi del 1,7 1,3
forme:
il de température
uation de conservation de l'énergie conduit à
Ô ( 2
- r PoDo2
Ôf'
Ôf'
'l'on exploite le fait que T➔ TCJ) quand r➔oo).
exprime le bilan sur l'espèce 02 , entre un terme de diffusion et un terme
de transport d'ensemble.
La conservation de l'énergie fournit : □ Si maintenant on pose Le = 1 :
!!._l
2
r
ôr� ( pG
ôf)
ôr
[m. "r2]C p0
ôI'
ôr
0 T
249
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides TRAITÉ DE PHYSIQ DE PHYSIQUE 4 Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples 3 - Physique du feu pour l'ingén pour des configurations géométriques simples
➔ y
02 00
=O
suppose qu'à t 0, la surface de la sphère est portée brutalement à la
pérature T"" alors que toute sa masse, et sa surface, étaient
cédemment à la température T0 . L'évolution de la température interne
fonction de r (0 < r < R) et du temps est la solution d'un problème de
duction instationnaire
______➔
:::__ T-ctf 293 K
t<0T T0 Vr
y =0 t 2".: 0 T= T"' à r R
02 S
5 10 r/R
{lI' = o·a r = 0
Figure 4.4 • Allure des courbes d'évolution de la fraction �assiq�e de 02
et de ta température, pour la combustion d'une sphere solide
(in:r)
·
2R (-lr . [-i 21t2ast ]
I-.
00
-sin - exp
n:r i=l l R R2
Ordre de grandeur des durées de combustion pour quelques solides
brûlant comme le carbone omme d'une série infinie alternée avec un facteur en exp (- kt) dans
que terme)
A l'aide de la relation d2 = d5 at, on trouve pour d = 10-6 m (1 µm), d
ur introduire un flux sortant de gaz, on suppose que lorsque, à r donné,
l'air à 20°c, les valeurs suivantes de la durée de combustion, en secondes
(r,t) dépasse Tp , une valeur critique déclenchant brutalement la pyrolyse,
Carbone 2,28 10-5 (mesure: 1,98 10-5) front de pyrolyse progresse vers le centre. Le débit massique de gaz
Sodium 0,85 10- 5 oduit est défini par la propagation vers le centre de l'isotherme T Tp :
Plutonium 4,90 10·5
Alors que pour des liquides on trouve, àvec le même
(durées en s)
Kérosène 0,11 10-5 (ôr) sont obtenues à partir de la relation précédente, solution
ôt Tp
Ethanol 0, 10 10-5
pure conduction et où Pres est la masse volumique du
250 251
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides TRAITÉ DE PHYSIQ TÉ DE PHYSIQUE 4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides
pour des configurations géométriques simples 3 - Physique du feu pour /'ingénie ysique du feu pour l'ingénieur pour des configurations géométriques simples
252 253
4 - Théorie approchée de la combustion de liquides et de solides TRAITÉ DE PHYSIQ
pour des configurations géométriques simples 3 - Physique du feu pour l'ingéni
• l'allumage des foyers, référence [2], Cox, 1995, chapitre de Fernandez-Pello, fournit une riche
ormation sur ce sujet.
e la propagation de flamme, allumage des matériaux solides combustibles dont sont constitués des
éments mobiliers ou des produits liés à la construction d'un bâtiment a
e la vitesse de consommation du combustible et le débit calorifique, 't depuis plusieurs dizaines d'années l'objet de nombreux travaux : la
). lupart d'entre eux étaient appliqués à la "réaction au feu", d'autres
e les flammes et panaches (hauteur, température, débit d'air entraîné isaient à être inclus dans les approches d'ingénierie, d'autres encore
a
La mesure du débit calorifique, qui est le terme source de chaleur dû u taient de nature fondamentale.
présenté e au chapitre 6 qui apporte également des précisions s ur
feu, sera modélisation de l'allumage permet la prévision du démarrage de
les réaction s chimique s à son origine.
ctivité d'un foyer potentiel et l'extension spatiale du feu dans un
Une approche théorique fine des phénomènes ci-dessus passe par _ l'écri�ure âtiment, extension due à l'allumage en cascade de nouveaux foyers.
s
et la résolution d'équations locales aux dérivées partielles. Ces equat10n 'allumage d'une surface exposée n'est pas en général instantané sur toute
doivent décrire les écoulem ents, la combust ion et tenir compte de la surface. La propagation d'une flamme alimentée par une surface en
en
turbulence. De telles approches sont effectuées dans certains modèles yrolyse peut être vue comme une suite continue d'allumages à partir
développement dans les laborato ires de recherch e. Dan � ce chapitre , nous 'une première zone allumée : un modèle de propagation de flamme de
t
présentons des formules approchées issues d'an�yses s1mp_les, �•appuyan urface peut ainsi s'appuyer sur un modèle d'allumage.
e pas u n
sur des résultats expérimentaux, et dont la pratique ne necesslt
gros effort de calcul. Les exemples de valeurs numériques cor:icernent . des
grandeurs caractéristiques de foyers courants. La plu�art des ��for�atlons Allumage et essais de réaction au feu
qui suivent concernent des valeurs "moyennes assoc1ees a des
Les réglementations nationales ont incité à la définition, la mise en place et
représentations stationnaires.
l'exploitation d'essais de petite échelle, destinés à l'évaluation des produits
constitués par les matériaux liés à la construction quant à leur possibilité
de contribuer à l'aggravation des conditions de danger pour des
personnes ; l'instant de l'allumage, ou bien la valeur du flux thermique
incident minimal suffisant à l'allumage, sont des paramètres considérés
comme caractérisant l'aptitude à l'allumage. Le débit calorifique dû à
l'éprouvette caractérise sa combustibilité. La recherche d'un essai officiel
de réaction au feu commun aux États membres de l'Union Européenne a
suscité depuis plusieurs années une activité notable. La définition d'une
méthode d'évaluation de "l'allumabilité" et de la "combustibilité" qui soit à
la fois scientifiquement fondée, représentative des conditions d'utilisation
réelles des produits ou éléments combustibles, et peu coûteuse, reste un
problème de taille. Au moment de l'écriture de ces lignes (septembre 1999),
les futurs essais communs sont définis. Le point de départ est la Directive
du 21 décembre 1988 (89 / 106 /CEE), dite Directive Produits de
Construction (DPC), qui a pour objectif la libre circulation, au sein de
l'Union Européenne, des produits de construction, dès lors qu'ils satisfont
à certaines dispositions détaillées dans la Directive. Celles-ci portent sur
les ouvrages dans lesquels sont incorporés les produits et sont exprimées
258 259
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSI 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour l'ingé connaissances empiriques et relations approchées
• Pour évaluer le coût énergétique de la pyrolyse, on introduit une chal densité superficielle du flux thermique entrant, rp, est constante.
globale de pyrolyse h.ap "ressemblant" à une chaleur de vaporisation
Ni la température de vaporisation à l'allumage ni cette chaleur initiales et aux limites de l'équation de la chaleur
pyrolyse ne sont en toute rigueur des propriétés d'un matériau
dépendraient par exemple de la seule pression.
261
5 - Foyers courants des feux de bâtiment TRAITÉ DE PHYSI É DE PHYSIQUE 5 Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour /'in ysique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
h{Tg - T8) et de l'émission de rayonnement thermique par la surf: endance de polymères naturels ou de synthèse à former un résidu
selon : & crTs4, où & est l'émissivité de S (cf. chapitre 10). bonneux (anglais: "char") va de pair avec l'aptitude à donner
Le chapitre 8 reprend l'exposé de cette équation qui peut être résolue ance à ce type de combustion.
rapidement sur ordinateur en T8(t). e combustion lente ("smouldering") peut durer très longtemps, avec
vitesse d'avancée du front comprise entre le centième et le dixième de
Complication : le solide peut comporter plusieurs couches différentes a ; la combustion peut passer à un allumage avec flamme vive si
caractéristiques thermiques variables avec la température.
rt d'oxygène est accru par augmentation forte de la porosité du lit
Application pratique : Connaissant la taille d'une flamme et l'émittance stible (rupture de barrière ou désordre mécanique), ou par un
sa surface, ainsi que la distance, la position et l'orientation d'une surf. t d'air forcé dans ce lit. Des dérivés du bois ou des polymères de
cible, le calcul de la densité surfacique du flux de chaleur radiatif incid èse (par exemple certains de ceux utilisés en mousse de rembourrage}
(éclairement énergétique) sur la cible (cf. chapitre 10) permet celui ent ainsi passer d'un régime de combustion à l'autre.
l'évolution temporelle de la surface ex1)miee et finalement, la prévision
moment de l'allumage de la cible. On peut ainsi dresser des cartes
"danger d'allumage" autour d'un premier foyer.
263
5 - Foyers courants des feux de Mtiment :
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSf connaissances empiriques et relations approchées
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour l'ingé
1
Tant qu'on peut définir un front de flamme, la vitesse d'avancée de ce fr mique.
est appelée vitesse de "propagation" de flamme. L'expression "vitesse
propagation" ne désigne pas ici une grandeur caractéristique d'un mil distingue les situations où la flamme se propage dans le sens des
comme lorsqu'on parle de propagation des ondes électromagnétiques d lements d'air qui lui apportent l'oxygène (flamme se déplaçant vers le
l'air. C'est une vitesse de déplacement de la matière qui dépend sur une surface verticale), de celles où ces mouvements ne sont pas
plusieurs paramètres et qui n'est pas constante tant qu'un régime éta ême sens (flamme se déplaçant vers le bas sur une surface verticale,
n'est pas atteint. De plus, dans un feu de foyer courant dans un local, e se déplaçant latéralement sur une surface horizontale). Pour ce
flamme n'offre pas en général un çontour assez net pour qu'on pu· nd type de situations, et pour des solides thermiquement minces,
attribuer une vitesse au mouvement de son front. Cette notion n'est -à-dire où la température est pratiquement uniforme selon l'épaisseur,
eut arriver aux relations 5.6 et 5. 7 suivantes, issues de travaux de de
1
que pour des configurations simples, telles celles relatives à la combus
d'une plaque plane. La vitesse de croissance de l'aire de la surf: 1969) à la Factory Mutual Resarch Corporation et citées par Quintiere
produisant des gaz de pyrolyse est à rapprocher de la vitesse
propagation du front de flamme dans ces derniers cas. Enfin, rappela
que l'activité d'un foyer dont l'aire active est donnée varie également avec (5.5)
vitesse "de creusement".
Nous nous limitons donc ici aux configurations simples, du type plaq jours pour cette situation de flamme à "contre courant" de l'air, mais
combustible, pour lesquelles nous allons donner les éléments d'u des solides épais :
approche thermique assez simple. On peut consulter sur ce point, 2
e�emple: [51,Drysdale, 1885 ; [2],Cox, 1995 ; [1 4], Quintiere ,1 u"' (Âpc) (TF -Tan)
_ (5.6)
2 f2'Da)
g
D autres modèles sont dus aux travaux de F. Willams, C. Fernandez-Pell VF -
(1tpc)8 (Ta11 -T0 )
M. Delichatsios, ..., cités à la référence [2], chapitre 2, que nous n
pouvons pas développer en peu de lignes. u,,, est la vitesse de l'écoulement hors couche-limite, TF est la
� La vitesse de propagation du front de flamme est associée à la vites pérature de flamme, l'indice s renvoie au solide, et l'indice g au gaz. f 1 et
d'avancée du front de production de gaz de pyrolyse à la surface nt des fonctions d'un nombre de Damkohler qui exprime le rapport
solide : on voit cette progression comme une succession contin e le temps caractéristique de l'écoulement et le temps caractéristique
d'allumages. réactions chimiques en milieu gazeux (cf. Cox, [2], "Basic
iderations").
llll La vitesse dépend de l'orientation de la surface, des caractéristiques d propagation verticale descendante, la vitesse, sur des solides
milieu gazeux environnant, et de la présence éventuelle d'une source d miquement épais, est de l'ordre du mm· s-1. Dans les situations où la
chaleur extérieure à la flamme alimentée par le solide (due à une autr me avance dans le même sens que le courant d'air qui l'alimente, on
flamme, par exemple). ·t intervenir la position zF de la pointe de flamme, et la position Zp du
nt de pyrolyse, en amont, et on suppose que la densité superficielle de
5 Foyers courants des feux de bâtiment : 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 3 • Physique du feu pour l'ingé connaissances empiriques et relations approchées
266 267
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSI É DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour l'ingé sique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
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5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 3 · ue du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
271
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : /TÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment:
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour l'ingé Physique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
du bois et dérivés us voyons dans ce tableau que m� croît avec le rapport fic/hvap : Ceci
Le bois, sous forme d'essences ou, plus couramment, sous forme pelle le nombre B et les expressions données au chapitre 4.
panneaux de particules recouverts de feuilles en polymères de synthè itivement, on conçoit que la combustion est d'autant plus rapide que
reste un matériau courant.
elle dégage beaucoup de chaleur (fic élevé),
La composition du matériau est variable. A titre d'exemple, donnons de
formules élémentaires la production de gaz combustible demande peu d'énergie (hvap
272
5 Foyers courants des feux de bâtiment : /TÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées hysique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
o pour un carré de 0,21 m 2 d'aire, il faut environ une heure pour q tableau 5.4 fournit une partie des valeurs données à la référence
� atteigne une valeur constante de 3,65 g · s-1 (soit, � rauskas, [1] où :
t la masse volumique du combustible condensé,
17,4 g · m-2 · s-1).
t la chaleur massique de combustion,
est la vitesse massique de consommation par unité d'aire pour une
Influence de l'aire de la surface active
• Travaux de Blinov et Khudiakov (1957)
La figure 4.3 du chapitre précédent illustre la variation, en régime étab /eau 5.4 - Valeur de la vitesse massique de consommation par unité d'aire pour
de la vitesse de consommation d'hydrocarbures (avec l'aire de la surface e aire "infinie", pour plusieurs liquides et trois polymères (d'après la référence [1]).
la source de combustible (ici un disque horizontal}.
En règle générale et pour divers combustibles liquides et solides en régi Combustible
établi de combustion, la valeur ramenée à l'unité d'aire du débit massiq
de gaz combustible produit, rit�, correspondant au régime établi (après u
durée assez longue suivant l'allumage) varie, pour un disque, de la faç
suivante avec le diamètre d :
o décroissance avec d tant que d reste inférieur à environ 20 cm ;
o croissance ensuite, de plus en plus lente quand d se rapproche
50 cm environ;
□ régime en plateau ensuite, lorsque d est plus grand ( d > 1 m).
Pour une surface de forme peu différente de celle d'un disque, on pe
accepter que le même type d'évolution est suivi, en définissant le diamètv
d selon:
d (diamètre hydraulique) 4 x aire de la surface/périmètre de la surface fluence de facteurs extérieurs au foyer
• Travaux de Babrauskas (référence [1]) Influence d'un flux radiatif extérieur à la flamme
Babrauskas a recueilli, tirées de plusieurs travaux antérieurs, plusie e deuxième flamme à proximité du foyer considéré, ou une source de
onnement due à un appareil rayonnant dans une expérience, apporte
évolutions de rit� en fonction de d. Il a choisi de les représenter selon u combustible condensé un flux thermique rayonné dont la fraction
loi du type "charge de condensateur": sorbée fait croître le débit massique de gaz produit. L'effet peut être très
arqué.
rit�(d ) = rit�00 [l exp(-kftd)]
où: Influence de la fraction massique d'oxygène
riig00 est la valeur limite de rit� quand d ➔ oo, combustion consomme de l'oxygène ! Dans un environnement peu
k est homogène à un coefficient d'atténuation de la lumière, et ft à u tilé en air, la concentration de 02 peut diminuer et affaiblir le
facteur qui sert à définir une longueur d'atténuation moyenne à partir nnement émis par la flamme et en conséquence faire diminuer la
d. Cette façon d'introduire en facteur de d, le produit kft, dans l'argume sse massique de consommation.
de l'exponentielle, exprime que le rayonnement de la flamme devient travaux de Tewarson et Pion (1976, référence [16]) présentés ci dessous
facteur de plus en plus dominant dans l'échange entre flamme -
ploitent selon un modèle très simple la variation de rit� avec la fraction
combustible condensé quand d croît.
'oxygène et avec l'apport d'un flux de chaleur non issu de la flamme
imentée par le flux mg .
274 275
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSIQ /TÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour l'ingé sique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
Ces auteurs ont effectué de nombreuses mesures de la vitesse auteurs posent plusieurs hypothèses qui simplifient beaucoup
consommation de liquides et de polymères solides dans les conditio alyse des résultats expérimentaux :
suivantes: ne dépend ni de q�xt , ni de la fraction molaire en oxygène dans le
Un échantillon horizontal d'aire de 60 à 100 cm2, d'épaisseur de 3 ou courant gazeux, X02 ;
cm est placé dans un tube vertical de diamètre intérieur 1 7 cm. Dans l
tube circule un mélange 02 + N2, avec un débit volumique de 50 ne varie pas si X02 varie ;
70 l · min-1 . Des radiateurs électriques (lampes à filament de tungstèn dépend linéairement de .Ko2
permettent d'apporter à l'échantillon un flux thermique qui s'ajoute à cel
venant de la flamme. La valeur stabilisée (devenue stationnaire) de mg 9.Fl Ç Xo2
été mesurée. forme très simple de l'expression de rhg et les hypothèses précédentes
Un modèle global est appliqué, qui exprime que la vitesse massique mettent d'évaluer hvap, q�1 , et ci�erdu . Dans les expériences réalisées,
consommation résulte d'un bilan entre des flux de chaleur gagnés
perdus, ramené à une chaleur massique globale de production de g a été mesuré à q�xt constant en faisant varier .Ko2 , et à X02 constant
combustible
(]FI + q Ext (]Perdu
hvap exprime rh� selon ;
où:
qF1 est la densité surfacique de flux thermique (5.11)
fivap
combustible (densité de flux thermique entrant dans
combustible) et venant de la flamme. voit qu'on peut obtenir hvap en faisant varier CJ. ext à X02 donné : la
q. Ext est la densité surfacique de flux thermique apporté
te de la droite représentant rh� en fonction de ci�xt donne 1 /hvap ·
combustible par la source externe à la flamme (appor
correspondant à l'éclairement énergétique supplémentair lairement apporté, supplémentaire à celui de la flamme, allait jusqu'à
imposé). · cm-2 dans les expériences.
q Perdu est la densité surfacique de flux thermique perdu (en vale i l'on fait varier X02 à ci�xt donné (dans les expériences .½62 va de 10 à
absolue} par le combustible (par rayonnement et convection}.
est la chaleur nécessaire à la production de l'unité de masse 27 %), la pente de la courbe de m; en fonction de X 02 fournit : I; /hvap,
hvap
gaz à partir de l'unité de masse de condensé, et correspondant à ; à partir de hvap. L'extrapolation du segment de droite à "l'origine"
pyrolyse, aux changements d'état, et à l'élévation de températur
depuis les conditions initiales (20 °C par exemple}. 0 fournit une valeur de m.; égale à '1Perdu , ce qui mène à
hvap
La relation précédente est récrite selon On peut de plus trouver une valeur de q�xt égale à '1Perdu , telle
<iExt - <iPerdu
hvap
(5.12)
Ou-
·" ,
mg,id represente: 1a quant't'
1e -9:B_ terme "1'de'al" où le seul
hvap
résultats expérimentaux ont effectivement conduit à des évolutions
d'apport de chaleur au combustible est dû à la flamme, sans aut proches de la linéarité, ce qui a permis l'expression des grandeurs
contribution nette. La perte de chaleur depuis le combustible ées ci-dessus pour une vingtaine de liquides et solides. Nous donnerons
venant de l'extérieur de la flamme se compensent si � �,id • i quelques exemples de valeurs relatives à hvap, q�1 , 4�erdu , et à m�,id
bleau 5.5).
276
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSIQU /TÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour /'ingénie hysique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
Tableau 5.5 - Exemples de valeurs relatives à hvap ' q�1 , CJ.�e rdu et à m;,id. ntluence du local sur l'activité des foyers
(Tewarson et Pion, 1976) [16] trictions de l'arrivée d'oxygène aux foyers dans un local
Valeur "idéale" de la vites e conséquence de la restriction en air, donc en 0 2, pour un foyer donné,
CJ.Perdu se massique de consom t ne pas conduire à une extinction rapide: le foyer peut continuer à
Combustible mation par unité d'aire 1er plus doucement, en produisant des gaz imbrûlés ou mal brûlés (CO
(g. s-1. m-2) exemple), et ainsi réduire le débit calorifique et présenter moins de
ger thermique, mais augmenter le danger toxique. La "réserve" en air
local, comme la taille des ouvertures sont deux causes différentes de
triction en comburant: la première est capacitive (local plus ou moins
d), la seconde joue sur les flux passant dans le local.
strictions aérauliques par les ouvertures
us avons déjà évoqué l'influence des dimensions des ouvertures sur le
it d'air, et donc d'oxygène, pouvant arriver aux foyers, et qui limite le
it calorifique en conditions d'écoulement quasi stationnaires. Cette
trainte se manifeste moins nettement au début du feu, dans la phase
croissance, parce que le feu est encore peu puissant et parce que
traînement d'air s'effectue alors partiellement par prélèvement de l'air
sent initialement dans le local. Le chapitre 7 donne des détails sur
pression du débit maximal d'air pouvant passer par une ouverture
icale.
uence des parois
proX1mité d'une paroi, par exemple un mur, limite le débit d'air arrivant
n foyer: l'air ne peut venir que de l'espace faisant face au mur. Une
on approximative de calculer le débit d'air amené à un foyer placé contre
mur ou bien dans le coin formé par deux murs est d'effectuer une
proche de 'symétrie-miroir' (voir le paragraphe 5.3).
proximité d'un ou de deux murs a un effet très visible dans les
ériences: la hauteur de flamme observée lorsque le foyer est placé
ntre un mur est clairement supérieure à celle qu'on obtient en plaçant le
Tableau 5.6 - Exemples de valeurs de m; en régime établi pour des polymères de yer au centre du local ; cette hauteur augmente encore lorsque le foyer
sse de la position contre un mur à la position dans un coin. Cette
synthèse en position horizontale. (D'après Markstein, [11]) servation s'interprète de la façon suivante: la réduction du flux d'air
Vitesse massique surfacique one de 0 2) entraîné sur une hauteur donnée H par restriction de l'espace
Polymère ert à ce flux amène la flamme à s'allonger tant que des gaz combustibles
combustible m;
(g • s-1 • m-2)
Dimensions
ore imbrûlés sont présents. La pointe de la flamme, là où les réactions
PMMA 20,0 ± 1,4 disque de diamètre 0,73 m combustion sont terminées, se situe à une hauteur d'autant plus
ande que le débit d'oxygène pénétrant l'enveloppe de la flamme est faible
PMMA 10,0 ± 0,7 carré de 31 cm x 31
r cette hauteur H.
polystyrène 14,1 ± 0,8
J?OlY(?��t4ylène 6;4:1:0,5 es observations sont possibles lorsque les ouvertures ne limitent pas le
bit d'air entraîné).
278 279
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSIQ
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour /'ingénie TÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de b/Jtiment :
hysique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
281
TRAITÉ DE PHYSIQUE ITÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
5 - Foyers courants des feux de bâtiment Physique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour l'ingénieur
où:
TF est la température moyenne de flamme,
6.T est la différence entre TF et la température ambiante,
d est le diamètre du foyer,
g est l'accélération de la pesanteur, n peut consulter par exemple les références/2} et [5}.).
V est une vitesse définie par le rapport d/ �·
On imagine l'expérience réalisée à deux échelle, c'est-à-dire pour deux
foyers de diamètres d et d'; on suppose que T ne change pas. Si les Éléments de connaissances de base
mécanismes principaux sont dans le même rapport aux deux échelles
taille, le nombre Ri doit se conserver, soit: f. le chapitre 3 pour des aspects fondamentaux.)
2
t-,.T dg AT (tp )
Ri -�···= g- s travaux relatifs aux flammes de diffusion sont très nombreux. Leur
Tp v2 TF d h�s�e et leu� comple�t� ne permettent pas qu'un exposé théorique
_
taill: leur s01t consacre �ci. Nous nous limiterons à exposer quelques
d'après la définition de v, doit rester constant. Ceci fournit : nrussances avant de presenter des relations simples, utilisables pour
_
s calculs approches.
� r-
tp=fg-AT vd Caractéristiques générales
ppelons q:1e les éc?ulements gazeux dans les flammes alimentées par
Une telle formule ne donne pas le moyen théorique d'exprimer Ri puisque . _
c�mbusttbles hqu1des
ce nombre est construit sur une vitesse définie par la période du ou solides courants brûlant avec une flamme de
fusion, teJs que : h�drocar?:1�es, polymères naturels ou de synthèse...
phénomène, mais constitue un résultat stimulant pour la recherche. .
� domines ?� la flottab1lite" (force d'Archimède), c'est-à-dire que le
D'autres expériences montrent une variation de tp selon : 1t de quantlte de mouvement à leur source (la surface du combustible
_
ndense) a une influence négligeable devant celle du débit de quantité de
_
tp b( Q)3 ouvement qm est causé par la différence de masse volumique entre gaz
aud et air extérieur.
où b est une constante et Q est le débit calorifique. Nous avons
our des flammes courantes du feu, le nombre de Froude initial (à la
précédemment (chapitre 4, et plus haut dans le présent chapitre) que le urce des gaz combustibles), qui exprime le rapport entre les forces
lien entre Q et d n'est pas simple. Ce type de phénomène pourrait dans _ _
'mertte et de gravité, est faible, dans le domaine de valeurs
certains cas amorcer le flashover. Le lecteur intéressé pourra sur ce sujet
consulter par exemple l' article de K. Satoh et al. : "Flow and temperature 10-6 < Fr < I0-4
oscillations of fire in a cubic enclosure with ceiling and floor vents", Report;
gd
n° 55 of Fire Research Institute of Japan, 1983. · � �st le �iamèt�e de la source (ou le diamètre hydraulique d'une source
s1mllable a un disque, d = (4 x aire/rc) 1 f 2), g le module de l'accélération de
Dans des feux de locaux dus à des foyers de plusieurs centaines de kW, on pesanteur, et v l'amplitude de la vitesse moyenne à la hauteur de la
observe des pulsations de pression dont la fréquence est grossièrement urce (z = 0).
voisine du Hz, sans qu'on soit bien sûr que le phénomène évoqué ici en soi
le seul responsable. i le diamètre �e la source (ou s�n �iamètre hydraulique), est inférieur à
e�ques �m, 1,ecoulement est lammrure. Pour un diamètre supérieur à 1 m
La question des instabilités de diverses natures observées dans 1 viron, 1 . ecoulement est pleinement turbulent.
flammes et écoulements gazeux des feux de locaux est aujourd'hui un suj
d'investigation très riche pour la recherche de base (voir par exemple le. s !1ammes liées aux foyers courants d.e plus d.e quelques kW sont
travaux poursuivis au LIMSI, CNRS, Orsay). ins1 : d.e diffusion, dominées par la force d'Archimède, et turbulentes.
282
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSIQ TÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour l'ingéni ysique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
4111 Structure apparente des flammes :Le pan.ache thermique (en anglais : thermal plume)
L'allure des flammes dépend beaucoup du diamètre de leur source ( terme désigne l'écoulement de gaz chaud (plus chaud que son
ainsi, du débit calorifique). Nous avons vu au paragraphe 5.3.3 l'allure · onnement), non réactif, toujours présent au-dessus d'une flamme.
la variation de la vitesse de consommation du combustible avec le diamè
de la source. Les changements d'apparence de la flamme en fonction de :r_anache the�iq�e est en général une colonne de gaz chaud (à
taille de sa source sont liés à cette évolution. Pour un diamètre plus faibl perature plus elevee que celle du gaz environnant, ici, de l'air) s'élevant
qu'environ 1 cm, la flamme offre une apparence homogène tdess:-1� d'une �ource de chaleur, et, ici, source :également de gaz chaud.
axisymétrique (cf. la bougie) sur sa hauteur. Pour des valeurs du diamèt dens1te volumique de la force ascensionnelle (force d'Archimède) exercée
allant d'environ 3 cm à 0,3 m, on observe, au-dessous d'une région réacti un élément .de volume dont la masse volumique est p, entouré de gaz
et rayonnante, une zone riche en gaz combustible près de la surface d asse volumique p00 est donnée par la loi bien connue déjà évoquée
,
supérieur à 10 cm environ, rendent approximative la mesure d'une iminue régulièrement ou devient soudainement plus faible
hauteur de flamme. Les formules qui suivent correspondent à une 'écoulement se ralentit.
estimation d'une moyenne temporelle de cette hauteur appréciée par
exemple par l'oeil (moyenne temporelle sur quelques dixièmes de secondes oulement vertical, non empêché par un écran, s'arrête de lui-même
ou par une caméra ou un appareil de prise de vues fixe. Certaines relations que la flottabilité est devenue trop faible pour vaincre la viscosité.
(Mc Caffrey et al. par exemple), distinguent cependant une hauteur limite t écoulement peut paraître sombre si des suies sont présentes. S'il est
stable et une hauteur limite intermittente. �re en suie, l'�coulement est invisible tant que sa température est trop
vee pour que 1 eau se condense. A température plus basse on observe
Ainsi, la formule de Mc Caffrey et al. [10] donnée ci-dessous est issue d la fumée blanche à cause de la condensation de l'eau en gou'ttelettes.
travaux distinguant trois régions:
Analyse simplifiée de la flamme et du panache
• celle de la partie stable de la flamme ; L'observation. est effectuée "loin" de la source de gaz combustible
• celle où la flamme est intermittente (dans la région d'intermittence, us allons do1:ner les gr�ndes lignes d'une théorie assez simple
flamme est tantôt au plus haut, tantôt au plus bas de cette région) ; _
eskestad, [7]) ou on ne considere pas les aspects réactifs de l'écoulement
eux qui est vu depuis sa source comme un panache thermique.
• et, au-dessus de la hauteur maximale d'intermittence, celle du panache
thermique de fumée non réactif. ·t une s?urc� �e chaleur ponctuelle à l'origine d'un panache thermique
_
c � axisymet:7-que, dans l'air calme. Le régime est établi. On néglige la
Les autres formules citées dans ce chapitre donnent des hauteurs _
cos1te et la puissance rayonnée par les gaz chauds.
moyennes de la pointe de la flamme, sous le panache non réactif.
Ce qui suit concerne des flammes de diffusion dont la source horizontale
un diamètre de l'ordre du dm ou du m.
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TRAITÉ DE PHYSIQ ITÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : Physique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour /'ingénie
Figure 5. 1 - Représentation conique de la flamme et du panache. Source ponctuel/ ait que la source réelle n'est pas ponctuelle amène à introduire une
rce ponctuelle virtuelle (voir figure 5.2}. Le point-source idéal, sous la
rce réelle, alimente un panache, virtuel jusqu'à la hauteur de la source
le, puis réel au-dessus de celle-ci. Le débit entraîné réel est calculé par
rence entre un débit virtuel entraîné depuis le point-source idéal et
i qui serait entraîné sur la hauteur qui va de ce point-source à la
Utilisant les équations de conservation de base (chapitre 4}, Heskestad •• rce réelle. L'amélioration des autres faiblesses des hypothèses
posé les r�lations de proportionnalité suivantes écédentes fait appel à des corrections plus complexes.
e Conservation de la masse
I
1
est proportionnel à v, où b
:z (P o u0 b )
2
/
et v a u , où a 0,09 dans l'air calme (d'après Ricou, 1956).
\
0 z
@ Conservation de la quantité de mouvement
dz
• Conservation de l'énergie \ .i /
/ Zo
Figure 5.2
286
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSIQ /TÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 3 Physique du feu pour l'ingéni Physique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
Les relations données ci-aprés permettent de retrouver certains aspects dans un modèle global de feu de local, définir le contour d'une flamme
cette approche théorique. supposée conique ou cylindrique et ainsi caractériser une surface
b) L'observation a lieu "près" de la source de gaz combustible ource de rayonnement, en évaluer l'aire rayonnante, et également
quelques informations supplémentaires sur la flamme calculer le volume occupé par la flamme dans le local.
La flamme est présente dans une région proche de la source réelle, et, considère dans ce paragraphe une flamme de diffusion verticale,
façon intermittente, au-dessus de cette région, mais au-dessous de entée en combustible gazeux par une source horizontale, et alimentée
région de panache. Les zones de flamme par instants non réactiv air sans restriction, et de plus non perturbée ni par un courant d'air, ni
correspondent à une faible probabilité de présence des réactions un plafond ou des murs proches (un traitement simple de ce dernier
combustion. Cette intermittence favorise l'entrainement d'air (Zukosk:i 'nomène est exposé).
al., 1981) et est liée à des variations de pression à une fréquence faible. e formule approchée est de plus donnée pour calculer la hauteur d'une
Des travaux de Thomas et al. (1961) ont permis me en façade.
dimensionnelle s'appuyant sur les hypothèses suivantes : elation de Thomas et al. pour des sources de feu horizontales
1963) [17]
® de l'air est entrainé au travers de l'enveloppe de la flamme ;
tte relation a été établie pour évaluer la hauteur de flammes turbulentes
® une partie de l'oxygène de ce flux d'air est consommée par combustion feux de bûchers de bois, de quelques dizaines ou centaines de kW de
[
Ces auteurs sont parvenus à une relation du type :
débit massique de gaz combustible libéré par unité de surface,
ZF m� ) m� (kg· s-1 • m-2).
1
=
d f (g p'1T)p/Jd5
teur H de la pointe de flamme
où:
m9 est le flux massique de gaz combustible injecté à la source, b est
H =42
[ .. ]0,61
® estimer si la flamme d'un foyer peut "toucher" un élément haut dans d'autres données, relatives à des propriétés de l'air à température
bâtiment (et mettre en danger sa stabilité) ; biante courante, sont "cachées" dans les constantes numériques.
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSIQU /TÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour /'ingénie hysique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
Heskestad a défini un nombre adimensionnel e expression approchée globale (citée dans Drysdale, [5]) s'écrit :
modifié, selon : . 0,4
Zv = 0,23 (Oc ) - 1,02d (5. 19)
le rapport ( �) , entre la chaleur massique de combustion et la mass Corrélation observée sur diverses flammes en milieu infini
Zukoski et al., 198 1 [20), ont montré, pour plusieurs flammes, que:
d'air correspondant à une combustion stoechiométrique, vau · 04
approximativement 3000 kJ · kg-1 pour des combustibles courants (cf ZF = 0,23 Q conv ' (5.20)
chapitre 6).
Une analyse théorique permet d'arriver à des expressions de la hauteur d z
est en kW, et pour ; < 6.
flamme, que nous donnons sous leur forme pratique.
En donnant à Cp, Ta, et Pa leurs valeurs à 20 ° C, et si Ôc est exprimé e semi et Nishihata ( 1987, référence [6]) ont rassemblé un ensemble de
nées qui conduit à la figure 5.3, oùon a porté en abscisse la quantité
kW, et d en m, on obtient la hauteur de la flamme, en m, selon 1 04
relations qui suivent. • , définie au paragraphe précédent, on trouve sur l'axe des ordonnées
290 8 291
5 • Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYS/Q 5 Foyers courants des feux de bâtiment ;
connaissances empiriques et relations approchées 3 Physique du feu pour l'ingéni connaissances empiriques et relations approchées
Taille en m
ttres et symboles renvoient à un ensemble de travaux ayant concerné
feux de gaz, de liquides, ou de solides, pour des diamètres de sources
10'
valents allant du cm (expérience de laboratoire) à la centaine de m
cendie urbain), et des débits calorifiques de quelques kW à plusieurs
••••••••••• K•• formule (5.20) donnant la hauteur de flamme à partir de 0.23 ô2�!v , ne
,
K E intervenir que le débit calorifique. En raison de: cette simplicité, il est
,t:"Heptane tant de l'utiliser pour des calculs approchés rapides.
maison
10' H::,1sem1 et Tokunga ont proposé une formule très voisine
\
zF= 0,21 Q�'4 (5.20 bis)
une pièce Mousse
� \ polyuréthanne est le débit calorifique total en kW. La hauteur donnée par cette formule
(Mizuno et al.) très correcte pour des flammes de puits de pétrole (ceux du Koweït,
un lit M
és lors de la guerre du Golfe en 1991, voir D. Evans et al., référence
\ ]). La figure 5.4 illustre cette formule pour des débits allant de 10 à
OkW.
\
Symboles (Les auteurs des travaux expérimentaux ayant conduit aux résultats � 1,50 ---.1----.. ,.. ......... ....._,_,,___..
donnés à la figure, cités à la référence [6], sont mentionnés entre parenthèses) l'G
::c
M: méthanol (Nitta•Terai, Kung•Stavrianidis),
H: heptane (Kung•Stavrianidis, Yumoto-Koseki),
K : kérosène [Blinov-Khudiakov, Safety Eng. Soc. Japan),
0,50
E: essence (Blinov•Khudiakov),
S : huile de silicone (Kung-Stavrianidis),
B: bûchers de bois (Gross, Thomas-Webster-Raftery). 0,00 ./-___ _;____ __;_____ -+-----+ ----+-- -
--4
0 200 400 600 800 1000 1200
La puissance adimensionnée Q est obtenue selon (voir texte) : Débit calorifique (kW)
À
Q
Q ""'---=----5-, où Q est le débit calorifique, et d le diamètre du foyer. Figure 5.4 - Hauteur de flamme en fonction du débit calorifique
( ZF = 0,21 Q �•4 )
Poo T""cP fgd 2
292 293
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSIQU
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour /'ingénie TÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
ysiql}.fJ du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
C�t!e form�le a été utilisée pour tracer les courbes de la figure 5.6, ou formules résultent d'analyses théoriques plus ou moins détaillées (non
��bit c�onfique_ v:a de 100 à 800 kW. Il faut cependant mentionner q sées ici) et contiennent des coefficients empiriques. Pour les relations
1 evaluation expenmentale de la formule a porté sur des puissances tives à l'entraînement de la flamme seule, il faut signaler des
quelques dizaines de kW. On observe que la température axiale de flam rences d'analyse qui conduisent par exemple aux constats
diminue vite avec la hauteur. Les changements de pente observés s ants : dans la relation de Thomas et al. (1963), le débit calorifique
chaque courbe correspondent aux passages d'une région de flamme à un intervient pas explicitement, dans celle de Mc Caffrey et al. (référence
autre (de 1 à 3). OJ ), c'est le diamètre de la source qui n'apparaît pas.
surface de pyrolyse est toujours dans ces formules ramenée à un disque
rizontal.
1000
ur utiliser pratiquement ces formules, il faut donc fixer une hauteur
900 traînement, depuis la base de la flamme (ou depuis un point-source).
- 800 aleur à donner à la hauteur Zentr pour un calcul de débit d'air entraîné
espond à:
700
e 600 ans un milieu "infini", la hauteur maximale de flamme (ou de flamme +
arrache),
500
•Cl) ans un local où une couche de gaz chaud est accumulée sous plafond,
400 hauteur de la frontière basse de la couche chaude, si l'on suppose
1- 300 e la flamme s'arrête à ce niveau.
200
100 débit calorifique est soit le résultat d'une mesure, soit exprimé selon :
0 Oc =m.p hc
0 2 4 6 8 hc est la chaleur massique de combustion du matériau à Tréf•
Hauteur (m)
Figure 5,6 • Température axÎale en fonction de la hauteur au dessus de la source de
combustible (formules de Mc Caffrey). Loi de "gros foyer", Thomas et al (1963), [17]
296 297
5 Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSIQUE /TÉ DE PHYSIQUE 5 Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour l'ingénieur
Physique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
débit massique d'air entrant par la porte, m in spectivement, pour un foyer dans un coin (comme dans les "corner
sts"). Ceci mène aux relations:
débit massique d'air entraîné par la flamme, m entr
-Z -1
débit massique de gaz chauds sortant par l'exutoire kg-s
z ' V
est la masse volumique de l'air (en kg· m·3), == 1 pour un foyer loin des murs,
est la température de l'air (en K), = 2 pour un foyer près d'un seul mur,
est la température moyenne des gaz chauds sous plafond dans le = 4 pour un foyer dans un coin.
local (en K),
g est l'accélération de la pesanteur (en m · s·2),
Loi du modèle de Harvard, 1978
Zentr est la hauteur d'entraînement depuis la base de la flamme, en m,
p est le périmètre du foyer, en m. . Mitler et Emmons, 1981, {12], et Cox, {2])
Si Ta = 300 K:
mentr ""0,327,JP;;" (zentr )1 ' 5 P , en kg· diamètre, ou diamètre hydraulique équivalent, de la source,
On note que le débit calorifique n'intervient pas dans cette formule. température de la zone gazeuse basse (air),
L'entraînement calculé est relatif à la hauteur de flamme, sans considérer débit calorifique,
l'entraînement dû au panache.
hauteur d'entraînement (au maximum la hauteur totale de flamme).
b} Expression de Heskestad ( 1984) [7] s lois dues initialement à Morton et Turner (fin des années 50) ont été
lisées dans l'un des tout premiers modèles de zones (Université de
On suppose que le débit massique entraîné par la flamme à la hauteur z · ard, fin des années 70). Elles ont été appliquées pour évaluer le débit
est proportionnel à la hauteur virtuelle d'entrainement Zv : · entraîné par des foyers dont la puissance est de quelques dizaines ou
z taines de kW. Le foyer est vu comme une source de chaleur où
' kg• ulement gazeux est supposé régi par la force d'Archimède. La flamme
t donc pas identifiée en tant que lieu de réactions chimiques. Nous
z< Zv osons ici la formule qui permet de considérer une source virtuelle sous
surface de pyrolyse, telle qu'elle est donnée à la référence citée. Cette loi
où la position de l'origine virtuelle a été exprimée ci-dessus (équation 5.20) désignée ici par "Harvard V".
Si le débit calorifique est en kW, Ke est voisin de 0,0054 kg· kJ'.
suppose que le bord de flamme est sur une surface conique de sommet
Sur cette relation très simple, examinons un moyen d'approcher la prise e 'appuyant sur le disque représentant la surface réelle de pyrolyse. La
compte de la restriction de l'entraînement d'air par une ou deux paro·
verticales (Alpert et Ward, 1984). Le débit d'entraînement d'air par un fo · tion de O sous le disque réel est donné par d = SR où R est le rayon du
6a
placé tout près d'un mur est posé égal à la moitié du débit qui ser ue et a un coefficient d'entrainement auquel on donne la valeur 0,10.
entraîné par un foyer deux fois plus puissant qui serait loin des m
obtient alors 0=6,8° (voir la figure 5. 7). A la hauteur Zentr, le débit
Cette hypothèse "miroir" conduit à introduire des facteurs 1 / 4 et
·que d'air entrainé s'exprime selon:
299
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSIQ /TÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour l'ingéni • Physique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
04
A = zentr / (Oc ) '
Remarques: 3.
- Le débit calorifique et les dimensions de la source interviennent dans cette formule.
1 5 2,5
( O c )3 zJntr
--+- Hauteur intemittente
Les termes se retrouvent dans d'autres expressions du débit d' ·
-Ill- Hauteur stable
entrainé par un panache thermique.
300 301
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : AITÉ DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour /'ingénie Physique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
e) Entraînement d'air par une flamme alimentée par une sourc Exemples de résultats de calcul
linéaire horizontale
(Zukoski et Kubota, 1978 [20/)
du débit d11air entrainé
Si une des deux dimensions de la surface-source de la flamme est trè
grande devant l'autre, on peut poser que l'origine de la flamme est u tableaux qui suivent donnent des exemples de la valeur du débit d'air
segment de droite horizontal et admettre que ce segment est la source d aîné, pour des valeurs réalistes du débit calorifique de foyers dans un
débit de combustible. de local, et plusieurs hauteurs d'entraînement, et ceci pour trois des
précédentes. La hauteur d'entraînement est une entrée pour chacune
Le modèle cité à la référence [20] fournit l'expression suivante tirée d trois lois : on l'a fait varier de 50 cm à 2,50 m.
corrélations
es données d'entrée:
.calcul selon la loi "Harvard V" nécessite le débit calorifique et le rayon
la source. La loi de Mc Caffrey ne tient pas compte du rayon de la
rce, mais du débit calorifique. Pour la loi de Thomas, on a besoin de la
érature de la couche de gaz chaud, qui a reçu des valeurs réalistes
nne de droite), et non du débit calorifique.
en kg· s-1•
où: ébit calorifique produit par les réactions de combustion est
la hauteur d'entraînement est Zentr (en m); paiement transporté dans l'écoulement, et une fraction en est
la largeur de la flamme est L (en m); née. La valeur utilisée pour les calculs effectués ici n'inclut pas la
a et b sont des coefficients empiriques qui valent: par la flamme : on ne tient compte que de la fraction
a=2
b=0,14 Tableau 5.9 a - Comparaison des valeurs des débits massiques
obtenus selon trois lois
Données d'entrée :
Hauteur d'entraînement = 0,50 m
@ longueur de la source, d'entrainement Débit Rayon de Débit Température
calorifique la surface- massique moyenne de la
@ débit calorifique (en W), (kW) source entraîné zone chaude
(m) (kg·s-1) (K)
@ hauteur d'entraînement (au maximum la hauteur totale de flamme).
50 0,18 0,183. .
Cette relation est donc de la forme: 50 0,167
2 1 100 0,25 0,279
111entr AzL3 Q 3 100
Pour de l'air à 300 K 300 0,43
p<YJ =l,177 kg· m-3, Cp=1006 J · .kg- 1 • K- 1 300
ces valeurs conduisent à : A=O,O 177 (unités SI). 500 0,56
Remarque:
500
Etant donné les différences d'approche et d'analyse, le choix de lois d'entraînem 0,56 900
assez bien éprouvées pour qu'on sache ce qu'il faut retenir dans chaque situation 0,56 1200
feu considérée est encore un sujet d'étude. Toutefois, les couplages présents dans
d'équations globaux de feu dans un local ont tendance à réduire
0,80 900
,Hfl'PrP•nr,•<> de valeur des débits d'air entraîné dues aux différences des relations 0,80 1200
r-hc,nit,r,,. 13) et ne rendent pas ce choix trop sensible sur les résultats. 1,13 900
1,13 ·............0,444 . •. 1200
303
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaîssances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour l'îngé connaissances empiriques et relations approchées
304 305
5 Foyers courants des feux de bâtiment : (Tl= DE PHYSIQUE 5 - Foyers courants des feux de bâtiment :
connaissances empiriques et relations approchées 'hy�ique du feu pour l'ingénieur connaissances empiriques et relations approchées
306
5 - Foyers courants des feux de bâtiment : TRAITÉ DE PHYSIQU
connaissances empiriques et relations approchées 3 - Physique du feu pour /'ingénie
[21] E. Zukoski, T. Kubota, et B. Cetegen, "Entrainment in fire plumes", Fire Safety Journal
3, (1980-1981). Chapitre
[22] D. D. Evans, D.M. Madrzykowski et G. A. Haynes, "Flame heights and heat release of
1991 Kuwait oil field fires", 4ème Symposium Fire Safety Science, 1994.
Détermination
du débit calorifique
Travaux de Thomton 6. 1
Chaleur de combustion 6. 2
à partir des énergies de liaison
Exploitation du résultat de Thomton 6. 3
, tablissement des relations utilisées couramment 6. 4
Expression pratiques du débit calorifique 6. 5
Remarques sur la validité des formules utilisées 6. 6
Incertitude sur le débit calorifique 6. 7
obtenu par cette méthode
Comparaison avec d'autres méthodes de 6.8
détermination du débit calorifique
Conclusions 6. 9
Grandeurs et relations de base Annexe 1
Passage des débits massiques Annexe 2
aux débits volumiques
an molaire de la réaction globale de combustion Annexe 3
308
TRAITÉ DE PHYSIQUE /TÉ DE PHYSIQUE
6 - Détermination du débit calorifique 3 - Physique du feu pour l'ingénieur - Physique du feu pour l'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
Ce chapitre porte sur le terme-source de chaleur des feux, c'est-à-dire le méthode de détermination de Q par mesure de la consommation
débit calorifique lié ici à la combustion avec flamme de produits courants u: déplétion) d'oxygène est aujourd'hui couramment pratiquée. C'est
du bâtiment. La connaissance de ce terme est indispensable pour prédire te méthode qui est présentée en détails dans ce chapitre.
l'aide d'un modèle global les grandeurs physiques liées à la sécurité,
détermination du débit calorifique par mesure de la consommation
D'ailleurs, cette grandeur fait partie des flux qui sont traités globalemen
oxygène entre l'entrée et la sortie d'un volume où se produit une
au chapitre 13. En soi, le débit calorifique est un indicateur de 1
mbustion est aujourd'hui effectuée :
"dangerosité" d'un foyer potentiel, vu en tant qu'objet ou matéria
combustible du bâtiment. Dans ce chapitre, on considère, non pas un loc tant dans les essais de laboratoire sur des échantillons de taille réduite
de bâtiment, mais un dispositif expérimental permettant le calcul du débi (100 cm2) ou moyenne (de l'ordre du m2) avec par exemple le "cone
calorifique à l'aide de mesures. Cette configuration offre le moye calorimeter" ISO, le calorimètre FMRC, ou bien le futur appareil d'essai
d'exprimer des changements de masse de gaz et de concentratio européen de réaétion au feu (SBI),
d'espèces, de préciser des aspects quantitatifs de la chimie de 1
combustion, et d'apporter des ordres de grandeur utiles. dans les expériences en vraie grandeur dans un local où brûlent un
Le calcul du débit calorifique d'un foyer à un instant t, selon la relatio élément mobilier et/ ou des produits de la construction, tels des
déjà considérée : revêtements en parois.
ous rappellerons d'abord une relation empirique obtenue par Thornton
], puis aborderons une démarche d'évaluation de cette relation et
nnerons plusieurs comparaisons relatives à sa validité. Pour justifier les
est très simple, si l'on connaît à cet instant la vitesse massique de l'appor rmules fréquemment utilisées, nous exposerons les étapes de calcul qui y
de gaz combustible 111P , et la chaleur massique de combustion hc d nduisent. Enfin des commentaires seront présentés sur les hypothèses
combustible qui se dégrade à cette vitesse. l'incertitude attendue de cette méthode.
Remarque:
111 représente en principe la vitesse massique de production de gaz combustible p
µ
pyrolyse (indice p). Ici, cet indice est l'initiale de production, par pyrolyse ou p
vaporisation. De toute façon, ce terme représente bien le flux massique de g
combustible libéré par une source.
310 311
TRAITÉ DE PHYSIQ
6 - Détermination du débit calorifique 3 - Physique du feu pour /'ingénie /TÉ DE PHYSIQUE
Physique du feu pour l'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
1400
1300 /
� 1200 V
�
J;l 1100 1/
/
Partant de données expérimentales sur la chaleur de combustion molai
mesurée en bombe calorimétrique, Thornton a montré (en 1917, réf [9
pour 121 composés gazeux, liquides ou solides dans les conditio
.Y
r.
