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La boîte à outils de l’évaluation de la conformité

La boîte à outils de l’évaluation de la conformité

Sommaire
i) À propos de l’ISO 1 50 Chapitre 3  Systèmes particuliers
et systèmes d’évaluation
ii) À propos de l’ONUDI 2 de la conformité

iii) Préface 3 64 Chapitre 4  Les organismes


d’évaluation de la conformité
iv) Avertissement 5
100 Chapitre 5  L’apport de l’ONUDI
v) Remerciements 5 à l’édification d’une infrastructure
qualité
vi) Introduction 6
151 Chapitre 6  Études de cas
vii) Sigles et abréviations 9
185 Appendice 1  L’ISO/CASCO
Chapitre 1  Les concepts 11 établit des normes d’évaluation
fondamentaux de l’évaluation de la conformité
de la conformité
195 Appendice 2  Le rôle des forums
Chapitre 2  Les techniques 31 d’organismes d’accréditation
de l’évaluation de la conformité régionaux et internationaux

206 Appendice 3  L’évaluation de


la conformité et l’Accord de l’OMC
sur les obstacles techniques
au commerce
i)  À propos de l’ISO

L’ISO (Organisation internationale Organisation non gouvernementale,


de normalisation) est un réseau mon- l’ISO est une fédération d’organismes
dial qui identifie les Normes interna- nationaux de normalisation, de toutes
tionales nécessaires pour les entre- les régions du monde, un par pays,
prises, les gouvernements et la société, représentant des économies dévelop-
les élabore en partenariat avec les sec- pées, en développement et en transi-
teurs qui les appliqueront, les adopte tion. Chaque membre de l’ISO est le
au moyen de procédures transparentes principal organisme de normalisation
fondées sur la contribution des pays dans son pays. Les membres propo-
impliquant diverses parties prenantes, sent les nouvelles normes, participent
et les met à disposition pour une appli- à leur élaboration et apportent, en col-
cation dans le monde entier. laboration avec le Secrétariat central
de l’ISO, leur soutien aux 3000 groupes
Les normes ISO expriment un consen- techniques chargés de l’élaboration
sus international issu du plus large concrète des normes.
éventail possible de parties prenantes.
L’apport des connaissances néces- Au sein de l’ISO, le CASCO, comité
saires provient de ceux-là mêmes qui chargé de l’élaboration d’orienta-
ont le plus besoin des normes en ques- tions politiques pour l’évaluation de
tion et qui sont les plus proches des la conformité, a une double fonction.
résultats de leur mise en œuvre. Ainsi, Il est responsable de l’élaboration
quoique d’application volontaire, les et de la formulation des recomman-
normes ISO sont largement respec- dations pour la politique en matière
tées et acceptées au niveau internatio- d’évaluation de la conformité auprès
nal par le secteur public comme par le de ses membres et de l’élaboration des
secteur privé. normes et guides relatifs à l’évaluation
de la conformité.

1
ii) À propos de l’ONUDI

L’Organisation des Nations Unies pour L’ONUDI occupe une place particu-
le développement industriel (ONUDI) lière dans le système des Nations Unies
aide les pays en développement et ceux en tant que seule organisation chargée
dont les économies sont en transition à de promouvoir la création de richesse
développer une industrie compétitive et de lutter contre la pauvreté grâce
s’inscrivant dans une logique de déve- aux activités de production. L’Orga-
loppement durable afin d’accélérer la nisation se concentre sur trois priori-
croissance économique, de réduire la tés thématiques interdépendantes: la
pauvreté et d’atteindre les Objectifs réduction de la pauvreté grâce à des
du Millénaire pour le développement. activités productives, le renforcement
A ce titre, l’ONUDI mobilise les res- des capacités commerciales, et l’éner-
sources et les compétences interna- gie et l’environnement.
tionales, et combine ses services de L’ONUDI, dont le siège est à Vienne,
coopération technique opérationnelle en Autriche, compte 173 Etats mem­
avec ses activités analytiques, norma- bres et intervient dans le monde entier.
tives et fédératrices, au niveau mondial Créée en 1966, elle est devenue une
comme au niveau local. institution spécialisée des Nations
Unies en 1985.

2
iii)  Préface

Les hommes d’affaires, les consomma- teurs doivent souvent se soumettre à


teurs et les responsables des services des essais et/ou certifications multiples
publics ont certaines attentes concer- et coûteux des produits. L’Organisa-
nant la qualité, la sécurité, la fiabilité, tion mondiale du commerce (OMC)
l’interopérabilité, l’efficience, l’effica- s’est attachée à surmonter ces pro-
cité et la contribution au développe- blèmes en établissant ses Accords sur
ment durable des produits et des ser- les Obstacles techniques au commerce
vices. L’évaluation de la conformité (OMC/OTC) et sur l’Application des
donne le moyen de vérifier que ces mesures sanitaires et phytosanitaires
derniers répondent à de telles attentes, (OMC/SPS), qui ont pour but de s’as-
conformément à des normes, à des surer que les règlements techniques
règlements et à d’autres spécifications. et les normes ainsi que les procédures
Elle permet de s’assurer que les pro- pour évaluer la conformité à ces der-
duits et services tiennent leurs pro- niers ne font pas obstacle au commerce
messes. En d’autres termes, elle bâtit la international.
confiance.
Les examens successifs de l’Accord
En évitant aux acheteurs d’avoir à OTC ont souligné l’utilité des normes
vérifier directement que les produits et guides d’évaluation de la conformité
répondent aux spécifications requises, élaborés par l’ISO et la Commission
l’évaluation de la conformité facilite électrotechnique internationale (CEI)
le commerce tant au niveau national pour harmoniser les pratiques dans
qu’au niveau international. Elle permet ce domaine et en tant que référen-
aux acheteurs de prendre leurs déci- tiels pour la compétence technique des
sions sur la base des rapports d’essais organismes d’évaluation. L’utilisation
et des certificats délivrés par des labo- de ces normes et guides aide donc à
ratoires et organismes de certification surmonter les obstacles au commerce.
spécialisés, créant ainsi la confiance des L’ISO encourage également l’harmo-
clients en répondant à leurs attentes. nisation internationale des activités
d’évaluation de la conformité et l’ac-
Toutefois, la non acceptation des rap- ceptation mondiale de leurs résul-
ports d’essais et certificats de confor- tats. Pour sa part, l’ONUDI a plus de
mité continue d’être un obstacle au 40 années d’expérience dans l’établis-
commerce international. Les exporta- sement et la mise à niveau de normes

3
et d’infrastructures d’évaluation de la
conformité dans le monde.

Bâtir la confiance – La boîte à outils


de l’évaluation de la conformité est
un manuel exhaustif et convivial qui
permet de comprendre tous les aspects
de l’évaluation de la conformité et le Rob Steele
rôle qu’elle joue dans le commerce Secrétaire général de l’ISO

international. Il sera utile aux respon-


sables d’entreprises, aux spécialistes
de la réglementation et aux représen-
tants des consommateurs. Ce nouvel
ouvrage, qui s’inscrit dans une série de
publications communes de l’ISO et de
l’ONUDI, est le fruit du long et fécond
partenariat des deux organisations
pour renforcer les infrastructures de la
normalisation et de la qualité des pays
en développement et des pays ayant
des économies en transition. Bien que Dr. Kandeh K. Yumkella
destinées spécifiquement à ce groupe Directeur général de l’ONUDI
de pays, ces publications pourront aussi
constituer des outils de référence pra-
tiques pour toutes les personnes parti-
cipant ou s’intéressant à l’évaluation
de la conformité et au commerce.

4
iv)  Avertissement

Le présent document a été publié sans mise au point rédactionnelle formelle


de la part des services des Nations Unies. Les appellations utilisées et la
présentation des informations qui y figurent n’impliquent, de la part du
Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies pour le développement
industriel (ONUDI), aucune prise de position concernant soit le statut
juridique de tout pays, territoire, ville ou zone, ou de leurs autorités, soit
le tracé de leurs frontières ou délimitations, ou soit encore leur système
économique ou niveau de développement. Les qualificatifs tels que
« développé », « industrialisé » et « en développement » ne sont employés
qu’à des fins de commodité statistique et n’expriment pas nécessairement
un jugement quant au niveau atteint par un pays particulier ou une zone
particulière dans le processus de développement. La mention de noms de
sociétés ou de produits commerciaux n’implique aucune forme de caution
de la part de l’ONUDI.

v)  Remerciements
L’ISO et l’ONUDI reconnaissent Nous saluons aussi la contribution
avec gratitude les travaux dévoués de d’Oswald Chinyamakobvu de la Com­
Anthony Russell, Martin Kellermann munauté de développement de l’Afrique
et Ian Cleare, édités et coordonnés par australe (SADC) et de Vyjayanthi F.
Beer Budoo (ISO), Sean Mac Curtain Lopez de l’Organisation régionale
(ISO), Nicolas Fleury (ISO), Martin pour les normes et la qualité (CROSQ)
Chesire (ISO), Lalith Goonatilake de  la Communauté des Caraïbes
(ONUDI), Gerardo Patacconi ­(CARICOM).
(ONUDI), Ouseph Padickakudi
(ONUDI) et Bernardo Calzadilla Nous remercions également de sa
Sarmiento (ONUDI, Genève). contribution Malachy Scullion, rédac-
teur consultant de l’ONUDI.

5
vi)  Introduction

Le rôle de l’évaluation de la conformité dans l’infrastructure


qualité et son importance pour le renforcement des
capacités commerciales et le développement économique
Figure 1 – Le rôle de l’infrastructure qualité

L’INFRASTRUCTURE
QUALITÉ Normalisation

Évaluation
Métrologie
de la conformité

6
L’évaluation de la conformité des exigences relatives à la protec-
est fondamentale pour tion de la santé, de la sécurité et de
toutes les économies l’environnement
ƒƒSous-tendre les services d’in-
La publication ONUDI-ISO intitulée frastructures publiques dans les
Progresser rapidement présentait le domaines de la construction, de
concept d’infrastructure de la qualité, l’énergie, de l’approvisionnement
décrit comme un facilitateur essentiel en eau et en gaz, de la défense, des
du renforcement des capacités com- transports et des systèmes de com-
merciales et du développement éco- munication
nomique. Les trois principales com- ƒƒProtéger les consommateurs par
posantes de cette infrastructure (voir le contrôle des pratiques commer-
Figure 1) sont la métrologie, la nor- ciales déloyales
malisation et l’évaluation de la confor- ƒƒDémontrer la crédibilité des sys-
mité. Les avantages que procure la tèmes médicolégaux et judiciaires.
normalisation pour améliorer l’effica- ƒƒGarantir la compatibilité et l’inte-
cité économique et donner accès aux ropérabilité des composants de pro-
marchés mondiaux ne peuvent être duits et systèmes
obtenus sans l’aptitude à effectuer des ƒƒAider à la mise en quarantaine des
mesures fiables et à démontrer que les marchandises et produits nocifs, des
produits sont conformes aux exigences organismes nuisibles et pathogènes
spécifiées dans les normes. lors de leur entrée dans une écono-
mie
Dans le cadre de leur infrastructure ƒƒAméliorer les possibilités du com-
qualité, toutes les économies doivent merce international en réduisant les
avoir accès à des services crédibles obstacles techniques au commerce
d’évaluation de la conformité. Ils sont et en démontrant la conformité aux
nécessaires à diverses fins, notamment : spécifications de normes internatio-
ƒƒDémontrer que les produits, pro- nales, règlements techniques et spé-
cessus, services, produits de base et cifications commerciales.
personnels sont conformes à des
spécifications. Ces dernières sont La plupart des sociétés reconnaissent
notamment des prescriptions dans le les avantages que présentent pour leur
cadre de règlements (nationaux ou pays leur infrastructure qualité. Dans
étrangers), des spécifications d’ache- bon nombre d’entre elles, les orga-
teurs, des accords commerciaux, etc. nismes nationaux et relations inter-
ƒƒÉtablir et surveiller l’application nationales appropriés ont été mis en

7
place pour appuyer leur système. Tou- Le Chapitre 1 donne une vue d’en-
tefois, les systèmes nationaux qui ne semble de l’argumentation en faveur
sont pas harmonisés sur le plan régio- de l’évaluation de la conformité et
nal ou international sont susceptibles des avantages qu’elle procure. Le
d’introduire de nouveaux obstacles au ­Chapitre  2 décrit les techniques à uti-
commerce. On attend aujourd’hui de liser pour évaluer la conformité et le
plus en plus des pays développés et des Chapitre 3 étudie comment concevoir
pays en développement qu’ils démon- et exploiter les programmes d’évalua-
trent non seulement à leurs citoyens, tion de la conformité.
mais aussi au monde, que leurs pro- Le Chapitre 4 examine les exigences
duits et services sont fiables, sûrs et relatives aux organismes d’évalua-
respectueux de l’environnement. Pour tion de la conformité et le Chapitre 5
atteindre cet objectif, chaque économie donne des informations sur la manière
doit disposer de capacités techniques dont l’ONUDI peut aider à mettre en
efficaces (ou d’un accès à des compé- place et à exploiter une infrastructure
tences étrangères) pour sous-tendre les d’évaluation de la conformité dans
services d’évaluation de la conformité le cadre d’une infrastructure qualité.
dans le pays. Il souligne les pratiques pertinentes
actuelles et les rôles des organisations
La présente publication est destinée clés qui interviennent pour la contri-
à aider les personnes dans les pays en bution de l’évaluation de la confor-
développement, que leur intérêt soit mité au développement économique et
d’ordre gouvernemental, économique à la cohérence internationale des acti-
ou lié aux consommateurs, à com- vités d’évaluation de la conformité. Le
prendre l’évaluation de la conformité ­Chapitre 6 présente des études de cas
et à créer une infrastructure efficace au illustrant comment appliquer les prin-
sein de leur économie. Elle donne des cipes décrits dans la présente publica-
informations pour les aider à mettre en tion.
place et à gérer les dispositifs d’évalua-
tion de la conformité répondant à leurs
besoins.

8
vii)  Sigles et abréviations
A2LA American Association for Laboratory Accreditation
APEC Forum économique Asie-Pacifique
APLAC Coopération Asie-Pacifique pour l’accréditation des laboratoires
APLMF Forum de métrologie légale Asie-Pacifique
APMP Programme de métrologie Asie-Pacifique
BIPM Bureau international des poids et mesures
BRC British Retail Consortium
BSTI Bangladesh Standards and Testing Institute
CASCO Comité de l'ISO pour l'évaluation de la conformité
CD Projet de comité
CEN Comité européen de normalisation
CENELEC Comité européen de normalisation électrotechnique
CEOC International Confederation of Inspection and Certification Organizations
CIPM Comité international des poids et mesures
CMC Capacité d'étalonnage et de mesure
COFRAC Comité français d'accréditation
COPOLCO Comité ISO pour la politique en matière de consommation
CPC Groupe du Président (du CASCO) pour les politiques et la coordination
MRC Matériaux de référence certifiés
DEVCO Comité pour les questions relatives aux pays en développement
DIS Projet de Norme internationale
EA Coopération européenne pour l'accréditation
EE MRA Accord de reconnaissance mutuelle pour les équipements électriques
et électroniques (APEC)
ETRACE Egyptian Traceability Centre for Agro-Industrial Exports
FDIS Projet final de Norme internationale
GATT Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce
HACCP Système d'analyse des risques et points critiques pour leur maîtrise
IAAC Inter-American Accreditation Cooperation
IAF Forum international de l'accréditation
CEI Commission électrotechnique internationale
IFAN Fédération internationale des associations pour la pratique des normes
IFIA Fédération internationale des agences d'inspection
IIOC Independent International Organization for Certification Limited
ILAC Coopération internationale sur l'agrément des laboratoires d'essais
IPC International Personnel Certification Association
IQNET Réseau international de la certification
ISO Organisation internationale de normalisation
ISONET Centre d'information ISO/CEI
CCI Centre du commerce international
UIT Union internationale des télécommunications
UIT-T Secteur de la normalisation des télécommunications de l'UIT

9
UILI Union internationale des laboratoires indépendants
JAS-ANZ Joint Accreditation System of Australia and New Zealand
JCCC Joint Committee for Closer Cooperation (ILAC et IAF)
JCDCMAS Comité conjoint pour la coordination de l'assistance technique aux pays en
développement en métrologie, accréditation et normalisation
JDSC Joint Development Support Committee (IAF et ILAC)
JIG Joint Inspection Group (IAF et ILAC)
KMG Groupe Gestion des savoirs (CASCO)
MAA Arrangement d’acceptation mutuelle (OIML)
MLA Accord de reconnaissance multilatéral
MOU Protocole d'accord
MRA Accord de reconnaissance mutuelle
NATA National Association of Testing Authorities, Australia
NBSM Nepal Bureau of Standards and Metrology
LNM Laboratoire national de métrologie
OIML Organisation internationale de métrologie légale
PAC Pacific Accreditation Cooperation
PASC Pacific Area Standards Congress
REMCO Comité de l'ISO pour les matériaux de référence
MR Matériaux de référence
SADCA Southern African Development Community Accreditation
SADCAS Southern African Development Community Accreditation Service
SANAS South African National Accreditation System
SOAC Système ouest-africain d’accréditation
SPS Mesures sanitaires et phytosanitaires
STAMEQ Direction vietnamienne pour les normes, la métrologie et la qualité
STAR Groupe Alliances stratégiques et réglementation (CASCO)
SQAM Normes, qualité, accréditation et métrologie
SWEDAC The Swedish Board for Accreditation and Conformity Assessment
AT Assistance technique
TBT Obstacles techniques au commerce
TIG Groupe Interface technique (CASCO)
UEMOA Union économique et monétaire ouest africaine
UNIDO Organisation des Nations Unies pour le développement industriel
VMI Institut vietnamien de métrologie
WAITRO World Association of Industrial and Technological Research Organizations
WELMEC Coopération européenne en métrologie légale
OMC Organisation mondiale du commerce

10
Chapitre 1 – Les concepts fondamentaux
de l’évaluation de la conformité

Pourquoi l’évaluation Les consommateurs bénéficient de


de la conformité ? l’évaluation de la conformité parce
qu’elle leur donne une base pour effec-
Nous voulons tous savoir si un produit tuer leurs choix. Ils auront davantage
(ou une personne, une organisation ou confiance dans les produits ou services
un système) répond aux attentes pla- qui s’accompagnent d’une déclaration
cées en lui. Le produit se comporte-t- officielle du fournisseur ou qui portent
il comme je le prévoyais ? Telle ou telle une marque ou un certificat de confor-
personne est-elle compétente pour le mité qui atteste la qualité, la sécurité
travail que je veux qu’elle réalise ? Le ou d’autres caractéristiques à recom-
magasin fournira-t-il le bon article au mander.
prix juste lorsque j’en aurai besoin ?
Mon produit est-il sûr ? Les fabricants et les prestataires de ser-
vices doivent s’assurer que leurs pro-
Les produits et les services sont duits et services correspondent à leurs
comme des promesses. Les clients dans spécifications déclarées et répondent
le monde commercial, les consomma- aux attentes des clients. L’évaluation
teurs, les utilisateurs et les respon- de leurs produits et services confor-
sables des services publics ont des mément à des Normes internatio-
attentes concernant certaines carac- nales ISO et CEI les aide à se mettre
téristiques des produits et services au niveau des techniques de pointe et
telles que la qualité, l’écologie, la sécu- à éviter les coûts de la défaillance des
rité, l’économie, la fiabilité, la compa- produits commercialisés.
tibilité, l’interopérabilité, l’efficience
et l’efficacité. Le processus consistant Lorsque la santé publique, la sécu-
à démontrer que ces caractéristiques rité ou l’environnement sont en jeu,
répondent aux exigences des normes, la réglementation publique rend sou-
des règlements et d’autres spécifi- vent obligatoire l’évaluation de la
cations est appelé évaluation de la conformité. Sans une évaluation et
conformité. Ce processus aide à s’assu- une approbation appropriées, les biens
rer que les produits et les services tien- peuvent être interdits de vente ou les
nent leurs promesses. fournisseurs disqualifiés pour les mar-
chés publics. Les Normes et Guides

11
internationaux ISO/CEI fournissent cessifs de l’Accord OTC ont relevé
également des exigences et des lignes l’utilité des normes et guides ISO/CEI
directrices pour les bonnes pratiques et relatifs à l’évaluation de la conformité
la reconnaissance de telles évaluations. pour harmoniser les pratiques et en tant
que référentiels pour la compétence
Les organismes de réglementation technique des organismes d’évaluation,
bénéficient aussi de l’évaluation de leur permettant d’être crédibles et de
la conformité, car elle leur donne un créer la confiance dans leurs résultats.
moyen de mettre en application la légis- Les travaux de l’ISO et de la CEI dans
lation nationale en matière de santé, de ce domaine aident donc à surmonter les
sécurité et d’environnement et de réali- obstacles au commerce.
ser des objectifs de politique publique.
Tous les pays ont besoin de l’évaluation
L’harmonisation des procédures d’éva- de la conformité, mais de nombreux pays
luation de la conformité dans le monde en développement sont confrontés à des
présente également des avantages de défis particuliers dans la mise en place et
grande portée pour le commerce inter- le maintien de ressources viables dans
national en général. Un des principaux ce domaine. La situation est encore plus
obstacles au commerce transfron- délicate dans une ère de mondialisation,
tières que rencontrent les exportateurs où l’on attend de plus en plus de toutes
tient à la multiplicité et au coût élevé les parties impliquées dans les échanges
des essais et/ou certifications des pro- et le commerce qu’elles adoptent les
duits. Les procédures d’évaluation de « meilleures pratiques » internationales.
la conformité non transparentes ou Ces parties sont non seulement celles
discriminatoires peuvent devenir des qui sont directement impliquées dans le
outils protectionnistes effectifs, des commerce, mais aussi celles qui influen-
« obstacles techniques au commerce ». cent l’environnement du commerce,
telles que les organismes de réglemen-
L’Accord de l’Organisation mondiale tation et les autorités gouvernementales,
du commerce sur les Obstacles tech- qui s’attachent à protéger leurs citoyens
niques au commerce (Accord OMC/ contre les produits dangereux ou de
OTC) a été établi pour assurer que les mauvaise qualité et d’autres influences
règlements techniques et les normes, négatives comme la détérioration de
ainsi que les procédures pour évaluer l’environnement.
la conformité associée, ne créent pas
d’obstacles non nécessaires au com- L’évaluation de la conformité fait
merce international. Les examens suc- partie de la texture de la plupart des

12
sociétés depuis les temps très anciens. et la CEI. Par l’intermédiaire de ces
Elle a toujours représenté un outil organisations, les praticiens et les uti-
pour donner aux utilisateurs des pro- lisateurs de l’évaluation de la confor-
duits, des services et des produits de mité du monde entier ont réuni leurs
base l’assurance que l’on a agi pour connaissances et leurs expériences
définir et déclarer leurs quantités, qua- pour produire une série de normes et
lités, caractéristiques, performances et de guides qui établissent les meilleures
d’autres attentes qui y sont liées. On pratiques actuelles. Ces normes et
doit donc considérer l’évaluation de la guides sont produits par l’intermédiaire
conformité dans une perspective beau- du Comité de l’ISO pour l’évaluation de
coup plus large que la simple facilita- la conformité, l’ISO/CASCO, et consti-
tion du commerce. Il s’agit d’une acti- tuent la « boîte à outils du CASCO ».
vité concernant la société dans son Voir l’Appendice 1 pour plus d’infor-
ensemble et, dans la plupart des éco- mations. Il est fait référence aux normes
nomies, ses applications sur le marché et guides pertinents tout au long de la
intérieur peuvent l’emporter large- présente publication.
ment sur ses rôles dans le soutien au
commerce. La norme ISO/CEI 17000 définit l’éva-
luation de la conformité comme la
Si les « meilleures pratiques » sont sou- démonstration que des exigences spé-
haitables, il est également essentiel de cifiées relatives à un produit, proces-
les appliquer d’une manière concrète sus, système, personne ou organisme
et économique. Cet aspect est parti- sont respectées. Quelques points à
culièrement important pour les pays relever :
en développement, qui doivent déci- ƒƒConformément à la terminologie
der des meilleures solutions pour leurs d’ISO 9000, un service est considéré
besoins en évaluation de la confor- comme une forme particulière de
mité afin de satisfaire leurs groupes de produit
clients nationaux et internationaux. ƒƒLes méthodes visant à démontrer
la conformité comprennent notam-
Définition de l’évaluation ment les essais, l’inspection, les
de la conformité déclarations de conformité des four-
nisseurs et la certification
Après avoir présenté le concept d’éva- ƒƒLes exigences spécifiées compren-
luation de la conformité, examinons le nent celles qui sont contenues dans
sujet du point de vue des organisations les spécifications des fournisseurs ou
internationales de normalisation, l’ISO des acheteurs, les normes nationales,

13
régionales ou internationales ou les tic, dans les services de pathologie par
règlements gouvernementaux exemple, s’intègrent à la définition for-
ƒƒL’accréditation des organismes melle de l’évaluation de la conformité.
d’évaluation de la conformité est Toutefois, ces diverses activités s’inscri-
incluse dans la définition de l’éva- vent toutes dans la pratique courante
luation de la conformité de l’évaluation de la conformité et sont
ƒƒLe terme objet de l’évaluation de la des éléments importants d’infrastruc-
conformité, ou parfois simplement tures qualité nationales ou régionales
objet, est utilisé dans la norme pour plus larges.
désigner « u n produit, un proces-
sus, un système, une personne ou un Pour l’accréditation (examinée ci-
organisme ». après plus en détail), les définitions
de l’ISO reconnaissent que les orga-
L’évaluation de la conformité est sou- nismes d’accréditation procèdent à
vent considérée comme une partie de l’évaluation de la conformité des orga-
l’infrastructure qualité. La présente nismes d’évaluation de la conformité,
publication souligne l’importance de mais ne sont pas eux-mêmes considé-
l’évaluation de la conformité au sein rés comme des organismes d’évalua-
d’une infrastructure qualité nationale tion de la conformité.
ou régionale et les interactions entre
les divers éléments d’une telle infras- La définition de l’évaluation de la
tructure. conformité et le texte explicatif figu-
rant dans la norme ISO/CEI 17000
En plus des essais, de l’inspection et sont suffisamment souples pour per-
de la certification, d’autres activités mettre une utilisation concrète du
peuvent relever de l’évaluation de la concept et s’assurer ainsi que les prin-
conformité. La question de savoir si cipes sont appliqués avec efficacité.
des activités comme l’accréditation, la Pour illustrer cette souplesse, l’intro-
production de matériaux de référence duction de la norme ISO CEI 17000
et la réalisation d’essais d’aptitude sont note que « l’évaluation de la confor-
des activités d’évaluation de la confor- mité présente des interactions avec
mité a donné lieu à un débat considé- d’autres domaines tels que les systèmes
rable au niveau international. de management, la métrologie, la nor-
malisation et la statistique. La présente
Dans le domaine des essais notam- Norme internationale ne définit pas
ment, les avis divergent quant à savoir les limites de l’évaluation de la confor-
si certaines formes de tests de diagnos- mité. Celles-ci restent élastiques. »

14
Certains éléments essentiels de la défi- ƒƒUne assistance aux fournisseurs de
nition englobent également des ­activités produits et services leur permettant
associées et des sous-ensembles. Par de spécifier les exigences à satisfaire
exemple, la « certification » couvre la et d’adopter les politiques et les pra-
certification des systèmes de manage- tiques nécessaires pour garantir
ment, des produits et des personnels. qu’elles sont satisfaites 
Le concept « d’essai » inclut les activités ƒƒDes services d’évaluation de la
associées d’étalonnage et de mesure. conformité par tierce partie, tels
Les rôles des différents types d’orga- que la certification de produits, pour
nismes d’évaluation de la conformité répondre aux besoins des orga-
sont examinés au C­ hapitre 4. nismes de réglementation au niveau
national et à l’étranger, ainsi qu’aux
L’évaluation de la conformité besoins des fournisseurs et clients
dans l’infrastructure qualité qui exigent une confirmation indé-
pendante de la conformité des pro-
Comme nous l’avons indiqué dans l’in- duits et services 
troduction, l’infrastructure qualité a ƒƒDes mécanismes pour garantir que
trois composantes principales (voir tous les fournisseurs de services sont
la Figure 1 – page 6) : la métrologie, compétents. L’accréditation est sou-
la normalisation et l’évaluation de la vent utilisée à cette fin.
conformité. Les systèmes d’infrastruc-
ture varient d’un pays à l’autre mais il Le système national pour l’élaboration
y a un accord très large sur le fait que de la réglementation technique devrait
les éléments constitutifs de tout sys- pouvoir contribuer à l’infrastructure
tème complet sont (voir la Figure 2 – qualité de façon à garantir qu’il est
page 16) : répondu aux besoins des organismes
ƒƒLes capacités d’élaboration de de réglementation et que la réglemen-
normes écrites  tation utilise au mieux cette infrastruc-
ƒƒL’accès à des étalons de mesure phy- ture.
siques, chimiques et, plus récem-
ment, biologiques  Il existe aussi, normalement, des
ƒƒUn service de métrologie légale  ­orga­nisations consacrées au développe-
ƒƒDes services d’inspection, d’essais et ment des personnes et des organi­sations
d’étalonnage à un niveau de sophis- en matière d’amélioration et de déve-
tication correspondant aux besoins loppement de la qualité ainsi que d’au-
et objectifs industriels, commerciaux dits de systèmes de management.
et sociétaux de chaque pays 

15
L’évaluation de la conformité des normes sous forme de documents,
et les normes que ce soit au niveau national, régio-
nal ou international. Dans le contexte
Il est essentiel qu’une infrastruc- de l’évaluation de la conformité, deux
ture nationale dispose des capaci- aspects majeurs de la normalisation
tés pour préparer, publier et diffuser doivent être considérés.

Figure 2 – Exemple de modèle d’évaluation de la conformité

ÉVALUATION DE LA CONFORMITÉ
Prouve que les exigences techniques
FOURNISSEUR sont satisfaites CLIENT
Essais et étalonnage
Inspection
Certification

16
Le premier aspect est l’existence de les dimensions et la résistance méca-
normes nationales, régionales et inter- nique seront définies dans une autre
nationales utilisables par les fournis- norme ou laissées au fabricant, qui
seurs, les acheteurs, les organismes les spécifiera
d’évaluation de la conformité et les ƒƒLes normes seront toujours rédi-
organismes de réglementation pour gées de manière à favoriser le déve-
établir les exigences relatives à un loppement des technologies et non à
objet et évaluer sa conformité à ces le retarder. On y parvient en général
normes. La norme ISO/CEI 17007 en spécifiant les exigences de perfor-
donne une description générale des mance plutôt que les exigences de
caractéristiques essentielles d’une conception des produits
norme qui seront utilisées pour l’éva- ƒƒLes exigences seront clairement spé-
luation de la conformité : cifiées, avec les valeurs limites et les
ƒƒLa norme doit être rédigée de façon tolérances, ainsi que les méthodes
à pouvoir être appliquée par l’une d’essai pour vérifier les caractéris-
ou l’autre des parties suivantes : tiques spécifiées
− un fabricant ou un fournisseur ƒƒLes exigences seront exemptes
(première partie), d’éléments subjectifs ; il convient
− un utilisateur ou un acheteur d’éviter des expressions telles que
(deuxième partie), « suffisamment résistant » ou « résis-
− un organisme indépendant (troi- tance adéquate »
sième partie). ƒƒLes méthodes d’essai seront claire-
La conformité à la norme ne doit ment identifiées et correspondront
pas dépendre d’une forme particu- à la finalité de la norme. Elles seront
lière d’évaluation comme la certifi- objectives, concises et exactes et pro-
cation ou l’accréditation duiront des résultats non ambigus,
ƒƒLe domaine d’application de la répétables et reproductibles, afin que
norme sera entièrement défini en les résultats des essais réalisés dans
termes à la fois du type d’objet des conditions définies soient com-
auquel elle se rapporte et des carac- parables. Il est recommandé que la
téristiques des objets qu’elle spéci- description des méthodes d’essai
fie. Par exemple, une norme pour- soit accompagnée d’une déclaration
rait se rapporter à des tubes en quant à leur exactitude, leur repro-
plastique pour l’alimentation en ductibilité et leur répétabilité
eau, mais se limiter à leur aptitude ƒƒDans la mesure du possible et en
à l’emploi avec de l’eau potable. toute cohérence avec leur objectif,
D’autres caractéristiques comme les essais devront fournir les résul-

17
tats dans des délais raisonnables et à divergentes de la norme et d’attentes
un coût raisonnable ­différentes des diverses parties.
ƒƒDes méthodes d’essais non destruc-
tives seront retenues chaque fois De nombreuses organisations, y com-
qu’elles peuvent remplacer, avec un pris les entreprises et les organismes
niveau de confiance identique, des de réglementation, peuvent élaborer
méthodes d’essais destructives des normes. Mais c’est normalement
ƒƒLors du choix des méthodes d’essai, aux organismes nationaux de norma-
il convient de prendre en compte les lisation qu’incombe le rôle d’élaborer
normes relatives aux méthodes d’es- des normes consensuelles. En tant que
sai générales et les essais apparentés tels, ils prennent en compte les points
pour des caractéristiques similaires de vue équilibrés de toutes les par-
exposés dans d’autres normes. En ties prenantes concernées par de telles
ce qui concerne la description des normes. Ils fournissent aussi les liens et
méthodes d’essai, il est recommandé les filières pour les contributions natio-
de faire référence à d’autres normes nales à l’élaboration de Normes inter-
pertinentes plutôt que de citer inté- nationales. Les organismes de régle-
gralement les méthodes d’essai dans mentation ont recours à de nombreuses
chaque norme normes de ce type, comme nous le ver-
ƒƒLorsqu’un appareillage d’essai pro- rons plus loin dans ce chapitre.
vient d’une source unique, ou lorsqu’il
n’est pas disponible dans le commerce
et doit être fabriqué individuelle- Les rôles des organismes nationaux de
normalisation dans les pays en déve-
ment, la norme inclura les spécifica-
loppement sont décrits en détail dans le
tions relatives à l’appareillage afin de
manuel ISO/ONUDI Progresser rapi-
garantir que des essais comparables dement – Les organismes nationaux de
puissent être effectués par toutes les normalisation dans les pays en dévelop-
parties impliquées. pement.
Le comité de politique de l’ISO chargé
Ces caractéristiques concernent plus les des questions relatives aux pays en dé-
produits matériels que d’autres objets de veloppement, l’ISO/DEVCO, a éga-
l’évaluation de la conformité, mais les lement publié un certain nombre de
principes s’appliquent aux normes rela- documents d’information et de manuels
tives aux services, aux processus, aux sys- conçus pour assister les pays en déve-
tèmes, aux personnes et aux organismes. loppement à mettre en place et à gérer
leur organisme national de normalisa-
L’objectif est d’éviter les problèmes
tion et les fonctions connexes.
qui peuvent découler d’interprétations

18
Le second aspect intéressant particuliè- et la protection de l’environnement et
rement les organismes d’évaluation de des consommateurs. Là encore, l’éva-
la conformité est l’existence de normes luation de la conformité permet de
qui établissent les exigences relatives vérifier que la réglementation affec-
aux meilleures pratiques et aux orga- tant ces aspects de nos vies est respec-
nismes qui procèdent à l’évaluation de tée. Si tel n’est pas le cas, elle servira de
la conformité. Ces normes ont pour but catalyseur pour que les autorités com-
de garantir des pratiques cohérentes pétentes prennent les mesures néces-
et harmonisées internationalement saires.
entre les organismes d’évaluation de la
conformité et les organismes avec les-
L’évaluation de la conformité
quels ils travaillent (comme les orga-
et la métrologie
nismes d’accréditation). La responsabi-
lité de la préparation et de la mise à jour La troisième composante majeure
de ces normes incombe à l’ISO/CASCO d’une infrastructure qualité est le sys-
(voir l’Appendice 1). tème national de mesure, qui garan-
tit que les mesures sont réalisées avec
Il est essentiel que les activités d’éva- l’exactitude et la fiabilité appropriées
luation de la conformité soient aussi et peuvent être reliées à d’autres
cohérentes que possible sur le plan mesures réalisées sur le plan national
international, car elles jouent un rôle ou international. Cette dimension est
important dans le commerce des biens essentielle pour garantir la compatibi-
et des services. Les consommateurs lité dans les échanges et le commerce.
nationaux de produits et services béné-
ficient aussi d’une évaluation réalisée La mesure sous-tend également les
avec cohérence au sein d’une écono- essais (et souvent l’inspection), car
mie. C’est la raison de l’importance de nombreux équipements exigent
décisive de la normalisation des pra- un étalonnage par des laboratoires
tiques d’évaluation de la conformité. spécialisés compétents pour garantir
la traçabilité des essais à des étalons
Il est également essentiel de relever internationaux de mesure.
que les normes, tout en jouant un rôle
primordial dans les échanges et le com- La fabrication exige également des
merce, couvrent aussi de nombreux mesures cohérentes et fiables pour
aspects de la vie quotidienne, dont des assurer l’interopérabilité des compo-
enjeux d’ordre social comme la santé sants, comme les mesures associées aux
publique, la sécurité des travailleurs produits commercialisés.

