Vous êtes sur la page 1sur 196

ELSEVIER

Classiquement, les manipulations du crâne s'adressent aux sutures, aux


membranes et à la circulation du liquide cérébrospinal.
Le bon fonctionnement de ces éléments ne repose pas seulement sur
l'harmonie mécanique de l'unité craniosacrée. Il dépend aussi d'aspects
informationnels organisés autour de propriocepteurs, de barorécepteurs
et de chémorécepteurs d'une extrême sensibilité. Ce sont les nerfs crâ-
niens et le système nerveux autonome qui véhiculent toutes ces informa-
tions. Les dysfonctions neurales qui les touchent peuvent brouiller ces Jean-Pierre Barral, Alain Croibier
transferts d'informations et ainsi perturber les constituants fondamentaux
du mécanisme respiratoire primaire.
Entièrement nouveau et original, abondamment illustré, ce livre est aussi
un guide essentiel pour visualiser et connaître les nerfs crâniens. Il vous
apprend les manipulations de ce système neural délicat et de nouvelles
techniques permettant d'avoir une action sur la partie la plus noble et la
plus précieuse du crâne : le cerveau. C'est lui qui doit être la cible priori-
taire de notre action. Sa plasticité exceptionnelle le rend très dépendant
d'un gradient de pression harmonieux pour gérer les milliards d'informa-
tions qu'il reçoit à chaque seconde et pour assurer pleinement ses produc-
tions de neuromédiateurs et d'hormones.
Manipulations
des nerfs crâniens
Des mêmes auteurs :
Manipulations vasculaires viscérales, J.-P. Barral, A. Croibier, ISBN: 978-2-8101-0095-8
Manipulations des nerfs périphériques, J.-P. Barral, A. Croibier, ISBN: 2-84299-599-6
Manipulations des nerfs crâniens, J. - P. Barral, A. Croibier, ISBN : 2-84299- 771-9
Diagnostic ostéopathique général, A. Croibier, ISBN : 2-84299-655-0
Manipulations de la prostate, J.-P. Barral, ISBN: 2-84299-654-2
Manipulations viscérales 1, J.-P. Barral, P. Mercier, ISBN: 2-84299-620-8
Manipulations viscérales 2, J.-P. Barral, ISBN: 2-84299-621-6
Le thorax: manipulations viscérales, J.-P. Barral, ISBN: 2-84299-690-9 Manipulations
Dans la collection :
L'anneau pelvien, T. Liévois, ISBN: 2-84299-738-7
Ostéopathie. Principes et applications ostêoarticulaires,
des nerfs crâniens
O. Auquier, ISBN : 978-2-84299-806-6
Ostéopathie pédiatrique, N. Sergueef, ISBN: 978-2-84299-971-9
Anatomie fonctionnelle appliquée à l'ostéopathie crânienne,
N. Sergueef, ISBN: 978-2-8101-0096-5
Traitement ostéopathique des lombalgies et lombosciatiques par hernie discale,
Jean-Pierre Barral
F. Ricard, ISBN : 978-2-84299-839-4.
Alain Croibier
Traité de médecine ostéopathique du crâne et de l'articulation temporomandibulaire,
F. Ricard, ISBN: 978-2-8101-0123-8.
Médecine ostéopathique et traitement des algies du rachis dorsal,
F. Ricard, ISBN: 978-2-8101-0097-2.

ELSEVIER
MASSON
Jean-Pierre Barral
Ostéopathe DO, diplômé de l'European School of Osteopathy (Maidstone, Royaume-Uni) et de la faculté
de médecine Paris-Nord (département ostéopathie et médecine manuelle). Sommaire
Alain Croibicr
Ostéopathe DO, membre du Registre des ostéopathes de France; diplômé de l'école d'ostéopathie A.T. Still
Academy (Lyon, France) ; directeur du département mécanique humaine de l'Académie d'ostéopathie de
France.

Introduction XV

Manipulations des nerfs crâniens Première partie


Responsable éditorial : Marie-José Rouquette
Éditeur : Nathalie Humblot Données théoriques
Chef de projet : Seli Arslan
Conception graphique : Véronique Lentaigne
Illustrations intérieures : Éléonore Lamoglia Chapitre 1
Photographies intérieures et illustration de couverture : totemstudio.com Notions prérequises
Anatomie fonctionnelle du nerf ..
© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
62, rue Camille Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux
Propriétés mécaniques du nerf ..
http://france.elsevier.com Unité fonctionnelle du système nerveux ..
Pathologie fonctionnelle du nerf .
L'éditeur ne pourra être tenu pour responsable de tout incident ou accident, tant aux personnes qu'aux Concept d'unicité et de globalité ..
biens, qui pourrait résulter soit de sa négligence, soit de l'utilisation de tous produits, méthodes, instruc-
tions ou idées décrits dans la publication. En raison de l'évolution rapide de la science médicale, l'éditeur
recommande qu'une vérification extérieure intervienne pour les diagnostics et la posologie.

Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. En Chapitre 2
application de la loi du 1er juillet 1992, il est interdit de reproduire, même partiellement, la présente publi-
cation sans l'autorisation de l'éditeur ou du Centre français d'exploitation du droit de copie (20, rue des Particularités des nerfs crâniens 11
Grands-Augustins, 75006 Paris).
········································································
Ail rights teserved. No part of this publication may be translated, teproduced, stored in a retrieval system or trans- Rappels .. 13
······································································································
mitted in any form or by any other electronic means, mechanical, photocopying, recording or otherwise, without Nomenclature 13
prior permission of the publisher. p ·············································································································
C articularités embryologiques . 14
aractéristiques fonctionnelles 17
Photocomposition: MCP, 45774 Saran cedex (France) ISBN: 978-2-84299-771-7 ············································································
Imprimé en Italie par Printer Trento, 38100 Trento ISSN: 1768-1995
Dépôt légal : novembre 2006
Réimpression: mars 2012
VIII Manipulations des nerfs crâniens Sommaire IX

Chapitre 3 Chapitre 8
Organisation anatomique des nerfs crâniens . 21 Diagnostic et traitement des nerfs crâniens ················································ 55
Origine . 23 Terminologie............................................................................................................... 57
Trajet . 23 Diagnostic 59
Branches . 25 Traitement
··················································································································· 65
Ganglions . 26

Chapitre 4
Émergences orificielles crâniennes 29
Deuxième partie
Compartiment antérieur . 31 Pratique des manipulations
Compartiment moyen . 32
Compartiment postérieur . 34 Chapitre 9
Manœuvres orificielles plurineurales 73
Chapitre 5
37 Finalité des manœuvres orificielles plurineurales 75
Innervation de la dure-mère crânienne ..
Fissure orbitaire supérieure................................................................................... 75
Dure-mère pariétale . 39 Foramen jugulaire 77
Dure-mère des membranes . 39 Foramen magnum..................................................................................................... 77
Sensibilité durale . 40
Chapitre 10
Chapitre 6 Nerf olfactif ···················································································································· 83
Anatomie fonctionnelle des nerfs crâniens . 43
Rappel anatomique................................................................................................... 85
Racines nerveuses . 45 Rappel physiopathologique 89
Nerfs . 45 Manipulations............................................................................................................. 90
Orifices crâniens . 45
Émergences des nerfs crâniens . 46 Chapitre 11
Nerf optique . 101
Chapitre 7
Pathologie fonctionnelle des nerfs crâniens . 47 :appel anatomique................................................................................................... 103
. , . Map~el physiopathologique................................................................................... 110
F one t 10n mecan1que . 49
an1pulations ········..................................................................................................... 115
Fonction vasculaire .. 50
Fonction neurovégétative . 50
Fonction informationnelle et proprioceptive . 50
F one t'10n e'I ectromaqnèttque
, ' . 51
Fonction chimique et hormonale . 52
Étiologie des fixations neurales .. 52
X Manipulations des nerfs crâniens Sommaire XI

Chapitre 12 Chapitre 18
Nerf oculomoteur 123 Nerf abducens 197
Rappel anatomique................................................................................................... 125 Rappel anatomique................................................................................................... 199
Rappel physiopathologique 128 Rappel physiopathologique 199
Manipulations............................................................................................................. 132 Manipulations............................................................................................................. 201

Chapitre 13 Chapitre 19
Nerf trochléaire 135 Nerf facial 205
Rappel anatomique................................................................................................... 137 Rappel anatomique................................................................................................... 207
Rappel physiopathologique 138 Rappel physiopathologique 213
Manipulations............................................................................................................. 142 Manipulations............................................................................................................. 215

Chapitre 14 Chapitre 20
Nerf trijumeau.............................................................................................................. 143 Nerf vestibulocochléaire 223
Rappel anatomique................................................................................................... 145 Rappel anatomique................................................................................................... 225
Rappel physiopathologique 147 Rappel physiopathologique................................................................................... 228
Manipulations ,.......... 149 Manipulations............................................................................................................. 237
Nerf trijumeau et migraine.................................................................................... 151
Chapitre 21
Chapitre 15 Nerf glossopharyngien 241
Nerf ophtalmique....................................................................................................... 153
Rappel anatomique................................................................................................... 243
Rappel anatomique................................................................................................... 155 Rappel physiopathologique 246
Manipulations............................................................................................................. 161 Manipulations............................................................................................................. 249

Chapitre 16 Chapitre 22
Nerf maxillaire.............................................................................................................. 171 Nerf vague...................................................................................................................... 253
Rappel anatomique................................................................................................... 173 Rappel anatomique................................................................................................... 255
Manipulations............................................................................................................. 178 Rappel physiopathologique 262
Manipulations............................................................................................................. 266
Chapitre 17
Nerf mandibulaire 185 Chapitre 3
Nert accessoire
Rappel anatomique................................................................................................... 187 ············································································································· 273
Manipulations . 190
Rappel anatomique................................................................................................... 275
~:~:~ra~r~~o:athologique 280
············································································································· 282
Manipulations des nerfs crâniens Sommaire XIII
XII

Chapitre 24 Chapitre 29
Nerf hypoglosse 285 Cervicalgies d'origine crânienne........................................................................ 329
Rappel anatomique................................................................................................... 287 Hypertension intracrânienne 331
Rappel physiopathologique 289 Syndrome méningé 332
Manipulations............................................................................................................. 290
Chapitre 30
Chapitre 25 Sinusites ··························································································································· 335
Oreille 295 Rôle pneumatique des sinus .. 337
Oreille externe............................................................................................................ 297 Définition ······················································································································ 337
Oreille moyenne......................................................................................................... 305 Symptômes . 337
Exploration physique de l'oreille 305 ~ocalisations . 337
Manipulations............................................................................................................. 306 Etiologie . 338

Chapitre 26 Chapitre 31
Manipulations de l'encéphale.............................................................................. 311 Système nerveux autonome................................................................................. 339
, · ·
C aractèrtstiques , ·
mecaniques .. 313 Systèmes orthosympathique et parasympathique........................................ 341
Manipulation viscoélastique cérébrale.............................................................. 314 Nerfs glossopharyngien et vague........................................................................ 342
Système sympathique cervicocéphalique 344
Hypersympathicotonie 350

Chapitre 32
Troisième partie Neuroglie 353
Données anatomocliniques Généralités ··················································································································· 355
Les différentes cellules gliales . 355
Chapitre 27 Motilité gliale 356
Pathologies des nerfs crâniens 319
Fonctions gliai~~::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: 356
Pathologies nerf par nerf........................................................................................ 321 Rôle pathogène . 357
Pathologies combinant plusieurs nerfs crâniens............................................ 321

Chapitre 28
Adénopathies du cou et de la face.................................................................... 325
Conclusion
Tuméfactions de la face 327 ····················································································································· 359
Tuméfactions latérales du cou.............................................................................. 327 Glossaire
Bibliogra~~;~················································································································· 361
················································································································ 365
Index ...
····························································································································· 369
Première partie

Chapitre 1. Notions prérequises


Chapitre 2. Particularités des nerfs crâniens
Chapitre 3. Organisation anatomique des nerfs crâniens
Chapitre 4. Émergences orificielles crâniennes
Chapitre 5. Innervation de la dure-mère crânienne
Chapitre 6. Anatomie fonctionnelle des nerfs crâniens
Chapitre 7. Pathologie fonctionnelle des nerfs crâniens
Chapitre 8. Diagnostic et traitement des nerfs crâniens
Chapitre 1

Notions prérequises

Anatomie fonctionnelle du nerf

Propriétés mécaniques du nerf

Unité fonctionnelle du système nerveux

Pathologie fonctionnelle du nerf

Concept d'unicité et de globalité


Notions prérequises s

Chapitre 1

otions prérequises
Every nerve must be free to act and do its part
Andrew Taylor Still

Nous ne saurions trop conseiller au lecteur de de fibres nerveuses, réalisant ainsi un faisceau
se référer à notre livre Manipulations des nerfs primaire.
périphériques pour étudier les différentes En plus des structures gliales qui lui sont
propriétés des nerfs avant d'aborder les mani- annexées, chaque fibre nerveuse est envelop-
pulations des nerfs crâniens. pée par une gaine de renforcement.
Pour les lecteurs qui n'auraient pas ce préa- Le tube endoneural représente une struc-
lable, nous avons voulu résumer très succinc- ture distensible, élastique, faite d'une matrice
tement certaines données qui nous paraissent dense de tissu collagène qui a une fonction de
incontournables. nutrition et de protection.
L'endonèvre joue un rôle important pour
Anatomie fonctionnelle du nerf l'espace endoneural et la pression liquidienne. Il
garantit un environnement constant pour la fibre
Les fibres nerveuses se regroupent en unités
nerveuse en maintenant une légère pression posi-
fonctionnelles histologiques sous la forme de
fascicules entourés de différentes couches de tive dans cet espace.
tissu conjonctif. Périnèvre
Les tissus conjonctifs représentent 50 à Le périnèvre représente le tissu conjonctif
90 % de la masse tissulaire totale du nerf périfasciculaire. L'ensemble de plusieurs fais-
périphérique.
ceaux primaires entourés par le périnèvre
Tissus conjonctifs du nerf forme un faisceau secondaire.
Le périnèvre présente 7 à 8 couches denses
Les_ t~ssus conjonctifs des troncs nerveux péri- de cellules fibroblastiques.
P?enques se répartissent en endonèvre péri- Le périnèvre sert de :
nevre et épt , ' - protection du contenu que sont les tubes
mevre, selon leur topographie.
Endonèvre endoneuraux ;
L'endonèvre , - barrière de diffusion, qui garde certaines
int f . represente le tissu conjonctif substances à l'extérieur de l'environnement
ra asciculaire. Il groupe un certain nombre intrafasciculaire ;

© 2 006 Elsevier Ma
Manipulatio d sson SAS. Tous droits réservés.
ns es nerfs crâniens
6 Données théoriques
Notions prérequises
1 7

Dans l'espace endoneural, on note fréquem- Il existe aussi une innervation vasomotrice Contraintes neurales
- barrière mécanique qui résiste aux forces extrinsèque, pour les vasa nervorum, par des
externes. ment la présence de capillaires vides, tradui-
fibres qui pénètrent le nerf au niveau des Pression intraneurale intrinsèque
Le périnèvre est le dernier tissu conjonctif à se sant une exclusion fonctionnelle d'une partie
du lit vasculaire. plexus périvasculaires. Les vaisseaux sanguins La pression intraneurale intrinsèque (PINI)
rompre quand on soumet le nerf à une très du périnèvre et de l'épinèvre sont innervés
grande force de traction. Ces capillaires recommencent immédiatement pression représente l'intégrale des pressions
à fonctionner dès que le nerf est légèrement mobi- par le sympathique. intracellulaires de chaque axone, augmentée
Épinèvre lisé. de la pression intravasculaire dans les vasa
Nos manipulations neurales ont un effet Propriétés mécaniques du nerf nervorum. Elle est modulée par la pression
L'épinèvre représente le tissu conjonctif inter- intrafasciculaire qu'exercent les différentes
fasciculaire. Il se dispose entre les fascicules vasculaire immédiat.
Mobilité couches conjonctives.
secondaires et autour d'eux, et forme un four- La viscoélasticité du nerf l'expose à une
reau conjonctif qui entoure le tronc de tous Innervation du nerf Le tissu nerveux est soumis à de nombreuses tension longitudinale centrifuge ou distale ;
les nerfs périphériques. (nervi nervorum) sollicitations qui lui sont imposées par les toute variation de l'intensité de celle-ci fait
L'épinèvre est le prolongement périphéri- mouvements corporels. Il peut s'adapter aux varier la PINI.
que de la dure-mère qui se poursuit ainsi Les tissus conjonctifs des nerfs périphériques,
contraintes qui lui sont imposées de deux
jusqu'à l'extrémité des nerfs périphériques. des racines nerveuses et du système nerveux
façons: Pression intraneurale extrinsèque
Fonctionnellement, l'épinèvre a un double autonome possèdent leur propre innervation
par les nervi nervorum qui proviennent des - par un mouvement de glissement dans son Le nerf est soumis à la pression des tissus
rôle:
branches axonales locales. environnement anatomique ; environnants sur ses différentes enveloppes.
- d'une part il maintient les fascicules séparés
Ces nerfs assurent la sensibilité intrinsèque - par une déformation de ses structures Si cette pression exogène se fait plus soute-
(épinèvre interne);
du nerf. Au niveau mécanique, métabolique propres qui se raccourcissent, se plissent ou nue, la pression intraneurale extrinsèque
- d'autre part il forme une gaine bien définie
et trophique, l'état du nerf est en permanence (PINE) augmente.
autour des fascicules (épinèvre externe). se laissent étirer, selon les circonstances.
L'épinèvre est un porte-vaisseaux ; il sous contrôle. Les nervi nervorum sont les
Relation tension-compression
contient les vasa nervorum, qui constituent la éléments indispensables à la transmission des
microvascularisation du nerf. informations au niveau médullaire et central. Viscoélasticité Toute contrainte en compression, à type de
L'épinèvre est un porte-nerfs ; il contient Les nervi nervorum constituent une voie pincement, peut créer une composante de
Certains matériaux soumis à une contrainte tension à l'intérieur d'un nerf.
les nervi nervorum. Ce sont des fibres nerveu- afférente qui participe à la sensibilité intrinsè- répondent par une déformation instantanée
ses sensitives et sympathiques, issues du nerf que du nerf, souvent impliquée dans les À l'inverse, toute augmentation de la
suivie d'une déformation différée. C'est ce
lui-même et des plexus périvasculaires, qui processus pathologiques affectant les nerfs tension longitudinale d'un nerf déjà soumis à
que l'on appelle la viscoélasticité. Celle-ci
sont destinées à l'épinèvre, au périnèvre et à périphériques. En réponse à divers stimulus une pression ou à un pincement fait augmen-
diffère de l'élasticité, définie par le retour
l'endonèvre. (chimiques, électriques et mécaniques), ces ter les contraintes en compression dans le
immédiat d'une structure à sa forme initiale nerf.
L'épinèvre est une structure de mouvement; nervi nervorum se comportent comme des dès que la force de déformation a cessé d'agir.
il facilite le glissement entre les fascicules. nocicepteurs primaires.
Ils libèrent dans leur environnement des Le nerf est une structure viscoélastique. De
Tension distale permanente
prostaglandines et des neuropeptides impli- ce fait, il présente en permanence des
Vascularisation du nerf contra!ntes internes considérables, en perpé- C'est en palpant, pendant des années, de
qués dans les réponses inflammatoires.
(vasa nervorum) Lorsqu'un tissu souffre, il est le point de tuelle evolution selon les contraintes externes nombreux nerfs, que nous avons observé le
qui lui sont appliquées. phénomène de tension distale permanente.
Dans l'épinèvre, le réseau vasculaire est très départ d'une information nociceptive. Celle-ci
n'est pas toujours suffisante pour créer une ,La viscoélasticité est le meilleur atout Tout se passe comme si l'extrémité distale du
développé. La plupart des artérioles et des
douleur identifiée, mais elle perturbe la biomé- mecanique du nerf exposé à une traction. Le nerf cherchait à s'éloigner en permanence
veinules sont disposées de façon longitudi-
nale et sont largement anastomosées. canique régionale en créant une réponse de nerf eSt ainsi très résistant à ce type de vers la périphérie.
protection posturale pour ne pas surcharger la contrainte. L'anatomiste Brachet a étudié l'évolution
Dans le périnèvre, il existe un vaste plexus
des nerfs, particulièrement le nerf vague, sur
de capillaires ainsi qu'un réseau important zone nerveuse atteinte. t En revanche, le nerf est très vulnérable à
N.B. Les terminaisons nociceptives sont pJus oute compression, même légère. le plan embryologique. Il énonce un fait qui
d'artérioles et de veinules longitudinales.
sensibles à l'étirement qu'à la compression: nous conforte dans cette théorie :
Dans l'endonèvre, les vaisseaux capillaires vis Pour, nous , l' u t·1· . therapeutique
1 isation , de la
Tout l'art des manipulations neurales consiste a « Le territoire du nerf vague s'étend à des
sont également organisés en plexus. Le coe 1 astici té · , ,
exercer une composante de traction efficace, sans cti'ff' , consiste a controler le retour viscères qui, primitivement cervicocéphali-
nombre des veinules est en règle légèrement ere dut'issu en le ralentissant encore.
trop de compression. ques, émigrent secondairement vers le tronc.
supérieur à celui des artérioles.
8 Données théoriques Notions prérequises 9

Ce processus s'intègre dans la tendance géné- Pathologie fonctionnelle - augmentation de la pression intraneurale ; sable pour assurer l'homéostasie. L'organisme
rale des nerfs à étendre leur territoire vers le - blocage de l'apport sanguin artériel ; est une machine merveilleuse qui a besoin
du nerf _ ischémie secondaire ; d'avoir l'ensemble de ses constituants en bon
bas.»
Fibrose neurale - lésion du nerf. état de marche.
Dans le traitement des nerfs, on essaie En ostéopathie, on a longtemps considéré
toujours de les étirer le plus distalement possi- La personne est un tout qu'il ne faut pas
Le mouvement intraneural se passe entre les que seules les contraintes extraneurales
ble pour obtenir un effet sur leur tension compartimenter, au risque de voir des ostéo-
éléments tissulaires neuraux et les éléments étaient responsables de phénomènes com- pathes spécialistes d'une partie du corps.
intrinsèque. tissulaires conjonctifs. Il est le témoin de la pressifs. De nombreuses manœuvres sur l'envi-
fluidité grâce à laquelle les différents éléments ronnement du nerf sont réalisées dans le but Si nous croyons fermement que les mani-
nerveux peuvent se voir appliquer des de lever la compression. pulations doivent être précises, et nécessitent
Unité fonctionnelle contraintes de traction sans être menacés de La réalité semble plus complexe : la pour cela l'acquisition de connaissances
du système nerveux rupture. Les fibres nerveuses peuvent se plis,- compression est un conflit. Elle fait aussi spécifiques, nous affirmons que l'ostéopathe
ser et se déplisser par rapport à l'endonèvre. A intervenir les pressions intrinsèques, les se doit d'être généraliste. L'ostéopathe, méca-
Il est important de souligner que le système l'intérieur d'un nerf ou d'une racine, un fasci- nicien général du corps, doit avoir le même
nerveux constitue une entité indivisible. Il phénomènes de fibrose et l'œdème du nerf
cule peut glisser par rapport à un autre fasci- intérêt et la même dextérité pour un pied, un
semble qu'aucune autre structure dans le lui-même.
cule. C'est en jouant directement sur le nerf, son organe, la colonne ou le crâne.
corps ne possède le même degré de connecti- De même, le cerveau peut bouger par système conjonctif périneural, sa microvascu- Les manipulations des nerfs crâniens sont
vité et de complexité. rapport à la dure-mère crânienne qui l'en- un outil exceptionnel pour agir sur le cerveau
larisation et sa micro-innervation qu'on dimi-
Cette unité fonctionnelle repose sur des toure, et la moelle épinière par rapport à la nue les contraintes à son niveau. et le reste du corps.
paramètres : dure-mère spinale. Manipuler les nerfs crâniens permet d'avoir
Lorsqu'un tronc nerveux est traumatisé, il Concept d'unicité un effet sur les sutures, les méninges et
- électriques. Les neurones sont interconnec- se produit presque immédiatement une exsu-
tés les uns aux autres. Tout influx généré à et de globalité l'encéphale. Toute stimulation locale a
dation d'albumine circulante au site du trau- comme finalité de générer une réponse
une extrémité du système peut atteindre en
matisme. Nous adhérons sans réserve et avec enthou- globale de l'organisme, ici induite par le
quelques millisecondes l'autre extrémité ; L'œdème endoneural augmente la pression siasme au concept stillien de globalité. Tous cerveau. C'est bien dans l'esprit stillien que
- mécaniques. Il existe une continuité tissu- intravasculaire, entraînant une diminution les éléments du corps jouent un rôle indispen- nous avons eu le plaisir d'écrire ce livre.
laire des différentes enveloppes entre le du flot sanguin des capillaires. Un œdème de
système nerveux central et périphérique ; longue durée amène une fibrose endoneurale et
la formation d'une cicatrice intrafasciculaire.
- biochimiques. Les mêmes neurotransmet- Ainsi, tout phénomène de fibrose ou d'œdème
teurs existent aux niveaux central et péri- affecte les mécanismes intrinsèques d'adaptation
phérique. Il existe des flux axonoplasmi-
du nerf
ques centrifuges et centripètes ;
- électromagnétiques. Le système périneural Compression
est un vecteur de courants continus, initiés
par les ondes cérébrales, qui se propagent à La physiopathologie des phénomènes de
travers tout le réseau neural à l'intérieur du compression est complexe. Ceux-ci allient la
corps. Ces courants jouent un grand rôle compression directe des fibres nerveuses et
dans le contrôle de la réparation tissulaire l'ischémie.
après toute lésion. C'est un vecteur impor- Ils font intervenir un cercle vicieux :
tant pour le maintien de l'homéostasie et - compression ;
l'organisation des forces de cicatrisation. - ischémie primaire ;
Par ailleurs, les nerfs ne sont pas totale- - transsudation ;
ment isolés d'un point de vue électrique ou - augmentation de la pression intraneurale;
magnétique ; il y a des échanges d'informa- - limitation du drainage veineux et lympha·
tions avec les tissus avoisinants, et surtout tique;
avec le système fascial. - œdème du nerf ;
Chapitre 2

1
Particularités
1

des nerfs crâniens

Rappels

Nomenclature

Particularités embryologiques

Caractéristiques fonctionnelles
Particularités des nerfs crâniens 13

Chapitre 2

Particularités
des nerfs crâniens

Rappels Depuis cette époque, l'embryologie et la


neurologie comparée ont mis en évidence
Les centres du système nerveux central sont certaines imprécisions de cette dénomina-
connectés aux organes périphériques (sensi- tion.
tifs ou moteurs) par des nerfs cérébrospinaux,
dont l'ensemble constitue le système nerveux Par exemple :
périphérique. - les nerfs accessoire (spinal ou XI) et hypo-
Suivant leur émergence, les nerfs périphéri- glosse (XII), bien qu'ayant une émergence
ques sont dits crâniens s'ils sont issus de crânienne, ont en réalité une origine
l'encéphale ou du tronc cérébral, rachidiens médullaire et pourraient être considérés
ou spinaux s'ils sont issus de la moelle comme des nerfs rachidiens ;
épinière. - le nerf vague (X) et la partie bulbaire du nerf
Comme les nerfs rachidiens, les nerfs accessoire (spinal ou XI) ne constituent
crâniens sont symétriques par rapport au qu'un seul et même nerf : le vagoaccessoire;
névraxe. Au nombre de 12 paires, ils traver- - le nerf trijumeau (V) des mammifères
sent les différentes enveloppes méningées résulte de la fusion de deux nerfs distincts
pour émerger au niveau des trous de la base chez tous les autres vertébrés : le nerf
du crâne, tandis que les nerfs rachidiens émer- ophtalmique profond et le nerf maxillo-
gent des faces latérales du rachis. mandibulaire.
Dans cet ouvrage, nous nous efforcerons
Nomenclature d'utiliser la nouvelle nomenclature des nerfs
La nomenclature et la numérotation des nerfs crâniens. Aussi, pour ceux qui, comme nous,
crâniens utilisées actuellement datent de ont appris les nerfs crâniens dans leur
1 7 ancienne dénomination, nous proposons un
'. ~ (Willis). Les 12 paires de nerfs sont
d1stmguées d' apres . , d es cnteres
. , purement tableau de correspondance (tableau 2.1).
descr"1 n I Les classiques moyens mnémotechniques
d P s : elles sont numérotées de I à XII
a~s le ~ens antéropostérieur et dénommées devront aussi être remis à jour!
~~st?nct_ion de leur forme (trijumeau) de leur Certaines branches et certains ganglions
leur mation
, (tac:13 1 , g 1 ossopharyngien)' ou de
des nerfs crâniens ont également changé de
ro1 e supposé ( o Ifactif, . optique, auditif).
dénomination (tableau 2.2).

© 2006 Elsevier Masso


Manipulation d n SAS. Tous droits réservés.
s es nerfs crâniens
Données théoriques
Particularités des nerfs crâniens 15
14

Tableau 2.1 1 1
Correspondances des nerfs crâniens dans les différentes dénominations

Ancienne Nomina anatomica Anglais


Nouvelle
nomenclature nomenclature
télencéphale
Nerf olfactif (1) N. olfactorii O/factory nerves
Nerf optique (Il) N. opticus Optic nerve
Nerf oculomoteur (Ill) Nerf moteur N. oculomotorius Ocu/omotor nerve
oculaire commun
Nerf trochléaire (IV) Nerf pathétique N. trochlearis Trochlear nerve diencéphale

Nerf trijumeau (V) N. trigeminus Trigeminal nerve


Nerf abducens (VI) Nerf moteur N. abducens Abducens nerve
oculaire externe
Nerf facial (VI 1) N. facialis Facial nerve mésencéphale
IV IV
Nerf vestibulocochléaire Nerf acoustique N. vestibulocochlearis Vestibulocochlear nerve
(VIII) V
Nerf glossopharyngien (IX) N. glossopharyngeus Glossopharyngeal nerve VI
VII métencéphale
Nerf vague (X) Nerf pneumogastrique N. vagus Vagus nerve VIII
Nerf accessoire (XI) Nerf spinal N. accessorius Accessory nerve
Nerf hypoglosse Nerf grand hypoglosse N. hypoglossus Hypoglossal nerve
myélencéphale

Tableau 2.2
Anciennes et nouvelles nomenclatures

Ancienne nomenclature Nouvelle Origine Destination


nomenclature Figure 2. 1. Vésicules cérébrales et futurs nerfs crâniens.
Nerf petit pétreux superficiel Rameau communicant VII Ganglion otique
avec le nerf petit pétreux
Nerf grand pétreux superficiel Nerf grand pétreux VII Ganglion formeront ultérieurement le cerveau et ses organes des sens. Les placodes olfactives, opti-
ptérygopalatin annexes (cervelet et tronc cérébral) : ques et otiques sont trois épaississements de
Nerf petit pétreux profond Nerf petit pétreux Nerf tympanique (IX) Ganglion otique - le prosencéphale, qui se subdivise en l'ectoderme de chaque côté de la future tête
Nerf grand pétreux profond Nerf pétreux profond Plexus carotidien Ganglion diencéphale (cerveau des régulations endo- (figure 2.2). Ces placodes sont respectivement
ptérygopalatin crines) et télencéphale (cerveau de la en relation avec les nerfs olfactif (I), optique
IX Caisse du tympan pensée); (II) et vestibulocochléaire (VIII).
Nerf de Jacobson Nerf tympanique
- le mésencéphale ;
Au niveau du tronc, la distribution - le rhombencéphale (tronc cérébral), qui Muscles et autres tissus
Particularités embryologiques segmentaire des nerfs rachidiens est relative- forme le métencéphale ( cervelet) et le
myélencéphale (moelle allongée). Les futurs muscles de la région céphalique
En principe, les nerfs spinaux ont une dispo- ment simple à se figurer. L'organisation des dérivent de deux origines mésodermiques :
sition métamérique et symétrique : à chaque nerfs crâniens paraît a priori plus complexe. Chacune des vésicules est connectée à une
oct~ plusieurs paires des futurs nerfs crâniens - les somitomères ;
somite correspondent un nerf dorsal et un Quelques éléments d'embryologie vont nous 1spos·ees a, d roite et à gauche. , - les arcs branchiaux.
nerf ventral. Le nerf ventral est moteur, tandis aider à mieux les visualiser et les comprendre.
que le nerf dorsal est sensitif.
Organes des se - Somitomères
Les nerfs crâniens conservent plus ou Tube neural
moins cette disposition en nerfs ventraux et Au niveau d 1 , , . , , Au niveau du tronc, les somites sont des
nerfs dorsaux, mais leur métamérie est Vers la fin du 1er mois, le tube neural est fonn~ l'embryo e extrémité cephalique de segments bien différenciés du mésoderme
de trois puis de cinq vésicules (figure 2.1) qui t
n, se conS ituent les ébauches des para-axial, à l'origine des métamères.
souvent effacée.
Données théoriques Particularités des nerfs crâniens 17
16

vésicule otique gauche placode optique

placode cristallinienne gauche placode otique ----~


premier somite cervical

v,
V2

VII V3\\ ) 1

"~ -c---~-- bourgeon maxillaire


---:::--~.____ premier arc branchial
X -:;:.;~-7-------- deuxième arc
1 1
placode olfactive troisième arc
--------=....-------- quatrième arc

saillie cardiaque

arcs branchiaux

Figure 2.2. Placodes.


Figure 2.3. Arcs branchiaux.

Au niveau de l'extrémité céphalique, les d'ectoderme de surface, sur leur face externe,
somites sont plus flous et l'on parle de somites et d'endoderme de l'intestin antérieur, sue Le 2e arc branchial est innervé par le nerf
leur face interne. facial (VII).
Caractéristiques fonctionnelles
diffus ou somitomères.
Les arcs branchiaux forment la majeure Le 3e arc branchial est innervé par le nerf D'une manière générale, les nerfs crâniens
Selon leur position, on en distingue deux
partie des structures de la face et du cou. glossopharyngien (IX). fournissent l'innervation sensitive et motrice
catégories : Les nerfs des arcs branchiaux sont des nerfs
- les somitomères préotiques (en avant de la Le 4e arc branchial est innervé par le nerf po~~- la tête et le cou, à l'exception du vague
mixtes, moteurs et sensitifs. Ils représentent vague (X). qui mnerve aussi le thorax et l'abdomen. En
placode otique) qui formeront les muscles l'équivalent segmentaire de l'innervation Le 6e arc b ranc
· h'ial est · , par le nerf
mnerve outre, certains d'entre eux véhiculent des
oculaires extrinsèques, connectés aux nerfs spinale pour le reste du corps. vague (X) (figure 2.4). informations sensorielles en provenance des
oculomoteur (Ill), trochléaire (IV) et abdu- Les nerfs d'un arc branchial contiennent: organes des sens. Sur le plan moteur, ils véhi-
cens (VI); - des motoneurones innervant les muscles
N.B. : Chez les · . arcs branchiaux se culent des influx volontaires et involontaires
- les somitomères postotiques (en arrière de squelettiques striés dérivés des arcs, encore dével poissons, six pour le contrôle musculaire.
la placode otique) qui donnent naissance appelés neurones branchiomoteurs ; chies ~~p;;~_et ,form;nt l'ébauche des bran-
aux muscles de la langue, pris en charge par - des neurones sensitifs pour l'ectoderme de res on d' iscerocrane. Chez les mammifè- Ainsi, les nerfs crâniens fonctionnent
le nerf hypoglosse (XII). ,
dénommés enomb·re cmq
· arcs branchiaux, comme des nerfs rachidiens modifiés ou un
surface revêtant les arcs ;
1 2 3 4
- des neurones sensitifs viscéraux pour _le développant ' ' , et 6, le se arc ne se peu particuliers. Dans leur ensemble, ils
revêtement de l'endoderme de l'intestin pas. possèdent des éléments sensitifs et moteurs.
Arcs branchiaux
Les arcs branchiaux sont des renflements de antérieur. rf Individuellement, certains nerfs peuvent être
mésenchyme qui bordent l'intestin antérieur Le I'" arc branchial est innervé par le ne purement sensitifs ou purement moteurs ·
de l'embryon (figure 2.3). Ils sont recouverts trijumeau (V). d'autres sont mixtes. '
Données théoriques Particularités des nerfs crâniens 19
18

somitomères préotiques
_ Modalité viscéromotrice: il s'agit de l'inner- ■ Racines dorsales
vation des glandes et des muscles lisses des Tous les nerfs mixtes (trijumeau [V] ; facial
viscères. [VII] ; glossopharyngien [IX] ; vague [X]) sont
homologues de racines dorsales de nerfs
somitomères postotiques rachidiens par leurs fibres sensitives. Comme
ganglion Similarités et différences
elles, ils groupent des fibres sensitives issues
otique (V3) avec les nerfs rachidiens
de neurones ganglionnaires situés dans des
Quelle que soit sa localisation, un nerf est un ganglions crâniens métamérisés.
cordon de fibres nerveuses. Ces fibres sont des Ces fibres sensitives sont accompagnées
branche ophtalmique dendrites ou des axones ; elles sont issues de par des fibres motrices de deux types :
du nerf trijumeau (V1) corps cellulaires situés soit dans le système - les unes sont viscéromotrices et innervent
nerveux central, soit dans un ganglion péri- les glandes lacrymales et digestives ainsi
ganglion nerf accessoire (XI) phérique. L'organisation de ces fibres est que la musculature lisse des viscères du
ciliaire (V1) en relation toutefois très différente pour les nerfs spinaux tronc (estomac, intestins, poumons et bron-
avec le mésoderme et les nerfs crâniens. ches). Elles constituent la partie essentielle
ganglion - - - - -t-1- - - ----c = ii------' -f-#- para-axial proche
ptérygopalatin du sixième Les nerfs crâniens se partagent en deux du parasympathique crânien ;
(V2) arc branchial grandes catégories, d'organisation neurologi- - les autres sont de type somatomoteur et
que très différente : innervent des muscles striés particuliers,
cupule optique ceux de la musculature faciale et laryngée.
- d'une part ceux qui sont homologues des Ces muscles sont d'origine viscérale, car ils
placode cristallinienne 7
'----- nerfs rachidiens ; ce sont les nerfs moteurs dérivent de la musculature branchiométri-

(
et les nerfs mixtes ; que.
mésenchyme céphalique
- d'autre part des nerfs sensitifs spéciaux, en
1 1

placode olfactive relation avec les organes sensoriels céphali- Nerfs crâniens spéciaux
ganglion sous-mandibulaire (V3)
ques spécialisés (nerfs olfactif, optique, Il s'agit de nerfs en rapport avec les organes
vestibulocochléaire). sensoriels céphaliques : organe olfactif, oeil,
chorde du tympan
oreille interne.
Nerfs crâniens homologues Le « nerf» optique n'appartient pas en fait
saillie cardiaque
Les nerfs rachidiens sont des nerfs mixtes au système nerveux périphérique : la rétine
vésicule otique
résultant de la réunion de deux racines est un récepteur sensoriel très particulier
médullaires, une dorsale et une ventrale. Les d'origine encéphalique, et le « nerf» optique
nerfs crâniens considérés comme leurs homo- représente un faisceau nerveux singulier du
Figure 2.4. Ébauches de nerfs crâniens.
logues correspondent seulement à l'une des névraxe.
racines, dorsale ou ventrale. Les nerfs olfactif et vestibulocochléaire
naissent de placodes sensorielles qui donnent
res et des vaisseaux, à l'exception de la
les six modalités d'influx ■ Racines ventrales également naissance aux organes sensoriels
douleur provenant des viscères.
correspondants.
Les nerfs crâniens véhiculent six modalités - Sensibilité spéciale : il s'agit des perceptions Tous les nerfs moteurs ( oculomoteur [III] ·
différentes d'influx , trois sensitives et trois sensorielles comme l'olfaction, la vision, le trochlé
[XII aire · . [ IV]· ; abducens [VI] ; hypoglosse'
motrices. goût, l'audition et l'équilibre. d ]) sont homologues de racines ventrales Les différents rôles des nerfs crâniens
Modalités sensitives Modalités motrices e nt~rfs rachidiens. À l'exception du III qui Rôle sensitif
Co n 1ent un . '
- Modalité somatomotrice : c'est l'innerv~· trices d . ,contmgent de fibres viscéromo-
- Sensibilité générale : c'est la perception du
toucher, de la douleur, de la température, de tian des muscles qui se développent à partir
st
sont e e mees aux muscles lisses de l'œil, ils
1
■ Méninges
la pression, de la vibration et des informa- des somites. . de vent 1 xc us1veme n t somatomoteurs. Ils inner- Dure-mère, arachnoïde, pire-mère, faux et
- Modalité branchiomotrice : il s'agit à cépha1· muscles st nes
es •" d,enves
• , des myotomes
tente du cervelet reçoivent leur sensibilité des
tions proprioceptives. I iques (m 1
- Sensibilité viscérale : elle perçoit toutes les l'innervation des muscles se développan muscles h use es moteurs de l' oeil, nerfs crâniens, essentiellement - comme nous
Ypobranchiaux). le reverrons - par le nerf trijumeau ; mais
données sensitives en provenance des viscè- partir des arcs branchiaux.
20 Données théoriques

d'autres nerfs, parfois inattendus, comme le manipulation, même s'il ne fait pas partie des
nerfs crâniens.
Chapitre 3
nerf trochléaire, apportent leur contribution.
■ Artères • •
■ Diploé
Les nerfs crâniens donnent la sensibilité du
diploé qui est la partie spongieuse des os du
Les fibres des nerfs crâniens, mêlées aux fibres
provenant des ganglions sympathiques,
rqanisatlon
donnent la sensibilité des artères. Certaines
crâne.

■ Sutures
Curieusement, la littérature médicale est très
migraines sont dues à la vasodilatation des
artères du crâne.

■ Et le cerveau ?
anatomique
discrète sur l'innervation des sutures. Testut,
qui est notre référence, donne juste une infor-
mation sur l'innervation des sutures lambdoï-
des due à un filet nerveux venant du nerf
Le cerveau ne serait pas sensible en lui-même.
La sensibilité intracrânienne est surtout due
aux méninges et au système vasculaire.
des nerfs crâniens
supraorbitaire, branche du nerf frontal,
Rôle moteur
lui-même issu du nerf trijumeau.
Pour nous, le plus important au niveau des Les muscles de la langue, de l'oreille et de l'œil
sutures crâniennes est le nerf trijumeau ; ont des fibres qui viennent des nerfs crâniens.
notamment parce qu'il donne des filets à la Les muscles du crâne, comme le temporal,
suture coronale, reine des sutures, en l'occipital et le frontal, également. Ce sont les
nerfs oculomoteur, trochléaire, abducens, Origine
première ligne pour absorber les chocs.
facial accessoire et hypoglosse qui assurent ce
■ Sinus rôle.
Trajet
La muqueuse des sinus est très sensible et
Rôle sensoriel
réactive. Ce sont les nerfs crâniens qui assu-
rent leur sensibilité et, là aussi, sans parti pris, C'est grâce aux nerfs crâniens que le cerveau
reçoit les informations qui nous permettent Branches
nous décernons la palme au nerf trijumeau.
Grâce à ses trois branches, il donne l'innerva- de sentir, de voir, d'entendre, de goûter et, au
tion des sinus frontaux, sphénoïdaux, ethmoï- deuxième degré, de penser et d'être. Les nerfs
sensoriels sont les nerfs olfactif, facial, opti- Ganglions
daux et maxillaires.
que et vestibulocochléaire.
■ Peau du crâne et de la face Rôle expressif
Les nerfs crâniens assurent en grande partie la
sensibilité de la peau du crâne et de la face, C'est grâce aux nerfs crâniens que le visage
mais ils ne sont pas les seuls. exprime l'étonnement, la joie, la tristesse, la
Donnons comme seul exemple la peau du désapprobation, la peur. C'est essentiellement
crâne qui reçoit aussi des filets nerveux venus le nerf facial qui assure ce rôle.
du nerf sous-occipital d'Arnold1. C'est en
Rôle viscérosensible
partie pour cette raison que nous décrirons sa
Les nerfs glossopharyngien, vague et facial,
par exemple, sont viscérosensibles.

Rôle glandulaire
1. Friedrich Arnold (1803-1890) : anatomiste alle-
mand, professeur d'anatomie à Zurich, Fribourg,
Les glandes salivaires et lacrymales sont
Tübingen et Heidelberg. innervées par les nerfs crâniens.
Organisation anatomique des nerfs crâniens 23

Chapitre 3

rganisation
anatomique
des nerfs crâniens

Comme tout nerf périphérique, chaque nerf - isthme de l'encéphale (face supérieure) : le
crânien présente une origine, un trajet et une trochléaire (IV) ;
terminaison. - pédoncule cérébral : l'oculomoteur (III) ;
- chiasma: l'optique (II);
Origine
- bulbe olfactif: l'olfactif (I).
On considère que l'origine d'un nerf crânien
correspond au point d'émergence du nerf de Intérêt ostéopathique
la surface de l'encéphale (figure 3.1). Tous les
nerfs se détachent de la face ventrale de Finalement, on constate que sept nerfs
l'encéphale, à l'exception du nerf trochléaire, crâniens sont issus du bulbe rachidien, ce
d'émergence dorsale. qui donne toute son importance aux
On constate une concentration de l'origine manipulations de la dure-mère occipitale
des nerfs crâniens plus importante dans les et cervicale haute, ainsi qu'aux techniques
fosses cérébrales moyenne et postérieure. d'ouverture des orifices crâniens posté-
Voici leur localisation de l'arrière vers rieurs (foramen magnum, foramen
l'avant: jugulaire).
- bulbe rachidien :
• l'abducens (VI) ;
• le facial (VII) ; Trajet
: le vestibulocohléaire (VII) ;
Le trajet d'un nerf crânien est intracrânien,
le glossopharyngien (IX) ;
• le vague (X) . puis crânien et, enfin, extracrânien.
• l'ace esso1re
· (XI)
' (aussi au niveau de la
moelle); Trajet intracrânien
• l'hypoglosse (XII).
- Protubéra Dans son trajet intracrânien, le nerf est
nce . le trijumeau (V); entouré de la pie-mère encéphalique, et il est

Q 2006 Elsevier Mas


Manipulation d son SAS. Tous droits réservés.
s es nerfs crâniens
Organisation anatomique des nerfs crâniens 25
24 Données théoriques

foramen grand rond


foramen optique ---...____ et sa gouttière

foramen déchiré

foramen petit rond

nerf oculomoteur --l--~--''---'-----,--~-t...:.......,--1--+~t-t-------1_---'--;___;-jf-~ nerf trochléaire


nerf intermédiaire nerf trijumeau méat auditif hiatus de Fallope et
interne son accessoire
de Wrisberg nerf abducens
nerf glosso-
pharyngien --4--..:,,.._-----'~----"~-F--'-.::~· aqueduc du vestibule

nerf vague -:t----- nerf vestibulo-


cochléaire

foramen mastoïdien foramen condylien


nerf hypoglosse ___, postérieur

nerf spinal ------~


foramen condylien antérieur

Figure 3. 1. Émergences encéphaliques des nerfs crâniens.

Trajet crânien ou orificiel foramen magnum


situé dans les citernes de l'espace subarach-
noïdien. Le trajet crânien correspond à la traversée des Figure 3.2. Orifices endocrâniens.
divers orifices (figure 3.2) de la base du crâne,
- Le nerf optique (II) traverse la citerne chias-
à savoir:
matique.
- les foramens olfactifs pour le I ; - 1~ foramen jugulaire (trou déchiré posté- des anévrismes, se manifestant cliniquement
- Le nerf oculomoteur (III) est situé dans la - le canal optique pour le II ; rieur) pour les IX, X et XI ; par les principaux syndromes basilaires.
citerne interpédonculaire. - la fissure orbitaire supérieure (fente sphé· - le foramen du nerf hypoglosse (canal
condYlien antérieur) pour le XII. Trajet extracrânien
noïdale) pour les III, IV, VI et Vl (nerf
- Les nerfs trijumeau (V), facial (VII), vestibu- ophtalmique) ; pl our sortir du crâne, les nerfs sont entourés Le trajet extracrânien est soit facial, soit cervi-
d e a p· , cal, voire thoracique et abdominal (figure 3.3).
locochléaire (VIII), glossopharyngien (IX), - le foramen rond pour le nerf maxiïlaire afi ie-mere, de l'arachnoïde et la dure-mère
vague (X) et accessoire (XI) sont dans la ~~; . re~~ df traverser sans risque de lésion les diffé- Branches
citerne cérébellomédullaire. _ le foramen ovale pour le nerf mandibulaire s oramens, fissures et fentes du crâne. Les branches terminales · et collatérales sont
Les passa
(V3) ; JI et expliq ges communs à plusieurs nerfs destinées aux différentes structures osseuses et
- Les nerfs oculomoteur (III), trochléaire (IV),
- le méat acoustique interne pour les V sirnult uent , la p ossi'b•1· ,
1 Ite de compression parties molles de la tête et du cou, ainsi
abducens (VI) et ophtalmique (Vl) traver- anee de ces nerfs par des tumeurs ou
VIII; qu'aux viscères thoraciques et digestifs.
sent également le sinus caverneux.
Organisation anatomique des nerfs crâniens 27
26 Données théoriques

_ le nerf facial : ganglion géniculé ; - le nerf vague : ganglions supeneur (jugu-


conduit palatin antérieur _ le nerf auditif : ganglions spiral et vestibu- laire) et inférieur (plexiforme).
laire; Des ganglions végétatifs, véritables plexus
_ le nerf glossopharyngien : ganglions supé- locaux, sont annexés à certains nerfs crâniens.
foramen sous-orbitaire --~ rieur (Ehrenritter1) et inférieur (Andersch2); Par exemple, le capital parasympathique est
conduit palatin postérieur apporté par des neurofibres :
fissure orbitaire inférieure - du nerf oculomoteur au ganglion ciliaire ;
- du nerf facial aux ganglions ptérygopalatin,
1. Johannes Ehrenritter (?-1790) : anatomiste autri-
chien (Vienne).
submandibulaire et sublingual;
2. Carol Samuel Andersch (1732-1777) : médecin et - du nerf glossopharyngien au ganglion
anatomiste allemand. otique.
foramen ovale ---------._
foramen petit rond

orifice inférieur du
canal carotidien

canal osseux de la -------JL-f.'""'------t,,iP ....


trompe d'Eustache méat auditif
externe

scissure de Glaser

fosse jugulaire --~ foramen mastoïdien

rainure digastrique
conduit de Jacobson

aqueduc du limaçon

foramen condylien antérieur


foramen condylien postérieur

foramen magnum

Figure 3.3. Orifices exocrâniens.

Ganglions
Les connexions périphériques sont
nombreuses et expliquent la multiplicité des Des ganglions sensitifs sont situés sur : u
fonctions et les nombreuses interactions des - le nerf trijumeau : gang 1.10n tnger
· , uinal 0
nerfs crâniens. de Gasser;
Chapitre 4
/

Emergences
orificielles crâniennes

Compartiment antérieur

Compartiment moyen

Compartiment postérieur
Émergences orificielles crâniennes 31

Chapitre 4
~

Emergences
orificielles crâniennes

Anatomiquement, le crâne est divisé classi- seulement indirectement, par les terminai-
quement en trois fosses ou étages cérébraux : sons nerveuses, que nous avons un effet sur le
antérieur, moyen et postérieur. nerf olfactif ; il est trop profond pour être
Par ailleurs, le crâne comprend deux parties accessible.
fonctionnelles :
- le neurocrâne, pour la cavité encéphalique, Voûte palatine
comprenant la voûte crânienne et la face
endocrânienne de la base du crâne ; La voûte palatine est perforée de plusieurs
- le viscérocrâne, pour le massif facial, orifices dont voici le contenu :
comprenant la mandibule et toutes les cavi- - le canal palatin antérieur : le nerf nasopala-
tés « viscérales » (bouche, fosses nasales, tin;
sinus, pharynx, etc.). - le foramen palatin principal : le nerf palatin
Ces deux parties, d'origine embryologique antérieur;
différente, subissent des influences mécani- - les foramens palatins accessoires : les nerfs
ques différentes : palatins moyen et postérieur.
- d'origine neuroméningée, pour le neuro-
crâne;
Orifices de la face
- d'origine cervico-thoraco-abdominale pour
le viscérocrâne. Les orifices de la face nous sont extrêmement
Nous préférons le terme de compartiment à utiles pour obtenir un effet sur les parties plus
celui d'étage ou de fosse, pour inclure les deux profondes des nerfs crâniens (figure 4.1).
systèmes. Rappelez-vous que ce sont les petits filets
Les orifices des nerfs cramens sont ainsi terminaux qui sont les plus réflexogènes.
concentrés sur trois compartiments.
Région orbitaire
Compartiment antérieur La région orbitaire est riche en orifices
Lame criblée de I' ethmoïde permettant l'accès des nerfs crâniens à la face.
Ainsi, la fissure orbitaire, le canal optique
La lame fblé ,
et la fente sphénomaxillaire mettent en
fih
i res ne
en ee de l ethmoïde permet aux
les f rveuses du nerf olfactif de rejoindre communication le crâne avec la région orbi-
osses n asa 1 es. Nous verrons que c'est taire et la face.

©2006
Elsevier M
Manipuiat' asson SAS. Tous droits réservés.
ions des nerfs crâniens
Émergences orificielles crâniennes 33
32 Données théoriques

Encadré

Fait remarquable
Les trois orifices nerveux principaux sont :
- l'échancrure supraorbitaire (parfois c'est un foramen);
- le foramen infraorbitaire;
- le foramen mentonnier.
Tous trois sont aliqnés sur une liqne verticale passant à 2 ou 3 cr1; de la liqne médiane de la face (fiqure 4.2).

échancrure supraorbitaire

foramen infraorbitaire

Figure 4.1. Orifices de la face.

Certains nerfs sont accessibles directement • le nerf infratrochléaire, souvent anasto-


à la sortie de leur orifice; d'autres plus indirec- mosé au précédent dont il n'est séparé
tement par des fibres émergentes : que par la trochlée ;
• le nerf lacrymal, au niveau de l'angle
- accès direct : externe de l'œil (nerf ophtalmique, Vl). Figure 4.2. Alignement des orifices de la face.
• le foramen supraorbitaire pour le nerf
supraorbitaire (nerf ophtalmique, Vl) ;
Région mentonnière Elle laisse sortir la plus grande quantité de - Le foramen ovale donne naissance au :
• le foramen infraorbitaire pour le nerf Le foramen mentonnier est le point d'émer- nerfs crâniens et de branches collatérales à • nerf mandibulaire ;
gence du nerf mentonnier, branche du nerf savoir (figure 4.3) : ' • plexus veineux.
infraorbitaire et son bouquet de fibres
nerveuses (nerf maxillaire V2) ; mandibulaire (V3). • le nerf lacrymal (branche du Vl); - Le foramen petit rond donne naissance :
• le foramen zygomatico-orbitaire pour le • le nerf frontal (branche du Vl) ; • au rameau méningé récurrent du nerf
nerf temporomalaire (nerf maxillaire, V2). Compartiment moyen : le nerf trochléaire (IV) ; mandibulaire ;
• le nerf abducens (VI) ; • à l'artère méningée moyenne.
Le sphénoïde est un os extrêmement impor- • le nerf oculomoteur (III) ;
- accès indirect : - Le canal carotidien. La carotide interne et,
• le nerf optique, atteint en mobilisant le tant sur le plan orificiel, par lui-même etyar le nerf nasociliaire (branche du Vl).
l'intermédiaire des articulations qui le ]lent surtout, le plexus sympathique carotidien
globe oculaire ; - Le canal · . sont rejoints par de nombreuses fibres des
• le nerf supratrochléaire, dont les émer- aux autres os du crâne. , optique laisse sortir le nerf optique.
- La fissure orbitaire supérieure (fente sp~e; nerfs crâniens.
gences sont accessibles à l'angle interne - Le forame .
noïdale) met en communication la cavite rnax·ll . n grand rond laisse sortir le nerf - Du hiatus de Fallope sort le nerf grand
de l'œil, au-dessus de la trochlée (nerf 1 aire.
crânienne et la cavité orbitaire. pétreux.
ophtalmique) ;
Émergences orificielles crâniennes 35
34 Données théoriques

---~-~ ~----- nerf optique

artère ophtalmique

nerf nasociliaire _ __c,:___,=------------.,.-


nerf glossopharyngien
nerf maxillaire-----'---'------------¼
nerf mandibulaire __!_---"---------~.;••,,,..
nerf vague ---- nerf facial
nerf facial -----r---=.,--------t=-
nerf accessoire

nerf vestibulocochléaire ~-- nerf vestibulo-


cochléaire

nerf accessoire -----~

'------------- nerf hypoglosse artère vertébrale


~--- artère spinale
nerf hypoglosse _,, antérieure

racine spinale du nerf accessoire


nerf vague ---------~

nerf glossopharyngien
~---- artère spinale postérieure
Figure 4.3. Orifices du compartiment moyen.
veine spinale

Figure 4.4. Orifices du compartiment postérieur.


• les deux nerfs accessoires ;
- Le hiatus accessoire laisse sortir :
• les deux artères vertébrales ;
• le petit nerf pétreux ;
• les deux veines vertébrales ; Il contient aussi : - La fissure pétrotympanique (scissure de
• l'artère tympanique supérieure.
• l'artère spinale antérieure ; • la veine jugulaire interne · Glaser) contient la corde du tympan.
• les deux artères spinales postérieures ; l' , ,
• artere méningée postérieure.
Compartiment postérieur • la veine spinale. . - Lem·eat acoustique • .mterne contient :
~er:7arque. En apparence, il existe une méga-
Les orifices du compartiment postérieur sont - Du canal de l'hypoglosse émerge le nerf • le nerf vestibulocochléaire ; hte flagrante de répartition de ces orifices.
représentés dans la figure 4.4. hypoglosse. • le nerf facial •
• l'a. r t'~re· auditive
· '. Mais n'oublions pas leurs interdépendances
- Le foramen magnum (trou occipital) a une - Après la fente sphénoïdale, c'est le foraine~ interne et la veine audi- mécanique, fluidique et neurale. Une tension
jugulaire (trou déchiré postérieur) qu! tive mterne qui· serment · frequemment
, en
extrême importance stratégique en assurant méningée d'un petit orifice peut affecter une
la communication entre la moelle allongée renferme le plus de racines nerveuses, a - Le cause
f . dan s 1 es acouphenes , pulsatiles. grande fissure par le jeu des tensions réci-
(bulbe rachidien) et l'encéphale. savoir: • oramen stylomastoïdien contient : proques.
1 e nerf facial .
Ajoutons, pour souligner sa très grande • le nerf glossopharyngien ; • l'artè re· stylomastoïdienne.
'
importance, les autres éléments qui le traver- • le nerf vague ;
• le nerf accessoire (rameau latéral).
sent:
Chapitre 5

Innervation de la
dure-mère crânienne

Dure-mère pariétale

Dure-mère des membranes

Sensibilité durale
Innervation de la dure-mère crânienne 39

Chapitre 5

Innervation de la
dure-mère crânienne

Une bonne part des résultats que nous obte- - dans sa partie antérieure, correspondant à la
nons sont vraisemblablement imputables aux région de la fissure orbitaire supérieure, par
effets réflexogènes des manipulations neura- le nerf méningé moyen du nerf maxillaire ;
les sur la dure-mère. - dans sa partie postérieure et latérale, par le
La dure-mère crânienne possède une très nerf épineux du nerf mandibulaire.
riche innervation sensitive, récapitulée ci-
après. Dure-mère sous-tentorielle
L'innervation durale des parois osseuses de la
Dure-mère pariétale
fosse cérébrale postérieure repose sur :
Dure-mère sus-tentorielle - le nerf vague (X) ;
- le nerf hypoglosse (XII) ;
L'innervation de la dure-mère pariétale des - des rameaux sensitifs issus des racines
fosses cérébrales antérieure et moyenne est dorsales des trois premiers nerfs spinaux
assurée par les trois branches du nerf triju- (Cl à C3).
meau (figure 5.1) : La systématisation est plus complexe du
- le nerf ophtalmique (Vl) ; fait d'importantes anastomoses entre ces
- le nerf maxillaire (V2) ; différents systèmes.
- le nerf mandibulaire (V3).
La dure-mère de la fosse cérébrale anté- Dure-mère des membranes
rieure est innervée :
- dans sa partie médiane, par les rameaux Faux du cerveau
~éningés antérieurs des nerfs ethmoïdaux, Dans sa partie antérieure, l'innervation de la
issus du nerf ophtalmique ; faux du cerveau est assurée par les rameaux
- da~s la région de la petite aile du sphé- méningés antérieurs des nerfs ethmoïdaux,
noide, par des rameaux méningés du nerf provenant du nerf nasociliaire (nerf ophtal-
maxillaire · mique, Vl).
- dans sa partie plus latérale, par le nerf Dans sa partie postérieure, ce sont des
mandibulaire. expansions ascendantes des rameaux tento-
La dure-mère de la fosse crânienne riels, provenant du nerf ophtalmique, qui lui
moyenne est mnervee
. , :
donnent sa sensibilité.

© 2006 Elsevi M . , ,
Manipulaf er asson SAS. Tous droits reserves.
ions des nerfs crâniens
Innervation de la dure-mère crânienne 41
40 Données théoriques

artère méningée moyenne


territoire innervé
par le nerf maxillaire

rameau méningé
du nerf maxillaire

fibres de C2 et C3
distribuées par

....
le nerf hypoglosse
nerf épineux ---~
.
....
fibres de C2 distribuées
..
, ..
territoire innervé par
par le nerf vague

._.:, . .
..... .
le nerf mandibulaire
'="",~·
:•

nerfs tentonels
(récurrents d'Arnold)
7·•, . . ···•···•·······•i\:•-,••··•··•'··
. . -• · ... ~--- territoire innervé par
les nerfs spinaux

nerfs tentoriels ---~ ~---- artère méningée moyenne


territoire innervé par
le nerf ophtalmique
rameau méningé récurrent d'Arnold
Figure 5.1. Territoires d'innervation de la dure-mère.
Figure 5.2. Innervation des membranes de tension réciproque.

- dans les zones voisines des sinus veineux et


Tente du cervelet
des artères méningées ; sion du scalp et/ou des vaisseaux méningés. neuse. Lorsque du liquide cérébrospinal est
La tente du cervelet est innervée par des - aux endroits où la dure-mère est perforée De nombreux cas de céphalée ont une origine prélevé, le poids effectif du cerveau augmente,
rameaux tentoriels issus du nerf méningé par des vaisseaux artériels ou veineux. durale, comme celle survenant après prélève- l'encéphale s'affaisse légèrement, et exerce
récurrent du nerf ophtalmique ou nerf récur- La dure-mère est ainsi très sensible à la ment de liquide cérébrospinal par ponction conjointement une pression sur la dure-mère
rent d'Arnold (figure 5.2). 10_mbaire. On pense qu'elle résulterait d'une
douleur et par conséquent, tout tiraillement et une traction sur les trabéculations arach-
' . , l
Les terminaisons sensitives sont plus aux endroits suivants est susceptible de cree Shmulation des terminaisons sensitives de la noïdiennes.
nombreuses de chaque côté du sinus longitu- une douleur : dure-mère et de la gêne circulatoire artériovei-
dinal supérieur et au niveau de la tente du - sur les artères de la base du crâne ;
cervelet qu'au niveau de la base du crâne. - sur les veines, proches du vertex ou de la
base du crâne ;
Sensibilité durale - aux points de perforation de la dure-mère.
Les fibres nociceptives sont particulièrement Il existe de multiples causes de d ou leur du
• 1 disteJl·
nombreuses : crâne, mais l'une d'entre elles serait a
1 1

Chapitre 6

Anatomie
fonctionnelle
des nerfs crâniens

Racines nerveuses

Nerfs

Orifices crâniens

Émergences des nerfs crâniens


Anatomie fonctionnelle des nerfs crâniens 45

Chapitre 6

Anatomie
fonctionne 11 e
es nerfs crâniens

Les nerfs crâniens ne sont pas a priori anato- Certains nerfs sont amyéliniques, surtout
miquement différents des nerfs périphéri- dans leurs distributions terminales. On peut
ques, mais ils ont des caractéristiques particu- penser que cette absence de myéline leur fait
lières dont on doit tenir compte pour mieux gagner de la place et leur assure une meilleure
les manipuler. mobilité. C'est le cas, par exemple, du nerf
optique, qui passe d'un diamètre de S mm à
Racines nerveuses 1,5 mm lorsqu'il atteint la sclérotique de l'œil.
N'oublions pas qu'il est formé de plus de
On ne peut pas atteindre directement les raci- 800 000 fibres nerveuses ; on peut parler
nes nerveuses. C'est par le jeu des pressions- d'extrême concentration !
dépressions du crâne associé à des rotations de
la tête qu'on peut les étirer.
Le nerf optique nous permet d'avoir l'effet Orifices crâniens
le plus direct sur ses racines en raison de
l'importance de la mobilité antéropostérieure Rôles des orifices
du globe oculaire.
Au niveau des orifices, les racines nerveuses
Nerfs sont bien protégées par les méninges. Ce
dispositif limite les lésions nerveuses en cas de
Les nerfs naissent par paires dans le crâne : traumatisme crânien.
- à l'intérieur du crâne ils sont très sensibles
à toute contrainte mécanique et, surtout, à D'un point de vue plus « fonctionnel », ces
toute variation de pression ; orifices doivent être le plus ouverts possible :
- pour sortir du crâne ils sont entourés de la la moindre tension méningée crânienne, où
Pi:-mère, de l'arach~oïde et de la dure-mère qu'elle soit située, peut affecter leur contenu.
ad~in de traverser sans risque de lésion les Ils doivent permettre des micromouve-
1ff'
, erents foramens, fissures et fentes du ments de glissement à toutes les structures
crane. qu'ils contiennent.