-� -./
-�
considérée était proportionnelle au nombre de moles d'atom •î
r,
(anciennement : atomes-grammes) d'oxygène nécessaires à la combustio.
complète du composé. Ce résultat remarquable est à la base de la métho
de mesure du débit calorifique par consommation d'oxygène.
-·
!.,
� 300
�
Combustion complète ,7•·
� 200
Pour des composés dont la formule molaire est : Ca. H13 Ny , la combusti
!Y
est complète, par définition, si l'on obtient les seuls produits: C0 2 , H2 0, 100
N 2 avec les nombres de moles suivants par mole de composé:
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
Nombre d'atomes d'oxygène consommés par la combustion
complète d'une molécule de gaz
Le nombre de moles d'atomes d'oxygène nécessaire pour passer de C à C gure 6.1 - Nombre d'atomes d'oxygène consommés par la combustion complèt
et de H à H2 O est: e
d'une molécule de gaz (résultats de Thornton [9])
n=2a+ f!...
2
et le nombre de moles 02 nécessaires:
v�eur de a obtenue selon la droite de corrélation de la figure 6.1
m=a+ f!... pnme d� plusieurs manières, selon les unités utilisées (rappelons que
oule doit en principe être utilisé à la place de la calorie unité
iellement abandonnée):
La combustion en bombe calorimétrique (en excès d'oxygène) perm
d'oxyder C en CO2 et H en H2 O. Dans d'autres conditions, on pour 3 kcal par moles d'atomes O consommé,
trouver des "gaz imbrûlés", dont CO.
Le résultat de Thornton, pour une combustion complète, se met 06 kcal par mole de 02 consommée,
forme (cf. figure 6.1).
,43.10 5 J par mole de 02 consommée,
hc, M-l = ana 2M-l
3,8.10 6 J par kg de 02 consommé.
où hc,M; est la chaleur molaire de combustion du composé i, no Mi
2 ableau 6.1 donne, pour plusieurs espèces, la valeur de la chaleur de
nombre d'atomes-grammes O nécessaires à la combustion complète, et " bustion ramenée au kg d'oxygène calculée à partir de la chaleur de
une valeur (à très peu près) constante, pour l'ensemble des 121 campo bustion par kg d'espèces en supposant une combustion complète
examinés. . [3], [7],[9]).
312
313
TRAITÉ DE PHYSIQ TÉ DE PHYSIQUE
3 - Physique du feu pour l'ingént ysique du feu pour l'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
6 - Détermination du débit calorifique
Tableau 6.1 - Chaleur de combustion par kg d'oxygène ton mentionne que la chaleur de combustion du carbone en CO est
Exemples de valeurs pour des espèces courantes ièrement le double de celle de l'hydrogène en H2 0, pour des paraffines
es hydrocarbures aromatiques, et fait référence au rôle des valeurs
(Etat de l'espèce dans les conditions normales de température et pression (TPN) : iculières de l'énergie des liaisons responsables de ce constat sans
g : gaz, ou 1 : liquide, ou s : solide.)
efois développer quantitativement sa remarque vers une explication du
ltat observé.
tir de valeurs plus récentes de chaleur de combustion et d'énergies de
on (tableaux 6.2 et 6.3), nous avons effectué quelques calculs de bilan
l'énergie des liaisons pour obtenir la chaleur de combustion et
J'; paré la valeur calculée à la valeur mesurée de la chaleur' de
12,78 bustion ramenée à la mole ou au kg de 02 •
' " .
. ·:��,.:; r quelques composés, nous avons cherché à expliquer la relation
15,69
.i;t�t-?J;llllf'; T-<· nue (6.2). Dans ce qui suit, hc ,o représente la chaleur de combustion
2
13,06 enée à la quantité d'oxygène consommée (J par kg de 0 ).
. . ,P'·".!!VA¾W i:·•vwa·<. '·''\IIWll!1\r· ·'ltdd<•i 2
,, ' ."' .. �' f:'�•Bl!f���··..�:;
12,78
314 315
TRAITÉ DE PHYSIQ TÉ DE PHYSIQUE
3 - Physique du feu pour l'ingéni ysique du feu pour l'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
6 - Détermination du débit calorifique
Pour plusieurs espèces, nous allons exprimer hc ,o2 à partir des énergies
1
liaisons interatomiques. On utilise ici l'unité kcal · mole- , courante e
chimie pour exprimer l'énergie de liaison.
Le méthane, CH4, a besoin de deux moles de 02 pour être oxydé en C02.
H20.
Il faut casser: Tableau 6.4 - Exemples de valeurs de la chaleur
1 de formation de composés gazeux
• 4 liaisons C - H (coût énergétique: 4 x 8 7 kcal · mole- ),
1 Espèce
• 2 liaisons O = 0 (2 x 96 kcal · mole- ),
et former:
1
• 2 liaisons C = 0 (2 x 150 kcal · mole- )
1
• 4 liaisons O - H (4 x 110 kcal · mole- )
Tableau 6.2 - Exemples de valeurs de la chaleur de combustion compl�te, bilan énergétique de l'opération globale est une chaleur libérée de 200
en kcal. par mole, puis en MJ par kg d'espèce.(d'après Kanury, "Introduction to · mole-1 alors que la mesure donne 210,8 kcal · mole-1. Il s'agit d'un
Combustion Phenomena", Gordon and Breach, 1977) accord compte tenu des incertitudes sur chaque chaleur. La valeur de
1 kcal par mole de CH4 correspond à 13,1. MJ par kg de 02 consommé
Combustible Y!c,M (kcal · mole- ) valeur de 210, 8 kcal · mole-1 à 13,8 MJ par kg de 02 consommé.
93,9
hane, C2H6, a besoin de 3,5 moles de 02 par mole lors d'une réaction
xydation complète. La chaleur de combustion par kg de 02 consommé
t 12,8 MJ si on la calcule à partir des énergies de liaison et 13,7 MJ
rès la mesure en bombe.
utane, C4H 10, a besoin de 6,5 moles de 02 par mole. On trouve: 12,7
par kg de 02 à partir des énergies de liaison et 13,8 MJ par kg de 02
rès la mesure en bombe.
peut généraliser ceci pour les alcanes linéaires, Ck H2k+ 2, car la réaction
dation complète s'écrit.:
316 317
TRAITÉ DE PHYSJ É DE PHYSIQUE
6 • Détermination du débit calorifique 3 - Physique du feu pour l'ingé ysique du feu pour l'ingénieur 6 Détermination du débit calorifique
A partir des données du tableau 6.3, on arrive à : gie de liaisons globale. La chaleur de combustion du benzène a ainsi
tilisée pour évaluer l'énergie des liaisons particulières entre atomes de
57+ 143k\ ,
h O = 2 (----) kcal par mole de 02 consommee. one. Ramenée au kg de 02 sachant qu'il faut 7,5 02 pour oxyder
C, 2 1 + 3k plètement une mole de benzène, on trouve:
où hc,0 est la chaleur de combustion ramenée à la quantité de 13,7 MJ par kg de 02 (au lieu de 13, 1, cf. tableau 6.1 ).
2
consommée (ici, par mole). Si l'on remarque que 57 + 143 k est
n'avons pas démontré théoriquementé le résultat de Thornton, sauf
différent de 50 (1 + 3k) et que l'on accepte de faire l'approximation d'u
être pour les alcanes linéaires et certains alcools. De nombreuses
égalité ' on obtient : h O = 100 kcal par mole de 02 (ou bien : 13, 1 MJ par res effectuées depuis 1917 confirment cependant la bonne
c, 2
kg de 02), soit, pratiquement, la valeur obtenue par Thornton. oximation de la relation empirique qu'il a établie, et ce sur beaucoup
composés, y compris des polymères naturels ou synthétiques, étudiés
Ce résultat très simple ne peut pas être obtenu de cette vingtaine d'années dans l'objectif d'application à la sécurité
beaucoup de familles de composés !
Remarques:
L'éthylène, C2H4, conduit à: Les valeurs de la chaleur de combustion ou celles des énergies de liaison ne sont pas
accessibles avec une précision excellente et, de plus, ont été réactualisées
hc O = 13,2 MJ par kg de 02 (à partir des énergies de liaison), périodiquement depuis 1910. Ceci peut expliquer de petits écarts dans les données
' 2
des différents auteurs, comme dans les comparaisons effectuées ci-dessous, ou dans
hc,02 14,6 MJ par kg de 0 2 (chaleur mesurée) les résultats qui suivent.
Dans d'autres conditions de combustion que celles de la bombe calorimétrique,
l'efficacité de l'oxydation des atomes du composé dépend de plusieurs facteurs
Nous n'avons pas généralisé aux alcènes car nous ne disposions pas
toutes les valeurs nécessaires de l'énergie des liaisons perturbées - la qualité de la mise "en contact" des réactifs (gaz combustibles et oxygène) liée à la
diffusion et à la turbulence,
proximité de la liaison C = C.
- le temps de séjour dans le volume réactionnel (à comparer au temps caractéristique
L'éthanol, C2H 6O, contient un atome O par molécule. Le calcul par des réactions),
énergies de liaison fournit hc,o 13,0 MJ par kg de 02 au lieu de 14 - la température du milieu gazeux (dont dépend la vitesse des réactions chimiques).
2
MJ par kg de 02 selon la mesure. valeur mesurée de la chaleur de combustion dans les conditions d'un
de bâtiment peut ainsi être inférieure à celle obtenue dans une bombe
Les alcools de formule globale du type CkH2k+PH (méthanol, éthanol, rimétrique. L'oxydation du carbone C en CO (possible dans un feu,
propanol ...) ont besoin de 3 k/2 moles de 02 par mole pour l'oxydati une partie du carbone du combustible), et non en CO2 seulement
complète, soit pour former kC02 et (k + i) H2O. e dans une bombe calorimétrique) est liée à ce point. La formation
A l'aide des données du tableau 6.3, on obtient : 0 est considérée dans la suite de l'exposé.
143k+ 12
""' 95,3 kcal par mole de 0 2
1,Sk
(ou 12,4 MJ par kg de 0 2). Cette val
est proche de celle de Thornton.
320 321
TRA/Tl= DE PHYSIQ
6 • Détermination du débit calorifique 3 - Physique du feu pour l'ingé 6 - Détermination du débit calorifique
Une présentation logique simplifiée se trouve à la figure 6.3. pérature rex est mesurée à l'aide d'un thermocouple.
'tesse v ex est mesurée au moyen d'un tube de Pitot : on obtient à
ir de la mesure d'une différence de pression (pression totale, pression
' 1
1 rêt) le produit : p ex( v ex) 2•
Débit massique d'air entrant � On m�:;ur�:
(composition connue) •
On mesure le X02.Xc02, Xco on pose : p ex= (p0 T)f T ex où l'on donne à Po la valeur
débit volumique
Le volume de contrôle, VC, est le volume dans lequel ont lieu les réactio
de combustion entre les gaz combustibles (débit massique amené d
VC : mgc ) et l'oxygène de l'air entrant dans VC (avec le débit massiq
mg12 ). Une partie des frontières de VC peut être virtuelle (en tirets sur
figure 6.2). Une extraction naturelle (par tirage) ou forcée (ventilateur)
sortir le flux massique d'effluents mex , qui est collecté dans un cond
où:
Détermination de v ex
322 323
TRAITÉ DE PHYSIQU TÉ DE PHYSIQUE
6 - Détermination du débit calorifique 3 - Physique du feu pour /'ingénie hysique du feu pour l'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
l
y;oi m. i
2
qui est la diminution , entre les sites "in" et "ex", du flux Ll771o2 (xin frin xex Trex )
---
M = Po 2TPN o2 vTPN - o2 vTPN (6.5)
d'oxygène dans l'écoulement.
On vise le calcul du débit calorifique Q selon une relation: VfPN et x�x restent encore à exprimer.
2
• température Tin
es termes gardés ici pour des raisons de symétrie de l'écriture de bilan
suit.
• et composition de l'air: XNin , xHm o, xCO
in
2 2 2 •
ême, il sort de VC par unité de temps le nombre de moles suivant
325
TRAITÉ DE PHYSIQ
6 - Détermination du débit calorifique TÉ DE PHYSIQUE
3 - Physique du feu pour /'ingénie
sique du feu pour l'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
et que:
n molaire de la réaction globale de combustion dans VC,
nex < 11,in 1cients p et a
02 02
r un combustible donné, il existe un lien entre
par l'hypothèse de combustion dans VC et, pour la même raison:
· ex
ng1 (consommation "instantanée" de moles 02}
tto2 2
·n'f.
X
n!..n ,
-co > ·-co
différences sont dues à la production de H2 O, CO2 et CO par
(si CO se forme dans la combustion) ommation de moles de 02 et de moles gazeuses combustibles. Pour un
bustible donné, le nombre de moles de H2O, CO2 et CO produites par
réaction globale avec 02 supposée complète sur H et, éventuellement,
·enement incomplète sur C (formation de CO) s'exprime à partir de la
(si l'on supp?se que !'azote entrant dans VC ne participe pas à ule molaire du combustible et du nombre de moles de 02 consommées
_
combustion rn comme reactif avec l'oxygène, ni comme produit). la réaction. L'annexe 2 donne des détails sur cette relation. On écrit
On arrive ainsi à s simplement la relation de proportionnalité:
,iex ,iin
Introduction du terme (,
r faciliter l'écriture des relations présentées plus loin, on introduit un
</> exprime la consommation de 02, relativement au flux molaire entrant ficient a:
est défini selon:
0 < {jl< 1
aleur de p (ou celle de a) peut être précisée si l'on connaît la réaction
ale d'un combustible de formule connue.
d'où:
trouve que, pour de nombreux combustibles courants, a varie peu
-ex -in ,1,•in ur de la valeur:
no - no = -'l'nQ
2 2 2
a = 1,10
et:
326
327
TRAITÉ DE PHYSIQ TÉ DE PHYSIQUE
6 - Détermination du débit calorifique 3 - Physique du feu pour l'ingé 'hysique du feu pour l'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
Passage aux débits volumiques TPN Expression de <) avec zex et Z1"
A partir de la définition de ces grandeurs et de l'équation d'état des g
parfaits, on écrit :
que 02 et N2 ne sont pas condensés dans le piège, le rapport de leurs
VfPN 1 - x:: bres de moles respectifs se conserve entre "ex" et "AP":
v.;N = 1 + çb(a 1) ·ex ·AP
no2 no2
__
qui relie V�N à VTPN mais où <j> , directement lié au flux de moles de
consommées, est encore à expliciter à l'aide des grandeurs connues ou
mesurées.
On va pour cela
328 329
/TÉ DE PHYSIQUE
6 - Détermination du débit calorifique 3 - Physique du feu pour /'ingénie hysique du feu pour l'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
XNAP = l - xAP
02 -
xAP
CO2 -
AP
xCO On néglige la fraction molaire de CO
2
(6.14)
Ceci revient à supposer que la masse molaire moyenne du gaz en "ex" est (sans prise en compte de CO)
celle de l'air, malgré la présence d'autres molécules que 0 2 et N2 et dans
des proportions différentes ; et malgré celle -éventuelle- de produits sous n'interviennentnt plus que:
forme condensée. Les molécules de N2 qui sont entrées dans VC n'ont pa� 02
réagi (pour le type de combustion étudié) et restent donc très nombreuses pTPN , connu,
dans le flux gazeux. L'assimilation à l'air du milieu en écoulement semble
X0in , connu,
n'engendrer qu'une petite erreur (de l'ordre de quelques%) sur {f'x. Une fois 2
V ex connu (vitesse moyenne), on obtient v
ex
= ù ex s' où s est l'aire de là AP
les grandeurs mesurées: X0AP2 , Xco
section efficace du conduit. Puisqu'on a déterminé {f'X, on obtient mex selon 2
rhex = v expex . coefficient a est de l'ordre de 1,10 pour la plupart des combustibles
330 331
TRAITÉ DE PHYSIQUE TRAITÉ DE PHYSIQUE
6 - Détermination du débit calorifique 3 - Physique du feu pour l'ingénieur :3 _ Physique du feu pour l'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
1 7 ,2 1 0 6 V. ex L'erreur faite sur l'énergie est d'avoir produit 2 z C02 avec consommation
TPN (6.15)
çj = X AP de z 02 , au lieu d'avoir produit 2 z CO avec consommation de z 02 , et ceci
0 2 pour consommer 2 z C .
AP )
X co
0 ,4 7 6 + 2 A 1 Q, à ajouter, correspond à 2 z AH1 ,où AH1 est la chaleur de formation de
X AP CO par mole de CO produite.
co 2
0 '2 1 -
1 - X AP
co A2Q, à retrancher, correspond à 2 z AH2 , où AH2 est la chaleur de
2
formation de C02 par mole de C02 (ou de 02 ).
Cette formule constitue une expression pratique du débit calorifique La correction à ajouter est donc:
valable en l'absence de la production de CO.
où: Q est en watts si vex est en m 3 • s- 1 .
AQ = 2 z (AH1 - AH2 ) = - 2 z AH3
où AH3 est la chaleur de combustion de CO en C02 , par mole de CO,
comme le montre la loi de Hess. Si l'on ramène AH3 à la mole de 02 , on
6.5.2 On ne néglige plus la formation de CO introduit AH4 = 2 AH3 et AQ = - z. A H4 _
• et z celui relatif à la production de CO. Mais f n'est pas directement accessible puisqu'on ne mesure pas X��o
On commence par supposer que tout C produit CO : le nombre de moles Au moyen de manipulations assez longues, on arrive à la formule (6.17)
d'atomes de C lié à la consommation de z 02 est 2 z C puisque: donnée ci-dessous où ne figurent que les grandeurs mesurées ou connues.
2 z C + z 02 ➔ 2 z CO Dans cette formule (due à Parker), E est l'énergie libérée pour la
consommation d'1 m3 TPN de 02 et E' l'énergie libérée lors de la
Si ces 2 z C produisaient C02, il faudrait 2 z 02 , selon: combustion d'l m3 TPN de CO.
2 z C + 2 z 02 ➔ 2 z C02 Examinons l'importance de la correction:
soit z 02 de plus que pour la réaction produisant CO. K1 = 419 kJ par mole de 02,
La consommation molaire en 02 serait donc, si tout C s'oxydait en C02: et A H4 = 566 kJ par mole de· 02
An' = (x + y + z) + z = An (1 + j) Q = [K1 + f(K1 -AH4 )]An
si f est le rapport -=-.
An
419 - 147
Prenons un exemple de valeurs de concentrations à la sortie pour la
L'énergie libérée par la consommation de An' moles de 02 serait: combustion d'un polymère courant:
Q'=K1 .An' x;i = o,o5
où K1 a la valeur correspondant à la réaction d'oxydation complète.
[
utiliser. Une critique concerne encore le maintien de a à 1,10, soit
Soit: la même valeur que celle utilisée en supposant la combustion
r 3,762 xt2 xAP Jj complète.
3, 612 l0 6 V293 1 (
AP AP AP ) 1+0,1715 �
Xo2
Compte tenu des hypothèses retenues et de l'incertitude des
mesures, il n'est pas certain que l'amélioration formelle qui consiste à
l-Xo2 -Xco2 -Xco
Q(W)
r j
utiliser la relation qui prend CO en compte soit vraiment efficace.
Krause et Gann (1980) estiment à moins de 5% l'erreur commise sur
3, 762Xt
2. Q en négligeant CO. Hognon (CSTB, 1991) a montré sur deux
AP )
l+(a- 1) 1 (
AP AP exemples de feu dans une pièce que négliger CO conduit à quelques
l-X02 -Xco2 -Xco
% d'erreur au plus sur la quantité de chaleur Q (t), obtenue par
intégration de Q(t).
Expressions littérale et pratique du débit cÎilorifique
avec prise en compte de la production de CO, et de l'air sec sans C02•
(Q est en watts si V est en m 3 . s-1 ).
334 335
DE PHYSIQUE
6 - Détermination du débit calorifique ysique du feu pour l'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
omposition de l'air
égliger Xlr O lorsque le taux d'humidité est de 40% à 20 "C conduit à
2
X� , X� ,
2
xt� . L'incertitude de mesure va de quelques
0à 1%.
ur déterminer v= , on suppose que M ex = M air . L'erreur dépend de
ex ! Comme N2 reste le constituant majoritaire, l'erreur ne peut
épasser quelques La mesure de la vitesse moyenne pour
O
/ 00
•
déterminer v ex
est elle-même entachée d'une erreur non quantifiée.
336 337
TRAITÉ DE PHYSI TÉDE PHYSIQUE
6 - Détermination du débit calorifique 3 - Physique du feu pour l'ingé ysique du feu pour /'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
338 339
6 - Détermination du débit calorifique 6 - Détermination du débit calorifique
n.
RT =
J V p
Pj =
Xj , fraction molaire
p n
Pj = et : L Pj = p
V j=l,J
p
= l".i , fraction massique
341
TRAITÉ DE PHYSIQ Tl; DE PHYSIÇWE
6 - Détermination du débit calorifique 3 - Physique du feu pour l'ingéni ysique du feu pour l'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
Fraction molaire Xj
X02 = 0,21 Y02 = 0,232
XN = 0,79 = 0,768
2
I(m./M.)
j=l,J
J J M = 29 kg· kmole- 1
I n.M.
-
M =-
m ..J
= �1 =_1,
_
J J
_
_ I x.M.
J J
In.j j=l, 5
j=i,J
x.1 m. M
=-J -
m M.
J
avec [ I Xj = 1J
.=J,
J J
Fraction massique :
ou
M
X.J =Y-
J
M. J
avec [. I � = 1J
J=i,J
Composition de l'air
(à titre d'exemple pour de l'air sec non pollué).
N2 78,09 28
02 20,95 32
Ar 0,93 39,9
C0 2 0,03 44
Air 100,00 28,95
342 343
TRAITÉ DE PHYSIQU /TÉ DE PHYSIQUE
6 - Détermination du débit calorifique 3 - Physique du feu pour l'ingénieu hysique du feu pour l'ingénieur 6 - Détermination du débit calorifique
.i iv· i = i v· i coefficient a
m =P PTPN TPN
réaction de combustion dans VC concerne les moles 02 amenées et qui
nt consommées (au passage du flux d'air qui passe dans VC) avec
sformation de moles de combustible et fabrication de moles de
duits.
(équation des gaz parfaits à TN) produits : on retient H2 O, CO2 , CO, N2 et HY où Y est un halogène
'sent dans le mole de combustible.
D'où: le combustible est un gaz, on doit connaître sa formule élémentaire
emples : CH4, C3 H 8). Si le combustible est solide (par exemple les
Min V�Jnp
= __
ex __;:�'- qui fournit: VctTP lymères courants) on peut définir une mole selon la composition
M vi�TP vi�TP mentaire, soit, sur 100 g de combustible par exemple : CaHbOcNctYe où
que coefficient est le nombre de moles d'atomes de l'élément
respondant. Ainsi a est tel que 12xa est la masse de C dans 100 g de
bustible. Les coefficients c, d, et e peuvent être nuls pour certains
bustibles. Le coefficient e n'est pas nul pour le PVC par exemple où Y
Passage des débits massiques aux débits volumiques Cl. On admet que N se retrouve en N2 , Y en HY, C en CO2 et CO, H en
Posant Jill = pex et si '[in et rex sont les températures absolues moyennes d ivons la réaction globale selon
l'écoulement aux sites "in" et "ex":
in in CaHbOcNctYe + v 02 ➔µmoles de "produits"
min = P M. v m au site « in » 1 "mole" u moles
RT m
moles de produits:
ex -ex
mex = P M vex pose que h est le nombre de moles CO.
au site « ex »
RTex b-e d
µ = (a-h)+ h + -- + e + -
d'où le rapport des débits volumiques aux deux sites: 2 2
vin m. in yin Mex
vex = m.ex y ex Min ombre de moles 02 nécessaires est:
h b-e c
v = ( a-h )+ -+----
2 4 2
ain en nombre de moles dans le flux gazeux est ainsi:
1
µ-v = - (b + 3e + 2d + 2c + 2h)
4
r une mole de combustible consommée.
344 345
, DE PHYSIQUE
6 - Détermination du débit calorifique sique du feu pour l'ingénieur
6 - Détermination du débit calorifique
Chaque fois que u moles 02 sont consommées , le flux gazeux gagn pies de valeur de pet a:
moles .
On définit /J, facteur "d' accroissement du nombre de moles", selon :
Combustible p a
Carbone C 1,00 1,000
soit:
= 4a+2b+2e+2d
/J
4a+b-e-2c-2h
On voit que, pour du carbone pur, /J= 1, et que pour du méthane, CH 4:
4+8
= 1, 5 si tout le carbone se retrouve en C0 2 .
4+4
(CH4 + 2 02 ➔ C02 + 2 H20)
eur a = 1 , 105 a été proposée comme valeur moyenne par défaut.
Pour des composés Ca H b :
= 4a+2b 1:stat que a est peu dépendant de l a nature du combustible (pour les
/J naux �ourai:-ts dans le bâtiment) permet d'obtenir les relations
4a+b-2h ues presentees dans le corps du texte.
/Jdépend donc de la formule globale du combustible.
Parker [7] ramène /J à la composition molaire de l'air. Une mole
amenée dans VC est telle que
346
347
6 Détermination du débit calorifique
Bibliographie
Chapitre
[1] D.D. Evans et L.H. Breden, "Time delay correction for heat release rate data", Fire
Technology, mai 1978.
[2] B. Rognon, "Note sur la mesure du débit caiorifique", Rapport CSTB, décembre 1991.
[3] C. Huggett, "Estimation ofrate ofheat release by means of oxygen consumption
measurements", Fire and Materials, vol 4, 1980.
[4 ] M.L. Janssens et W.J. Parker, "Oxygen eonsumption eaiorimetry", chapitre 3 de
l'ouvrage "Heat release in fires", sous la direction de V. Babrauskas et S.J. Grayson,
Elsevier Applied Science, 1992.
[5] R.F. Krause Jr.et R.G. Gann, "Rate ofheat release measurements using oxygen
[ 6]
consumption", Journal ofFire and Flammability, vol 12, avril 1980.
W.J. Parker, "An Investigation ofthe fire environment in the ASTM E 84 tunnel test'',
Débits massiques
échangés
NBS Tech. Note 945, août 1977.
[7 ] W.J. Parker, "Calculations ofthe heat release rate by oxygen consumption for variou
Ouvertures verticales 7. 1
Ouvertures horizontales 7. 2
Remarque:
Ce chapitre reprend, pour l'essentiel, un cahier du CSTB (n°2659, juin 1993), " Fuites aérauliques 7. 3
méthode de détermination du débit calorifique par mesure de la consomma
d'oxygène", M. Curtat, rédigé dans le contexte d'une étude réalisée pour la Dire
de la Sécurité Civile, Ministère de l'Intérieur.
348
7 Débits massiques échangés entre un local en feu TRAITÉ DE PHYSIQ
3 - Débits massiques échangés entre un local en feu
et son environnement 3 Physique du feu pour /'ingé
et son environnement
Les ouvertures d'un local où des foyers sont actifs laissent sortir un flux tation des relations présentées
gaz chauds contenant les produits de combustion, et entrer de l'air
apporte de l'oxygène dans le local. Elles sont ainsi traversées par des fi peut les utiliser directement pour estimer des flux transportés (de
de matière, et par les flux d'enthalpie associés. asse, de chaleur, de fumée opaque, de gaz toxique), qui sont des
L'extérieur du local peut être l'extérieur du bâtiment ou bien un aut ·cateurs de l'activité du feu dans le local, et également de sa
local, pièce ou couloir par exemple, du même bâtiment. duction de causes de danger dans le reste du bâtiment ;
Les transports de matière considérés ici sont dus à des différences connaissance du débit d'oxygène entrant dans le local-feu par
pression "naturelles", c'est-à-dire non causées par des systèmes semble des ouvertures, une fraction du débit total d'air entrant
désenfumage mécanique où un ventilateur impose de nouvelles différenc rmet d'évaluer la valeur maximale que peut atteindre le débit
de pression (ce point sera abordé au chapitre 11). orifique dans le local ;
L'exposé qui suit présente des relations et méthodes de calcul utilis ·
dans les modèles globaux de feu les plus répandus, les "modèles de zones 11 s un modèle de feu de bâtiment, les débits massiques échangés
(cf. chapitre 13), et donne des exemples de résultats. Dans ce chapitre, les e un local et son extérieur doivent être inclus comme termes de flux
champs de pression responsables des écoulements so s les bilans massiques à effectuer dans le local-feu et dans les
monodimensionnels, vus comme verticaux, et, pour des ouvertu ntuels locaux en communication aéraulique avec le local-feu, ou
verticales, les champs de vitesse sont horizontaux. L'intérêt de tôt dans des volumes finis selon lesquels les volumes intérieurs sont
modélisation simplifiée est de fournir des relations relativement facile 1lés. Les débits de fumée et de gaz toxiques entrent dans les bilans
exploiter, qui fournissent de bons résultats lorsqu'on les confront r ces grandeurs. Les flux d'enthalpie associés aux débits massiques
l'expérience. Une modélisation plus fine fournirait des ch trent quant à eux dans les bilans à effectuer sur l'énergie.
tridimensionnels de vitesse, de température et de concentration, au p vertures considérées pour le passage de ces flux entre deux volumes
d'un effort de calcul plus grand. Ainsi, les modèles de champ (présent timent ou entre le local-feu et l'extérieur du bâtiment ou entre un
plus loin, au chapitre 13) font appel à des équations de conservation de en communication avec le local-feu et l'extérieur du bâtiment sont
quantité de mouvement plus générales que la loi de Bernoulli utilisée d
ce chapitre. ouvertures verticales (portes, fenêtres),
L'écoulement de gaz chaud quittant le local par une ouverture donnée s ouvertures horizontales (exutoires),
ici globalement défini par un flux massique sortant, auquel on p
associer un débit volumique à l'aide de la masse volumique moyenne, e es fuites aérauliques,
même liée par l'équation d'état à la température et à la pression moyenn
et un flux d'enthalpie sortant qui est fonction du débit massique et de ous allons considérer successivement.
température moyenne. Le flux massique sortant de particules de fumée,
à l'opacité des effluents (cf. chapitre 11) est une fraction du flux massi
total sortant.
L'écoulement d'air entrant dans le local est décrit de la même façon.
champ de pression extérieur au local, la température et la composition
l'air sont des données d'entrée.
Selon l'orientation de l'ouverture (verticale ou horizontale), ses dimensions,
et les champs de pression de part et d'autre de l'ouverture considérée, on
observe lors d'un feu soit un seul sens d'écoulement, entrant ou sortant,.
soit deux, entrant et sortant, soit même plusieurs. Il est ainsi cou
d'observer un flux d'air entrant au travers de la partie basse d'une p
ouverte, et un flux de gaz chaud sortant par la partie haute de cette port
351
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu TRAITÉ DE PHYSI 3 - Débits massiques échangés entre un focal en feu
et son environnement 3 - Physique du feu pour l'ingé et son environnement
353
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu TÉ DE PHYSIQUE 3 - Débits massiques échangés entre un local en feu
et son environnement ysique du feu pour l'ingénieur et son environnement
(dans un local où le feu est assez puissant pour que le milieu gaze lication: relier T et p. En effet, dans un modèle global de feu, il est
soit bien brassé), ou de milieu constitué de deux couches homogènes ( mode d'exploiter l'équation d'état (des gaz parfaits) de la façon
uniforme dans chaque couche), permettent des expression linéaires ante: le système d'équations du modèle fournit T;. (t), où i repère un
p en fonction de z que nous allons exploiter. me fini (une zone de gaz) dans le local. Si l'on admet
: p = c te = prT , il suffira pour obtenir Pi (t ) de connaître T;.(t) et la
• La pression au niveau du sol, Pr, ne saurait être une donnée sauf lo.
d'une expérience où on la mesure ! Dans les modèles de feu de local, ur (supposée) constante de la pression dont on connaît la valeur
.
calcule Pr à partir de la relation entre p , pression moyenne spati iale. Notons au passage qu'on suppose de plus que r reste constant,
dans le local et l'énergie interne U du gaz dans le local selon: r= R dépend de la composition molaire, puisqu'on admet :
M
1 r
P =-- u « "" c te , pour utiliser pT = c te .
V �
qui vient de l'équation d'état des gaz parfaits et de l'expression de l'énergil' hypothèses sont causes de toutes petites erreurs pour un feu de local
interne des gaz parfaits avec une température de référence nulle. V est if ouvert" et apportent une simplification agréable en supprimant une
le volume du milieu gazeux du local. Les modèles globaux de feu, présent. tian dans le système.
plus loin, utilisent des équations de bilan sur l'énergie interne qui, pf
intégration sur la variable temps, fournissent U(t). Si Pr est connu avant fi, p varie de 10 Pa dans la durée du feu, et qu'on pose p T= 101325 Pa au
feu (nous verrons comment dans un paragraphe suivant), on obtient Pr(t) Îi de 101335 Pa, l'erreur sur p T est de 10-4_ L'influence de la
l'aide de: jt,,
jfk' pagation de cette petite erreur au cours de l'intégration sur le temps est
Pr(t) = aU(t) où a est une constante
1
t contre difficile à évaluer !
Pour des feux dans des locaux ouverts par portes et fenêtres, la valet!. tains modèles présentés plus loin (chapitre 13) ne font pas
absolue de (Pr - PE) reste très faible devant la valeur de la pressio!
atmosphér�que: quelques Pa e:1viron par rapport à 101325 Pa. Quand
_
f proximation pT = c te , et ceux qui traitent de feux dans des locaux peu
feu a attemt une certame pmssance (10 kW comme exemple pour
pièce courante d'environ 30 m3 percée d'une porte), Pr devient inférieur j'·
unt erts ne doivent pas la faire: p peut y varier de plusieurs % ou
ieurs dizaines de%.
PE· Ceci implique qu'en partie basse d'une ouverture verticale, l'écouleme� enons aux expressions de débits au travers de l'ouverture. Pour
gazeux est entrant dans le local. En partie haute de l'ouverture, lj; enter l'utilisation pratique des relations introduites, nous allons
différence de pression s'inverse à cause de la contribution des terme\ ·ser l'hypothèse que le local est occupé par deux couches de gaz,
en: g (p int - Pext} z, qui viennent de l'équation de la statique des gaz, �• tifiées, ce qui permet d'arriver à des formules simples. Cette hypothèse
l'écoulement y est sortant. Un écoulement à deux courants (l'un entrant el à la base des modèles de zones présentés plus loin dans ce livre
apitre 13).
partie basse de l'ouverture, l'autre sortant en partie haute de l'ouverture)
est ainsi très fréquemment observé. A une certaine hauteur danj faut souligner auparavant que les formules approchées tirées de
l'ouverture, on observe une vitesse nulle. Le segment horizontal sur lequt plication de la loi de Bernoulli donnent de bons résultats si on compare
la vitesse est nulle dans l'ouverture est appelé la "ligne neutre" ; �, débits calculés et les débits mesurés sur des feux expérimentaux.
hauteur par rapport au sol sera notée ici ZN, nous l'appellerons hauteiif
neutre.
?#
Il faut souligner que ces faibles différences de pression - qui ont donc deJ:
origines : la variation temporelle et spatiale de l'énergie interne dans r,
local-feu et la variation de la pression avec la hauteur - peuvent conduire à
des débits massiques importants au travers d'ouvertures verticales (pa;?:
exemple 1 kg· s-1 pour une porte ordinaire) et à des flux élevés d'enthalpif
des gaz effluents (des centaines de kW au travers d'une porte ordinaire). ·.,
Ces petites différences de pression sont donc des moteurs puissants. Si
c'est sur elles qu'on s'appuie couramment pour calculer les débits passant
par l'ouverture, il n'empêche qu'on les néglige souvent dans une autre
355
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu TÉ DE PHYSIQUE 3 - Débits massiques échangés entre un local en feu
et son environnement 3 - Physique du feu pour l'ingé ysique du feu pour l'ingénieur et son environnement
une ouverture verticale d"un local s le local feu : l'indice 1 renvoie à zh, zone haute du premier local,
ice 2 à zb, zone basse du premier local.
en feu, dans l'hypothèse s un volume en communication (second local) : l'indice 3 renvoie à la
de deux couches de gaz stratifiées l'indice 4 à la zb de ce local.
T2, T3, T4 ,, sont uniformes dans chaque zone 1, 2, 3 ,4.
Dans le local-feu on admet donc qu'une zone "froide" se trouve sous u débit massique qui quitte la zone i pour la zone j sera noté mij. On
zone "chaude" stratifiée. La température dans chaque zone de gaz y
uniforme (mais non pas constante). Dans un volume en communie pose ici que le flux de matière arrivant dans une zone reste dans cette
avec le local-feu par une ouverture supposée ici unique, on fait la mê
hypothèse d'existence de deux zones. s supposerons d'abord que la zone 3 (zh du local en communication
Pour simplifier l'écriture des expressions le local-feu) n'existe pas : dans ce local p et T sont supposés
introduire les notations : rmes ; ce peut être le "monde extérieur infini".
• ZA est la hauteur de l'allège de l'ouverture (nulle si c'est une porte), s allons d'abord reconnaitre quels sont les débits mij à calculer selon
• ZL est la hauteur du bas de linteau, onfigurations logiquement possibles des écoulements en fonction des
rs relatives de :
• ZN est la hauteur neutre (où 11p = 0),
ZA, ZN, ZD, et ZL
• ZD est la hauteur de l'interface qui sépare la zone basse (zb) de la z
haute (zh); la lettre D est l'initiale de discontinuité : à cette haute tons qu'on a toujours ZL > ZA, et que ZN peut en principe avoir
l'évolution de T et de p est vue comme discontinue dans un modèle porte quelle valeur.)
zones, alléger l'écriture, introduisons encore
• ZP est la hauteur du plafond du local feu. : débit massique total entrant dans le local feu.
Ces hauteurs sont définies à partir du plancher : débit massique total sortant de ce local.
volumes. La figure 7 .1 présente ces différents termes.
men des combinaisons logiques mène à la liste de cas suivante :
wt
• ZD(ZA
rh.14::i= 0
l Figure 7.1
Représentation schématique
d'un tube de courant, pour
rh.24 0
• ZA ( ZD ( ZN
�.�, ......."·····-····..·····�.... � ----�
-
appliquer la formule de Bernoulli rh.14 *0
rh.24 0
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu TRAITÉ DE PHYS
et son environnement TÉ DE PHYSIQUE 3 - Débits massiques échangés entre un local en feu
3 - Physique du feu pour l'ingén
hysique du feu pour l'ingénieur et son environnement
• ZA ( ZN ( ZD ( ZL
• ZD ( ZA
rÎi41 * 0
rh42 = 0
• ZA ( ZN ( ZL ( ZD ( ZP
• ZA ( ZD ( ZL
m1 4 = o m41 o
2) Si ZN< ZA • ZL ( ZD ( ZN
min 0
rÎi41 = 0
rÎi42 * 0
On o?�erv� alors un seul écoulement, sortant du local feu (au foyer a li
une mJe�tion �e m sse de gaz, et la température élevée des produits
�
combustion " dilate les volumes gazeux) : cette situation est possi
1
• ZN ( ZD ( ZP
temporairement.
m4 1 = 0
• ZD ( ZN
rh42 *0
m1 4 *0 12 situations logiquement possibles. Pour chacune, il
rh24 0
t exprimer les rhij non nuls.
.., ZN ( ZD ( ZA patience de l'ordinateur est exploitée pour reconnaitre à chaque instant
rh14 *0 as à traiter et calculer ces débits dans toutes les situations identifiées.
s ne développerons donc pas le calcul pour chacune des situations
rh24 = 0 · sagées, et nous nous limiterons à la présentation de situations
rantes.
a ZN ( ZA ( ZD ( ZL
façon peut-être paradoxale, nous insisterons sur la situation d'avant le
*0
rÎi14 , encore non envisagée, pour les raisons suivantes
m24 * 0
Le calcul à l'aide d'un modèle global doit être bien commencé : en
• ZL ( ZD ( ZP particulier, les équations d'échanges et de bilans doivent être satisfaites
à t = O. Pour les satisfaire, on admet un état stationnaire des échanges
rh14 = 0 de masse et d'énergie sur la durée: t E ]-oo,0], à partir duquel on calcule
rh42 0 les variables d'état à t = O.
3) Si ZL < ZN A une situation avant démarrage du feu dans laquelle le milieu gazeux
est bien mélangé (une seule zone dans le local) correspond,
mex 0 formellement !, une situation "opposée", celle où le feu est devenu assez
Le seul écoulement de débit non nul est entrant dans le local feu (un puissant pour que tout le milieu soit (à peu près) homogène comme
suppression dans le volume extérieur au local peut avant le feu, mais à température élevée. Cette situation chaude sera
temporairement, cette situation). envisagée pour présenter, plus loin, le modèle NAT.
358
359
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu TRAITÉ DE PHYSIQ 3 - Débits massiques échangés entre un focal en feu
et son environnement 3 - Physique du feu pour l'ingéni et son environnement
bas
du linteau intérieur soit pour : ZN < z < ZL, qu'il faudra donc intégrer
neutre
intérieur calcul du débit massique entrant se fait par intégration de z = ZA à
haut -ZA-w-______.....,.=,c.a,,,J&; N de la différentielle :
de l'allège
P, p
· gration de la différence des champs de pression fournit :
Formule
A p � p intérieur- pextérieur
360
7 Débits massiques échangés entre un local en feu TRAITÉ DE PHYSIQ 3 - Débits massiques échangés entre un local en feu
et son environnement 3 • Physique du feu pour l'ingé et son environnement
où:
P i = P E - 0,626 (Pa)
rs que:
g ZL (p4 - p2} = 0,836 (Pa)
ZA+ZL
donc : ZN<---. e hauteur de 2 m, la différence des champs, de pression verticaux due
2
flottabilité sur cette hauteur dépasse le "décalage" entre PI et PE au
Si ➔ T4 : au du sol.
ZA+ZL
ZN ➔ différences de pression, très faibles, expliquent le schéma aéraulique à
2 tre courant:
On peut exprimer p1 selon z < ZN, l'air extérieur entre,
Pi
( aZL+ZA
+ 9 P2 P4 ) l+a
z > ZN, l'air intérieur sort.
timons maintenant le terme (q - pertes):
La condition T2 > T 4 doit être justifiée : on suppose qu'un corps de chauffe (q pertes) 0,167 x 1000 x 10 = 1,67 kW.
élève la température de l'air du local en apportant un terme source de
chaleur q. La satisfaction de l'équation de conservation de l'énergie calcul du terme "pertes" sera présenté dans le chapitre 13 consacré aux
entraîne: dèles globaux de feu. Le résultat final conduit à q # 2 kW, après calcul
termes pertes.
(Le terme "pertes" représente les flux perdus à cause des échanges
thermiques entre gaz et parois, et du rayonnement vers l'extérieur.)
Exemple numérique:
ZN
T 4 273 10 283 K p4 1,2473 kg· m-3
273 + 20 293 K p2 = 1,2047 kg· m-3 oulement est entrant dans le local, avec une vitesse fonction de z:
T2
d'où:
v(z) l ,,/(P E - P1) - 9 Z (p4 - P2)
p4
et: v(z)
0,966
ZN< z < ZL
0,9885 oulement est sortant, avec une vitesse dépendant de z selon:
362 363
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu TRAITÉ DE PHYSI TÉ DE PHYSIQUE 3 Débits massiques échangés entre un local en feu
et son environnement 3 - Physique du feu pour l'in ysique du feu pour l'ingénieur et son environnement
I
v( ZA) ,JzN - ZA 0,874 m-s-1
P4 .Jg (p4 - P2)
-r:
Situation de début de feu
V
���,......, ·.;-,::.....•�-:-,· ;-:.._: ...\;_·•...·. .
""'I. -:�
Y-
--------·---·
Figure 7.3 - Allure du profil de vitesse au travers d'une ouverture verticale de local
(Température uniforme dans le local)
364 365
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu TRAITÉ DE PHYSIQUJ: 'N,ITÉ DE PHYSIQUE 3 - Débits massiques échangés entre un local en feu
et son environnement 3 - Physique du feu pour l'ingénieur:; ,. Physique du feu pour l'ingénieur et son environnement
ZP
Figure 7.6 - Exemple de champs de pression verticaux de part et d'autre d'une
ouverture verticale.
Situation de début de feu avec T2 � T4 (cas a) ZL
ZN �...������#tt...
p(z) = PE - p4 g z ; \i z
et le champ de pression interne est:
P(z) = Pr - p2 g z ; pour z < ZD
ZD
-�
ZA
et:
p(z) = Pr - p 2 g ZD - p 1 g (z - ZD) pour z > ZD. P(Z)
La différence de pression, à l'intérieur de la hauteur ouverte est: Figure 7. 7 - Exemple de champs de pression verticaux de part
Pint - Pext = (Pr - PE) - g (P2 - P4 ) Z et d'autre d'une ouverture verticale, durant le feu (cas b)
ZL �-----------
dm (z) = W f J2P2 [(Pr - P E ) - g (P2 - p4 )] Z dz
ZA
366 TB 367
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu TRAITÉ DE PHYS Tl= DE PHYSIQUE 3 Débits massiques échangés entre un local en feu
et son environnement 3 - Physique du feu pour l'i ysique du feu pour l'ingénieur et son environnement
pression intérieure
p(z)=p1 -p2gz; z(ZD (7.11}
p (z) Pr P2 gZ D - P1 g (z - ZD) z) ZD
pression extérieure:
p(z) = PE - P4 9 z (
f
r;: )1/2
rh14
2
cd wfg P1J(�;-1) (ZL - ZN)3 12
2-v4
- Cd W
3
/g p4
P2 - - 1 (ZD (7.12}
24
P2
3 p4 ZN = PE - PI
V
g (p4 - P2)
112
et: rh42 =
2
✓2
3
Cd W /g p 4 (1 - P2 ) (ZN - ZA}3 12 (7.13)
PE - Pi + gZD (P2 pi) p4
ZN = -----------
g (p 4 -P 1)
et:
si ZL > ZD > ZN > ZA (cas c de la figure 7.5 et figure 7.8): figure 7.9 montre deux résultats de calcul relatifs à un feu de local
vert par une porte de 1 m de large et de 2,10 m de haut, à des instants
érents. Dp est ici la pression diminuée de 101325 Pa.
xemple 7.9 (b) correspond à des situations plus courantes: ZNvaut 1,40
ZD un peu plus d' 1 m alors que la température est de 800 °C. L'air frais
tre en zone basse et haute, les gaz chauds de la zone haute quittent le
cal (voir figure 7.6(b}).
369
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu TRAITÉ DE PHYSIQ TÉ DE PHYSIQUE 3 - Débits massiques échangés entre un local en feu
et son environnement 3 - Physique du feu pour l'ingé · ue du feu pour l'ingénieur et son environnement
a)
-30 - 20 D
0 PE OP (Pa)
p (z)
r�� -
b)
suppose ZD O. Les seuls débits non nuls sont m.14 et m.41 :
ri,14 -
2
'(! C, W,/g p1 ✓ 1) 3
(ZL - ZNj 1'
(7.14)
Tableau 7.1
H
7 .. 1 .. 3 Formule très simple pour feu intense Exemples de valeurs de A ✓ poour diverses ouvertures verticales
H
Le chercheur japonais Kawagoe ( 1958) a remarqué, dans les anné ea Cas ZA (m) ZL(m) W(m) A ✓ (ms12)
cinquante sur des expériences en grandeur de feux de locaux, que le débi 1 0,7 2,2 2,0 3,6
massique entrant dans un local où le feu est intense (les flammes occupen 2 0,0 2,2 0,8 2,61
une grande partie du volume intérieur), est de la forme: 3 1,0 2,0 1,0 1
m. in - a A ouv vr1 ouv'FI
(kg· s- 1) 4 1,0 6,0 0,2 2,236
où Aouv est l'aire (m2 ) de l'ouverture verticale, Houv sa hauteur 5 0,0 2,2 4,0 13,05
6 0,0 2,2 1,0 3,263
ou, avec d'autres notations
3 12
7 0,0 2,2 2,0 6,256
min = m41 = a W (zL - ZA) (kg· s- 1) 8 2,0 2,5 0,7 0,247 (imposte)
qui fait intervenir : W, la largeur, et le terme de hauteur ZL - ZA à la/}
puissance 3/2 comme dans les relations précédentes. a est un coefficient':
voisin de 0,5 (en unités SI: kg· s-1 • m-2 , 5) ur chaque cas, nous avons pris trois niveaux élevés de débit de
lyse mp
Kawagoe fut sans doute le premier à quantifier l'observation que la largeur!
et la hauteur d'une ouverture verticale ne jouent pas le même rôle sur leif
débit d'air entrant dans un local en feu. coefficient d'orifice Ca a reçu la valeur 0,7.
Nous avons retrouvé par simulation numérique à l'aide d'un modèle globaly
d
de zones que a valait de 0,50 à 0,55, en moyenne, sur de nombreuit othèse de régime stationnaire: nous avons admis de négliger m dans
scénarios de feu intense. dt
bilan massique devant les termes de flux de matière (fournis par NAT) et
culé les débits massiques entrant min et sortant mex en posant nulle la
H
Evaluation de la loi en A ✓ (pour le calcul du débit massique entrant; me algébrique:
dans un local par une ouverture verticale)
L'expression simple du débit massique entrant précédente est maintenant)
bien connue et reconnue par plusieurs auteurs comme valable pour lem. e méthode numérique de recherche de zéro a été utilisée pour trouver la
gros feux. Nous avons voulu en évaluer les limites pour mieux en fixer les:; ssion intérieure au niveau du sol, la température du milieu gazeux
,,{,
conditions d'utilisation dans des modèles (Curtat, 1987). Pour cela, deu�f erne Tétant donnée (de 20 à 1000 °C). Une fois Tet p connus, min est
hypothèses ont été retenues : celle de gros feux et celle de feux moinfi!¼•.
puissants avec zone haute stratifiée, et deux modèles ont été exploités (NA'JÎ, uit. On a examiné en fonction de T le rapport suivant:
H
et FISBA, CSTB).
min calculé / 0,5A ✓
Une seule zone gazeuse dans le local-feu
;i: yse des résultats obtenus:
Cette hypothèse est relative à la description de feux puissants où g�
chauds et flammes se mélangent, occupant presque tout le volume libre dtÎr plus faible valeur de mP (0, 1 kg· s-1) conduit aux meilleurs accords.
�cal. 1
ccord est le meilleur dans la plage de température 400 - 800 °C.
':f:(/,
Nous avons dans le cadre de cette hypothèse utilisé le modèle NAT (décrlj
au chapitre 13) avec lequel nous avons réalisé une série de calculs. SoiJ ccord est très mauvais pour l'imposte (dernier cas) où la solution n'a pu
ZA, ZL, W, la hauteur <l'allège, de linteau et la largeur d'une ouverture.
@i
Lf, obtenue que pour mP = 0, 1 kg· s-1. Le débit entrant est du même
tableau suivant rassemble les données. t re de grandeur que mP pour cette petite ouverture haute.
