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Comment s’y retrouver

Normes - certification de produits - marques de qualité


COMMENT S’Y RETROUVER

Table des matières

Avant-propos 5 3 Marquage CE - BENOR - ATG 15


1 Normes 6 3.1 Marquage CE 15
Quoi ? 15
1.1 Quoi ? 6
Obligatoire ? 16
1.2 Pourquoi ? 6
Valeur ? 18
1.3 Qui ? 6
3.2 BENOR 20
1.4 Comment ? 7 Quoi ? 20
1.5 Portée juridique 8 Qui ? 20
Leur respect est parfois obligatoire Benor en 14 questions 21
et toujours recommandé 8 3.3 ATG 25
Quid en cas de non-respect ? 8 Quoi ? 25
Quid si un maître d’ouvrage Qui ? 25
ne veut pas respecter la norme ? 10 3.4 Certification de produit 27
Quoi ? 27
2 STS - NIT 12 Qui ? 27
2.1 STS - Spécifications techniques unifiées 12 Comment ? 28
Quoi ? 12 Qualité ? 28
Qui ? 12 Règlements de certification 29
Bon à savoir 13
2.2 NIT - Notes d’information technique 14
Quoi ? 14
Qui ? 14

3
COMMENT S’Y RETROUVER

Avant-propos

Pour les entrepreneurs, il est essentiel de sur le chantier portent le marquage CE ? manquements. Parce que tous les labels ne
connaître les performances techniques de Qu’implique le marquage CE exactement ? sont pas comparables, nous vous explique-
produits de construction ou de savoir com- En quoi est-il différent des marques BENOR rons également comment évaluer, avec un
ment un travail est réalisé. En effet, lorsque et ATG ? Les labels sont-ils tous aussi fiables œil critique, la fiabilité, l’objectivité et l’indé-
vous utilisez un produit de construction ? Quid de votre responsabilité si votre pendance des informations contenues dans
déterminé, vous devez être sûr d’un certain maître d’ouvrage ne veut pas respecter une un label.
nombre de choses. Le produit convient-il norme déterminée ?
pour l’application en question ? S’agit-il d’un Nous espérons que ces informations vous ai-
produit de qualité ? Comment le mettre La présente brochure examine toutes ces deront dorénavant à retrouver votre chemin
en œuvre correctement ? N’est-il pas nocif questions en détail. Vous apprendrez ainsi dans le dédale formé par les réglementations
pour l’homme ou pour l’environnement ? pourquoi les notes d’information technique et les initiatives volontaires dans le domaine
(NIT) sont très importantes pour votre pra- des spécifications de produits et des labels.
La question est de savoir où trouver ces in- tique quotidienne et pourquoi les spécifica-
formations et sur quels guides fiables se ba- tions techniques (STS), en cours d’actualisa-
ser. Dans quelle mesure les normes, la cer- tion, méritent tout autant votre attention.
tification de produits et les labels peuvent-il Vous découvrirez les limites d’un marquage
vous être utiles ? Êtes-vous par exemple CE et vous saurez comment des labels
obligé de vérifier si les produits présents comme BENOR et ATG peuvent pallier ces

Monsieur Christophe Maes,


Président FEGC

5
normeS

1 Normes • Les normes belges peuvent avoir diffé-


rentes origines.

1.1 Quoi ? 1.2 POURQUOI ? Il peut s’agir de normes adoptées par


une commission belge du NBN (Bureau
Selon la définition générale dans le Code de La normalisation a tout d’abord une fonction de Normalisation) pour tenir compte des
Droit économique (article 1.9, 1°), une norme économique majeure. Elle renforce la com- besoins du marché belge. De nos jours,
est une spécification technique, approuvée pétitivité d’un pays et de ses entreprises, les normes ne sont plus que rarement
par un organisme reconnu de normalisa- favorise la libre circulation des biens et élaborées au niveau national et sont
tion, pour application répétée et reconnue, constituer un moyen de lutter contre le pro- majoritairement internationales
dont le respect n’est pas obligatoire. Il existe tectionnisme.
Il s’agit donc généralement de normes
quatre catégories de normes : les normes Ensuite, la normalisation contribue à la pro- internationales ou européennes qui sont
internationales, européennes, harmonisées tection des travailleurs et des consomma- transposées en normes belges.
(voir le point 3.1 - encadré) et nationales. teurs ainsi qu’à la préservation, à la protec-
o La transposition d’une norme ISO en
Les normes sont le résultat d’accords concer- tion et à l’amélioration de l’environnement.
norme nationale n’est pas obligatoire,
nant les caractéristiques spécifiques d’un
mais le NBN peut le faire sur base volon-
produit, d’un service ou d’un processus. Ces
1.3 Qui ? taire.
accords font l’objet d’un consensus entre
experts représentant toutes les parties pre- Les normes portant sur des produits de o Le CEN peut adopter des normes ISO
nantes, tous les participants disposant d’un construction sont élaborées et approuvées sous forme de normes EN. Dans ce cas,
vote égal. C’est notamment pour cette raison par des professionnels de la construction elles doivent être enregistrées comme
que ces normes sont le reflet des règles de par l’intermédiaire de divers organismes de normes nationales. En effet, chaque
bonne pratique en vigueur au moment de normalisation. norme européenne doit obligatoire-
leur adoption. • Les normes ISO internationales sont ment être transposée en norme belge
adoptées par l’International Organization (NBN EN) dès qu’elle est approuvée par
Dans le secteur de la construction, une
for Standardization (ISO). les membres du CEN. Une norme euro-
norme de produit est un accord sur les ca-
péenne est reconnaissable à la mention
ractéristiques spécifiques d’un produit de • Les normes européennes (normes EN)
« EN » dans sa référence. Après transpo-
construction, dans le but de déclarer l’apti- sont adoptées entre autres par le Comité
sition et publication au Moniteur belge,
tude à l’emploi de ce produit. Européen de Normalisation (CEN).