© 2006 Elsev·
Manipul t' ter Masson SAS. Tous droits réservés.
a tons des nerfs crâniens
1 1

46 Données théoriques

Dans leur orifice, les nerfs cramens sont


presque toujours accompagnés d'une artère et
les, d'accouchements dystociques. Cela souli-
gne l'importance des manipulations crânien-
Chapitre 7
d'une veine. Cette dernière leur sert aussi de nes effectuées le plus tôt possible chez les
protection mécanique.
Il semble que ces orifices aient, grâce au
mouvement crânien, la faculté de se dilater
nouveau-nés dans ce cas.
Un orifice contraint peut être le facteur
favorisant d'une sinusite chronique ou d'une
Pathologie
très légèrement en phase d'expansion. paralysie faciale a frigore.
Les orifices crâniens doivent avoir un jeu
articulaire parfait et une ouverture optimale
pour permettre le microglissement des struc-
tures qu'ils contiennent. Nous allons voir les
Une ouverture rythmée
Nous sommes convaincus, sans pouvoir
f nctionnelle
encore en apporter la preuve, que les orifices
des nerfs crâniens
différents paramètres qui assurent ce rôle.
crâniens se dilatent lors de la phase d'expan-
Un jeu de glissement lntraorificlel sion crânienne.
Lors des changements de position de la tête et Aux incrédules, nous souhaitons faire
des variations de la pression intracrânienne, observer que rien n'est jamais totalement figé.
les orifices crâniens doivent permettre le glis- Même le monde minéral est soumis à des
sement microscopique des structures qui les phénomènes de dilatation rythmée. L'écoule-
traversent. Cela est possible grâce à l'action ment d'eau à l'origine des stalactites suit le
des méninges et à l'interaction des orifices cycle lunaire. Le diamètre des pores de la
entre eux. roche varie selon les phases de lune et Fonction mécanique
Rappelons qu'un orifice contraint a aussi influence la quantité d'eau qui les traverse.
des conséquences sur les autres orifices par le
jeu des tensions réciproques méningées et de Fonction vasculaire
la pression intracrânienne. Émergences des nerfs crâniens
Un équilibre des gradients de pression On peut atteindre les nerfs crâniens par leurs
émergences, situées le plus souvent sur la face Fonction neurovégétative
Les gros orifices, comme les cavités orbitaires,
les pores, les méats acoustiques et le foramen et parfois sur le crâne et le cou.
magnum, permettent de compenser les gros- Le nerf vague fait exception, puisqu'il est le Fonction informationnelle et.proprioceptive
ses variations de pression. seul à avoir des émergences thoraciques et
Si vous en doutez, analysez les pressions abdominales.
intracrâniennes quand vous toussez ou éter- Fonction électromagnétique
Au niveau de l'émergence elle-même, les
nuez, surtout en cas de mal de tête : vous en
nerfs crâniens peuvent être entourés, comme
serez convaincus. les nerfs périphériques, par une sorte de petit
Les orifices plus petits, comme les fissures Fonction chimique et hormonale
collet fascial. Cet anneau fascial, renforce·
orbitaires, les espaces déchirés antérieurs et les ment du tissu conjonctif périneural, doit être
foramens jugulaires, ont pour rôle d'harmoni-
relâché pour optimiser les effets des manipu·
ser la pression intracrânienne lors de petites lations neurales et enlever toute contrainte Étiologie de s fixations neurales
variations de pression.
externe au nerf.
Les émergences cutanées sont intéressantes
Conditions de bon fonctionnement à mobiliser par leurs effets sur les fibres
Une ouverture optimale nerveuses plus profondes. On utilise des rech:
L'ouverture orificielle peut être affectée lors de niques de massage roulé cutané, surtout pour
traumatismes crâniens, de malpositions fœta- les nerfs trijumeau et facial.
Pathologie fonctionnelle des nerfs crâniens 49

Chapitre 7

Pathologie
fonctionne 11 e
des nerfs crâniens

Dans notre précédent ouvrage Manipulations Au niveau du crâne, on retrouve sensible-


des nerfs périphériques, nous avons détaillé les ment les mêmes phénomènes ; l'équilibre
divers paramètres qui peuvent influencer méninge-encéphalique repose aussi partielle-
négativement le nerf et créer les dysfonctions ment sur l'équilibre tensionnel mécanique
neurales. des 12 paires de nerfs crâniens.
La pathologie fonctionnelle des nerfs Les tensions membraneuses intracrânien-
crâniens retrouve les grandes causes qui nes jouent un rôle considérable sur les modi-
peuvent affecter les nerfs périphériques. fications de pression intracrânienne.
Toutefois, du fait de la proximité de
l'encéphale et de l'existence de phénomènes Pressions
de pression sur le trajet endocrânien des nerfs,
nous détaillons ci-après les différentes compo- Le modèle mécanique de base se complexifie
santes qu'il est bon de connaître. un peu du fait de l'intervention de la pression
intracrânienne (PIC).
Fonction mécanique L'encéphale nécessite une pression aussi
constante que possible pour bien fonctionner.
Du point de vue de la mécanique, l'ensemble
Au niveau du crâne, la pression du liquide
moelle épinière-nerfs rachidiens est l'homo-
cérébrospinal et la pression intravasculaire
logue de l'ensemble encéphale-nerfs crâ-
niens. varient dans des proportions inverses.
L'ancrage que représentent les nerfs
Tensions crâniens pour l'encéphale est comparable aux
connexions arachnoïdiennes.
~~us ~von~ ~u ?ans notre livre Manipulations La tension des différents nerfs joue sur la
n_e,fs penpheriques que l'équilibre ménin- pression intracrânienne et inversement.
f0
m_edullaue reposait en partie sur l'équilibre Le cerveau flotte littéralement dans le
;nsionnel des plexus et sur la liberté de liquide cérébrospinal et subit ainsi un allège-
ouvement des nerfs qui leur font suite. ment considérable. Rappelons que, du fait de

©2006
Elsevier M
Manipulat' asson SAS. Tous droits réservés.
ions des nerfs crâniens
Données théoriques Pathologie fonctionnelle des nerfs crâniens 51
50

la pression d'Archimède, un cerveau qui pèse hémispasmes faciaux et du V pour les névral- À la longue, une souffrance du nerf ne se comportent comme des cristaux liquides,
1300 g dans l'air n'a un poids effectif que de gies essentielles qui sont avancés. traduit plus toujours par une douleur, mais c'est-à-dire comme des structures à conducti-
40 g lorsqu'il baigne dans le liquide céré- D'un point de vue fonctionnel, de très assez souvent par une désinformation vité variable. Selon l'orientation des courants,
brospinal ! Dans des conditions physiologi- nombreuses perturbations semblent pouvoir proprioceptive qui active des mécanismes de les cellules d'un même tissu modifieraient
ques, l'encéphale n'exerce qu'une très faible siéger le long du nerf sous l'effet de facteurs compensation au niveau du système nerveux leur polarisation.
traction vis-à-vis de ses attaches arachnoï- artérioveineux locaux. Il peut s'agir soit d'un central. Ce courant périneural est sensible à de
diennes. défaut dans la vascularisation intrinsèque du Le simple fait de libérer le nerf de sa nombreux facteurs comme tous les chan-
Si la pression du liquide cérébrospinal nerf, soit d'un conflit mécanique, par effet de contrainte permet de rompre cet arc neurolo- gements électromagnétiques, telluriques,
diminue, la tension des connexions ménin- voisinage, entre la paroi du vaisseau et les gique perturbé. cosmiques, barométriques et atmosphériques.
gées augmente. Rappelons que c'est une des structures périneurales. Avec les manipulations de certains nerfs, nous
raisons du syndrome postponction lombaire, Ces données, qui jouent également au avons fait disparaître quelques douleurs
Loi de Hilton
où la céphalée est due à une augmentation du niveau des nerfs périphériques, ont une inci- séquellaires très anciennes. Elles étaient
poids effectif du cerveau. dence beaucoup plus prononcée dans le « Les nerfs fournissant la sensibilité d'une arti- aggravées juste avant les « changements de
Inversement, si la pression du liquide céré- domaine des nerfs crâniens. La nécessaire culation innervent également les muscles qui temps», paramètre si souvent invoqué par les
brospinal augmente, la tension sur les trabé- constance de la PIC est déterminante dans cet mobilisent l'articulation, la peau qui la recou- patients.
culations arachnoïdiennes diminue. Toute aspect pathogénique. Dans leur trajet intra- vre et les insertions articulaires de ces
variation de pression se trouve ainsi liée à une crânien, les nerfs sont extrêmement vulnéra- muscles.»
bles à tout changement de pression, intrinsè- Ondes cérébrales
variation de tension des structures d'amarrage Le corollaire est vrai. Les nerfs qui assurent
de l'encéphale. que ou extrinsèque. l'innervation de la peau qui recouvre une arti- Les ondes cérébrales se propagent le long du
Ces relations neurovasculaires permettent culation donnent généralement la sensibilité système périneural et se mêlent à ce courant
d'avoir un effet important sur la microcircula- articulaire dans le secteur considéré. continu. Leur résultante est un puissant
Fonction vasculaire tion des nerfs crâniens. Au niveau du crâne, la notion d'articula- vecteur des forces d'homéostasie. C'est un
Dans la pathogénie des névralgies ou des tion et de muscle est à reconsidérer en termes élément clé pour le contrôle de la réparation
paralysies des nerfs crâniens, l'atteinte vascu- Fonction neurovégétative de suture et de membranes. tissulaire et, vraisemblablement, pour tous les
laire est certainement une cause essentielle La manipulation de certaines branches du processus internes de guérison. Un bon moral
Certains organes crâniens et cervicaux sont est indispensable au patient pour guérir. Les
(Doyon). Ainsi peut-on expliquer une partie régulés par les deux grands éléments du trijumeau permet d'avoir des effets de relâche-
des nombreuses névralgies « essentielles » ou ment sur la mécanique ostéosuturale et ondes cérébrales qu'il génère se prolongent
système nerveux autonome : le sympathique dans le système périneural jusqu'aux parties
des paralysies a frigore. méningée.
et le parasympathique. Les nerfs crâniens sont atteintes, où qu'elles soient. Ce paramètre
La vascularisation des nerfs crâniens est connectés au sympathique cervical et sont
assurée par de très fins rameaux issus des artè- Fonction électromagnétique représenterait l'un des supports physiologi-
empruntés par des neurofibres parasympathi-
res de voisinage. Ils sont très sensibles aux ques de ce que les scientifiques nomment
ques afférentes et efférentes. Une dysfonction l'effet placebo.
variations de PIC, aux stimulations sympathi- Le système périneural est le siège de courants
neurale peut avoir comme conséquence des
ques provenant du plexus péricarotidien et continus et le lieu de propagation des ondes Nos manipulations, en libérant le système
problèmes de trophicité des muqueuses, de cérébrales.
aux contraintes mécaniques orificielles. sécrétion glandulaire (lacrymale, salivaire) ou périneural, améliorent ces différents phéno-
La pathologie et la clinique montrent que mènes. Les patients nous rapportent souvent
encore des troubles vasomoteurs.
l'on peut voir des atteintes ischémiques des Courant périneural des réactions, immédiates ou différées, inex-
nerfs crâniens dans l'hypertension artérielle, pliquées par la seule neurophysiologie. La
le diabète, les artérites (virales ou autres), les
Fonction informationnelle Par opposition aux neurones, qui réalisent des manipulation des nerfs joue de manière très
dissections artérielles post-traumatiques, les et proprioceptive connexions point par point, le système péri- significative sur tous les phénomènes de récu-
fistules artérioveineuses ou encore après ne~ral et ses courants réalisent une communi- pération et de rééquilibration dans le terri-
Désinformation centrale cation par quadrillage du corps. toire de distribution du nerf ainsi libéré.
embolisation sélective de certaines branches
artérielles. Le système périneural est très richemen~ Ce type de communication , reposant sur
1 es p
En outre, certaines boucles vasculaires ou innervé, comme nous l'avons déjà expJiqu,e erturbations d'un courant continu inté-
resse de 1 , Intention
certains anévrismes sont aussi impliqués dans dans note livre Manipulations des nerfs périp/ie· sembl P us en plus les scientifiques. Il
la compression des nerfs crâniens au niveau riques. Il contient des récepteurs polym~daU~ baig : que tous. les tissus du corps soient Les travaux de Sidorov ont apporté un éclai-
0 nes
, par l'infl uence électrique
,
des citernes de la base du crâne. Ce sont clas- et peut engendrer des influx proprioceptifs gén•eree permanente
par 1 e courant périneural. Ils se
rage nouveau sur les phénomènes électriques
siquement les exemples du VII pour les nociceptifs selon les cas. du système périneural. Non seulement les
52 Données théoriques Pathologie fonctionnelle des nerfs crâniens 53

ondes cérébrales suivent le système périneural complexes à mesurer du fait de leur irrégula- priver le crâne de l'effet « modelant » de la Appareillage dentaire
pour aboutir dans toutes les parties du corps, rité et de leur sinuosité. descente et de la compression dans la filière
mais elles pourraient aussi se transmettre à des Si l'on se réfère aux différents travaux génitale de la mère. Elle laisse le crâne dans Tout dispositif en bouche crée une contrainte
organismes adjacents. anatomiques, on a tendance à considérer ces l'état où il se trouve in utero, ce qui n'est pas sur le crâne et la face.
Cette découverte peut être une explication asymétries comme « naturelles ». Toutefois, toujours souhaitable, surtout en présence de En orthodontie, c'est l'effet recherché. La
à certains effets thérapeutiques particuliers du ces analyses sont faites à partir d'observations déformations crâniennes. tolérance aux contraintes est éminemment
toucher. Toucher ne suffit pas, il faut aussi que sur l'os sec. En fait, l'os sec porte les stigmates variable selon l'individu. Elle dépend aussi de
le thérapeute adopte une attitude mentale
particulière. Son geste doit être empreint
de toutes les contraintes mécaniques subies
pendant la vie. L'asymétrie des diamètres des
■ Forceps et ventouses l'âge, du type d'appareillage, de la progression
et de la durée du traitement.
d'une « intentionnalité » positive et bien- foramens peut être aussi comprise comme le Nous savons que les forceps et les ventouses
Il peut également exister une distorsion
veillante. reflet de contraintes locorégionales. sont inévitables quand la vie de l'enfant et
mécanique liée au vieillissement des dentiers
Notre système périneural pourrait être ce Certaines asymétries sont « naturelles » ; celle de la mère sont en jeu. Il n'empêche
et autres prothèses dentaires. Bien adaptés au
lien particulier entre notre cerveau et notre l'hérniface droite n'est jamais comparable à
qu'ils créent des contraintes ostéocartilagi-
départ, ils peuvent se révéler pathogènes au
main. Est-ce lui le vecteur de ce que l'on l'hémiface gauche. Les postures in utero, le neuses nombreuses et importantes.
bout de quelques années.
nomme l'intention thérapeutique? mode de présentation à la naissance, le côté
dominant peuvent être des éléments d'expli- Traumatismes crâniens et faciaux Réactions inflammatoires
Fonction chimique cation de ces asymétries. Ces asymétries sont
fréquentes, parfois génétiques ou encore On incrimine bien sûr les traumatismes Allergies
et hormonale acquises. directs, mais certaines chutes, sans impact réel Par leur effet congestionnant, surtout au
Le cerveau présente une activité métabolique direct sur le crâne, peuvent l'affecter, par le niveau des sinus et de la face, les allergies
de sécrétion de neuromédiateurs et d'hormo- Asymétries acquises jeu des forces collisionnelles. peuvent irriter les nerfs dans leur passage
nes. Toute perturbation de la PIC va changer L'imagerie médicale est de plus en plus orificiel et à leur contact avec les muqueuses.
son activité, avec des effets possibles sur les ■ Malpositions fœtales performante, mais elle ne permet pas toujours Tumeurs
grandes fonctions de l'organisme. Fréquentes, les malpositions fœtales créent de mettre en évidence les atteintes fonction-
Par exemple, on peut assister à des change- des contraintes sur le crâne qui se répercutent nelles que la main peut détecter. Les tumeurs créent une augmentation de la
ments des niveaux de sérotonine ou de gona- sur ses orifices. PIC. Elles sont parfois mal situées et inopéra-
dotrophines après un traumatisme. bles. Nous avons eu quelques résultats,
■ Contraintes in utero Suites d'infection notamment sur des méningiomes qui provo-
quaient des céphalées par contrainte mécani-
Étiologie Les contraintes in utero peuvent être dues à Les méningites affectent la consistance et que sur les racines des nerfs.
des fixations neurales des spasmes utérins, parfois aux positions l'extensibilité de la dure-mère, de la pie-mère
assise et même allongée trop prolongées de la et de l'arachnoïde. On peut voir aussi ces Migraines et céphalées
C'est en réfléchissant sur les nombreuses mère. Ce peut être aussi un fœtus qui se phénomènes après de fortes fièvres, ou plus Les nerfs crâniens peuvent être l'origine ou le
névralgies et paralysies «essentielles», c'est-à- trouve trop tôt en position basse. Les futures rarement après les encéphalites. support de certaines migraines et céphalées.
dire sans explication, que nous avons essayé mères essaient toujours de travailler le plus Ils en sont, en tous les cas, le véhicule.
de comprendre les causes des dysfonctions tard possible pour avoir un congé plus long Quand la dure-mère est fixée elle contraint
m~caniquement le nerf et empêche une circu- Les nerfs crâniens peuvent être irrités par
des nerfs crâniens. après l'accouchement. L'enfant, littéralement des migraines et des céphalées provenant des
lation fluidique normale.
tassé contre le bassin, la tête en rotation, a un systèmes viscéral, immunitaire et circulatoire.
Contraintes orificielles côté plus comprimé. Certains orifices seront Ils peuvent aussi en être la cause, notamment
plus petits ou simplement fixés ; ils ne subis· Suites chir rgicales craniofaciales après des traumatismes craniofaciaux.
Asymétries « naturelles » sent plus les phases de pression-dépression En général, les maux de tête d'origine
des mouvements crâniens. Toute
d . chiru1·g·1e cree
, un d,esequilibre
, au niveau
Les anciens anatomistes ont mesuré les orifi- mécanique ont un point de départ postérieur
ces crâniens et, surtout, le foramen jugulaire es tissus et des PIC. Ceux-ci sont parfois cervical ou crânien pour irradier ensuite vers
pour savoir s'il existait une différence natu- ■ Césariennes asympto~atiques de longues années. Ils
peuvent etre a . , l' . . l'avant.
relle des deux côtés. Les césariennes épargnent au crâne du bébé neurales g' , u~si a ongme de tensions Les maux de tête d'origine viscérale ont
D'après leurs études, le foramen jugulaire les contraintes de l'expulsion et celles du bl eneratnces de douleurs et de trou- plutôt un point de départ frontal, pour
es fonctionnels.
gauche est naturellement plus petit que le travail. Quelquefois indispensable, ~a cé:; ensuite irradier vers l'arrière.
droit. Cela est vrai pour d'autres orifices, plus rienne présente l'énorme inconvénient
Chapitre 8

Diagnostic
et traitement
des nerfs crâniens

Terminologie

Diagnostic

Traitement
Diagnostic et traitement des nerfs crâniens 57

Chapitre 8

Diagnostic
et traitement
des nerfs crâniens

Terminologie la main est attirée vers la zone de fixation et


s'arrête à son niveau.
Comme dans tous les métiers, il est important C'est un diagnostic topographique. On
de comprendre les mots techniques en ostéo- distingue l'écoute générale, qui donne une
pathie. Quelques définitions de base sur indication globale, de l'écoute locale, qui est
lesquelles s'appuie ce livre sont indiquées topographiquement plus précise.
ci-après.
Fixation neurale
Diagnostic tissulaire Un nerf est composé de différents tissus
conjonctifs : endonèvre, épinèvre, périnèvre,
Le diagnostic tissulaire se fait avec l'aide de la mésonèvre. Ces tissus conjonctifs peuvent
main ; posée sur une partie du corps, elle perdre leurs qualités d'élasticité, de viscoélas-
apprécie les différentes tensions tissulaires ticité et d'extensibilité, et devenir fibreux au
transmises par l'organisme.
point de stimuler anormalement les nervi
Fixation tissulaire
nervorum.
Ces tensions exercées sur les nervi nervo-
Pour un tissu, la fixation est la perte d'une rum ont alors des conséquences sur les systè-
partie ou de la totalité de ses qualités d'élasti- mes artériel, veineux et lymphatique du nerf.
cité ou d'extensibilité. Cela a pour consé-
quence de lui faire perdre sa mobilité et sa Bourgeon neural
motilité normales, avec des répercussions Les tensions mécaniques peuvent s'organiser
possibles sur les autres structures et les autres dans les différentes structures conjonctives au
syStèmes corporels.
point de réaliser une sorte de relief appelé
Écoute « bourgeon neural ». Le nerf fixé voit sa pres-
sion intraneurale augmenter et créer parfois
L'écoute un test et non un traitement effectué un petit relief dur et sensible. La pression
avec la · , '
marn posee sur le corps. La paume de intraneurale se concentre sur les points faibles

© 2006 El ·
Manip sevier Masson SAS. Tous droits réservés.
I
u ations des nerfs crâniens
Données théoriques Diagnostic et traitement des nerfs crâniens 59
58

du nerf, créant comme une petite hernie. pour en noter les effets. Nous croyons ferme- de compression et de décompression. Le doigt main droite au niveau pariétal, le médius dans
C'est pourquoi on peut faire disparaître très ment aux mouvements de flexion-extension exerce une pression douce sur le bourgeon l'axe de la suture sagittale.
rapidement le bourgeon neural en régulari- qu'il a décrits. neural ou sur la zone indurée du nerf. Il laisse La main occipitale peut faire varier la posi-
sant la pression intraneurale. ensuite revenir tout doucement le nerf en tion de la tête pour préciser la zone fixée et
Pour les nerfs crâniens, c'est seulement au ■ Phases d'expansion l'empêchant de reprendre instantanément apprécier sa profondeur.
niveau de leurs émergences que l'on peut et de rétraction crânienne son diamètre initial.
mettre en évidence les bourgeons neuraux. Dans les cours que nous avons donné à travers C'est une technique très appropriée pour le Sentez en 3 D
le monde, nous nous sommes aperçus qu'il tissu nerveux ; l'idéal étant d'associer la tech-
nique viscoélastique à l'induction. Pour sentir en 3 D, imaginez que le crâne est
Tension distale neurale existait quelques différences d'appréciation un ballon avec un contenu. N'oublions jamais
sur la mobilité crânienne, surtout en ce qui que la partie la plus noble du crâne n'est pas
La tension distale neurale est la tension Traitement combiné
concerne le système neuroméningé. C'est l'os mais le cerveau qu'il protège. Dans les
intrinsèque d'un nerf qui lui donne en perma- Le traitement combiné associe la manipula-
pour cette raison qu'en simplifiant, nous fractures du crâne, ce n'est pas la lésion
nence une expansion en direction distale. Elle tion neurale à une manipulation d'une autre
avons appelé « expansion » la phase de dilata- osseuse qui compte le plus mais l'étendue des
est due aux forces de turgescence vasculaire et partie du corps, comme une articulation, un
tion du crâne, correspondant à la flexion, et dégâts du cerveau.
neurale qui créent une précontrainte de ses organe, un ligament, un autre nerf, etc.
« rétraction » la phase de retour, correspon-
tissus conjonctifs.
Pour traiter le nerf, on essaie de restaurer dant à l'extension.
Diagnostic Sentez avec la paume
ces forces d'expansion en étirant les fibres La paume de la main permet de ressentir avec
nerveuses et conjonctives en direction distale. Traitement neural Écoute crânienne globale précision les fixations. C'est elle qui indique
Cette expansion pourrait être une rémi- la fixation. Si vos doigts se dirigent à gauche
niscence des forces incroyables qui se déve- Traitement direct L'écoute crânienne globale est l'outil diagnos-
tique indispensable pour trouver rapidement et votre paume à droite, la fixation est située à
loppent pendant l'embryogenèse. Après le Le traitement direct consiste à entraîner le droite.
3e mois de vie intra-utérine, jusqu'à nerf dans la direction de la correction. La les fixations exo- et endocrâniennes (figures
8.1 et 8.2). Il est d'une très grande précision, On sent d'abord la paume glisser en direc-
5000 neurones sont produits chaque seconde et main va s'efforcer de lutter directement
d'une très grande finesse et d'une rapidité tion de la fixation et ensuite s'enfoncer plus
leurs axones poussent toujours en direction contre la fixation.
incomparable. ou moins profondément selon le tissu atteint.
de la périphérie. On effectue ces techniques surtout en cas
d'adhérences périneurales, sur les zones Dans un premier temps, l'écoute crânienne
d'émergence des nerfs crâniens. va permettre de localiser la partie du crâne ou Diagnostic
Viscoélasticité neurale
de son contenu à manipuler. « Sentez d'abord,
Lorsqu'on comprime un tissu, son élasticité le
ramène rapidement à sa position initiale. La
Traitement indirect pensez après » ; laissez les tissus parler à vos
doigts.
■ Fixation osseuse
La main va entraîner le nerf à l'opposé de la La paume glisse et s'arrête assez franchement
viscoélasticité d'un tissu lui fait retrouver Dans un second temps, il est possible de
fixation, là où le mouvement est naturelle- sans se diriger en profondeur ; elle reste
petit à petit sa position initiale; c'est donc un déterminer quelle structure est en cause. Le
retour différé et médiat à la position initiale. ment plus facile. comme collée (figure 8.3). On peut confondre
problème est alors de savoir si la fixation est
Le nerf a besoin d'une bonne viscoélasticité Induction au niveau: cette écoute avec celle des téguments
pour que ses éléments intraneuraux ne soient - osseux; crâniens, mais une simple palpation permet
La main va entraîner le nerf dans la direction
pas comprimés. - sutural; de faire la différence.
de l'écoute. Ce n'est pas le thérapeute qui
choisit la direction mais les tissus. La main - membraneux ; Comprimez la zone osseuse fixée pour
Mouvement crânien exerce une réelle poussée. C'est la techniqu_e - nerveux; apprécier son degré de compressibilité. Une
neurale la plus efficace et la moins contrai• - encéphalique. fixation osseuse donne une impression de
■ Le génial Dr Sutherland gnante. Position du patient
dureté plus importante par rapport aux autres
parties osseuses.
Nous voulons exprimer notre profonde admi- N.B. : L'induction peut entraîner le nerf selon
la même direction que la technique indirecte, ;ne ~ujet est en décubitus, jambes allongées
ration pour William Garner Sutherland qui a
découvert le mouvement crânien. Il fallait le mais ce n'est pas forcément le cas. desamsf sur
. l'abd omen pour relâcher la tension, ■ Fixation suturale
faire ! Nul autre que lui ne l'avait ressenti. Au ass: adsoa_s, des membres supérieurs. Vous êtes La paume glisse et s'arrête sur une partie
15 ernere lui.
Traitement viscoélastique précise, en donnant l'impression de vouloir
même titre qu'Hanneman pour l'homéopa- Pour les d roiners,
..
thie, il a poussé la conscience professionnelle Le traitement viscoélastique joue sur le calibfC ma· placez la paume de la s'enfoncer un peu plus (figure 8.4). L'expé-
. , phases m gauche s ous l' occiput,
• la paume de la rience nous a montré que la suture coronale
jusqu'à se bloquer certaines parties du crâne du nerf par alternance de d1fferentes
Données théoriques Diagnostic et traitement des nerfs crâniens 61
60

Figure 8.3. Type d'écoute en cas de fixation osseuse.

Figure 8. 1. Écoute crânienne globale.

Figure 8.4. Type d'écoute en cas de fixation suturale.


Figure 8.2. Écoute crânienne globale.
Diagnostic et traitement des nerfs crâniens 63
62 Données théoriques

Figure 8.5. Type d'écoute en cas de fixation membraneuse pariétale. Figure 8.6. Type d'écoute en cas de fixation encéphalique d'origine organique.

est le témoin de toutes les fixations suturales. ■ Fixation encéphalique Zones de dysfonction Tests exocrâniens
Par exemple, une fixation de la suture coro- La paume glisse et s'enfonce profondément En fonction de l'interrogatoire, de la sympto-
Atteintes structurelles mais de manière moins précise que pour les
nale à droite peut être la conséquence et le matologie et de l'écoute crânienne, on peut
témoin d'une fixation occipito-mastoïdienne La paume glisse et donne ensuite l'impression problèmes structurels (figure 8. 7). Elle donne- vérifier, par le biais de la sensibilité des filets
droite. de vouloir aller en profondeur, mais de rait l'impression de rester« entre deux eaux». nerveux émergents, si un nerf crânien a un
manière précise, à l'inverse des fixations On ressent plus facilement les zones de problème.
membraneuses (figure 8.6). dysfonction aux niveaux temporal et occipi-
■ Fixation membraneuse Souvent, la paume ne reste pas à plat : elle tal, lors des problèmes d'audition ou de
s'incline sur les éminences thénar ou hypo- vision. Tests orificiels
thénar. En analysant la perception, on a Les tests orificiels permettent d'apprécier la
Dure-mère pariétale l'impression que la paume suit un petit puits Fixations neurales sensibilité du nerf crânien et de sentir son
La paume glisse et s'enfonce un peu horizon- très étroit. ~es fixations neurales sont subtiles à ressen- glissement dans son canal ou son échancrure
talement, sans arrêt franc et précis, comme Nous avons été (hélas !) à l'origine de la tir ; heureusement, il existe aussi, en dehors osseuse. Il est toujours bon de comparer un
pour la partie osseuse (figure 8.5). découverte d'une vingtaine de tumeurs céré· de la symptomatologie, une palpation spécifi- nerf crânien à son homologue controlatéral.
brales non objectivées par les techniques que des nerfs émergents crâniens qui permet Comprimez le nerf à la sortie de l'orifice
Faux du cerveau et tente du cervelet d'imagerie médicale. Ce fait souligne qu~ 1f de les mettre en évidence (figure 8.8). crânien et laissez-le revenir spontanément
La paume glisse, s'enfonce un peu, marque un main ressent bien les zones à forte densite, pour apprécier deux phénomènes :
sans cependant donner d'informations sur la t La paume glisse, s'enfonce dans un premier
léger temps d'arrêt et continue ensuite à
sévérité de la lésion. N'imaginez surtout pas qoe etemps de m amère
., assez large en profondeur, - sa dureté : avant que les fibres nerveuses ne
s'enfoncer verticalement, sans arrêt très net. dans un d --
Pour la faux, le mouvement est très vertical, la main puisse renseigner sur le caractère bénin °
11
re' .
P cise avec
euxieme
-
temps de manière
un arret assez rapide.
se laissent repousser un peu vers l'intérieur,
on évalue leur dureté et leur sensibilité ;
alors que, pour la tente, il est plus oblique. malin d'une lésion.
Diagnostic et traitement des nerfs crâniens 65
64 Données théoriques

_ son retour immédiat : en effectuant le filets nerveux émergents au niveau de la face,


mouvement de compression du nerf dans du cou ou de la bouche.
son orifice, on analyse son retour ; il doit Le plus facile à analyser ( et cela nous
reprendre instantanément sa place initiale. arrange bien) est le nerf trijumeau, qui a trois
II est vrai qu'en même temps on évalue sa filets terminaux au niveau de la face. Ces
viscoélasticité. Ce test permet de connaître derniers apparaissent au niveau de l'échan-
la liberté de mouvement du nerf dans son crure supraorbitaire et des trous infraorbitaire
orifice et dans la partie distale de son canal. et mentonnier.
Tests intratégumentaires
Traitement
et intramusculaires
ces tests consistent à faire glisser les rameaux Principes des manipulations
nerveux terminaux du crâne au niveau du des nerfs crâniens
scalp, de la face et du cou pour apprécier :
_ leur liberté de mouvement ; ces rameaux Dans notre ouvrage Manipulations des nerfs
doivent être extensibles et élastiques ; périphériques, nous avons détaillé la constitu-
tion des nerfs, leur gaine de Schwann, de
- leur dureté ;
myéline, les nervi nervorum et les vasa nervo-
_ leur sensibilité.
rum.
Pour réaliser ce test, d'un doigt on crée un
Le nerf est un tissu particulier qui nécessite
point fixe sur le nerf et de l'autre on l'étire.
beaucoup d'attention et de délicatesse lors de
Pour la joue, on a un doigt intrabuccal et un
son traitement manuel. Une manipulation
doigt externe.
Figure 8. 1. Type d'écoute en cas de fixation encéphalique fonctionnelle. trop forte ou trop insistante peut provoquer
Les deux doigts se rejoignent sur le nerf
des douleurs réactionnelles considérables et
pour évaluer sa distensibilité et sa sensibilité.
durables.
Pour le nerf facial, on peut apprécier certai-
Les principaux points à respecter sont
nes de ses fibres dans les muscles du crâne. On
décrits ci-après.
fait facilement la différence de consistance
entre les fibres nerveuses et les fibres muscu- Douceur
laires. Les fibres nerveuses sont fines, résistan-
On ne peut pas se permettre d'avoir des
tes, peu compressibles et très sensibles.
appuis trop forts sur un nerf ; « il faut savoir
Écoute neurale digitale lui parler gentiment ». Toute mobilisation se
fait dans le respect de sa sensibilité particu-
En principe, un nerf libre, sans fixation, lière.
n'entraîne pas le doigt en écoute. Si votre
doigt est attiré dans une direction, il y a de Compression minimale
fortes chances que le nerf soit fixé. La fixation Toute prise de contact avec un nerf nécessite
est soit intraneurale, soit dans l'environne- un « ancrage digital délicat » pour solidariser
ment du nerf.
nos doigts à ce dernier. Il faut que la compo-
Au niveau orificiel, si votre doigt est attiré sante de compression nécessaire à l'établisse-
en profondeur, la fixation est intracanalaire ment de ce contact soit la plus faible possible.
ou intracrânienne.
La composante de compression d'un nerf doit
]''
Il faut comparer ce test avec les résultats de permettre de stimuler les nervi nervorum sans
ecoute crânienne globale.
activer d'influx nociceptifs.
Test des branches émergentes Induction
On peut déterminer le nerf crânien qui a un Tous les traitements des nerfs crâniens (les
Figure 8.8. Type d'écoute en cas de fixation neurale. problème en analysant la sensibilité de ses exceptions sont rares) se font en induction,
66 Données théoriques
Diagnostic et traitement des nerfs crâniens 67

c'est-à-dire en exagérant l'écoute ressentie. Ce mécanorécepteurs. Ceux-ci sont constitués obstrué en son centre par un bouchon inac-
n'est pas une intention mais un réel mouve- par les nervi nervorum et les petits filets sensi- Techniques neuro-encéphaliques
cessible. Pour le déboucher, vous pouvez étirer
ment qui se fait en traction, en rotation et, tifs des collets fasciaux qui entourent les nerfs et relâcher plusieurs fois longitudinalement le Ces techniques consistent à stimuler l'émer-
plus rarement, en compression. crâniens au point d'émergence faciale ou tuyau, ou encore le comprimer et le relâcher ~:nce d'un,n~rf crân~en pour ressentir, grâce à
En raison de sa grande réactivité, la moin- cervicale. au niveau de l'obstacle. Ce jeu de pression-dé- 1 ecoute cramenne, a quelle zone centrale il
dre stimulation d'un nerf va donner immédia- Nous effectuons les techniques intracrâ- pression peut dégager l'obstacle par effet est connecté :
tement des milliers d'informations au niveau niennes en induction. Pour affiner et mieux d'aspiration. Pour un nerf, nous employons le - s_oit on res~ent sa localisation encéphalique,
central, et ce à la vitesse d'un TGV. Le cerveau focaliser notre action sur les nerfs crâniens, il même système; petit à petit, la zone intraneu- heu de sa Jonction anatomique au système
répond à ce type de stimulus par effet rétroac- est utile de stimuler d'abord leurs branches rale indurée se relâche. nerveux central ;
tif local ou général. distales aux points d'émergence. - soit on perçoit ses connexions fonctionnel-
Pour bien sentir la différence, faites une Techniques musculotégumentaires les, zone de projection corticale, où sont
Viscoélasticité écoute crânienne sans, puis avec, stimulation Les techniques musculotégumentaires consis- mémorisées les différentes séquelles liées à
Lorsqu'on manipule un nerf, on relâche distale préalable. tent à mobiliser la terminaison des nerfs des traumatismes physiques ou psychologi-
graduellement la compression tout en main- crâniens soit en même temps que les tégu- ques.
tenant un léger appui, jusqu'à ce que le nerf Homolatéralité viscérale ments et les muscles qui la protègent, soit en
retrouve son volume normal. Ce travail Il s'agit le plus souvent d'un organe homola la faisant jouer par rapport à ces tissus. Techniques de viscoélasticité cérébrale
viscoélastique permet d'avoir un effet sur tous téral qui est relié à une fixation d'un nerf On les réalise par exemple au niveau de la Ces techniques consistent à augmenter et à
les éléments intraneuraux, artère, veine, crânien. Bien sûr, il y a des exceptions, notam- joue sur le nerf infra orbitaire (branche du nerf diminuer la PIC pour jouer sur la viscoélasti-
axones, tissus conjonctifs. ment pour la vésicule biliaire. Au début de la trijumeau). Un doigt est intrabuccal et l'autre cité cérébrale. Les zones les moins viscoélasti-
crise, c'est le nerf frontal gauche qui est le plus est appliqué sur la zone tégumentaire en ques correspondent aux zones de dysfonc-
Étirement distal sensible. regard. Au niveau du scalp, on fait soit glisser, tion.
On traite un nerf crânien comme un nerf soit jouer les nerfs de la voûte crânienne dans C~ sont les mêmes techniques que l'on
périphérique, en l'étirant distalement. Techniques des orifices crâniens l'épaisseur des téguments. applique au niveau viscéral sur les organes
Pour les nerfs périphériques, l'induction Ces techniques sont particulières car la denses.
Techniques cutanées
entraîne naturellement les doigts dans la longueur des nerfs issus des orifices crâniens
direction distale. est minime. On cherche un effet de succion et La peau en regard d'un nerf fixé est souvent Apprendre au patient à se traiter
Pour certains nerfs crâniens, très courts de viscoélasticité. hypersensible, et même douloureuse. Cela est
Dans l~s cas chroniques, les résultats sont plus
après leur sortie orificielle, c'est plus difficile. dû aux filets sensitifs cutanés. Grâce à des
longs a obtenu- et moins durables. Il est bon
On vise la distalité pour les nerfs qui ont ■ Techniques de dépression-aspiration te~hniques ~e massage roulé cutané, on peut
d'apprendre aux patients à se traiter eux-
une course de plusieurs centimètres, comme faire disparaître cette douleur et avoir un effet
On pose le doigt sur l'orifice du nerf, comme mêmes.
réflexogène à distance.
les branches cervicofaciale et temporofaciale si on voulait l'enfoncer plusieurs fois, et on le Les émergences neurales crâniennes de la
du nerf facial. relâche. Les fibres nerveuses, par leur jeu élas- Déplissages vasculaires face s_ont assez faciles à trouver et à soigner.
tique, tendent à sortir un peu plus en bénéfi- La plupar~ des nerfs crâniens sont accompa- Certams patients arrivent à enrayer ou à dimi-
Relâchement dure-mérien préalable
Toute tension dure-mérienne peut avoir un
ciant de l'effet rebond.
Cela ressemble fort aux techniques visco-
?
g~e~ artères et de veines dans leur traversée nuer l'intensité de leur migraine ou de leur
sinusite grâce à ces points.
onhcielle. Lorsqu'on manipule les nerfs on
effet sur les pourtours orificiels. Une très élastiques, à la différence que l'on a aussi un ~- ,
ient un effet vasculaire concomitant.
bonne manipulation d'un nerf crânien a peu effet sur les enveloppes méningées qui entou- Certains nerfs sont accompagnés d'artério- Effets des manipulations
d'effet si la dure-mère qui l'entoure est rent le nerf dans son orifice. les sur un trajet assez long; celles-ci n'ont pas
tendue. C'est le principe utilisé pour déboucher un
des nerfs crâniens
un tra1et rectiligne mais entourent le nerf
La meilleure technique que nous connais- lavabo avec le plat de la main. Une pression d'un v' ··t bl .
t' eu a e lacis vasculaire. La manipula- Effets locaux
sons consiste à relâcher la tension dure- que l'on relâche crée une dépression qui ct'°n du nerf a alors un réel effet de déplissage
mérienne pendant la phase d'expansion aspire le contenu du siphon vers la surface. es vaisseaux. Sur le nerf lui-même, les effets sont les
crânienne. suivants:
■ Technique de relâchement intraneural de ~~a ~:illeur exemple d'application est celui
opr
I
ere ophtalmique qui entoure le nerf
- diminution de la pression intraneurale ;
Stimulation distale préalable Cette technique est une variante de la techni- ique avec se diffé - diminution de la composante nociceptive
les art'. s I erentes branches, comme des nervi nervorurn ;
Les techniques des manipulations des nerfs que précédente dont l'action va se situer plus res eres ethmoïdales, ciliaires et musculai-
- effets vasomoteurs intraneuraux ·
périphériques s'adressent en premier lieu aux profondément. Imaginons un tuyau élastique
- restitution de la force d'expansion distale.
Diagnostic et traitement des nerfs crâniens 69 I,
68 Données théoriques

distale des nerfs crarnens qui est la plus • de traumatisme ;


Effets centraux
Effets régionaux réflexogénique. Nous n'avons pas d'explica- • de chirurgie ;
Les effets régionaux concernent : ■ Au niveau sensoriel tion physiologique à ces phénomènes, mais • d'otite;
C'est surtout au niveau de l'acuité visuelle et uniquement des faits cliniques. • de paralysie faciale ;
- les méninges ; Dans notre métier, nous savons que ce • d'hémiplégie.
auditive qu'un patient sent rapidement la
- les sutures ; différence. Il peut parfois apprécier un chan- n'est pas la partie flottante de l'iceberg qui est - les ronflements ;
- la PIC; nous n'avons pas pu en apporter la gement immédiat après une séance. la plus importante ; cela est vrai aussi pour les - les atteintes sensorielles ;
preuve, mais subjecti~en,ient, r:ious se,:1t?ns Les organes des sens sont interdépendants. nerfs crâniens : leurs émergences sont le - les atteintes centrales.
un relâchement general mtracrarnen, Quand, par exemple, une personne souffre témoin des 90 % non accessibles.
comme si le crâne se « ramollissait » ; d'anosmie, d'autres sens sont influencés, Nous aimons particulièrement ce proverbe Contre-indications
notamment le goût. chinois : « l'arbre qui tombe fait plus de bruit Comme pour les indications, les contre-
_ le cerveau, les zones de haute densité et de
Certaines expériences objectivées par que toute la forêt qui pousse ». Il faut savoir indications seront mentionnées en étudiant
congestion veineuse ; entendre vivre et palpiter la forêt.
PET-scan (tomographie d'émission à posi- les différents nerfs crâniens.
- les racines des nerfs crâniens et leurs trajets trons) sur des non-voyants ont montré que le Retenons qu'une douleur atypique, illogi-
intracrâniens. centre occipital visuel, petit à petit, s'activait Indications et contre-indications que ou très vive, doit nous rendre circonspect.
pour d'autres fonctions, comme le toucher ou Ce que nous savons est infiniment petit par
■ Effets méningés l'olfaction. C'est peut-être une partie de Indications rapport à ce que nous devons savoir. Or on ne
Toute tension anormale de la dure-mère, de la l'explication de l'habileté manuelle des Nombreuses, les indications sont très liées à peut trouver que ce que l'on connaît.
faux du cerveau et de la tente du cervelet peut non-voyants et de la finesse de leur acuité l'étiologie des fixations crâniennes - nous les Au moindre doute, il vaut mieux confier le
avoir un effet sur la PIC et la circulation auditive. verrons plus en détail avec chaque nerf : patient à un spécialiste. Gardons en mémoire
veineuse cérébrale. Les nerfs crâniens Nous entendons parfois les personnes qui - les tensions dure-mériennes ; quelques contre-indications majeures :
donnent l'innervation sensitive de ces ont une mauvaise vue dire : « Donnez-moi - les fixations suturales et diploïques ; - hypertension intracrânienne ;
éléments. mes lunettes pour que je vous entende - les congestions veineuses, caractéristiques - hypertension artérielle majeure, décom-
mieux l » des céphalées à type de lourdeur du crâne, pensée ou maligne ;
Ainsi, en manipulant le nerf supra-
qui disparaissent progressivement au cours - suites d'hémorragie intracrânienne ;
trochléaire au niveau sus-orbitaire, on peut
avoir un effet sur les membranes du crâne.
■ Au niveau émotionnel de la journée ; - diabète sévère ;
Il s'agit souvent d'un effet différé : le patient - les migraines et les céphalées à composante - anévrisme intracrânien ;
peut rêver de certains événements marquants, vasculo-neuro-trigéminale; - etc.
■ Effets suturaux ou s'en rappeler. - les vertiges et instabilités ; Cette liste n'est pas exhaustive. Nous lais-
La manipulation du nerf sus-orbitaire a un - les sinusites ; sons au lecteur le soin de juger de ce qui peut
effet sur la suture lambdoïde. Cette manipula- ■ Au niveau proprioceptif - les prothèses et orthèses dentaires ; lui paraître une contre-indication.
tion se double aussi d'effets sur le sinus fron- Les expériences que nous avons effectuées - les suites :
tal. L'effet de nos manipulations ne s'exerce avec la SPECT (single photon emission computed
pas seulement là où on l'attend. tomography) ont montré que nos techniq~es
activent le cervelet, puis le thalamus et, enfin,
■ Effets vasculaires les différents centres cérébraux, dont le
La manipulation des nerfs crâniens a un effet système limbique.
sur le microsystème artériel intrinsèque (vasa
nervorum) et sur les artérioles externes qui les Effets réflexogènes
accompagnent. On a une action directe méca- Les nerfs crâniens ont un effet indéniable sur
nique, par déplissage, et/ou une action vaso- le système viscéral. Ils agissent surtout par
motrice indirecte grâce aux connexions leurs connexions avec le vague et le système
neurovégétatives. sympathique.
N'oublions pas non plus que les veines, en Nous avons déjà dit que c'est surtout par
leurs branches émergentes que nous obtenons
plus de véhiculer le sang, ont un rôle de
protection dynamique et statique pour les un effet sur les nerfs crâniens. Comme po~r
les nerfs périphériques, c'est souvent la partie
tissus avoisinants.
Deuxième partie

Chapitre 9. Manœuvres orificielles plurineurales


Chapitre 1 O. Nerf olfactif
Chapitre 11. Nerf optique
Chapitre 12. Nerf oculomoteur
Chapitre 13. Nerf trochléaire
Chapitre 14. Nerf trijumeau
Chapitre 15. Nerf ophtalmique
Chapitre 16. Nerf maxillaire
Chapitre 17. Nerf mandibulaire
Chapitre 18. Nerf abducens
Chapitre 19. Nerf facial
Chapitre 20. Nerf vestibulocochléaire
Chapitre 21. Nerf glossopharyngien
Chapitre 22. Nerf vague
Chapitre 23. Nerf accessoire
Chapitre 24. Nerf hypoglosse
Chapitre 25. Oreille
Chapitre 26. Manipulations de l'encéphale
Chapitre 9

Manœuvres orificielles
plurineurales

finalité des manœuvres orificielles plurineurales

Fissure orbitaire supérieure

Foramen jugulaire

Foramen magnum
Manœuvres orificielles plurineurales 75

Chapitre 9

Manœuvres orificielles
plurineurales

Certains orifices du crâne livrent le passage à Fissure orbitaire supérieure


plusieurs nerfs crâniens. Afin d'éviter les redi-
tes en reprenant les manœuvres communes à Rappel anatomique
plusieurs nerfs, nous allons voir trois zones
On peut véritablement parler d'un carrefour
hautement stratégiques :
de la plus haute importance à propos de la
- la fissure orbitaire ; fissure orbitaire supérieure.
- le foramen jugulaire ; Elle est comprise entre le bord médial de la
- le foramen magnum. grande aile du sphénoïde et la face caudale des
petites ail es.
Finalité des manœuvres Elle est beaucoup plus large à sa partie
médiale. Elle livre passage à de nombreux
orificielles plurineurales éléments, de latéral à médial :
Certes, on peut faire jouer de quelques - la veine ophtalmique supérieure ;
microns le diamètre des orifices du crâne, - le nerf lacrymal ;
mais notre but est ici d'avoir surtout un effet - le nerf frontal ;
sur les revêtements méningés des nerfs - le nerf trochléaire ;
crâniens. Grâce à notre action sur les ménin- - le nerf abducens ;
ges qui tapissent les orifices, nous agissons sur - le nerf oculomoteur ;
les communications entre les systèmes vascu- - le nerf nasociliaire.
laires endocrânien et exocrânien. Signalons que :
Le mécanisme respiratoire primaire se fait - le foramen grand rond, où passe le nerf
sentir sur ces orifices; c'est pourquoi les mani- maxillaire, n'est séparé de la fissure orbi-
pulations se font pendant la phase d'expan- taire que par un espace de 1 à 3 mm ;
sion crânienne.
- le foramen ovale, où passe le nerf mandibu-
,P~ur agir plus spécifiquement sur un nerf laire, n'est qu'à 1 cm du foramen grand
cranien donné, on peut : rond;
- modifier légèrement la direction de la tech- - le foramen petit rond se situe à 3 ou 4 mm
nique; du foramen ovale.
- ut~liser le principe de stimulation distale Les effets de la technique de la fissure orbi-
prealable. taire se répercutent sur tous ces orifices.

© 2006 El ·
Mani ul sevier Masson SAS. Tous droits réservés.
P ations des nerfs crâniens
Manœuvres orificielles plurineurales 77
76 Pratique des manipulations

En général, le foramen jugulaire droit est


un peu plus large que le gauche. Est-ce pour
cette raison que l'on trouve plus de problèmes
apophyse palatine du maxillaire du nerf vague gauche ?

Manœuvre
Le patient est en décubitus, la tête légèrement
tournée du côté du foramen jugulaire à mani-
puler (figures 9.3 et 9.4).

r= temps
Placez un doigt dans le pore acoustique
méat auditif externe externe, à sa partie antérieure. Par exemple,
pour le foramen jugulaire droit, placez l'index
de la main gauche en passant sous le crâne
pour repousser le pore acoustique externe vers
l'avant et médialement.

2e temps
Positionnez l'index et le médius de la main
droite sur l'apophyse jugulaire de l'occiput
pour la tirer vers l'arrière et médialement.
Finalement, on met le côté à traiter en
convexité. Pour augmenter l'effet d'étire-
Figure 9. 1. Manipulation de la fissure orbitaire supérieure. Figure 9.2. Manipulation de la fissure ment, on peut tourner la tête du patient du
orbitaire supérieure. même côté.

3e temps Foramen jugulaire Foramen magnum


Manœuvre
Le doigt intrabuccal étire le maxillaire ~n Rappel anatomique
Le patient est en décubitus, la _tê~e e:1 rota:ion avant et médialement pendant que le doigt Rappel anatomique
du côté opposé à la fissure orbitaire a marupu- dans le pore acoustique étire le crâne en direc- Le foramen jugulaire est une large ouverture
Le foramen magnum a une forme ovalaire à
ler (figures 9.1 et 9.2). tion postérieure et médiale. entre le bord antérieur de l'occipital et le bord
grand diamètre antéropostérieur de 3,5 cm
postérieur du rocher, sur la suture pétro-
1er temps occipitale. environ pour une largeur de 3 cm.
Placez un index dans la bouche du patient sur Précision Il fait communiquer la cavité crânienne
Il réunit les deux gouttières latérale et avec le canal vertébral.
l'apophyse palatine du maxillaire homol~té- Pour les éléments nerveux situés latéral,em~nt P~treuse inférieure. Il s'appelait « trou
ral. Positionnez-le près de la suture palat11:e dans la fissure orbitaire, on cherche a creer Il contient :
dechiré postérieur » en raison de son contour - le bulbe (moelle allongée) ;
transverse. Parfois, selon la forme du maxil- une convexité du crâne, alors que pour les très irrégulier.
laire, on place le doigt un peu ~lus en arrière éléments médiaux, on tend à créer une conca: - les deux nerfs accessoires (racines spinales);
Le foramen jugulaire est divisé en deux - les deux nerfs hypoglosses ;
sur la lame horizontale du palatm. vité. À vrai dire, il est bon de réaliser tour a parties :
- les deux artères vertébrales et leurs veines ;
2e temps tour l'étirement dans les deux directions.'cani·. - une partie antérieure, pour le nerf glosso- - l'artère spinale antérieure ;
NB . on peut augmenter la tension me pharyngien ;
De l'autre main, placez le pouce ou l'index · · · . . , rieure - les deux artères spinales postérieures ;
q ue exercée sur la fissure orbitaire supe ,1
dans le pore acoustique externe, sur 1~ part~e . d la tee - une partie postérieure pour les nerfs vague - la veine spinale.
postérieure de l'os tympanal et la pa_rt1e ante- en augmentant un peu la rotation e . du
en fin de manœuvre, pendant la flll ~t accessoire ainsi que la veine jugulaire Notons que, pour s'adapter à la station
rieure de la mastoïde. Les autres doigts repo- interne qui continue le sinus latéral. debout, le foramen magnum s'est antériorisé
sent sur l'écaille du temporal et le sphénoïde. mouvement d'expansion crânienne.
Manœuvres orificielles plurineurales 79
Pratique des manipulations
78

nerf facial
bulbe rachidien

quatrième ventricule

artère cérébelleuse
postéro-inféneure

nerf glossopharyngien

nerf accessoire

artère méningée

veine jugulaire premier nerf cervical

artère vertébrale

deuxième nerf cervical

troisième nerf cervical


nerf vague (X)

nerf accessoire (XI)


Figure 9.5. Manipulation du foramen magnum.

Figure 9.3. Manipulation du foramen jugulaire. chez l'homme. Cette évolution s'est faite sur
des millions d'années.
La technique du foramen magnum a plus
un effet sur le contenu vasculaire. Elle trouve
toute son indication dans les insuffisances
circulatoires vertébrobasilaires. Nous l'em-
ployons aussi dans les problèmes circulatoires
de l'oreille interne.

Manœuvre
Le patient est assis devant vous et vous tourne
le dos (figures 9.5 et 9.6). Placez les deux
mains sur les parties latérales du crâne de
manière à avoir les éminences thénars sous les
apophyses mastoïdes et les apophyses jugulai-
res de l'occiput.
Veillez à ce que tout le poids du crâne
Figure 9. 6. Manipulation
repose bien sur vos paumes pour éviter tout
appui douloureux. du foramen magnum.
Figure 9.4. Manipulation du foramen jugulaire.
Manœuvres orificielles plurineurales 81
Pratique des manipulations
80

Il s'agit de la même approche, en faisant sympathique périartériel qui accompagne


... ~ .. . ~.. . . . . .
•'
varier l'inclinaison latérale et la rotation de la l'artère vertébrale depuis le ganglion stellaire
colonne cervicale. jusqu'à l'extrémité de ses branches termi-
En fin de traction axiale, amenez la nales.
colonne cervicale en inclinaison controlaté-
rale et en rotation homolatérale. Le but de la technique est de faire jouer
Cette technique est plus efficace durant la l'artère vertébrale dans son trajet intratrans-
phase d'expansion crânienne. N'oublions pas versaire, et ses coudes entre les deux premières
les rapports privilégiés entre dure-mère et cervicales et l'occiput. En principe, on réalise
artère vertébrale. Pensons aussi au plexus cette technique quatre à cinq fois.

artère vertébrale

aorte

Figure 9_ l. Trajet des artères vertébrales.


Vos coudes s'appuient sur les parties latéra-
les des épaules du patient. Exercez une po~s-
sée céphalique simultanée des deux_ mams
pendant la phase d'expansion crânienne_ ;
répétez cette manœuvre une dizaine de fois.
Pour augmenter la poussée, de~andez au
patient de se laisser aller en arnere contre
vous.
Cette technique n'est pas limitée au ni:e:~
du foramen magnum. Elle met aussi
tension les deux artères vertébrales, dans leur
trajet vertébral, et la dure-mère spinale.

Technique de l'artère vertébrale


, 'f e aux
Cette technique est plus speci iqu t
coudes de l'artère vertébrale (figures 9.7 es
, · pour ,se,
9 · 8) · Si nous la décrivons, c est aussi
f e cere·
Figure 9.8. Manipulation effets sur tout le contenu de 1 a . oss VII" à
brale postérieure, notamment sur les
de l'artère vertébrale.
Xll" nerfs crâniens.
Chapitre 10

Nerf oitactif
1,
1 1

1
Rappel anatomique

Rappel physiopathologique

Manipulations
Nerf olfactif 85

Chapitre 10

Nerf olfactif

Le nerf olfactif (I) est un nerf sensoriel qui de la base du crâne ou au développement d'un
véhicule l'influx olfactif. méningiome olfactif.
Il comprend quatre parties :
_ les stries ou racines olfactives ; Branches terminales
_ le tractus olfactif ou bandelette olfactive ;
- le bulbe olfactif ; Les nerfs olfactifs se terminent dans la
- les nerfs olfactifs proprement dits. muqueuse olfactive qui occupe une petite
Les trois premières parties sont des forma- surface du toit des fosses nasales.
tions olfactives centrales, extériorisées de - Les nerfs olfactifs latéraux (12 à 20) se
l'encéphale. Les nerfs olfactifs, à proprement disposent sur le cornet nasal supérieur.
parler, vont du bulbe olfactif à la muqueuse de - Les nerfs olfactifs médiaux (12 à 16) descen-
la partie supérieure des fosses nasales. dent sur le septum nasal.
Un de ces nerfs médiaux, le nerf terminal,
Rappel anatomique descend obliquement en avant dans le canal
incisif, sur l'organe voméronasal, structure
Nerf olfactif mal connue chez l'homme dont nous reparle-
Le nerf olfactif est représenté dans la rons plus loin.
figure 10 .1. N.B. : Ces nerfs n'ont pas de myéline et leurs
fibres nerveuses sont regroupées en faisceaux
Origine par de minces lames de tissu conjonctif.
L'origine du nerf olfactif est la face caudale du
bulbe olfactif, accolé à la lame criblée de Épithélium olfactif
l'~thmoïde, de part et d'autre de l'apophyse
cnsta galli, dans la gouttière olfactive. . L'épithélium olfactif est situé tout en haut de
Au niveau caudal, les racines olfactives la cavité nasale (figure 10.2). Il est de colora-
sont au-dessus de l'origine du nerf optique et tion jaunâtre, du fait de la présence d'un
de l'artère cérébrale antérieure. pigment. La tache jaune contient trois types
de cellules :
Trajet
- les cellules olfactives réceptrices, qui ont un
Le~ axones se réunissent en petits faisceaux fin dendrite unique se terminant par un
d~ 1 cheminent dans l'espace subarachnoï- bouton à la surface de l'épithélium et un
axone très fin, amyélinique, dont le regrou-
1~bn._ lis traversent les foramens de la lame
en L'lee de l' e th moïde,
.. entoures
, de la pie-mere.
. , pement forme les nerfs olfactifs ;
sou atteinte des nerfs à ce niveau est le plus - les cellules de soutien, comparables aux
vent due à une fracture de l'étage antérieur cellules gliales ;

© 2006 Elsev·
Manipul t' ter Masson SAS. Tous droits réservés.
a ions des nerfs crâniens
Nerf olfactif 87
Pratique des manipulations
86

bulbe olfactif

,------- axone des cellules mitrales

~--- glande nasale olfactive

ramifications externes ---J!---1-~• ---


du nerf olfactif

cellule basale

--+---- cellule réceptrice

cellule de soutien

cils olfactifs

Figure 1 O. 1. Nerf olfactif. Figure 10.2. Épithélium olfactif.

neurones du système olfactif. En 3 mois, les f {eoffrey Raisman, de l'University College le corps des cellules mitrales dont les neurofi-
_ les cellules basales, qui sont à l'origine de cellules de l'épithélium olfactif sont renouve- o ondon, va essayer d'effectuer des greffes bres_ chemine~t dans le tractus olfactif pour
nouvelles cellules réceptrices. Les récepteurs ahu m~eau des sections médullaires chez l'être attem_dre les aires olfactives. Les deux bulbes
lées entièrement.
olfactifs, comme les récepteurs gustatifs, Les cellules gliales y sont dites engainan· umam. olfactifs sont presque au contact l'un de
croissent continuellement, meurent et se tes : elles entourent les axones des nerfs olfac- ~~ su~face de l'épithélium olfactif constitue l'autre.
régénèrent en un cycle qui dure 4 à 8 semai- tifs. Elles leur apportent des éléments nutritifs ~; , mdicateur de l'acuité olfactive d'une
nes. En fait, les cellules olfactives réceptrices et antiadhésifs qui permettent aux axones de ro~e~~- Sa ;01:fa~e, chez l'homme, est d'envi- Tractus olfactif
sont les seuls neurones du système nerveux croître. Cette croissance se fait de manière est d'e c~ . A titre comparatif, chez le chien il Le tra~tus olfactif (anciennement, bandelette
qui sont régulièrement remplacés au cours ordonnée et précise pour restituer la fonction récept nvtron
. . 170 cm . 2, avec 100 fois. plus ' de
olfactive) est une bande étroite de 35 mm de
de la vie! olfactive. eurs au cm? que chez l'homme.
long, ap~atie, triangulaire à la coupe, située
Une équipe espagnole a apporté la preu~e dans le sillon olfactif à la face caudale du lob
Particularités des cellules olfactives
dans la revue Neuron que l'on pouvait rétabhr Formafions olfactives
. centrales frontal: Il est constitué d'un axe névroglia~
Les cellules nerveuses du système olfactif se les fonctions sensitives et motrices chez les
renouvellent en permanence, que ce soit au entoure des neurofibres des cellules mitrales.
rats dont la moelle a été sectionnée. Le proto· Bulbe olfactif
niveau de l'épithélium olfactif ou des deux cole consistait à greffer des cellules gliales de . Sa partie postérieure s'élargit en formant le
Le bulbe
8 mm de olfa cti1 eSt un renflement ovalaire de tngon~ ?lfactif, ,qui se divise en stries olfacti-
bulbes olfactifs. la fonction olfactive au niveau de la lésion
Chez la souris, 80 000 de ces neurones sont 1 ong et de 4 mm de large. Il contient ves médiale, laterale et intermédiaire.
médullaire.
produits chaque jour, soit environ 1 % des
Nerf olfactif 89
Pratique des manipulations
88

des comportements très différents. Par exem- Les nerfs olfactifs et les voies olfactives
rhinencéphale ple, en présence d'ennemis ou de prédateurs, transmettent le message olfactif de l'organe
une réaction s'organise soit pour les neutrali- de l'odorat. Les réactions comportementales
fornix ser, soit pour les fuir. C'est un sens impliqué et émotionnelles originellement associées au
septum pellucidum
dans les phénomènes de vie et de survie de rhinencéphale sont relayées par le système
l'individu ou de son espèce. limbique.
Chez les animaux, le taux d'utilisation des
informations olfactives est considérable. Comportement
Bien que cette utilisation soit plus faible
corps calleux
Notons que les neurones olfactifs secondaires
splénium du chez l'homme, les afférences olfactives
vont directement du bulbe olfactif au cortex
corps calleux influencent néanmoins le comportement
olfactif, sans aucun relais. Les informations
sexuel et alimentaire. Elles demeurent pour
olfactives ont ainsi des connexions directes
une large part à l'origine des mécanismes qui
avec le système limbique.
règlent l'alimentation et déterminent la
Du fait de ces liens étroits avec le système
satiété.
limbique, le tractus olfactif est impliqué très
largement dans le système neurovégétatif,
Connexions encéphaliques
l'émotion, les comportements et leurs impli-
Des aires olfactives partent des fibres vers les cations motrices.
centres viscéraux tels les noyaux salivaires, le Le système limbique joue un rôle impor-
noyau dorsal du vague, l'hypothalamus et tant dans la formation et l'ancrage des souve-
l'épithalamus. nirs. C'est cette association très étroite avec le
Les stimulations olfactives sont génératri- système limbique qui explique pourquoi
ces de réponses viscérales : salivation en certaines odeurs sont si évocatrices de souve-
réponse à des odeurs agréables, nausées en nirs et d'émotions.
réponse à des odeurs désagréables, ou encore
accélération du péristaltisme et augmentation
thalamus Troubles de l'olfaction
des sécrétions gastriques.
bulbe olfactif Le nerf olfactif est rarement le siège de proces-
Rappel physiopathologique sus pathologiques, mais il est fréquemment
impliqué par les pathologies et les traumatis-
Fonctions olfactives mes des structures adjacentes. Les troubles de
corps mamillaire l'olfaction ou dysosmies ont plusieurs expres-
uncus Odorat sions.
Figure J 0.3. Rhinencéphale. L'odorat est le résultat d'une stimulation
physicochimique sur les cellules olfactives. ■ Dysosmies
Nous avons perdu peu à peu une grande L'anosmie est la perte de l'odorat. Ce trouble
l'homme , le rhinencéphale est• peu ·maux déve- partie de notre acuité olfactive. La vie de l'odorat est parfois discret, simple hypos-
Rhinencéphale loppé à la différence de certams am moderne, la pollution, l'environnement dans mie, et rarement ressenti spontanément par le
, b' connues. les villes semblent en être la cause. sujet atteint.
Le centre encéphalique correspond à la partie dont les qualités olfactives sont ie? Le
olfactive du cerveau ou rhinencép~ale L'ours polaire détecte une odeur a 6 k~- rs Certains animaux ont un odorat inimagi- On doit explorer les deux narines séparé-
(f.igure
. 10 . 3) . Notons que certaines fibresf dites
. chien de chasse reconnaît des O eunt nable : les saumons, les anguilles, les requins ment en les obturant alternativement. On
hippocampiques rejoignent ~'aire, ~l active , du stirnU 1 a · parcourent des centaines de kilomètres en utilise des substances aromatiques non irri-
plusieurs jours apres le passage , lus de
latérale située dans l'extrémite antene~re de Le papillon mâle sent une femelle a p suivant leur odorat. tantes et familières, telles que l'huile de clou
la circonvolution de l'hippocampe (Se circon- 10 km. de le On dit que, chez le gastronome, c'est plus de girofle, la térébenthine, le café, la vanille
volution temporale). .. . 1 l' 0 d 0 rat possède bo nez que le goût qui lui fait apprécier la ou l'éther. On évite d'utiliser des substances
Dans le règne anima , urri·
su;~~ _chère. L'odorat a beaucoup plus de qui irritent la sensibilité générale (nerf triju-
Le rhinencéphale est le cerveau ~rc~aique nombreuses fonctions. Les o d eur s. de nocitent 1
Ite que le goût.
dévolu aux comportements instinctifs et ture, de congénères ou d'ennemis sus meau), comme l'ammoniac ou le vinaigre, car
émotionnels ainsi qu'à l'olfaction. Chez
Nerf olfactif 91
Pratique des manipulations
90

• chutes sur le coccyx ;


elles peuvent être perçues même quand • whiplash.
l'odorat est perdu. . . - tumeurs : elles concernent la partie ,~nté-
La parosmie est une perception olfactive qui
rieure du cerveau. Les tumeurs de_ l etage
ne correspond pas à la stimulatio~. ~ette
nfusion des odeurs s'observe pnnopale- antérieur (méningiomes) se mai:nfe~tent
souvent par une anosmie, uni- ou büaterale,
:ent lors des suppurations chroniques nasa-
associée à des troubles visuels et à des trou-
les ou sinusiennes. . bles mentaux. Les tumeurs de l'hypop~yse
Les hallucinations olfactives ou fa~tosmies
n'affectent les voies olfactives qu'a p~rtu du
sont une perception olfactive sans objet. E~les
moment où elles s'étendent au-dela de la
sont presque toujours faites d'od_eurs, d_esa-
gréables : poissons ou œufs pourns, ?e:role, selle turcique ;
excréments, etc. Leur origine est generale- - infections :
ment centrale. On les rencontre : . • méningites ;
- dans certaines maladies mentales : schi- • abcès du lobe frontal ; la recherche d'une
zophrénie de type paranoïde, psychoses anosmie doit être systématique chez un
alcooliques chroniques ; . sujet présentant des troubles progressifs
- dans les lésions irritatives du centre cortical du comportement.
de l'olfaction, au niveau de la pointe de la _ endocrinopathies : Figure 10.4. Matériel pour manipulation endonasale.
5e circonvolution temporale (uncus de • diabète;
l'hippocampe). La crise uncinée es~ une • hypothyroïdie ; Certains médecins ont utilisé, surtout au conduit de 2 à 7 mm, situé à peu de distance
crise d'épilepsie qui commence par une • maladie de Cushing ; début du xxe siècle, des techniques de naso- de l'orifice des narines sur la partie antérocau-
aura olfactive. • insuffisance rénale. sympathicothérapie. En toute bonne foi, nous dale de la cloison (figure 10.5). C'est un diver-
_ malformations congénitales : ne nous sommes pas appuyés sur ces travaux ticule de l'organe olfactif, dans lequel s'isole
■ Étiologie • agénésie des nerfs olfactifs ; qui ont fait leurs preuves. Comme pour les une partie de l'épithélium sensoriel, constitué
Diverses affections peuvent être à l'origine de • albinisme, etc. nerfs périphériques, nous sommes partis de par des cellules olfactives typiques.
ces troubles : _ lésions centrales : notre propre expérience. Grossièrement, l'organe voméronasal est
_ lésions locorégionales : • grands syndromes neurologiques ; Nous utilisons généralement deux sites de une petite dépression ovale ou circulaire
• polypes nasaux ; • sclérose en plaques, avant 40 ans ; manipulation : sur la partie antérieure du cartilage septal
• rhinite, coryza ; • maladie de Parkinson ; - l'organe voméronasal et le nerf terminal; (figure 10.6). Il peut être uni- ou bilatéral. Une
• malformations congénitales ; • maladie d'Alzheimer, après 40 ans ; - l'épithélium olfactif et les nerfs olfactifs. étude récente montre qu'il est plus souvent
• sinusite; • épilepsie, etc. bilatéral chez l'homme que chez la femme
• allergie ; Organe voméronasal (Besli et al., 2004). Sa taille varie de 0,2 à
• tumeurs; 2mm.
• atteintes virales. Manipulations ■ Présentation Par ailleurs, il jouerait un rôle vasomoteur
_ intoxications : Le nerf terminal représente un faisceau spécial et vasosensible, et participerait à l'olfaction. Il
• tabac; Techniques des voies olfactives. Il naît d'un renflement du serait aussi un vestige de notre vie animale
• cocaïne; Les techniques de marnpu a n du nerf1
. 1 t·10 bulbe olfactif, appelé bulbe olfactif accessoire, quand l'olfaction était primordiale pour
• médicaments neurotoxiques ; · endonasa e traverse la lame criblée et descend oblique- détecter ses ennemis et ses partenaires
olfactif s'effectuent par voie , .
• alcool. (figure 10.4). On utilis; pour cela ~n ee~~uà ment en direction caudale et antérieure sur la sexuels.
- traumatismes : , villon à prélèvement, d une longueur d fin cloison. Il aboutit à l'organe voméronasal ou L'organe voméronasal est constant chez
• fractures de la partie antérieure ,du cra_ne ; 15 cm Le tampon ouaté doit être le plu,s J11 organe de Iacobsoni, représenté par un l'embryon. On a longtemps pensé qu'il était
• traumatismes sagittaux du crane ou le · , , d s du seru absent ou à l'état de vestige chez l'homme,
possible et peut etre trempe an d uce
mouvement antéropostérieur du cerveau physiologique ou de l'huile d'amandlan~ tes mais des recherches récentes indiquent qu'il
sectionne les nerfs olfactifs au niveau de qui permet un passage plus do~x , gréa· ~ existe aussi chez l'adulte. En 1998, Gaafar et
l. Luctw· L • al. ont examiné le septum nasal de 200 adul-
la lame criblée ; narines. Si la technique est parfois desa . ig evin Jacobson (1783-1843): anatomiste et
• chocs postérieurs (lésion de contre- ble, elle ne doit jamais être douloureuse. inectecin danois (Copenhague). tes. L'occurrence de l'organe voméronasal
coup);
92 Pratique des manipulations
Nerf olfactif 93

organe voméronasal organe voméronasal

nerf nasopalatin

Figure 1 O.S. Organe voméronasal et nerf terminal. Figure 1 O. 6. Organe voméronasal.

varie selon la technique d'examen. Par que sont beaucoup plus fragiles. À tout
rhinoscopie antérieure, l'organe voméronasal moment, il faut pouvoir maîtriser son geste.
de grande taille est parfaitement visible chez Pour atteindre l'organe voméronasal, l'axe
32 sujets (16 %), alors que l'endoscopie nasale de pénétration de l'écouvillon doit être pres-
le retrouve chez 152 sujets (76 %). que parallèle au plancher des fosses nasales
Sa fonction précise n'est pas claire, mais il pour progresser dans la narine. Il faut« viser»
contient des récepteurs de phéromones. Les horizontalement, à la hauteur du pore auditif
phéromones sont des sécrétions odorifères externe (figure 10. 7).
qui jouent un rôle sexuel essentiel et qui tien- L'objectif à atteindre par la manipulation
nent une place importante, chez l'animal, se situe contre la cloison nasale, à la partie
dans la reconnaissance des territoires. Les antérieure du vomer, là où l'os rejoint le
travaux de McClintock ont également montré cartilage de la cloison nasale.
que les phéromones jouaient, par exemple, Il est localisé dans le tiers antérieur du
un rôle dans la synchronisation des cycles septum nasal à une distance de 1,5 à 2 cm en
menstruels chez les femmes vivant en collec- arrière de la marge postérieure des narines,
tivité (couvent, pensionnat, prison). environ 0,5 à 1 cm au-dessus du plancher des
■ Technique à l'écouvillon fosses nasales.
Attention : comme toutes les techniques par Les doigts contrôlent délicatement Jes
· de
voie interne, il faut rester extrêmement tissus endonasaux, par l'intermédiaHe
prudent. Les structures de protection mécani- l'écouvillon. Figure 7 O. 7. Technique de manipulation de l'organe voméronasal.
Nerf olfactif 95
94
Pratique des manipulations

nasale. Relâchez à peine la compression et


suivez l'écoute des tissus en faisant jouer le
bâtonnet par de petites rotations axiales.
Suivez l'attraction tissulaire en réalisant une
induction.
Une fois que l'écoute s'arrête, la technique
est terminée. Il faut alors faire la même tech-
nique dans l'autre narine.