19
Lorsque les produits sont certifiés membres ont un certain nombre d’in-
(comme discuté au Chapitre 4), la cer- teractions clés avec les organismes et
tification est en général fondée sur les normes traitant de l’évaluation de
des essais de conformité. Là encore, la la conformité. Il s’agit notamment des
­fiabilité de la certification elle-même suivantes :
s’appuie fondamentalement sur la vali- ƒƒLes LNM des États membres du
dité des mesures. BIPM mettent à disposition des
ensembles appropriés d’étalons de
Cela indique bien la forte interdépen- mesure, avec les incertitudes corres-
dance entre divers types d’évaluation pondant aux besoins techniques des
de la conformité et les autres segments laboratoires de leur pays, des uti-
des infrastructures qualité. lisateurs de l’industrie et d’autres
clients de leurs services d’étalon-
Les laboratoires nationaux de métro- nage (y compris les utilisateurs
logie coordonnent au niveau natio- étrangers)
nal le cadre international pour assu- ƒƒIls maintiennent la traçabilité des
rer la compatibilité des mesures. Il étalons de mesure nationaux aux
leur incombe de fournir (autant qu’il étalons internationaux et aux unités
est possible) les capacités de mesure SI par l’intermédiaire d’un proces-
nécessaires au sein de leur économie et sus crédible et transparent de com-
de les maintenir à des niveaux permet- paraisons internationales (la tra-
tant d’assurer une équivalence avec les çabilité à des étalons de mesure
laboratoires nationaux d’autres éco- internationaux est une exigence fon-
nomies. Toutefois, dans de nombreuses damentale de plusieurs normes de
économies (dans les pays développés l’ISO/CASCO et d’autres normes
et en développement), l’accès à des ISO, telles que les normes ISO/CEI
mesures de haut niveau pour certaines 17025, ISO/CEI 17020 et ISO 9001)
grandeurs doit se faire par l’intermé- ƒƒIls appliquent l’Arrangement de
diaire des laboratoires nationaux de reconnaissance mutuel du CIPM
métrologie d’autres économies. (CIPM MRA) entre les LNM. Dans
le CIPM MRA, la norme ISO/CEI
Le Bureau international des poids et 17025 est un critère fondamental
mesures (BIPM) assure la coordina- pour les LNM participant au MRA.
tion internationale de la métrologie et L’accréditation des LNM est l’une
des capacités de mesure. Les activités des voies d’accès à la qualité de
du BIPM et des laboratoires nationaux membre (l’autre étant un examen
de métrologie (LNM) de ses États d’experts d’autres LNM). Les LNM

20
participants sont des organismes des nismes responsables de la métrologie
pays développés comme des pays en légale. Cette branche de la science de
développement la mesure traite de la métrologie sur le
ƒƒLe BIPM tient une base de données marché national. Elle inclut l’homolo-
publiquement disponible des apti- gation des dispositifs de mesure utilisés
tudes en matière d’étalonnages et de au quotidien dans le commerce pour
mesurages de chaque LNM partici- garantir des pratiques commerciales
pant au CIPM MRA. Ces informa- équitables, par exemple, les balances et
tions sont fondées sur des comparai- autres appareils de pesage, les disposi-
sons clés régulièrement effectuées tifs de mesure volumétrique, les comp-
entre les LNM teurs de gaz et d’électricité, etc. Elle
ƒƒLes États membres du BIPM déta- englobe également la réglementation
chent les experts techniques pour du dimensionnement des emballages
les évaluations relatives à l’accré- pour les articles vendus au détail.
ditation et fournissent souvent des
valeurs de référence et des disposi- Dans de nombreuses économies, l’ap-
tifs de mesure pour les essais d’apti- plication de la métrologie va toutefois
tude en matière de mesures et d’éta- au-delà des mesures utilisées dans le
lonnages. commerce, en traitant d’autres formes
de mesures qui peuvent avoir un fon-
Des informations sur les rôles et acti­ dement légal ou réglementaire, comme
vités du BIPM sont disponibles à la mesure de la vitesse des véhicules et
www.bipm.org.
l’éthylométrie.
Des informations de la base de ­données
des comparaisons essentielles sont
L’Organisation internationale de
­accessibles par www.kcdb.bipm.org.
métrologie légale (OIML) est le forum
Le BIPM est également activement im-
international pour la métrologie légale.
pliqué dans l’élaboration d’un certain
nombre de normes d’évaluation de la
L’OIML et ses comités membres ont
conformité pertinentes en qualité de également un certain nombre de rôles
membre en liaison A de l’ISO/CASCO. et d’interactions en évaluation de la
conformité, notamment :
ƒƒLes membres de l’OIML effectuent
Métrologie légale des approbations de modèles de dis-
positifs de mesure utilisés dans les
Une infrastructure nationale de la nor- applications de métrologie légale.
malisation et de la conformité doit Pour l’essentiel, ces approbations
comprendre un ou plusieurs orga- nationales sont une forme de certifi-

21
cation des produits s’appliquant spé- Évaluation de la conformité
cifiquement aux dispositifs. Ce pro- et réglementation
cessus exige des essais en fonction
de spécifications de l’OIML (com- Les règlements techniques caracté-
portant souvent des variantes natio- risent la plupart des économies et
nales) la plupart d’entre eux interagissent
ƒƒL’OIML a également développé directement ou indirectement avec
son propre arrangement de recon- la normalisation et l’évaluation de la
naissance mutuelle pour diminuer conformité. S’ils sont en majorité spé-
la multiplicité des essais et certifi- cifiques aux pays, certains sont multi-
cations des dispositifs de mesure. nationaux par nature. Par exemple, les
Désigné Arrangement d’accepta- Directives européennes contiennent
tion mutuelle (MAA) de l’OIML, souvent des règlements techniques
il a pour but de faciliter l’accepta- qui sont applicables à tous les États
tion des certificats de conformité de membres de l’Union européenne.
l’OIML au-delà des frontières natio-
nales Les règlements techniques impliquent
ƒƒLe MAA de l’OIML exige la confor- souvent la conformité à une norme
mité à la norme ISO/CEI 17025 nationale ou internationale, à une spé-
dans le cadre des exigences d’accep- cification technique ou à un code de
tation pour les organismes signa- pratique, mais peuvent comporter des
taires. Il a aussi recours soit à l’ac- prescriptions supplémentaires établies
créditation, soit à l’évaluation par par l’organisme de réglementation (par
des pairs pour l’acceptation dans le exemple, des spécifications relatives
cadre d’un MAA. à l’étiquetage des produits). Certains
règlements techniques font référence
à des parties de normes seulement,
Des informations sur l’OIML sont dis-
ponibles sur le site Web de l’organisa- comme les aspects touchant à la sécu-
tion à www.oiml.org. rité, sans couvrir les aspects liés à la per-
Le site Web fournit également des dé- formance ou à la qualité des produits.
tails sur le Groupe de travail permanent
de l’OIML sur les pays en développe- La plupart des dispositions réglemen-
ment. taires ont des caractéristiques com-
munes, comme :
ƒƒUne organisation désignée, respon-
sable de la mise en application et de
l’administration de spécifications

22
obligatoires : l’organisme de régle- dans l’administration de nombreux
mentation règlements techniques. Toutefois, la
ƒƒDes exigences d’évaluation de la possibilité, pour les économies, d’in-
conformité – comment la conformité troduire des règlements ou exigences
à des exigences sera évaluée (d’autres techniques non nécessaires qui diffè-
dispositions d’évaluation de la confor- rent substantiellement de ceux d’autres
mité sont parfois autorisées) économies peut créer des obstacles
ƒƒLes exigences techniques essen- techniques au commerce. Ces obstacles
tielles à satisfaire – souvent par le sont encore plus complexes lorsque,
biais d’une norme spécifique ou de dans une économie importatrice, il
normes équivalentes qui peuvent n’existe aucune base pour accepter les
démontrer la conformité à des exi- résultats d’évaluation de la conformité
gences essentielles (jugées satisfaire d’organismes étrangers.
aux dispositions règlementaires et
souvent présentées dans des recom-
La brochure ISO/CEI Utilisation des
mandations techniques en supplé-
normes ISO et CEI et de la référence à
ment aux règlements techniques) celles-ci dans la réglementation tech-
ƒƒDes accords de surveillance post- nique (ISBN 978-92-67-10454-3) donne
commercialisation (si applicable) – des conseils pratiques aux organismes
susceptibles d’exiger des évaluations de réglementation sur la manière d’uti-
répétées de la conformité ou des liser des Normes internationales pour
formes d’évaluation de la confor- atteindre leurs objectifs
mité différentes de celles néces-
saires pour l’approbation initiale Dans l’idéal, les autorités de réglemen-
ƒƒDes sanctions à appliquer en cas de tation utiliseront des exigences tech-
non-conformité – une évaluation de niques uniformes ou normalisées dans
la conformité supplémentaire peut leurs règlements et auront accès aux
être exigée en conséquence de tels résultats des évaluations de la confor-
échecs mité d’organismes compétents dans
ƒƒDes exigences en matière d’étique- d’autres économies. Cette tâche est faci-
tage et de marquage – qui peuvent litée si les organismes d’évaluation de la
différer des marques de conformité conformité opèrent selon des normes
délivrées par les organismes d’éva- approuvées sur le plan international.
luation de la conformité. Une confiance supplémentaire est créée
si la compétence de ces organismes fait
L’évaluation de la conformité est mani- l’objet d’une évaluation indépendante
festement une activité fondamentale dans le cadre d’une accréditation.

23
Figure 3 – Le défi posé par les spécifications multiples

Org. régl. 1 Org. régl. 2

Méthode internationale
(par exemple ISO XYZ)
Org. régl. 5 Org. régl. 3

Org. régl. 4

Ces mécanismes visant à réduire les plémentaires considérables pour les


obstacles techniques au commerce sont exportateurs et les importateurs. Les
soulignés dans l’Accord de l’OMC sur organismes d’évaluation de la confor-
les Obstacles techniques au commerce mité ont alors la responsabilité supplé-
(voir l’Appendice 3). Si les autorités de mentaire d’avoir à connaître toutes les
réglementation de différentes écono- variantes d’une norme fondamentale
mies introduisent des amendements à qui sont nécessaires pour satisfaire à
des normes techniques fondamentales, des marchés multiples.
alors les organismes d’essais, d’ins-
pection et de certification agissant au L’évaluation de la conformité
nom des entreprises qui exportent vers et le développement
ces marchés doivent connaître toutes économique
les variantes et leur portée lorsqu’ils
accomplissent leurs tâches d’évalua- Dans le contexte du développement
tion de la conformité. économique, une grande attention
est portée au commerce internatio-
Ces variantes introduites par les orga- nal. Mais dans une économie natio-
nismes de réglementation (voir la nale, de nombreuses dimensions béné-
Figure 3) peuvent créer des coûts sup- ficient d’une approche systématique

24
du développement d’une infrastruc- La déclaration de conformité d’un
ture qualité nationale ou régionale fournisseur suffira-t-elle ou faudra-t-il
incluant l’évaluation de la conformité. fournir une attestation par tierce partie
Cette infrastructure aide à promou- comme un certificat de conformité ou
voir les meilleures pratiques interna- un certificat d’inspection ?
tionales dans tous les domaines où elle
est appliquée et améliore l’économie Dans le cas des transactions volon-
des secteurs de l’agriculture, de la pro- taires, les parties impliquées sont libres
duction, de la distribution et du com- de choisir les procédures d’évaluation
merce. Elle peut aussi constituer une de la conformité. Si l’acheteur est prêt
bonne base pour le développement à accepter les assurances de confor-
social, l’éducation, la santé et les sys- mité d’un fournisseur (déclaration de
tèmes juridiques. conformité du fournisseur), il n’est
pas nécessaire d’impliquer une tierce
Il est tout aussi important d’appli- partie.
quer les principes de l’évaluation de la
conformité à des produits et services Dans le cas de grandes transactions où
importés qu’à des produits et services les risques d’erreur sont plus élevés, les
exportés. La confiance dans le fait que services d’évaluation de la conformité
les articles répondent à une spécifica- d’un tiers peuvent être sollicités pour
tion en termes de qualité et de quan- donner des assurances impartiales et
tité, spécification suffisamment claire factuelles aux deux parties, facilitant
pour qu’il n’y ait pas ultérieurement par là l’échange des biens et des ser-
d’erreurs d’interprétation et de sur- vices. Dans de nombreux pays en déve-
prises, permettra d’éviter un gaspillage loppement, toutefois, le recours à ces
de temps et d’argent ainsi que la décep- tiers est devenu une nécessité dans la
tion de ceux qui sont concernés. pratique, souvent en raison de l’ab-
sence d’une législation rigoureuse sur
Il est utile de spécifier que les biens la responsabilité du fait des produits.
et services importés doivent être
conformes à des exigences clairement Lorsque des règlements techniques
énoncées telles que celles qui sont don- régissent la transaction, il se peut que
nées dans des normes ISO ou CEI. Il les deux parties principales à la transac-
est également important d’indiquer tion ne puissent plus se prononcer sur
explicitement le moyen par lequel les les moyens de l’évaluation de la confor-
fournisseurs devront démontrer la mité et qu’une preuve de conformité
conformité aux exigences spécifiées. dans un format prescrit soit exigée. La

25
question de savoir comment démon- Les organismes d’accréditation eux-
trer la compétence et l’indépendance mêmes doivent montrer qu’ils sont indé-
des fournisseurs tiers d’évaluation de la pendants et impartiaux. Pour cette raison,
conformité se pose alors et nous conduit ils sont souvent établis en tant qu’enti-
à aborder le sujet de l’accréditation. tés nationales ou régionales qui, dans la
pratique, doivent démontrer l’existence
La norme ISO/CEI 17000 définit l’ac- d’accords de reconnaissance mutuelle en
créditation comme l’« attestation déli- étant membres d’organismes internatio-
vrée par une tierce partie, ayant rap- naux pertinents qui procèdent à des exa-
port à un organisme d’évaluation de la mens réciproques par les pairs.
conformité, constituant une reconnais-
sance formelle de la compétence de ce Dans la sphère de l’accréditation, deux
dernier à réaliser des activités spéci- groupes internationaux clés sont la
fiques d’évaluation de la conformité ». Coopération internationale sur l’agré-
L’accréditation peut se rapporter à la ment des laboratoires d’essais (ILAC)
compétence dans la réalisation d’essais et le Forum international de l’accrédi-
et d’étalonnages en laboratoire ou à la tation (IAF), qui ont tous deux pour
compétence des organismes de certifi- objectif de faciliter le commerce inter-
cation et d’inspection. national par une confiance renforcée.

26
Souvent, les pays en développement L’évaluation de la conformité
ne disposent pas des ressources ou des et le commerce international
compétences pour établir des orga-
nismes nationaux d’accréditation. Pour les pays en développement, en
Leur niveau de fonctionnement éco- particulier, il est nécessaire d’établir
nomique étant faible, les fournisseurs des priorités entre des besoins concur-
tiers d’évaluation de la conformité ne rents en raison de ressources rares et
peuvent pas opérer exclusivement sur de juger si l’établissement et le main-
leur territoire car cela n’est pas ren- tien d’activités particulières d’éva-
table. luation de la conformité (ou de leurs
organismes de soutien dans l’infras-
Pour un pays en développement, une tructure) sont justifiés.
décision majeure est donc de déter-
miner comment ses exigences d’éva- Les besoins d’évaluation
luation de la conformité et d’accré- de la conformité des pays
ditation doivent être respectées. Le en développement
recours à une combinaison de fournis-
seurs nationaux et étrangers d’évalua- Comme c’est le cas pour toutes les éco-
tion de la conformité, appuyée par des nomies, les pays en développement
structures régionales d’accréditation, ont des besoins en matière d’essais, de
peut constituer une réponse, bien que mesures, d’inspection et de certifica-
des solutions spécifiques aux besoins tion. Pour satisfaire certains marchés,
de certains pays exigent toujours une ils peuvent également avoir besoin
adaptation. d’accéder à des services d’accrédita-
tion pour leurs organismes d’évalua-
Pour plus de précisions sur l’IAF et tion de la conformité.
l’ILAC, voir l’Appendice 2.
Les laboratoires d’essais devront aussi
La « Boîte à outils du CASCO » (voir souvent avoir accès à des services com-
l’Appendice 1) peut servir à consti- plémentaires, notamment :
tuer la base d’une infrastructure qua- ƒƒServices d’étalonnage spécialisés
lité efficace, adaptée aux besoins spé- (en mesure de démontrer la traçabi-
cifiques d’un pays et conforme aux lité à des étalons de mesure interna-
exigences de l’OMC. tionaux) pour appuyer leurs propres
activités d’essais et de mesures 
ƒƒMatériaux de référence (MR) et maté-
riaux de référence certifiés (MRC) 

27
ƒƒServices d’essais d’aptitude  Dans un pays en développement, il est
ƒƒCompétences en matière de répara- également utile de disposer de services
tion et de maintenance des équipe- d’information, y compris l’accès au
ments  texte des normes étrangères, des règle-
ƒƒCompétences en recherche et déve- ments techniques et autres et aux ser-
loppement pour répondre à de nou- vices de traduction associés.
velles demandes en matière d’essais 
ƒƒFormation d’un personnel tech- Répondre aux besoins
nique, de direction et de soutien.
des pays en développement
en matière d’évaluation
De même, les organismes d’inspec- de la conformité
tion et de certification peuvent devoir
recourir aux activités de soutien : Le Chapitre 5 décrit certaines activités
ƒƒDe laboratoires spécialisés pour des de l’ONUDI pour aider au développe-
contributions à leurs propres activi- ment des organismes d’évaluation de
tés d’inspection ou de certification  la conformité et de l’infrastructure de
ƒƒD’auditeurs spécialisés ou autre per- soutien, tels que les centres de métro-
sonnel clé  logie et les organismes d’accréditation.
ƒƒD’une formation du personnel. De plus, l’ONUDI et d’autres orga-
nismes internationaux comme l’ISO,
De plus, si la nécessité d’un ou de plu- l’ILAC, le BIPM et l’OIML et leurs
sieurs organismes d’accréditation organismes régionaux associés ont mis
dans le pays est reconnue, ils devront en œuvre un certain nombre de projets
avoir accès à un certain nombre de de formation et de sensibilisation sur
ressources d’appui, dont les suivantes des sujets intéressant l’évaluation de la
(selon le type d’accréditation exigée) : conformité et son soutien.
ƒƒDes experts qui agiront en qualité
d’évaluateurs techniques pour des D’autres agences d’aide au dévelop-
produits spécifiques, pour une ges- pement ont également été actives au
tion spécifique ou pour d’autres niveau national ou régional pour assis-
fonctions spécialisées  ter le développement et la formation
ƒƒUne infrastructure nationale de la dans ces domaines. Il ne fait aucun
métrologie  doute que ces activités se poursuivront
ƒƒAccès à l’adhésion aux accords de au fur et à mesure que des besoins spé-
reconnaissance mutuelle multilaté- cifiques seront identifiés. L’identifica-
raux aux niveaux régional ou inter- tion de ces besoins et l’établissement
national. de priorités seront toujours affaire de

28
jugement de la part des gouvernements ƒƒFaciliter l’adhésion à des orga-
et des organismes industriels dans les nismes régionaux et internationaux
différents pays, en coopération avec (certains prévoient des cotisations
les sources appropriées d’assistance au réduites pour des membres des pays
développement. en développement)
ƒƒFaciliter l’accès à la traçabilité des
Voici certaines des approches utilisées mesures par le biais des services
(ou proposées) pour répondre aux d’instituts de métrologie étrangers
besoins des pays en développement (y compris d’autres pays en déve-
en matière d’accès à l’évaluation de la loppement)
conformité et de développement : ƒƒDéveloppement complet d’un projet
ƒƒDétachement pour formation à de nouvelles capacités d’évaluation
l’étranger de personnel dans des orga- de la conformité ou de services asso-
nismes bien établis d’évaluation de la ciés
conformité et de soutien comme les ƒƒFaciliter l’accès aux compétences en
organismes d’accréditation matière de réparation et de mainte-
ƒƒJumelage des organismes nouveaux nance pour les équipements.
ou proposés avec un organisme établi
d’évaluation de la conformité ou de Lorsque cela est justifié, faciliter le
soutien (souvent aussi à l’étranger) recours à des organismes étrangers
ƒƒDéveloppement d’une solution établis d’évaluation de la conformité
régionale à un besoin d’évaluation et d’accréditation.
de la conformité ou de service asso-
cié. Un exemple nouveau de cette Cette dernière activité (recours direct
approche (pour regrouper des res- à des services étrangers d’évaluation
sources limitées de différents pays) de la conformité et services associés)
a été la création récente du service demande également un certain sens
d’accréditation de la Communauté du jugement et une bonne sensibilité.
de développement de l’Afrique aus- D’une part, il peut s’avérer plus ren-
trale (SADCAS), qui fournira des table, à court terme, d’utiliser des orga-
services d’accréditation à de nom- nismes étrangers bien établis plutôt
breuses économies de cette région que de créer une capacité comparable
ƒƒEngagement sélectif d’évaluateurs dans le pays en développement.
étrangers pour compléter le groupe
des experts techniques du pays Mais, d’autre part, l’activité des orga-
ƒƒFaciliter l’accès aux programmes d’es- nismes étrangers peut faire obstacle
sais d’aptitude régionaux ou autres aux organismes nationaux récemment

29
développés et entraver le transfert L’Accord reconnaît les importantes
des connaissances. L’ONUDI dispose contributions que les normes interna-
d’un processus pour la mise en œuvre tionales et l’évaluation de la confor-
efficace d’une infrastructure qualité, mité peuvent apporter pour améliorer
qui sera facilitée par les « politiques l’efficacité de la production et faciliter
transfrontières » adoptées par l’IAF le commerce international. Il encou-
et l’ILAC, qui exigent de leurs orga- rage le développement de systèmes
nismes d’accréditation membres qu’ils internationaux. Toutefois, son objectif
définissent les politiques appropriées primordial est d’assurer que les règle-
pour couvrir leurs activités d’accrédi- ments techniques, les normes et les
tation à l’étranger. systèmes utilisés pour démontrer la
conformité aux règlements techniques
L’Accord de l’Organisation mondiale et aux normes ne créent pas d’obs-
du commerce sur les Obstacles tech- tacles non nécessaires au commerce.
niques au commerce (Accord OMC/ Pour plus d’informations sur l’OMC/
OTC) souligne l’importance de l’éva- OTC, voir l’Appendice 3.
luation de la conformité dans le com-
merce mondial et la possibilité qu’elle Ayant établi que l’évaluation de la
devienne un obstacle au commerce. conformité a beaucoup à offrir pour
La non-acceptation de normes étran- faciliter le développement écono-
gères et de résultats d’évaluation de mique, nous examinerons dans le pro-
la conformité étrangers est considérée chain chapitre les diverses techniques
depuis longtemps comme un important disponibles pour tous ceux qui œuvrent
obstacle non tarifaire au commerce. à la mise en place d’une infrastructure
Tous les membres de l’Organisation qualité nationale ou régionale.
mondiale du commerce sont donc
tenus d’adhérer à l’Accord OMC/OTC.

30
Chapitre 2 – Les techniques de l’évaluation
de la conformité
Introduction aux et précisés les moyens de démontrer
techniques de l’évaluation que des personnes répondent aux exi-
de la conformité gences spécifiées.

Dans ce chapitre, nous étudierons de L’« évaluation de la conformité » est trop


plus près les techniques utilisées en éva- souvent identifiée purement et simple-
luation de la conformité et nous attire- ment à la certification. En fait, comme
rons l’attention sur les outils correspon- nous l’avons vu au Chapitre 1, elle peut
dants de la boîte à outils du CASCO être réalisée par de nombreuses parties,
mentionnés au Chapitre 1. L’évalua- y compris le fournisseur d’un produit ou
tion de la conformité se caractérise par service, son acheteur et d’autres parties
le fait qu’elle peut prendre diverses éventuellement intéressées comme les
formes en utilisant différentes tech- compagnies d’assurance et les autorités
niques selon sa finalité. Dans la pré- de réglementation. En évaluation de la
sente publication, nous exposons les conformité, il est utile de se référer aux
principales techniques actuellement en parties suivantes :
usage, sans pour autant être exhaustifs. ƒƒPremière partie (1re partie) – la per-
sonne ou l’organisation qui fournit
Dans ce domaine comme dans d’autres, l’objet qui est évalué
la compétence des personnes qui ƒƒDeuxième partie (2e partie) – une
gèrent et réalisent les activités d’éva- personne ou une organisation qui a
luation de la conformité est d’une un intérêt d’utilisateur dans l’objet
importance primordiale. Que le travail de l’évaluation
soit réalisé par le fournisseur du pro- ƒƒTroisième partie (3e partie) – une
duit, l’acheteur ou un organisme indé- personne ou un organisme qui est
pendant, l’on doit comprendre claire- indépendant de la personne ou de
ment les connaissances, compétences l’organisation qui fournit l’objet de
et expériences nécessaires aux person- l’évaluation et des intérêts des utili-
nels chargés des tâches d’évaluation de sateurs de l’objet.
la conformité. Toute organisation, quel
que soit son rôle, devrait gérer un sys- En général, les techniques d’évaluation
tème de gestion des compétences où de la conformité décrites dans ce cha-
sont définies les compétences requises pitre sont applicables par une 1re, 2e ou

31
3e partie. La question de décider quelle éléments d’entrée de la suivante. La
partie devrait les appliquer est traitée Figure 4 donne une description géné-
au Chapitre 3. rale de l’approche fonctionnelle.

La norme ISO/CEI 17000 définit Les activités réalisées à chaque stade


pour l’évaluation de la conformité peuvent comprendre :
une « a pproche fonctionnelle » , qui
implique le processus fondamental : Sélection
Sélection – Détermination – Revue et ƒƒSpécification de la ou des normes ou
attestation, et surveillance s’il y a lieu. du ou des autres documents en fonc-
tion desquels la conformité doit être
Chaque stade implique certaines acti- évaluée
vités qui sont décrites ci-après, les élé- ƒƒSélection des exemples de l’objet à
ments de sortie d’un stade formant les évaluer

Figure 4 – Approche fonctionnelle de l’évaluation de la conformité

Nécessité de démontrer la satisfaction d’exigences spécifiées

Oui

Surveillance
requise ?
Non

32
ƒƒSpécification des techniques d’échan- ƒƒRéaliser les activités de détermina-
tillonnage statistique si applicable. tion sur le marché
ƒƒRéaliser les activités de détermina-
Détermination tion sur le lieu d’utilisation
ƒƒExaminer les résultats des activités
ƒƒEssais pour déterminer des carac- de détermination
téristiques spécifiées de l’objet de ƒƒRenvoyer au stade de la détermina-
l’évaluation tion pour résoudre les non-confor-
ƒƒInspection de caractéristiques phy- mités
siques de l’objet ƒƒRédiger et émettre une confirma-
ƒƒAudit des systèmes et enregistre- tion de conformité
ments se rapportant à l’objet ƒƒInitier des actions correctives et pré-
ƒƒÉvaluation des qualités de l’objet ventives en cas de non-conformités.
ƒƒExamen des spécifications et des
dessins relatifs à l’objet. Dans les sections suivantes, nous exa-
minons ces techniques plus en détail.
Revue et attestation
Sélection
ƒƒExaminer les preuves recueillies au
stade de la détermination quant à la La sélection implique des activités de
conformité de l’objet aux exigences planification et de préparation en vue
spécifiées de recueillir ou de produire toutes
ƒƒRenvoyer au stade de la détermina- les informations et éléments d’entrée
tion pour résoudre les non-confor- nécessaires pour la fonction de déter-
mités mination subséquente. Les activités de
ƒƒRédiger et émettre une déclaration sélection varient largement en nombre
de conformité et en complexité. Dans certains cas,
ƒƒApposer une marque de conformité très peu d’activités de sélection sont
sur des produits conformes. nécessaires.

Surveillance La sélection de l’objet de l’évaluation


de la conformité demande parfois une
ƒƒRéaliser les activités de détermina- attention particulière. Cet objet est sou-
tion au point de production ou dans vent constitué par un grand nombre
la chaîne d’approvisionnement au d’articles identiques, une production
marché en cours, un processus ou un système
continu ; ou implique de nombreux sites.

33
Dans de tels cas, on devra parfois pour que l’évaluation soit significative
prêter attention à l’échantillonnage ou acceptable pour les utilisateurs.
ou à la sélection d’échantillons à utili-
ser pour les activités de détermination. Par exemple, un organisme public de
Le plan d’échantillonnage des eaux de réglementation exigera que les pro-
rivière associé à la démonstration du duits ne créent aucun risque de sécu-
respect des exigences en matière de rité inacceptable (l’exigence générale)
pollution serait un exemple d’une acti- et attendra de l’organisme de certifica-
vité d’échantillonnage assez impor- tion qu’il établisse des exigences spé-
tante. cifiques pour des produits individuels
ou types de produits certifiés. Autre
Toutefois, l’ensemble de la population exemple : les exigences générales d’un
constitue parfois l’objet, par exemple, système de management doivent être
lorsqu’un produit individuel unique est précisées lorsqu’il traite de la satisfac-
l’objet de l’évaluation de la conformité. tion d’exigences spécifiques d’un ser-
Même dans ces cas, un échantillonnage vice.
peut s’avérer nécessaire pour sélec-
tionner une partie de l’objet représen- La sélection peut également inclure le
tative du tout (par exemple, la sélec- choix des procédures les plus appro-
tion de parties essentielles d’un pont priées (par exemple, les méthodes
pour la détermination de la fatigue des d’essai ou les méthodes d’inspection) à
matériaux). utiliser pour les activités de détermina-
tion. Il n’est pas rare que des méthodes
Il peut aussi s’avérer nécessaire d’exa- nouvelles ou modifiées soient déve-
miner les exigences spécifiées. Sou- loppées pour des activités de détermi-
vent, une norme ou un autre ensemble nation. Il faut parfois sélectionner les
d’exigences préexistent. Toutefois, il sites et les conditions appropriées, ou
convient de prendre des précautions les personnes chargées d’appliquer la
lorsque des exigences préexistantes procédure.
sont appliquées à l’objet spécifique
de l’évaluation de la conformité. Par Enfin, des informations supplémen-
exemple, une certaine prudence s’im- taires sont parfois indispensables pour
pose lors de l’application d’une norme réaliser correctement les activités de
rédigée pour les tubes métalliques à détermination et démontrer ainsi que
des tubes en plastique. Dans certains les exigences spécifiées sont respec-
cas, il n’existe qu’un seul ensemble très tées. Exemples : le périmètre d’applica-
général d’exigences, qu’il faut élargir tion de l’accréditation des essais d’un

34
laboratoire doit être défini avant les luation de la conformité qui incluent le
activités de détermination ; la descrip- type d’activités de détermination indi-
tion d’un service peut s’avérer néces- qué. Ainsi, un « système d’évaluation
saire avant de commencer ces activités. par des pairs » est un système d’évalua-
tion de la conformité qui inclut l’éva-
De plus, une activité de détermination luation par des pairs en tant qu’activité
peut se limiter à un examen des infor- de détermination.
mations, qui doivent être identifiées et
recueillies, par exemple, en obtenant Diverses activités de détermination
une copie du mode d’emploi ou des n’ont pas de désignation spécifique.
marquages d’avertissement d’un pro- Un exemple est l’examen ou l’ana-
duit. lyse d’une conception ou d’une autre
information descriptive en relation
Dans la Figure 4 (voir page 32), les à des exigences spécifiées. Les sous-
informations, échantillons (en cas domaines de l’évaluation de la confor-
d’échantillonnage), décisions et autres mité (par exemple, les essais, la certi-
éléments de sortie de la fonction de fication ou l’accréditation) peuvent
sélection sont tous représentés par avoir des termes définis pour les acti-
l’« information sur les entités choisies ». vités de détermination qui leur sont
propres. Il n’existe pas de terme géné-
Détermination rique en usage pour représenter l’en-
semble des activités de détermination.
Les activités de détermination sont
effectuées pour obtenir des informa- Il convient de prêter attention à cerner
tions complètes sur le fait que l’objet clairement les activités de détermina-
de l’évaluation de la conformité ou son tion désignées « e ssais » ou « i nspec-
échantillon respecte les exigences spé- tion ».
cifiées. Certains types d’activités de
détermination sont décrits ci-après. Dans la Figure 4, tous les éléments de
sortie de la fonction de détermination
Les termes essai, inspection, audit et sont représentés en tant qu’« informa-
évaluation par des pairs, qui sont défi- tions sur le respect d’exigences spéci-
nis comme des types d’activités de fiées ». Ces éléments de sortie sont une
détermination seulement, peuvent être combinaison de toutes les informations
associés aux termes « système » ou « sys- créées à travers l’activité de détermi-
tème particulier » pour décrire des sys- nation, ainsi que de tous les éléments
tèmes ou systèmes particuliers d’éva- d’entrée de la fonction de détermina-

35
tion. Les éléments de sortie sont en mentionner que quelques secteurs. Les
général structurés pour faciliter les essais en médecine humaine sont peut-
activités de revue et d’attestation. être les plus complets réalisés quoti-
diennement dans le monde.
Essais
Les essais constituent la technique
Comme nous l’avons relevé plus haut, d’évaluation de la conformité la plus
il y a un certain chevauchement entre courante. Il est donc intéressant d’exa-
les essais, l’étalonnage et la métrologie. miner la définition des essais en tant
Aux fins de l’évaluation de la confor- qu’elle se rapporte à l’évaluation de la
mité – la démonstration qu’un objet est conformité. Voici la définition de l’essai
conforme à des exigences spécifiées – de la norme ISO/CEI 17000 :
l’étalonnage et d’autres aspects de la « Détermination d’une ou de plusieurs
métrologie ne relèveraient pas de cette caractéristiques d’un objet de l’évalua-
définition. Toutefois, la confiance dans tion de la conformité, selon une procé-
les mesures réalisées durant les essais dure. »
(et l’inspection) dépend du système
national de mesure et de la traçabilité Dans cette norme, une procédure est
à des étalons internationaux de mesure définie comme une manière spécifiée
par l’étalonnage. d’effectuer une activité ou un proces-
sus. Une note à la définition de l’essai
L’évaluation de la conformité précise que le terme « essai » s’applique
dans sa relation aux essais typiquement aux matériaux, produits
et à l’étalonnage ou processus. Les caractéristiques des
essais utilisés pour l’évaluation de la
Les essais, mesures et étalonnages conformité figureront dans les « exi-
concernent la quasi-totalité des aspects gences spécifiées » de l’évaluation.
de la vie quotidienne. Ils affectent les
échanges et le commerce, la fabrica- Il convient de relever que l’étalon-
tion, les services professionnels, la santé nage, tout en constituant un élément
et la sécurité publiques, la construc- d’entrée essentiel des essais, n’est pas
tion, la surveillance environnementale, considéré comme une technique d’éva-
les transports, l’agriculture, les qua- luation de la conformité. Il relève de la
rantaines, les sciences médico-légales, métrologie, qui ne fait pas l’objet de la
la météorologie, les télécommunica- présente publication. Toutefois, il est
tions, l’exploitation minière, l’exploi- utile de se pencher sur la définition
tation forestière et la défense, pour ne de l’étalonnage donnée dans le Voca-

36
bulaire international de métrologie — ƒƒÉquipement bien entretenu et éta-
Concepts fondamentaux et généraux et lonné 
termes associés (VIM) : ƒƒMesurages traçables aux unités de
« Opération qui, dans des conditions spé- mesure SI normalisées 
cifiées, établit en une première étape une ƒƒÉchantillonnage et manutention des
relation entre les valeurs et les incerti- objets d’essai 
tudes de mesure associées qui sont four- ƒƒRapport sur les résultats d’essai.
nies par des étalons et les indications
correspondantes avec les incertitudes Pour obtenir les résultats d’essai les
associées, puis utilise en une seconde plus fiables, il convient de spécifier les
étape cette information pour établir une méthodes d’essai dans la norme ou un
relation permettant d’obtenir un résul- autre document en fonction duquel
tat de mesure à partir d’une indication. » la conformité est évaluée. Lorsqu’un
essai est utilisé à diverses fins, il pour-
On notera que les « étalons » mention- rait être spécifié dans une norme dis-
nés ici sont des étalons de mesure tra- tincte, par exemple ISO 3452-2, Essais
çables aux unités de mesure SI, par non destructifs – Examen par ressuage
exemple, pour la masse et la longueur, – Partie 2 : Essai des produits de res-
et ne sont donc pas des documents qui suage, ou ISO 13982-2, Vêtements de
spécifient des exigences. L’étalonnage protection à utiliser contre les particules
est couvert par les domaines d’applica- solides – Partie 2 : Méthode d’essai pour
tion des normes ISO/CEI 17025 (pour la détermination de la fuite vers l’inté-
la compétence des laboratoires d’éta- rieur d’aérosols de fines particules dans
lonnages et d’essais) et ISO/CEI 17011 des combinaisons, à laquelle se référe-
(exigences pour les organismes d’ac- ront alors les normes spécifiant des exi-
créditation). gences pour des objets particuliers.

La norme ISO/CEI 17025 spécifie les Dans d’autres cas, la méthode d’es-
exigences relatives aux laboratoires sai pourrait être définie dans la norme
d’étalonnages et d’essais et nous l’exa- contenant les exigences elles-mêmes,
minerons en détail au Chapitre 4. Tous par exemple ISO 15012-2, Hygiène
les éléments essentiels à la conduite et sécurité en soudage et techniques
des essais pour l’évaluation de la connexes – Exigences, essais et mar-
conformité figurent dans ses exigences : quage des équipements de filtration
ƒƒPersonnels compétents  d’air – Partie 2 : Détermination du débit
ƒƒMéthodes validées, répétables et volumique minimal d’air des bouches
reproductibles  de captage, ou ISO 11199-2, Aides à

37
la marche manipulées avec les deux « Examen de la conception d’un pro-
bras – Exigences et méthodes d’essai – duit, d’un produit (3.3)*, d’un proces-
Partie 2 : Déambulateurs. sus ou d’une installation et détermina-
tion de leur conformité à des exigences
Dans certains cas, la norme contenant spécifiques ou, sur la base d’un juge-
les exigences donnera simplement une ment professionnel, à des exigences
valeur pour une caractéristique par- générales.
ticulière comme la masse, sans spéci- Note : L’inspection d’un processus peut
fier la méthode permettant de la déter- comprendre l’inspection du personnel,
miner. Le laboratoire d’essais devra des installations, de la technologie et de
alors décider de la méthode à appli- la méthodologie. »
quer, en suivant les bonnes pratiques
de laboratoire. Lorsque plusieurs labo- Les exigences relatives aux organismes
ratoires d’essai prennent part à l’éva- d’inspection sont spécifiées dans ISO/
luation de la conformité pour le même CEI 17020. Elles seront examinées plus
ensemble d’exigences, il leur sera peut- en détail au Chapitre 4. Si l’on consi-
être nécessaire de travailler de concert dère l’inspection comme une tech-
pour convenir d’une méthode d’es- nique d’évaluation de la conformité,
sai permettant d’obtenir des résultats elle peut comprendre :
fiables et comparables. ƒƒL’examen visuel d’objets physiques 
ƒƒLa mesure ou l’essai d’objets phy-
Inspection siques 
ƒƒL’examen de documents de spéci-
L’inspection est une forme d’évaluation fication tels que les dessins tech-
de la conformité, qui a une longue his- niques 
toire. Certaines activités d’inspection ƒƒLa comparaison des résultats avec
sont étroitement harmonisées avec les les exigences de documents de spé-
activités d’essai, d’autres sont associées cification ou avec les bonnes pra-
de près à des activités de certification tiques généralement acceptées dans
(en particulier pour les produits), tandis le domaine 
qu’une autre forme d’inspection est une ƒƒLa rédaction d’un rapport sur les
activité autonome sans aucune relation résultats de l’inspection.
aux essais ou à la certification. La défi-
nition de la norme ISO/CEI 17000 pour * L a norme ISO/CEI 17000 : 2004, para-
l’inspection est la suivante : graphe 3.3, cite la définition du produit d’ISO
9000 : 2005, paragraphe 3.4.2 : « r ésultat d’un
processus », incluant les services, les logiciels,
les matériels et les produits transformés.

38
L’un des éléments clés de la défini- dans d’autres et « certification » dans
tion de l’inspection est : « sur la base d’autres encore. Ce fait souligne la
d’un jugement professionnel… » . Il nécessité de s’attacher à déterminer et
souligne le fait que la compétence des à spécifier ce qui convient à une situa-
organismes d’inspection dépend for- tion particulière.
tement des connaissances, de l’expé-
rience et des facultés d’interprétation Par exemple, l’inspection est-elle
du personnel des organismes d’inspec- exigée pour elle-même, comme l’ins-
tion. Pour certains types d’inspection, il pection réglementaire des récipients
existe des exigences spécifiées relatives sous pression, ou constitue-t-elle un
aux qualifications et à l’expérience des des éléments d’entrée d’un processus
inspecteurs. La certification de ce per- de certification ? Nous examinerons au
sonnel est parfois une exigence. C’est, Chapitre 3 la conception des systèmes
par exemple, courant dans certaines et systèmes particuliers d’évaluation
activités d’inspection liées à la sécurité. de la conformité où de telles questions
doivent être abordées.
L’inspection couvre aussi un large
éventail de secteurs et de caractéris- Audit
tiques. Elle porte, par exemple, sur la
surveillance des cargaisons de matières La norme ISO 19011 donne des lignes
premières et de produits pour déter- directrices sur l’audit. Les Normes
miner la quantité, la qualité, la sécu- internationales des séries ISO 9000
rité et l’aptitude à l’emploi, ainsi que la et ISO 14000 soulignent l’importance
conformité des usines, des installations, de l’audit en tant qu’outil de manage-
des systèmes d’exploitation et de l’adé- ment pour surveiller et vérifier la mise
quation de la conception. L’inspection en œuvre efficace de la politique qua-
porte aussi sur les systèmes de classifi- lité et/ou environnementale d’un orga-
cation des hôtels, les services de com- nisme. Les audits constituent aussi une
pagnies aériennes, les services touris- partie essentielle d’activités d’évalua-
tiques, etc. tion de la conformité comme la certi-
fication externe, ainsi que de l’évalua-
Comme nous l’avons déjà relevé, tion et de la surveillance de la chaîne
l’évaluation de la conformité est un d’approvisionnement.
concept élastique en ce sens que des
types particuliers d’activités peuvent Un audit est défini dans ISO 19011
être désignés par les termes « essai » comme un « processus systématique,
dans certains domaines, « inspection » indépendant et documenté en vue

39
d’obtenir des preuves d’audit et de ou codes de conduite sectoriels de l’in-
les évaluer de manière objective pour dustrie ou du commerce qui sont appli-
déterminer dans quelle mesure les cri- cables.
tères d’audit sont satisfaits ».
Les preuves d’audit comprennent les
Les critères d’audit figurent dans un enregistrements, énoncés de faits ou
ensemble de politiques, de procédures autres informations, qui se rapportent
ou d’exigences que l’organisme audité aux critères d’audit et sont vérifiables.
a établies pour répondre à ses besoins. Les preuves d’audit peuvent être qua-
La mise en œuvre d’une norme de sys- litatives ou quantitatives.
tèmes de management comme ISO
9001 en fait partie. Les critères d’au- Les audits internes, parfois désignés
dit sont un référentiel pour détermi- audits par première partie, sont menés
ner la conformité et peuvent inclure par l’organisme lui-même ou en son
les politiques, procédures, normes, lois nom. Ils servent aux revues de direc-
et règlements, exigences de système de tion et à d’autres fins internes et peu-
management, exigences contractuelles vent former la base de l’autodécla-

40
ration de conformité de l’organisme. ƒƒÉvaluation des informations et des
Dans de nombreux cas, en particu- preuves en fonction des critères
lier dans les petits organismes, l’indé- d’audit 
pendance est assurée par des audits de ƒƒÉtablissement des constats d’audit 
personnes n’ayant aucune responsabi- ƒƒExamen des constats et preuves
lité dans l’activité auditée. d’audit 
ƒƒConclusions de l’audit.
Les audits externes sont généralement
désignés audits par deuxième partie Les méthodes de recueil des preuves
et par troisième partie. Les audits d’audit sont notamment les entretiens,
par deuxième partie sont menés par l’observation des activités et la revue
les parties intéressées à l’organisme de documents.
comme les clients, ou par d’autres en
leur nom. Les audits par tierce partie Évaluation
sont menés par des organisations d’au-
dits externes et indépendantes telles L’évaluation est le terme utilisé dans
que celles qui assurent la certification le guide ISO/CEI 65 et la norme ISO/
de conformité aux exigences d’ISO CEI 17024 pour couvrir tout l’éventail
9001 ou d’ISO 14001. des activités de recueil des preuves de
conformité. Ces activités incluent les
Lorsqu’un système de management essais, l’inspection et l’audit, mais aussi
de la qualité et un système de mana- d’autres activités telles que l’étude des
gement environnemental sont audités dessins et spécifications de conception
ensemble, on parle d’audit combiné. pour s’assurer que les caractéristiques
Lorsque deux organisations d’audit ou requises pour satisfaire aux exigences
plus coopèrent pour auditer un orga- spécifiées sont adéquatement définies.
nisme, on parle d’audit mixte.
Pour certains produits, par exemple,
Un processus d’audit type devrait com- des produits dont les pièces internes
porter les éléments suivants : sont protégées par une résine coulée,
ƒƒIdentification des sources d’infor- il n’est pas possible de vérifier que ces
mation  pièces sont de la qualité voulue. Un
ƒƒRecueil des informations par un ensemble complet de dessins du pro-
échantillonnage et une vérification duit aide à maîtriser les changements à
appropriés  apporter une fois réalisée l’évaluation
ƒƒÉtablissement des preuves d’audit à de la conformité.
partir des informations 

41
Examen leurs résultats en matière d’évaluation
de la conformité. Les organismes de
Le terme « examen » est employé de certification ont, par exemple, recours
façon presque interchangeable pour à l’évaluation par des pairs dans les
couvrir plusieurs activités de détermi- systèmes d’évaluation de la confor-
nation, mais il a un sens plus spécifique mité de la CEI, et les organismes d’ac-
lorsqu’il se rapporte aux méthodes créditation l’appliquent dans le cadre
de mesure de la compétence d’une de l’ILAC et de l’IAF. L’évaluation par
personne. Dans ce contexte, comme des pairs exige :
cela est expliqué dans la norme ISO/ ƒƒDes évaluateurs compétents, pro-
CEI 17024, un examen peut être écrit, venant des organismes membres du
oral ou pratique. groupe 
ƒƒDes critères d’adhésion clairement
Il est nécessaire de planifier et de struc- spécifiés, arrêtés par le groupe 
turer les examens de manière à garan- ƒƒUne évaluation méthodique de la
tir que toutes les exigences spécifiées conformité de l’organisme candidat
sont objectivement et systématique- aux critères 
ment vérifiées, avec des preuves docu- ƒƒUn rapport sur les conclusions, com-
mentées suffisantes pour confirmer la portant des informations suffisantes
compétence du candidat. permettant au groupe de décider de
la recevabilité de l’organisme à la
Évaluation par des pairs qualité de membre.