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normeS

elle reçoit le préfixe « NBN EN ». Ce 1.4 Comment ? une norme dans un domaine spécifique. Si
n’est qu’à partir de ce moment-là que cette proposition est acceptée, elle est trans-
la norme entre en vigueur dans notre Les normes sont élaborées au sein de com- mise à une commission technique (CT). Celle-
pays. missions rassemblant des représentants de ci élabore un projet de norme en concertation
toutes les parties prenantes et actives au sein avec les organismes de normalisation natio-
L’évolution des normes nationales vers des d’organismes de normalisation indépendants naux. Pour la Belgique, le NBN prend part
normes principalement européennes ne fa- et agréés. Tous les participants disposent au processus de normalisation international,
cilite pas la vie des architectes et des entre- d’un vote égal et concluent des accords sur tant au niveau européen qu’au niveau mon-
preneurs. Alors que les normes nationales les caractéristiques spécifiques d’un produit, dial. Des entreprises, des pouvoirs publics
tiennent compte de l’aptitude à l’emploi par d’un service ou d’un processus, dans un esprit ou d’autres parties prenantes (par exemple,
pays, bon nombre de valeurs-seuils ont dis- d’ouverture et de transparence. des organisations professionnelles) peuvent
paru des normes CEN. Il appartient alors au
L’initiative de normalisation peut partir d’une inscrire des experts aux commissions tech-
prescripteur de préciser à quelles exigences
entreprise, d’une organisation, d’un secteur niques. Le projet de norme fait l’objet, dans
de performances un produit doit répondre
ou même d’un individu. Ils peuvent introduire chaque pays, d’une enquête publique. Après
exactement.
auprès du CEN ou de l’ISO par exemple, par analyse de tous les commentaires, le projet
l’intermédiaire de l’institut national de norma- de norme adapté est approuvé. La norme est
lisation, une proposition visant à développer ensuite publiée et entre en application.

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normeS

1.5 Portée juridique


Les normes sont des accords et non des lois. Alors qu’une loi (lois, décrets, ordonnances, arrêtés royaux, arrêtés ministériels, règlements com-
munaux) doit obligatoirement être respectée, les normes ne sont en principe pas contraignantes. Elles sont appliquées sur base volontaire par
toutes les parties prenantes.

Leur respect est parfois obliga- les révisions ultérieures de la norme sont leur mission, même lorsqu’il n’y a aucune réfé-
toire et toujours recommandé bel et bien d’application. rence dans le contrat. En principe, il est donc
Si la référence est générale, de sorte que toujours préférable d’appliquer une norme.
Dans certains cas, l’architecte ou l’entrepre- toutes les normes actuelles et futures
neur est bel et bien obligé de respecter une dans un domaine bien déterminé restent Quid en cas de non-respect ?
norme. d’application (par exemple, avec la for- 1. Normes rendues obligatoires
• C’est le cas lorsque les pouvoirs publics y mule « conformément aux normes en
font référence dans des lois ou des règle- Si le respect d’une norme technique est rendu
vigueur »), la question est de savoir si la
ments. obligatoire par une disposition légale, régle-
norme est applicable. En principe, elle
mentaire ou contractuelle, vous êtes tenu en
• C’est également le cas lorsque des parties l’est pour un entrepreneur spécialisé, car
tant qu’architecte de respecter cette norme
renvoient à l’application de la norme dans celui-ci est censé connaître les normes en
lors de l’établissement des plans et des ca-
leurs contrats ou leurs cahiers des charges. vigueur dans sa spécialisation.
hiers des charges. Votre responsabilité peut
La formulation de la référence peut s’avérer • Les fabricants du secteur de la construction être engagée en cas de manquements dus au
importante. sont souvent obligés d’appliquer des parties non-respect de la norme pendant la phase de
Si la référence prend la forme d’une identi- d’une norme de produit. Les passages préci- conception. Lors du contrôle de l’exécution des
fication précise (titre, numéro et date de la sément visés sont mentionnés dans la partie travaux, vous devez également vérifier si l’en-
norme), les modifications apportées ulté- dite « harmonisée » (annexe ZA) des normes trepreneur applique cette norme. La mission
rieurement à la norme ne sont pas d’appli- de produits (voir le point 3.1 - encadré). de contrôle étant une obligation de moyens, il
cation. Les normes sont le reflet des règles de bonne convient toutefois de démontrer que le man-
S’il s’agit d’une référence avec une identifi- pratique. C’est pourquoi il est vivement quement aurait certainement été évité si vous
cation générale (glissante) (uniquement le recommandé à l’entrepreneur et aux archi- aviez effectué de contrôle de façon plus minu-
titre de la norme, par ex. NBN EN 1234), tectes d’en tenir compte dans l’exécution de tieuse.

8
normeS

La responsabilité de l’entrepreneur peut être • Vous pouvez démontrer que vous avez pres- 4. Conclusion
engagée en cas d’exécution fautive et non crit une nouvelle technique qui n’était pas En cas de litige, chaque situation doit être
conforme. encore connue ou pas encore couramment examinée séparément. Le juge compare-
appliquée au moment de la publication de la ra toujours votre comportement concret
2. Normes non rendues obligatoires norme et que vous vous êtes donc comporté à ce que l’on peut attendre d’un entre-
Si le respect d’une norme technique n’est pas en bon père de famille. preneur normalement soigneux et pré-
imposé dans une loi, une réglementation ou Il est important de communiquer vos argu- voyant dans les mêmes circonstances.
un contrat et si l’architecte ne respecte pas la ments par écrit à toutes les parties, d’expli- Nous pouvons résumer la situation
norme, il en résulte une présomption de res- quer quelle norme vous n’avez pas appliquée, comme suit :
ponsabilité car on pourra alors décréter qu’il pourquoi vous avez pris une telle décision et
• l’architecte sera inquiété si, dans sa
n’a pas rempli sa mission conformément aux quelles sont les alternatives que vous avez
conception, il ignore une norme ren-
règles de l’art. choisies.
due obligatoire,
Le non-respect de normes techniques par 3. Le respect d’une norme n’est pas tou-
• il sera peut-être inquiété si, dans sa
l’entrepreneur entraîne une présomption de jours salvateur
conception, il ignore une norme qui n’a
responsabilité pour exécution fautive et non Même en cas d’exécution conforme à la norme, pas été rendue obligatoire,
conforme. l’entrepreneur et l’architecte ne sont pas tou-
• l’entrepreneur peut être tenu pour res-
Vous pouvez cependant démontrer que vous jours, par définition, libérés de toute responsa-
ponsable si une norme a été ignorée
aviez des raisons de ne pas appliquer la norme bilité. Leur responsabilité peut tout de même
pendant l’exécution et si l’on constate
concernée et de ne pas la retenir comme règle être engagée dans les situations suivantes :
que le contrôle a été insuffisant.
de bonne pratique. • Les normes techniques ne formulent que
• Vous pouvez démontrer que la norme tech- des exigences minimales, alors que cer-
nique n’est pas adaptée à la situation concrète taines circonstances (par exemple, une Quid si un maître d’ouvrage ne
à laquelle vous êtes confronté. clause dans le contrat) peuvent nécessiter veut pas respecter la norme ?
• Vous pouvez démontrer qu’il y a des raisons d’aller plus loin.
1. Devoir d’information et de conseil
techniques justifiées de déroger à la norme • Il est de notoriété publique que la norme
et que la solution conceptuelle que vous avez existante n’est pas (ou plus) en phase avec Dans ce cas, l’architecte ou l’entrepreneur
choisie est équivalente à la norme. l’état actuel de la science. devra remplir son devoir d’information et