Manipulation de l'épithélium
et des nerfs olfactifs
Pour atteindre l'épithélium olfactif, l'axe de
l'écouvillon doit être parallèle à l'arête du nez
pour pénétrer dans la narine. Il faut viser le
coin interne de l'œil (figures 10.9 et 10.10).
Le tampon ouaté doit être poussé lente-
ment en direction craniale, dans la région
préturbinale (en avant des cornets), en restant
de préférence proche de la cloison. Figure 10.9. Axe de pénétration nasale.
Avec le pouce et l'index de la main libre,
exercez une traction antérieure des parties
cartilagineuses du nez. Cela permet d'orienter
la pénétration de l'écouvillon et de créer un
leurre sensitif.
Demandez au patient de ne pas faire de
mouvement brusque de la tête ou de ne pas
Figure 10.8. Manipulation
chasser votre main dans un geste de protec-
de l'organe voméronasal.
tion.
Au début, appliquez-vous à faire progresser
lentement et respectueusement l'écouvillon
On recherche une zone un peu plus dense, pour bien mémoriser le trajet. La zone olfac-
le plus souvent déprimée mais parfois légère- tive se situe au moins à 5 ou 6 cm de l'orifice
ment renflée et généralement assez sensible
des narines.
pour le patient. Au début, servez-vous de cette Pour diminuer le réflexe d'éternuement,
sensibilité pour localiser la zone de manipula-
conseillez au patient :
tion (figure 10.8). - de balayer fortement le palais avec la
Lorsque l'orifice nasal est suffisamment
ouvert, on peut l'observer en l'éclairant avec langue;
- d'inspirer et d'expirer profondément et
la lampe d'un otoscope ou une simple lampe
de poche. Visuellement, à la rhinoscopie anté- lentement par le nez.
Pour vous-même, avec l'expérience, accélé-
rieure, l'organe voméronasal ressemble à un
micro-ulcère bien délimité (emporte-pièce) et rez la progression endonasale de l'écouvillon.
ne peut être confondu avec une ulcération La rapidité d'exécution associée aux conseils
prodigués au préalable font que les éternue-
septale, aux contours irréguliers.
ments sont très rares. Seul reste le lannoie-
Appliquez l'extrémité ouatée contre la ment, qui gêne peu le patient. Prévoyez wut Figure 1 O. 1 O. Trajet endonasal.
petite induration que vous percevez et
de même un mouchoir en papier.
comprimez-la légèrement contre la cloison
Nerf olfactif 97
Pratique des manipulations
96

Figure 1 O. 12. Libération émotionnelle.


Figure 1 O. 11. Manipulation des terminaisons olfactives.

Manipulation neuro-encéphalique Toujours avec le même appui très léger, et les éléments du mécanisme respiratoire
Attention : la rencontre d'un obstacle lors de réalisez une induction jusqu'à l'arrêt de primaire, surtout à ces différents niveaux :
la progression est une contre-indication à la L'écouvillon en place crée une tension méca- l'écoute. Le but est de décharger un surplus de
nique sur les nerfs olfactifs et, par ce biais, sur - dure-mère crânienne : faux du cerveau ;
technique. Il peut s'agir de polypes, mais plus tension, souvent à l'origine d'une hyperréac-
le rhinencéphale et les centres limbiques. - dure-mère sacrococcygienne ;
généralement d'une déviation de la cloison tivité émotionnelle, avec risque de décom-
nasale qui réduit le passage entre cornets et L'écoute crânienne vous permet alors de pensation. - suture fronto-ethmoïdale ;
cloison. Dans ce dernier cas, la technique est ressentir ces zones. Par induction, on concen- Cette technique permet une diminution de - vomer;
généralement possible de l'autre côté, et il faut tre le mécanisme respiratoire primaire sur ces l'hyperréactivité, tout en respectant les barriè- - synchondrose sphénobasilaire (compres-
se contenter de cette approche unilatérale. localisations, par focalisations successives de res de protection. sion);
Le tampon poussé tout en haut, faites-le plus en plus précises. - synchondrose entre pré- et postsphénoïde ;
basculer légèrement vers l'arrière en tirant On termine par une technique de visco-
Précautions et contre-indications
doucement le bâtonnet vers vous. élasticité, là où l'écoute a attiré votre main.
Indications
Les précautions et contre-indications sont les
Une fois en place, procédez par petites suivantes : Il existe un champ d'application assez large
«touches» sur l'épithélium et les nerfs. On en Libération émotionnelle
- fragilité de la muqueuse ou des vaisseaux du pour la technique sur le nerf olfactif. Il est
effectue généralement deux ou trois, sur des Pour ceux qui pratiquent les techniques dites nez; difficile d'établir une liste exhaustive, mais
zones différentes mais rapprochées du fait de de « libération émotionnelle », essayez de les nous allons voir les principales indications.
- tout facteur d'hémorragie locale ;
l'exiguïté de l'endroit. C'est une zone senso- effectuer en laissant un ou deux écouvillons
en place dans les narines (figure 10.12). - r~ncontre d'un obstacle lors de la pénétra-
rielle qu'il faut stimuler sans écraser ; soyez tion. Action sur les muqueuses
toujours très doux et respectueux de cette Pour être dans le domaine plus émotionnel
et la pression sinusienne
partie hautement réactive. que physique, votre main dominante est_ en
écoute crânienne, avec un appui très léger. ·ger
a la Points clés Ce n'est pas par l'intermédiaire direct du nerf
Les tissus olfactifs et la muqueuse respira- de la me' c nique
• . , olfactif, mais par celui du nerf maxillaire que
limite de la perte de contact. Elle va se din 5 craruosacree
toire réagissent un peu à la manière du globe là où le cerveau a mémorisé les plus gross: l'on agit sur la muqueuse nasale. Cette techni-
oculaire et des paupières lorsque l'on reçoit Pour gl b r
tensions psychoémotionnelles, plus p_récise· ve·r·f· 0 a iser le traitement, n'oubliez pas de que a un effet positif sur la pression sinu-
un insecte dans l'œil. Lorsque cela est possi- 1 1er la mecamque
· . du système craniosacré
ment en relation avec le système olfactif. sienne frontale, maxillaire et sphénoïdale.
ble, manipulez les deux côtés (figure 10.11).
98 Pratique des manipulations
Nerf olfactif 99

Anosmie post-traumatique Dystonies neurovégétatives G,é~éralement, on constate une alternance


Attention : il ne s'agit que des cas d'anosmie L'amygdale et l'hippocampe ont un grand des épisodes de gastralgie et de rhinite. Lors- (~onti-Bloch et al., 1998). Est-ce par ce méca-
retardée. L'anosmie immédiate est générale- rôle de régulateur de l'axe hypothalamo- q~e la gastralgte s'améliore, la rhinite réa a- msme que nos manipulations agissent ?
ment le signe d'une rupture des filets nerveux hypophysaire. Le rhinencéphale et le système rait et mversement. PP
Problèmes menstruels
au niveau de la lame criblée de l'ethmoïde. limbique sont ainsi une porte d'entrée très C'.est p~·écisément dans ces cas-là que la
Cependant, il existe des cas où la baisse de intéressante pour atteindre le thalamus qui u,1an~pulat10n du nerf olfactif est intéressante. Dans de nombreux cas les man,·pulat·
· , · 1 , ' 10ns
l'acuité olfactive se fait progressivement, contrôle, entre autres, le tonus du système L action. locale sur la muqueuse nasale e t SUI. urogernta es couplees aux manipulations d
.
après le traumatisme. Classiquement, on nerveux autonome. les termmaison, des nerfs olfactifs doublé d cran~, visant l'axe hypothalamo-hypophyso~
incrimine une fibrose méningée évolutive qui Les manipulations du nerf olfactif permet- , • f db , ee e ovanen, ?onnent d'excellents résultats sur les
l action
. , d ee - ack
, . du. système limbtique,
contraint le nerf olfactif et en diminue la tent d'améliorer un grand nombre de déséqui- ei:tiame es amelroratwns souvent spectacu. patho,logres , menstruelles (aménorrhée
conduction. Ce phénomène peut aussi libres neurovégétatifs. Certains cas anciens, Iaires sur ce type d'alternance. dysmenorrhee, anarchoménorrhée sp . '
ménorrhée, etc.). ' anw-
s'observer après neurochirurgie. relatifs à des causes conflictuelles émotionnel-
Les manipulations du nerf olfactif, les ou post-traurnatiques, ont bénéficié de Baisse de la libido . ~~and, les résultats sont incomplets ou
couplées aux manipulations craniosacrées, cette technique. d1ff1C1les a stabiliser, les manipulations d
sont très efficaces sur ce genre d'atteinte. Le syndrome d'hypersudation pathologi- Nous. avons . effectué ces manipulations ch ez l'organe voméronasal permettent de rééquT~
que a une importante composante émotion- cerltail~bs.dpat1Ieln~s 9ui présentaient une baisse brer le système hormonal de manière p;uis
d e a l i ~- s agrssatt de patients entre 45 et durable.
Troubles psychoémotionnels nelle. Il répond bien à ce type de manipula-
tion. 60, a?s, qui ne so~ffraient d'aucune affection ~'irrég,ularité des cycles menstruels est un
De nombreux dysfonctionnements psycho- médicalement detectée Sans être . . phenomene complexe où de nombreux
émotionnels semblent réagir favorablement à . . . · impms-
sants, ils mamfestarent un moindre intérêt facteurs, sont en cause. En méd ecine, . on
ces techniques de manipulation. Certaines formes d'anxiété pour la sexualité. connait 1 e syndrome olfactogénital de Morsier-
Certains troubles affectifs comme la De nombreuses pathologies comme l'anxiété, Kallma_n qui ~onsiste en l'association d'une
Il semble que la manipulation au niveau de
dépression ont leurs racines dans des conflits l'hypersensibilité aux stress psychologique et :'organe voméronasal produise des effets anosmie et dune aménorrhée. Cette entité
émotionnels anciens. Il semble qu'avec les post-traumatique sont des formes d'expres- etonnants dans ce domaine. Est-ce par un pat~ologiq~e illustre bien les liens existant
manipulations du nerf olfactif, on puisse aider sion pathologique de la peur. De très renforcement de la sensibilité aux phéromo- entre le systeme olfactif et l'axe hypothalamo-
le patient à « décharger » une certaine partie nombreux stimulus déclenchent l'anxiété. Le nes? hypophysaire.
de la mémorisation émotionnelle. système olfactif est certainement impliqué Les travaux de Stern et McClintock
dans la mémorisation olfactive d'accidents. C~rtains travaux de stimulation de l'organe
:~me10nasal par des stéroïdes montrent une montrent aussi le grand rôle sur la régulation
Troubles des conduites alimentaires Les attaques de panique, surtout dans de
. .l' ~vu l a t·1011 que peut jouer la sensibilité
élévation du taux sérique de testostérone
Boulimie et anorexie sont les deux extrêmes l'agoraphobie, répondent bien aux manipula- mdividuelle, en particulier aux phéromones.
affectant les troubles du comportement tions de l'organe voméronasal et de l'épithé-
alimentaire. Le rhinencéphale est fortement lium olfactif. Nous avons aidé des patients
impliqué dans l'activité neurobiologique de la victimes d'attaque de panique, de sensation
prise alimentaire et de la sensation de satiété. d'oppression thoracique, de peur de mourir,
Les troubles des comportements alimen- de perte de contrôle de soi-même ou de déper-
taires sont difficiles à analyser et doivent faire sonnalisation.
l'objet d'un suivi psychothérapique. Ils ont La connexion au monde extérieur par les
lieu sur un terrain neurologique propice où les odeurs et les messages des phéromones a une
perturbations du rhinencéphale jouent un grande importance dans les phénomènes
grand rôle. d'anxiété.
Même des années après la disparition appa-
rente des symptômes, l'aliment et la prise Dysfonctions viscérales
alimentaire demeurent un problème récur- Certaines atteintes œsophagiennes et gastri-
rent. ques, surtout après des stress, des chocs, des
La manipulation des nerfs olfactifs est un conflits émotionnels ou encore après sevra~e
très bon adjuvant au traitement psychothéra- tabagique, s'accompagnent souvent de rhini-
pique. tes allergiques.
Chapitre 11

Nerf optique

Rappel anatomique

Rappel physiopathologique

Manipulations
Nerf optique 103

Chapitre 11

Nerf optique

Le nerf optique (II) est le nerf sensoriel destiné ■ Portion intracanalaire


à la vision. Il est constitué des axones des Cette portion est située dans le canal optique
neurones ganglionnaires situés dans la rétine. entre les cavités crânienne et orbitaire. D'apla-
Long de 40 mm, avec un diamètre de 4 mm, il tie, elle devient arrondie ; sa largeur est de
est formé d'environ un million d'axones en 3 mm environ.
grande partie myélinisés, pour 125 millions
Le nerf optique est fixé à la paroi du canal
de cellules sensorielles !
optique par la dure-mère ; il est accompagné
Pour une meilleure compréhension de la
de l'artère ophtalmique.
fonction du nerf optique, nous verrons aussi
très succinctement l'anatomie de !'oeil.
■ Portion intraorbitaire
Rappel anatomique À sa sortie du canal optique, le nerf optique
traverse l'anneau de Zinn où s'insèrent les
Nerf optique quatre muscles droits de l'oeil. Le nerf occupe
l'axe du cône musculofascial du bulbe, au
Le nerf optique est représenté à la figure 11. 1. milieu du corps adipeux de l'orbite. Il est
Origine
enveloppé par trois gaines, prolongement des
méninges crâniennes.
L'origine du nerf optique est l'angle antérola-
téral du chiasma optique. Courbes du nerf optique
Ces courbes sont importantes à connaître car
Trajet-rapports
ce sont elles qui permettent au nerf optique
Long de 5 cm, le nerf optique se dirige en de s'adapter aux mouvements de !'oeil. Nous
avant et latéralement pour aboutir au canal pensons aussi que la diminution de la largeur
optique et arriver dans l'orbite. du nerf (de 5 mm à 1,5 mm environ) quand il
On lui décrit quatre portions : intracrâ- rejoint le globe oculaire est un autre facteur
nienne, intracanalaire, intraorbitaire et intra- favorisant la mobilité du globe oculaire.
bulbaire.
- La 1re courbe, postérieure, a une concavité
1 Portion intracrânienne caudale et médiale.
Situé dans la fosse crânienne moyenne, le nerf - La ze courbe, antérieure, a une concavité
chemine dans la citerne chiasmatique. latérale.
li repose sur le diaphragme sellaire (tente Ces deux courbes permettent au nerf opti-
~: l'hypophyse) et la partie latérale de la gout- que d'être plus long que s'il était resté rectili-
tre optique. Plutôt aplati, il mesure 5 mm de gne. Ce crédit de longueur donne au globe
argeur sur 3 mm de hauteur. oculaire une meilleure mobilité.

~:~iO~ Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.


P lations des nerfs crâniens
Nerf optique 105
Pratique des manipulations
104

veine centrale de la rétine

artère centrale de la rétine _


nerf optique --------------

os zygomatique

gaine durale

Figure 11.2. Gaine dura/e du nerf optique.

Rapports utiles rieur du globe oculaire. Cette insertion du


Dans sa traversée orbitaire, le nerf optique nerf sur l'œil est importante à situer pour
répond: optimiser notre effet sur la dure-mère
(figure 11.3).
Figure 11. 1. Nerf optique. - à l'artère ophtalmique, qui contourne sa
face latérale pour devenir supérieure, et aux
artères ciliaires postérieures qui l'entou-
rent; Terminaison du nerf optique
- a_ux veines ophtalmiques supérieure et infé- Les neurofibres se dépouillent de leur gaine de
Gaine durale du nerf optique rieure; myéline lorsqu'elles traversent les mille
Intérêt ostéopathique Cette gaine est assez solide et fibreuse ; elle est pertuis de la lamina cribrosa (lame criblée de
Sur le plan mécanique, les courbes.~u nerf intimement liée à la dure-mère crânienne - a~~ nerfs ciliaires longs et au ganglion la sclère) pour aboutir à la rétine.
optique sont importantes pour faciliter les (figure 11.2). Cette caractéristique n?us ohaire situé sur sa face latérale, à l'union du
mouvements de l'œil. Retenons que c'est permet d'avoir un effet dure-mérien géner~l tiers moyen et du tiers postérieur.
surtout la courbe médiale qui nous inté- quand on manipule le nerf optique. L'adhe· La gaine durale s'infléchit latéralement
resse dans nos manipulations. Les techni- rence du nerf optique aux parois du canal par 1 Portion intrabulbaire sous un angle d'une centaine de degrés pour
ques de compression-décompression du , · · d es menmges
l'intermed1aire , · 1 1·mp11·que dans
1
. . ns se continuer avec la sclérotique.
les fractures du crâne et dans les mfectJO ;,~ffiner~ optique, dépourvu de myéline,
globe oculaire vont s'adresser au nerf .
la ~e , sa largeur est de 1,5 mm. Il répond à
optique et à ses gaines. On peut ressentir, sinusales. sclerotique et à la choroïde. Sur le plan mécanique, cette obliquité
pendant la phase de décompression, un Il • , durale est certainement adaptée pour permet-
mouvement légèrement sinueux proba- penetre le bulbe de l' œil à 3 mm en tre de plus amples mouvements latéraux de
ded ans t , '
blement dû à ces courbes. e a 1 mm en dessous du pôle posté- l'œil.
Nerf optique 107
Pratique des manipulations
106

cornée
haut
iris

médial

+ bas
latéral
cristallin zone ciliaire

1
- ---------------r----------------·
---------+------· • ••
•• Î '1 mm
1
choroïde
nerfs et vaisseaux ciliaires • • • 1
-: 1
•• 1
nerf optique rétine
3mm
artère ophtalmique ___
sclère

veine ophtalmique

Figure 11.3. Jonction oculaire du nerf optique.


muscle droit médial muscle droit latéral
le nerf, toute manipulation du nerf opti-
Vascularisation que a un effet vasculaire par déplissage et fovea centralis
par effet réflexe.
■ Artères Nous pensons aussi qu'il est possible
Le nerf optique a des rapports étroits avec la Figure 11.4. Globe oculaire (coupe horizontale).
d'avoir un effet sur l'hypophyse grâce à
sinueuse artère ophtalmique et ses branches
l'artère tubéro-hypophysaire et à la conti-
qui s'enroulent autour de lui. guïté de sa gaine durale avec la tente de
La vascularisation artérielle est assurée par
l'hypophyse. . ~n ~ffet, le nerf optique possède une très Globe oculaire
un réseau pie-mérien dérivant des artères n~ e mnervation intrinsèque. Pour cette
ciliaires courtes postérieures et un réseau axial raison , de nom b reuses attemtes
. L~ gl~be oculaire mesure environ 2,5 cm de
pathologi-
formé de l'artère centrale de la rétine. Au ■ Veines ques
d 1 du nerf opti , ,
ique sont generalement très
d~ametre. Sa paroi est opaque et très résistante
(figure 11.4).
voisinage du globe oculaire, cette dernière Les veines se drainent dans la veine centrale de ou oureuses.
pénètre dans le nerf accompagnée de sa veine. la rétine qui se jette dans le sinus caverneux. maEt~ cas de dysfonction neurale, les désinfor- Paroi de I' œil
Les artères ciliaires irriguent le restant de la
sontions proprioce
. , P t·ives generees
, , , par le nerf
portion intraorbitaire. Quant aux parties ■ Lymphatiques aussi tres importantes.
~a paroi de l'oeil est constituée de trois forma-
crânienne et intracanalaire, elles reçoivent Le nerf optique possède un système lymphati- tions : la sclérotique, l'uvée et la rétine.
des artérioles de l'artère cérébrale antérieure et que assez conséquent, ce qui n'est pas le cas Œil
de l'artère tubéro-hypophysaire. de tous les nerfs.
■ Sclérotique
Nous allons voir b " La sclérotique mesure 1 mm d'épaisseur. C'est
essentiels del' u nev:emen; quelques points
Intérêt ostéopathique Innervation le nerf o ti anat~mi~ de 1 oeil. Sachant que une membrane résistante de couleur blanche
Historiquement, c'est sur le nerf optique que a sembJ P. que adhere a la sclérotique, il nous quand tout va bi~n (blanc de !'oeil). Sa partie
Du fait de la sinuosité des artères ophtal- Sappey fit les premiers travaux de mise en d'anato e imponanr de revoir quelques points centrale, est yarfaltement transparente ; c'est
miques, de leurs branches et de l'artère mie de l' oeil. la cornee. A la périphérie de la cornée se
évidence des nervi nervorum.
centrale de la rétine qui est comprise dans
Nerf optique 109
Pratique des manipulations
108

que la sphère oculaire elle-même. On peut la os frontal


trouve le limbe. À l'intérieur du limbe, on comparer au verre d'une montre.
trouve un petit canal (canal de Schlemm) qui
permet à l'humeur aqueuse qui remplit la
chambre antérieure d'aller dans le système
■ Chambre antérieure muscle releveur de la paupière supérieure
La chambre antérieure est comprise entre la
veineux ciliaire. cornée et l'iris. Elle est remplie par l'humeur
aqueuse sécrétée par les procès ciliaires.
■Uvée
L'uvée est une formation membraneuse
musculovasculaire. Sa partie antérieure forme
■ Chambre postérieure muscle droit supérieur
La chambre postérieure est située entre l'iris et
l'iris et le corps ciliaire, et sa partie postérieure
double la sclérotique ; c'est la choroïde : le cristallin.
- l'iris est une membrane tendue en arrière de
la cornée. Elle est percée d'une ouverture ■ Cristallin
arrondie, la pupille. Dans le langage Cette lentille biconvexe est placée entre l'iris
courant, l'iris est appelée la prunelle, de et le corps vitré. Elle est entourée par une
couleur différente selon la personne. La membrane élastique et transparente ; c'est la
pupille se dilate plus ou moins sous l'action membrane cristalloïde ou capsule cristalline.
des muscles pupillaires ;
- le corps ciliaire est constitué par le muscle ■ Corps vitré
ciliaire qui modifie la courbure du cristallin Le corps vitré est de consistance gélatineuse et
dans l'accommodation, et par les procès remplit tout l'intérieur du globe oculaire. Il est
ciliaires qui sont de nombreux plis radiaires enveloppé par la membrane hyaloïde qui le
nerf optique
autour du cristallin ; maintient collé à la rétine.
- la choroïde double la sclérotique dans les
parties moyenne et postérieure de l' œil. Voies optiques
C'est grâce aux pigments noirs qu'elle sclère
Nous voulons juste ajouter ici quelques préci-
contient que l'œil a une « chambre noire». sions sur le cheminement des voies optiques, rétine choroïde
que nous avons déjà décrites.
■ Rétine Les neurones antérieurs venant de la rétine
La rétine tapisse l'intérieur de la chambre subissent dans le chiasma optique une décus-
noire. Grâce à ses cônes et à ses bâtonnets, sation partielle ; c'est-à-dire que les neurones
c'est elle qui reçoit toutes les informations de de l'hémirétine gauche des deux yeux vont au
l'œil. corps genouillé externe gauche, et ceux de
Dans sa partie postérieure, elle a deux l'hémirétine droite au corps genouillé droit.
taches : la papille et la tache jaune (mucula De ces corps genouillés partent les neuro- muscle droit inférieur
lutea). nes postérieurs qui transmettent les percep·
tions lumineuses à l'aire visuelle corticO·
Système optique occipitale. C'est donc l'hémisphère droit qui
Le système optique est formé par les forma- voit à gauche et le gauche qui voit à droite.
tions transparentes de l'œil : cornée, cham-
bres antérieure et postérieure, cristallin et
Innervation de l'œil
corps vitré (figure 11.5).
Figure 11 .5. Système optique (coupe sagittale).
■ Innervation sensitive
■ Cornée La branche ophtalmique du nerf trijumeau
La cornée se situe à la partie centrale anté- ainsi qu'une branche sympathique du plexus
rieure du globe. Elle est transparente, circu- 11
péricarotidien assurent la sensibilité de l'œ ·
laire et convexe, d'une courbure plus marquée
Nerf optique 111
110 Pratique des manipulations

et ceux de l'hémirétine droite au corps


■ Innervation sensorielle genouillé droit.
Le nerf optique et ses 800 000 fibres nerveuses De ces corps genouillés partent les neuro-
apportent les informations aux aires visuelles nes postérieurs qui transmettent les percep-
cortico-occipitales. tions lumineuses à l'aire visuelle cortico-
occipitale. C'est donc l'hémisphère droit qui
■ Innervation motrice intrinsèque voit à gauche et le gauche qui voit à droite.
Il s'agit du système nerveux de la pupille :
- pour la dilatation de la pupille : des fibres Intérêt ostéopathique
du plexus sympathique péricarotidien ;
Lorsque nous trouvons des tensions au
- pour la contraction de la pupille : le nerf niveau de l'œil et du nerf optique, il est
oculomoteur. intéressant de savoir si nous les retrou-
La motricité des paupières est assurée par vons au niveau occipital et si elles sont
les nerfs oculomoteur et facial. homolatérales ou controlatérales :
- homolatérales, elles signifient une
■ Réflexes pupillaires tension mécanique (dure-mère, nerf opti-
Les réflexes pupillaires sont sous la com-
que);
mande du sympathique cervical et du nerf
- controlatérales, elles indiquent plus un
oculomoteur. Ils règlent la pénétration de la
problème de la fonction visuelle.
lumière dans la chambre noire oculaire.

Rappel physiopathologique
Clinique
Fonctions des voies optiques L'exploration de l'œil et des voies optiques
Nous voulons juste donner quelques notions repose sur quelques procédures :
indispensables sur le cheminement des voies - l'examen de l'œil;
- la visualisation du fond de l'œil;
optiques (figure 11.6).
- la mesure de l'acuité visuelle ;
Les champs visuels ont une projection
- l'observation des réflexes pupillaires;
« renversée » sur la rétine, tant verticalement
- l'observation des champs visuels.
(le haut est projeté en bas et inversement) que Figure 11. 6. Voies optiques.
Le fond de l'œil et l'acuité visuelle nécessi-
latéralement (la droite est projetée à gauche et
tent au minimum un ophtalmoscope et une
inversement). Par conséquent, une atteinte de
carte de Snellen. Ils restent d'un emploi
la partie droite des rétines, ou des neurones tre quelques anomalies simples du globe
marginal dans notre discipline. Répétons-le, m~déré, amaigrissement, nervosité et palpi-
qui en recueillent les influx, occasionnera un oculaire , pu·isque c , est par son intermédiaire
en cas de doute, il ne faut jamais hésiter à tations.
défaut de perception du champ visuel gauche, que nous effect uons nos manœuvres sur le
confier le patient à un spécialiste. - Exophtalmie unilatérale. On peut évoquer
et vice versa. Les autres épreuves sont d'une mise en nerf
. di opti que. Il existe . certaines contre
De la même manière, une lésion de la • un problème :
œuvre clinique plus simple ; c'est pourquoi in ication
vol . 1 ation
s en re avec ses anomalies de- • tumoral;
moitié supérieure des rétines ou des neurones urne et de tension.
qui en recueillent les influx provoque un nous les exposons. • vasculaire ;
défaut de perception dans la partie inférieure Anomalies de volume • inflammatoire.
Examen de I' œil - Exophtalm·
du champ visuel. di . ies bili aterales.
, Les yeux sont de - Énophtalmie bilatérale. Les globes oculaires
Les neurones antérieurs venant de la rétine ■ Anomalies du globe oculaire mens1on
anor· 1 normal . i·1 s sont repoussés
e, mais sont anormalement enfoncés; on les trouve
subissent, dans le chiasma optique, une Les maladies de l'œil sont multiples et certai- les ma
robement
, en avant. On les trouve dans dans les états cachectiques (sous-alimen-
décussation partielle ; c'est-à-dire que les nes débordent largement du cadre de n~s dant I lemes endocriniens, notamment tation, avitaminose, déshydratation infec-
neurones de l'hémirétine gauche des deux applications. Il est cependant bon de connai- a maladie de Basedow, avec goitre tions péritonéales, etc.). '
yeux vont au corps genouillé externe gauche,
Nerf optique 113
Pratique des manipulations
112

_ une cécité ; Cela provoque une constriction brusque et


Colorations du blanc de l' œil _ des intoxications (alcool, cocaïne, champi-
Éno htalmie unilatérale. Pensez à un énergique de la pupille (réflexe direct), suivie
- p d Claude Bernard-Borner avec Les ecchymoses sous-conjonctivales, sont d~s gnons, belladone, etc.) ; d'une dilatation plus lente. Cette stimulation
syndrome e 1 taches rouges ou violacées pouvan~ etre le fait _ des lésions du nerf oculomoteur.
éno htalmie, myosis, rétré_cisse~ent d~ a unilatérale provoque aussi une contraction
de la rupture de vaisseaux sanguins sponta: La mydriase peut être le premier signe pupillaire de l'œil controlatéral non éclairé
fent~ palpébrale et vasodilatat10n faoale
née. Pensez à une hypertension a~tenell: et a d'une atteinte du III, avant même l'apparition (réflexe consensuel).
homolatérale. une artériosclérose post-traumatique, a un de la paralysie de la musculature extrinsèque Rappelons que le muscle sphincter de la
Anomalies de consistance choc direct sur l' œil et aussi à une fracture de de ['œil. pupille est innervé par des fibres parasympa-
Si l'œil semble très dur à la palpation, on peut la base du crâne. thiques. Lorsque ces fibres sont interrompues,
Anisocorie
la pupille se dilate, car plus aucune résistance
suspecter: ■
Variations de diamètre de la pupille L'anisocorie est une inégalité du diamètre des
ne s'oppose à l'action du muscle dilatateur de la
- un glaucome aigu, si la pupille est en pupilles. L'une est plus ouverte ou plus fermée
Les fibres parasympathiques innervant l~s pupille.
mydriase. Rappelons que, dans le glaucome que l'autre. Pour les ostéopathes, elle est inté-
muscles intrinsèques de l'œil sont achemi- L'absence de ce réflexe peut exister en cas
aigu, on trouve : nées par le nerf oculomoteur. , ressante car, souvent, elle correspond à une
• une opacité cornéenne ; fixation de la colonne cervicale ou à un désé- de lésion :
Les fibres sympathiques pour ce~ ~em~s - du nerf optique;
• une mydriase ; muscles proviennent du plexus pencaroti- quilibre sympaticovagal.
• un globe oculaire très dur ; Quand l'anisocorie est d'origine cervicale, - du tronc cérébral ;
• de violents maux de tête ; dien. c'est en général du côté cervical fixé que le - du nerf oculomoteur (le ralentissement de
• un épiphora (écoulement très abondant Myosis diamètre pupillaire est plus petit. la réponse pupillaire à la lumière est le
de larmes) ; Le myosis . est un rétrécissement pupillaire Remarques. En cas d'anisotension (inégalité de premier signe de compression du nerf
• une baisse de l'acuité visuelle. . t t à la suite d'une contracture du la tension artérielle systolique des deux bras) oculomoteur).
persis an dil
En présence de ces signes, il faut de toute constricteur ou d'une paralysie du i atateur le rétrécissement pupillaire correspond au
urgence envoyer le patient consulter un pupi.11 aire.
.. Parmi les nombreuses causes, côté où la tension est la plus basse. ■ Constriction pupillaire
médecin. pensez à: . . Rappelons que l'anisotension, en dehors à l'accommodation-convergence
- une iridocyclite, si la pupille est,~1:1 myosis. - une irritation du nerf sympathiq~e. qui des grands troubles vasculaires, est due à une La constriction survient dans la vision de
C'est une inflammation de 1 ms, de la innerve les fibres longitudinales ~e 1 ms ; vasoconstriction artérielle du côté atteint ; près : un constriction pupillaire bilatérale
cornée et du corps ciliaire ; - une lésion du trijumeau, en relation avec le c'est une sympathicotonie locale, d'origine accompagne la convergence des globes
système sympathique de l'iris ; . cervicale ou thoracique haute. oculaires et l'accommodation du cristallin. Il
- un glaucome chronique, avec ces princi-
- un problème central, notamment bulbaire s'agit d'une syncinésie et non d'un véritable
paux signes : ) Réflexes pupillaires réflexe.
• œil glauque (d'où le nom de glaucome , ou cortical. .
Un myosis paralytique, par atteinte du 1 Réflexe photomoteur
couleur vert tirant sur le bleu ; ,
• pression oculaire très augmentee ; sympathique, s'intègre dans le syndro,m: ?e Anomalies des champs visuels
Claude Bernard-Borner. Il associe u1; retreos- Une trop forte lumière peut endommager la
• globe oculaire dur ; sement de la fente palpébrale et une enophtal- rétine. Le réflexe photomoteur est un méca- L'exploration des champs visuels permet de
• diminution de l'acuité visuelle_; . nisme destiné à contrôler la quantité de déceler des lésions des voies visuelles
• douleurs frontales sus-orbitaires et mie. . athi- lumière qui pénètre dans l'œil. (figure 11. 7). Ces dernières se développent
La longueur du trajet des fibres symp souvent de manière insidieuse, de sorte que
temporales. • , ux nerfs La voie afférente du réflexe est assurée par
- un traumatisme de l'œil ; ce peut être une ques depuis le thalamus jusqu
1
a
1 . r itè e
, ds le nerf optique (Il) qui envoie des informa- les patients ne prennent généralement conscience
ciliaires longs, explique la mu np ic ti?ns au noyau d'Edinger-Westphal. À ce de modifications de leurs champs visuels que
hémorragie du vitré, une cataracte trauma-
causes possibles de ce syndrome. niveau, la stimulation lumineuse active des tardivement au cours de l'évolution d'une patho-
tique (opacité du cristallin). .
Lorsque l'œil est mou, il donne la sensation Mydriase ne~rones viscéromoteurs parasympathiques logie.
. ormale et qui empruntent le nerf oculomoteur (III), font Les anomalies du champ visuel résultent de
au toucher d'un ballon dégonflé. La mydriase est une dilatatton ai:i d' ne
·11 Elle vient u relais dans le ganglion ciliaire et gagnent le lésions pouvant affecter différentes parties des
- Si c'est d'origine traumatique et d'installa- persistante de la pupi e. . . d'une
ontracture du dilatateur pupillane ou, . globe oculaire par les nerfs ciliaires. voies visuelles. Le type d'anomalie dépend de
tion brutale, l'œil est crevé. C
· t apres • On recherche le réflexe photomoteur au l'endroit auquel ces voies sont interrompues.
paralysie du constricteur. E11 e vien
- Si l'installation est différée, c'est une irido- ;oyen d'une lampe de poche, en projetant - Une section du nerf optique droit entraîne
_ un glaucome ; irectement le faisceau lumineux sur l'œil
cyclite. _ un traumatisme oculaire ; exanf , une cécité au niveau des champs visuels
- Si l'installation est spontanée sans trauma- Ine, l'autre étant à l'abri de la lumière. temporal et nasal de l'œil droit.
_ une luxation du cristallin ;
tisme, pensez à un décollement rétinien.
Nerf optique 115
114 Pratique des manipulations

une hémianopsie homonyme controlatérale (la


Lésions du nerf optique
perte de vision affecte la même moitié du
champ visuel des deux yeux). Cette anoma- ~e nerf op~ique et la fonction visuelle peuvent
lie est la forme la plus courante de perte du etre affectes par de nombreuses causes :
champ visuel. - taxi-infections : tabac, alcool, diabète ;
Les anomalies de la vision consécutives à - affe?tion~ du névraxe : sclérose en plaques,
une compression du chiasma optique en~ephahte, arachnoïdite, sinusites sphé-
peuvent résulter d'une tumeur de l'hypo- noïdale et ethmoïdale, méningite, uvéites
physe, d'un anévrisme de l'artère carotide sarcoïdose, toxoplasmose, tuberculose'.
interne ou de la partie précommissurale de etc.;
l'artère cérébrale antérieure. - compressions : tumeurs (gliome, ménin-
giome périoptique), abcès, hypertension
i~tr~crâ?ie?ne, hématomes, hydrocépha-
Déficit du nerf optique lie, ischémie thrombophlébitique, etc. ;
Les lésions du nerf optique s'expriment par - traumatismes : fractures orbitaires, lésions
une baisse de l'acuité visuelle. Elles provo- intracanalaires (canal optique);
quent la perte totale ou partielle de la vision - atteinte du cortex visuel : hémianopsie
au niveau de l'œil correspondant. Les névrites homolatérale ou quadranopsie ;
section du chiasma optique optiques sont rarement douloureuses. Elles se - toute neuropathie optique progressive.
section du nerf optique droit hémianopsie bitemporale
manifestent par une sensation de vision floue
cécité de l'œil droit
plus ou moins prononcée. Manipulations
La cécité est une privation totale de la vue Chiasma optique
quel que soit le siège de la lésion causal~
(cortex occipital, voies optiques ou globe Quand on regarde l'orientation du nerf opti-
oculaire). que et de son prolongement sur le chiasma
L'amaurose est une perte complète de la on se rend compte qu'ils sont obliques latéra-
vue sans altération des milieux de l'œil. lement. Rappelons que le nerf optique pré-
L'amblyopie correspond à une diminution sente en plus une concavité médiale.
de l'acuité visuelle en l'absence de cause On va effectuer la même technique que
oculaire décelable. pour la fente orbitaire, en ajoutant un mouve-
Les lésions qui impliquent seulement un ment actif du globe oculaire.
sous-groupe d'axones dans les voies visuelles
Manipulation
produisent des scotomes, c'est-à-dire une
perte partielle du champ visuel. Les scotomes Le patient est en décubitus tête tournée du
s?nt des lacunes du champ visuel, aussi appe- côté à traiter. '
lees blind spots. Pour le côté droit, par exemple, posez
Les neuropathies optiques se manifestent l'index gauche au niveau de l'apophyse pala-
P~r une perte partielle ou complète de la tine homolatérale du maxillaire, et le médius
section du tractus optique droit vision. Elles peuvent être : droit dans l'orifice externe du conduit auditif
hémianopsie homonyme gauche homolatéral.
- i~chémiques, par atteinte artériolaire (arté-
nos c l'erose, embols, etc.) ; le diabète est la Pendant la phase d'expansion, entraînez le
Figure 11. 7. Principales anomalies du champ visuel. maxillaire en avant et la mastoïde en arrière
. . droit ~remiere cause de cécité en France ;
tout en tournant la tête du patient du côté
- Une section du tractus optique 5 - inflammatoires et infectieuses •
- Une section du chiasma optique réduit la - toxt ques .· alcool, tabac botulisme
' traité.
supprime la vision au niveau des. c~a~~e ·
vision périphérique en provoquant une Demandez ensuite au patient de regarder à
visuels temporal gauche et nasal droit .. si - traum · ' '
hémianopsie bitemporale (perte de vision dans opt· atiques, par compression du nerf gauche et à droite, sans bouger la tête. Selon la
lésion du tractus optique provoque ain 1que.
la moitié du champ visuel de chaque œil). tension ressentie au niveau crânien, choisis-
Nerf optique 117
Pratique des manipulations
116

avoir des conséquences fâcheuses sur le sinus


.rection de son regard et faites-lui tour-
■ Insertion oculaire du nerf optique caverneux.
attirant ensuite l'œil latéralement et céphali-
quement. La fixation est du côté où la résis-
sez la dl d' · n Rappelons que le nerf optiq~e- s'insère très tance est la plus forte.
ner les yeux pendant la phase ex?~ns1? :
Parfois, en raison de la concavite med_iale près de la ligne horizontale médiane du, g~obe Tests
du nerf optique, on peut, deman?er_ au patient oculaire, légèrement caudalement et médiale-
Attention : pour toutes les manœuvres réali- Manipulations
de tourner la tête du côte oppose. Fmale1?e_nt, ment (voir figure 11.3) • sées par l'intermédiaire d'une pression
c'est la tension ressentie au niveau cramen Pour avoir une action plus spécifiqu~ sur le oculaire, méfiez-vous des patients qui présen- ■ Étirement du nerf optique
qui vous donnera la réponse. nerf optique, il faut prendre un appui sur le tent une myopie sévère. La rétine de ces L'étirement du nerf optique va consister à
lobe oculaire dans son quadrant caudal et patients est très fragile et une pression trop ralentir le mouvement du retour de l'œil
~édial et le comprimer postérieurement. forte peut l'endommager. Si ces cas ne consti- comme pour les techniques de viscoélasticité.
Indications
tuent pas une réelle contre-indication, ils Comprimez le globe oculaire en direction
Les indications de manipulation du chiasma
optique sont les suivantes : .
■ Pression intraneurale nécessitent beaucoup de douceur. postérieure, médiale et légèrement caudale.
- les tensions dure-mériennes: en raison de la En jouant sur la longueur ~u ner~ op:iq~e, on Laissez-le revenir très progressivement en atti-
relation intime de la dure-mère et du nerf
ne àction de pression-depress1on mtraneu- ■ Test dit « en retour» rant le globe oculaire latéralement et céphali-
~raule. Nous avons vu dans les généralités. qu'il Le patient et en décubitus, les yeux fermés. quement pour augmenter la tension sur le
optique. Nous pouvons avoir au~si un e~fet
sur le canal optique, au plan osteodural , existe toujours une relation entre t:ns1on et Prévenez-le que vous allez appuyer sur les nerf optique.
pression. L'étirement d'un ne~·f ~ccrolt sa pres- globes oculaires sans lui causer de douleur. Si Exécutez la même technique en induction.
- les pathologies mécan~qu~s de l'œil (stra-
sion et son relâchement la dimmue. cette mobilisation de l'œil l'effraie, dites-lui
bisme mauvaise coordmat1on) i
- les sinusites : entre autres par l'effet indirect E~ poussant le globe oculair~ po~tér_ieure- qu'il mette l'index sur son œil, et comprimez ■ Technique oculo-occipitale
sur le nerf frontal ; men, t On fait diminuer la pression
. . , intraneu- le globe oculaire en mettant votre pouce sur Les centres de la vision sont au niveau du
- les problèmes circulatoires de l'œil et de la ra 1 e et , en le laissant revenu vers 1 avant, on son index (figures 11.8 et 11.9). cortex occipital. Nous aimons associer la tech-
l'augmente. . , N.B. : Cette technique ne peut se réaliser sur nique du nerf optique à une compression-
face;
Certaines maladies comme le diabète ou, un patient qui porte des lentilles rigides ; il décompression occipitale (figure 11.10).
_ les tics, douloureux ou non.
plus simplement, un mauvais régime alimen- doit les enlever au préalable. Les lentilles Le patient est en décubitus ; placez le pouce
. . l'alcool , le tabac , certains médicaments
t ane, . souples ne posent généralement pas de d'une main sur le globe oculaire et la paume
Nerf optique peuvent affecter l'élasticité du nerf optique et problème. de l'autre main sous l'occiput homolatéral ou
la pression intraneurale. L'appui se fait au niveau du quadrant controlatéral selon le mouvement ressenti.
Précisions caudal et médial. Comprimez de vos deux Pendant la compression du globe oculaire,
C'est indirectement par le globe oculaire qu_e ■ Déplissage vasculaire pouces les globes oculaires par un appui durant la phase de rétraction, la paume occi-
nous pouvons avoir un effet sur 1~ nerf optl~ De nombreuses artérioles et veinules accom- progressif non douloureux. pitale doit sentir, petit à petit, la transmission
que. Le nerf optique a une cou_rse sinueuse qm Lorsque vous sentez qu'il est difficile d'aller de pression s'exercer sur elle.
pagnent le nerf optique :
permet à l' œil de se mou von; presque da11:s plus loin, laissez revenir progressivement le
_ l'artère centrale de la rétine ; Le pouce et la main vont travailler de
toutes les directions sans trop 1 etuer. En resti- globe oculaire en analysant sa course. Le
_ l'artère supratrochléaire i concert en induction, pendant la phase
tuant le mouvement du nerf optique, nous retour doit se faire selon une direction légère-
d'expansion.
jouons aussi sur sa pression int~·a~eurale _et sur _ l'artère ophtalmique i ment curviligne. La fixation se trouve du côté
le système artérioveineux qm 1 entoure. L_a _ les artères ciliaires postérieures i où le globe oculaire revient plus difficilement
à sa position initiale. Indications
mobilisation du globe oculaire et du nerf op_t1- - l'artère lacrymale ;
que réalise un véritable déplissage ;~sc~l~ue - l'artère ethmoïdale ;
1 Test direct ■ Strabisme
et semble jouer un grand rôle dans 1 eqmhbre - les veines ophtalmiques céphaliques et
des pressions intracrâniennes. Le test direct consiste à étirer directement le Généralités
caudales. la
Le déplissage vasculaire qui accompagn~f t nerf optique en mobilisant le globe oculaire Le strabisme a de nombreuses causes que nous
■ Course du nerf optique mobilisation du nerf optique a un e e lat~ralement et céphaliquement. Il est évident allons décrire sommairement. Il est certain
Il est important de souligner enco:~ que le oculaire et circulatoire plus général. . e qu en effectuant ce test, on met en tension les qu'au moindre doute, il est bon de confier le
nerf optique n'a pas une course r,ect1hgn_e} sa d la vein ~Uscles droit médial et oblique supérieur. patient à un spécialiste.
Soulignons l'importance e veines
légère sinuosité lui permet de s a?apter a la ?u~ rendre ce test plus spécifique, on le Le strabisme est caractérisé par une dévia-
ophtalmique qui s'anastomose avec les ver-
mobilité du globe oculaire. Elle lm donne un . • d le sinus ca r~ahse en comprimant le globe oculaire posté- tion des axes visuels sans atteinte des mouve-
de la face et qm se [ette ans peut neureme n t pour relacher
,
crédit de longueur. Retenons surtout qu'elle neux. Une infection située dans la face ces muscles, et en ments oculaires et par un trouble de la vision
est concave médialement.
Nerf optique 119
118 Pratique des manipulations

Figure 11.1 O. Technique oculo-occipitale.

binoculaire. C'est un défaut de convergence - Strabisme banal. La déviation est perma-


des deux axes visuels; un œil dévie de l'axe de nente et constante indépendamment du
fixation. Il touche plus de 3 % de la popula- regard. Elle ne s'accompagne d'aucune limi-
tion. tation dans les mouvements de l'œil
Figure 11.8. Test du nerf optique« en retour». On distingue plusieurs strabismes : atteint. C'est le strabisme banal (loucherie)
- le strabisme absolu : il existe quelle que soit divergent ou convergent sans trouble fonc-
la distance du point fixe ; tionnel. C'est le cas que nous voyons le plus
- le strabisme accommodatif : il est dû à une souvent dans nos cabinets. Ils sont dus
accommodation excessive dans l'hypermé- fréquemment à des contraintes in utero, des
tropie; malpositions fœtales, la ventouse ou le
- le strabisme alternant : il touche alternati- forceps.
vement un œil, puis l'autre; - Strabisme paralytique. La déviation s'ac-
- le strabisme concomitant : la déviation compagne de limitation des mouvements
reste constante; l'œil atteint suit les mouve- du globe oculaire vers le côté opposé. C'est
ments de l'autre œil; une paralysie musculaire. Le strabisme est
- le strabisme vertical : l'axe visuel de l'œil dû à l'action non compensée de l'antago-
atteint est dévié vers le haut (on parle aussi niste.
de strabisme sursumvergent) ;
- le strabisme convergent (ésotropie) : la Le strabisme s'accompagne de diplopie que
déviation de l'œil est médiale · le sujet compense en fermant la paupière de
- 1: strabisme divergent (exotro~ie): la dévia- l'œil paralysé ou en tournant la tête pour
placer l'œil en bonne position.
tion de l'œil est latérale.
. Il est important de considérer les deux Attention : il faut toujours se méfier d'un
cl ist: .
. mettons suivantes dans les cas de stra- strabisme d'apparition brutale. On peut
b1sme.
Figure 11.9. Réalisation du test« en retour». suspecter une tumeur locale ou centrale, une
120 Pratique des manipulations
Nerf optique 121

taie cornéenne, une cataracte, une anomalie ■ Problèmes vasculaires de l'œil En résu~é, nous utilisons la manipulation du
du vitré et une rétinopathie. En ce qui concerne cette indication, il nerf optique pour ses effets sur : Points clés
convient de faire attention aux fragilités - la dure-mère ; de la mécanique craniosacrée
Strabismes de l'enfant
vasculaires trouvées entre autres dans le
Nous voyons souvent de jeunes enfants, voire diabète et les traitements anticoagulants au - le système microvasculaire de l'œil ,. P?~r. globalis,er le traitement, n'oubliez pas de
des bébés, qui louchent. Il faut considérer long cours. venfier ,1~ mecanique du système craniosacré
deux cas. - les problèmes de mécanique oculaire ; et. les. elements du mécanisme respiratoire
pnmaue, surtout à ces différents niveaux :
- Strabisme permanent dans tous les mouve- ■ Atteintes centrales - les troubles de la vision; - dure-mère périoptique : tente du cervelet .
ments. Il n'existe pas de limitation des Il s'agit de la sclérose en plaques, de la maladie - sphénoïde (petite aile) ; '
mouvements de l'œil dévié. C'est un stra- - l'équilibre des pressions intracrânien nes.
de Parkinson, etc. - orbite osseuse.
bisme banal convergent ou divergent,
souvent dû à une compression anormale du Nous n'avons aucun effet sur les maladies
crâne in utero ou lors de l'accouchement. Il elle-mêmes mais sur certaines de leurs consé-
n'entraîne pas de grands troubles fonction- quences. Les patients qui ont ce type de mala-
nels. die apprécient toutes les aides que l'on peut
leur apporter.
- Strabisme avec limitation du globe du côté
opposé. Il est de nature paralytique. L'anta- ■ Autres effets
goniste ne peut compenser le muscle para-
lysé. Dans le canal optique
Il est accompagné de diplopie (le sujet La dure-mère s'attache sur le périoste et
perçoit deux images en regardant un objet ; accompagne le nerf optique jusqu'à l'orbite.
cela est dû à une atteinte du nerf oculomo- Notons qu'elle forme un repli à concavité
teur) et touche en général les deux yeux. postérieure, appelé tente du nerf optique,
Un patient, par exemple, présentant une dirigé du !imbus sphénoïdal à l'apophyse
paralysie du droit externe de l'œil droit clinoïde postérieure.
regarde normalement à gauche grâce à l'anta- Les gaines durale, arachnoïdienne et piale
goniste. En regardant droit devant lui, il a un du nerf optique se continuent avec la scléroti-
strabisme droit convergent, et s'il regarde à que de l'œil.
droite, un strabisme bilatéral. Le patient essaie Lors d'un traumatisme ou d'une infection,
de corriger sa diplopie en fermant l'œil atteint la dure-mère peut se fixer et se fibroser dans le
ou en tournant la tête pour se placer en bonne canal optique et limiter son extensibilité
position. physiologique.
■ Traumatismes Sur le tendon de Zinn
La mobilisation du nerf optique par l'intermé- Le tendon de Zinn est un cône à base anté-
diaire du globe oculaire nous permet d'avoir rieure et sommet postérieur formé par les
un effet sur la dure-mère crânienne. muscles oculomoteurs.
Le nerf optique entouré de la dure-mère (et
■ Déséquilibres hormonaux des autres méninges) traverse la partie cépha-
Cette indication est délicate. Nous la formu- lique et médiale du tendon de Zinn entre les
lons en raison des relations anatomiques muscles droit supérieur et médial.
étroites entre la dure-mère autour du nerf Toute manipulation du nerf optique a un
optique et la tente de l'hypophyse. Il nous effet sur les méninges et sur le tendon de
semble que cette manipulation a un effet sans Zinn, ce qui est particulièrement intéressant
que nous puissions en apporter la preuve. pour les strabismes.
Chapitre 12

Nerf oculomoteur

Rappel anatomique

Rappel physiopathologique

Manipulations
Nerf oculomoteur 125

Chapitre 12

Nerf oculomoteur

Le nerf oculomoteur (III) est le plus gros des Rapports utiles


nerfs moteurs de l'œil. Il fournit l'innervation
de tous les muscles de l'orbite, à l'exception Avec le système artériel basilaire
des muscles droit latéral et oblique supérieur. Le tronc basilaire sépare les deux nerfs oculo-
Il véhicule aussi des neurofibres parasympa- moteurs, qui passent ensuite entre l'artère
thiques destinées au muscle sphincter pupil- cérébrale postérieure et l'artère cérébelleuse
laire et au muscle ciliaire. supérieure.

Rappel anatomique Dans le sinus caverneux


Le nerf oculomoteur se situe dans la partie la
Origine plus céphalique de la paroi du sinus caver-
L'origine du nerf oculomoteur est le pédon- neux.
cule cérébral, sur la partie médiale, par une
dizaine de filets nerveux. Dans la fissure orbitaire supérieure
On lui distingue un groupe de fibres média- Le nerf oculomoteur traverse cette fente à sa
les ou interpédonculaires et un groupe de partie la plus large et pénètre dans l'orbite à
fibres latérales émergeant de la face antérieure travers l'anneau de Zinn formé par les deux
du pédoncule. tendons du muscle droit latéral (figure 12.2).
Toutes ces fibres se rejoignent pour former
un cordon nerveux dont nous allons voir le Anastomoses et connexions
trajet.
Le nerf oculomoteur a des anastomoses et
connexions :
Trajet - avec le nerf ophtalmique (branche du triju-
meau);
À la sortie du pédoncule, le nerf oculomoteur - avec le sympathique, principalement avec
se dirige en avant, latéralement et très légè- des ramifications venant du plexus caroti-
rement céphaliquement vers la partie laté- dien.
ra_le de l'apophyse clinoïde postérieure
(figure 12.1).
Distribution
t Avant l'apophyse clinoïde postérieure, il
ra~erse la dure-mère pour entrer dans la paroi Le nerf oculomoteur se sépare en deux bran-
1
;terale du sinus caverneux. De là, il pénètre la ches soit en entrant dans l'orbite, soit juste
ssure orbitaire supérieure. avant (figure 12.3).

© 2006 El ·
Ma . sev1er Masson SAS. Tous droits réservés.
nipulations des nerfs crâniens
Nerf oculomoteur 127
Pratique des manipulations
126

chiasma

nerf oculomoteur

veines ophtalmiques

nerf frontal
,;..,i~~~==:=::ïd'..=~~nerfnerf lacrymal
nasociliaire
nerf ophtalmique

ganglion ciliaire nerf maxillaire

nerf abducens
branche caudale du
nerf oculomoteur
ganglion trigéminal

nerf trochléaire
branche céphalique du
nerf oculomoteur

nerf trochléaire
nerf mandibulaire

fissure orbitaire supérieure muscle releveur de la paupière


nerf oculomoteur ~
veine ophtalmique muscle droit supérieur
supérieure
nerf optique

nerf lacrymal
nerf frontal ----:-r-----~ muscle oblique
nerf ophtalmique -------~ supérieur
branche céphalique
du nerf oculomoteur muscle droit médial
Figure 12. 1. Trajet du nerf oculomoteur (vue supérieure).
muscle droit latéral
céphalique rejoint le droit supérieur de l'œil. artère ophtalmique
Il donne un rameau supérieur (branche nerf abducens
Un filet se détache pour innerver le muscle
céphalique) et un rameau inférieur (branche releveur de la paupière supérieure. nerf nasociliaire
caudale), dans l'intervalle desquels se trouve muscle droit inférieur
le nerf nasociliaire (branche de l' ophtalmi- Rameau caudal branche caudale du
veine ophtalmique inférieure
que). Le rameau caudal est plus important que Je nerf oculomoteur
B fissure orbitaire inférieure
rameau céphalique. Il se divise en trois filets_:
Rameau céphalique - un filet médial, pour le muscle droit
Situé d'abord latéralement puis céphalique- Figure 12.2. Le nerf ~culomoteur dans la fissure orbitaire supérieure.
ment par rapport au nerf optique, le rameau médial; A : vue intracrânienne. B : coupe frontale.
128 Pratique des manipulations Nerf oculomoteur 129

nerfs ciliaires
nerf frontal ganglion ciliaire

muscle droit
branche céphalique du nerf oculomoteur supérieur

branche céphalique du nerf oculomoteur

nerfs du L..)~~~~

muscle ciliaire

nerf du muscle oblique inférieur


~-- carotide interne
nerf maxillaire nerf du muscle droit inférieur
branche caudale
du nerf oculomoteur branche caudale du nerf oculomoteur
ganglion ciliaire

Figure 12.3. Nerf oculomoteur (vue latérale). ~------ nerf du muscle droit médial

Figure 12.4. Systématisation du nerf oculomoteur.

- un filet caudal, pour le muscle droit infé- Rappel physiopathologique


rieur; Les corps cellulaires des neurones viscéro- sclère, pour se terminer dans le corps ciliaire
Fonctions ;teurs ~u III sont localisés dans le noyau
- un filet antérieur, pour le muscle oblique et le muscle constricteur de la pupille.
inférieur. Fonction motrice oculaire . dmg:r-Westphal. Les neurones prégan-
gltonnaues quittent le tronc cérébral avec les Les fibres viscéromotrices contrôlent le
Il donne la racine oculomotrice du
ganglion ciliaire.
Le nerf contrôle l'adduction (muscle droit
médial), l'abaissement (muscle droit infé- neurones à destinée somatique pour consti- d:
ton~s ces deux muscles et, par conséquent,
rieur), l'élévation (muscle droit supérieur) et ~uer 1~ I!I. ,Les neurones parasympathiques 1: diamètre de la pupille et la forme du cristal-
ont situes a la superficie du nerf. Par consé- lm.
la rotation latérale (muscle oblique inférieur)
Ganglion ciliaire de l'œil (figure 12.4). ~uen_t, e~ ca~ de compression du nerf, ce sont
La paralysie d'un muscle entraîne un stra- s premiers a perdre leur fonction.
Le ganglion ciliaire est situé contre la face
bisme. obtls ie dét~~?ent du nerf destiné au muscle
latérale du nerf optique. Il reçoit :
q. e Inférieur et se terminent dans le ■ Réflexe pupillaire
- du plexus carotidien, la racine sympathi- Fonction motrice palpébrale ganglion ciliaire. Nous avons exposé en détail les mécanismes
que; Le nerf oculomoteur assure l'élévation de la de ce réflexe dans le chapitre 11, p. 113.
paupière supérieure. Les axones
gang!' •
... postgangl10nnaires quittent le
- du V, la racine nasociliaire ; Rappelons simplement que l'influx lumineux
court;o~i cI1,1a1,re_ par six à dix nerfs ciliaires est, transmis par le nerf optique au noyau
- du III, la racine oculomotrice parasympa- Fonction viscéromotrice sa fa q P:1:etient dans le globe oculaire par pretectal qui projette le signal au noyau
thique. Cette fonction est assurée par les efférences opu~e posteneure, près de l'insertion du nerf oculomoteur accessoire, provoquant la
Le ganglion ciliaire donne les nerfs ciliaires parasympathiques que véhicule le nerf oculo· conv~-;· Dans le globe oculaire, les nerfs contrac~ion du muscle sphincter de la pupille,
courts. moteur. ent vers l'avant, entre la choroïde et la se traduisant par un myosis.
Nerf oculomoteur 131
Pratique des manipulations
130

muscle ciliaire

1
1
1
--....__..-- a Hb
!

vision proche
vision éloignée
A

branche caudale du Figure 12.6. Paralysie du nerf oculomoteur.


nerf oculomoteur

représente le cristallin, la maintenant apla- Paralysie


tie. Durant l'accommodation, les neurones
parasympathiques du noyau d'Edinger- Pour mieux comprendre le rôle du nerf oculo-
Westphal commandent la contraction du moteur, étudions ce qui se passe lors d'une
muscle ciliaire (diminuant la distance a-b paralysie totale (figure 12.6). Le sujet a :
sur la figure 12.5), ce qui relâche une partie - un strabisme latéral (abduction de l'œil);
de la tension du ligament et autorise une
- une impossibilité de bouger l'œil céphali-
augmentation de la courbure du cristallin,
quement, caudalement et médialement ;
qui voit ainsi sa convexité s'accroître.
- un ptosis (absence de diplopie) ;
- Constriction de la pupille. Les neurones - une mydriase (dilatation de la pupille)
muscle droit médial parasympathiques commandent au muscle résultant de l'interruption des fibres para-
B
constricteur de la pupille de se contracter. sympathiques destinées à l'iris ;
Réflexe d'accommodation. A : coupe de face. B : vue frontale. La diminution du diamètre pupillaire aide à
Figure 12.5. - une absence de réflexe pupillaire (pas de
affiner l'image sur la rétine.
constriction de la pupille sous l'effet d'une
. d cristallin- lumière vive) ;
- Augmentation de la courb ure ~ llin est - Convergence des yeux. Les noyaux oculo-
■ Réflexe d'accommodation Le ligament suspenseur du crista . . AU moteurs envoient des influx pour contrac- - une perte de l'accommodation à distance
L'accommodation est une adaptation du , . h' • d ce dernier.
inséré à la penp ene e ·t [ne ter les deux muscles droit médial, ce qui (pas d'augmentation de convexité du cris-
dispositif optique de l'œil pour ,Pe1:1:1ettr: la . t· t une cer a
repos, le ligament main ren ·11 que occasionne une convergence des deux tallin permettant une vision rapprochée)
vision de près (figure 12.5). Elles opere par un tension sur la périphérie de la lentl e Yeux. consécutive à la paralysie du muscle ciliaire.
triple phénomène.
132 Pratique des manipulations
Nerf oculomoteur 133

Étiologie tion de la tête des deux côtés. On est parfois


Une augmentation rapide de la pression intra- surpris de trouver d'autres fixations. De la muscle oblique supérieur

crânienne, par exemple lors d'un hématome théorie à la pratique !


sous-durai, comprime souvent le III contre la
crête de la partie pétreuse de l'os temporal. Manœuvres du globe oculaire
Comme les fibres parasympathiques du III f--\iM-µUJ__ muscle droit médial
sont superficielles, elles sont affectées en L'ensemble des muscles innervés par le nerf muscle droit inférieur
premier lieu. En conséquence, la pupille se oculomoteur sont représentés à la figure 12.7.
dilate progressivement du côté de la lésion. Le A
premier signe d'une compression du nerf oculomo- Muscle droit supérieur de l'œil
teur est donc le ralentissement ipsilatéral de la La branche céphalique de l'oculomoteur se
rétraction pupillaire à la lumière. destine principalement au muscle droit supé-
Un anévrisme d'une artère cérébrale posté- rieur de l'œil. En mobilisant le globe supérieur
rieure ou cérébelleuse supérieure peut égale- en direction essentiellement caudale, pen-
dant la phase d'expansion crânienne, on peut nerf trochléaire _
ment exercer une pression sur le nerf oculo-
l'étirer. Cette manœuvre ne lui est pas spécifi- branche céphalique _
moteur qui passe entre ces deux vaisseaux. du nerf oculomoteur
:..l~---l-- muscle oblique supérieur
Le nerf oculomoteur chemine dans la paroi que ; elle met aussi en jeu les nerfs frontal, nerf abducens muscle droit supérieur

latérale du sinus caverneux; il peut donc aussi ciliaire, le ganglion ciliaire et l'artère ophtal-
nerf optique
mique, pour ne citer qu'eux. muscle droit latéral
être lésé en cas d'infection ou de traumatisme nerf oculomoteur ----=~=~~
de ce sinus.
Muscle droit médial muscle oblique inférieur
muscle droit inférieur
Fait clinique intéressant Le nerf du muscle droit médial vient de la
branche caudale du nerf oculomoteur. On
Le nerf oculomoteur croise la grande circonfé- étire le globe oculaire en direction latérale
rence de la tente du cervelet et passe à la partie pendant la phase d'expansion crânienne. B
latérale de l'apophyse clinoïde postérieure. Ce
positionnement peut expliquer, d'après Muscle droit inférieur
Lazorthes, la compression du nerf lors de
chocs transversaux du crâne, et l'engagement Le nerf du muscle droit inférieur vient aussi
temporal lors d'une hypertension crânienne. de la branche caudale de l'oculomoteur. On
étire en direction céphalique le globe oculaire,
toujours pendant la phase d'expansion.
Manipulations ,,------ muscle droit supérieur
Muscle oblique inférieur
Manœuvre
Le muscle oblique inférieur prend son origine muscle droit médial ---4111'--+
de la fissure orbitaire supérieure à la partie médiale du bord caudal de l'orbite muscle oblique supérieur
Nous appliquons la manipulation de la fissure pour se diriger latéralement. Son innervation muscle droit inférieur
orbitaire. Comme le nerf oculomoteur est très vient aussi de la branche caudale de l'oculo-
médial, accompagné latéralement de l'abdu- moteur. Étirez le globe oculaire latéralement
cens et médialement du nasoci!iaire, nous et céphaliquement, pendant l'expansion
insistons plus sur la partie médiale de la crânienne (figure 12.8).
fissure en tournant la tête du patient du
même côté que la fissure concernée. Cette Points clés
manœuvre a aussi un effet sur le foramen nerf optique -----4-
\,,,
de la mécanique craniosacrée nerf oculomoteur _____/
rond où passe le nerf maxillaire. D'une
C
manière générale, cette technique est systé- Pour globaliser le traitement, n'oubliez pas d~
matiquement effectuée en faisant une rota- vérifier la mécanique du système craniosacre Figure 7 ~-1. Muscles de l'œil innervés par le nerf oculomoteur.
A . vue de face. B vue sagittale. C : vue de dessus.
134 Pratique des manipulations

Chapitre 13

erf trochléaire

Rappel anatomique

Rappel physiopathologique

Manipulations
Figure 12.8. Manipulation du globe oculaire.

et les éléments du mécanisme respiratoire - paroi du sinus caverneux : tente du cervelet


primaire, surtout à ces différents niveaux : et pression intracaverneuse.
- dure-mère : manchon intraorbitaire, tente
du cervelet ; Indications
- tendon de Zinn ; Les indications de manipulation du nerf
- sphénoïde : fissure orbitaire supérieure oculomoteur sont :
(petite aile/grande aile) ; - le strabisme ;
- suture frontosphénoïdale (lame horizon- - la mauvaise accommodation ;
tale/petite aile) ; - les troubles visuels ;
- suture pétrosphénoïdale ; - les désordres proprioceptifs.
Nerf trochléaire 137

Chapitre 13

erf trochléaire

Le nerf trochléaire (IV ; anciennement, nerf Dans le sinus caverneux


pathétique) présente deux particularités inté- Le nerf trochléaire chemine au-dessus de
ressantes : c'est le plus grêle, mais aussi celui l'ophtalmique (Vl) et en dessous de l'oculo-
qui a le trajet le plus long de tous les nerfs moteur. Il croise l' oculomoteur en arrière de
crâniens. la fente orbitaire (figure 13.2).
C'est un nerf uniquement moteur destiné à
un seul muscle: l'oblique supérieur de l'œil. Dans la fissure orbitaire supérieure
Le nerf trochléaire traverse la fissure orbitaire
Rappel anatomique à sa partie supéromédiale en dehors de
l'anneau tendineux commun (Zinn).
Origine
Anastomoses
L'origine du nerf trochléaire est l'isthme de
l'encéphale, face postérieure (directement en Le nerf trochléaire a des anastomoses :
arrière des tubercules quadrijumeaux posté- - avec des fibres sympathiques du plexus
rieurs-colliculus inférieurs). carotidien ;
- avec des fibres du nerf ophtalmique Vl, en
général par deux rameaux :
Trajet • le nerf récurrent de la tente du cervelet
À la base de l'encéphale, le nerf trochléaire se (ou nerf récurrent d'Arnold) qui envoie
dirige en avant pour traverser la dure-mère, là de nombreux filets à la tente du cervelet
où s'entrecroisent les deux circonférences de à la partie caudale de la faux du cerveau ;
la tente du cervelet (figure 13.1). • le nerf lacrymal.
Il s'engage dans le sinus caverneux et
ensuite dans la fente orbitaire pour rejoindre Distribution
l'orbite.
Dure-mérienne
Le nerf trochléaire participe, avec le nerf
Rapports utiles récurrent d' Arnold, à la sensibilité de la dure-
mère de la région crânienne qu'il parcourt.
À la base de l'encéphale
Le trochléaire se situe entre les nerfs oculomo- Orbitaire
teur, médialement et trijumeau, latérale- Le nerf trochléaire croise la branche céphali-
tnent. ' que du nerf oculomoteur, et les muscles rele-

20 0
~ _ 6 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
anipulations des nerfs crâniens
Nerf trochléaire 139
Pratique des manipulations
138

glande lacrymale
nerf infratrochléaire

nerf frontal
---il--------- hypophyse

nerf lacrymal ~~±---- sinus caverneux

nerf oculomoteur ----'b----------3.


nerf trochléaire ----+---~
nerf optique

,1 __c_ ganglion trigéminal

nerf oculomoteur ----------~

nerf trochléaire

Figure 13.1. Trajet du nerf trochléaire. Figure 13.2. Nerf trochléaire et sinus caverneux.

veur de la paupière et droit supérieur de l'œil. Déficit


Il donne enfin l'innervation de l'oblique La lésion du nerf entraîne (figure 13.3) :
- une déviation du globe oculaire vers le haut
supérieur de l'œil.
(regard pathétique) ;
- une limitation des mouvements vers le bas;
Rappel physiopathologique - une diplopie homonyme (pour compenser
cette diplopie, le patient incline la tête du
Fonction
côté opposé). . ée avec
Le nerf trochléaire est abaisseur latéral et rota- L'atteinte du IV est souvent cornbin . t
Figure 13.3. Paralysie du nerf trochléaire.
teur médial du globe oculaire : la pupille se celle du III et du VI au cours de leur traie '
déplace en bas et latéralement.
Nerf trochléaire 141
Pratique des manipulations
140

nerf trochléaire

. ....
"
•• •
' ..
...
~
. -...·••
.'··•. ....
'


~
....,
,. .

nerf trochléaire

C
B
. 13 4 Le nerf trochléaire dans la fissure orbitaire supérieure. Figure 13.5. Muscle de l'œil innervé par le nerf trochléaire.
F1gure . • f I
A : vue intracrânienne. B : coupe ronta e. A : vue de face. B : vue sagittale. C : vue de dessus.
142 Pratique des manipulations

dans la paroi du sinus caverneux (syndrome - dure-mère : manchon intraorbitaire, tente


de Foix), dans la fissure orbitaire supérieure du cervelet ; Chapitre 14
ou encore au niveau de l'apex orbitaire - tendon de Zinn ;
(syndrome de l'apex de Rollet). - sphénoïde : fissure orbitaire supérieure

Manipulations
(petite aile/grande aile) ;
- suture frontosphénoïdale (lame horizon-
tale/petite aile) ;
Nerf trijumeau
Fissure orbitaire supérieure - suture pétrosphénoïdale ;
- paroi du sinus caverneux : tente du cervelet
Le nerf trochléaire occupe la partie médiale de
et pression intracaverneuse.
la fissure orbitaire supérieure, là où elle est
assez large (figure 13.4). Il est entouré latérale-
ment du nerf frontal et médialement du nerf Indications
abducens. Cette manœuvre est indispensable Rappel anatomique
Strabisme et défaut de convergence
à effectuer conjointement avec celle du
muscle oblique supérieur. C'est surtout pour les strabismes latéraux que
C'est une manœuvre ostéoméningée qui se l'on utilise cette manœuvre ; mais en règle Rappel physiopathologique
fait pendant la phase d'expansion crânienne générale, on applique cette technique pour les
(voir p. 76). deux yeux, même celui qui apparemment n'a
pas de strabisme. Manipulations
Globe oculaire Traumatismes crâniens
On peut étirer le nerf trochléaire par l'inter- Le nerf trochléaire s'anastomose avec le nerf Nerf trijumeau et migraine
médiaire du muscle oblique supérieur. Entraî- ophtalmique du trijumeau qui donne la sensi-
nez le globe oculaire en direction caudale et bilité de la tente du cervelet par le nerf récur-
médiale pendant la phase d'expansion rent d'Arnold. Le trochléaire donne aussi des
crânienne (figure 13.5). petites fibres à la dure-mère qui l'entourent et
qui rejoignent d'autres filets nerveux.
Points clés On le manipule à la suite de traumatismes
crâniens, de chirurgie du crâne et de paralysie.
de la mécanique craniosacrée
Pour globaliser le traitement, n'oubliez pas de Séquelles neurologiques
vérifier la mécanique du système craniosacré Dans toutes les suites de paralysie et les
et les éléments du mécanisme respiratoire lésions neurologiques d'origine centrale,
primaire, surtout à ces différents niveaux : pensez au nerf trochléaire.
Nerf trijumeau 145