L’évaluation par des pairs est utili- Le groupe décidera s’il est nécessaire
sée pour certifier la conformité à un ou non de procéder à un audit et à une
ensemble d’exigences d’une personne réévaluation périodique des membres
ou d’une organisation qui souhaite du groupe. Dans l’affirmative, les par-
accéder à la qualité de membre d’un ties pertinentes du processus seront
groupe. L’évaluation est réalisée par réalisées.
des membres du groupe, autrement dit
par les pairs du candidat. Les membres des groupes d’évalua-
tion par des pairs sont en général tous
Pour le domaine de l’évaluation de compétents dans les domaines tech-
la conformité, ce processus est spéci- niques couverts par l’accord et appor-
fié dans la norme ISO/CEI 17040. Des tent ainsi un haut degré de compétence
groupes d’organismes y ont recours technique. D’un autre côté, il se peut
pour pouvoir accepter mutuellement que les organismes soient en concur-

42
rence les uns avec les autres et ne Rapport
soient pas entièrement impartiaux. Le
système d’évaluation par des pairs doit Après l’achèvement de toute activité
être bien géré pour maintenir efficace- de détermination, il est nécessaire de
ment la confiance dans le travail de ses produire les preuves de conformité qui
membres. ont été rassemblées. Les preuves sont
en général contenues dans un rapport,
Dans un accord multilatéral, il est parfois désigné dossier technique, qui
important de veiller à ce que les comprend :
équipes d’évaluation soient com- ƒƒUne identification définitive de l’en-
posées de représentants de tous les tité qui a été évaluée 
membres et non des évaluateurs de ƒƒUn énoncé des exigences en fonc-
deux membres seulement qui évaluent tion desquelles la conformité a été
mutuellement leurs organismes. évaluée 
ƒƒUne description précise des activi-
Accréditation tés de détermination, permettant de
répéter ces activités à l’identique s’il
L’accréditation est une technique spé- faut vérifier les preuves 
cifique d’évaluation de la conformité ƒƒUne description précise des res-
des organismes d’évaluation de la sources utilisées, notamment les per-
conformité par un organisme tiers, en sonnes, les instruments de mesure
général désigné organisme d’accré- et d’autres outils d’évaluation pour
ditation. Les exigences pour les orga- assurer la traçabilité des résultats 
nismes d’accréditation, qui sont spé- ƒƒLes résultats des activités avec une
cifiées dans la norme ISO/CEI 17011, précision suffisante pour qu’une
sont examinées au Chapitre 4. L’ac- personne ne participant pas aux
créditation implique, en général, des activités puisse vérifier la confor-
équipes d’évaluation qui appliquent mité ou la non-conformité aux exi-
des techniques d’audit. Ces équipes gences spécifiées.
sont composées d’experts des aspects
organisationnels, comme les systèmes Le rapport est transmis à la personne
de management, ainsi que des acti- ou à l’organe responsable de la revue
vités techniques de l’organisme. Par et de l’attestation et devrait être mis à
exemple, pour un laboratoire d’essais, la disposition de la personne ou de l’or-
l’équipe comprendra un ou plusieurs ganisme pour le compte de laquelle le
experts des mesures et essais réalisés travail a été réalisé.
dans le laboratoire.

43
Revue et attestation dépendance du ou des examinateurs
devrait être grande.
Dans l’approche fonctionnelle, la revue
et l’attestation sont présentées comme Pour des niveaux de risque faibles, une
une activité combinée. Ces deux acti- autre personne du même département
vités peuvent néanmoins incomber à pourrait être utilisée. Pour des risques
des personnes différentes. Ce qui est de niveau moyen, la revue pourrait
important, c’est qu’aucune ne soit réa- être effectuée par une personne d’un
lisée par une personne qui a été impli- autre département de l’organisation.
quée dans les activités de détermina- Pour des risques plus élevés, le travail
tion. Bien entendu, lorsque les risques devrait être confié à une organisation
de non-conformités sont faibles, cette indépendante.
précaution ne sera pas nécessaire, mais
le principe d’une revue des résultats Que l’évaluation de la conformité
par un tiers donne un niveau supé- soit réalisée par 1re, 2e ou 3e partie, il
rieur de confiance dans la déclaration est important que la ou les personnes
de conformité. Plus les risques de non- conduisant la revue aient les compé-
conformités augmentent, plus l’in- tences leur permettant de comprendre

44
les informations qui leur sont présen- Résolution
tées et de les analyser pour démontrer des non-conformités
la conformité aux exigences spécifiées.
La revue peut donner lieu au constat
L’examinateur doit être compétent que l’objet n’est pas conforme aux
pour ce qui concerne les exigences spé- exigences spécifiées à un ou plusieurs
cifiées, l’objet évalué et les activités de égards. Il se peut aussi que les preuves
détermination réalisées. Par exemple, de conformité soient incomplètes et
une bonne connaissance des méthodes qu’une ou plusieurs exigences spéci-
d’essai lui permettra d’identifier les fiées aient été négligées. Dans un cas
anomalies dans les résultats et de ren- comme dans l’autre, le rapport sera
voyer le rapport à la ou aux personnes renvoyé à la personne chargée des acti-
qui ont réalisé l’essai afin qu’elles le vités de détermination pour des actions
répètent. correctives.

Dans certains systèmes particuliers Lorsqu’il est établi que l’objet n’est
d’attestation par tierce partie, l’orga- pas conforme, la personne ou l’orga-
nisme tiers ne réalise que la revue et nisation responsable de l’objet, par
l’attestation, la sélection et la détermi- exemple, l’ingénieur chargé du déve-
nation ayant déjà été réalisées soit par loppement ou, dans une situation
une autre tierce partie, soit par le four- de 2e ou 3e partie, le fournisseur, sera
nisseur de l’objet. Il est alors particu- informée et invitée à effectuer les
lièrement important que l’organisme changements nécessaires pour obte-
chargé de la revue et de l’attestation nir la conformité. Il est important que
ait prévu une actualisation des compé- l’examinateur ne suggère aucune solu-
tences de ses examinateurs en fonction tion pour ne pas perdre son objecti-
de l’évolution de la technique. vité lorsque l’objet sera soumis à une
nouvelle revue. L’examen des résultats
La conclusion du stade de la revue de l’évaluation est autorisé afin que
est une recommandation de déclara- la personne ou l’organisation respon-
tion de conformité. La recommanda- sable puisse comprendre les causes de
tion fera référence au rapport et aux la non-conformité.
autres constats de la revue qui prou-
vent la conformité de l’objet aux exi- Les activités de détermination per-
gences spécifiées. tinentes devront être répétées et un
nouveau rapport sera présenté pour
examen. En accord avec l’examinateur,

45
le rapport ne traitera que des change- Certificat de conformité
ments qui ont été apportés.
Une déclaration de conformité émise
Communiqué de conformité par un tiers est souvent désignée « cer-
tificat de conformité » . Toutefois, le
La conclusion du processus d’évalua- terme utilisé et le contenu spécifique
tion de la conformité est l’émission peuvent varier selon l’objet évalué et
d’un communiqué de conformité qui la nature des exigences spécifiées. Les
peut prendre plusieurs formes, décrites normes associées de l’ISO/CASCO
ci-dessous. Quelle que soit sa forme, la qui sont mentionnées dans l’Appen-
déclaration devrait fournir une iden- dice 1 donnent des informations sur la
tification sans équivoque de l’objet nature et le contenu des déclarations
et d’exigences spécifiées dont il a été de conformité.
prouvé qu’il s’y conforme. La déclara-
tion peut être publiée sur papier ou sur Marque de conformité
un autre support interrogeable comme
un médium photographique ou numé- Les produits portent couramment des
rique. marques de conformité, qu’il s’agisse
de la marque commerciale du four-
Déclaration de conformité nisseur, d’une marque de certification
contrôlée par l’organisme de certifica-
Une déclaration de conformité émise tion ou d’une marque de conformité
par une 1 re partie, par exemple, le prescrite par la législation, comme le
fournisseur d’un produit, ou par une marquage CE de l’Union européenne.
2e partie, par exemple, l’acheteur, est Des conseils sur les marques de confor-
désignée déclaration de conformité. mité sont donnés dans la norme ISO/
Ce terme a été adopté pour différen- CEI 17030 et le Guide ISO  27. Les
cier ces déclarations de celles émises marques doivent être distinctives et
par un organisme tiers, désignées « cer- leur propriétaire et leurs conditions
tificats ». d’emploi devraient être clairement
indiqués.
La norme ISO/CEI 17050 donne des
informations sur le contenu de la décla- En particulier, l’utilisation d’une
ration de conformité d’un fournisseur. marque ne doit pas induire en erreur
La déclaration par une 2e partie pour- les acheteurs et les utilisateurs des pro-
rait prendre une forme analogue. duits. Par exemple, un fournisseur dont
le système de management est certi-

46
fié selon ISO 9001 ne doit pas apposer rance permanente de conformité, on
la marque de l’organisme de certifica- peut avoir recours à la surveillance.
tion sur ses produits, car cela laisserait Cette dernière est définie comme une
entendre que l’organisme a certifié les itération systématique des activités
produits. d’évaluation de la conformité, fonde-
ment du maintien de la validité de la
L’utilisation d’une marque de confor- déclaration de conformité.
mité est souvent contrôlée par l’inter-
médiaire d’une licence délivrée par Ce sont les besoins des utilisateurs qui
le propriétaire de la marque ou par dictent de telles activités. Par exemple,
une organisation opérant en son nom, un objet de l’évaluation de la confor-
un organisme de certification, par mité peut changer avec le temps et la
exemple. La licence énonce les condi- permanence de sa conformité à des
tions d’utilisation de la marque par le exigences spécifiées peut en être affec-
détenteur de la licence, par exemple, tée. Ou encore, des utilisateurs peuvent
en restreignant son usage aux produits exiger une démonstration permanente
dont le fournisseur a vérifié la confor- que les exigences spécifiées sont res-
mité au type de produit certifié. pectées, par exemple en cas de fabrica-
tion continue d’un produit.
Pour le propriétaire de la marque et
l’organisme qui octroie la licence, il Les activités de surveillance sont plani-
est vital que l’utilisation des marques fiées afin de répondre à la nécessité de
de conformité soit réglementée, car les maintenir la validité d’une déclaration
produits portant la marque sont sou- existante résultant d’une attestation.
vent fabriqués dans le cadre d’un sys- Une répétition complète de l’évalua-
tème où l’organisme qui octroie la tion initiale n’est en général pas néces-
licence ne vérifie occasionnellement saire dans chaque itération de la sur-
que des échantillons de produits. Voir veillance. Ainsi, durant la surveillance,
au Chapitre 3 pour plus d’informations les activités de chaque fonction de la
sur différents systèmes d’évaluation de Figure 4 (voir page 32) peuvent être
la conformité. réduites ou différentes des activités
entreprises lors de l’évaluation initiale.
Surveillance
Les activités de sélection ont lieu à la
L’évaluation de la conformité peut fois lors de l’évaluation initiale et lors
prendre fin lorsque l’attestation est de la surveillance. Toutefois, cette der-
réalisée, mais s’il faut fournir une assu- nière peut donner lieu à des choix

47
entièrement différents. Par exemple, veillance, les éléments de sortie de la
pour un produit, un essai a été choisi sélection définissent les activités de
lors de l’évaluation initiale ; lors de la détermination et la manière dont elles
surveillance, on choisit une inspection seront réalisées.
pour établir qu’un échantillon d’un
produit est le même que l’échantillon La fonction de revue et d’attestation
soumis initialement à l’essai. En fait, les est également utilisée lors de l’évalua-
choix opérés dans la sélection peuvent tion initiale et de la surveillance. Dans
varier de temps à autre, selon les infor- cette dernière, une revue de tous les
mations des itérations antérieures de la éléments d’entrée et de sortie de la
surveillance et selon d’autres éléments Figure 4 conduit à décider de la vali-
d’entrée. Une analyse permanente des dité de la déclaration résultant de
risques ou l’examen des retours d’ex- l’attestation. Dans de nombreux cas,
périence du marché concernant le res- aucune action spéciale n’est prise si
pect des exigences spécifiées peuvent la déclaration continue d’être valide.
faire partie des activités de sélection Dans d’autres cas, par exemple, si le
dans la surveillance. domaine d’application de l’attestation
a été élargi, une nouvelle déclaration
Les choix concernant les exigences de conformité sera émise.
spécifiées seront également différents.
Par exemple, un seul sous-ensemble S’il est décidé que la déclaration de
d’exigences spécifiées sera sélectionné conformité n’est plus valide, des activi-
dans toute itération donnée de la sur- tés appropriées sont nécessaires pour
veillance. Ou encore, une partie seu- conseiller les utilisateurs ; par exemple,
lement de l’objet de l’évaluation de la le domaine d’application de l’attesta-
conformité sera choisie pour les activi- tion a été réduit ou la déclaration a été
tés de détermination en surveillance, suspendue ou annulée.
comme lorsqu’une partie seulement
d’un organisme de certification accré- Surveillance du marché
dité sera auditée lors de la surveillance.
La surveillance du marché est une
Comme nous l’avons indiqué ci-des- forme particulière d’activité post-attes-
sus, les différents choix dans la sélec- tation. Elle pourrait être conduite par
tion peuvent conduire à des activités le fournisseur sous la forme d’enquêtes
de détermination différentes à des fins auprès des clients ou d’inspections
de surveillance. Toutefois, tant dans périodiques de produits installés, éven-
l’évaluation initiale que dans la sur- tuellement dans le cadre d’un contrat

48
de service après-vente. La surveillance Lorsque la surveillance du marché est
du marché est également effectuée effectuée par le fournisseur, un orga-
dans certains systèmes particuliers de nisme de certification ou les orga-
certification où des échantillons de nismes de réglementation, elle doit être
produits certifiés sont prélevés sur le systématique et s’accompagner d’en-
marché et soumis à une inspection ou registrements complets et accessibles.
à des essais pour déterminer s’ils sont Il doit également y avoir un suivi systé-
conformes aux exigences spécifiées. matique afin que tout effet négatif soit
corrigé, si possible, et pour empêcher
Dans de nombreux pays, les autori- qu’il ne se reproduise à l’avenir. Les
tés réglementaires ont la responsabi- mesures sont notamment les actions
lité de protéger les consommateurs et correctives et les rappels des produits.
de mettre en application la réglemen-
tation en matière de santé et de sécu- Dans l’économie mondialisée d’au-
rité en réalisant une surveillance de jourd’hui, il est avantageux pour les
marché. Ce type de travail peut être organismes de réglementation dans
régulier mais les contraintes écono- des pays différents de partager leurs
miques conduisent en général à une informations sur la surveillance de
surveillance ciblée, concentrée sur les marché afin que les leçons acquises à
zones à risques les plus élevées, ou en partir d’un incident dans un pays puis-
réponse aux rapports sur les produits sent être utilisées dans d’autres pour
non-conformes. Un rapport sur l’ate- prévenir l’accès des articles défectueux
lier ISO/CASCO sur la surveillance du au marché ou les retirer avant qu’ils ne
marché est disponible à http ://iso.org/ causent des dommages.
cascoworkshop2008

49
Chapitre 3 – Systèmes particuliers et
systèmes d’évaluation de la conformité

Qui réalise l’évaluation Bien que l’organisme indépendant


de la conformité ? puisse avoir une certaine responsabilité,
en particulier s’il a été négligent dans la
Il est crucial de déterminer qui devrait réalisation de l’évaluation de la confor-
réaliser l’évaluation de la conformité mité, cela n’exonère pas le fournisseur
au moment de mettre la théorie en pra- de sa responsabilité première. Bien
tique. Un des principes de l’évaluation entendu, une mauvaise utilisation de la
de la conformité est que l’organisation part de l’utilisateur, en particulier l’ab-
qui est propriétaire de l’objet de l’éva- sence d’une maintenance appropriée,
luation ou le commercialise a la res- pourrait exonérer le fournisseur de sa
ponsabilité première de sa conformité responsabilité pour les dommages sub-
aux exigences déclarées. Dans ce cha- séquents et leurs conséquences.
pitre, nous examinons le rôle d’autres
parties et comment décider des dispo- Rôles et responsabilités
sitions à prendre pour certaines situa- des premières, deuxièmes
tions particulières. Il est fait référence et tierces parties
aux outils pertinents de la boîte à outils
du CASCO. Afin d’identifier les parties suscep-
tibles d’intervenir dans l’évaluation de
Pour illustrer le principe de la respon- la conformité, il est utile de se repor-
sabilité première, soulignons que le ter aux premières, deuxièmes et tierces
fournisseur d’un produit aura une obli- parties évoquées au Chapitre 2.
gation contractuelle et légale envers
l’utilisateur d’assurer que le produit Dans le cas d’une opération commer-
remplira sa fonction déclarée et qu’il ciale comme la fourniture d’un pro-
ne mettra pas en danger la santé ou duit ou service, le fournisseur est la
la sécurité de l’utilisateur. Même si le première partie, l’acheteur est la deu-
fournisseur obtient un certificat d’un xième partie et toute autre organi-
organisme indépendant déclarant que sation qui n’a pas d’intérêt commer-
le produit est conforme à la spécifica- cial dans la transaction est une tierce
tion correspondante, si un problème partie. Examinons les rôles et respon-
survient, le fournisseur demeure res- sabilités des différentes parties en pre-
ponsable. nant l’exemple d’un produit :

50
ƒƒLa première partie fournit le pro- particulier d’objets ayant des caracté-
duit et elle est responsable de sa ristiques suffisamment similaires pour
conformité aux exigences spécifiées. qu’un même ensemble de règles et de
Ces exigences peuvent découler de procédures soient appliquées dans le
ses propres spécifications, d’une spé- cadre d’une même gestion pour éva-
cification fournie par l’acheteur, des luer la conformité au même ensemble
exigences légales relatives aux pro- d’exigences spécifiées.
duits ou de toute combinaison de
ces trois types d’exigences. Dans Un système d’évaluation de la confor-
tous ces cas, il pourrait y avoir réfé- mité utilise un ensemble commun de
rence à une ou plusieurs normes règles, de procédures et une gestion
nationales, régionales ou internatio- commune pour plusieurs systèmes par-
nales ticuliers d’évaluation de la conformité.
ƒƒLa deuxième partie spécifie ses exi- Les règles et les procédures peuvent
gences et est responsable de s’assu- être différentes pour des systèmes par-
rer que le produit y est conforme ticuliers différents, mais le fait de tra-
ƒƒUne troisième partie est priée par vailler dans un cadre commun présente
la première ou deuxième partie des avantages en termes d’efficacité et
d’évaluer la conformité du produit de cohérence.
aux exigences spécifiées et est char-
gée d’émettre une déclaration de Propriétaire
conformité (ou de non-conformité). du système particulier

Définition des systèmes Chaque système particulier d’évalua-


particuliers et des systèmes tion de la conformité a un proprié-
taire. Plusieurs dispositions différentes
Avant d’étudier en détail les activi- sont applicables et en voici certains
tés des différentes parties, il est utile exemples :
de présenter les notions de « système a. Une entreprise de fabrication met
particulier » et de « système » d’évalua- en place un système particulier
tion de la conformité. Chaque situation d’évaluation de la conformité pour
d’évaluation de la conformité se prê- ses produits, y compris les essais,
terait à une approche différente, mais l’inspection et l’audit aboutissant à
une approche systématique présente des déclarations de conformité.
de nombreux avantages. L’élément b. Un organisme de certification éla-
constitutif fondamental est un système bore un système particulier réservé
particulier qui se rapporte à un groupe à ses clients. Dans ce cas, l’orga-

51
nisme de certification prend l’en- place un système de certification des
tière responsabilité de la concep- produits. Dans ce cadre, les différents
tion, de l’application, de la gestion systèmes particuliers opéreront sans
et de la maintenance du système qu’il soit nécessaire de répéter la struc-
particulier. L’organisme de certifi- ture de gestion pour chaque système
cation est alors le propriétaire du particulier. Le propriétaire du système
système particulier. particulier devient alors propriétaire
c. Une organisation – organisme du système et il est responsable de la
de réglementation ou association gestion du système et des systèmes
commerciale – élabore un système particuliers qui fonctionnent dans son
particulier et invite un ou plusieurs cadre.
organismes de certification à le
gérer. Dans ce cas, l’organisation Conception
est le propriétaire du système par- d’un système particulier
ticulier et prend la responsabilité fondé sur les risques
de son exploitation, probablement
par le biais d’un contrat ou autre Lorsque l’on met en place un système
accord formel avec les organismes particulier, une décision essentielle est
de certification. d’établir qui sera impliqué dans la réa-
d. Un groupe d’organismes de certi- lisation de l’évaluation de la confor-
fication, éventuellement dans des mité. Il convient de fonder la décision
pays différents, met en place un sur une évaluation des risques dus à
système particulier de certifica- des non-conformités, considérés du
tion. Dans ce cas, il est nécessaire double point de vue de la probabilité
que les organismes, en tant que et des conséquences de l’échec du pro-
copropriétaires du système parti- duit, du service, etc., à se conformer à
culier, créent une structure de ges- des exigences spécifiées.
tion afin que le système particulier
puisse être exploité avec effica- Parfois, les conséquences seront de
cité par tous les organismes parti- nature commerciale, par exemple, l’af-
cipants. faiblissement de la réputation sur le
marché et du volume des ventes dans
S’il est jugé nécessaire d’exploiter plu- le cas d’une série de produits défec-
sieurs systèmes particuliers qui utili- tueux ou d’interruptions de la produc-
sent des règles, des procédures et une tion si un fournisseur a livré des articles
gestion identiques, le propriétaire du défectueux. Dans d’autres situations,
système particulier peut mettre en ce sont les dangers pour la santé et la

52
sécurité des personnes qui pourraient être réalisés par un organisme désigné
être préoccupants. ou par tout organisme qui satisfait aux
exigences du système particulier.
L’évaluation de la conformité est coû-
teuse en temps et en argent. Cet inves- Les coûts associés à
tissement doit être bien pesé en fonc- l’évaluation de la conformité
tion des risques de non-conformité.
L’évaluation de la conformité conduite Pour établir quelles sont les modalités
en interne par le fournisseur peut se d’évaluation de la conformité conve-
limiter à l’inspection, mais l’inspecteur nant le mieux à une situation par-
doit être payé et le temps consacré à ticulière, il est utile de connaître la
l’inspection peut entraîner des retards nature et l’ampleur des coûts d’autres
de production ou d’expédition. approches possibles. Comme nous
l’avons indiqué ci-dessus, l’auto-éva-
Plus le produit est complexe, plus les luation implique certains coûts, mais,
risques de non-conformité sont élevés dès qu’un tiers intervient, il faut
et les activités d’évaluation de la confor- prendre en compte les éventuels coûts
mité se renforcent et peuvent impliquer supplémentaires et déterminer qui
un équipement d’essai coûteux et des les assumera. Si l’acheteur d’un pro-
programmes d’essai approfondis. Par- duit décide de réaliser sa propre éva-
fois, il est plus économique de sous-trai- luation, il devra en général assumer les
ter le travail d’évaluation de la confor- coûts de l’engagement de ses propres
mité à un tiers, mais il s’agit là d’une inspecteurs.
décision commerciale du fournisseur.
Lorsqu’un organisme indépendant est
Lorsque les risques de non-conformité chargé de l’évaluation de la confor-
sont élevés, il est courant de demander mité, il devra recouvrer ses frais auprès
à un organisme indépendant de réali- de l’organisme pour lequel il travaille.
ser certaines activités définies d’éva- Dans le cas de la certification des pro-
luation de la conformité, d’examiner duits, c’est en général le fournisseur qui
au moins les preuves de conformité et engage et paie l’organisme de certifi-
d’émettre un document d’attestation cation. Les frais de ce dernier ne sont
comme un certificat. L’organisme fac- pas seulement ceux associés au travail
turera ses services et aura besoin de des évaluateurs, mais aussi toutes les
temps pour achever ses travaux. Le dépenses associées à la gestion de l’en-
propriétaire du système particulier treprise, dont une partie sera facturée à
devra préciser si les travaux doivent chaque client de la certification.

53
Ainsi, la décision d’établir un système lier d’évaluation de la conformité est
particulier de certification peut aug- de savoir s’il faut autoriser ou encou-
menter les coûts liés à la fourniture des rager la concurrence entre les orga-
produits certifiés. De même, une déci- nismes d’évaluation de la confor-
sion de demander l’accréditation des mité. Les principaux avantages de la
organismes de certification créera des concurrence sont de donner un choix
coûts supplémentaires, les dépenses aux fournisseurs et d’empêcher un
engagées par l’organisme d’accrédita- organisme d’occuper une position
tion devant également être recouvrées. de monopole. Dans le même temps,
des organismes en concurrence pour-
D’autres facteurs s’ajoutent aux coûts raient être tentés par le compromis
directs de l’évaluation de la confor- pour répondre aux besoins des clients
mité. Ils ont des incidences financières, et il convient de veiller à ce que les cri-
en particulier pour les fournisseurs de tères d’évaluation ne soient pas affai-
produits certifiés. L’engagement d’une blis. L’accréditation ou l’évaluation par
tierce partie peut entraîner des retards des pairs peut aider à contrer les effets
dans la production et la livraison des négatifs de la concurrence.
produits s’il y a un décalage dans le
temps significatif entre la candidature En résumé, les avantages de l’évalua-
à la certification et la réception du cer- tion indépendante de la conformité, en
tificat de conformité. termes d’acceptation du marché et de
possibilité d’éviter les conséquences
Avec le rythme toujours plus accéléré des défectuosités de produits, peuvent
du développement des produits et des largement compenser les coûts directs
marchés, de tels retards peuvent faire et indirects des arrangements d’évalua-
perdre des opportunités de vente, voire tion de la conformité. Toutefois, cette
amoindrir la réputation du fournisseur. conclusion devrait être le fruit d’une
Les conséquences financières peuvent analyse attentive des risques et non
être sérieuses et des mesures seront une simple mode.
nécessaires pour les réduire au mini-
mum : par exemple, connaître parfaite- Systèmes particuliers
ment les exigences spécifiées et établir volontaires et réglementaires
dès le début une bonne communication
avec l’organisme de certification. Les systèmes particuliers d’évaluation
de la conformité peuvent être établis
Un aspect important à considérer lors à des fins commerciales, par exemple,
de la conception d’un système particu- pour améliorer la perception du

54
marché par un groupe de fournisseurs, à des Normes internationales du type de
mettre en commun les installations celles publiées par l’ISO et la CEI offre
d’évaluation de la conformité entre plusieurs avantages. Tout d’abord, les
plusieurs acheteurs ou répondre aux normes représentent la sagesse actuelle
besoins du marché en ayant recours à et collective de tous ceux qui sont impli-
une organisation d’évaluation tierce. qués dans les domaines techniques
Dans chacun de ces cas, il n’y a aucune particuliers où les normes sont appli-
obligation légale pour les fournisseurs quées. Les utilisateurs de ces normes
ou les acheteurs d’utiliser des systèmes peuvent donc appliquer des solutions
particuliers, bien qu’il puisse y avoir bien éprouvées et testées. De plus, les
une forte pression du marché et des produits, les services et d’autres objets
organisations homologues. d’évaluation seront plus rapidement
acceptés sur les marchés mondiaux s’ils
Dans le même temps, les autorités de sont conformes à ces normes. La publi-
réglementation peuvent juger utile cation ONUDI-ISO, Progresser rapi-
d’introduire des arrangements spé- dement, donne des informations et des
cifiques d’évaluation de la confor- conseils sur la normalisation.
mité afin d’apporter l’assurance que
les exigences légales sont respectées. Déclaration de conformité
Les autorités prendront en considé- du fournisseur
ration les dangers que présentent des
produits, services ou processus défi- Que d’autres parties soient engagées
cients pour les travailleurs, les consom- ou non dans l’évaluation de la confor-
mateurs, l’environnement et l’écono- mité, il y aura toujours une forme de
mie. Les mesures qu’elles adopteront déclaration de conformité du fournis-
devront être proportionnelles aux seur concernant un produit ou service.
risques impliqués, une inspection régle- La déclaration pourra prendre la forme
mentaire ou des systèmes particuliers d’une publicité ou d’un dépliant décri-
de certification étant adoptés lorsque vant les caractéristiques d’un produit
les risques sont très élevés. ou être incorporée dans un document
formel établissant l’identification du
Établir les « exigences fournisseur et du produit, la spécifica-
spécifiées » – la normalisation tion des normes ou d’autres documents
en fonction desquels la conformité est
La question se pose alors de spécifier déclarée, voire les règlements particu-
les exigences en fonction desquelles la liers auxquels le produit est conforme
conformité doit être évaluée. Le recours et la signature d’un responsable.

55
Le simple fait d’apposer le nom, la particulier de l’industrie ou du com-
marque commerciale ou le logo d’un merce. Même les systèmes particuliers
fournisseur sur ou avec le produit de management qui assurent le suivi
implique qu’il est conforme à la spéci- de l’application de normes génériques
fication du fournisseur. La norme ISO/ comme ISO 9001 et ISO 14001 exigent
CEI 17050 donne des indications sur le des organismes et des auditeurs qu’ils
contenu de la déclaration de confor- aient des connaissances et expériences
mité du fournisseur. spécifiques à un secteur.

Évaluation de la conformité La délimitation des secteurs fait l’objet


indépendante et compétente de débats. Il existe de grands secteurs
couvrant :
Lorsque les risques de non-confor- ƒƒLes activités primaires comme l’agri-
mité ont été jugés suffisamment élevés, culture et l’exploitation minière 
un organisme indépendant peut être ƒƒLes activités secondaires comme la
amené à intervenir dans l’évaluation fabrication 
de la conformité. Que le propriétaire ƒƒLes activités tertiaires, notamment
du système particulier soit un groupe la distribution et la prestation de
de premières parties, une ou plusieurs services.
deuxièmes parties, une tierce partie
ou un organisme de réglementation, Il est possible de subdiviser chacun de
la décision de prévoir ou d’exiger une ces secteurs en plusieurs autres sec-
évaluation de la conformité par tierce teurs suivant la nature des activités. La
partie doit s’accompagner d’une sélec- fabrication, par exemple, comprend
tion précise des critères à appliquer plusieurs secteurs : produits métal-
pour juger de la compétence adéquate liques, voitures et camions, produits
des organismes tiers. Il est recom- électriques, produits agroalimentaires,
mandé d’utiliser la boîte à outils du produits chimiques, produits pharma-
CASCO (Appendice 1), comme indi- ceutiques, etc.
qué au Chapitre 4.
Pour définir un secteur à des fins
Systèmes particuliers d’évaluation de la conformité, il
sectoriels importe que les caractéristiques des
objets évalués et leurs moyens de pro-
La plupart des systèmes particuliers duction et de livraison soient suffi-
d’évaluation de la conformité seront samment similaires pour qu’un seul et
élaborés et utilisés dans un secteur même système particulier puisse fonc-

56
tionner efficacement. Par exemple,
lorsque les domaines de compé-
tence, les appareillages d’essais et les
méthodes d’évaluation sont différents,
il peut être avantageux de mettre en
place un système particulier pour
chaque secteur.

Du point de vue de l’économie de


l’évaluation de la conformité, un
danger de la création de systèmes par-
ticuliers propres à chaque petit secteur
est la divergence potentielle des pra-
tiques d’un secteur à l’autre, qui ren-
drait difficile un ensemble unique de
politiques et de procédures dans le
cadre d’un même management. Une
pression peut également s’exercer en
faveur d’exigences générales diver-
gentes pour les activités d’évaluation
de la conformité, ce qui rendra plus dif-
ficile le maintien d’une équivalence et Système 1a (fondé sur les essais)
d’une reconnaissance internationales. ƒƒÉchantillons de produits demandés
par l’organisme de certification
Systèmes de certification ƒƒDétermination des caractéristiques
des produits pertinentes des produits par des
essais (ISO/CEI 17025) ou par éva-
Le Guide ISO/CEI 67 décrit sept types luation
majeurs de systèmes de certification ƒƒÉvaluation du rapport d’essai ou du
des produits tout en relevant qu’il est rapport d’évaluation
possible de combiner différemment les ƒƒAttestation de conformité.
éléments de ces systèmes pour créer
d’autres systèmes. Les caractéristiques Dans ce système, les échantillons préle-
des sept systèmes décrits dans le Guide vés ne sont pas nécessairement repré-
67, en actualisant les termes en fonc- sentatifs de la population entière des
tion de ceux utilisés dans l’approche produits ou statistiquement signifi-
fonctionnelle, sont les suivants : catifs. C’est le cas, par exemple, d’un

57
système où les produits initiaux sont tification, qui décidera si et dans quelle
soumis à l’essai, puis où la conformité mesure l’échantillonnage statistique
des articles de production est évaluée est approprié. L’attestation de confor-
et attestée par le fabricant sans aucune mité se rapportera à l’ensemble de
participation d’une tierce partie. De la population et l’organisme de cer-
tels systèmes sont parfois appelés des tification pourrait fournir un certifi-
systèmes d’« approbation de type ». cat de conformité pour chaque pro-
duit. Lorsque le système inclut l’usage
Il est nécessaire que les fabricants d’une marque de conformité, l’orga-
soient attentifs à ne pas se référer aux nisme de certification délivre au fabri-
articles de production en tant qu’ar- cant une licence l’autorisant à apposer
ticles « certifiés », car seul l’échantillon la marque sur tous les produits cou-
initial a été soumis à l’essai par l’or- verts par l’attestation.
ganisme de certification. Des décla-
rations telles que « produit conformé- Système 2 (fondé sur les essais et la sur-
ment à une conception certifiée par veillance du marché)
xxx » seraient acceptables, mais les ƒƒÉchantillons demandés par l’orga-
acheteurs et les utilisateurs finals doi- nisme de certification
vent être avertis des limitations inhé- ƒƒDétermination des caractéristiques
rentes à cette déclaration. pertinentes du produit par des essais
(ISO/CEI 17025) ou par évaluation
Système 1b (fondé sur l’essai de tous les ƒƒÉvaluation initiale du procédé de
produits) fabrication ou du système qualité
ƒƒÉchantillons demandés par l’orga- ƒƒÉvaluation des rapports d’essai ou
nisme de certification des rapports d’évaluation
ƒƒDétermination des caractéristiques ƒƒAttestation de conformité
pertinentes du produit par des essais ƒƒOctroi d’une licence d’utilisation
(ISO/CEI 17025) ou par évaluation des certificats ou des marques sur
ƒƒÉvaluation du rapport d’essai ou du les produits
rapport d’évaluation ƒƒSurveillance par un organisme de
ƒƒAttestation de conformité certification qui prélève des échan-
ƒƒOctroi d’une licence d’utilisation de tillons sur le marché et procède à
certificats ou de marques sur les pro- des essais ou à l’inspection pour éta-
duits. blir la continuité de la conformité.

Dans ce système, la population totale Bien que ce système permette d’iden-


est à disposition de l’organisme de cer- tifier l’impact de la chaîne de distribu-

58
tion sur la conformité, les ressources bution sur la conformité. Lorsque de
qu’il nécessite peuvent être impor- graves non-conformités sont décelées,
tantes. En outre, lorsque l’on constate il est possible d’y remédier avant une
un nombre important de non-confor- distribution généralisée sur le marché,
mités, des mesures préventives effi- selon la fréquence de la surveillance.
caces peuvent s’avérer limitées étant Par exemple, si la surveillance est
donné que le produit a déjà été distri- effectuée tous les six mois et si un pro-
bué sur le marché. duit non conforme est découvert, toute
la production depuis la surveillance
Système 3 (fondé sur les essais et la sur- précédente pourrait être suspecte.
veillance de l’usine)
ƒƒÉchantillons demandés par l’orga- Système 4 (fondé sur des essais et la sur-
nisme de certification veillance d’échantillons prélevés dans
ƒƒDétermination des caractéristiques l’usine ou sur le marché, ou les deux)
pertinentes du produit par des essais ƒƒÉchantillons demandés par l’orga-
(ISO/CEI 17025) ou par évaluation nisme de certification
ƒƒÉvaluation initiale du procédé de ƒƒDétermination des caractéristiques
fabrication ou du système qualité pertinentes des produits par des
ƒƒÉvaluation des rapports d’essai ou essais (ISO/CEI 17025) ou par éva-
des rapports d’évaluation luation
ƒƒAttestation de conformité ƒƒÉvaluation initiale du procédé de
ƒƒOctroi d’une licence d’utilisation fabrication ou du système qualité
des certificats ou des marques sur ƒƒÉvaluation des rapports d’essai ou
les produits des rapports d’évaluation
ƒƒSurveillance par des essais ou par ƒƒAttestation de conformité
une inspection d’échantillons préle- ƒƒOctroi d’une licence d’utiliser des
vés dans l’usine et évaluation initiale certificats ou des marques sur les
du procédé de fabrication. produits
ƒƒSurveillance par des essais ou par
Ce système comporte des essais et la une inspection d’échantillons pré-
surveillance de l’usine. La surveillance levés dans l’usine et évaluation du
de l’usine est réalisée, et des échan- procédé de fabrication
tillons du produit prélevés au point de ƒƒSurveillance par des essais ou par
fabrication sont évalués, en vue d’éta- l’inspection d’échantillons prélevés
blir la continuité de la conformité. sur le marché.
Ce système ne fournit aucune indica-
tion sur l’impact de la chaîne de distri- Ce système peut à la fois indiquer l’im-

59
pact du circuit de distribution sur la l’évaluation de la partie du système
conformité et mettre à disposition un qualité qui se rapporte à la conformité
outil de pré-commercialisation pour des produits aux exigences spécifiées.
identifier et résoudre de graves non- La surveillance du système qualité est
conformités. Une duplication impor- réalisée et des échantillons du pro-
tante des efforts peut survenir pour les duit peuvent être prélevés soit sur le
produits dont la conformité n’est pas marché, soit sur le lieu de fabrication,
affectée au cours du processus de dis- ou les deux. Ces échantillons sont éva-
tribution. lués en vue d’établir la continuité de la
conformité.
Système 5 (fondé sur des essais, l’éva-
luation et la surveillance du système Le degré de mise en œuvre des trois
qualité, la surveillance permanente des éléments de la surveillance continue –
produits sur le lieu de fabrication ou le système qualité, échantillons de l’usine
marché, ou les deux) et échantillons du marché – peut être
ƒƒÉchantillons demandés par l’orga- ajusté pour une situation donnée.
nisme de certification Ainsi, ce système présente une impor-
ƒƒDétermination des caractéristiques tante flexibilité pour la surveillance
pertinentes du produit par des essais continue.
(ISO/CEI 17025) ou par évaluation
ƒƒÉvaluation initiale du procédé de Système 6 (couvrant la certification des
fabrication ou du système qualité processus et des services)
ƒƒÉvaluation des rapports d’essai ou ƒƒDétermination des caractéristiques
des rapports d’évaluation des processus ou services par éva-
ƒƒAttestation de conformité luation
ƒƒOctroi d’une licence d’utilisation ƒƒÉvaluation initiale du système qualité
des certificats ou des marques sur ƒƒBilan des résultats de l’évaluation
les produits ƒƒAttestation de conformité
ƒƒSurveillance du procédé de fabrica- ƒƒOctroi d’une licence d’utilisation des
tion ou du système qualité, ou des certificats ou des marques en relation
deux avec le processus ou le service
ƒƒSurveillance par des essais ou par ƒƒSurveillance par audits du système
inspection d’échantillons prélevés qualité
dans l’usine ou sur le marché, ou les ƒƒSurveillance par évaluation des pro-
deux. cessus ou des services.