9
normeS

de conseil. Ils doivent informer le maître d’ouvrage du contenu de la norme et de sa force


contraignante. Ils doivent attirer son attention sur la norme en question, sur les risques et les
conséquences pour les travaux en cas de non-respect. Vous devez
pouvoir démontrer par la suite que vous avez rempli votre devoir « Le concepteur devra notamment refuser de poursuivre sa
d’information et de conseil. collaboration au projet si un maître de l’ouvrage s’oppose à
l’application de la norme S 23-002. Cette norme définit en effet les
Il appartient alors au maître d’ouvrage, bien informé, de trancher. exigences auxquelles doit répondre le verre de sécurité qui doit
S’il décide tout de même d’ignorer la norme, vous n’êtes en principe protéger les personnes. »
pas responsable des éventuelles conséquences néfastes. Cepen-
(K. Uytterhoeven)
dant, dans certains cas, vous devrez alors refuser de poursuivre la
collaboration.
En tant qu’architecte ou entrepreneur, vous devez en effet refuser
de poursuivre la collaboration et mettre le maître d’ouvrage en de- La norme « garde-corps de bâtiments »
meure dans les situations suivantes : Le raisonnement ci-dessus vaut également lorsque le maître
• les travaux ont un caractère illégal, d’ouvrage ne veut pas respecter la norme « Garde-corps de bâti-
• la stabilité de l’ouvrage est mise en péril, ments » (NBN B 03-004).
• la sécurité du maître d’ouvrage ou d’autres personnes Mais quid lorsqu’il s’agit par exemple de la rénovation d’un
est en danger. balcon ?
• En principe, une nouvelle norme n’a aucune influence sur la
2. Quelques exemples responsabilité si les travaux sont déjà achevés au moment de
l’adoption de la nouvelle norme.
Norme relative au verre
• Si vous ne faites que remplacer l’étanchéité à l’eau existante, vous
L’architecte ou l’entrepreneur est tenu de mettre un terme à la
n’êtes pas obligé de faire en sorte que toute la balustrade soit
collaboration si un maître d’ouvrage refuse d’appliquer la norme
S 23-002 relative au verre.

10
normeS

Info
conforme à la nouvelle norme. En effet,
l’exécution existante et le concept initial Sites Internet
sont maintenus. www.nbn.be
• Si la balustrade existante est démontée www.normes.be
puis replacée, les risques de litiges sont
www.cen.eu
plus élevés. Si l’intervention se limite au
démontage et à la remise en place, nous www.iso.org
pouvons à nouveau affirmer que l’exé-
cution existante et le concept initial sont Réglementation
maintenus. Par contre, si la balustrade
• le règlement européen 1025/2012
existante est rénovée ou réparée, vous de-
(normalisation européenne)
vez bel et bien tenir compte de la nouvelle
norme pour ces travaux. • La loi belge sur la normalisation (2003)

11
STS - NIT

2 STS - NIT
Il existe, outre les normes, divers documents normatifs pour des spécifications de produits. Les plus importants pour
l’architecte et l’entrepreneur sont les spécifications techniques unifiées (STS) et les notes d’information technique (NIT).
Les STS et les NIT font partie des règles de l’art. Leur valeur juridique est donc comparable à celle des normes.

2.1 STS - Spécifications techniques unifiées

Quoi ? de travaux. Des STS peuvent également tiennent compte des exigences réglemen-
contenir des informations sur la conception taires, de l’état actuel de la normalisation et
Les STS (spécifications techniques unifiées -
et des exigences en ce qui concerne les apti- de toutes les normes pertinentes, de la pra-
eengemaakte technische specificaties) sont
tudes techniques des exécutants. tique de la construction ainsi que de l’évo-
des documents de référence contenant
Les STS sont appliquées sur base volontaire. lution et du développement de nouveaux
des prescriptions techniques qui aident
Vous n’êtes obligé d’en tenir compte que produits.
l’entrepreneur ou le maître d’ouvrage dans
l’élaboration du cahier des charges. Les STS lorsque l’on y fait référence dans la régle-
permettent à l’architecte de prescrire dans le mentation, dans des marchés publics ou Bon à savoir
cahier des charges, de façon neutre et pour dans des contrats.
À l’heure actuelle, il existe une quarantaine
un projet de construction bien déterminé,
de STS, chaque document étant consacré
des produits et services aptes à l’emploi sur Qui ? à une partie des travaux comme la maçon-
la base de leurs performances.
Les STS sont publiées par le Service public nerie, la charpente, les portes, différentes
Les STS expliquent comment prescrire un fédéral Économie, soit de sa propre ini- sortes de menuiseries extérieures, la post-
produit en fonction d’une application, com- tiative, soit à la demande des Régions ou isolation de murs creux ou encore les
ment le contrôler et l’utiliser et comment d’acteurs publics ou particuliers du secteur constructions en ossature bois. Dans bon
évaluer sa mise en œuvre. Il s’agit donc d’un de la construction. Les documents sont nombre de cas, les STS ne sont plus d’actuali-
guide de bonne pratique pour la description rédigés par des groupes d’experts issus de té. Un système est actuellement mis en place
de produits de construction et la réalisation l’ensemble du secteur de la construction. Ils afin de les mettre à jour.

12
STS - NIT

Des STS actualisées constituent un do-


cument de référence important pour
les architectes et entrepreneurs. Ils
peuvent les utiliser comme une sorte
de cahier des charges-type, ce qui les
fera épargner sur la charge de de travail
élevée qui accompagne l’élaboration de
cahiers spéciaux des charges.

Info
http://economie.fgov.be/fr/

13
STS - NIT

2.2 NIT - Notes d’information technique

Quoi ? QUI?
Les notes d’information technique pré- Les NIT sont élaborées et approuvées par des
sentent une description détaillée sur un groupes de travail composés principalement
thème bien déterminé dans la construction d’entrepreneurs. Au sein du CSTC, treize
comme l’humidité ascensionnelle, les tra- comités techniques sont chargés d’élaborer
vaux de peinture, les constructions enter- des notes d’information technique même si,
rées, la pose de fenêtres, les toitures en dans la pratique, le travail se fait surtout en
ardoises, les revêtements de sol en bois,... groupes de travail plus restreints.
Elles constituent un guide pour la bonne Les NIT s’adressent aux architectes et aux
exécution de travaux. entrepreneurs.
Les notes d’information technique sont ap-
pliquées sur base volontaire.