Chapitre 14

Nerf trijumeau

Le nerf trijumeau (V) est un nerf mixte, sensi- Rappel anatomique


tif pour les régions de la face et moteur pour
]es muscles masticateurs. Origine
Par ses connexions, il possède des neurofi-
bres sensorielles et sécrétoires. Il se compose L'origine du nerf trijumeau est la protubé-
d'une racine sensitive volumineuse et d'une rance annulaire, à la limite des pédoncules
racine motrice grêle. cérébelleux par deux racines de volume inégal
(figure 14.1):
Sur le trajet de la racine sensitive se trouve
le ganglion trigéminal (Gasser). Il se divise en - la grosse racine, sensitive, qui comprend
trois branches, les nerfs ophtalmique (Vl), une cinquantaine de faisceaux ;
maxillaire (V2) et mandibulaire (V3). - la petite racine, ou racine de Wrisberg,
Le nerf mandibulaire est un nerf mixte et motrice, qui est constituée de six ou sept
les autres sont sensitifs. faisceaux nerveux.

nerf maxillaire

nerf ophtalmique _
dure-mère

Petite racine du trijumeau _


(motrice)

grosse racine du trijumeau


(sensitive)
/ ganglion trigéminal

Figure 14. 1. Racines du nerf trijumeau.

t'.l 2006 El ·
Man· sevier Masson SAS. Tous droits réservés.
ipulations des nerfs crâniens
Nerf trijumeau 147
Pratique des manipulations
146

nerf ophtalmique _

branche motrice ~----- nerf frontal


du nerf trijumeau
branche sensitive _
du nerf trijumeau nerf frontal externe
chiasma optique
nerf frontal interne
nerf lacrymal
nerf ophtalmique
ganglion trigéminal
nerf maxillaire
nerf maxillaire -~---;.==a==--=
nerf mandibulaire
nerf mandibulaire

ganglion trigéminal nerf auriculotemporal


nerf temporobuccal " ~=----__: _: :: }::_~_~j_?._""!J}JJ~~ ---- nerf dentaire
postérieur
nerf rnassétérique --------::::::::::::::::::::=~~~
nerf dentaire inférieur
tente du cervelet nerf lingual

Figure 14.2. Cavum trigéminal.


nerf mentonnier
- le nerf mandibulaire ou V3, le plus volumi-
Trajet neux.
De la protubérance annulaire, les deux racines La petite racine prolonge le côté médial de
se dirigent obliquement en avant, latérale- la grosse racine jusque dans le cavum de
ment et céphaliquement vers la partie Meckel. Elle passe en dessous du ganglion Figure 14.3. Branches du nerf trijumeau.
médiale et antérieure du rocher. trigéminal pour fusionner ensuite avec le nerf
Elles se dirigent vers le cavum trigéminal mandibulaire.
(cavum de Meckel ), véritable loge fibreuse qui
Le ganglion trigéminal a une vague forme
occupe la face antérieure du rocher à sa partie
de haricot très aplati. Sa face antérolatérale est
la plus médiale. C'est le dédoublement de la intimement liée à la dure-mère, à laquelle elle
dure-mère qui constitue la loge fibreuse du adhère fortement. Ce fait est important pour Branches terminales Rappel physiopathologique
cavum de Meckel (figure 14.2). les manipulations ; nous verrons une techni- Les
na\ branches
sont : t ermmales
. du ganglion trigémi-
que à visée ganglionnaire où la tension rnéca· Fonctions
Ganglion trigéminal nique obtenue se fait par la dure-mère. - le nerf ophtalmique ; Fonction sensitive
Anciennement connu sous le nom de - le nerf maxillaire . L~ territoire sensitif du V concerne la face
ganglion de Gasser, le ganglion trigéminal se Rapport important - le nerf mandibul;ire. (figure 14.4). Il est limité par la ligne coronale
niche dans le cavum de Meckel, et c'est de là L'extrémité médiale du ganglion trigérninal ~assant par le vertex, le tragus et le bord infé -
que se divisent les trois branches du nerf triju- Le fib
ques ganglion . t ngemmal
.· , . donne aussi quel- neur de la mandibule. e
répond à la carotide interne ; une simple 1arne
meau (figure 14.3) : fibreuse les sépare. Il reçoit des filets sympa· région s;~~ qui vont à la dure-mère de la - La zone supraoculaire est mnervée
· par le
- le nerf ophtalmique ou Vl, le plus grêle ; enotemporale et au sinus pétreux. nerf ophtalmique.
thiques du plexus carotidien.
- le nerf maxillaire ou V2 ;
Nerf trijumeau 149
Pratique des manipulations
148

L'atteinte tronculaire donne une anesthé- - plusieurs branches du nerf sont concernées
sie ou une hypo-esthésie topographique. Par à la fois.
exemple, une hypo-esthésie de la houppe du
Certaines névralgies dues à des problèmes
menton est toujours pathologique et traduit
dentaires ou auriculaires sont aggravées par la
une pathologie sur le trajet du V3.
pression sur la zone douloureuse.
Névralgies de la face L'atteinte nucléaire correspond à des plages
territoire du nerf ophtalmique concentriques partant des lèvres. L'atteinte
Appelées aussi prosopalgies, les névralgies de des noyaux du tronc cérébral peut s'observer
la face illustrent bien l'intensité extrême que en cas de sclérose en plaques, de gliome ou de
peut revêtir la douleur neurale. Malgré leur métastase, de rhombencéphalite (herpès,
nom, elles intéressent le territoire du nerf Listeria), de syringohydromyélie ou de patho-
trijumeau, soulignant l'importance nocicep- logies vasculaires (malformation artériovei-
tive de ce dernier et son implication dans les neuse, cavernome, accident ischémique, dis-
algies faciales et les migraines. section).
■ Névralgie faciale essentielle L'abolition du réflexe cornéen est un signe
fidèle de l'atteinte du trijumeau, la cornée
La névralgie faciale essentielle est aussi appe-
étant innervée par le Vl.
lée maladie de Trousseau (névralgie épilepti-
forme du trijumeau). Rappelons qu'en méde- La paralysie unilatérale n'entraîne pas de
cine, on dit « essentiel » quand la cause est trouble fonctionnel en raison de la compensa-
inconnue. Pour nous, même si ce n'est pas tion par les muscles controlatéraux.
toujours le cas, ce type de névralgie est Le réflexe massétérin, contraction du
souvent en relation avec une compression muscle après sa percussion, est aboli en cas de
mécanique, au niveau canalaire ou orificiel. paralysie.
La névralgie faciale essentielle est déclen-
chée par un stimulus même léger sur des
trigger-zones, notamment sur les émergences Manipulations
du trijumeau du facial, parfois tout simple-
ment par le rire, la mastication, les grimaces, Ganglion trigéminal
les émotions, etc. Il est intéressant de rappeler que la rotation
Figure 14.4. Territoire sensitif du nerf trijumeau. Elle est de courte durée, ne dépassant pas céphalique influence la tension mécanique
30 S. des racines du nerf trijumeau (Breig).
·· eau Au début, elle est unilatérale. Ce fait mécanique est confirmé clinique-
en plaques ont une neuropathie du ~n1_umrnp- La douleur est aiguë, intense, provoquant
- La zone inter-oculo-bucca 1 e est innervée et dans 10 % des cas, c'est le premier SY,me- parfois des tics douloureux.
ment. Dans la maladie appelée « tic doulou-
par le nerf maxillaire. , f reux », le simple fait de tourner la tête à fond
- La zone infrabuccale est innervee par le ner to,'me Au début de la maladie, il est ~xt1Ae1·nsi Il n'existe pas de douleur en dehors des peut déclencher le tic. En effet, le ganglion
ment· difficile de porter un d ia
· gnost1c.
. d'une' crises et il n'y a pas de troubles de la sensibi- trigéminal et ses racines sont tendus quand la
mandibulaire. nous nous souviendrons tou1ours ·atter lité.
. . . . b soin de se gr tête est en rotation controlatérale. Cette
patiente qm avait touJOUI: e , e de sa tension dure-mérienne accroît l'irritation du
Fonction motrice la cuisse ; c'était le premier symptom 1 Névralgies secondaires nerf.
Le trijumeau assure la fonction masticatrice. maladie! Les signes les plus caractéristiques des névral- Rappelons que le ganglion trigéminal et les
gies secondaires - différents de la névralgie racines du trijumeau sont encapsulés par la
Clinique faciale essentielle - sont les suivants : dure-mère. Toute fixation de cette dernière
Névralgie . t induite - les douleurs perdurent parfois à un moindre
. , . le ou faoale es peut gêner le glissement intraforaminal et
Sclérose en plaques La névralgie tngemma . des points degré entre les crises ·
ou aggravée par la palpation V3 intradural du ganglion trigéminal ainsi que de
D'après les neurologues fran~ais Mars~~ et - la sensibilité des téguments est touchée ; ses racines.
d'émergence des nerfs Vl, V2 et .
Dupuch, 40 % des patients atteints de sclérose
Nerf trijumeau 151
Pratique des manipulations
150

_ dure-mère : cavum trigéminal, qui est un brai et !'hypothalamus. Les neurophysiologis-


dédoublement de la tente du cervelet ; tes lui ont donné le nom de cortical spreading
_ temporal : bord postérosupérieur du rocher. depression ou dépression corticale envahis-
Indications
sante. C'est une dépolarisation massive et
transitoire des neurones, se produisant lors de
Les indications de manipulation du nerf triju- l'aura migraineuse qui touche 20 % des
meau sont: patients migraineux.
_ les fixations antérolatérales de la dure-mère L'aura s'exprime par des symptômes visuels
intracrânienne d'origine post-traumatique à type de scotomes scintillants.
et postchirurgicale ;
_ les fixations unilatérales de la tente du
cervelet; Dépression corticale envahissante
_ les névralgies du trijumeau ; La dépolarisation massive de certains neuro-
_ les paralysies faciales (en raison des anasto- nes du cortex visuel engendre un signal élec-
moses du trijumeau avec le facial). trique. Ce signal, provenant de migrations
Contre-indications considérables d'ions sodium et potassium, se
propage à la surface du cortex à la vitesse de 2
Les contre-indications sont peu nombreuses.
à 5 mm par minute.
Il faut surtout être prudent dans les cas
suivants: Suite à cette décharge, les neurones n'émet-
Figure 14.5. Manipulation du ganglion trigéminal. tent plus de signal, le temps de récupérer.
- hypertension artérielle ;
- pathologies artérielles intracrâniennes Gilles Géraud émet deux hypothèses :
(AVC hémorragique); - l'hypoperfusion serait la conséquence de la
Vous Pouvez demander au patient
- ,
d'effec-
, t - hypertension intracrânienne. dépression neuronale ;
Technique . , . l . me-me la rotation du cote oppose e ,
tuer m- - l - l'hypoperfusion serait due à l'activation des
La technique met en jeu le ganglion tn_gemi- endant ce temps, vous entrainez la co onne
neurones vasoconstricteurs du tronc céré-
nal, les racines du trijumeau, la dure:me_re du ~ervicale en flexion pour augmenter la pres- Nerf trijumeau et migraine bral, l'oligémie favorisant alors le déclen-
. , mal et la branche recunente
cavum tngerru sion intracrânienne. chement de la dépression corticale envahis-
Très longtemps, la migraine a été considérée
d' Arnold du Vl (figure 14.5). , , comme résultant uniquement d'un problème sante.
Notre but est de faire jouer ces elements ■ 2e modalité vasculaire cérébral. À une phase de vasocons-
dans le cavum, ainsi que dans les foramens Maintenez la tête en rotation pe1;d~nt la triction provoquant une oligémie (diminu-
hase d'expiration et de rétraction cramenn~,
Système trigémino-cervical
grand rond et oval. tion du débit sanguin), succédait une phase
Le patient est en décubitus, la tête reposant P . urne la partie
tout en compnmant de votre _Pa . , lnal de vasodilatation entraînant une hyperémie. Les vaisseaux du cortex, de la pie-mère et de la
sur la paume d'une main. L'autre paume e~t - ienne en regard du ganglion tngem . Les nouvelles recherches par PET-scan ont dure-mère reçoivent leurs fibres sensitives,
cram . h que
a li uée sur le crâne, en avant de la suture NB . Nous le reverrons, mais sac ez f permis la découverte d'autres facteurs plus surtout du ganglion trigéminal. Des fibres
c~;o!le, proche de la_ s;1t~re sagittale, en p;~r ·avoir un effet plus spécifiq~e sur ~e n:~t subtils. Le problème est de savoir pourquoi le venant d'autres nerfs crâniens, de la moelle
direction du ganglion tngeminal. man dtbulaire
i , qui est plus vertical,
. , ohallque
~ système vasculaire est d'abord en sous-activité allongée et de la région cervicale haute appor-
a. outer une traction ax_iale cep tion puis en suractivité. tent aussi leur contribution à cette sensibilité.
■ 1re modalité dendant la phase d'inspiration. Cette ac Nous nous référons aux recherches effec- C'est le système trigémino-cervical.
Faites inspirer le patient pendant 1\ ~ha~e est plus focalisée sur le trou ovale. tuées par Gilles Géraud, chef de service de Chez le rat, la stimulation électrique du
d'expansion crânienne. De11;a1:dez~ Ul . e neurologie au centre hospitalo-universitaire ganglion trigéminal libère des substances
i moment en apnee inspiratoire.
rester un pe tit . . d~1:oulouse-Rangueil et à notre expérience de algogènes (neuropeptides, substance P et
Quand vous sentez que la press10n intra- Points clés , cliniciens. neurokinines A). Elles provoquent une
crânienne est à son maximum, tour1:e: de la mécanique craniosacree inflammation des vaisseaux méningés, entraî-
progressivement la tête du pa!ient ?u c~te . 'oubliez pas d~ Mise en cause du système nerveux nant vasodilatation et fuite plasmatique. On
Pour globaliser le traitement, n i·osacre trouve ensuite une quantité importante de
opposé au ganglion trigéminal a mampuler. , . d tème cran .
vérifier la mecamque u sys pi·ratoire Au début de l'attaque de migraine, il existe sérotonine dans le sang, puissant facteur vaso-
Revenez à la position initiale ?en?an_t la , · me res
et les éléments du mecams . eaux : une acrivation
· neuronale dans le tronc céré- constricteur.
phase de rétraction_ crânie1:ne et l expiration. primaire, surtout à ces différents niv
Recommencez plusieurs fois.
Pratique des manipulations
152

Physiologie de la crise migraineuse


Les manipulations neurales du trijumeau Chapitre 15
ont un effet vasculaire immédiat et
De nombreux facteurs (génétiques, hormo- différé. Certains patients connaissent
naux, digestifs, sensoriels, psychologiques,
climatiques, électromagnétiques) suractivent
le ganglion trigéminal. Cela produit une vaso-
déjà, bien avant de leur montrer, les
points trigger du trijumeau. En massant ces
points, ils parviennent à diminuer l'inten-
Nerf ophtalmique
dilatation des artères intracrâniennes qui sité de la crise.
li est difficile d'apporter la preuve que nos
transmettent aux neurones du trijumeau un
manipulations ont un effet au niveau de la
signal activateur, délivré au tronc cérébral.
conduction électrique du nerf. Toutefois,
l'expérience nous montre que la mobilisa-
Cette activation implique le système tion des structures intraneurales ne suffit
nerveux périphérique, le thalamus et le Rappel anatomique
pas à expliquer nos résultats.
cortex. Les circuits nociceptifs deviennent C'est lorsque les migraines partent de la
hyperactifs. Leur seuil de stimulation étant région occipito-cervicale pour irradier vers
abaissé, tous les stimulus un peu trop intenses l'avant que nous obtenons les meilleurs Manipulations
peuvent entraîner une migraine. résultats. Rappelons que le nerf sous-
occipital d' Arnold échange des anastomo-
Intérêt ostéopathique ses au niveau du scalp avec la branche
frontale du nerf ophtalmique, issue du
Nous l'avons souvent souligné: le nerf
trijumeau est pour nous l'un des plus ganglion trigéminal.
De manière générale, les migraines sont
importants nerfs crâniens. li donne la
toujours plus complexes à analyser et à
sensibilité aux méninges, aux artères
méningées et corticales. Son rôle dans la traiter que les céphalées.
migraine est indéniable.
Nerf ophtalmique 155

Chapitre 15

erf ophtalmique

Rappel anatomique Branches terminales


Origine Les branches terminales du nerf ophtalmique
sont les nerfs nasociliaire, frontal et lacrymal
L'origine du nerf ophtalmique (Vl) est le (figure 15.3).
ganglion trigéminal (Gasser), partie médiane.
Nerf nasociliaire
Trajet
Le nerf nasociliaire passe par la partie supéro-
Le nerf ophtalmique se dirige obliquement médiale de la fente sphénoïdale à travers
en haut en avant et médialement pour aller l'anneau de Zinn. Il se dirige vers la partie
vers la fente sphénoïdale (fissura orbitalis) médiale de la cavité orbitaire pour se terminer
(figure 15.1). au foramen orbitaire médial antérieur.

Rapports utiles ■ Branches collatérales


Les collatérales du nerf nasociliaire sont :
Le nerf ophtalmique est situé en dessous du
nerf trochléaire, latéralement par rapport à la - le ganglion ophtalmique;
carotide et le nerf oculomoteur. - les nerfs ciliaires ;
- un filet sphéno-ethmoïdal pour les sinus
Anastomoses sphénoïdal et ethmoïdal.
Le nerf ophtalmique échange des filets
nerveux avec les trois nerfs moteurs de l'œil : ■ Branches terminales
- le trochléaire (IV) ; Les terminales du nerf nasociliaire (fi-
- l'oculomoteur (III) ; gure 15.4) sont:
- l'abducens (VI). - le nerf infratrochléaire (nasal externe), dont
un rameau va au canal lacrymal et la partie
Branches collatérales médiale de la paupière. On peut le palper
au-dessus de la trochlée ;
Le nerf ophtalmique envoie un important - le nerf supratrochléaire (nasal interne). On
rameau sensitif à la tente du cervelet et à la l'appelle aussi filet ethmoïdal, pour la lame
Partie postérieure de la faux du cerveau : le criblée;
~erf '!1éningé récurrent d'Arnold (figure 15.2).
elu1-ci nous permet d'avoir un effet sur les - un rameau pour la dure-mère frontale;
lllembranes intracrâniennes. - des rameaux pour le nez.

~ 2006 Else · M · , ,
Man· . vier asson SAS. Tous droits reserves.
ipulations des nerfs crâniens
Nerf ophtalmique 1S7
Pratique des manipulations
1S6

~---- nerf frontal

nerf frontal externe chiasma optique -----~


nerf ophtalmique
nerf frontal interne

;;;.,,:::::::;;~~,:~
: J-.--- nerf supratrochléaire
nerf récurrent ------F..,._...._ 1
:a:;-\.------ nerf nasal méningé d'Arnold
nerf lacrymal

Figure 15.2. Nerf méningé récurrent d'Arnold.

dre quelques branches cutanées du ze nerf d' Arnold. Ce dernier doit être relâché
sous-occipital ou nerf d' Arnold. pour obtenir une libération du nerf
supratrochléaire.
Intérêt ostéopathique
Figure 15.1. Trajet du nerf ophtalmique. Le nerf frontal permet d'atteindre le sinus
frontal et la suture lambdoïde. Rappelons Nerf lacrymal
que les traités d'anatomie sont très Le nerf lacrymal est la plus fine des trois bran-
■ Branches terminales discrets sur l'innervation des sutures ches du nerf ophtalmique. Il passe dans
Intérêt ostéopathique Le nerf frontal se divise en deux rameaux : crâniennes. Pour nous, c'est en grande l'orbite par la partie la plus étroite de la fente
Grâce aux branches du nerf nasociliai~e, - le nerf supratrochléaire (frontal int:rne) se partie du nerf trijumeau que ces sutures sphénoïdale pour rejoindre la glande lacry-
on peut avoir un effet au niveau des sinus dirige vers l'angle me'd.13 1 d e l'œil ': il donne
d tiennent leur innervation. male.
ethmoïdaux et sphénoïdaux, de la dure- des filets pour le périoste frontal, la peau ~ Les sutures lambdoïdes sont fortement
, , · et sa mu
mère frontale et du canal lacrymal. front, la paupiere supeneure impliquées lors des chutes en arrière,
quand la tête cogne directement le sol ou
■ Anastomoses
queuse ; . ) asse les appui-têtes. Il est important de mani- Le nerf lacrymal s'anastomose avec le nerf
le nerf supraorbitaire (frontal externe P bl trochléaire et le rameau orbitaire du nerf
- f n supraor . puler le ganglion trigéminal et le nerf
par l'échancrure ou le orarne 'ère maxillaire.
taire. Il innerve la conjoncti~e, la r1a~~~ne frontal dans ce type de traumatisme.
Nerf frontal Autre fait important, les rameaux fron- Certains de ses rameaux terminaux vont à
supérieure et la peau du front .. la suture
Le nerf frontal se dirige vers l'orbite, en aussi des filets au muscle frontal, a . la taux du nerf supratrochléaire s'anastomo- la glande lacrymale, et d'autres au niveau de
passant par la partie, :upéromédiale_ de la lambdoïde, au diploé fronta;a r:join· sent avec quelques branches du nerf la paupière supérieure à sa partie latérale.
fissure orbitaire supeneure, sans traverser muqueuse des sinus frontaux et
l'anneau de Zinn.
Nerf ophtalmique 159
Pratique des manipulations
158

nerf supraorbitaire

nerf supratrochléaire _

_.____ nerf frontal


nerf lacrymal
"'i.L--- -c'--1>---n-erf nasociliaire
nerf ophtalmique
'--'-Jl.:__---;--t------i--

___________ nerf lacrymal

nerf optique _ ______________ nerf maxillaire

_ nerf mandibulaire
A
ganglion trigéminal

nerf trochléaire _.,-- nerf ophtalmique

nerf lacrymal

nerf frontal Figure 15.4. Branches terminales du nerf ophtalmique dans l'orbite.

Intérêt ostéopathique Ganglion ciliaire


On peut atteindre le nerf lacrymal au Anciennement appelé ganglion ophtalmique,
niveau de la glande lacrymale et, surtout, le ganglion ciliaire est situé sur le côté latéral
au niveau de la paupière. du nerf optique (figure 15.5). Il reçoit :
Grâce au nerf frontal et à ses branches, on - des branches sensitives efférentes des nerfs
a un effet sur les sinus frontaux, sphénoï- nasociliaires ;
nerf nasociliaire ---- daux et ethmoïdaux, et sur la dure-mère
frontale et occipitale.
- des branches motrices venant du nerf
B oculomoteur ;
. . upérieure.
. I du nerf ophtalmique dans la fissure orbitaire s
Figure 15.3. Branches termina es
A : vue intracrânienne. B : coupe fronta 1 e.
Nerf ophtalmique 161
Pratique des manipulations
160

ganglion trigéminal
nerf optique

nerf nasociliaire nerf ciliaire long

nerf d'Arnold

nerfs ciliaires courts


plexus carotidien

ganglion ciliaire
carotide interne Figure 15.6. Anastomoses du nerf frontal et du nerf d'Arnold.
branche inférieure du 111

nerf du muscle petit oblique


Manipulations Le nerf frontal est une branche terminale
Figure 15.5. Ganglion ciliaire. du nerf ophtalmique ; il a un nerf récurrent
C'est par l'intermédiaire des nerfs frontal et
nasal que l'on a un effet sur le nerf ophtalmi- appelé le nerf récurrent d' Arnold qui se distri-
que. bue à la faux et à la tente du cervelet. Ce nerf,
- une branche sympat~ique venant du Intérêt ostéopathique même s'il partage le patronyme d'Arnold, n'a
Nerfs frontal rien à voir avec le nerf sous-occipital
plexus carotidien interne. . , Par l'intermédiaire du nerf supratro-
Les branches efférentes sont constituees et sous-occipital d' Arnold d'Arnold.
chléaire (branche terminale des n~rfs n
par les nerfs ciliaires fournissant q~elque~ nasociliaires), on peut espérer avoir u Nous avons souligné précédemment que le Nous pensons que, par l'intermédiaire des
filets à la gaine durale du nerf opt1qu~, ~ effet au niveau de l'œil et de sa nerf supratrochléaire, branche du frontal anastomoses avec le supraorbitaire, nous
l'artère ophtalmique et à ses branc~es ~ms1 envoie des anastomoses au nerf sous-occipitaÎ avons un effet profond sur les membranes
circulation. -
u'à l'œil et à ses constituants (scler~tique, d'Arnold. Ce sont des petits filets qui parcou- intracrâniennes. Avant toute manipulation
~horoïde muscle ciliaire, iris et cornee). Le r:nt les téguments du crâne en direction du nerf frontal et du trijumeau en général, il
ganglion' ciliaire est le lieu où naissent _les cephalique pour rejoindre quelques filets faut relâcher le nerf d' Arnold.
sen siitif
1 s du nerf frontal (figure 15.6).
influx qui modifient la pression intraoculaire. Même si nous avons exposé cette techni-
a Ils donnent la sensibilité du scalp et, grâce que dans notre livre Manipulations des nerfs
fu nerf frontal, ils sont connectés aux sinus périphériques, nous préférons la décrire à
rontaux et au diploé. nouveau en y ajoutant quelques détails.
Nerf ophtalmique 163
Pratique des manipulations
162

muscle complexus

muscle petit droit

muscle oblique supérieur

nerf sous-occipital
d'Arnold

Figure 15.8. Palpation du nerf sous-occipital d'Arnold.

Zone remarquable du pouce de l'autre main rechercher ces zones


L'expérience nous a montré que c'est autour de méplat (figure 15.11).
de la suture coronale (la plus importante Faites un point d'ancrage sur la partie la
suture du crâne) que se trouvent le plus de plus sensible en le mobilisant en induction
fixations des nerfs frontal et sous-occipital jusqu'à ce que la douleur disparaisse. '
d'Arnold.
Figure 15.1. Repérage du nerf sous-occipital d'Arnold. Cette zone correspond à des filets nerveux Nerf supraorbitaire
qui semblent donner la sensibilité de la suture
coronale. Le nerf supraorbitaire est situé à la sortie de
l'échancrure ou du foramen supraorbitaire,
glisser le doigt le long de la colonn~ ~ervicale
Méplats du scalp qui se trouvent à environ 2 à 3 cm de la ligne
Repérage pour atteindre la région sous-occipital_e, en
verticale, médiane, séparant le visage en deux
du nerf sous-occipital d' Arnold palpant minutieusement les espaces inter- Les points de fixation de ces filets nerveux (figure 15.12).
L'émergence du nerf sous-o_ccipi:al ~, Ar~old lamellaires. s?nt souvent situés sur des zones de méplats Faites glisser l'index dans le sens horaire
est située entre Cl et C2 a trois trav~r~ de te?umentaires. En principe, quand on palpe le puis antihoraire sur le rebord orbitaire jusqu'à
doigt en dessous de la protubérance, ~ccipi~~le crane, on ressent de manière assez uniforme sentir une zone punctiforme sensible, parfois
externe et à environ un travers de doigt la;er~- Manipulation l sa convexité. Ces méplats forment une sorte un peu indurée. Il faut toujours comparer les
. . d' ·ectement a de microcuvette dont le centre est très sensi-
lement par rapport à l'épineuse de 1 axis Il est possible soit de mettr~ n . ou le deux côtés. Ce sont ces tests de consistance et
ulpe de l'index sur la partie sensibleld soit ble et où les téguments sont plus adhérents. de sensibilité qui permettent de savoir si ce
(figure 15.7). P · ·t a 1 d' Arno
bourgeon du nerf sous-occipi , . ' de C'est le plus souvent dans la région située nerf crânien doit être manipulé.
1 d le med1us autour de la suture coronale que se trouvent
d'interposer entre es eu~, . . d'irriter la
Palpation l'autre main. Cela permet d ev1te1 . . fois ces méplats. Technique en induction
du nerf sous-occipital d' Arnold , , nt plusieurs
racine. Comprimez 1egereme . rinuler Simple, la technique en induction consiste à
Le patient est en décubit~s, la _colonne cervi- le nerf sous-occipital d' Arnold four st.1on qui îech nique
· des méplats
·t une mctuc 1 travailler ce point en induction jusqu'à cessa-
cale en très légère extens10n (figure 15.8). D_e ses propriocepteurs et f a1 es en directioJ1 ~e P atient est en décubitus, placez la paume
votre index, cherchez une petite -= sensi- vous amène le plus s~uv:nt et 1s.10). e 1 a ma·m non dominante sous l'occiput et
tion de la douleur et de la zone indurée.
Quand le nerf supraorbitaire mérite d'être
ble ou un bourgeon de 2 mm environ. ~l est caudale ou céphalique (figures 15.9
plus facile d'explorer cette région en faisant
Nerf ophtalmique 165
Pratique des manipulations
164

1 cm
inion ...,,._
:,.,,:

3cm r·7 Figure 15.11. M anipu


· 1ation des méplats du scalp.

Figure 15.9. Contact digital pour manipulation du nerf sous-occipital d'Arnold.

Figurè 15· 12- Nerf supraorbitaire.


Figure 15.1 O. Manipulation du nerf sous-occipital d'Arnold.
166 Pratique des manipulations
Nerf ophtalmique
167

Encadré
Repérage des branches du nerf ophtalmique
La partie supéromédiale du rebord orbitaire est particulièrement riche. Avec un peu de méthode, il est assez
simple de retrouver les différentes branches.
Le nerf frontal latéral sort avec l'artère du même nom par l'échancrure supraorbitaire, située à 3 cm de la ligne
médiane.
Le nerf frontal médial sort avec les vaisseaux médiaux en dedans de l'échancrure supraorbitaire.
À la jonction du bord supérieur et du bord médial de la crête de l'orbite, il est aisé de palper la trochlée (poulij
du muscle oblique supérieur) :
- au-dessus de cette dernière, on peut sentir les fibres du nerf supratrochléaire;
- au-dessous de celle-ci, on trouve les fibres du nerf sous-trochléaire.

traité, on ressent un petit bourgeon sensible Paupière supérieure et septum


contre la paroi orbitaire supérieure.
La paupière supérieure est innervée par les
Technique cutanée nerfs supraorbitaires, supra- et infratrochléai-
Saisissez entre le pouce et l'index la zone cuta- res, lacrymal et une branche du nerf maxil-
née en regard du foramen supraorbitaire. laire. Le septum orbitaire est la partie qui
Faites un petit massage roulé des tissus cuta- sépare les structures superficielles orbitaires de
nés et sous-cutanés, et demandez à votre celles des orbites.
patient de la faire lui-même dans les jours qui
suivent la séance. Technique Figure 7 5 7 3 N ri:5 .
· · e supra- et mfratrochléaires.
Saisissez entre le pouce et l'index la paupière
Nerfs supra- et infratrochléaires et le septum et faites glisser ces parties entre
vos doigts (figure 15.15).
Rappelons que la trochlée est la poulie de
Recherchez une zone sensible, accompa-
réflexion du muscle grand oblique. Les nerfs
gnée de filets nerveux indurés.
supra- et infratrochléaires se trouvent de part
et d'autre de la trochlée (figure 15.13). Sur les zones sensibles et indurées, vous
réaliserez de vos deux doigts une induction.
Selon le même protocole que pour le nerf
supraorbitaire, faites glisser votre index sur la
partie médiale du rebord orbitaire à la recher- Indications
che de points sensibles que vous travaillerez
en induction. Le nerf ophtalmique et ses branches termina-
les sont à manipuler en cas de :
- céphalées ;
Nerf lacrymal
- migraines ;
Plus difficile à trouver et à manipuler, le nerf - traumatismes craniofaciaux ;
lacrymal est situé à la partie latérale de l'orbite - sinusite;
(figure 15.14). Notons qu'il innerve la peau de
- fixations suturales ;
l'angle latéral de l'œil.
Faites rouler la peau sous vos doigts à la - fixations membraneuses intracrâniennes;
recherche de petits filets nerveux indurés et - plagiocéphalies ; f
sensibles, qu'il convient de travailler en - paralysie faciale (anastomose avec le ner
induction. facial) ;
Figure 7 5. 7 4. Nerf lacrymal.
Nerf ophtalmique 169
Pratique des manipulations
168

Manœuvres combinées

Avec les nerfs cervicaux


On peut associer - et c'est mêrn
dé 1 t h · e recomman-
1 1
nf
des- et:~d~ ~~~;~rul~e~:~~~!t~~:~ 1uet c~lle
supraorbitaire (figure 15 · 16) • En regle
., P?mt
gené
ra 1 e, quand le nerf supraorbitaire est sensible-
?n retrouve la même sensibilité sur les . ,
emergents infraorbitaire et mentonnie/01nts
.ffl~ ~aut inté_grer dans le même traitement ces
dl erents pomts.

Avec le nerf optique


~ae ;:~~~?tal1:1ique suit approximativement
les techni uect1~n que le nerf optique. Toutes
ques s adressant au nerf optique o t
Figure 15.15. Manipulation des rameaux palpébraux. un
l deffet sur le nerf ophtal nuque.
. . n
Combmez
es eux approches pour être plus efficace.
des faits cliniques rencontrés quotidienne-
- ronflements ; ment. Le principe d'homolatéralité neurovis-
- problèmes de perméabilité du canal cérale n'est pas entièrement valable au début Figure 15. 16. Manipulation combinée du
de la crise vésiculaire. C'est plutôt le côté
lacrymal. nerf ophtalmique et des nerfs cervicaux.
gauche qui est irrité, ensuite le côté droit et,
enfin, les deux côtés.
N.B. : Apprenez aux patients à se traiter
Remarques eux-mêmes ; il leur est possible de masser la
Par l'intermédiaire du nerf sous-occipital peau en regard des points d'émergence orbi-
d' Arnold et du nerf frontal, il est possible de taires, surtout en cas de céphalée, de migraine
relâcher une fixation suturale et cervicale. Les et de sinusite.
anastomoses des nerfs crâniens sont multiples
et certainement pas toutes répertoriées.
Celles-ci sont bien connues des anatomistes et Points clés
des ostéopathes. de la mécanique craniosacrée
Il existe aussi des effets sur les organes. Pour globaliser le traitement, n'oubliez pas d:
Ainsi, les personnes qui souffrent de la vési- vérifier la mécanique du système craniosacre
cule biliaire et du foie connaissent bien et les éléments du mécanisme respiratotre
l'expression : « Aujourd'hui, j'ai mal aux primaire, surtout à ces différents niveaux:
cheveux ». Cette douleur du scalp est théori-
quement due aux filets sensitifs venant des - dure-mère (faux du cerveau, tente du cerve-
nerfs sous-occipital d' Arnold et frontal. let) ; , ··d inaidl·
Il est difficile ou trop facile de trouver une - orbite osseuse : frontal, sp heno1 e,
laire, malaire, palatin, lacrymal, ethino'ide i
explication logique ; chacun peut trouver une
connexion fasciale, neurale, fluidique ou - fissure orbitaire supérieure ;
émotionnelle à ce fait. Nous nous fondons sur
Chapitre 16

Nerf maxillaire

Rappel anatomique

Manipulations
Nerf maxillaire 173

Chapitre 16

erf maxillaire

Rappel anatomique Rameau méningé moyen


Le rameau méningé moyen donne des filets
Origine nerveux à la dure-mère avoisinant le rocher, le
sphénoïde et l'orbite.
Le nerf maxillaire (V2) a pour ongme le
ganglion trigéminal à sa partie caudale entre
Rameau orbitaire
l'ophtalmique, médial, et le mandibulaire,
latéral.
■ Rameau lacrymopalpébral
La partie lacrymale s'anastomose avec
Trajet l'ophtalmique. La portion palpébrale va à la
paupière supérieure pour l'innerver avec les
Le nerf maxillaire traverse le foramen grand nerfs supraorbitaire, supra- et infratrochléai-
rond, long de 5 mm, pour arriver dans la res, et lacrymal.
partie supérieure de la fosse ptérygopalatine
(figure 16.1). Il s'engage dans la fissure orbi- ■ Rameau temporomalaire
taire inférieure, puis dans le sillon infraorbi- Le rameau temporomalaire pénètre dans le
taire et, enfin, émerge au niveau de la face par conduit malaire et se divise en un filet
le foramen infraorbitaire. À son origine, il est malaire, palpable à la face externe de l'os
entouré par un dédoublement de la dure- malaire, et un filet temporal.
mère.
Rameaux du ganglion ptérygopalatin
Branches collatérales Le ganglion ptérygopalatin est suspendu au
nerf maxillaire qui lui envoie quelques fibres.
Le nerf maxillaire possède les branches colla- Il se trouve dans la fosse ptérygopalatine.
térales suivantes (figure 16.2) : Nous allons étudier un peu plus loin ce
ganglion.
- une branche crânienne : le rameau méningé
moyen; Rameaux dentaires postérieurs
- quatre branches exocrâniennes : Les rameaux dentaires postérieurs se séparent
• le rameau orbitaire ; du nerf maxillaire, juste avant la gouttière
infraorbitaire (figure 16.3).
• les rameaux du ganglion sphénopalatin ;
Ils vont jusqu'aux molaires en donnant au
• les rameaux dentaires postérieurs ;
préalable quelques fibres nerveuses buccogin-
• le rameau dentaire antérieur.
givales. Il existe des filets nerveux pour :

~!1
06
Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Pulat1ons des nerfs crâniens
Nerf maxillaire 175
Pratique des manipulations
174

orbite droite

ganglion trigéminal ~~--~~-~-~--- nerf zygomatique


bouquet infraorbitaire
nerf maxillaire -----1----------1:.s==---"'·
_,----- nerf dentaire antérieur
nerf dentaire moyen

----- nerf dentaire glande lacrymale


postérieur vomer-----------" nerf temporo-
zygomatique

anastomose avec
le nerf lacrymal
nerf sphénopalatin plancher orbitaire
externe -f.11-++--___:_.-
nerf infraorbitaire
nerf palatin antérieur -t:fl-T-----'-1.,'J'fj
~-,:-:~:,[_::;;_,:_J~\~_L_-_-_~---_-_-_-_-_-_~~l--_-_-_- rameau orbitaire
sinus maxillaire
nerf palatin moyen a-:,c.=.IJ...--------c=----- nerf dentaire postérieur

Figure 16. 1. Trajet du nerf maxillaire. artère maxillaire interne


nerf nasal inférieur

Terminaison fosse nasale droite -----


- les molaires et les prémolaires ; rameau orbitaire
La terminaison du nerf maxillaire est le nerf nerf maxillaire
- les alvéoles ; infraorbitaire. Testut appelle les rameaux de nerf ptérygopalatin _____./
- le sinus maxillaire ; ce nerf le « bouquet infraorbitaire ». Ceux-ci ganglion ptérygopalatin ---~ apophyse ptérygoïde
- l'os maxillaire. sortent de l'orifice infraorbitaire, situé à 5 mm nerf vidien
du bord caudal de l'orbite et à 3 cm de l'axe
Rameau dentaire antérieur médian. lnt, ~ Figure 16.2. B ranch es collatérales du nerf maxillaire.
Le rameau dentaire antérieur prend son Le nerf infraorbitaire donne des filets
origine à 1 cm environ en arrière du trou nerveux pour : eret ostéopathique
infraorbitaire. Il suit un petit canal osseux
- les paupières ; On peut: att emdre
. - de l'os malaire·
amenant des filets nerveux pour : niveau le nerf maxillaire au
- de la lèvre supérieure .
- la muqueuse nasale ; - la lèvre supérieure ; - de lapa upiere
" supérieure ; - du trou infraorbitaire.'
- les deux incisives et leur canine ;
- le nez.
- l'os maxillaire.
Nerf maxillaire 177
Pratique des manipulations
176

nerf maxillaire

nerf dentaire postérieur nerf ptérygopalatin latéral

nerf oculomoteur
____ nerf maxillaire
plexus carotidien
rameau externe du ------h71'.r ganglion ptérygopalatin
nerf nasal interne

Il-¾'.;.#-,--=-__:__- nerf nasal postérieur


et inférieur
nerf alvéolaire ---?-----
antérieur nerf grand palatin

nerf alvéolaire moyen


branches terminales
nerf glossopharyngien des petits nerfs

veine jugulaire interne

plexus alvéolaire ganglion intérieur du X


nerf pétreux profond

ganglion ptérygopalatin anastomose du nerf nasopalatin


et du nerf grand palatin
Figure 16.3. Rameaux dentaires.
Figure 16.4. Nerfs ptérygopalatins.
. u communicant avec le nerf grand
- ramea . d tympan et
Ganglion ptérygopalatin pétreux qui vient de la caisse ~
provient du nerf glossopharyngien.
Anciennement connu sou s le. nom , . de- Nous allons décrire le nerf ptérygopalatin ■ Nerfs palatins
ganglion sphénopalatin, le ganglion pter~fo, et les nerfs palatins qui sont les plus intéres-
Les nerfs palatins viennent de la partie
alatin a la taille d'une lentil~e. Il est si ue sants pour nous car ils sont accessibles à la
palpation. caudale du ganglion ptérygopalatin et vont
~ans la fosse ptérygopalatine (figure 16.4). Intérêt ostéopathique rejoindre caudalement dans des conduits
Par l'intermédiaire du ganglion ptérygo- osseux la voûte palatine (figure 16.5).
Branches afférentes . ibl d' oir un effet sur 1 Nerf ptérygopalatin Nerf grand palatin
palatin, il est possi e av len et
Nous avons que le ganglio_n ~téryg~pa~at~~ le nerf facial, le nerf glossop~~ryng1 Le nerf ptérygopalatin naît de la partie
. ·t d s filets du nerf maxillaire. Il reçoit Anciennement nerf palatin antérieur, c'est le
reç01 e , • un nerf le plexus sympathique carot1d1en. - médiale du ganglion ptérygopalatin, va dans plus gros des nerfs palatins. Il donne des filets
plus trois autres racines reurnes en les fosses nasales en traversant le trou ptérygo-
palatin. au voile du palais, aux gencives, à la voûte
appelé le nerf vidien. palatine, au sinus maxillaire et aux fosses
nasales. Il s'anastomose avec le nerf nasopala-
■ Nerf vidien Branches efférentes ,. _
lion pterygo
Il se divise en deux branches :
tin.
Le nerf vidien rejoint le ganglion ptérygopal\ Les branches efférentes du gang i - le nerf ptérygopalatin latéral il va aux
tin à sa partie postérieure. Il parcourt un ca~a fosses nasales ; Nerf petit palatin
palatin sont :
osseux qui lui est propre et se compose d un Anciennement désigné sous les termes de nerf
rameau carotidien et d'un rameau crarnen. - un rameau pharyngien et nasal ; - le nerf nasopalatin : il longe le septum palatin moyen et de nerf palatin postérieur, ce
Le rameau crânien est constitué du : _ des filets orbitaires ; nasal, traverse le conduit palatin antérieur nerf est constitué de deux rameaux grêles. Ils
- nerf grand pétreux qui parcour_t le hiatus de et arrive au niveau de la voûte palatine. arrivent au niveau du palais osseux en passant
- le nerf ptérygopalatin.
Fallope et provient du nerf facial ;
Nerf maxillaire 179
Pratique des manipulations
178

grand trou palatin


nerfs petits palatins
bouquet infraorbitaire

Figure 16.5. Nerfs palatins.

- à la lèvre supérieure ; .
. vers des deux conduits osseux pos~é- - à la partie postérocaudale des fosses nasales ,
a~ t~a Ils donnent des filets sensitifs au voile
_ au voile du palais ; . ..
~~u;~lais et des filets moteurs aux 1:1uscles
- aux dents et gencives du maxillane. ien Figure 16. 6. Bouquet infraorbitaire.
péristaphylin interne et palatostaphylm.
Avec les nerfs facial et glosso~haryng 1

Intérêt ostéopathique
systeme symp
. d
~ . g
t
e dernier avec e
ains~ que les a~~lt1:e a~glion ptérygopala-
. l'innervation Encadré
Le nerf maxillaire peut être atteint : . . . 1 f maxillaue assure
- à la partie émergente du ~anal mala!re .' ~~;étiir~:es glandes lacrymales et nasales, et Repérage de l'échancrure infraorbitaire.
- sur la voûte palatine, au niveau des mer- la vasomotricité des fosses nasales.
C'est un orifice situé à 5 mm du bord inférieur de l'orbite, sur la même verticale que le trou supraorbitaire et
sives et des molaires ; . le foramen mentonnier. Souvent sensible, il est situé à l'union du tiers interne et des deux tiers externes du
- au foramen infraorbitaire ; ce dernier Manipulations bord inférieur de l'orbite, à 3 cm de la ligne médiane.
permet d'atteindre de nombreuses . ar le bouquet infra· Son bord céphalique est tranchant, concave caudalement et médialement. Son bord caudal est mousse et se
fibres nerveuses ; Nous allons commencer ~ fibres termina- prolonge par une gouttière dirigée vers la fosse canine.
à la partie interne de la joue. orbitaire qui, par ses multiple~ 1 s nombreuses Le nerf maxillaire s'épanouit en terminales dans un plan sus-jacent à celui du muscle canin.
les , Permet d'avoir un effet.- sur· nnes-
e
structures intra- et extracrame
Fonctions du nerf maxillaire
;on 2 à 3 cm de la ligne médiane verticale de On peut effectuer la technique infraorbi-
Les fibres sensitives du nerf maxillaire vont : Bouquet infraorbitaire ur a face. Cet orifice est plus important que le taire par voie externe et, pour certaines fibres,
. .. e trouve s. supraorbitaire (figure 16.6).
- à la joue; Le foramen infraorbitane s ·11aire à envi· par voie buccale à la partie interne de la joue.
_ à la paupière inférieure ; · e du maxi
l'apophyse zygomatiqu
_ à l'aile du nez;
Nerf maxillaire 181
Pratique des manipulations
180

Comme pour tous les orifices, il est impor-


tant de sentir le jeu des fibres émergentes juste
à la sortie du foramen infraorbitaire. On doit
avoir l'impression de pouvoir les faire entrer
et sortir de l'orifice, sans effet retard.
Travaillez le bouquet infraorbitaire en induc-
tion ; au début, le mouvement est assez sagit-
tal, puis devient progressivement plus obli-
que. Comparez toujours les deux côtés.

Technique cutanée
Prenez la peau entre le pouce et l'index en
regard du filet infraorbitaire. Faites un
massage-roulé cutané sur les zones sensibles,
que vous demanderez au patient d'effectuer
aussi chez lui, jusqu'à cessation totale de la
douleur.
Figure 16.8. M arupu
· 1ation du bouquet infraorbitaire par voie interne.
Technique interne
La technique interne se réalise avec l'index
d'une main à la partie interne de la joue et le
pouce ou l'index de l'autre main à son regard,
posé en direction du foramen infraorbitaire
(figure 16.8).
La technique consiste à faire joindre le plus
possible les doigts internes et externes pour
Figure 16. 7. Manipulation du bouquet qu'ils travaillent de concert en induction.
infraorbitaire par voie externe.
Foramen malaire
Technique externe Le foramen malaire permet d'avoir accès à la
Le patient est en décubitus ; vous pouvez vous branche malaire du nerf temporomalaire.
placer soit derrière lui, soit latéralement On le trouve sur l'os malaire, au coin latê-
(figure 16. 7). rocaudal de l'orbite ; c'est un point souvent
Repérez le rebord orbitaire inférieur et sensible. Comme pour tous les orifices pairs, il
repoussez délicatement les tissus mous en est important de vérifier les deux côtés.
direction caudale. Explorez d'abord le pour- Bien moins volumineux que le bouque~
tour du foramen orbitaire où il est possible de infraorbitaire, il est cependant intéressant a
ressentir comme un petit anneau de tissu manipuler en induction. Figure 16. 9. Manipulation palpébrale.
conjonctif. Relâchez par induction les parties
les plus indurées de cet anneau.
Il est aussi possible de sentir à la partie Paupière Cette techni que, que nous avons déjà vue aussi aux nerfs supra-
. et infratrochlé

Pour les b. ·•
émergente du foramen infraorbitaire un bour- La paupière permet de relâcher le nerf \acry· ranches de l'ophtalmique, s'adresse lacrymal. earres et
geon de 2 à 3 mm que l'on traite par induc- mopalpébral en faisant jouer la paupière a~~~
tion. le, pouce
, et l'index. Comprimez
. f .de vos ctoig[es
glisser
Le test se fait en compression-décompres- legerement la zone sensible et aites
sion écoute. Il permet de déterminer les fibres tissus en induction (figure 16.9).
nerveuses à traiter.
Nerf maxillaire 183
Pratique des manipulations
182

possible de le repérer visuellement en dema - Points clés


dant au patient d'ouvrir la bouche. L'orifi~e
du canal de la mécanique craniosacrée
1 ·est situé au centre de l'ét 01·1 e formee
,
pa~, e ph de la muqueuse palatine juste en dPour, globaliser
T le traitement , ri'oubliiez pas
arnere des incisives centrales. e v,en ier 1 ~ :11-écanique du système cranio-
sa~~-e et I_es e_Iements du mécanisme respira-
Indications t~ne pnmaire, surtout à ces diffé t
niveaux : eren s
Les indications de manipulation d .
·11 · u nerf - dure-mère ;
maxi aire sont les suivantes :
- maxi!laire, palatin, sphénoïde (grande aile)
- fixation dure-mérienne de la partie 1:1alaire, temporaux ; '
moyenne du crâne ;
- fissure orbitaire inférieure.
- traumatisme craniofacial . .· A~tention aux problèmes de dents supé-
- problèmes gtngivo-dentalres . neures et aux sinusites maxillaires.
- allergie ; '
- paralysie faciale ; Manœuvre combinée
- sinusite (sinus maxillaire) i
Il est ~ossible de combiner les manipulations
- ronflement, apnée du sommeil .
des fora~ens supraorbitaire, infraorbitaire et
- suite de chirurgie maxillofactaje. mentonmer.
Figure 16. 1 O. Manipulation des nerfs palatins.

Le patient est en décubitus, mains posées


Nerf nasopalatin sur le ventre (figure 16.10). Expliquez-lui bien
Les apophyses palatines du maxillaire au préalable que votre doigt restera contre la
forment la voûte palatine. À la partie anté- voûte du palais et qu'il ne risque pas de suffo-
rieure de la suture interpalatine se situe le quer. Les patients ont souvent le souvenir
canal incisif, au niveau duquel on trouve le d'examens de la gorge désagréables pendant
nerf nasopalatin. leur enfance.
Demandez-lui d'ouvrir la bouche et faites
Placez l'index au niveau de la jonction des
glisser votre index tout de suite contre le
deux incisives, à 1 cm environ en arrière du
palais. Faites-lui mordiller plusieurs fois votre
bord alvéolaire. Cherchez un point sensible
doigt pour relâcher la tension des muscles de
que vous travaillez en compression-induc-
ses mâchoires.
tion. Suivez le bord alvéolaire médial jusqu'aux
Sa manipulation n'est pas aisée à réaliser. molaires. Vous sentirez une zone sensible qui
correspond au foramen palatin principal.
Nerfs palatins Compressez et décompressez plusieurs ,fois
les fibres nerveuses et traitez-les en viscoeJas-
Le foramen grand palatin est un orifice qui ticité-induction jusqu'à cessation de la
permet la sortie du nerf grand palatin. Les douleur et disparition de la zone indurée.
nerfs petits palatins passent par les foramens Cette technique donne de meilleurs résul·
petits palatins qui se situent juste en arrière
tats que celle du nasopalatin.
du foramen grand palatin (voir figure 16.5). Le foramen incisif est situé dans la partie
Il est souvent difficile de différencier ces antérieure de la voûte palatine. Il livre pa~~a~~
orifices qui sont côte à côte. C'est l'écoute qui aux nerfs nasopalatins droit et gauche. e
vous dirige sur la partie à traiter.
Chapitre 17

erf mandibulaire

Rappel anatomique

Manipulations
Nerf mandibulaire 187

Chapitre 17

Nerf mandibulaire

Rappel anatomique Nerf massétérique


Origine De la fosse zygomatique, le nerf massétérique
traverse l'incisure mandibulaire pour se termi-
L'origine du nerf mandibulaire (V3) est la ner dans le muscle masséter et I'articulatton
partie la plus latérale du ganglion trigéminal, temporomandibulaire.
latéralement par rapport au nerf maxillaire. Ses anastomoses sont les suivantes :
C'est la plus verticale des trois branches du - le nerf temporal moyen ;
nerf trijumeau. - un filet sensitif, pour l articulation tempo-
1

Le nerf mandibulaire possède deux raci- romandibulaire ;


nes : une racine sensitive et une petite racine - le nerf temporal profond postérieur, pour le
motrice. muscle temporal.

Trajet Nerf buccal


Le nerf buccal va au muscle buccinateur en
Les deux racines du nerf mandibulaire sont passant dans l'apophyse coronoïde de la
comprises dans un dédoublement de la dure- mandibule et la tubérosité du maxillaire.
mère. Accolées, elles traversent le foramen Il donne:
ovale. Elles se séparent ensuite (figure 17 .1). - des filets, pour le muscle ptérygoïdien
externe;
Branches collatérales - le nerf temporal profond antérieur, pour le
muscle temporal.
Les branches collatérales du nerf mandibu-
laire sont : Ses branches terminales sont les filets pour
les joues et la muqueuse buccale.
- les nerfs temporaux profonds;
- le nerf massétérique ;
- le nerf buccal ; Nerfs ptérygoïdiens latéral et médial
- les nerfs ptérygoïdiens latéral et médial ; Ces nerfs s'accolent au ganglion otique et
- le rameau méningé ; vont innerver le muscle homonyme. Le nerf
- le nerf auriculotemporal. ptérygoïdien médial assure l'innervation des
muscles tenseur du voile du palais et tenseur
Nerts temporaux profonds du tympan.
Du foramen ovale, les nerfs temporaux
Profonds vont dans la fosse zygomatique puis Rameau méningé
dans la fosse temporale et, enfin, dans la face Le rameau méningé est la première branche
Profonde du muscle temporal. collatérale du nerf mandibulaire, à la sortie du

06
~~. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
ipulations des nerfs crâniens
Nerf mandibulaire 189
Pratique des manipulations
188

Nerf dentaire inférieur Nerf lingual


(alvéolaire inférieur) Le nerf lingual va jusqu'à la pointe de la
Le nerf dentaire inférieur est la plus grosse langue en fournissant quatre anastomoses
branche terminale du nerf mandibulaire. Elle avec:
s'engage dans le canal dentaire jusqu'au fora- - le nerf dentaire inférieur ;
men mentonnier. - la corde du tympan (venant du facial) ;
Pendant le parcours, le nerf dentaire infé- - l'hypoglosse ;
rieur donne des collatérales : les nerfs mylo- - le nerf du mylohyoïdien.
hyoïdien, dentaires (pour les molaires, la Le nerf lingual envoie des filets à la langue,
gencive et l'os). au voile du palais, aux gencives, au plancher
Les branches terminales sont : le nerf inci- de la bouche et aux ganglions sous-maxillaire
sif (la canine et les deux incisives) ; le nerf et sublingual.
mentonnier.
Le nerf dentaire inférieur finit en bouquet Ganglions sympathiques
nerf mandibulaire de nerfs nerveux moins important que le
bouquet infraorbitaire. Il innerve la peau du Les ganglions sympathiques sont le gan-
nerf temporal menton, la lèvre inférieure et la muqueuse glion sous-maxillaire et le ganglion otique
labiale. (figure 17.2).
nerf temporobuccal

nerf lingual

nerf vidien ---~


nerf mentonnier

caisse du tympan

Figure 1 7. 1. Trajet du nerf mandibulaire.


nerf facial
, · s pour le
- les nerfs auriculaires anteneur ,
foramen ovale. Il traverse le foramen ép_ineux tragus et le pavillon i an .
avec l'artère méningée moyenne pou: i~ner- - un rameau pour la membrane du tymp ,
ver 1 a dure- mère de la fosse cramenne _ des rameaux parotidiens.
moyenne. . un rameau
Il a des anastomoses par . l (branche
Nerf auriculotemporal communicant avec le ne~f . ~a~:s branches ganglion sublingual
temporofaciale) pour fourmr
Le nerf auriculotemporal se dirige en arrière ~t
parotidiennes.
latéralement vers le col du condyle de ~
mandibule, le contourne, pass: entre le tu_ber-
cule zygomatique et le méat acous~1~ue Branches terminales .
1 , s'arrête dans la reg10n
externe et, en fin cnes terrn1·
Le nerf mandibulaire a deux ?~an . le nerf nerf hypoglosse
temporale. · e infeneur ,
nales : le ner f d en t au
Il donne: Figure 11.2. Ganglions annexés au nerf mandibulaire.
lingual.
- le nerf du méat acoustique externe i
Nerf mandibulaire 191
Pratique des manipulations
190

du conduit auditif externe, du tragus et


Ganglion sous-maxillaire de la partie antérieure du pavillon.
Le ganglion sous-maxillaire reçoit des filets - La mandibule. À la face médiale de la
venant du lingual et de son anastomose avec mandibule se trouve le foramen mandi- deuxième prémolaire
la corde du tympan. bulaire. C'est l'orifice externe du canal
\\
Il repose sur le muscle mylohyoïdien. dentaire inférieur. Le foramen mandi- I
I
/
bulaire est un peu recouvert par l'épine I
I
J
J

I /
de Spix. C'est ici que l'on peut attein- I I

Ganglion otique I
I
I
I

dre aussi le nerf dentaire inférieur avec ,1 I


Le ganglion otique se trouve à la partie ,,,. ,,, ,,,,,,
le foramen mentonnier.
médiale du nerf mandibulaire, juste en
- Le muscle mylohyoïdien. À la partie ----- --
- __ //

.,,,,.
.,,,,.'
/

dessous du foramen ovale.


médiale du mylohyoïdien et en profon-
Il reçoit :
- des branches du nerf maxillaire ; deur, on a accès au nerf lingual. Cela est
canal mandibulaire
- une racine motrice, le rameau communi- intéressant, car celui-ci est en rapport
cant avec le nerf petit pétreux, branche du avec le ganglion sympathique sous-
foramen mentonnier
maxillaire. Juste en arrière du nerf
nerf facial ; lingual, on a accès au nerf hypoglosse
- une racine sensitive, le nerf petit pétreux du
nerf tympanique, branche du glossopha- qui sera étudié plus loin. On peut facile-
ment confondre les deux nerfs. Figure 17.3. Foramen mentonnier.
ryngien;
- une racine sensitive donnée par le plexus - Le foramen mentonnier se situe à la
sympathique entourant l'artère méningée face externe de la mandibule, en regard
moyenne. de la deuxième prémolaire. C'est
l'émergence du nerf dentaire inférieur
Il donne:
- un rameau moteur pour les muscles (figure 17.3).
nerf postérieur temporal
ptérygoïdien interne et péristaphylin
externe du marteau ; Manipulations
- des filets sensitifs pour le nerf auriculotem-
poral de la caisse du tympan. Techniques externes
Pour les deux racines
Intérêt ostéopathique Reportez-vous au point consacré aux mani-
- Le foramen ovale. Pour atteindre le nerf pulations du ganglion trigéminal (p. 149).
mandibulaire, on peut utiliser la techni- Comme nous l'avons souligné, les racines du
que à visée trigéminale. Le nerf mandibu- mandibulaire, étant les plus latérales, sont
branche buccale
laire étant situé à la partie la plus latérale, mises particulièrement en tension pendant la nerf auriculotemporal v du nerf temporal
le mouvement de rotation de la tête va phase d'inspiration et de rotation cervicale,
avec aussi une petite traction axiale verticale. nerf facial -----~ nerf buccinateur
plus jouer sur le foramen ovale. Du fait de
la verticalité de la racine du nerf mandi-
Nerf auriculotemporal
bulaire, on effectue la technique à visée
Le nerf auriculotemporal est extrêmement
trigéminale en légère traction axiale.
intéressant à manipuler (figure 17.4). Rappe·
- Le muscle temporal permet d'avoir ~----- nerf alvéolaire inférieur
lons qu'il donne l'innervation :
accès aux filets du nerf auriculotempo-
- à l'angle mandibulaire;
ral. C'est à la partie postérieure et
- à la conque de l'auricule ;
superficielle du muscle temporal que
- au méat acoustique externe ; Figure 17.4. Nerf auriculotemporal.
l'on trouve des filets nerveux.
- à la membrane du tympan ;
- L'oreille. On peut atteindre des filets - à la région temporale postérieure.
nerveux de l'auriculotemporal au niveau
Nerf mandibulaire 193
Pratique des manipulations
192

Encadré

Repérage du foramen mentonnier


Le ,repér~ge du foramen mentonnier ui se sit , .
prémolaire, est schématisé à la figure'1q7 • 3 • ue a 3 cm de la ligne médiane, à hauteur de la pœm1eœ
"

Encadré

Repérage du foramen mandibulaire


Le for_amen mandibulaire est situé entre les b , .
mandibule (figure 17 · 6) .· ords anteneur et postérieur de la branch e montante de la
- 41 cm au-dessus du bord inférieur de la mandibule .
- cm au-dessus des molaires. ,
nerf dentaire inférieur

Figure 17.5. Manipulation de la branche mylohyoidienne.


nerf mylohyoïdien

cervical et le nerf vague issu de la fissure


On peut le manipuler dans la région tympanomastoïdienne.
temporale, juste en avant de l'oreille, dans le Il est bien sûr quasi impossible digitale-
méat acoustique externe, sur le pavillon de
ment de faire la différence entre ces nerfs.
l'oreille et le tragus. C'est la topographie qui permet de les diffé-
rencier : le nerf auriculotemporal innerverait
■ Région temporale plutôt, avec le nerf facial, la région anté- 4cm
Le nerf auriculotemporal est superficiel. Faites rocéphalique du méat acoustique externe.
glisser le doigt dans le tissu cellulaire sous-
cutané de la région temporale, à la recherche
de petits filets indurés que vous travaillez en Branche mylohyoïdienne
induction. La branche mylohyoïdienne se situe dans la foramen mandibulaire
Recherchez aussi les filets sensitifs qui vont loge sous-maxillaire. Elle est formée par :
à l'artère temporale superficielle en cherchant nerf incisif
- le corps de la mandibule ;
son pouls. Il est facilement perceptible dans la
région temporale proche de la partie anté- - le ventre antérieur du muscle digastrique;
Figure 11. 6. Fora men mandibulaire (épine de Spix).
rieure de l'oreille. - la bandelette maxillaire.
Cherchez le muscle mylohyoïdien en
■ Oreille faisant glisser votre doigt le long du bord
Nous décrirons dans le chapitre 25 les mani- caudal de la mandibule. Vous sentirez un Foram en mentonnier
pulations des nerfs de l'oreille. Sachez que espace où le doigt peut s'enfoncer facilement. , Il _f~u; comparer les deux et agir en visco-
l'on trouve plus particulièrement les filets Le foramen mentonmer
latéral . se trouve à 2 ou 3 cm e_la:tlote orificielle et en induction sur les
La partie du nerf est sensible. En allant un peu
sensitifs de l'auriculotemporal sur le tragus et plus caudalement et en arrière, vous serez_:ur ement
l1lédiane. par ra pport a, la ligne verticale f1b1~s extern~s: Il est aussi possible d'agir sur
la partie ascendante de l'hélix. le ganglion mandibulaire et, plus en arnere es fi~ets sensitifs cutanés qui s'en échappent
en faisant notre massage roulé cutané. ,
encore, sur le nerf hypoglosse.
Méat acoustique externe La manipulation se fait avec un appui léger
Ce conduit est innervé par les nerfs auriculo- en induction (figure 17.5).
temporal, la branche auriculaire du plexus
Nerf mandibulaire 19S
Pratique des manipulations
194

Indications - problèmes gingivodent aues. ·


Les indications de m . - paralysie
. . faciale (anasto mose, avec le VII) .
rnandibul · • ampulation du nerf
. . aue sont les suivantes . - traumatisme craniofacial . ,
- sinusite (plutôt de type maxillaire) ; - chirurgie maxillofaciale. ,

Figure 1 7. 7. Manipulation combinée du nerf mandibulaire


et des nerfs supra- et infraorbitaires.

Techniques combinées
Technique interne
Le doigt parcourt la face médiale de la bran- Avec les nerfs supra- et infraobitaires
che montante de la mandibule jusqu'à ressen- Les nerfs supra- et infraorbitaires sont sur la
tir la petite lame osseuse de l'épine de Spix. même ligne que le nerf mentonnier.
Cette manipulation du nerf dentaire infé- Associez-les deux par deux dans vos techni-
rieur n'est pas agréable pour le patient et ne ques orificielles de la face (figure 17. 7).
donne pas de meilleurs résultats que celle du
foramen mentonnier. Il est cependant impor-
tant de connaître anatomiquement le fora- Avec le facial
men mandibulaire. Cette manipulation doit surtout être combi-
née avec la branche auriculaire postérieure du
nerf facial et les différents filets de la face.
Points clés
de la mécanique craniosacrée
Avec le plexus cervical superficiel
Pour globaliser le traitement, n'oubliez pas de
vérifier la mécanique du système craniosacré La manipulation doit surtout être combinée
et les éléments du mécanisme respiratoire avec la branche auriculaire du plexus cervical
primaire, surtout à ces différents niveaux : superficiel qui s'anastomose avec le trijumeau
- dure-mère (fosse crânienne moyenne) ; et le facial.
Toutes ces manœuvres combinées se font
- sphénoïde ; en associant le traitement neural à la phase
- muscle ptérygoïdien latéral ; d'expansion crânienne.
- articulation temporomandibulaire.
Chapitre 18

Nerf abducens

Rappel anatomique

Rappel physiopathologique

Manipulations
Nerf abducens 199

Chapitre 18

Nerf abducens

Le nerf abducens (VI ; moteur oculaire Anastomoses


externe) est un nerf crânien de petite taille. Il
assure uniquement l'innervation motrice du Le nerf abducens a des anastomoses :
muscle droit latéral de l'œil. - avec le nerf ophtalmique ;
- avec le grand sympathique : ce sont des
filets venus du plexus carotidien.
Rappel anatomique
Par ses anastomoses, l'abducens, qui était
au départ uniquement moteur, deviendrait
Origine sensitif, grâce au renfort de fibres sensitives et
sympathiques.
L'origine du nerf abducens est le bulbe, face
antérieure, dans le sillon pontobulbaire,
au-dessus de la pyramide bulbaire, en-dedans Distribution
du VII.
L'abducens, au niveau de l'orbite, se dirige en
avant et latéralement. Il se distribue sur la face
Trajet médiale du muscle droit latéral de l'œil qui est
sa seule destination.
Du bulbe, l'abducens se dirige vers la lame
quadrilatère du sphénoïde. Il perfore la dure- Rappel physiopathologique
mère pour arriver dans le sinus caverneux, le
traverse et aboutit à l'orbite par la fissure orbi- Fonction
taire supérieure (figure 18.1).
Le nerf abducens est abducteur du globe
oculaire.
Rapports utiles
Clinique
- Dans le sinus caverneux : le nerf abducens
se situe entre le nerf ophtalmique, qui est Du fait de son long trajet intracrânien, le nerf
latéral, et la carotide interne, qui est abducens est sensible aux augmentations de
médiale. pression intracrânienne.
Sa paralysie est la plus fréquente des paraly-
- Dans la fissure orbitaire supérieure : il la sies oculaires (figure 18.2). Elle entraîne :
traverse dans sa partie la plus large, en - une perte de l'abduction du globe (le globe
compagnie des nerfs oculomoteur, nasal et oculaire ne peut dépasser la ligne médiale et
de la veine ophtalmique. se diriger latéralement) ;

2
~ 006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
anipulations des nerfs crâniens
Nerf abducens 201
200
Pratique des manipulations

Manipulations et les éléments du mécanisme respiratoire


primaire, surtout à ces différents niveaux :
Fissure orbitaire supérieure
muscle releveur de la - dure-mère : manchon intraorbitaire, tente
paupière supérieure Le nerf abducens occupe la partie médiale de du cervelet ;
la fissure orbitaire supérieure, entre le nerf - tendon de Zinn ;
--l4,~~.----- glande lacrymale
oculomoteur, médialement, et le nerf
- sphénoïde : fissure orbitaire supérieure
trochléaire, latéralement (figure 18.3).
(petite aile/grande aile) ;
Nous appliquons la technique d'ouverture
ostéodurale de la fissure orbitaire en focalisant - suture frontosphénoïdale (lame horizon-
au début notre action sur la partie médiale de tale/petite aile) ;
la fissure. Le crâne est étiré en essayant de - suture pétrosphénoïdale ;
muscle oblique supérieur ------ mettre en convexité la partie médiale de la - ligament pétrosphénoïdal de Grüber ;
fissure.
- paroi du sinus caverneux: tente du cervelet
et pression intracaverneuse.
Globe oculaire
chiasma optique ------- Indications
Le nerf abducens se destine uniquement au
carotide interne --------- muscle droit latéral de l'œil (figure 18.4).
Étirez le globe oculaire en direction médiale Les indications de manipulation du nerf
nerf oculomoteur - - - - ..J abducens sont :
pendant la phase d'expansion crânienne.
Maintenez-le un court instant avant la phase - le strabisme divergent, si le muscle droit
de rétraction (figure 18.5). latéral est hypertonique ou spasmé ;
- le strabisme convergent, si le muscle droit
Points clés latéral est hypotonique ou paralysé ;
Figure 18. 1. Trajet du nerf abducens. de la mécanique craniosacrée - les troubles vasomoteurs de la face : l'abdu-
cens échange des fibres nerveuses avec le
Pour globaliser le traitement, n'oubliez pas de sympathique, ce qui lui confère un certain
vérifier la mécanique du système craniosacré rôle végétatif.

Figure 18.2. Paralysie du nerf abducens.