Ce système comporte des essais et

60
Ce système utilise des techniques adap- parés par des laboratoires d’essais
tées aux caractéristiques du service ou approuvés et qui ont été entérinés
du processus soumis à l’évaluation. par des organismes nationaux de
certification au moyen d’un cer-
Flexibilité de l’évaluation tificat d’essai OC, d’être acceptés
de la conformité par d’autres organismes nationaux
de certification lorsqu’ils délivrent
Les systèmes décrits ci-dessus repré- leur propre certification nationale
sentent certaines des approches les (ou régionale)
plus courantes en évaluation de la − La Méthode OC-FCS, qui com-
conformité, mais d’autres associations prend l’évaluation et la surveillance
de techniques sont possibles selon la périodique de la fabrication des
nature et la finalité du système. Les produits ainsi que des essais de
descriptions illustrent la flexibilité type, comme dans la Méthode OC.
offerte aux concepteurs et aux pro-
priétaires de systèmes d’évaluation de ƒƒLe système IECQ pour les compo-
la conformité. Les systèmes doivent sants électroniques. Il existe trois
convenir à l’emploi prévu, les coûts systèmes particuliers :
impliqués par leur exploitation et leur − Le Système d’approbation des
maintenance correspondant aux avan- processus, qui fournit une vérifi-
tages obtenus et aux risques gérés. cation indépendante que les com-
posants électroniques et les ma-
Systèmes internationaux tériaux et processus connexes, y
d’évaluation de la conformité compris ceux qui sont en deçà du
niveau de spécification de l’utili-
La Commission électrotechnique sateur dans la chaîne d’approvi-
internationale (CEI) gère trois sys- sionnement, sont conformes à des
tèmes d’évaluation de la conformité normes, spécifications ou autres
sous le contrôle de son Bureau d’éva- documents appropriés
luation de la conformité (CAB) : − Le Système de gestion des pro-
ƒƒLe système IECEE pour l’équipe- cessus pour les substances dan-
ment électrique et électronique à gereuses (HSPM), qui utilise une
usage industriel et domestique. Le norme de management de la qua-
système IECEE comprend deux sys- lité que les entreprises peuvent
tèmes particuliers : appliquer pour garantir que leurs
− La Méthode OC, permettant à des processus et contrôles respectent
rapports d’essai qui ont été pré- la réglementation locale concer-

61
nant les substances dangereuses L’Approche globale de l’Union
comme le plomb, le mercure et européenne en matière
le cadmium dans les composants d’évaluation de la conformité
électroniques
− Le Système Plan de gestion L’Approche globale de l’évaluation de
des composants électroniques la conformité fait partie d’un ensemble
(ECMP) pour l’avionique, qui de textes législatifs conçus pour élimi-
fournit une évaluation accréditée ner les obstacles techniques au com-
par tierce partie des plans de ges- merce au sein de l’Union européenne
tion des composants électroniques (UE) et plus largement de l’Espace
préparés pour être conformes à la économique européen (EEE), en ali-
spécification CEI/TS 62239. gnant la législation des États membres
dans des domaines particulièrement
ƒƒLe système IECEx relatif à la sécu- sensibles comme la sécurité.
rité dans les atmosphères explosives
et comprenant quatre systèmes par- Introduite à l’origine en 1993, elle a
ticuliers : été amendée en 2008 par un nouveau
− Le Système Équipement certifié cadre législatif qui comprend la Déci-
pour les produits utilisés dans les sion No. 768/2008/CE du 9 juillet 2008
zones à risque d’explosion, « pro- relative à un cadre commun pour la
duits Ex » commercialisation des produits, abro-
− Le Système Installations de ser- geant la décision du Conseil 93/465/
vices certifiées pour la réparation CEE. La décision a été publiée au
des produits Ex Journal officiel de l’UE No. L/218 du
− Le Système Licence pour les 13.08.2008.
marques de conformité à utiliser
conjointement avec le Système L’Approche globale définit une série de
Équipement certifié modules d’évaluation de la conformité
− Le Système Personnes certifiées, à utiliser par le législateur dans l’élabo-
qui fournit des preuves de la com- ration de la législation afin d’aligner les
pétence des personnes pour un lois des États membres, en général sur
ensemble de tâches spécifiées se des questions se rapportant à la sécurité
rapportant aux atmosphères ex- lorsque des lois différentes ont entravé
plosives. le commerce entre les États membres.
Pour chaque élément de législation, en
général sous la forme d’une Directive
UE, les modules seront choisis en fonc-

62
tion des risques découlant de la non- Obstacles potentiels
conformité avec les exigences spécifiées au commerce
dans la Directive.
La création potentielle d’obstacles
Pour les risques faibles, la déclaration de techniques au commerce par les sys-
conformité du fournisseur suffira, alors tèmes d’évaluation de la conformité,
que pour les risques plus élevés, une en particulier ceux qui sont exploi-
évaluation par tierce partie des produits tés par des autorités de réglementa-
et des systèmes de management de la tion, a été reconnue et l’Accord OMC/
qualité sera spécifiée. Il est possible de OTC a été établi pour harmoniser les
combiner divers modules de façon à règlementations et les pratiques d’éva-
permettre aux fournisseurs de choisir luation de la conformité dans les pays
en fonction des conditions qui leur sont signataires (voir l’Appendice 3).
propres, tout en maintenant le niveau
requis d’assurance de la conformité. Néanmoins, les procédures gérées
par les organismes d’évaluation de la
Les modules d’évaluation de la confor- conformité peuvent, sans le vouloir,
mité couvrent : opérer une discrimination à l’égard des
ƒƒL’autoévaluation par le fabricant  fournisseurs d’autres pays. Les autori-
ƒƒL’évaluation de type par un orga- tés et organismes de réglementation
nisme indépendant (« o rganisme qui opèrent dans le secteur non régle-
notifié »)  menté sont encouragés à s’assurer que
ƒƒL’évaluation de l’assurance de la les systèmes d’évaluation de la confor-
qualité par un organisme notifié mité opèrent d’une manière ouverte et
ƒƒL’inspection d’articles de produc- cohérente. Il est exigé des organismes
tion par un organisme notifié. conformes aux exigences des normes
ISO/CEI relatives aux organismes
L’Approche globale pourrait être d’évaluation de la conformité qu’ils
considérée comme un système d’éva- opèrent d’une manière équitable.
luation de la conformité, les disposi-
tions relatives à chaque Directive étant
assimilables à des systèmes particuliers
distincts.

Pour plus d’informations sur le sys-


tème de l’UE, voir http ://ec.europa.eu/
enterprise/newapproach/index_en.htm

63
Chapitre 4 – Les organismes d’évaluation
de la conformité

Référence aux outils port auxquelles la compétence est


de l’ISO/CASCO évaluée est la norme ISO/CEI 17025,
Exigences générales concernant la com-
Les normes et guides de l’ISO/ pétence des laboratoires d’étalonnages
CASCO (voir l’Appendice 1) défi- et d’essais. Cette norme comporte deux
nissent les caractéristiques de diffé- types d’exigences, à savoir :
rents types d’organismes d’évaluation ƒƒLes exigences relatives aux systèmes
de la conformité. Certains, comme les de management 
laboratoires d’essais et les organismes ƒƒLes exigences techniques.
d’inspection, peuvent travailler en
qualité de première, seconde ou tierce Les exigences relatives aux systèmes
partie, alors que la certification ne peut de management seront communes
être réalisée qu’à titre d’activité de à tous les laboratoires, mais des exi-
tierce partie. gences techniques spécifiques doi-
vent s’appliquer à leur domaine d’ac-
Lorsque les organismes agissent en qua- tivité propre. La nécessité potentielle
lité de tierce partie, l’impartialité est de telles exigences supplémentaires
importante pour garantir l’objectivité est reconnue dans la norme ISO/CEI
des résultats de leurs travaux et mainte- 17025, qui comprend une annexe infor-
nir une confiance optimale. Les normes mative (Annexe B) sur les lignes direc-
relatives aux organismes de certification trices pour établir des applications
mentionnées dans les sections ci-après pour des domaines particuliers.
établissent les exigences pour démon-
trer et maintenir l’impartialité. Par exemple, les laboratoires d’ana-
lyses de biologie médicale ont dû
Laboratoires d’essais mettre au point des critères supplé-
mentaires pour des sous-disciplines
Exigences relatives médicales (biochimie, microbiologie,
aux laboratoires d’essais etc.). En fait, dans ce cas précis, une
et d’étalonnage norme distincte pour ces laboratoires,
Pour les essais, la principale norme ISO 15189, a été publiée, mais elle reste
internationale utilisée pour spécifier compatible avec la norme ISO/CEI
les exigences fondamentales par rap- 17025.

64
Il est important pour le laboratoire de la norme générale et à des suppléments
spécifier le domaine d’application de spécifiques au domaine, mais aussi la
ses essais pour avoir l’assurance qu’il conformité aux exigences techniques de
dispose des personnels, équipements méthodes d’essai normalisées particu-
et installations nécessaires pour réali- lières pour lesquelles le laboratoire est
ser les travaux avec compétence. Dans agréé. Dans certains cas, ces exigences
de nombreux cas, le laboratoire utilisera comprendront également les exigences
des méthodes d’essai normalisées et il des organismes de réglementation.
est utile que le domaine d’application
soit spécifié par référence aux normes. Il y a donc une hiérarchie des critères
De la sorte, les clients du laboratoire que les laboratoires peuvent devoir
auront confiance dans sa capacité à réa- remplir, comme indiqué à la Figure 5.
liser les essais qu’ils demandent.
Les systèmes de management et les exi-
Lorsque le laboratoire vise l’accré- gences techniques de normes secto-
ditation, l’organisme d’accréditation rielles, par exemple, la norme ISO 15189
évalue non seulement la conformité à relative aux laboratoires d’analyses de

Figure 5 – Hiérarchie des critères pour les laboratoires

1. Exigences générales pour 3. Exigences supplémentaires


tous les laboratoires d’une méthode d’essai

2. Exigences supplémentaires
pour les laboratoires
chimiques (par ex. utilisation
1
ISO/IEC
17025
spécifique (par ex., ISO xyz
– limites de température
contrôlée)

de matériaux de référence 4. Exigences supplémentaires


certifiés)
2
Critères supplémentaires
d’un organisme de
réglementation (par ex.,
rapport ou exigences
d’étiquetage)
spécifiques aux domaines
(par ex., produits chimiques)

3
Exigences techniques de méthodes
et modes opératoires d’essai spécifiques

4
Exigences réglementaires

65
biologie médicale, sont compatibles et mentionnés, mais peuvent aussi donner
couvrent des questions similaires. Toute- des informations à d’autres fins, y com-
fois, la terminologie de cette norme cor- pris celles mentionnées ci-dessus.
respond davantage à celle utilisée dans
les essais cliniques et couvre certains Une des tâches de l’ISO/CASCO a été
besoins particuliers de ces laboratoires. de produire le guide et, plus récemment,
Dans les deux normes, les exigences la norme qui s’applique aux essais d’ap-
de systèmes de management sont ali- titude. Son Guide ISO/CEI 43 a dû
gnées sur les principes d’ISO 9001, mais être remplacé en 2009 par la nouvelle
là encore, la terminologie a été adaptée norme ISO/CEI 17043, Évaluation de
aux besoins des laboratoires. la conformité – Exigences générales
concernant les essais d’aptitude.
Essais de comparaison
interlaboratoires et essais Les essais d’aptitude sont un outil puis-
d’aptitude sant pour les laboratoires. De bons
Les laboratoires d’essais peuvent être résultats obtenus à ces essais peu-
appelés à participer à des essais de vent représenter un outil majeur de
comparaison interlaboratoires, en par- gestion des risques alors que de mau-
ticulier à des essais d’aptitude. Les vais résultats peuvent déclencher une
essais de comparaison interlabora- recherche des causes et l’adoption
toires peuvent servir à plusieurs fins, d’actions correctives appropriées. Les
notamment : organismes d’accréditation ont besoin
ƒƒÉtablir l’efficacité et l’équivalence de la confiance créée par les essais
de nouvelles méthodes d’essai ou de d’aptitude pour établir la compétence
mesure et surveiller de manière ana- des laboratoires d’essais et d’étalon-
logue les méthodes en place  nage. Ils s’attachent donc aujourd’hui
ƒƒDéterminer les raisons des diffé- à accréditer les prestataires d’essais
rences entre les résultats obtenus d’aptitude.
par différents laboratoires 
ƒƒÉtablir la performance des labora- De nombreux essais d’aptitude bénéfi-
toires pour des essais ou mesures cient aussi à d’autres parties prenantes.
spécifiques et surveiller la perfor- En effet, les résultats des essais inter-
mance continue des laboratoires. laboratoires peuvent également avoir
plusieurs objectifs : déterminer les
Les essais d’aptitude consistent à appli- valeurs relatives aux matériaux de réfé-
quer des essais de comparaison interla- rence certifiés ; améliorer les méthodes
boratoires au dernier des éléments sus- d’essai normalisées ; donner une assu-

66
rance aux clients des laboratoires, y récent programme d’assistance tech-
compris les organismes de réglemen- nique au commerce mené au Pakistan.
tation ; et servir d’outils pédagogiques De 2004 à 2007, ce programme s’est
pour les organisations professionnelles. appuyé sur des contributions de plu-
La Figure 6 indique certaines parties sieurs agences. En particulier, des acti-
prenantes des essais d’aptitude. vités appuyées par l’ONUDI ont visé
à développer les capacités et les com-
Étude de cas – Compétence pétences de laboratoires clés pour
des laboratoires au Pakistan les essais et étalonnages et à faire en
L’importance de pouvoir disposer de sorte que leur compétence soit confir-
laboratoires d’essais et d’étalonnage mée par un organisme d’accréditation
crédibles pour appuyer le développe- étranger bien reconnu.
ment du commerce et l’accès aux mar-
chés étrangers est bien illustrée par un Tout en développant les capacités en

Figure 6 – Parties prenantes des essais d’aptitude

67
matière d’essais dans le pays, les contri- tés dans les secteurs de la production
butions de l’ONUDI ont également de ventilateurs, de coutellerie, de tex-
compris la mise à niveau des capacités tiles et de vêtements, de mangues et
de l’organisme national d’accrédita- de mandarines. Elle a porté notam-
tion du Pakistan afin de garantir la dis- ment sur les besoins spécifiques asso-
ponibilité permanente d’une ressource ciés aux essais, à la certification, à
nationale pour démontrer la compé- l’étalonnage et au marquage CE, à
tence des services d’essais et d’étalon- l’étiquetage et aux marques (enquête
nage du Pakistan. de l’ONUDI et de l’Autorité pakista-
naise pour les PME).
Diverses évaluations des contraintes
auxquelles les exportateurs du Pakis- Au Pakistan, les exportateurs se sont
tan sont confrontés en matière de historiquement beaucoup appuyés
preuves de conformité des fournis- sur les essais de laboratoires étran-
seurs et de connectivité au marché gers pour une reconnaissance interna-
ont permis d’établir les besoins spé- tionale de la conformité de leurs pro-
cifiques en essais et étalonnages com- duits. Cette démarche était coûteuse en
pétents. Ces évaluations portaient sur temps et en argent, en particulier pour
les aspects suivants et les essais qu’ils les petits exportateurs.
requièrent :
ƒƒExportations agro-alimentaires du Le renforcement des capacités d’essais
Pakistan et conformité sanitaire et au Pakistan a donné les résultats sui-
phytosanitaire (initiative commune vants :
Banque mondiale – ONUDI) ƒƒRenforcement de l’infrastructure de
ƒƒEnjeux commerciaux qui se présen- métrologie par un soutien au déve-
tent à 157 entreprises exportatrices loppement du laboratoire national
au Pakistan, en mettant l’accent sur de physique et de normalisation :
les secteurs comme le textile, le cuir, mise à niveau des services d’éta-
la transformation agro-alimentaire lonnage et traçabilité internatio-
et les pêcheries (initiative commune nale pour la masse, le volume, la lon-
de l’ONUDI et de l’Institut pakis- gueur, la température, la pression et
tanais de l’économie du développe- les grandeurs électriques
ment) ƒƒMise à niveau de 19 laboratoires d’es-
ƒƒUne enquête sur les questions de sais de première importance pour
conformité affectant des groupes obtenir la conformité à la norme
d’entreprises dans la province du ISO/CEI 17025, notamment en leur
Pendjab, au Pakistan, soit 195 socié- facilitant l’accès à des matériaux de

68
référence certifiés et à 35 systèmes avantages du recours à ces services sont
particuliers internationaux d’essais notamment qu’ils permettent la traça-
d’aptitude. L’accent était mis sur les bilité des mesures à des étalons inter-
essais microbiologiques et chimiques, nationaux et donnent des informations
les essais du textile, du cuir et les sur l’incertitude de mesure des disposi-
essais électriques tifs et appareils étalonnés. Si un labora-
ƒƒAccréditation de 18 de ces labora- toire d’essais souhaite se conformer à
toires par NA (Norwegian Accredi- des normes comme la norme ISO/CEI
tation). 17025, la traçabilité des mesures et la
détermination appropriée de l’incer-
Incitatifs et avantages des titude de mesure de ses propres essais
essais et de l’étalonnage sont nécessaires. Ainsi, le fait que l’éta-
En examinant tout d’abord les incita- lonnage sous-tend la plupart des activi-
tifs et les avantages pour l’étalonnage, tés de laboratoire constitue l’incitatif et
il est essentiel de reconnaître que les l’avantage fondamentaux du recours à
essais sont tributaires d’un étalonnage des services d’étalonnage compétents.
compétent. Si les appareillages d’essai
ne sont pas correctement étalonnés, les Mais l’étalonnage est également un
résultats produits ne sont pas fiables fondement de la confiance dans plu-
(les mauvaises données engendrent sieurs secteurs : fabrication, télé-
de mauvaises décisions basées sur ces communications, bâtiment, défense,
données). aviation, météorologie, exploita-
tion minière, services de santé, com-
Certains étalonnages n’exigent pas merce général et de nombreux autres
de grandes compétences et les labo- domaines où les décisions sont fondées
ratoires d’essais peuvent effectuer de sur la mesure. Lorsque les mesures ou
nombreux étalonnages de manière les décisions fondées sur elles jouent
courante pour leurs propres besoins. un rôle décisif, il est essentiel que ceux
L’étalonnage est alors plus une activité qui réalisent les mesures et étalon-
de routine du laboratoire qu’une acti- nages en aient la compétence.
vité d’évaluation de la conformité. Tou-
tefois, lorsque des compétences parti- Dans certains cas, les organisations
culières en matière de mesure sont elles-mêmes effectuent les étalon-
exigées, les laboratoires doivent, en nages. Dans d’autres cas, le recours à
général, avoir recours à des services des services d’étalonnage spécialisés
compétents d’étalonnage. et indépendants peut s’avérer néces-
Pour les laboratoires, les incitatifs et les saire. C’est en général un laboratoire

69
national de métrologie qui fournit les nationale après avoir été publiée initia-
mesures de la plus grande exactitude lement par le CEN (Comité européen
exigées dans un pays. de normalisation) et le CENELEC
(Comité européen de normalisation
Les incitatifs et les avantages primor- électrotechnique) sous la référence
diaux des essais sont semblables à ceux EN 45004.
de l’étalonnage. Dans la société, de
nombreuses décisions se fondent sur La structure de la norme ISO/CEI
des données et des informations que 17020 est comparable à celle des
seuls des essais peuvent fournir. Ces normes relatives aux organismes de
derniers constituent, par conséquent, certification des laboratoires et des sys-
un aspect essentiel de la vie quoti- tèmes de management, mais elle com-
dienne. Les incitatifs et avantages fon- porte des caractéristiques qui lui sont
damentaux dépendent, en l’occurrence, propres. L’une d’entre elles est le sys-
de la gravité des décisions à prendre. tème de classification utilisé pour les
L’appréciation du coût des essais et différents types d’organismes concer-
des niveaux de compétence nécessaires nés. Ce système est décrit dans trois
pour les réaliser variera selon les cir- annexes à la norme comme suit :
constances. Certains essais ne doivent
avoir qu’une valeur indicative alors que Organismes d’inspection de type A
d’autres peuvent exiger des compé- Ces organismes fournissent des ser-
tences de haut niveau. L’importance des vices de tierce partie et l’on attend
avantages découlant des essais, comme d’eux :
les risques pris dans le choix de services ƒƒQu’ils soient indépendants des par-
d’essais appropriés, dépendront par ties engagées
conséquent des besoins des utilisateurs. ƒƒQu’ils ne s’impliquent pas dans la
conception, la fabrication, la fourni-
Organismes d’inspection ture, l’installation, l’utilisation ou la
maintenance des objets inspectés ou
Exigences relatives aux d’éléments similaires de la concur-
organismes d’inspection rence
ISO/CEI 17020, Critères généraux ƒƒQu’ils soient accessibles à toutes les
pour le fonctionnement de différents parties intéressées
types d’organismes procédant à l’ins- ƒƒQu’ils ne soient pas soumis à des
pection, est la norme du CASCO rela- conditions financières ou autres
tive aux organismes d’inspection. Elle inacceptables et qu’ils soient gérés
a été adoptée en tant que Norme inter- de façon non discriminatoire.

70
Organismes d’inspection de type B Organismes d’inspection de type C
Ces organismes fournissent des ser- Il s’agit d’organismes d’inspection par
vices par première partie à leur organi- tierce partie qui peuvent aussi four-
sation mère et il est attendu d’eux : nir des services d’inspection à d’autres
ƒƒQu’ils soient une partie distincte organisations que leur organisation
et identifiable d’une entité agissant mère. Ils peuvent être impliqués dans
dans les domaines de la conception, la conception, la fabrication, la four-
de la fabrication, de la fourniture, de niture, l’installation, l’utilisation ou la
l’installation, de l’utilisation ou de la maintenance des objets qu’ils inspec-
maintenance des objets inspectés  tent. Ils sont sensés :
ƒƒQu’il y ait une claire séparation ƒƒDisposer, au sein de l’organisation,
des responsabilités du personnel de dispositifs organisationnels et de
d’inspection de celles du personnel procédures documentées garantis-
employé dans d’autres fonctions, sant une séparation adaptée des res-
qui doit être établie par une identi- ponsabilités et des obligations de
fication organisationnelle et par les rendre compte en matière de ser-
méthodes d’émission des rapports vices d’inspection.
de l’organisme d’inspection au sein
de l’organisation mère  Un organisme d’inspection doit satis-
ƒƒQu’ils ne s’engagent dans aucune faire notamment aux exigences sui-
activité incompatible avec leur indé- vantes, spécifiées dans la norme ISO/
pendance de jugement et leur inté- CEI 17020 :
grité en ce qui concerne les activités Administration – Avoir une structure
d’inspection, en particulier qu’ils ne juridique connue ; être identifiable à l’in-
s’impliquent pas dans la conception, térieur d’une organisation mère ; docu-
la fabrication, la fourniture, l’ins- menter ses fonctions et son domaine
tallation, l’utilisation ou la mainte- de compétences techniques ; avoir une
nance des objets inspectés, ou des assurance en responsabilité civile adé-
objets similaires de la concurrence quate, sauf si sa responsabilité est cou-
ƒƒQu’ils fournissent des services d’ins- verte par l’État conformément aux lois
pection seulement à l’entité dont ils nationales ; documenter les conditions
font partie. dans lesquelles il commercialise ses ser-
vices ; et avoir une comptabilité auditée
avec indépendance.

Indépendance, impartialité et intégrité –


Se conformer aux obligations pour les

71
organismes d’inspection de type A, de audits internes planifiés et documentés
type B ou de type C. avec des auditeurs indépendants des
fonctions auditées ; et mener et enre-
Confidentialité – Assurer la confiden- gistrer des revues de direction.
tialité des informations recueillies lors
de l’inspection ; et protéger les droits Personnel – Nombre suffisant d’em-
de propriété. ployés avec les compétences requises,
personnel responsable des inspections
Organisation et management – Opérer ayant les connaissances, la formation,
de façon à maintenir son aptitude à l’expérience appropriées et des connais-
exécuter ses fonctions techniques : défi- sances spécifiques des inspections réa-
nir et documenter les responsabilités et lisées, avec aptitude à porter des juge-
la structure de l’organisation chargée ments professionnels, connaissance de
de l’émission des rapports, y compris la technologie utilisée en fabrication
les relations avec les fonctions d’essais et compréhension de l’incidence des
ou de certification ; employer un diri- déviations détectées sur l’utilisation
geant technique permanent, qualifié et normale des produits ou des processus
expérimenté ; effectuer une supervision concernés ; exploiter un système de for-
effective ; désigner des remplaçants des mation documenté ; fournir des règles
responsables de l’inspection ; et fournir de conduite pour le personnel ; et garan-
des descriptions de fonction spécifiant tir que la rémunération ne dépend pas
les exigences pour la formation ini- directement du nombre et des résultats
tiale, la formation continue, la forma- des inspections réalisées.
tion technique et l’expérience.
Installations et équipements – Utiliser
Système qualité – Politique et objec- des équipements et installations adap-
tifs qualité documentés ; exploiter un tés ; règles d’utilisation et accès à des
système correspondant au type, au équipements et installations spécifiques ;
domaine et au volume des travaux garantir que les équipements et instal-
effectués ; système entièrement docu- lations sont adaptés en permanence à
menté y compris un manuel qualité l’utilisation prévue ; identifier correc-
contenant les informations requises tement les équipements ; entretenir les
par la norme ; désigner une personne équipements conformément à des pro-
ayant autorité et responsabilité pour cédures documentées ; le cas échéant,
l’assurance de la qualité et le système garantir l’étalonnage et le réétalon-
qualité ; maintenir une maîtrise de la nage des équipements ; garantir la tra-
documentation ; mettre en place des çabilité des mesures applicables à des

72
étalons nationaux et internationaux de Manipulation des échantillons et des
mesure ; utiliser les étalons de référence objets présentés à l’inspection – Iden-
seulement pour l’étalonnage ; effectuer tification univoque des articles et
régulièrement des contrôles en service ; échantillons sans confusion possible ;
procédures pour la sélection de four- enregistrer l’aptitude de l’objet aux
nisseurs qualifiés ; documents d’achat ; inspections prévues ; déterminer si l’ob-
inspection des matériels reçus et des jet a reçu la préparation nécessaire ; et
moyens de stockage ; surveiller la dété- procédures documentées et instal-
rioration des articles stockés ; garantir lations appropriées pour éviter l’en-
l’adéquation des ordinateurs, des équi- dommagement ou la détérioration des
pements automatisés et des logiciels, objets inspectés.
la protection des données ; le main-
tien de l’équipement en bon état de Enregistrements – Maintenir un sys-
marche ; maintenir la sécurité des don- tème approprié et conforme aux règle-
nées ; et conserver des enregistrements ments en vigueur ; enregistrements
de l’identification, de l’étalonnage et de incluant les informations suffisantes
la maintenance des équipements. pour une évaluation satisfaisante ; et
conservation des enregistrements en
Méthodes et procédures d’inspection lieu sûr, avec confidentialité à moins
– Utiliser des méthodes et des pro- que la loi n’en dispose autrement.
cédures définies pour démontrer la
conformité ; instructions documen- Rapports d’inspection et certificats d’ins-
tées pour la programmation de l’ins- pection – Rapports ou certificats d’ins-
pection, les techniques d’échantillon- pection identifiables ; les rapports ou
nage et d’inspection ; documenter toute certificats doivent inclure les résultats
méthode ou procédure non normali- et la détermination de conformité avec
sée ; tenir à jour et garder disponibles toutes les informations nécessaires pour
toutes les instructions, les normes ou les comprendre et les interpréter ; iden-
procédures écrites, la documenta- tifier les résultats fournis par des sous-
tion, les fiches et informations de réfé- traitants ; signatures appropriées ou
rence ; gérer un système de maîtrise autres approbations par des membres
des contrats ou des ordres de service ; autorisés du personnel ; enregistrer et
enregistrement en temps opportun des justifier les corrections ou additifs aux
données d’inspection ; vérification des rapports et certificats d’inspection.
transferts de calculs et de données ; et
instructions documentées pour réaliser Sous-traitance – Démontrer la com-
les inspections sans danger. pétence des sous-traitants ; aviser les

73
clients du recours aux sous-traitants ; attendu des États membres qu’ils accep-
s’assurer de l’approbation des clients ; tent les résultats présentés par les orga-
enregistrer les résultats de l’enquête nismes notifiés dans d’autres États sans
sur la compétence des sous-traitants ; nécessité de nouveaux essais ou d’une
tenir un enregistrement de toutes les nouvelle certification ou inspection, etc.
opérations de sous-traitance : recou-
rir à des personnes qualifiées, expé- Ces Directives prévoient un certain
rimentées et indépendantes pour la nombre de modules pour déterminer
sous-traitance d’activités spécialisées ; la conformité à la sécurité essentielle
l’organisme d’inspection reste respon- ou à d’autres exigences applicables à
sable de la détermination de la confor- un produit réglementé. Lorsqu’un pro-
mité aux exigences. duit est évalué par un organisme noti-
fié au moyen du module approprié, un
Réclamations et recours – Procédures fournisseur peut avec assurance éti-
documentées pour les réclamations queter ses produits avec le marquage
et recours ; et conserver un relevé de « CE » pour montrer leur conformité à
toutes les réclamations et des suites qui la Directive correspondante. (Il existe
leur ont été données par l’organisme une Directive CE séparée sur l’utilisa-
d’inspection. tion du marquage « CE ». Pour certains
produits, les modules de conformité aux
Coopération – Échange d’expériences Directives n’imposent pas l’interven-
avec d’autres organismes d’inspection tion d’un organisme notifié et les four-
et, lorsqu’il y a lieu, participation à des nisseurs peuvent utiliser les déclarations
travaux de normalisation. de conformité des fabricants pour appo-
ser le marquage CE sur leurs produits.).
Étude de cas – Recours
à l’inspection pour assurer Dans le cas de certaines Directives, un
la conformité aux Directives organisme notifié peut utiliser l’inspec-
européennes tion pour déterminer la conformité aux
Dans le cadre des Directives de la exigences essentielles de la Directive.
« Nouvelle approche » de la Commis- Une directive de ce type est la « Direc-
sion européenne, les États membres tive sur les instruments de mesure
de l’Union européenne désignent des 2004/22/CE ».
« organismes notifiés » en tant qu’or-
ganismes compétents pour confirmer Pour une plus grande cohérence dans le
la conformité des produits à des règle- recours à l’inspection par les organismes
ments spécifiques (les Directives). Il est notifiés demandée par la Directive sur

74
les instruments de mesure, un guide a été acheteur, d’un distributeur, d’une ins-
publié par la Coopération européenne tance de réglementation, d’un exporta-
en métrologie légale (WELMEC). Il est teur, d’un importateur, d’un concepteur
intitulé Measuring Instruments Direc- ou d’autres utilisateurs finals.
tive 2004/22/EC – Assessment of Noti-
fied Bodies Designated for Module F Dans le cas de l’inspection, la déter-
based on EN ISO/IEC 17020 (« Directive mination de la conformité peut éga-
sur les instruments de mesure 2004/22/ lement être fondée sur le jugement
CE – Évaluation des organismes notifiés professionnel de personnes ayant des
désignés pour le module F sur la base compétences démontrables dans la
de l’EN ISO/CEI 17020 » : WELMEC technologie, l’utilité et les limitations
8.7, Edition 1, mai 2008. Des précisions des objets soumis à l’inspection.
sur WELMEC sont données à l’adresse
www.welmec.org). Ce jugement apporte une confiance
supplémentaire à l’utilisateur final, car
Le guide donne aux fabricants d’ins- la compétence de l’inspection n’est pas
truments de mesure et aux organismes seulement fondée sur la compétence
notifiés, qui en déterminent la confor- générale de l’organisme d’inspection
mité, le point de vue de WELMEC sur lui-même, mais également sur celle de
les meilleures pratiques dans ce sec- son personnel.
teur. Ce guide utile suit la norme ISO/
CEI 17020 article par article et contient L’inspection est souvent un outil
un tableau des rôles de l’inspection essentiel de gestion des risques. Il est
dans le cadre des divers Modules perti- nécessaire de procéder à des inspec-
nents pour les instruments de mesure. tions périodiques de nombreux équi-
pements, usines et installations pour
Incitatifs et avantages garantir la sécurité de leur exploitation
de l’inspection et de leur utilisation. L’un des princi-
Les incitatifs et les avantages de l’ins- paux avantages de ces inspections est
pection sont analogues à ceux qui sont qu’elles sont souvent réalisées sur le
utilisés pour les essais et la certifica- site, ce qui permet d’informer immé-
tion des produits. Comme dans d’autres diatement les clients de déficiences
formes d’évaluation de la conformité, dommageables ou coûteuses décou-
l’inspection apporte une évaluation vertes dans les objets inspectés.
objective de la conformité ou de la non-
conformité d’un article inspecté aux Dans le contexte d’exportations de car-
besoins spécifiés d’un fabricant, d’un gaisons importantes, la détection pré-

75
coce des déficiences par l’inspection
permet aux fournisseurs de corriger les
problèmes avant l’expédition et d’éco-
nomiser à la fois sur des pénalités et le
rejet éventuel dans le marché visé.

Autres organismes
de « détermination »
L’évaluation de la conformité étant
souple, d’autres organismes que les labo-
ratoires d’essais ou les organismes d’ins-
pection réalisent des activités de déter-
mination. De nouvelles techniques sont
développées à mesure que de nouveaux
domaines appelant une évaluation de
la conformité émergent, par exemple,
les enjeux environnementaux de l’effi-
cacité énergétique et des émissions de
gaz à effet de serre ou encore la super-
vision de la chaîne alimentaire. Des
termes comme « vérification » et « valida-
tion » recouvrent différentes techniques
ou sont simplement des désignations
courantes de techniques mieux établies
comme l’inspection et les essais.

Organismes de certification
Dans les sections suivantes, nous exa-
minons les organismes qui sont enga-
gés dans trois types d’activités de certi-
fication (liste non exhaustive) :
ƒƒCertification des produits 
ƒƒCertification des systèmes de mana-
gement 
ƒƒCertification des personnes.

76
Les principes de l’évaluation de la et, par conséquent, la portée de la certi-
conformité sont applicables à d’autres fication. Par exemple, certaines normes
organismes, qui sont indépendants et de produits ne traitent que des aspects
impartiaux et réalisent des activités de de sécurité ou seulement de durabilité.
sélection, de détermination, de revue et D’autres normes couvriront des carac-
d’attestation. téristiques combinées de performance
et de sécurité.
Organismes de certification
des produits Une norme de produit peut avoir
d’autres caractéristiques comme les
Les organismes de certification impacts sur la santé et l’environne-
des produits et leurs activités ment, la compatibilité, l’efficacité éner-
La certification des produits est une gétique, etc. Quelle que soit la finalité
activité de grande ampleur tant dans visée par une norme, cette certification
les pays développés que dans les pays a deux objectifs fondamentaux :
en développement. Son histoire est ƒƒAider les consommateurs et les uti-
beaucoup plus ancienne que la certi- lisateurs finals à prendre des déci-
fication des systèmes de management. sions mieux informées sur les pro-
Il s’agit peut-être aussi de la forme la duits commercialisés 
plus visible de certification, car de très ƒƒAider les fournisseurs des produits à
nombreux produits portent diverses obtenir l’acceptation sur le marché.
marques de conformité délivrées par
des organismes de certification. Par Exigences relatives
exemple, les appareils électriques et aux organismes
les équipements de télécommunication de certification des produits
portent souvent de multiples marques Les exigences relatives aux organismes
pour satisfaire les organismes de régle- de certification des produits sont
mentation et les consommateurs dans définies dans le Guide ISO/CEI 65,
différents marchés. ­Exigences générales relatives aux orga-
nismes procédant à la certification de
Pour le grand public et les consomma- produits. Ce Guide devrait être rem-
teurs, cette forme de certification est placé par une nouvelle norme, ISO/
peut-être celle qui est la mieux recon- CEI 17065, actuellement en prépa­
nue et comprise. Toutefois, de nom- ration à l’ISO/CASCO. Il convient
breux consommateurs ne compren- de rappeler que dans ce contexte le
dront pas nécessairement les finalités terme « produit » inclut les services et
des normes de produits individuelles processus.

77
Le Guide 65 a pour objectif fondamen- gner le personnel chargé des essais, de
tal de spécifier les exigences à satisfaire l’inspection, de l’évaluation, de la cer-
par un organisme de certification des tification, de la formulation des poli-
produits pour démontrer qu’il est com- tiques, des décisions, des finances, de
pétent et fiable. Le Guide est structuré la délégation d’autorité et des fonde-
de façon à couvrir les aspects suivants ments techniques de la certification ;
du management et du fonctionnement identité juridique et structure docu-
d’un tel organisme : mentées ; indépendance du personnel
chargé des décisions de certification ;
Dispositions générales – Accessibilité protection en matière de responsa-
sans conditions ; gestion non discrimi- bilités juridiques ; stabilité financière ;
natoire ; produits évalués en fonction personnel en nombre suffisant, formé
de normes spécifiques ; et portée spéci- et compétent ; système qualité adé-
fique de la certification. quat ; indépendance par rapport à des
influences indues ; règles et structures
Organisation – L’organisme de certifi- pour la désignation des comités de cer-
cation doit être impartial ; responsable tification ; impartialité, confidentialité
des décisions ; responsable de dési- et objectivité protégées des activités

78
d’organismes apparentés ; et gestion Audits internes et revues de direction –
des plaintes, appels et contestations. Audits internes périodiques ; mesures
correctives prises d’une manière
Fonctionnement – Utilisation de opportune ; résultats documentés ; et
normes de produits spécifiques pour revues de direction et enregistrements
évaluer la conformité ; spécification de associés
la base pour le type spécifique de sys-
tème applicable de certification des Documentation – Enregistrements
produits ; et adéquation des organismes concernant l’autorité dont dépend la
ou personnes réalisant les essais, l’ins- gestion d’organismes de certification ;
pection et la certification. état documenté des règles du système
et des procédures de certification ; pro-
Sous-traitance – Accords documen- cédures d’évaluation utilisées ; soutien
tés ; responsabilité des travaux donnés financier et frais facturés pour la certi-
en sous-traitance ; aucune délégation fication ; droits et obligations des four-
des fonctions de certification ; compé- nisseurs de produits certifiés y compris
tence et indépendance des organismes l’utilisation des marques ; procédures
et personnes sous-traitants ; et assenti- pour traiter les plaintes et appels ;
ment du postulant pour le recours aux répertoires de produits certifiés et de
sous-traitants. leurs fournisseurs ; et approbation et
maîtrise des documents.
Système qualité – Responsabilités en
matière de politique ; système efficace Enregistrements  – Conformité à la
et correspondant au type de travail réglementation ; démonstration d’une
réalisé ; et manuel et procédures docu- application efficace des procédures
mentés. de certification ; enregistrements iden-
tifiés, gérés, conservés et éliminés de
Conditions et procédures pour la certi- façon à garantir l’intégrité du proces-
fication – Conditions spécifiées et pro- sus et la confidentialité de l’informa-
cédures pour l’octroi, le maintien, l’ex- tion.
tension, la suspension et le retrait de la
certification ; et procédures pour éva- Confidentialité – Respect des lois appli-
luer les effets de modifications impor- cables ; confidentialité couvrant le per-
tantes touchant la conception ou la sonnel de l’organisme, ses comités
spécification des produits, ou d’un et les organismes externes ; et accord
changement de propriétaire ou de écrit des fournisseurs pour la divulga-
direction du fournisseur du produit. tion d’informations.

79
Personnel de l’organisme de certifica- conformité ; remis sans délai au postu-
tion – Compétent pour ses fonctions ; lant avec indication des non-conformi-
critères de qualification ; s’engage par tés appelant une attention particulière.
contrat à se conformer à des règles ; et
enregistrements des qualifications, de Décision de certification – Fondée sur
la formation et de l’expérience du per- les conclusions de l’évaluation ; n’est
sonnel. pas déléguée à des organismes ou per-
sonnes tiers ; documents formels de
Modifications des exigences – Aviser les certification ; date d’effet de la certi-
parties intéressées ; et adaptations réa- fication, portée de la certification et
lisées en temps voulu par les fournis- normes de produit correspondantes ;
seurs. et actions nécessaires pour un amen-
dement.
Appels, réclamations et contestations
– Traitées selon les procédures de Surveillance – Procédures documen-
l’organisme de certification ; et enre- tées ; responsabilité des fournisseurs
gistrements, y compris des mesures d’aviser des changements apportés
correctives et de leur efficacité. aux produits, aux procédés de produc-
tion et au système qualité ; documen-
Demande de certification – Informa- tation des activités de surveillance et
tions sur la procédure de certification ; réévaluation périodique des produits
et conformité et coopération des four- portant la marque de conformité afin
nisseurs de produits. de confirmer qu’ils sont conformes aux
normes.
Préparation à l’évaluation – Exigences
clairement définies ; aptitude à réaliser Utilisation de licences, certificats et
la prestation de certification ; planifica- marques de conformité – Contrôle des
tion ; et accès aux documents de travail droits de propriété, de l’utilisation et
appropriés. du déploiement des licences, certificats
et marques ; indications sur leur utilisa-
Évaluation – Effectuée par rapport aux tion et dispositions en cas d’utilisation
normes exigées et en fonction des cri- trompeuse.
tères spécifiés dans les règles du pro-
gramme de certification. Plaintes auprès du fournisseur – Enre-
gistrement exigé, mesures appropriées
Rapport d’évaluation – Rapport conte- prises et documentées ; et défectuosités
nant les constatations concernant la corrigées.