Cahiers des charges-types des pouvoirs publics fédéraux/régionauX


Les cahiers des charges-types constituent des guides de bonne pratique pour la des-
cription de produits de construction et la réalisation des travaux. Ils portent donc
sur des travaux de construction. Ils émanent des pouvoirs publics fédéraux ou régio-
naux et sont élaborés par des commissions d’experts concernés. Ils s’adressent aux
instances qui lancent un appel d’offres, aux entrepreneurs et aux bureaux d’études.
L’application des cahiers des charges-types est obligatoire pour les travaux publics
lorsqu’il y est fait référence dans des adjudications publiques ou dans d’autres docu-
Info
ments.
www.cstc.be

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MARQUAGE CE - BENOR - ATG

3 Marquage CE - BENOR - ATG


Dans ce chapitre, nous examinons plus en détail le marquage CE, BENOR, ATG et le processus de certification d’un produit. Pour
les produits de construction, le marquage CE s’accompagne d’une déclaration de performances. Celle-ci certifie qu’un produit de
construction est conforme à toutes les dispositions européennes applicables et que le fabricant a respecté les procédures prévues
pour définir les performances du produit. Il appartient aux États membres de juger si ces performances sont conformes aux critères
de performances légaux.
Outre le marquage CE obligatoire pour un grand nombre de produits, il existe également dans le secteur des produits de construction
des marques de qualité volontaires. Elles sont apposées sur des produits de construction répondant à des exigences spécifiques en
matière d’aptitude à l’emploi, plus sévères que les obligations légales. Contrairement au marquage CE, ces marques s’appuient sur la
certification de produit, c’est-à-dire la confirmation de la conformité du produit par un tiers. Les marques de conformité volontaires
compensent ainsi les limites du marquage CE. Dans le secteur belge de la construction, deux marques de conformité volontaires
garantissent l’aptitude à l’emploi de matériaux et produits de construction pour l’application visée : il s’agit des marques BENOR et ATG.

3.1 MARQUAGE CE
Quoi ? Le marquage CE est apposé par le fabricant
Par le biais du marquage CE, les fabricants lui-même ou à sa demande. Cela se fait gé-
déclarent assumer la responsabilité de la néralement sans l’intervention de tiers, mais
conformité du produit de construction por- il arrive que des laboratoires accrédités ou
tant le marquage aux performances décla- des organismes de certification, appelés «
rées et du fait que leur produit respecte organismes notifiés », interviennent. Le mar-
toutes les exigences fixées dans le règle- quage CE permet à un fabricant de commer-
ment sur les produits de construction et cialiser son produit dans 33 pays (les États
MADE IN CHINA
dans d’autres législations d’harmonisation
pertinentes de l’UE prescrivant le marquage.
membres de l’UE ainsi que l’Islande, le Liech-
tenstein, la Norvège, la Suisse et la Turquie).

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MARQUAGE CE - BENOR - ATG
Symbole CE conformément aux prescriptions de
l’Arrêté n° 768/2008/CE.
Obligatoire ?
MADE IN CHINA
Les autres informations doivent être conformes au • Les fabricants doivent apposer le mar-
règlement (UE) n° 305/2011, article 9. quage CE sur leurs produits s’il existe une
norme de produit harmonisée (voir enca-
Numéro d’identification de l’organisme de certification dré) pour le produit concerné. La Commis-
0123
MADE IN CHINA du produit (le cas échéant) sion européenne fixe, pour chaque norme
AnyCo Ltd, PO Box 21, B-1050 Bruxel- Nom et adresse enregistrée du fabricant ou de la de produit harmonisée, une date à partir
les, Belgique marque d’identification de laquelle le marquage CE est possible.
C’est le début de ce que l’on appelle la
Deux derniers chiffres de l’année au cours de laquelle « période de coexistence ». Une fois cette
13
le marquage CE a été apposé pour la première fois période écoulée, le marquage CE devient
00001-CPR-2013/05/12 Numéro de référence de la déclaration de performances obligatoire.
• Les fabricants peuvent apposer le mar-
Numéro de la norme européenne harmonisée appli-
quage sur des produits qui ne sont pas
quée, tel que mentionné dans le Journal officiel de
EN 12-5:2009 (entièrement) traités dans des normes
l’Union européenne, ou de l’évaluation technique
européenne délivrée pour le produit harmonisées. Ils doivent alors demander,
de leur propre initiative, une évaluation
Produit A Code d’identification unique du type de produit technique européenne (voir encadré).

Utilisation visée du produit telle que définie dans la • Les entrepreneurs ne sont pas obligés
Destiné à une utilisation en cas de d’apposer le marquage CE, mais peuvent
norme européenne harmonisée ou dans l’évaluation
compartimentage au feu
technique européenne concernée le faire.
Bon nombre de parties exigent un mar-
Caractéristique essentielle 1 : 50 N/cm²
Caractéristique essentielle 2 : satisfait quage CE, mais il s’agit en fait à une uti-
Caractéristique essentielle 3 : classe A1 lisation fautive. Ce qui importe pour les
Niveau ou classe des performances déclarées utilisateurs, c’est que des critères de per-
Caractéristique essentielle 4 : RE 60
Caractéristique essentielle 5 : NPD formances soient définis pour des carac-
Caractéristique essentielle n : xxx téristiques importantes pour l’application

16
MARQUAGE CE - BENOR - ATG

à laquelle le produit de construction est Normes de produits harmonisées (hEN) et


destiné. Le fait que le produit porte le évaluations techniques européennes (ETA, ETE)
marquage CE - si ce marquage est néces-
Les normes harmonisées concernent les caractéristiques réglementées de produits
saire, le fabricant s’en charge - et que les
de construction. Des pouvoirs publics peuvent vérifier la conformité aux critères légaux
caractéristiques en question fassent par-
des performances déclarées par le fabricant dans le cadre du marquage CE. À cette
tie des performances qui accompagnent
fin, le CEN établit l’inventaire de toutes les exigences réglementaires dans les États
le marquage CE leur importe peu. En effet,
membres et les joint à la norme harmonisée dans l’annexe ZA. Les fabricants sont tenus
le marquage CE porte uniquement sur des
de respecter la partie harmonisée (annexe ZA) des normes de produits. Les normes
caractéristiques réglementées. Dans la
de produits harmonisées n’ont pas vraiment d’importance pour les architectes et les
pratique, ce sont presque exclusivement
entrepreneurs.
des produits normalisés qui portent le
marquage CE. En exigeant un marquage Une évaluation technique européenne présente les performances d’un produit de
CE, l’utilisateur exclurait donc d’office tous construction en ce qui concerne les caractéristiques essentielles que le fabricant et
les produits innovants. l’organisme d’évaluation technique jugent pertinentes pour l’utilisation visée déclarée,
ainsi que les détails techniques nécessaires à l’application du système pour l’évaluation
• Un marquage CE entraîne-t-il des obliga-
et la vérification de la constance des performances. Le document s’adresse aux États
tions pour l’architecte ou l’entrepreneur
membres de l’UE et constitue la base du marquage CE. Une évaluation technique euro-
? Le marquage CE est une responsabilité
péenne n’est pas une attestation d’aptitude à l’emploi. Chaque demande d’un fabricant
et un devoir du fabricant. Les architectes,
peut déboucher sur une telle évaluation.
les entrepreneurs ou les maîtres d’ou-
vrage ne doivent pas le demander. Ils ne Une évaluation technique européenne est fournie sur demande volontaire d’un fabri-
sont pas non plus obligés de conserver les cant par un organisme d’évaluation technique membre de l’EOTA (European Organiza-
informations accompagnant le marquage tion for Technical Assessment), comme l’UBAtc en Belgique. L’organisme d’évaluation
CE. Dès qu’un produit de construction est technique se base pour ce faire sur un document d’évaluation européen de l’EOTA.
sur le chantier, le marquage CE n’a plus de
fonction. Il permet simplement de com-
mercialiser le produit de construction. www.eota.eu www.ueatc.eu