373
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu TRAITÉ DE PHYSIQU /TÉ DE PHYSIQUE 3 - Débits massiques échangés entre un local en feu
et son environnement 3 - Physique du feu pour /'ingénie Physique du feu pour l'ingénieur et son environnement
Si le débit massique calculé min est très grand devant mp uv de 0,5 à 5 m par pas de 0,5 m
ouverture), l'accord est très bon. teur de linteau: 2 m et 2,4 m
Ceci montre qu'il est possible dans plusieurs cas de simplifier beaucoup les teur <l'allège : 0 et 1 m
modèles, tout en gardant une précision acceptable.
valeurs sont réalistes pour une p1ece d'habitation et des feux
Cet ensemble de résultats permet néanmoins de montrer qu'on peut iques" en accord avec l'hypothèse de stratification des gaz chauds.
accepter la formule (7.15) si:
alyse des résultats obtenus :
® Le débit de pyrolyse est petit (10 fois moins) devant le débit entrant min r la situation "fenêtre", l'accord n'est pas mauvais. Dans cette
exprimé selon la formule 7.15, ce qui est réaliste pour les foyers les plus uation, l'épaisseur de la zone basse n'intervient directement dans le
courants. cul des débits que lorsque ZD est plus grand que la hauteur d'allège.
@ La température des gaz chauds est dans la fourchette approximative la hauteur <l'allège est nulle (situation porte), la hauteur de la zone
400 °C - 800 °C. se joue sans restriction sur le calcul des débits.
r les cas 4 où le local contient surtout de l'air frais de la zone basse, on
@ L'ouverture unique a une extension verticale notable. Dans le cas o erve un mauvais accord.
plusieurs ouvertures verticales sont présentes, il faut tester la position
de la hauteur neutre par rapport aux cotes verticales de l'ouverture s pousser davantage l'interprétation des résultats de ces calculs, on
pour vérifier qu'il y a bien un débit entrant. Moyennant la satisfaction t avancer que l'utilisation de la formule (7.15) pour un feu "en deux
de ce critère, l'additivité de débits exprimés selon la formule 7.15 semble es" n'est intéressante en tant que formule générale que pour un modèle
fournir de bons résultats. l'on accepte une erreur de 20 ou 30 % sur les débits
375
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu /TÉ DE PHYSIQUE 3 - Débits massiques échangés entre un local en feu
et son environnement 3 - Physique du feu pour l'ingé hysique du feu pour l'ingénieur et son environnement
champ de pression de part et d'autre d'une porte commune à deux loca teur, entre z=O et z=ZL. Il s'agit donc d'une représentation z = f (p) qui
La recherche de la configuration de l'écoulement parmi de nombreu e l'avantage de présenter la hauteur verticalement. On trouvera des
possibilités (des dizaines) et le calcul des débits massiques m.ij po mentaires sur de telles configurations à la référence [Emmons, 1988).
s nous limitons ici àune analyse qualitative.
chaque situation, sont laissés àl'ordinateur.
cas (a) correspond au début du feu dans le premier local. La
Mentionnons que les configurations d'écoulement entre les pérature est uniforme dans chaque local ; la surpression dans le local 1
dépendent de :
al-feu), PE-Pi , cause un débit sortant de 1 et entrant dans le local 2,
• ZL et ZA (ici, ZA = 0), à:
rit= CdAµ-J2p (Pr - P E)
• quatre valeurs de la température:T1, T2 dans le local feu, T3, T4 d
l'autre local, local 1 ➔ local 2
Ap est l'aire de la porte et p la masse volumique du gaz dans le local 1,
• quatre masses volumiques associées aux températures par l'équati différente de celle du gaz dans le local 2, et voisine de la valeur avant
d'état : p1, P2 et P3, p4, . L'apport d'énergie dans le local 1, dû au feu, y a accru la pression
�enne et non (pas encore) la température de couche chaude : la zone
• deux hauteurs d'interface ZD1 (dans le local feu), ZD2 dans l'aut
te chaude n'est pas encore identifiée. Cette situation dure peu de
local. ps.
,- --
s cas (b) et (c) correspondent à des configurations qui peuvent durer des
ines de minutes. Examinons le cas '(b) : une couche chaude occupe
\ \
s de la moitié du volume du local 1 (en partie haute). Le profil vertical
\ \ pression dans le local présente une rupture de pente au point de
\
\
a «\
\ teur ZD : au-dessous du point D à la cote de l'interface, la pente est
che de celle du cas (a) ; au-dessus de ce point, la pente est plus forte (p
\ \ plus faible) que dans le cas (a). Le profil vertical de pression dans le
al 2 est pratiquement inchangé par rapport au cas (a). Au-dessous de
N N tersection entre les deux courbes, au point noté N, de l'air circule du
\ al 2 vers le local 1 (vers la zone basse et la zone haute du local 1) ; au
\ ssus de ZN, un flux de gaz chauds quitte le local 1 vers le local 2.
\ \
D ns le cas (c), une couche chaude s'est formée dans le local 2. Sa limite
D
\
érieure est notée d sur la figure. La différence avec le cas (b) est due à
ccumulation des gaz chauds produits dans le local 1, sous le plafond du
al 2.
ur les cas (b) et (c), on n'observe qu'une zone neutre.
cas (d) est plus compliqué : la zone haute chaude du local 2 est moins
(b) (c) (d) (e)
aisse, mais plus chaude, que celle du local 1 : d est au-dessus de D et la
te du profil de pression dans le local 2 est plus forte que la pente
Figure 7.11 - Exemple de champs de pression verticaux de pression respondante dans le local 1, alors que dans le cas (c) c'était l'inverse
dans deux locaux en communication on observait. Deux zones neutres apparaissent aux points N1 et N2, ce
complique beaucoup l'identification et le calcul des débits échangés.
tons du sol : de z = 0 à ZD, un flux gazeux circule du local 2 vers la
La figure 7.11 montre cinq couples de champs verticaux de pressio e basse et la zone basse du local 1 ; entre N2 et d, un flux gazeux
correspondant àdifférents instants d'un feu, repérés par (a), (b), (c), (d), ( ule de la zone haute du local 1 vers la zone basse du local 2 ; entre d et
Les courbes en trait plein sont relatives au local-feu, celles en tirets a un flux gazeux va de la zone haute du local 1 vers la zone haute du
second local. L'axe des abscisses porte la pression, celui des ordonnées 2. De d au plafond, un flux gazeux circule de la zone haute du local 2
376 377
TRAITÉ DE PHYSJQ 'RA/TÉ DE PHYSIQUE 3 - Débits massiques échangés entre un local en feu
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu - Physique du feu pour l'ingénieur et son environnement
3 - Physique du feu pour l'ingéni
et son environnement
dans le lo
vers la zone haute du local 1. Globalement, deux flux entrent
1, et un flux le quitte.
due
Dans le cas (e) une troisième hauteur neutre apparaît. Elle serait
l'existence d'un� couche gazeuse basse du local 1 plus froide qu � la c �u� présence d'ouvertures verticales et de fuites aérauliques fait que
Cette fois, quatre flux gazeux sont 1dent1fi e xistence d'une seule ouverture qui serait horizontale en plafond n'est pas
correspondante du local 2.
ts. Une telle config uratio n n'a pas été observ aliste pour le feu de bâtiment. Une telle situation est de plus difficile à
deux entrants, deux sortan
dans un feu expérimental. odéliser (instabilités).
atiquement, la situation à considérer est celle d'un exutoire ou d'une
émie, utilisés en désenfumage. Dans ce cas, des "amenées d'air",
Complications de ces modèles d'échange de matière entre zones turelles (ouvertures verticales en partie basse), ou forcées (ventilation
l'am�née
Certains des échanges décrits précédemment correspondent à écanique par un ventilateur) assurent pour le désenfumage un
gaz frais dans une couche de gaz chaud sous un plafon d : le � frais au
az écessaire flux d'air entrant dans le local, comme pourra le faire une porte
nant du gaz chaud . De meme , un fl une fenêtre ouverte.
tendance à descendre en entraî
chaud dans une couche plus froide aura tendan ce à causer un m �1;1veme ·calcul du débit gazeux au travers d'une ouverture du type exutoire se
mènes de mélan ge et d'entr aînem ent au voism age
ascendant. Ces phéno ·t très simplement à l'aide du théorème de Bernoulli et de la loi de
l'ouverture peuvent être approximativement décrits. atique des gaz, valable en principe pour un gaz au repos. Le champ de
ession ne variant qu'avec la hauteur selon cette loi, la différence de
ession de part et d'autre de l'ouverture est uniforme sur la surface de
lle-ci, alors qu'elle ne l'est pas pour une ouverture verticale, comme nous
11.p = Pint - Pext à la hauteur ZP, le débit massique sortant du local est
plement, si 11.p est positif:
(7.17)
379
378
7 - Débits massiques échangés entre un local en feu TRAITÉ DE PHYSIQ /TÉ DE PHYSIQUE 3 - Débits massiques échangés entre un local en feu
et son environnement 3 - Physique du feu pour l'ingé • Physique du feu pour l'ingénieur et son environnement
380 381
Chapitre
Transfert thermique
conductif
384
385
ITÉ DE PHYSIQUE
- Physique du feu pour l'ingénieur
TRAITÉ DE PHYSJQUf
8 - Transfert thermique conductif 3 - Physique du feu pour l'ingénieur sTRA 8 - Transfert thermique conductif
La densité de flux thermique conduit suit donc la même loi que la· Remarque:
température. Ceci provient du fait qu'on utilise ici une représentation approchée des phénomènes
réels qui sont responsables de la propagation : dans un réseau solide, transmission
La diffusivité a donne une indication sur la rapidité avec laquelle un solide d'énergie vibratoire, et, dans un milieu gazeux opaque, transmission d'énergie
répond à un changement de température. De faibles valeurs de a radiative.
impliquent qu'une longue durée est nécessaire pour modifier nettement la.
température dans le solide. La résolution d'une équation parabolique nécessite :
Toujours en régime transitoire (instationnaire), l'équation de la chaleur la connaissance de la fonction T dans tout l'espace du problème à t = 0,
s'écrit, d'une façon générale :
et celle de conditions de frontière (sur toutes les frontières du solide,
div(ÀgradT) + H = pep ôT (8.4) soit, pour un volume, sur l'ensemble de la surface enfermant le volume),
ô/; dès que t > O. Les conditions de frontière courantes qui conservent le
où l'opérateur divergence permet de prendre en compte la conduction dans caractère linéaire de l'équation de la chaleur sont du type : température
les trois directions de l'espace, et H est un champ de terme source ou puits donnée à la frontière (condition de Dirichlet), ou bien densité de flux
de chaleur. entrant par la frontière, soit donné (condition de Neumann), soit mis
Pour un solide, Cp � cv et sera noté c dans la suite. sous une forme linéaire en h (Tg - Ts) où Tg est une température donnée
de gaz et Ts la température de la surface frontière (conditions de Newton
Le tableau 8.1 donne quelques expressions courantes de l'équation de la. ou de Fourier).
chaleur.
Tableau 8.1- Formes de l'équation de diffusion de la chaleur pour quelques exemples G11oupes de propriétés :
(propriétés thermiques constantes)
a
La diffusivité thermique
�0<>1;â0:nnées ea11fîésienœs
L'équation de la chaleur est une équation de diffusion dont l'écriture fait
1-D Transitoire sans source de chaleur apparaître naturellement la diffusivité thermique a en m2 • s-1•
interne.
(mêmes unités que la viscosité cinématique 0.
2-D transitoire avec source ou puits de H L'effusivité thermique
�(ô2T 02T)- ôT
chaleur interne H, en W · m-3. ôt
pc + pc ox 2 + oy 2 Les solutions analytiques de problèmes avec flux entrant imposé (cf.
paragraphe 8.5) font apparaître le produit Àpc , nommé l'effusivité (en
w2 • s • m-4 • K-2). Ce produit de propriétés décide par exemple de la
1-D Transitoire sans source de chaleur montée en température de surface d'un matériau épais brutalement
interne soumis à un éclairement intense (cf. chapitre 5, l'allumage), et ceci tant
que le rayonnement propre de la surface est petit devant l'éclairement
l
énergétique. L'hypothèse du "flux entrant constant" permet un calcul
2-D transitoire avec source de chaleur
interne
; + :c [ �; 8};
( )
+ &; =
? 8: simple du moment de l'atteinte par la surface d'une température
critique d'allumage, à l'aide de formules explicites.
Pour des matériaux courants, la diffusivité thermique varie beaucoup
Cette équation est dite du type parabolique, tant que ôT -:t- O. Pour un moins avec le matériau que l'effusivité (cf. tableau 8.2).
ô/;
régime établi (stationnaire), l'équation devient elliptique et sa solution pour • Le rapport 'A/e (en W · m-2 • K-1)
une conduction monodimensionnelle donne un profil de température
linéaire. Elle n'est jamais hyperbolique, ce qui correspond au fait que la En régime établi, le champ de température interne ne fait plus
température ne se propage pas à une vitesse propre, à la différence des intervenir que deux caractéristiques du solide : la conductivité et
ondes hertziennes du rayonnement thermique. l'épaisseur, les températures de surface étant données ou calculées à
partir de la conservation du flux thermique, sans accumulation de
chaleur dans ce cas.
386 ::::::.:csrs :SCSTB · 387
TRAITÉ DE PHYSIQ /TÉ DE PHYSIQUE
8 - Transfert thermique conductif 3 - Physique du feu pour l'ingén Physique du feu pour l'ingénieur 8 - Transfert thermique conductif
quea àux . .
Selon la nature du problème thermique (description des sollicitations a
frontières, propriétés thermophysiques du matériau, épaisseur
matériau) et le moment considéré, l'un ou l'autre de ces trois groupes pe
jouer un rôle dominant. L'utilisation d'un programme de calcul po
résoudre l'équation de la chaleur permet de s'affranchir de la contrain u ... bltlmant
,,,., ' >
A.
our des solides cristallins ou des gaz, une approche théorique peut rendre
mpte de lois de variations de  avec la température. Pour la plupart des
atériaux courants, la théorie est absente ; on doit se contenter de valeurs
mpiriques approximatives de Â. Lorsqu'il est nécessaire de faire varier Â,
s méthodes de résolution de l'équation de chaleur se compliquent (cas
on linéaires).
388
389
TRAITÉ DE PHYSIQU 'RA/TÉ DE PHYSIQUE
8 - Transfert thermique conductif 3 - Physique du feu pour /'ingénie _ Physique du feu pour l'ingénieur 8 - Transfert thermique conductif
Nous donnerons deux exemples marquants de variation de À: a connaissance de valeurs prec1ses des propriétés thermiques aux
iverses températures atteintes et la description des phénomènes i:r:iternes
• Pour certains bétons, À peut varier de 50 % entre 20 ° c et 800 ° C. on conductifs, tels la migration d'eau ou les changements d'etat, la
écomposition, les déformations thermo-mécaniques... deme�rent _ des
• Les fibres minérales, comprimées ou non, ne sont pas à chau roblèmes difficiles et font l'objet de travaux de base sur les phenomenes
seulement conductrices de la chaleur : convection et rayonnement ouplés.
donnent à la valeur mesurée d'un À apparent des variations très fortes.
Par exemple, entre 20 ° C et l000 ° C, À peut varier d'environ un facteur
six.
Un matériau peut être dégradé (carbonisation, fusion, ...) et même
disparaître: ce pourra être le cas d'une couche de mousse plastique rigide
qui se décompose et se trouve remplacée par une lame de gaz.
Lorsque le solide n'est pas inerte, sa pyrolyse apporte des termes non
conductifs au bilan sur la chaleur ; dans un matériau non combustible
d'origine minérale, des changements cristallins ou la migration de l'eau
génèrent des termes de production ou de consommation de chaleur. Ces
termes sources ou puits de chaleur sont représentés par H dans le tableau
8.1.
Masse volumique
On la suppose en général constante pour les solides. Le comportement des
matériaux intumescents ou des matériaux qui charbonnent en surface est
abordé par des modèles particuliers qui tiennent compte de l'évolution de
la masse volumique. Pour le béton, l'acier, le bois et les dérivés du bois
avant la carbonisation de surface, on utilise généralement la valeu
mesurée vers 20 ° C.
Chaleur massique
Pour les gaz et certains métaux, la variation de cP est connue. Pour les
solides courants, en général ;, varie assez peu avec la température et reste
dans la plage: 700 - 2000 J · kg- 1 • K- 1. Dans une démarche empirique, on
peut supposer que ;, demeure constant (égal à sa valeur à 20 ° C), et
reporter dans la variation mesurée de À la contribution due en fait à q,.
Conditions de frontière
a température de l'air autour du bâtiment ou autour d'un local doit être
onnée. La température hors du bâtiment est supposée constante durant
feu. Ceci peut être localement faux sur une façade soumise au
yonnement et à la convection venant d'un écoulement externe de gaz
aud et il faut alors modifier l'hypothèse.
Ce paragraphe a pour but de présenter des aspects caractéristiques de a température de l'air (ou d'un ensemble air-fumée) contenu dans un local
problèmes rencontrés dans la modélisation de la conduction thermique en yant une ouverture ou une paroi commune, horizontale ou verticale avec
situation de feu : local en feu peut évoluer au cours du temps :
• définition des conditions initiales, . par apport de gaz chaud dans ce local,
• définition des conditions de frontière, par perturbation du champ de pression initial dont dépendent les débits
d'air entrant et sortant,
• tenir compte des dimensions du problème.
par apport de chaleur par conduction au travers de la paroi.
e dernier type de transfert de chaleur n'est à considérer que pour des
ux longs (des heures) si la paroi est en béton. Il intervient de façon non
égligeable dès les premières secondes si la paroi est métallique et/ ou
8.3.1 Conditions initiales
(Avant le feu) es échanges de chaleur par transport de gaz chauds du local en feu à un
utre local sont décrits par le modèle adapté à cette situation : un modèle
ulti-pièce" (cf. chapitre 13). La conduction de chaleur au travers d'une
On donne des valeurs initiales aux champs établis de températures dans oi commune peut donc être négligée dans l'échange entre les locaux
les solides. Pour justifier ces valeurs initiales, il faut les rendre cohérentes itoyens par cette paroi si le feu est court et la paroi épaisse et peu
avec les échanges énergétiques dans l'ensemble du bâtiment. La nductrice (épaisseur de 10 cm de béton pour un feu de 30 minutes, par
température de l'air (hors d'un local et dans celui-ci) étant elle aussi emple). Dans ce cas on doit cependant continuer de considérer la
donnée, il faut pour satisfaire l'ensemble d'équations relatives aux bilans fusion de la chaleur depuis chaque face de la paroi vers l'intérieur de la
sur la masse et l'énergie dans chaque local calculer la puissance fournie oi qui "prend" (en début de feu) ou donne (en fin de feu) de la chaleur
par un corps de chauffe imaginaire, qui satisfasse dans le milieu gazeux g : ux gaz. On peut supposer que le flux traversant le plan médian de la paroi
t nul.
dU dm
__
g = 0, et __ g = 0 (cf. chapitre 13) · la paroi est mince, très conductrice ou bien que le feu dure longtemps, il
dt dt ut coupler les équations d'échanges et de diffusion relatives à la
c'est-à-dire que le bilan global sur l'énergie et le bilan-matière global (le llicitation sur les deux faces de la paroi et au transfert interne causé par
débit massique entrant dans tout local doit être égal au débit massique s deux conditions de surface : le système d'équations est alourdi et la
sortant) doivent être nuls. ondition de frontière est "reportée" à la frontière du bâtiment au contact
e l'air dont la température est donnée.
Les algorithmes utilisés par les modèles globaux de feu utilisant des
"méthodes de tir", il est indispensable de bien démarrer le calcul global en llicitation thermique sur un solide particulier (foyer potentiel,
n'y semant pas de germe d'erreur susceptible de croître au cours du temps. éments de construction ou d'équipement)
Ce calcul initial, comme bien sûr le calcul au temps courant nécessitent 'écriture de la condition de frontière du côté sollicité par le feu dépend de
des conditions de frontières. nature et de la position de l'objet. S'il s'agit par exemple d'un revêtement
ince combustible collé sur une plaque de plâtre, la plaque de plâtre peut
e considérée comme d'épaisseur semi-infinie (infinie dans le sens du flux
392 393
TRAITÉ DE PHYSIQ /TÉ DE PHYSIQUE
8 - Transferl thermique conductif 3 - Physique du feu pour /'ingénie Physique du feu pour l'ingénieur 8 - Transferl thermique conductif
394
395
TRAITÉ DE PHYSIQU 'R,4/TÉ DE PHYSIQUE
8 - Transfert thermique conductif 3 - Physique du feu pour /'ingénie - Physique du feu pour l'ingénieur 8 - Transfert thermique conductif
396 :CSTB B
397
TRAITÉ DE PHYSIQU /TÉ DE PHYSIQUE
3 - Physique du feu pour /'ingénie '.""" Physique du feu pour /'ingénieur 8 - Transfert thermique conductif
B - Transfert thermique conductif
iques
Tableau 8.2. Exemples de propriétés thermophys
).,/pc J,,,pc
p C
Matériau 1
{kg• m-3) {J • kt • K- )
l
399
398
TRAITÉ DE PHYSIQU TRAITÉ DE PHYSIQUE
3 - Physique du feu pour l'ingéni 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 8 - Transfert thermique conductif
8 - Transfert thermique conductif
Q � 1 � 1 . 1 I :: i1: 1 . 1 . 1j
1 1 de flux conduit.
Si nous donnons à q; une expression de type convectif, q; = h (Tg1 - T1 ),
i: où Tg1 est la température du gaz au contact de S1 ,il vient aisément:
sl-1---------------------------------------e------------------------------------------l
82
400
=csrs 401
TRAITÉ DE PHYSIQ /TÉ DE PHYSIQUE
8 - Transfert thermique conductif 3 - Physique du feu pour l'ingé Physique du feu pour l'ingénieur 8 - Transfert thermique conductif
H �i
On arrive à: oulements des gaz chauds) qui a été evalué. Pour calculer le champ de
pérature interne à la paroi, nous avons posé les hypothèses suivantes
T(x, t )�T0 + ! •xp[- ::)-x•rlt;;;,)] La sollicitation est décrite en termes de densité de flux thermique
incident radiatif (on donne un éclairement énergétique) et convectif (on
En x = 0 (à la surface exposée), on obtient: donne une température de gaz et un coefficient d'échange convectif). La
température moyenne des gaz chauds au contact d'une paroi et
Ti(t) = T0 + rp ;- ✓ t rayonnant sur celle-ci a reçu des valeurs conformes aux
v Jr Àpc caractéristiques de cet incendie. Au vu de l'épaisseur optique
où T1 la température de la surface exposée. L'élévation de températ correspondant aux dimensions des locaux, le milieu gaz émetteur a été
T1 (t)-T0 est ainsi: proportionnelle à r/J, proportionnelle à ✓t , et inversem assimilé à un corps noir.
proportionnelle à ,J Âpc. Rappelons que le groupe Âpc est l'effusi
L'évolution temporelle de la sollicitation thermique a été grossièrement
thermique.
représentée par un plateau de la température des gaz chauds, qui
passe, dès le début du feu, de 20 ° C à la valeur constante choisie.
402 403
TRAITÉ DE PHYS/Q 'A/TÉ DE PHYSIQUE
8 - Transfert thermique conductif 3 - Physique du feu pour l'ingén' Physique du feu pour l'ingénieur 8 - Transfert thermique conductif
• Les caractéristiques thermophysiques des parois ont reçu des vale Les calculs ont été effectués sur ordinateur à l'aide d'un programme de
réalistes supposées constantes. résolution de l'équation de la chaleur utilisant un schéma explicite aux
différences finies où les conditions aux limites sont du type : densité de
• Les hypothèses précédentes conduisent à l'expression suivante de flux thermique entrant donné et variable dans le temps.
densité de flux thermique entrant par la surface exposée de la par
notée q; , dés que t > 0:
;s:emple de résultats
où: n a posé que le feu durait Sh, et que la température Tg des gaz chauds
h1 est le coefficient d'échange convectif du côté exposé au feu, alait 900 ° C et que leur émissivité était égale à 1.
T g est la température moyenne du milieu gazeux, s autres données d'entrée sont reproduites au tableau 8.3.
Ts1 est la température de la surface exposée (inconnue). a figure 8.2 représente l'évolution temporelle de la température à
lusieurs niveaux de profondeur, sur 10 h de durée.
Autres notations:
a est l'absorptivité de la paroi,
li est l'émissivité de la paroi,
E est l'éclairement énergétique, Données d'entrée pour un mur de pierre de 80 cm
a est la constante de Stefan-Boltzmann.
• température du gaz chaud: 900 ° C,
Si on pose: E = cr T 4, il vient, avec a = li;
g • éclairement dû au feu: 107343 W· m-2,
q; = h1 (Tg - T8 1 ) +lia (Tg
4
- Ts/)
• température de l'air côté non exposé: 20 ° c,
et d'après la loi de Fourier:
'Il
qe -
- 1
-A,
[of']
-
• coefficient convectif côté feu: 20 W· m-2 • K-1,
• coefficient convectif côté non exposé: 5 W· m-2 • K-1,
[of']
& n,Sl
• épaisseur de la paroi: 80 cm,
où est le gradient de température interne à la surface
& n,Sl • émissivité: 0,9,
selon la normale à cette surface. • conductivité de la pierre: 2 W· m-1 • K-1,
La valeur de q; dépend ainsi de la variable donnée en entrée Tg (t), • masse volumique: 2670 kg· m-3,
champ de température interne étant obtenu à chaque instant via
schéma aux différences finies par la résolution d'un système d'équations • chaleur massique: 1000 J· kg- 1 • K- 1 ,
bilan conduction-accumulation.
• taille du maillage: 400 tranches de 2 mm,
Sur l'autre face de la paroi on écrit une équation du même type e
supposant que pour un mur donnant sur l'extérieur, non exposé au fe • durée du feu: 5 h (18 000 s),
c'est de l'air à 20° C qui est au contact de cette deuxième surface. • durée physique de la simulation: 10 h (36 000 s).
• La définition des propriétés thermiques n'est pas aisée à établir de faço
précise: ces propriétés varient avec la température, selon des évolutio
que nous ne connaissons pas précisément. Nous avons retenu d
valeurs typiques disponibles pour une pierre calcaire.
404 405
TRAITÉ DE PHYS/Q RA/TÉ DE PHYSIQUE
8 - Transfert thermique conductif 3 - Physique du feu pour l'ingéni - Physique du feu pour l'ingénieur 8 - Transfert thermique conductif
1000 dizaines de % du débit calorifique des foyers passent dans les parois et
ne sont donc ni accumulés, ni transportés dans les gaz chauds. Des
900
parois plus isolantes et moins denses auraient ainsi conduit à des
températures de gaz chauds plus élevées que celles atteintes lors du
800
sinistre.
--TSl
700 • • -Tà 10cm
- Mur de béton de 10 cm
e:
-Tà20cm
600
a méthode de calcul est la même que celle utilisée pour l'exemple A.)
... 500
our donner un second exemple comparatif, nous avons supposé que la
e-,
400 ême sollicitation concernait un mur de béton beaucoup plus mince que le
récédent, 10 cm au lieu de 80 cm, et arrêté le calcul quand la
300 empérature de la surface exposée atteint 850 ° C.
200
100
Données d'entrée pour un mur de béton de 10 cm
Figure 8.2 - Evolution de la température dans un mur de pierre de 80 cm, • température de l'air côté non exposé: 20 ° C,
exemple A
• coefficient convectif côté feu: 20 W · m-2 • K-1,
• coefficient convectif côté non exposé: 5 W · m-2 • K-1,
• épaisseur de la paroi: 10 cm,
Commentaires
• émissivité: 0,9,
• La température de surface atteint en quelques heures une valeur voisin
de Tg {Tg moins quelques dizaines de C). 0
• conductivité de la pierre: 1 W · m- 1 • K- 1,
• masse volumique: 2000 kg · m-3,
• A 10 cm de profondeur, on obtient au plus environ 500 ° C.
de température est élevé seulement sur les premiers cm. • chaleur massique: 1000 J · kg- 1 • K- 1,
• Après la fin de l'exposition, la température continue pendant des heure • taille du maillage: 400 tranches de 0,25 mm,
de croître dans la masse de la paroi.
• durée du feu: 1600 s,
• Pour une exposition de 5 heures, la profondeur concernée • durée de la simulation: 1600 s.
l'échauffement est voisine de 40 cm : on n'observe en fait peu d
différences notables entre les évolutions de température obtenues prè
d'une face exposée, selon que l'autre face est exposée ou non au feu.
406 407
TRAITÉ DE PHYSIQ /TÉ DE PHYSIQUE
8 - Transfert thermique conductif 3 - Physique du feu pour l'ingén· ... Physique du feu pour l'ingénieur 8 - Transfert thermique conductif
900..---�----r----,---,----,---,----,---,----,
800
H.S. Carslaw et J.C. Jaeger, "Conduction of heat in solids", Oxford Univers
ity Press,
Londres, 1959.
--T Sl
700
D.R. Croft et D.G. Lilley, "Heat transfer calculations using fmite differen
----
• • •Tàl,2 5cm ces equations",
-Tà2,5cm Applied Science Publishers Ltd, 1977.
• ••• •
600 -4-TS2 à 10cm
----
-- ---
ll-----+--.-.""..,.-1,
- ........:...::..:...+----+----IJ J.A. Rockett," Conduction in solids", in "SFPE Handbook of Fire Protecti
NFPA 1ère édition, 1990.
on Engineering",
500
J.C. Champoussin, in Sacadura et al., "Initiation aux transferts thermiq
ues", Technique
et Documentation, 1978.
400
300
200
..
100
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
t (si
Commentaires
A environ une demi-heure, la température de la surface non exposée n'a
cru que d'une dizaine de degrés. A 1,25 cm, la température atteint plus de
600 ° C, et, à 2,5 cm, elle atteint plus de 400 ° C. Un ferraillage à ces
profondeurs serait concerné par les conséquences de son échauffement. La
comparaison avec l'exemple A montre la très forte influ_ence de l'épaisseur
sur le champ interne de température.
408
409
Chapitre
Transfert thermique
convectif
Généralités 9. 1
Etablissement de relations approchées en 9. 2
couche-limite sur plaque plane
Relations directement applicables au feu 9. 3
dans un local
Convection et rayonnement 9. 4
TRAITÉ DE PHYS
3 - Transfert thermique convectif
3 Physique du feu pour l'ing
3 _ Transfert thermique convectif
s eurs
m o uvement par plu i
e
ces
t,. rto u � , 1 f ce . d'Archim ède et les différen
lié à la pyroly se e su
eneur d u local et
t?� en tre l'int érieu
· n qui· s'�- tablissent a l'� m tr plaques planes à te mpératures respectives T1 et T2, plongées dans
press10 .
es convectifs s ' effe
c tuen t ain si en e
l'extérieur. Des echanges th/rrrure s lides à leur contact. Les échange supposé immobile, de con ductivité 2, s ont séparées par une
régions gazeuses et l?s sur ace� � er es flux à incl d, on décrit la densité de flux the rmique surfacique conduit entre
chaleur par c?nvet:; �
he 1 e f nt artie des t m
;: 1: bâtim !nt (cf. chapitre 13). La prise plaques selon la loi de Fourier déjà rencontrée au chapitre
dans un modele g o e
r nécess aire à l'expression des T -T2
d ces éch ang es est en particulie t: À, 1
com pt e e
é pe rdus par gaz et so
lides qui permet des calcul
de c hal eu r gag n s et
température. 'un gaz est en mouvement le long d'une surface S, frontière d'un
. résentation et le calcul des ech le mouvement fait intervenir un nouvel échange thermique , entre
Ce chapitre aborde simpleme�t 1a rep 1 cal. Nous laisserons au lect surface, lié à l'établissement d'une cou che de gaz particulière près d e
feu de o
thermiques con.vectifs lors d un des ouvrages offrant des présentati a ct éris ée par de forts gradients , th ermiques en particulier. Le
r
intéresse- le som de consul te
. terons à l'exposé de "formules
de chaleur, dit convectif dans ce cas, est équivalent à un transfert
théoriques détaillées �t nous nou hrruque les modèles de zones (cf. cha
s
cel les "f au travers de cette couche-limite dont l' expression fait intervenir
1 ,.mge- m· eur". Ces relations sont _ t-calcul" . On y retrouvera certains
xpl oit vec u fru"bl e ,. cou . pérature du gaz "loin de" la surface (hors couche-limite) et T8,
chapitres 3 et 4.
n
1 3) e ent a
e présentés dans les ature de la surface, et l'épaisseur de l a couche-limite .
nom bres de sim ilitud
peut être mis en mouvement "forcé" par une différence de pression
- e, par exemple par un ve ntilateur. Si le gaz n 'est pas i nitialement en
ment et si Tg ":I:: T8, l'échange de chaleur s'effectuant à proximité de S
des variations locales de la température, et don c de la masse
·que, du gaz, et la force d'Archimèd e cause un mou vement , vers le
ou vers le bas s elon la valeur de Tg. Ce tte mise en mouvement
elle" est liée à la formatio n de la couch e -limite. Le mouve ment d u gaz
me nt à la surface est ainsi, s oit imposé (forcé), soit cau sé par la
ce Tg - T8 (conv ection naturelle), e t une couche-limite est créée dans
cas .
est la densité superficie lle de flux thermique perdu par le gaz et
par la surface, il est très courant de l'exprimer selon l' expression
(9.1)
est le coefficient d'éc hang e convectif entre le gaz et le solide. Avec q"
· m-2 et les températures en K, h est exprimé en W · m -2 • K- 1 .
loi phénoménologique très simple recouvre des phénom ènes
ges de masse, de chaleur et de quantité de mouvement qui sont
-s. Une analyse sommaire de la couche-limite pe rmettra d'éclairer
e peu la physique de ces phénomènes .
413
412
TÉ DE PHYSIQUE
3 - Transfert thermique convectif 3 Physique du feu pour l'ing ysique du feu pour l'ingénieur
---- _______:::3:_-_.Ti ra
'._'._
n fe,.,_rt thef7!1.�Ql1!!_(::onvectif
:::: _...s... '-:""
Le choix d'une expression appropriée de h est dépendant de trois asp efficient h est exprimable en fonction
prédominants
s �r�priétés du gaz: conductivité
e la cause du mouvement du gaz :relatif au solide thermique, masse vo lumique,
oslte;
415
TRAITÉ DE PHYS/
3 Transfert thermique convectif 3 • Physique du feu pour l'ingé 3 - Transfert thermique convectif
Y.
A\ z
Ü
4 X
Soit une plaque plane horizontale, infinie selon Oz (cf. figure 9.1)
température superficielle uniforme et constante. Un fluide (ici un Ts
�--------------------------------►
s'écoule parallèlement à l'axe Ox et au plan (Ox, Oz) et arrive au traver x= O x =l
plan x = 0 à vitesse uniforme u (v"' et w autres composants du vect
00 00
,
vitesse v sont nulles par hypothèse). Si l'on examine le champ de vit Couche limite thennique
depuis la surface S : Figure 9.1 - Couche limite thermique
Plaque plane en convection forcée
• u est nul sur S,
0' I S oT/2
Ur;; l égalant la diminution du flux d'enthalpie au flux thermique conduit, il
Avec Rez nombre de Reynolds (rapport en force d'inertie nt:
u/l force de viscosité).
Conservation de l'énergie
stJ
o/""o
Nous allons maintenant écrire que le flux thermique de convection est pu00 Cp
flux conduit au travers de l'épaisseur d'une couche limite thermiq
avec l'expression précédente de ô:
définie de façon similaire à la couche limite (de vitesse) ô : la courbe ôr
de la figure 9.1 représente, à x donné, la valeur de y pour laquelle 2 fi fi
µ!/6 yli3
418 419
3 Transfert thermique convectif 3 - Physique du feu pour nngé 3 - Transfert thermique convectif
Une telle expression du nombre de Nusselt (et donc de h) est valable obtenir des relations simples, nous allons ici confondre ]a couche
régime laminaire. couche-limite thermique, imposant ainsi un lien entre les
Le nombre de Prandtl (rapport entre "force" de viscosité et "force" ps de vitesse et de température qui évite d'introduire trop
conduction) est couramment voisin de 0,7 ; on peut faire l'approximati ations. Cette confusion des couches limites entraîne Pr # l. On
de poser égal à 1 le terme Pr1 13. osera de plus que Tg varie linéairement dans o, et que u a un profil
gu1aire
. et vaut uM a' y=-.
0
2
la base de ces hypothèses, nous allons exploiter à nouveau les
ions de conservation sur la masse, l'énergie, et la quantité de
9.. 2 ..2 Convection naturelle ement, en exprimant très simplement les gradients.
(Conditions stationnaires)
servation de la masse: en x = 0, le débit massique ascendant est nul.
Prenons maintenant l'exemple d'une plaque plane, infinie selon Oz (fi = l, il vaut à peu près
9.2), à température Ts > Ta:; . Le milieu gazeux loin de la plaque est calme
vitesse macroscopique est nulle) et à température Tg T00 uniforme oz
constante. La plaque communique de la chaleur au gaz par convecti e débit massique a dû être amené par la composante v de la vitesse
(ou : conduction au travers d'une couche-limite thermique). A proximité allèle à Oy. Soit v la valeur moyenne de cette composante sur la
S, surface de la plaque, la température Tg est > T"° ; la masse volumiq · ère o et à la profondeur z. On doit satisfaire :
Pg p est localement inférieure à p,,, et la force d'Archimède crée pvlz = rhx=l
r I'g
écoulement vertical vers le haut.
· crit que le flux d'enthalpie gagné est égal au flux de chaleur conduit,
avec l'approximation que l'épaisseur moyenne pour la conduction de
ô
T eur est -
2
uM (Ts -T"')
p-oz C p (Ts -Ta) ) :::,lzÂ.--'-----'-
TA Ts 2 o/2
4y T(y)
/4 z
U M :z::;4 --
pC o
2
l
n approxime le volume limité par J(x) selon oz , la force de flottabilité
2
Figure 9.2. Plaque plane verticale, convection naturelle : 'Archimède) sur ce volume est approximativement :
l
• profils de vitesse et de température dans le gaz, z
g(p - p) 5 2
"'
• approximation linéaire de ces profils
st la valeur moyenne de la masse volumique dans ce volume.
420 421
TRAITÉ DE PHYSI É DE PHYSIQUE
3 - Transfert thermique convectif 3 - Physique du feu pour l'ingé sique du feu pour l'ingénieur 3 - Transfert thermique convectif
La force visqueuse sur la surface d'aire Zxz est approximativement: par les mouvements dus aux poches turbulentes. La turbulence
ente l'efficacité des échanges thermiques et le frottement aux
UM Ô
lzµ-- ces. On introduit alors une viscosité turbulente qui devient fonction,
2 2 des propriétés du gaz, des caractéristiques de l'écoulement lui-même.
ensemble d'approches statistiques, empmques ou physiques
. avec v = µ'
p) ment) fournit des équations que nous ne présenterons pas ici.
d 'ou,
( \ roche précédente, sur la base de nombres de similitude, peut encore
appliquée en écoulement turbulent et donne des valeurs approchées
ombre de Nusselt.
convection naturelle, intervient le nombre de Grashof. En convection
pu l
et, avec l'expression précédente de u M, on obtient finalement e, c'est le nombre de Reynolds ( Re1 = , rapport de la "force"
4
1
rtie à la "force" de viscosité) qu'on utilise.
1/4 [ 2 ( )] /
o "" 1,68 l ( a)\
V
� p
p"" - p formules approchées, citées aux tableaux 9.1 et 9.2 du paragraphe
g l
, ont une longue histoire expérimentale (plus de cent ans) et sont
2 . p 1 s de corrélations. Les corrélations obtenues en régime turbulent
où a -- , d.ff . . - therm1que et -
1 us1vlte a = Pr t de celles valables pour un régime laminaire par la valeur du
pep V p Cp µ
·ent numérique et par celle de l'exposant du nombre de Reynolds en
Avec le nombre de Grashof : ction forcée, ou du nombre de Grashof, en convection naturelle : ces
sants sont plus grands en régime turbulent (cf. tableaux 9.1 et 9.2).
\
g 13 (Poo - p) l=
r 3 /J 11T gaz parfait)
Grz gZ -- 2 pour un
pv
2
V
Une meilleure théorie conduit au coefficient 0, 555 au lieu de références [3], Kanury, 1978 et [1], Atreya, 1990 )
Rappelons que Pr1/4 est voisin de 1, ce qui peut simplifier la formule. distingue des valeurs locales notées Nux (à la distance x de l'écoulement
uis son point d'arrivée sur la surface) et des valeurs moyennes, notées
, valables sur l'ensemble de la longueur l.
s les formules données aux tableaux 9.1 et 9.2, les propriétés (2, v, p)
+ 7s
Ecoulements turbulents t évaluées à la température "moyenne" . Si on connaît la masse
9 .. 2.. 3 2
milieu gazeux (ou qu'on admet qu'il a les propriétés de l'air!), on trouve
Lorsque la vitesse devient élevée, c'est-à-dire lorsque le nombre s des tables des expressions de Â,(1), v(1), p(1). Pour une surface plane
. imensions finies (un mur par exemple, ou un rectangle de matériau),
Reynolds (en convection forcée) ou le nombre de Grashof (en convecti A
naturelle) devient plus grand qu'une valeur-limite, des tourbillons de t eut définir la longueur caractéristique selon l = ✓ , où A est l'aire de
diverses entraînent de petites poches de gaz - petites par rapport à rface.
dimension caractéristique - selon des chemins apparemment erratiq
par rapport aux lignes de courant laminaîres observées aux valeurs pl
faibles de cette vitesse. Lorsque la turbulence est établie, le mélange en
molécules de gaz par diffusion laminaîre devient négligeable devant c
422 423
EPHYSIQUE
3 - Transfert thermique convectif ue du feu pour l'ingénieur 3 - Transfert thermique convectif
laminaire (Re< 5.105) pie d.e calcul de h en convection naturelle sur une plaque plane
ale
laminaire (Re< 5.105) Nu1 0,664 Rei1 f2 Prl/3
'gime turbulent)
turbulent 113
= 0,1 3 [ g
3
ReD C m
4 - 40 0,911 0,385
40 - 4000 0,683 0,466
4.103 - 4.104 0,193 0,618
4.104 - 4.105 0,027 0,805
425
TRAITÉ DE PHYSIQ !TÉ DE PHYSIQUE
3 - Transfert thermique convectif 3 - Physique du feu pour /'ingéni
hysique du feu pour l'ingénieur 3 - Transfert thermique convectif
9 .. 3 .. 1 Convection naturelle 'intérêt d'une formulation unique de ce type est d'être aisément
ogrammable.
nnons quelques exemples de valeurs numériques de h :
Les formules qui suivent permettent de calculer h pour les échanges:
convectifs entre une zone de gaz chauds accumulée sous plafond et cinq
surfaces : le plafond (horizontal) et les parties des quatre murs au contact Paroi Tg h
de cette zone chaude. On suppose les écoulements turbulents (le feu est
Ts
assez puissant pour que la vitesse des écoulements soit grande) et la (K) (K) (W. m-2. K-1)
convection naturelle. Avec ces hypothèses, Nu est proportionnel à Gr1/3 Mur 283 293 3,3
donc à Z, ce qui entraîne que h n'est plus fonction de Z puisque h = À Nu . On Mur 4 00 800 6,2
l
définit les propriétés du gaz sur l'hypothèse de température moyenne Plafond 4 00 800 10,0
où i = 1, ..., 5. La conductivité thermique du gaz est Plafond 4 00 1000 10,1
exprimée selon:
À·1 = 2710
' - 4
(
Tg + T.Si
2
J 4
;s
J
Tg + T.Si
7
/ Convection forcée dans un feu de local
' 8 1 0 -lO (
2
V·1 = 71
qui correspondent aux variations de À et v pour l'air en fonction de la Des écoulements dus à des différences de pression imposées créent une
température. convection forcée. Le coefficient h peut atteindre 2 0 ou 30 W · m-2 · K- 1
pour des vitesses de quelques m · s- 1.
Pour le plafond :
L'impact d'un panache thermique sur un plafond cause un échange
À1 ( Gr1 Pr
h1 = cplafond -- convectif notable avec le plafond qu'on peut exprimer à partir de
)1/3
Pour les quatre murs, on obtient une relation de la même forme pour hi., exempl�, tiré de résultats d'une étude de Seargent, 1987, [6]. Un foyer
h3 , �' hs avec un coefficient différant du précédent. En prenant Pr = 0,7 et débite Q W et produit une flamme qui crée un impact de gaz chaud à
en exprimant k et Gr, on obtient finalement : une hauteur z depuis sa source près du plancher. Introduisons une
113
( T s· -0,367
h; = cmur x 813 x - :
1
T
J l,
(Tg + Ts; ) forme adimensionnelle de Q, notée Q , selon :
427
TRAITÉ DE PHYSI 'É DE PHYSIQUE
3 - Physique du feu pour l'ingé ysique du feu pour l'ingénieur 3 - Transfert thermique convectif
3 - Transfert thermique convectif
. Q
=
Q C 05
Pzb CpzbTzb-.J9 z~,
no
où les termes p, q:,, T sont relatifs à la couche d'air en partie basse, nvection et rayonnement interviennent de façon concomitante sur une
zb. Avec Tzb 300 K, il vient : ace de solide. Si l'unité de surface exposée reçoit un éclairement E
uis une ou plusieurs sources), qu'elle absorbe aE, émet saTs4 et qu'elle
Q-- 1,1.1 06Q z 2,s au contact d'un gaz à température Tg, la densité surfacique de flux de
eur entrant s'écrit
La corrélation fournit
1 3 1 3
h= 52 :!J, 5 (Q)l/3 W · m-2 • K-1, soit :h# 0,5 z- / Q /
1
qui mène à: h = 31 W · m-2 • K- pour Q = 500 kW et z � 2 m.
surface
L'utilisation de cette relation ne concerne que la partie de la
plafond soumise à l'impact de panache. e expression définit la condition de frontière du problème de
uction pour le calcul du champ de température interne au solide (cf.
itre 8). Pour une surface exposée à un fort rayonnement thermique,
port de chaleur convectif est négligeable. Pendant la phase de déclin du
ou pour les surfaces moins exposées au rayonnement ou bien pour un
nd soumis à l'écrasement d'un panache, l'échange convectif l'emporte
néral sur l'échange radiatif.
429
428
Chapitre
Transferts radiatifs
L'objectif de ce chapitre est de présenter les phénomènes de transfert guer un émetteur et un récepteur de rayonnement : chaque surface
chaleur par rayonnement thermique présents lors d'un feu de bâtime ces deux rôles. Ainsi, entre deux parois chaudes A et B, les flux de
en apportant des éléments de théorie et de modélisation, et en fourniss ur rayonnée de A vers B, et de B vers A, peuvent être comparables,
des valeurs tirées d'exemples concrets. ien très différents, selon la valeur des températures TA et TB (deux
à la même température n'échangent pas de chaleur), la
• Rappelons d'abord des informations données dans les chapi ration géométrique du système (la manière dont les surfaces se
précédents sur les effets du rayonnement thermique nt"), les propriétés des surfaces des matériaux (plus ou moins
o Le rayonnement thermique incident sur des personnes non protég· trices ou absorbantes). La conservation de l'énergie implique en toute
devient intenable en quelques minutes dès que l'éclairem eur de considérer tous les échanges radiatifs entre les éléments du
énergétique (l'amplitude du flux incident par unité d'aire) corresp tème et son environnement ; la prise en compte des apports
à quelques fois l'éclairement solaire sur une plage ensoleillée, qui pondérants sur un élément donné est en revanche suffisante pour des
de l'ordre de 1 kW· m·2• (cf. chapitre 2.) plications pratiques particulières.
o Sur des solides, tels des éléments de structure, d'équipement, d
mobilier... : par des effets mécaniques ou thermodynamiques dus milieu des échanges
l'élévation de température venant de la chaleur absorbée,
rayonnement thermique peut causer des dilatations, flux radiatifs échangés entre des surfaces séparées par un milieu
déformations, fissures, bris, ruines, fusions... et, même si s alement transparent ne dépendent que des caractéristiques
amplitude demeure faible, mettre hors fonction des appareils distant métriques et thermiques de ces surfaces. L'air pur est considéré
d'un foyer. sparent pour les distances impliquées par le feu de bâtiment.
□ Reçu par des objets combustibles, le rayonnement peut provoqu le milieu n'est pas totalement transparent, il influe sur les échanges
une extension spatiale du feu par allumage de nouveaux foyers, d tre surfaces en faisant intervenir d'autres caractéristiques, celles de sa
un local, dans un bâtiment, et d'un bâtiment à un autre. position, celles de son volume (forme, dimensions) et sa température.
i, si le flux thermique issu d'une flamme traverse un volume gazeux
Les sources de chaleur rayonnée tenant diverses espèces gazeuses et un peu de suie, ce milieu absorbe
A; e partie du flux, en diffuse éventuellement une autre partie, et transmet
Les flammes sont des sources importantes de rayonnement thermique dèf art de flux ni absorbé ni diffusé. Le volume traversé non transparent
que leur taille dépasse quelques décimètres. Empiriquement, on constaté'� de plus une source de rayonnement à prendre en compte si sa
que la puissance rayonnée par une flamme est de l'ordre de 10% à 40% du, pérature n'est pas faible. La présence d'un milieu non transparent
débit calorifique. eux introduit un volume en sus des surfaces en échange, et l'écriture
Le feu de bâtiment fait intervenir d'autres sources radiatives : des g équations d'échanges thermiques s'en trouve compliquée.
chauds non réactifs (issus des flammes) plus ou moins émissifs, ou d rayonnement thermique sollicite également des solides partiellement
solides chauds (chauffés par le rayonnement de flammes ou de gaz chau sparents, comme les vitrages : leur transparence décide du flux de
ou par échange convectif avec eux) comme par exemple un plafond ou eur rayonnée qui les quitte par leur face non exposée, et donc celui
cloison métallique. y est accumulé, les chauffe et peut conduire à leur bris et à la création
ouvelles ouvertures.
les échanges à considérer
Les surfaces (en toute généralité : frontières de solides, de liquides, ou actéristiques des échanges thermiques dans le feu de bâtiment
volumes gazeux) qui "se voient" échangent de la chaleur si elles ne s
pas à la même température. Certains des flux échangés sont négligeabl e transfert d'énergie qui ne nécessite pas un support matériel est
d'autres doivent figurer dans des bilans énergétiques en raison de 1 asi-instantané (sur les distances à considérer, de quelques m à
amplitude. Entre une flamme et une petite surface-cible initialeme quelques dizaines de m), par rapport aux temps caractéristiques des
froide, on pourra négliger l'apport de chaleur à la flamme causé par autres phénomènes (convection, conduction, réactions chimiques
rayonnement que la petite surface lui apporte, mais on devra évidemme globales... ). Mentionnons au passage qu'il s'agit bien ici de la
considérer le rayonnement que la flamme apporte à la petite surface si l' .propagation d'une énergie, dont la vitesse dépend des propriétés
s'intéresse à l'éclairement de la cible et à ce qui s'ensuit, un allumage électriques et magnétiques du milieu traversé (cf. les équations de
exemple. Entre des surfaces proches, de dimensions comparables, et à Maxwell), à la différence de la conduction thermique régie par une
températures dont la différence n'est pas très marquée, on ne peut pl équation de diffusion, où la vitesse d'avancée d'un front n'a pas de sens
théorique;
433
TRAITÉ DE PHYSIQUE OU BA TIME /TÉ DE PHYSIQUE OU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour l'ingé hysique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
• L'amplitude des flux de chaleur échangés est très variable dans l'espa □ la densité de flux radiatif incident sur S est l'éclairement
et dans le temps. Par exemple, la densité de flux thermique reçu p énergétique en W.m-2.
une surface peut couramment atteindre 10 à 15 W · cm- 2, et retomber
on ramène ces grandeurs à des surfaces, on fait apparaître des termes
dix fois moins quelques minutes plus tard. puissance à partir desquels on effectue des bilans qui serviront par
• Dans un local, il est rare que l'échange de chaleur par rayonneme mple à calculer la température d'objets exposés. D'autres grandeurs
thermique puisse n'impliquer que deux surfaces. L'échange radia rviennent:
entre deux surfaces qui ne se "voient" pas directement est ren facteurs géométriques exprimés à partir de grandeurs
possible par la diffusion de la lumière par les surfaces qui n'absorbe géométriques: distance, dimensions, orientation ;
pas tout le rayonnement reçu, qui "relaient" le transfert. Le cas
considérer en général est celui de plusieurs surfaces échangeant de des grandeurs optiques où entrent des propriétés et caractéristiques de
chaleur au travers d'un milieu gazeux et donc aussi avec lui. L'analy surfaces (opaques ou non), et de volumes semi-transparents ou
combinatoire montre que le nombre d'échanges à décrire croît vite a opaques, liées à l'émission, la diffusion, l'absorption, la transmission, et
le nombre de surfaces et de volumes considérés ! la réflexion de la lumière ;
@ Les équations de base sont non-linéaires par rapport à la températ la température dans les volumes de gaz et aux surfaces de solides (le
(lois en r+, où T est la température absolue) et font intervenir distanc · plus souvent opaques, à l'exception des vitrages), directement liée aux
et dimensions par des intégrations. Le choix d'effectuer des approch aspects optiques et énergétiques.