80
Étude de cas – Certification ché à la réglementation, qui doit être
d’équipements électriques pour démontrée par des essais ou une cer-
une acceptation internationale tification. Chaque pays signataire du
des produits réglementés MRA doit désigner des organismes
Dans le cadre de la Coopération éco- d’essais et/ou de certification compé-
nomique Asie-Pacifique (APEC), un tents pour son économie.
certain nombre d’accords multilaté-
raux ont été mis en place pour faciliter Lorsque la certification est la base de
l’acceptation des produits réglementés la conformité réglementaire, les orga-
dans les économies des pays membres, nismes de certification désignés par les
sans qu’il soit besoin de multiplier les signataires du MRA doivent se confor-
activités d’évaluation de la conformité mer au Guide ISO/CEI 65, qui définit
comme les essais et la certification. les critères internationaux pertinents
pour les organismes de certification
Un de ces accords est l’Accord de des produits.
reconnaissance mutuelle de l’APEC
sur les équipements électriques et L’objectif général est de faciliter l’ac-
électroniques (EE MRA). Bien qu’il ceptation des produits réglementés
ne soit pas obligatoire pour tous les dans de multiples marchés en adoptant
pays membres de l’APEC, il fournit un processus unique d’évaluation de la
un cadre pour que les organismes de conformité, ce qui réduit les coûts pour
réglementation des différents pays éta- les fabricants et les exportateurs.
blissent des processus relatifs à l’accep-
tation des produits d’autres économies Incitatifs et avantages
qui ont convenu d’adhérer au MRA. de la certification des produits
Comme nous l’avons vu plus haut, les
L’EE MRA comporte trois parties per- deux moteurs essentiels de la certifica-
mettant une participation : tion des produits sont d’informer les
ƒƒPartie 1 : Échange mutuel d’informa- consommateurs des produits et ser-
tions  vices afin qu’ils fassent des choix mieux
ƒƒPartie 2 : Acceptation des rapports informés et d’aider les fournisseurs de
d’essais  produits certifiés à se faire accepter sur
ƒƒPartie 3 : Acceptation de la certifica- le marché.
tion.
Mais il existe d’autres incitatifs et
Le MRA est destiné à couvrir la avantages. En effet, la certification des
conformité pré-marché et post-mar- produits joue souvent un rôle impor-

81
tant pour les produits susceptibles Organismes de
d’être soumis à une réglementation certification des systèmes
technique (par exemple, pour la sécu- de management
rité, la compatibilité, l’efficacité éner-
gétique, l’impact environnemental, la Les organismes de certification
conservation et la quarantaine). Des des systèmes de management
produits ayant des marques clairement et leurs activités
étiquetées indiquant leur conformité à Les normes de la série ISO 9000 comp-
une norme obligatoire établie par une tent parmi les plus connues des plus de
instance de réglementation aident les 18 000 normes publiées par l’ISO. Elles
organismes de réglementation dans sont utilisées dans le monde entier, non
leur surveillance des produits sous leur seulement par les innombrables orga-
responsabilité. nisations qui exploitent des systèmes
qualité mais également comme base
En outre, les fabricants seront aidés de la certification de la conformité de
dans leur sélection de composants si ces organisations à la norme. On relè-
ces derniers portent des marques de vera que, conformément à la politique
conformité aux normes exigées par de neutralité de l’ISO, la certification
leurs produits finals. Des composants n’est pas une exigence pour être en
certifiés favoriseront aussi la certifica- conformité avec ces normes.
tion ultérieure des produits assemblés
du fabricant. La certification des systèmes qualité
selon ISO 9001 est bien connue dans
Une certification de produits appro- la plupart des pays. Elle est l’activité
priée donne aux distributeurs un sur- majeure des organismes de certifica-
croît de confiance dans les produits tion accrédités par les membres du
qu’ils vendent. Les importateurs et les Forum international de l’accréditation
exportateurs jouiront des mêmes avan- (IAF), et la plupart des pays ont de
tages marketing si les produits et ser- multiples fournisseurs de certification
vices qu’ils traitent sont certifiés pour des systèmes de management. Cette
faciliter leur acceptation dans de mul- activité d’évaluation de la conformité
tiples marchés. est aussi caractérisée par le fait que de
nombreux organismes de certification
opèrent sur le plan multinational.

Hormis ISO 9001, d’autres normes de


systèmes de management servent de

82
base à la certification, notamment la nisseurs. Les organismes qui accrédi-
norme ISO 14001 relative aux systèmes tent ces organismes de certification
de management environnemental. On prévoient en général dans le périmètre
observe de nouvelles demandes de cer- d’accréditation à la fois les normes de
tification selon d’autres normes secto- système de management de l’ISO et les
rielles harmonisées avec les normes normes propriétaires des entreprises et
pour la qualité et l’environnement, groupes.
par exemple, la norme ISO/CEI 27001
pour les systèmes de management de la De nombreuses entreprises s’attendent
sécurité de l’information. également à ce que les organismes qui
procèdent à une certification suivant
Une autre activité importante de certi- leurs critères soient accrédités. Par
fication des systèmes de management exemple, la norme technique relative
a trait à la sécurité des denrées alimen- aux produits alimentaires du British
taires, couverte par la série de normes Retail Consortium (BRC) est utilisée
ISO 22000. pour évaluer les fabricants de produits
alimentaires portant la marque du dis-
La certification des systèmes de mana- tributeur (voir www.brc.org/uk/stan-
gement se caractérise par le fait que dards/default.asp).
les normes sont produites par l’ISO
mais aussi par de nombreux consor- Dans la perspective d’un pays en
tiums et entreprises. De grandes entre- développement, il est essentiel d’être
prises et groupes de distribution ont conscient que les organismes d’évalua-
par exemple mis au point, pour les sys- tion de la conformité du pays (ou utili-
tèmes de management de tous leurs sés par le pays) peuvent se conformer
fournisseurs, des critères de conformité à des normes qui ne sont pas produites
(certaines exigences combinent les exi- par l’ISO. Par exemple, de nombreuses
gences de systèmes de management et exigences de ces normes concernent les
de certification des produits). fournisseurs de produits alimentaires
frais, de produits agricoles, de textiles,
Certains distributeurs utilisent leurs de jouets, etc., provenant probable-
propres évaluations par deuxième ment de pays en développement.
partie en fonction de leurs normes
propriétaires. D’autres ont recours Outre ISO 22000, il existe plusieurs
aux services d’organismes de certifi- systèmes propriétaires de management
cation par tierce partie reconnus pour des denrées alimentaires associés aux
démontrer la conformité de leurs four- systèmes HACCP (Analyse des risques

83
et points critiques pour leur maîtrise). ƒƒISO 9000, Systèmes de management
Les organismes de certification ont mis de la qualité – Principes essentiels et
au point directement certains de ces vocabulaire
critères de certification dans le cadre ƒƒISO 19011, Lignes directrices pour
de leur gamme de services d’évalua- l’audit des systèmes de management
tion de la conformité. de la qualité et/ou de management
environnemental.
Exigences relatives aux
organismes de certification Tout en se référant à l’audit qualité
des systèmes de management et environnemental, les normes ISO/
L’ISO/CASCO a défini les critères fon- CEI 17021 et ISO 19011 s’appliquent
damentaux pour le fonctionnement à toute forme d’audit de système de
des organismes d’audit et de certifica- management.
tion des systèmes de management dans
la norme : Si l’on examine ISO/CEI 17021 plus en
ƒƒISO/CEI 17021, Évaluation de la détail, il est important de relever que la
conformité – Exigences pour les orga- norme aborde dans ses principes et ses
nismes procédant à l’audit et à la certi- exigences trois caractéristiques princi-
fication des systèmes de management. pales des organismes de certification :
ƒƒLa compétence 
La norme donne le fondement d’une ƒƒLa cohérence 
cohérence internationale de ce type ƒƒL’impartialité.
de certification. C’est ainsi qu’elle est
utilisée par les organismes d’accrédita- La norme expose une série de prin-
tion lorsqu’ils évaluent la compétence cipes, d’exigences générales et un cer-
des organismes de certification de sys- tain nombre d’articles d’ordre opéra-
tèmes de management. Elle a rem- tionnel qui doivent être satisfaits par
placé deux guides antérieurs de l’ISO/ les organismes de certification. Dans
CASCO (Guide ISO/CEI 62 et Guide les grandes lignes, leur contenu est le
ISO/CEI 66). suivant :

La mise en application de cette norme Principes – Impartialité, compétence,


s’appuie aussi sur l’existence et l’uti- responsabilité, ouverture, confidentia-
lisation d’autres normes décisives, lité et traitement des plaintes.
notamment :
Exigences générales – Exigences
légales et contractuelles, gestion de

84
l’impartialité, responsabilité et situa- Le processus de certification
tion financière. Les organismes de certification ont
normalement recours à des auditeurs
Exigences structurelles – Organisation spécialisés pour évaluer les systèmes
et direction, comité pour la préserva- de management de leurs clients. Ces
tion de la confidentialité. auditeurs ont normalement reçu une
formation aux pratiques et principes de
Exigences relatives aux ressources – l’audit (tels que ceux figurant dans ISO
Compétence de la direction et du per- 19011) et sont qualifiés par des orga-
sonnel, personnel intervenant dans nismes de certification des auditeurs
les activités de certification, audi- (une forme de certification du person-
teurs et experts techniques externes, nel).
enregistrements relatifs au personnel,
externalisation. Ce processus comprend l’examen des
connaissances des auditeurs pour ce
Exigences relatives aux informations qui concerne les normes de systèmes
– Informations accessibles au public, de management en question. Avant
documents de certification, répertoire d’être reconnus auditeurs compétents,
des clients certifiés, référence à la cer- ils devront avoir participé à un cer-
tification et utilisation des marques, tain nombre d’audits dans divers rôles
confidentialité, échange d’informations comme observateurs, puis, progressive-
avec les clients. ment, comme auditeurs sous la super-
vision d’auditeurs expérimentés.
Exigences relatives aux processus – Éva-
luation et certification initiales, activités Il est également nécessaire que l’équipe
de surveillance, renouvellement de la d’audit soit compétente pour le do­maine
certification, audits particuliers, suspen- technique du client. Ces compétences
sion, retrait ou réduction du périmètre se rapportent, par exemple, aux carac-
d’application de la certification, appels, téristiques de conception d’un produit,
plaintes, enregistrements relatifs aux à ses moyens de production, aux moda-
demandeurs et aux clients. lités de son utilisation, à la législation
en vigueur et aux codes de bonne pra-
Exigences relatives au système de mana- tique de l’industrie concernée. Il n’est
gement des organismes de certification – pas rare que les organismes de certi-
Proposer deux options de conformité, fication aient recours à des auditeurs
soit à ISO 9001, soit aux exigences d’un techniques externes dans le cadre des
système de management général. équipes d’évaluation pour compléter

85
les compétences de leurs propres audi- été considérée comme une lacune, mais
teurs. cette certification a aussi été considérée
comme une activité à fort potentiel de
La Figure 7 montre une séquence type croissance pour mettre à niveau le fonc-
du processus de recherche et d’obten- tionnement des entreprises exporta-
tion de la certification. trices et augmenter les parts de marché
du Bangladesh sur le plan international.
Le processus décrit ci-dessus com-
portera des étapes supplémentaires La création d’une structure entière-
lorsque, par exemple, une visite d’éva- ment nouvelle a été jugée coûteuse
luation de suivi est exigée pour confir- en temps et en argent. L’assistance au
mer que les déficiences découvertes développement a donc été affectée à
dans la visite d’évaluation initiale ont la Bangladesh Standards and Testing
été corrigées. Institution (BSTI), qui était engagée
dans la certification de produits et dis-
Une composante importante du proces- posait d’une structure appropriée pour
sus est la nécessité d’une surveillance agir également en tant qu’organisme
permanente de la conformité du sys- de certification de systèmes de mana-
tème qualité certifié. La fréquence des gement.
visites et la surveillance hors site varient
et il convient que tous les organismes de Un expert d’un pays voisin ayant une
certification communiquent des préci- expérience concrète de la création et
sions concernant ces cycles. du fonctionnement d’un organisme de
certification de systèmes de manage-
Étude de cas – Création ment a apporté son assistance. Il avait
d’un organisme de certification pour mandat de concevoir, implanter
de systèmes de management et mettre en œuvre le programme. Ce
au Bangladesh dernier devait également permettre
Un projet récent d’assistance tech- d’obtenir l’accréditation en tant qu’or-
nique de l’ONUDI illustre la possibi- ganisme de certification dans des délais
lité d’utiliser efficacement des infras- assez courts pour lui permettre de déli-
tructures existantes pour élargir les vrer les certifications avec la crédibi-
capa­cités d’évaluation de la confor- lité appropriée. Le travail a été divisé
mité dans un pays en développement. en phases de documentation, de for-
Au ­B angladesh, l’absence d’orga- mation, de mise en œuvre et d’accré-
nismes locaux spécialisés dans la certi- ditation.
fication des systèmes de management a

86
Figure 7 – Processus type de certification

87
La documentation du système a été programme devrait disposer des com-
réalisée conformément à ISO/CEI pétences et d’une expérience suffi-
17021 et la mise en œuvre a débuté peu santes pour la phase finale du projet,
après. Tous les membres de comités et qui sera la candidature à une accrédi-
personnels de certification concernés tation indépendante.
ont reçu une formation intensive sur
les exigences d’ISO/CEI 17021. Incitatifs et avantages
de la certification des systèmes
Les premières candidatures à la certi- de management
fication ont été reçues après l’annonce La norme ISO/CEI 17021 relève que
publique du nouveau programme de la certification est un des moyens de
certification des systèmes de manage- donner l’assurance qu’un organisme
ment. Ces organismes candidats ont a mis en application un système pour
donné au nouveau service d’évalua- gérer des aspects relatifs à ses activités,
tion de la conformité de précieuses conforme à sa politique. En outre, la
occasions d’acquérir une expérience certification assure par une démonstra-
concrète. tion indépendante que le système cer-
tifié est conforme à des exigences spé-
La deuxième phase du projet a débuté cifiées, qu’il est capable de réaliser de
avec la création d’un groupe d’audi- manière fiable les politiques et objec-
teurs et d’experts techniques composé tifs déclarés et qu’il est mis en œuvre
de responsables qualifiés de la BSTI, de manière efficace.
en vue de les déployer dans le pro-
cessus de certification. Les experts de Dans de nombreux cas, ce sont les
l’ONUDI ont également apporté leur clients de l’organisme qui spécifie-
assistance pour une expérience et une ront les exigences déclarées pour sa
formation en matière d’audit. Dans conformité à une norme de système
le cadre de cette assistance, des audi- de management (et pour sa confirma-
teurs expérimentés de l’ONUDI ont tion par une certification par tierce
effectué les audits initiaux de trois des partie). L’incitatif de la conformité est
organismes candidats, ce qui a consti- alors une nécessité économique. Tou-
tué une partie de la formation en cours tefois, la valeur interne de la certifica-
d’emploi des auditeurs et experts tech- tion constitue souvent un autre incita-
niques du nouveau programme. tif et avantage. Pour le personnel des
organismes certifiés, une confirmation
Après un cycle complet d’audits des externe de la conformité de leur orga-
premiers candidats à la certification, le nisme à une norme acceptée interna-

88
tionalement peut être source de moti- un certain nombre d’autres incitatifs et
vation et de satisfaction. avantages. Il peut s’agir, par exemple,
des occasions d’amélioration continue
Pour la direction, un système certifié lui qui sont offertes par les contributions
assurera un cadre permanent pour par- des auditeurs externes, d’une confiance
tager les objectifs de son organisme (en accrue des clients, de la réduction des
matière de qualité, d’environnement, déchets et de la gestion des risques
de sécurité, etc.) avec des parties pre- associés à la production, à l’environne-
nantes internes et des parties externes ment, à la sécurité des travailleurs et à
comme les clients, les organismes de la réputation de l’organisme.
réglementation, etc. Il garantira aussi
que l’organisme dispose d’une source Organismes de certification
d’informations cohérentes et actuali- des personnes
sées sur les processus et ressources qui
lui sont nécessaires pour réaliser ses Les organismes de certification
politiques et objectifs. des personnes et leurs activités
Les organismes de certification des
Comme c’est le cas d’autres formes personnes ont pour objectif de recon-
d’évaluation de la conformité, la cer- naître la compétence des individus à
tification donne aussi des avantages satisfaire à des exigences spécifiques.
supplémentaires, par exemple, une Bien souvent, la nécessité d’une telle
opportunité de marketing, en infor- certification est due au manque de
mant les partenaires du statut certifié qualifications spécifiques disponibles
d’un organisme. Dans un marché mon- par d’autres moyens, comme les qua-
dial, où la conformité aux normes de lifications officielles d’établissements
systèmes de management est une exi- d’enseignement ou d’instituts profes-
gence ou un atout, le recours à la cer- sionnels.
tification peut être une nécessité pour
le commerce. Dans de nombreux cas, De nombreux systèmes particuliers
cette acceptation sera renforcée si l’or- de certification des personnes sont
ganisme de certification est lui-même associés à l’appui à d’autres activi-
accrédité par un organisme signataire tés d’évaluation de la conformité. Les
des MLA de l’IAF et/ou de ses coopé- organismes qui ont des activités de
rations régionales. certification des systèmes de manage-
ment doivent disposer de processus
Selon le type de système de manage- pour établir la compétence des audi-
ment mis en œuvre (et certifié), il existe teurs pour diverses évaluations spécia-

89
lisées. Par exemple, il existe un certain
Paragraphe 3.3 (de l’ISO/IEC 17024)
nombre de systèmes particuliers de
Processus de certification
certification des personnes pour :
Toutes les activités par lesquelles un or-
ƒƒLes auditeurs de systèmes ISO 9001  ganisme de certification démontre qu’une
ƒƒLes auditeurs de systèmes de mana- personne répond aux exigences de com-
gement environnemental  pétence spécifiées, y compris la candida-
ƒƒLes auditeurs pour la sécurité ali- ture, l’évaluation, la décision en matière
mentaire (par exemple, ISO 22000 de certification, la surveillance et la recer-
et HACCP)  tification, l’utilisation des certificats et des
logos/marques.
ƒƒLes auditeurs pour les systèmes
relatifs à la santé et à la sécurité au
travail, etc. Paragraphe 3.4
Dispositif particulier de certification
Certains organismes professionnels Exigences spécifiques de certification
gèrent également des systèmes parti- portant sur des catégories données de
culiers de certification des personnels, personnes auxquelles s’appliquent les
par exemple, la reconnaissance de la mêmes normes et règles particulières et
les mêmes procédures.
compétence des opérateurs de soudage
au moyen du processus défini dans les
normes de la série ISO 9606. Sur le plan international, le forum des-
tiné aux organismes de certification des
La norme ISO/CASCO pertinente personnes est l’International Personnel
pour les organismes de certification Certification Association (IPC), ancien-
des personnes est la norme ISO/CEI nement l’IATCA. Des informations sur
17024, Évaluation de la conformité l’organisation sont données à (www.
– Exigences générales pour les orga- ipcaweb.org). Un des critères pour être
nismes de certification procédant à la membre à part entière de l’IPC est que
certification de personnes. Cette norme le dispositif particulier de certification
comprend une annexe informative sur des personnes soit couvert par un orga-
l’élaboration et le maintien d’un dis- nisme d’accréditation membre de l’IAF
positif particulier de certification pour ou de l’un des organismes régionaux
les personnes. Aux fins de cette norme, membres de l’IAF. Comme nous le ver-
des définitions aident à établir une dif- rons ci-après, l’IAF a également décidé
férence entre la certification de per- récemment d’étendre son MLA à l’ac-
sonnes et d’autres formes de certi- créditation des organismes de certifica-
fication, notamment les définitions tion des personnes conformément à la
suivantes : norme appropriée.

90
Une autre caractéristique de différen- contrat un personnel en nombre suffi-
tiation dans cette norme est le recours sant ayant les compétences requises et
à des examens, avec des critères objec- sous un management responsable.
tifs pour la compétence et la notation.
Développement et maintenance d’un
Exigences relatives système particulier de certification –
aux organismes de certification Définir des méthodes pour évaluer
des personnes la compétence des candidats ; appli-
Les principales exigences à satisfaire quer un processus de développement,
pour être conforme à la norme ISO/ la maintenance, l’examen et la valida-
CEI 17024 sont les suivantes : tion des systèmes particuliers de cer-
Structure organisationnelle – Assurer tification par le comité du système ;
les parties intéressées de sa compé- gérer et informer les parties intéres-
tence, de son impartialité, de son inté- sées des modifications apportées au
grité ; prendre la responsabilité des système ; garantir l’existence de cri-
décisions de certification ; identifier le tères de compétence définis pour satis-
management avec des responsabilités faire à la norme, appuyés chaque fois
clés ; confirmation documentaire de son que nécessaire par des documents
statut en tant qu’entité juridique ; struc- explicatifs préparés par des experts,
ture documentée garantissant l’impar- avalisés par le comité du système par-
tialité et la participation équilibrée de ticulier et publiés, s’assurer que les
parties intéressées ; nommer un comité candidats ne sont pas limités par des
des systèmes particuliers ; disposer de conditions financières ou autres condi-
ressources financières appropriées ; tions de limitation indues ; évaluation
avoir dessiné des politiques distinguant des méthodes d’examen des candi-
la certification des personnes d’autres dats en garantissant qu’elles sont équi-
activités ; garantir que des organismes tables, valides et fiables et réaffirmer
apparentés n’affectent pas sa confiden- annuellement en rectifiant toutes les
tialité et son impartialité dans la certi- défaillances éventuelles identifiées.
fication. Ne pas offrir de formation ou
de préparation sauf si elle est indépen- Système de management – Exploiter
dante de l’évaluation et de la certifi- un système de management adapté,
cation des personnes ; définir des poli- documenté et efficace satisfaisant
tiques en matière de réclamations et à la norme ; maintenir et garantir la
d’appels y compris leurs résolutions compréhension du système à tous les
d’une manière indépendante et non niveaux et mettre en œuvre la maî-
biaisée ; et employer ou employer sous trise de documents, les audits internes,

91
la revue de direction et les disposi- sous contrat doivent être conformes
tions pour l’amélioration ainsi que les aux règles de certification ; devoirs et
actions correctives et préventives. responsabilités documentés ; qualifiées,
expérimentées et techniquement com-
Sous-traitance – Utiliser un accord pétentes ; tenir des enregistrements de
documenté avec les sous-traitants ; ne qualification ; s’assurer que les exami-
pas sous-traiter les décisions de certifi- nateurs satisfont à des normes de com-
cation ; prendre l’entière responsabilité pétence pertinentes ; ont une bonne
pour les travaux sous contrat ; garantir connaissance des systèmes particuliers
que les sous-traitants sont compétents, de certification avec une connaissance
conformes à la norme et sont indépen- approfondie des méthodes et docu-
dants et impartiaux ; tenir une liste des ments pour les examens, sont excellents
sous-traitants et suivre leurs perfor- par écrit et par oral et dégagés de tout
mances. intérêt illégitime.

Enregistrements – Tenir des enregis- Processus de certification – Fournir


trements conformes à la législation une description complète du proces-
et confirmant le statut des personnes sus de certification, y compris les codes
certifiées ; démontrer que le proces- de conduite éventuels attendus des per-
sus est réalisé efficacement, correcte- sonnes certifiées ; utiliser un document de
ment identifié, géré et disponible pour candidature officiel ; utiliser des moyens
garantir l’intégrité du processus et la d’examen écrit, oral par observation ou
confidentialité et conservé pour des autres ; utiliser des examens planifiés et
périodes appropriées. structurés avec des preuves documentées
pour confirmer la compétence des candi-
Confidentialité – Maintenir la confiden- dats ; établir des rapports appropriés de
tialité pour toutes les informations de la performance et des résultats des exa-
toutes les parties impliquées ; et divul- mens ; décision sur la certification par des
guer l’information à des parties non personnes indépendantes de l’examen
autorisées qu’avec un accord écrit. ou de la formation des candidats ; et four-
nir des certificats mais en conservant leur
Sécurité – Garantir la sécurité des exa- propriété exclusive.
mens et des éléments associés.
Surveillance – Définir le processus
Exigences relatives aux employés et aux pour surveiller la conformité perma-
personnes sous contrat – Définir leurs nente du personnel certifié aux dispo-
exigences de compétence ; les personnes sitions du système particulier de cer-

92
tification ; faire avaliser par le comité aux employeurs un référentiel pour la
chargé du système les procédures et nomination de personnels ayant des
conditions du maintien de la certifica- compétences définies.
tion et garantir une évaluation impar-
tiale pour confirmer la continuité de la Il existe également d’autres avantages,
conformité. notamment la confirmation apportée
lorsqu’il est nécessaire d’actualiser et
Renouvellement de la certification – de réexaminer la certification en fonc-
Définir des exigences de renouvelle- tion de l’évolution des compétences
ment de la certification ; faire avaliser requises ou des processus et technolo-
les conditions par le comité respon- gies nécessitant un personnel certifié.
sable du système particulier, y compris
l’évaluation impartiale. Comme pour d’autres types d’éva-
luation de la conformité, la confiance
Certificats, logos et marques – Docu- apportée par la certification des per-
menter les conditions d’utilisation et sonnes sera renforcée si les organismes
gérer les droits d’utilisation ; exiger des de certification sont accrédités pour leur
personnes certifiées qu’elles signent un propre compétence. L’élargissement
accord pour se conformer aux disposi- proposé du MLA de l’IAF à de tels
tions des systèmes particuliers, y com- organismes devrait faciliter la reconnais-
pris celles qui sont relatives à l’utili- sance des certifications de personnes au-
sation des certificats et traiter toute delà des frontières nationales.
utilisation des certificats, marques ou
logos susceptibles d’induire en erreur. Qualification des organismes
d’évaluation de la conformité
Incitatifs et avantages de Il y a plusieurs manières d’établir la
la certification des personnes compétence et l’impartialité des orga-
Une norme internationale pour la nismes d’évaluation de la conformité.
certification des personnes procure Ils peuvent se constituer en un groupe
un certain nombre d’avantages. Tout de reconnaissance mutuelle comme le
d’abord, elle définit un cadre cohé- système IECEE pour les organismes
rent et un ensemble d’exigences per- de certification des produits électro-
mettant la reconnaissance de la com- techniques ou l’ILAC pour les orga-
pétence des personnes à l’intérieur nismes d’accréditation des labora-
des pays et entre les pays. Cela devrait toires. Ils peuvent être évalués par un
faciliter l’engagement de personnes organisme indépendant, en général
certifiées en divers lieux et donner appelé organisme d’accréditation, ou

93
être désignés par une autorité de régle- internationalement approuvés comme
mentation pour accomplir des tâches ceux de la boîte à outils du CASCO. Il
spécifiques. Ces diverses possibilités mentionne l’évaluation par des pairs
sont examinées ci-dessous. et l’accréditation à titre de méthodes
pour établir la base de la confiance
Accords de reconnaissance dans les résultats produits par les
et groupes d’accord membres du groupe.

Pour faciliter l’acceptation transfron- Il conseille également d’utiliser ces


tière des résultats de l’évaluation de deux méthodes de manière complé-
la conformité, les organismes qui en mentaire, par exemple, lorsque l’ac-
sont chargés ont depuis plusieurs créditation donne une assurance quant
années établi des accords de recon- à l’organisation et aux systèmes de
naissance mutuelle. Ces accords cou- management des membres et l’évalua-
vrent l’évaluation des installations tion par des pairs se concentre sur les
et des compétences afin de donner aspects techniques.
confiance dans les résultats de l’éva-
luation de la conformité. Dans certains Organismes d’accréditation
cas, ces accords se sont élargis à des
organismes d’évaluation de la confor- L’accréditation est le terme appliqué
mité d’autres pays, formant ainsi des à l’évaluation par tierce partie de la
groupes d’accord multilatéral. Au conformité des organismes d’évalua-
moyen d’un processus d’évaluation tion de la conformité aux normes per-
par des pairs comme celui examiné au tinentes. Elle est ainsi définie dans la
Chapitre 2, ces groupes ont partagé le norme ISO/CEI 17000 : 
coût des évaluations et promulgué les
bonnes pratiques dans leur domaine. Paragraphe 5.6
Accréditation
Le Guide ISO/CEI 68 donne des lignes Attestation (5.2) délivrée par une tierce
directrices pour la mise en place d’ac- partie, ayant rapport à un organisme
cords pour la reconnaissance et l’ac- d’évaluation de la conformité (2.5),
constituant une reconnaissance for-
ceptation des résultats d’évaluation
melle de la compétence de ce dernier à
de la conformité. Il donne des infor-
réaliser des activités spécifiques d’éva-
mations sur les éléments d’un accord luation de la conformité.
et des conseils pour la création d’un
groupe d’accord, en soulignant l’im-
portance de l’application de critères

94
Dans cette définition, les mots clés Rôle de l’accréditation à l’appui
sont compétence et activités spécifiques des gouvernements
d’évaluation de la conformité. Il est L’accréditation peut venir à l’appui
important de relever que la reconnais- des gouvernements et interagir avec
sance de la compétence est le princi- eux de multiples manières. Les gou-
pal objectif de l’accréditation et qu’elle vernements eux-mêmes sont souvent
s’applique à des activités spécifiques. les opérateurs des organismes natio-
Certains organismes d’accréditation ont naux d’accréditation dans leur écono-
des capacités spécifiques, par exemple, mie. Certains d’entre eux considèrent
pour accréditer la compétence des labo- également l’accréditation comme une
ratoires ou des organismes de certifica- activité d’intérêt public et ont proposé
tion. Certains sont multifonctionnels et qu’il n’y ait aucune forme de concur-
couvrent un large éventail d’organismes rence commerciale entre les orga-
d’évaluation de la conformité, d’autres nismes d’accréditation. Ce point de vue
sont plus étroitement ciblés sur des est tout à fait manifeste, par exemple,
domaines spécialisés. à la Commission européenne, qui éla-
bore sa politique d’accréditation dans
Les organismes d’accréditation sont le cadre de la révision de la régle-
souvent nommés par les gouverne- mentation technique de la « Nouvelle
ments nationaux et occupent une approche ».
place élevée dans la hiérarchie de
l’évaluation de la conformité. Ils don- Dans d’autres économies et régions,
nent confiance dans l’impartialité et soit les organismes d’accréditation
la compétence des organismes d’éva- gouvernementaux et non gouverne-
luation de la conformité. Les critères mentaux coexistent, soit il n’existe que
relatifs aux organismes d’accréditation des organismes non gouvernementaux.
sont spécifiés dans la norme ISO/CEI Ces derniers sont souvent sans but
17011. Comme ils sont au sommet de la lucratif et bénéficient d’un appui offi-
pyramide de la confiance, il n’existe pas ciel du gouvernement et d’une recon-
d’organe de niveau supérieur pour éva- naissance de leurs rôles exercés au
luer leur conformité aux exigences. En nom du gouvernement.
lieu et place, les organismes d’accrédi-
tation de différents pays ont constitué Dans le cadre des infrastructures qua-
des accords multilatéraux qui leur per- lité nationales, les gouvernements
mettent d’effectuer des évaluations par ont souvent la responsabilité des sys-
des pairs, comme cela est décrit dans tèmes nationaux relatifs à la métrolo-
l’Appendice 2. gie légale, aux étalons de mesure (labo-

95
ratoires nationaux de métrologie) et organismes qui réalisent l’évaluation
aux services d’accréditation. Lorsque de la conformité donne aux gouverne-
les organismes commerciaux livrent, ments un surcroît de confiance dans le
en totalité ou en partie, un service par- fait que la conformité à leurs spécifica-
ticulier, les gouvernements assument tions a été confirmée par un organisme
souvent la responsabilité de la livrai- compétent.
son appropriée du service. Ces services,
rarement commerciaux, appellent sou- ƒƒOrgane de spécification pour les ser-
vent un soutien financier de la part du vices d’évaluation de la conformité
gouvernement. Les ministères ainsi que les autorités
et organismes de réglementation spé-
Voici certaines modalités de l’appui cifieront souvent le recours à des orga-
apporté par l’accréditation au gouver- nismes accrédités. Leurs politiques
nement en tant qu’il est : publiques, leurs spécifications gou-
vernementales et leurs règlements
ƒƒClient de services d’accréditation contiennent souvent des références
Un gouvernement peut exploiter ses à des organismes accrédités. Les gou-
propres laboratoires, activités d’ins- vernements ont ainsi une confiance
pection et systèmes de certification. supplémentaire dans le fait que les
Cela donne aux clients (ou à d’autres consommateurs, et la société en géné-
parties concernées) des laboratoires ral, ont été protégés par le recours à
et systèmes de ­certification, etc., gou- des organismes compétents pour éta-
vernementaux, et au public en général, blir la conformité à la législation, à la
l’assurance que les capacités d’évalua- réglementation et à des spécifications.
tion de la ­conformité du gouvernement
sont évaluées de façon indépendante et ƒƒPour sous-tendre les accords de
reconnues pour leur compétence tech- reconnaissance mutuelle entre gou-
nique. vernements en matière d’activités
d’évaluation de la conformité
ƒƒUtilisateur et/ou acheteur de services Comme cela est examiné dans l’Ap-
d’organismes accrédités pendice 2, certains gouvernements ont
Les gouvernements sont d’importants reconnu (ou désigné) leurs organismes
utilisateurs de services non gouverne- d’accréditation en tant qu’organismes
mentaux, y compris de biens et de ser- qui démontreront la compétence des
vices qui exigent une évaluation de activités d’évaluation de la confor-
la conformité. Pour leurs besoins en mité dans leur économie, pour ce qui
matière d’achats, l’accréditation des concerne des secteurs réglementés spé-

96
cifiques couverts par des MRA inter- d’experts pour établir leur confor-
gouvernementaux. mité à des critères d’accréditation, ils
obtiennent une confirmation indé-
Pour la liaison en matière de commerce pendante qu’ils opèrent à des niveaux
et d’obstacles techniques au commerce que d’autres ont jugés compétents.
Certains gouvernements collaborent Lorsque des déficiences sont révélées
étroitement avec leurs organismes par le processus d’accréditation, ils ont
d’accréditation à divers niveaux offi- également la possibilité de lancer des
ciels dans leurs négociations avec les actions correctives et d’améliorer ainsi
gouvernements étrangers en matière en permanence leurs performances.
commerciale et de questions liées aux
obstacles techniques au commerce. ƒƒReconnaissance de compétences
L’existence d’un organisme d’accrédi- L’accréditation donne une reconnais-
tation bien établi est également pour sance publiquement disponible des
les gouvernements une ressource per- compétences spécifiques des orga-
mettant de démontrer que leur écono- nismes accrédités d’évaluation de la
mie dispose d’un processus pour réa- conformité. Elle renforce l’acceptation
liser les objectifs de l’acceptation des des résultats des organismes accrédi-
données et certificats étrangers d’éva- tés par les organismes de réglemen-
luation de la conformité, comme le tation, les fournisseurs, les acheteurs,
demande l’Accord de l’OMC sur les les consommateurs, etc., y compris
Obstacles techniques au commerce. les clients directs des organismes et
d’autres parties qui peuvent s’intéres-
Rôle de l’accréditation ser à leurs rapports, certificats, qualifi-
à l’appui du secteur privé cations de personnel, etc.
L’accréditation soutient également le
secteur privé de nombreuses manières. ƒƒAtout marketing
Tout d’abord, pour les organismes L’accréditation peut apporter un atout
accrédités d’évaluation de la conformité marketing aux organismes d’évalua-
opérant dans le secteur privé, l’accrédi- tion de la conformité. Lorsque ces der-
tation apporte le soutien suivant : niers sont accrédités, leurs clients ont
davantage confiance, car ils savent que
ƒƒRéférentiel de performance ces organismes ont été soumis à une
De nombreux organismes d’évalua- évaluation indépendante de leur com-
tion de la conformité opèrent de façon pétence par l’intermédiaire du proces-
isolée par rapport à leurs homologues. sus d’accréditation.
En se soumettant à des évaluations

97
ƒƒPour une reconnaissance internatio- de la conformité de leurs biens et ser-
nale vices exportés si leur conformité à des
Lorsque les organismes d’évalua- exigences étrangères est établie par
tion de la conformité sont accrédi- l’intermédiaire d’organismes accré-
tés par des organismes signataires dités d’évaluation de la conformité.
des MLA de l’IAF, de l’ILAC, ou de De même, des importateurs pourront
leurs organismes de coopération régio- accepter des biens et services impor-
naux (APLAC, EA, ILAC, PAC et tés avec une confiance accrue s’ils sont
SADCA), ils ont accès à une recon- couverts par des organismes accrédi-
naissance internationale en tant qu’or- tés. Cela sera d’autant plus aisé que
ganismes compétents dans de mul- l’organisme d’accréditation étranger
tiples marchés étrangers. est signataire des MLA de l’ILAC ou
de l’IAF.
Ensuite, d’autres groupes du secteur
privé, qui ne gèrent pas leurs propres ƒƒAssociations commerciales, orga-
activités d’évaluation de la conformité, nisations industrielles, organismes
devraient également recevoir un sou- professionnels et associations de
tien du processus d’accréditation. Il consommateurs
s’agit notamment des groupes suivants : Les associations commerciales et les
organismes représentant des groupes
ƒƒOrganismes privés de spécification et industriels, des sociétés profession-
d’achat nelles et des associations de consom-
Ces organismes réduisent leurs risques mateurs peuvent être appuyés par l’ac-
s’ils ont recours à des organismes créditation de diverses manières. Par
accrédités d’évaluation de la confor- exemple, ces organismes sont souvent
mité. Ils peuvent également éviter la représentés dans les organes directeurs
répétition coûteuse des essais, de l’ins- et dans les comités consultatifs et tech-
pection ou de la certification si les niques des organismes d’accréditation.
résultats d’un organisme non accrédité Ils ont, par conséquent, des occasions
ne sont pas acceptables. Le recours de contribuer aux activités des orga-
aux organismes accrédités renforcera nismes d’accréditation et de faire en
également la confiance des clients de sorte que les intérêts de leurs propres
l’acheteur dans leurs biens et services. membres sont pris en compte dans la
prestation de services appropriés par
ƒƒImportateurs et exportateurs les organismes d’accréditation et les
Les exportateurs pourront réduire une organismes d’évaluation de la confor-
duplication coûteuse de l’évaluation mité qu’ils accréditent (la norme ISO/

98
CEI 17011 exige des premiers qu’ils Lorsqu’il y a nécessité urgente de
garantissent un bon équilibre des inté- mettre en place des arrangements
rêts dans leur gouvernance). d’évaluation de la conformité, les
autorités de réglementation peuvent
Nomination par décider d’évaluer directement et de
le gouvernement nommer les organismes. Toutefois, il se
peut que le fondement de l’évaluation
Lorsque la réglementation exige une ne soit pas clair et que les organismes
évaluation de la conformité par des et leurs certificats se heurtent à des dif-
organismes tiers, les auteurs des règle- ficultés pour se faire reconnaître dans
ments devraient spécifier les critères d’autres pays.
à remplir par les organismes. Les cri-
tères les plus universellement accep-
tables sont ceux qui figurent dans la
boîte à outils du CASCO (voir Appen-
dice 1). Ils pourraient inclure une exi-
gence relative aux organismes à accré-
diter par un organisme spécifié ou, par
exemple, par un signataire de l’un des
accords internationaux de reconnais-
sance mutuelle tels que ceux de l’IAF
ou l’ILAC. Dans certains cas, les ins-
tances qui appliquent les règlements
peuvent nommer directement les orga-
nismes sur la base, soit de l’évaluation
de leurs compétences par les autorités
de réglementation, soit par un orga-
nisme nommé par elles.