17
MARQUAGE CE - BENOR - ATG

Valeur ? • Différents produits sont soumis à divers ou de l’aptitude à l’emploi d’un produit de
systèmes d’attestation, dont on ignore construction.
Le marquage CE est une simple déclaration
donc la fiabilité. • des informations répondant à leurs be-
de conformité du fabricant vis-à-vis des pou-
voirs publics. Cette déclaration doit seule- • Les systèmes d’attestation peuvent soins et pertinentes pour une région bien
ment couvrir les spécifications techniques dépendre de l’application visée, varier déterminée (réglementation, règles de
harmonisées (normes harmonisées, évalua- d’une caractéristique à l’autre et même l’art et de bonne pratique, climat, us et
tions techniques européennes) et n’aborde dépendre des performances préconisées coutumes,...).
donc pas nécessairement toutes les proprié- par le fabricant. • une diffusion efficace d’informations
tés pertinentes pour la qualité. Le marquage • Les fabricants peuvent choisir de ne pas simples entre les parties prenantes.
CE est vraiment utile pour les fabricants car déclarer d’informations relatives aux per- • des informations sur la conception, la
il leur permet de proposer leurs produits sur formances dans le cadre du marquage CE mise en œuvre, l’installation, l’entretien et
le marché intérieur. Les pouvoirs publics ne (option « NPD », no performance determi- la réparation.
peuvent pas poser d’exigences supplémen- ned).
• un aperçu des compétences des concep-
taires. Pour les utilisateurs, les informations
• Les normes harmonisées ne contiennent teurs et des entrepreneurs dans le cadre
accompagnant le marquage CE ont en fait
pas ou guère de critères. de la responsabilité des acteurs de la
autant de valeur que les informations four-
Nous pourrions décrire le marquage CE construction.
nies par le fabricant sur son site Internet.
comme la carte d’identité d’un produit de
Cela ne veut pas dire que le marquage CE
construction. Toutefois, il ne s’agit pas d’un
ne constitue pas une source d’information
diplôme en vue d’une utilisation. Les utilisa-
intéressante. Si le marquage CE contient
teurs doivent chaque fois déterminer, au cas
des informations techniques utiles sur des
par cas, si le produit peut être appliqué ou
caractéristiques du produit, il a également
non. En effet, leurs besoins dépassent géné-
ses limites.
ralement les spécifications techniques har-
• Les produits ne doivent pas tous porter le monisées. Ils veulent par exemple :
marquage CE (pour la liste, voir le Journal
• une confirmation des aspects liés à la
officiel de l’UE - http://eur-lex.europa.eu/
sécurité, à l’environnement ou à la santé
oj/direct-access.html?locale=nl).

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MARQUAGE CE - BENOR - ATG

Qu’est-ce qu’un produit de construction ?


Info
Selon le règlement européen sur les produits de
construction (305/2011), un produit de construction Réglementation
est « tout produit ou kit fabriqué et mis sur le marché • le règlement européen 305/2011 (règlement sur les produits de construction)
en vue d’être incorporé de façon durable dans des • le règlement européen 765/2008 (surveillance du marché et accréditation)
ouvrages de construction ou des parties d’ouvrages
• la loi belge portant exécution du règlement UE 305/2011 (2013)
de construction et dont les performances influent
sur celles des ouvrages de construction en ce qui
concerne les exigences fondamentales applicables Website
auxdits ouvrages ». Bien entendu, cette définition www.wtcb.be/go/ce
n’est pas infaillible et certains cas sont litigieux. En
voici quelques exemples :

• en principe, le papier-peint n’est pas soumis au


règlement sur les produits de construction, mais
une exception est prévue pour le papier-peint
améliorant la réaction eu feu.
• les cuvettes de toilettes font bien partie du champ
d’application du règlement.
• le contrôle du trajet est bien soumis au règlement.
• un tube de sauvetage en toile à voile ne relève
pas du règlement, contrairement à l’ancrage de la
toile.
Il est important de préciser que les produits ne sont
soumis au règlement sur les produits de construc-
tion que s’il existe une réglementation en la matière.

19
MARQUAGE CE - BENOR - ATG

3.2 BENOR
rées dans une perspective de certification. • Le fabricant garantit les normes de pro-
Les PTV facilitent l’utilisant des normes en duit sur la base du contrôle du produit
définissant des critères (par ex. en ce qui effectué en usine.
concerne la résistance à la compression • L’organisme de certification garantit, en
TROUW AAN KWAL I TEI T d’une brique) et fixent les règles en matière tant que partie indépendante et sur la
LA QUALITÉ EN CONFIANCE de certification. Les PTV sont élaborées et base de contrôles périodiques externes,
approuvées par le conseil de certification de que la déclaration du fabricant est justi-
certains organismes de certification, man- fiée.
datés à cette fin par l’ASBL BENOR, dans le
Le contrôle de la production du fabricant
but d’apposer la marque BENOR. Toutes les
Quoi ? porte sur les matières premières et maté-
parties prenantes peuvent intervenir dans
riaux utilisés, sur le processus de production
BENOR est un système de certification vo- la définition des exigences. Les objectifs du
et sur le produit fini. Les dispositifs de me-
lontaire avec une licence de marque pour label sont la qualité, la sécurité, la santé et
sure et d’essai des produits sont également
des produits ou services de construction. Le la protection du consommateur. La marque
concernés par ce contrôle.
fabricant ou prestataire de services garantit, BENOR est gérée par l’ASBL indépendante
sur la base d’un autocontrôle industriel ou BENOR, au sein de laquelle pratiquement Le contrôle périodique externe a pour objec-
sectoriel, que son produit est en perma- tout le secteur de la construction est repré- tif d’évaluer la validité et la fiabilité de l’auto-
nence conforme aux prescriptions établies. contrôle réalisé par le fabricant. À cet égard,
L’organisme de certification confirme, sur Qui ? des échantillons sont prélevés afin de réali-
la base d’un contrôle périodique externe, Les fabricants peuvent demander une li- ser des essais de contrôle dans un labora-
qu’il existe un degré de confiance suffisant cence auprès d’un organisme de certification toire externe.
en la capacité du fournisseur à garantir afin de pouvoir apposer la marque BENOR L’octroi d’une licence d’utilisation de la
cette conformité. Pour ce faire, l’organisme sur leurs produits. La licence d’utilisation marque BENOR fait toujours l’objet d’un
se base sur des prescriptions techniques de la marque BENOR pour un produit de certificat. Ce document contient toutes les
(PTV), c’est-à-dire des dispositions complé- construction est basée sur la certification du informations pertinentes sur le détenteur de
mentaires à des normes de produits, élabo- produit. la licence et le produit certifié.