"pour l'ingénieur" facilite cependant les calculs. Ainsi, l'existence de 1
en r+ peut conduire à des simplifications notables: si T1 < T2 , alo
(Ti )4 << (T2) 4. Des termes en T1 peuvent alors être négligés, si
4
puissance rayonnée et la configuration géométrique de l'échange tilisation de grandeurs peu intuitives et de relations assez compliquées
permettent, comme dans l'exemple du rayonnement d'une "cible" 1 ve tifie un rappel de définitions et de lois, qui fera l'objet des premiers
une flamme 2. agraphes. Les références où nous avons beaucoup emprunté sont
stituées par la partie F du tome 1 du "Traité de physique du bâtiment",
@ On rencontre pour les calculs pratiques un problème de disponibili · nsacrée aux rayonnements électromagnétiques, le livre de Sacadura et
des données utiles. Les propriétés optiques (l'émissivité, 1 (1978, chapitre de M. Géry), ainsi que celui, volumineux, de Siegel et
caractéristiques d'atténuation) des surfaces et des milieux gaze ell ( 1981). Le choix a été fait de se limiter aux échanges radiatifs
(espèces gazeuses plus particules) sont le plus souvent connues cernant les surfaces de solides et les surfaces-frontières de volumes de
approximativement. , sans développer une description fine des phénomènes. En particulier,
.. gré leur intérêt pratique de principe, les aspects spectraux et
Les grandeurs physiques du rayonnement thermique ,i ectionnels ne seront qu'évoqués, en raison d'un manque d'exemples
crets liés au feu.
Parmi les grandeurs physiques impliquées dans les problèmes d'échangei;,
radiatifs, on trouve des termes de puissance, ou flux (W), et des termes d9 us présenterons ensuite le calcul des facteurs de forme (qui permettent
densité superficielle de flux (W · m- 2), correspondant à des pertes et desf quantifier le rôle de la configuration géométrique) et, sommairement,
gains. i pression des échanges entre surfaces en prenant finalement en compte
435
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATl É DE PHYSIQUE DU BATIMENT
1 O - Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour l'ingé sique du feu pour l'ingénieur 10- Transferts radiatifs
les flammes ou dans les gaz non réactifs contenant des particules
ensées, on trouve ainsi, superposées au rayonnement thermique
• u dû à la température de surface des particules, des bandes de
ences identifiées correspondant à des transitions énergétiques
ètes spécifiques des molécules de gaz. Dans la suite, l'accent est mis
le rayonnement thermique continu. Quelques informations sont
10 .. 1 .. 1 Nature du rayonnement thermique dant données sur les bandes d'émission (ou d'absorption) de
'cules dissymétriques courantes dans les produits du feu (C02 ,
... ). Le poids de la contribution de particules condensées présentes
L'émission de rayonnement thermique depuis la surface bornant un so les produits du feu est très important pour les échanges radiatifs,
est généralement décrite sous la forme d'une fonction continue de en émission qu'en absorption, et peut dominer largement celui de la
fréquence, la loi de Planck rappelée dans ce chapitre. Cette form ribution des gaz.
représente le comportement statistique des émetteurs élémentaires lié à
température de surface. éception du rayonnement thermique est ici vue comme la cause d'un
rt de chaleur tendant à faire croître la température, en surface et
Dans des gaz, on peut observer des échanges radiatifs dus à l'émission s la masse ; on ne considère pas dans le présent contexte des effets
l'absorption de photons qui s'effectuent selon les lois de la méc tochimiques ou photophysiques.
quantique. L'émission ou l'absorption d'un photon est associée à
changement d'état qui correspond à une transition énergétique discr'
c'est-à-dire à une fréquence. Dans le domaine des fréquences "thermiqu
(de l'ultraviolet à l'infrarouge, voir figure 10.1) les transitions énergétiq Classification des grandeurs physiques
portent sur des modes de vibration de molécule (dans l'infrarouge) et utilisées
"déplacements d'électron" (dans le visible et l'ultraviolet}. La symétrie d
molécules intervient sur leur comportement spectral ; ainsi, 02 ou N2
montrent pas de transitions vibrationnelles. ieurs grandeurs vont être introduites, relatives à l'émission, la
ption ou l'absorption du rayonnement thermique.
ne première classification concerne l'étendue du domaine spectral
a plage de fréquences ou de longueurs d'onde) associée à la grandeur.
domaine radio n distingue
10- 1
10-2 s grandeurs spectriques (ou monochromatiques), dérivées d'une
andeur G par rapport à la longueur d'onde (ou la fréquence) et
microondes 10·3
représentant la loi de répartition de G en fonction de la longueur d'onde
104 . (ou de la fréquence 0, et,
infrarouge 10-s es grandeurs "totales" qui sont relatives à l'ensemble du spectre de
Rayonnement
1 thermique 1 1O-s 1pm ayonnement thermique. Lorsqu'on ne prec1se pas, il s'agit
visible i 'néralement de grandeurs totales. Dans ce chapitre, nous utiliserons
ultraviolet i " "
10-7 rincipalement des grandeurs totales.
1O-a ne seconde classification porte sur la répartition spatiale du
10·9 ayonnement
rayons X
10-10
s grandeurs "directionnelles" sont relatives à une direction orientée
10-11 onnée de propagation (en émission ou en réception).
ensité, par exemple, sera définie depuis le centre O d'une petite
Longueur d'onde en m ce et selon un axe Ox.
436 437
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIME TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour l'ingéni hysique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
0
10 .. 1 .. 3 Grandeurs relatives au rayonnement
émis par une surface
439
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIME /TÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
10- Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour /'ingénie
Physique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
f
amax
.Q = 21r [1 _ h)
r2 + z2
Figure 10.4 - Définition de l'intensité énergétique
n
L'intensité énergétique d'une source
X
Soit Ox une direction issue d'un point O au centre d'un élément de surfac
rayonnante.
L'intensité fox de la source est définie par :
_ d<Pox
Iox-
d.Q
où d<Pox est le flux énergétique rayonné dans l'angle solide élémentaire d
"entourant" la direction Ox. L'intensité s'exprime en Watt par stéradi
1
(W.sr- ), c'est une grandeur directionnelle, ici totale. On définit la fonctio
de répartition "intensité spectrique" par fox ,i = dfox / dÀ.
440 B 441
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATI TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferls radiatifs 3 • Physique de du feu pour l'ingé ysique du feu pour l'ingénieur
10 - Transfetts radiatifs
X
X
L 'émittance
(appelée exitance selon la norme)
C'est la puissance d9' émise par un élément de surface dS, d 'aire dA, d dS dS
l' ensemble de tout es les directions possibles (soit, dans l'hémisphère r
par le plan tangent à dS en son centre), et ramenée à l 'unité d'aire . C' Figure 10.6 - Indicatrices de l'intensité énergétiqu
une grandeur hémisphérique, ici totale A. Intensité d'une émission diffuse (selon /a foi
e:
de Lambert)
d B. Intensité d'une émission non diffuse
M= cp (unité : W · m- 2)
dA
Quand l'émetteur est un corps noir, c' est-à- dire suivant la loi de Plan
on utilise généralement l a notation 11,f).
On définit " !'émittance spectrique" par MÀ, = dM / d,l.
442
443
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BAT/ME /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10- Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour l'ingéni - Physique du feu pour l'ingénieur 10- Transferts radiatifs
oi de Planck
(L'indice supérieur o renvoie au corps noir.)
dM 0
ette loi exprime !'émittance spectrique notée Mf
= -- en fonction de
dJ
longueur d'onde et pour la température absolue T de l'émetteur:
Figure 10.7 - Expression de l'éclairement énergétique reçu par dS1 venant de dS2
2
21Z" hc J-5
M;.,0 = ----,-----c-- (en W · m-2 · µm-1 ) (10.9)
exp(�)-1
kJT
On note la symétrie des termes du dénominateur.
L'éclairement sur dS1 , d'aire dA i , correspondant est donné par:
cos 01 dAi cos 02 est la vitesse de la lumière dans le milieu considéré ( c = Ca/ n) et où c0
E=L est la vitesse dans le vide, et n l'indice optique du milieu,
2 z2 généralement celui de l'air, voisin de 1 ;
où cosOi vient de la définition de la luminance, alors que cos01 vient de est la constante de Planck: 6,6255. 10-34 J · s ;
l'expression de l'angle solide. est la constante de Boltzmann: 1,3805.10-23 J • K-1;
est la longueur d'onde, en micromètres ou microns (µm);
Remarques: est la température absolue, en Kelvirl.
- Li, dépend, ou non, de la direction.
- On note que la distance Z intervient au carré. Pour des surfaces finies, ll!i
dépendance de E à Z est plus complexe, comme nous le verrons dans l'expression de s trois lois suivantes découlent de la formule précédente.
facteurs de forme.
444 445
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATl /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
3 - Physique de du feu pour /'in Physique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
10 Transferts radiatifs
tte loi donne !'émittance totale d'un corps noir dans le vide en fonction
sa température absolue T, sur l'ensemble du spectre rayonné. C'est le
ultat d'une intégration de la formule de Planck sur l'ensemble des
gueurs d'onde.
(10.10)
a, constante de Stefan Boltzmann, vaut 5,67 10-8W · m-2 • K-4•
M=nL (10.11}
1'8 loi, du déplacement, de Wien
ur un corps noir au comportement lambertien :
déplace vers les
L'abscisse ;i,M du maximum de !J/P, M�, se . ittance totale 1VP du corps noir est une grandeurs hémisphérique. Le
par la re1atlon :
longueurs d'onde lorsque T croît. Ceci s'exprime nnement du corps noir obéit à la loi de Lambert. On a donc
;i,,M T= 2898 (µm · K) Mo
L=-- jl0.12}
Ji:
W · m -2 • µm - 1•
447
446
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIM DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour l'ingé ysique du feu pour l'ingénieur
10 - Transferts radiatifs
448
449
/TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
'hysique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour l'ingé
des lo tiquement, on assimile souvent les corps courants à des corps gris.
peut cependant en principe utiliser des modèles spécifiques avec me les composants d'un système d'échanges radiatifs émettent
tes ou celles de Lambe rt.
de réflexion plus complexes que celles de Descar vent un rayonnement dans des plages de fréquence différentes de
s du rayonnement que ces composants reçoivent, les valeurs
<:
enn�s de t: et de (sur les bandes spectrales concernées) ne sont pas
essa.1rement les memes. Une règle pratique est donc de considérer pour
que composant d'un système radiatif:
□ l'absorptance correspondant à la bande spectrale reçue et,
l'émissivité correspondant à la température propre du composant
(qui peut de plus varier au cours du temps).
ore faut-il disposer de la connaissance de t:1c (l) et en fonction de T
A B r pouvoir appliquer la règle précédente !
tements:
Figure 10.9 - Réflexion de la lumière, présentation de deux compor
- réflexion spéculaire (lois de Descartes},
- réflexion diffuse, selon la loi de Lambert
sorption dans les gaz
me nous l'avons dit, l'absorption de l'énergie thermique radiative dans
gaz f�t intervenir des transitions discrètes qui se traduisent
Relation entre absorption et émission roscop1quement par des bandes d'absorption. les figures 10.10 à
12 sont relatives à trois gaz courants: H2O, CO2, CO.
(une autre loi de Kirchofj)
èn
L'absorption du rayonnement thermique fait intervenir des phénom
que l'émission. Nous n'expo serons pas ici
physiques du même type
1
démonstration thermodynamique initiale de Planck qui conduisait pour K 1c /p (cm -1 . atm-1 )
oscillateurs classiques à l'égalité:
o,1sor-------------------------
t:1c = a1c (grandeurs spectriques)
ff n'
Pour les absorptions émissions quantiques, la relation de Kircho
plus exacte (cas de la fluorescence ou du pompa ge optique des lasers).
Cependant: o,oso
• pour les corps noirs, t: = a = 1 (et p = 0, r= 0).
op2s
® on pose généralement que les matériaux
courants
sont gris c'est-à -dire que t: est indépendant de À, et qu'en général,
2800 3000
sont non sélectifs vis-à-vis de la longueur d'onde. Pour les corps
3200 3400 3600 3800 4000 4200
Nombre d'onde (cm -1 )·
gris:
t:1c = t: et a1,= a entraînent t: = a. Figure 10.10 - Coefficient d'absorption monochromatique
et, pour les grandeurs monochromatiques de la vapeur d'eau à 1000 K dans la région de 2,7 µm
(d'après Go/dstein, cité par Sparrow et Cess, référence [10])
451
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIM DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10- Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour l'ingé /que du feu pour l'ing?nieur 10 - Transferts radiatifs
'�,,,
llj
u gagné net) dans le corps est :
•"
q rad,entr = aE - & crT
4
s (E (10.17)
0 0 0 0 0 0
..,
0
0 0 0 0 0 0
2 � 0
N ..,
0
452 453
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATI
TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour l'ingé
t,ysique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
o�--�-
o,3 o.4 o,5 o.s 1 2 7 8 À.µm
pression du facteur de forme entre deux surfaces élémentaires
flux élémentaire émis par dS1 qui atteint d� est :
Figure 10.13 - Exemples de transmission dans un verre en fonction d2F12 = L1dA1 cos01d .012
de la longueur d'onde, pour plusieurs épaisseurs
(d'après Gery, « Transferts de chaleur par rayonnement», référence [51) L1 est la luminance énergétique de dS1 , dA1 son aire, et d.{}12 l'angle
'de sous lequel dS1 voit dS2
d�cos02
d û1 2
l
10 .. 1 .. 7 Echanges radiatifs entre surfaces lest la distance entre dS1 et d�.
!) __ _
-----
-- -1;
454 TB 455
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATl É DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10- Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour l'in ysique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
d'où: éraux, concernant des échanges entre surfaces grises et/ou au travers
milieu non totalement transparent.
soit, en général :
relation de réciprocité A2F21 = dA1 F12 , permet de remplacer par
� �j � �i dA 1
Cette relation, dite de réciprocité, est souvent utilisée pour déduire F12 o
F21 à partir du résultat du calcul (intégral) le plus facile des deux. Si,
exemple, il apparaît que F12 est plus facile à calculer direstement que (10.26)
on obtient F21 selon : t à dire qu'on exprime � 1 à partir du facteur de forme F12 de dS1 vers
et non à partir de F21 qui est le facteur de forme de� vers dS1 .
Somme des facteurs de forme depuis un même émetteur i reçoit <P21 Watt depuis S1 : <P12 = F12 A1 M1 ; � envoie <P21 Watt sur S1 ,
Par définition de Fij , si l'ensemble du monde vu de Si est constitué de 1 = F21 A2 M2 • Le bilan sur S2 de cet échange entre S 1 et� s'écrit:
surfaces 5ï
<1>21 , net F12 A1 M1 - F2 1 A2 M2
LFij = 1 it la puissance nette gagnée par S2 dans l'échange)
j= l
avec F1 2 A1 = F21 A2 1, il vient :
puisque la puissance rayonnée par � doit être reçue par le
monde. <P12, net = A1 F12 ( M1-M2) A2 F21 (M1-M2) (10.27)
issance nette gagnée par S1 dans l'échange)
't
Aire d'échange entre deux surfaces noires i j :
(10.28)
Un produit tel que Ai�j a les dimensions d'une aire. On peut l'appeler
d'échange entre deux surfaces noires au travers d'un milieu transpare T1 et T2 sont les températures (absolues) de S 1 et S2, uniformes sur
L'expression « aire d'échange» est surtout utilisée dans des cas pl que surface.
457
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour /'in sique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
;d 1 &
La radiosité
Soit (/Jinc le flux incident sur une surface S, d'aire A L'éclaireme hange entre surfaces grises
global venant de toutes les directions et de toutes les sour�e�
simple de deux surfaces grises infinies parallèles
simplement E 'Pine l A Une partie de ce flux, p <JJinc, est reflec
L'émittance de S est: M = ë a T4. De l'unité d'aire de S partent ainsi d cas simple est celui de deux surfaces grises de dimensions "infinies"
flux surfaciques : le flux surfacique émis, égal à M, plus le flux surfaci es que chacune ne voit que l'autre (pratiquement, c'est le cas de deux
réfléchi pE. La somme, notée J, s'appelle la radiosité. aces planes étendues placées à une distance faible devant leurs
ensions). Le bilan de flux échangés (flux perdu par S1 dans l'échange
J= M+ pE � - flux perdu par � dans l'échange avec S1 : différence de flux
Pour une surface opaque p 1-a d'où: rhés) conduit à la relation suivante :
J= ë a T4+ (1-c) E A 1 F1 2 &eff (aT 1 4 - crT24)
J est bien la densité surfacique de flux énergétique radiatif quittant
surface S, différente de la densité de flux émise par S, qui est M
&eff
==
(10.36)
1 1 -1
�+-
61 62
459
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
3 - Physique de du feu pour l'ingé hysique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
10 - Transferts radiatifs
On peut démontrer cette expression en prenant F12 F21 1, et réflexions superficielles, et tenant compte des émissions. L'introduction
utilisant les radiosités pour exprimer les flux sortant des surfaces. la radiosité permet d'écrire les équations d'échanges et de bilans sous
forme implicite qu'on peut traiter avec des algorithmes de résolution
L'expression de J1 et de J2 , à partir des émissivités des surfaces et d systèmes linéaires.
facteurs de forme devient assez lourde pour plusieurs surfaces. On util
des méthodes numériques pour calculer les � d'un système d'échan s ne donnerons pas ces équations dans le cas général ; les références
es à la fin du chapitre fournissent sur ce point des développements,
(linéaire pour les�), et les relier aux autres termes de densité de flux.
fois volumineux, et précieux pour l'application.
La quantité A1 F12&eff, l'aire d'échange direct entre S1 et Sz . Notons q
troduction du rôle d'un milieu gazeux non transparent complique
pour deux corps noirs, le même bilan de flux s'écrit:
ore les échanges. La suite de ce sous-chapitre n'ira sur ce nouveau
A1 F12 (o-T1 4 o-T2 4) int guère plus loin qu'exposer des notions et relations de base.
La quantité A1 F12 est "l'aire d'échange noire" entre S1 et S2 • On lui asso
dans le bilan précédent la différence de deux émittances de corps no·
Pour des surfaces grises, on utilise des aires d'échanges, plus difficile
expliciter, mais comprenant toujours en facteur de la différence de d
émittances de corps noirs.
Echanges radiatifs entre surfaces
séparées par un milieu
Echanges entre plusieurs surfaces grises semi-transparent
Quand des échanges impliquant plusieurs surfaces grises sont
considérer, on a à traiter plusieurs sortes de termes de flux et de densi
de flux. milieux semi-transparents liés au feu de bâtiment
me nous l'avons dit au début du chapitre, les milieux gazeux (gaz de
Eclairement reçu sur une surface Si et venant des surfaces Si olyse, fumée) contenant des molécules dissymétriques telles H2O, CO2,
... , absorbent et émettent un rayonnement dans certaines bandes du
On peut distinguer: ctre, en fonction de transitions énergétiques quantiques. La position
e L'éclairement sur� venant de chaque 9, dans l'échange direct entre Sl. ctrale et la largeur des bandes concernées dépendent de la composition
milieu (la nature des espèces), de la pression partielle des constituants
et S.J vue comme émetteur (on oublie pour l'instant la diffusion suj!;� ux, des dimensions du volume et de la température du mélange
chaque 9). L'échange entre� et lui-même est à considérer seulement si,; eux. De plus, la contribution de particules de suies, sous la forme d'un
Si est concave. tre continu, devient dominante dès que leur concentration devient
able.
e L'éclairement venant de chaque 9, compte tenu des autres surfaces
Si qui sont diffusantes et relaient l'échange, maintenant non considé me les gaz, les verres (écrans plus moins opaques aux longueurs
comme émetteurs. L'échange entre Si et lui-même est alors à considé de portant l'essentiel de l'énergie transférée), certains plastiques
Si les surfaces sont noires, cette contribution est nulle. isés en éclairage naturel par exemple), sont partiellement transparents
rayonnement thermique {on dit: semi-transparents). Pour ces
En tenant compte de toutes les surfaces comme émetteurs et co tériaux comme pour les gaz, l'épaisseur et la température
surfaces diffusantes (parce que grises), on définit un éclairement global iennent, outre leurs propriétés, pour exprimer leur contribution aux
� à partir de l'échange total de l'ensemble (système) de surfaces. ges de rayonnement. La température est toujours liée à l'émission ou
orption de chaleur rayonnée.
milieu contenant des phases d'indices de réfraction différents diffuse
Flux échangés disperse) le rayonnement. Ce phénomène se superpose à l'absorption.
Comme pour les éclairements, on peut définir des flux échangés : dire le décrit par des lois physiques spécifiques. Les mélanges entre gaz et
entre deux surfaces, et aussi, pour chaque paire de surfaces, les flux d ·cules de suies ou de liquides (fumée), produits lors d'un feu, sont
aux surfaces autres que la paire considérée tenant compte des diffusio si à la fois semi-transparents et diffusants.
461
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour l'ingé Physique du feu pour l'ingénieur
granulométrie et la forme géométrique. La taille d'une particule, comp cul des grandeurs moyennes précédentes est simple. On obtient par
à chaque longueur d'onde qui intervient dans le problème est un ' gration:
paramètres utiles à la description du comportement en rayonnem Z"J..,ij = exp ( - k;. R)
Selon la taille des particules et leur concentration, on peut utiliser
modèles plus ou moins complexes (la théorie de Mie par exemple) a 2 ,;j = 1 - exp ( - k,_ R)
décrire l'émission, l'absorption et la diffusion dues aux particules. No
donnerons ici que quelques relations simples correspondant à l'absorp
d'un faisceau de lumière au travers d'un milieu contenant des partie &2,ij = a;,,ij
noires réparties de façon homogène. Le facteur d'absorption k est
siI1:1plicit� de :e � expressions incite à ramener à cette configuration des
proportionnel à la fois à la concentration numérique C en partie tlons geometnques plus complexes et à introduire des équivalences
(nombre par unité de volume) et à la "section efficace" (Clp, une e des volumes non hémisphériques et celui inclus dans une enceinte
projetée) moyenne des particules. Supposons de plus que ce terme isphérique.
indépendant de la longueur d'onde du faisceau. Alors
éthode des hémisphère gazeux est due à Hottel. Elle n'est valable que
k= cte x cip C des volumes gazeux à température uniforme.
où kest en m-1, cip en m2, Cen nombre/m3.
ouche �azeuse enfer:m�e dans le volume d'une enceinte est, pour le
Pour une particule approximativement sphérique, cip vaut le quart de l' 1:1 des echange� radiatifs, remplacée par un hémisphère gazeux qui
de la surface totale de la particule. t, pour ce qui concerne une surface donnée, des effets radiatifs
tiques Le rayon R de l'hémisphère a été calculé pour plusieurs
L'atténuation du rayonnement sur la longueur l s'écrit _.
figurat10ns courantes. On trouve des tables qui fournissent le
I= Io exp (- k ij fficient f par lequel il faut multiplier une dimension x caractéristique de
orme considérée pour obtenir le rayon R de l'hémisphère équivalent .
valeurs de font été obtenues par intégration. On distingue les cas de
. _
1eux mmces et de milieux épais (optiquement), ce dernier cas étant
Approches pratiques
urant dans les atmosphères de feux de locaux de bâtiment.
Pour représenter les caractéristiques optiques d'un milieu se
transparent, des approches fines existent, qui nécessitent de connaî veloppe parallélépipédique
nombre de données sur le milieu (composition, propriétés de chaq n local, ou un volume fi.ni dans un local}
constituant, en fonction de la température), et requièrent des moyens
e approximation valable pour calculer le rayonnement d'un gaz vers la
calcul puissants. Dans ce qui suit, nous présenterons des approches pl
simples. Ainsi, on utilise pratiquement l'expression alité de son enveloppe est de poser
R = 4 V/ A (milieu mince)
&g = 1 exp (- k ij
pour calculer l'émissivité d'une zone de gaz relative à un échange en R = 3,6 V/ A (milieu épais)
cette zone et une surface de solide exposé. On donne alors à k une val V est le volume du gaz et A l'aire totale de son enveloppe S.
généralement tirée de '="·�-"�• et à Z une valeur obtenue à partir
approximations "hémisphériques'' de Hottel (référence [6], Hottel
Sarofim). ·ssivité totale d'un volume gazeux de température uniforme vers une
�e Si de son enveloppe peut être estimée à l'aide d'abaques
1 sant cette valeur pour une couche hémisphérique rayonnant vers
Evaluation de -rJ.,ij , a J.,ij , et r;_, a;. , eil , dans le cas d'une demi- , � _
element place au centre de sa base. Les abaques disponibles sont
sphère ellern_e�t relatifs aux gaz le� plus courants (CO2 , H2 O, ...). On peut de
_ _
Si dS est un élément de la surface Si placé au centre d'un disque et que modehser la s1tuat:� n d un mélange de plusieurs gaz par des
. _
thodes additives utilisant des corrections correspondant au
surface S;_ fermant l'enceinte est une demi-sphère dont le disque précéd
uvrement des bandes spectrales d'émission.
est limité par un grand cercle dans le plan de base de la demi-sphère,
présence de particules dans la fumée doit être considérée.
465
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10- Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour l'ing hysique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
Calcul de 'lji et ll'.ii arrive ainsi à un système d'équations linéaire en radiosité dont la
olution (numérique) fournit les q, desquels on passe aux densités de
n-Jl représente la transmissivité d'une couche gazeuse contenue entre de nets sur les surfaces.
surfaces 5ï et Si pour un rayonnement thermique total se pr?pageant �
vers Sb r ji ==l a ji est calculé à partir de �i (cf. Hottel, ref. [6] ) ou solution de ce système fournit aussi des termes de puissance gagnée,
proposée une méthode de calcul des a ji à partir de mêmes tables perdue, par le gaz. Puis on peut passer au calcul de tous les flux et
abaques que celles qui servent à fournir &gi . sités de flux thermiques (échangés, gagnés, reçus), dont on a besoin
r faire des bilans énergétiques. Dans un modèle global de feu où les
anges évoluent au cours du temps (cf. chapitre 13), on réactualise les
pératures en résolvant les équations du système complet d'échanges,
Eléments sur le calcul des flux échangés entre surfaces gris nt le système ci-dessus est une partie.
Remarque:
Système d'équations de base Si Je milieu est transparent, son émissiVÎté et son absorptance sont nulles : le système
Les surfaces sont supposées grises. Toutes les caractéristiques optiq d'équations concerne alors les seuls échanges entre surfaces.
sont ici, pour simplifier, totales et non directionnelles. On supp
connues pour les surfaces et le milieu gazeux : la température et es d'échange {principes)
caractéristiques optiques.
r deux surfaces noires séparées par un milieu transparent, nous avons
Pour simplifier l'écriture des équations, nous allons introduire la radio que les facteurs de forme (sans dimension) servent à exprimer
d'une surface q (W · m-2 ) ou émittance équivalente de corps noir qu'a1: lairement reçu par S2 (d'émittance M2) depuis S1 (d'émittance M1 ) et
cette surface, en tenant compte des interactions radiatives avec son m iproquement. Le bilan de flux thermique net pour ces. deux surfaces,
environnant. pté par exemple en flux gagné pour Si, est égal au produit : A 1 F 12,
La radiosité de chaque surface q (W · m-2) se calcule par application de ogène à une aire, par la différence (M1 ° M2 ° - )
conservation des flux à la surface Ai. Le flux irradié par la surface Ai A 1 F 12 x (émittance noire de 1 - émittance noire de 2)
égal à la somme de
ID l'émission par l'émittance de la surface, EjcrTi4,
pour une surface grise Si, l'émittance est � = ci aîj4, alors que
• le flux réfléchi par A1 et venant de toutes les surfaces (y compris
cette surface est concave), après atténuation au travers du mili l'émittance du corps noir correspondant est simplement : M? aîj4 ;
gazeux à température Tg de plus, la présence d'un milieu gazeux non transparent entre les
• le flux réfléchi par Ai et provenant du rayonnement du milieu gazeux. surfaces modifie le bilan d'échange entre les deux surfaces.
"aires d'échange" sont des "coefficients", plus complexes que les F 12 A 1
essus, permettant d'écrire des bilans nets pour d'autres situations que
Le flux sortant de Si (W) s'écrit : où seules deux surfaces noires sont en présence dans un milieu
L
n sparent. Les aires d'échange prennent en compte le fait que les
4 faces sont grises et que le milieu gazeux est non transparent. Les
�Ji = �&i a'.1; + Pi Aj Fj i rji Jj + p1 S/::gar: ns portent sur deux surfaces grises et également sur une surface grise
j=l un volume de gaz, ou sur deux volumes de gaz. Une expression
en utilisant : Aj Fj i = �Fti et Pi = 1 &; , on obtient l'expression suivante ropriée de l'aire d'échange permet ainsi l'écriture d'un bilan de flux net
re 1 et 2, sous la forme du produit :
la radiosité de la surface i
aire d'échange x (émittance noire de 1 émittance noire de 2)
L
n
4
Ji = l'i o-7; + (1 &j ) Fij Tji Jj + (1 cJsg a r: formulation littérale d'une aire d'échange est en général assez
j=l pliquée, à cause bien sûr des réflexions multiples sur les surfaces et
l'absorption et de l'émission du milieu gazeux.
466 467
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA /TÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT
10- Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour /'in hysique du feu pour l'ingénieur 10- Transferts radiatifs
échange qui s'effectue par le relais des réflexions sur chaque surface de
• Cas simple : le milieu est transparent, les surfaces sont opaques semble autre que S1 et�-
Entre deux surfaces noires, sans tenir compte d'autres surfa
(échan ge direct), on peut écrire les flux suivan ts définit une aire d'échange global Si Sj (anglais total exchange area)
□ flux envoyé S1 de vers� :
<P 1 _,. 2 A1 F12 Mf (où Mf cr T14 , émittance de S1 , noire) <Pi i = Si sj � , flux reçu par j issu de i (10.48)
,:, flux envoyé� de vers S1 :
<P 2----; 1 = A2 F21 Mf �j Si sj Ei - sjsi � , flux net échangé entre i et j. (10.49)
□ flux net gagné par S2 dans cet échange : pour chaque surface, ,q a i et si les ci ne dépendent pas de '.Tl :
<P 1 - 2 = A1 F12 M� - A2 F21 Mf si sj = sj si 110.so)
469
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATl /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique de du feu pour /'in hysique du feu pour l'ingénieur 10 Transferts radiatifs
.
On cherche encore des expressions d'aires d'échange, g i g j ,
être approchées au moyen d'hypothèses d'équivalences hémisp�ériq
qui, sinon, sont le résultat d'intégrations plutôt lourdes. En rruson de
ns
complexité formelle, l'échange entre deux volum�s de gaz n 7•:'".w
..-.;a11s·
:. ·;·
.• •.�; ·· • · e ·,eu
.... .... ... ...... .......................
·.· ■,·,ment
généralement pas abordé en tant que tel dans les modeles globaux de . . .
courants · on peut en effet se ramener au traitement de l'échange radi
concern�t les surfaces bornant un volume de gaz, en "rassemblant" s
ces surfaces-frontières l'émissivité du volume gazeux, et en attribuant
ces surfaces une température moyenne.
Remarque:
L'exposé de plusieurs méthodes de traitement ��éoriqu_e, et de calcul, est large mme nous l'avons vu, le calcul des aires d'échange passe par celui
_
développé dans plusieurs ouvrages, dont ceux cites en reference. des
, et se limite à cette étape pour des corps noirs dans un milieu
sparent.
Commentaires s avons rassemblé dans ce paragraphe des formules relatives à
des
figurations géométriques simples et courantes dans les problèmes
Dans ce qui précède, nous avons admis que la température et de
de bâtiment. L'intégration numérique est inévitable dans les cas
propriétés optiques étaient uniformes par surface Sj. �a?s la réalit� d où
ne peut pas se ramener à ces configurations simples. Ainsi, le calcul
échanges thermiques en cas de feu dans un local, ceci n est pas vrai s l'éclairement d'une surface-cible depuis une flamme à laquell
. e on
tout un mur, par exemple ; un maillage des surfaces :r:ermet de mie onnaît une forme conique demande une intégration en partie
satisfaire cette hypothèse d'uniformité, mais alourdit le calcul alytique, en partie numérique (exemple: le programme VIEWC
augmentant le nombre des échanges à considére�. Les capacités ONE,
STB, X. Bodart, 1989).
ordinateurs augmentent continuellement : la contramte du temps-cal
sera donc de moins en moins pesante. Une difficulté plus grande concer
la disponibilité de données : ainsi, les propriétés optiques de la J?lupart d
matériaux sont le plus souvent mal connues en fonct10n de
température.
Dans l'état de l'art actuel, l'utilisation de grandeurs totales, n gles simplifiant le calcul
.
directionnelles, où l'hypothèse de corps gris est retenue, semble
_ con�u
à des résultats pertinents quant à la qualité de l'expression des b� 'fférentes démarches permettent de simplifier le calcul :
_
globaux des modèles de feu. La modélisation de l'infl�mat10n de soh On peut utiliser la relation de réciprocité, déjà citée, A)\
par exemple, gagnerait à utiliser des a?proche� spectnques ; on retro = Aj .F};, qui
- permet de calculer le plus simple des deux facteurs �j et j et d'en
alors le problème de recueillir des donnees plutot couteuses. F} i tirer
le second.
Si l'une des deux surfaces (dSi ), a une aire très petite, d.A , devant
1 celle
de l'autre (S2), A2 , on a :
d.A1 F1 2 = A2 F21
et nous avons déjà montré que : E M2 , qui s'exprime
82➔ dSl
simplement à partir de Fctsi-S2 caractérisant le transfert radiatif
de dS
ers �- La relation de réciprocité est souvent utilisée pour calcule 1
r
'éclairement d'une grande surface sur une surface plus petite
et à
distance suffisante pour qu'on néglige sur dS la variation de
1
471
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATl
3 - Physique du feu pour I /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10- Transferls radiatifs 'hysique du feu pour l'ingénieur
----=c........._______________10 ra�n�s�fe�rl�s.!:.rad
� �-:_Ti � 1E_ia�flf!!_s
.,
'!_
3. Le flux rayonné par Si doit être reçu par l'ensemble des surfaces d
ci�le : un élément de surface plane ;
LF
n la source : un rectangle
enceinte dont S; fait partie. On doit donc satisfaire : ij
=1. arallele au plan de la cible.
j�l
La normale à l'élément, perpendiculaire au rectangle,
relation permet le calcul, par différence, d'un F;j inconnu si tou passe par un
sommet de ce rectangle (dont les côtés sont a et b). La cible
autres sont connus. Des considérations de symétrie peuvent est à la
. distance d du rectangle. (figure 10.15).
utilisées pour réduire le nombre de F;_j à calculer. On peut de
introduire des surfaces virtuelles pour se ramener à un probl source est notée 2, la cible, élément de surface est notée dl
' .
connu. a b
c: X= - et Y= -
d d'
Ai m-2 - 1
=
� 2m-
2
2
A\1
Une surface convexe S1 est située à l'intérieur d'une surface concave S2 1
1
1
tout le rayonnement venant de S1 atteint�' donc: Ai .
1 et F2 1 = - 1
1
1
� 1
Sz
1
(pour une surface concave i O < Fî.i � 1, Fî.i 1 pour l'intérieur d 1
1
1
surface fermée vide) 1
1
1 b
' 1
''
1
1
1
1
1
Formules courantes 1
1
1
1
1
Les lignes suivantes rassemblent des formules couramment utilisé 1
1
tirées pour la plupart de la référence [9], Siegel et Howell. Les formu 1
1
fournissent l'expression du facteur de forme de la cible vers la source
1
1
1
suffit de multiplier ce facteur de forme par !'émittance de la source p 1
'li
obtenir l'éclairement énergétique reçu par la cible (voir la formule 10-
au § 10-1-7). ure 10.15 - La cibleplane d1 est parallèle à la sourc
_ e, te rectangle S2, et placée
sur la perpend1cula1re au rectangle passant par un de ses sommets
472
473
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl /TÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
10 • Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour l'ing Physique du feu pour l'ingénieur
10 · Transferts radiatifs
• La cible : élément de surface plane ; la source : recta ])eux rectangles égaux parallèles face à face.
perpendiculaire au plan de l'élément de surface. e sont les faces opposées d'un parallélépipède rectangle,
dont côtés
La perpendiculaire au rectangle en un de ses sommets ont les longueurs a et b, à une distance d. (figure 10.1
7).
centre de l'élément de surface. (figure 10.16). source est notée 2, la cible 1.
La source est notée 2, la cible dl. a b
cX = - Y= -
d' d
Avec:
a d
X (propre au rectangle) et Y = ,
]J
b b
2
-
1 [ -1 1)
tan (- - -====tan
Y -1[ 1 nXY (10.55)
2rc Y .J x2 + y2 ,Jx2 + y2
-----------------------� d1
d
b
"'
1
1
1
1
1
1
d
'
1
1
1
1
1
1
1
11 a
1
1
1
1
1
1
__
/__s1____,7
1
1
1
1
1
1
1
1 ure 10.17 - La source est un rectangle S2, la cible
1
1 S1 est un rectangle identique
1
1
faisant face au premier
1
1
1
\V
Figure 10.16 - La cible plane élémentaire est dans un plan perpendiculaire
au rectangle émetteur S2, et placée sur la perpendiculaire au rectangle passan
par un de ses sommets
474 475
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl
10 • Transferts radia s
tif 3 • Physiqu e du fe u pourl'i
10-
e D ux di fin arall è l s. l
e sques is
p e a �ib e =.une.bande l an étr o
ite in ni e t n
e p .e
cylmdre infin1ment long
a .
fi m n lo gue ; l sourc e u
Le r s centr es se tro u e n l rai aux p ans
l
fi( gur1 .02 1. n
diuqu e .s fi re 0. uvent s r la mêm perpe d ic u e )
s gu 1 20} o
La u e ( s urce est n ot eé 2, la cible dl.
s o c est n o te 2, la ci ble 1.
é
r
r et r2 so tn es rayo sn es squ s a s t e e s
1 l d di e ; l d i an c t h
Av : 1 = r1 2 r2 et l+ 1 + Y=-yr ,
ec R h' R h , X RJ ,
Rf -
F d l-2
y (Y2 1) .
X2 +Y 2 (1 05 9
)
------------"" S2
r2 1
1
1
1
1
1
1
y
-- -- - - - ---""t\ .. ,' r S2
1
1
1
1 il11 .. ,
'�
' ,
1
1 1
1 1
1 1
111 h
1
1
1 :
1 l1
1
1 '1
1
1
1
1 1'
'
1
1 ''
1
'
''
1
1
1 1
1
11
X
dl
S1
ure 10.21 • La source: un cylindre infiniment long s de a
bande plane dl, étroite, inf ini ment longue et parallèie r yon r, La cible • une
rl
2
à l' xe d� li r. ·
s u n p lan f!erpendicu/aire à l'ensemble, la trace du cylindrea e t cy nrc d ·
s 1
S de rayon r2. La cible: disque S de ray n u n ce ! dont
Fig reu 10.20 - La sourc e: disque 2 1 o
coo onnees
rd du c n n
e
e tre s_o t x t Y, dans un rep ère do e
nt l'origi n est le mili u
p ara llèle à S2 et p lacé sur l'a xede symé tri
e à une distance h de S 2 du segment qw es t la trace de la bande dan s fa c up o e. e
478
479
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BAT DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour l'i sique du feu pour l'ingénieur
10 Transferts radiatifs
• La cible : un élément d'une surface cylindrique de longueur infi:n a cib�e : un rectangle i nfiniment long de largeur finie . la sour
la source : un plan parallèle à l'axe du cylindre . (figure 10.22). un cylindre de longueur infinie, de rayon r, parallèle au ;ectangl:�
source est notée 2, la cible 1.
Dans un plan perpendiculaire à l'ensemble, rp est l'angle formé par
rayon joignant le centre du disque et l'élément de surface, et p
perpendiculaire au plan issue du centre du disque. (10.61)
La source est notée 2, la cible d 1.
1
Fd1-2 =-(l+cosip)
2
' --------
li\
1
-----------r' ,, '· r
1 ,
S2
1 1 ·,
1 ,,
:
1
1
',,'
'
1
1 1
1
1 1
1 1
1
1
1 1
c I l
:
l
l
1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 '
1 1
i< -------------------�
1 1
1
Sl '
1
1
,_.,_.....,_,,..............��• a !
<·--------------------------------➔
b
481
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour /'in Physique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
e La cible : une surface plane élémentaire dont la normale La cible : une surface plane élémentaire perpendiculaire à l'axe d'un
perpendiculaire à l'axe d'un cylindre source. cylindre source de longueur finie l, de rayon r.
Le cylindre, de rayon r, est de longueur finie l ; une de ses bases
dans le plan contenant la normale à l'élément de surface. La dist Une base du cylindre est dans le plan contenant l'élément de surface.
entre le cylindre et la cible est h. (figure 10.24). (figure 10.25).
source est notée 2, la cible dS 1
La source est notée 2, la cible dS1.
Avec: est la distance de la cible à l'axe du cylindre.
l d d r
L=-,H=- ec: D = - , R = - (propre au cylmdre):
r r l l
2
X= (1 +Hf+ L
2
Y= (1 - Hf+ L
/
/
/
/
.1
/
/
/
d
.... V
483
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATf (; DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour !'in 'hysique du feu pour l'ingénieur 10- Transferts radiatifs
où chaque terme est obtenu par la formule de base. Sur cet exemple,
calcul passe par une somme impliquant des surfaces réelles obtenues
découpage d'une surface réelle. On peut également introduire des surfa
virtuelles et effectuer des soustractions.
1
1
1
1
1
1
1
1
: d
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
b
1
1
dl
485
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TÉ DE PHYSIQUE DU BAT/MENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour l'i hysique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferls radiatifs
487
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA ITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour /'in Physique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
Un local est (suppos é) totalement occupé par un mélange gazeux noir méthodes, dont il existe plusieurs variétés, utilisent une discrétisation
température Tg. tionnelle, par exemple dans six directions . En supposant L (.q
Les six paro is sont noires. Dans ce cas, chaque paroi n'échange qu'avec nstant pou r chaque ensemble de directions .Gj comprises à l'intér ieur de
gaz ; si, à chaque paroi o n associe une zone de surface d'aire Âï : 4
hacun des six angles solides de 1t stéradians selon lesquels on découpe
. 6
4 1 space, o n peut associer à chaqu e point de l'espace six valeurs
E-' =aT +- de
g � inance à partir d'u ne discrétisation reposant sur la partition de la
hère unité en six angles solides. L'algo rithme de résolu tion est itératif.
4
aT-J
méthodes de Monte Carlo
j = 1, ..., 6
qui fournit les par résolutio n d'u n système linéaire (en � !) de es r eposent su r le principe de décrire un comportement moyen à partir
équations à six inco nnues. calcul de certains flux d'énergie déterminés aléatoirement.
Ces
éthodes sont adaptables à des formes géométriques complexes.
Nous ne dirons que quelques mot s sur ces méthode s, s achant qu'il exis
aujourd'hui des algorithmes faisant appel à des co mbinaisons des idées
plusieurs méthodes (cf. la référence [7], Lockwood et Shah, 1981).
489
TRA/Tt; DE PHYSIQUE DU BA /TÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
10 Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour l'i hysique du feu pour /'Ingénieur
10- Transferts radiatifs
de la position Tableau 10.1 - Calcul de facteur de forme entre une flamme cylindrique
distance entre la cible et l'axe de la flamme. Compte tenu global se et une cible parallèle à l'axe
facteu r de forme
la cible par rapport au cylindre, le calcul du term
faire la somm e de deux
lequel la cible voit la flamme nécessite de
ur h et celui relati f
le facteur de forme relatif au cylindre de haute 1
Cylindre 1 Cylindre 2
cylindre de hauteur hi, avec z = h1 + f½.
2 2
F cible -; cylindre =A +B
configurati
Détaillons tout d'abord la formule générale pour cette 0,524 0,524
géométrique.
1 2
Ex.pression du facteur de forme (formule 10.62
)
10 13
= (1 H) 2 + L2 2 5
0,67 1 0,558
A a b avec: a = et b
,rH
0, 131 0,262
D-E/H 0,350 0,157
où:
= -(CD - El H)
L
l " 0, 1 1 1 0, 100
l
H
I tan- 1 fH=TÎ
I
X�2H
D = tan-1[ X( -1)
0, 1 59 0,159
= Y(H +1) l
E
C Hfü' F V�) 0,577 1 , 154
0,524 0,857
et où:
0,083 0,136
h
d,X (l+Hf+L2,Y=(l-H) +L 0, 195 0,236
2 2
L=-,H
r r
F= 0,431
Avec les données d'entrée suivantes:
r = 0,50 m,
rem��ue, que !e fa�.cteur de forme relatif au petit cylindre est supérieur
z 1 ,50 m (hauteur totale de la flamme) moitie de celui qu1 concerne le grand cylindre de hauteur double.
h1 = 0,50 m,
peut profiter des résultats du tableau 1 0.1 pour examiner F pour une
hi= 1 m, le:
d= 1 m,
au pied d'un cylindre de 1 m de haut,
on construit le tableau de calcul 10. 1 qui fournit F = 0,431 . à mi-hauteur de ce cylindre,
c rencore égal à 0,50 m.
493
492
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIM !TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
3 - Physique du feu pour /'in - Physique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
10 - Transferts radiatifs
z
: h2
i correspond à la contribution de plusieurs émetteurs, notés i : les
es, les gaz chauds sous plafond, et les parois du local. Le calcul des
ers éclairements (fastidieux à exécuter sans l'ordinateur), est faisable à
rtir des dimensions et distances, qui mènent aux facteurs de forme, et
t ··
1
.Y s caractéristiques thermiques et optiques des surfaces et volumes.
�
î
s
température moyenne TF. On écrit !'émittance : ©
M = e;;crTF4
X • ®
t
a
Avec: EF = 0 , 5 , et TF = 1073 K, il vient: M 3, 76 W · cm- •
= 2
h l\y (i) �
dl
dAl
Eclairement de la cible -E b ➔
E = Fcible-cylindre d'où: M 1,62
= W • cm-2.
Figure 10.28 - Eclairement sur une cible basse dans un local
495
494
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour l'ingé • Physique du feu pour l'ingénieur 10 Transferts radiatifs
)
1 (, X _ Y Y _ X
tan 1 ( )+ i-:--·-- tan 1 ( �)
2 n vl+X2 � vl+f2
vl+X vl+f2
2
où: X= xi et Y
h h' omme des deux éclairements précédents
h étant la distance entre cible et rectangle émetteur, et Xi et Yi la largeur 'éclairement sur la cible dû au gaz chaud et au plafond est le suivant :
.
la longueur du rectangle dont le sommet qui est l'origine des axes est s
la normale à la cible, i allant de 1 à 4, représentant l'un des qua E dûàgaz+plafond = (1,45 + 0,24) W· cm -2= 1,69 W· cm·2
rectangles émetteurs.
Résultats
Fdl-1 0,122, Fdl-2 0,132, Fd l-3 0,208, Fdl-4 0,188,
d'où: = 0,650
497
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour l'ingé Physique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
eur qu'elle reçoit vers les autres parois. A des échanges directs,
10 .. 4.. 3 !Echanges radiatifs entre les parois me ceux considérés ci-dessus, s'ajoutent des échanges indirects par
exion que nous supposerons diffuse. On ne s'étonnera pas de voir
d11 un local araître de nombreux termes dont le calcul passe par des
résentations mathématiques implicites.
référence (11], Steward, 1974, donne un exemple intéressant de
blème d'échanges radiatifs entre parois d'un local que nous reprenons
en le détaillant. Les dimensions du local sont les suivantes : longueur
(sur Ox), largeur = 4 m (sur Oy), hauteur = 2,50 m (sur Oz). Pour
plifier les échanges, on a ici supposé l'absence d'ouvertures et d'objets
ant écran aux échanges.
r ne pas alourdir la présentation des nombreux termes de flux et de
sités de flux radiatifs qui interviennent dans un local en feu, nous
ntons seulement ceux qui concernent directement les surfaces de
rs, plancher et plafond, en laissant de côté le milieu gazeux, sans
lier que celui-ci peut cependant avoir un rôle prépondérant quand il
·ent chaud et plus ou moins opaque.
y examinera trois situations :
avant le feu, toutes les parois sont à la même température, avec des
surfaces corps noirs ;
Figure 10.29 - Repérage des parois du local
l'une des parois est couverte par une flamme, et où les autres parois,
noires, sont inertes ;
Le traitement des échanges radiatifs entre parois intervient dans les bil enfin, une situation où le seul changement apporté à la deuxième
énergétiques globaux par local. Il est de plus d'un intérêt direct éviden situation est de supposer que les parois inertes sont grises.
dans certaines situations, par exemple :
� un compartiment (local de bâtiment, véhicule, abri, ... ) est chauffé
un feu extérieur. C'est par les parois que la chaleur entre dans
pression de l'éclairement et de la radiosité des parois
compartiment. Même si le compartiment ne réagit pas i:ar d s parois sont opaques.)
allumages de foyers dans son enceinte, l'air chauffé par echan 'éclairement d'une paroi n ° i venant de toutes les parois s'écrit:
convectif avec les parois peut être porté à une température dangere
pour des occupants, qui sont de plus s�u1:1is à l'éclaire�ent énergéti l IJj Fji Aj ;i=I, ... ,6
venant de ces parois. Les caractéristiques thermiques de par A; j=l,6
dépendent des échanges radiatifs qui les impliquent ;
� un revêtement mural ou une cloison combustible prend feu s (avec Fii = 0, pour une paroi plane)
l'influence d'un premier foyer de puissance limitée ; les autres P
sont inertes (ou encore sans contribution). L'émission de chaleur dep Jj, la radiosité de la paroi n ° j, s'écrit :
les flammes en paroi est alors une cause directe de danger dans le 1
et également une cause de développement du feu. Il est intéressant J.i Bj aT/ + (1 - ej) Ej, total
connaître la répartition de l'éclairement qui en est issu.
n voit apparaitre un système d'équations linéaire en radiosités, qu'on
Soient deux parois A et B d'un local en feu. Le flux de chaleu� �m!s par t résoudre numériquement avec l'aide d'un algorithme approprié. Une
et reçu par B peut être du même ordre de grandeur que celui e1:11s par obtenues les radiosités Jj, on obtient directement les éclairements,
et reçu par A. Ici, il s'agit donc de considérer les deux sens des ec�ange is les densités de flux absorbé selon : q{'. abs ""&i Ei,totaJ.