. , pour
image en dehors de l'obje~ obser;:~e une
- un strabisme convergent sous l'action du réduire cette diplopie, le sujet ef!e.
muscle droit médial (III) ; rotation de la tête du côté de la les10n.
- une diplopie homonyme, avec une fausse
Nerf abducens 203
Pratique des manipulations
202

:----tt.,....---r---muscle droit
latéral

..'·-·- -...·.····,
'

'........
8
••••
•, L
• ,#'
,
,.,
...~..
, •. .

nerf abducens ._ muscle droit latéral


'--------------- nerf abducens

8 C
F' 18 3 Le nerf abducens dans la fissure orbita(e supérieure.
,gure . . A : vue intracrânienne. B : coupe fronta e. Figure 18.4. Muscle de l'œil innervé par le nerf abducens.
A : vue de face. B : vue sagittale. C : vue de dessus.
204 Pratique des manipulations

Chapitre 19

Nert facial

Rappel anatomique

Rappel physiopathologique

Figure 18.5. Manipulation du muscle droit latéral. Manipulations

Encadré
Remarques sur les manipulations des nerfs oculomoteurs
Tous les nerfs des muscles de l'œil ont une action spécifique sur des muscles particuliers. Cependant, il ne nous
paraît pas judicieux de concentrer nos manipulations uniquement sur les muscles qu'ils innervent pour les
raisons suivantes.
- Ils échangent de nombreuses anastomoses entre eux et avec les autres nerfs du voisinage. Si nous prenons
l'exemple de l'abducens, qui se destine uniquement au muscle droit latéral, il échange aussi des fibres
nerveuses avec le trijumeau par l'intermédiaire du nerf ophtalmique.
- Ils envoient des fibres à la dure-mère de leur voisinage. Toutes les fibres de ces petits nerfs n'ont pas toujours
des territoires bien déterminés. Cela nous pousse à élargir notre champ d'action quand nous les manipulons.
- Ils s'anastomosent avec le système sympathique en rejoignant directement ses fibres nerveuses ou,
indirectement, par le biais de ses ganglions. On trouve très souvent des relations avec le plexus carotidien.
- Par l'intermédiaire des systèmes sympathique et parasympathique, ils ont un effet vasculaire indéniable. Les
yeux ont un rapport très étroit avec le rythme cardiaque et la tension artérielle. Par exemple, la compression
des yeux ralentit le rythme cardiaque.
- Leur action sensitive, notamment sur la face, n'est pas due uniquement à un nerf particulier, mais à
l'ensemble des nerfs oculomoteurs et oculaires et à leurs anastomoses avec les systèmes sympathique et
parasympathique.
Les manipulations des nerfs de l'œil se font globalement en recherchant systématiquement toutes les
fixations, qu'elles soient neurales, musculaires ou faciales.
Heureusement, grâce à l'écoute locale, les tissus viennent parler à nos doigts et nous empêchent d'être trop
focalisés sur un élément. Il est bon, au départ, de chercher la fixation spécifique puis de laisser aller les doigts
là où les tissus les attirent.
Nerf facial 207

Chapitre 19

Nerf facial

Certains anciens anatomistes appelaient le - une partie transversale de 1 cm, située entre
nerf facial (VII) le nerf expressif. En effet, son les deux coudes ;
rôle moteur sur les muscles de la mimique
nous permet d'exprimer et de laisser voir nos - une partie verticale d'un peu plus de 1 cm
émotions. qui arrive au foramen stylomastoïdien.
Il innerve aussi les petits muscles des osse= Après le foramen stylomastoïdien, le nerf
lets de l'ouïe et certains du voile du palais. facial se dirige sous la parotide pour se diviser
Nerf sensoriel, il permet également la percep- en branches cervicofaciale et temporofaciale.
tion des saveurs et la sécrétion de la salive.
Intérêt ostéopathique
Rappel anatomique Dans les manipulations intracrâniennes
Origine intéressant le conduit du nerf facial, deux
directions sont à respecter :
L'origine du nerf facial est le bulbe, fossette - sagittale, pour les deux premières
latérale. parties;
Il naît par deux racines, médiale et latérale : - verticale et caudale, pour sa partie
- la racine médiale est la plus volumineuse ; terminale.
c'est le nerf facial proprement dit;
- la racine latérale, petite, est située entre la
racine médiale et le nerf vestibulocochléaire
(VIII); c'est le nerf intermédiaire de Wrisberg. Nerf intermédiaire de Wrisberg
Le nerf intermédiaire de Wrisberg est au
Trajet premier coude du nerf facial ; il se termine
dans le ganglion géniculé (géniculé veut dire
Du bulbe, le nerf facial se dirige, avec le nerf coude ou genou).
intermédiaire de Wrisberg et le nerf vestibulo-
cochléaire, dans le méat acoustique interne
(figure 19.1). Ganglion géniculé
Il change de direction pour pénétrer dans Le ganglion géniculé est situé au premier
l'aqueduc de Fallope, où il subit des coudes coude du nerf facial (figure 19.2). Certaines de
qui le partagent en trois parties :
ses fibres vont au nerf intermédiaire de Wris-
- une partie horizontale de quelques millimè- berg et les autres au nerf facial pour aller dans
tres, du fond du méat acoustique interne au la corde du tympan. Il assure la connexion du
Premier coude ; nerf facial avec le système sympathique.

2
~ 006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
anipulations des nerfs crâniens
208 Pratique des manipulations
Nerf facial 209

ganglion géniculé

nerf glosso- ----~-----


pharyngien nerf vestibulo- processus styloïde
cochléaire
nerf vague
processus mastoïde

nerf facial
nerf accessoire

haut
nerf hypoglosse

Figure 19. 1. Trajet du nerf facial. ~ médial

antérieur
Figure 19.2. Ganglion géniculé.

Branches collatérales intrapétreuses


Nerf grand pétreux
Il existe cinq branch . . ,
facial (figure 19.3) : es mtiapetreuses du nerf Anciennement gra d . ,
le nerf grand pét _n nerf petreux superficiel,
Rapports utiles Anastomoses
- le nerf grand pétreux . hiatus de Falla /e~x s~rt du rocher par le
Les anastomoses du nerf facial sont les sui- - le rameau commu . ' osseuse qui· l'a P_ e parcourt une gouttière
- Dans le méat acoustique interne : le nerf mene au trou d,ec h'ire, antérieur
vantes : Pétreux; mcant avec le nerf petit (foramen 1
facial, le nerf vestibulocochléaire et le nerf , acerum).
intermédiaire de Wrisberg suivent le même - dans le méat acoustique interne : - le . ,
• le nerf vestibulocochléaire ; ,, ~eif stapedien ( f A la face antérieure du . h . . . .
trajet. De plus, ils ont une gaine arachnoï- 1 etner) ; ner du muscle de filet sensitif d 1 roc er, il reçoit un
• le nerf intermédiaire de Wrisberg. u g ossopharynghien.
dienne commune. - la corde du tympan . Au niveau de l'e d, . ,
- en dehors du méat acoustique : rejoint u . space échiré antérieur, il
- Dans l'aqueduc de Fallope : le nerf facial,
accompagné de l'artère stylomastoïdienne, • le nerf glossopharyngien ;
• le plexus cervical superficiel.
- le
rameau
vagaJ).
·
,
aunculaire (anastomotique former 1t I~~~a~ du plexus carotidien pour
ptérygopa7a~~n~1d1en et il aboutit au ganglion
remplit le canal osseux.
Nerf facial 211
210 Pratique des manipulations

elle fusionne avec le nerf lingual du nerf


Notre but est de relâcher la dure-mère
nerf grand pétreux maxillaire (V3).
pour favoriser les infimes glissements
nerf petit pétreux Elle véhicule les fibres gustatives pour les intracanalaires. Comme il s'agit de tissu
nerf pétreux profond
deux tiers antérieurs de la langue, et les fibres nerveux, la moindre petite fixation peut
ganglion géniculé sécrétoires pour les glandes sublinguales et être pathogène.
nerf du canal ptérygopaialin submaxillaires.
L'oreille et son méat acoustique externe
nerf intermédiaire Elle donne également un rameau à la permettent d'avoir un effet sur les bran-
trompe auditive. ches terminales de certaines fibres
nerveuses intrapétreuses.
Rameau auriculaire
Le rameau auriculaire réalise une anastomose
avec le rameau auriculaire du nerf vague. Branches collatérales extrapétreuses
Il naît un peu en dessous du foramen stylo- Ces branches sont au nombre de cinq :
mastoïdien, à la même hauteur que la corde - les rameaux communicants avec les nerfs
du tympan. glossopharyngien et vague ;
Il se dirige vers la fosse jugulaire et arrive au - le nerf auriculaire postérieur ;
ganglion supérieur du vague. Il va ensuite vers - le rameau digastrique ;

oerl facial )
\
ganglion otique
ganglion ptérygopalalill

nerf mandibulaire
l'aqueduc de Fallope pour rencontrer le facial
en lui donnant un filet.
Il sort ensuite de l'aqueduc de Fallope, suit
sa route dans un petit canal osseux. Il apparaît
à la base du crâne entre le méat acoustique
externe et l'apophyse mastoïde.
- le rameau stylohyoïdien ;
- le rameau lingual.

Rameaux communicants avec les nerfs


glossopharyngien et vague
Situés immédiatement à la sortie du foramen
carotide interne Il se divise en deux filets importants pour stylomastoïdien, ces rameaux réalisent une
ganglion inférieur du nerf vague nous: anastomose intéressante avec la partie extra-
- le premier s'anastomose avec le nerf auricu- crânienne des nerfs glossopharyngien et
ganglion inférieur du nerf glossopharyngien
laire postérieur ; vague.
- le second se distribue à la face médiale du
Figure 19.3. Branches intrapétreuses du nerf facial. Nerf auriculaire postérieur
pavillon et à la paroi postérocaudale du
méat acoustique. C'est à la sortie du foramen stylomastoïdien
Nerf stapédien Il innerve les téguments du méat acousti- que le nerf auriculaire postérieur se sépare du
Rameau communicant . • d s l'oreille que externe, de l'auricule et de la face latérale nerf facial.
Ce nerf est grêle et se dmge an , . rier
avec le nerf petit pétreux moyenne à la rencontre du muscle de 1 et du tympan. Il se dirige latéralement pour aller sur le
Autrefois appelé nerf petit pétreux sup~rficie~, (stapédien). bord antérieur de l'apophyse mastoïde.
le rameau communicant avec le nerf petit Intérêt ostéopathique Il contourne ce bord pour atteindre les
pétreux suit un conduit osseux proche_ du insertions supérieures du muscle sternocléi-
hiatus de Fallope et émerge du crane _par un Corde du tympan . à uel· Le nerf facial et ses branches intrapétreu- domastoïdien ( ou sterno-cléido-occipito-
petit orifice entre les trous ovale et petit_rond. La corde du tympan se sépare du faoaiorainen ses s'engagent dans de nombreux canaux mastoïdien).
Il constituerait la composante vasom~tn~e ~u ques millimètres au-dessous du et canalicules. Il reçoit une anastomose du rameau auricu-
nerf petit pétreux, la composant~ secretmre stylomastoïdien. té· Ils peuvent être endommagés dans les laire du plexus cervical superficiel et se divise
étant issue du nerf glossopharyngien. . . h rque
1 et an traumatismes craniofaciaux. li est impor- en deux:
Elle porte en direcnon cep a
rieure pour traverser la caisse du tympan. al tant de restaurer l'élasticité osseuse - un filet pour les muscles auriculaires posté-
Le nerf petit pétreux fait ainsi la con~exion veau can crânienne avant d'agir sur les fibres émer- rieur et supérieur du pavillon de l'oreille ;
Elle s'engage dans un nou hénoïde; gentes.
entre le ganglion otique, où il se ~ermme, le osseux et en sort vers l'épine du sp - un filet pour le muscle occipital.
nerf facial et le nerf glossopharyngien.
Nerf facial 213
Pratique des manipulations
212

Branche temporofaciale
ventre frontal du muscle face et du scalp et contrôle ainsi la mimique.
occipitofrontal Au départ, la branche temporofaciale est Les multiples expressions du visage sont dues
cachée par la parotide et se dirige vers le col à la contraction des muscles peauciers.
du condyle mandibulaire. Les signaux moteurs volontaires provien-
À ce niveau, elle reçoit des anastomoses du nent du cortex moteur, mais une grande
nerf auriculotemporal du nerf maxillaire (V3). partie de l'expression faciale est involontaire
Elle se divise en filets : et échappe au contrôle des centres supérieurs.
branche temporale
- temporaux, pour la tempe et le muscle auri- Dans tous les pays, la face exprime une
culaire antérieur ; palette de plusieurs émotions de base ; ce
ventre occipital du
branche zygomatique - palpébraux ; sont:
muscle occipitofrontal - nasaux ou sous-orbitaires pour les muscles - la colère;
de la face, en particulier du nez. - le dégoût et la douleur ;
- l'attention;
Branche cervicofaciale - le mépris;
D'abord cachée par la parotide, la branche - la peur;
cervicofaciale reçoit des anastomoses de la - la joie ;
branche auriculaire du plexus cervical superfi- - la tristesse ;
ciel. - la surprise ou l'étonnement.
À l'angle mandibulaire, elle se divise en Même les aveugles de naissance produisent
branche auriculaire postérieure filets : ces expressions. Il semble que l'expression de
glande parotide ---------------', - buccaux inférieurs, pour les muscles de la ces émotions ne soit pas uniquement du
bouche; domaine de l'acquis mais aussi de celui de
- mentonniers, dont certaines fibres s'anasto- l'inné.
branche marginale
de la mandibule mosent avec des branches du nerf dentaire
inférieur (nerf mandibulaire [V3]) ; ■ Muscle stapédien
glande submandibulaire - cervicaux ; elles vont au muscle peaucier du De manière plus discrète, le facial intervient
1
IJfl_'.__------
muscle platysma cou. Quelques fibres s'anastomosent avec le dans l'audition en innervant le muscle stapé-
plexus cervical superficiel. dien (muscle de l'étrier). Ce muscle diminue
les oscillations des osselets de l'oreille
Intérêt ostéopathique moyenne. Sa contraction est réflexe aux bruits
Figure 19.4. Branches terminales du nerf facial. On peut accéder à ces nerfs au niveau :
forts et au début de l'émission de parole. Par
conséquent, une lésion de la branche
Intérêt ostéopathique - de la tempe ; on peut les confondre nerveuse du muscle stapédien détermine une
Rameau digastrique avec les fibres du nerf auriculotemporal ; hyperacousie (le sujet entend plus fort du côté
• 1 • e posté-
Le rameau digastrique naît en dessous du ~ora- e' es t surtout le rameau auncu air
1 maru-
.
- de la partie antérieure du pavillon de lésé).
men stylomastoïdien P?~r accéder au digas- rieur qui est intéressant sur e p an contre
1
l'oreille;
trique par sa partie posteneure. pulatif. Il est facilement accessible
- au pourtour du foramen mentonnier.
■ Évaluation
la mastoïde. d Tests
• du pavillon e
Rameau stylohyoïdien Les branches muscu 1 aires . . 1 En dehors de l'inspection de la face, lors des
Le rameau stylohyoïdien naît aussi en dessous l'oreille et les filets du muscle oc~1~~:nt. Rappel physiopathologique mouvements faciaux spontanés du sujet, on
du foramen du stylomastoïdien pour aller répondent bien aussi à notre trait peut demander au patient de :
Fonctions
dans le muscle stylohyoïdien. - hausser les sourcils pour contrôler la symé-
Fonction motrice trie de fonction du muscle frontal ;
Rameau lingual Branches terminales - serrer les paupières aussi fort que possible.
. nt 1es Expression faciale
Le rameau lingual va du foramen styloma~toï- . ·f faoal so Si le muscle orbiculaire des yeux est fonc-
dien à la base de la langue. Il rejoint des blets Les branches termmales. du ner
t cerv1
·cofaciale le nerf f ·
acial est le nerf de l'expression faciale.
branches temporofaoa 1 e e 11. tionnel, il est impossible d'ouvrir les
du nerf glossopharyngien dans la muqueuse •nnerve tous les muscles superficiels de la paupières lorsque le patient résiste ;
(figure 19.4).
de la langue.
--- ----- -----

214 Pratique des manipulations


Nerf facial 215

- serrer les lèvres fortement. Si le buccinateur est connecté à !'hypothalamus, centre d'inté- lysé, avec déviation de l'œil vers le haut
gration et de contrôle du système nerv,eux sous la paupière supérieure ; Spasme facial
et l'orbiculaire des lèvres ont une _force
correcte, il est impossible d'entrouvrir les autonome. Des influx provenant du systeme - réflexes nasopalpébral et cornéen abolis. Le spasme facial est à distinguer des tics.
lèvres du patient. limbique (émotions) et des aires olfactives se Cette asymétrie est augmentée par la mimi-
connectent à !'hypothalamus, et peuvent Les tics. so~t des contractions brusques,
Réflexes q~:', spont_anée ou volontaire. Il y a impossi- so~v:nt bilatérales, reproduisant certaines
engendrer des activités réflexes comme la sali- bilité de plisser le front, de froncer les sourcils
- Le réflexe cornéen dépend du facial par son vation en réponse à certaines ?deur~, ou_ des numique, et qui ont une allure intentionnelle
de siffler et de souffler. '
arc moteur. pleurs en réponse à certains etats émotion. (cl1gne~ent de l'œil, grimace, etc.). La
- Le réflexe nasopalpébral consiste dans la La traction de la langue entraîne une dévia- volonte et l'attention les atténuent nette-
nels. , . tion de celle-ci du côté sain du fait de la défor- ment.
contraction bilatérale des orbiculaires lors D'autres connexions se font avec I œil et
de la percussion de la racine du n~z. Pour le une irritation oculaire entraîne, de ce fait, un mation de la commissure labiale paralysée.
. Le s~asm~ faci~l est unilatéral, inexpressif,
rechercher, il est préférable de tenu les_ yeux larmoiement. La pa~alysie faciale périphérique peut être disgracieux, 1llog1que, paradoxal et non modi-
du patient fermés en plaçant pouce et mdex Les fibres efférentes du noyau salivaire fruste et 11 faut rechercher soigneusement des fié par la volonté.
sur les paupières. supérieur sont véhiculées par le nerf_ inter1,11~- signes qui prédominent aux paupières,
comme l'asymétrie de clignement ou le signe , Il p~ut être total ou localisé à l'étage facial
diaire (Vllbis). Au niveau du gang~1~n gent-
culé dans le canal facial, elles se divisent en de Souques : les cils paraissent plus longs du cephahque ; c'est le blépharospasme. Dans
Fonction sensitive
côté paralysé lors de l'occlusion palpébrale. l'intervalle des secousses, la motricité est
Le nerf facial assure l'innervation sensitive du deux groupes pour deveni~ : . . normale.
_ le nerf grand pétreux, véhiculant les fibres Les causes de paralysie faciale périphérique
méat acoustique externe, du tympan et_ d_e la sont multiples :
conque (zone de Ramsay Hunt" conjointe destinées au contrôle des glandes lacryma- Certains spa~mes ~nt une étiologie précise,
les et nasales ; - atteinte_ i:1tracrânienne : tumeur de l'angle comme un phenomene cortical épileptique
avec le X). , .
pontocerebelleux, polyo-encéphalite ;
C'est dans la conque qu'apparaît l'éruption _ une partie de la corde du tympan, véhiculant ou _sont secondaires à une paralysie facial~
du zona géniculé ou facial. ]es fibres pour le contrôle des . glandes - atteinte intrapétreuse : fracture, otite ancienne. La plupart ont une origine obscure.
submandibulaire et sublinguale ainsi que mastoïdite ; 1

pour la vasomotricité linguale. - atteinte extracrânienne : tumeur de la paro-


Fonction sensorielle
tide.
Manipulations
Par le nerf intermédiaire (Vllbis), le nerf fa~ial
assure la sensibilité gustative des deux tiers Clinique . La paralysie faciale a frigore est une paraly-
Portion intrapétreuse du nerf facial
antérieurs de l'hémilangue. sie de type périphérique due à une vasocons-
Paralysies faciales triction artériolaire. Elle occasionne une perte Comme nous l'avons vu, à partir du méat
de _conduction par ischémie, doublée d'un acoustiqu~ in;erne (porus acusticus internus),
Fonction viscéromotrice ■ Paralysie périphérique œdeme neural augmentant la compression du le nerf fanal s engage dans un conduit osseux
La composante parasympathique du nerf La paralysie faciale périphérique, due à une n~rf dans le canal osseux, particulièrement au qui suit différentes directions. C'est en
facial est une part importante du nerf. Elle lésion du tronc ou des noyaux du VII, p~ovo- niveau de la portion mastoïdienne. Une infec- suivant ces directions que nous allons effec-
contrôle les glandes lacrymale, sous- que une paralysie de l'.hémif~~e h?~olatera!: tion virale a aussi été incriminée. tuer des manœuvres spécifiques sur le crâne.
mandibulaire et sublinguale, ainsi que les Une paralysie faciale penphenque co En règle générale, les manipulations du VII et
glandes muqueuses du nez, de~ sinus par~na- plète entraîne une asymétrie du visa_g~, a~:~ 1 Paralysie centrale du VIII dans le méat acoustique interne sont à
saux, du palais osseux et du voile du palai~. paralysie de l'hémiface. Au repos, le cote pa réaliser conjointement (figure 19.5).
La paralysie faciale centrale, due à une lésion
Le nerf facial innerve toutes l~s glande~ majeu- lysé est lisse, avec : supranu l' · • -
res de la face, sauf les glandes tegumentmr~s et la l'hé . c eaue, entr~me une paralysie de Le b~t est d'avoir un effet sur le nerf par
_ effacement des rides du front ; . emiface controlaterale avec asymétrie du son environnement ostéodural, après les trau-
parotide. Il a un rôle capital dans les diverses - joue flasque et flottante pendant l a r•espHa· cadran · f' · L'. .
su . .. 1 n eneur. mnervat10n du quadrant
sécrétions lacrymale, muconasale et salivaire matismes crâniens et dans les asymétries
tion ; _ , . affais· P~neur de la face est assurée par des fibres crâniennes de naissance.
des glandes maxillaire et sublinguale. . , _ déviation de la bouche du cote sain, , ou- cort1conu 1 • . d"
Le corps cellulaire de ces neurones est sit~e sement de la commissure labiale avec ec centrale c eaues 1 irectes. . .
La paralysie
.
faciale
Notons que le méat acoustique interne et
dans le noyau salivaire supérieur. Ce dermer et la r~~~e~te_ e terrrtoire facial céphalique
lement de salive du côté lésé ; , par s motuc1te reflexe est conservée. Elle est son canal livrent passage à l'artère auditive
- ouverture et larmoiement de l œ11 '. auvent ace
logi
· , ,
. ompagnee d autres deficits neuro- interne et à sa veine (branches de l'artère et de
, · f' · ure, la veine vertébrales) ainsi qu'au nerf vestibu-
abaissement de la paupiere Ill ene_ ,·rnpos· bra qh~es unportants (hémiplégie, monoplégie
1. Ramsay Hunt (1872-1937) neurophysiologiste
sibilité de fermer les paupières du co
-/é
_ signe de Bell positif. Il correspond a 1 para· tau
c 1aJe et )
I ·
c. et se vort peu dans nos consul-
ons en cabinet.
locochléaire. C'est une région hautement stra-
tégique pour les troubles de l'audition, de
anglais.
l'équilibre et les acouphènes.
--- ---

216 Pratique des manipulations


Nerf facial 217

■ Pour le conduit horizontal


L'index tympanal et squameux se dirige fran-
chement en avant pendant que les doigts
mastoïdiens tractent la mastoïde vers l'arrière.
N.B. : Comme pour tous les conduits osseux
crâniens, il vaut mieux réaliser les manipu-
lations pendant la phase d'expansion
crânienne. Les revêtements méningés qui
tapissent les conduits semblent être particu-
lièrement influencés par les mouvements
crâniens.

■ Pour le conduit vertical


L'index, placé dans l'orifice du méat acousti-
que externe, exerce une traction caudale et
légèrement antéromédiale pendant que les
doigts mastoïdiens se dirigent en direction
caudale et légèrement postérieure.
aire du nerf facial Manœuvre bilatérale
Le patient est en décubitus, la tête droite.
aire vestibulaire supérieure Placez les deux pouces dans les pores auditifs
externes, assez profondément pour être au
fond du méat contact de l'os tympanal (figure 19.7).
Ll\,!:+.------ acoustique interne Poussez d'abord les pouces en direction
Figure 19. 6. Manipulation unilatérale de la antérieure ; la plupart du temps, le problème
portion intrapétreuse du nerf facial. réside là où la résistance est la plus grande.
De manière arbitraire, poussez plusieurs
fois en direction antérieure, puis latérale et,
Manœuvre unilatérale enfin, caudale pour stimuler tous les éléments
Le patient est en décubitus, tête légèrement mécanosensibles intracanalaires.
tournée du côté opposé au nerf facial (et aussi Réalisez une induction bilatérale. Les deux
aire vestibulaire inférieure au nerf vestibulocochléaire) à traiter un nerf pouces peuvent aller dans la même direction
(figure 19.6). ou, parfois, tout à fait à l'opposé; effectuez un
Pour le côté droit, par exemple, le patient mouvement réel assez puissant.
tractus spiral en'blé
apex de la partie tourne la tête à gauche. Positionnez l'index de Il semble que cette manœuvre puisse équi-
pétreuse du temporal la1 main gauche contre le rebord antérieur de librer les pressions intraméatiques bilatérales,
',os tympanal et de l'écaille du temporal. paramètres particulièrement intéressants dans
Lmdex et le médius accrochent l'apophyse l'amélioration des acouphènes.
pore acoustique interne mastoïde.
.
F,gure 5 Méat acoustique interne.
19 .. En fonction des coudes et des directions du Foramen stylomastoïdien
conduit osseux, on adapte et on modifie la Rappel anatomique
rotation de la tête ainsi que la traction des
~?igts. En principe, on exécute les différentes Le foramen stylomastoïdien livre passage au
irections de manipulation les unes après les tronc du nerf facial. Il est situé à la face infé-
autres pour· t· . . d . 1 , , 1 rieure du temporal, entre le tympanal en
, mu en m uction p us genera e.
avant et le massif pétreux en arrière.
Pratique des manipulations Nerf facial 219
218

Figure 19. 7. Manipulation bilatérale de la portion intrapétreuse du nerf facial. Figure 19.8. Manipulation du nert i.taaa
· I au ,oramen
• stylomastoidien.

Branches terminales
Manœuvre
Le patient est en décubitus, la tête légèrement Émergence du facial
tournée du côté du foramen stylomastoïdien On peut sentir le nerf facial quelques millimè-
à manipuler. Cette technique diffère de tres après son émergence du foramen stylo-
l'ouverture habituelle de la suture pétro- mastoïdien.
occipitale par ses appuis digitaux exclusive- Placez l'index en arrière de la branche
ment sur l'os temporal (figure 19.8). ascendante de la mandibule. Demandez au
patient d'ouvrir la bouche et de ne pas la
refermer totalement. Cette position accroît
■ 1er temps l'espace rétromandibulaire (figure 19.9).
Placez un doigt dans le pore acoustique Essayez d'infiltrer l'index (parfois l'auricu-
externe, à sa partie antérieure. Par exemple, laire) de profil le plus céphaliquement possi-
pour le foramen stylomastoïdien droit, placez ble, jusqu'à ressentir un point sensible
l'index de la main gauche en passant sous le (essayez sur vous ; vous ne pouvez pas vous
crâne pour repousser le pore acoustique tromper : le nerf est très sensible à ce niveau).
externe vers l'avant et médialement. L'accès au nerf facial est moins difficile
qu'on ne le pense au départ; en revanche; ~e Figure 19. 9. Manipulation de l'émergence du nerf facial.
■ 2e temps contact est souvent très sensible. Nous prefe- Encadré
Positionnez l'index et le médius de la main rons la technique du nerf auriculaire posté·
droite contre le bord antérieur de la pointe de rieur, plus facile à réaliser, sans douleur et avec Le meat
, acoustique externe
la mastoïde pour la tirer vers l'arrière et de meilleurs résultats. Les technique s d u meat
, acoustique externe ont un rand ff
nerf .
médialement. h s_ vague et trijumeau ainsi qu'avec 1 1 g . e et sur le nerf facial et ses anastomoses avec les
Nerf auriculaire postérieur c ap1tre 25. e P exus cervical superficiel. Cette technique est détaillée au
On travaille dans l'élasticité du tissu osseux Le nerf auriculaire postérieur peut être atteint
temporal, pour avoir un effet sur la partie . . t 1 et des
au niveau de son rameau occ1p1 a
terminale du canal du nerf facial.
220 Pratique des manipulations
Nerf facial 221

recherche de filets .
ibl . nerveux douloureux ou
sensi es. A leur niveau f . - temporal : pyramide pétreuse .
roulé superficiel. ' attes un massage- que mterne; , pore acousti-
Cette
, d technique . es t particulierement
. . indi- - s~t_ure t~mporo-occipitale;
quee ans les migraines N'hé . - a1t1culat10n temporomand"b l .
1 u aire,
jusqu'à la zone d'im · . esitez pas à aller
P 1 antation capillaire.
Indications
Points clés
Les indications de mani ulan
de la mécanique craniosacrée sont les suivantes : p ron du nerf facial

Pour globaliser le traitement n'o bli - tr~umatismes craniofaciaux .


vérifier la mécani ue d ' . u rez pas de - suite d~ chirurgie maxillofaciale .
et les élément dq ~ sys_teme craniosacré - paralysie faciale . '
s u mecamsme • · .
primaire, surtout à ces diffé ~espuat01re - troubles de l'audition . -
. .. i erents mveaux. - céphalées, migraines . , ,,
- d ure-me1e (fosse cérébrale .
tente du cervelet) ; postérieure, - acouphènes ; '
- problèmes dentaires (partie mandibulaire).
Figure 19. 1 O. Manipulation du nerf auriculaire postérieur.

muscles postérieurs de l'oreille. Le patient est ■ Rameau rétropavillonnaire


en décubitus, tête légèrement tournée du côté Faites glisser l'index en arrière de l'oreille, à la
opposé à traiter (figure 19.10). rencontre de petits filets nerveux sensibles. Le
pavillon de l'oreille peut aussi être saisi entre
■ Rameau occipital l'index et le médius pour individualiser des
petits filets nerveux indurés et sensibles.
Contre la mastoïde
Il est difficile de différencier les rameaux
Placez votre index en dessous du méat acous-
tique externe, juste contre la partie antérieure auriculaires du nerf facial de ceux du plexus
cervical superficiel. Cette région rétropa-
de la mastoïde.
villonnaire est très intéressante à manipuler.
Faites glisser le doigt de céphalique à
Sur quelques centimètres carrés, on trouve des
caudal et d'avant en arrière, jusqu'à trouver
anastomoses entre différents nerfs, si bien que
un filet (parfois deux) du nerf auriculaire
l'on peut avoir un effet sur:
postérieur.
La technique utilisée est celle du glisse- - le nerf trijumeau;
ment-induction. Elle donne de meilleurs - le nerf facial ;
résultats que celle utilisée à la sortie du nerf - le nerf sous-occipital d' Arnold ;
facial en arrière du condyle.
- le petit nerf occipital;
Dans le muscle occipital
- le plexus cervical superficiel (branches auri-
C'est surtout autour de la ligne courbe occipi- culaire et mastoïdienne).
tale supérieure qu'il existe des filets intéres-
sants à manipuler.
Comparez systématiquement les deux Branche ternporofaciale
côtés de la face antérieure de la mastoïde et de Du pouce et de l'index faites [ouer les tissus
' · la
la partie caudale des deux muscles occipitaux. cutanés, surtout au niveau temporal, a
Chapitre 20

Nerf vestibulocochléaire

Rappel anatomique

Rappel physiopathologique

Manipulations
Nerf vestibulocochléaire
225

Chapitre 20

erf vestibulocochléaire

Le nerf vestibulocochléaire (VIII) est un nerf


sensoriel complexe composé par la réunion de facial, le nerf intermédiaire de Wrisberg,
deux nerfs distincts, tant anatomiquement le nerf cochléaire et le nerf vestibulaire
que physiologiquement : (figure 20.1).
- le nerf cochléaire, ou nerf auditif proprement Chaque élément de ce pédicule est entouré
dit, provenant de l'organe de l'ouïe et véhi- par une gaine piale propre pour traverser la
culant les sensations auditives ; citerne de l'angle pontocérébelleux.
- le nerf vestibulaire, issu de l'organe de l'équi- Le pédicule acousticofacial est situé
libration, recueillant les messages qui inter- au-dessus de la suture pétro-occipitale, du
viennent dans le maintien de l'équilibre et sinus pétreux inférieur et de la face posté-
rieure du rocher.
s'apparentent aux voies de la sensibilité
profonde. Dans son trajet du sillon bulbopontique au
pore acoustique interne, le nerf se porte laté-
Ces deux nerfs sont séparés à leur périphé- ralement, légèrement en avant et céphalique-
rie, prenant naissance dans des parties diffé- ment.
rentes de l'oreille interne. Ils se confondent
ensuite pour faire route commune vers le
névraxe, où ils aboutissent à des centres Intérêt ostéopathique
distincts.
Cette direction du nerf est importante à
suivre lors de la manœuvre de
Rappel anatomique manipulation.

Origine
Dans le méat acoustique interne
L'origine du nerf vestibulocochléaire est la
moelle allongée, par deux racines, vestibulaire La pie-mère forme une gaine propre à chaque
et cochléaire, émergeant du niveau du sillon nerf. L'arachnoïde constitue une gaine
buibopontique, en arrière du nerf facial (VII). commune et la dure-mère fusionne avec le
périoste.
Le nerf vestibulocochléaire est antéromé-
Rapports utiles dial. Il se dispose en gouttière à conca-
vité supérieure où reposent les nerfs facial
Dans l'étage postérieur du crâne (VII) et intermédiaire de Wrisberg (VIIbis)
(figure 20.2).
te nerf vestibulocochléaire est situé dans
~ngJe pontocérébelleux. Il fait partie du L'artère auditive interne, issue du tronc
Pedicule acousticofacial, constitué par le nerf basilaire ou de l'artère cérébelleuse moyenne,
vient se joindre aux nerfs. Elle vascuJarise le
~ 2005 .
Mani Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
PUlations des nerfs crâniens
226 Pratique des manipulations Nerf vestibulocochléaire 227

Encadré

Méat acoustique interne


Le pore acoustique interne (trou auditif interne) est situé sur la face postérieure ou cérébelleuse de la partie
pédoncule cérébral pétreuse du temporal, à son union du tiers médial et du tiers moyen. Cet orifice a une forme ovalaire, de 5 mm
de haut et de 8 mm de long environ.
nerf facial
~i(Ç=~'d-===~n~e~rf~i~
ntermédiaire Le méat acoustique interne (conduit auditif interne) met en communication le labyrinthe avec la fosse cérébrale
de Wrisberg postérieure (figure 20.3). Il contient le paquet acousticofacial et le pédicule vasculaire de l'oreille interne.
nerf vestibulo- Creusé dans l'intérieur de la pyramide pétreuse, ce conduit est dans l'ensemble à peu près cylindrique. li
cochléaire s'enfonce comme un coin entre la cochlée, médiale, et le vestibule, latéral.
L'axe du conduit est orienté latéralement et très légèrement en avant (pratiquement dans l'axe transversal
nerf vague et
artère vertébrale -----~"'"1i~!ll!!!!I!':~ biauriculaire). Cette direction est importante à respecter pour la manipulation du nerf vestibulocochléaire.
nerf accessoire
extracranienne Le fundus du méat acoustique interne est divisé par une crête transversale en deux étages :
________ moelle allongée - l'étage céphalique présente, en avant, l'aire du nerf facial et du nerf intermédiaire, et en arrière, l'aire
vestibulaire supérieure;
racine de C1 -------
racine de C2 ---------~~----ri - l'étage caudal est occupé en avant par le tractus spiral criblé et, en arrière, par l'aire vestibulaire inférieure.

. intracram
Figure 20. 1. Tra1et . - ·en du nerf vestibulocochléaire.

nerf vestibulocochléaire

aire du nerf facial

L____ aire vestibulaire


inférieure
apex de la partie
pétreuse du temporal tractus spiral criblé

pore acoustique interne

Figure 20.3. Méat acoustique interne.


, t stique interne.
Figure 20.2. Le nerf vestibulococh/éaire dans le mea acou
228 Pratique des manipulations
Nerf vestibulocochléaire
229
nerf facial, le nerf vestibulocochléaire, la • nerf sacculaire supérieur, pour la macule
cochlée et le vestibule. du saccule. canal semicirculaire antérieur
- la partie caudale donne :
Intérêt ostéopathique • le nerf sacculaire pour la macule du
saccule ; ampoule osseuse ant ..
branche osseuse commune eneure
Toutes les techniques s'adressant au défilé • le nerf ampullaire postérieur pour la crête
thoracique, à l'artère sous-clavière, au ampullaire postérieure.
tronc vertébrobasilaire et au foramen nerf vestibulo-
magnum jouent un grand rôle sur cochléaire
l'ensemble de la vascularisation de
Rappel physiopathologique ampoule osseuse latérale

l'oreille interne. Anatomie fonctionnelle


Dans le fond du conduit interne, le nerf se
distribue en ses branches terminales. Labyrinthe
Le labyrinthe, ou oreille interne, est appelé
ainsi a cause de son aspect complexe et
Terminaisons tortueux. Creusé dans le rocher, il est
composé de deux parties (figure 20.4) :
Le nerf cochléaire se dirige vers la cochlée - le labyrinthe osseux : série de cavités et de coupole de la cochlée
(limaçon) en s'aplatissant et en s'enroulant canaux communiquant entre eux, bordés
sur lui-même, à la manière d'une volute. Les par de l'os compact formant une coque, la canal semicirculaire latéral
filets nerveux (environ 40 000 fibres) traver- capsule otique ;
sent les orifices du tractus spiral criblé pour - le labyrinthe membraneux : sur lequel se
aboutir au ganglion cochléaire. moule le labyrinthe osseux, limité par de
Du ganglion cochléaire partent des neuro- simples membranes épithéliales. Il contient ampoule osseuse commune
fibres destinées aux cellules ciliées internes et un liquide visqueux, appelé endolymphe,
un faible contingent destiné aux cellules dont la composition est proche du liquide base de la cochlée
ciliées externes de l'organe spiral (de Corti). intracellulaire.
N.B. : Testut note qu'il s'agit de la même Le labyrinthe osseux et le labyrinthe
membraneux sont séparés par l'espace përilym- stapes appliqué sur
modalité de terminaison que celle du nerf
la fenêtre du vestibule
olfactif : à travers une lame criblée. Les fibres phatique qui contient la périiymphe, liquide
fenêtre de la cochlée
nées du ganglion spiral pénètrent dans le limpide, semblable au liquide cérébrospinal
canal cochléaire par les foramens neuveux, en (figure 20.5). Figure 2 0.4. Labyrinthe.
perdant leur myéline, soit environ Le labyrinthe se subdivise en deux parties :
2500 perforations. - le labyrinthe vestibulaire, postérieur ; - le vestibule ·
Le nerf vestibulaire va au vestibule. Peu - le labyrinthe cochléaire, antérieur. memb. 9m
comprend deux sacs
raneux, 1 utricule et le saccule . Les cils des cell l
après sa séparation du nerf cochléaire, il - le , ' sés dans une ma~ _es m~culaires sont enchâs-
meat acoustique interne. des cristaux de car~1ce gelatineu~e contenant
présente le renflement du ganglion de Scarpa Labyrinthe vestibulaire
et, aussitôt après, se divise en deux parties : protéines , onate de calcwm liés à des
Le nerf vestibulaire et le vestibule jouent un l'oreille » ). appelees otoconiesi (« sable de
1 labyrinthe statique
- la partie céphalique traverse l'aire vestibu- rôle capital dans l'équilibration et la station L' .
debout, en informant les centres supérieurs utncule et le Les oto cornes
·
laire supérieure et se subdivise en : une macula de 3 sacc~le contiennent chacun exercent .
ciliées une traction l" , sui les cellules
• nerf utriculo-ampullaire, qui donne :
- le nerf utriculaire pour la macule de
sur la position spatiale de la tête. Associée aux
voies visuelles et proprioceptives, c'est l'une
les récepteurs se mm .. Ces deux macules sont
que, qui signale i°son~l~ du labyrinthe stati-
macules ré d ie:
a la pesanteur. Les
pon ent amsi à l'accélération
l'utricule ; des trois grandes voies régulant la posture._, L a pos1t10n de la tête.
- les nerfs ampullaires antérieur et latéral Le labyrinthe vestibulaire est divisé d'arriere a macule t . .
pour les crêtes ampullaires correspon- en avant en trois parties (figure 20.6) : 2ontale, tand~ nculaue est relativement hori-
dantes; - les trois canaux semicirculaires ; Plutôt vertical que la macule sacculaire est 1. Le terme « otolith d· ·
es » esigne les « pierres de
e. l'oreille d
es reptiles En France
» t
couramment utilisé à la. place d; cel~i ~~oti~::ie;st
230 Pratique des manipulations
Nerf vestibulocochléaire
231

espace subarachnoïdien ----'-'---


ganglion de Scarpa
dure-mère ___.c;'---

-+----+''-.-r--~lh--'~-- conduit endolymphatique


dans l'aqueduc du vestibule

nerf vestibulaire

nerf auditif

cochlée
canaux semi- ---~"'
circulaires

Figure 20.5. Organisation schématique des liquides du labyrinthe.


utricule saccule
~--,-- __ J
linéaire de la tête, dans le plan horizontal (par par trois systèmes : le système visuel, le
exemple durant la marche) .ou dans le plan système proprioceptif et le système vestibu- organes à otolithes
vertical (accélération de la pesanteur). laire.
S'il est privé de l'un de ces systèmes, l'être Figure 20 · 6 · L a b ynnthe
· vestibulaire.
La principale fonction du labyrinthe stati-
humain peut se tenir debout et marcher en
que est de signaler la position de la tête par
utilisant l'information fournie par les deux
rapport au tronc. En réponse à ce signal, le mique. Les crêtes sont se 'b , ,
autres. Par exemple, après la perte de la vision, lion angulaire des 1 b . nsr les a 1 accéléra-
noyau vestibulaire organise des mouvements Labyrinthe cochléaire
le sujet peut circuler et se tenir debout malgré lors de tout mo a yrmthes qui se produit
compensateurs pour maintenir l'équilibre. Le nerf cochléaire assure l' d' .
les contraintes imposées par sa cécité. L'end 1 uvement rotatoire de la tête mettant les influ au Ition en trans-
Ces mouvements ont pour effet de maintenir x sonores en .
le centre de gravité entre les pieds en position À l'inverse, après perte de la proprioception à l'intér~uyrmdpehse se mobilise alors par iner~ie
canaux s · · la c~chlée (figure 20.7). prnvenance de
debout (équilibre statique), ou juste devant les consciente, le sujet utilise la vision comme canaux semi· . 1 . emICirculaires. Les
circu aires s · L essentiel du nerf c hl, .
pieds durant la locomotion (équilibre dyna- substitut du sens proprioceptif. La fermeture mouvement de la tête. igna 1 ent ainsi tout prolongement oc eaire est fait par le
des yeux le rend « infirme » (ataxie sensitive). central m T • ,
mique). Ils permettent aussi de garder la tête . La principale fonction d . des 30 000 à 40 000 ye mise de chacun
verticale. De même, si les labyrinthes statiques sont mrque est de fou. . . ,. u labynnthe dyna- res du ganglion spirafands neurones bipolai-
inactifs, la simple fermeture des yeux peut les mouvem t mu I i?formation entraînant La cochlée (lirn ) .
Le labyrinthe statique contrôle l'équilibre entraîner une lourde chute. réponse aux:: s oculaires compensateurs en the anté .· . açon fait partie du labyrm-
via les faisceaux vestibulo-spinaux latéral et L , ouvements de la tête , erreur et ressemble à .
médial. Ce système agit en association avec les
propriocepteurs plantaires et la rétine dans le
■ Labyrinthe cinétique Voies unissant :s
es reflexes v tib .
i ulo-oculaires utilisent les
noyaux mote es noyaux vestibulaires aux
d escargot · Ell e f01.me un tube une
sur lui-rnê • coqmlle,
CI eux, enroule
spirale is~~e ~ur deux tours et demi. La lame
maintien de la posture verticale. Chaque canal semicirculaire présente à l'u~e d eux compartiments indé en-
P_our effet de urs_des 11_1uscles oculaires. Ils ont
N.B. : Le labyrinthe statique contribue au sens de ses extrémités une ampoule, au niveau
. 1 · e a~
ants, de composition différente . p
seJectionnée 7am~emr le regard sur une cible - ~ c o~ d u_i· t cochléaire, rempli . d'endolym-
des positions segmentaires, c'est-à-dire au laquelle se trouve une, crête perpend1cu
. air
ntles les_ deux ye~x as~dis_ que la tête bouge. Ainsi,
sens de position du corps dans l'espace. Ce l'axe du canal. Ces cretes ampullalfeS so a· phe, hqmde de type intracellulaire •
récepteurs du labyrinthe cinétique ou dyn &uee, c'est-à-d' deplacent de façon conju-
véritable sixième sens est normalement assuré Ire en parallèle. - u; conduit r~m~li de périlymphe,' liquide
p oche du liquide cérébrospinal ou du
Nerf vestibulocochléaire 233
Pratique des manipulations
232

ques ont souvent des conséquences cliniques l'envoi d'informations erronées en direction
rampe vestibulaire
simultanées, qui découlent de leurs étroites des centres de l'équilibre, en contradiction
------ relations. avec les autres sources d'informations qui
Les lésions du VIII peuvent ainsi provoquer nient tout mouvement réel. La sensation de
coupole de la cochlée des acouphènes (tintements ou bourdonne- vertige naît de ce conflit sensoriel. Ces symp-
ments dans les oreilles), des vertiges (étourdis- tômes sont fréquemment associés à des
sements, pertes d'équilibre) et une perturba- nausées et à des vomissements.
tion ou une baisse de l'audition. Les grandes causes de vertige vestibulaire
Les lésions centrales peuvent impliquer
soit la partie cochléaire, soit la partie vestibu- Vertige positionne/ bénin
laire du VIII. C'est la cause la plus fréquente de vertige. Le
canal longitudinal ~ - - - ~ --..!

du modiolus l"':__J--1------ canal spiral vertige est provoqué uniquement par un


modiolus
Nerf vestibulaire
changement de position de la tête.
■ Syndrome vestibulaire L'attaque est assez brève, d'une durée 30 à
paroi vestibulaire - - - - --fr ,""l L'atteinte de la fonction vestibulaire affecte 60 s, mais les nausées peuvent durer plus
organe spiral ------t.r;;. longtemps.
simultanément les mouvements oculaires et
lame spirale osseuse --+----1
posturaux. Elle est responsable de vertiges, de La cause serait due à un blocage des otoli-
troubles de l'équilibre ou de nystagmus thes, se retrouvant coincés dans un des
(déviation rythmique des bulbes oculaires). canaux semicirculaires.
Le nerf et la fonction vestibulaire peuvent Le mécanisme correspond à la cupuloli-
s'évaluer en observant l'équilibre postural et thiase du canal semicirculaire postérieur :
les mouvements des yeux du patient. dépôt de particules otolithiques (provenant
de la macule utriculaire) sur la cupule du
1 Vertiges canal semicirculaire postérieur, ou à la canalo-
lithiase (otolithes mobiles dans l'endolymphe
Définition du canal semicirculaire postérieur).
L-~~J Le vertige est un mouvement hallucinatoire En tournant ou en levant la tête, le dépla-
qui concerne le patient ou son environne- cement des otolithes stimulerait certains
partie cochléaire ~u. nerf récepteurs, envoyant ainsi un faux message au
vestibulocochlea1re
ment. C'est une sensation erronée de déplace-
ment du sujet par rapport aux objets environ- cerveau.
Figure 20.1. Labyrinthe cochléaire. nants ou des objets par rapport au sujet. Le Le traitement médical classique est la
plus souvent de forme rotatoire, le vertige est manœuvre d'Epley pour mobiliser les otolithes
fait de trois composantes : hors du canal. En ostéopathie, nous trouvons
l' . Ces mouvements
tique du canal coch eaire. ellules ciliées - cérébrale : sensation de tournoiement (ou de nombreuses autres causes aux vertiges
. L ondes acousti- de balancement antéropostérieur, voire de positionnels bénins, comme les problèmes du
liquide extracellulaue. es . liquidiens se transm~ttent au: cdans le canal
ues recueillies par la membrane ty~pai:i~- de l'organe de Cort1, _co~te? , , est ensuite chute) et d'angoisse; défilé thoracique ou de l'artère vertébrale, au
q 1· f', es par la chaîne ossiculane cochléaire. L'influx amsi genere - de déséquilibre, conséquence de la sensa- niveau intracanalaire.
que sont amp 1 ie . l
.
et transmises a' la fenêtre du vesnbu e. transmis au nerf cochléaire. tion vertigineuse ;
Neuronite ou névrite vestibulaire
Ce sont les mouvements de la platine_ dle , d les fréquences - neurovégétative et vasomotrice, due au
. e transmettant a a L'apex de la cochlee co e fréquences retentissement sur les noyaux bulbo- Ce vertige est peu fréquent. Fort heureuse-
l'étrier (stapes) qm, en s A tib basses, et la partie basale code les protubérantiels. ment, car il cloue le patient au lit. La durée de
rampe vestibulaire à tra~ers 1~ fene~e v~s ~i~~ l'attaque va de 2 jours à 2 semaines.
laire, induisent des v1brat10ns u iq élevées. v Il_ s'accompagne souvent d'un nystagmus
estibulo-oculaire. L'étiologie est inconnue, mais on suspecte
périlymphatique. . . L~ vertige traduit l'atteinte du système une atteinte virale du nerf vestibulaire.
fait de !'incompressibilité des hqm~es, ~e5h?ulaire : labyrinthe postérieur, nerf vesti- Le traitement est symptomatique. Toute-
Du · t' ns de pres- Clinique léaire
ces vibrations créent des varia 10 . .. fois, une labyrinthite peut affecter non seule-
. . . pagent de la rampe vest1bulaue 'b laire et coc11 , . ulaire et centres d'intégration et de traite-
Bien que les nerfs vest1 ~ , ions périphefl· Olent du signal. Cette atteinte provoque ment le nerf vestibulaire, mais aussi tout le
~~r~ ?tr!~;i tympanique à travers l'hélico- soient indépendants, leurs les
trème, en mobilisant le liquide endolympha-
234 Pratique des manipulations
Nerf vestibulocochléaire

système de l'oreille interne. Une hypoacousie


est à rechercher.
Neurinome acoustique
■ Nystagmus
Si, généralement, on ne fait qu'une seule
Le vertige peut être assez important, avec
perte d'équilibre, mais le principal symptôme Les canaux semicirculaires sont excités .1 ■ Tests cliniques de la fonction vestibul aire
.
attaque de neuronite dans une vie, certains mouvements du liquide endol hp~1 es Signe de Romberg
est la surdité d'une oreille. soumis à des mouvem , ymp atique
cas de neuronites récidivantes sont signalés. La durée du vertige est variable, mais il d e d,ece,1eratwn.
, . ents d accelération ou
Une névrite vestibulocochléaire peut être semble déclenché par les changements de !!a:;~~itd~io~:ml~~s;i~~~té_ ~e maintenir la
due à des problèmes mécaniques ou bien à position ou réajustements posturaux. . En ca: de lésion, parmi les modifications fermés. Le pati~nt est examJ_OI?dts bet les yeux
une intoxication médicamenteuse ou alcoo- L'étiologie est une tumeur bénigne sur le · · me e out tala
p10vo,quees, celles de la musculature oculaire joints, pieds nus écartés à 300 , ns
lique. nerf vestibulocochléaire. appelees nystagmus sont faciles a' b , derrière lui car il faut être prêt à. l PI~cez-~ous
' o server.
Une labyrinthite crée un tableau compara- Attention : un vertige peut aussi être le signe cas de chute lors de l'occl . d e retenu en
Le nystagmus est caractérisé par un tr . usion es yeux
ble, souvent avec une atteinte des fonctions d'autres atteintes, dont certaines peuvent être L e signe de Romber . d. .
blement rythmique des globe 1 . em-
auditives. Elle peut être due à une simple sévères : s ocu aires. dont l'origine peut être ~a:~a~i~e une ataxie
otite. - insuffisance vertébrobasilaire ; Le 1:ystagmus vestibulaire est un n D~ns les atteintes vestibulaires une f .
- syndrome de vol sous-clavier ; mus « a ressort », fait de la . ystag.
, • t· successwn d'une pass_ee la phase aiguë, le si ne d: o~s
devia 10n 1 ente des ye . . vestibulaire est dit « latéraf- , Rombe1g
Maladie de Ménière ou vertige de Ménière - troubles du rythme cardiaque, hyper- ou . ux, smv1e d'une
hypotension artérielle, insuffisance cardia- secousse rapide de sens cont. . . p tendance à la chute du côté I ;s~ », avec une
C'est une variété particulière de vertige qui · 1 raire. ar conven ese.
que, anémies, prises médicamenteuses, tton, e nystagmus est dénomm, f . - A ttention · le signe d R
survient par crises paroxystiques et se caracté- d u sens d e la secousse rapide ( . e en onctwn
troubles de la vue ; I être confondu avec le t:st ~1;:~~rg bne_ doit pas
rise par l'association d'acouphènes et d'une · lbl e) et par sa direction (h .qm est a plus
visi rai q · , 1 m e1g postu-
diminution de l'audition, souvent avec sensa- - ischémie labyrinthique que l'on peut trou- l . t t . onzontale, verti- , u1 eva ue les changements f. d
ver tout simplement dans l'arthrose par ca e, IO a oire, multidirectionnelle). que p os t ura I e d , un sujet lors de ms e tacti-
l' I .
tion d'oreille « pleine». Parfois, il existe aussi des yeux. occ uswn
une céphalée. compression des artères vertébrales influen-
çant le début de l'artère auditive interne;
Les vertiges sont intenses et peuvent occa-
- anomalie de la charnière craniorachidienne
■ Troubles de l'équilibre Épreuve de la marche linéaire
sionner des chutes. Ils sont augmentés par les ~es tr_oubles_ de l'équilibre sont le résultat On demande au t·
mouvements brusques de la tête. (association d'une atteinte des dernières
paires de nerfs crâniens, de cervicalgies et 1 ataxie vestibulaire. Il s'agit de . . . de ~~rect'.on J:ré~is/~~e~~1~:;1~~~~:;i~~o::Uu~=
Les attaques sont fréquentes au début, puis motrices résultant de 1 d, pe1tu1bat10ns
de céphalées, souvent déclenchées par les • a egradation de ri~%~~c:~ ebneuse, pensez à un trouble laby-
s'espacent avec le temps. manœuvres augmentant la pression du ~~rttns de position liée à l'atteinte vestibu~
La crise dure de quelques minutes à quel- liquide cérébrospinal) ; Épreuve de l'index
ques heures. Entre les crises, les patients sont
généralement asymptomatiques.
- suites de traumatisme crânien, contusions
ou fractures du rocher ou du labyrinthe
osseux. La plupart des moyens d'investiga-
march
En cas d' tt ·
patient dévi: ;1~te :estibul~ire unilatérale, le
. e a ligne droite au cours de la
~= ps
oanti~ntdest assis. Demandez-lui de toucher
m ex un objet ,.
En cas de lésion la __ qui_1 a vu auparavant.
Après la crise s'installe une hypoacousie e, en raison des p 1 · ,
voire une surdité. Dans nos cabinets, nous tion du crâne ne peuvent objectiver les subit et . ' A. u swns laterales qu'il de' vie.
., bynnth1que, le doigt sera
lé se., qui 1 ent1ament vers le labyrinth e
voyons souvent des patients victimes d'un nombreuses fixations qu'une main peut
soi-disant syndrome de Ménière alors qu'ils détecter; Nystagmus oculaire spontané
Le sujet tend à • ·
n'ont aucune perte de l'audition. - sclérose en plaques (syndrome vertigineux cette de'v• t· comger volontairement Le patient est assis. Demandez-lui· d t· .
inaugural dans 5 à 7 % des cas); ia 10n ce qui , votre d · t e 1xe1
L'étiologie est inconnue, mais on l'assimile caractérisf ' . cree une démarche 01g en le déplaçant lentement en
- accident ischémique du tronc cérébral et de ique en zigzag.
au « glaucome aigu vestibulaire ». Il existerait ?aut, e~ bas _et latéralement. Le doigt est placé
une augmentation de la pression du liquide la fosse cérébrale postérieure (syndrome Si on lui dern d d a u;e tientame de centimètres de son visage.
cérébelleux) ; fermés alter . an e e marcher les yeux
endolymphatique (hydrops endolymphati- arrière, on bnativement en avant puis en n cas ~e troubles labyrinthiques les
que), provoquant une dilatation du conduit - processus expansif intra- ou extracérébral, globes oculaires exécutent des ,
Babins'k1.. o serve la démarche en étoile de o ·11 · . mouvements
cochléaire, de l'utricule et du saccule. Cette surtout au niveau de l'angle pontocérébel- sci atoires mvolontaires.
hyperpression, souvent attribuée à une occlu- leux; En principe , on assis • t e a, deux secousses .
En cas d'atteinte bil , . • , 1,
sion de l'aqueduc de la cochlée, évoluerait par - otospongiose, dysplasie fibreuse, maiadi~ de trouble s , I atérale, il n existe pas 'une len:e, suivant la déviation du doigt et.
l autre tres
crises itératives plus ou moins espacées. de Lobstein et maladie de Paget peuvenc cliniqu
,
. ~ontane de la marche. L'examen
e Utilise des , ' rapi'd e, dite « de retour » ,
Certains auteurs ont aussi émis l'hypothèse de entraîner un syndrome vertigineux ave deplacem epreuves comportant un
é · en] angulaire ·d Épreuve des bras tendus .
facteurs allergiques. acouphènes et surdité. V1dence le d 'f· . rapt e pour mettre en
e ICit vestibulaire. Da~s les mêmes conditions que pour la
rec erche du signe de Romberg, on peut
236 Pratique des manipulations
Nerf vestibulocochléaire
237

demander au sujet de tendre les bras à l'hori- le ganglion stellaire. Notons que la première Les surdités de transmt .
zontale devant lui, les mains collées l'une à côte est souvent le témoin d'un problème dues à : ission peuvent être
- ~cci?ent vasculaire cérébral Un , .
l'autre par leur bord radial. Il faut repérer la viscéral sous-jacent, notamment : dôme pleu- ischemique transitoire ou u . . ep1sode
ral, poumon et organes sous-diaphragma- - une accumulation (« bouchon ») d , .
position des index du patient en plaçant, par men d~ns le méat acoustique extern:. cem- de l'artère labyrinthi ue ne th10mbose
exemple, vos propres index juste en face des tiques homolatéraux. une perte d'audition q peut engendrer
- une presence d'eau (après h , - S m·d·itè, ototoxique EU avec ou sans
siens. Autres acouphènes par exemple) ; un s ampooing . ve It·iges.
En cas d'atteinte vestibulaire, une dévia- nistration de médi~a e peut smvre I'adrni.
Les autres acouphènes se trouvent lors de - une otite moyenne inflammation de mycine, la néomycin1;~~tqs i-o~t la strepto-
tion des index (par rotation du tronc et des
l'irritation du nerf vestibulocochléaire et de l'oreille moyenne; ' l'aspirine. ' mine et même
ceintures scapulaires) se produit du côté de la
ses branches. Ils ont de nombreuses caractéris- - une déchirure du t m ,
lésion vestibulaire. intense plongée Y p_an (deflagration - Surdité infectieuse Elle ,
tiques : bruit de papier froissé, ronronnement 1 sous-manne) ; destruction plus o~ m _peut etre ,due à la
Test de Fukuda continu, sifflement, bruit de coquillage cochlée par le virus d~ts ~~mplete de la
- une otospongiose, affection de l ,
Le test de Fukuda consiste à piétiner sur place, plaqué contre l'oreille, de corne marine, etc.
~vale dans_laquelle la capsule de ta;~~~~:~ celui de l~ \Ubéole congéni~:~~'.lons ou par
yeux fermés et bras tendus, 30 pas en 30 s, en Ils traduisent : non synoviale entre la platine de l' 't . Les surd1tes mixtes ont ,
levant les genoux à 45°. - des problèmes de l'oreille externe : bou- I I b · e ner et progressive. Elles touchent I ~ne evo_Iution
~ a ynnthe est progressivement . l
Médicalement, on le considère comme chon de cérumen, eau dans l'oreille, etc.; cee par. l'os. L'étrier s'immob·1· ont souvent un carac , . es_ . eux oreilles et
positif et révélateur d'une atteinte vestibulaire 1 ise peure?"'p
a peua- tent davantage les f te1e fam1hal. Elles affec-
- des lésions de la caisse du tympan : otite, ce qm occasionne une atteinte , , ,
si la déviation de la position atteint 30°. otosclérose, catarrhe tubaire ; ce sont plutôt l'audition dans toute la ga severe de par les grandes em~e~ et sont rythmées
Ce test est également utilisé en posturolo- . , mme tonale. 1
des sons graves qu'entend le patient ; La surdr_te neurosensorielle prend habituel (p~berté, m_énopaus/;;~:::~~, e~~ :monales
gie, car des déviations plus discrètes permet- - des lésions de l'oreille interne : hyperten- lement naissance dans la coc hl,ee Les pn . - e neurmome de l'ac .
tent d'observer une atteinte fonctionnelle de sion, hyperpression de l'endolymphe, paux types sont les suivants. . mer- tumeu_r bénigne affectant ~~stJt C;s\ une
la régulation posturale. ischémie. Ce sont des sons plutôt aigus - Surdité des personnes , , L cause importante de . , · es une
1 f., agees. a forme la de l'adulte Eli surd1te neurosensorielle
Nerf cochléaire qu'entend le patient. pus requente est la perte de l'audition des .. . , e peut affecter les nerfs vest·b
Il faut les distinguer des : I aue et cochleaire . . 1 u-
L'atteinte du nerf cochléaire se traduit soit par ~~n~ a~gus (presbyacousie). Elle est due à la nerf trijumeau. , mars aussi le nerf facial et le
- souffles intracrâniens, parfois audibles à egenerescence de l'organe d C .
une baisse de l'acuité auditive (surdité, hypo- spirale basale. De ce fait e ortt d~ns la
acousie), soit par des troubles subjectifs l'auscultation, qui sont dus à des anévris-
mes artérioveineux intracrâniens ; ont de la difficulté à di~;i~ per~ol nnes agées Manipulations
(symptômes tels les bourdonnements et les nes de haute f., guer es conson-
- hallucinations auditives par irritation du requencs (d s t) L I
acouphènes). qui sont de faible fré , , . es voye les, Manœuvre en traction-écoute
centre cortical de l'audition. audibles Il . quence, sont tout à fait
■ Troubles subjectifs : les acouphènes
Bourdonnements, tintements, bruits de
cloche, bruits de papier froissé sont appelés
■ Troubles objectifs : les surdités
Ces troubles consistent en une baisse ou une
perte de l'audition (hypoacousie ou cophose).
aux . . vau: ~1eux parler distinctement
- Surdité
personnes agees plutôt qu'à . f
. I e professionnelle. Elle est d
envuonnement bru
voix orte
, .
ue a un
Avec la main placée duc' ,
~e~'.id~aceetz Ile pouce sur lao!:a~feo:~1:
(figure 20.8).
es autres doigts
~a:~~:
, ,

,
sous I occiput
acouphènes. Ils témoignent de l'irritation des persistant yan,_t au travail. Un bruit
formations acoustiques, particulièrement de L'étude de l'audition doit être quantitative dégé , . peut entramer finalement la Du côté à · . . .
le po d' mampule1, sa1s1ssez l'oreille entre
l'oreille interne et du nerf cochléaire. (degré de surdité) et qualitative (type de rég!?:e~~r~-:~;~i~:~~r!a~e /~ Corti dans - uce une part l'ind
d'autre part (figure 20.9). ex et le médius
surdité).
Bourdonnements pulsatiles
Toutes les formes de surdité peuvent être rcuherement solli CI·t,ee. requence parti-
1er temps
Le patient entend un bruit rythmé de type - raumatisme acousti L'
regroupées en deux catégories : sionnelle à u . que. exposition occa-
vasculaire. Il dit qu'il entend son propre pouls Afin d'ouvrir la · ,
dans ses oreilles. Ces bourdonnements signi-
fient un problème d'otite, de simple conges-
- une surdité conductive (dite aussi surdité de
transmission) signifie qu'il existe un o~sta-
cle à la transmission du son entre le mi!Jeu
sité peut _n ~1veau sonore de forte inten-
tion enpe1tu1be~· temporairement l'audi-
transitoire. occas10nnant une surdité
côté ,
doi t:
,1·g t
. pmce spheno-occipitale du
d::amp_~Ier, rapprochez le pouce des
de rca ement af d
pnse spheno-occipitale Procédez
tion auriculaire, d'anévrisme, de séquelles de . . ·
aérien et la cochlée ; - Traumatisme ·' . la t . m e ne pas irnter la région de
traumatisme crânien ou d'hypertension arté- empe qur est une z . • .,
- une surdité neurosensorielle (surdité de rocher ou l c~amen. Les fractures du sens"bl 1 e.
one paitICul!erement
rielle. coup au es v10Jentes lésions de contre-
Il peut s'agir aussi tout simplement d'une perception) signe une détérioration des
fixation cervicale basse et, surtout, d'une voies auditives entre la cochlée et le cortex endomma cours . ,d'un
. wh"zp l ash peuvent 2e temps
cochJé .. ger defmitivement le n f
première côte, en raison de sa proximité avec auditif. aue et la cochlée. er Exercez une t • r d
l'oreille et rac JO~ oi:ce et progressive sur
sa zone d adherence crânienne, ou
238 Pratique des manipulations Nerf vestibulocochléaire 239

méat auditif externe

méat auditif interne Figure 20. 9. M d


anœuvre u nerf vestibulocochléaire en traction-écoute.

chléaire,
. mais
. , également sur l'artère auditi
1 ive
1nt eme qui 1 accompagne. - dure-mère (fosse cérébrale postérieure,
t ente du cervelet) ;
La vas~ulari~ation du labyrinthe étant de
- temporal : pyramide pétreuse, pore acousti-
type_ ter1:1111;a1, 1 oreille interne est très sensible que mterne;
a~x_1schem1es et aux baisses de pression ou de
debit_sa~guin. Cette technique améliore aussi - suture temporo-occipitale ;
la perfusion du vestibule et de la cochlée. - trompe auditive (Eustache) ;

Globalisation' Indications
~~ ass~cie g~néralement à la manipulation Les indica~ions de manipulation du nerf vesti-
facia~~rf vest1bulocochléaire celle du nerf bulocochleaire sont les suivantes :
Figure 20.8. Axes des méats acoustiques.
- ~:1ti?~s, maladie de Ménière, troubles de
Faites une induction des différents mouve- - du trajet intrapétreux; 1 e_~ml~bre. Soulignons les conditions néces-
par l'intermédiaire du tragus. Tirez selon une sanes a un bon équilibre; avoir:
direction latérale, légèrement craniale et anté- ments qui s'affichent, jusqu'à l'obtentio? - du nerf aurincu 1 aire
· posterieur
, ;
d'un point d'équilibre. Augmentez alors _tres • un bon gradient de pression des liquides
rieure. Grossièrement, tirez l'oreille, ou le - du m'ea t acoustique externe. de l'oreille interne .
légèrement deux ou trois fois votre tract10n,
tragus, à l'opposé de la pointe de l'apophyse • u_ne intégrité du sy~tème nerveux locoré-
en suivant exactement l'axe du nerf qui eSI
mastoïde controlatérale. gional et central, notamment les
plus nettement perçu. Points clés
de la m, . connexions des nerfs vestibulaires au
3e temps Relâchez ensuite l'oreille et laissez revenir ecanique craniosacrée cervelet;
Lorsque vous percevez la mise en tension des la pince sphéno-occipitale à sa position Pour glob 1· . . • un crâne libre de toute fixation ostéosu-
tissus intracrâniens, n'augmentez plus votre neutre. Vérifier laa is_er le_ traitement, n'oubliez pas de turale et membraneuse •
traction. Le temporal se met alors générale- . , t car elle et les élé mecamque d u système , craniosacré • les nerf~ facial, intermédiaire de Wrisberg
. ements du , •
ment à osciller autour d'un axe matérialisé par NB· · ·· Cette technique est mteressan
. e,• Joco· Prunaire mecamsme respiratoire et vestibulocochléaire libres de toute
le nerf vestibulocochléaire et le labyrinthe. joue non seulement sur le nerf vesttbU , surtout à ces différents niveaux :
contrainte;
240 Pratique des manipulations

• une bonne pression de perfusion dans - troubles proprioceptifs ; Chapitre 21


l'artère auditive interne. - désordres posturaux récurrents ;
- mal des transports (cinétose) ;
- cervicalgies récidivantes.
_ hypoacousie ;
Nerf glossopharyngien

Rappel anatomique

Rappel physiopathologique

Manipulations
Nerf glossopharyngien
243

Chapitre 21

Nerf glossopharyngien

Le nerf glossopharyngien (IX) renferme des


fibres à la fois sensitives et motrices. Son rôle Dans la portion osseuse
moteur s'adresse au pharynx et au voile du Le nerf glossopharyngien occupe la partie la
palais. Ses fibres sensitives vont à de plus antérieure et médiale du foramen jugu-
nombreuses muqueuses dont nous reparle- laire. Une lame fibrocartilagineuse le sépare
rons, notamment celles de l'oreille et de la du vague, de l'accessoire et de la veine jugu-
langue. laire (figure 21.2).