20
MARQUAGE CE - BENOR - ATG

Benor en 14 questions 2. Comment sont déterminées les exi-


gences qu’impose la marque BENOR?
La marque BENOR est basée sur des critères
1. Que signifie la marque BENOR ?
vérifiables de façon objective et non discri-
La marque BENOR est une marque de qua- minatoires.
lité volontaire. Elle donne confiance à l’utili-
Ces critères sont établis par consensus entre
sateur dans la conformité d’un produit, d’un
toutes les parties concernées et sont basés
processus ou d’un service à des spécifica-
sur les attentes collectives déterminées par
tions en vigueur.
des groupes d’utilisateurs.
Il s’agit d’une marque de qualité parce qu’elle
garantit que le produit, le processus ou le
service certifié répond à des exigences de 3. Comment se déroule le processus de
qualité bien définies. certification BENOR?
Il s’agit d’une marque volontaire parce La licence d’usage de la marque BENOR pour
qu’elle est soutenue par le marché et non un produit de construction s’appuie toujours
imposée par la loi. sur une certification du produit.
Les parties conviennent, de manière volon- Le fabricant prend toutes les mesures néces-
taire, de mettre en application la marque saires pour assurer la conformité du produit
BENOR dans leur contrat. livré aux prescriptions en vigueur. Ceci com-
prend l’implémentation d’un système d’auto-
contrôle.
L’organisme de certification, à titre de tierce
partie indépendante, reconnaît, à l’aide de
contrôles externes réguliers et effectifs, qu’il
existe une confiance suffisante dans la capa-
cité du producteur à garantir la conformité
du produit.

21
MARQUAGE CE - BENOR - ATG

4. Quels sont les avantages de la marque • le concepteur et l’architecte peuvent 7. La marque BENOR peut-elle être
BENOR? se concentrer sur leur mission et sur la prescrite dans le cadre des marchés
La marque BENOR : qualité des constructions ; publics ?

• simplifie les clauses des contrats et cahiers • l’entrepreneur dispose d’une garantie Oui.
de charge ; supplémentaire de travailler avec des Il est permis aux adjudicateurs publics de
• permet d’éviter l’inspection préalable ; produits de qualité; prescrire la marque BENOR afin de s’assurer
• réduit les risques de litiges ; • le fournisseur bénéficie de la confiance que les produits et services proposés dans
de l’utilisateur dans les produits, proces- le cadre d’un marché public répondent aux
• contribue à la qualité des constructions ;
sus ou services qu’il livre. exigences de qualité imposées.
• favorise le respect des délais d’exécution ;
Toutefois, la législation en vigueur exige que
• évite la concurrence déloyale engendrée tous les fournisseurs aient un accès égal au
6. La marque BENOR peut-elle être pres-
par la non-qualité. marché. C’est la raison pour laquelle toute
crite dans le cadre de marchés privés ?
référence à une marque spécifique telle que
Oui.
5. Quels sont les avantages de la marque la marque BENOR doit être accompagnée de
L’utilisateur privé est libre d’imposer les exi- la mention “ou équivalent”. (cfr. FAQ 8)
BENOR pour les professionnels de la
gences souhaitées aux produits, processus
construction ? En outre, la marque volontaire doit répondre à
ou services. Pour démontrer que ces exi-
La marque BENOR constitue un maillon un nombre de conditions strictes. (cfr. FAQ 9)
gences sont respectées, il peut faire appel à
important garantissant la qualité dans la une marque de qualité volontaire.
construction. 8. Qu’implique l’exigence d’une “équi-
La marque BENOR peut être prescrite entre
Grâce à la marque BENOR, autres dans les contrats, les cahiers de valence” dans le cadre des marchés
• le maître d’ouvrage dispose d’une garan- charge et sur les bons de commande, selon publics ?
tie de qualité en ce qui concerne les la volonté des parties et la qualité désirée. L’équivalence d’une marque volontaire peut
produits, les processus ou les services avoir trait aussi bien aux exigences requises
appliqués sur base de laquelle il peut qu’au niveau de la confiance dans la confor-
renoncer au contrôle préalable; mité.

22
MARQUAGE CE - BENOR - ATG

Le pouvoir adjudicateur est tenu d’évaluer • porter uniquement sur des critères liés 11. La marque BENOR peut-elle être uti-
effectivement cette équivalence lorsqu’un à l’objet du marché et être adaptées à lisée pour des produits de construc-
produit, un processus ou un service ne dispo- la description des caractéristiques des tion soumis au marquage CE ?
sant pas de la marque est proposé. travaux, des fournitures ou des services ; Oui.
Toutefois, la charge de la preuve de cette • être basées sur des critères vérifiables de Le Règlement européen sur les produits de
équivalence incombe au soumissionnaire. façon objective et non discriminatoires. construction (CPR) a pour but de réguler la mise
La marque BENOR répond à toutes ces sur le marché unique de produits de construc-
9. A quelles conditions doit répondre une conditions. tion qui répondent à des exigences fondamen-
marque pour pouvoir être prescrite tales applicables aux ouvrages de construction.
dans le cadre des marchés publics ? 10. A quel moment les produits de Conformément au CPR, le marquage CE atteste
Afin de pouvoir être prescrite dans le cadre construction peuvent-ils être mis en de la conformité du produit avec les perfor-
d’une adjudication publique, une marque œuvre dans le cadre des marchés mances pour des caractéristiques essentielles
volontaire doit: publics ? annoncées dans la déclaration du fabricant.