De plus, si une paroi n'est pas un corps noir, elle diffuse une partie de
499
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10- Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour 11 Physique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
Les densités de flux entrant (= absorbé net) dans une paroi s'expri
selon: n vérifie que F;j = 1 pour i = 1, 2, ..., 6. Par exemple, pour l'émetteur
.,, .,, r Sud (n° 2)
qi, entrant = qi, abs - Si <:YT4i
F2,j = 0,275 + 0 + 0,1752+ 0,1001 + 0,1752+ 0,2750
,6
Facteurs de forme entre parois = 1,0005, soit 1 avec une petite erreur d'arrondi.
On pose le mode suivant de repérage des parois
Paroi n ° 1 : plancher, 2 : mur Sud, 3 : mur Ouest, 4
Tableau 10.3 - Valeur des facteurs de forme dans l'exemple repris
5: mur 6: plafond.
Les propriétés de symétrie du parallélépipède rectangle réduisent Faces opposées
Faces perpendiculaires
nombre de calculs de facteur de forme à effectuer. La liste en est donn parallèles
au tableau 10.2. F 16 = 0,3762 F1 2 0,1375
F24 = 0,1001 F 13 = 0,1747
Tableau 10.2- Egalités entre facteurs de forme dues aux symétries
du parallélépipéde rectangle F35 = 0,1613 F21 = 0,2750
F23 = 0,1752
Faces opposées
Faces perpendiculaires F3 1 0,2795
parallèles
F32 = 0,1402
500 501
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIM /TÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour l'ingé Physique du feu pour l'ingénieur 10 - Transferts radiatifs
Malgré les égalités observées ci-dessus sur des grandeurs spécifiq paroi n° 3 est caractérisée par une émittance: M3 = 418 W· m-2, égale à
relatives à l'unité de surface, la puissance reçue par une paroi n° i éclairement total E3 total et sa radiosité J3 • L'éclairement de la paroi n ° 3
venant d'une paroi n ° j dépend de i et de j. Prenons la paroi n ° 2 (S
uis la paroi n ° 5 est: E3 = 67 W· m-2, valeur égale à celle de E5 venant
comme exemple de récepteur. La surface de la paroi n° 2 reçoit des c
autres parois, par échange direct, les puissances données au tableau 1 la paroi n ° 3, à cause de la symétrie du problème.
La puissance totale reçue par la paroi n° 2 vaut 4,1 82 kW, soit,
4• 182
m2: = 0,41 8 kW· m-2, qui est l'éclairement calculé précédemme
4 X 2 ,5
situation : la paroi n ° 3 est couverte par une flamme, les autres
Le fait que les parois sont noires implique que le flux thermique é
depuis une paroi est égal au flux total sortant de cette paroi (émis rois, noires, sont inertes à 20°c.
réfléchi), puisque le flux réfléchi est nul. mur Ouest (n" 3) est "en feu", on suppose qu'il est couvert d'une
e. L'ensemble est représenté par une surface dont la température
yenne est 800°C ( 1 073 K) et l'émissivité vaut 0,5. Les cinq autres parois
Tableau 10.4 - Flux radiatif reçu sur la paroi 2 dans la situation examinée nt supposées noires et portées à 2 0° C au moment de l'inflammation de
(surfaces noires à 20 °C) paroi combustible du mur Ouest.
èJ (kW) reçu par paroi n° 2 (Sud) venant de la paroi : lairement sur les parois venant de la paroi n ° 3 (tableau 10.5)
1 ,15 1 (plancher)
0,42 2 (Nord) Tableau 10.5- Eclairement sur les parois dû à la paroi 3 seule dans la situation
examinée (surfaces noires à 20 °c, sauf surface 3 à BOO °Cet émissivité de 0,5)
0, 73 3 (Ouest)
0,00 4 (Sud) Eclairement (kW · m·2} venant de la et reçu par la
paroi 3 paroi :
0,73 5 (Est)
6,56 1 (plancher)
11 6 _(pla ond
______ _, _s_______..___ _ _ D_ _ _)_____ ,J 6,58 2 (Nord)
0,00 3 (Ouest)
On doit satisfaire la conservation de l'énergie : toute la puissance émisë, 6,58 4 (Sud)
par les six parois doit être reçue par l'ensemble des six parois. La(i
6,06 5 (Est)
1
puissance totale émise est:
6,56 6 (plafond)
35,5 kW
.,..
T' éclairement de 6 à 7 kW· m·2.
Puisque les parois sont noires, les puissances incidentes sont égales aux 1::
puissances absorbées.
Présentons maintenant, à l'aide d'un nouveau tableau (10.6), l'éclairement
Prenons l'exemple de la paroi n° 5 (Est). L'éclairement total y est 0,418 otal reçu par chaque paroi.
kW· m-2. L'éclairement reçu par cette paroi et venant de la paroi opposée,
n° 3 (Ouest) est par contre: E5 67 W · m-2.
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl A/TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour /'in Physique du feu pour l'ingénieur 10 Transferts radiatifs
Tableau 10.6 - Eclairement total sur chaque paroi dans la situation examinée situation : la paroi n° 3 est couverte par une flamme, les autres
(surfaces noires à 20 ° C, sauf surface 3 à 800 • Cet émissivité de 0,5)
rois, à 20°C, sont grises
Eclairement (kW · m·2 ) venant de paroi n ° 3 est inchangée. Les autres parois sont encore à 20 ° c mais
reçu par la paroi
l'ensemble des parois r émissivité est maintenant 0,7 : toutes les parois so nt grises et vont
6,95 1 (plancher) c diffuser une partie de l'éclairement qu'elles reçoivent.
6,97 2 (N ord) ement total sur la paroi n ° 5 (Est), opposée à la paroi n" 3:
1
0,42 3 (Ouest) Eclairement venant de l'émittance de la paroi n" 3 : E = 6,06 kW• m·2,
5
6,97 4 (Sud) émission de la "paroi" n" 3 ;
6,44 5 (Est) clairement venant de la radiosité de la paroi n ° 3 : E5 = 8,56 kW• m·:l,
mission+ diffusion de la "paroi" n ° 3 ;
6,95 6 (plafond)
lairement total de la paroi n ° 5 : E5 = 8,92 kW· m·2, au lieu de 6,44
W • m·2 dans la deuxième situation : la variation est imputable à
On remarque la prédo minance de la puissance rayonnée par la paroi n° apport de la radiosité des parois autres que la "paroi" n ° 3.
et, à nouveau, la proximité des valeurs de l'éclairement sur les par
i..
autres que la n° 3. Sur cette dernière paroi, l'éclairement, beauco up pl diositê de la "paroi" n ° 3 :
faible, est dû à l'émission des parois noires.
= 39,1 kW· m·2 (émittance M3 = 37,6 kW· m·2), au lieu de 37,8 kW• m·2
Exemple de la paroi n ° 5 {Est), opposée à la paroi n ° 3: iosité dans la 2e situation.
L'éclairement sur la paroi n° 5 venant de la paroi n ° 3 vue co rn tableau 10. 7 présente l'éclairement de chaque paroi dû à la radio sîté de
tt�
émetteur et réflecteur diffus, est : E5 = 6,06 kW· m·2, puisque les par paroi" n °3. s
n ° l, 2, 4, 5 et 6 ne diffusent pas. L'éclairement total sur la paroi n°
venant de la radiosité de la "paroi n° 3" (émetteur et diffuseur) et valeurs d'éclairement s ont plus élevées que pour la deuxième ·�
l'émittance des parois n° l, 2, 4, et 6 est : E5 6,44 kW· m·2, valeur ation, à cause de l'apport diffusif des p arois n ° 1, 2, 4, 5 et 6.
peu supérieure à la précédente : la différence est due à la faib lairement de la "paroi" chaude, n ° 3, n'est plus nul. La puissance
contribution de l'émission des paro is n ° 1, 2, 4 et 6. dente sur la "paroi" n ° 3 est : Cline 5 ➔ 3 = 832 W.
Paroi n ° 3:
L'émittance de la "paroi" n° 3 est : M3 3,76 104 W· m·2 = 37,6 kW· m· Tableau 10. 7 - Eclairement total sur chaque paroi dû à la paroi 3 seule
et sa radio sité, J3 = 37,8 kW· m·2. dans la situation examinée
urfaces à 20 °Cet émissivité de 0, 7, sauf surface 3 à 800 "Cet émissivité de
0,5)
La petite différence est le terme de puissance diffusée à partir de
Eclairement (kW · m·2) venant
puissance reçue do nt l'origine est l'ensemble des cinq parois émetteurs reçu par la paroi :
de la radiositê de la paroi 3
n ° 1, 2, 4, 5 et 6 qui s ont à la température 20 °C.
9,01 1 (plancher)
L'éclairement t otal reçu par la paroi n ° 3 est : 0, = 0,418 kW· m·2, est ég
à la valeur du 1er cas examiné puisque les autres parois, noires, 9,03 2 (Nord)
renvoient rien du ray onnement reçu venant de la par oi n ° 3. 2,68 3 (Ouest)
Les autres parois que la paroi n° 3 reço ivent par contre un éclairem 9,03 4 (Sud)
beaucoup plus fort que celui reçu dans la 1ère situation, dont 8,55
puissance émise par la paroi n° 3 est responsable. 5 (Est)
9,01 6 (plafond)
505
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
10 - Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour l'i hysique du feu pour l'ingénieur
10 Transferts radiatifs
Exemples de bilans sur la paroi n ° 5: pour la paroi n° 3, les valeurs de l'éclairement sont
voisines de
. m-2.
Le bilan net de l'échange, compté sur 5, est : en puissance de l'échange radiatif entre deux parois
qinc. 5+->3 # 1,061 QS W
enons l'exemple des parois n ° 3 et n ° 5. La puissan ce quitta
Ce bilan concerne les puissan ces incidentes. La puissance nt la paroi
3 est : q = 3, 91 104 x 1 2,5 = 4,8 9 105 W, quittant 3, la puiss
entrant nette dans la paroi n° 5, et due à cet apport, est : ance qui
eint la paroi n ° 5, incidente, est : q = 1 ,07 lQS W.
Esl1inc3➔ 5 -AsJs = 3, 78 l0 W
4
puissance quittant la paroi n ° 5 est: q = 2,97 1 03 x 1 2,5
(flux absorbé venant de 3 flux total quittant 5) = 3,71 104 W.
puissan ce absorbée par la paroi n 5, compte tenu de tous
°
qui correspond à une densité de flux thermique entrant de : 3,� kW · les échanges
ceux dus à l'émission des parois) est par contre : q
à comparer à l'éclairement sur 5 ven ant de 3 : Es 8,55 kW· m 2- = 78 kW,
La puissance radiative nette entrant dans la paroi n° 5 et due à
puissance absorbée par la paroi n ° 3, et venant de la paroi
apport est .· As(,.."5 Es - J,s) = 4 ,09 1 04 W 40' 9 kW et la densité de n° 5 est : la
issance incidente due à la paroi n ° 5 (832 W), multipliée
entrant net est: q" = 3,27 kW· m-2. par 0,7, soit
2 W, en négligeant l'émission des autres parois, et 1929
W en prenant
compte tous les échanges, y compris les émissions.
C'est donc bien la paroi n° 3 qui contribue le plus à ce terme.
bilan des puissances incidentes entre ces deux parois s'expr
La puissance quitt ant la paroi n° 3, dont la r�di�sité est J3 = 39,� k� · ime ainsi
_ _
est : J3A3 489 kW, alors que la puissance em1se (emlttance gnse - 3 la paroi n ° 3 envoie 107 kW vers la paroi n ° 5,
kW · m- 2) est : M3A3 470 kW.
la paroi n" 5 envoie 0,832 kW vers la paroi n ° 3.
La partie de la puissance quittant la paroi n° 3 et incidente sur la
n ° 5 est: bilan de cet échange est # 1 06 kW reçus par la paroi n ° 5 depuis la
J A3F = 63 1 kW en vue directe de 3 ➔ et 1 07 kW en tenant corn oi n ° 3.
d�s rlflexion� diffuses sur les autres parois, valeur obt�nue par le p peut définir également un bilan des puissances absorbées.
de l'éclairement que recevrait la paroi n° 5 si les parois �0 2, � �'
n'émettaient rien (soit si leur température était de OK), mais d1ffusa1ent genre de calcul permet d'évaluer comment l'échange entre
deux parois
rayonnement reçu dû à la radiosité de la paroi n° 3. ait modifié si l'on modifiait l'émissivité ou la températur
e des autres
ois. Toutes les surfaces interviennent par leurs dimensions
La puissance absorbée par la paroi n° 5 et due à la radiosité des paroi , émissivité
_ température:
°
1 , 2, 3, 4 et 6, la paroi n 3 étant le seul émetteur, serait : &5x107 k
74,9 kW. dernier exemple de résultat porte sur la densité de
flux thermique
iatif entrant. Dans la paroi n° 5. E = 8,92 kW. m-2 venan
Le tableau 1 0.8 présente la valeur de l'éclairement reçu par chaque P 5 t de toutes
parois , d'où q" 5 5,95 kW· m-2. La puissan ce entrant
et venant de toutes. dans la paroi
5 est : êJ.s,emrant = A5 q;ntrant = 74,4 kW, alors que la
Tableau 10.8 - Eclairement total sur chaque paroi �ans'! si!ua!io1! ?�amin paroi n ° 3 envoie
(surfaces à 2o•c émissivité de 0,7, sauf surface 3, a 800 C, emIssIv1te de 0,5 7 kW dont 74,9 kW sont absorbés.
tiquement, dans une prise en compte complète des échan
Eclairement (kW · m·2) venant ges de masse
reçu pa:r la paroi 'énergie dans un local en feu, on se sert de regroupem
de l'ensemble des parois ents des termes
· cédents, à chaque instant de calcul pour :
9,37 1 (plancher)
9,39 2 (Nord) calculer l'évolution temporelle de la température d'une
paroi à partir de
la densité superficielle de flux entrant net (dépend
3,09 3 (Ouest) an t de tous les
échanges impliquant la paroi),
9,39 4 (Sud)
8,92 5 (Est) effectuer un bilan sur l'énergie interne d'une zone
de gaz, où il faut
9,37 6 (plafond) incorporer le flux de chaleur net gagné par les échanges
radiatifs.
507
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl
10 Transferts radiatifs 3 - Physique du feu pour l'ingé
Remarques:
• On a supposé uniforme la température de surface de chaque paroi, e t calculé
vale urs moye nne s par paroi de l'émittanc e, de l'éclairement, de la radiosité. Chapitre
peut mailler chaque paroi en surface s plus petites pour des déterminations p
fines, avec l'inconvénient d'augmenter très vite le nombr e des échanges à trait
• Rappe lons que pour une situation de feu causé par des foyers dans le local, il
ajoute r aux échanges radiatifs considérés ici ceux dus aux flammes et gaz ch
Ce t ajout doit se faire au niveau de s équations d e base du système décrivant
échanges. Enfin, les contributions convectives ne doivent pas être oubliées d
un bilan thermique complet.
508
/TÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl
3 - Physique du feu pour l'ing Physique du feu pour l'ingénieur 11- La fumée du feu dans un bâtiment
11- La fumée du feu dans un bâtiment
tés J?ar
Ce chapitre concerne la fumée produite par des foyers alimen
sés chimiq ues, coura mmen t rencon tres_
produits, matériaux ou compo
ERP (Etabl issem ents receva nt du pubhc
les habitations ou dans les
capables d'envahir une partie d'un bâtiment.
la �at1:re_ e
On présente d'abord des définitions et connaissances _ su�
caractéristiques de la fumée. On s'attac he en partlc uhe � � �ecnre fumée du feu de bâtiment est un mélange de plusieurs espèces gazeuses
d'eau (leurs c a ctens tique�,
particules de suie et les gouttelettes � _ de particules solides (suie) et liquides (gouttelettes) en suspension dans
es dont dépen d l'opac ite de la fumee.
formation), et les propriétés optiqu milieu gazeux. Les particules de la fumée, comme certains des gaz qui la
abordés posent, sont issus de réactions chimiques de dégradation et de
Rappelons que les échanges radi�tifs, e:1. �énéral, o:1t été
tuants de la fu bustion, auxquelles s'ajoutent des transformations physiques ; les
chapitre 10, et que les aspects liés a la toxic1te de consti res gaz présents dans la fumée sont les gaz de l'air, entrainés dans les
ont été décrits au chapitre 2. mes, les panaches et les écoulements. L'origine des constituants
le de
Le mouvement de la fumée dans un bâtiment, et le contrô iculiers de la fumée peut être une combustion vive dans une flamme,
mouvement, font l'objet de la suite de ce chapitre. combustion couvante, ou une pyrolyse sans flamme. Dans tous les
d , le point de départ est une dégradation thermique à température plus
Les chapitres précédents 7, 8, 9, 10, �once:rnent ��s phénomènes moins élevée. Dans cette définition de la fumée, les gaz et vapeurs qui
des equati ons d echan ges t de b
représentation permet d'écrire _ � . dégagent d'un matériau chauffé à température trop basse pour
ra dans ce chapit re 11 d s equat 10
d'énergie et de chaleur. On trouve � _
voquer des transformations chimiques, ou les vapeurs dégagées par un
produite
même type portant cette fois sur la masse de fum�e ide en équilibre thermodynamique, ne sont pas considérés comme de la
.
transportée, et sur des grandeurs liées à l'opacité de la fumee
rapport à l'air normal, la fumée est ainsi plus chaude (la différence de
pérature peut aller de quelques degrés jusqu'à 1000 °C), contient des
èces chimiques nouvelles (gazeuses, liquides ou solides), et ses
actéristiques optiques sont différentes quant à l'émission, la
nsmission et la diffusion de la lumière. Selon la nature du matériau ou
l'espèce chimique en train de se transformer, les conditions de sa
sformation liées aux caractéristiques de la source et de son
vironnement, l'instant et l'endroit de l'observation, la fumée pourra ainsi
e vue comme:
à la limite aval d'une flamme turbulente: un mélange gazeux sombre
encore accompagné de poches émissives rouges ou jaunes,
à distance de la source: un gaz chaud et noir contenant beaucoup de
particules de suie et du monoxyde de carbone, ou bien comme de "l'air"
chaud, humide et pollué.
oulement de la fumée est chimiquement peu réactif, à cause du fait que
réactions de combustion sont pratiquement arrêtées en aval d'une
e ou, en général, à quelque distance de la source de fumée, parce
les réactions chimiques sont devenues presque complètes et parce que
froidissement de la fumée (par exemple par entraînement d'air) ralentit
ement la cinétique réactionnelle.
température et la composition de la fumée varient depuis son origine le
de son chemin dans le bâtiment, et jusqu'à son éventuelle évacuation
s du bâtiment, par plusieurs mécanismes de nature physique:
511
510
TRA/Tl= DE PHYSIQUE DU BA Tl /Tl= DE PHYSIQUE DU BA T!MENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'i 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
513
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIM
3 - Physique du feu pour l'ingé /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment
- Physique du feu pour l'ingénieur 11 La fumée du feu dans un bâtiment
515
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BAT. ./TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
3 Physique du feu pour l'ingé 'hysique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
11 La fumée du feu dans un bâtiment
de ces fragments, n'ont en général pas d'influence sur l'opacité d ' ,on la nature des données issues de la mesure ou de la théorie et
fumée, mais certains, de taille visible, peuvent par contre communiq ?Plication pratique visée, il est plus commode d'utiliser l'une ou l'autre
le feu à distance (par exemple, les brandons de feux de forêt ces grandeurs, que nous retrouverons dans la suite.
d'incendies urbains).
Dans ce qui suit, nous apportons des précisions sur la concentration, 1 taille des particules
taille et sur l'origine des particules les plus fréquemment rencontrées
cas de feu.
s données qui suivent sont relatives au diamètre moyen, sauf pour les
Expressions de la concentration des particules gglomérats filamenteux de suie où c'est la longueur moyenne qui est
cliquée.
On utilise plusieurs manières de représenter la quantité de particules d obalement, la taille des particules les plus fréquentes produites par le
un volume ou une masse de fumée donné anache d'un foyer courant appartient· au domaine: 0,1 µm-2,0 µm. Le
ableau 11.1 précise la répartition de la taille, des particules les plus
• la concentration numérique N, nombre de particules par unité tites aux plus grandes.
volume (en millions par crn3 , par exemple),
• la concentration massique Cpart> égale à la masse totale des particu Tableau 11.1- Taille des particules de la fumée (diamètre ou longueur)
par unité de volume de fumée (en kg ou g par m ),
3
Pour l'ensemble des particules solides ou
0,01 à 10 µm
• la fraction volumique fv, qui est le volume total de particules par uni.té' liquides en suspension
"PréCtlfSel.B"ile'iiuie (dans une flai:o.ffte} quclgues nm
de volume de fumée,
Grain de suie élémentaire 0,01 à 0,02 µm
@ la fraction massique Ypart> la masse totale de particules par unité Agglomérat de gi:-tt.iM de suie O, là: plu$� µm
masse de fumée. Cénosphère 1 à 50 µm
Supposons que toutes les particules présentes sont identiques et qu'on Gouttelette de liquidi imbrulé, o,ot�il Jlm
npart
Npart =·····-
V
n s'intéresse ici principalement aux particules de suie formées dans les
Npart m1 part mes de diffusion.
517
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Physique du feu pour l'ingénieur 11 La fumée du feu dans un bàtiment
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'i
données caractéristiques sont donc diverses. Nous ne donnerons que xemple de représentation statistique de la taille de particules
indications sur les principes de ces méthodes, dont certaines
compliquées dans le détail, et dont la plupart ne sont que rare
considère
appliquées au feu de taille réaliste, où les conditions expérimentales es particules sont assimilées à des sphères de diamètres d. On
défavorables à une instrumentation fine. Les grandeurs les volume donné, par exemple 1 cm 3 , pour représe nter le milieu réel.
couramment mesurées dans les feux concernent les propriétés optiq
liées à l'opacité de la fumée. utilise comme moyen de représentation de la répartition de la taille des
icules un histogramme où
Recueil et analyse : un dépôt recueilli sur un filtre calibré ou une sonde
thermophorèse (transport de matière sous l'action d'un gradient sur l'axe des abscisses, on identifie des classes définies sur le diamètre
température, du chaud vers le froid) est ensuite étudié par microsc d et une valeur centrale pour chaque classe. On effectue donc un
électronique (qui fournit: taille, granulométrie, morphologie), ou découpage préalable en classes i selon une règle de variation du
diffraction aux rayons X (structure cristalline), ou par analyse chi diamètre d. Ce découpage est suivi du comptage des individus
(composition élémentaire). appartenant à chaque classe;
Pour un volume de fumée, plusieurs types d'appareils permettent sur l'axe des ordonnées, on porte pour chaque classe i le nombre n1 de
comptage et/ou l'évaluation de la taille ou de la masse des particul particules qui lui est relatif.
microbalances (masse), analyseurs électriques (taille), impacteurs
cascade (masse). D'autres mesures, de diffusion massique,
sédimentation, de thermophorèse, permettent le calcul de caractéristiqû
La construction des classes et l'affichage de leurs populations sont en fait
liés à ces phénomènes.
ectués de façon logarithmique pour représenter plus aisément les
Les mesures optiques offrent l'avantage de pouvoir être effectuées ariations relatives très importantes de n1 avec d1•
distance et de façon peu perturbante. Ces méthodes permettent
mesurer l'absorption ou la diffusion de la lumière, et de déduire la taille Donr:-ons un exemple tiré de la référence 25 [Mulholland, 1988].
de
la concentration moyennant certaines données et avec l'aide d'un mod La figure 11.1 donne la répartition du nombre de particules par unité
Ainsi: olume en millions par cm dont le logarithme décimal
3 du diamèt re est
ompris entre : log(d i ) et log(d i )+ LI log(d i ) . Les classes ont été définies
® les photomètres donnent accès aux caractéristiques d'absorption ou
diffusion; ar le choix d'une valeur constante: Lllog(d;) = 0, 25 .
• l'utilisation du laser (en absorption et diffusion) permet des mesures La valeur du diamètre c4, caractéristique d'une classe i est une moyenne
concentration et vitesse en milieu réactif ou non, même opaque géométrique des diamètres bornant la classe i.
chaud.
La valeur moyenne du diamètre d1, pour toutes les particules, est définie
elon la formule
Taille des particules de suie
log�
(cf tableau 11.1)
La taille des particules de suie évolue depuis leur formation dans
flamme : de forme initiale sphérique avec un diamètre enveloppe de l'or Dans cette formule, log (c4) est exactement au centre de l'intervalle de
de quelques nm, elles grossissent et s'agglomèrent en grappes variation logarithmique du diamètre définissant la classe i.
s'alignent ensuite en formant des filaments et peuvent finalement
regrouper en paquets de filaments inscriptibles dans des sphères Le type de courbe obtenue est relatif ici à des particules issues de la
plusieurs µm de diamètre, voire beaucoup plus. On passe ainsi du nm ombustion d'un encens (la flamme est dans ce cas "collée" au solide). Les
µm : la dimension caractéristique varie d'un facteur 1000, et peut d résultats expérimentaux ont été acquis par mesure de la mobilité électrique
pour les particules les plus grosses, être égale à une longueur d'onde des particules.
domaine visible ou du proche infrarouge. La variation de ces échelle
naturellement des conséquences sur le comportement optique.
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIM /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingé Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtîment
l.� 1½
Pour l'exemple de la figure 11.1, le diamètre moyen d m vaut 0,072 µm.
dispersion de d est évaluée par l'écart-type C> exprimé selon:
cause de la complexité des mécanismes de formation des particules de
ie, la fraction de la masse initiale de combustible transformée en suie
2 ans une flamme est très variable: elle va de 0, 1% à, rarement, 10%, voire
(log (di) - log (dm)) Ni % au maximum. Rappelons que cette production dépend du foyer, par
log Œ ' 1- --------
= -- nature et sa taille, mais aussi de son environnement.
N
521
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATl !TÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour /'in • Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
iso-alcanes
benzéniques
naphtaléniq ues
523
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA RA/TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 Physique du feu pour l'i - Physique du feu pour l'ingénieur 11 La fumée du feu dans un bâtiment
mènent d'abord à des sphères solides dont la composition élémen roissance fractale
correspond à la formule globale approximative C8H, et dont les plus peti
P:ocessus d'agrégation par chocs aléatoires entre particules et amas
décelables ont un diamètre de quelques nm. Le passage de ces grains à de
1cules, et entre amas et amas, concerne la croissance des colloïdes des
particules plus grosses est lui aussi très complexe. On peut distin
'r sols, comme celle de� suies. L croissance fractale des agrégat� est
néanmoins plusieurs étapes que nous allons présenter en partant des ,obJ�et de recher . 8:
ches depuis une d1zame d'années. La référence 27 [Sander
Nucléation 987] donne une information sur ces travaux.
Cette étape est la formation des premiers grains solides. Un dépasseme
local de la tension de vapeur saturante favorise la formation de noya
solides, les nuclei. La présence d'une microparticule exogène, d'un ion
d'un radical, favorise beaucoup la création d'un nucleus : le "co
étranger" sert de "point d'accrochage" aux HAP. On a ainsi montré que
ions positifs introduits par apport de sels métalliques dans une flam
avaient une influence sur la production de suie, mais que le sens de
modification de la quantité de suie produit pouvait être positif ou néga
les ions Na+ ou K+ , par exemple, accroissaient la production de suie, alo
que Li+ ou Ba++ la diminuaient.
1'
Ces observations sont à rapprocher de ce qu'on sait de l'action de certainl.
produits ignifuges qu'on introduit dans un matériau pour perturber
fonctionnement d'une flamme qu'il alimentera éventuellement, et d
pour rendre le matériau moins combustible. Si les ions métalliques s
souvent absents des flammes de matériaux courants dans le bâtiment,
ions y sont fréquemment présents, tels CHO+, qui peuvent jouer le rôl
nuclei.
525
TRAITÉ DE PHYSIQUE OU BA TIMEN
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour /'ingénie TRAITÉ DE PHYSIQUE OU BAT/MENT
3 - Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
526 .....CSTS
527
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIM �/TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
3 - Physique du feu pour l'ingé - Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
11 - La fumée du feu dans un bâtiment
528 529
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl /TÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment - Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
On peut envisager une loi du type ossièrement, �e l_O à 45 % selon la nature du comb
ustible et la taille du
e:. On conçoit bien que plus la flamme contient de suie
à température
dN = S-bN 2 -Ô
ee, plus son rayonnement thermique sera important
. Le lien entre la
dt uteur d'apparition des suies sur une flamme de petite
taille et l'aptitud
où: fo:1:1er beaucoup de suie pour de grandes flamm
es est difficile :
odehser.
- le terme S est un terme de production de particules,
observat�on� réalisées ont porté surtout sur
des
- b un coefficient, dans le produit b "N2 qui représente l'agglomération. e�, des hqmdes (hydrocarbures, alcools, ... ), et quelq hydrocarbures
ues polymères de
synthese courants.
Le dernier terme noté Ô doit représenter l'oxydation. Plusieurs lois
comportement ont été envisagées qui font intervenir la température et
pression partielle de 02.
Une formulation assez générale est due à Magnussen et al. (cf. référence
[Magnussen et Hjertager, 1976]), qui ont introduit l'effet de la turbulen
Rappelons que la prise en compte de la turbulence est en général ren Caractéristiques, formation
nécessaire par le rôle qu'elle joue dans le mélange des espèces et don
couplage qu'elle introduit entre transport, mélange et réactions chimiqu et évolution des gouttelettes d'eau
Ce qui a été exposé des mécanismes de formation , croissance et déclin
particules de suie montre à l'évidence que la modélisation de
phénomènes pour des applications aux feux de bâtiments est une tâ aractéristiques des gouttelettes d'eau
difficile. La prévision des propriétés optiques d'une fumée ne peut se fair�\ Remarque:
de façon purement théorique à partir des données courantes sur +é Rappelons que d'autres gouttelettes, non aqueu
combustible et son environnement. L'exploitation de résultats empiriquëâ: ses, peuvent être produites par la
pyrolyse s:ms flamme de produits organiques, dont
_ la composition chimique est alors
et de lois de comportement globales est le seul moyen actuel pour cale assez vo1sme de celle des prêcurseurs de suie.
pratiquement les grandeurs évaluant l'atténuation ou l'émission de
e� :11esures relatives aux gouttelettes dispersées
lumière dues aux suies. Une hypothèse simple est de se donner dans un gaz font
ncipalement appel à des procédés optiques.
estimation du débit de particules produites par la flamme et d'éc
ensuite une équation de conservation sur le nombre de particules imensions
représentant le transport de ces particules avec l'ensemble des gaz chau
incluant la dilution, pour connaître en chaque endroit l'évolu 'ordre de grandeur de la taille d'une gouttelette est
donné au tableau
temporelle de la concentration en particules et y associer des propriétés 1.1 : le diamètre varie entre 0,01 et 10 µm.
optiques. La démarche utilisée dans les modèles globaux destinés au feu oncentration
dans le bâtiment est de ce type. Le paragraphe 11.3 consacré aux
caractéristiques optiques de la fumée donne un exemple d'application tit:e d'�xemple, 01: a port� au tableau 11.2 des valeu
rs de concentration
lois de conservation, reposant sur des hypothèses simples. latives a des bro�illards d eau dans l'air pour lesqu
els la taille moyenne
es gouttelettes vane de quelques centièmes de µm à
quelques dizaines de
µm.
Hauteur d'apparition des particules de suie dans une flamme Tableau 11.2- Caractéristiques d'un brouillard d'eau
dans l'air
Pour des flammes de diffusion naturelle, verticales et de faible section .â 108 à 109 gouttelettes par m3
leur base (de l'ordre du cm2) et donc des foyers très peu puissants, ona de quelques dg à 5g d'eau par m3
constaté (référence 24 [Markstein, 1984]) que la hauteur minimale
laquelle on commence d'observer des suies est clairement corrélée de 100 à 600 gouttelettes par cm3
l'aptitude qu'a le même combustible à former des suies dans des flam diamètre d'une gouttelette : de 5 à 50 µm
plus grandes, et donc à l'importance de la puissance rayonnée par
flammes. Rappelons que la "fraction rayonnée" du débit calorifique v
531
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIM RA/TÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingé • Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
Composition chimique
Les gouttelettes d'eau peuvent de plus contenir un liquide ou un a nucléation est la formation d'embryons de gouttelettes. Elle est due à
dissous, éventuellement irritant, toxique ou corrosif. eux types de phénomènes : la nucléation homogène et la nucléation
étérogène.
Formation des gouttelettes uclêatio:n homogène
(cf référence 19 [Lapez et Brnstet, 1991 et 1995 }) i une population de molécules d'eau (vapeur) se trouve localement en
oncentration supérieure à celle qui correspond à la pression de vapeur
Les gouttelettes d'eau résultent de la condensation de la vapeur d'eau aturante (régie par la pression totale et la température), l'équilibre
brouillards ou aérosols. On sait que plupart des matériaux cour ermodynamique implique la condensation d'eau. En fait, la durée
contiennent des atomes H dans leur structure moléculaire, qu'on retro , cessaire à la rencontre de dizaines de milliers de molécules d'eau pour
après combustion dans des molécules H20, qui sont sous forme gazeus ·re une microgouttelette est très longue et, pratiquement, la nucléation
leur naissance. La création des gouttelettes dépend de la température mogène ne s'observe, en un temps raisonnable, que lorsque la pression
flux gazeux et de la présence de germes exogènes ("poussières") tielle de vapeur d'eau est élevée et vaut par exemple deux fois la valeur
endogènes (micrograins de suie). La concentration et la taille aturante. Dans les conditions qui nous concernent ici, la nucléation
gouttelettes qui se forment éventuellement dépend de la température omogène est de faible contribution, et l'observation montre que l'humidité
milieu gazeux, de la teneur en vapeur d'eau et de la nature et elative ne dépasse pas la valeur d'équilibre de plus de quelques 10-3 •
concentration des germes présents.
ucléation hétérogène
Dans une atmosphère propre, la vapeur d'eau peut se maintenir
sursaturation, c'est-à-dire que l'eau reste sous forme de vapeur alors n sait que des "impuretés" favorisent la condensation de brouillards
sa température est assez basse pour que thermodynamiquement elle bservations de Coulier au XIXéme siècle). En milieu urbain, le nombre de
autorisée à se condenser. Ce phénomène a été exploité dans des cham articules en suspension est de l'ordre de centaines de milliers par m3, et
de détection de particules subatomiques, dont le passage dans un mi pyrolyse et la combustion apportent de leurs côtés nombre de germes.
sursaturé rend mesurable la trajectoire suivie (et permet donc es particules nombreuses, de "grande" taille (quelques µm) et
reconnaître la particule subatomique à l'aide des lois de la mécani ygroscopiques peuvent même provoquer la condensation lorsque la
classique) grâce à l'apparition d'une traînée de gouttelettes formées ression de vapeur est de l'ordre de 80 % de la valeur saturante. Les
contact entre le gaz sursaturé en vapeur d'eau et ces germes minuscules. articules-germes ont un diamètre qui va de 1o-8 à 1o- 5 m. Pour un taux
'humidité donné, la vitesse de nucléation hétérogène dépend de la
Le tableau 11.3 donne la valeur en hectopascals de la tension (pression) lubilité des germes dans l'eau, de la taille, de la forme, et du rayon de
vapeur saturante dans l'air, pour des valeurs peu élevées de urbure de la particule-germe. La référence 19 [Lopez et Brustet, 1991],
température. On remarque que Pv est divisé par trois lorsque i précise ces questions, insiste sur l'efficacité de la présence d'une
température passe de 40 à 20 °C. action soluble dans la particule-germe pour faire croître ce germe par
ndensation de la vapeur d'eau. Dans ce qui suit, nous donnons quelques
Tableau 11.3 - Pression de vapeur saturante de la vapeur d'eau éments sur les relations théoriques.
sous une pression totale normale
532
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIM 'A/TÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment
3 - Physique du feu pour l'i - Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
Remarques:
où D est le coefficient de diffusion de
On admet que Pv, ➔ro est constant : la condensation n'a pas d'effet à l'infini.
supposé invariant.
le ntr
Dans l'hypothèse de stationnarité, toute sur�ace sphériq�e- virt:1el ce_ - On admet aussi que PvR est constant, à cause de l'équilibre liquide-gaz supposé
sur la goutte est traversée par un flux massiq ue de de site um � orme a
� _ maintenu.
. Il vient alors 1 expres s. i on sutv
distance r donnée du centre de la goutte Cette relation approchée néglige en particulier les échanges thermiques et l'effet de
de la conservation de la masse appliquée à la vapeur d'eau: la présence de gouttes voisines. On peut consulter le chapitre 4 et le livre de M.
Kanury cité dans ce chapitre," An introduction to combustion phenomena", pour
4n: r 2D ôPv == cte par rapport à r. examiner l'approche qu'on peut faire à l'aide du nombre de transfert B.
rit
ôr a formule obtenue est une relation linéaire entre g;z. et le temps t où:
Soit: D est connu, du moins pour des mélanges gazeux courants. D varie de
2 10- 5 à 3 10- 5 m2 • s- 1 entre 0° C et S0° C sous pression normale.
Pl est voisin de 1000 kg · m-3•
où K est une constante détermination de Pv, w PvR est plus difficile ! La valeur de Pv, dépend
➔ ➔oc
Si l'on intègre la variation de Pv de r = R jusqu'à r ➔ oo on obtient: e la composition {masse de la mole moyenne) et de la température du
lieu gazeux par l'équation d'état. La valeur de PvR dépend de la
pérature de la surface de la goutte d'une façon formulable si on exploite
relations d'équilibre sur l'enthalpie libre : pour fermer l'ensemble des
uations, il faut supposer l'équilibre gaz-vapeur à r=R. La référence 19
pez et Brustet, 1991] donne l'estimation de 2.10-4 comme exemple de
désigne la masse volumique de la vapeur très loin de la gouttelett de sursaturation à attendre dans ce type de milieu gazeux. Si l'on se
nne une température moyenne de 40° C, la masse volumique Pv
sa valeur à la frontière de la gouttelette. rrespondant à la saturation est alors voisine de 50 g.m-3• La différence
PvR est alors voisine de 10-5 kg.m-3. Si l'on cherche la durée
D'où: v -
00
534 535
/TÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tf
3 - Physique du feu pour l'i Physique du feu pour l'ingénieur 11- La fumée du feu dans un bâtiment
11 - La fumée du feu dans un bâtiment
1 0,03
0,3 s caractéristiques optiques de la fumée interviennent sous les deux
2
pects déjà évoqués
5 0,7
la fumée est le lieu d'échanges thermiques radiatifs avec son
10 3,0 environnement. En tant qu'émetteur de rayonnement thermique, la
100,0 fumée envoie sur un récepteur un flux thermique qui fait intervenir (voir
50
chapitre 10) : les dimensions du volume de fumée, sa température, ses
caractéristiques optiques dans le proche infrarouge et le visible, et un
facteur de forme.
Les gouttelettes d'eau de la lutte contre le feu la fumée est un milieu dont la transparence limite la visibilité. Pour cet
aspect dont l'importance est majeure pour la sécurité des personnes, les
g la vu
Si la formation naturelle de gouttelettes d'eau dans, la fumée ��� caractéristiques optiques - dans le domaine visible - et les dimensions
utihse dan e
personnes en mouvement, il est bien connu que 1 ea': est _ du volume occupé par la fumée doivent être considérées pour calculer
tit dans un
lutte contre le feu. L'eau divisée en gouttelettes se repar une grandeur caractérisant l'opacité de la fumée sur une certaine
e/volu me
grand volume qu'un jet continu, et offre un rappo�t surfac longueur. La visibilité d'une source fait intervenir le contraste et les
favorable aux échanges. Ainsi les sprinklers (ou sp�mk leurs) e � _? 1
Ü S caractéristiques du milieu traversé. Ce paragraphe porte sur ces
est vapon see d
incendie produisent des gouttelettes dont une pa�tle dernières.
gaz chauds, et une partie atteint les su�faces � s hdes, dont l � surf�ce
s
es existe nt de s1mul at1on
pyrolyse, et les refroidit. Des model
comportement des gouttelettes en mouv ement dans un gaz chau � ..
intera ctions entre l'eau finem ent d1v1
même, des études portent sur les
et les flammes et panaches.
r et absorbe La contribution des constituants
La propriété des gouttelettes d'eau en suspel'.1;sion de �iffuse _ _
lumière peut être mise à profit dans des ndea� d ea � �rees pour Î:
écran au rayonnement thermique d'un feu et proteg er ams1 des persan de la fumée aux propriétés optiques
ou des objets (cf. réf.9 [Coppale et al., 1993]).
gaz de la fumée
particules en suspension
particules solides et les gouttelettes visqueuses ou aqueuses, jouent
s la fumée du feu un rôle prépondérant pour émettre (cas des
·cules solides de forte émissivité), absorber et/ou diffuser la lumière
ticules solides ou liquides) dans une grande partie du spectre, dont le
visible (de 0,4 µm à 0,8 µm). L'absorption et la diffusion de
537
536
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATI TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BAT/MENT
3 Physique du feu pour /'in • Physique du feu pour l'ingénieur 11 La fumée du feu dans un bâtiment
11 - La fumée du feu dans un bâtiment
• la nature chimique et l'état physique de ur:1:na1:3-ce en français). Nous le conservons dans ce chapitre en raison de
"porteur"), utll�sation courante qui en est faite. Attention : L a été utilisé dans les
• la température (voisine de celle du gaz e lations du chapitre précédent pour représenter la luminance Ici, L est
istique), . longueur. ·
• la taille (diamètre ou longueur caractér ne
de différentes manières, i k t est uniforme sur la longueur L, on obtient la relation plus simple
• la concentration (qu'on peut exprimer
nous l'avons vu ci-dessus). IA = IA ,o exp(-k ;. L) (11.2)
539
538
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIM /TÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
3 - Physique du feu pour l'ingé - Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
11 - La fumée du feu dans un bâtiment
dont l'unité est le Bel. Si on utilise le décibel, otre obj ectif est ici limité à la présentation de quelques résultats
héoriques marquants applicables à la fumée du feu. Plusieurs ouvrages et
I À. o avaux cités en référence donnent sur ce suj et des développements plus
DOdB = 10 log10-'
IÂ. mplets et plus rigoureux. En par ticulier, la référence 31 [Barakat, 1994])
rnit des informations complémentaires utiles à ce paragraphe et au
er l'absorp
e Une autre unité, l'obscura, est utilisée pour exprim ivant, § 11.3.4.
correspond à u
lumineuse par unité de longueur : une obscura théorie physique de l'interaction entre la lumière et les particules de la
absorption de 1 db par m traversé. mée fait appel à la théorie électromagnétique de Maxwell ( 1890) et à de s
e est ut ilisée dans la pratique pour
appréc· ·veloppe ments dus à Mie (1908). L'approche théorique classique
4111 La densit é optique spécifiqu
présente l'interaction d'un champ électromagnétique avec des particules
un " potentiel d'opacité". Elle est définie selon:
nd
D5(db)=0,1 DOdB ( V/ LS) phériques. Elle fait intervenir la quantité , où intervient le rapport
À
la section, L_la longue tre la taille (diamètre) de la particule et la longueur d'onde considérée, et
où DOdB est la densité optique (en dB ), S l'aire de · <lice complexe de réfraction m = µ + iv, où µ est l'indic e de réfraction
enfume.
du volume traversé LS, V/LS la fraction du volume total urant, et v un indice supplémentaire introduit pour décrire le
Remarques:
mportement de la matière non parfaitement diélectrique .
e ou 10 dans le� relations
On note qu'on peut utiliser des logarithmes en base . nd
de k ou celle de grande urs proportionnelles connaissance de passe évidemment par celle de la taille d es
dessus : la valeur numérique À
dépen d de la ba se choisie .
(elle dépend de la fréquence V, ticules (§ 11.2.3 et§ 11.2.4).
. En toute rigueur, la grandeur J;. e st spectrique
uement, on utilise souvent
de la longueur d'onde À.) et directionnelle. Pratiq s deux termes de m dépendent de la longueur d'onde ; le terme
qui suiven t pour une b �de de longueurs d'
relations précédentes et celles . aginaire v dépend de plus de la composition chimique , donc, pour
tout e v1s1ble , et on suppose
donnée (dans le jaune, par exemple), voire pour '. _ exemple des suies d'hydrocarbures, du rapport H/C. L'évalua tion de
direction n'intervient pa s notabl ement . Dans la smte du prese �t �hapltre,
le I, ou k, san md1ce, adm indice complexe passe par des mesures délicates de réfractomètrie, et son
utiliserons dans certaines expressions les symbo
s s
e pour la bande de longue urs d'onde qui est à considérer. ression est possible à l'aide de modèles d'interaction entre le
que l'écriture est valabl
yonnement électromagnétique et les électrons liés et libres. La complexité
volumique DV,
e Pour la fumée en mouvement s'écoulant avec un débit
cité" qu'�n �1:
ces modèles sort du cadre de ce chapitre. Nous nous limitons dans ce
utilise le produit kDV pour exprimer un "?é?it d'opa _ · suit à des relations assez simples concernant le coefficient
ee ; 1 u �ute
aussi parfois, par abus de langag�, _ debit de fu�
ee , on obtient
le m2. s·l. Si on multiplie cette quantite par une dur . coefficient d'atténuation spectrique , r egroupant l'absorption et
elle arre ou P la
grandeur qui a la dimension d'une aire qu'on app ffusion, ke ,;,, , est posé égal à :
"quantité" de fumée .
Remarque:
ke, J,, = C2 .A.>art Npart ( 11.5)
k � ont s?uvent utilisé�s _dans
Rappelons que les relation s écrites à l'aide de -
er une atténu ation de la lum1er e frusant mterverur a la représente une" efficacité d'atténuation" pour la longueur d'onde ,î,
pratique pour exprim
absorption et diffu sion.
n d2
Apart est l'aire de la section de la particule sphérique, .A.>art
4
541
540
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
3 - Physique du feu pour l'ingé
11 La fumée du feu dans un bâtiment
Cette relation très simple ne peut être appliquée dans le visible que pour
Ces deux grandeurs sont relatives à une particule moyenne. La thé des diamètres de plusieurs micromètres, valeurs trop grandes pour
donne à c2 l'expression d'une série: représenter la plupart des particules de suie.
et:
Aires spécifiques des particules de suie
en suspension dans la fumée
'
OU JV
est la fraction volumique de particules. (cf référence 32 [Babrauskas, 1981]}
TC soit d < 0, 2 ous allons introduire deux grandeurs utilisées dans la pratique des
Pour ,i o,6 µm (au milieu du domaine visible), : < 1, culs relatifs à l'opacité due à des particules de suie, qui ont la
le visi�le et l'infr
Pour la suie, cette approximation est valable dans imension d'une aire par unité de masse:
de la fumé e, dont la taille correspo
pour la plupart des particules ap , reliant le coefficient d'absorption ou d'atténuation à la concentration
TC 1, n'est cependant
l'inégalité ci-dessus. La condition idéale, : << massique de particules,
complètement satisfaite. ac, exprimée à partir de aP multiplié par le rapport du débit massique de
production de particules au débit massique de gaz combustible
d ne l'absorptiotl. i
9 TC >> 1. Pour ce second cas-limite, la diffusion domi alimentant le foyer.
,i
nd
c 2 tend vers 2 quand T tend vers l'infini. xpression de l'absorption à l'aide de o-P
suppose que toutes les particules sont identiques (on raisonne sinon
kd vaut {à la limite) :
une particule moyenne). Si l'on pose que k;, est proportionnel à Npart> la
TC d 2
kd. = 2 N part
4
543
542
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIME TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
3 - Physique du feu pour /'ingé - Physique du feu pour l'ingénieur 11- La fumée du feu dans un bâtiment
11 - La fumée du feu dans un bâtiment
volume traversé, ans un volume V on trouve n particules, n= N part V. Le produit VkÀ , égal
concentration numérique de particules dans le '
coefficient de proportionnalité, soit : à CJ'P nm1part , est une grandeur extensive par rapport à un volume où
k,1,=a Np art N p art est uniforme. Ce produit représente des "m2 d'absorption" par les
particules en suspension de la fumée. Si n se conserve dans des dilutions,
on obtient une nouvelle expression de IJ
et si O' P et m1part restent inchangés, cette "aire" suivra les mêmes
I Â = I ;;,,o exp (-a N part L) volutions que n.
à une surfac
a a les dimensions d'une aire (m ) : ce coefficient correspond
2
77: 3
m1p art =
6 d P1part
bsorption dans un écoulement de fumée, utilisation de crc
tuant la particule,
où Pipart est la masse volumique de la matière consti
d le diamètre. La concentration massique (kg·
m·3) xpression de crp dans un écoulement
volume V est donnée par C art = Np art m1part ·
p
it DV le débit volumique d'un flux de fumée au travers d'une section. Le
En posant: ébit massique total (gaz et particules en suspension) est "1tot , et le débit
assique de particules transportées, de concentration massique C
k . . ' part
(J' p =----- · m·3, est mpart . �art = F ffitot (où Fest un coefficient très inférieur à 1).