Dans la portion cervicale


Rappel anatomique
En partant du foramen jugulaire jusqu'à la
Origine langue, le nerf glossopharyngien décrit une
courbe à concavité céphalique et antérieure.
L'origine du nerf glossopharyngien est le En sortant du crâne, il est entouré médiale-
sillon latéral du bulbe, au-dessous du vestibu. ment par la carotide et latéralement par la
locochléaire, au-dessus du nerf vague. veine jugulaire. Plus caudalement, il se place
en avant de la carotide et va dans l'espace
Trajet compris entre le stylopharyngien et le stylo-
glosse. Il rejoint enfin la muqueuse linguale.
Du bulbe, le glossopharyngien a une direction
latérale et légèrement antérieure vers le fora- Ganglions
men jugulaire (trou déchiré postérieur). Il
traverse ce foramen pour arriver à la base de la Les ganglions contiennent les corps cellulaires
langue. des fibres afférentes du nerf glossopharyn-
gien.
Il se coude à angle droit pour descendre
verticalement et arriver à la base du crâne
Ganglion supérieur (d'Ehrenritter)
Pour se diriger au niveau cervical (figure 21.1).
Moins important que l'inférieur, le ganglion
supérieur se trouve juste avant la pénétration
Rapport. utiles du glossopharyngien dans le foramen jugu-
laire.
Dans la portion crânienne
Ganglion inférieur (d'Andersch)
Le_ nerf glossopharyngien se situe dans une
~aine arachnoïdienne commune avec le Le ganglion inférieur est situé à la sortie du
ague et l'accessoire. foramen jugulaire. Il répond à la partie
moyenne du bord postérieur du rocher.
e 2006 El .
Man· sev1er Masson SAS. Tous droits réservés.
ipulations des nerfs crâniens
244 Pratique des manipulations
Nerf glossopharyngien
245

sinus pétreux inférieur

nerf glossopharyngien --~-


--~------"-...!tt'-+----ligament pétro-
nerf vague _
occipital
nerf accessoire _

nerf hypoglosse --~

nerf hypoglosse _______:s.,..__-ii~.-ir,-.

nerf glossopharyngien ___:W'lffHtffltt----,---

muscle stylohyoïdien

#:-+-------- muscles sous-hyoïdiens

Figure 21.2. Le nerf glossopharyngien dans le foramen jugulaire (vue du dessus).

Il prend naissance sur le côté antérolatéral


Figure 21. 1. Trajet du nerf glossopharyngien. du ganglion inférieur. II parcourt un canal Autres branches
osseux à la face postérocaudale du rocher pour Le nerf glossopharyngien donne :
aboutir à la caisse du tympan. II s'engage alors
- le rameau communicant avec le rameau
Anastomoses sympathique : cette anastomose se f~~ dans une gouttière verticale ascendante pour auriculaire du nerf vague qui naît du
grâce à un filet issu le plus souvent . se partager en rameaux terminaux qui
Le nerf glossopharyngien s'anastomose essen- ganglion inférieur du glossopharyngien ;
ganglion inférieur. Il rej?int le r~~ea_~ caro- forment le plexus tympanique qui innerve :
tiellement avec les nerfs : - le nerf du sinus carotidien, qui naît en
tidien du ganglion cervical supeneur , - la muqueuse de la caisse du tympan ; regard de l'artère carotide interne et la
- vague : un filet grêle le réunit avec le vague, - trijumeau : au niveau d e 1 a 1 an gue par les - la muqueuse de la trompe d'Eustache, par le côtoie jusqu'au sinus carotidien et au
juste en dessous du fo~a_men jugulaire, au terminaisons linguales. rameau tubaire. glomus carotidien. II rejoint quelques fibres
niveau du ganglion infeneur ; Du plexus tympanique partent : du nerf vague et du ganglion cervical supé-
Branches collatérales rieur pour former le plexus intercarotidien ;
- facial : un filet rejoint les deux nerfs j~ste en - les nerfs carotico-tympaniques qui réalisent - les rameaux pharyngiens qui s'associent
dessous du ganglion inférieur. Ce filet se une anastomose avec le plexus carotidien ; aux fibres du nerf vague et du ganglion
détache du facial au-dessous du foramen Nerf tympanique pelé - comm
le nerf petit pétreux qui rejoint le rameau cervical supérieur pour donner des filets
stylomastoïdien. Nous verrons ci-~près le ,
Le nerf tympanique etat au·t . paravant ap
. danois .
umcant avec le nerf petit pétreux du moteurs au muscle constricteur supérieur
nerf tympanique, issu d'une collaterale du nerf de Jacobson, du, n~m d. u médeon
. 21 3). n~rf
0 facial, les deux aboutissant au ganglion du pharynx, des filets sensitifs à la
glossopharyngien ; qui, le premier, l'a decnt (figure . tique.
muqueuse pharyngée et des filets vasculai-
res au pharynx ;
246 Pratique des manipulations Nerf glossopharyngien 247

nerf grand pétreux


nerf glossopharyngien -----'ti.
nerf petit pétreux
ganglion géniculé nerf pétreux profond

nerf du canal ptérygopalatin


nerf intermédiaire

l:::cl----- nerf laryngé supérieur

artère laryngée supérieure

ï::1.Nt--t--:1----- branches internes du


nerf laryngé supérieur
nerfs ptérygopalatins

ganglion ptérygopalatin

nerf mandibulaire

nerf facial ganglion otique

ganglion inférieur du nerf vague carotide interne

artère thyroïdienne inférieure


ganglion inférieur du nerf glossopharyngien

Figure 21.3. Collatérales du nerf glossopharyngien (coupe sagittale).

Figure 21.4. Terminaison du nerf glass h .


Rappel physiopatholog que op aryngten (vue postérieure du larynx et de la langue).
- le nerf du muscle stylopharyngien ;
- les rameaux tonsillaires pour l'amygdale et - du nasopharynx ;
Fonctions Fonction sensorielle
le voile du palais ; - de la trompe d'Eustache •
Fonction motrice - de la caisse du tympan ; ,
Le ne1:f glossopharyngien assure la sensibilité
- le nerf des muscles styloglosse et glossosta-
Cette fonction concerne le temps pharyngien g_ustati,v~ du tiers postérieur de la langue, du
phylin. - de l'oropharynx; srll~n eprglotti~ue et de l'isthme du gosier.
de la déglutition. Le nerf glossopharyngien
innerve les muscles : - de l'amygdale; L,hypog~eusre est la diminution du goût.
Branches terminales - dut' L agueusie est l'abolition du goût.
- stylopharyngien ; rers postérieur de la langue .
Le nerf glossopharyngien se termine en - staphylopharyngien ; - du ·1 '
s1 Ion glossoépiglottique. Fonction neurovégétative
rameaux linguaux pour la muqueuse du dos - constricteur supérieur du pharynx.
Le réflexe ,
de la langue, postérieure au sillon transversal Fonction sensitive
de la 1h nauséeux consiste en l'excitation ■ Rôle sécrétoire
(V lingual), pour les papilles gustatives, gueuse que un:~~eu~e P?aryngienne ; celle-ci provo- Le. nerf ~lossopharyngien innerve la parotide
l'épiglotte et les plis glossoépiglottiques laté- Le nerf glossopharyngien innerve la rnu du nerf gl usee reflexe qui emprunte les voies
ossopharyngien. et mtervrent dans le réflexe salivaire lors de la
raux (figure 21.4). (figure 21.5) : mastication.
Nerf glossopharyngien 249
Pratique des manipulations
248

Encadré

Remarques sur la langue


Saveur
On peut lire dans tous les livres que le goût est le plus simple de nos cinq sens (figure 21.6). Les saveurs sont
territoire du nerf maxillaire
-------- sucrées ou amères, mais on se rend compte que la langue détecte des saveurs innombrables en fonction des
aptitudes gustatives innées et acquises de la personne. Comme pour tous les sens, le goût est dépendant des
autres, surtout de l'odorat, et il paraît simpliste de trop l'individualiser.
Muscles
Nous savons que notre langue est extrêmement mobile et agile. Dix-sept muscles lui donnent cette incroyable
mobilité; c'est un score! Il n'y a pas d'autre organe dans le corps humain capable de se mouvoir ainsi dans
tous les sens.
Nerfs
territoire du nerf-------tt-::-:--
territoire du nerf glosso- Les nerfs proviennent du trijumeau (nerf lingual), du glossopharyngien, du vague et de l'hypoglosse. Ils
ophtalmique _.--11,----- pharyngien fournissent des fibres pour la motricité mais aussi pour la vasomotricité. À ces nerfs, ajoutons des rameaux qui
territoire du nerf viennent du système sympathique cervical.
--~--i::--m:-.--m-::a--.::n-::;
di;b:--;-
: ul;aire
::: et du nerf facial Tous ces nerfs permettent à la langue de reconnaître les goûts et les textures des aliments. En plus des
récepteurs sensitifs, on trouve des corpuscules de Langerhans, de Pacini et de Krause. La langue sait apprécier
la consistance, la température et le relief de tout ce qui se trouve dans la bouche.
Zone érogène
Que ce soit pour l'animal ou pour l'homme, la langue est incontestablement un outil érogène dans l'émission
territoire du nerf vague ou la réception des informations sexuelles. Les récepteurs sensitifs de la langue sont certainement liés
directement aux centres limbiques et à l'axe hypothalamo-hypophysaire.

" \ifil•
~ ""'-· hypopharynx

~---------- larynx Les lésions du glossopharyngien sont habi- Manipulations


tuellement accompagnées de signes révéla-
itoire sensitif du nerf glossopharyngien. teurs d'une implication des nerfs adjacents Foramen jugulaire
Figure 21.5. Terr (nerfs vague et accessoire) : c'est le syndrome Rappelons que le nerf glossopharyngien est le
du fotamen jugulaire.
plus antérieur et le plus médial des nerfs du
Clinique foramen jugulaire (vague et accessoire). Pour
Notons que lorsque le méat acous,tfilque avoir un effet sur le glossopharyngien, nous
. , ovoque un re exe Névralgie du glossopharyngien
externe est stimule, ce 1 a pr . employons la technique du foramen jugu-
de salivation par le nerf tympanique. Paralysie bar ngien La névralgie, ou tic douloureux, du glossopha-
Les lésions isolées du nerf glossop, {ompa- laire. Grâce à cette manœuvre, il est possible
ryngien est rare et sa cause reste mystérieuse.
ou de ses noyaux so~t rares et ~;a~ :~e isolée d'avoir un effet sur le ganglion inférieur situé
~Ile donne des douleurs à la région amygda-
■ Rôle tensiorégulateur
Le nerf du sinus carntidien (de Hering) est
gnent d'aucun handicap. S~. p de dégluti-
donne des troubles temporaues d IX et du X
t henne, à la trompe d'Eustache et à l'oreille
(méat acoustique externe).
juste à la sortie du foramen jugulaire.

pressorégulateur. non. Seule l'atteinte commune u Manipulation linguale


, · , ar une entraîne des troubles durables. tes au L'exacerbation soudaine de la douleur est
Le réflexe carotidien est caractense p . . sont absen de nature violente et lancinante. Ces paroxys- Cette manœuvre est très intéressante dans les
. et un ralentissement cardiaque, Les sensations gustatives ue et le névralgies du glossopharyngien. Demandez
hypotension • d' , • de la lang ' ~es ?oul?~reux sont souvent déclenchés par
provoqués par la pression du sinus caroti ien, niveau du tiers posteneur • , de la 1ésioO·
r
réflexe nauséeux est a b ~ i
du cote
, ueusie isolee
, 1
deglutition, la toux, la protrusion de la au patient de tirer la langue et saisissez-la par
De façon analogue, un coup reçu a~ niveau angue et le contact de l'amygdale palatine, l'intermédiaire d'une compresse pour ne pas
Toutefois, l'hypogueusi~ ou l ag notam . qu'elle glisse entre vos doigts (figure 21.7).
de la fourche carntidienne peut entrainer une ment lors du passage des alunents.
du IX est ignorée du patient.
syncope.
250 Pratique des manipulations
Nerf glossopharyngien
251

nerf vague

nerf glossopharyngien

,,.__ branche linguale


amygdale palatine ------4-
du nerf trijumeau

acide -------------1,\c

salé -------------~

ganglion géniculé

Figure 21.7. Technique de manipulation linguale.


nerf facial

corde du tympan

nerf lingual

B
Figure 21. 6. Voies gustatives. A : vue de dessus. B : coupe sagittale.

Faites une traction douce et progressive traction en suivant bien la pointe linguale
. n d ue
dans l'axe lingual en écoute. En cas de restric- côté de la restriction jusqu'à cessatio
tion d'un côté, la pointe de la langue se dirige l'écoute.
Figure 21.8.
du même côté. Augmentez légèrement votre
252 Pratique des manipulations

Au niveau du cou Points clés


de la mécanique craniosacrée
Chapitre 22
On peut atteindre le glossopharyngien au
Pour globaliser le traitement, n'oubliez pas de

Nerf vague
milieu de la courbe concave antérieure et
céphalique qu'il décrit après sa sortie du fora- vérifier la mécanique du système craniosacré
men jugulaire (figure 21.8). C'est surtout et les éléments du mécanisme respiratoire
quand il passe en avant de la carotide interne, primaire, surtout à ces différents niveaux :
en arrière du muscle stylopharyngien, qu'il - dure-mère (fosse cérébrale postérieure,
faut aller le chercher. Gardez comme points tente du cervelet) ;
de repère importants la carotide interne et la - suture temporo-occipitale ;
veine jugulaire. - foramen jugulaire (trou déchiré postérieur).
Toutes les techniques des nerfs crâniens au
niveau du cou doivent être extrêmement Rappel anatomique
douces. Le patient est en décubitus, tête légè- Indications
rement tournée du côté opposé au nerf hypo-
glosse à traiter. Palpez la région située entre la Les indications de manipulation du nerf glos- Rappel physiopathologique
veine jugulaire et la carotide jusqu'à trouver sopharyngien sont les suivantes :
un petit filet nerveux sensible. Réalisez une - perte de goût d'origine traumatique;
sorte de balayage superficiel à la recherche - trachéite, rhinite ; Manipulations
d'un petit filet sensible et induré, à travailler
- amygdalite ;
par induction. Il est aussi possible de l'étirer
en le plaçant entre un doigt céphalique et - paralysie faciale ;
l'autre caudal. - problèmes lymphatiques du cou ;
Honnêtement, il est difficile de différencier - hypertension (anastomose avec le plexus
le nerf glossopharyngien des autres nerfs de carotidien) ;
cette région, à savoir le sympathique, l'anas- - difficulté d'élocution (la langue joue un
tomose avec le facial, le vague, le rameau rôle considérable dans l'élocution) ;
lingual du facial. De toute façon, quand un
filet nerveux est sensible et induré, il faut le - troubles de la libido, en association avec le
travailler. nerf olfactif.
Nerf vague
255

Chapitre 22

Nerf vague

Le nerf vague (X) est de loin le plus long et Il se situe :


celui qui couvre le plus de surface des nerfs
crâniens. Partant du bulbe, il jette des filets - en arrière du nerf glossopharyngien ;
nerveux sur tous les viscères du cou, du - en avant du nerf accessoire et de la veine
jugulaire interne.
thorax et de l'abdomen.
Le nerf vague est un nerf mixte, somatique Il est séparé du nerf glossopharyngien par
et viscéral. Il est riche en neurofibres parasym- une petite lame fibrocartilagineuse, le liga-
pathiques. ment jugulaire.
N.B. : Le foramen jugulaire résulte de l'écarte-
Le nom de vague vient du latin vagus, qui
signifie errant ; en effet, il est quasi impossible ment de la suture pétro-occipitale. Il est séparé
de suivre toutes ses fibres nerveuses et sa fonc- en trois compartiments. Le vague et l'acces-
tion reste parfois encore imprécise et théorique. soire sont dans le compartiment moyen, le
glossopharyngien est dans l'antérieur, et la
veine jugulaire interne dans le postérieur.
Rappel anatomique
Origine Dans l'espace latéropharyngien
À sa sortie du foramen jugulaire, le nerf vague
L'origine du nerf vague est la moelle allongée, présente son ganglion inférieur (ancienne-
sillon dorsolatéral par 8 à 10 racines, entre le
ment, ganglion plexiforme). Puis il croise
nerf glossopharyngien en haut et le nerf
accessoire en bas. médialement le processus styloïde et ses
muscles (figure 22.2).
Il descend dans la gaine carotidienne le
Trajet et rapports utiles long de l'angle postérieur d'accolement de
l'artère carotide interne et de la veine jugu-
Dans la fosse crânienne postérieure laire interne.
Le nerf vague se dirige latéralement et hori- Dans la région rétrostylienne, il répond :
zontalement vers le foramen jugulaire. Il - en avant, au nerf glossopharyngien ;
partage l'arachnoïde avec les nerfs glossopha- - et en arrière, au nerf hypoglosse, au nerf
ryngien et accessoire.
accessoire et au ganglion cervical supérieur.
Dans le foramen jugulaire Dans le trigone carotidien, il répond :
- en avant et latéralement, aux muscles
Le n~rf vague présente son ganglion supérieur
(anciennement, ganglion jugulaire). superficiels du cou contenus dans la lame
superficielle du fascia cervical ;
. li traverse la partie moyenne du foramen
- en arrière, aux nerfs cardiaques et au tronc
/~guiaire, accompagné du nerf accessoire et de
artere méningée postérieure (figure 22.1). sympathique cervical situé sur la lame
prévertébrale du fascia cervical ;

~!~ 06
Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
PUlations des nerfs crâniens
256 Pratique des manipulations

Nerf vague
257

branche externe du
'.'>.- -"---- glande parotide
nerf accessoire -----~

plexus brachial -------'l'.'

Figure 22. 1. Le nerf vague dans le foramen jugulaire.


portion thoracique
du nerf vague

- médialement, à l'axe viscéral du cou, en - latéralement, à la coupole pleurale et au


particulier au lobe latéral de la glande nerf phrénique droit ;
thyroïde. - en arrière, à l'artère sous-clavière entourée
de l'anse sympathique ;
Intérêt ostéopathique - médialement, à l'artère carotide commune.
Du côté gauche s'ajoute un rapport posté-
Difficile à individualiser, le nerf vague est rieur avec le canal thoracique. nert sympathique thoracique
d'un abord complexe et ses manipulations
exigent beaucoup de finesse et de doigté. Dans le thorax
Fort heureusement, le nerf laryngé supé- Les deux nerfs vagues sont dans le médiastin
rieur est une branche assez facile à postérieur. Le gauche se présente sur la face
contacter et réagit bien à nos techniques.
antérieure de l'œsophage. ,
Dans la traversée hiatale, le droit est plaque
contre la face postérieure de l'œsophage.
Dans le défilé thoracique
Le nerf vague répond : Intérêt ostéopathique
-------=----=------ -- Figure 22.2. Trajet des nerfs vagues,
- en avant, à la veine brachiocéphalique Dans la traversée diaphragmatique, les
droite; deux nerfs vagues sont unis au
Pratique des manipulations Nerf vague 259
258

. I' œsophage par des Branches collatérales


diaphragme et _a ui arfois, cornpor-
Rameau méningé .
fibres conjo~ct1v;~~s ~usculaires (luvara , . , naît dans la fosse 1ugu-
tent des petites /b s peuvent se fibroser Le rameau menmge lion supérieur. Il est nerf facial _

:! :~éue~e~~-s ~~~t~ti:~s :~~a~:: d;:;:t;:rti- laire, au-dessus du g!~gde la fosse cérébrale


. , • la dure-mere
destme a t· t des neurofibres spina.
postérieure. Il con ien
nerf glossopharyngien
nerf vague --------
- - ~ - --'---c

rnécanique. ~ouste~~ns résultats obte-


cularité explique. es lations de la région ganglion inférieur ----.-~-
nus avec les marupu les de C_l et C~. de la dure-mère de la fosse du X (jugulaire) rameau auriculaire
La stimulatwn e des douleurs du nerf vague
hiatale. cérébrale postérieure p~ovoqu d C2 nerf spinal -------~~
projetées dans le territoire de Cl et e . ganglion inférieur
du IX (Andersch) '!!----..,.,,..__ anastomose unissant
Rameau auriculaire . , le rameau auriculaire du
Dans l'abdomen nerf vague et le rameau
. ·t est situé en arnere de Le rameau au_rictai:~:~ ~~!:~~~c~~:~: homonyme du nerf facial
Le nerf vague droi • il distribue
, h e et de l'estomac ou , . rieur. Il reçoit r en \en (IX) puis traverse le
1 œsop ag . . hes gastriques posteneu- nerf glossopha Y .. d~ de la fosse jugulaire rameau auriculaire
quatre ou cmq brancb ux rameaux au plexus canalicule mastoï ien du nerf facial
carotide interne -------:::;-;
res. Il donne d: n?m ;ens le ganglion semilu- (figure 22.3). . anomastoïdienne
solaire et se termme a veine jugulaire interne
Il traverse la fissure ty~P de l'oreille la
naire droit. . . r la face crarnenne , -tt--ët------- artère occipitale
pour innerve d , t acoustique externe et la
th ositionné en avant
Le nerf vague gauc_ gord droit du cardia
de l'œsophage, vab sur e hes qui vont sur la
paroi caudale u mea
partie adjacente du tympan.
._w~,,_-~;~~i;:'::~=~~;;;;;;;~--- nerf grand sympathique

pour donner des ranc Figure 22.3. Rameau auriculaire du nerf vague (coupe frontale, vue postérieure).
Rameaux pharyngiens ..
petite courbure. . iens naissent de la partie
Les rameaux pharynl_g tnténeur. Ils représen-
, · re du gang n10 d pharynx, le long des faces postérieure puis
Intérêt ostéopathique supeneu i res de la racine craniale u
tent des neuro fibr médiale de l'artère carotide interne. Il se
inférieur et cheminent le long des artères
carotide interne et commune.
À gauche . nerf accessoire. 1 artères carotides divise en deux rameaux, interne et externe
(figure 22.4). Les rameaux cardiaques cervicaux infé-
t I petite ns
C' est par la zone hiata 1 e e a
cour-
les Ils passent entre ese ramifier et s'unir
. t terne pour s . rieurs (1 ou 2) naissent à droite du nerf
e l'estomac que nous obteno Le rameau interne, sensitif, est volumi-
b ed mterne e ex pathique cervical laryngé récurrent et à gauche du tronc du nerf
ur
meilleurs résultats sur I e s~s tèrne aux branches du tronc sy~ et former le neux. Il perfore la membrane thyrohyoï.
vague. Ils passent en avant du tronc
hago-gastro-vésiculaire. Nous et du nerf glossopharyngien, dienne, au-dessus de l'artère laryngée supé-
brachiocéphalique, à droite, et de l'arc aorti-
œsop rieure. Il innerve la muqueuse du larynx, du
pensons qu , e n plus de notre effet sur· les plexus pharyn~ie1:. . 1 uscle constricteur que, à gauche.
fibres contractiles du hiatus, nous,ag1s- Ce plexus, situe su~ e 11_1 les muscles du dos de la langue, de l'épiglotte et des cordes
h ·ynx innerve vocales. Il donne un rameau communicant
rf agues surtout e
sons sur les ne s ~ ' blnée permet de moyen du p ar '. d muscle stylopha- Nerf laryngé récurrent
avec le nerf laryngé inférieur.
gauche. Cette action corn. 1
libérer les tensions tissulaires ?e .
cette
e
pharynx, à l'except10nd u ·1e du palais, sauf
ryngien, et les muscles _u v01 alais. Le rameau externe est un nerf mixte. Il ■ Origines
, . e t d'é viter toute irritation direct le muscle tenseur du voile du p descend avec l'artère thyroïdienne supérieure Le nerf laryngé récurrent droit se détache du
reg1on
pour innerver les muscles cricothyroïdien, nerf vague en avant de l'artère sous-clavière. Il
du vague. Nerf du sinus carotidien rne. constricteur inférieur et la muqueuse laryngée contourne cette artère par le bas et monte le
À droite . inférieur et for Voisine.
Ce nerf naît du ganglion haryngien et long du bord droit de l'artère carotide
le nerf vague droit se distribue aux ~utres des rameaux du nerf glossop plexus commune (figure 22.5).
organes de l'abdomen, notamment a avec . cervical, un
du tronc sympathique_ . Rarneaux cardiaques cervicaux Le nerf laryngé récurrent gauche naît à
toutes les structures parenchy~ateuses destiné au glomus carotidien. gauche de la crosse de l'aorte. Il la contourne
• 1 a ra t e, le pancreas ou 'il l:s rameaux cardiaques cervicaux sont desti-
comme le foie, nes au plexus cardiaque. et monte dans l'angle trachéo-œsophagien. Il
core les reins, les intestins. ~ot~ns qu Nerf laryngé supérieur , anglion répond à la face médiale du lobe thyroïdien.
en , · r nait du g du . Les rameaux cardiaques cervicaux supé-
a un rapp ort privilégié et particulier avec Le nerf laryngé supeneu roi latérale Au cours des thyréodectomies, les risques
le plexus solaire. inférieur, descend contre la pa rieurs (1 à 3) naissent au-dessous du ganglion
de lésions des nerfs laryngés récurrents sont
260 Pratique des manipulations
Nerf vague 261

nerf laryngé supérieur (X) -------------Qo

nerf vague
-------""""
artère thyroïdienne supérieure __ noyau ambigu

.....~-- nerf accessoire


médullaire

nerf laryngé supérieur

nerf récurrent gauche

Figure 22.4. Nerf laryngé supérieur.

importants. Ces lésions occasionnent une - les rameaux œsophagiens ;


aphonie et une détresse respiratoire. - les rameaux musculaires pour le muscle
constricteur inférieur du pharynx et tous les
■ Terminaison muscles du larynx, à l'exception du muscle "Il~----------- aorte
Chaque nerf laryngé récurrent se termine en cricothyroïdien ; ~rt-•------bronche souche gauche
- les rameaux cardiaques thoraciques droits.
nerf laryngé inférieur.
Le nerf laryngé Inférieur pénètre dans le
larynx, en arrière de l'articulation cncothyroï- Branches collatérales thoraciques
Figure 22.5. Nerf laryngé récurrent.
dienne. Le nerf vague donne des rameaux cardiaques
Il s'anastomose avec le rameau interne du trachéaux pulmonaires et œsophagiens. Branches collatérales abdominales
nerf laryngé supérieur et innerve la muqueuse N.B. : Les deux nerfs vagues donnent de - le foie, le hile du foie .
nombreux filets qui s'anastomosent entre eux - le pylore. '
laryngée sous-jacente aux cordes vocales. • Nert vague gauche
et avec des rameaux sympathiques pour
■ Branches collatérales former le plexus bronchopulmonaire.
Placé devant 1 . .
distribue d t·eb _cardia, le nerf vague gauche ■ Nerf vague droit
·1 t nerveux es 1 1es pour •
Les branches collatérales du nerf laryngé De ce plexus partent des f1, e. s rde et I e s - la f · Sit~é en arrière de l'œsophage et du cardia, le
pour la trachée, l'œsophage, le penca - l ace antérieure de l'estomac . nerf vague droit donne des fibres pour :
récurrent sont : e~lli ,
poumons. omentum (petit épiploon) ; - la face postérieure de l'estomac .
- les rameaux trachéaux ; - le plexus solaire ; '
260 Pratique des manipulations
Nerf vague 261

nerf laryngé supérieur (X) ---------------u

nerf vague
-------~
artère thyroïdienne supérieure __ noyau ambigu

...,.. nerf accessoire


médullaire

nerf laryngé supérieur

glande thyroïde -------t-1----L

nerf récurrent gauche

Figure 22.4. Nerf laryngé supérieur.

importants. Ces lésions occasionnent une - les rameaux œsophagiens ;


aphonie et une détresse respiratoire. - les rameaux musculaires pour le muscle
constricteur inférieur du pharynx et tous les
■ Terminaison muscles du larynx, à l'exception du muscle 11r----------- aorte
Chaque nerf laryngé récurrent se termine en cricothyroïdien ; ~t---il-------bronche souche gauche
- les rameaux cardiaques thoraciques droits.
nerf laryngé inférieur.
Le nerf laryngé inférieur pénètre dans le
larynx, en arrière de l'articulation cricothyroï- Branches collatérales thoraciques
Figure 22.5. Nerf laryngé récurrent.
dienne. Le nerf vague donne des rameaux cardiaques
Il s'anastomose avec le rameau interne du trachéaux pulmonaires et œsophagiens. Branches collatérales abdominales
nerf laryngé supérieur et innerve la muqueuse N.B. : Les deux nerfs vagues donnent de - le foie, le hile du foie .
nombreux filets qui s'anastomosent entre eux - le pylore. '
laryngée sous-jacente aux cordes vocales. 1 Nert vague gauche
et avec des rameaux sympathiques pour
■ Branches collatérales former le plexus bronchopulmonaire. X
Placé devant 1
distribue d
. .
f'eb _cardia, le nerf vague gauche ■ Nerf vague droit
De ce plexus partent des filets nerve,\ es 1 1es pour • Situé en arrière de l'œsophage et du cardia le
Les branches collatérales du nerf laryngé , . arde et e - la f ·
pour la trachée, l'œsophage, 1 e penc - 1 ace antérieure de l'estomac . nerf vague droit donne des fibres pour : '
récurrent sont : e Petit '
- les rameaux trachéaux ; poumons. omentum (petit épiploon) ; - la face postérieure de l'estomac .
- le plexus solaire ; '
262 Pratique des manipulations
Nerf vague
263

cordes vocales, dont le jeu subtil est indis- Intérêt ostéopathique


- le foie; Activité digestive
- le nerf grand splanchnique ; pensable à la phonation.
- le pancréas ; ~'inté~êt ~es m,anipulations du foramen Il existe de nombreuses activités su .
Fonction sensitive Jugulaire, immediatement au de de générer des messages sensitifs : sceptibles
- le duodénum ; duq 1 - ssous
- l'intestin grêle ; - Le pavillon de l'oreille (partie postérieure). ue se trouve ce ganglion est i
tant. ' mpor- - propagation péristaltique ;
- le côlon ascendant et l'angle hépatique du - Le méat acoustique externe (partie postéro- - ouverture/fermeture des sphinct . .
côlon; caudale). Les nerfs vagues desservent la plus re l' ers,
- mp rssage, dilatation d'un segment .
- le côlon descendant. - Le tympan : quand on le touche, on provo- ~rande partie du tube digestif, de
que une toux dite auriculaire. Un bouchon 1 <:sophage supérieur jusqu'au côlon Il - c_ytoprotection de la muqueuse vasodü t
tion , , 1 a a-
de cérumen peut entraîner des vomisse- existe des territoires sensitifs commu~s
Connexions - évacuation ;
ments, des lipothymies ; c'est dire la sensi- a~ec les nerfs splanchniques. Des études
Le nerf vague échange des fibres avec : bilité de cette région. recentes montrent que les flb - absorption ;
1 res sensiti-
- le nerf accessoire, dans le foramen jugulaire - La muqueuse du pharynx et du larynx. ves vagales se terminent d ans 1 es couches - sécrétion ;
.
par l'intermédiaire du ganglion jugulaire ; C'est le point de départ du réflexe tussigène muscula1_res et dans la muqueuse, alors - immunoprotection.
- le nerf glossopharyngien, par l'intermé- protecteur des voies respiratoires. que les fibres sensitives splanch .
. , , n~u~ Activité respiratoire
diaire de son ganglion inférieur ; innervent preferentiellement la sereuse.
,
- le nerf facial, par le rameau auriculaire du Fonction neurovégétative Les nerfs vont êt . .
l'h . . re une aide indispensable à
nerf vague que l'on peut atteindre à la paroi In térocepteurs
postéro-inférieure du conduit auditif ■ Rôle moteur li existe une abondante innerv t· ..
Ce:~:~~~: :des pressions intrapulmoniares.
externe et sur l'apophyse mastoïde; - Les muscles lisses des voies digestives, à d 1 · , a 10n sensitive - récepteurs à l'étirement.
ans es. viscères et dans toutes 1 h
es couc es de
- le nerf hypoglosse, par le ganglion inférieur l'exception du côlon gauche et du rectum, - récepteurs d'irritation . '
du vague; innervés par le parasympathique sacré. ceu~-~1. On trouve diverses terminaisons , I
sensitives : - recepteu · ·
- le grand sympathique, par de nombreux - Les muscles lisses respiratoires. . rs Juxtapulmonaires (sensibles à 1
press10n de l'eau d . a
petits filets, surtout pour le vague droit ; - Les muscles lisses des tissus glandulaires. - corpuscules de Pacini du mésentère . . ans 1 e tissu interstitiel
- les deux premiers nerfs rachidiens ; ces - Le rythme et le débit cardiaque. pulmonaue et à l'hypercapnie).
- ch~~o~·écepteurs, comme dans le ~lomus
anastomoses se font par le ganglion infé- carotidien ou aortique ; Activité cardiovasculaire
rieur du vague ; ■ Rôle intéroceptif - terminaisons libres .
- le nerf phrénique, anastomose mentionnés Le système nerveux autonome est un système - barorécepteurs. ' - Bar~récepteurs artériels : localisés au ni
par Testut et par Lazorthes. mixte, comme le système nerveux somati- iu sinu~ carotidien, de la crosse aortiqu;e~~
que : il comporte des neurofibres motrices et Signaux physiologiques a carotide commune et de la bif . ,
l'art' 1 urcat10n de
. e1:e sous-clavière, ils sont sensibles aux
Rappel physiopathologique des neurofibres sensitives. ~es nem:ones sensitifs viscéraux transmettent
vanations de pression arté ne . li e ; certains
Contrairement à de nombreuses idées sie~~nad~s de signaux physiologiques. Ces
Fonctions reçues, dans les nerfs vagues les fibres sensiti- ont un seuil très bas, de l'ordre de 1 d
life à~ presen~e~t _u;1e très grande diversité
ves sont beaucoup plus nombreuses que les ml ercure ! Le vague est l'un des nerfs ~m ec lee
stim I a ~~ltiphc1te des fonctions et des g ossopha ryng1en, · '
Fonction motrice fibres motrices. On compte 70 à 80 % de fibres u us v1sceraux. de la baroréceptivité du
- Le pharynx : le nerf vague innerve les sensitives dans le vague cervical. Il existe plus· .
mécano- th rems ty~es d'informations -
~ce~: et des_ gros vaisseaux (nerf de Hering).
e r~le est important dans le contrôle de la
muscles constricteurs moyen et inférieur, et Ces fibres assurent l'intéroception. Ce sont
des vise/ ermo- ~t c~emosensibles - issus pression artérielle.
permet de faire progresser le bol alimen- des informations importantes, souvent incons-
cientes venues de l'intérieur du corps. On Viscérale r~:·î;~tte nc?e, information sensitive - Ché~orécepteurs artériels : ils sont localisés
taire. Il concerne, comme le nerf glossopha- nels de ., ans d1fferents types fonction-
ryngien, le temps pharyngien de la dégluti- appell~ cénesthésie la sensation que l'on pe~t au n_iveau du glomus carotidien de la crosse
mo , recepteurs : mécanorécepteurs th . aortique
tion. avoir de ses organes. Le simple fait de sentir recepteurs et ch, , , er - , , del' ar t'ere sous-clavière
' droite, de
lier. emorecepteurs en particu- 1 a?:te descendante et de l'artère pulmo-
un organe prouve qu'il y a un problème ... ,
- Le voile du palais : le nerf vague lui donne
son tonus, contribue à la succion et empê-
.
Les neurones qm donnent eur se
1 • nsibillte
1 · dans 1 e R.ôJe info •
f aue. l!ssont ~ensibles à la diminution de
che les liquides de refluer vers le nez. aux viscères ont leur corps ce 11 u aire ]ion L rmat10nnel général : press10n ~art1elle du sang en oxygène et à
es nerfs va , 1 ugmentat10n de la pression partielle d
- Le larynx : son rôle est paradoxal ; certaines ganglion inférieur du nerf vague (gang t i-
fb ·es mo r activités . gues controlent la majorité des sang en dioxyde de carbone. u
fibres dilatent la glotte et d'autres la refer- plexiforme). Dans ce ganglion, l es i 1 viscérales et e . f
supérieurs. n in orrnenr les centres
ment. Il innerve les muscles moteurs des ces ne se mêlent pas aux fibres sensitives. - Récepteurs cardiaques : ce sont les baroré-
cepteurs endocavitaires et volorécepteurs.
Nerf vague

Pratique des manipulations


264
Les réflexes de vomissement peuvent venir La lésion d'un nerf laryngé récurrent
. . s activités viscérales et de stimulations en provenance du pharynx,
- coord1:1at1on d~es réflexes sympathiques, entraîne la paralysie d'une corde vocale. Elle
somatiques, par sympathico-para- de l'œsophage, de l'estomac et, plus rarement, est responsable d'un enrouement de la voix et
Activité rénale . athiques ou
\ , norécepteurs artériels sont sensi- de l'intestin. de dysphonie (difficulté à parler).
parasym~ E voici quelques exemples :
- Les meca . artérielle rénale. sympath1~ues .. n modérée de l'intestin D'autres mécanismes ont été mis en La paralysie unilatérale du nerf laryngé
\ bles à la press;on . veineux sont sensi- ne d1stens1on . évidence plus récemment : récurrent se caractérise essentiellement par
Les mécanoreceptems , • ~ . d hangements cardiovascu 1 ai- - protection des muqueuses et des tissus. Les une voix bitonale, aiguë, avec la corde vocale
- . n veineuse renale. induit . es c . t t en une augmen t a t·ton
1 bles à la press10 pyélocaliciels sont afférences vagales jouent un rôle très en position intermédiaire.
res qui consis en . d la ression
- Les me
, canorécepteurs
.
d
et à l'écoulement e de la fréquence cardiaque, _e ? . important dans la cytoprotection de la La paralysie bilatérale du nerf laryngé
1 sensibles à la pressi_on , . du volume inspnatmre , muqueuse gastro-intestinale, vis-à-vis de
arter~ellelet. des afférences viscérales récurrent donne une voix étouffée, voilée ou
l'urine dans le bassinet. • la stimu ation l'acide chlorhydrique ou de l'alcool, faisant rauque, avec les cordes vocales rapprochées .
1
- Les chémoréceptehurs so~te~ts métaboliques peut mo i ier l'activité des musc es
dif intervenir une sécrétion réflexe de bicarbo- Cette aphonie se double de stridor inspira-
• sensibles aux c ange somatiques ; ou du vagin nate et d'eau; toire (bruit inspiratoire strident de haute
liés à l'ischémie; . . h"mique de • l distension du rectum . _ défense immunitaire. Au niveau digestif, les tonalité).
• sensibles à la comp~sit10n c i ment la a une contraction du dia- nerfs vagues constituent un maillon indis- Étant donné son trajet plus long, le nerf
l'urine dans le bassinet, notam d. m provoque .
muscles abdominaux ,
.
. comme le so lU Phragme
. e t. des du nerf vague in · fl uence pensable entre la réponse immunitaire locale laryngé récurrent gauche est plus fréquem-
concentration en ions, lécules comme • la st1mulat10n . et les effets centraux qui en découlent. Il ment lésé que le droit.
ou le chlore, ou en mo , l'amplitude des r~flexes somatiques mas- existe des relations étroites entre les forma- La symptomatologie déficitaire du nerf
l'urée. sétérin et digastnque. . tions nerveuses vagales et les formations vague est souvent intriquée avec celle des
Activité hépatovésiculaire . . des différentes fonct10ns immunitaires (tissu lymphoïde et mastocy- nerfs glossopharyngien et accessoire. Au
- han:1omsat1on les autres fonctions du niveau du foramen jugulaire, le syndrome de
_ Les mé~anorécet~l:ur: ;a;~~o~:~:~~l~:n;
circulat10n por , 1
i: viscerales avec
corps; .
tes) à l'intérieur des muqueuses digestives.
Les afférences vagales sont très impliquées
dans les mécanismes neuro-immunitaires ;
Vernet associe une paralysie de ces trois nerfs
avec:
. osturale beaucoup plus imper-
ression veineuse intraportale. "bles à la - influence ~ . it Certaines afférences - trophicité. Les afférences vagales viscérales - une hémiparalysie pharyngovélo-laryngée;
P , t rs sont sens1
- Les glucor_ecep eu jucose dans la circula- tante que l on croya . . contribuent au maintien de l'intégrité des - une hémianesthésie pharyngolaryngée ;
concentration en g vagales parviennent au cervelet , , . .
. l s fonctions supeneures . tissus qu'elles innervent. Cette fonction - une hémianesthésie de la langue ;
tion portale. . l à la - influence sur e . "lance et sommeil, émo- trophique se manifeste lorsque les fibres - une paralysie du sternocléidomastoïdien et
., pteurs sont sensib es comportement, v1g1
- Les osmorece · dans la afférentes sont trop fortement stimulées, ou du trapèze.
valeur de la pression osmotique tions notamment. bien lorsqu'elles fonctionnent moins bien La section bilatérale du nerf vague dans la
· lation hépatique. ou plus du tout (section ou lésion). région cervicale est rapidement fatale par
cucu, . de la vésicule biliaire sont des Nociception . , nte
- Les recep~eurs
mécano~:cepteurs _a
particuhere~~nt ~ .
1:
, b s seuil qui répondent
distension modérée La douleur viscérale est _partict{~\~t~~~ue,
de la douleur somat1qu;- dans le territoire
Clinique
Lésions périphériques du vague
dyspnée et arythmie cardiaque. Dans la
région thoracique ou abdominale, elle est, au
contraire, sans conséquences graves.
des parois ves1culanes. diffuse et peut être ressen ie L'anesthésie des noyaux du X entraîne des
Les lésions isolées du nerf vague sont rares.
Physiologie des intérocepteurs vagaux somatique. , t une troubles de la déglutition, pouvant aboutir à
. , x presenten Elles sont intéressantes à analyser, car elles
Les noci~e?~e;1r~ v~sc~rau différentes subs- un reflux du liquide gastrique dans le conduit
démontrent bien la complexité fonctionnelle
Mécanismes physiologiques . chémosens1b1hte v1s-a-v1s de . t de départ du trachéobronchique (syndrome de Mendel-
du nerf vague. Elles surviennent lors de frac-
t , largement imph- tances algogènes ; c'est le poin son) ; d'où l'intérêt de l'intubation trachéale
Les intérocepteurs sont_ re\smes physiologi- tures, de tumeurs invasives, d'anévrisme, de
message douloureux. au cours des interventions chirurgicales.
qués da~s tous_ le; ~:e~~~ctionnement des chirurgie du cou et de dissection carotidienne.
ques qui assuren Une lésion des branches pharyngiennes du
Phénomènes de défense ent Déséquilibres vagaux
viscères : . d organes . , t aussi largem nerf vague provoque de la dysphagie (diffi-
t 'l de l'activité motnce es Le s afférences v1scerales son 'canismes, culté à avaler). Les individus ont très souvent été séparés en
- con ro e . us musculaire, du breux me l
impliquées dans les n?m . assurent a Une lésion du nerf laryngé supérieur vagotoniques et sympathicotoniques. On ne
in_ternes (entre~1e~e~u ~~~es péristaltiques, · nsoents qui
declenchemen • d tube conscients et /ne? •t' de l;organisine. (rovoque une anesthésie de la partie haute du peut nier les déséquilibres des systèmes vague
régulation des sécrétions exocnnes u protection et l integn e comrne d~rynx et la paralysie du muscle cricothyroï- et sympathique, mais il n'est pas toujours
, . bien connus . de facile de bien les séparer. Les principaux
digestif) ; • des Certains mecamsmes ur ob1et f ie_n. Il en résulte une voix affaiblie, qui se
- contrôle des sécrétions endocnnes l et . ement ont po ·ctu atigue facilement. signes rencontrés lors de nos consultations
la toux ou le vom1ss . de nndiVI .
viscères et du système nerveux centra préserver les fonctions vitales
coordinations neurohumorales ;
266 Pratique des manipulations

Nerf vague

sont indiqués ci-après. Certains, paradoxale- C'est l'un des points clés de la manipulation
ment, sont communs avec ceux du système du nerf vague, surtout par ses actions sur le
sympathique. Qui n'a pas vu des patients ou ganglion supérieur et sur les tensions de la
des amis victimes d'une crise vagale avec dure-mère de la fosse cérébrale postérieure.
pâleur subite et intense, et chute brutale en
avant ? C'est d'ailleurs plus souvent la chute Au niveau du cou
qui pose problème que la crise vagale.
Voici résumés les principaux signes d'une Dans le trigone carotidien
vagotonie: Il existe tellement d'éléments vasculonerveux
- vasomoteurs : au niveau du cou que nous allons essayer de
• pâleur de la face ; simplifier au maximum l'abord du nerf vague.
• sueurs abondantes dites froides ; C'est au niveau du trigone carotidien que
• sensation de froid ; nous pouvons l'atteindre et le manipuler le
• extrémités cyanosées. plus aisément (figures 22.6 et 22. 7).
- psychoémotionnels : On trouve le nerf vague en compagnie de veine jugulaire interne
• abattement, lassitude, épuisement; sa branche, le nerf laryngé supérieur, entre
• tristesse, voire mélancolie ; l'artère carotide interne et la veine jugulaire
• repli sur soi ; interne. Notons qu'à la partie latérale de la
• déèouragement; base du triangle, on peut aussi atteindre le
• tendance à la dépression ; nerf accessoire. muscle sternocléidomastoïdien
-----''-'
• aboulie (diminution de la volonté) ; Il s'agit d'une manœuvre très légère en glis-
• hypochondrie. sé-induction. Il s'agit plus d'une caresse que
- digestifs : d'une compression. C'est une région à haute Figure 22.6. L rf
• hyperchlorhydrie ; réactivité qui nécessite du doigté (figure 22.8). e ne vague dans le trigone carotidien.
• reflux gastro-œsophagien ; Comparez toujours les deux côtés et appli- Encadré l
• nausées; quez cette technique sur la zone la plus sensi-
• colospasme ; ble, en essayant de ressentir la viscoélasticité Trigone carotidien
• sialorrhée. du nerf et de bien contrôler le « retour » du Le trigone carotidien (figure 22 7) est , ,
- circulatoires : nerf pendant la manipulation. - latéralement, par le muscle st~rn l ''.depresent: ~ar un triangle délimité :
méd• 1 oc ei omasto1d1en •
• tension basse (souvent en dessous de - , ia ement, par le muscle omoh ..d. . '
10); Nerf laryngé supérieur - cephaliq yo1 1en ,
F" 1 uement, par le muscle digastrique
• troubles du rythme cardiaque ; Le nerf laryngé supérieur est une collatérale ina,e:nent, le trigone a un sommet caud . ,
• lipothymie. très importante du nerf vague (figure 22.9). Les e_lements intratrigonaux sont : al et une base cephalique.
- oculaires : myosis ; D'un point de vue mécanique, il est connecté - lateralement, la veine jugulaire interne .
- respiratoires : directement au ganglion inférieur du vague - ce~t:alement, l'artère carotide commu~e et
• signes pseudocardiaques, sensation de (ganglion plexiforme). - med1alement, le corps thyroïde. ses deux branchés interne et externe;
coup de poignard intrathoracique, On recherche le nerf dans la région
précordialgie, oppression thoracique ; hyothyroïdienne latérale, où il a un trajet l'os hyoïde en d" . .
• bronchospasme. horizontal légèrement descendant. . 22.10). uect10n opposée (figure
sensible et déclench d
Il perfore la membrane hyothyroïdienne a . Avec l'index d . . petit réflexe tussigèn:. e temps en temps un
environ 1 cm en avant du tubercule de la Jouer les tissus 1 ~ votre main craniale, faites
Manipulations grande corne de l'os hyoïde, soit à environ l'os hyoïd • 1 e_ ong de la grande corne de rat~~ manipule le nerf à son point de perfo-
2,5 cm de la ligne médiane, pour gagner l'espace hye, tah a r:c~erche du nerf situé dans
Au niveau de l'oreille O yro1d1en . t de la membrane hyothyroïdienne
l'intérieur du larynx. t L e nerf laryng, . , . JUS e un peu caudal et en avant du tubercule
Reportez-vous au chapitre 25 consacre a Placez-vous à la tête du patient, légèrernt comme une . e supeneur se présente de la grande corne de l'os hyoïde.
l'oreille. Nous y exposons des techniques sur décalé du côté opposé au nerf à mampu erz. grande c petite cordelette parallèle à la
. eau d a I e, pousse orne parfo. 1' •
le pavillon et dans le méat acoustique externe. Avec le pouce de votre main rapport à cett~ de. .1:. egerement caudale par ~~availlez en induction sans trop compri-
m1eie. Il est toujours un peu 1;1,e~ e nerf. En fin de manœuvre, vous pouvez
1 étirer doucement en direction caudale.
268 Pratique des manipulations
Nerf vague 269

muscle stylohyoïdien

tubercule de la grande
1 cm corne de l'os hyoïde
ventre postérieur du
muscle digastrique
nerf laryngé supérieur

artère laryngée supérieure

chef sternal du muscle -----\;---\l'i!k:'+-ilr-,--


ventre antérieur du
sternocléidomastoïdien membrane hyothyroïdienne
muscle digastrique

ventre antérieur du
muscle omohyoïdien
chef claviculaire du muscle -----/'------------tMt.+-
sternocléidomastoïdien
muscle constricteur
inférieur du pharynx

muscle sterno-
cléidohyoïdien

Figure 22. 7. Trigone carotidien.

Figure 22.9. Localisation du nerf laryngé supérieur.


Indications
En plus d · d. ·
va es m 1eat10ns générales du nerf
gue la ma . l . - à l'œsophage;
ni veau' du rupu , ation
d du nerf vague, au - au cœur.
rnent . cou, s a resse plus particulière-
No:1s nous en servons beaucoup pour les
- ~u Pharynx ; problemes de jonction œsophago-cardio-
Figure 22.8. Manipulation du nerf vague dans le trigone carotidien. - a la trachée .
I tubérositaire. On associe cette manœuvre à la
mobilisation hiatale sous-costale.
270 Pratique des manipulations

Nerf vague
271

Figure 22. 1 O. Manipulation du nerf laryngé supérieur.