• être établie au cours d’une procédure Dans le cadre de travaux publics, les pro- C’est le fabricant lui-même qui déclare les per-
ouverte et transparente à laquelle toutes duits de construction ne peuvent être mis en formances et qui assume la responsabilité en ce
les parties concernées, telles que les œuvre qu’après avoir été réceptionnés par qui concerne la conformité du produit aux per-
organismes publics, les consommateurs, le fonctionnaire dirigeant. Ce dernier peut formances déclarées pour les caractéristiques
les partenaires sociaux, les producteurs, cependant décider de ne pas effectuer des essentielles.
les distributeurs et les organisations non contrôles de réception si les produits font La marque BENOR ne change en rien cette situa-
gouvernementales peuvent participer; l’objet d’une certification. tion et ne conduit pas à une déclaration des per-
• être accessible à toutes les parties intéres- La marque BENOR est donc l’outil par excel- formances sur les caractéristiques essentielles.
sées. lence pour soutenir le fonctionnaire diri- En outre, la certification BENOR offre une valeur
geant dans ses responsabilités et pour limi- ajoutée importante.
Les prescriptions de la marque doivent :
ter les réceptions sur chantier.
• être fixées par une tierce partie sur laquelle
le fournisseur n’a pas d’influence décisive ;

23
MARQUAGE CE - BENOR - ATG

12. Quelle est la valeur ajoutée de la 13. Quel est l’engagement d’un
marque BENOR ? fournisseur certifié qui livre un
La marque BENOR permet à l’utilisateur produit, un processus ou un service
d’avoir confiance dans la conformité du pro- sous la marque BENOR ?
duit, du processus ou du service. En utilisant la marque BENOR, le fournis-
La certification BENOR garantit que, dans seur certifié s’engage à prendre toutes les
tous les cas, une tierce partie réalise une mesures afin que le produit, le processus ou
surveillance effective. Cette surveillance le service livré réponde en permanence aux
porte sur les mesures prises par le fournis- spécifications en vigueur.
seur disposant d’une licence d’usage de la En outre, il permet qu’un contrôle externe
marque BENOR, mises en œuvre dans le soit effectué par une tierce partie indépen-
cadre de son autocontrôle afin de garantir la dante et experte selon un schéma de cer-
conformité. tification convenu, afin de donner plus de
La certification BENOR répond aux attentes confiance à l’utilisateur.
des utilisateurs et contribue à la protection
des consommateurs par une surveillance de 14. Comment reconnaître un produit, un
l’autocontrôle du fournisseur. processus ou un service couvert par
La certification BENOR sert l’intérêt général la marque BENOR ?
en favorisant les règles de l’art dans divers Le logo BENOR figure sur le produit lui-
secteurs industriels et contribue ainsi aux même ou sur son emballage, ou encore sur
progrès techniques et économiques. le document accompagnant la livraison. Gé-
La certification BENOR offre la possibilité de néralement le logo BENOR est pourvu d’une
préserver différents aspects concernant la référence à la spécification en vigueur et au
sécurité publique, la santé et les intérêts des fournisseur, le cas échéant repris moyen- Info
utilisateurs finaux. nant un numéro d’identification. www.benor.be.

24
MARQUAGE CE - BENOR - ATG

3.3 ATG • les informations scientifiques et tech- Le texte d’agrément ATG est établi soit sur la
niques disponibles sont insuffisantes, base de guides, soit au cas par cas. Si l’ATG
• il s’agit d’une application unique, est délivré sur la base de guides d’agrément,
toutes les parties prenantes peuvent inter-
• le produit ou système est trop complexe
venir dans la définition des exigences. Dans
pour élaborer une norme à ce sujet.
les autres cas, l’UBAtc, qui gère la marque
Les ATG sont établis sur demande volontaire ATG, intervient comme représentant de l’uti-
du fabricant. lisateur. En règle générale, un organisme de
certification externe mandaté par l’UBAtc
Qui ? contrôle la conformité de la production à
Quoi ? l’agrément publié. Ce contrôle est réalisé sur
Tout fabricant souhaitant disposer d’un ATG
La marque ATG est exclusivement utilisée base régulière et est décrit dans une conven-
peut s’adresser à cette fin à l’UBAtc (Union
pour des produits pour lesquels un texte tion établie au moment de la délivrance de
belge pour l’Agrément technique dans la
d’agrément ATG a été rédigé. Ce texte at- l’ATG. Cette convention précise comment le
Construction). Des experts indépendants y
teste de l’aptitude à l’emploi d’un produit de fabricant organise son propre contrôle de
évaluent le produit en question, générale-
construction bien déterminé, produit par un la production et quels essais externes vont
ment sur la base d’un guide d’agrément éla-
fabricant bien déterminé pour une applica- être réalisés. Les objectifs de la marque
boré par des experts de l’UBAtc et approuvé
tion bien déterminée. L’avis technique décrit sont l’aptitude à l’emploi, les performances
par une représentation du secteur de la
le produit et ses caractéristiques de manière réelles et la protection du consommateur.
construction. En raison de considérations
univoque et explique sa mise en œuvre. Il
commerciales compréhensibles, toutes les
s’agit généralement de produits, systèmes et
parties prenantes ne sont pas impliquées
éléments de construction innovants ou com-
dans l’évaluation de dossiers individuels.
posés pour lesquels il n’existe pas de normes
L’agrément s’accompagne généralement
de produit. Cette absence de normes peut
d’une certification.
avoir plusieurs causes : Info
www.ubatc.be

25
MARQUAGE CE - BENOR - ATG

CE-markering versus BENOR/ATG

Marquage CE ATG / BENOR

Porte uniquement sur les caractéristiques Porte sur toutes les propriétés pertinentes
Caractéristiques
réglementées en matière d’aptitude à l’emploi

Initiative de pouvoirs publics en fonction de l’impor-


tance du produit en ce qui concerne le respect En fonction des risques et du besoin de
Systèmes d’attestation
des sept exigences fondamentales applicables aux confiance dans le chef des utilisateurs
travaux de construction

Uniquement s’il existe une réglementation dans au Le cas échéant, dans le cadre de l’aptitude à
Critères
moins un État membre l’emploi