99
Chapitre 5 – L’apport de l’ONUDI
à l’édification d’une infrastructure qualité

Développement industriel dans le secteur des petites et moyennes


durable : l’approche de entreprises (PME), principal générateur
l’ONUDI de richesse dans la plupart des pays en
développement. À cet égard, la mise en
L’ONUDI, l’Organisation des Nations place d’une infrastructure qualité avec,
Unies pour le développement indus- en son centre, l’évaluation de la confor-
triel, occupe une place spéciale dans mité est un fondement essentiel. Mais
le système des Nations Unies car elle l’ONUDI appuie également le déve-
est la seule organisation qui appuie loppement durable en jouant un rôle
le développement industriel durable de premier plan dans la mise en appli-
comme moyen de créer la richesse et cation du Protocole de Montréal rela-
d’atténuer la pauvreté. tif aux substances qui appauvrissent
la couche d’ozone (SACO) et de la
Grâce à son portefeuille de projets de Convention de Stockholm sur les pol-
renforcement des capacités commer- luants organiques persistants (POP).
ciales, le plus important dans le cadre
de l’ONU, l’ONUDI aide les pays en Les priorités thématiques
développement et les économies en de l’ONUDI
transition à mieux s’intégrer à l’écono- L’ONUDI a axé ses efforts de dévelop-
mie mondiale. Elle mobilise les connais- pement sur trois priorités thématiques
sances, les compétences, les informa- interdépendantes :
tions et les technologies pour favoriser ƒƒRéduction de la pauvreté par des
l’emploi productif, créer des économies activités productives
compétitives et favoriser un environ- ƒƒRenforcement des capacités com-
nement sain. De plus, elle renforce la merciales
valeur de ses travaux en préconisant la ƒƒÉnergie et environnement.
coopération entre agences internatio-
nales du développement, institutions Les services de l’ONUDI qui viennent
publiques et secteur privé aux niveaux à l’appui de la priorité thématique de
mondial, régional, national et sectoriel. la réduction de la pauvreté grâce à des
activités productives améliorent l’en-
L’ONUDI s’attache au premier chef à vironnement économique et créent les
appuyer la compétitivité internationale fondements politiques et institution-

100
nels du développement d’un secteur naux pour une production plus propre,
privé florissant. Ils favorisent l’esprit la gestion de l’eau et le soutien au Pro-
d’entreprise national, en particulier tocole de Montréal et à la Convention
le développement des compétences de Stockholm.
entrepreneuriales de groupes défavo-
risés. Ils ouvrent les entreprises d’un Partenariats avec d’autres
pays aux flux d’investissements et de institutions spécialisées
technologies internationaux et facili- de l’ONU
tent l’accès aux ressources et aux ser- L’ONUDI soutient activement l’ini-
vices d’appui dont les PME ont besoin tiative de l’ONU « Uni dans l’action »
pour devenir plus compétitives. lancée en 2007. Cette initiative a pour
but de faire en sorte que les institu-
La priorité thématique du renforcement tions spécialisées de l’ONU coordon-
des capacités commerciales combine nent leurs prestations de services dans
des services qui, d’une part, renforcent les différents pays. Une présence uni-
les capacités de l’offre, les entreprises fiée de l’ONU, avec un programme,
pouvant alors fabriquer des produits un cadre budgétaire et un rôle ren-
ayant un potentiel élevé d’exporta- forcé pour le coordinateur résidant de
tion dans les quantités et avec la qua- l’ONU, s’appuyant sur les forces et les
lité requises par les marchés, et, d’autre atouts comparés des différentes insti-
part, renforcent les capacités d’infras- tutions spécialisées de l’ONU, garan-
tructure qualité, ce qui permet à ces tira des opérations de développement
entreprises de prouver que leurs pro- plus rapides et plus efficaces. Cette ini-
duits sont conformes à des normes tiative réduira les doublons et les coûts
internationales ou aux exigences tech- des opérations, et l’ONU pourra ainsi
niques d’acheteurs privés. utiliser plus efficacement ses ressources
pour aider les pays partenaires à réali-
Les services venant à l’appui de la prio- ser leurs objectifs de développement.
rité thématique de l’énergie et de l’envi-
ronnement portent sur l’énergie rurale Renforcement des capacités
à des fins productives (avec accent sur commerciales : l’approche
les énergies renouvelables), l’efficacité de l’ONUDI – les 3 C
énergétique, notamment le soutien au
Protocole de Kyoto (changement cli- Le développement des exportations
matique, gaz à effet de serre), une pro- industrielles est un processus multidi-
duction plus propre et plus durable, mensionnel. Il exige des politiques et
notamment dans les Centres natio- des systèmes de gouvernance efficaces,

101
qui créent un environnement stimu- Figure 8). Les deux premières compo-
lant pour le commerce. Il exige aussi santes, la « compétitivité » et la « confor-
une large diffusion des savoirs, des mité » , sont au cœur du mandat de
informations, des compétences et des l’ONUDI et traitent respectivement
technologies dans toutes les agences et des insuffisances des capacités d’offre
institutions économiques pour garan- et de la preuve de conformité aux
tir que la croissance des exportations normes. La troisième composante, la
est diversifiée et durable et contribue « connectivité », traite des liens insuffi-
à la création d’une société équitable. sants avec le marché et relève princi-
palement d’autres partenaires pour le
Pour aborder avec efficacité les nom- développement.
breux facteurs complexes qui sous-
tendent la réussite des exportations Créer une offre pour le marché :
industrielles, l’ONUDI a adopté une la « Compétitivité »
approche holistique du renforce- En raison de capacités d’offre insuffi-
ment des capacités commerciales, qui santes, les industries des pays en déve-
porte sur l’ensemble de la chaîne « du loppement ne sont pas en mesure de
produit au marché » . Elle l’a intitu- produire des biens intéressant les mar-
lée l’approche des « 3C » : compétiti- chés et répondant aux exigences en
vité, conformité, connectivité (voir la matière de quantités, de prix, de temps

Figure 8 – Les 3C : Compétitivité, Conformité, Connectivité

Compétitivité Conformité Connectivité

102
de livraison et de normes internatio- structure de gestion, le personnel ou
nales de qualité (sécurité, santé et envi- les équipements. En conséquence, sur
ronnement). le plan international, les résultats des
laboratoires du pays et les certificats
L’ONUDI aide les pays à être compé- d’audit ne sont pas reconnus et les
titifs en renforçant leurs capacités de exportations ne sont pas pleinement
production de biens concurrentiels. acceptées.
Ces projets sont fondés sur une analyse
rigoureuse du potentiel compétitif, au L’ONUDI aide les pays à prouver la
niveau des produits et au niveau sous- conformité en mettant à niveau leur
sectoriel, et des contraintes de l’offre. infrastructure qualité. De la sorte, cette
Ces services, qui sont axés sur les PME, infrastructure permettra d’élaborer et
incluent la création d’un environne- d’harmoniser des normes et de s’assu-
ment politique stimulant le commerce, rer que les laboratoires nationaux ont
la mise à niveau des activités indus- les capacités requise pour procéder aux
trielles (y compris le développement échantillonnages et aux essais néces-
de groupes d’entreprises et de consor- saires pour certifier les produits et les
tiums d’exportateurs) et la création de systèmes d’entreprise. Avec l’efficacité
capacités permettant de satisfaire aux accrue et les coûts moindres résultant
normes internationales, aux exigences d’une meilleure infrastructure qua-
des clients et aux réglementations rela- lité, le pays augmentera ses parts de
tives à l’environnement. marché à l’exportation et les clients
nationaux seront mieux protégés de
Prouver la conformité produits de mauvaise qualité.
aux normes : la « Conformité »
Les insuffisances dans la démonstra- Se connecter au marché :
tion de la conformité aux normes appa- « Connectivité »
raissent lorsque l’infrastructure qualité Dans de nombreux pays en dévelop-
d’un pays ne satisfait pas aux normes pement, les procédures, mécanismes et
internationales en matière d’évalua- documents douaniers sont pesants et
tion de la conformité. Ces normes sont lents. Les routes, ports et autres infras-
extrêmement rigoureuses. La non- tructures sont inexistants ou en mau-
conformité peut être due à une poli- vais état. La connaissance du système
tique qualité inadéquate ou inexis- commercial multilatéral est faible. Il y
tante, au statut juridique peu clair de a peu de participation aux négociations
l’infrastructure, à des installations ina- sur les accords du commerce interna-
daptées ou à des problèmes dans la tional et l’accès aux marchés des pays

103
développés est entravé par les quotas, membres qu’ils adhèrent à l’Accord
les tarifs et les droits de douane. de l’OMC sur les obstacles techniques
au commerce (OTC) et à l’Accord de
Parmi les activités aidant les pays à l’OMC sur les mesures sanitaires et
se connecter aux marchés figurent les phytosanitaires (SPS).
projets d’infrastructure comme l’amé-
lioration des routes et des ports, le Une prestation de services
développement des capacités dans le nationale, régionale et sous-
but de faciliter les échanges transfron- régionale
tières, l’amélioration de la connais- Pour un pays en développement, une
sance des règles commerciales inter- infrastructure qualité indispensable pour
nationales et l’aide apportée afin que un système compétent d’évaluation de la
ces pays jouent un rôle efficace dans conformité, qui satisfait également aux
les négociations et accords commer- exigences des Accords OTC et SPS, est
ciaux internationaux. Plusieurs orga- une entreprise très coûteuse. Elle doit
nisations internationales, notamment donner accès à l’ensemble complet des
les institutions spécialisées de l’ONU, normes et prévoir des capacités suffi-
travaillent à l’amélioration de telles santes pour les essais, les étalonnages, la
infrastructures. métrologie légale, la certification, l’ac-
créditation, l’inspection et la traçabilité.
Les Accords OTC et SPS Une approche régionale ou sous-régio-
de l’OMC : défis supplémentaires nale du renforcement des capacités com-
en matière de conformité merciales baissera les coûts et présentera
L’expérience a montré que les normes aussi d’autres avantages.
et les règlements, bien qu’ils puissent
améliorer la libre circulation des biens En se fondant sur son expérience
et des services, peuvent aussi servir à concrète, l’ONUDI a établi que le fait
créer des obstacles non nécessaires au d’aborder les questions liées aux capaci-
commerce et donc un protectionnisme, tés commerciales au niveau sous-régio-
souvent au détriment des pays en déve- nal stimule une plus forte intégration au
loppements en particulier. marché et permet un accès aux marchés
mondiaux qui serait hors de portée des
Afin d’empêcher les pays de faire des pays individuels. Les projets de déve-
normes des obstacles non nécessaires loppement sous-régionaux sont aussi
au commerce, l’OMC, organisation plus économiques – un organisme d’ac-
mondiale traitant des règles du com- créditation commun sera, par exemple,
merce entre les nations, exige de ses suffisant pour un groupe de pays.

104
En effet, les accords de coopération où trois programmes régionaux sont
économique et les accords commer- en cours. Le premier, pour l’Union
ciaux au niveau régional (parfois com- économique et monétaire ouest afri-
posés en partie des mêmes membres) caine (UEMOA), en est à sa deu-
se multiplient, rendant nécessaire xième phase d’application, tandis que
l’harmonisation régionale des normes le second, pour la Communauté éco-
et des procédures d’évaluation de la nomique des États de l’Afrique de
conformité. Les programmes régio- l’Ouest (CEDEAO), en est à sa pre-
naux aident aussi les pays en déve- mière phase. Le troisième, pour la
loppement à préparer une position Communauté de l’Afrique orien-
commune dans les négociations com- tale (CAO) est en voie de finalisation.
merciales et à faire entendre leur voix Ailleurs, des programmes d’assistance
pour exprimer leurs besoins en matière technique de l’ONUDI sont à l’étude
d’infrastructure qualité. ou déjà développés pour l’Amérique
centrale et la Communauté andine, les
L’ONUDI a une longue expérience pays du Delta du Mékong et l’Asso-
du développement et du renforce- ciation pour la coopération régionale
ment des capacités au niveau régio- de l’Asie du Sud (SAARC), et pour le
nal, plus particulièrement en Afrique, Moyen-Orient, dans ce dernier cas en

105
coopération avec la Commission éco- approche est dans la ligne des recom-
nomique et sociale pour l’Asie occi- mandations de l’Équipe spéciale char-
dentale (CESAO) et l’Organisation gée de l’aide pour le commerce de
arabe de développement industriel et l’OMC, de la Déclaration de Paris 2005
des mines (AIDMO). sur l’efficacité de l’aide et des objectifs
de cohérence de l’ensemble du système
Former des partenariats de l’ONU.
pour renforcer les capacités
commerciales Voici certains des partenariats straté-
Les partenariats avec d’autres agences giques qui viennent à l’appui du rôle
spécialisées dans le renforcement spécialisé de l’ONUDI dans le renfor-
des capacités commerciales est une cement des capacités commerciales :
dimension importante des travaux de ƒƒLe Fonds pour l’application des
l’ONUDI pour le développement. Son normes et le développement du
approche des 3C pour le renforcement commerce (FANDC). Le FANDC
des capacités commerciales comprend coordonne la coopération technique,
une réponse multi-agences intégrée, en la collecte des fonds, l’échange
collaboration avec d’autres organisa- d’expérience et la diffusion des
tions et agences multilatérales, agences meilleures pratiques pour aider les
nationales et institutions profession- pays en développement à renforcer
nelles. Par ailleurs, l’ONUDI a établi leurs compétences et leur capacité à
un certain nombre de partenariats stra- analyser et à mettre en application
tégiques pour accroître l’efficacité et des normes internationales SPS.
éviter la répétition des travaux. Les partenaires sont l’OMC, le CCI,
la CNUCED, l’Organisation des
L’ONUDI concentre ses efforts sur Nations Unies pour l’alimentation
le développement de capacités com- et l’agriculture (FAO), la Banque
pétitives de l’offre et la mise en place mondiale, l’Organisation mondiale
d’infrastructures qualité conformes à de la santé (OMS), l’Organisation
des normes et règlements techniques, mondiale de la santé animale (OIE),
comme le demandent les accords SPS l’Institut interaméricain de coopé-
et OTC de l’OMC. Pour la connec- ration pour l’agriculture (IICA) et
tivité au marché et au système com- l’ONUDI
mercial multilatéral, elle se tourne ƒƒLe Comité conjoint pour la coordi-
vers d’autres organisations et agences nation de l’assistance technique aux
comme l’OMC, le CCI et la CNUCED pays en développement en métro-
pour des savoirs spécialisés. Cette logie, accréditation et normalisa-

106
tion (JCDCMAS). Les organismes (MNT) constituant des obstacles
participants sont l’ISO, l’ONUDI, au commerce. Elle a aussi pour but
le CCI, la Commission électro- d’aider les décideurs politiques et
technique internationale (CEI), le les négociateurs commerciaux dans
Bureau international des poids et les pays en développement, en par-
mesures (BIPM), l’Organisation ticulier les PMA, à renforcer leurs
internationale de métrologie légale capacités de traitement des négo-
(OIML), la Coopération internatio- ciations liées aux obstacles non tari-
nale sur l’agrément des laboratoires faires au sein des enceintes multila-
d’essais (ILAC), le Forum interna- térales.
tional de l’accréditation (IAF) et
l’UIT-T (Secteur de la normalisa- Enfin, partenaires tout aussi impor-
tion des communications de l’UIT tants, les principaux donateurs aux
Union internationale des télécom- activités de renforcement des capacités
munications) commerciales de l’ONUDI : l’Union
ƒƒLe Cadre intégré renforcé (CIR). Le européenne, l’Autriche, la France, l’Ita-
CIR aide les pays les moins avancés lie, le Japon, la Norvège, le Royaume-
(PMA) à renforcer leurs capacités Uni et la Suisse.
de développement commercial et
à s’intégrer au système commercial Bâtir une infrastructure
multilatéral. Les partenaires sont le qualité : l’approche
FMI, le CCI, la Banque mondiale, de l’ONUDI
la CNUCED, le PNUD, l’OMC et
l’ONUDI (en qualité de partenaire L’édification d’une infrastructure qua-
à part entière pour l’application) lité qui permettra aux entreprises des
ƒƒL’Équipe de soutien multi-agences pays en développement de répondre
(Multi-Agency Support Team – aux demandes d’un système com-
MAST), composée de la FAO, du mercial multilatéral – pour garan-
FMI, du CCI, de l’ONUDI, de la tir et prouver que leurs produits sont
Banque mondiale, de l’OMC et de conformes à des normes internatio-
l’Organisation de coopération et nales, à la fois d’acheteurs privés et
de développement économiques d’autorités réglementaires – est un défi
(OCDE). La MAST a été établie complexe qui doit être relevé dans plu-
par le Groupe de personnalités émi- sieurs dimensions organisationnelles.
nentes sur les obstacles non tari- Les éléments constitutifs caractéris-
faires pour mieux définir, classer et tiques d’une infrastructure qualité sont
quantifier les mesures non tarifaires les normes, la métrologie et l’évalua-

107
tion de la conformité. Cette dernière image d’autorité, face aux organismes
inclut les composantes essentielles que de réglementation et au marché. De
sont l’inspection, les essais, la certifica- plus, il apporte le financement néces-
tion et l’accréditation. saire, l’industrie n’étant pas encore
en mesure de l’assurer. Certains ser-
Développer une politique qualité vices de l’infrastructure qualité seront
L’expérience indique une voie logique d’ailleurs toujours financés totalement
pour développer une infrastructure ou en grande partie par le gouverne-
qualité. Le meilleur point de départ est ment. Il s’agit notamment de la métro-
le suivant : le gouvernement élabore logie fondamentale, de l’élaboration
et approuve une politique qualité qui des normes, de l’information sur les
donne des précisions sur les compo- normes et de l’accréditation. Pour tous
santes de cette infrastructure et leurs les projets de l’ONUDI, il s’agit là d’un
responsabilités correspondantes. Cela enjeu très réel lié à la pérennité de l’in-
facilite une bonne répartition du tra- frastructure.
vail. La politique qualité devrait éga-
lement préciser les relations entre Assumer les coûts
l’infrastructure qualité et la réglemen- Lorsque l’industrie peut se permettre
tation technique du pays, par exemple, de payer les prix en vigueur sur le
déterminer si elle fournit des services marché pour ces services, les organisa-
se rapportant à la réglementation tech- tions de l’infrastructure qualité, et en
nique. Aucun pays en développement particulier celles qui fournissent des
ne peut se permettre d’affecter des res- services d’évaluation de la conformité
sources à deux systèmes parallèles, l’un (inspection, essais et certification), pas-
pour le marché et l’autre pour les auto- sent souvent du statut d’organismes
rités de réglementation. publics subventionnés au statut d’orga-
nisations commerciales fournissant des
Établir des organisations clés services sur le principe de l’« utilisateur
Une fois approuvée la politique qua- payeur », aux prix du marché. Il s’agit
lité, le gouvernement prend un rôle d’une évolution très saine et l’ONUDI
directeur dans la mise en place d’or- l’appuie dans ses projets dans toute la
ganisations clés de l’infrastructure mesure du possible.
qualité. Dans les économies en déve-
loppement, cet engagement du gou- Toutefois, même si le secteur privé
vernement dès les premiers stades paie pour les services d’évaluation
est essentiel. Il donne aux organisa- de la conformité, le coût du maintien
tions de l’infrastructure qualité une d’une infrastructure nationale com-

108
plète de la qualité, au niveau avancé les agences pour le développement.
indispensable pour assurer le soutien À cet égard, le Comité conjoint pour
au développement et au commerce, la coordination de l’assistance tech-
reste souvent prohibitif. Une solution nique aux pays en développement en
possible est la copropriété ou la mise métrologie, accréditation et normalisa-
en commun de ces infrastructures tion (JCDCMAS) est l’enceinte pour
entre un ou plusieurs pays. C’est le cas la coordination des questions relatives
dans certains pays développés, un pays à l’infrastructure qualité des pays en
pouvant s’appuyer entièrement sur un développement.
autre pour des services particuliers.
L’accord donné pour de tels services Dans le contexte plus large du renfor-
régionaux bilatéraux relève d’une déci- cement des capacités commerciales, qui
sion politique à prendre par les gou- englobe le renforcement des capacités
vernements eux-mêmes et, bien qu’ils de l’infrastructure qualité, 21 organisa-
apportent des avantages nets en termes tions et cinq organismes inter-agences
d’économie d’échelle, ils exigeront un sous les auspices du Conseil d’admi-
engagement permanent d’ordre poli- nistration de l’ONU se sont attachés
tique et financier. à améliorer la coordination et la colla-
boration. Le fruit de leurs efforts a été
Adopter une approche intégrée publié dans le Guide des ressources
L’édification d’une infrastructure qua- inter-agences pour le renforcement des
lité devrait être fondée sur une éva- capacités commerciales de 2008 (dis-
luation approfondie des besoins de ponible à http ://www.unido.org/fileadmin/
tous les secteurs de l’économie, en media/documents/pdf/TCB/TCB_Inter-
reconnaissant qu’il n’existe pas de agency_Resource_Guide_2008.pdf).
modèle tout fait. Une fois identifiés, les
besoins spécifiques sont examinés avec Ce guide a été préparé pour permettre
soin et l’infrastructure est planifiée aux pays en développement et aux
et construite en plusieurs phases, en équipes de l’ONU dans les divers pays
veillant à ce qu’elle soit durable – bien de recourir aux compétences dans l’en-
entendu, le gouvernement doit claire- semble de l’ONU lorsqu’ils conçoivent
ment s’engager à fournir les ressources des programmes d’assistance tech-
et financements nécessaires. nique. Le guide est également destiné
à faciliter la collaboration entre les ins-
Pour réussir, toute intervention doit titutions spécialisées de l’ONU.
s’appuyer sur la coordination et la
collaboration entre les ministères et

109
Les outils de l’ONUDI pour évaluer qui décrit un ensemble de zones géo-
les capacités et les besoins graphiques, de niveaux de développe-
Un projet de l’ONUDI visant à ren- ment économique et de structures éco-
forcer les capacités de l’infrastruc- nomiques.
ture qualité se prépare dans un cadre
large et exhaustif. Les responsables du L’outil d’analyse de la compétitivité
projet commencent par réaliser des commerciale et industrielle de l’ONUDI
recherches exploratoires et des mis- sert à décrire des contraintes de l’offre
sions sur le terrain spécifiques à cer- sous plusieurs angles :
tains contextes pour cerner les enjeux ƒƒUne évaluation de la compétitivité
à quatre niveaux : politique gouverne- commerciale et industrielle à l’échelle
mentale et cadre réglementaire, infras- du pays analyse les facteurs qui
tructure nationale de la qualité, secteurs sous-tendent la croissance nationale
et chaînes de valeur, et entreprises. Ils du secteur de la fabrication
sont attentifs aux possibilités de coopé- ƒƒUne analyse de la chaîne de valeur
rer avec d’autres organisations bilaté- dans des secteurs stratégiques clés
rales et multilatérales dans l’évaluation identifie, dans le processus de pro-
des besoins et le développement et la duction, les stades à haute valeur
mise en application des projets. ajoutée permettant à un pays de
bénéficier de marchés d’exportation
Ils peuvent avoir recours à un cer- spécialisés
tain nombre d’outils de l’ONUDI à ƒƒUne méthodologie d’analyse des
déployer dans les recherches explo- produits pour les négociations com-
ratoires et de terrain. Ces outils per- merciales aide les négociateurs à
mettent d’aborder les défis commer- identifier, dans les accords commer-
ciaux au niveau de l’entreprise, les ciaux, les produits potentiellement
contraintes de l’offre dans les prin- gagnants et fragiles
cipaux secteurs d’exportation, les ƒƒUne analyse des coûts des opéra-
contraintes de l’infrastructure qualité tions commerciales présente les
et les refus/notifications de produits. facteurs influant sur les décisions
d’investissement dans des secteurs
Données sur les enjeux commerciaux stratégiques clés
au niveau de l’entreprise. Les défis ƒƒUn observatoire de l’industrie donne
au niveau de l’entreprise sont identi- un accès en ligne à tous les indica-
fiés au moyen de données d’une étude teurs de compétitivité commerciale
conçue par l’ONUDI sur les « Défis liés et industrielle pour permettre à un
au commerce pour les exportateurs », pays d’effectuer une analyse compa-

110
rée de ses performances par rapport à l’Asie, aux États insulaires du Paci-
aux concurrents, aux modèles et aux fique et à la région arabe. Les données
menaces mondiales. sont précieuses pour les projets qui
ciblent l’harmonisation des normes et
Données sur les contraintes de l’in- des règlements techniques au niveau
frastructure qualité. L’ONUDI a pro- régional.
cédé à une compilation des données
pour identifier les lacunes et éva- Outil relatif aux refus/notifications de
luer les besoins spécifiques des infras- produits. La « C lassification amélio-
tructures qualité de 32 pays africains rée des mesures non tarifaires (MNT)/
(Figure 9). Ces données pour l’Afrique obstacles non tarifaires (ONT) au com-
sont actualisées en permanence. Leur merce » de l’ONUDI est également
domaine d’application et leur cou- utile pour l’évaluation des besoins. Cet
verture géographique ont été élargis outil a été développé par l’Équipe de

Figure 9 – L’infrastructure qualité

CTURE QU
ASTRU AL
FR ITÉ
IN
NORMES
exigences techniques
spécifiques de produit
ou système
FOURNISSEUR

ÉVALUATION
CLIENT

DE LA CONFORMITÉ
preuve que les exigences
techniques sont satisfaites :
essais, inspection, certification

MÉTROLOGIE
Les étalons de mesure ACCRÉDITATION
sous-tendent les essais garantit
et étalonnages la compétence

111
soutien multi-agences (MAST), un ISO/CEI sur l’évaluation de la confor-
partenariat entre la FAO, le FMI, le mité. À ce jour, 27 normes et guides ont
CCI, l’OCDE, l’ONUDI, la Banque été publiés. L’Appendice 1 contient la
mondiale et l’OMC. liste complète de ces normes et guides.

Les éléments constitutifs La métrologie est la technologie ou


de l’infrastructure qualité la science de la mesure. Elle peut être
Les normes : Une institution de nor- subdivisée en métrologie scientifique
malisation publie des normes – docu- (le plus haut niveau de la normalisation
ments formels, en général élaborés de la mesure), métrologie légale (assu-
par consensus, contenant les exigences rance de l’exactitude des mesures qui
auxquelles il convient que les produits, influent sur la transparence du com-
processus ou services soient conformes. merce, l’exécution de la loi, la santé et
Les normes sont d’application volon- la sécurité) et métrologie industrielle
taire : les fournisseurs décident ou non (fonctionnement satisfaisant d’instru-
de les utiliser. Ce n’est que lorsqu’elles ments de mesure utilisés dans l’indus-
font partie d’un contrat, par exemple, trie, la production et les essais).
ou sont citées en référence dans la
réglementation technique, que la Les institutions types de métrologie
conformité à ces normes devient juri- sont le Laboratoire national de métro-
diquement contraignante. logie (LNM), un service national d’éta-
lonnage, les laboratoires d’étalonnage
Les institutions types de normalisation publics ou privés et un département de
sont un organisme national de normali- métrologie légale (DML). Les LNM
sation (ONN), des organisations secto- sont nécessairement des organisations
rielles élaboratrices de normes (SDO) et publiques, de même que, par définition,
des organisations de normalisation indus- les départements de métrologie légale.
trielle. La plupart des ONN sont publics, Les laboratoires d’étalonnage peuvent
mais quelques-uns sont privés. L’orga- être publics ou privés.
nisme national public de normalisation
jouit, en général, d’un monopole et un Évaluation de la conformité
organisme privé conclut un accord avec Les activités suivantes sont les plus cou-
le gouvernement à des fins analogues. rantes en évaluation de la conformité.
Les SDO sont principalement privées.
L’Inspection est l’examen d’une
L’ISO/CASCO est chargé de l’élabo- conception de produit, d’un produit,
ration de normes et guides communs d’un processus ou d’une installation

112
et la détermination de sa conformité La certification par un organisme de
avec des exigences spécifiques ou, sur certification établit formellement,
la base d’un jugement professionnel, après évaluation, essais, inspection
avec des exigences générales. L’inspec- ou évaluation, qu’un produit, service,
tion est bien souvent menée sur des organisme ou individu répond aux exi-
cargaisons, par exemple, dans l’inspec- gences d’une norme.
tion des importations, pour garantir que
l’ensemble de la cargaison équivaut à Les institutions types de certification
l’échantillon de produit soumis à l’essai. sont les organisations de certification
des produits et les organisations de
Les institutions d’inspection types sont certification des systèmes. Il peut s’agir
les organismes d’inspection des impor- d’organisations publiques ou privées.
tations et les organismes d’inspec- La concurrence sur le marché est la
tion générale. Il peut s’agir d’agences norme.
publiques ou privées et elles sont nor-
malement en compétition sur le marché. L’accréditation fournit une attestation
indépendante de la compétence d’un
Les essais consistent à déterminer les individu ou d’une organisation à offrir
caractéristiques d’un produit par rap- des services spécifiés d’évaluation de
port aux exigences de la norme. Ils pren- la conformité (par exemple, les essais,
nent diverses formes allant de l’éva- l’inspection ou la certification).
luation non destructive (par exemple,
essais aux rayons X, aux ultrasons, essais L’institution type d’accréditation est
de pression, essais électriques, etc., après l’organisme national d’accréditation. Il
quoi le produit est toujours apte à l’em- s’agit en général d’un organisme public
ploi) à une analyse entièrement des- avec un monopole défini.
tructive (par exemple, essais chimiques,
mécaniques, microbiologiques, etc., ou Lorsque l’on établit une infrastruc-
leur combinaison, après quoi le produit ture qualité, il faut tenir compte de
n’est plus apte à l’emploi). quelques conflits d’intérêt potentiels :
ƒƒLa fonction d’accréditation ne peut
Les institutions types pour les essais être exercée par une organisation
sont les laboratoires d’essais, les labora- qui assure aussi des services d’éva-
toires de pathologie et les laboratoires luation de la conformité (inspection,
d’analyse de l’environnement. Il peut essais et certification)
s’agir de laboratoires publics ou privés ƒƒUn organisme national de norma-
et ils sont en concurrence sur le marché. lisation peut devenir l’organisme

113
national d’accréditation, mais il ne mais l’application volontaire définie
fournit alors plus de services d’éva- dans l’Accord OMC/OTC devrait tou-
luation de la conformité jours être gardée à l’esprit.
ƒƒL’exercice conjoint de la métrologie
fondamentale et de l’accréditation ne Institutions types
représente pas en soi un conflit d’in- de normalisation
térêts (tel que défini par le BIPM, L’institution type de normalisation est
l’ILAC et l’IAF), mais il en est l’organisme national de normalisation.
proche et l’ONUDI encourage donc
les pays en développement à éviter La hiérarchie des normes
d’associer les deux activités. En par- Lorsque l’on développe des projets de
ticulier, un organisme qui accrédite normalisation, il est important de tenir
les laboratoires d’étalonnage ne sau- compte de la hiérarchie des normes
rait fournir des services d’étalonnage. indiquée dans la Figure 10. Au sommet,
les normes internationales, publiées
Bâtir une infrastructure par des organisations internationales à
de normalisation activités normatives. Pour les produits
manufacturés, ces organisations sont
Définition d’une norme notamment les trois organisations faî-
Deux définitions de la norme sont tières, l’ISO, la CEI et l’UIT. Dans le
couramment utilisées. Le Guide ISO/ domaine agroalimentaire, la Commis-
CEI 2 définit la norme comme « docu- sion du Codex Alimentarius (CAC),
ment, établi par consensus et approuvé la Convention internationale pour la
par un organisme reconnu, qui four- protection des plantes (IPPC) et l’Or-
nit, pour des usages communs et répé- ganisation internationale de la santé
tés, des règles, des lignes directrices animale (OIE). Pour le commerce,
ou des caractéristiques, pour des acti- les normes relatives à la métrologie
vités ou leurs résultats, garantissant publiées par l’Organisation internatio-
un niveau d’ordre optimal dans un nale de métrologie légale (OIML) sont
contexte donné ». L’Accord OMC/OTC également très importantes. Les écono-
définit une norme d’une manière plus mies en développement adoptent en
restrictive en soulignant des aspects général comme normes nationales des
importants de l’Accord, à savoir que les normes internationales.
normes sont d’application volontaire et Les normes régionales constituent le
sont limitées aux produits. Ainsi, dans niveau suivant. Elles sont très impor-
une perspective d’infrastructure qua- tantes pour les économies qui appar-
lité, la définition de l’ISO est plus utile, tiennent à des structures économiques

114
Figure 10 – Hiérarchie des normes

ISO,
Normes internationales CEI,
CAC, IPPC,
OIE, OIML

Normes régionales EN, SADC, EAS,


GOST INTER-ÉTATS

Normes nationales ANSI, BS, DIN, ES,


SANS, TX

API, ASME, ASTM,


BRC, GSM, JPEG
Globalgap, UL
Normes d’associations
industrielles
Normes d’organismes de certification

régionales comme l’Union européenne À la base de la hiérarchie figurent les


(UE), la Communauté d’Afrique de normes publiées par les organismes
l’Est (EAC), la Communauté éco- nationaux de normalisation. Ces
nomique eurasiatique (EurAsEC), normes nationales ont un statut juri-
­l’Association des Nations de l’Asie du dique et sont librement disponibles
Sud-Est (ANASE) et d’autres struc- dans les langues nationales. Des grou-
tures. Ces normes régionales sont sou- pements industriels ou des organismes
vent le fondement de la réglementation de certification multinationaux élabo-
technique dans la région et sont donc rent aussi des normes qui ont une cer-
très importantes pour le commerce. taine importance économique. Il s’agit
Lorsqu’une économie en développe- notamment des normes dans l’indus-
ment fait partie d’un bloc commer- trie pétrolière (API), l’industrie des
cial régional, l’adoption de ces normes téléphones mobiles (GSM), les essais
régionales est obligatoire aux termes du (ASTM), les récipients sous pression
traité régional ou d’un accord analogue. (ASME), la sécurité des denrées ali-

115
mentaires (Globalgap, BRC) et de très Accéder aux normes
nombreuses autres normes. Le paysage Dans les économies développées,
normatif comporte donc de multiples les normes sont en général téléchar-
facettes. geables en ligne moyennant paiement.
Dans les économies en développe-
Obtenir le droit d’auteur ment, où il n’y a pas toujours d’accès
sur les normes à l’Internet, les CD-ROM représentent
Il est important de comprendre que les une solution utile, si les normes sont
économies en développement adop- présentées dans un format qui n’est
tent les normes plutôt qu’ils ne les pas aisément modifiable, par exemple,
créent – et les normes internationales PDF (plutôt que MS Word ou analo-
sont élaborées par un petit nombre de gue). Toutefois, la norme imprimée
grands pays industrialisés. Néanmoins. est souvent demandée et un système
les projets ne devraient pas viser à éta- « d’impression à la demande » est ici le
blir des mécanismes pour développer meilleur moyen de ramener les coûts
des normes « indigènes », mais à trou- au minimum et de fournir les dernières
ver des moyens efficaces d’adopter des éditions des normes – autrement dit,
normes internationales. l’installation d’une grande imprimerie
n’est pas une bonne idée.
Certaines des principales normes inter-
nationales sont toutefois protégées Financer les organismes
par le droit d’auteur. Par exemple, les de normalisation
normes ISO et CEI et ne peuvent être Une analyse des données concernant
simplement adoptées comme normes les membres de l’ISO a montré qu’en-
nationales et appliquées à discrétion. viron 30 % des membres étaient entiè-
La qualité de membre à part entière de rement financés par l’État, un même
ces organisations internationales est le pourcentage l’était à 50 % et moins de
moyen le plus économique d’obtenir le 30 % ne bénéficiaient que de 20 % ou
droit d’auteur des normes internatio- moins de ce financement.
nales. Une fois transféré, ce droit d’au-
teur doit néanmoins être protégé au Dans les économies développées dis-
niveau national. Lorsqu’il n’existe pas posant de puissantes industries, la vente
de droit d’auteur, par exemple, pour des normes constitue une part impor-
les Recommandations de l’OIML, cer- tante des revenus des organismes de
taines restrictions d’emploi doivent normalisation, mais dans les économies
être respectées. en développement, elle ne couvre au
mieux que 5 % de leurs coûts d’exploita-

116
tion. Les gouvernements doivent donc à être régis uniquement par des repré-
s’engager officiellement, à long terme, à sentants du gouvernement avec peut-
financer leur organisme national de nor- être quelques rares représentants de
malisation si l’on veut qu’il soit viable. Il l’industrie ou des associations commer-
s’agit là d’un aspect dont doivent tenir ciales, ce qui n’encourage pas l’indus-
compte les projets de l’ONUDI. trie à accepter l’organisme national de
normalisation. Les projets de l’ONUDI
Adhérer à des organisations devraient garantir que les dirigeants
régionales et internationales industriels, ayant une réelle base de
de normalisation pouvoir, constituent le cœur de la struc-
Il est important d’adhérer à des orga- ture de la gouvernance, qu’il s’agisse
nisations régionales et internatio- d’un conseil ou d’un conseil d’adminis-
nales de normalisation pour deux rai- tration. De plus, ce conseil devrait avoir
sons : les divers intérêts du pays doivent une autorité fiduciaire et stratégique
être représentés, et les connaissances réelle sur l’organisme, même s’il doit
acquises dans ces enceintes sur les prin- rendre compte au ministre concerné –
cipales tendances de la normalisation et le ministre lui-même ne devrait pas
régionale et internationale peuvent être tenter de microgérer l’organisme.
rapidement communiquées à l’industrie
et aux autorités. Cela implique que les Les composantes essentielles
membres doivent participer activement d’un projet d’infrastructure
à des comités techniques et non seule- de normalisation
ment aux réunions générales annuelles. La liste des composantes à prendre en
La qualité de membre et une partici- compte dans un projet d’infrastructure
pation active sont un enjeu important de normalisation est donnée ci-après.
des projets de l’ONUDI. Pour garantir Chacune a une ou plusieurs incidences
le maintien de l’adhésion, le gouverne- sur le projet, ainsi que des résultats
ment doit s’engager à fournir un soutien correspondants. Dans une certaine
financier à long terme. mesure, la liste suit la séquence logique
de la démarche à adopter pour le
Faire participer l’industrie projet même si bon nombre des com-
privée à des organismes posantes peuvent ou devraient être
nationaux de normalisation traitées en parallèle.
Dans de nombreuses économies en
développement, les organismes natio- 1. Politique nationale
naux de normalisation existent depuis 2. Coordination nationale
longtemps. Ils sont toutefois nombreux 3. Statut juridique

117
4. Politique financière ƒƒLaboratoires d’étalonnage (publics
5. Indépendance ou privés) 
6. Entité juridique ƒƒDépartement ministériel de métro-
7. Directeur logie légale.
8. Structure de management
9. Personnel La métrologie :
10. Locaux une nécessité fondamentale
11. Équipements La métrologie est la science de la mesure
12. Élaboration des normes et affecte la vie quotidienne depuis l’an-
13. Comités techniques tiquité. De nos jours, la métrologie est le
14. Relations publiques fondement de la maîtrise de la qualité
15. Experts en normalisation industrielle – dans la plupart des indus-
16. Norme pour une norme tries, les mesures représentent 10-15 %
17. Projets de comité des coûts de production. En Europe, les
18. Enquête publique coûts des activités de poids et mesures
19. Norme nationale représentent l’équivalent de 6 % du
20. Experts en information PIB combiné. Les autorités sont égale-
21. Information sur les normes ment tributaires des poids et mesures
22. Point d’information OMC/OTC pour émettre des avertissements si les
23. Système de formation mesures s’écartent des limites réglemen-
24. Cours de formation tées. Et bien entendu, les sciences dépen-
25. Conseil d’administration dent entièrement des mesures. L’infras-
26. Associations tructure de métrologie représente par
27. Autorités conséquent une nécessité fondamentale
28. Métrologie et accréditation sans laquelle les autres activités de l’in-
29. ISO / CEI / CAC frastructure qualité seraient quasiment
30. Organisations régionales impossibles. Elle est une condition pré-
de normalisation alable fondamentale et nécessaire pour
tout projet de l’ONUDI.
Bâtir une infrastructure
de métrologie Choisir une structure
organisationnelle
Institutions types de métrologie pour la métrologie
Les institutions types de métrologie Pour les puristes, l’infrastructure natio-
sont les suivantes : nale de la métrologie est composée de
ƒƒLaboratoire national de métrologie  trois organisations distinctes pour les
ƒƒService national d’étalonnage  trois catégories de métrologie : le labo-

118
ratoire national de métrologie, respon- ce qui indique les limites de son
sable de la métrologie scientifique, le domaine d’activité
département de métrologie légale et b. Le département des poids et mesures
le service national d’étalonnage, qui est responsable des étalons de
couvre la métrologie industrielle. mesure nationaux et des étalonnages
dans les domaines métrologiques
C’est ainsi que cette infrastructure réglementés et non réglementés
est souvent organisée dans les écono- c. Le laboratoire national de métrolo-
mies développées. En Allemagne, par gie est un département distinct, rat-
exemple, le « Physikalisch-technischer taché à une institution scientifique, et
Bundesanstalt (PTB) » est le labora- la métrologie légale est un dépar-
toire national de métrologie au niveau tement ministériel distinct ou est
fédéral, divers office de vérification rattaché à l’organisme national de
(Eichämter) sont responsables de la normalisation.
métrologie légale au niveau provin-
cial et le « Deutscher Kalibrier Dienst Tous ces modes d’organisation sont
(DKD) » est responsable de la métrolo- viables, mais il y a toujours le risque
gie industrielle au niveau fédéral. qu’une ou plusieurs fonctions soient
reléguées à un niveau inférieur d’acti-
Mais les économies en développement vité. Les projets de l’ONUDI ont donc
n’ont souvent pas les moyens d’avoir pour but de mettre en place au moins
trois organisations différentes. L’in- deux institutions de métrologie dis-
frastructure de métrologie relève donc tinctes, solution optimale pour les pays
d’une seule organisation ou est ratta- en développement : le laboratoire natio-
chée – ce qui est courant – à l’organisme nal de métrologie chargé, en outre, de
national de normalisation. De nom- la métrologie industrielle et un dépar-
breuses variantes sont possibles, cha- tement ministériel de métrologie légale.
cune avec ses risques et ses avantages. La raison de cette séparation est très
simple : le personnel du laboratoire
Quelques exemples : national de métrologie est composé de
a. Le laboratoire national de métro- scientifiques alors que les inspecteurs
logie est rattaché à l’organisme de la métrologie légale sont essentielle-
national de normalisation, qui est ment des spécialistes de la réglementa-
également chargé des services d’éta- tion. Même si les technologies sont très
lonnage. La métrologie légale est semblables, les types de personnalités et
un département ministériel distinct, les approches fonctionnelles sont com-
souvent désigné « Poids et Mesures », plètement différents.