Npart m1part
coefficient d'atténuation de cette fumée est k. En conditions
ationnaires, on écrit le terme O' P selon :
Il vient:
ici m.1
L) = I ;.,o exp(-cr p C part L)
mbustible alimentant la combustion du foyer, noté
½ = I ).,o exp(-k2 L) I ,,i,o exp(-a N part
544 545
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BAT/MENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'i 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 11 La fumée du feu dans un bâtiment
Expression de O"c dans le panache issu d'un foyer où Cpart est la concentration massique en particules au même site de
Considérons maintenant le flux de fumée circulant dans une section esure. La connaissance de rh.r permet alors de calculer Œc • A partir de
panache issu d'un foyer dont le débit massique total de fumée est c et d'autres grandeurs, on peut calculer k à l'aide d'équations de bilan
Introduisons rpart, comb le rapport entre le débit massique de partie ont nous donnons un exemple ci-après (§ 11.4.2).
produites dans l'ensemble de la fumée issue du foyer �art. pan, et le d Remarque:
massique de gaz combustible à la source du foyer, en général par pyrol L'agglomération des particules peut rendre inexacte l'hypothèse de conservation de
noyé ici m1 leur "aire globale". Ce point nécessite encore des recherches.
mpart, pan
rpart, comb = Ordres de grandeur des
mf
caractéristiques optiques de la fumée
Cette grandeur représente une sorte de rendement en particules du foyer,.;
D' ou- a c : �
De nombreuses mesures ont été effectuées dans des enceintes fermées ou
ac rpart, comb a p (l l.14}r traversées par un écoulement (entrée d'air, sortie de fumée), ou bien dans
des panaches de foyers ou dans des écoulements de fumée sortant d'une
Donc: enceinte contenant un foyer. Les expériences réalisées ont surtout porté
sur de petits échantillons en pyrolyse ou en combustion, et également,
mais moins fréquemment, dans des feux de taille réaliste. L'établissement
de corrélations fondées sur des résultats obtenus à des échelles très
différentes est difficile à cause du nombre et de la diversité des facteurs
ac a comme la dimension d'une aire par unité de masse. S intervenant sur l'opacité. En particulier, il s'avère difficile de définir des
essais de petite taille afin d'évaluer un "pouvoir fumigène" de produits ou
expression regroupe : le débit massique de particules, le débit injecté à . matériaux, utilisables pour prédire les caractéristiques de la fumée de
base du foyer, le coefficient k, le débit volumique DV, et le débit massi foyers réels.
de fumée. Dans certaines applications, on suppose que de cette grand
est caractéristique des particules fournies par le combustible alimentan Les mesures portent sur la transmission ou la densité optique dans une
foyer. ande de longueurs d'onde, qui fournissent k, et, pour les écoulements, les
ébits volumique ou massique. Moins fréquemment, on mesure la taille et
concentration des particules par prélèvement ou selon l'une des
méthodes présentées au § 11.2. La suite de ce paragraphe apporte
Evaluation de o-c quelques données quantitatives sur des grandeurs dont dépend
l'absorption de la luminance et donc les grandeurs utilisées pratiquement
Dans le panache de fumée d'un foyer alimenté en combustible selon qui en dérivent.
débit massique mf , on peut connaître :
Ordre de grandeur du coefficient global d'atténuation
e le débit volumique de fumée DV , à partir de mesure de la vitesse
l'écoulement au travers une section connue, Nous avons vu que ce coefficient dépend de plusieurs paramètres qui, de
. plus, évoluent au cours du temps pendant un feu : k est donc
• et k au moyen d'une mesure de transmission. extrêmement variable selon le feu et l'endroit de la mesure. Une valeur
Le produit k DV, dont la dimension est celle d'une aire, est égal au produi maximale courante dans le local source peut cependant être estimée
comme comprise entre 1 et 10, dans le jaune. Rappelons que dans le
Œc m f : proche infrarouge concerné par les échanges radiatifs, k est plus
faible. Les calculs pratiques de k exploitent des données empiriques sur la
k DV = Œp cpart DV (Y C mf
546 547
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIME TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 Physique du feu pour l'ing 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 11- La fumée du feu dans un bâtiment
concentration et la taille des particules produites, ou sur une valeur utres exemples de valeurs de uc dans le visible
l'opacité empirique dans le local source.
pour des foyers où 'part comb est élevé, de l'ordre de 10 % ou plus (il
Enfin, il ne faut pas oublier que la condensation de l'eau, non envisa
peut atteindre 20 % pour le latex) :
ici, peut augmenter considérablement la valeur empirique de k.
□ mousses de polyuréthanne"" 800 m2 • kg- 1 ,
Remarque:
L'émissivité de la fumée peut être calculée à partir de k, comme nous l'avons exp □ matériaux à base de néoprène"" 1000 m2 • kg- 1,
au chapitre 10. o latex : "" 1500 crc
• pour des foyers courants moins fumigènes :
Ordre de grandeur de crp
□ ac est de l'ordre de 100 à 500 m2 · kg- 1 •
(visible et proche infrarouge)
Remarques:
D'après la référence 34 [Gandhi, 1994], o-P varie de 3000 à 10 000 m2 • kg
selon les sources de fumée et est de l'ordre de 8000 m 2 • kg- 1 pour 1 - On observe que o-c dépend de la longueur d'onde approximativement en 1/(Àa), où a
foyers avec flamme vive alimentés par des combustibles courants dans l est de l'ordre de 1 à 1,5. On pourra exprimer sur O"c la variation de k avec la
longueur d'onde.
bâtiments.
- On peut modifier la forme des relations précédentes et de eelles qui suivent en
On trouve dans le mémoire de thèse de Barakat (1996) une expression d introduisant la fraction volumique de suie à la plaee de la concentration numérique
à Newman et Steciak, 1987) et relatives à la combustion de plusieu ou massique.
liquides et solides :
(J' = _6,_3_61_0_3
p
À Exemple de résultats expérimentaux
où À est en µm, et o-
P
en m 2 • kg· 1., qui donne environ 10 000 m2 · kg- 1 à O, de mesure d'opacité
µm.
nombreuses mesures d'opacité ont été effectuées dans des
Ordre de grandeur de O'c enceintes fermées, ou dans des écoulements, surtout sur de petits
échantillons en pyrolyse ou en combustion, et également, mais moins
Les données suivantes sont relatives à deux types de foyer dont la taille de fréquemment, dans des feux de taille réaliste. La corrélation des résultats
la source est de l'ordre du dm, repérés par le nom du combustible : lé obtenus à des échelles différentes est d'ailleurs difficile et souligne en
polyméthacrylate de méthyle qui est un polymère souvent utilisé dans les particulier la difficulté de définir des essais pertinents d'évaluation d'un
études de combustion, et le fioul domestique, qui fournit beaucoup de suie, "pouvoir fumigène" de produits ou matériaux.
et qui a fait l'objet d'études récentes (réf. 33 [Souil et al., 1995]). A titre d'exemple, nous présentons à la figure 11.4 l'évolution temporelle de
la densité optique et du "débit de fumée", noté Or à la référence 20 [Majou,
1981], relatifs au flux de fumée sortant de la fenêtre d'un local en feu
(pièce de 3 m x 4 m au sol, 2,5 m sous plafond) et correspondant à deux
1J
Polyméthacrylate de méthyle 160 < O"c < 190
(PMMA) sites :
à 0,633 µm
Fioul domestique 1466 à 0,488 µm site a, dans l'écoulement à 4m au-dessus de la fenêtre,
997 à 1,3 µm • site b, dans le plan de l'ouverture.
594 à 1,3 µm
Le débit de fumée correspond à la formule
où rpart, comb est la fraction de la masse brûlée qu'on retrouve sous form
de suie. (11.17)
549
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIMEN TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour /'ingénie 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
où:
552 553
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11- La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
11 ..4..2 Equation de bHan dans un modèle le débit massique du panache de fumée à son entrée en zh est m pan'
avec �an =rftr +ment où ment est le débit massique d'air entraîné dans
de zones
flamme et panache jusqu'à l'entrée du panache en zh,
(cf. figure 11.5) •• DVpan est le débit volumique de fumée apportant des particules en zone
haute au niveau où le panache arrive en zone haute,
(voir la référence 34 [Gandhi, 1994)).
le débit_ massique de particules arrivant en zh et amené par le panache
est �art. pan, posé proportionnel au débit rftr selon :
ritpart,pan rpart, comb ml ·
555
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingé 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 11 La fumée du feu dans un bâtiment
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TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIM TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingé 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
• des champs de pression externes au bâtiment dont le vent • à l'extérieur du local (un autre volume, ou bien l'extérieur du bâtiment) :
responsable s'exercent sur les façades et influent sur les mouveme z
internes et les écoulements aux ouvertures ; Pex t (z) Po, ext - 9 f P ext dz
z =O
• des différences de pression antérieures au feu causées par
différences de masse volumique (et donc de température} internes La différence de pression entre intérieur et extérieur, à la hauteur z, est
bâtiment (chauffage, ventilation}.
Il y a donc compétition entre ces différents moteurs : les moteurs dus a z
seul feu sont évidemment plus dominants près d'un foyer puissant que lo' �p(z) (Po,int - Po, ext) 9 =f (Pin t (z) P ext(z) ) dz (11.23)
z O
d'un foyer faible.
Autres moteurs Cette différence s'exprime plus simplement si l'on fait l'hypothèse de masse
volumique gazeuse uniforme dans les zones basse et haute de chaque
• Le mouvement d'un front de fumée sous le plafond de couloir, volume (cf. chapitre 7). La différence de pression à la hauteur z est ainsi
exemple, fait intervenir des forces gravitiques liées à la :6 positive ou négative (ou nulle, aux hauteurs neutres d'ouvertures
d'Archimède qui correspondent à une "chute en avant" sur le plafond verticales) selon les valeurs au sol de la pression et celles des masses
ce front de fumée. volumiques. Pour simplifier au maximum, supposons que la masse
volumique est uniforme d'une part dans le local en feu et d'autre part dans
• La diffusion moléculaire a un rôle mineur devant le transport global le volume extérieur considéré, ici le monde extérieur au bâtiment.
matière et de chaleur dans un bâtiment. Elle peut par contre permett L'expression précédente devient alors simplement
la détection, au moins humaine, de la fumée, par la reconnaissance
gaz particuliers à la fumée qui diffusent en restant présents à faible Ap(z) = (Po,int - Po, ext) - 9(P int - P ext) Z
concentration.
En situation hors feu lorsque la température intérieure est supérieure à la
température extérieure d'environ 5 à 20 °C (régime thermique d'hiver), la
11 .. 5..1 La force d'Archimède et le tirage différence (Ant - P ext ) est négative et très petite devant la pression
atmosphérique, et, sinon, si '.lint< Text (en régime d'été, différence d'environ
thermique 5 à -10 °C), la différence fP int - pextl est positive et encore très petite
devant la pression atmosphérique.
Le mouvement vertical des gaz chauds dû à des différences de mas Le feu modifie la différence (Po,int - Po, ext) , qui peut atteindre quelques Pa
volumique dans le champ de pesanteur a été évoqué à plusieurs rep
dans ce livre. Pour les flammes du feu qui sont généralement à bas nombr par exemple, et augmente beaucoup la différence de température (et
de Froude, c'est la force d'Archimède qui fait s'écouler vers le haut u change beaucoup Pintl.
panache de fumée en milieu d'air calme. Le calcul de Po,int , et celui des champs internes de température et de
Le tirage thermique exprime l'effet de différences de pression causées pression demande un modèle global. On y utilise l'équation d'état des gaz
des différences de masse volumique entre deux volumes. Si des ouvertu parfaits pour relier pression, température et masse volumique.
sont présentes, ces différences de pressions causent un mouvement de g
Ce mouvement est vertical si des ouvertures sont pratiquées en part La différence de masse volumique entre gaz chaud et air normal peut
basse et en partie haute. atteindre une valeur de l'ordre de 0,7 kg· m-3, et la hauteur z va de
quelques m pour un local du bâtiment, à plusieurs dizaines de m pour une
Rappelons des expressions données au chapitre 7. A l'aide de la loi de trémie ou une gaine verticale de désenfumage. La pression de tirage peut
statique des fluides, valable en principe pour des milieux immobiles, l ainsi varier de quelques Pa à plusieurs centaines de Pa.
pression à une hauteur z s'exprime selon:
L'effet du vent, dont la vitesse varie avec la hauteur, peut naturellement
• dans le local en feu : ifmodifier celui du tirage, surtout si le compartiment est percé d'ouvertures
z
·•· sur des façades différentes.
Pïnt(z) = Po,int 9 f= Pint dz
z O
559
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour n 3 • Physique du feu pour l'ingénieur 11 · La fumée du feu dans un bâtiment
11 Débits au travers des ouvertures Les relations donnant les débits massiques, font intervenir, dans chaque
local considéré : les débits DV, les masses volumiques des zones gazeuses
basse et haute, la hauteur libre sous la zone haute enfumée, et la pression
au niveau de sol.
ventilation naturelle
a permis pour la première fois (années 60, Fire Research Station (11.24}
britannique, Ph. Thomas et al.) de calculer l'épaisseur de la couche de
fumée, et donc d'évaluer si les dimensions de l'exutoire étaient suffisantes où Cd est le coefficient d'orifice, et Aexu est l'aire géométrique.
pour maintenir une hauteur libre donnée. Dans ce qui précède, on suppose que c'est bien de la fumée qui sort par
Les modèles décrits au chapitre 13 permettent aujourd'hui des l'exutoire. Or, si la vitesse de l'écoulement au travers de l'exécutoire est
dimensionnements plus précis, en ventilation naturelle ou mécanique. élevée et la couche de fumée mince, de l'air non enfumé (venant de la zone
basse sous la fumée) sera entraîné avec la fumée : l'efficacité de l'extraction
de fumée sera réduite. Plusieurs expériences en vraie grandeur et sur
maquettes ont mis ce phénomène d'entraînement d'air parasite en
ventilation forcée (ou: mécanique) évidence. L'analyse théorique repose sur l'idée que l'entraînement parasite
peut commencer de se manifester si l'air sous la fumée est mis en vitesse
Le débit volumique extrait ou amené dépend des champs de pression et d relative verticale. Plusieurs approches de corrélation ont mis en évidence
caractéristiques du système de désenfumage (courbe de fonctionnement que deux groupes de grandeurs intervenaient dans l'expression de la
ventilateur, pertes de charges dans les conduits). Ce débit volumique, valeur du débit volumique DV à partir de laquelle le phénomène se
multiplié par la masse volumique du gaz circulant au travers manifestait
l'ouverture, fournit un débit massique. Le calcul précis de DV nécessite
modéliser l'ensemble du circuit aéraulique : bâtiment et système
désenfumage. Une approche plus simple consiste à se donner une vale
empirique ou estimée de DV.
On arrive au critère approximatif suivant : pour éviter le phénomè Transport des constituants de la fumée
d'entraînement parasite, le débit volumique ne doit pas dépasser la vale
DV*: Le flux d'un constituant i, dont la fraction massique est Yi, est obtenu en
multipliant le flux global par fi. Ces flux peuvent être écrits à partir de la
concentration (cf§ 11.2.2). Ceci est utilisé pour écrire des bilans sur une
espèce chimique gazeuse (cf. chapitre 6) ou sur les particules de la fumée
On note la forte sensibilité de DV* à l'épaisseur de la couche de fumée, (cf.§ 11.4).
sa dépendance plus complexe à T2h : pour une valeur donnée de G2 , D ·
croît, présente un maximum, puis diminue, en fonction de T
Pratiquement, pour que DV ne dépasse pas DV*, une solution simple e 11 ..5 ..3 Effets du vent
d'utiliser plusieurs petits exutoires au lieu d'un seul grand. D
évaluations par le calcul de la température et de l'épaisseur de la couc On suppose ici que le feu n'a pas d'effet sur le vent, ce qui est acceptable,
de fumée permettent de dimensionner le ou les exutoires à installer. sauf pour des incendies de grande ampleur créant des colonnes de
Si l'extraction est mécanique, d'autres critères peuvent être établis. Pour convection dont le débit peut être énorme.
type d'extraction, ce phénomène parasite offre un aspect positif : l'air
entraîné avec la fumée la dilue et abaisse donc la température du g� Si la vitesse moyenne du vent près du bâtiment est vv , et que la masse
admis dans le système d'extraction, et réduit ainsi le risque volumique de l'air est Pair , l'énergie cinétique associée à cette vitesse est,
détérioration d'un ventilateur par exemple. par unité de volume, homogène à une pression
La figure 11.6 présente les valeurs limites, sans entraînement parasite, q - 1 2
peut recevoir le débit volumique extrait, pour plusieurs épaisseurs de 1
couche de fumée, en fonction de la température de celle-ci, et calculées
Ec -
2 Pair Vv (Pa)
selon les relations ci-dessus. L'impact du vent sur une façade cause sur cette surface verticale une
pression dynamique dont l'amplitude est une fraction, positive ou négative,
de la quantité précédente, traduite par un coefficient c. Cette pression
30 dynamique s'exprime ainsi selon la loi empirique suivante traduisant
simplement la conservation de l'énergie mécanique
25
DPvent =c Ec
562 563
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIM TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour /'in 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
donnant Dp, et passer alors à un modèle de dynamique des fluides Nous en présentons une ici, due à Heskestad (réf.14, 1987), qui permet
beaucoup plus compliqué pour exprimer les pressions dynamiques dues au d'évaluer la vitesse de progression d'un front de fumée dans un couloir:
vent.
Les différences de pression dues au tirage lié au feu, de l'ordre de quelqu
dizaines ou centaines de Pa, peuvent donc être gravement perturbées (11.26)
le vent. Il est peut-être utile de mentionner que ce sont des différences
pression sur les faces externes du bâtiment comportant des ouvertures
perturbent le mouvement des gaz à l'intérieur du bâtiment. Par exemp
les différences de pression entre deux "mondes extérieurs", par exem
Est et Ouest, différant par la vitesse du vent, sur lesquels donnent de • g est l'accélération de la pesanteur (en m2 · s·l),
• ci
ouvertures différentes d'un même local, vont y perturber le mouvement
la fumée en imposant un sens privilégié des écoulements dans le lo est le flux enthalpique transporté par unité de largeur du couloir
alors que la surpression dynamique du vent s'exprimant dans le lo (W· m·1),
depuis un seul monde extérieur par une ou des ouvertures perçant
même façade aura peu d'effet. D ans ce dernier cas, la pression température de l'air (en K, par exemple 293 K), hors de
la pression extérieure s'équilibrent et le feu manifeste alors sa capacité
l'écoulement de fumée, et p00 est la masse volumique correspond ante
créer une petite différence de pression entre intérieur et extérieur, comme
en l'absence de vent. Cette dernière assertion soulève cependant quelques (en kg· m·3),
réserves : la turbulence du vent, et l'écoulement irrégulier qui s'ens · • DTmax est la différence entre la valeur maximale de la température dans
dans le local ouvert, peuvent compliquer les éch anges de matière
d'énergie dans ce local d'une façon difficile à imaginer. L'observation la veine de fumée et T00 (en K),
feux expérimentaux dans un local percé de deux ouvertures, l'une au ve
l'autre sous le vent, permet de constater, en cas de vent de l'ordre de • cP est la chaleur massique à pression constante (J • kg·l. K·l).
km· h· 1, la formation d'un "tunnel d'air" très turbulent entre les de
ouvertures, favorisant un brassage intense du milieu gazeux interne, et titre d'exemple, pour une largeur de couloir de 1,40 m et un débit
supposer que tout le milieu gazeux interne est mélangé n'est p massique de fumée entrant dans le couloir de 1 kg· s· 1, la vitesse de
nécessairement exact. progression du front est de l'ordre du m · : selon la valeur de la
température de fumée la vitesse va de 1 m · (pour 400 K), à 3 m.s· 1 (pour
La pression due au vent varie en toute rigueur avec l'altitude, de façon 900 K). Pour des feux de puissance allant de 56 à 1000 kW, actifs dans
négligeable cependant pour une fenêtre ou une porte de dimensions une pièce donnant sur un couloir de 15 m de long, Steckler (1989, cité au
courantes. chapitre 1) a montré que cette formule permettait d'évaluer la vitesse de
progression de la fumée avec une précision meilleure que 20 %.
(cf. les figures du§ 1.4. 7} De façon générale, les parois (plafond et murs) du local-origine limitent la
taille des panaches, perturbent et dirigent les écoulements gazeux issus
L'établissement des couches de fumée sous plafond (zones hautes de d'un foyer, refroidissent les gaz chauds, influent sur le niveau de
modèles de zones) implique un mouvement d'étalement de la fumée sou$ turbulence... Par exemple, la présence d'un plafond et de murs canalise
plafond. La résolution des équations de Navier-Stokes permet en principè l'écoulement de la fumée dans un couloir. Dans tout volume, les
le calcul de l'évolution des surfaces bornant la fumée. Plusieurs approches dimensions et positions des frontières (parois du bâtiments, équipements
simplifiées donnent le moyen d'estimer la vitesse selon laquelle un front dt et objets divers) et des ouvertures (verticales ou horizontales), les échanges
fumée se déplace sous un plafond. Ces approches supposent q thermiques gaz-parois, les gradients de pression... influencent l'écoulement
l'écoulement est stable, stratifié, stationnaire, non réactif, non visque et modifient les propriétés de la fumée, ne serait-ce qu'au niveau de sa
non compressible, et sans entrainement d'air par la veine en mouvement: température.
565
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'i 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 11 La fumée du feu dans un bâtiment
Les ouvertures et les conditions de pression extérieures au local apport Les écrans de cantonnement, de portes étanches, de cloisonnements
des contraintes fortes sur les flux massiques et énergétiques entrants d'escaliers, et d'ouvertures (exutoires, ouvrants, bouches) et de systèmes
sortants. La présentation des modèles de feu de local, faite plus loin d écaniques d'amenée ou d'extraction constituent un ensemble
ce livre, explicite les interactions entre le feu et le bâtiment. DonnO 'aménagements et d'équipements du bâtiment destinés au contrôle du
maintenant quelques éléments relatifs à l'influence du local sur l'hist ouvement de la fumée.
des particules de suie.
Un foyer peu fumeux en plein air peut produire des suies dans un lo
dont la ventilation est limitée par ses ouvertures. Si l'apport d'oxy 11 .. 5.. 6 Exemple des atriums
devient inférieur au besoin stoechiométrique, la production de suie
d'imbrûlés en général) peut augmenter notablement ; ceci a été obse (cf référence 4: [Bodart, 1992])
par exemple sur des matériaux cellulosiques. La situation où le dé
calorifique d'un feu développé dans un local est contrôlé par les ouvertures
a fait l'objet de nombreuses observations depuis des dizaines d'années. Du,
local sort dans ce cas un écoulement souvent réactif ; on observe dea,
flammes effluentes avec des poches émissives rouges et des poches
absorbantes noires, riches en suie dans les deux cas. Cependant, la vitesse
des écoulements dans le local (le temps de séjour) peut provoquer un ·effet
opposé. Ainsi, lors d'un feu expérimental dans un local de la taille d'une
petite chambre, percé d'une porte et d'une fenêtre, une réduction de
hauteur ouverte de la porte peut rendre les effluents moins riches en s
qu'ils ne l'étaient avec une ouverture plus haute. Cette observati
(B.Hognon, CSTB) s'interprète par une augmentation du temps de séj
dans la pièce due à la réduction de la hauteur d'ouverture : la vite
d'entrée de l'air, et celle de sortie des effluents, sont, dans cet exemple volumes voisins
feu, réduites si on diminue la hauteur d'ouverture ; avec une ouvert à l'intérieur (ouverture)
du bâtiment
plus petite, les réactions disposent de plus de temps pour avancer.
C,;,
Un foyer produit des suies dans un local. Un second foyer, mieux oxygéné;
pourra brûler des suies si la fumée passe au voisinage de sa flamme.
même, l'oxydation de particules de suie, et de gaz imbrûlés, pou �,.j\'t'-2<'.l:i. ::,. î ôoé
(amenée)
s'effectuer dans la zone chaude accumulée sous plafond si un ensemble entrée d'air
depuis l'extérieur
conditions y sont favorables à une "post-combùstion" : il faut que pyrolyse
du bâtiment
concentration en 02 soit assez élevée, et/ ou qu'un flux d'air entrant d
atrium
la zone y amène assez d'oxygène, que la température soit assez import
pour amorcer les réactions, que des radicaux libres pilotent l'allumage, Figure 11.7 - Enfumage d'un atrium muni d'exutoires
le temps de séjour dans le local soit assez long, que le mélange en Le foyer est ici au plancher de l'atrium
réactifs soit bien réalisé... Tout cela fait que l'oxydation en zone chau
n'est pas toujours notable et que, bien souvent ces phénomènes limitert
peu la quantité de suie qui sortira du local. Nous présentons ici des particularités de l'enfumage de ces volumes qu'on
Le dépôt, ou la sédimentation, des suies sur les parois, a été évoqu rencontre souvent dans les bâtiments récents, où la dilution de la fumée
Une réduction appréciable de la teneur en suie pourra être observée d produite en cas de feu est un facteur essentiel.
un couloir long où l'écoulement est durable. Lorsque la fumée est émise par un feu situé en partie basse, soit dans
Les commentaires donnés plus haut sur l'évolution des gouttelettes d'eau l'atrium, soit dans un local communicant avec l'atrium, elle y constitue un
montrent aussi des influences directes (dépôt sur les parois) ou indirectes panache d'extension verticale beaucoup plus importante que dans un local
(mouvement, échanges thermiques) des caractéristiques du bâtiment. de hauteur courante; le taux de dilution par entrainement en panache, qui
est fonction croissante de la hauteur de panache, est par conséquent plus
élevé.
567
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIME
11- La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur _ NT
3 - Physiqu e du feu pour l'ingénieur
11- La fumée du feu dans un
bâtiment
Si la base de la couche de fumée dans l'atrium s'y m aintient en partie
•
1
1 Calcul des caracté·rlatlcaues
t1 ■ 8
haute, le taux de dilution peut se situer dans l'intervalle de vingt fois
cinquante fois les quantités de fumée émises à la base de l'atrium, voire
plus encore pour un atrium dépassant la hauteur de quelques étages.
111 de la fumée dans un bâtiment
Si le système destiné à évacuer la fumée en haut de l'atrium n'arrive pas à 1 :
absorber les énormes débits de remplissage ainsi générés, l'atrium se
remplit rapidement (en quelques minutes) de fumée ; si l e s ystème
11
' la modéllsaflon
d'évacuation permet quand même d'empêcher la couche de fumées dans
l'atrium de descendre en deçà de quelques mètres au-dessus de la cote L'utilisation de modèles est le se
d'émission des fumées dans l'atrium, le taux de dilution résultant, relatif à ul mi°yen rai. s�nnablement
pour obtenir des inform atio peu coûteux
un panache plus court, s' en trouve diminué et se situe dans l'intervalle de
ns q1:e es connaissances d'u
peuvent pas donner précisément n expert ne
cinq à dix fois les quantités de fumée émises. d� n_;:�?re élevé des facteur
influents, qui dépendent des part�u�:�: -
s
. u a iment et de celles des
s
De plus, lorsque les fumées émises dans l'atrium ont traversé auparavant foyers. De plus le recours à des .
peut pas abord�r plusieurs scé r ::�::, l �1:1rd financièr��
e_nt, ne
un volume "tampon" (une coursive par exemple), le taux de dilution entre nar�;::; p : e d e tude de sen s1b1h
fumées de la couche "prim aire" et fumées remplissant l'atrium peut être . . té.
Ams!, par exemple, l'obtenti
on d'une conclusi
augmenté par rapport aux taux ci-dessus. systeme de contrôle de la fum on sur l'efficacité
ée à l'aide d'un mod'l d'un
s'avère très intéressante. e e, même gr ossi er,
L'ampleur du volume de l'atrium joue aussi un rôle fondamental. En effet,
si la surface de base d'atrium est étroite, la constitution de larges
panaches de fumée sera gênée par l'impact des écoulements contre les
parois verticales ; le volume vertical à remplir étant cette fois plus petit, il
sera certes assez rapidèment envahi par l es fumées, mais celles-ci, plus
chaudes car moins diluées, et donc possédant une meilleure flottabilité, Grandeurs à calculer
pourront s'évacuer au moyen de systèmes de désenfumage moins
puissants. Dans un objectif d'évaluat' d s �onditio�s d� sécurité (cf.
il est nécessaire de ���rir : le chapitre 2),
Revenons au cas d'un atrium dans lequel se dégagent de grandes quantités ro uction,
caractéristiques l ocales de la : I? l e tr� port et les
s
de fumée très diluée, donc à température peu élevée. Les caractéristiques ume e pour en exprimer plusieur
des moteurs aérauliques gouvernant les phénomènes d'écoulement en caractéristiques : s
ventilation nature lle s'écarteront assez peu de celles qu' on rencontre en
la température,
l'absence de feu, dérivant de la situation thermique et de l'environnement
micro-clim atique du bâtiment, surtout si les températures moyennes des l'o pacité,
fumées d'atrium n'excèdent les températures ambiantes que de quelques
degrés. Les facteurs additionnels de tirage thermique dus au feu ne jouent la concentration en gaz toxiqu
es,
alors qu'un rôle limité dans les processus d'évacuation des fumées
d'atrium : c'est en particulier le cas lorsque le foyer est peu puissant, les l'éven tuelle hauteur libre sousla fumée accumulée sous plaf
ond,
fumées étant alors susce ptibles d' envahir l'atrium de façon erratique et
la vitesse de l'enfumage dans
non homogène. D'autre part, les phénomènes de condensation liés aux le bâtiment
'
faibles valeurs de la température entraîneront un manque de visibilité dans t, généralement pour simuler .
l'e- vo1ut10n temporelle et spat
la fumée, illustrant le fait qu'une fumée très diluée peut apparaître comme e "tenabilité" lié' à ces différentes causes iale du niveau
o paque.
de danger.
n modèle idéal de représenta
tion d m �uvem:r.it de la
nsemble des volumes interco fumée dans
nnect� d �n bat1ment co
vrait fournir, à cha
que instant la car �p �timenté
fumée tenant compte avec pr . . te de outes les caractenstiques de
' e- c1s10n des divers phe- no:ne
s ce chapitre. On di . nes evoqués
spose au· o urd'hu·1 d
us ou moins validés, certains · e I?l�s1.eu:s m?deles et logici
els,
�ien ada t es sit�at10ns particu
dont le degré de complexité est lièr es,
très v�a�le�
568 ..::.:.csrs
569
111111
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIM TRAITÉ !JE PHYSIQUE DU BATI
MENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingé 3 - Physique du �u pour l'ingénie
ur
----� ----1-1 � La fufr!,ée q�<!élf}_S un
bâtime nt
Remarque:
11 .. 6 .. 2 Représentation du mouvement Rappelons que les échanges
d'én
l'opacité dans le domaine visi ergie concernent surtout le proche infrarouge et
de la fumée ·
V1s1•til·1te. doit. fair
. ble du spectre. Le calcul de
e intervenir des coeffi1c1e
..
s grand eurs hee .'
s a la .
ad apt.es a. cette région. .
. nts' k ou des grandeurs equ
ivalentes,
Les modèles de feux de bâtiment représentent le transport de la fumée, résumé les grandeurs_ a-
caleu1er seront fournis par
admettant que les particules suivent le mouvement global des gaz et on globaux de ' feu ou, 1a pre . des modèles
sence de particul
même te mpérature que ceux-ci. On applique le plus souvent traitement spécifique et q .
d'échange de masse et de ch�
1,
.
smon, representent le s :s,
d 01·t faire l'objet d'une
phénomènes
hypothèse de dilution homogène on ne tient pas compte eur. compte tenu d
par le bâtiment. es contraintes im
agglomérations, dépôts, chutes... , relatifs aux particules, qui s posées
supposées se diluer comme, par exemple , le gaz CO2 • De plus , les ter
sources de particules sont des donnée s d'entrée liée s à la connaiss
e mpirique des foyers, exprimées d'une façon ou d'une autre .
Le mouve ment de la fumée dans un bâtiment (hors du foyer source) 11 .. 6•4 Les modèles utilisé
provoqué par des différences de pression, d'amplitude généralement t s
petite devant la valeur de la pression atmosphérique, et causées par
phénomènes cités au paragraphe précédent, où interviennent cf. le chapitre 13)
.
contraintes imposées par le bâtiment Un modèle de stiné à des cale
re latifs à l'enfumage doit donc prendre en compte ces phénomènes. On
amené à résoudre des systèmes d'équations couplées, décrits au chapi
13, qui reposent sur une modélisation de flux et exploitent la conserva · ans un modèle complet de feu
de la masse , des espèces, de l'énergie et de la quantité de mouvement de bâtiment, le calcul des
pour ce qui concerne l'opacité de la fumée, une grandeur analogue à u champs de pression dans et
entre les locaux en
aire d'atténuation ou bien un nombre de particules. communication,
• débits massiques échang
Les caractéristiques optiques de la fumée sont à considérer dans és avec la fumée par entrain
aux ouvertures, ... , emen t, transport
s ystème s
d'équations car elles interviennent dans les échanges thermiques
sous forme radiative . température et composition (y compris ce
particules), lui de la concentration des
st effectué au cours
de l'intégration de .sY.stè ?es , -
t aux dérivées partielles qui d equat1. 0ns d1ff
. -
erentielles
' fourn1 ·t amsi /evolution des
de l'enfumage. caractéris tiques
11 .. 6 .. 3 Représentation des caractéristiques
Les modèles de zones et les
optiques de modèles de ch�p (de- cnt.
s au chapitre 13) sont
souvent utilisés dans cet obi ·
J ect 1'f d'app11cation.
Comme nous venons de le voir, les caractéristiques optiques intervienn
dans le système d'équations nécessaires à la représentation du mouvem
et des échanges de masse et d'énergie relatif à la fumée. On introduit d _ans des objectifs particuliers
d'ap lication ' on peut uti.. hser des modèles
dans le modèle général des équations et relations portant sur k ou sur ples fournissant de bons
- res
� u1tats ' qui, co:1t1e· :1nent la
grandeurs liées à k, que nous avons vues. Une approche simple est presentation des phénomènes s eule
domin s :�1;r 1 apphcati�n. Par exem
donner des valeurs réalistes du coefficie nt k ou des aires spécifiq cherche à évaluer le niveau ple ,
d'enfu�� un local unique ouvert pa
auxquelles on le relie. Une approche plus évoluée est d'introduire e ou de s portes et mu r
ni d'exutoires e_n, p1afond (fig
équations de conservation et d'échanges sur le nombre , ou la masse loitant une hypothèse de sta i ure 11.8). On peut, en
· syste, me d'é t1·onnante sur la ma,sse . et l'e- nerg1·e, obtenir.
particules, ou sur leur "aire" d'atténuation. Un exemple d'équation de p etit quations facile à résoudre n
type est donné au paragraphe 11.4. ec une bonne approx nq_ ue ment, qui fournit
imation la hauteur l"bre :�
e
oye�ne de fumée . Pour plusi e u�e e �t la temp
�
eurs locaux e com
érature
olution rapide ' un tel modèle munrcat1on ou des feux à
n 'est par contre pas adapté.
Si, de plus, on
'STB
571
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIME TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingén' - Physique du feu pour l'ingénieur
_!? 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
ne retient pas l'hypothèse de fumée stratifiée sous plafond admis� pour PP�a._ît que les modèles actuels fournissent de bons résu
modèle simple précédent et pour les mo dèles d its de zones, on d01t pa s cons1dere des foyers d ont le d ébit calorifique ltats lorsque l'on
à des mod èles de champ conte nant les équ ations générales de Nav1e
_
10 �:W·Pour �e petits foyers non dangereux
va, grossièrement, de 10 kW à
e n eux-mêmes mais pouvan
Stokes (voir chapitre 13). s�lhc1te: un �etect ur, l'absence t
� de stratification d e la fum
effet s mstationnaires font que
ée e t le poids
la mise au point de modèles pertinent
écran de cantonnement core un sujet de recherche. D'autres s est
limites des modèles utilisés
atiquement portent notamment sur
• leur difficul té à repr ésenter la fo
rmation et les caractér i
gouttelettes, e t en général, les transform stiques de
_ ations concernant les particules
e n su sp ension ;
'application à ?es cas concrets est encore rare. Elle concerne plutôt des
11.. 6.5 Application pratique des modèles vra �es exception�el� par leur complexité ou l eur originalité, alors que les
.
rescnptlo 1:� �escn �!1ves ?es régleme ntations sont par ailleurs le plus
Le choix du mo dèle d épend du but visé (ce que l'on veut <:a:culer), de
souvent utthsees. L evolut10n des réglementations nationales vers une
configuration étudiée (foyers, bâtiment), de la finesse v1see ouve.r tur e à l'ingénierie se manifeste cependant de plus en plus dans
. us1eurs pays.
approché s sur des débit s, représentation fine de s ecouleme nts , ...)
D'une façon générale , on est amené pour une application .concrète · le calcul est aujourd'hui utilisable pour dimensionner des systèmes de
sen :umage efficaces , les connaissances pratiques, empiriques et
effe ctuer d es hypothèses sur la nature , l'emplacement et la pu1ss:rnce
: hmques, demeurent indi spensabl es, ne serait-ce que pour mieux
foyers pote ntiels , et sur les conditions aux �imite� e xistant a:1 �emarr
du feu et au cours de son d érouleme nt, 1mposee par le bat1ment,
mpre:1-dre les objectifs de sécurité et aider à d éfinir les hypothèses des
ulatlons. Nous terminerons ce chapitre par la pré sentation de quelques
conditions thermiques, le vent, etc. Le choix de foyers réalistes d épend dtl .
bâtiment et de son activité et nécess ite un appel importan� a'UX pects pratiques .
connaissances empiriques. Les conditions aux limites peuvent avoir
très forte influence sur les résultats.
573
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIME TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BAT/MENT
11 - La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingé 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 11- La fumée du feu dans un bâtiment
574
575
TRA/Tt DE PHYSIQUE DU BA TIM TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
11 La fumée du feu dans un bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingé 3 Physique du feu pour l'ingénieur 11 - La fumée du feu dans un bâtiment
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576 577
Chapitre
;:;;;;csrs 581
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT
12 Feux hors des bâtiments courants 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 12- Feux hors des bâtiments courants
=csrs 583
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIME TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
12 Feux hors des bâtiments courants 3 - Physique du feu pour l'i 3 - Physique du feu pour /'ingénieur 12 - Feux hors des bâtiments courants
une frontière séparant un domaine à l'intérieur duquel tous les poin b - Un liquide en écoulement dans l'air, par une fuite ou suite
correspondent à des mélanges qui sont inflammables, le damai à un débordement
d'inflammabilité, du reste de la surface intérieure du triangle pour leq
les proportions des mélanges ne permettent pas d'inflammation. Si on fi Ce type de feu alimenté par un liquide en écoulement fait intervenir une
le rapport des fractions d'oxygène et d'azote à la valeur correspondant compétition entre la vitesse de l'écoulement, la vitesse de vaporisation, et
l'air, approximativement 0,21/0,79, les mélanges ternaires possibles so la vitesse de combustion du (gaz venant du) liquide. On a alors besoin
représentés par un segment issu du sommet commun aux côtés méth d'exprimer le débit massique s'écoulant par la fuite, qui dépend de
et azote et dont l'extrémité est sur le côté oxygène à la valeur de 21 %. L l'importance de l'ouverture, du comportement du liquide, et qui est bien
mélanges qui sont inflammables correspondent au segment inclus dans 1 sûr fonction de la pression en amont de la fuite (diminuant plus ou moins
domaine d'inflammabilité. vite au cours du temps). Pour un liquide ne se vaporisant pas, le débit
massique sortant par l'orifice, mL (kg· s- 1), s'écrit:
584 585
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIM TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BAT/MENT
12 - Feux hors des bâtiments courants 3 Physique du feu pour /'in 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 12 - Feux hors des bâtiments courants
e - Un liquide confiné, par exemple dans un réservoir de gaz naturel flamme établie est absorbée par le liquide, suffisante pour que la
liquéfié, le réservoir, chauffé de l'extérieur, finit par laisser vaporisation du liquide soit assez intense pour entretenir la flamme.
échapper du liquide Ces deux températures dépendent en toute rigueur de la puissance et de la
(voir le paragraphe 12.1.2.4.) taille de la flamme-pilote. Des appareils et des procédures normalisés
permettent de relever ces deux températures, qui sont des indicateurs du
L'échauffement du liquide contenu dans un réservoir, accompagné risque d'inflammabilité de liquides utilisés dans l'industrie.
ouverture de l'enveloppe, peut libérer une énorme quantité de vapeur.
sécurité des stockages de liquides combustibles (dérivés du pétrol On suppose implicitement que le liquide est dans l'air. Dans ce mélange
solvants, espèces de base destinées à la synthèse industrielle) e gazeux, ou bien dans d'autres, on peut établir des limites d'inflammabilité
directement concernée par ces situations. des gaz issus de la vaporisation.
L'occurrence de feux de liquides dans un bâtiment est souvent associée On peut également, comme pour les gaz, définir une température d'auto
la première situation. inflammation en l'absence d'apport externe d'énergie.
EC:STB 587
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
12 - Feux hors des bâtiments courants 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour /'ingénieur 12 - Feux hors des bâtiments courants
Pour des surfaces dont l'aire est supérieure au m2 , la vitesse massique de Selon le combustible, liquide ou gaz liquéfié, !'émittance des flammes
consommation par unité de surface peut, pour de nombreux liquides, être associées à un diamètre de la source supérieur à 1 m, va de 3 à 8 W · cm-2
calculée approximativement à l'aide la formule suivante (Burgess et al., (30 à 80 kW· m-2). Pour des diamètres supérieurs à 20 m et des liquides
[21]) valable pour un régime stationnaire de consommation: courants, !'émittance moyenne est grossièrement voisine de 4 W · cm-2 (40
kW· m-2).
m" =1,3 X
h
10-6 PL c Il existe plusieurs modèles de flamme et de rayonnement pour calculer
rlvap
!'émittance et l'éclairement énergétique en fonction de la distance et de
où PL est la masse volumique du liquide (kg · m -3) , hc sa chaleur l'orientation d'une cible exposée.
massique de combustion, et /z,,ap sa chaleur massique de vaporisation. Le
rôle du rapport hc / hvap entre la chaleur de combustion et la chaleur de Boilover et BLEVE
vaporisation a déjà été évoqué précédemment (cf. chapitre 5 au§ 5.3.2, et· (cf Mydan et Croce, [15/.)
les nombres Bau chapitre 4).
Dans un réservoir initialement clos chauffé par un feu et contenant une
couche d'eau sous le liquide combustible stocké, la vaporisation de l'eau
peut créer au travers d'une brèche une énorme et brève éruption de
12.1.2.5 Caractéristiques des flammes de liquides gouttelettes et de vapeur inflammables. Ce phénomène est nommé
boilover.
Hauteur des flammes La mise à l'air libre brutale d'une masse de gaz liquéfié qui s'évapore, par
perforation, éclatement ou fusion de l'enveloppe peut donner naissance,
(Voir aussi le chapitre 5.) après inflammation dans l'air, à une dangereuse "boule de feu" (en anglais,
Le débit calorifique d'un foyer seneux à l'extérieur d'un bâtiment va de BLEVE = Boiling Liquid Expanding Vapor Explosion).
quelques centaines de kW à des centaines de MW. Un exemple marquant Lorsque le liquide vaporisé est combustible et qu'il s'enflamme, le
de gros foyers est celui des nombreux puits de pétrole en feu du Koweit en rayonnement thermique peut causer des dégâts très importants.
1991 (guerre du Golfe) où on a observé, au moins pour un puits L'émittance de la « boule de feu» est de l'ordre de une ou quelques
particulièrement soumis à l'étude, une hauteur de flamme de 65 m pour centaines de kW· m-2, selon le combustible et la taille de la boule.
une puissance de 1,7 GW (1,7 millions de kW) associés à la consommation
de 40 kg/s de pétrole brut. (Cf. référence [10], Evans et al., 1994). La La sécurité contre l'incendie de stockages de liquides combustibles tels que
formule utilisée pour relier hauteur de flamme et débit calorifique du feu les dérivés du pétrole, les solvants, des produits de base pour la synthèse,
de puits de pétrole est la suivante, due à Hasemi et Tokunga, et appliquée et des gaz liquéfiés, est concernée par l'occurrence de ces phénomènes sur
lesquels des modèles ont été réalisés.
par ces auteurs à des flammes d'une puissance de 100 kW, dominées par
la flottabilité (1983) :
( )2,5
Q= o,�1 12 .. 1 .. 3 Feux de métaux
où Q est en kW, et z, la hauteur de flamme en m. Cette formule semble
ainsi convenir pour une large gamme de puissances du foyer.
Le vent peut évidemment incliner, voire souffler des flammes. La longueur
12.1.3.1 Généralités
de flamme est modifiée quand son inclinaison change. La vitesse du vent et (cf la référence Friedman /11/.)
celle du gaz quittant le liquide interviennent en compétition. On peut sur
ce point consulter la référence [15], Mudan et al., 1988. Dans les bâtiments d'usage courant, lorsque des métaux sont présents
sous forme massive, la contribution directe de ceux-ci au débit calorifique
d'un feu est en général très faible. Dans l'industrie, le type de combustion
observé dans l'air et l'intensité de la production de chaleur dépendent de la Certains métaux réagissent avec l'eau (sodium, potassium, par exemple)
température d'ébullition du métal solide, de celle des oxydes formés, de la pour former de l'hydrogène, gaz facilemenUnflammable.
forme sous laquelle se présente le métal (degré de division de la matière Dans un atelier ou une usine, les métaux peuvent donc être à l'origine de
rapport surface/volume), et de l'importance de l'apport thermique feux où la combustion peut être plus ou moins vive selon les
d'allumage. L'oxydation des métaux est en général très exothermique. Pour caractéristiques chimiques et physiques des réactifs, et la manière dont la
l'aluminium par exemple, l'oxydation d'un kg dégage 31 MJ. Dans d matière métallique est répartie. Sous forme de poudre ou de poussières, de
conditions thermiques sévères, l'allumage et la combustion de métaux pe nombreux métaux peuvent de plus conduire à des déflagrations, comme
poser problème. Ainsi, dans un réacteur d'avion fonctionnant dans d d'autres combustibles, organiques, divisés et mis en suspension dans l'air.
conditions anormales, le titane peut s'allumer et brûler violemment.
fabrication et le stockage de métaux utilisés sous forme mince doivent faire Un fragment de métal chaud projeté lors d'un travail d'usinage peut de
l'objet de précautions particulières. On mentionne par exemple que des plus contenir assez de chaleur pour allumer un combustible de type
copeaux de magnésium peuvent s'allumer au contact d'huiles. polymère organique s'il est mis à son contact.
Nous avons vu (chapitre 4) que le carbone brûle par des réaction. Enfin, lors d'un feu de bâtiment, certains métaux peuvent fondre et par là
d'oxydation à la surface exposée du solide, et non pas en milieu gaze apporter des modifications structurelles ou relatives à la ventilation des
comme les polymères courants et les liquides organiques. Pour les méta foyers. Des plaques d'aluminium (température de fusion 660 "C) ou d'un
dont la température d'ébullition est très élevée, difficile à atteindre (plus de alliage de ce métal peuvent ainsi disparaître en toiture ou en paroi lors de
3000 °C), l'oxydation a lieu en surface du solide comme pour le carbone. feux de puissance non exceptionnelle.
C'est le cas du silicium, du titane, du bore, du zirconium ... La suite du paragraphe est consacrée au sodium, utilisé dans les
Des métaux dont la température d'ébullition est moins haute peuvent être échangeurs thermiques de certains types de centrales nucléaires.
portés à une température suffisante pour qu'ils dégagent des vapeurs
combustibles. C'est le cas par exemple du potassium (ébullition à 764 °C),
du sodium (ébullition à 883 °C), et du magnésium (ébullition à 1105 °C).
12.1.3.2 Cas du sodium
L'aluminium peut brûler en phase vapeur bien que sa températur� (d'après la référence CEA [3}.)
d'ébullition soit élevée (2495 °C). L'aluminium est utilisé en poudré
dispersée dans un propergol solide (combustion sans air !) pour donne Les feux de certains métaux peuvent dégager beaucoup de chaleur si ces
une température de combustion élevée favorable à la poussée. métaux sont divisés, d'autres forment un oxyde qui freinent les transports
de masse et limitent le débit calorifique. La référence [11] fournit des
Les oxydes métalliques formés ne deviendront des produits gazeux que si la informations sur ce sujet. Nous avons retenu ici l'exemple du sodium,
combustion peut les porter à une température assez élevée pour qu'ils se utilisé dans les échangeurs thermiques de certaines centrales nucléaires
vaporisent. S'ils restent condensés, ils ont tendance à s'accumuler près expérimentales (réf. [31).
la zone réactionnelle et à freiner les échanges. Pour le silicium, le titane,
bore, et le zirconium, la température d'ébullition des oxydes est inférieure Le sodium est utilisé dans certains réacteurs expérimentaux de l'industrie
la température de vaporisation du métal. Pour le potassium, le sodium, et nucléaire comme fluide de refroidissement permettant d'extraire une
le magnésium, la température d'ébullition des oxydes est plus grande que puissance thermique élevée à cause de sa capacité calorifique et de sa
la température d'ébullition du métal. bonne conductivité thermique. Sa tension de vapeur est assez faible à la
température de fonctionnement (550 ° C) pour ne pas causer de surpression
Le degré de division de la matière, ou le rapport surface/volume, dans le circuit. Il bout à 883 °C sous pression normale.
interviennent de façon notable. Les métaux étant bons conducteurs de la
chaleur, il est difficile d'en porter la surface à une température élevée par Le sodium est très réactif avec l'eau et avec l'oxygène. Il peut réagir avec
un apport de chaleur externe lorsque qu'ils sont présents sous une for l'eau contenue dans le béton et ainsi endommager des parois. Une fuite du
massive. Si un métal est en poudre, en copeaux ou en feuilles, il est pl circuit de refroidissement primaire peut libérer des tonnes de sodium. Le
facile de le porter à température assez élevée pour qu'il s'allume. Ainsi; sodium s'écoulant par la fuite peut brûler sous forme de jet de gouttelettes
l'aluminium, qui bout à 2495 °C, peut brûler avec flamme alimentée par (si la section de la fuite est petite et la pression forte) ou de nappe au sol
ses vapeurs, si on approche une flamme d'une poudre ou de (grosse section de fuite et faible pression) ou bien de ces deux façons à la
copeaux de ce métal. Le magnésium, dont la température d'ébullition fois. Le débit calorifique d'un feu de gouttelettes est plus élevé que celui
plus faible (1105 °C), s'allume plus facilement. L'allumage peut démar d'un feu de nappe à cause du rapport entre la surface (en contact avec
lorsque le métal, sous forme de copeaux par exemple, est porté à d l'oxygène de l'air) et le volume d'une goutte. En nappe, le sodium brûle au
températures inférieures à la température de fusion (650 °C).
travers de la surface supérieure qui se recouvre d'une couche d'oxyd Le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) a réalisé de nombreuses
faisant partiellement écran au passage de la matière gazeuse. expériences sur ces feux, développé des logiciels de simulations et mis en
place des systèmes de protection et de lutte.