Pouvoirs publics - surtout la Commission euro-


Détermination du contenu Toutes les parties prenantes
péenne

Public-cible Pouvoirs publics Tous les utilisateurs

26
MARQUAGE CE - BENOR - ATG

3.4 Certification de produit Afin de combler cette lacune, le secteur a mis La certification de produit garantit aux pro-
au point un système de certification volon- fessionnels de la construction que le pro-
taire tenant compte des risques auxquels les duit qu’ils souhaitent utiliser est conforme
Quoi ?
utilisateurs sont confrontés. Les fabricants, les à des spécifications préalablement définies
La certification implique qu’un tiers atteste,
importateurs ou d’autres parties font réaliser pouvant porter sur diverses caractéristiques
en suivant une procédure bien déterminée,
des essais et des contrôles de produits par comme la sécurité, les performances, la
de la conformité d’un produit, processus
des organismes de certification. Sur la base santé, l’impact environnemental et l’aptitude
ou service à des exigences préalablement
des informations récoltées, ces organismes générale à l’emploi. Par ailleurs, la certifica-
définies. La certification peut porter sur des
élaborent des documents dans lesquels ils tion de produit a pour but de protéger les
questions très variées comme la qualité,
évaluent la conformité d’un produit à des consommateurs/utilisateurs. De leur côté,
l’environnement ou les spécifications tech-
spécifications déterminées. Outre un contrôle les fabricants peuvent utiliser la certification
niques du produit. La présente brochure
initial, des contrôles de suivi sont régulière- de produit comme une confirmation selon
aborde uniquement les spécifications tech-
ment effectués afin de vérifier si le produit est laquelle les produits qu’ils commercialisent
niques de produits pour le secteur de la
toujours conforme et donc apte à l’emploi. Les sont aptes à l’emploi.
construction en Belgique et dans les pays
organismes de certification belges appliquent
limitrophes.
des procédures sévères et jouissent donc
La certification est réalisée par des tiers in-
d’une bonne réputation au niveau européen.
dépendants. Nous parlons de tiers pour les
En Belgique, contrairement à certains de nos
distinguer de la première partie, le fabricant
pays voisins, la législation et la réglementa-
Qui ? proprement dit, et de la deuxième partie, à
tion en matière de spécifications techniques
La certification de produit est importante pour savoir le client/l’utilisateur. Généralement, les
de produits de construction sont limitées.
de nombreuses parties comme les fabricants, organismes d’attestation se basent sur l’auto-
C’est pourquoi les utilisateurs de ces pro-
les distributeurs, les importateurs, les archi- contrôle réalisé par la plupart des fabricants.
duits, comme les architectes et les entre-
tectes et autres concepteurs, les prescripteurs,
preneurs, assument une grande part de res-
les entrepreneurs, les propriétaires, les pou-
ponsabilité. En fait, ils doivent vérifier, pour
voirs publics, les législateurs, les assureurs, les
chaque application, si le produit est appro-
tiers et les utilisateurs des travaux.
prié et/ou si l’application est correcte.

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MARQUAGE CE - BENOR - ATG

Comment ? Qualité ?
Les organismes d’attestation utilisent des Les Romains, déjà, se demandaient qui sur- responsabilités des différentes parties dans
schémas de certification (par exemple, les veillait les surveillants. Comment savoir si les la construction. Il existe dès lors plusieurs or-
règles BENOR) pour certifier les spécifica- organismes de certification accomplissent ganisations nationales pour les organismes
tions du produit. La certification doit ré- correctement leur mission ? Un système de d’accréditation : BELAC (Belgique), DAkkS
pondre à des critères stricts. surveillance doit le confirmer. (Allemagne), UKAS (Royaume-Uni), Cofrac
• Les schémas de certification doivent être L’accréditation confirme que l’organisme (France). Toutes ces institutions sont ras-
transparents. de certification dispose des compétences semblées au sein de la coupole européenne
requises et est bien indépendant et impar- EA (European co-operation for Accreditation)
• La procédure doit être caractérisée par
tial. L’accréditation garantit que l’instance qui veille à ce que les instances de surveil-
son ouverture. Toutes les parties pre-
est compétente pour réaliser des essais, des lance prennent toujours tous les aspects es-
nantes doivent être impliquées dans la
inspections et/ou des certifications. sentiels en considération et suivent la même
certification et doivent pouvoir intervenir.
procédure pour la certification des produits.
• La certification doit être impartiale et ne Afin de pouvoir accorder une telle confiance,
l’organisme d’accréditation évalue la compé- Les tiers intervenant dans la marquage CE
peut favoriser aucune des parties. Elle doit
tence de l’organisme de certification sur la doivent en principe être accrédités, mais
être basée sur un consensus le plus large
base de normes spécifiques, complétées le sont également déclarés par les pouvoirs
possible.
cas échéant d’exigences de schéma. Il existe publics à la Commission européenne et aux
• L’attestation doit être pertinente et effi- autres États membres de l’UE (d’où l’appella-
des normes pour la certification (NBN EN
cace. Elle doit être basée sur des connais- tion « organismes notifiés »).
ISO/IEC 17065), pour les laboratoires (NBN
sances scientifiques et techniques consoli-
EN ISO/IEC 17025) et pour l’inspection (NBN
dées.
EN ISO/IEC 17020).
• Il doit y avoir une cohérence claire entre
En théorie, la même norme est d’application
les documents.
dans tous les pays. Dans la pratique, il existe Info
des différences locales, car l’accréditation
www.belac.be
tient compte de circonstances spécifiques
telles que la méthode et la tradition de
construction, les applicables courantes et les

28
MARQUAGE CE - BENOR - ATG

Règlements de certification
Les règlements de certification d’organismes
de certification sont des dispositions com-
plémentaires à des spécifications techniques
comme des normes, des PTV (Benor) et des
ATG, rédigées dans une perspective de cer-
tification. Ils sont appliqués sur base volon-
taire. Ils sont élaborés et approuvés par le
conseil de certification (conseil d’experts)
d’organismes de certification. Des accords
sont conclus avec toutes les parties pre-
nantes sur le nombre de contrôles de la pro-
duction et sur la fréquence de ces contrôles.
Les règlements de certification ne sont pas
disponibles publiquement, mais sont bien
entendu importants pour les acteurs du pro-
cessus de construction : pouvoirs publics,
architectes, entrepreneurs, bureaux de
conception, bureaux d’étude, consomma-
teurs,...

29
Rédaction : Colette Demil en Staf Bellens
Contribution au contenu : ing. Eric Winnepenninckx – CSTC ; maître Joris Wouters – GSJ advocaten.
Coordination : Fédération des Entrepreneurs Généraux de la Construction (FEGC)
Éditeur responsable : FEGC, Rue du Lombard 42, 1000 Bruxelles.
Édition : septembre 2016
Graphisme : www.ramdesign.be

Toutes les solutions et tous les exemples présentés dans le cadre de la présente brochure sont don-
nés à titre purement informatif. En cas d’utilisation de ces solutions dans des projets, il convient tou-
jours de contrôler leur applicabilité et le rapport avec tous les autres aspects de la construction. Les
auteurs ne peuvent pas être tenus responsables d’une interprétation erronée ni des conséquences
de ces informations. Les affirmations, visions, solutions et leur représentation sont à charge des
auteurs concernés, en leur nom ou leur qualité. La responsabilité de la Fédération des Entrepre-
neurs Généraux de la Construction ne peut être engagée. Sous réserve des exceptions explicite-
ment prévues par la loi, aucun élément de la présente édition ne peut être reproduit, enregistré
dans une base de données automatisée ou publié, d’une quelconque manière, sans l’autorisation
écrite préalable et explicite des auteurs.

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