Au niveau hiatal 1 plusieurs fois le foie pour stimul~r


les So~ evez .,
mecanorecep teurs des ligaments coronai-
l'avons vu, les nerfs vagues se
~~~:ed~;~:.t et d'autre_de l'œsophage, dans res et triangulaires. induction qui mobilise
la traversée diaphragmatique. . Effectuez alors une ~ ·otation horizon-
touj ours le foie en r
l'extrémité gauche du foie presque
1 d ite ou gauc h e. N'hésitez pas à bien
Rapp~lons que de la ionction œsogastri- ta e roi les mouvement s d'induction. Figure 22. 1 7. Mobilisation sous-hépatique
accentuer
est placee en avant btenir un effet sur le nerf à visée vagale. Figure 22. 7 2. Mobilisation hiatale
ue Nous pouvons o . . 1 ionc- Mobilisation hiatale . , à visée vagale.
q . en m obilisant, soit...
vague le foie, soit a l
tion œso-cardio-tubérositaire. , . index à environ 5 a
Placez vos medms e~ votappendice xiphoïde rectiligne ; ils suivent, contournent et s'adap-
6 cm en dessous e
(figure 22.12). tent aux différents tissus. Comme dans l'acte quer certaines déconvenues après neurotomie
Mobilisation du foie , chirurgical, i1 existe une véritable voie d'abord vagale.
La mobilisation du foie . e~d t in
· evant
dispensable
vous ena
■1er temps , . . nt de l'organe empreinte de finesse et de respect
des tissus. Chirurgie des ulcères
. f nt est assis . doigts posteneureme ,
réaliser. Le pa te e de vos mains Dirigez d'abo~d v?s d. la région hiatale.
sans essayer d attem re Très à la mode pendant des années, la chirur-
légère cyphose .. ~a ~;~: pour les entraîner Indications
contacte _les der1:i~res_ médiale, et ce pour gie des ulcères est beaucoup moins fréquente
en direction anteneure et . . de l'abdo- ■ 2e temps . bdominale, du fait des progrès réalisés par l'industrie
relâcher les tensions musculaires Au maximum d e 1 a pénétration. a menez vos 1 Gastralgies et ulcères pharmaceutique et aussi par son manque de
men (figure 22.11). qui doit se faire sans douleur,. ale et légère- résultats durables.
. h'ia t a le (crama Associées aux manipulations viscérales, les
. . gauche abordent doigts en direction 1 patient en Inanipulations du nerf vague permettent de
F Les nerfs vagues étaient plus ou moins résé-
Les doigts de la mam
, ·t' gauche du foie, a
, mi-distance ment gauche). ai es pencher
·t , . ehiatale puI s
soulager les patients qui souffrent de l'esto- qués au niveau du cardia pour obtenir une
l'extrérni e . xip
entre l'appendice . h01.. de et la ligne verticale avant pour atteindre la reg~on courbure de in~c. Toutefois, gardons-nous d'avoir une
facilement, et e't'ne . z la petite baisse de l'hyperchlorhydrie. Si l'action sur la
sous-mamelonnaire. Vision trop simpliste des choses, car de douleur était très rapide, cette résection
l'estomac en irec i caudale. anipulatI·0.ns
d. tion nombreuses expériences par le passé ont entraînait des troubles digestifs considéra-
Les doigts de la main droite _se pla~e1;1t en NB . Comme pour toutes l~s m ·s un traiet
. . . trouvé 1~ grande complexité de l'organisation
dedans de l'attache phrénicocolique droite. viscérales, les doigts n , on t [amai bles ; de plus, certainement par le jeu des
agale. A ce propos, i1 est intéressant d'évo- anastomoses, l'hyperacidité réapparaissait
progressivement.
272 Pratique des manipulations

sympathique va stimuler le cœur et ralentir


Surtout, la vagotomie ne réglait pas les
conflits psychoémotionnels que vivait le l'estomac, alors que le nerf vague va faire Chapitre 23
patient, et n'effaçait pas la représentation l'inverse.
corticale de l'organe - si c'était si simple ... C'est l'équilibre de leurs actions qui permet

Helicobacter pylori
Deux chercheurs australiens ont reçu le prix
à l'organisme d'avoir une fonction harmo-
nieuse. Lorsque l'un domine ou est dominé
par l'autre, les dysfonctions et, parfois, la
Nerf accessoire
Nobel de médecine pour avoir prouvé le rôle maladie apparaissent.
d' Helicobacter pylori dans les affections de Finalement, notre rôle n'est pas d'essayer
l'estomac. Il y a déjà fort longtemps, quelques d'avoir une action très précise sur l'un des
médecins généralistes avaient constaté deux, mais de donner des informations au
l'amélioration des douleurs gastriques après système nerveux pour que, de lui-même, il
antibiothérapie. Cette dernière était prescrite s'autorégule. Nous rejoignons le concept Rappel anatomique
pour d'autres raisons. d' Andrew Taylor Still selon lequel l'organisme
Sans nier le rôle des Helicobacter, il convient peut se soigner lui-même. Notre rôle est
de se poser la question suivante : pourquoi d'abord de le libérer de toutes les contraintes Rappel physiopathologique
apparaissent-ils et prolifèrent-ils particulière- mécaniques qui peuvent l'affecter, aussi bien
ment sur certaines personnes ? D'une manière dans le crâne, le cou, le thorax que dans
simpliste, nous savons que certains champi- l'abdomen. C'est par ces connexions centrales Manipulations
gnons poussent dans les forêts et d'autres et les réflexes qui en découlent que notre
dans les prés. Il en est certainement de même action s'exerce.
pour les germes pathogènes qui nécessitent
un terrain particulier génétique, métabolique,
hormonal et émotionnel. Points clés
Nous ne nions pas l'intérêt du traitement, de la mécanique craniosacrée
mais il ne constitue certainement pas la seule Pour globaliser le traitement, n'oubliez pas de
voie d'abord du phénomène. vérifier la mécanique du système craniosacré
et les éléments du mécanisme respiratoire
■ Équilibration neurovégétative primaire, surtout à ces différents niveaux :
On a trop longtemps voulu opposer les systè- - dure-mère (fosse cérébrale postérieure,
mes sympathique et parasympathique, en
tente du cervelet) ;
cherchant à les stimuler ou à les calmer analy-
- suture temporo-occipitale ;
tiquement. Il est notable que leurs actions
sont souvent opposées ; par exemple, le - foramen jugulaire (trou déchiré postérieur).
Nerf accessoire
275

Chapitre 23

Nerf accessoire

Le nerf accessoire (XI) est un nerf moteur qui


va du bulbe et de la colonne cervicale au Il se divise en deux branches terminales :
foramen jugulaire. Il se termine dans le nerf - une médiale, qui rejoint le nerf vague;
vague, les muscles sternocléidomastoïdien et - une latérale, qui se dirige en direction
trapèze.
caudale, postérieure, pour traverser le ster-
nocléidomastoïdien, le creux sus-clavi-
Rappel anatomique culaire et se terminer dans le trapèze.
Origine
Rapports utiles
L'origine du nerf accessoire est double :
- bulbaire, sillon latéral ; Dans le foramen magnum
- médullaire, cordon latéral de la moelle, en Le nerf accessoire est situé à la partie latérale
avant des racines postérieures des nerfs du foramen magnum, en arrière de l'hypo-
rachidiens.
glosse et de l'artère vertébrale, au-dessous
et en avant du lobe rachidien du cervelet
Trajet (figure 23.2).

Racine médullaire Intérêt ostéopathique


Le filet caudal de la racine médullaire est situé
Notons que la technique de l'artère verté-
au-dessus de la 4e racine cervicale postérieure,
brale, en position assise, permet d'avoir
alors que le filet céphalique est au-dessus de la
un effet intéressant sur le nerf accessoire.
l'e racine cervicale postérieure (figure 23.1).
La partie médullaire du nerf accessoire,
Ces racines s'unissent pour traverser le trou croisant l'artère vertébrale, se dirige en
occipital et pénétrer en arrière du crâne.
direction céphalique, antérieure et
Racine bulbaire médiale; elle bénéficie elle aussi de l'effet
d'étirement.
Quatre à cinq petites racines émergent du
cordon latéral de la moelle allongée et se diri-
gent latéralement et en avant. Dans le foramen jugulaire
Tronc commun Dans le foramen jugulaire, le nerf accessoire
est situé en arrière du ganglion supérieur du
;e tronc commun du nerf accessoire sort du nerf vague, étroitement uni à lui (figure 23.3).
lorarnen
ren. jugulaire et va dans l'espace rétrosty- Il est placé en avant du sinus latéral qui, en
traversant le foramen jugulaire, forme la
veine jugulaire interne.
fl 2006 El .
Man· sev1er Masson SAS. Tous droits réservés.
'Pulations des nerfs crâniens
276 Pratique des manipulations
Nerf accessoire
277

bulbe rachidien nerf facial

quatrième ventricule
/ nerf vest1bulocochléa1re

/ // artère cérébelleuse
postéroinférieure

nerf glossopharyngien

premier nerf cervical

deuxième nerf cervical

muscle trapèze ---------:;

troisième nerf cervical


Figure 23.2. Nerfs accessoires dans le foramen magnum.

Figure 23.1. Trajet du nerf accessoire. Intérêt ostéopathique


------------------- Branches terminales
Dans nos manœuvres d'étirement des
nerfs sous-occipitaux, nous impliquons le À la sortie du forarnen jugulaire, le nerf acces-
nerf accessoire. soire se sépare en deux branches accessoires,
médiale et latérale.
Anastomoses
Branche médiale
Avec les deux premiers nerfs cervicaux Avec le nert vague
r un certain Courte, la branche médiale est formée par les
Le nerf accessoire échange des filets a~ec l~~s admettent qu'ils ~mpru~~e~: s~ plus d'acco- ?ans le foramen jugulaire, le nerf accessoire neurofibres de la racine bulbaire. Elle se dirige

deux premiers nerfs cervicaux, plus particu 1e- trajet la même voie et qu Il (fi:ure 23.4). ;change des fibres anastomotiques avec le en avant et médialement sur les parties laté-
rement le premier. La plupart des auteurs lements que d'anastomoses angiion supérieur du nerf vague. rale et céphalique du ganglion inférieur du
nerf vague.
278 Pratique des manipulations
Nerf accessoire
279

nerf auriculaire

Figure 23.3. Le nerf accessoire dans le foramen jugulaire.

Elle aboutit : soire s'anastomosent avec les ze et 3e nerfs


- au muscle constricteur supérieur du cervicaux, et forment même dans l'épaisseur
pharynx par le nerf pharyngien du vague ; du muscle un petit plexus. Ils s'anastomosent
- aux muscles du larynx par le nerf récurrent ; avec les nerfs du rhomboïde et de l'angulaire.
anastomose
- au plexus cardiaque et au cœur par les vers le nerf hypoglosse
rameaux cardiaques du vague. Distribution
Figure 23.4. Anastomoses du nerf accessoire.
Branche latérale Nerfs du sternocléidomastoïdien
Plus importante que la médiale, la branche Le muscle sternocléidomastoïdien reçoit des
latérale est formée par les neurofibres de la filets venant du nerf accessoire, du 3e nerf Nerfs du trapèze
racine médullaire. Elle se dirige en direction cervical et parfois du ze. Points clés topographiques
Le nerf accessoire d d ,
caudale, postérieure et latérale. au muscle t. , onne _eux a trois branches
Elle perfore le muscle sternocléidomastoï- _ln_t_é_
rê_t_o_s_
té_o..:p_
. . a_th_,__:
·q_u_
e _ 4e nerf . tapeze. Il reçoit aussi des filets du Trapèze
dien, traverse l'espace sus-claviculaire pour se 4e ne f ce1:71~al et de l'arcade qui unit les 3e et
Dans les torticolis congénitaux du r s cervicaux. Le nerf accessoire aborde le muscle trapèze :
terminer au trapèze. nouveau-né il faut rechercher et traiter
- soit par son bord antérieur ,•
■ Particularité l'entrée et I;
sortie du nerf accessoire
dans le sternocléidomastoïdien. Ce sont - soi_t par sa f~~e profonde à trois travers de
Avant de pénétrer dans le muscle sternocléi- deux points trigger excellents. ----- do1g~, en arnere de la clavicule, entre l'arti-
domastoïdien, certains filets du nerf acces- culanon acromioclaviculaire et la face laté-
rale du cou (figure 23.S).
280 Pratique des manipulations

Nerf accessoire
281

niveau C3 _
muscle sternocléidomastoïdien

niveau C4

------ os hyoïde
,_______ rameau perforant
du trapèze chef claviculaire du
muscle sternocléido-------+---1 r----- chef sternal du muscle
mastoïdien sternocléidomastoïdien

Figure 23.5. Muscle trapèze: point clé du nerf accessoire.

71tt----+---- insertion du muscle


Sternocléidomastoïdien Rappel physiopathologique sternocléidomastoïdien
sur le sternum
Le nerf accessoire aborde le muscle sterno-
cléidomastoïdien à l'union de ses tiers Fonctions Figure 23.6. Muscle sternocléidomast .d. .
supérieur et moyen, à 3 cm de la mastoïde, o, ten : point clé du nerf accessoire.
c'est-à-dire à l'angle mandibulaire, à hauteur Nerf accessoire bulbaire
de la 3e cervicale, où il perfore le muscle Notons aussi que lor
Les fonctions motrices du nerf accessoire sternocle'1·d , sque les deux muscles
(figure 23.6). . omastoïdiens . du côté atteint et l'i "b• . ,
bulbaire se confondent avec celles du vague fixe au niveau duc , _r1ennent leur point la tête l , , mposs1 rlrte de tourner
Il ressort au niveau de son bord postérieur, au niveau de la motricité du pharynx, du voile rateurs an nexes. rane, ils deviennent inspi - vers e cote sain .
à 5 cm au-dessous de la mastoïde, sur la ligne du palais et du larynx. - !:!::;~ie du _trapèze ~ccasionne un abais-
horizontale passant par l'os hyoïde, au niveau Clinique ment du ub md01g~on de l'épaule, un écarte-
de la 4e cervicale. or spmal de l'o 1
Nerf accessoire médullaire Atteinte pe'r,·ph, . projection de l l . mop ate et une
, enque a c av1cule en avant.
Le nerf accessoire médullaire le principal nerf L atteinte de la r . Syndrome d'Avellis
Espace rétrostylien de la rotation de la tête. Notons que les troubles de la dé ~cr~e- bulbaire provoque des
Le nerf accessoire pénètre dans le muscle ster- muscles sternocléidomastoïdien et trapèze L'atteinte de l~ ~tton et d~ la phonation. Le synhdrome d'Avellis est une atteinte de la
b ranc e 'd• l
nocléidomastoïdien entre l'apophyse trans- bénéficient aussi d'une innervation prove- une paralys· d anche spmale provoque me ra e du nerf accessoire et du
verse de l'atlas (à un travers de doigt nant des ze , 3e et 4e nerfs cervicaux..
une
~ dien et tra ~e ~s muscles sternocléidomastoï- noy~u _ambigu du nerf vague, avec :
au-dessous de la pointe de la mastoïde) et le atteinte de l'accessoire médullaire - Ja peze. - h~mrpar~lysie et anesthésie vélo-laryngo--
Paralysie du t ,
ventre postérieur du digastrique. compense facilement par ces ner fs cet·vicaux. caractérise l' s ernocleidomastoïdien se p aryngee du côté de la lésion •
- dysarthrie • '
par absence de relief du muscle
- dysphagie.'
282 Pratique des manipulations
Nert accessoire
283

Figure 23.1. Manipulation du nerf perforant du trapèze.


Figure 23.8. Manipulation des nerts d ,.
u musc 1e sternoc!etdomastoidien.

Manipulations ■ 2e temps Manœuvre


Simultanément, poussez progressivement le Significations des manipulations
Nerf perforant du trapèze moignon de l'épaule latéralement et caudale- ■ 1er temps du nerf accessoire
ment. Cela permet à la branche perforante du
On recherche la branche perforante du nerf Pl~cez vos deux pouces de part et d'autre du
nerf accessoire d'être toujours en tension ; Qui n'a pas le muscle trapèze tendu ? En plus
accessoire dans le trapèze, à 2 cm environ du po1~t sen_sible .. Effectuez une légère traction
l'idéal est d'effectuer cette manœuvre des ~anœuvre~ globales sur le trapèze qui
bord antérieur du muscle, à mi-chemin entre en mduct10n (figure 23.8).
pendant la phase d'expansion crânienne .. appo1tent une impression de bien-être et de
l'articulation acromioclaviculaire et la partie
N.B. : Effectuez cette manoeuvre progressive- co~fort, nous pouvons atteindre le nerf acces-
verticale cervicale du trapèze. ment en « flirtant» avec la douleur; un appui 12e temps
s?~re en relâchant avec précision ces points
Ce point de 2 à 3 mm de diamètre est dur, trop fort augmente la douleur et inhibe votre d emergence.
A~rès avoir réalisé la première manœuv
sensible, voire hypersensible ; sa palpation
peut même provoquer ce que l'on appelle en
action. faites une induction directement sur les
gences du nerf accessoire.
ém;:~ N?us al!ons voir quelques indications des
mampulat~ons du nerf accessoire, dépassant
médecine une douleur exquise ! pour certames largement la simple contrac-
Nerfs perforants tu_r_e musculaire des muscles trapèze et sterno-
Points clés
Manœuvre du sternocléidomastoïdien cleid?mast~ïdi:n·_ Comme il s'agit d'émergen-
Le patient est en décubitus. Placez la paume de la mécanique craniosacrée ces du~ nerf cramen, leurs manipulations ont
On va trouver deux points importants_à ~a~i- une act10n sur les éléments intracrâniens et
d'une main sous l'occiput pour maintenir le puler sur le muscle sternocléidomasto1dien · ~e?~fr_ globaliser le traitement, n'oubliez pas de sur le mécanisme respiratoire primaire.
cou. Le pouce de l'autre main est placé sur la ri 1er la mé · d
zone du nerf perforant ; le restant de la main _ au niveau de l'angle mandibulaire (au et les 'l' camque u système craniosacré L~ muscle trapèze a des implications plus
Pfim . _e ements du mécanisme respiratoire subtiles que ses fonctions motrices bien
englobe le moignon de l'épaule (figure 23.7). regard de C3) ; aue, surtout à ces différents niveaux : connues ; nous allons les détailler.
■1er temps - au niveau de l'horizontale passan t par l'os - dure-me'1·e (fosse cerébrale, , •
hyoïde (au regard de C4). tente du cervelet) ; posteneure, Position érigée
Comprimez délicatement le point doulou- . l' èrement Du _fait de sa position verticale, l'homme doit
Ce sont deux points sensibles - eg - suture te
reux, relâchez un peu et effectuez une induc- mporo-occipitale ; tentr sa tête droite pour horizontaliser son
tion tout en maintenant le point douloureux. moins que celui du trapèze. - foramen . l .
Jugu aire (trou déchiré postérieur). re?ard et « faire front» à ce qui se passe devant
lm. Le nerf accessoire a indirectement un rôle
284 Pratique des manipulations

propriocepteur central. Grâce à lui, l'homme dien, procure un bien-être immédiat. Dans un
peut à la fois tenir sa tête droite et coordonner deuxième temps, cela nous permet de poser le Chapitre 24
les mouvements de ses yeux et de sa tête. sac que nous portons en permanence sur les
épaules, qui est parfois bien lourd ! Le géant
Territorialité
L'individu qui se sent en forme se tient droit
et fait face au monde extérieur. Cette position
lui permet d'occuper son espace par rapport à
Atlas portait le monde sur sa tête ; quant à
nous, nous portons souvent trop lourdement
notre petit monde sur nos épaules ... Nerf hypoglosse
lui-même, aux autres et à l'environnement.
Ses récepteurs sensoriels ont alors la parfaite Système végétatif
orientation pour mieux analyser ce qui se Le nerf accessoire s'anastomose avec le nerf
passe autour de lui. vague, plus exactement avec son ganglion
Pour nos très lointains ancêtres, c'était supérieur et, par son intermédiaire, avec tout Rappel anatomique
vital : une question de vie et de mort par le système végétatif. Manipuler le nerf acces-
rapport aux dangers qui les menaçaient. soire permet d'avoir un effet sur les organes.
Aujourd'hui, nous n'avons plus les mêmes Rappel physiopathologique
Cette action se fait dans les deux sens : un
dangers, mais la société que nous avons créée
organe en difficulté a un effet sur le nerf acces-
est difficile ; il faut tenir sa place coûte que
soire et le nerf accessoire a un effet sur
coûte. Le nerf accessoire est l'un des éléments Manipulations
l'organe.
indispensables à la bonne occupation de
notre territoire par le rôle qu'il joue sur le port Le pharynx, le larynx et le cœur reçoivent
de la tête et par ses conséquences sur le des fibres du ganglion inférieur du nerf vague,
système proprioceptif. qui reçoit lui-même des anastomoses de la
branche médiale du nerf accessoire. La mani-
Reflet de l'âme pulation du nerf accessoire est une bonne
Relâcher une tension du nerf accessoire, donc indication pour tous les troubles fonctionnels
des muscles trapèze et stemocléidomastoï- des organes du cou et du thorax.
Nerf hypoglosse
287

Chapitre 24

Nerf hypoglosse
Uniquement moteur, le nerf hypoglosse (XII)
s'étend du bulbe aux muscles de la région Rapports utiles
sous-hyoïdienne et à ceux de la langue. C'est
un acteur important de la mastication, de la Dans la portion intracrânienne
succion, de la déglutition et de la parole. Les filets nerveux de l'hypoglosse cheminent
entre l'artère vertébrale et l'artère cérébeIIeuse
caudale et postérieure. Ils sont contigus à
Rappel anatomique l'orifice dural de l'artère vertébrale.

Origine Intérêt ostéopathique


L'origine du nerf hypoglosse est la face anté- Dans notre manœuvre de l'artère verté-
rieure du bulbe par une dizaine de racines. brale, nous pouvons aussi avoir un effet
sur le nerf hypoglosse, à la fois par la
direction de ses fibres nerveuses et par
Trajet
l'intermédiaire de la dure-mère.

Trajet crânien Au niveau hyoïdien


Les racines bulbaires se dirigent vers le fora- Le nerf hypoglosse est situé entre la grande
men condylien antérieur en se divisant en corne de l'os hyoïde, caudale, et le tendon
deux groupes : un groupe céphalique et un intermédiaire du digastrique, céphalique. II
groupe caudal.
remonte ensuite vers la face caudale de la
Ils traversent la dure-mère soit par deux langue, entre le muscle mylohyoïdien, latéra-
orifices, soit par un orifice commun. lement, et les muscles hyoglosse et génio-
glosse, médialement.

Trajet extracrânien
Anastomoses
Le nerf hypoglosse a une direction oblique
caudale et antérieure jusqu'au bord antérieur Le nerf hypoglosse a de nombreuses
du muscle sternocléidomastoïdien, qu'il connexions (figure 24.3), avec les nerfs :
croise (figure 24 .1). - vagues, par quelques filets que l'hypoglosse
envoie au ganglion inférieur du nerf vague;
Il rejoint ensuite le bord postérieur du - sympathiques, par un filet au sortir du fora-
llluscle mylohyoi"dien pour finir dans la men condylien destiné soit au ganglion
langue (figure 24.2). cervical supérieur, soit au filet carotidien de
ce même ganglion ;
2
~ 006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
anipu/ations des nerfs crâniens
1 1 288 Pratique des manipulations
Nerf hypoglosse
289

muscle mylohyoïdien

artère et veine faciales

nerf lingual
-+---- ventre antérieur du
muscle digastrique

muscle stylohyoïdien -----.-


muscle digastrique
nerf hypoglosse -------,,

branche descendante --~


du nerf hypoglosse

Figure 24.2. Nerf hypoglosse dans le plancher de la bouche.


tronc veineux thyro- ----
linguo-facial

Branches terminales
Figure 24. 1. Nerf hypoglosse au niveau hyoidien. dans les lésions périphériques du nerf, appa-
Les branches terminales se détachent du bord
antérieur du muscle hyoglosse pour s'épa- raît après un certain temps, et donne à la
nouir sur le muscle génioglosse. langue un aspect ratatiné et plissé. Le patient
.
- cervicau x 1 et 2 , par l'intermédiaire de souvent avec le vague, le t~ijumeau (nerf ressent des troubles lors de la mastication, de
Elles fournissent l'innervation de tous les la déglutition et de la parole.
l'arcade nerveuse formée par les deux lingual) et le premier nerf cervical. muscles de la langue.
premiers nerfs cervicaux au-devant de
l'atlas; Rappel physiopathologique - On demande au patient de tirer la langue en
Branche descendante avant (protrusion) et on observe une éven-
- trijumeau (nerf lingual), par une arcade
nerveuse formée par les nerfs lingual et La branche descendante se separ , ·e du rotide
tronc Fonctions tuelle déviation latérale de la pointe.
hypoglosse. nerveux à son croisement avec la ca to-
primitive. A, ce niveau,
. e 11 e envo ie unel' anas
nse de
Le nerf hypoglosse assure la mobilité de la Au cours de la protrusion, la langue dévie :
mose au plexus cervical en formant a langue. Il en innerve la totalité de la muscula-
Branches collatérales l'hypoglosse. . s ture intrinsèque et trois des quatre muscles • du côté opposé à la lésion dans les attein-
extrinsèques (génioglosse, styloglosse et hypo- tes supranucléaires ;
fb ·es pour 1e glosse).
Rameau méningé De cette anse partent d es i ~ . et ster-
muscles omohyoïdien, sternohy01dien • du côté de la lésion, au cours des lésions
Ce filet se détache de l'hypoglosse dans le Clinique nucléaires ou périphériques.
canal condylien antérieur. nothyroïdien.
Il fournit des fibres à la région ?~re- "d' uvents'échap·
Du muscle sternoh~oi ien pe erf hrénique L'atteinte de l'hypoglosse entraîne une paraly- - On lui demande de pousser latéralement la
mérienne occipitale et au sinus occipital per quelques filet.5 qm vont au n p sie de la . ., h ,
U moitie omolaterale de la langue. langue à l'intérieur de la joue pendant que
postérieur. Ces fibres s'anastomosent le plus et au plexus cardiaque. ne amyotrophie, particulièrement marquée l'on exerce une résistance avec les doigts à
l'extérieur.
290 Pratique des manipulations
Nerf hypoglosse
291

anastomose
avec le nerf
lingual

Figure 24.4. Manipulation directe du nerf hypoglosse.

Avec l'index de votre main occipitale,


contactez le nerf juste en arrière de l'angle Demandez au patient de tourner légère-
mandibulaire. ment la tête du côté opposé au nerf à traiter.
terminaison dans Exercez une légère mise en tension du nerf De l'index de la main controlatérale, recher-
les muscles de la langue entre vos deux appuis et suivez l'écoute tissu- chez un bourgeon sensible sur la branche
laire jusqu'à l'obtention du relâchement du cervicale postérieure et faites une très légère
nerf. compression (figure 24.6).
rameau thyrohyoïdien

Technique indirecte
De l'index renforcé par le médius de la
branche descendante main homolatérale, contactez le nerf hypo-
Le nerf hypoglosse réagit aussi bien à des tech- glosse, juste en dehors de la grande corne de
niques de glissé-induction qu'à des compres- l'os hyoïde.
sions-inductions.
Figure 24.3. Anastomoses du nerf hypoglosse. Traitez en faisant une double induction sur
Prenez un appui léger sur un point sensible chacun des points de contact jusqu'à l'obten-
de l'hypoglosse et travaillez-le superficielle- tion d'un relâchement total sous les deux
. 'à la grande cor- ment en induction (figure 24.5). appuis.
Manipulations Onpeut suivre le nerf 1usqu
f n. on peu
t le confon-
On peut aussi effectuer la manipulation
ne de l'os hyoïde; atten 10 :.. u (V3).
dre avec le nerf lingual du tnjumea que l'on a étudiée pour l'artère vertébrale qui
Sous-mandibulaire a aussi un effet sur le. glossopharyngien, le Points clés
Technique directe . 1 tête du vague et l'accessoire (voir p. 80).
de la mécanique craniosacrée
Repérage .. Demandez au patte~ . t de . . tourner a
r Avec l'index de
. . · . du muscle sternocléi- Technique combinée Pour globaliser le traitement, n'oubliez pas de
Suivez le bord anteneur dibulaire côté opposé au nerf a traite . . le nerf dans
. ,, l'angle man 1 · votre main mentonrnere,· ' · reperez. buccal, jus te vérifier la mécanique du système craniosacré
domastoïdie~ 1~s9u a I n arrière, vous Du fait de ses connexions avec l'anse cervi-
la partie postérieure du pl.anclh~.~ et en arrière cale, le nerf hypoglosse est très intéressant à et les éléments du mécanisme respiratoire
Après avoir reclme ce mus~ e d:ns de la caro- primaire, surtout à ces différents niveaux :
trouverez l'hypoglosse en e l' le mandibu an ianipuler avec les fixations des branches
en avant de ang .. d. (figure 24.4).
tide externe. du muscle mylohyoï ren orsales de CZ et C3. - dure-mère (fosse cérébrale postérieure,
tente du cervelet) ;
292 Pratique des manipulations
Nert hypoglosse
293

actionnée par un ensemble de 17 muscles


dont l'équilibre et la coordination doivent Séquelles traumatiques
être parfaits pour assurer l'harmonie de la
bouche et des dents. Il s'agit des séquelles de traumatismes
crâniens et cervicaux.
Il faut rechercher une tension anormale du
nerf hypoglosse dans les cas de :
- prognathisme ; Fixations dure-mériennes
- déséquilibre occlusal ; craniorachidiennes
- troubles de la déglutition Les indications concernent :
- troubles de l'élocution. - les fixations dure-mériennes crâniennes
Il est bon de le vérifier au cours des traite- basses, autour du foramen magnum ;
ments orthodontiques, lorsque ceux-ci sont - les fixations sévères des pars condylaires
de longue durée ou encore lorsque les résul- chez le nourrisson et l'enfant;
tats tardent à se manifester. - les insuffisances vertébrobasilaires.
Dysphonies fonctionnelles
Vertiges et instabilité
La langue est un élément capital pour le
langage articulé. Ses insertions postérieures se Par l'intermédiaire du rôle sensitif du nerf
Figure 24.5. Manipulation indirecte du nerf hypoglosse. font sur l'os hyoïde et la partie haute du hypoglosse sur les méninges de la fosse céré-
larynx. Toute perturbation de la motricité brale postérieure et du système artérioveineux
linguale, d'o'.rigine motrice ou psychologique, basilaire, on peut avoir un effet dans les
problèmes de vertiges et d'instabilité.
peut se répercuter sur la phonation et l'expres-
sion vocale.
Fixations des racines cervicales hautes
Séquelles chirurgicales
En cas de fixation sévère des racines cervicales
Recherchez aussi des tensions du nerf hypo- CI, CZ et C3, la manipulation du nerf hypo-
glosse dans les suites chirurgicales du cou, glosse est du plus grand intérêt. L'anse cervi-
surtout dans les zones cicatricielles. cale représente une connexion importante
entre le plexus cervical et le nerf hypoglosse.

Figure 24.6. Manipulation combinée du nerf hypoglosse.

- ocopu
. t •. pars condylaires, foramen Indications
magnum (trou occipital);
Motricité linguale r princi·
- articulations occipito-at 1 01.. d.ienne et atloï- Le nerf hypoglosse est le net•fue
moteu
la langue es t
do-axoïdienne. pal de la langue. Rappelons q
Chapitre 25

Oreille

Oreille externe

Oreille moyenne

Exploration physique de l'oreille

Manipulations
Oreille 297

Chapitre 25

Oreille

Nous allons essayer de simplifier au maxi- C'est grâce à la forme particulière du


mum l'anatomie complexe de l'oreille. Nous pavillon due à ses cartilages que l'oreille
n'allons retenir que ce qui est important pour externe peut remplir son rôle. On trouve
son exploration physique et son traitement l'hélix, l'anthélix, le sillon de l'anthélix, le
en ostéopathie. tragus, l'antitragus et la conque. Le lobule n'a
Pour l'oreille interne, reportez-vous aussi pas de cartilage ; c'est peut-être cette caracté-
au chapitre 20 consacré au nerf vestibuloco- ristique qui le rend moins intéressant à mani-
chléaire. puler.
On distingue trois parties à l'oreille :
- L'hélix naît dans la concavité de la conque
- l'oreille externe, qui recueille les sons;
par la racine de l'hélix. Sous l'hélix, formé
- l'oreille moyenne, qui transmet et amplifie
par l'enroulement de l'hélix lui-même, est
les sons;
disposée la gouttière de l'hélix.
- l'oreille interne, organe de réception, de
perception et d'équilibration du corps. - L'anthélix est la partie située entre l'hélix et
la conque. À sa partie céphalique, l'anthélix
Oreille externe se sépare en deux pour former la fossette de
l'hélix ou fossette naviculaire ou encore
Pavillon fossette scaphoïde.
Le pavillon recueille, dirige et concentre les - Le tragus est une saillie cartilagineuse située
sons vers le conduit auditif (figure 25.1). à la partie antérieure de la conque. Il est
séparé de l'hélix par le sillon antérieur de
Face médiale l'oreille.
Les reliefs de la face médiale du pavillon sont - L'antitragus est en face du tragus. En avant
nettement moins marqués que ceux de la face et caudalement, il est limité du côté du
latérale. Notons la convexité de la conque qui tragus par l'échancrure de la conque.
est son relief le plus marqué.
Elle est séparée du crâne par le sillon - Le lobule n'a pas de cartilage ; sa consis-
céphalo-auriculaire. tance est molle.
- La conque a une forme d'entonnoir ; son
Face latérale fond, dirigé en dedans, se continue avec le
Nous allons voir succinctement les différents méat acoustique externe. Tout autour de la
reliefs de l'oreille, là où nous pouvons mani- conque, on trouve le point de départ de
Pnler les branches terminales de certains nerfs quatre saillies : l'hélix, l'anthélix, le tragus
crâniens. et l'antitragus.

2
~ 006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
anipulations des nerfs crâniens
298 Pratique des manipulations

Oreille
299

auriculaire supérieur

tubercule de l'oreille (de Darwin) ---,,-- helicis major auriculaire antérieur

helicis minor

auriculaire postérieur

antitragus

tragus

Figure 25. 1. Pavillon de l'oreille.

Muscles moteurs du pavillon Auriculaire postérieur


Ce muscle s'insère sur la base de l'apophyse
■ Muscles extrinsèques mastoïde par deux à trois faisceaux pour aller
Les muscles extrinsèques du pavillon sont à la partie médiale de la conque.
Figure 25 2 M /
intéressants à localiser, car ils sont innervés . . use es moteurs du pavillon.
par le nerf facial. Ils sont au nombre de trois : ■ Muscles intrinsèques
les muscles auriculaires supérieur, antérieur et Les muscles intrinsèques du pavillon méritent
postérieur (figure 25.2). ce nom car leurs insertions restent sur le !!!_térêt ostéopathique
pavillon de l'oreille. Ils sont au nombre de c'~s~ à ce niveau qu'ils sont le plus réflexo-
Auriculaire supérieur La présence des m I . genrques.
six: l'un d , , use es du pavillon est
Ce muscle est le plus développé. Il s'insère en rôle é es_ elements forts pour confirmer le ~ous n'avons pas pris connaissance des
- le grand muscle de l'hélix ;
haut sur l'aponévrose épicrânienne pour se D I mrnemment réflexogène de l'oreille r~vaux du Dr Nogier de Lyon
diriger sur la face médiale du pavillon, sur la - le petit muscle de l'hélix ; gi:ix u;, ces muscles, pour la plupart vesti~ au1ourd'hui décédé. Il avait pr~cédé à
convexité de la fossette naviculaire. - le muscle du tragus ; érn t: ont ~robablement liés sur le plan t?ute une cartographie des points
o ionnel a la peur d'être bl , d
perdre la vie. D . esse ou e r~flexes de l'oreille qui permettait de
Auriculaire antérieur - le muscle de l'antitragus; ont peu d' . e nos Jours, ces muscles d1agnosti~uer et de traiter des patients
L'origine de ce muscle est sur la partie latérale - le muscle transverse ; , . action, mais s'ils existent c'est
qu''I1 s eta1ent avec succes.
au '
de l'aponévrose épicrânienne, juste au-dessus l'horn paravant indispensables à
- le muscle oblique. me dans son environnement.
de l'arcade zygomatique. Il se dirige en arrière Les petit fi Nerfs du pavillon
. eJques
pour se terminer sur l'hélix et la partie anté- Ces muscles échangent parfois qu rnuscles ssol :ts. ne_rveux contenus dans ces
rieure de la conque. fibres avec les muscles extrinsèques. n rnteressants à manipuler ; Il existe des ne rfs mo t eurs. et des nerfs sensit'f
dans le pavillon (figure 25.3). I s
300 Pratique des manipulations

Oreille
301

territoire du nerf mand'b 1 .


nerf auriculotemporal ' u aire
du nerf mandibulaire

territoire du nerf vague et


du nerf facial

zone de Ramsay Hunt

rameau auriculaire
territoire du plexus cervical
du nerf vague

nerf auriculaire postérieur ----~~A Figure 25.4. Territoires sensitifs de l'or, ·11
du nerf facial ente.

■ Précision
nerf facial
Le nerf facial est réputé 't. . ■ Coupe horizontale
moteur ; pourtant il r ~ re umguement Le conduit se dirige d'ab d
petits filets sensitif; par tçoit de nombreux arrière et encore un or en avant, puis en
nerf grand auriculaire -------41
nous venons de voir. es anastomoses que , peu en avant (figure 25.5).
(plexus cervical) Il presente deux coudes et trois portions :

Figure 25.3. Nerfs du pavillon. Méat acoustique externe - une portion latérale, très oblique méd' l
ment et en avant; ra e-
Le méat acoustig
25 mm d . ue externe est un canal de - une portion mo ,
. e prnfondeur et de 6 , lemenr et en arriè~~~e, tres oblique média-
diamètre allant de la a 8 mm de ,
. . ' conque au tymp
■ Nerfs moteurs ■ Nerfs sensitifs P~rois sont recouvertes d 1
cerumen C'est
, ,an. 5 es
e g andes secretant le
- une portion médiale 1
ment obli , . , p us longue et légère-
Les nerfs moteurs du pavillon sont les Par son rameau auriculaire et, plus exacte- . · surtout sa dire t· que med1alement et en avant.
Intéresse c . . c 10n gui nous
suivants: ment, son rameau sensitif, le nerf vague d , ai certames technig Les deux prern ·,
ans ce conduit à l' 'd d' ues se font conduit fibr I~res_ portions empruntent le
- le nerf facial : pour tous les muscles extrin- emprunte le canal mastoïdien (canaliculus ai e un coton-tige.
mastoideus) pour sortir du crâne entre le de . , I rncartilagmeux de l'oreille . la
sèques et intrinsèques notamment, il existe rmere portion s'en ,
un filet ascendant du rameau auriculaire pore externe de l'oreille et l'apophyse Direction osseux s . . gage dans le conduit
postérieur pour les muscles auriculaires mastoïde. Lem'eat acoustigu longue· d a 8 pos1t10n fibrocartilagineuse est
postérieur et supérieur ; Ce rameau se divise en deux filets ; l'un horizontale obl' e ext:'r1:e a une direction 16 e mm, et sa position osseuse de
mm.
- la branche temporofaciale du nerf facial s'anastomose avec le nerf auriculaire pos- antérieure. igue, mediale et légèrement
reçoit des anastomoses du nerf auriculo- térieur et l'autre distribue des filets . Ce conduit n' t
temporal (V3, nerf mandibulaire) et donne nerveux à la face médiale du pavillon et à la sinueux .
d e ce cond
, une
es pas rectiligne mais ■ Coupe frontale
des filets temporaux pour le muscle auricu- paroi postérocaudale du méat acou5tique . coupe hori zon t a l e et verticale
laire antérieur. (figure 25.4). dre. urt permet de mieux le compren- b~9u'à sf partie moyenne, le conduit est
n_zon_ta ; ensuite, il décrit une Ion ue
combe a concavité caudale (figure 25.6). g
302 Pratique des manipulations

Oreille
303

écaille temporale

couche glandulaire
---~
condyle de la mandibule
hélix
artère temporale superficielle

cartilage du pavillon cavités mastoïdiennes

fosse naviculaire oreille interne


parotide

anthélix

conque

tympan ------
■,,-;----- méat auditif
antitragus interne

cellules mastoïdiennes

sinus latéral -----------~

fenêtre ronde
Figure 25.5. Méat acoustique externe (coupe horizontale). coupe du lobule

chaine des osselets

Intérêt ostéopathique caisse tympanique


Nous indiquons ci-après ce qu'il faut rete- Il décrit une courbe sinueuse à concavité coupe de la portion osseuse
nir de la direction du méat acoustique caudale et postérieure. du méat auditif
externe pour notre pratique. Pour rendre plus facile la pénétration du Figure 25.6. M, t
Le conduit se dirige obliquement médiale- coton-tige, on peut étirer le pavillon en ea acoustique externe (coupe frontale).
ment, en avant et légèrement caudale- direction céphalique, et le tragus vers
ment. l'avant.
304 Pratique des manipulations
Oreille 305

1
Intérêt ostéopathique
Orifices de la caisse du tympan
Par l'intermédiaire des filets sensitifs de la
paroi postérocaudale du conduit, on peut - La trompe d'Eustache est un canal de
agir sur le tympan. Cette caractéristique 30 mm de long qui met la caisse du tympan
va élargir notablement l'étendue des indi- en communication avec le nasopharynx.
cations des manipulations du méat acous- - L'aditus ad antrum est le canal tympano-
tique externe. mastoïdien. Long de quelques millimètres
il relie la caisse à la trompe d'Eustache et à J~
plus importante des cellules pneumatiques
de la mastoïde, l'antre mastoïdien (10 mm
territoire innervé par Oreille moyenne de hauteur et 6 mm d'épaisseur).
le nerf facial
Le tympan sépare l'oreille moyenne de - La fenêtre ovale fait communiquer la caisse
l'oreille externe. L'oreille moyenne est repré- du tympan avec l'oreille interne ; contre
sentée par la caisse du tympan. elle s'applique l'étrier.
territoire innervé par --------'r---- Dans cette cavité débouchent la trompe
- La fenêtre ronde fait aussi communiquer la
le nerf vague caisse du tympan avec l'oreille interne. Cet
d'Eustache et les fenêtres ronde et ovale par orifice est formé par le tympan secondaire.
l'intermédiaire de l'aditus ad antrum.
L'ensemble de la muqueuse de la caisse du
tympan est un prolongement de la muqueuse
Tympan pharyngo-salpingienne.

De couleur gris nacré, le tympan a une épais- Exploration physique


. du méat acoustique externe et de l'oreille moyenne.
Figure 25.7. Innerva tion seur de 1/lüe de millimètre. Il est très résistant de l'oreille
et sensible. Il est légèrement concave médiale-
ment, et incliné en direction caudale et Pavillon
médiale.
Du fait de l'obliquité du plan de ~'orif!ce man dibule
1 •
Une mince couche • l t· de tissu
.interne d u me' at acoustique. en direction conjonctif la sépare de cette articu a ron, On voit en transparence la tige verticale du On apprécie la sensibilité, la dureté et la réni-
1 t1 tence du pavillon. Ce sont surtout les zones
caudale et médiale, la paroi cauda e es a marteau et, dans sa partie céphalique, la
Nerfs du méat . membrane flaccide de Shrapnell. d'hypersensibilité qui nous intéressent ; elles
lus longue. C'est à ce niveau que nous
Le méat acoustique externe est très sensible, correspondent aux filets sensitifs superficiels
iraitons plus particulièrement le nerf
mais un peu moins que le tympand nerf de Notons que sa très grande sensibilité est des nerfs vague, trijumeau et facial (pour ce
vague, sur la paroi postérocaudale du
Il reçoit des fibres nerveuses u due au nerf vague. Certains anatomistes ont dernier, les fibres motrices peuvent être très
conduit. sensibles).
affirmé que plus le tympan était vertical, plus
l'auriculotemporal et du ner•f ~a gue
tu~· rameau
le sujet avait l'oreille musicale.
- le nerf auriculotemporal, ~mes rf triju- La sensibilité de ces fibres nerveuses doit
Diamètre du méat , de la branche mandibulaire du ne nous amener à les traiter, dans la mesure où il
Le calibre du méat acoustique e?;rn~ n ~; Caisse du tympan n'y a pas de tuméfaction ni d'infection de
meau (V3) ; . eau auriculaire l'oreille.
pas régulier. Retenons que c'est a l u;10q:art - le nerf vague, par _s~n ram dessous de la
ses trois quarts externes et de so, . qui se sépare de lm, juste en La caisse du tympan est une cavité est remplie
interne qu'il est le plus étroit; cette region est base du crâne. sseux creusé d'air. Son grand axe a une direction oblique Régions périauriculaires
appelée l'isthme du conduit. Plus en dedans, Il parcourt ensuite un cana 1 oetite anasto- médiale et caudale. Elle est creusée dans la
il s'élargit jusqu'au tympan. dans le rocher et donne une p région moyenne du rocher. Observez toutes les régions autour de l'oreille,
mose au facial. mastoïdienne à la recherche de lymphangite, d'adénite ou
Rapport important de tuméfaction.
Il traverse la fissure tympano .tlon osseuse Chaîne ossiculaire
, acous t'ique externe
La paroi antérieure du meat . et se distribue à la peau ~e la po~~brane du En arrière de l'oreille et vers la région
est en rapport avec l'articulation ternporo- du conduit auditif et a la m ~ans la caisse du tympan, on trouve la chaîne mastoïdienne, notez toute tuméfaction et,
mandibulaire, surtout avec le condyle de la tympan (figure 25.7). es osselets (marteau, enclume, étrier). surtout, vérifiez une éventuelle douleur
osseuse à la pression, pouvant signifier une
306 Pratique des manipulations

Oreille
307

mastoïdite, la plupart du temps dans un provoquer une douleur conséquente, en cas


contexte d'otite. de perforation ou d'infection. Elle peut aussi
Profitez-en pour palper la parotide et l'arti- provoquer un écoulement en cas de perfora-
culation temporomandibulaire. tion.
Les adénopathies angulomaxillaires sont
présentes dans les angines. Surtout n'oubliez Manipulations
pas non plus les problèmes dentaires. Ces
derniers ont un retentissement incroyable sur Ce paragraphe concerne les manipulations du
tout l'organisme ; nous avons vu des sciatal- pavillon de l'oreille et du conduit auditif
gies disparaître après traitement de caries ! externe. Nous avons déjà vu certaines techni-
ques sur les nerfs facial et vestibulocochléaire
en agissant sur les conduits osseux endocrâ-
Méat acoustique externe niens concernés. Nous abordons maintenant
Étirez le pavillon en direction céphalique et les manœuvres à exercer sur le cartilage, les
postérieure. Si cette manœuvre est doulou- muscles et les nerfs du pavillon.
reuse, elle est le témoin d'une infection du
conduit. Pavillon
En fonction de la douleur provoquée par la
direction de la traction du pavillon, on peut Cartilage
savoir la portion du conduit atteinte. Figure 25.8. M ·
■ Test cartilagineux arupu 1ation neurocarti!agineuse.
Si la douleur est provoquée par une trac-
tion: En dehors du lobule, l'oreille est constituée
- en direction céphalique, il s'agit d'une d'un fibrocartilage qui doit être souple et la survie de l'espèce Ils ont d -
infection de la partie supérieure du indolore quand on le plie.
tréfonds de notre c. e.
.,
u conserver au
rveau des conn • ■ Muscles intrinsèques
Prenez le pavillon de l'oreille entre le pouce liées au système limbique. ex10ns
conduit; Les muscles intrinsèques d .
- en direction caudale, c'est une infection de et l'index d'une seule main ou des deux intéressants sont les grand ut pav~llon les plus
l'hélix. e petit muscles de
la paroi inférieure ; mains, et effectuez des petits plis sur toute sa
superficie.
■ Muscles extrinsèques
- sur le tragus, c'est une infection de la paroi Ce sont surtout les muscl .· .
Si le pli est dur à réaliser et sensible, vous Grand muscle de l'hélix
antérieure. rieur et post,eneur
• inne ,es auucula1re
. supé-
êtes sur une zone de fixation à cartilagineuse qui sont importadts. rves par le nerf facial, Ce muscle peut re1·oindr l' .· .
rieur·. Il es t sur la t·e auucula1re supé-
fibreuse. l'hélix Ch . por ion ascendante de
Tympan
1 . erchez une zone sensible
Peu d'ostéopathes utilisent le spéculum et ■ Technique cartilagineuse Auriculaire supérieur p aquant la pointe de l'. d
postérieure de I'héh m ex contre la partie
en
l'otoscope. Il nous semble qu'au moindre Du pouce et de l'index des deux mains, vous Faites glisser votre index 1
postérocéphalique de 1 e ,l~ng de la partie compression-inductt;n~our la travailler en
doute, il vaut mieux confier le patient à un pliez la partie cartilagineuse sensible et indu- Essayez de ressent· . a region temporale.
généraliste ou à un spécialiste. Il est cepen- rée dans le sens de l'écoute. Travaillez en 11 une sorte d', · Petit muscle de l'hélix
ment sensible de 1, , . , . ep-a1ssisse-
dant bon de connaître la manœuvre de induction en essayant toujours de mettre en que vous m . 1 aponev1ose ep1cranienne
antpu ez en co . . Ce muscle est sur 1 d
Valsalva. traction la partie cartilagineuse située entre ment et indu c t·10n. mp1ess10n-étire- l'hélix . ~ cou e de la racine de
vos doigts (figure 25.8). . dante ' Ielnt1e sa _ra~t1e horizontale et ascen-
La manœuvre est terminée quand la sens1• N'hé ·t
. est , tres mtéres san t a, manipuler
Manœuvre de Valsalva Cherchez bien les f .
bilité disparaît et que le cartilage devient plus de la fossett . i~ations sur la convexité en es1fez pas a diriger le coin de votre inde;
On demande au patient de souffler par le nez e nav1cula1re de I'anth e'1·IX. pro ondeur car c'est l' '
en maintenant ses narines pincées entre ses souple. fixations 1 1' . , a ou se trouvent les
AuricuI aire
. postérieur es P us mteressantes.
doigts. Cette manœuvre est bien connue pour
rétablir les pressions de l'oreille quand on Muscles du pavillon Selon 1 -
e meme ■ Effets
change rapidement d'altitude. Nous l'avons déjà souligné auparavant :
1']
mastoïde . ,,p·wce'd'e, partez de l'apophyse
La pression de l'air pénétrant par la trompe
f{s
nous semble que les muscles invo1 u 1
du la rechercita~ a la convexité de la conque à ~? plus des actions réflexogéniques à
pavillon étaient certainement essentiels pour Vous man. e 1 une ~one indurée sensible q;e ista?ce, dont nous reparlerons à la fin de ce
d'Eustache dans la caisse du tympan peut ipu ez en mduction. chapitre, les manipulations des muscles du
pavillon ont un effet sur la circulation de la
308 Pratique des manipulations
Oreille 309

face. On les utilise dans les troubles congestifs Par ailleurs, le nerf vague fournit aussi des
de la face, les paralysies faciales, les suites filets sensitifs au tympan, dont chacun
d'hémiplégie. C'est grâce aux connexions connaît l'extrême sensibilité.
avec le plexus sympathique péricarotidien
que le système nerveux du cartilage et des Manipulation du méat
muscles de l'oreille donne ces effets vasculai- On peut manipuler la partie la plus externe du
res. Ils intéressent la face mais aussi le système pavillon avec le bout médial de l'index ou
circulatoire endocrânien. l'auriculaire, et la partie plus profonde avec
un coton-tige (figure 25.9).
Nerfs du pavillon
■ Partie la plus externe du méat
■ Innervation sensitive Ce sont surtout l'échancrure de la conque et
L'innervation sensitive provient: la partie externe du cartilage du méat acousti-
- de l'auriculotemporal pour le tragus et la que externe qui sont accessibles. Cherchez de
portion ascendante de l'hélix ; votre doigt la zone la plus sensible ; en prin-
- de la branche auriculaire du plexus cervical cipe, elle est située à la partie la plus caudale et
superficiel pour le lobule, l'hélix et l'anthé- antérieure. Relâchez la zone sensible en
lix à leur partie postérieure ; compression-induction.
- du nerf vague, anastomosé au facial pour la
conque (zone de Ramsay Hunt). ■ Partie profonde du méat Figure 25. 9. M · I ·
antpu ation neurale dans le méat acoustique externe.
Notons que les différentes innervations Prenez un coton-tige très légèrement mouillé,
s'entrecroisent et qu'il n'est pas toujours si car certains supportent mal le « crissement
simple de les différencier. sec» du coton-tige.
■ Recommandation
Indications
Dirigez-le d'abord en direction céphalique ~'~ssayez pas d'appliquer cette technique sur
■ Technique puis caudale, tout en le maintenant appuyé e Y1:1pan : elle peut être très douloureuse et
Faites glisser entre vos doigts les différentes
parties du pavillon à la recherche de petits
tour à tour contre les parois céphalique,
caudale, médiale et latérale du conduit.
entraîner une forte vagot .
mie L
.
orne avec hpothy-
: e t:mpan est une structure délicate et
Il nous semble difficile d'être exhaustif
~~x ~~an_ipulations de ],oreille en raisonq~:r::
i~tr_1 ution complexe et sans limites très
filets nerveux sensibles et indurés. Ceux-ci Demandez au patient si cette compression fragile, d une extrême sensibilité. Si vous le precises d_:1 nerf vague. Certaines indications
étant extrêmement fins, c'est seulement provoque une douleur ou une gêne ; surtout, contactez avec le coton-tige, vous déclenche-
lorsqu'ils sont très sensibles qu'il faut les
travailler en induction jusqu'à sédation de la
prenez votre temps. Faites pénétrer très lente-
ment le coton-tige dans le conduit, en le
;e~ u_~e douleur très vive qui doit vous inviter
~:71 er cette zone et à revenir un peu en
~?nt plutot en relation avec le nerf facial et
autres, ~vec le nerf vague :
- paralysie faciale •
arnere.
douleur. faisant tourner légèrement sur son axe. - algie vasculaire de la face .
1
À la moindre douleur, revenez délicate- Laissez toujours le coton-tige en appui· - sinusites ;
ment en arrière et changez à peine l'orienta- contre la paroi d , - acouphènes ;
Méat acoustique externe . I u meat. Cela permet de
tion du coton-tige pour progresser davantage. ~rog1esser lentement et d'éviter de contacte. - s~rdité post-traumatique;
Nous avons vu que l'innervation du méat Avec l'habitude, on ressent les zones irectement le t , . I
où 1 . . . 7mpan. A partir du moment - f1bro_se du tympan, par Vintermédiaire de la
acoustique externe vient essentiellement du douloureuses avec le coton-tige parce qu'elles u a sens1b1hte augmente nettement c'est par01_ du meat acoustique externe;
facial, avec le rameau anastomotique du nerf sont légèrement rugueuses ou indurées. On (y;pvous êtes très proche de l'inserti~n du
an. - ~tal~1e sans explication infectieuse ;
vague et de la branche auriculaire du plexus peut percevoir aussi l'écoute tissulaire au
travers du coton-tige, qui n'est finalement - f1xa_ti?ns crân!ennes ; l'effet s'exerçant par
cervical.
1~,b1~1s de la regulation de la pression intra-
L'anastomose avec le facial se fait par le qu'un prolongement du doigt. • Réflexe tussigène
Sur la zone sensible, effectuez une c~m- c1~n~enne et par Vinnervation vagale des
rameau auriculaire du nerf vague. Au niveau Le réflexe t · , , ,
nerf va ue uss_ig~ne est du a la stimulation du rr.ie~mges de la fosse cérébrale postérieure ;
de l'aqueduc de Fallope, il fournit un petit pression-induction pour relâcher la portJ0n - v1sceralgie, souvent homolatérale ; par
· u a-
filet au facial. À la base du crâne, il se divise en douloureuse. C'est certainement la manIP 1 effleura~t Î Generalement, il est provoqué en
exemple, pour stimuler le foie ou le
deux branches, l'une pour le nerf auriculaire tion la plus efficace du nerf vague q nouse
ue souvent e tympan, mais il se produit aussi
connaissons. Cette manœuvre demande un du rnéat quand on touche la partie profonde poumon droit, on agit sur le conduit
postérieur, l'autre pour la face postérieure du externe droit ;
pavillon et la partie postérocaudale du canal. certaine expérience. coton•ti acoustique externe. Il prouve que le
ge est au bon endroit. - vag~toni_es ; pour !es crises vagales, on peut
apprendra au patient ou à son entourage
310 Pratique des manipulations

une manœuvre qui consiste à mettre d it Précautions


,. u l'auriculaire dans le con u Chapitre 26
1 m~~x o et à exécuter plusieurs rota- C'est l'exploration du méat_avec !e co~on-t~g~
auditif exter:1e Une autre technique ui vous indique si la manipulation u me~
f ns horaires. .
consis
10 . te a' mordre la phalangine de I'auricu-

laire gauche ;
_ la sp h,ere ORL, dans les suites
.
d'infection et de traumatismes.
h" · ie
de c irurg ,
q . , Toute douleur ou toute sens],
est appropnee. , .
bilité trop marquee doit vous
ment circonspect.
rendre extrême-
Manipulations
de l'encéphale

Caractéristiques mécaniques

Manipulation viscoélastique cérébrale


Manipulations de l'encéphale
313

Chapitre 26

Manipulations
de l'encéphale

Caractéristiques mécaniques
important. Nous pensons que nos manipula-
Viscoélasticité cérébrale tions, en jouant sur la pression intracrâ-
nienne, influencent ces champs électriques
Le cerveau a la consistance d'un flan entouré pour mieux les harmoniser.
d'une enveloppe plus rigide. Baignant dans le
liquide cérébrospinal, il est très sensible à
toute variation de pression. Il suffit de mettre Modifications
sa tête en déclive pour sentir immédiatement de la pression intracrânienne
une tension intracrânienne plus forte.
Voyons ce qui peut faire varier la pression On peut modifier la pression intracrânienne à
intracrânienne pour affiner à la fois le diag- l'aide de certaines positions, de la respiration,
nostic et le traitement sur le cerveau lui-même. d'une compression de l'abdomen, des yeux et
des oreilles.

Sensibilité mécanique de l'encéphale Règles générales

Du fait de sa texture très malléable et compres- - À l'inspiration, la pression intracrânienne


augmente.
sible, le cerveau est sensible à la moindre varia-
tion de pression. De nombreux paramètres - À l'expiration forcée, elle a tendance à dimi-
nuer.
climatiques, barométriques, hygrométriques,
mécaniques, digestifs, hormonaux, psycho- - En amenant les genoux sur la poitrine, elle
augmente.
émotionnels exercent une influence sur sa
compressibilité. En fonction de l'intensité des - En procubitus, la tête en bas, elle augmente.
stimulus, le cerveau va réagir avec des symptô- - En comprimant les yeux et les conduits
mes variés qui peuvent aller du simple mal de auditifs, elle augmente.
tête à une décharge épileptiforme.
Écoute globale crânienne en inspiration
Les manipulations de viscoélasticité céré-
~rale, en plus des techniques crâniennes clas- Nous avons étudié l'écoute globale crânienne
siques, vont permettre au cerveau de ne pas et ses différentes appréciations. Supposez que
Subir de gradients de pression défavorables. vous hésitiez entre une fixation membraneuse
Le cerveau et, surtout, les cellules gliales et cérébrale. Le patient est en décubitus ; vous
Produisent un champ électromagnétique avez une main sous-occipitale et l'autre sur le
crâne, avec le médius dans l'axe de la suture
2
~ 006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
anipulations des nerfs crâniens
314 Pratique des manipulations
Manipulations de l'encéphale
315

sagittale. Demandez au patient d'inspirer et de riant, demandez-lui d'inspirer à fond pour Finalement l h . .
rester quelques secondes en apnée inspiratoire. mieux placer vos paumes en regard de la '. a p ase d'mspuation sert à
mettre en tension le tissu cérébral et ses pondre à la même 1 1. .
Les tensions intracrâniennes vont se renforcer fixation. loppes A enve- d, . , oca 1sat10n ressentie
. u moment de l'expiration le l' épart, mais c est assez rare. au
du fait de l'augmentation de la pression. - Quand il est en inspiration maximale, chement d , re a- On peut travailler cett
En cas de tension membraneuse, votre faites-le expirer à fond. Simultanément, . e cette tension permet de béné f
Cler de l'élasticité de retour et de . e !- cité cérébrale comm e zol~e en viscoélasti-
paume va se diriger plus précisément vers la vous comprimez de vos deux paumes le , e on a vu , 'd
zones les plus denses. Jouer sur les ment. ~ette technique permet de fe~~c~ ~m-
zone dure-mérienne fixée. crâne dans la direction de l'écoute. N'hési-
zone ou le cerveau a mémorisé ce pro~~, e1 la
En cas de problème cérébral, la paume de la tez pas à réaliser une réelle compression
Compression des yeux On peut appliquer cette techrn eme.
main va s'enfoncer profondément de manière progressive, pendant le temps de l'expira- toutes les parties du cor s ique avec
plus précise et linéaire vers le cerveau, en tion. et des méats acoustiques système viscéral. p , notamment le
marquant un arrêt plus net que pour les Ce jeu de pression-dépression va jouer sur
membranes. la fixation cérébrale et sur tout le système Avec les yeux
Méats acoustiques
L'inspiration renforce les fixations intracrâ- fluidique de l'encéphale. Dans
niennes pour vous permettre d'être plus précis. . la même position, on d emande au C'est le même protocole que ourla
Il va agir notamment sur le système pat1en~ de comprimer ses yeux. Cela a our
veineux, qui joue un rôle très important pour sion des yeux. Mais l'effet s~ fait dcompres-
~ff~t d ~u?menter les tensions membrane~ses ressentir au niveau des compartime tvantage
Manipulation diminuer le poids réel du cerveau. mtracramennes antérieures et l . .
intracrânienne. a p1ess10n et postérieur du cerveau. n s moyen
viscoélastique cérébrale Rappelons qu'en inspiration, la pression
négative intrathoracique se répercute à travers
La manipulation viscoélastique cérébrale les veines vertébrobasilaires jusqu'au cervelet ■ Compression combinée à la respiration Indications et contre-indications
consiste à jouer sur la pression intracrânienne et à la partie postérieure du cerveau. Elle est Le patient in~pire à fond progressivement
pour avoir un effet sur l'encéphale et sur l'un des facteurs de diminution du poids réel Indications
tout en compnmant lui-même (sans désa ré-
l'origine des nerfs crâniens. Il est possible de de l'encéphale. ment) les globes oculaires g N~u.s pensons avoir un effet au niveau des
s'aider de la respiration et de la position du Nous sommes toujours ébahis par le fait o_n bénéficie alors d'un~ tension maximal o~1gme} ?~s nerfs crâniens et aussi sur les atta-
patient. Les mains posées sur le crâne
augmentent les différences de pression en
que le cerveau, qui a un poids sur la balance
de 1,3 kg, ne pèse plus que 40 gin situ.
~our_ por:er un diagnostic plus précis sur
f!xat10n tissulaire et bénéficier du ret '!
1: c es o11f1C1elles de la dure-mère II t ,
p ibl · es meme
os_s1 e de_ penser que plus un orifice est
comprimant les zones ressenties pendant tique. our e as-
petit,_ plus il est sensible aux variations d
l'écoute. Respiration et mouvement crânien press10?, ~lus sa fixation est pathogénique e
C'est exactement la même technique, mais
■ En expiration _Les mdICations de manipulation sont ies
Respiration smvantes:
vous faites coïncider la phase expiratoire avec On ~e~ande au patient de souffler à fond
la phase de rétraction crânienne, et la phase progress1:1ement tout en relâchant la - différences de densité cérébrale (démyéli .
Le patient est en décubitus. Vous avez sation pla d n1-
inspiratoire avec la phase d'expansion c?mpress10n des yeux pendant la phase de ces) ; , ques e protéines, microcicatri-
toujours une paume sous-occipitale et l'autre retraction.
crânienne.
posée sur le crâne, le médius dans la direction - séquelles de traumatisme crânien .
C'est une technique excellente et le patient
de la suture sagittale.
ressent bien les différences de pression. ■ Recherche et traitement - maladie de Parkinson . '
- Faites une écoute crânienne globale pour des zones de dysfonction cérébrale - sclérose en plaques ; '
repérer la zone fixée. - maladie d'Alzheimer .
- Demandez au patient d'inspirer et de rester Membres inférieurs ~vant de traiter votre patient faites
ecoute crânienne globale , une insuffisance circulatoire cérébrale
quelques secondes en apnée inspiratoire. On peut combiner la technique viscoélastique s . , Il est ~ien entendu que nous n';vons as
- Déplacez vos paumes de manière à ce du cerveau classique et un mouvement pari~ia1~s~z ~ue vous ayez trouvé une zone d eff:ts duects sur ces maladies mais sur le~rs
qu'elles soient de part et d'autre de la zone genoux-poitrine. d'une ro1~e chez un patient souffrant consequences fonctionnelles.
fixée diagnostiquée par l'écoute. Selon le même protocole, en phase d'ins- pro . gonalg1e droite. Vous stimulez les
- Tournez la tête du patient afin d'avoir un piration, on peut demander au patient lairitiiepteurs m usculo-ligamen to-ca psu- Contre-indications
appui optimal des deux paumes pour que d'amener ses genoux sur la poitrine à l'aide de une , genou en les étirant et vous refaites
ecoute cr' · Les contre-indications d es mampulations
.
celles-ci soient en opposition et agissent de ses deux mains. Cette position va augme?t~r une zon ~n_1enne globale. Si vous sentez
sont les suivantes :
concert en compression. la pression intracrânienne et, ensuite, la dirni- attire e occ1p1tale ou frontale gauche qui
. atoire en votre paum , - hypertension artérielle •
- Demandez au patient d'expirer à fond : la nuer au moment de la phase expir braie c 0 e, c est que la partie céré-
, ncernant le g , - anévrisme intracrânien'·
tension intracrânienne se relâche. Mainte- relâchant le mouvement des genoux. a ce n1· veau B' , enou
. problematique est - diabète; '
. ien sur, Il peut parfois corres.
- suites de rupture d'anévrisme.
1

1 1

Troisième partie

Chapitre 27. Pathologies des nerfs crâniens


Chapitre 28. Adénopathies du cou et de la face
Chapitre 29. Cervicalgies d'origine crânienne
Chapitre 30. Sinusites
Chapitre 31. Système nerveux autonome
Chapitre 32. Neuroglie
1

1 Chapitre 27

Pathologies
des nerfs crâniens
Pathologies nerf par nerf

Pathologies combinant plusieurs nerfs crâniens


Pathologies des nerfs crâniens
321

Chapitre 27

Pathologies
des nerfs crâniens
L'approche manuelle des nerfs crâniens nous
- son étiologie ;
confronte parfois à des pathologies sérieuses.
Ce chapitre peut servir à éviter les gros pièges - ses répercussions à distance.
ainsi qu'à comprendre l'intérêt et les effets L'imagerie cérébrale a considérablement
locaux et généraux de certaines manipula- affiné le diagnostic, mais c'est souvent un
tions. diagnostic a posteriori, quand les symptômes
sont assez évocateurs.
Pathologies nerf par nerf Nous allons voir dans le tableau 27.1 que
chaque nerf crânien a sa sémiologie propre ou
Les nerfs crâniens ont sensiblement les apporte sa contribution à un tableau clinique
mêmes atteintes que les nerfs périphériques. plus complexe.
Cependant, leur diagnostic est plus complexe
et nécessite l'avis d'un neurologue.
Ce dernier précise les différentes caractéris- Pathologies combinant
tiques de la lésion : plusieurs nerfs crâniens
- sa localisation ;
- sa physiopathologie ; Les pathologies combinant plusieurs nerfs
crâniens sont indiquées au tableau 27.2.

2
~ 006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
an1pulations des nerfs crâniens
1,
1 1

322 Données anatomocliniques


Pathologies des nerfs crâniens
323

Tableau 27 .1. Tableau 27.2


Principaux symptômes et signes cliniques des nerfs crâniens (d'après Doyon et al.) Principaux syndromes topo ra hi '
(d'après Doyon et al ) g p ques d atteinte des nerfs crâniens à I b d ,
Nerf Fonction Symptômes et signes cliniques · a ase u crane
Syndrome
Nerf olfactif (1) Sensorielle Anosmie ou hyposmie Nerfs crâniens atteints
De la fissure orbitaire supérieure Étiologies principales
Nerf optique (Il) Sensorielle Baisse de l'acuité visuelle unilatérale, oedème ou décoloration de Ill, IV, VI, b~anche ophtalmique
la papille, scotome central ou cœcocentral au champ visuel du V, parfois If (si fa lésion est Tu~eur.s envahissantes du sinus
(hémianopsie bitemporale si atteinte du chiasma, hémianopsie spheno1daf, anévrismes
localisée à l'apex orbitaire)
latérale homonyme si atteinte des bandelettes optiques ou des De la paroi latérale
radiations optiques [souvent en quadrant]) du sinus caverneux Ill, IV, VI, branche ophtalmique
Anévrismes dans fe sinus
du V, souvent exophtalmie
Nerf oculomoteur (111) Motrice et Diplopie (verticale, horizontale ou oblique), ptosis, strabisme caverneux, thrombose du sinus
végétative divergent, limitation de l'adduction, de l'élévation et de cav~rneux, tumeurs de la selle
l'abaissement de l'œil, mydriase paralytique, paralysie de Du carrefour pétrosphénoïdaf turcique et des sinus crâniens
l'accommodation Il, Ill, IV, V (névralgie), VI
;umeurs (volumineuses) de
Nerf trochléaire (IV) Motrice Diplopie verticale dans le regard vers le bas et le côté sain, De la pointe du rocher Iangle moyen du crâne
V (névralgie), VI
inclinaison et rotation de la tête vers le côté opposé Otite avec pétrosite, tumeurs du
Mixte Paresthésie ou névralgie de l'hémiface, hypo- ou anesthésie de rocher
Nerf trijumeau (V) Du méat acoustique interne VII, VIII
l'hémiface, abolition du réflexe cornéen, déficit des muscles Tumeurs, processus infectieux
masticateurs, bouche oblique ovalaire De la citerne pontocérébelleuse
V sensitif, VII, VIII
(cochléaire et vestibulaire) N~urin~me de l'acoustique,
Nerf abducens (VI) Motrice Diplopie horizontale, strabisme convergent, limitation de men1ng1ome
Du foramen jugulaire
l'abduction de l'œil IX, X, XI
(trou déchiré postérieur) Tum~urs, anévrismes, dissection
Nerf facial (VII) Mixte Paralysie faciale périphérique (territoires du nerf facial céphalique carotidienne
Du carrefour jugulo-hypogfosse IX, X, XI, XII
et caudal)
(condyfo-déchiré postérieur) Tum~urs, anévrismes, dissection
Hypo-esthésie de la zone de Ramsay Hunt, agueusie des deux tiers
De Garein carotidienne
antérieurs de la langue, diminution des sécrétions salivaires et
Atteinte extradurafe unilatérale
lacrymales Ca,ncers oropharyngés,
de tous les nerfs crâniens
Sensorielle Acouphènes, hypoacousie ou surdité (nerf cochléaire) metastases de la base du crâne
Nerf acoustique (VI 11)
Syndrome vestibulaire (nerf vestibulaire)
Nerf glossopharyngien Mixte Névralgie, hypo- ou anesthésie du pharynx et du tiers postérieur
(IX) de la langue, agueusie du tiers postérieur de la langue, paralysie
du carrefour vélo-pharyngo-laryngé, diminution de la sécrétion
salivaire
Nerf vague (X) Mixte Hypo- ou anesthésie du pharynx et du larynx, paralysie du
carrefour vélo-pharyngo-laryngé, signes végétatifs
Nerf accessoire (XI) Motrice Paralysie des muscles sterno-cléido-occipito-mastoïdien et
trapèze
Nerf hypoglosse (XII) Motrice Paralysie de l'hémilangue (déviation de la langue du côté atteint
lors de la protraction)
Chapitre 28

Adénopathies
du cou et de la face
Tuméfactions de la face

Tuméfactions latérales du cou


Adénopathies du cou et de la face
327

1 1
Chapitre 28

Adénopathies
du cou et de la face
Lorsqu'on explore les parties émergentes des
nerfs crâniens, il est intéressant de savoir • les tumeurs de la parotide : à la palpa-
interpréter la signification des différents tion, on ressent, en arrière de la branche
ganglions que l'on trouve dans le cou. montante du maxillaire, un nodule dur,
En principe, toute atteinte infectieuse doit mobile et arrondi. Il entraîne une gêne à
la mastication et à l'audition;
rendre très prudent et inciter à diriger le
patient chez son médecin. Attention : une parésie faciale, des douleurs
névralgiques, une tumeur adhérente à la peau
Certains ganglions sont peu significatifs et et aux plans profonds doivent impérative-
présents presque systématiquement chez le ment faire penser à un cancer parotidien.
jeune enfant ou l'adolescent. Ils sont les
témoins d'une activité lymphoïde en réponse
à des sollicitations immunitaires ou à une fati- Tuméfactions latérales du cou
gue générale.
Il est important de savoir palper et analyser les
tuméfactions latérales du cou. Répétons-le : il
Tuméfactions de la face est très fréquent de trouver une adénopathie
dans cette région, témoin de réactions immu-
- Les adénopathies sous-maxillaires et sous- nitaires ou d'infection locale.
mentales signifient des lésions de la En principe, on trouve des ganglions ovoï-
bouche, de la langue et du plancher buccal. des, de petit volume, lisses, bien délimités, de
- Les adénopathies sous-angulo-maxillaires la taille d'un grain de riz ou d'un petit pois. Ils
sont fermes et rénitents.
sont en rapport avec les infections amygda-
liennes et linguales. On peut les mobiliser facilement par
rapport aux tissus adjacents.
- Les adénopathies sous-maxillaires peuvent
être postlithiasiques. Attention à ces signes:
- ganglions empâtés et coalescents;
- Les inflammations parotidiennes :
- ganglions de volume important ;
• les parotidites aiguës : la palpation met
en évidence des tuméfactions sensibles - ganglions de consistance molle et fluc-
tuante;
dans les régions rétromaxillaire et sous-
auriculaire ; - ganglions de trop grande dureté, adhérents
aux tissus de voisinage.
2
~ 006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
ar11puiations des nerfs crâniens
328 Données anatomocliniques

N.B. : Nous l'avons déjà souligné mais nous Nous avons vu nombre de maladies dont le
préférons le rappeler : il n'est pas possible seul symptôme initial était une cervicalgie. Le Chapitre 29
d'effectuer des techniques articulaires sur une piège était que certaines étaient parfois
colonne cervicale en présence de ganglions du déclenchées après un effort ou une mauvaise
cou et de la face ! Les adénopathies sont
souvent génératrices de douleurs articulaires
ou abarticulaires. Elles signent toujours une
position. Dans tous ces cas de figure, le
patient est alors convaincu qu'il s'agit d'un
problème purement mécanique ; son assu-
Cervicalgies
réaction du système immunitaire face à une rance peut vous conduire à porter le mauvais

d'origine crânienne
infection, à une inflammation ou à une diagnostic.
tumeur.

Hypertension intracrânienne

Syndrome méningé
Cervicalgies d'origine crânienne
331

Chapitre 29

Cervicalgies
d'origine crânienne

La colonne cervicale est une zone privilégiée


de projection de douleur partant du crâne. II s'agit, dans les cas de légère hyperten-
L'exemple de la raideur de la nuque en cas de sion, de:
syndrome méningé illustre bien ce phéno- - troubles visuels ;
mène. L'irritation des méninges, surtout de la - tension rétro-oculaire ;
fosse cérébrale postérieure, envoie des messa- - troubles de la vigilance, avec apathie,
ges douloureux dans les segments Cl et C2. somnolence ou torpeur ;
Reportez-vous au chapitre 5, relatif à l'inner- - ralentissement du pouls;
vation de la dure-mère, pour approfondir les - stase papillaire ;
relations entre la colonne cervicale et la fosse - céphalées par à-coup. La céphalée est un
crânienne postérieure. élément important mais inconstant. À ses
Les manipulations des nerfs crâniens sont débuts, elle est intermittente et réveille
une bonne réponse à certaines cervicalgies souvent le malade dans la deuxième partie
d'origine fonctionnelle. Toutefois, il est indis- de la nuit. Elle reproduit un syndrome pseu-
pensable de connaître les symptômes de cas domigraineux et s'accompagne de vomisse-
plus sévères pour pouvoir diriger ces patients ments.
vers d'autres praticiens. II s'agit, dans les cas de forte hypertension :
- de vomissements en fusée sans effort et sans
cause alimentaire;
Hypertension intracrânienne
- d'œdème papillaire : à ses débuts, ce n'est
L'augmentation de la pression intracrânienne qu'une légère dilatation veineuse, sans
est due, la plupart du temps, à un développe- trouble fonctionnel visuel. Petit à petit, les
ment d'un processus expansif dans la boîte symptômes augmentent, jusqu'à une para-
crânienne. lysie du nerf abducens se traduisant par une
diplopie;
- d'accès convulsifs ;
Symptomatologie
- d'état d'obnubilation ;
Certains symptômes sont tellement évidents - d'engagements cérébraux ; ils sont occa-
qu'il est peu probable que ces patients vien- sionnés par les déformations mécaniques
nent nous consulter; d'autres sont plus sour- de l'encéphale, plus que par l'augmentation
nois.
de pression. Les conséquences de ces enga-
gements sont à craindre, par dysfonction de

~ 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.


an1puiations des nerfs crâniens
332 Données anatomocliniques
Cervica/gies d'origine crânienne
333

la partie encéphalique comprimée et par Syndrome méningé Constipation


compression . des structures vasculonerveu-
Le syndrome méningé groupe l'ensembl~ des La constipation est le troisième élément du nuque. L'hyperflexion de la hanche entraîne
ses. , sur l'autre membre inférieur:
s m tômes liés à une irritation pat~ologique trépied méningitique classique. Très incons-
L ' . tence de signes d'hypertension intracrà- - une flexion, si le membre inférieur était
exzset, surtout, de signes d ,engagement est une des ~nveloppes ménin_gées ~u syste1;1e ner: tante, la constipation est d'un intérêt pratique
nienne t du liquide cérebrospmal. Il s ac~om limité. initialement en extension ;
urgence médicale. veux
pagnee constamm~nt de modi•f·ica t·ions biolo - - une extension, si le membre inférieur était
giques de ce dermer. initialement en flexion.
Signes
Principales causes ~ . ■ Signes d'accompagnement
de l'hypertension intracrânienne Symptômes L'examen clinique cherche à objectiver le
syndrome méningé. Parmi les signes qui accompagnent cette
Les principales causes de l'hypertension intra~ Les symptômes du syi:idrome méningé consti- raideur méningée, il faut signaler :
crânienne sont représentées par _to~t ce ~~i tuent une triade classique. - le ralentissement du rythme cardiaque ;
eut augmenter la pressio1; ~u _hqm~e cere- Raideur méningée - l'hyperesthésie cutanée;
brospinal : traumatisme, m~nm~lte, hemorra- Céphalée , La raideur méningée est une contracture - la raie méningitique de Trousseau : si l'on
. men
gie , ingée , tumeur encephahte. trace, avec l'ongle ou une pointe mousse,
1 , •
La céphalée constitue le signe le P;us evoca- antalgique de défense des muscles paraverté-
Il existe une hypertension intra~ra.menn~ braux, en rapport avec la douleur secondaire à un trait sur la peau, on voit apparaître une
teur, le plus constant et le plu,s prec.o~e. ~lie