119
Mise en place d’un laboratoire de métrologie pour les grandeurs
national de métrologie métrologiques correspondantes
Le laboratoire national de métrologie dont le pays a besoin
est créé par décision nationale, c’est-à- ƒƒGarantir qu’un système national
dire par la législation, pour élaborer et d’étalonnage est établi et maintenu
tenir à jour des étalons nationaux d’une pour diffuser les étalons de métrolo-
ou plusieurs grandeurs. Bien que cela ne gie auprès de l’industrie, des autori-
soit pas exigé dans le principe, la plupart tés et de la société
des pays en développement gèreront une ƒƒReprésenter les pays au niveau
organisation centralisée de métrologie, le international, par exemple, au BIPM
laboratoire national de métrologie. ƒƒReprésenter le pays dans des struc-
tures régionales de la métrolo-
Mandat du laboratoire gie comme AFRIMET (Afrique),
de métrologie APMP (Asie-Pacifique), COOMET
Le mandat du laboratoire national de (Euro-Asie), EUROMET (Europe),
métrologie devrait être le suivant : SIM (Amériques), etc.
ƒƒÉtablir et tenir à jour des éta- ƒƒReprésenter le pays au sein des
lons nationaux de mesure, dont on laboratoires nationaux de métrolo-
puisse démontrer la traçabilité à des gie d’autres pays.
définitions/étalons internationaux

120
Dans de nombreux pays, le labora- Espaces appropriés et maîtrise envi­
toire national de métrologie conduit ronnementale. Les laboratoires de
également les essais d’approbation de métrologie font l’objet d’exigences très
type des appareils de mesure qui relè- spécifiques (par exemple, OIML G13,
vent de la réglementation en métrolo- « Planification de laboratoires de métro-
gie légale. L’homologation finale de ces logie et d’essais »). Ils doivent également
appareils avant leur commercialisation faire l’objet de contrôles environnemen-
devrait néanmoins incomber au dépar- taux stricts (par exemple, température,
tement de métrologie légale. humidité et poussière) 24 heures sur 24
et 7 jours sur 7 durant toute l’année, ce
Garantir la durabilité qui exige une alimentation électrique
du laboratoire de métrologie régulière, faute de quoi l’exactitude
Pour établir un institut national de de mesure sera sérieusement compro-
métrologie parfaitement opérationnel mise. Les équipements ne devraient être
et durable, l’ONUDI, dans la concep- fournis que lorsqu’il existe des espaces
tion d’un projet de métrologie fonda- appropriés pour un laboratoire de
mentale, doit examiner avec soin les métrologie et des contrôles de l’environ-
enjeux majeurs suivants : nement. Par exemple, la poussière n’est
L’assurance juridique concernant l’ins- pas nécessairement un problème dans
titut, son mandat et la prévalence des les économies développées, mais elle
étalons nationaux de mesure dans la l’est dans les économies en développe-
hiérarchie des activités d’étalonnage ment, en particulier si les routes ne sont
du pays. Le meilleur moyen d’y parve- pas goudronnées.
nir est de garantir que la législation est
élaborée conformément aux meilleures Étalons nationaux primaires ou secon-
pratiques internationales (par exemple, daires. Il s’agit des étalons métrolo-
OIML D1, Éléments pour une Loi de giques qui doivent avoir le plus haut
Métrologie) et promulguée par la plus niveau d’exactitude dans le pays. Les
haute autorité législative du pays. étalons primaires sont très coûteux à
établir et à maintenir et ne se trouve-
L’assurance du financement pour ront que dans les laboratoires natio-
mettre en place et maintenir à court naux de métrologie les plus avancés.
terme et à long terme les fonctions du Dans les économies en développe-
laboratoire national de métrologie. Le ment, des étalons nationaux secon-
gouvernement sera la seule source de daires suffisent, pour autant que leur
financement à long terme et le projet de exactitude soit réglée sur les besoins
l’ONUDI doit obtenir qu’il s’y engage. avérés de l’industrie et des autorités.

121
Formation du personnel de la métro- garantir que les acheteurs obtien-
logie. La métrologie fondamentale nent les quantités pour lesquelles
se caractérise par sa haute technicité. ils paient, par exemple, balances,
Pour sa pérennité, il est donc essen- pompes à pétrole, mesureurs de
tiel que le personnel soit bien formé. températures, etc.
La formation peut être assurée par des ƒƒContrôles des opérations de préem-
experts internationaux qui viennent ballage pour les mêmes raisons, par
dans le pays, ou en détachant des per- exemple, pour le beurre, le lait, la
sonnels auprès de laboratoires natio- bière, le vin, les céréales, etc.
naux de métrologie reconnus ou de ƒƒApprobation de type, étalonnage et
préférence, par ces deux moyens. Le vérification des appareils de mesure
fait de conserver un personnel haute- utilisés dans les domaines de la santé
ment qualifié aura des effets positifs et de la sécurité pour garantir que
sur la durabilité à long terme. les décisions sont prises sur la base
de mesurages corrects, par exemple,
Établir des capacités d’étalonnage et de thermomètres, tensiomètres artériels,
mesure (CEM). Les règles pour établir dispositifs de mesure du bruit, etc.
des CEM et leur acceptation par le biais ƒƒApprobation de type, étalonnage
d’examens par les pairs peuvent être et vérification des appareils de
obtenues auprès du BIPM. L’accepta- mesures utilisés dans la mise en
tion et la publication, par le BIPM, des application des lois pour garantir
CEM du laboratoire national de métro- un régime de mise en application
logie garantissent que les mesurages pra- équitable, par exemple, détecteurs
tiqués dans le pays seront acceptables de vitesse, éthylomètres, appareil de
pour les marchés internationaux. Elles pesage des charges sur essieu, etc.
représentent donc une haute priorité.
La principale fonction de la métrologie
Création d’un département légale est donc d’ordre réglementaire
de métrologie légale bien qu’elle soit fondée sur les techno-
Certains processus métrologiques doi- logies de la métrologie. L’organisation
vent être réglementés par le gouver- qui en est responsable devrait donc
nement pour garantir un régime de avoir des pouvoirs réglementaires :
mesure transparent et équitable. Ces département ministériel, agence gou-
processus sont en principe les suivants : vernementale ou autorité de réglemen-
ƒƒApprobation de type, étalonnage et tation investie de tels pouvoirs par la
vérification d’appareils de mesure législation. Il ne s’agit pas d’une fonc-
utilisés dans le commerce pour tion qui peut être aisément privatisée.

122
Les exigences de métrologie légale de l’infrastructure qualité à établir
relèvent d’une réglementation tech- dans les économies en développement.
nique et devraient donc être conformes Certains de ces pays disposent d’une
aux exigences de l’Accord OTC de telle infrastructure depuis plus d’un
l’OMC. Fort heureusement, un grand siècle. Toutefois, ces institutions éta-
corpus de recommandations et normes blies de longue date n’ont pas fait l’ob-
internationales relatives à la métrolo- jet d’une révision depuis des décennies
gie légale a été élaboré et publié sur et elles laissent beaucoup à désirer.
plusieurs années par l’Organisation
internationale de métrologie légale Les projets visant à les moderniser ou à
(OIML). Ces documents sont dispo- élargir la portée du département originel
nibles en accès libre sur le site Web de des poids et mesures (traitant unique-
l’OIML (http ://www.oiml.org). ment des mesurages dans le commerce)
à une métrologie légale moderne sont
Le département de métrologie légale donc toujours d’actualité. Pour concevoir
devrait aussi être responsable de gérer un projet de métrologie légale, l’ONUDI
les relations régionales et internatio- doit examiner avec soin les questions de
nales. La métrologie légale étant une durabilité suivantes :
fonction réglementaire, de nombreuses
régions sont en voie d’harmoniser les Législation en matière de métrologie
règles de la métrologie légale, avec le légale. La manière la plus efficace de
soutien actif de l’OIML. La participa- promulguer une législation de métro-
tion à des organisations régionales est logie légale est de le faire à deux ou
donc décisive. Ces organisations sont plusieurs niveaux. La législation pre-
notamment les suivantes : APLMF (Asie- mière, c’est-à-dire une loi approu-
Pacifique), COOMET (Euro-Asie), vée par le parlement, doit donner une
EMLMF (Euro-Méditerranée), SADC- assurance légale quant au mandat du
MEL (Afrique australe), SIM (Amé- département de métrologie légale, aux
riques), WELMWEC (Europe), etc. pouvoirs de perquisition et de saisie
des inspecteurs agréés, les étalons de
Garantir la durabilité métrologie utilisés, le système d’ap-
d’un département probation type et de vérification, le
de métrologie légale système de contrôle du préemballage
Une infrastructure de métrologie et les sanctions.
légale pleinement fonctionnelle a un
immense impact sur la société et est La législation subsidiaire (c’est-à-dire
donc souvent la première composante les règlements promulgués lorsque

123
nécessaire par le ministre qui y est OIML, auquel cas aucun nouvel essai
habilité par la législation première), ne devra être exigé.
qui contiendra les détails et les préci-
sions techniques, pourra se référer aux Présence dans tous les principaux
normes OIML, ISO, CEI et autres. La centres. La métrologie légale traite
législation existante devra être exami- essentiellement de la surveillance du
née et amendée ou révisée s’il y a lieu. marché. Il est donc très important que
le département de métrologie légale ait
L’assurance du financement est néces- une présence physique appropriée dans
saire pour la création et la maintenance tous les principaux centres d’activités
à court et à long terme du départe- économiques du pays. Une infrastruc-
ment de métrologie légale. L’essentiel ture de métrologie légale, avec un siège
du financement devra être assuré par appuyé par des bureaux régionaux, pro-
le gouvernement, même si les utilisa- vinciaux ou municipaux, selon ce qui est
teurs des équipements de mesure peu- exigé de façon démontrable, est proba-
vent et devraient payer pour des tra- blement l’option la plus efficace pour
vaux d’étalonnage et de vérification. les économies en développement.
Les revenus provenant de cette source
ne seront certainement pas suffisants Équipements d’étalonnage et de vérifi-
pour couvrir toutes les dépenses et les cation. Le département a besoin d’éta-
pressions commerciales ne devraient lons de mesure afin de pouvoir éta-
pas influer indûment sur les activités de lonner et vérifier les équipements de
l’inspectorat. Ainsi, le projet doit être mesure qui relèvent du domaine d’ap-
mené en coopération avec le gouverne- plication des règlements. La classe
ment pour s’assurer de l’engagement à d’exactitude de ces équipements doit
long terme de ce dernier. satisfaire aux exigences réglemen-
taires et il devrait y avoir suffisamment
Laboratoire et équipements pour l’ap- d’équipement pour que les inspecteurs
probation de type. Bien que les exi- soient capables de couvrir l’ensemble
gences relatives à ces laboratoires ne du pays dans des limites de temps rai-
soient pas nécessairement aussi rigou- sonnables. Ces équipements doivent
reuses que pour la métrologie fonda- être régulièrement étalonnés par rap-
mentale, les mêmes questions fonda- port aux étalons du département ou
mentales de durabilité s’appliquent. aux étalons nationaux.
Dans de nombreux cas, les équipe-
ments de mesure seront importés Des inspecteurs de métrologie légale
dans le pays avec des rapports d’essais formés et agréés. En tout premier lieu,

124
il est nécessaire de former les inspec- ƒƒDéterminer l’exactitude des lectures
teurs de métrologie légale à la discipline de l’instrument 
de la métrologie. En second lieu, ils doi- ƒƒÉtablir la fiabilité de l’instrument.
vent être formés à leur responsabilité en Un système national d’étalonnage est
matière de métrologie légale parce qu’ils le moyen le plus efficace de fournir à
doivent comprendre toute l’étendue de l’industrie et aux autorités d’un pays un
leurs pouvoirs juridiques. En troisième tel service. Bien que les services d’éta-
lieu, ils doivent être enregistrés en bonne lonnage puissent être fournis par le
et due forme et disposer de cartes d’iden- laboratoire national de métrologie ou
tité qu’ils présenteront lorsqu’ils péné- le département de métrologie légale, ce
treront dans des locaux. De toute évi- qui est d’ordinaire le cas dans les éco-
dence, lorsqu’ils ne sont plus employés nomies en développement, il est bien
par le département de métrologie légale, préférable que les laboratoires d’éta-
ces cartes d’identité seront retirées. lonnage soient eux-mêmes établis afin
que le laboratoire national de métro-
Applications de sanctions. Le régime logie et le département de métrologie
de métrologie légale ne sera efficace légale puissent se concentrer sur leur
que dans la mesure de l’efficacité des mandat principal. La Figure 11 de la
sanctions appliquées. Il est donc très page suivante montre l’infrastructure
important qu’un système de sanctions nationale de la métrologie et indique
administratives soit développé et mis à la chaîne de traçabilité des mesurages
exécution et, lorsqu’il ne suscite pas le jusqu’à la définition de l’unité.
comportement exigé, les cours de jus- Un système national d’étalonnage
tice doivent intervenir. devrait être établi par le laboratoire
national de métrologie en coopération
Mise en place d’un système étroite avec l’organisme national d’ac-
national d’étalonnage créditation. La création de laboratoires
Les mesurages ne seront acceptés sur d’étalonnage est en général une initia-
un plan mondial que si les équipements tive de l’industrie privée et ne relève
de mesure sont correctement étalonnés, pas par conséquent, du domaine d’ap-
c’est-à-dire s’ils font partie d’une chaîne plication des projets de l’ONUDI. Tou-
ininterrompue de traçabilité qui aboutit tefois, si les laboratoires d’étalonnage
à l’étalon primaire de métrologie natio- doivent être établis à titre de résul-
nale. Il y a à cela trois raisons principales : tats de projet, alors les questions de
ƒƒGarantir que les lectures d’un ins- durabilité telles qu’elles ont été exa-
trument sont cohérentes avec les minées pour le laboratoire national
mesurages d’autres instruments  de métrologie devraient être abordées

125
Figure 11 – L’infrastructure nationale de la métrologie

BIPM

LNM

Laboratoire
d’étalonnage Département
de métrologie
légale
Enterprises

Utilisateurs
finals

malgré l’absence d’exigences légis- projet même si bon nombre des com-
latives et de CMC. Les laboratoires posantes peuvent ou devraient être
d’étalonnage doivent toutefois être traitées en parallèle.
accrédités selon la norme ISO/CEI 1. Politique de l’INQ en matière
17025 et leurs étalons de référence de métrologie
étalonné, avec traçabilité aux étalons 2. Législation
nationaux. 3. Politique financière
4. Entité légale
Composantes essentielles 5. Directeur
d’un projet d’infrastructure 6. Structure de management
de métrologie 7. Personnel
La liste des composantes à prendre en 8. Locaux
compte dans un projet d’infrastruc- 9. Contrôles de l’environnement
ture de métrologie est donnée ci-après. 10. Équipements
Chacune a une ou plusieurs incidences 11. Documentation de la qualité
sur le projet, ainsi que des résultats 12. LNM : Métrologiste
correspondants. Dans une certaine DML : Inspecteurs de métrologie
mesure, la liste suit la séquence logique légale
de la démarche à adopter pour le 13. Système de formation

126
14. LNM : Comparaisons interlabora- vue technique. Cela peut renforcer
toires considérablement la valeur des élé-
DML : Approbations de type ments de sortie de l’organisme d’éva-
15. LNM : Service d’étalonnage luation de la conformité – ses rapports
DML : Vérification d’essais ou d’inspection, ses certificats
16. LNM : Examen par des pairs d’étalonnage et ses certificats de sys-
DML : Surveillance du marché tèmes ou de produits. L’accréditation a
17. LNM, CMC joué un rôle dans l’élimination des obs-
DML : Sanctions tacles techniques au commerce dans de
18. Conseil nombreux domaines.
19. Associations
20. Organisations clientes La confiance qu’apporte l’accrédita-
21. LNM : AFRIMET, APMP, tion est très utile à la fois pour appuyer
COOMET, EUROMET, etc. le progrès économique et protéger les
DML : APLMF, SADCMEL, intérêts publics – dans le domaine non
WELMEC, etc. réglementaire comme dans le domaine
22. LNM : BIPM réglementaire. Ses avantages peuvent
DML : OIML contribuer aux aspects suivants :
ƒƒCréation de services d’évaluation de
Bâtir une infrastructure la conformité reconnus sur le plan
d’accréditation international 
ƒƒOuverture de marchés d’exporta-
Institutions types tion pour les industries nationales 
L’institution d’accréditation type est ƒƒSoutien au développement indus-
un organisme national d’accréditation. triel par le renforcement de la com-
pétitivité 
Le rôle de l’accréditation ƒƒCréation de la transparence sur les
La croissance du commerce durant les marchés par la description claire
dernières décennies appelle une plus des domaines de compétence et des
grande certitude internationale sur comparaisons interlaboratoires 
l’intégrité des résultats de l’évaluation ƒƒMise en œuvre de mesures anti-cor-
de la conformité. L’accréditation est ruption par le biais de la traçabilité
un moyen de fournir cette assurance. des résultats, des audits annuels de
Il s’agit d’une attestation indépen- surveillance, des évaluations sur site,
dante qu’un organisme d’évaluation des évaluations par des pairs et de
de la conformité opère d’une manière la gestion des enregistrements de
impartiale et compétente du point de toutes les étapes d’un processus.

127
Il n’est pas étonnant dès lors, que les gou-
vernements de nombreuses économies NOTE : L’objectif ultime de la création
d’un organisme national ou régional
en développement se sentent obligés
d’accréditation est qu’il devienne signa-
d’établir un organisme national d’accré-
taire du MRA de l’ILAC et/ou de l’IAF.
ditation reconnu sur le plan international
pour appuyer leur développement indus-
triel et créer la certitude de la mise en Choisir des structures
application des règlements techniques. organisationnelles
Les organismes d’accréditation pren-
Obtenir la reconnaissance nent diverses formes et sont de tailles
internationale différentes : certains pays n’en ont
Au niveau international, la Coopé- qu’un, d’autres plusieurs, d’autres
ration internationale sur l’agrément encore l’intègrent dans une organisa-
des laboratoires d’essai (ILAC) et le tion plus grande comme l’organisme
Forum international de l’accrédita- national de normalisation. Mais la ten-
tion (IAF) sont les principales organi- dance est aujourd’hui, pour les pays
sations actives dans le développement qui ont de nombreux organismes d’ac-
de pratiques et procédures d’accré- créditation, à les fusionner en un, voire
ditation. De plus, ces organisations deux au maximum, en reflétant la répar-
gèrent des accords de reconnaissance tition des responsabilités de l’ILAC et
mutuelle (MRA) entre leurs membres. de l’IAF. Dans le même temps, la plu-
Elles se répartissent les responsabilités part des pays prennent conscience du
de la manière suivante : fait que ces organismes doivent être
ƒƒLaboratoires (ILAC)  indépendants et distincts d’autres orga-
ƒƒOrganismes de certification (IAF)  nisations de l’infrastructure qualité
ƒƒOrganismes d’inspection (ILAC et pour éviter tout conflit d’intérêt réel
IAF). ou perçu. L’ONUDI doit aussi s’assu-
rer qu’un organisme d’accréditation
Les MRA entre membres participants qu’elle établit est impartial, indépen-
facilitent l’acceptation internationale dant et exempt de conflits d’intérêts.
des données d’essais, des étalonnages,
des rapports d’inspection et des cer- Financer un organisme
tificats (systèmes et produits). Tout d’accréditation
projet de l’ONUDI de créer un orga- Dans la plupart des économies en déve-
nisme national d’accréditation devrait loppement, les autorités n’ont aucune
au final encourager l’organisme à deve- idée des coûts réels d’un système natio-
nir signataire des MRA. nal d’accréditation. Elles s’engagent

128
à financer les phases de mise en place ƒƒL’enregistrement de l’organisme
en pensant que les redevances de l’ac- dans l’un des États membres, ses
créditation couvriront rapidement structures de gouvernance et sa res-
les dépenses. La réalité est bien diffé- ponsabilité professionnelle
rente. Il est hautement improbable que ƒƒLes mécanismes conjoints de finan-
les redevances couvrent les dépenses cement à court terme et à long terme
totales. Pour atteindre le point de recou- ƒƒLa nomination d’un directeur et
vrement des coûts, un organisme doit d’un personnel à plein temps
accréditer entre 200 et 250 organisa- ƒƒLa reconnaissance de l’organisme
tions, cible impossible à atteindre dans régional d’accréditation en tant
de nombreux pays en développement. qu’il est équivalent à un organisme
Le gouvernement devra donc continuer national d’accréditation, en particu-
de fournir l’essentiel du financement à lier dans l’administration des règle-
long terme. Même si le nombre magique ments techniques
de 200 organisations accréditées peut ƒƒL’acceptation de l’organisme régio-
être atteint, le gouvernement devra nal d’accréditation en tant qu’il
encore financer le système d’accrédita- représente les États individuels
tion pour ses obligations internationales dans des forums internationaux de
et régionales, comme les cotisations de l’accréditation et en tant que signa-
membres de l’IAF et de l’ILAC. Il s’agit taire des accords de reconnaissance
là d’un domaine qui doit être examiné mutuelle de l’IAF et de l’ILAC
avec soin lors de la phase de conception ƒƒLa création de structures de liaison,
des projets de l’ONUDI. c’est-à-dire un bureau de l’accrédita-
tion dans le ministère responsable de
Mise en place des organismes chaque État membre pour faciliter
régionaux d’accréditation l’évaluation et l’accréditation d’or-
En raison de leurs ressources financières ganisations au niveau national par
et humaines limitées, certaines régions l’organisme régional d’accréditation
se sont engagées sur le long chemin qui ƒƒLa formation et l’agrément d’éva-
aboutira à la création d’un organisme luateurs principaux et d’évaluateurs
d’accréditation. C’est le cas, par exemple, techniques dans chacun des États
de la SADC. Les États membres doivent membres participants.
se mettre d’accord sur des questions très
importantes, notamment : La création d’un tel organisme natio-
ƒƒLa forme organisationnelle et les nal d’accréditation est sans nul doute
statuts de l’organisme régional d’ac- utile mais il ne faut pas se faire d’illu-
créditation sions sur les difficultés. Il s’agira d’un

129
Figure 12 – Pyramide de l’évaluation pour la conformité à la norme ISO/IEC 17011

Évaluation par Exemples

Qualité
des
résultats

Qualité
du processus

Qualité
de la structure

projet à long terme dans un cadre tem- d’évaluation par des pairs de l’IAF ou
porel de six à huit ans avant que l’or- de l’ILAC, ou encore de leurs groupe-
ganisme soit finalement un signataire ments régionaux reconnus avant de pou-
des accords de reconnaissance multila- voir devenir signataire de leurs accords
téraux de l’IAF et de l’ILAC. de reconnaissance mutuelle. Cette éva-
luation par des pairs considérera la per-
NOTE : La création d’un organisme ré- formance de l’organisme d’accréditation
gional d’accréditation exige une forte dans trois catégories générales : la qua-
volonté politique de la part des gouver- lité de la structure, la qualité des proces-
nements impliqués. La résolution des sus et la qualité des résultats. Ce proces-
problèmes juridiques et administratifs sus est représenté à la Figure 12.
et l’obtention de la reconnaissance in-
ternationale prendra jusqu’à huit ans.
Assurer la durabilité
d’une infrastructure
Se conformer à la norme d’accréditation
ISO/CEI 17011 À maints égards, l’organisme d’accré-
L’organisme d’accréditation doit être ditation est la structure faîtière de la
conforme à la norme ISO/CEI 17011, pyramide de l’assurance de la confor-
aux normes utilisées par le groupe mité dans un pays. Il semble donc par-

130
ticulièrement approprié de n’avoir d’accréditation au titre d’un engage-
qu’un seul organisme national d’accré- ment à long terme, même s’il est créé
ditation que tous les ministères et orga- grâce au financement d’un donateur.
nismes de réglementation convien- Nous avons vu plus haut qu’il s’agit là
nent d’appuyer et d’utiliser. Un certain d’une question fondamentale pour tout
nombre d’économies développées ont projet. Cet engagement sans ambiguïté
établi plus d’un organisme d’accrédita- du gouvernement est d’une importance
tion, en particulier lorsqu’ils couvrent vitale pour la pérennité de l’organisme
des domaines différents comme les d’accréditation et doit être obtenu
essais et la certification. avant qu’un projet ne soit lancé.

NOTE : Pour les économies en déve- NOTE : L’accréditation ne s’auto-­


loppement, la situation optimale est financera pas à court terme et on peut
de créer un seul organisme national douter qu’elle le fera à long terme dans
­d’accréditation, qui est accepté par l’en- les économies en développement.
semble de l’industrie et en particulier Même si le nombre magique de 200 or-
par tous les ministères et autorités. ganisations accréditées est atteint, le
gouvernement doit donc reconnaître
qu’il devra soutenir financièrement à
Cette situation est acceptable lorsque long terme l’organisme d’accréditation
l’économie peut supporter plus d’un s’il souhaite sa pérennité.
organisme d’accréditation. Mais pour
les économies en développement, cela
n’est en général pas économiquement Assurer l’impartialité de
ou techniquement viable. Les pro- l’organisme d’accréditation
blèmes peuvent se poser lorsque ces Les processus d’évaluation et de prise
économies ont établi plusieurs orga- de décision de l’organisme d’accrédi-
nismes, relevant chacun d’un ministère tation ne devraient pas être soumis à
différent et soutenu par un organisme une influence indue provenant de l’or-
donateur différent, avec pour résultat ganisme d’accréditation lui-même ou
le risque de chevauchement de leurs de l’extérieur, en particulier des minis-
activités. Le meilleur moyen d’éviter tères ou de leurs organismes. Une
ce problème est d’adopter une législa- conformité continue et démontrable
tion établissant un organisme national à la norme ISO/CEI 17011 est essen-
d’accréditation unique. tielle.

Financement. Le gouvernement doit


appuyer financièrement l’organisme

131
12. Documentation qualité
Accords de reconnaissance 13. Domaine d’activité premier
multilatérale de l’IAF et de 14. Relations publiques
l’ILAC 15. Comités techniques
En définitive, l’organisme d’accrédi- 16. Essais d’aptitude
tation doit devenir signataire des ac- 17. Métrologie, normes
cords de reconnaissance multilatéraux
18. Conseil d’administration
(MRA) de l’IAF et de l’ILAC. Faute de
19. Associations
quoi, aucune des évaluations de confor-
mité qu’il accrédite ne sera acceptée sur 20. Organisations clientes
les marchés internationaux. 21. Évaluateurs principaux
22. Évaluateurs techniques
23. Système de formation
Composantes essentielles 24. Cours de spécialisation
d’un projet d’infrastructure 25. Pré-évaluations
d’accréditation 26. Groupes de travail
La liste des composantes à prendre en 27. Accréditations communes
compte dans un projet d’infrastructure 28. Pré-évaluation
d’accréditation est donnée ci-dessous. 29. MLA/MRA
Chacune a une ou plusieurs incidences
sur le projet, ainsi que des résultats Mise en place d’une
correspondants. Dans une certaine infrastructure d’inspection
mesure, la liste suit la séquence logique
de la démarche à adopter pour le Institutions types
projet même si bon nombre des com- ƒƒOrganismes d’inspection commer-
posantes peuvent ou devraient être ciaux
traitées en parallèle. ƒƒOrganismes d’inspection techniques
1. Politique d’accréditation de l’ONA ƒƒOrganismes d’inspection réglemen-
2. Coordination nationale taires.
3. Statut juridique
4. Politique financière Au Chapitre 2, nous avons vu que l’ins-
5. Indépendance pection est définie comme l’« examen
6. Entité légale de la conception d’un produit, d’un pro-
7. Directeur duit, processus ou d’une usine et déter-
8. Locaux mination de leur conformité à des exi-
9. Structure de management gences spécifiques ou, sur la base d’un
10. Personnel jugement professionnel, aux exigences
11. Équipements générales. » Sachant que le terme de

132
« produit » peut englober le matériel, ou d’examens et de calculs techniques
les logiciels, les services ou les matières hautement complexes nécessitant un
transformées, le champ de l’inspection niveau de compétence professionnelle
est potentiellement très vaste. Les tech- élevé. Dans l’éventail des organismes
niques d’inspection sont applicables à d’inspection décrits au Chapitre 4 figu-
différents niveaux de l’activité écono- rent des organismes indépendants, dits
mique, y compris, par exemple : de Type A, et d’autres, de Type B, qui
ƒƒAux produits de l’agriculture ou aux conduisent des inspections pour l’en-
produits fabriqués en usine  tité à laquelle ils appartiennent.
ƒƒÀ la sûreté et à l’intégrité des véhi-
cules, des bâtiments et des usines de D’autres organismes d’inspection (de
traitement  Type C) ont un statut hybride et peu-
ƒƒAux appareils utilisés dans le com- vent aussi fournir des services d’inspec-
merce (équipements de pesage et de tion à d’autres organisations que leur
mesurage par exemple)  organisation mère. L’exigence fonda-
ƒƒÀ la qualité et à la quantité des mar- mentale est que l’inspection soit réali-
chandises commercialisées. sée avec intégrité et systématique.

Les exigences par rapport auxquelles Considérations


l’inspection est à réaliser diffèrent elles fondamentales pour
aussi. Elles peuvent, par exemple, être le projet : l’infrastructure
spécifiées dans des contrats portant sur d’inspection
la fourniture de biens ou de services
ou être stipulées dans la législation en Finalité
matière de santé, de sûreté ou de com- L’infrastructure d’inspection peut sim-
merce équitable. plement viser la facilitation du dévelop-
pement du commerce et de l’industrie,
En raison de ces différents facteurs, mais elle peut également concerner des
la mise en place d’une infrastructure domaines tels que la protection de la
d’inspection implique donc, au préa- santé, de la sécurité et du bien-être des
lable, d’en définir clairement la ou les personnes. Si l’infrastructure d’inspec-
finalité(s) et d’en bien cerner les avan- tion s’inscrit dans le contexte de la mise
tages attendus et le coût éventuel. en place d’une infrastructure qualité à
l’échelon national, les priorités natio-
La nature de l’inspection peut varier : nales auront déjà été examinées et elles
il peut s’agir d’opérations simples et serviront de base pour déterminer la
répétitives de statistiques et de mesures portée de l’infrastructure d’inspection.

133
La nature et le niveau de l’inspection Lorsque l’inspection est une exigence
requise dépendront des attentes des prévue, directement ou implicite-
parties concernées et de la confiance ment, par la législation, l’impact éco-
qui peut être accordée à la conformité nomique est à prendre en compte. Les
des objets. Comme nous l’avons vu au inspecteurs doivent être rémunérés.
Chapitre 3, l’évaluation des risques Les délais d’attente pour qu’un inspec-
associés à la non-conformité est un teur soit disponible et la durée du tra-
paramètre important du processus de vail d’inspection à réaliser peuvent être
conception de l’infrastructure d’inspec- coûteux. Il est vivement conseillé aux
tion. En quoi les objets concernés peu- législateurs d’appliquer le processus
vent-ils ne pas être conformes ? Avec d’évaluation de la conformité axée sur
quelle probabilité sont-ils susceptibles le risque lorsqu’ils envisagent d’impo-
de ne pas être conformes ? Quelles ser l’inspection par voie de règlement.
pourraient être les conséquences de la
non-conformité ? Quel niveau d’effort L’inspection n’est pas la seule technique
est-il raisonnable d’investir pour pré- applicable pour gérer la multiplicité et la
venir les non-conformités ? variété des risques présents dans la vie

134
de tous les jours. Le principe fondamen- chez l’acquéreur ou, avant l’expédition
tal de l’approche qualité consiste à inté- des marchandises, chez le fabricant. Là
grer la qualité d’emblée, dès le stade de la encore, l’inspection peut être réalisée
conception, plutôt que de la vérifier a pos- par une agence extérieure et l’acqué-
tériori. Or, dans la mesure où il n’existe reur en prend en charge les coûts.
pas de processus absolument parfait, il y
aura forcément des éléments à inspecter. Une autorité réglementaire peut
employer ses propres inspecteurs pour
Lorsqu’il s’agit de concevoir une infras- procéder aux opérations de vérifica-
tructure d’inspection, il est impor- tion de la conformité aux exigences de
tant de s’assurer que toutes les autres la réglementation. Elle peut aussi faire
mesures de prévention des non-confor- réaliser l’inspection par une agence
mités sont déjà en place. La définition indépendante. Dans les deux cas, les
du cahier des charges de l’inspection coûts peuvent être pris en charge par
pourra ainsi être contenue dans des l’autorité en question ou, selon une
limites réalistes et économiques. pratique qui devient courante dans cer-
taines économies, être en totalité ou en
Base clients potentielle partie à la charge de la personne ou de
Les différents aspects étudiés jusqu’ici l’entreprise responsable des objets ins-
montrent l’ampleur de la base de pectés. Par exemple, l’inspection pério-
clients potentiels de l’inspection. Il y a dique réglementaire des véhicules est à
différentes situations possibles. la charge de leur propriétaire.

Un fabricant peut employer ses propres La planification de l’infrastructure


inspecteurs pour vérifier la qualité de d’inspection doit tenir compte du type,
ses produits ; il peut aussi engager ponc- du nombre et de la taille des entreprises
tuellement des inspecteurs extérieurs clientes et de la nature de l’inspection
sous contrat s’il n’a pas à réaliser fré- à réaliser. Contrairement aux essais, qui
quemment des inspections ou s’il a sont en général réalisés dans des labora-
besoin de compétences spécialisées. toires installés dans des sites spécifiques,
Dans les deux cas, le coût de l’inspec- l’inspection est le plus souvent réalisée
tion sera à la charge du fabricant. là où se trouvent les objets à inspecter.
Ainsi, lorsque les distances entre les dif-
Un acquéreur peut employer ses férents clients sont importantes, il faut
propres inspecteurs pour vérifier la plus de temps pour réaliser les inspec-
qualité et la quantité des produits qu’il tions car le temps passé en déplacement
achète. L’inspection peut être réalisée vient s’y ajouter.

135
Les coûts du voyage et, éventuellement, que les normes représentent les bonnes
du séjour et du logement des inspecteurs pratiques usuelles dans le domaine
sont aussi à comptabiliser. Si les activi- technique concerné et qu’il sera plus
tés d’inspection sont éminemment spé- facile de trouver des inspecteurs ayant
cialisées et ne prennent que quelques les compétences correspondantes. S’il
journées par an, il peut être plus écono- n’y a pas de norme dans le domaine
mique de faire venir d’un autre pays un ou si les normes existantes n’y sont pas
inspecteur ou une équipe d’inspecteurs adaptées, les programmes d’inspection
plutôt que d’investir des efforts et d’en- devront être établis en consultation
gager des dépenses pour créer, pour ce avec les clients. Quand l’inspection, telle
type d’activités, un élément spécifique que définie ci-dessus, vise à déterminer
de l’infrastructure d’inspection. la conformité à des exigences géné-
rales, les inspecteurs sont alors appelés
Inversement, sur les sites où il y a des à exercer un jugement professionnel.
inspections à effectuer pratiquement
en permanence, l’agence peut déta- La méthodologie et les résultats des ins-
cher un ou plusieurs inspecteurs, qui pections seront plus cohérents si les ins-
devront être très attentifs à ne pas pecteurs suivent tous les mêmes procé-
établir de relations trop proches avec dures. En se réunissant tous, de temps
les personnes sur place, sous peine de à autre, pour promouvoir une approche
perdre une partie de leur objectivité. commune dans un domaine technique
donné, les inspecteurs, qui travaillent
Les exigences en matière de souvent seuls, loin du siège de l’entre-
conformité prise à laquelle ils appartiennent, fini-
Une fois que l’on a défini les finalités et ront par entretenir un esprit de corps
donc la portée de l’infrastructure d’ins- qui favorisera cette cohérence.
pection et que l’on a identifié ce dont
les clients potentiels ont besoin, on Les ressources
peut définir les exigences par rapport L’inspection nécessite des spécialistes
auxquelles les inspecteurs vérifieront des domaines techniques concernés qui
la conformité. Partout où cela est pos- peuvent, dans certains cas, avoir besoin
sible, dans les contrats commerciaux ou d’équipements de mesure ou d’essai.
dans la législation, il convient d’utiliser Même si la majeure partie des activi-
les normes existantes, en particulier tés est effectuée sur le terrain, il est utile
celles adoptées au niveau international. qu’un organisme d’inspection dispose
d’un bureau. Ces différents aspects sont
L’intérêt de cette approche tient au fait examinés plus en détail ci-après.