Les dommages que peuvent causer un feu de sodium concernent
matériels et composants, les organes de ventilation, les systèmes Incidemment, il faut mentionner que la sécurité incendie dans les
filtration, et l'environnement en cas de rejet éventuel hors des loc bâtiments de l'industrie nucléaire fait appel depuis plusieurs années à la
étanches en situation normale. La formation d'aérosols (Na2 0 et Na2 modélisation et la simulation numérique de feux d'origines diverses. En
dans la combustion, et leur transformation en soude (NaOH) par réacti France, le CEA et l'EDF ont pour cela développé et appliqué des logiciels
avec l'eau présente dans l'air implique de protéger le personnel par de spécifiques.
tenues spéciales et des appareils respiratoires. Une fuite simultanée d
sodium et d'eau peut provoquer des réactions vives capables de conduire
des détonations. 12 .. 1 .. 4 Exemples de configurations
industrieHes particulières
Eléments de chimie de la combustion du sodium dans l'air
La première étape est la suivante Les citernes, les cuvettes de rétention, les sphères de stockage de gaz
Na + 02 ➔ Na2 0 (monoxyde de sodium) liquéfiés, les cavités du sol servant de réservoirs de gaz, constituent des
exemples d'équipements où les dangers de feu sont particuliers. Nous nous
et, si l'oxygène est en excès, on observe aussi : limiterons ici à évoquer des feux de constructions industrielles, les
entrepôts et les silos, où les combustibles présents sont très divers et où la
Na2 0 + 1/2 02 ➔ Na2 02 (peroxyde de sodium) masse combustible peut-être très élevée.
Ces deux oxydes sont libérés sous forme d'aérosols, de petites particules
solides qui rendent le milieu opaque. Les réactions d'oxydation démarrent 1 1 Feux d'entrepôts
lentement à 20 °C et s'accélèrent lorsque la température croît.
Un entrepôt peut contenir de grandes quantités de combustibles liquides
ou solides, de même nature ou de natures différentes. En cas de feu, le
débit calorifique peut devenir très important (des dizaines de MW}, et le
Les flammes des feux de nappes panache peut disperser des produits dangereux pour l'environnement. La
Ces flammes sont de faible hauteur et rayonnent peu de chaleur. La configuration de la charge combustible, généralement stockée de façon
couverture du métal par une couche d'oxyde est rompue par endroits suite étagée laissant des couloirs de circulation, rend difficile la représentation
aux mouvements de convection internes à la masse de métal : les flammes des foyers et de leur ventilation. Les caractéristiques du bâtiment, surtout
se forment à ces passages et n'ont donc pas une assise suffisamment large celles des parties légères de la structure, interviennent bien sûr sur le
pour générer des réactions sur une hauteur importante. A 550 °C, une développement du feu tant que la couverture ou l'ensemble de la structure
nappe de sodium est en feu actif. Au-dessous de 200 °C, on ne distingue ne sont pas détruits.
pas de flamme car l'oxydation est lente.
12.1.4.2 de silos
Vitesse massique de consommation
Elle est de l'ordre de 8 g · s- 1 • m-2.(les polymères organiques courants. Origines de l'allumage un silo
peuvent se pyrolyser à des vitesses deux ou trois fois plus élevées).
• origine extérieure au silo : étincelle, point chaud lors de travaux, flamme
La relative modestie des manifestations thermiques directes d'un feu de d'un foyer actif proche sur le site.
sodium fait que la pression dans le local en feu croît lentement, et que
l'éclairement énergétique des flammes n'est pas gênant à quelque distance • origine intérieure au silo : la fermentation aérobie peut conduire à une
du foyer. L'opacité et l'agressivité des fumées constituent par contre une combustion lente (feu couvant), puis parfois à une combustion vive. La
gêne pour la lutte. fermentation anaérobie peut libérer des gaz combustibles (H2, CH4, par
exemple) susceptibles de s'enflammer.
=i:CSTB 593
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIM TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
3 - Physique du feu pour l'ingé 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 12- Feux hors des bâtiments courants
12 - Feux hors des bâtiments courants
594 595
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMEN TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
12 - Feux hors des bâtiments courants 3 - Physique du feu pour /'ingénie 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 12 - Feux hors des bâtiments courants
Projections lourdes
12 ..2.2 Les mécanismes de passage du feu
Lors de feux industriels, on a pu observer la projection de tonneaux de
d"un bâtiment à un autre liquides combustibles à plusieurs dizaines de mètres ' ces tonneaux s'étant
-
comportes comme des propulseurs.
S'il existe des parois communes aux deux bâtiments, l'extension
l'incendie peut s'effectuer de local en local comme dans un · mê 12.2.2.3 Explosions
immeuble lorsqu'il existe ou qu'il se crée des communications aérauliq
Si les deux immeubles sont séparés, des modes nouveaux d'extensi A:12' ph�nomènes causés par la combustion peuvent s'enchainer des
interviennent. deflagrations ou des détonations capables, par ruine de parois ou de
structures, de causer de brutales et impressionnantes augmentations de la
surfac� en fe:1. En �ilieu pyrotechnique, les matériaux du type poudres ou
12.2.2.1 Convection et rayonnement thermiques, explosif�, qui cont�ennent dans leurs propres molécules assez d'oxydant
rôle du vent p�:mr bruler sans air, ont des comportements particuliers qui peuvent être
. _
violents, et associer divers modes d'extension du feu. Si on se limite ici aux
L'allumage par des flammes, convectif et radiatif, peut se produire surto fe� d�s matériaux plus usuels qui ont besoin de l'oxygène de l'air pour
si ces flammes, assez intenses, sont inclinées vers l'horizontale par un v bruler 11 faut rapp�l�r les explosions et incendies causés par la dispersion
fort. Si l'incendie d'un premier immeuble occupe ainsi tout un d _
dru:is 1 rur de matena-:x en poudre ou de poussières (charbon, chocolat,
1
Les brandons
Le vent intervient encore pour transporter d'éventuels fragme
12.2.3 Effet du rayonnement thermique
combustibles incandescents qui tomberont sur des couvertures
exemple bitumineuses) ou pourront entrer par des fenêtres ,,,.,..+,�"
� rayonnement thermique au cours d'un incendie intervient à plusieurs
L'utilisation de bardeaux et de façades en bois en Amérique du Nord a été mveaux:
la cause de nombreux incendies où les brandons ont eu une forte
influence. Au vu des distances qui peuvent être franchies par ces • il contribue à l'extension de l'incendie entre immeubles'
brandons, des centaines de mètres, il n'est pas réaliste d'imposer en ville�C
des éloignements sûrs. La démarche de sécurité doit alors porter sur • il met en danger la stabilité structurelle de certaines constructions celle
choix des matériaux quant à leur aptitude à donner naissance a d'origine ou celle des bâtiments exposés,
brandons ou à protéger ceux qui peuvent en recevoir. Ces derniè
• il empêche ou limite les actions de lutte et de secours et,
mesures seront également favorables à la protection contre le rayonnem
éventuellement, l'évacuation des personnes.
thermique. La projection de brandons peut, encore aujourd'hui, causer
extension inattendue de l'incendie. Un exemple récent que nous avo
trouvé concerne le passage de l'incendie depuis un centre commercial entre Rôle de la distance entre bâtiments
un toit à quelques mètres du sol et le lOème étage d'un bâtiment situé à
proximité dont une fenêtre ouverte a permis l'entrée de fragments eq exemple d'une analyse japonaise
flammes venant du toit (Heerlen, Pays-Bas, 1985). Nous ne connaissons U�e étude du centre de recherches du bâtiment japonais (1987, [18])
pas, par contre, d'exemples où la convection de flammes inclinées auraifë _
pr�sente des resultats relatifs à des sinistres survenus à Tokyo pendant
été une cause majeure d'extension d'un incendie urbain contemporain. trois ans (1980 1983) dans des constructions en bois. A partir des
597
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl MENT
12 - Feux hors des bâtiments courants 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 12 - Feux hors des bâtiments courants
dossiers des pompiers de Tokyo l'auteur (Tsukagashi) a retenu 481 Le faible niveau des mesures de sécurité appliquées dans le premier
sinistres pour lesquels au moins 100 m2 ont été détruits et ayant eu lieu immeuble soumis à l'incendie n'a pu contrer un développement intense et
par passage de l'incendie entre deux immeubles séparés. Cette étude fait général du feu dans cet immeuble. L'incendie s'est communiqué ensuite à
apparaître clairement le rôle de la distance entre les façades des des immeubles mitoyens et à d'autres immeubles situés sur l'autre rive de
constructions. On note en particulier qu'une distance de l'ordre de 15 m rues communes. Le rayonnement thermique est la cause principale de
réduit la fréquence de passage observée à environ 20 %. Le même auteur cette extension de l'incendie au travers de rues en l'absence constatée de
présente dans un autre article [ 19] des résultats de mesures et de calculs vent notable. La chaleur rayonnée a de plus empêché l'approche des
concernant des incendies expérimentaux de maison de bois de trois secours près des façades d'où sortaient flammes et gaz chauds.
niveaux, qui montrent en particulier l'importance du rayonnement qui peut On trouve à la figure 12.2 un plan du quartier de Lisbonne sinistré. Cette
être émis au travers des ouvertures de fenêtre : la puissance rayonnée figure est extraite de la référence [4], de A. Cavaleiro e Silva (Laboratorio
atteint 1 MW après 20 minutes pour un immeuble de trois niveaux brûlant National de Engenharia Civil, Lisbonne). L'immeuble n ° 5 (grand magasin
pendant une demi-heure, et dépasse le MW pendant les dix minutes Grandella) est celui où l'incendie s'est manifesté en premier. Comme on le
restantes. voit, cet immeuble présente trois façades sur les rues : Rua Aurea, Rua da
Assunçào, Rua do Carmo. L'incendie ne s'est pas étendu sur l'autre rive de
la Rua Aurea, a eu des conséquences limitées sur l'autre rive de la Rua da
12.2.3.2 Modélisation du rayonnement thermique Assençao et des conséquences importantes sur la rive opposée de la Rua
Les effets du rayonnement thermique peuvent être évalués par une do Carmo. L'incendie s'est étendu vers l'immeuble n° 4 (Grandes Armazéns
modélisation et des méthodes de calcul. (Voir le chapitre 10.) do Chiado) par passage de flammes et gaz chauds au travers de passages
aérauliques.
Pour exprimer l'éclairement énergétique, on a besoin de l'émittance des
sources et de facteurs de forme. Le facteur de forme entre deux surfaces
dépend des orientations et dimensions de deux surfaces en regard et de
leur distance. Des dizaines de travaux ont porté depuis la fin de la
première guerre mondiale sur le calcul des facteurs de forme dont on
comprend que la variété puisse être grande compte tenu des paramètres
dont il dépend. Pour des problèmes de sécurité incendie, les échanges
décrits ont particulièrement fait intervenir des rectangles (selon diverses
positions relatives et orientations) pour représenter des fenêtres, des
façades ou des parois, et des cylindres ou des cônes pour représenter des
flammes. L'intégration numérique permet maintenant de considérer des
surfaces de formes diverses.
La connaissance de l'émittance et des facteurs de forme appropriés permet
le calcul de l'éclairement énergétique en un point, et de prédire le moment
d'un allumage éventuel. Une valeur retenue couramment comme seuil bas
d'éclairement capable d'allumer un matériau épais non protégé et non
ignifugé est de 2 W · cm-2. Il faut cependant rappeler que l'inflammation ne
pourra se faire que si un courant gazeux ne l'empêche pas et que si le taux
d'oxygène est suffisant au voisinage du matériau. L'ignifugation du
··
·e>
matériau exposé pourra, si elle est efficace, retarder, et quelquefois ---·•-"--
(cf références Curtat, (6] et Bodart, (2].) 1]-.JERONIMO MARJIN512E"':lARDO MARTINS l3.JOsÉ ALEll>.f'()ftfl4-MELoolA15�UROPA 1 6·MART._.S E COSlA
17·MOflâRA SANTOS<j8..,.AHlf]CAÇ,lo 00 OdAOO ESC.1,1000
Une question concerne le passage de l'incendie par transfert radiatif dizaines de m2 au centre de la surface cible. Ces calculs et remarques
pourquoi ce passage a-t-il eu lieu au travers de la Rua do Carmo et non rendent compte de l'observation mais reposent sur des hypothèses quant à
travers de la Rua Aurea ? Le plan du quartier et des photographies la . carte de l'émittance sur laquelle nous supposons une répartition
façades apportent des éléments qualitatifs de réponse. Les plans mont uniforme avec des val�urs plutôt 1;:1ajorantes. Nous avons tenu compte
que du côté de la Rua do Carmo, la façade du magasin est large d'en pour ces calculs du fait que dans l 1mmeuble Grandella le cloisonnement
40 m pour une distance entre façades opposées de 10 m, alors que du des espaces était restreint et que les planchers bois se sont vite écroulés
de la Rua Aurea, la façade a environ 20 m de largeur et que la distan pour justifier le choix d'une émittance uniforme.
entre façades opposées est de 14 m.
Des photographies montrent que les façades sur ces deux rues sont tr
ouvertes : Rua do Carmo le rapport d'ouverture (sur une façade : airé
ouverte/aire totale de la façade) est voisin de 85 % et Rua Aurea, cè
rapport est proche de 70 %. La hauteur de façade du grand magasin est f(JJ
pratiquement la même sur les deux rues. Ainsi, côté Rua do Carma, la
façade est plus large, plus ouverte et donne sur une rue plus étroite que la
façade Rua Aurea : ces trois paramètres sont en faveur du passage F(¼)
préférentiel de l'incendie au travers de la Rua do Carmo.
Un "facteur de configuration" a été calculé pour le point le plus exposé
d'une façade récepteur parallèle à la façade émetteur. Ce facteur de
configuration est le facteur de forme pondéré d'un coefficient d'ouverture.
On trouve ainsi un facteur de 0,57 Rua do Carma, et de 0,27 Rua Aurea:
l'éclairement au point-cible le plus exposé vaut 57 % de !'émittance de la
façade Rua do Carmo, et, Rua Aurea, il ne vaut que 27 %. I'
26
Pour des émittances réalistes moyennes de 5 à 10 W · cm- l'allumage d'un
2,
29 I
combustible placé au point le plus exposé d'une façade-cible Rua do Carmo
est inévitable (éclairement énergétique de 2,85 à 5,7 · W · cm-2) mais
demeure possible au point correspondant d'une façade-cible Rua Aurea
(éclairement de 1,4 à 2,7 W · cm-2). Ces considérations portent sur le point � ,;,, {i, Jl .f' /
le plus exposé où ne se trouve pas nécessairement placé un matériau % Y est :a !argeur (m)
601
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATI 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 12 - Feux hors des bâtiments courants
3 - Physique du feu pour l'i
12 - Feux hors des bâtiments courants
Grandell_a, due à M. Da Gr
ra onne ment thermique depuis l'immeuble
Dan s cette etude , les a:1teurs
C�alho e t A. J. Martins Arantes [7].
sée du calcul de 1� lum�°:ance
utilisé une méthode numérique discréti �s
est utilisée dans des app
roches fines des échanges energet1�:1 (Ce paragraphe puise abondamment dans le mémoire de H. Téphany,
he, comme dans ce�le � t �h �ee
modèles de champ. Dans cette approc d1 c� _ 1997{17], où figurent de nombreuses références.)
sur des éléments etise s
CSTB où l'on utilise des formules de base
s
Les phénomènes
603
602
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIM TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
3 - Physique du feu pour l'ingé 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 12 Feux hors des bâtiments courants
12 Feux hors des bâtiments courants
ECSTB 605
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
12 Feux hors des bâtiments courants 3 Physique du feu pour l'ingéni 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 12- Feux hors des bâtiments courants
flammes, et des conditions aux limites particulières (dues au vent, a d'autant plus appropriée que les houppiers des arbres sont éloignés les uns
relief, ... ). des autres.
Dans les modèles physiques, le combustible est supposé réparti de manière Ces approches, plus récentes que les approches physiques, exploitent les
homogène à la surface du sol et le front de feu est assimilé à une simple . concepts d'effet de seuil et la théorie de la percolation sur milieux
ligne en mouvement, la flamme étant souvent ramenée à une form�/ hétérogènes pour décrire l'extension du front de feu.
rectangulaire, de largeur infinie et de hauteur constante. Il en résulte qué
le modélisateur a alors trois mécanismes énergétiques de source, d'échang La théorie de la percolation est appliquée dans plusieurs domaines de la
et de bilan à décrire, dans un régime supposé stationnaire physique à divers phénomènes de transition :où le milieu, siège d'un
transport, est aléatoire : écoulement dans les poreux, conducteurs
• la production de chaleur (débit calorifique par mètre horizontal) dans la hétérogènes et semiconducteurs, polymères, magnétisme, . . . Sans viser à
flamme; la présenter ici, on peut néanmoins introduire intuitivement des concepts
de base à partir d'une expérience simple de conduction électrique. Soit un
@ les transferts de chaleur entre la flamme et le combustible encor mélange aléatoire de nombreuses billes placées dans un cylindre dont les
indemne; deux bases sont insérées dans un circuit électrique alimenté par un
• l'absorption de la chaleur dans le combustible indemne. générateur de tension continue. Une proportion p de ces billes est faite de
matériau conducteur, le reste est en matériau isolant. Tant que p reste
On effectue un bilan énergétique sur un volume élémentaire pris dans la inférieur à une valeur précise Pc, le courant ne passe pas ; dès que p
zone de combustible non encore brûlé, ceci dans un référentiel lié à la ligne ·•;'.' dépasse Pc, le courant passe brusquement. On peut imaginer que, dans le
du front. Le choix de l'élément de volume, selon qu'il est localisé à milieu hétérogène de la forêt, le front de flamme ne passera que si le
surface du combustible, au sein du combustible ou selon toute s o rapport entre le nombre de "zones" combustibles et le nombre de "zones"
épaisseur, conduit à des équations différentes. La pyrolyse e incombustibles (sol sans végétation, ou bien zones mouillées, ou
généralement supposée démarrer lorsque la température dépasse ignifugées} dépasse une valeur critique.
valeur empirique.
Des résultats pratiques de telles approches, encore au stade de la
recherche, pourraient être par exemple la définition de la densité maximale
12.3.2.2 Modèles semi�empiriques · d'arbres que l'on pourrait admettre sur un pare-feu arboré ou bien
exemple du modèle de Rothermel l'organisation d'un plan d'occupation des sols pour un habitat construit en
milieu forestier.
Le plus célèbre des modèles basés sur des essais de laboratoire est celui
Rothermel (1972), où on introduit une "intensité" de la réaction de
combustion au niveau du front de flamme, et qui fait intervenir le débit de
perte de masse de combustible par unité de surface, la chaleur de
combustion massique du combustible, et la compacité du combustibl
Rothermel, en exploitant des essais de laboratoire, a établi une expressi
approchée de la vitesse de propagation qui permet de prendre en compte
vent et la pente du terrain.
Ce modèle est à notre connaissance l'un des rares à être utilisé en pratique
à des fins de prévision. Il constitue la base de BEHAVE ("fire behaviour
prediction system"), en usage aux Etats-Unis.
1 Application de la la percolation
(cf Téphany, 1997, f17/.)
Des modèles de type probabiliste peuvent s'avérer intéressants lorsqu'on
voit le combustible (les arbres) comme distribué aléatoirement, et de
manière hétérogène, sur le sol non combustible. Cette représentation
607
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIM TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
12- Feux hors des bâtiments courants 3 - Physique du feu pour l'ingéni 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 12 - Feux hors des bâtiments courants
En plus des dangers sur les personnes, un incendie de tunnel peut causer
des dégâts sur la structure ou les équipements : les sollicitations
thermiques reçues par la structure peuvent conduire à des dégradations,
voire des ruines. Les équipements de sécurité contre l'incendie ou les
Les incendies majeurs concernant des ouvrages de geme civil sont rar équipements utiles à la signalisation ou la communication peuvent être
mais peuvent avoir des conséquences lourdes, en particulier dans le mis hors service, leurs fixations peuvent s'affaiblir et des chutes d'objets
tunnels: ou de fragments peuvent être source de blessures ou d'obstacles.
• victimes multiples (39 pour l'incendie du tunnel du Mont-Blanc en mars Les dimensions impliquées et les puissances mises en jeu rendent lourds
1999, 12 pour celui des Tauern en mai 1999); et coûteux les essais, expériences et mesures. Des campagnes d'essais et
de mesures ont toutefois été menées en tunnels routiers, par
• dégâts considérables pouvant entraîner une indisponibilité exemple, dans la décennie précédente: en Europe celle d'un programme de
durée; recherche Eureka (n ° 499, FIRETUN) et aux États-Unis celle du Memorial
Tunnel. Le recours à la simulation numédque constitue, déjà et plus
@ perturbation du trafic due à la nécessaire redistribution des flux encore dans l'avenir, un outil très utile à l'étude de la sécurité contre
véhicules. l'incendie dans les tunnels. Les modèles destinés à la simulation de feux de
bâtiment (chapitre 13) peuvent être adaptés aux feux de tunnels à
Le feu dans un tunnel peut rapidement créer des conditions thermiques condition qu'ils prennent en compte les particularités de la géométrie et de
toxiques intenables pour les personnes à proximité des foyers (usagers du la ventilation de tels feux.
tunnel comme personnels de lutte et de secours). Ces menaces peuvent A titre d'exemple, l'ouvrage « Maîtrise des incendies et des fumées dans les
aussi gêner l'évacuation vers une zone sûre et l'intervention. La puissanc� tunnels routiers», édité en 1999 par le comité AIPCR (Association
calorifique dégagée par la combustion des véhicules et de leur conten1,:t , Internationale Permanente des Congrès de la Route) des Tunnels Routiers,
dépend de la nature, de la quantité et de répartition des combustibles! '.." apporte sur le sujet des informations utiles.
Pour donner des ordres de grandeur : dans les tunnels routiers, une
voiture automobile peut libérer plusieurs MW (avec un maximum
approchant les 10 MW), un poids lourd et son chargement peuvent dégager
une puissance calorifique de l'ordre de 100 MW; pour les tunnels
ferroviaires, on peut associer à un feu de voiture voyageurs ou de motric11î
une valeur de plusieurs MW à plusieurs dizaines de MW. La durée du fe
peut couvrir de plusieurs heures à plusieurs dizaines d'heures lorsque de
masses combustibles importantes et réparties sur plusieurs véhicules
concernées.
Les flux d'oxygène disponible pour la combustion, comme les flux de fumée
produite dépendent, en sus des caractéristiques des foyers, des dimensions
du tunnel, de sa conformation et de sa déclivité, et des caractéristiques
dispositif de ventilation (par exemple, système de ventilation
ou transversale). Les différences de pression dues aux effets du vent
têtes de tunnel ou aux orifices externes de ventilation sont également
considérer. La production de fumée peut être massive sur une
étendue. Un désenfumage total se révèle difficile à réaliser à cause du
confinement des foyers et des niveaux de puissance calorifique que ceux-d
peuvent dégager. Une particularité des feux en tunnels ventilés
longitudinalement est la formation d'une couche de fumée « en retour
c'est-à-dire en mouvement de sens opposé à celui de la circulation d'air
long de l'axe du tunnel. En aval du foyer, dans le sens de la ventilation,
fumée peut s'étendre sur une longueur beaucoup plus grande.
ECSTB 609
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TIMENi TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
12 - Feux hors des bâtiments courants 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 12- Feux hors des bâtiments courants
compte, ainsi que celui du "vent induit" par les grandes colonnes de
convection qui s'établissent.
□ Les feux de plates-formes pétrolières "offshore" ont fait l'objet
d'études spécifiques, en particulier de modélisation et de simulation
physique, par exemple au SINTEF norvégien. Certains aspects de ces
Les feux ou les "situations de combustion non voulue" envisagées dans ce feux sont proches des feux de bâtiments courants.
chapitre différant par la nature, l'état physique, la dispersion de la matière
combustible, et son degré d'accumulation ou de confinement dans un □ Les feux accidentels de produits qui n'ont pas besoin d'air ou d'une
bâtiment. Ce dernier paragraphe a pour but d'examiner à quelles espèce supplémentaire pour brûler (poudres, explosifs, propergols
situations de feu les modèles qui vont être présentés au chapitre suivant solides). L'oxydant est alors contenu dans les molécules de
sont applicables et également de mentionner l'existence d'autres types de composants solides (chlorates par exemple) et l'oxydation n'a pas
feux, non décrits ici. besoin du transport de l'oxygène de l'air. La chimie des réactions
possibles et les transports internes au mélange condensé jouent un
• Des situations de feu ou de combustion pouvant donner naissance à des rôle prépondérant dans la représentation de ces combustions.
feux de bâtiments ont été abordées dans ce chapitre, qui concernent des
gaz ou des liquides. Incidemment, il faut mentionner que des travaux récents ont pour
but de mettre au point des dispositifs automatiques d'extinction à
□ Pour des feux de liquides présents en quantité limitée dans des partir de petites charges de propergols capables de libérer très vite
bâtiments et brûlant en nappes ("pool fires"), les modèles de feux de une quantité de produits gazeux dont le mélange empêche la
bâtiment présentés au chapitre 13 sont applicables à condition de formation de flammes de diffusion dans un volume donné.
décrire correctement les caractéristiques des foyers alimentés par ces
liquides. □ Les feux loin de la Terre, dans des satellites, fusées, ou véhicules
spatiaux, ont ceci de particulier que l'accélération gravitationnelle
□ Pour les feux de combustibles initialement gazeux, nous avons donné peut être très différente de la valeur terrestre de 9,81 m · s-2 • La
quelques indications sur les phénomènes impliqués, non décrits par flottabilité dans les flammes et les écoulements gazeux est
les représentations de foyers du chapitre 5. Les modèles classiques directement affectée par un tel changement. Le taux d'oxygène de
de feux de bâtiment présentés au chapitre suivant ne sont pas l'air contenu dans un habitacle peut également être différent de la
directement applicables aux feux de gaz, pour plusieurs raisons : il valeur courante de 21 % volumiques.
faut considérer particulièrement les termes sources (caractériser le
"fuite"), les flammes peuvent être de prémélange ou de diffusion, les
proportions gaz/ air jouent un rôle important, la déflagration et la
détonation sont à représenter, etc. Des modèles spécifiques sont donc
à utiliser pour ces feux où les mécanismes de combustion ont fait
l'objet de nombreux travaux.
□ Pour les feux de liquide en nappe de grande surface (hors bâtiment,
des dizaines ou centaines de m2 ), nous avons vu que des formules
simples permettent d'estimer la hauteur de flamme et son émittance
moyenne, et donc d'évaluer l'éclairement énergétique à une distance
donnée de la flamme, en particulier d'évaluer la sollicitation
thermique apportée à un bâtiment et d'en estimer les conséquences.
Des modèles de flamme plus fins que ceux présentés au chapitre 5
permettent des calculs plus précis.
e Autres types de feux :
□ Les feux de grande étendue en plein air, par exemple ceux d'un
stockage de pneus, ou de déchets accumulés, d'un ensemble de
plusieurs immeubles soumis à la fois à un incendie ou bien encore le
feu d'une nappe liquide sur la mer, demandent des modèles adaptés.
Pour les grands feux terrestres, l'effet du vent est à prendre en
Bibliographie [22] R. Borghi et M. Destriau, "La combustion et les flammes", Editions Technip, 1995.
[23] A.M. Kanury, "Liquid fires", in SFPE Handbook of Fire Protection Engineering, 1989.
[1] V. Babrauskas, "Estimating large pool fire burning rates", Fire Technology, vol 19, n° 4,
1983. [24] Document du Secrétariat d'Etat chargé de l'Environnement et de la Prévention des
° risques technologiques et naturels majeurs, DEPPR, Service de l'Environnement
[2] X. Bodart, "Éviter la répétition du sinistre de Lisbonne", cahier du CSTB n 2582, industriel, « Maitrise de !'Urbanisation autour des sites industriels à haut risque,
novembre 1992. Guide », octobre 1990.
[3] Brochure "Clefs CEA n° 20", Printemps 1991: "La maîtrise des feux de sodium"; [25] A. Clenet et P. GROS, mise à jour 1994: J.-M. Petit,« Les. mélanges explosifs•, INRS,
diffusée par le Commissariat à l'Energie Atomique. ED335, 1994.
[4] O. Cavaleiro e Silva, "L'incendie du Chiado", Colloque Aquitain "Pour une nouvelle
gestion de la crise", Bordeaux, octobre 1989.
[5] A. E. Cote, rédacteur en chef du "Fire protection handbook", 17e édition, National Fire
Protection Association, 1991.
[6] M. Curtat, "L'extension de l'incendie urbain depuis un premier immeuble: le grand
incendie de Lisbonne", cahier du CSTB n° 2577, avril 1992.
[7] M. Da Graça Carvalho et A.J. Martins Arantes, "Modelaçao fisica e matematica da
propagaçao de incendios urbanos", Rapport ICT Informaçao Cientifica, Laboratorio
Nacional de Engenharia Civil, Lisbonne, 1991.
[8] G. de Soete, "Aspects fondamentaux de la combustion en phase gazeuse", Editions
Tecnip, Paris, 1976.
[9] D. Drysdale, chapitre 3 de "An Introduction to Fire Dynamics", Wiley & Sons, 1985.
[10] D. D. Evans, D. Madrzykowski et G. A. Haynes, "Flame heights and heat release rates
1991 Kuwait oil field fires", Fire Safety Science, Proceedings of the fourth International
Symposium IAFSS, 1994.
[11] R.Friedman, "Principles of fire protection chemistry", édité par la "National Fire
Protection Association" américaine, 1989.
[12] W. M Haessler, "Fire fundamentals and control", Edition Marcel Dekker, 1989.
[13] W. Holzmann, "Auto-inflammation due à l'huile de lin", ANPI magazine, n° 137, octobre
1997.
[14] A. M. Kanury, "Limiting case fires arising from fuel tank/pipeline ruptures", Fire Safety
Journal, n° 3, 1981.
[15] K. S. Mudan et P. A. Croce, "Fire hazard calculations for large open hydrocarbon fires",
in SFPE Handbook of Fire Protection Engineering, 1989.
[16] R. C. Rothermel, "A Mathematical Madel for Predicting Fire Spread in Wildland Fuels",
USDA Forest Service Research Paper INT 115, Ogden, Utah, 1972.
[17] H. Téphany, "Modèles expérimentaux de combustion sur milieux hétérogènes
aléatoires", thèse de l'Université de Poitiers, spécialité: aérodynamique et mécanique
des fluides, combustion, thermique, septembre 1997.
[18] I. Tsukagoshi, "Fire spread between wooden building", in Proceedings du colloque
"Wood Frame Housing 1987'', Oslo, 1987.
[19] I. Tsukagoshi, "Measurement of radiative heat emission from wood frame building in
fire", Fire Science and Technology, vol. 8, n" 1, 1988.
[20] M.G. Zabetakis, U.S. Bur. Mines. Bull.' n° 627, 1965.
[21] D.S. Burgess, A. Strasser, etJ. Grumer, "Diffusive burning of liquid fuels in open
trays", Fire Res. Abs. and Rev., n° 3, 1961.
Modèles globaux
de feu de bâtiment
mais il doit respecter les grands principes des disciplines qu'il consulte. Selon le modèle, on pourra donc recueillir pour une
Les couplages mathématiques entre les équations vie1:1nent naturellement grandeur donnée, soit
une valeur moyenne (dans une zone), soit un cham
figurer les interactions entre phénomènes. Il faut souhg�:r que l'approche p de valeurs selon une
verticale (par exemple, la pression en fonction
du feu vu comme un cas particulier "d'échanges de mat1ere et de chaleur de la hauteur dans un
modèle de zones), selon deux dimensions (la haut
avec réactions chimiques", met de côté les préoccupations philosophiques eur et une dimension
horizontale) ou selon les trois dimensions de l'espa
sur la nature ("l'essence", du feu vu comme "une chose") e:1core s �us ce pour les modèles de
_ champ. Des post-processeurs permettent de visua
jacentes ou manifestes dans la pensée scientifique issue du dix-neuv1eme liser graphiquement les
résultats, ou bien de soumettre ceux-ci à des critèr
siècle. es d'évaluation de la
situation en terme de sécurité pour les personnes
, par exemple.
La simulation sera permise grâce à un logiciel, pr?duit du cod�ge
informatique des équations du modèle, qui pour:a hre des d?�nees, Remarque:
.
résoudre les équations, et fournir des résultats numenque�. Le log1c:el est L'expression anglaise "physical model" désigne
une maquette, c'est-à-dire une
donc le pendant opérationnel du modèle : il p�rmet, apres une mise en représentation matérielle simplifiée, à échelle réduit
e, destinée à l'étude. Il s'agit d'un
_ autre type de modèle si on prend le mot au sens
forme des équations (discrétisation, en particulier) et un codage selon un maquette, on pourra parler de modèle mathématiqu
large. Pour se démarquer de la
langage de programmation (très souver:1-t le Fo:tran ou le C en calcul e lorsqu'il s'agit bien de la
. . représentation abstraite dont nous parlons ici.
scientifique), de résoudre ces équat10ns grace a des alg01_1thmes
_ Nous présenterons de façon assez détaillée les modè
numériques. Une fois mis au point, le logiciel permet des �1m1:I�tlons de les de zones, les plus
situations de feu qu'on peut exploiter dans une étude de secunte et d?nt simples, et dirons quelques mots des modèles de
champ, les plus fins, dont
on peut comparer les résultats à des résultats de mesure (confrontat�on la description poussée nécessiterait plus de théorie
et de mathématiques.
calcul/mesure) ou bien à des valeurs e:'igées d�� un; re�lementat1on La notion de bilan est indispensable pour introduire
. les équations de base
(application pour une mise en conform1te). Le log1c1el, s 11 � est pas trop des modèles globaux de feu. Nous profiterons
de la présentation des
coûteux à exploiter, offre le moyen d'aborder nombre de situatl�ns que modèles de zones pour exposer des conn
aissances utiles à la
l'expérience réaliste en grandeur ne pourrait étudier sans des depenses compréhension et l'écriture de bilans et d'éch
anges, sachant que de
considérables, et permet de calculer des grandeurs :1-t�les à l'éval�a�i?n �es nombreuses relations données jusqu'ici dans cet
ouvrage étaient bien des
conséquences du feu (cf. chapitre 2). Un danger ev1dent est � u�1hsation relations de bilans (voir par exemple les chapitres
4, 6, 8).
d'un logiciel dans des situations se trouvant hors des hm1tes des
_
hypothèses du modèle. Par exemple, les mo�eles cour�ts de feu de
bâtiments perdent leur pertinence si on souhrute les applique� da�s des
milieux oû la gravitation est faible (espace), ou pour des prodmts n ayant
pas besoin de l'air pour brûler (propergols par exemple).
Grandeurs calculées
De nombreuses grandeurs sont calculées en fonction du temps
• la température de l'air,
• la température des gaz chauds,
• la température dans des solides exposés (co:11bustibles, ou éléments
mécaniquement sensibles à l'élévation de temperature),
• l'éclairement énergétique dû â une flamme ou à une
chaud,
• la concentration d'espèces chimiques,
• la hauteur sous la fumée, pour les modèles où on suppose une
stratification, ou, pour les modèles plus fins (modèles de champ), les
champs de température et de concentration liés à la présence de 1
fumée.
SCSTB
619
■
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl MENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BAT/MENT
13 - Modèles globaux de feu de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 13- Modèles globaux de feu de bâtiment
Les bilans effectués dans, par exemple, les zones volumiques haute et
basse dans un l�cal, sont traités en considérant ces zones comme des
v�lu:11�s de controle, de la manière exposée qualitativement ci-dessous et
deta.illee aux paragraphes suivants.
Les zones de gaz (zone basse zb, zone haute zh, zones de flammes et
Les modèles dits de "zones" sont plus utilisés dans les calculs d'application J_Janaches, zones de mondes extérieurs} et les . zones de surfaces solides
echangent matière, espèces et énergie. Pour les zones de surfaces solides
à la sécurité incendie de bâtiments que les modèles de champ présentés seuls les solides combustibles peuvent échanger de la masse sous la form�
plus loin, à cause principalement de la relative modestie des moyens d'un fl':11' massique de gaz de pyrolyse sortant. Les zones de surfaces de
informatiques nécessaires et de la connaissance disponible depuis _
parois mertes du local n'échangent que de la chaleur (dans un sens ou
plusieurs années sur leur qualités et leur limites. L'objectif de ce d�s 1,autre, selon le moment considéré : elles en reçoivent pendant la
paragraphe est d'exposer les hypothèses à la base de ces modèles. Dans la croissance du feu, et en perdent durant son déclin).
suite on trouvera exposés les principes de l'écriture des équations de bilans
à partir des échanges décrits aux chapitres précédents. Le remplissage de la zone haute zh se fait par l'apport de masse (sous
for�e d'espèces chimiques) venant des flammes et panaches thermiques
Le maillage en zones, les échanges entre zones et, eventuellement, par injection de gaz de pyrolyse venant d'un solid�
c?mbustible en partie haute du local, et par apport d'air depuis l'extérieur
L'idée de base d'un découpage en zones d'un espace de bâtiment concerné _
s1 le champ de J_Jressmn et les 01:1vertures (position, dimensions) permettent
par un feu vient de l'observation que les gaz chauds issus d'un foyer
cet apport. Le v1d�ge de zh se frut par un transport de gaz chaud au travers
s'accumulent sous le plafond d'un local en présentant une frontière basse
des ouvertures, s1 le champ de pression et les ouvertures permettent ce
à peu près horizontale avec l'air frais situé au-dessous. Ceci est valable
transport (cf. chapitre 7).
pour des locaux de forme géométrique classique, des parallélépipèdes
rectangles, et pour des foyers placés en partie basse du local et assez La zone basse zb reçoit de l'air extérieur et perd matière et énergie à cause
puissants par rapport aux dimensions du local (sinon, la fumée vite �e l'entraînement causé par flammes et panaches (cf. chapitre 5), et,
refroidie dans son ascension se répartit en volutes ou lentilles), et en _
even�uellement, et egalement par transport vers l'extérieur du local (cf.
l'absence de "courants d'air" importants. La notion de foyers assez chapitre 7).
puissants est empirique : pour une chambre, il s'agit de débits calorifiques
quelques dizaines de kW, et, pour un grand atrium, de MW. �s flammes et panaches sont donc dans ce type de modèle des "canaux"
admet �hmentant la zone haute en masse, espèces, énergie. Pour traiter les
Une "zone" est soit un volume, soit une surface, où on echanges radiatifs liés à une flamme, celle-ci peut être vue simplement
l'uniformité de certaines grandeurs caractéristique s du modèle. co1:1me une zone �e surface à température et caractéristiques optiques
ur:1formes (cf. c�apitre 10). Le calcul du débit d'air entraîné par la flamme
Pour une zone volumique, on suppose qu'en chaque point du volume sont
frut par contre mtervenir une variation de ses caractéristiques avec la
identiques à un instant donné : la température, la composition en espèces
hauteur (cf. chapitre 5).
gazeuses ou condensées, l'opacité. Les frontières du volume sont, soit
imposées matériellement (plafond et partie haute des murs d'un local sont La figure 13.1 illustre ces échanges pour l'exemple d'une situation de feu
ainsi des frontières de la zone haute de gaz chaud), soit définies par une dans un loc?-1 avec un seul foyer actif, en partie basse. Le monde extérieur
hypothèse (la frontière basse du volume de la zone haute est définie par la e� le� p�o1s n'oi:it pas été découpés ici en zones plus fines pour la
cote verticale qui est associée à un profil vertical de température qui y simph�lt� du dessm. Po1;1r �a_ même raison, les ouvertures ne sont pas non
change brutalement de valeur). _
plus distmguees. On a runs1 identifié sur la figure :
Les zones surfaciques sont liées aux surfaces des solides ou à des surfaces • des zones gazeuses volumiques : le monde extérieur la zone gazeuse
virtuelles, frontières de zones de gaz. Par exemple, la température et basse interne zb, la zone gazeuse haute interne zh' la flamme d'un
l'émissivité sont par hypothèse uniformes sur une zone de surface. Une foyer, et la source de gaz combustible sous la flamme '•'
zone de surface peut ainsi être toute la surface frontière solide d'une zone
de gaz (un plafond, par exemple), ou bien une partie de celle-ci (un • des zoi:ies de surfaces : parois hautes et les parois basses, qui
morceau de mur par exemple), selon l'hypothèse effectuée sur le maillage et sym�ohsent globalement l'ensemble des parois. Dans l'épaisseur des
la finesse recherchée de ce maillage. L'interface entre zones volumiques parois, le calcul _des champ� de température fait intervenir un maillage
basse et haute des modèles de zones est une surface virtuelle traversée par mterne aux parois non representé sur le dessin.
endroits par les flux de masse et d'enthalpie dus aux foyers en zone
gazeuse basse.
:CSTB 621
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATl MENT 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 13- Modèles globaux de feu de bâtiment
13 - Modèles globaux de feu de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur
Les arcs représentent les échanges entre ces zones : de matiè:e, de chaleur�
par rayonnement thermique, de chaleur par échange_ �onvectif entre gaz_et
surfaces. Les échanges de matière gazeuse avec l'exteneur peuvent se faire
soit dans un sens, soit dans l'autre, selon la valeur des champs de
pression.
.............•·
Zone gazeuse haute
Parois /.,,. .-- • ••••,.
hautes
.
___.................... ... ....
Débit d'air entrant
.._ ·• :
�\ :: :.
\\ ····••" ......
:
Figure 13.2- Principaux termes de flux massiques échangés entre zones,
pour un seul foyer dans un local ouvert par une porte
Monde extérieur
Flamme
- .)
Hypothèses de stationnarité
Certaines des lois empiriques utilisées sont en fait tirées d'expériences en
conditions stationnaires pour le phénomène concerné. Par exemple, les lois
·•.. d'entraînement d'air dans flammes et panaches thermiques, exposées au
············•• ...
chapitre 5, sont des lois quasi-stationnaires par rapport aux phénomènes
basses
.......•· ..•·
d'entraînement d'air, qu'on admet à chaque instant pour le feu dans un
local même quand la puissance d'un foyer varie.
D'autres modèles que ceux évoqués ici peuvent simplifier les équations en
posant que la variation de la masse de gaz dans un local, ou celle de son
énergie interne, est nulle. Ces hypothèses permettent de remplacer des
équations différentielles par des équations algébriques, plus simples à
résoudre, au détriment de la capacité du modèle à représenter des
phénomènes instationnaires.
-----+- Transport de masse {et d'enthalpie)
:::.:::::csrs 625
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
13- Modèles globaux de feu de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour 17ngénieur 13- Modèles globaux de feu de bâtiment
Si la température avant le début de l'apport CJ.a est T0, on obtient, avec c'Ja
constant et cP constant :
T=T+�t
0 me
p
qui donne l'évolution de la variable d'état T en fonction du temps, à l'aide
du flux de chaleur apporté, de la grandeur extensive m, et de la propriété
CP .
• Si l'apport de chaleur fait intervenir un échange radiatif (cf. chapitre 13 ..3.. 1 Écriture des bilans sur une zone
10), le flux absorbé est de la forme
volumique
éJ.a = e (E cr1'1-)A
où e est l'émissivité, E est l'éclairement reçu, A est l'aire de la surface
frontière. L'évolution de T devient plus compliquée.
l
Am B
perdue par A, notée négative, est gagnée par vq et (le signe -
M
correspond à une perte pour VC, et un gain pour B) tend vers mex , débit wp, S2 = [Pvc mex puissance perdue par vc.
massique sortant de VC à t. Pvc,,
D'où: . dUA dU8
Exp1.1c1tons
. maintenant - et Partant de UA
dt dt
dUA
U8 = m8 u8 , il vient:
dt
Bilan sur l'énergie On arrive ainsi à
v
Q + min (uA + PA J- mex (uvc + P cj\
Comme précédemment, on définit à t une masse mMc égale à m vc, t + mA, t dUvc
et on pose que, pendant At, mA entre dans VC alors que m8 en sort. dt PA Pvc
Sur le système fermé (mais non isolé) de masse mMc, on peut appliquer le Soit, pour des gaz parfaits :
premier principe:
dUvc .
L1UMC L1Q- L1W -- = Q. +m. in hA -mex hVC
U MC,t+Llt uMC,t dt
où tiQ est la chaleur nette apportée dans VC et où 11 W représente le travail où : hA est l'enthalpie massique du gaz de A, hvc celle du gaz contenu dans
mécanique effectué par le gaz contenu dans VC. Puisque les masses mA et VC. Ce sont donc les flux d'enthalpie entrant et sortant qui interviennent
m8 sont petites devant m vc, on suppose que AQ et A W concernent le seul dans le bilan énergétique écrit sur VC, et non des flux d'énergie.
volume VC et non les plus petits volumes A et B. En remarquant que, par
hypothèse sur les changements intervenant entre t et t + At, UB. t 0, et, de On peut montrer que le choix de Tréf ne modifie pas Q . On peut donc
même, UA, t+i':.t = 0, on écrit: prendre Tréf = 0 dans l'expression de variations de u et de h, ce qui revient
à utiliser: u = cv T et h = Cp T.
AUA = UA, t+i':.t - UA, t et AUB = uB, t+i':.t - uB, t
628 =csrs 629
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT
3 - Physique du feu pour l'ingénieur 13 Modèles globaux de feu de bâtiment
13- Modèles globaux de feu de bâtiment 3 Physique du feu pour l'ingénieur
l'espèce i par unité de volume (kg· s-1 de i par m3). La vitesse du flux
13 ..3.2 Écriture plus générale des bilans entrant est notée v, celle du flux sortant w. Le bilan masse sur chaque
espèce s'écrit
massique et énergétique
w)•ndS+ fffw["dV
(Voir la figure 13.3)
p dV
:t fff i = ffPi(v
On écrit ici les mêmes équations de conservation que ci-dessus en utilisant variation de � = flux entrant - flux sortant + soùrce ou puits d'espèce
VC SF VC
et:
mvc = JJfpdV
vc
i=l
rwt= o
Le débit massique entrant par S1 s'écrit P A v � n dS , car les espèces (les molécules) se transforment mais ne se perdent pas (les
min
f f atomes se retrouvent !). Le bilan de la conservation de la masse ne fait
donc pas apparaître ces termes.
sortant par S2 , mex = If P vc W9 fl dS.
S2
Bilan sur l'énergie interne dans VC
L'équation suivante L'énergie interne contenue dans VC s'écrit :
T,é r
variation de mvc = flux massique entrant flux massique sortant qui fait (du= 0; d 0pour un gaz parfait), ou:
intervenir les masses volumiques P vc et pA> et la vitesse des écoulements au
travers des surfaces S1 et S2. exprime la conservation globale de la masse
Uvc = mvccv T
dans VC lorsque l'échange de matière se fait par transport au travers de si la température est uniforme, cv constant, et Tréf =O K.
deux ouvertures pratiquées dans la surface SF, de surfaces S1 et S2. La On veut exprimer la variation de l'énergie interne contenue dans
variation de la masse de VC est égale à la somme algébrique des flux
massiques entrant (de vecteur vitesse v) et sortant (de vecteur vitesse w). qui s'exprime aussi selon l'intégrale de grandeurs locales :
dUvc
Le vecteur unitaire normal à la surface, ici supposé orienté vers la surface, dt '
VC,
est n.
1t fvcffcvpTdV -
ou bien selon
Conservation des espèces
Dans la présentation globale précédente {sur VC, A et B}, nous n'avions pas
écrit de bilan de masse lié à des réactions chimiques dans VC. Les
réactions chimiques de combustion font apparaître des espèces et en font JfÏpi ui dV
disparaître d'autres. Il faut introduire par espèce un terme source (ou
:t
f i�l
puits) qu'on note w{", le flux massique de production (ou de disparition) de si l'on considère l'ensemble des espèces.
VC
:=CSTB 631
630
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATlMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
13- Modèles globaux de feu de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour lîngénîeur 13 - Modèles globaux de feu de bâtiment
Les termes qui interviennent peuvent s'écrire 4111 Tk désigne la température d'un gaz entrant dans VC ;
nouv
• JJ�:)Pj hj v• n dS- PvchvcW• nds), qui représente la valeur nette du • T, dans le dernier terme du membre de gauche est, soit Tvc• soit '.ll,
selon le sens du transport : Tvc pour zh➔j (j est un autre volume), et '.ll
SF k=l
pour VC�j. Le débit massique est compté négativement pour VC ➔j.
flux d'enthalpie gagné par VC par les écoulement au travers des
ouvertures pratiquées dans SF. v est le vecteur vitesse correspondant à
4111 le premier terme du membre de droite représente le débit calorifique Qc
l'apport de masse de l'extérieur vers VC, sous la forme d'un gaz de
masse volumique p. et d'enthalpie massique h ; w est le vecteur vitesse dû à la consommation du combustible considéré unique (noté f) dont la
de l'écoulement dh gaz hors de VC, de inasse volumique Pvc et chaleur massique de combustion est ô.hc. On suppose dans cette
d'enthalpie massique hvc caractéristiques de VC. Selon l'ouverture écriture que le flux d'oxygène alimentant la réaction de combustion est
suffisant pour consommer w i" .
JJ
considérée, l'une au moins de ces deux vitesses peut être nulle.
• des termes du membre de droite peuvent être nuls: le premier si il n'y a
• Pvc w • n dS est la puissance correspondant au terme de travail de pas de réaction chimique, le troisième si SF est imperméable aux
SF échanges thermiques.
la pression pour VC.
Qualitativement, le bilan énergétique sur VC s'écrit:
• Jf q"dS est la puissance perdue pour VC par rayonnement et
SF variation de l'énergie interne du volume VC
conduction thermique sur toute la frontière SF, sans inclure les flux
enthalpiques liés au transport de matière, déjà écrits. L'écriture détaillée somme nette des flux d'enthalpie au travers de la frontière SF
de ce terme est omise car les échanges qui s'y trouvent rassemblés sont
divers, et pour ceux qui sont radiatifs, peuvent prendre des expressions =
assez lourdes.
débit calorifique dû à la combustion de l'espèce "f"
En exploitant les lois de conservation de la masse et des espèces, en
utilisant les relations du gaz parfait, et en faisant l'hypothèse que cP et c;, - travail de la frontière SF
sont constants et identiques pour les diverses espèces chimiques, on
obtient après plusieurs manipulations, en prenant OK comme température somme nette des puissances thermiques perdues
de référence, l'expression suivante de variation de l'énergie interne à la frontière SF sans transport de matière
contenue dans VC :
632 633
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA Tl MENT' TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
3 - Physique du feu pour /'ingénieur 3 • Physique du feu pour l'ingénieur 13 • Modèles globaux de feu de bâtiment
13 - Modèles globaux de feu de bâtiment
où:
Le volume de contrôle VC auquel on identifie la zone haute est une
dont le fond est mobile et dont les faces latérales peuvent être percées par • cv et C sont supposés uniformes et constants ;
des ouvertures (fenêtres, portes, bouches de ventilation). De même, le P
plafond peut être percé par un exutoire ou une bouche de ventilation. Le • les deux derniers termes du membre de gauche symbolisent les flux
fond - virtuel - de cette boîte est percé par les veines verticales dues ��..... ,=· L
flammes ou panaches thermiques alimentés par les foyers placés sous d'enthalpie transportés. cP I T1m 1 ➔ zh rassemble les flux apportés en zh,
l'interface. Des combustibles en parois ou des meubles peuvent contribuer l=l
à compliquer la forme et le "taux de percement" de la surface frontière de la ; �epuis des origines 1 de deux natures : les ·flammes et panaches, et les
zone. Ici nous avons considéré une seule ouverture verticale et un seul ecoulements venant d'autres zones du bâtiment du type zb ou zh.
foyer placé sous l'interface. La surface frontière SF est donc percée en deux
endroits: à la porte et au-dessus du foyer (figure 13.2). CP L Tzhmzh ➔ m regroupe les flux relatifs aux écoulements zh➔m, m
m=1
désignant d'autres zones du type zb ou zh du bâtiment.