dite bénigne, avec tomodensitometne nor- l'inflammation des méninges. raie d'abord blanche, qui rougit ensuite et
est la conséquence soit de I hype1~1ess10n tarde à disparaître ;
~ale, qui peut être en relation avec : , ·
intracramenn e , soit de l'inflammation
, des Douloureuse et permanente, elle est parfois - fièvre souvent élevée et dissociée du pouls.
- une hypertension artérielle sévère ; . structures de la base du crane. . évidente, avec une attitude particulière du Dans les cas plus sévères, il s'agit de :
- une thrombose veineuse cérébrale (compli- Elle est très intense, violente, di~fuse sujet couché en chien de fusil (dos tourné à la
- signes neurologiques d'emprunt, qui
cation d'otite); ( arfois à prédominance frontale), ~erma- lumière, tête en arrière, membres demi-
traduisent l'irritation du système nerveux
fente (avec des paroxysmes) et insommante. fléchis). Toute tentative de la flexion progres-
_ une maladie de Behçet ; sous-jacent : crises comitiales, paralysies
Elle est exagérée par : sive de la tête entraîne une résistance invinci-
- certains médicaments : corticoïdes, antibio- diverses (paralysies oculomotrices notam-
_ le bruit (phonophobie) ; ble et douloureuse (raideur de nuque). Les ment), troubles psychiques;
tiques et vitaminothérapie A. mouvements de rotation et de latéralité sont
- la lumière (photophobie) ; - l'irritation méningée, qui peut aussi entraî-
possibles, mais augmentent la céphalée.
- la toux; ner des signes pyramidaux sous forme
Formes cliniques topographiques _ la poussée abdominale ; d'une vivacité des réflexes ostéotendineux.
Voici les principaux signes consécutifs aux _ la flexion de la nuque. ■ Tests cliniques
Formes cliniques
tumeurs, selon leurs localisations : . Elle n'est pas calmée par les antalgiq~es Deux manœuvres confirment la raideur
habituels et s'accompagne souve~t .de rachi~l- méningée. C'est surtout dans les formes frus- Un syndrome méningé peut avoir deux
- frontales : troubles psychiques avec mona
gies ainsi que d'une hyperesthésie cutanee tes qu'il est utile de les connaître; nous avons causes: l'hémorragie méningée et une ménin-
euphorique ; , gite.
diffuse. , . , , halée vu quelques cas où ce diagnostic n'était pas
- fosses postérieures : céphalées ~a~ pousse~s, évident. Les arguments en faveur d'une hémorragie
En cas d'hémorragie menmgee, la cep
raideur de la nuque, troubles cerebelleux , , au d e'bu t · Dans l'hématome méningée sont :
Peut être localisee . , , une Signe de Kernig - la brutalité du début ;
- temporopariétales: signes d'excit.ation corti- sous-durai, elle es t souvent associee
. de laa fosse
1 01·t motrice (type Bravais-Jackson!, douleur provoquée par la pression Ce signe est la limitation de l'élévation des - l'absence de fièvre malgré une possible
ca e, s h' · psie élévation thermique à 38° C après quelques
soit sensitive avec parfois une ermano temporale. membres inférieurs, avec impossibilité de
homolatérale ; fléchir les cuisses sans plier les genoux heures.
- pontocérébelleuses : troubl~~ auditif~, para- lorsqu'on met le malade en position assise ou Les arguments en faveur d'une méningite
Vomissements mais lorsqu'on élève les deux membres inférieurs sont:
lysie faciale, névralgie du trijumeau ,
Les vomissements sont p1 us inconstants r· 1·1s sont du malade couché. - un début plus progressif;
- du 3e ventricule et de la région hypophy- , 'b r.aux » cales repas,
Précoces. Ils sont dits « cere - la présence d'une fièvre à 39-40° C avec
saire : dysfonctions hypothalamo-~ypo- .
faciles en Jets, sans ra . pport avecdes change- Signe de la nuque de Brudzinski frissons, sueurs et myalgies ;
physaires ; sphénoïdales : troubles visuels ,
survenant ,
spontanemen t. ou lors
Ce signe est la flexion involontaire des - la notion d'une épidémie ou d'autres signes
avec énophtalmie. ments de position du patient.
membres inférieurs à la flexion passive de la infectieux : diarrhée, rhinopharyngite, rash
cutané.
334 Données anatomocliniques

Le caractère fébrile du syndrome méningé Parfois, une autre cause de fièvre est asso-
est souvent évident, sauf en cas de prise ciée (pneumopathie, foyer ORL : sinusite, Chapitre 30
'I d'antipyrétique qui masque l'élévation de la otite) qui constitue la porte d'entrée de la
! méningite.
température (tout simplement l'aspirine, par
exemple).
Sinusites

Rôle pneumatique des sinus

Définition

Symptômes

Localisations

Étiologie
Sinusites 337

,1 Chapitre 30
1

Sinusites
1 1

Rôle pneumatique des sinus


tion secondaire à une infection générale,
La pneumatisation des os de la face est liée à après une grippe ou une scarlatine.
l'évolution du crâne. Elle a produit un allège-
En médecine manuelle, on voit beaucoup
ment important du massif facial, diminuant
ses tractions sous la base du crâne. d'inflammations sinusiennes non infec-
tieuses.
Les sinus jouent un rôle pneumatique
considérable pour harmoniser les pressions
intracrânienne et craniofaciale. Ils contri-
Symptômes
buent également à l'allègement du crâne Les symptômes des sinusites sont essentielle-
osseux et du contenu intracrânien. Ceux qui ment des céphalées aiguës ou sourdes, parfois
ont déjà ressenti les symptômes d'une sinusite à type de migraine ou de névralgie. Le goût et
savent combien ils sont désagréables et invali- l'odorat sont touchés. Les sinusites provo-
dants. Quelques gouttes de pus sont suffisan- quent souvent des écoulements mucopuru-
tes pour augmenter les pressions intrasinu- lents. Le patient se plaint parfois uniquement
siennes et entraîner de très fortes réactions d'avoir le crâne pris dans un étau et se sent
locales (congestion) et régionales (céphalées). mal. Les douleurs sont augmentées par les
Des patients nous consultent souvent pour variations de pression, lors des changements
des sinusites sans cause apparente. Ce sont de position (flexion de la tête), à la toux et à
des patients aux muqueuses extrêmement l'éternuement.
sensibles, avec un terrain allergique parfois Les émergences faciales du nerf trijumeau
méconnu. D'autres patients ont un problème sont très sensibles à la palpation.
dentaire asymptomatique qui provoque des
irritations du nerf trijumeau avec irradiation
sinusienne. Enfin, certains déséquilibres Localisations
mécaniques du crâne, souvent d'origine trau-
matique, peuvent entraîner des irritations et Sinusites frontales
des inflammations des sinus.
Les sinusites frontales donnent des céphalal-
gies sus-orbitaires et frontales. Elles sont ryth-
Définition mées, à horaire régulier.

Les sinusites sont des inflammations et des Le rebord orbitaire et l'angle supéromédial
de l'orbite sont sensibles à la palpation (nerf
infections des sinus de la face. Les infections
supraorbitaire), de même que la racine du nez.
sont dues à des propagations d'infection
nasale ou dentaire, plus rarement à une infec- Le patient a l'impression qu'il a la tête prise
dans un étau.

© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.


Manipulations des nerfs crâniens
338 Données anatomocliniques

Sinusites maxillaires Sinusites associées Chapitre 31


Ces sinusites créent des douleurs sous- Ce sont des associations de sinusites : sinusite
orbitaires irradiant vers les dents. La pression frontomaxillaire, fronto-ethmoïdale ou eth-
du bouquet nerveux infraorbitaire augmente
la douleur. Les crises sont rythmées.
moïdo-sphénoïdale.

Étiologie
Système nerveux
Sinusites ethmoïdales
Ces sinusites se traduisent par des céphalées
antérieures sourdes, en arrière du nez.
De nombreux facteurs favorisent les sinu-
sites : autonome
Dans les ethmoïdites antérieures, les écou- - digestifs : par exemple, les reflux gastro-
lements purulents se font dans le méat moyen œsophagien . et les dysfonctionnements
des fosses nasales. hépatiques ;
Dans les ethmoïdites postérieures, les écou-
lements purulents se font dans la fente olfac- - hormonaux : sensibilité particulière aux
tive et sur la queue du cornet moyen. estrogènes ;
Systèmes orthosy thl
Les formes chroniques contribuent à la - allergiques : toutes les sensibilisations direc- mpa ique et parasympathique
formation de polypes nasaux. tes, par l'air inhalé, et indirectes, par voie
sanguine, sous l'action de métabolites de Nerfs glossopharyngien et vague
Sinusites sphénoïdales certaines substances ( chocolat, sulfites,
alcool, drogues, peintures, vernis, solvants,
Dans les sinusites sphénoïdales, les céphalées etc.);
sont profondes, souvent à projection occipi- Système sympathique cervicocéphalique
tale. Les écoulements de pus se font dans le - toxiques : la pollution atmosphérique et le
rhinopharynx, donnant mauvais goût dans la tabagisme en sont les principaux vecteurs.
La simple odeur de tabac sur les vêtements Hypersympathicotonie
bouche. À l'inverse des autres localisations de
sinusite, le patient se mouche peu. peut créer une irritation sinusienne.
Système nerveux autonome
341

Chapitre 31
1 1

Système nerveux
autonome

Le système nerveux autonome est l'une des


clés de notre action. Dans les chapitres précé- corps puisse combattre ou fuir. C'est un
dents, nous avons traité chaque nerf. crânien système qui prédomine le jour et pendant
individuellement. Même si nous avons l'état de veille.
mentionné les nombreuses anastomoses et Le système parasympathique a pour fonction
connexions dont ils font l'objet, il nous paraît de protéger et de restaurer le milieu intérieur;
intéressant d'envisager globalement les
on le dit endophylactique. Il permet de contre-
composantes neurovégétatives des nerfs balancer les effets du système sympathique,
crâniens. Les chemins qu'empruntent les après l'action. C'est un système qui prédo-
fibres ne sont pas toujours très directs, et les mine la nuit et pendant le sommeil.
effets des manipulations vont bien au-delà du
simple geste local. La distinction anatomique entre les deux
Les anastomoses très riches entre les nerfs systèmes repose pour partie sur la localisation
crâniens et le système sympathique cervical des neurones préganglionnaires :
expliquent les interférences entre la tête et le - localisation thoracique pour le système
cou. Il est parfois difficile de différencier les sympathique ;
symptômes venant du cou ou de la tête, tant
leur système nerveux est interdépendant. - localisation craniosacrale pour le système
parasympathique.
11
1
Systèmes orthosympathique Nous allons aborder la composante cervi-
cocéphalique des deux systèmes, qui n'est
et parasympathique qu'une partie du système nerveux autonome.
Les deux composantes du système nerveux S'il est tentant de vouloir stimuler ou inhiber
autonome sont encore trop souvent considé- l'une de ces deux composantes, elles sont
rées comme deux composantes antagonistes. complémentaires et fonctionnent le plus
souvent en alternance.
Si leurs actions paraissent opposées sur de
nombreux organes, ces deux systèmes sont en Le système nerveux autonome est d'une
réalité complémentaires. subtilité difficile à imaginer. C'est à travers les
Le système sympathique prépare l'individu à exemples des nerfs glossopharyngien et vague
l'action;
0
on le dit ergotropique. Classiquement, ainsi que du système sympathique cervi-
n admet qu'il met tout en œuvre pour que le cocéphalique que nous pouvons en prendre
particulièrement conscience.
2
~ 006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
an,pu/ations des nerfs crâniens
342 Données anatomocliniques
Système nerveux autonome
343

Nerfs glossopharyngien média fine et une adventice épaissie, du fait


de la présence de récepteurs à l'étirement.
et vague Ces capteurs sont connectés aux terminai- _,,,-------- carotide externe

Viscérosensibilité sons nerveuses du nerf glossopharyngien. Ils carotide interne


répondent aux augmentations de pression
du glossopharyngien artérielle dans le sinus en engendrant des
Le nerf glossopharyngien véhicule les sensa- influx qui sont à l'origine d'un abaissement
tions inconscientes en provenance du corpus- de la pression artérielle par voie réflexe. nerf glossopharyngien
cule carotidien, chémorécepteur, et du sinus
carotidien, barorécepteur. Fibres parasympathiques
Les chémorécepteurs du corpuscule caroti- du nerf vague
dien enregistrent les niveaux d'oxygène, de t------ nerf du sinus carotidien
dioxyde de carbone et les paramètres de Viscéromotricité du nerf vague
l'équilibre acidobasique du sang artériel. Les corps cellulaires des neurones prégan.
Les barorécepteurs du sinus carotidien, qui sinus carotidien
glionnaires sont situés dans le noyau dorsal
sont sensibles à l'étirement de la paroi, enre- du vague et dans la partie médiale du noyau glomus carotidien
gistrent la pression artérielle. ambigu.
Ces sensations sont relayées par la branche Le noyau dorsal du vague est situé dans le
carotidienne du nerf glossopharyngien vers le plancher du 4e ventricule et dans la matière
ganglion inférieur du nerf (d' Andersch) où se grise centrale de la proche moelle allongée.
trouvent les corps cellulaires des neurones. Ils Les fibres préganglionnaires de ce noyau
envoient des informations vers la formation traversent le noyau spinal du trijumeau,
réticulée et à l'hypothalamus pour établir des émergent du bord latéral de la moelle allongée
réponses réflexes contrôlant la respiration, la et cheminent dans le nerf vague.
pression artérielle et l'éjection cardiaque. Les neurones du noyau dorsal innervent les
ganglions de l'intestin et de ses dérivés carotide commune
Glomus carotidien (poumons, foie, pancréas).
Le glomus carotidien, ou corpuscule caroti- Les neurones du noyau ambigu innervent
dien, est un petit chemorécepteur de 3 mm les ganglions du plexus cardiaque.
par 6 mm, localisé à la bifurcation caroti- Les deux noyaux sont influencés par des
dienne (figure 31.1). Il est très sensible à: influx venant de l'hypothalamus, du système Figure 3 1 · 1 · Glomus carotidien.
- l'hypoxie (baisse du niveau d'O2 sanguin olfactif, de la formation réticulée et du noyau
artériel) ; du tractus solitaire.
- l'hypercapnie (augmentation du niveau de À l'intérieur du pharynx et du larynx, les - p~,ur le c~ur : le corps cellulaire des axones
axones préganglionnaires activent des neuro- preganglronnaires est situé da 1 ascendant et la majeure .
CO2 sanguin artériel) ; arnbj L ns e noyau transverse. partie du côlon
nes ganglionnaires qui sont sécrétomoteurs . igu. eurs axones se terminent dans d
- l'acidose (baisse du pH sanguin artériel). petits ganglions associés au cœur et pro ~
pour les glandes des muqueuses pharyn- ~iscérosensibilité du vague
En réponse à ces modifications sanguines, quent un ralentissement de la f., vo
gienne et laryngée. cardiaque. requence A un niveau c ·
il décharge des influx dans la branche caroti- - Pour le thorax : les nerfs vagues prennent véhic l' . onsoent, la sensation viscérale
dienne du nerf glossopharyngien. des chemins différents, mais chacun éclate - Pour I'estorna . 1 f ï du ee par le nerf vague se traduit par le
gauch , c . es nerfs gastriques droit et a1 e « se sentir bien » ou de « se sentir m 1
en plusieurs branches qui rejoignent les e emergent du plexus œso ha .
Sinus carotidien plexus autour des gros vaisseaux de la base L~s sensations douloureuses d'origine vi:c;~
~a:~1~erfs stimulent la sécrétion de;gla~~~~ rha _e sont véhiculées par le système sympa-
Le sinus carotidien est une dilatation de du cœur. Les branches pulmonaires pro- t ique.
voquent une bronchoconstriction et }~s ture li~~eesdeetl;ont t moteurs pour la muscula-
l'artère carotide interne, peu après sa sépara- es omac.
• 1 en- Is:~es des ~lexus périviscéraux, les fibres
tion de la carotide primitive. branches œsophagiennes activent e P - Pour l'intestin • 1 b sens1t1ves viscérales convergent vers. 1 es nerfs
Il répond aux modifications de la pression staltisme œsophagien en stimulant la mus- agissent de la ·, es ran_~hes intestinales .· .
culature lisse des parois de l'œsophage. grêle 1 meme mamere sur l'intestin gastnques droit et gauche. Ces nerfs passent ,
artérielle. Les parois du sinus présentent une travers le hiatus œsophagien du diaphr a
, e ccecum, l'appendice, le côlon ou. , ragrne
P r se me1 anger au plexus périœsophag· ,
ien.
344 Données anatomocliniques
Système nerveux autonome
345

Des fibres sensitives provenant des plexus du thorax. Elle distribue ses collatérales à la
cardiaque et pulmonaire les rejoignent et tête, au cou, au membre supérieur et au nerf carotidien }
continuent leur route vers le haut dans les médiastin antérieur.
nerfs vagues droit et gauche. La chaîne sympathique cervicale est
Les deux nerfs vagues sont rejoints par des plaquée contre le plan prévertébral et située
nerfs véhiculant l'information viscérale derrière le pédicule vasculonerveux du cou
provenant: (figure 31.2). ganglion cervical supérieur
--------.IJ.--lJ._
- de la crosse aortique, des barorécepteurs Elle est constituée de trois ganglions, appe- rameau communiquant de c2
(récepteurs à l'étirement) ; lés ganglions supérieur, moyen et inférieur, -------
troisième nerf cervical
- des corps aortiques, des chémorécepteurs reliés par un cordon intermédiaire. -------
(mesurant la pression en oxygène) ; Les fibres préganglionnaires destinées à la
- de la partie basse du larynx, par le nerf tête et au cou sortent des trois ou quatre
récurrent laryngé ; premiers segments thoraciques, et remontent
vers le ganglion stellaire (ganglion cervical
- de la partie haute du larynx, par le nerf inférieur).
laryngé interne ; ganglion cervical moyen
-----J.,;.
- de la muqueuse de l'épiglotte, de la base de
la langue et des plis aryépiglottiques par le Système sympathique cervical muscle scalène antérieur
------1
plexus pharyngé. artère vertébrale
Les corps cellulaires des neurones viscéro- Ganglion cervical supérieur ------
sensibles sont situés dans le ganglion inférieur Le ganglion cervical supérieur est situé dans
du nerf vague (plexiforme). Ils sont connectés l'espace rétrostylien, limité :
à la formation réticulée et à l'hypothalamus - latéralement, par le ventre postérieur du
pour l'élaboration de réflexes contrôlant les muscle digastrique et le muscle sterno-
activités cardiovasculaire, respiratoire et cléido-occipito-mastoïdien ; racines du plexus brachial
gastro-intestinale. - en arrière, par les apophyses transverses des
Des connexions par la voie réticulobulbaire ze et 3e vertèbres cervicales et les muscles
(entre la formation réticulée et les noyaux des prévertébraux (long du cou et grand droit
nerfs crâniens dans le tronc cérébral) avec le antérieur) ; le ganglion est appliqué sur ces
noyau dorsal du vague (moteur) rendent structures ;
possibles ces réponses réflexes par le nerf - en avant, par les muscles du rideau stylien
vague lui-même. et le paquet vasculonerveux jugulocaroti-
dien;
Intérêt ostéopathique - médialement, par· le pharynx et par la lame
Ces réflexes, de type vagovagal, sont de sagittale. Figure 3 7 .2. ChaÎne sympathique cervicale.
fa plus haute importance pour nous. Ifs Le ganglion cervical supérieur est fusi-
nous permettent de jouer sur l'autorégu- Ganglion cervical moyen
forme, allongé en noyau de datte, étendu de
Le ga l' . ~e gangli?n cervical moyen serait le lieu de
lation du nerf vague dans sa globalité. la base du crâne à la 4e vertèbre cervicale. 50 o ng wn_ cervical moyen est présent chez relais des fibres destinées à la langue au
À l'intérieur du ganglion : de ;; des S~Jets_. Variable de siège, de forme et larynx et au corps thyroïde. '
Pois. rnension, Il a souvent la forme d'un gros
- certaines fibres font synapse et vont aux
Système sympathique artères carotide primitive, sous-clavière et Il est , , Ganglion cervical inférieur
cervicocéphalique vertébrale ; tubercul gen,e~alement situé en dedans du
la 6e v e !nteneur de l'apophyse transverse de Le ganglion cervical inférieur est situé au
La portion cervicale du système sympathique - d'autres fibres le traversent sans synapse et carr~~our du cou, du thorax et du membre
gagnent les ganglions sus-jacents. lant ertebre cervicale, particulièrement sail-
s'étend de la base du crâne à l'orifice supérieur ' encore appelé tubercule de Chassaignac. supeneur. I~ représente la fusion de quatre à
cinq ganglions cervicaux et d'un à deux
346 Données anatomocliniques
Système nerveux autonome
347

ganglions thoraciques. Il est situé dans la fosse Des filets gagnent l'anse de l'atlas, les ze et
sus- et rétropleurale de Sebileau, limitée : 3e nerf cervicaux et, de manière incons-
- en avant, par le versant postérieur du dôme tante, le 4e nerf cervical.
pleural; - Du ganglion cervical moyen partent des
- en arrière, par l'apophyse transverse de C7 filets qui vont aux 4e et se nerfs cervicaux.
et par le col de la première côte ; - Du ganglion cervical inférieur partent des
- latéralement, par les ligaments transverso- filets qui se rendent aux nerfs qui consti-
pleural et costopleural ; tuent le plexus brachial (Se, 6e, r, se nerfs
- médialement, par le ligament vertébropleu- cervicaux et 1er nerf thoracique).
ral.
Le ganglion est sur la face postérieure de Collatérales vasculaires
l'artère sous-clavière et entoure souvent aussi
l'artère vertébrale. ■ Ganglion cervical supérieur
À partir du ganglion cervical supérieur, les
fibres postganglionnaires se divisent en : Nerf carotidien
- anastomoses aux derniers nerfs crâniens et et plexus carotidien interne
ganglion cervical supérieur
aux quatre premiers nerfs cervicaux, par des Le nerf carotidien prolonge le pôle céphalique ------J
rameaux communicant gris ; du ganglion cervical supérieur sur la carotide
- formations des plexus périartériels des caro-
carotide interne ------------~ffl
interne (figure 31.4). Il porte les fibres de la
tides interne et externe pour se distribuer à vasomotricité du cerveau et de la rétine ainsi
la tête et au cou en suivant ces plexus. que la commande du muscle irien.
Les très riches plexus périartériels de la À l'entrée du canal carotidien, il se divise "------- plexus carotidien externe
carotide externe et de ses collatérales se distri- en deux branches médiale et latérale qui
buent aux tissus de la face et aux plans extra- s'anastomosent pour former le plexus caroti- ~------- carotide externe
ganglion cervical moyen
crâniens. Ils suivent aussi les artères méningées dien. --------=i
et vont aux méninges.
La branche latérale donne :
Les plexus péricarotidien (figure 31.3)
interne et vertébrobasilaire suivent les artères - le nerf caroticotympanique. Il pénètre dans
carotide interne et vertébrale dans la cavité la caisse du tympan et s'unit à une branche
crânienne et se poursuivent sur les artères du nerf tympanique du IX (nerf de Jacob-
cérébrales. son);
- le nerf pétreux profond. À la sortie du canal
carotidien, il traverse le foramen déchiré et
Distribution rejoint le nerf grand pétreux du VII pour
De ces ganglions partent des rameaux de constituer le nerf vidien destiné au
nature et de destinée différentes. On peut en ganglion ptérygopalatin ;
distinguer plusieurs variétés. On trouve : - un filet anastomotique au nerf abducens.
- les rameaux communicants ; La branche médiale donne :
- les collatérales vasculaires ; - des filets anastomotiques pour Figure 31. 3. Plexus péricarotidien.
- les collatérales musculosquelettiques ; • les nerfs oculomoteur, trochléaire et
- les collatérales viscérales ; - des filets pour :
abducens; • l'hypophyse; Jaire qui entoure la carotide interne et ses
- les rameaux anastomotiques. • le ganglion trigéminal ; branches.
• la dure -rnere
'• d e la selle turcique et de la
• le nerf ophtalmique. 1 ame basilaire ·
Rameaux communicants Ces derniers filets commandent le muscle Nerfs intercarotidiens
• 1 '
irien, auquel ils se rendent par le nerf nasal, Je a muqueuse du sinus sphénoïdal.
- Du ganglion cervical supérieur partent les ~e sont les nerfs qui se rendent à la bifurca-
rameaux destinés aux quatre premiers nerfs ganglion ciliaire et les nerfs ciliaires courts. Ce Au sortir d · tion carotidienne.
sont des fibres iridodilatatrices. bran h u smus caverneux, les deux
cervicaux qui constituent le plexus cervical. c es se terminent dans le plexus vascu- Au nombre de quatre à sept, ils constituent
avec les nerfs issus des nerfs vague et glosso,
348 Données anatomocliniques
Système nerveux autonome
349

artère ophtalmique

branche pour le
carotide interne---------------------, nerf oculomoteur

branche pour l'hypophyse -------.. ganglion


ciliaire

branche pour le------~-... '----- branche pour le nerf trochléaire


ganglion trigéminal
branche pour le sinus sphénoïdal
branche pour la dure-mère branche pour le nerf ophtalmique
------- branche pour le nerf abducens

---------------- nerf pétreux profond

nerf carotico-
tympanique

nerf carotidien
interne

Figure 31.4. Branches du plexus carotidien interne.


ganglion cervical moyen

pharyngien, le plexus intercarotidien qui rieur, qui constituent un plexus autour de


innerve la fourche carotidienne et le corpus- l'artère vertébrale (figure 31.5).
,------------ carotide
cule carotidien. De ce plexus partent de
nombreux filets qui vont former un riche Le nerf postérieur donne des rameaux
plexus périartériel sur la carotide externe. Les communicants profonds aux se, 6e et 7e nerfs
prolongements de ce plexus accompagnent cervicaux.
toutes les collatérales et terminales de l'artère: Au niveau de chacun des foramens inter-
artères faciale, thyroïdienne supérieure, tem- vertébraux correspondants, il émet la racine
porale superficielle, maxillaire interne et mé- sympathique du nerf sinuvertébral, destinée à
ningée moyenne. la dure-mère rachidienne et aux disques inter- Figure 31.5. Plexus vertébral.
vertébraux.
■ Ganglion cervical moyen
De ce ganglion naissent des filets pour la caro- Le plexus périvertébral, avant son entrée Nerfs de l'artère sous-clavière
tide primitive et, surtout, pour l'artère thyroï- dans le crâne, est renforcé par des filets issu: Cert · Collatérales musculosquelettiques
du ganglion cervical moyen et des deux a n ams nerfs de l'artère sous-clavière vien-
dienne inférieure (plexus thyroïdien inférieur). Des filets très grêles, nés de la face postérieure
ent du ganglion cervical inférieur, directe-
trois premiers nerfs cervicaux (figure 31.6). Il d~ ganglions, sont destinés aux corps verté-
ment ou par
fa , . l' anse d e v·1eussens , et vont à la
■ Ganglion cervical inférieur se poursuit sur la partie intracrânienne de
, ce posteneure de l'artère. D'autres issus de
bia~~ et aux muscles prévertébraux (droit
l'artère vertébrale sur le tronc basilaire et ses 1 anse p' .. , , anteneur, long du cou).
Nerf vertébral et plexus vertébrobasilaire collatérales. App~lé alors plexus vertébrob~- :uvertebrale, vont à la face antérieure
de 1, artere t '
e a ses collatérales particulie'r·e
Du ganglion cervical inférieur naissent deux silaire, il s'anastomose au plexus péricaroti- ln ~ ~ ·' , 1 -
Collatérales viscérales
dien. intern x arter~s vertebrale, thoracique Parmi les collatérales viscérales celles d U
nerfs vertébraux, l'un antérieur, l'autre posté- e et thyro1d1enne inférieure. ]" 1
gang ion cervical inférieur sont intéressantes
350 Données anatomocliniques
Système nerveux autonome
351

- pessimisme ;
- énophtalmie possible ;
- violence plus ou moins contenue .
carotide interne
- insomnie ; ' - tachycardie ;
dure-mère ------------1 ...:...._ nerf vague - tension systolique parfois élevée .
- maigreur;
nerf vasculaire --------,,------_
- lenteur digestive ; '
- réflex_es tendineux et pilomoteurs exagérés . - douleurs postprandiales .
supérieur nerf hypoglosse - mydnase; '
__,__,__ ganglion - météorisme et constipation.
artère vertébrale ---"""".::-----,c'\
cervical supérieur

l"'t- :---- - - - nerf vasculaire


inférieur

Figure 31.6. Innervation de l'artère vertébrale.

à étudier. Elles expliquent en partie les résul- Rameaux anastomotiques


tats étonnants que l'on obtient sur le système - Du ganglion cervical supérieur, le nerf jugu-
vasculaire crânien. En traitant manuellement laire se dirige vers le foramen jugulaire. Il se
le défilé thoracique, on libère particulière- termine dans les ganglions inférieurs du
ment: nerf glossopharyngien et du nerf vague.
- des filets pleuraux destinés au dôme pleu- L'anastomose est réalisée par plusieurs
ral; filets.
- Du ganglion cervical moyen, une anasto-
- des filets œsophagiens et trachéaux, grêles mose est envoyée au nerf récurrent du
et courts; vague.
- Du ganglion cervical inférieur, des anasto-
- le nerf cardiaque inférieur ; moses constantes, mais de nombre et de
développement variables, vont au nerf
- le nerf cardiaque inférieur qui, des deux
phrénique. À droite, une anastomose cons-
côtés, se termine derrière la crosse de
tante emprunte l'anse de Vieussens pour
l'aorte, dans le plexus cardiaque profond.
atteindre le nerf vague et le récurrent.
Sur son trajet, il s'anastomose aux nerfs
vague et récurrent, et donne des nerfs
vasculaires à la sous-clavière, à la carotide et Hypersympathicotonie
à la crosse de l'aorte. Il donne aussi des nerfs De même que nous avons donné les caracté-
thymiques et pulmonaires ; ristiques de la vagotonie, voici résumés ceux
- des anastomoses constantes au nerf phréni- de l'hypersympathicotonie :
que. À droite, une anastomose constante - nervosité ;
emprunte l'anse de Vieussens pour attein- - hyperémotivité ;
dre le nerf vague et le récurrent. - grande irritabilité ;
Chapitre 32

Neuroglie

Généralités

Les différentes cellules gliales

Motilité gliale

Fonctions gliales

Rôle pathogène
Neuroglie 355

Chapitre 32

Neuroglie

Généralités fibres nerveuses. Ils fabriquent la gaine de


Les cellules gliales occupent plus de 50 % du myéline, véritable isolant qui protège et faci-
volume cérébral. Elles ont été découvertes en lite la circulation des influx nerveux. Ils assu-
1856 par le médecin allemand Rudolf rent la formation de myéline pour les axones
Virchow. Celui-ci les a rassemblées sous le du système nerveux central, et sont ainsi les
terme générique de glie, ce qui signifie littéra- homologues des cellules de Schwann pour le
lement « glue ». système nerveux périphérique. Cependant, si
À partir de ce moment-là, elles furent les pour un nerf myélinisé, chaque cellule de
« oubliées » des neurosciences ; elles furent Schwann ne myélinise qu'un seul axone, un
globalement considérées comme des cellules oligodendrocyte contribue à la formation de
rudimentaires. On pensait qu'elles consti- myéline pour plusieurs axones.
tuaient une substance amorphe, se conten-
tant d'occuper l'espace cérébral vacant et Microglie
d'isoler passivement les neurones. Au mieux
les considéra-t-on, un peu plus tard, comme Les cellules de la microglie sont équipées de
des cellules assumant les fonctions d'un tissu « bras ». Ce sont de véritables sentinelles du
conjonctif, c'est-à-dire : soutien, échanges, cerveau, car elles ont la possibilité d'envoyer
résorption et formation de cicatrices. leurs bras explorer les zones alentour. Elles
Ainsi, les cellules gliales ont été délaissées sont à la base du système immunitaire céré-
par la science jusqu'à un passé récent. Des bral. Elles défendent le système nerveux
travaux de pointe ont montré qu'elles jouent central contre les différentes agressions. Elles
en fait un rôle majeur. Certaines ont un rôle jouent aussi le rôle de phagocytes pour élimi-
de sentinelle ou de protecteur; d'autres parti- ner les débris laissés par les neurones et les
cipent beaucoup plus au traitement de l'infor- cellules gliales en voie de dégénérescence.
mation dans le cerveau. Elles ont la capacité
de décrypter et de transmettre des informa- Astrocytes
tions d'un bout à l'autre du cerveau, formant
ainsi un véritable réseau de communication Les cellules gliales les plus nombreuses sont
qui s'ajouterait à celui des neurones. les astrocytes. Ils sont ainsi dénommés en
raison de leur forme étoilée. On a longtemps
Les différentes cellules gliales considéré ces cellules comme un simple
Oligodendrocytes dispositif de comblement de l'espace situé
entre les neurones.
Les oligodendrocytes présentent des prolon-
Les astrocytes participent à la régulation de
gements qui s'enroulent en spirale autour des
la composition du milieu extracellulaire. En

© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.


Manipulations des nerfs crâniens
356 Données anatomocliniques
Neuroglie 357

formant une sorte d'enveloppe autour de la Fonctions gliales cerveau peut fabriquer de nouvelles cellules
jonction synaptique, ils contribuent à réduire nerveuses à partir de cellules souches, notam- Rôle pathogène
la diffusion des neurotransmetteurs qui ont Communication astrocytaire ment dans l'hippocampe. Ces substances
été libérés. Ils sont capables de capter les ~es c_ellu,les gliales se révèlent de plus en plus
Les astrocytes ont de longs bras qui viennent libérées par les astrocytes, permettent la trans~ im~hquees dans la pathologie du système
neurotransmetteurs et les molécules agissant s'enrouler autour des points de jonction entre formation des cellules souches en neurones.
dans l'espace synaptique. nerveux central. Certains en font même la l'
neurones pour former une sorte de manchon. La plasticité cérébrale, clé de l'apprentis- des maladies du cerveau. ce
Ils jouent un rôle : Lorsque l'influx nerveux arrive au niveau de sage et de la mémorisation, se trouve dépen-
- de régulation des taux de neurotransmet- la synapse, il déclenche la libération de neuro- dante de facteurs chimiques libérés par les Da~s le scénario biologique qui aboutit à la
1

transmetteurs dans l'espace synaptique. astrocytes. maladie d Alzheimer, les astrocytes ont une
teurs synaptiques; double personnalité.
- de contrôle de la concentration extracellu- Il se trouve que, par leur situation privilé-
giée autour de la synapse, les astrocytes ont les Apprentissage
laire de substances néfastes au bon fonc- . Leur responsa?ilité dans le processus
tionnement des neurones. moyens de faciliter, de ralentir ou même de Le_s cellules gliales occupent une place déter- mflammatoue qui accompagne le dépôt des
bloquer ce flux d'informations. mmante dans l'intelligence de l'espèce plaques ~myloï~es, dans le cerveau les a long-
Ils sont également capables de transmettre humaine qui possède la plus forte proportion temps fait considérer comme jouant le rôle
Motilité gliale des informations saisies dans une synapse à de cellules gliales du règne animal. des « méchants ». Ces agrégats de protéines
une autre synapse. Les neurones ne sont donc Du point de vue neuronal, le cerveau e n s ' accumu 1 ant d ans le cerveau, provoquent'
Les ostéopathes se sont intéressés aux cellules
pas les seuls à échanger des informations. d'Albert Einstein, autopsié dans les années la, mort des neurones et l'apparition de la
gliales bien avant que la communauté scienti-
Dans le cerveau, des groupes d'astrocytes 1980, ne différait pas de celui du vulgum pecus. demence.
fique ne les redécouvre. À la suite de W.G.
forment des ensembles de communication, Le nombre et la physionomie de ses neurones
Sutherland, c'est dans ces cellules que de Des études récentes viennent de montrer
appelés domaines astrocytaires. Ces groupes étaient tout à fait habituels. Seules certaines
nombreux auteurs ont vu un « moteur » très que les astrocytes avaient la capacité de dégra-
travaillent spécifiquement avec certains neu- zones cérébrales, celles dédiées aux tâches les
probable du mécanisme respiratoire primaire. der ces mêmes plaques amyloïdes. Ce
rones. plus complexes, possédaient une proportion
Les nombreuses observations histologiques La propagation de l'information par les de cellules gliales incroyablement élevée. nettoyage des zones touchées permettrait de
de cultures de tissu glial montrent que les astrocytes ne se fait pas par voie électrique, Dans les zones cérébrales soumises à un r~l~ntir, voire de stopper, l'apparition des
différentes cellules ont des comportements lésions.
comme pour le neurone, mais par voie chimi- apprentissage intensîf, le volume cortical tend
différents : que. Il y a une forte production d'ions calcium à augmenter, mais la densité des neurones D'u°:e manière plus générale, les astrocytes
- les astrocytes ne montrent qu'une mobilité qui se répercute comme une onde, d'astrocyte tend à diminuer. Tout se passe comme si les ont ceci de particulier qu'ils peuvent avoir le
faible et représentent l'élément tissulaire en astrocyte. Les gliologistes parlent d'onde cellules gliales « écartaient» les neurones. Plus bon et le mauvais rôles au cours d'une même
stable. Toutefois, d'après Bear et al., l'expan- calcique. Les informations véhiculées par cette les tâches à effectuer sont complexes, plus les maladie. Des travaux récents le confirment
sion et la rétraction des neurites (axones et voie sont très lentes. Elles atteignent au mieux astrocytes semblent intervenir dans la com- pour de nombreuses pathologies comme la
dendrites), observées par certains auteurs, 15 à 30 µm par seconde, contre 1 m par munication entre neurones. Autrement dit maladie de Parkinson, la maladie de Hunting-
semblent dépendre étroitement des astrocy- seconde au minimum pour l'influx nerveux. face à une situation nouvelle ou complexe, le~ t,~n,_ la. sclérose latérale amyotrophique,
tes; Sur la voie nerveuse, les informations circu- astrocytes s'adaptent aussi ! 1 épilepsie et les accidents vasculaires céré-
- les microgliocytes se déplacent rapidement lent 100 000 fois plus vite que sur la voie astrocy- braux (ischémie, infarctus).
taire. Mémorisation
entre les prolongements des astrocytes, en Nous pensons que les manipulations de
changeant continuellement de forme ; Il existe donc deux réseaux, l'un rapide et Les astrocytes semblent jouer aussi un rôle
l'autre lent, permettant vraisemblablement au l'encéphale ont un très grand impact sur les
facilitateur dans les phénomènes de mémori-
- les oligodendrocytes sont animés d'une cerveau de mieux coordonner son activité. sation. ~ellules gliales ; certainement bien plus
pulsation qui contracte et dilate le corps cel- important que sur les neurones eux-mêmes.
lulaire selon un rythme régulier (Kahle, Organisation neuronale
Leonhardt et Platzer citant Lumsden et
Pomerat).
Les astrocytes sont de grands organisate~rs ?e
l'architecture cérébrale. Ils se révèlent Indis-
S'il était établi que l'activité de certains pensables à la création de nouveaux neurones
groupes de cellules se fait de manière concer- et de nouvelles synapses. d
tée, on pourrait alors affirmer l'existence du La naissance des neurones tout au long e
générateur du mouvement crânien que la notre vie est également sous contrôle astrocy-
main de l'ostéopathe perçoit. taire. Il est prouve, que, meme
, a' l''age adulte ' le
Conclusion

Les manipulations des nerfs crâniens sont un L'intégration de ces messages tissulaires
« plus » indéniable pour améliorer les effets après notre intervention intervient dans le
des nombreuses techniques propres à l'ostéo- subtil processus curatif de l'individu. En
pathie. Leurs effets sur la dure-mère, les sutu- réorientant la mécanique corporelle et les
res crâniennes, l'encéphale et même sur tout mécanismes de l'homéostasie, le cerveau va
l'organisme permettent de mieux soulager les créer de nouvelles conditions qui pourront
patients. permettre à l'individu de récupérer peu à peu
une physiologie plus conforme à ses attentes.
L'ostéopathie est une science complexe et
Ce sont en grande partie les 100 000 km de
un art difficile; elle ne peut se satisfaire d'être
notre système nerveux périphérique qui
un catalogue de techniques isolées. Son
permettent ces fantastiques échanges.
concept d'unité du corps lui fait respecter
Les neurones ont leur propre pathologie
même les structures corporelles les plus infi-
mécanique à titre de contrainte exogène,
mes, chacune jouant sa partition sous l'auto-
d'œdème ou de fibrose endoneurale. Notre
rité du cerveau.
main peut les aider à retrouver leur fonction
L'objectif d'un traitement ostéopathique optimale et ainsi améliorer ces indispensables
est de s'adresser à la partie de l'organisme la relations corps-cerveau.
plus dysfonctionnelle sur le plan mécanique Les manipulations des nerfs crâniens sont
pour obtenir un effet local, mais aussi pour une aide précieuse pour accéder à encore plus
prévenir le cerveau des changements occa- de finesse dans les notions de globalité et
sionnés. Ce dernier a un rôle informationnel d'unicité du corps humain. Nous devons
considérable qui traite les milliards de messa- défendre et affirmer sans relâche le concept et
ges émis et reçus par les tissus. la philosophie de l'ostéopathie.
Glossaire

Aditus ad antrum : canal de communication


entre la caisse du tympan et l'antre mastoï- Avellis (syndrome d') : paralysie homolatérale
dien. du voile du palais, du pharynx et de la
A frigore : « Par refroidissement ». Terme corde vocale par atteinte des nerfs acces-
soire (XI) et vague (X).
employé pour les paralysies faciales, parfois
les pleurésies et les néphrites. À vrai dire, le Behçet (maladie de) : association de plusieurs
refroidissement n'est qu'un paramètre de symptômes : lésions oculaires (uvéite,
ces maladies. choriorétinite), cutanéomuqueuses, articu-
Agoraphobie: peur des grands espaces vides ou laires (cervicalgie), digestives, vasculaires et
pleins de monde. nerveuses.
Agueusie : perte du goût. Bell (signe de) : dans la paralysie faciale, rota-
Amaurose : cécité sans lésion apparente de tion latérocéphalique du globe oculaire
l'œil. avec occlusion incomplète des paupières,
Ambigu (noyau) : noyau moteur bulbaire du côté paralysé, quand le patient tente de
fermer les yeux.
commun aux nerfs glossopharyngien et
vague. Blastoderme: portion de l'œuf des mammifè-
Amblyopie : baisse de l'acuité visuelle sans res qui donne naissance à l'embryon, cons-
lésion organique de l'œil, tituée de deux feuillets : l'ectoderme et
l'endoderme.
Andersch (ganglion d') : ganglion inférieur du
nerf glossopharyngien, situé à la partie Blépharospasme: spasme du muscle orbiculaire
des paupières.
caudale du rocher, fournissant le nerf
tympanique (nerf de Jacobson). Bourgeon neural : petit relief dur et sensible,
Anisocorie : inégalité de diamètre des pupilles. perceptible manuellement sur un nerf en
Anisotension : inégalité de tension artérielle
restriction de mobilité.
mesurée au niveau des membres. Bravais-Jackson (maladie de): forme d'épilepsie
Arnold (nerf d') : grand nerf sous-occipital localisée; le patient reste conscient jusqu'à
émergeant entre atlas et axis. ce que les convulsions atteignent la face.
Arnold (nerf récurrent d') : rameau méningé Les convulsions sont localisées sur un seul
récurrent du nerf ophtalmique (Vl) inner- membre ou sur la moitié du corps. Elle est
vant la tente du cervelet. souvent due une irritation corticale (trau-
Anosmie: perte de l'odorat. matisme, tumeur, sclérose, problèmes
vasculaires, etc.).
Ataxie : troubles de la coordination des
Brudzinski (signe de): flexion involontaire des
mouvements sans altération de la force
musculaire. membres inférieurs lors de la flexion
passive de la nuque, au cours d'un
Aura : sensations qui précèdent le paroxysme syndrome méningé.
d'une maladie. Elles peuvent être d'origine Cataracte : opacité du cristallin.
motrice, sensitive, sensorielle, vasomo-
trice, sécrétoire ou psychique. Cavum de Meckel : cavum trigéminal. Dédou-
blement de la dure-mère qui constitue une
362 Manipulations des nerfs crâniens
Glossaire 363

cavité au niveau de la face antérieure du Ehrenritter (ganglion d') : synonyme : ganglion Garein (syndrome de) : paralysie unilatérale des
rocher contenant le ganglion trigéminal. supérieur du IX. Ganglion nerveux du nerf nerfs crâniens par une tumeur de la base du Lobstein (maladie de) : fragilité osseuse généti-
Cénesthésie : sensations souvent désagréables glossopharyngien, situé juste au-dessus du crâne. que, d'apparition tardive, avec déforma-
provenant de l'intérieur du corps. foramen jugulaire. Glauque : couleur verte tirant sur le bleu. tion du crâne et sclérotiques bleutées.
Chassaignac (tubercule de) : tubercule antérieur Endoderme (ou endoblaste) : feuillet interne de Méat : anciennement, canal. Désigne le
Hémianopsie: perte partielle ou complète de la
l'embryon donnant naissance à l'intestin conduit canalaire lui-même et non seule-
sur l'apophyse transverse de la 6e ~ert~bre vision de la moitié du champ visuel d'un ment son orifice.
cervicale, servant de point de repere a la primitif et à la vésicule ombilicale. Ce!te œil ou des deux yeux.
dernière est une annexe embryonnaire Ménière (maladie de) : syndrome cochléovesti-
carotide primitive. Hering (nerf de) : branche viscérosensible du
rattachée au cordon ombilical primitif. bulaire avec vertiges d'installation brutale
Cholestéatome : tumeur bénigne formée par la Énophtalmie : enfoncement anormal . des nerf glossopharyngien innervant le sinus
carotidien. acouphènes et surdité. C'est uniquemen~
desquamation de cellules épithéliales infil- globes oculaires dans l'orbite (contraire : avec une surdité que l'on parle de maladie
trées de cholestérol dans l'oreille moyenne exophtalmie). . Hunt (névralgie de Ramsay) : névralgie du de Ménière.
à la suite d'otite. ganglion géniculé (ganglion du nerf facial
Epley (manœuvre d') : mobilis~t~on pas~1ve e~ Mésoderme : couche intermédiaire du blasto-
Coalescence : adhérences entre différentes rapide du patient, de la pos1t10~ verticale a dans l'aqueduc de Fallope). La douleur est derme, entre l'ectoderme et l'endoderme
formations, généralement de même na- la position horizontale, pour debloquer les localisée au conduit auditif et à l'oreille d'où viennent les tissus conjonctifs'.
ture, ganglions par exemple. moyenne.
otolithes du labyrinthe de l'oreille. osseux, cartilagineux, musculaires,
Conjonctive : membrane muqueuse. ~rès fine Ergotropie : réaction à des stimulus non spéci- Hydrops : synonyme : hydropisie. Accumula- sanguins, lympathiques, la notochorde
tapissant la face interne des pau?1eres et 1~ fiques. tion de liquide séreux dans une cavité (petite tige constituant l'ébauche de la
face antérieure du globe oculaire, ce qm Foramen condylien antérieur : orifice du canal (endolymphe pour la cochlée et le vesti- colonne), la plèvre, le péricarde, le péri-
leur permet de glisser l'un sur l'autre. bule).
du nerf hypoglosse. toine, la capsule synoviale, les reins et les
Corps genouillés : ce sont deux petites éminen- Ganglion ciliaire : anciennement'. ganglion Hyperacousie : sensibilité acoustique excessive organes sexuels.
ces situées à la partie postérieure du thala- ophtalmique. Plexus nerveux, situe contre avec audition douloureuse pour certains Maria : trouble de l'humeur caractérisé par
sons.
mus. Le corps genouillé médial est le relais la face latérale du nerf optique, dont sont une excitation euphorique et une jovialité
des voies auditives. Le corps genouillé laté- issus les nerfs ciliaires courts. Hypermétropie : difficulté à voir les objets de excessive.
ral est le relais des voies visuelles. près. Myotome : synonymes : myomère, segment
Ganglion géniculé : ganglion du nerf facial,
Cushing (maladie de) : hyperplasie des surréna- situé dans l'aqueduc de Fallope. Induction : étirement manuel volontaire d'un musculaire. Série de segments embryonnai-
les avec sécrétion excessive d'hormones Ganglion inférieur du nerf vague : ancienne- tissu dans la direction de l'écoute. res symétriques, d'origine mésodermique,
cortico-surrénaliennes. ment, ganglion plexiforme. Ganglion du Iridocyclite : inflammation de l'iris et du corps disposés le long du tube médullaire.
Dermatome : territoire cutané innervé par le nerf vague situé légèrement au-dessous du ciliaire (muscle ciliaire qui donne insertion Chaque segment donne naissance à
foramen jugulaire. au cristallin et aux procès ciliaires, sécré- l'ensemble des muscles striés correspon-
nerf rachidien sensitif correspondant. dant à un métamère.
Ganglion otique : plexus nerveux, annexé au tant l'humeur aqueuse de l'œil).
Diplopie : perception de deux image: pour un Nervi nervorum : système micronerveux intrin- 1
nerf mandibulaire, situé au-dessous du 1acobson (nerf de) : nouvelle nomenclature :
seul et même objet. Ce symptome peut sèque d'un nerf.
foramen ovale. nerf tympanique, issu du nerf glossopha-
s'observer au cours d'une paralysie des ryngien. Neurokinine : polypeptide sécrété par le
Ganglion ptérygopalatin anciennement,
nerfs oculomoteurs. système nerveux ayant une activité vasodi-
ganglion sphénopalatin. Ple~us, nerve_ux, 1acobson (organe de) (organe voméronasal) :
Écouvillon : tige souple, renflée à une de ses annexé au nerf maxillaire, situe dans la latatrice.
diverticule des fosses nasales, situé de
extrémités par du coton (parfois une petite fosse ptérygopalatine . chaque côté de la cloison médiane. Neuropeptide·: médiateur chimique de nature
brosse), pour faire des prélèvements. Pour Ganglion supérieur du nerf vague : ancienne- peptidique sécrété par le système nerveux
nous, utilisé pour atteindre l'épithélium et Kernig (signe de) : impossibilité de fléchir les central.
ment, ganglion jugulaire, situé dans le fora- cuisses sans plier les genoux, en position
les nerfs olfactifs. men jugulaire. r Nystagmus : mouvements oculaires involon-
assise ou couchée. L'élévation des membres
Ectoderme : feuillet externe de l'embryon qui Ganglion trigéminal : anciennement, _g~ng ion inférieurs crée aussi une douleur lombaire. taires faits de secousses de directions oppo-
va former l'épiderme et les phanères, les de Gasser. Ganglion situé à l'origine d~s sées.
Ce signe est présent dans le syndrome
organes des sens et le système nerveux. trois branches du nerf trijumeau (ophta - méningé. Otolithes: synonymes : otoconies, statoconies,
Edinger-Westphal (noyau d') : synonyme : mique maxillaire, mandibulaire). statolithes. Formations riches en cristaux
Lipothymie : malaise avec nausées, respiration
noyau pupillaire. Noyau moteur de la Ganglions' cœliaques : peü·t s P lexus
. nerveux,
contri- haletante, faiblesse musculaire, troubles
calcaires recouvrant certaines parties du
musculature intrinsèque de l'œil, apparte- situés autour du tronc cœliaque. . labyrinthe et servant à l'équilibre du corps.
visuels, sudation importante, en principe
nant au nerf oculomoteur. buant à la formation du plexus solaire. sans perte de connaissance. Otospongiose : sclérose des tissus de l'oreille
moyenne et interne.
364 Manipulations des nerfs crâniens

Paget (maladie de) : ostéite déformante. a~ec Tic douloureux : il se produit dans les n~vral-
hypertrophie et déf?_imations des tibias,
fémurs bassin et panetaux.
Parosmie / perception olfactive imaginée. .
gies trigéminales (ou neuralgie: fac_iales),
souvent suite à un stimulus mecamq~e :
rotation de la tête, compression des pomts
Bibliographie
Pétrosite : ostéite du rocher (pyramide trigger de la face, etc.
pétreuse). Tractus : faisceau de fibres nerveuses ou
Placode : épaississement de l'ectoderme musculaires, ou ensemble de viscères creux
formant la première ébauche des organes appartenant à un système. , ,
sensoriels et des ganglions nerveux. . . Trigone carotidien : espace forme laterale~ent
Pore acoustique : anciennement, trou auditif. par le sterno-cléido-occip~t?-mastmdien, Amen DG. Images into human behavior. A
Orifice du méat acoustique. , médialement par l'omohyoïdien, et cranta- Brain SPECT atlas. New York : Mindworks Besson], et al. Physiologie de la nociception. J
lement par le digastrique. . , Press; 2000. Physiol (Paris) 1982; 78: 7-107.
Presbyacousie: baisse de l'acuité auditive due a
l'âge. Utricule: petite cavité, située à la partie ;e??a- Barral J.P. Manipulations urogénitales. Paris : Bossy]., et al. Neuro-anatomie. 2 vol. Paris :
Ptérygoïde: en forme d'aile. lique du vestibule membraneux ~e 1 oreille Maloine; 1984. Springer Verlag France; 1990.
interne, où débouchent les trois canaux Bouchet Y, Cuilleret J. Anatomie topographi-
Ptosis : chute plus ou moins impor~a:17-_te, de la Barral JP. Diagnostic thermique manuel.
paupière supérieure avec impossibilité d_~ la semi circulaires. Paris : Maloine; 1994. que, fonctionnelle et descriptive. Lyon :
relever (paralysie du releveur de la paupière Uvée (tractus uvéal) : tunique vas~~l~ire de Simep; 1983.
l'œil comprenant l'iris, le corps ciliaire et la Barral JP. Manipulations viscérales 2. 2e éd.
ou problème congénital). Paris : Elsevier ; 2004. Breig A. Adverse mechanical tension in the
Quadranopsie : perte de vision d'un qua~t du choroïde.
Barral JP. Le thorax : manipulations viscérales. central nervous system. Stockholm-New
champ visuel (on dit aussi tétranopsie ou Valsa/va (manœuvre de) : expiration par le nez,
2e éd. Paris : Elsevier; 2005. York : Almqvist & Wiksell - John Wiley &
avec la bouche fermée et les narines sons; 1978.
hémianopsie en quadrant). Barral JP, Croibier A. Approche ostéopathique
pincées, pour faire augmenter la pression
Rénitence : consistance ferme, résistante à la du traumatisme. Saint-Étienne : ATSA, Buser P, Imbert M. Commandes et régulations
dans la trompe d'Eustache. . .
pression du doigt. , . . Vasa nervorum : système microvasculaire CIDO & Actes Graphiques; 1997. neurovégétatives. Neurobiologie V. Paris :
Rhinencéphale: partie du cerveau spécifique au Barral JP, Croibier A. Manipulations des nerfs Hermann; 1994.
intrinsèque d'un nerf. .
sens de l'olfaction. Il comprend le b~lbe périphériques. Paris : Elsevier ; 2004. Cambier J, Masson M, Dehen H. Neurologie.
Vestibule : cavité moyenne du labynnthe de
olfactif, le tractus olfactif et le systeme Barral JP, Ligner B, Paoletti S, Prat D, Romme- 5e éd. Paris : Masson; 1985.
l'oreille interne.
limbique. veaux L, Triana D. Nouvelles techniques Carpenter MB. Human neuroanatomy. 7' 11 ed.
Vieussens (anse de) : synonyme : anse s?us-
Scarpa (ganglion de) : ganglion nerveux du nerf clavière. Petit nerf reliant les gangl~ons urogénitales. Aix-en-Provence : Éditions Baltimore: Williams & Wilkins; 1976.
vestibulaire. cervicaux supérieur, moyen et inféneur, CIDO & De Ver!aque; 1993. Cochard LR. Atlas d'embryologie de Netter.
Scotome : lacune dans le champ visue! ?ue à entourant l'artère sous-clavière. Barral JP, Mathieu JP, Mercier P. Diagnostic Trad. Martin Catala. Paris: Masson; 2003.
des petits points insensibles sur la ret_me. Voile du palais : cloison musculomembraneuse articulaire vertébral. 2e éd. Aix-en-
Septum : cloison qui sépare en deux parties un Croibier A. Diagnostic ostéopathique général.
mobile. Elle prolonge caudaleme~t et en Provence : Éditions Cido & De Ver!aque ; Paris : Elsevier; 2005.
organe, une cavité ou tout autre structure arrière la voûte du palais. Elle separe ~a 1992.
anatomique. Delattre A, Fenart R. L'hominisation du crâne
partie nasale du pharynx de la partie Barral JP, Mercier P. Manipulations viscérales
Sinuvertébral (nerf) : nerf récurrent innervant étudiée par la méthode vestibulaire. Paris :
buccale. de 1. 2e éd. Paris : Elsevier ; 2004. Éditions du CNRS; 1960.
les méninges rachidiennes. Voméronasal (organe) : synonym e ·• organe d Bates B. Guide de l'examen clinique. 3e éd.
Somite : synonyme : protovertèbre. Chacun Jacobson. Diverticule endo~asal e Doyon D, Marsot-Dupuch K, Francke JP. Nerfs
Paris : Arnette ; 199 3.
des segments du mésoderme de l'embryon l'organe olfactif, sensible aux phe_romone~. crâniens. Anatomie, clinique, imagerie.
Bear MF, Connors BW, Paradiso MA. Neuro- Paris : Masson ; 2002.
qui donne le dermatome, le myoto11:~ et 1~ Wrisberg (nerf intermédiaire de) : racine sensi-
sciences. À la découverte du cerveau. Rueil- England MA. Life before birth. 2nd ed.
sclérotome (tissu de l'embryon primitif qui tive du nerf facial. , ar les Malmaison : Pradel ; 2002.
donne naissance au squelette. Zinn (tendon de) : tendon forme P rf London: Mosby-Wolfe; 1996.
muscles oculomoteurs au t ou r du ne Beaumont A, Cassier P. Biologie animale. Les
Stapédien (nerf) : nerf destiné au muscle de Epstein 0, et al. Examen clinique. Éléments
cordés, anatomie comparée des vertébrés. de sémiologie médicale. Trad. B. Devulder.
l'étrier. optique.
Paris: Dunod Université-Bordas; 1982.
Paris-Bruxelles : De Boeck Université; 2000.
Besn R, Saylarn C, Veral A, et al. The existence
Felten DL, Josefowicz RF. Netter's Atlas of
of the vomeronasal organ in human beings.
J Craniofac Surg 2004; 15 : 730-5. human neuroscience. Teterboro : Icon Lear-
ning System ; 2004.
366 Manipulations des nerfs crâniens
Bibliographie 367

Fitzgerald MJT, Folan-Curran J. Neu- Lazorthes G. Le système nerveux périphéri- Rohen JW, Yokochi C. Anatomie humaine.
Testut L. Traité d'anatomie hum . p .
ro-anatomie clinique et neurosciences que. Description, systématisation, explora- Atla: photographique de l'anatomie systé- Doin ; 1896. aine. ans
connexes. Paris : Maloine; 2003. tion. 3e éd. Paris : Masson; 1981. ~at1que et topographique. 2 Vol. Paris :
Lazorthes G, Poulhes J, Gaubert M. La dure- Vigot; 1985. Testu~ L, Ja~ob O. Anatomie topographiq
Gaafar HA, Tantawy AA, Melis AA, et al. The Pans: Dom; 1935_ ue.
vomeronasal (Iacobson's) organ in adult mère de la charnière crâniorachidienne. Sa~pey MC. Recherches sur les nerfs du névri-
Bull Assoc Anat 1953; 78 : 169-72. leme ou nervi nervorum. CR Acad Sei 1867. Testut L, Latarjet A. Traité d'anato 1.
humans : Frequency of occurrence and humaine. 9e éd. rev. et corr, Pan . D ~ ~
Littlejohn JM. Notes sur les principes de 65 : 761-2. '
enzymatic study. Acta Otolaryngol 1998 ; 1948. us · om ,
118 : 409-12. l'ostéopathie. Maidstone : Éditions du Sidorov L. Control systems, transduction
Gauthier-Lafaye P. Précis d'anesthésie locoré- Centenaire; 1974. arr~ys and psi healing : an experimental Toldt C, Hochstetter F. Toldts anatomischer
gionale. 2e éd. rev. et aug. Paris : Masson ; Livingston RB. Mechanics of cerebrospinal basis for human potential science. JNLRMl ~tlas. Dritter band : Nervensystem
fluid. In : TC Ruch, HD Patton. Physiology 2002; vol. 1, n° 2. Smneswerkzeuge. Wien : Urban & Schwar~
1988. zenberg; 1945.
and biophysics. Philadelphia : W.B. Saun- Sidorov L. On the possible mechanism of
Gauthier-Lafaye P, Muller A. Anesthésie loco-
ders Company; 1965. p. 935-40. intent in paranormal phenomena. Journal Tr~h_lar Robert E. Doctor A.T. Still in the
régionale et traitement de la douleur. 3e éd. of Theoretics 2001.
McClintock MK. Menstrual synchrony and hvmg. Chagrin Falls : Personal publication.
rév. Paris: Masson; 1996.
suppression. Nature 1971; 291: 244-5. Ste:n K, McClintock MK. Regulation of ovula- Tuc_hmann-Duplessis H, Haegel P. Embryolo-
Gouazé A. Neuroanatomie clinique. 4e éd. tion by human pheromones. Nature 1998.
Méi N. La sensibilité viscérale. Paris : Tee & g~e: _Travaux pratiques et enseignement
Paris : Expansion Scientifique Française ; 390: 177-9. '
Doc; 1998. dirigé. Fascicule 2 : Organogenèse. Paris :
1994. Meredith M. Human vomeronasal organ Still AT. Osteopathy. Research and practise. Masson; 1979.
Gray H. Anatomy descriptive and surgical. function : A critical review of best and worst Seattle: Eastland Press; 1992.
15th ed. rev. New York : Bounty Books ; Wilson-Pauwels L, . Akesson EJ, Stewart PA,
cases. Chem Senses 2001 ; 26 : 433-45. Swartz M,H. Manuel de diagnostic clinique ; Spacey SD. Cranial nerves in health and
1977. Monti-Bloch L, Diaz-Sanchez V, Jennings- anamnese et examen. Paris : Maloine • d'isease. 2nct ed. Hamilton : BC Decker Inc .
Harrisson TR. Principes de médecine interne. White C, Berliner DL. Modulation of serum 1991. ' 2002. '
13e éd. New York: McGraw-Hill; 1995. testosterone and autonomie function
Johnson A, Josephson R, Hawke M. Clinical through stimulation of the male human
and histological evidence for the presence vomeronasal organ (VNO) with pregna-
of the vomeronasal (Iacobsori's) organ in 4,20-diene,-3,6-dione. J Steroid Biochem
adult humans. J Otolaryngol 1985 ; 14 : Mol Biol 1998; 65: 237-42.
71-9. Moore KL, Dalley AF. Anatomie médicale.
Kahle W, Leonhardt H, Platzer W. Anatomie. Aspects fondamentaux et applications clini-
2: Viscères. Paris: Flammarion; 1979. ques. Paris : De Boeck ; 2001.
Kahle W, Leonhardt H, Platzer W. Anatomie. Moore KL, Persaud TVN. Before we are born.
3 : Système nerveux et organes des sens. Essentials of embryology and birth defects.
Paris : Flammarion; 1979. Phildelphia: Saunders; 1998.
11d
Kamina P. Anatomie. Introduction à la clini- Patten BM. Foundations of embryology. 2
que. Fascicule 10 : Tête et cou. Nerfs ed. New York McGraw-Hill Book
crâniens et organes des sens. Vol. 2. Paris : Company; 1964.
Maloine; 1996. Paturet G. Traité d'anatomie humaine. Paris :
Kimmel DL. Innervation of the spinal dura Masson; 1951.
mater and dura mater of the posterior Penfield WG, McNaughton F. Durai headache
cranial fossa. Neurology 1961; 9: 800-9. and innervation of the dura mater. Arch
Kôpf-Maier P. Wolf-Heidegger. The color atlas Neurol Psychiat 1940; 79 : 475-97.
of human anatomy. New York : Eames & Poirier J. Propédeutique neurologique. Paris :
Noble ; 2000. Masson ; 1982.
Korr IM. Bases physiologiques de l'ostéopa- Pritchard TC, Alloway KD. Neurosciences
thie. Paris: Maloine-SBO-RTM; 1982. médicales. Les bases neuroanatomiques et
Laborit H. Physiologie humaine, cellulaire et neurophysiologiques. Paris : De Boeck
organique. Paris : Masson; 1961. Université; 2002.
Index

A Astrocyte 355
Acouphène 233, 234, 236 Ataxie vestibulaire 235
Acuité visuelle ll0, l12, l15 Aura olfactive 90
Adénopathie 327-328 Avellis, syndrome d' 281
Aditus ad antrum 305
Axe hypothalamo-hypophysaire 98, 99, 248
Agueusie 247, 248
Alcool 90, l13, l15, l16, 265 B
Alzheimer, maladie d' 90, 315 Barorécepteur 344
Amaurose l15
- artériel 263
Amblyopie l15
- du sinus carotidien 342
Andersch, ganglion d' Voir Ganglion inférieur Bell, signe de 214
du nerf glossopharyngien
Blépharospasme 215
Anesthésie vélo-laryngo-pharyngée 281
Anévrisme 315 Boulimie 98
Anisocorie l13 Bouquet infraorbitaire 174, 178, 180
Anneau de Zinn 103, 125, 137, 155, 156 Bourgeon neural 57, 59
Anorexie 98 Branchiomotrice, modalité 18
Anosmie 89, 90, 98, 99 Brudzinski, signe de la nuque de 333
Anse de l'hypoglosse 288 Bulbe olfactif 85, 87, 89, 91
Anse de Vieussens 349, 350
Anthélix 297, 307, 308 C
Antitragus 297, 298 Caisse du tympan 305
Anxiété 98 Canal
Apophyse - carotidien 33
- crista galli 85 - de l'hypoglosse 34
- jugulaire de l'occiput 77 - dentaire inférieur 190
Aqueduc de Fallope 207, 208, 2ll - optique 24, 31, 33
Arc branchial 15, 16, 17, 18 - tympanomastoïdien 305
Arnold, nerf récurrent d' Voir Nerf récurrent Cavum de Meckel 146
d'Arnold Cécité l13, l15, 230
Arnold, nerf sous-occipital d' Voir Nerf sous- Cellules
occipital d' Arnold - gliales 355
Artère
- olfactives, particularités 86
- auditive interne 215, 225, 234, 239, 240 Cénesthésie 262
- ophtalmique 103, 105, 106, l16, 132, Centre limbique 96
160
Céphalée 53, 69
- vertébrale 77, 79, 80, 81, 234, 275, 287, Cervelet 275
291
Cervicalgie d'origine crânienne 331-334
370 Manipulations des nerfs crâniens
Index 371

Champ visuel 110, 113, 114 Écouvillon, technique à l' 92 Foie 270
Edinger-Westphal, noyau d' 113 Foramen - supérieur du nerf glossopharyngien 27
- anomalies 113 243 '
Chémorécepteur 342, 344 Ehrenritter, ganglion d' Voir Ganglion supé- - condylien 287
rieur du nerf glossopharyngien - supérieur du nerf vague 255, 258, 266,
- artériel 263 - condylien antérieur 287 275, 277, 284
Chiasma optique 103, 108, 110, 114, 115 Électromagnétique 8, 51 - du nerf hypoglosse 25
Émergence orificielle 31-35 - trigéminal 26, 145, 146, 147, 149, 150,
Citerne chiasmatique 103 - grand rond 33, 75, 173 151, 152
Cloison nasale 92, 94, 96 Émotion 89 Voir aussi Libération émotion- - infraorbitaire 32 - vestibulaire 27
Coalescence 327 nelle - jugulaire 23, 25, 34, 75, 77, 243 244 Gastralgie 271
Comportement 88, 89, 98 Encéphale, manipulations del' 313-315 249, 252, 255, 262, 263, 265 272' 275' Glaucome 112
Conduite alimentaire, troubles de la 98 Endonèvre 5, 6, 8 277, 283 ' ' ' Globe oculaire 103, 104 105 106 107 108
Conque 297,298,301,307,308 Énophtalmie 111, 112 -- syndrome du 249
Épilepsie 90 ll0, lll, 112, 113, Ils: 116: 117: 119,' 120'
Contrainte orificielle 52 - magnum 23, 34, 46, 75, 77, 79, 80, 275 - manœuvres 132
Corde du tympan 207, 209, 210, 211, 214 Épine de Spix 190, 194
- malaire 180 Glomus carotidien 342
Corps ciliaire 108, 112, 129 Épinèvre 5, 6, 7
Épithélium olfactif 85, 86, 87, 91, 94, 98 - mandibulaire 190, 193, 194
Corps vitré 108 - mentonnier 32, 178, 189, 190, 193, 194 H
Corpuscule carotidien 342, 348 Epley, manœuvre d' 233
- olfactif 24 Hallucination olfactive 90
Cou, tuméfactions 327-328 Épreuve Helicobacter pylori 272
- de la marche linéaire 235 - ovale 24, 33, 75, 187, 188, 190
Courant périneural 51 - petit rond 33, 75 Hélix 297, 298, 307, 308
Crise - de l'index 235
- rond 24 H~ring, nerf de Voir Nerf du sinus carotidien
- migraineuse 152 - des bras tendus 235 Hiatus 270
- uncinée 90 Équilibre, troubles de l' 233, 235, 239 - stylomastoïdien 35, 207, 210 211 212
217, 244 ' ' ' - de Fallope 33
Cristallin 129, 130, 131 Espace subarachnoïdien 85 - œsophagien 270
Cushing, maladie de 90 Ethmoïde 85, 98, 168 - supraorbitaire 32
Hilton, loi de 51
Exophtalmie 111 - zygomatico-orbitaire 32
Humeur aqueuse 108
D Expansion crânienne 46, 58, 66, 67 Fukuda, test de 236
Hunt, zone de Ramsay 214, 308
Défilé thoracique 256 Hydrops 234
Déglutition 293 F G
Dépression corticale envahissante 151 Hypertension intracrânienne 331
Face, tuméfactions 327 Ganglion Hypoacousie 234, 236
Déséquilibre Fallope - cervical inférieur . 344, 345, 346, 348, 349 Hypogueusie 247, 248
- neurovégétatif 98 - aqueduc de Voir Aqueduc de Fallope - cervical moyen 345, 348 Hypophyse 90, 103, 106, 115, 120
- occlusal 293 - hiatus de Voir Hiatus de Fallope
- cervical supérieur 344, 346 Hypothalamus 89, 151, 214
Désinformation proprioceptive 107 Fantosmie Voir Hallucination olfactive
- ciliaire 27, 105, 113, 128, 129, 132 159 Hypothyroïdie 90
Diabète 90, 115, 116, 120, 315 Faux du cerveau 97, 137, 155, 168
Diagnostic crânien 59 Fenêtre ovale 305 - géniculé 27, 207, 214 '
- inférieur du 'nerf glossopharyngien 27
1
Diploé 20 Fenêtre ronde 305 Induction 58, 65
Diplopie 200 Fibrose 243,244,245,249,262 '
- inférieur du nerf vague 255 258 259 Influx 17, 18
Dure-mère - méningée évolutive 98
- crânienne 39 262, 266, 287 ' ' ' - modalité d' 18
- neurale 8 Insuffisance rénale 90
- spinale 80 Fissure - jugulaire Voir Ganglion supérieur du nerf
Dysosmie Voir Olfaction, troubles del' vague Intérocepteur 263
- orbitaire 75, 76, 132, 137, 201
Dysphagie 265, 281 - otique 27, 187, 190 -vagal 264
- orbitaire supérieure 24, 32, 75, 125, 132,
Dysphonie 265, 293 - ptérygopalatin 27, 173, 176 Iridocyclite 112
134, 137, 142, 156, 199, 201
- sous-maxillaire 189, 190 Iris 108, 112, 131
E - pétrotympanique 35
- tympanomastoïdienne 258, 304 - spiral 27
Écoute 57, 58, 66
Fixation - stellaire 81, 344 J
- crânienne 59, 63, 66, 96 Jacobson
-- globale 59, 65, 314, 315 - neurale 52, 57, 63 - sublingual 27 - nerf de 13
- neurale digitale 65 - tissulaire 57 - submandibulaire 27 - organe de Voir Organe voméronasal
Manipulations des nerfs crâniens Index 373
372

Métencéphale 15 - hypoglosse 287-293 -vague 7, 77, 218, 243, 244, 245, 248, 249,
K Microglie 355 - infraorbitaire 32 252-272, 275, 277, 281, 284, 287, 304
Kernig, signe de 333 Migraine 53, 151, 152, 337 - infratrochléaire 32, 166, 173 305, 308, 309, 342 '
Morsier-Kallman, syndrome de 99 - intercarotidien 347 -- droit 261
L Motilité gliale 356 - intermédiaire de Wrisberg 207 208 225 -- gauche 261
Labyrinthe 225, 228, 229, 230, 231, 233, 239 ' '
Motricité linguale 292 - vertébral 348
234,235,237,238,239 - lacrymal 75, 157, 159, 166
Muqueuse - vestibulaire 225, 228, 233
- cochléaire 231 - laryngé inférieur 259, 260
- olfactive 85 - vestibulocochléaire 207, 208, 225-240
- vestibulaire 228
- respiratoire 96 - laryngé récurrent 259, 260, 265 - vidien 176
Lame criblée de la sclère 105
Muscle - laryngé supérieur 258, 259, 266 Nerfs
Libération émotionnelle 96
- droit latéral 199, 201, 204 - lingual 189, 288, 290 - crâniens
Libido 99 - stapédien 213
Lipothymie 309 - mandibulaire 145, 146, 147 148 150 -- anatomie fonctionnelle 45-46
- sternocléidomastoïdien 278, 280 187-195 ' ' . '
Liquide endolymphatique 232, 234, 235 -- diagnostic et traitement 57-69
Mydriase 112, 113, 131 - massétérique 187 -- manipulations 65-69
Lobstein, maladie de 234
Myélencéphale 15 - maxillaire 145, 146, 147, 148, 173-183
Lobule 297, 306, 308 -- organisation anatomique 23-27
Myosis 112, 129 - nasociliaire 75, 155 -- pathologie fonctionnelle 49-53
M - oculomoteur 75, 110, 112, 113, 120, -- pathologies 321-323
Mal des transports 240 N 125-134, 137, 155, 201 -- spéciaux 19
Nerf - olfactif 85-99
Manipulation - abducens 75, 199-204 - du muscle sternocléidomastoïdien 278
- de l'encéphale 313-315 - ophtalmique 137, 142, 145, 146 147 - du muscle trapèze 279
- accessoire 77, 275-284 152, 155-169 ' '
- des nerfs crâniens 65, 67, 69 - du pavillon 306
- accessoire bulbaire 280
-- effets 67 - optique 24, 32, 33, 85, 103-121, 368 - nasopalatins 182
- accessoire médullaire 280
-- indications et contre-indications 69 -- lésions 115 - palatins 182
- alvéolaire inférieur 189
-- principes 65 - auriculaire postérieur 211, 218, 220 - palatin 177 - périphériques 321
- neuro-encéphalique 96 - auriculotemporal 187, 188, 190, 192, - pathétique Voir Nerf trochléaire - ptérygoïdiens 187
- viscoélastique cérébrale 314 - perforant du sternocléidomastoïdien 282
304 - temporaux profonds 187
Manœuvre - perforant du trapèze 282 Nervi nervorum 6
- buccal 187
- d'Epley 233 - petit pétreux 190
- orificielle plurineurale 75-81 - cardiaque 255 Neurinome acoustique 234
- cardiaque cervical 259 -- profond 13 Neurocrâne 31
Méat acoustique
- externe 192, 211, 217, 218, 220, 237, - carotidien 346 -- superficiel 13 Neuroglie 355-357
- ciliaire 105, 112, 113, 128, 129, 155, 160 - phrénique 288, 350 Névralgie
239, 258, 262, 266, 297, 301, 302, 304,
- cochléaire 225, 228, 231, 232, 236 - ptérygopalatin 177 - du glossopharyngien 249
305,306,308,309
- interne 24, 35, 207, 208, 215, 225, 229 - d'Arnold 157, 161 - récurrent d'Arnold 137, 142, 155 - faciale 149
- de l'artère sous-clavière 349 - récurrent laryngé 344 Nez 89, 94, 97, 155, 174, 178 213 214 262
Mécanisme respiratoire primaire 75
- du sinus carotidien 248, 258, 263 306 ' ' ' '
Mécanorécepteur 264 - sinuvertébral 348
Meckel, cavum de Voir Cavum de Meckel - facial 207-221, 298, 300, 301, 307, 309 Nomenclature 13
- sous-occipital d'Arnold 152, 157, l6l,
Membrane hyothyroïdienne 266 -- branche du cervicofaciale 213 162, 163, 168 Noyau
-- branche du temporofaciale 213, 220
Ménière - sous-occipital, ze 157 - ambigu 342, 343
- maladie de 234 -- émergence du 218 - d'Edinger-Westphal 113, 129, 131
- frontal 75, 156, 157, 159, 161, 166, 168, - stapédien 209, 210
- vertige de 234 - supraorbitaire 32, 156, 163 - dorsal 342, 344
Méningé, syndrome 332 169 Nystagmus 233, 235
- glossopharyngien 77, 17 6, 210, 243-252, - supratrochléaire 32, 155 156 157 160
Méninges 19, 20, 45, 68 161, 166 ' ' ' '
Méningiome 85, 115 255,258,342
- grand pétreux 209, 214 - trijumeau 145-152, 288 0
Méningite 333, 334 -trochléaire 75, 137-138, 142
-- profond 13 Odeur 88, 89, 90, 98,214
Menstruel, problème 99 - tympanique 13, 190, 244, 248
-- superficiel 13 Odorat 88, 89, 90, 248
Mésencéphale 15
374 Manipulations des nerfs crâniens Index 375

Œil 103, 104, 105, 107, 108, 110, 112, 113, - sympathique carotidien 245 Sclérotique 105, 107, 108, 120, 160 Tragus 297,298,302,306,308
114, 115, 116, 117, 119, 120, 121 - vertébrobasilaire 348 Scotome 115, 151 Traitement neural 58
Pore acoustique Selle turcique 90 Traumatisme craniofacial 53
- examen del' 110
- externe 218 Sinus 20, 53, 68 Traversée diaphragmatique 256, 270
- innervation de l' 108
- muscles 128, 132 - interne 225, 239 - rôle pneumatique des 337 Trigone
Presbyacousie 237 Sinus carotidien 342 - carotidien 255, 266
Olfaction, troubles de l' 89
Olfactogénital, syndrome 99 Pression Sinusite 90, 115, 166, 168, 183, 195, 337-338 - olfactif 87
Oligodendrocyte 355 - intracrânienne 49, 313, 315 Somatomotrice, modalité 18 Tube neural 14
- intraneurale extrinsèque 7 Somitomère 15, 16 Tuméfaction
Onde cérébrale 51
Oreille 258, 262, 266, 297-310 - intraneurale intrinsèque 7 Souques, signe de 215 - de la face 327
- externe 297, 305 Prognathisme 293 Spasme facial 215 - latérale du cou 327
- interne 297, 305 Prosencéphale 15 Sphénoïde 121, 134, 142, 194, 201 Tympan 262,301,304,305,306,308,309
- moyenne 297, 305 Psychoémotionnel, trouble 98 Spix, épine de Voir Épine de Spix
Organe voméronasal 85, 91, 92, 94, 98, 99 Psychose 90 Stimulation distale préalable, principe de 75 u
Orifices Ptosis 131 Strabisme 116, 117, 119, 128, 131, 142, 200, Ulcère 271
Pupille 108, 110, 112, 113 201 Utricule 228, 229, 234
- crâniens 45, 52, 66, 75
Stridor 265
- de la face 31
Os hyoïde 266, 267, 280, 282, 287, 290, 291, R Surdité 236, 237 V
Rameau Suture 20, 68 Vagotonie 266, 309
293
- auriculaire 209, 211, 212 Suture lambdoïde 156, 157 Valsalva, manœuvre de 306
Otoconie 229
- communicant avec le nerf petit pétreux Système Vasa nervorum 6, 7
Otolithe 233
Otospongiose 237 190, 209, 210 - nerveux autonome 341-351 Veine jugulaire interne 77, 255, 266, 275
Réflexe - neurovégétatif 50, 89 Vertige 233, 234, 293
- accommodation 130 - optique 108 Vestibulaire, syndrome 233
p - carotidien 248 - orthosympathique 341 Vestibule 225, 228, 229, 232, 239
Paget, maladie de 234 - cornéen 214 - parasympathique 341 Vieussens, anse de Voir Anse de Vieussens
Paralysie faciale 214 - nasopalpébral 214 - sympathique cervicocéphalique 344 Viscérocrâne 31
- a frigore 215 - pupillaire 113, 129 - trigémino-cervical 151 Viscéromotrice, modalité 19
Parkinson, maladie de 90, 315 - salivaire 247 Viscéromotricité 342
Parosmie 90 - tussigène 309 T Viscérosensibilité 342, 343
Pavillon 297, 298, 299, 300, 302, 305, 306, Regard pathétique 138 Tabac 90, 115, 116 Viscoélasticité 7
307,308 Rénitence 327 Technique neuro-encéphalique 67 - cérébrale 67, 313
Périnèvre 5, 6, 7 Rétine 103, 105, 106, 107, 108, 110, 113, 116, Tendon de Zinn 120, 134, 142, 201 - neurale 58
Phéromone 92, 98, 99 117, 131, 230 Tension distale neurale 58 Vision 103, 113, 114, 115, 117, 121, 130, 131,
Phonophobie 332 Rétraction crânienne 58 Tente 230, 271
Photophobie 332 Rhinencéphale 88, 89, 96, 98 - de l'hypophyse 106 Voie endonasale 90
Pie-mère 85, 151, 225 Rhinite 98 - du cervelet 121, 132, 134, 137, 142, 151, Voie olfactive 89, 90, 91
Placode Rhinoscopie 92, 94 155, 161, 168, 201, 221, 239, 252, 272, Voie optique 108, 110, 115
Rhombencéphale 15 283, 291 - fonctions 110
- olfactive 15
Rôle informationnel général 263 Test
- optique 15
- otique 15 Rôle intéroceptif 262 - de Fukuda 236 w
Romberg, signe de 235 - exocrânien 63 Whiplash 90, 237
Plexus
- cardiaque 288 - intramusculaire 65 Wrisberg, racine de 145
- carotidien interne 346 s - intratégumentaire 65
- cervical superficiel 194 Saccule 228, 229 Tic 215 z
- périvertébral 348 Schizophrénie 90 Tic douloureux du glossopharyngien 249 Zinn, anneau de Voir Anneau de Zinn
- solaire 258, 261 Sclérose en plaques 90, 115, 148, 149, 315 Torticolis congénital 278 Zinn, tendon de Voir Tendon de Zinn

Vous aimerez peut-être aussi