Conservation de la masse en zone haute
• dans le membre de droite: Ôczh est le flux de chaleur apporté en zh par
L'équation générale s'écrit simplement:
combustion, <?pertes représente la puissance perdue par transferts de
dmzh mr + ment + min - mex chaleur à la surface frontière. Le dernier terme correspond au travail de
=
dt la pression p lié au déplacement de la partie horizontale de SF'
avec: l'interface mobile entre zh et zb.
mr : vitesse massique de production de gaz combustible f,
ment : débit massique d'air entraîné dans flamme et panache,
min : débit massique d'air entrant dans le local, Si l'on reprend l'équation de conservation de la masse et qu'on en multiplie
mex : débit massique de gaz sortant du local.
les deux membres par cp Tzh, on obtient:
d J
Les débits massiques entrants et sortants sont relatifs à l'ensemble des Âsol cp Tzh e
dt (p zh )- � j ttzh p
m c T 0
ouvertures faisant communiquer zh avec des zones volumiques notées j. J=l
où· un débit massique est compté positivement s'il va de j = Ônet gagné par zh
négativement s'il va de zh vers j.
où le terme c I
Tm j .➔ zh rassemble tous les flux d'enthalpie concernant
P
Bilan sur l'énergie interne en zone haute j=l
zh, � désignant dans cette équation la température associée au
L'application de l'équation générale conduit à débit
massique de chaque écoulement T = Tz pour zh ➔ j, et T= T pour j
h ➔ zh.
.
On voit apparaître dans le membre de gauche un terme d.p qu'il
faut
dt'
commenter:
L M · dz . .
+ CP L 1m1-+ zh -CP L Tzh mzh ➔ m = Ôczh
T Qpert es - P dt
Asol P est 1c1 une valeur moyenne (spatial .
e) de la pression dans zh, qui
1=1 m=l satisfait l'équation d'état des gaz parfaits, p = ,DzhrTzh ;
ECS'fB
634 635
TRAITÉ DE PHYSIQUE DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 13 - Modèles globaux de feu de bâtiment
3 Physique du feu pour l'ingénieur
13 - Modèles globaux de feu de bâtiment
sont considérées.
e Dans d'autres relations, les variations locales de p
C'est le cas pour le calcul des débits massi ques circ Iant. Rappelons
_ 1;1
que, sauf pour des locaux étanches, rares dans l s a
� � � 1ment � courants,
du feu sont mfen eures a 100 Pa et
les différences de pression "motrices" Remarque:
Les modèles présentés ont été développés au CSTB. Des modèles bâtis sur des
parfois de l'ordre du Pa. principes identiques ont été développés dans plusieurs centres de recherche
ainsi
Une caractéristique de ces modèles de feu de bâtiment est
étrangers, dont en particulier le , National Institute of Standards and Technology »
américain.
relier p, p, et
• d'utiliser des valeurs moyennes de p dans un volume pour
T dans une zone de gaz ;
49 mais aussi d'exploiter de petites différences de p pour exprimer des
débits gazeux.
13 ..4.. 1 Le modèle et le logiciel NAT
Nous commencerons par présenter un modèle de zones simple où on
identifie une seule zone de gaz dans un seul local en feu, le modèle NAT (cf.
référence 10 [Curtat et Fromy, 1992] ). NAT est principalement destiné à
calculer des sollicitations thermiques _aux structures et équipements du
bâtiment en cas de feu sévère, c'est-à-dire pour des débits calorifiques
élevés pendant une durée correspondant à la consommation d'une masse
combustible notable.
L'hypothèse principale est d'admettre que le milieu gazeux interne est
homogène: l'air entrant, les gaz de pyrolyse, et les produits de combustion
sont supposés bien se mélanger dans le volume intérieur. On a ainsi à
considérer une seule zone volumique gazeuse intérieure. Les premières
versions de ce type de modèle sont sans doute celle de Pettersson,
Magnusson et al. (1975), et celle de Babrauskas (1976). NAT a été
développé au début des années 80. Dans ce "réacteur bien agité" (selon un
terme du génie chimique), toutes les caractéristiques du gaz interne sont
uniformes dans le local, et varient bien sûr au cours du temps.
L'hypothèse d'une zone gazeuse interne allège beaucoup la description
mathématique des échanges de masse, d'espèces et d'énergie et mène à des
formulations assez simples pour conduire à un logiciel rapide à l'exécution.
La contrepartie de cette simplicité est que l'utilisation du modèle est
restreinte à des feux de puissance élevée par rapport au volume du local
par exemple, le modèle n'est pas adapté à des situations où la flamme de
plus petits foyers occuperait une faible partie de l'espace.
E=CSTB 637
636
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DE PHYSIQUE DU BATlMENT
13 Modèles globaux de feu de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 13 - Modèles globaux de feu de bâtiment
::::::."CSTB 641
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DE PHYSIQUE DU BATIMENT
13-Modèles globaux de feu de bâtiment 3 -Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 13 - Modé/es globaux de feu de bâtiment
et rhex, k circulant au travers d'une ouverture verticale de largeur W0 combustible brùlée par l'oxygène contenu dans un kg d'air ; cette valeur
est pratiquement constante pour les matériaux courants (cf. chapitre 6).
donnant sur l'extérieur d'indice k selon :
Pour le calcul de Qc , le programme retient la plus petite des deux valeurs,
identifiant le phénomène qui régit le débit calorifique : la production de gaz
combustible ou bien le débit d'air entrant dans le local.
ECSîS 643
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DE PHYSIQUE DU BATIMENT
13 - Modèles globaux de feu de bâtiment 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 13 - Modèles globaux de feu de bâtiment
Ji =
4
ci o-(1t,1) +(1- cJL EJi
Ouvertures verticales
�' longueur optique moyenne, est calculé selon l'expression de Hottel déjà
donnée au chapitre 10.
Il faut pour calculer ce flux connaitre "'1 et Z� (données géométriques),
Text,k (donnée), cg et
Le coefficient d'atténuation k est à fournir en donnée dans ce modèle. La
valeur par défaut est 1 m 1 • On peut faire varier ce paramètre dans les
simulations pour en montrer l'effet. Les couplages entre équations font que
l'influence de k n'est pas très forte sur les températures de gaz ou de
parois lorsqu'on fait varier k de 0,5 à 2 m 1 • Équations de bilan
Pour donner une expression approchée simple des échanges radiatifs entre
gaz et parois, introduisons un coefficient global d'échange radiatif gaz-paroi Bilan massique sur la zone gazeuse interne
, calculés en prenant la relation valable pour deux surfaces grises se Le bilan massique relatif au milieu interne est formellement très simple
mais fait intervenir tous les foyers actifs et toutes les ouvertures :
voyant totalement:
dmg
1
dt
= L mf,
n=l,nf
n + L min,iov
iov=l, nbov
L rh x,
iov=l, nbov
e iov
+ L"½n,ioh I:mex,ioh
Le flux de chaleur perdu net par le gaz dans ses échanges radiatifs avec les ioh=l,nboh ioh=l,nboh
parois s'écrit alors :
L
où �ov est l'indice repérant les parois verticales, et ioh celui des ouvertures
honzontales. Pour ne pas alourdir l'écriture, l'indice des mondes extérieurs
<J.Ray g ,-,. parois APi Ëg,i O' ( r: - 1t:1) (k} �•a ?�s ét� intr�duit dans cette équation, bien que les caractéristiques
i=l,6
de l exteneur mterv1ennent pour le calcul des flux massiques. Nous n'avons
Nous ne détaillons pas ici l'expression générale des flux radiatifs échangés pas �u omettre ci-d�ssous cet indice dans les flux d'enthalpie où
entre gaz et parois ou entre parois, présentés au chapitre 10. mterv1ennent les temperatures des zones extérieures d'indice k.
Globalement :
Rayonnement du milieu gazeux par les ouvertures
On distingue les ouvertures horizontales (exutoires} et verticales.
Ouvertures horizontales où mftot est le débit total de gaz combustible apporté par les foyers, m
in tot
est le débit massique entrant total et m. xtot le débit massique sortant total.
Pour un exutoire ouvert, on fait l'approximation de négliger le flux e
thermique perdu depuis le gaz interne puisque celui-ci voit le panache
chaud à sa sortie (si l'écoulement est vertical), et ne voit donc pas
directement le monde extérieur plus froid.
Bilan énergétique sur la zone gazeuse interne systèmes linéaires issus de l'équation de la chaleur en régime stationnaire.
On dispose alors de toutes les températures utiles. Pour satisfaire la
dU g
d[ = QC + I min,iov CP Text,k( iov) -
iov;l,nbov
I mex, iov CP Tg
iov=l, nbov
conservation de l'énergie dans la zone gazeuse (sans terme de débit
calorifique), il faut introduire un terme Qini qui annule dUg/ dt, et qu'on
calcule en le posant égal à la somme des termes de flux perdus par la zone
+ I mi n, ioh CP Text,k(ioh) -
iov=l,nbov
I mex, îoh CP Tg
ioh=l, nboh
volumique d'air.
Cette étape de calcul est de beaucoup simplifiée si on a choisi de poser
toutes les températures égales avant le feu, dans l'air et dans les solides.
L Api hin,t dTg - Ti, 1)
i=l,6
T4
ext k (iov)
)
Conditions courantes
Sous-système A Sous-système B
La première équation différentielle traduit la conservation de la masse. Le Les équations différentielles du second sous-système concernent la
volume Vg est constant, dm /dt Vg dpg! dt et l'expression de dp /dt est diffusion de la chaleur dans les solides. La version de base de NAT utilise
g
donc obtenue directement eng divisant par Vg la somme algébrique des flux un schéma monodimensionnel explicite aux différence finies décrit au
massiques de l'équation de bilan massique dans la zone gazeuse. Pour chapitre 8, grâce auquel les équations aux dérivées partielles ont été
passer de Pg (YI) et Tg ( Y2) à Ant dont on a besoin pour exprimer les débits remplacées par des équations différentielles ordinaires.
aux ouvertures, on utilise l'équation d'état: A cause des différences de temps caractéristiques entre les équations de A
Pmt Pg r Tg, soit pint YI r Y2 et celle de B, le sous-système B est résolu moins fréquemment.
L
"d'isolation thermique", critère "coupe-feu" pour une porte, une paroi...).
0,23 X �n tot - Yo2 rhex tot - ro2n ntr,n
n =l,nf
Pour de telles simulations, il faut fournir des données d'entrée
• décrire le local (dimensions et caractéristiques des parois, portes et
où r02n est la masse d'oxygène consommée par la combustion de l'unité de vitrages), ses ouvertures (ventilation naturelle ou mécanique) et son
masse de combustible au foyer n ° n. Le membre de droite s'exprime en environnement (température, vent éventuel) ;
fonction de YI et Y2. Une fois intégrée, cette équation fournit Y3 Y02 .
• définir des foyers (puissants) réalistes par une vitesse massique de
La présence de la variable t dans les membres de droite des équations combustion et des caractéristiques thermochimiques (cf. chapitre 5).
différentielles est due au fait que les débits mr sont des fonctions du A partir des résultats thermiques fournies par le modèle, des
temps. considérations d'expert ou des calculs nouveaux permettent d'évaluer si
L'intégration numenque du sous-système A utilise un solveur dont le ces critères sont satisfaits ou non. Les simulations peuvent être répétées
principe est une méthode de Gear avec calcul numérique du jacobien. en y changeant des données d'entrée.
13.4.1.7 Lien avec l'approche réglementaire . aux éléments pouvant tomber (faux-plafonds par exemple), ou aux
éléments pouvant se déformer et gêner des déplacements de personnes
de la résistance au feu (par exemple, porte fermée risquant d'être bloquée).
Des essais avec un feu normalisé de produits liés aux bâtiments (tels que Des logiciels modernes de calcul aux éléments finis, fondés sur des
cloisons, portes, vitrages , ... ) soumis à réglementation (par exemple les modèles de mécanique des structures, permettent la simulation de la
ERP, c'est-à-dire Établissements Recevant du Public), sont conduits dans réponse instationnaire d'une structure chauffée, au prix d'un effort de
des fours où le spécimen essayé est au contact de gaz chauds dont la représentation parfois lourd (la description géométrique, le maillage), et à
température suit une loi normalisée (ISO 834) Tg (t)= To + 345 log10 (8xt +l ) l'aide de moyens informatiques conséquents. L'utilisation de tels logiciels
où To est la température de départ (20 °C par exemple), et t est le temps en n'est pas encore courante.
minutes. Implicitement, on admet que le flux thermique reçu par le
spécimen ne dépend que de cette température de gaz. En fait, ce flux Des logiciels plus simples s'appuient sur des équations de la résistance des
matériaux. Ils sont utilisées principalement pour évaluer le risque de perte
dépend bien sur de Tg, mais aussi, pour sa composante radiative (cf.
de stabilité d'éléments de construction en acier, en béton, en bois, ... et,
chapitre 10) des propriétés optiques du milieu gazeux et des
plus rarement, pour toute une structure.
caractéristiques des parois du four, ainsi que, pour sa composante
convective, des écoulements de gaz apportant de la chaleur par convection Quelle que soit la méthode de calcul, il faut lui associer un modèle de feu
(cf. chapitre 9). La détermination du flux thermique reçu nécessite une qui donne des conditions aux limites thermiques, et considérer les
modélisation du four d'essai, réalisée dans plusieurs laboratoires, dont contraintes mécaniques "à froid" initiales, puis calculer celles, nouvelles,
celui du CSTB. Au choix de ce calcul conventionnel de la température Tg, qui se développent à chaud. Les propriétés thermiques et mécanique des
on peut substituer une approche plus réaliste en imaginant un scénario de matériaux présents doivent bien sûr être connues en fonction de la
feu dans un local réel avec des ouvertures et en utilisant un modèle de feu température.
de local pour fournir le flux thermique auquel l'éprouvette est soumise. Le L'approche scientifique de ces questions fait appel à la mécanique des
modèle NAT offre le moyen de réaliser une telle simulation. milieux continus, et, pour des calculs plus simples, à la résistance des
Avant de passer à la présentation d'un autre modèle de feu, nous matériaux. La présentation, même résumée, de ces disciplines sort de ce
donnerons quelques informations sur la réponse de solides chauffés, dont cadre. On peut consulter d'autres parties du traité de physique du
la température peut être calculée à l'aide de NAT. La prévision de la bâtiment traitant de mécanique, par exemple le tome 1, partie C, et le
"réponse" mécanique nécessite de faire appel à d'autres relations que celles tome pour une présentation détaillée.
données ou à d'autres modèles. Il est évident que le calcul des champs de température dans les structures
est une étape importante du calcul complet ; on raisonne d'ailleurs
Le comportement des solides chauffés souvent, dans la pratique relative à l'évaluation de la stabilité de l'acier,
sur l'utilisation de critères simples de température critique à ne pas
Les solides non combustibles chauffés par le feu subissent des dépasser. Le traitement de ce seul aspect thermique, qui peut être fort
modifications dimensionnelles, en sus des éventuelles modifications complexe dans le détail, repose sur l'application de l'équation de diffusion
chimiques (dégradation par pyrolyse) ou physiques (changement d'état, de la chaleur utilisant la loi de Fourier, avec des conditions aux limites
changement de structure cristalline) qui changent leurs propriétés et diverses ; la considération de volumes réels amène des équations
peuvent modifier leur forme. tridimensionnelles.
Une préoccupation pratique courante en sécurité contre l'incendie porte Les calculs de stabilité courants font appel à un ensemble de règles de
sur la réponse des éléments de structure (dont on veut éviter la perte de calculs approchées portant sur des éléments de structure dont on se donne
stabilité), et celle des équipements du bâtiment intervenant d'une façon ou la charge mécanique et qui exploite des calculs simples du champ de
d'une autre dans la protection des personnes. Pour certains éléments, le température, utilisé à la détermination des variations de propriétés
maintien des fonctions qu'ils assurent concerne la limitation du mécanique.
développement des dangers du feu ou celui du mouvement de la fumée Donnons ici quelques informations sur les lois de base, et sur des lois
c'est le cas des cloisons, portes, vitrages, clapets, ventilateurs, conduits, ... empiriques de comportement, qui permettent de prédire l'évolution des
Pour d'autres éléments, la sécurité des personnes est directement mise en déformations en fonction de la température et des contraintes appliquées.
cause si leur comportement normal est dégradé : on pense aux éléments
(cf la référence - [ 6 j G. Guyon et J. Krnppa, 1989).
assurant normalement la stabilité de structures : poutres, poteaux, tirants,
coefficient de dilatation thermique linéique Une telle relation, obtenue à partir de plusieurs mesures, est approchée;
ainsi, l'application de la formule à 1000°C donne E=0, alors qu'en fait E
Ce coefficient noté a, est défini par E
atteint une valeur faible mais non nulle. Le rapport e est égal à 0,5 pour
t1l Eo
= a0
une température voisine de 600°C.
°
Pour des matériaux courants dans le bâtiment, à 20 C : Remarque:
les deux lois empiriques ci-dessus sont extraites du document technique unifié
Tableau 13.1 "Règles FA", cahier CSTB n° 1840, 1983.
a (oc-1} 10-5 1,1 10-5 5 10-6 10-5 13 ..4..2 Le modèle et le logiciel FISBA
Pour l'acier, en fonction de la température, on dispose de la loi empirique (Une description de FISBA est donnée dans la "Revue Générale de
suivante: Thennique", n ° 315-316, mars-avril 1988.)
Le modèle FISBA est destiné à représenter les conséquences d'un feu dans
t1l
l
0,4.10-8 fl- + 1,2. 10-5 0- 3.10-4 un local unique, où la puissance des foyers n'est pas nécessairement assez
élevée pour conduire à un brassage du milieu gazeux intérieur
où 0 est la température en °C. uniformisant les caractéristiques de ce dernier. On distingue ainsi dans le
volume intérieur au local deux zones gazeuses, la zone haute et la zone
basse. Plusieurs options sont prévues dans FISBA, soit pour traiter plus ou
moins finement certains aspects (par exemple les échanges d'énergie
module d'élasticité E radiatifs), soit pour pouvoir choisir entre plusieurs approches d'un même
phénomène (par exemple, il existe plusieurs formules pour exprimer le
Les valeurs de E à 20 °C de matériaux courants sont les suivantes débit d'air entrainé par une flamme et un panache, exposées au chapitre
5). FISBA est ainsi un modèle de zones évolué, qui permet d'estimer
Tableau 13.2 l'évolution de la gravité de la situation de personnes exposées, et de
calculer des sollicitations thermiques à des solides combustibles (aspect
Aciers Béton Bois Verre
"réaction au feu") ou non combustibles (aspect "résistance au feu"), pour
non armé
des débits calorifiques allant, pour une pièce courante par exemple, de 10
E(Pa) 21 10 10 101 0 1,5 10 10 7 10 10 KW à plusieurs MW.
uniformes sur la zone (température, émissivité). Pour les parois du local, le • Échanges radiatifs gaz/solides : nous avons retenu dans FISBA
maillage le plus simple consiste à distinguer, pour un local plusieurs approches en option, dont
parallélépipédique : le plafond, les parties des quatre murs au contact de □ une approche simple où on pose que tous les échanges
zh, les parties des quatre murs au contact de zb, et le plancher, soit dix
surface/surface impliquant des surfaces en partie haute du local
zones de surface. On peut effectuer un maillage plus fin des parois si on le
s'effectuent par le relais d'échanges entre ces surfaces et la zone de
souhaite, sachant que les échanges radiatifs devront faire participer toutes gaz zh à leur contact.
les surfaces identifiées. Le modèle permet également de calculer un champ
de température dans un solide exposé autre qu'une paroi : une zone de □ approche "SABLIER". L'ensemble des parois hautes (plafond et
"cible" inerte telle qu'un vantail ou un élément de structure, ou de cible parties hautes des murs, c'est-à-dire au-dessus de l'interface entre zb
combustible. Quand une cible combustible est allumée (c'est-à-dire quand et zh) échange du rayonnement thermique avec l'ensemble des parois
sa température de surface dépasse un valeur critique), elle devient un basses (plancher et parties basses des murs), au travers de l'interface
nouveau foyer. horizontale. Le même type d'hypothèse, retenu dans des modèles du
NIST américain est désigné par "extended ceiling".
Les ouvertures de ventilation naturelle du local (portes, fenêtres, ouvrants) □ parois maillées (module RAVEL, développé au CSTB par J. P.
sont verticales ou horizontales. La seule variable d'état relative aux Nicolin). Les parois sont maillées en un nombre quelconque de
ouvertures est un nombre compris entre O (fermeture totale par un rectangles. Le calcul des échanges entre ces mailles, compte tenu du
matériau constituant une zone solide, en bois, en verre, ou en métal) et 1 milieu gazeux qui les sépare, repose sur des intégrations numérique
(pleine ouverture). Les ouvertures non closes ne sont pas des zones à approchées qui ont été confrontées à des calculs plus précis. Le
proprement parler : elles sont définies par leur position, leurs dimensions, temps calcul est naturellement d'autant plus long que le maillage est
et un coefficient empirique d'orifice, fonction de la forme et des dimensions fin.
de l'ouverture.
Des bouches de ventilation mécanique peuvent également être considérées, • La hauteur d'une flamme de diffusion d'axe vertical est calculée selon
une expression tirée de corrélations en fonction du débit calorifique (cf.
en zone haute ou en zone basse.
chapitre 5).
Quelques compléments sur le modèle • Échanges radiatifs flamme/surface. Les éclairements surfaciques dus à
une flamme sont calculés à partir des facteurs de forme (la flamme est
assimilée à un cylindre ou à un cône) et des coefficients d'absorption du
• La masse de CO produit n'est pas calculée théoriquement. Par défaut,
milieu gazeux (cf. chapitre 10). Une fraction d'énergie rayonnée
on suppose que tout le carbone présent dans le gaz combustible
alimentant la flamme s'oxyde en CO2 (et tout l'hydrogène en H2O). (empirique) est répartie uniformément sur les surfaces frontières de la
zone gazeuse basse.
L'entrée en donnée d'une production de CO par un foyer connue
empiriquement permet par contre un calcul direct de dilution de ce gaz • Plusieurs lois d'entrainement d'air par flamme et panache ont été
en zone haute et dans les effluents. D'autres espèces chimiques peuvent incorporées dans le modèle global (cf. chapitre 5).
être prises en compte de la même manière que CO, et donc traitées sans
qu'on tienne compte de la cinétique de et de réaction. L'apport
UL'C,Lucul',� • Pour la plupart des foyers courants, le débit de pyrolyse res.te une
théorique pour améliorer ces points serait très volumineux et donnée d'entrée. Un traitement simple permet cependant de moduler
extrêmement difficile. cette grandeur en fonction de l'éclairement de la zone haute et du taux
d'oxygène.
• La variable caractérisant l'opacité est 1c1 un coefficient global
d'atténuation. Cette variable peut recevoir une valeur empirique ou bien • Contribution de parois combustibles. Une approche simple a été
être calculée à partir d'une donnée empirique relative au foyer : une aire intégrée. La paroi combustible (habillage ou cloison) est maillée en
spécifique de la fumée entrant en zh (voir chapitre 11). rectangles. Sur chaque rectangle on admet l'uniformité de la
température de surface. L'éclairement énergétique de chaque rectangle
• Échanges convectifs gaz/solides : des expressions "pour l'ingénieur" ont est dû à une flamme (par exemple, cylindrique), à la zone chaude, et aux
été utilisées pour l'expression des coefficients d'échange thermique flammes propres au combustible pariétal. Les débits de pyrolyse,
convectif gaz/parois (cf. chapitre 9). La situation du plafond peut être d'entrainement et calorifique sont calculés à l'aide d'expressions
traitée spécialement à l'aide d'expressions empiriques particulières approchées de la vitesse massique de consommation.
prenant en compte l'impact de gaz chauds ascendants (cf. chapitre 9).
L'écriture des équations différentielles est, comme pour NAT, de la forme: Bilan massique en zone haute
dt
= fi (t, Xi , ... , Xi, ... , �), pour la zone n° i. dt
= somme algébrique des débits aux ouvertures, exutoires
et bouches de ventilation mécanique,
Les membres de droite sont des sommes de terme flux. Les échanges
radiatifs, très nombreux, conduisent à beaucoup de termes de flux.
+ débits massiques fournis par flammes et panaches,
Plusieurs options permettent de choisir une représentation et un + (éventuellement) débit de pyrolyse sans flamme depuis
traitement numérique plus ou moins fins de ces échanges. un matériau présent en zh,
Variables déduites
+ (option) somme algébrique des débits massiques
convectés le long des murs.
Une fois calculées (à chaque pas de temps) les variables précédentes, on
déduit d'autres variables Bilan énergétique interne en zone basse
dUZB =
• Température des zones haute et basse : à partir de m et U on déduit T somme algébrique des flux enthalpiques aux ouvertures,
pour les deux zones de gaz zb et zh selon dt
exutoires, et bouches de ventilation,
½ mi cv (Ji - Tréf) flux d'enthalpie correspondant à l'entrainement dans
flammes et panaches,
(c;, a reçu dans ce modèle une valeur constante, ainsi que r et Cp-)
puissance perdue par échange convectif gaz/parois,
• La déduction de la hauteur de l'interface est effectuée en exploitant la
continuité de la pression à ce niveau, compte tenu du fait que le volume + terme de travail correspondant au déplacement de
intérieur du local reste constant. l'interface,
® Les autres variables (des flux, des aires de surfaces, etc.) sont + (option) flux d'enthalpie net correspondant au mélange
calculables par appel à un sous-programme spécialisé qui fournit ces entre zones par écoulement gazeux le long des murs,
résultats à un instant choisi. + fraction en zb du terme source initial en accord avec la
température du local avant feu.
Bilans des échanges
Les bilans et les échanges entre zones correspondent aux approches Bilan énergétique en zone haute
présentées aux paragraphes 13.2 et 13.3. Nous donnerons ici une dUzH =
somme algébrique des flux enthalpiques aux ouvertures,
présentation qualitative. dt
exutoires, et bouches de ventilation,
Bilan massique en zone basse + puissance calorifique amenée par flammes et panaches,
d mzB
dt
= somme algébrique des débits massiques aux ouvertures, + (option) terme source correspondant à la pyrolyse d'un
exutoires, et bouches de ventilation mécanique, combustible en zone haute,
puissance perdue par échange convectif gaz/parois,
débits massiques entraînés en zb par flammes et
panaches, puissance perdue nette par échanges radiatifs,
+ (option) somme algébrique des débits massiques + terme correspondant au déplacement de l'interface,
convectés le long des murs, de zh vers zb ou de zb vers
+ (option) flux d'enthalpie correspondant au mélange
zh.
entre zones par écoulement gazeux le long des murs,
+ fraction du terme source initial en accord avec la
température du local avant feu.
- le rayon de la surface de pyrolyse d'un foyer, • Calcul de l'émissivité de la zone gazeuse haute.
- la fraction massique d'oxygène en zone gazeuse haute,
• Repérage des portions d'ouvrants par rapport à l'interface des deux
- la densité de flux thermique incident au plafond. zones gazeuses.
• Autres sous-programmes du premier niveau: construction et affectation • Traitement des interactions panache/ouverture et entre panaches pour
de matrices et de vecteurs utiles à la résolution de l'équation de la le calcul du débit d'air entraîné.
chaleur.
• Traitement des échanges radiatifs.
Modules de deuxième niveau • Calcul des débits gazeux entrant et/ou sortant aux ouvertures verticales
du local
• Construction de tableaux communs à FISBA et au module de calcul des
échanges radiatifs. • Calcul des débits gazeux entrant et/ ou sortant aux ouvertures
horizontales du local.
• Calcul de la pression au sol et des débits aux ouvertures du local.
• Calcul des débits gazeux entrant et/ou sortant aux bouches du local
• Expression des variables déduites et des termes flux qui sont les reliées à un circuit de ventilation mécanique.
membres de droite des équations différentielles.
• Calcul des coefficients d'échange thermique convectif (entre gaz et paroi
• Calcul: non ouvrante) pour les surfaces exposées au feu.
□ de la masse volumique, • Calcul des pertes énergétiques de la zone gazeuse haute par transfert et
□ de la pression moyenne de chacune des deux zones gazeuses, par transport d'énergie.
o de la température de chacune des deux zones gazeuses.
• Calcul des fractions massiques d'oxygène et d'imbrûlés en zone gazeuse
• Fourniture du débit de pyrolyse d'un foyer à l'instant courant. Le débit haute. Calcul (optionnel) de la puissance calorifique délivrée par
de pyrolyse peut être obtenu à partir d'une interpolation dans une suite combustion en zone gazeuse haute.
de valeurs données, ou bien d'une représentation analytique résultant
de l'association de deux demi-gaussiennes où les coefficients sont • Calcul de la température d'un ouvrant de faible épaisseur et transparent
empiriques. au rayonnement dans le spectre du visible.
• Calcul des sollicitations thermiques (issues d'une flamme et de la zone • Calcul de la température d'un ouvrant opaque où le rapport de
gazeuse haute) sur chaque maille de surfaces combustibles exposées. l'épaisseur à la conductivité est petit devant l'inverse du coefficient
Appel des modules de calcul des facteurs de forme. d'échange convectif.
• Fourniture au module appelant des débits massiques de pyrolyse pour El Calcul du champ de température dans les barrières des ouvertures
chaque maille d'une paroi combustible, description des flammes closes {selon la nature de cette barrière).
alimentées par les mailles, calcul du débit global d'entraînement en zone
gazeuse basse. Modules du troisième niveau
• Fourniture au module appelant, en fonction du débit de pyrolyse et à
l'aide d'une loi de corrélation simple, de la hauteur d'une flamme. • Calcul de facteurs de forme, par exemple :
□ facteur de forme entre un cylindre vertical et une surface
• Calcul: élémentaire parallèle à l'axe du cylindre ;
□ du débit d'air entraîné par la zone de flamme et de panache, □ facteur de forme entre un rectangle horizontal (interface) et un
o de la puissance rayonnée par la flamme, élément de surface verticale (une maille de paroi combustible).
o de la puissance calorifique transportée en zone gazeuse haute.
• Calcul du débit massique d'air entraîné dans flamme et panache, selon
• Calcul des aires des parties haute et basse des parois fixes, non plusieurs options.
ouvrantes, du local.
13.4.2.7 Exemple de simulation ZL Hauteur du linteau des ouvertures verticales (m) 2,00
Le local est une pièce de 4,20 m x 3,20 m au sol dont la hauteur sous cov Coefficient d'orifice de la loi de BERNOULLI 0,7
plafond est de 2,37 m. Elle est percée d'une porte centrée sur le petit côté PPOUV Coordonnées du centre des ouvertures verticales (m) 4,2
de la pièce, de 80 cm de large et de 2 m de haut. 1,6
Le foyer est un bûcher de bois de sapin de section carrée (51,3 cm x 51,3 1,0
cm) de hauteur 32,5 cm, et placé à 80 cm au-dessus du sol, à ETOV État des ouvertures verticales
l'emplacement du centre du plancher. La mesure en continu de sa perte de ETOV 0 Ouvrant ouvert
poids a été réalisée au cours de l'expérience, fournissant la vitesse 0
ETOV 1 Ouvrant fermé
massique de consommation utilisée en donnée d'entrée (figure 13.6).
L'expérience a été réalisée au CSTB par B. Hognon, en 1981. NHOR Nombre d'ouvertures horizontales 0
Les données d'entrée, les options retenues, et les résultats du calcul XHOR Dimension selon Ox des ouvertures horizontales (m)
d'initialisation, sont décrits au tableau 13.3. YHOR Dimension selon Oy des ouvertures horizontales (m)
La version de base de FISBA, à partir de laquelle nous avons réalisé
plusieurs logiciels dédiés à des problèmes spécifiques, a été utilisée ici.
664 665
TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BA TlMENT TRAITÉ DE PHYSIQUE DE PHYSIQUE DU BA TlMENT
3 - Physique du feu pour l'ingénieur 3 - Physique du feu pour l'ingénieur 13- Modèles globaux de feu de bâtiment
13- Modèles globaux de feu de bâtiment
ÉCHANGES RADIATIFS
GESTOV Gestion de l'état des ouvrants des ouvertures verticales
GESTOV = 1 L'état initial reste inchangé
ISEMB Choix du module de traitement des échanges radiatifs
GESTOV = 2 L'état des ouvertures change au cours du ISEMB = 1 Modèle du sablier
temps. A chaque instant choisi, une ISEMB 2 Module RAVEL
ouverture déjà définie change d'état. Les ISEMB = 3 Pas d'échanges radiatifs 4
dimensions des ouvertures restent ISEMB 4 Module ERAYSI
inchangées au cours du temps. 1
(relais des échanges par la zone haute)
GESTOV 3 L'état des ouvertures change au cours du
temps. A chaque instant choisi, l'état des
EMMOV Emissivité de l'ouvrant ouvert 1
ouvertures varie et les dimensions des EMFOV Emissivité de l'ouvrant fermé côté intérieur 0,4
ouvertures peuvent varier (configuration
de percements successifs de l'ouvrant). EMEX Emissivité des faces extérieures aux parois 1
ENTRAÎNEMENT D'AIR ET PUISSANCE CALORIFIQUE EMPRAV Emissivité des faces intérieures aux parois 0,9
ILENT Le type de la loi d'entraînement d'air XKH Coefficient d'absorption de la zone gazeuse haute (m-l) 1
en zone gazeuse haute
XKB Coefficient d'absorption de la zone gazeuse basse (m-1) 0
ILENT 1 loi de ZUKOSKI
ÉCHANGES CONVECTIFS
ILENT = 2 loi de HARVARD source réelle
loi de HARVARD source virtuelle
ICONV Les valeurs des coefficients d'échanges convectifs
ILENT 3
intérieurs sont constants ou variables.
ILENT = 4 loi de MAC CAFFREY 3
ICONV = 1 Les valeurs des coefficients restent égales à
ILENT = 5 loi de l'ENSMAP celles choisies initialement 2
ILENT 6 loi de source linéaire
ICONV = 2 Les valeurs évoluent au cours du temps
ILENT 7 loi de gros feu selon des lois empiriques
ZFL Hauteur de la surface de pyrolyse (m) 1,125 RDGHOV Valeur initiale du coefficient d'échange convectif à la
5,0
paroi intérieure de l'ouvrant en position fermée (W/ m2/ K)
HCF Chaleur de combustion (MJ/kg) 17,3
HCV 3,0 BEX Valeurs initiales des coefficients d'échange convectif aux
Chaleur de vaporisation (MJ /kg) 5,0
six faces extérieures des parois de la pièce (W/m2 /K)
FRAYFL Fraction rayonnée de la puissance calorifique fournie par 0,20
la combustion du foyer
JBUS Combustion en zone gazeuse haute POND Valeur du coefficient de pondération du schéma général
aux différences finies. Ce coefficient intervient également
JBUS 1 Combustion en zone gazeuse haute prise en
dans l'approche modale ainsi que dans le traitement de
compte 2
la conduction dans les ouvrants en bois.
JBUS = 2 Aucune combustion en zone gazeuse haute
POND O Schéma explicite
POND = 1 Schéma implicite 0.5
POND = 0.5 Schéma de CRANK-NICOLSON
NMXTRA Nombre maximal de matériaux constitutifs d'une paroi NCOV Pour les ouvrants en bois, nombre de noeuds du maillage -
2
du local de l'ouvrant
NM Tableau contenant pour chacune des NP parois le 2 MU Pour les ouvrants en bois, raison de la suite géométrique -
nombre de matériaux la constituant 1 servant à calculer la position des noeuds du maillage
1 RÉSULTATS DE L'INITIALISATION (ÉTAT STATIONNAIRE)
COND Conductivité des matériaux constitutifs des parois du 0,8 Pertes conductives au plancher (W) 72
local. Le classement est celui de NM pour chacune des 1,0
NP parois de natures différentes (W/m/K). 1,0 Pertes conductives aux murs (W) 205
0,8 Pertes conductives au plafond (W) 78
MASV Masse volumique des matériaux constitutifs des parois 2060 Pertes enthalpiques aux ouvertures horizontales du plancher (W)
du local (Kg/m3). 2310
2310 Pertes enthalpiques ouvertures verticales des murs (W) 594
2060 -
Pertes enthalpiques aux ouvertures horizontales du plafond (W)
CHMA Chaleur massique des matériaux constitutifs des parois 850
Pression au sol à l'intérieur du local (Pa) 101324,9
du local (J/Kg/K). 1300
1300 • Température pariétale des murs (K) 289,95
850
1 Débits aux ouvertures verticales du local (kg/s) 0,200
EPAI Épaisseur des matériaux constitutifs des parois du local 0,05
0,10 Hauteur de la zone neutre (m) 1,00 m
(m)
0,10 : Température initiale de l'air à l'intérieur du local, donnée, (K) 291
0,10
Température initiale de l'air à l'extérieur du local, donnée, (K) 288
NOEU Nombre de noeuds du maillage des matériaux constitutifs 20
des parois du local 30 i Masse volumique initiale de l'air à l'intérieur du local (kg/m3) 1,20
30 Température des ouvrants (K) 288
30
· •· '•.·'.•,•••·•.·•· ;. ,• ,,·:· ······ ··:• .· ..r:::\i:'>>':\;:.<>:>' . .. ·� . ./' ;>..é/.:; <
; >:1;;>;;: ;,.;/!'.
NATOV Nature du (ou des) ouvrant(s) du local
NATOV = 1 Ouvrant en verre 1
• figure 13.8 : la hauteur libre sous la fumée, grandeur importante pour 500
X 2,30 m du sol (en retrait de l'ouverture)
• 2,20 m du sol (â proximité de l'ouverture)
évaluer si les conditions sont praticables pour une personne en 450 ■ 1,50 m du sol (à proximitê de l'ouverture}
mouvement, est dans le modèle la hauteur de l'interface entre les zones 400
À 2,30 m du sol (â proximité de l'ouverture)
x: 1,50 m du sol (en retrait de l'ouverture)
zb et zh. Cette grandeur n'a pas été mesurée. Les observations visuelles
9 350
X X • l,00 m du sol (â proximité de l'ouverture)
indiquait un bon accord entre simulation et expérience, de l'ordre de±
î
+ 1,00 m du sol {en retrait de l'ouverture)
-- zone gazeuse haute (calcul)
20cm. 300 X
X • • • • zone gazeuse basse (calcul)
• figure 13.9 : cette figure donne la fraction volumique d'oxygène calculée i 250 X
X
100
50
20
1
t 5
..,QI
l
JO
2,5
5
2
f
0
0 300 600 900 1200 1500
!QI 1,5
temps (s)
'
0,5
(donnée d'entrée de la simulation)
0
0 300 600 900 1200 1500
temps{s)
0,25 �---------------- - - ---------� couleurs emplissant les zones basses et hautes, et l'amplitude des débits
massiques échangés par des flèches de longueur proportionnelle au débit.
ô' 0,2
"' Un graphe d'interactions rappelle de plus quels échanges de masse (et de
chaleur et de fumée) sont traités par la simulation entre les volumes en
� communication. Le post-processeur offre aussi le moyen de tracer
6' 0,15 rapidement l'évolution temporelle de grandeurs calculées dans des volumes
repérés à la souris.
1:1 0,1 Le logiciel exploite un précompilateur de Fortran et est installé sur une
i
I
station de travail dont il exploite des fonctions spécifiques. La durée d'une
3 simulation va de quelques minutes à quelques heures, selon le problème
- calc l u
i ,. 2,20 m du sol ten retrait de l'ouverturel
cl: , 5 a
00
traité et la précision demandée.
---+- ---;,---t---t- - ➔ -- i- -+- - ,- �- --, __-;----,...__,_ _,_....,
0 1 1 1
Nous nous limiterons à présenter un exemple tiré de simulations réalisées
0 f--+--+--+-
300 600 -+- -
-+- --+- _ 90 0 _ _ 1200 --,. 1500
en 1994 par X. Bodart (l'auteur de CIFI). On suppose qu'un feu se produit
temps (s) dans le vestiaire (15 m x 5 m au sol, et 2,5 m de hauteur} d'un immeuble
de plusieurs niveaux. Le débit calorifique atteint environ 800 kW à
6 minutes et garde ce niveau jusqu'à 16 minutes. Une grande salle à
Figure 13.9-Évolution de la fraction volumique d'oxygène en zone haute. manger de restaurant (20 m x 33 m au sol, et 2, 7 m de hauteur) se trouve
Comparaison calcul I mesure à l'étage situé au-dessus de celui du vestiaire. Une cage d'escalier (section
5 m x 5 m) permet à la fumée quittant le vestiaire d'atteindre la salle à
manger. Le problème est d'évaluer par simulation la gravité des conditions
dans cette salle à manger.
Les figures qui suivent ne représentent que le local source de fumée, la
cage d'escalier, et la salle à manger, bien que la simulation prenne
également en compte les autres volumes en communication. On suppose
13 .. 4..3 Le modèle et le logiciel CIFI ici que les portes du vestiaire et de la salle à manger sont ouvertes ; la
ventilation est naturelle, par des ouvertures du bâtiment, et le vent est
supposé de vitesse négligeable.
(cf la référence [X. Bodart, 1990})
La figure 13.10 montre l'état normal avant le feu :
Le modèle CIFI est un modèle de zones multivolume : le feu démarre dans
un local qui est en communication aéraulique avec d'autres volumes d'un • la température de l'air dans les différents volumes est voisine de 20 °C ;
même bâtiment, au même niveau ou à des niveaux différents, tels que des
couloirs, des locaux, des cages d'escalier. Si ce modèle est bâti sur les f# les débits d'air en mouvement sont de quelques dizaines de grammes
mêmes hypothèses de base que FISBA et les autres modèles à deux zones par seconde.
gazeuses, le fait qu'il prenne en compte des échanges (de matière, La figure 13.11 montre l'état atteint après 15 minutes de feu, quand le
d'espèces et d'énergie) entre plusieurs volumes rend sa description assez débit calorifique a presque atteint la fin de son plateau de 800 kW
complexe à cause des nombreux couplages qui y interviennent. Le modèle
incorpore de plus la représentation de systèmes de ventilation ou de • dans le vestiaire, la température de la zone haute est voisine de 200 °C
désenfumage naturels ou mécaniques. alors que dans l'escalier elle reste inférieure à 60 °C. Dans la salle à
manger, la température de zone haute est inférieure à 30 °C, mais la
CIFI a été destiné à la simulation de l'enfumage d'un bâtiment (voir le fumée occupe à peu près la mi-hauteur de la pièce. Les débits
chapitre 11}, et permet également le calcul des grandeurs fournies par massiques de fumée et d'air atteignent environ 3 kg/ s là où ils sont les
FISBA dans les différents volumes considérés. plus intenses. Les écoulements représentés tiennent compte de
Le nombre de grandeurs calculées devient assez grand pour qu'une phénomènes d'entraînement de gaz dans les zones gazeuses au
visualisation graphique des résultats soit nécessaire. Le post-processeur voisinage des ouvertures, difficiles à modéliser, et qui n'ont pas été
réalisé fournit des coupes verticales des parties du bâtiment concernées décrits au chapitre 7.
par l'enfumage. On peut estimer la température des gaz à l'aide de
le o gel
13 .. 5 .. 1 Principes de la modélisation de champ
�
"'""�"
Une analyse détaillée de l'état de l'arl de ces modèles est donnée à la
•
"'"'��
-
� la quantité de mouvement, de l'énergie et des espèces. On résoud
,.,.,�,,.
i,-,.,:�
numériquement les équations de bilan, ceci sans introduire d'hypothèses
� sur l'existence de volumes gazeux particuliers tels que par exemple la zone
lv est i Cl i rel
haute des modèles de zones, ni exploiter de relations empiriques comme
celles citées au chapitre 5. Ce principe s'appuie sur une théorie
!il rigoureuse ; idéalement, il mènerait à des solutions très précises. La
-- ,..,..,.. discrétisation des équations et le choix de la taille des mailles représentant
' les volumes de contrôle élémentaires constituent des causes d'imprécision,
toujours rencontrées quand on veut résoudre des systèmes d'équations
Id ' a s c a 1 1 e ri
aux dérivées partielles, par exemple en "mécanique des fluides numérique"
Figure 13.10 - Situation initiale (avant le feu) (en anglais, "CFD" : computational fluid dynamics). L'étude de ces
questions d'analyse numérique sort de ce cadre ; la référence citée ci
dessus fournit une liste d'articles permettant d'approfondir, dans le
domaine du feu, ce point difficile. En sus de cette difficulté de calcul,
l'approche des modèles de champ en rencontre une autre, de nature
physique, qui concerne la turbulence. Si, en principe, les équations de
base peuvent inclure les effets des fluctuations des variables liées à la
turbulence, le système qu'on obtient alors n'est pas aisément soluble pour
toutes les échelles de temps et d'espace impliquées dans les phénomènes
liés au feu.
1 sa 1 1 e a mange r
13 .. 5 .. 2 Traitement de la turbulence
(On peut consulter sur ce point la référence : [Delaunay, 1995) dans le tome 1
du "Traité de physique du bâtiment7.)
Ici ' ecs c a I i e ri
Pour pouvoir calculer l'évolution des valeurs moyennes des grandeurs
turbulentes telles que par exemple la pression, la vitesse, ou la
Figure 13.11 - Enfumage de la salle à manger. Situation à 900 s
température, la méthode la plus couramment utilisée est d'introduire un
"modèle de turbulence" fournissant de nouvelles équations, qui, ajoutées
ôt
v _
ô(pç5) +� ( ,l,.,.)
ac 1 Pr ,
_!_[r
acJ
tj,
ôç5) =S
ac1 tj, +(: + :-;; +[ i + : +[ i + ;
où p est la masse volumique locale du gaz, V; est la composante du
rp rprtj, stj,
1 0 0 Modélisation de la combustion
µeff Le choix de garder aux équations de base leur écriture générale locale
ôp Ô ÔVx Ô ÔVy J+ Ô ÔV 2)
Vx
- ÔX + ÔX ( µeff ÔX ) + ÔX ( µeff Ô.X: ÔX ( µeff ÔX s'exprime aussi au niveau de la représentation de la combustion en
Vy /Jeff
ôp Ô ÔVx
- ÔX + ÔX ( µeff ôy J + ÔX
Ô
( µeff
ÔVy
ôy
J Ô
+ ÔX ( µeff
ÔV2
ôy J
flammes de diffusion : mise en contact des réactifs, réactions, production
de chaleur et d'espèces. La turbulence est ici encore à représenter. On fait
généralement l'hypothèse que la diffusivité moléculaire des espèces reçoit
la même valeur quelle que soit l'espèce. La concentration locale d'une
J
µeff espèce est écrite sous la forme adimensionnelle d'une fraction de mélange à
ôp Ô ÔVx Ô ÔVy Ô ÔV 2) (
Vz
ÔX ( µeff & ) ( µeff
- ÔX + + ÔX & + ÔX ( µeff & - g P - Poo } laquelle est associée une densité de probabilité.
Nous décrirons brièvement deux des méthodes citées à la référence [Cox,
h µeff / Oh 0 1996]:
f µeff / O"f 0
• La modèle de combustion "eddy break-up" s'appuie sur des travaux de
µeff / 0Yf Spalding, Magnussen, Hjertager, Bilger, etc. On suppose que la variance
Yr t: . Y0 YP
-p-mm[CR Yf ,CR-,CR · -- ]
,
K r 1+ r des fluctuations de concentration d'une espèce est proportionnelle à sa
moyenne temporelle et que la vitesse de sa production ou de sa
µeff / 0k consommation est régie par la concentration de celui des deux réactifs
Gk - p &+GB
k
suivants qui est le moins abondant : oxygène ou espèce combustible. La
µeff / Œc
E
f [( G k + GB )c1 - C2pE] durée des réactions est posée nulle ; on obtient les concentrations de
produits en se donnant des rapports stoechiométriques, ou bien en
supposant atteint l'équilibre thermodynamique.
• La méthode des flammelettes (due à Peters) : on suppose que les les méthodes numériques
réactions ont lieu dans des flammelettes minces incorporées au champ
d'écoulement turbulent. Les relations entre la composition chimique L'objectif de concilier une précision convenable des résultats avec un
instantanée et la fraction de mélange sont tirées de mesures sur des temps calcul réaliste et en évitant de se heurter à des problèmes de
flammes laminaires. La méthode permet de tenir compte de la cinétique convergence ou de stabilité a stimulé la mise au point de méthodes
des réactions chimiques. numériques diverses. Ici encore, la physique du feu profite des travaux de
combustion ou de mécanique des fluides poursuivies dans d'autres
Ce domaine fait l'objet de recherches en cours. domaines d'application. La question de la discrétisation des équations est
abordée, très sommairement, au chapitre 8, sur l'exemple de l'équation de
les échanges radiatifs la chaleur.
(au sens large) où passent des personnes ou des véhicules, on peut Pour terminer sur l'application aux problèmes
évaluer la praticabilité de ce chemin. Les calculs d'éclairement
permettent aussi de dimensionner des écrans de protection. concrets
• Des champs de pression sont établis dans une configuration �-ace à la c�mpl��té des phénomènes couplés du feu de bâtim
411
compartimentée pour imposer à l'air une circulation en accord avec des 11mme1:se d�vers1te �es c?n�itions initiales, la simulation numé ent et à
ce� phenomenes, meme a 1 aide . rique de
exigences de sécurité ou de propreté. Le feu peut déséquilibrer ces de modèles encore limités, est la seule
champs de pressions, causant des mouvements de gaz non souhaités, et v?1e offerte J:O':r permettre une représentation et des évalu
_ ations
transporter des polluants dans des endroits à protéger. Cette real1stes, en general hors de portée de l'intuition.
formulation très générale peut s'appliquer à des bâtiments où des pièces
• La connaissance des possibilités et des limites des outils
abritant des malades, des locaux industriels où l'exigence d'air propre de
est forte, des laboratoires où on utilise des produits dangereux, des pass� par la compréhension des phénomènes et des hypotsimulation
modeles. hèses des
navires, etc. La simulation numérique permet d'évaluer si les exigences
définies en conditions normales seront encore satisfaites en cas de feu,
et d'aider â définir les moyens à mettre en oeuvre pour qu'elles le soient.
Un champ d'application courant est le contrôle de l'enfumage : les
calculs permettent de définir des moyens efficaces, surtout dans des
configurations complexes.
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TRAITÉ DE PHYSIQUE DU BATIMENT
Tome3
Physique du feu pour ,,ingénieur
CENTRE
SCIENTIFIQUE
UI 111111
ET TECHNIQUE
DU BATIMENT