136
Le personnel personnes ou des organisations exté-
Ressource essentielle d’un organisme rieures à l’organisme d’inspection ne
d’inspection, l’équipe d’inspecteurs puissent pas influencer les résultats des
disposera d’un haut niveau de compé- inspections.
tence dans les domaines de spécialité
que recouvre l’offre de services. De la Les équipements
portée des activités d’inspection à réa- Un organisme d’inspection doit pou-
liser dépendra l’éventail des compé- voir disposer des équipements adap-
tences auxquelles l’organisme d’ins- tés pour mener à bien ses activités.
pection devra avoir accès. Il n’est pas Il n’est pas indispensable qu’il pos-
utile d’engager tous les inspecteurs à sède ses propres équipements s’il peut
plein temps s’il est possible de recruter, trouver des arrangements pour uti-
ponctuellement sous contrat, les com- liser les équipements d’autres orga-
pétences nécessaires. nisations, ceux d’un laboratoire d’es-
sai, par exemple. Quels que soient les
En règle générale, au-delà d’une cer- arrangements, l’organisme d’inspection
taine charge de travail, il est plus éco- assume certaines responsabilités face
nomique d’employer un collaborateur aux équipements utilisés, notamment :
à temps complet. Le travail des inspec- ƒƒIls doivent être utilisés exclusive-
teurs sous contrat devra s’inscrire dans ment par des personnes autorisées 
le cadre du système de management de ƒƒIls doivent être utilisés selon les ins-
l’organisme d’inspection et faire l’objet tructions prévues 
d’une surveillance adéquate. À cause ƒƒIls doivent être et rester adaptés à
de ces différentes contraintes et du fait l’usage prévu 
que bon nombre des inspecteurs à plein ƒƒIls doivent être identifiés correc-
temps sont souvent appelés à travailler tement et sans équivoque possible
sur le terrain, la gestion de l’organisme de façon à assurer la traçabilité des
d’inspection doit être rigoureuse. résultats de mesure ou d’essai pour
lequel ils ont été utilisés 
Le maintien d’un haut niveau d’inté- ƒƒIls doivent être correctement éta-
grité professionnelle est indispensable lonné et entretenus, sans perdre de
pour garantir que les inspecteurs tra- vue qu’ils pourront être utilisés sur
vaillent sans être soumis à des pres- le terrain et que les conditions de
sions d’ordre commercial, financier et transport et de stockage ne sont pas
autres, susceptibles d’influencer leur toujours optimales.
jugement. Des procédures doivent être
mises en place pour veiller à ce que des

137
Installations Accréditation
Même si, pour l’essentiel, les activi- Étant donné que l’élément clé d’un orga-
tés d’inspection s’opèrent sur le ter- nisme d’inspection réside dans la com-
rain, l’organisme d’inspection aura pétence des inspecteurs, l’accréditation
besoin d’un lieu d’implantation pour n’y a pas autant d’importante que dans
différentes fonctions du siège central, d’autres secteurs. Les organismes d’ins-
notamment pour la direction générale, pection devront, quoi qu’il en soit, satis-
l’interface avec les clients, la tenue à faire aux exigences de la norme ISO/
jour et le stockage des enregistrements CEI 17020 qui établit les critères conve-
et, s’il y a lieu, la maintenance et l’éta- nus au plan international pour les orga-
lonnage des équipements. Il arrive aussi nismes procédant à l’inspection. Deux
que les inspecteurs aient besoin d’un aspects peuvent motiver la recherche de
bureau pour certains aspects de leur l’accréditation, notamment :
activité. Dans l’ensemble, l’aspect qui ƒƒFournir une preuve objective que
concerne les installations à prévoir est l’organisme répond effectivement
probablement l’élément le moins déci- aux exigences de la norme et qu’en
sif de la planification pour la mise en toute probabilité le niveau de ses
place d’une infrastructure d’inspection. prestations sera adéquat 

138
ƒƒL’acceptation, dans un autre pays, sur les compétences de son personnel,
des rapports d’inspection produits l’organisme devra se garder de ne pas
par l’organisme, lorsque ces rap- le laisser partir à la concurrence.
ports concernent des articles expor-
tés dans le pays en question. Il est important de maintenir des
bonnes conditions d’emploi, y compris
Étant donné que l’accréditation repré- en ce qui concerne les salaires, mais
sente, pour l’organisme d’inspection, aussi, pour le directeur, d’établir de
une dépense suivie, cette démarche ne bonnes communications avec l’équipe
sera entreprise que si elle apparaît jus- car de nombreux inspecteurs travaille-
tifiée après avoir été dûment prise en ront loin du siège et la communication
compte. sera décisive pour soutenir leur moti-
vation et leur engagement.
Aspects de la viabilité :
Infrastructure d’inspection Composantes essentielles
d’un projet d’infrastructure
Stabilité financière d’inspection
Quand l’organisme d’inspection peut La liste des composantes à prendre en
avoir recours à des inspecteurs compé- compte dans un projet d’infrastructure
tents en les engageant sous contrat, le d’inspection est donnée ci-après. Cha-
coût initial de l’offre de services d’ins- cune a une ou plusieurs incidences sur le
pection est relativement bas. L’élément projet, ainsi que des résultats correspon-
clé en l’occurrence réside dans l’apti- dants. Dans une certaine mesure, la liste
tude du directeur commercial à main- suit la séquence logique de la démarche
tenir la satisfaction des clients à un à adopter pour le projet, même si bon
niveau élevé tout en développant les nombre des composantes peuvent ou
capacités d’inspection en fonction de devraient être traités en parallèle.
la progression de la demande. 1. Décision du conseil
­d’administration
Conservation du personnel 2. Statut juridique
Comme pour d’autres éléments de l’in- 3. Politique financière
frastructure qualité, l’organisme d’ins- 4. Entité légale
pection doit être à même de recruter, 5. Portée de l’inspection
de former et de retenir le personnel 6. Directeur
technique dont il a besoin. Étant donné 7. Structure de gestion
que l’essentiel de l’atout commercial 8. Personnel – inspecteurs et soutien
de l’organisme repose effectivement 9. Installations

139
10. Équipements logie alimentaire, de la technologie des
11. Interface client et marketing fibres et de multiples autres secteurs.
12. Documentation qualité
13. Formation et système Les essais peuvent être destructifs ou
de développement non destructifs, simples ou extrême-
14. Conseil d’administration ment complexes. Il peut s’agir d’essais
15. Associations de routine, d’essais courants ou d’essais
16. Organisations clientes à la pointe de la technique. En bref, vous
17. Pré-évaluation (facultatif) avez toute latitude de choix en matière
18. Évaluation et accréditation d’essais. La préparation d’un projet
(facultatif) de l’ONUDI visant la mise en place
de capacités d’essais impliquera, par
Mise en place d’une conséquent, un travail de réflexion très
infrastructure d’essais approfondi, sans quoi ce projet devien-
dra très rapidement un puits sans fond
Institutions types dans lequel seront engloutis en pure
Les institutions types d’une infrastruc- perte tous les capitaux à disposition.
ture d’essais sont les suivantes :
ƒƒLaboratoires d’essais  Évaluation des besoins
ƒƒLaboratoires de pathologie  en matière d’essais
ƒƒLaboratoires environnementaux. L’ampleur du domaine d’application
des essais a des implications profondes
Les fonctions sur la conception du projet. Dans ce
d’un laboratoire d’essais domaine, peut-être plus encore que
Un laboratoire d’essais effectue des pour toute autre composante de l’in-
essais pour déterminer les caractéris- frastructure qualité, l’évaluation des
tiques d’un produit ou d’une matière besoins du pays devra être opérée avec
première. Ces caractéristiques sont une rigueur absolue. Dans les pays en
ensuite évaluées par rapport aux exi- développement où l’État doit mettre
gences d’une norme. Le laboratoire en place et assurer l’entretien de la plu-
produit ensuite un rapport d’essai part des installations d’essais, cette éva-
ou un certificat d’essai établissant les luation est encore plus pertinente car
résultats. Le domaine d’application chaque ministère a tendance à vouloir
des essais est immense, il couvre les établir son propre laboratoire d’essais.
secteurs de la mécanique, de l’électri-
cité, de la métallurgie, du génie civil, de Cette fragmentation est malheureuse-
la biologie, de la chimie, de la techno- ment encouragée par les donateurs qui

140
traitent avec les différents ministères. vent être réalisés avec des tempéra-
L’établissement d’un nouveau projet tures de 15°C à 30°C, avec une humi-
dans ce domaine implique donc impé- dité relative ne dépassant pas 70 % .
rativement une évaluation d’ensemble L’alimentation électrique en continu
des capacités de laboratoire à disposi- (24 heures sur 24, sept jours par
tion, à l’état latent ou en activité, ainsi semaine) est fondamentale lorsqu’il
qu’une politique des pouvoirs publics faut maintenir des conditions environ-
quant à l’attribution des ressources nementales très précises. Ce type d’exi-
humaines. gences est à prendre en compte lors de
la construction ou de la rénovation de
Garantir l’adéquation des locaux laboratoires.
De nombreux laboratoires d’essai
ont besoin de locaux répondant à des L’orientation des fenêtres est un aspect
exigences tout à fait spécifiques. Par très souvent négligé dans la conception
exemple, différentes fonctions doivent des laboratoires. Dans l’hémisphère
être séparées pour éviter la contami- nord, le soleil vient du sud, les princi-
nation croisée des échantillons, et il pales fenêtres sont orientées au nord
est important que le laboratoire et les pour éviter l’ensoleillement direct.
espaces de bureau soient des lieux dis- Dans l’hémisphère sud, la situation est
tincts pour que le laboratoire ne soit inversée. Les architectes mandatés par
occupé que durant le temps néces- des pays donateurs de l’hémisphère
saire aux essais. En outre, la plupart nord doivent y être attentifs.
des essais de produits impliquent des
conditions particulières : tempéra- Choix de l’équipement d’essai
ture constante, humidité, vitesses d’es- Avant de se procurer les équipements
sai, forces d’essai, séquences d’essai et d’essai, il conviendra de choisir la
nombres de cycles d’essai, etc. méthodologie d’essai. Les équipements
choisis doivent pleinement répondre
Pour l’essai des textiles et des poly- aux exigences d’ordre méthodologique,
mères, il faut notamment une tem- et non pas simplement aux préférences
pérature de 20 ± 2°C et une humidité du personnel d’essai. Les résultats des
relative de 65 ± 2 %, alors que pour les essais des équipements doivent être
essais du papier et de nombreux déri- reproductibles, dans des conditions
vés du caoutchouc, la température doit similaires, avec ceux d’autres labora-
être de 23 ± 1°C et l’humidité relative toires, comme les produits nécessaires
de 50 ± 2%. En revanche, la plupart des aux essais, par exemple la qualité des
essais mécaniques et électriques peu- gaz, des produits chimiques, etc.

141
La possibilité de faire appel à un ser-
vice de maintenance ou de soutien
technique est un élément majeur à
prendre en compte pour certaines
marques particulières d’équipement
d’essai. Il est souvent préférable d’in-
vestir dans des équipements d’essai
sensiblement plus onéreux, mais pour
lesquels est assurée une maintenance
plutôt que de choisir des équipements
meilleur marché pour lesquels il n’y
a pas de service de soutien technique
dans le pays ou dans les États voisins.

L’alimentation électrique est égale- à une telle infrastructure dans un pays


ment pertinente pour les performances voisin. L’étalonnage de certains équi-
de l’équipement. Dans de nombreuses pements d’essai implique le recours à
économies en développement, l’ali- des matériaux de référence certifiés,
mentation électrique ne répond pas lesquels, fréquemment, ne sont dispo-
aux critères généralement acceptées nibles qu’auprès d’un nombre limité de
en matière de stabilité, c’est-à-dire une sources. Le projet doit tenir compte de
variation de 5 % sur la tension. L’ampli- la possibilité à long terme d’accéder à
tude des variations de tension peut aller ce type de matériaux, un problème qui
jusqu’à 15 % et les interruptions de cou- tient souvent davantage au manque de
rant sont fréquentes. Il faut peut-être devises qu’à d’autres considérations.
prévoir des stabilisateurs de tension
supplémentaires et des dispositifs ASI, Formation et conservation
sans quoi l’équipement risque de ne pas du personnel
avoir les performances attendues. Les équipements d’essais modernes
pour les produits et l’agroalimentaire
Étalonnage des équipements deviennent très sophistiqués et font
d’essai appel, par exemple, à des spectropho-
L’étalonnage correct des équipements tomètres à absorption atomique, à des
d’essai est un élément important qui chromatographes en phase gazeuse, à
présuppose l’existence, dans le pays, des chromatographes haute perfor-
d’une infrastructure de métrologie mance liquide, etc. Le personnel doit,
opérationnelle, ou la possibilité d’accès par conséquent, avoir une solide for-

142
mation théorique et une expérience développer des capacités d’essai com-
pratique adéquate, qu’il pourra acqué- pétentes, l’accréditation du laboratoire
rir en effectuant des stages prolongés d’essais est l’aboutissement final. Il
dans un laboratoire d’essais. s’agira, par conséquent, de choisir l’or-
ganisme d’accréditation relativement
La rémunération du personnel est éga- tôt dans la phase de mise en œuvre du
lement un aspect important. Autant projet, car, d’un organisme d’accrédita-
que possible, dans le cadre du projet, tion à l’autre, les différences d’approche
il conviendra de veiller à ce que le per- sont significatives et ce choix influen-
sonnel pleinement qualifié soit suffi- cera certaines des activités du projet. Au
samment bien payé pour qu’il reste moment de choisir un organisme d’ac-
attaché à l’organisation. créditation, les critères suivants doivent
être gardés à l’esprit :
Obtention de l’accréditation ƒƒLa langue 
à ISO/CEI 17025 ƒƒLa proximité par rapport au pays,
Selon le type d’essai réalisé par le labo- pour maintenir au minimum les
ratoire, les clients ou l’autorité de régle- coûts des trajets (en partant du prin-
mentation peuvent exiger l’accrédita- cipe que le pays ne dispose pas lui-
tion du laboratoire pour obtenir une même de son propre organisme
attestation extérieure de sa compétence d’accréditation) 
technique pour son domaine d’essai ƒƒLes coûts de l’accréditation (la plu-
spécifique. Lorsque tel est le cas, le labo- part des organismes d’accrédita-
ratoire devra obtenir l’accréditation de tion donneront des indications chif-
conformité à ISO/CEI 17025. frées approximatives en matière de
budget) 
S’il n’y a pas d’exigences spécifiques ƒƒVérifier que l’organisme d’accrédi-
de la part des clients concernant l’ac- tation est un membre de l’Accord
créditation, le laboratoire s’attachera de reconnaissance multilatérale
à fonctionner selon les spécifications (MRA) de l’ILAC 
de la norme ISO/CEI 17025. L’accrédi- ƒƒVérifier que l’organisme d’accrédi-
tation de conformité à ISO/CEI 17025 tation appuie des programmes pour
est, pour le laboratoire, un moyen de les comparaisons interlaboratoires
démontrer sa compétence. Elle lui ou les programmes d’essai d’apti-
servira de gage supplémentaire de tude dans les disciplines pour les-
confiance pour attester la crédibilité des quelles le laboratoire d’essais sou-
résultats des essais qu’il effectue. Dans haite obtenir l’accréditation.
le cas d’un projet de l’ONUDI visant à

143
Assurer la viabilité d’essai. Il en va de même pour la mainte-
de l’infrastructure d’essais nance, qui implique l’existence d’un sou-
Les initiatives dans ce domaine sont en tien technique à solliciter en cas de panne
corrélation étroite avec celles visant l’éta- des équipements. Les services de mainte-
blissement des capacités d’essai décrites nance et de soutien technique sont essen-
en détail ci-dessus, mais en raison de leur tiels pour la pérennité de ces opérations.
importance, en voici un bref récapitulatif.
Soutien en matière d’accréditation. Dans
Stabilité financière. Étant donné que le cadre du projet, un soutien financier et
la plupart des laboratoires d’essai technique est peut-être prévu pour obte-
dans les économies en développement nir l’accréditation initiale selon ISO/CEI
ont beaucoup de peine à couvrir leurs 17025. Le maintien à long terme de cette
coûts avec leurs revenus propres, le accréditation impliquera cependant de
gouvernement doit s’engager à fournir trouver le soutien financier nécessaire et
un soutien financier à long terme. l’appui de la direction.

L’adéquation des locaux est une exi- Conservation du personnel. Le person-


gence fondamentale, mais la maîtrise nel qualifié est rare dans les économies
environnementale à long terme peut en développement. Les laboratoires
être particulièrement problématique. doivent prévoir un mode de rémunéra-
La maintenance correcte des équipe- tion attrayant et d’autres types d’avan-
ments de climatisation et les problèmes tages pour que le personnel qualifié ne
de l’alimentation en courant électrique soit pas tenté de passer à la concurrence,
en sont des aspects déterminants. ainsi que des programmes de formation
pour les nouveaux collaborateurs.
Installations d’étalonnage et maintenance
des équipements. L’exactitude des équi- Arrangement de
pements de mesure et d’essai ne pouvant reconnaissance multilatérale
être maintenue sur la durée, il est néces- de l’IAF et de l’ILAC
saire de procéder régulièrement à l’éta- En dernier ressort, l’organisme d’accré-
lonnage des équipements. Cet étalonnage ditation doit devenir signataire des ac-
peut être assuré par un service d’étalon- cords de reconnaissance multilatéraux
nage national ou à l’aide de matériaux de (MRA) de l’IAF et/ou de l’ILAC. Sans
cette reconnaissance, aucune des éva-
référence certifiés, mais les principes fon-
luations de la conformité que l’orga-
damentaux demeurent les mêmes. Sans
nisme a accréditées ne sera acceptée sur
installations d’étalonnage, il est difficile les marchés internationaux.
de garantir la pérennité des capacités

144
Composantes essentielles Mise en place
d’un projet d’infrastructure d’une infrastructure
d’essais de l’ONUDI de certification
La liste des composantes à prendre en
compte dans un projet d’infrastruc- Institutions de certification types
ture d’essais est donnée ci-après. Cha- Les institutions de certification types
cune a une ou plusieurs incidences sur sont les suivantes :
le projet, ainsi que des résultats corres- ƒƒOrganismes de certification de pro-
pondants. Dans une certaine mesure, duits 
la liste suit la séquence logique de la ƒƒOrganismes de certification de sys-
démarche à adopter pour le projet tèmes 
même si bon nombre des composantes ƒƒOrganismes de certification des per-
peuvent ou devraient être traitées en sonnels.
parallèle.
1. Décision du Conseil La progression
­d’administration de la certification de systèmes
2. Statut juridique La certification de systèmes consacre
3. Politique financière le succès d’ISO 9001. La certifica-
4. Entité juridique tion selon cette norme, qui continue
5. Domaine d’application des essais de progresser remarquablement, est
6. Directeur aujourd’hui considérée comme une
7. Structure de gestion exigence de base pour toute entreprise
8. Personnel souhaitant exporter massivement ou
9. Locaux passer de gros contrats.
10. Contrôles de l’environnement
11. Équipements En ce qui concerne les normes de sys-
12. Marketing tèmes de management sectorielles, la
13. Documentation de la qualité politique de l’ISO n’est pas d’encoura-
14. Experts ger une prolifération inutile de ce type
15. Système de formation de normes. Néanmoins, lorsqu’un sec-
16. Comparaisons interlaboratoires teur de l’industrie constate la nécessité
17. Service d’étalonnage de disposer d’une norme sectorielle
18. Conseil d’administration spécifique, l’ISO s’occupe de l’élabo-
19. Associations rer. Différents exemples de ce type de
20. Organisations clientes normes peuvent être donnés :
21. Pré-évaluation
22. Évaluation et accréditation

145
ISO 22000, Systèmes de management de critères, dont l’un porte sur les acti-
de la sécurité des denrées alimentaires – vités réalisées par les filiales. L’IAF
Exigences pour tout organisme appar- et l’ILAC ont mis en œuvre une poli-
tenant à la chaîne alimentaire. tique internationale transfrontière qui
régit l’accréditation et l’évaluation de
ISO/CEI 27001, Technologies de l’in- filiales par l’organisme d’accrédita-
formation – Techniques de sécurité – tion. Cette politique qui est entrée en
Systèmes de management de la sécurité vigueur en 2007 est destinée à limiter
de l’information – Exigences. les cas où des filiales ne remplissent pas
pleinement les critères de l’accrédita-
Obtenir une accréditation tion.
adéquate à un prix abordable
Activité commerciale exercée dans le Dans les pays en développement où
monde entier sur un marché multimil- les organismes multinationaux de cer-
lionnaire en dollars, la certification de tification opèrent par le biais d’agences
systèmes implique une multitude d’or- auxiliaires locales moyennement satis-
ganismes privés et publics qui assurent faisantes ou offrent des services extrê-
leurs services avec des niveaux de com- mement onéreux, il est parfois très dif-
pétence inégaux. L’objet de l’accrédita- ficile pour les PME d’obtenir, à un prix
tion est de fournir à ces organismes un abordable, une certification reconnue
moyen de démontrer leur compétence sur le plan international. Les gouver-
technique par l’attestation d’un tiers nements et/ou les autorités de norma-
indépendant. lisation de ces pays sont nombreux à
accorder une priorité élevée à la mise
Aujourd’hui, la plupart des fournis- en place d’organismes nationaux de
seurs de services de certification sont certification destinés à soutenir l’acti-
accrédités selon ISO/CEI 17021, même vité économique locale, en particulier
s’il reste quelques points d’interroga- les PME.
tion quant à certaines filiales d’orga-
nismes de certification implantées dans Pour obtenir l’accréditation, un orga-
des pays autres que ceux du siège des nisme de certification doit avoir mené
organismes en question. Ces filiales, à bien un certain nombre d’audits et
qui opèrent fréquemment en se préva- délivré un certain nombre de certifi-
lant de l’accréditation de l’organisme cats (le nombre minimum est actuel-
dont elles dépendent, sont évaluées par lement de deux par domaine d’accré-
l’organisme d’accréditation de ce der- ditation). Afin d’éviter les surprises
nier en fonction d’un certain nombre désagréables, ces critères doivent

146
impérativement être vérifiés très tôt L’entreprise obtient ainsi deux certifi-
dans le projet. Il arrive que les orga- cats, un de l’organisme de certification
nismes de certification aient de la peine bien établi et un du nouvel organisme.
à remplir ces critères faute d’organisa- Quand ce dernier obtient l’accrédita-
tions industrielles intéressées à obte- tion, le premier lui remet toute la clien-
nir la certification auprès d’un nouvel tèle des entreprises ainsi certifiées.
organisme de certification non encore
accrédité – une situation classique de Répondre aux exigences
cercle vicieux. d’ordre organisationnel
La norme internationale ISO/CEI
Une stratégie utile alors consiste à 17021 spécifie des exigences détaillées,
offrir d’aider quelques entreprises à représentées à la Figure 13, pour la
obtenir la certification, pour autant gouvernance et la structure organisa-
qu’elles acceptent d’être auditées et tionnelle de l’organisme de certifica-
certifiées par le nouvel organisme tion. Ces exigences doivent être scru-
de certification et par un organisme puleusement prises en compte au
de certification bien établi accrédité. moment de la mise en place de l’orga-

Figure 13 – Structure organisationnelle type d’un organisme de certification

ORGANISME
DE CERTIFICATION

147
nisme, sans quoi l’accréditation sera ƒƒVérifier que l’organisme d’accrédi-
sérieusement compromise. tation est un membre de l’Accord
de reconnaissance multilatérale de
Choisir un organisme l’ILAC (MRA) 
d’accréditation ƒƒVérifier que l’organisme d’accrédi-
Dans une économie en développe- tation appuie des programmes pour
ment, l’organisme de certification les organismes de certification nou-
devra être accrédité ; il risque de ne vellement établis, c’est-à-dire une
pas être viable s’il ne l’est pas. L’orga- pré-évaluation pour observer les
nisme doit donc démontrer sa confor- écarts dans les processus et les pro-
mité à ISO/CEI 17021 et aux docu- cédures avant l’évaluation complète.
ments obligatoires pertinents de
l’IAF. L’organisme d’accréditation Assurer la pérennité
devra être choisi relativement tôt dans d’un organisme de certification
la phase de mise en œuvre du projet. Financement. On a constaté, dans les
Ce choix pourra infléchir certaines faits, qu’il faut environ trois ans pour
des activités du projet. En effet, il mettre en place un organisme de cer-
faut tenir compte du fait que les diffé- tification de systèmes, élaborer les pro-
rences d’approche peuvent être signi- cédures internes, former et enregistrer
ficatives d’un organisme d’accrédita- les évaluateurs et mener un certain
tion à l’autre. nombre d’audits expérimentaux abou-
tissant à l’accréditation. Durant cette
Au moment de choisir un organisme période, l’organisme de certification
d’accréditation, les critères suivants n’est pas pleinement opérationnel, il
doivent être gardés à l’esprit : manque de reconnaissance interna-
ƒƒLa langue  tionale et étant donné que sa clien-
ƒƒLa proximité par rapport au pays, tèle n’est pas encore créée, il y aura des
pour maintenir au minimum les difficultés à couvrir les coûts. Ce n’est
coûts des trajets (en partant du prin- qu’après quatre ans d’activité que la
cipe que le pays ne dispose pas lui- plupart des organismes de certification
même de son propre organisme cessent d’être déficitaires et peuvent
d’accréditation)  même commencer à être rentables.
ƒƒLes coûts de l’accréditation (la plu-
part des organismes d’accrédita- Les bailleurs de fonds, qu’il s’agisse du
tion donneront des indications chif- gouvernement, de l’organisme natio-
frées approximatives en matière de nal de normalisation, d’un partena-
budget)  riat public-privé, devront compenser

148
le manque de rentabilité. Les coûts
de fonctionnement et d’équipement L’obtention de l’accréditation est très
rarement une question de choix. Sans
sur trois ans représentent, d’après
l’accréditation, les certificats délivrés
les estimations, un total de l’ordre de
par un organisme de certification dans
USD 500 000 à USD 600 000 par an, une économie en développement n’ont
y compris les coûts de l’accréditation guère de chance d’être acceptés sur les
et les honoraires annuels, alors que marchés des pays développés.
les recettes risquent de culminer à
USD 150 000, soit un manque à gagner
de l’ordre de USD 350 000 à USD 450 Composantes essentielles
000. Il y a là un problème de viabilité d’un projet d’infrastructure
important que l’ONUDI doit prendre de certification
en compte dans n’importe quelle pro- La liste des composantes à prendre en
position de projet. compte dans un projet d’infrastructure
de certification est donnée ci-après.
Choisir des services de certification Chacune a une ou plusieurs incidences
spécifiques. L’accréditation est une sur le projet, ainsi que des résultats
attestation qui coûte cher et qui n’est correspondants. Dans une certaine
octroyée que pour les normes et les mesure, la liste suit la séquence logique
secteurs pour lesquels l’organisme de de la démarche à adopter pour le
certification a apporté la preuve de projet même si bon nombre des com-
sa compétence. Il n’y a pas d’accrédi- posantes peuvent ou devraient être
tation de type général, c’est pourquoi traitées en parallèle.
les exigences du marché cible doivent 1. Décision de la direction
être étudiées avec soin et le domaine 2. Statut juridique
d’application de l’accréditation que 3. Politique financière
recherche l’organisme de certifica- 4. Entité juridique
tion doit être étudié en conséquence 5. Directeur
avant d’être sollicité. Pour différentes 6. Structure de direction
normes, il y a également des groupe- 7. Personnel
ments sectoriels à considérer, notam- 8. Locaux
ment l’agriculture, la pêche, les textiles, 9. Équipements
les machines outils, etc. Des détails 10. Domaine d’activité premier
complets sont donnés dans les lignes 11. Documentation de la qualité
directrices pertinentes de l’IAF. 12. Marketing
13. Comité de certification
14. Auditeurs principaux

149
15. Auditeurs
16. Système de formation
17. Enregistrement des auditeurs
18. Pré-évaluation
19. Évaluations
20. Certification
21. Impartialité
22. Conseil d’administration
23. Comité pour la préservation
de l’impartialité
24. Associations
25. Organisations clientes
26. Pré-évaluation
27. Accréditation

Pour des informations plus pré-


cises sur l’ONUDI et l’éventail de
ses activités, y compris celles asso-
ciées à l’évaluation de la confor-
mité, consultez le site web à l’adresse
www.unido.org.

150
Chapitre 6 – Études de cas

Le chapitre présente des études de cas la Communauté des Caraïbes (CARI-


relatives au renforcement des infras- COM), d’exposer en détail la mise en
tructures qualité, qu’il s’agisse d’infras- place d’infrastructures qualité entiè-
tructures individuelles d’évaluation de rement intégrées dans ces deux sous-
la conformité – laboratoires d’essais, régions.
organismes de certification, organismes
d’inspection, instituts de métrologie et Renforcer les composantes
organismes d’accréditation – ou d’in- d’une infrastructure qualité
frastructures qualité intégrées réunis-
sant toutes les composantes précitées. Laboratoires d’essais
L’assistance technique destinée aux
La première partie, « R enforcer les laboratoires d’essais a toujours repré-
composantes d’une infrastructure qua- senté une composante importante de
lité » , décrit les diverses ressources l’appui de l’ONUDI pour la mise en
déployées par l’ONUDI ainsi que l’en- place d’infrastructures qualité – qu’il
semble des activités mises en œuvre s’agisse d’établir de nouveaux labo-
pour renforcer chacune de ces infras- ratoires ou de mettre à niveau les
tructures. Elle est accompagnée de laboratoires existants. Dans un pre-
témoignages succincts de l’expérience mier temps, l’ONUDI aide autorités,
de l’ONUDI dans plusieurs pays en conseils d’administration ou directions
développement caractéristiques des à évaluer les exigences du marché et à
nombreux États qui ont mis en place décider en connaissance de cause du
des infrastructures similaires, et au sein type de prestations d’essais dont ils ont
de l’Union économique et monétaire besoin.
ouest africaine (UEMOA).
Elle s’assure simultanément, en amont,
La deuxième partie, « Renforcer une que le statut juridique du laboratoire a
infrastructure qualité intégrée », illus- été clairement précisé, qu’il existe un
trera, notamment dans le cas du financement à moyen et long termes,
Guyana, l’urgence de disposer d’une et que le domaine d’application des
infrastructure qualité qui réponde prestations d’essais a été bien défini.
aux enjeux de la compétitivité mon- De même, elle indique avec préci-
diale et, dans les cas de l’UEMOA, sion les équipements, les contrôles des
où l’ONUDI a joué un rôle clé, et de conditions ambiantes, les instruments

151
d’étalonnage, la maintenance, etc., qui L’ONUDI a également contribué à
seront nécessaires. la mise en place du portail LABNET,
source d’information précieuse sur le
Un projet ONUDI appuie bien entendu Web pour les laboratoires d’essais, trai-
plusieurs autres démarches importantes tant notamment de l’accréditation, des
pour s’assurer que le laboratoire contri- matériaux de référence et des essais
bue à la compétitivité industrielle et d’aptitude. Fruit d’un partenariat entre
sera en fin de compte accrédité selon l’Association mondiale des organisa-
la norme ISO/CEI 17025 : choix d’un tions de recherche industrielle et tech-
directeur compétent et qualifié ; mise en nologique (WAITRO) et l’ONUDI,
place d’une structure de direction adap- le portail LABNET est accessible en
tée et recrutement ou formation d’un ligne à l’adresse suivante : www.lab-
personnel technique qualifié et com- network.org.
pétent ; recherche d’installations adap-
tées ; réalisation d’une campagne de Sri Lanka
promotion ; établissement d’une docu- Le programme intégré de l’ONUDI
mentation qualité acceptable pour l’or- pour le développement industriel du
ganisme d’accréditation ; mise en place Sri Lanka a aidé cinq laboratoires
d’un système de formation approprié exerçant dans les secteurs de l’agro-
pour les scientifiques dans un centre alimentaire, du textile et de l’habille-
d’enseignement supérieur officiel ; ment à se mettre en conformité avec
organisation de comparaisons interla- les normes internationales. Dans le sec-
boratoires pour déterminer l’aptitude teur de l’agro-alimentaire, les denrées
du laboratoire ; et mise en place d’un visées étaient le thé et les crevettes, qui
conseil d’administration dûment consti- représentent des domaines d’exporta-
tué et pleinement fonctionnel. tion importants pour le Sri Lanka.

Outre la prestation d’une assistance Plus précisément, l’ONUDI a aidé


technique directe, l’ONUDI a établi deux laboratoires de microbiolo-
des documents d’orientation et une gie, deux laboratoires de chimie et un
formation sur la mise en œuvre des laboratoire d’essais des textiles dans
programmes d’essais d’aptitude, sur leurs démarches en vue d’obtenir l’ac-
l’importance des matériaux de réfé- créditation d’un organisme d’accré-
rence certifiés, et sur les divers guides ditation étranger bien établi pour des
sur le sujet rédigés par le Comité de essais décisifs pour l’exportation. Les
l’ISO pour les matériaux de référence cinq laboratoires ont ainsi obtenu leur
(ISO/REMCO). accréditation selon la norme ISO/CEI

152
17025 délivrée par l’Agence suédoise ƒƒTransmission de la précieuse expé-
d’accréditation et d’évaluation de la rience acquise avec le programme à
conformité (SWEDAC). d’autres personnes et à d’autres ins-
tituts dans les pays en développe-
Dans le cadre de l’assistance technique ment.
de l’ONUDI, un appui en matière
d’étalonnage a également été fourni Organismes de certification
aux laboratoires accrédités avec la
mise à niveau de six centres de métro- L’ONUDI fournit depuis de nom-
logie de l’Institut de métrologie indus- breuses années une assistance com-
trielle, pour couvrir différents services : plète au développement pour les acti-
dimension, volume, masse, thermomé- vités de certification. Elle se concentre
trie, pression et électricité. Ces services sur la certification des systèmes de
ont également été accrédités par un management (de la qualité, environne-
organisme d’accréditation étranger. mental, de la sécurité des denrées ali-
mentaires, et de la santé et sécurité au
Les avantages mesurables de l’assis- travail), la certification des produits, et
tance dispensée ont été les suivants : la certification de personnels, tant pour
ƒƒAugmentation significative de la les entreprises que pour les organismes
demande de services accrédités d’es- de certification et d’accréditation.
sais et d’étalonnage par rapport à
des services non accrédités  Elle a aidé des entreprises en tra-
ƒƒDiminution significative de la vaillant au niveau local avec l’industrie,
dépendance à l’égard du gouverne- les instituts ou les associations indus-
ment pour le financement des labo- trielle pour en renforcer les capacités
ratoires  afin d’assurer des services de certifica-
ƒƒAugmentation du nombre de petites tion. À côté des projets qu’elle met en
et moyennes entreprises en mesure place pour développer l’infrastructure
d’accéder aux marchés d’exporta- de certification, l’ONUDI organise,
tion du fait des essais de conformité à l’échelon national et régional, des
réalisés dans les laboratoires accré- séminaires, ateliers et programmes de
dités  formation afin de mieux faire connaître
ƒƒCoûts des essais de conformité les critères et les pratiques en matière
locaux moins élevés que ceux réa- de certification, et pour aider les audi-
lisés par des laboratoires étrangers  teurs à acquérir les qualifications pour
ƒƒGain de temps pour un grand procéder à des audits de certification
nombre d’essais  de types spécifiques.

153
Elle a aidé des organismes de certifi- CEI 17011 et aux Directives de l’IAF
cation en menant à bien des projets pour la certification des entreprises ;
pour leur permettre de mettre en place un processus d’évaluation pleinement
les structures institutionnelles, les sys- fonctionnel, un processus de certifi-
tèmes et le personnel nécessaires pour cation conforme à ISO/CEI 17021 et
procéder à des certifications de types acceptable à l’organisme d’accrédi-
spécifiques, aboutissant parfois à leur tation ; un organisme de certification
accréditation indépendante. dont ­l’impartialité semble acceptable à
­l’organisme d’accréditation ; un conseil
Comme d’autres projets concernant d’administration pleinement fonction-
l’infrastructure qualité, les projets rela- nel avec un mandat acceptable pour
tifs à l’infrastructure de certification l’organisme d’accréditation ; un comité
doivent avoir un directeur compétent, pour la préservation de l’impartia-
une structure de gestion, du person- lité pleinement fonctionnel accep-
nel, des locaux, un service marketing, table pour l’organisme d’accréditation ;
une documentation qualité, etc., mais des associations de l’industrie et des
ils ont également des besoins spéci- milieux économiques connaissant bien
fiques et critiques propres : un comité les services de l’organisme de certifica-
de certification en place pleinement tion ; une participation active des orga-
fonctionnel acceptable pour l’orga- nismes clients au sein du comité pour
nisme d’accréditation ; un groupe d’au- la préservation de l’impartialité et une
diteurs principaux qualifiés et agréés, pré-évaluation de l’organisme de certi-
appartenant au personnel de l’orga- fication concluante, menée par l’orga-
nisme de certification ou exerçant en nisme d’accréditation.
sous-traitance ; un groupe d’auditeurs
qualifiés et agréés, internes à l’organi- Népal
sation ou mandatés en externe, com- En 2003, dans le cadre d’un proces-
pétents dans les domaines de l’orga- sus de libéralisation économique et
nisme de certification à accréditer ; un de développement accéléré, le Népal
système de formation des auditeurs et a adhéré à l’Organisation mondiale
des auditeurs principaux en place, plei- du commerce, s’engageant à la pleine
nement fonctionnel et reconnu ; un sys- conformité à toutes les obligations
tème national d’enregistrement des d’un État membre d’ici 2007. L’aide de
auditeurs et des auditeurs principaux l’ONUDI a été sollicitée pour assurer
établi et reconnu au plan international ; la mise en conformité des procédures
un système de pré-évaluation entière- d’évaluation de la conformité du pays
ment fonctionnel, conforme à ISO/ aux conditions de l’Accord de l’OMC

154
sur les obstacles techniques au com- Sri Lanka
merce. Cette aide, qui visait à renforcer L’ONUDI met actuellement en place
et améliorer l’infrastructure de certifi- un projet pour renforcer et établir des
cation de produits au Népal, a permis capacités de certification au Sri Lanka,
d’augmenter les débouchés des pro- à la fois en matière de formation et de
duits portant la marque de normalisa- services d’évaluation de la conformité.
tion népalaise sur les marchés interna- Le projet porte sur les aspects suivants :
tionaux. ƒƒSoutien et encouragement à l’éta-
blissement de partenariats sans but
Une précieuse contribution a été lucratif privé-public pour la certi-
apportée par un expert en certification fication, en se fondant sur les pra-
ayant une vaste expérience pratique tiques et les Normes internationales
de la certification de produits, qui a de certification 
aidé le Nepal Bureau of Standards and ƒƒRenforcement des capacités natio-
Metrology (NBSM) à mettre en œuvre nales en habilitant des auditeurs et
le Guide ISO/CEI 65 Exigences géné- des formateurs nationaux certifiés
rales relatives aux organismes procé- par rapport à des pratiques et à des
dant à la certification de produits. Pour normes internationales 
obtenir l’accréditation, il a fallu pré- ƒƒDéveloppement de capacités de
parer la documentation complète en formation en reconnaissant l’orga-
conformité au Guide 65 et à l’appui des nisme de certification en tant que
normes ISO dans le cadre juridique en centre de formation accrédité et
place, la Loi de 1980 sur les normes (les en appuyant la préparation d’outils
marques de certification) népalaises. et de matériels destinés à servir de
supports de formation adaptés aux
Parallèlement à la préparation de la besoins du client 
documentation, une formation com- ƒƒAppui à des initiatives nationales
plète a été dispensée sur la mise en d’accréditation pour assurer que les
œuvre du système documenté, ainsi organismes de certification dispen-
que sur l’audit et l’inspection corres- sent des services de certification cré-
pondante. La formation a notamment dibles, dans un contexte de concur-
porté sur les techniques d’audit fon- rence loyale 
dées sur ISO 19011, sur les exigences ƒƒMise en œuvre d’interventions
relatives à l’accréditation du Forum pilotes dans les activités de certifica-
international de l’accréditation, et sur tion et de formation par le recours à
le mode de fonctionnement du système un personnel formé et accrédité au
d’accréditation. niveau national 

155
ƒƒPromotion des marques de confor- ƒƒRenforcement des capacités d’or-
mité nationales pour des secteurs ganismes d’inspection spécifiques
spécifiques à cibler par les orga- nécessaires pour aider les entre-
nismes de certification. prises industrielles ou les entreprises
de service locales à faciliter l’accep-
Organismes d’inspection tation, sur les marchés extérieurs, de
matériaux, produits, matières pre-
En dehors de la mise en place des fonc- mières ou services inspectés
tions d’inspection associées aux orga- ƒƒFormation du personnel des orga-
nismes de métrologie légale, l’ONUDI nismes d’inspection
n’a reçu ces dernières années que des ƒƒFacilitation de l’accréditation, par
demandes ponctuelles en matière de des organismes étrangers ou locaux
renforcement de capacités d’orga- d’accréditation, des organismes
nismes d’inspection (voir l’exemple ci- d’inspection qui en ont besoin
dessous dans des pays de l’UEMOA) pour accéder aux marchés ou pour
mais elle dispose des compétences appuyer le développement indus-
pour fournir une assistance dans ce triel local.
domaine.
UEMOA
Les secteurs potentiels où l’ONUDI Dans le cadre d’un projet multifonc-
peut contribuer à mieux faire connaître tionnel mené dans les huit pays de
ou à renforcer les capacités pour les l’Union économique et monétaire
activités d’inspection sont notamment : ouest africaine (UEMOA), l’ONUDI
ƒƒSéminaires, ateliers, programmes a diligenté une évaluation régionale
de formation et de sensibilisation de la capacité d’inspection réglemen-
sur certains aspects des organismes taire dans les domaines de la santé des
d’inspection, comme : végétaux et des animaux, des produits
− normes d’inspection, y compris alimentaires traités et de l’analyse des
ISO/CEI 17020 résidus de pesticides.
− formation et qualification des au-
diteurs des organismes d’inspec- Les objectifs de cette évaluation étaient
tion d’identifier des lacunes de l’inspection
− accréditation des organismes réglementaire dans la région ; de déter-
d’inspection miner les besoins en matière d’équipe-
− conformité aux exigences de l’ins- ment d’analyse pour appuyer la fonc-
pection pour des règlements spé- tion de réglementation et d’identifier les
cifiques institutions ayant besoin d’appui.

156
Les éléments subséquents du projet mettre en place les instituts de métro-
ont notamment porté sur : logie nationaux et à mandater des
ƒƒLa formation d’inspecteurs phytosa- experts internationaux spécialistes
nitaires  des différents domaines de la métro-
ƒƒLa formation d’inspecteurs de santé logie (masse, température, électricité,
animale  pression, dimensions, etc.) pour qu’ils
ƒƒL’examen de l’harmonisation des supervisent le déploiement des installa-
critères et des techniques d’inspec- tions, du personnel et des équipements.
tion 
ƒƒL’élaboration d’un document Cette assistance technique a porté, en
d’orientation sur la modernisation particulier, sur la mise en place de ser-
de l’ins­pec­tion sanitaire des denrées vices de réparation et de maintenance
­ali­mentaires et la promotion des pro- des instruments, ainsi que sur la tra-
duits agricoles. çabilité de mesure des étalons natio-
naux aux étalons de mesure interna-
Instituts de métrologie tionaux. Des enquêtes ont été menées
sur les besoins des utilisateurs concer-
En ce qui concerne la mise en place nant différents types d’étalonnage
des infrastructures qualité, une part et de mesure et sur le degré d’exacti-
importante de l’assistance technique tude requis pour les essais industriels
de l’ONUDI a consisté à établir et à et autres. Des experts internationaux

157
en métrologie ont animé des sémi- pement, procéder à l’installation des
naires, des ateliers et d’autres activi- équipements, assurer la formation du
tés de formation, et des parrainages personnel, conduire des comparaisons
ont été organisés pour assurer la for- interlaboratoires, préparer les labora-
mation à l’étranger de personnels aux toires en vue de l’accréditation, passer
techniques de mesure. en revue le système de métrologie
légale et les laboratoires associés, éta-
Deux projets d’assistance technique blir un service de réparation et d’en-
récemment conduits en Tanzanie et au tretien, et mettre sur pied un service
Vietnam sont une bonne illustration d’étalonnage mobile.
des multiples projets que l’ONUDI met
en place depuis de nombreuses années L’état d’avancement du projet à ce
pour établir des services de métrologie jour est le suivant : livraison et installa-
dans les pays en développement. tion des équipements nécessaires pour
l’étalonnage des pressions, mesures
Tanzanie dimensionnelles et éléments élec-
Comme souvent dans les projets triques, et formation du personnel. En
qu’elle mène, l’assistance apportée par outre, le laboratoire de métrologie de
l’ONUDI en Tanzanie pour la mise en l’organisme national de normalisation,
place des capacités de métrologie s’est le Tanzanian Bureau of Standards, a
inscrite dans le cadre d’un projet de pu maintenir l’accréditation auprès du
plus grande ampleur visant à renforcer Système national sud-africain d’accré-
l’infrastructure qualité du pays de façon ditation (SANAS). Par ailleurs, l’unité
à assurer des services de métrologie, d’étalonnage mobile est opérationnelle
essais, qualité et certification acceptés et dispose d’instruments de mesure et
au plan international, conformément d’un personnel qualifiés.
aux exigences des Accords OTC et SPS.
Vietnam
Après l’identification des besoins Un projet de l’ONUDI est en cours au
locaux en matière de services de Vietnam pour aider le pays à trouver
métrologie et l’obtention d’engage- de meilleurs débouchés sur le marché
ments de financement, différentes acti- grâce au renforcement des capacités de
vités ont été entreprises pour renforcer métrologie, d’essai et d’évaluation de la
les capacités de métrologie. Il a fallu, conformité. L’ONUDI a apporté son
en effet, préparer les plans d’exécution assistance à trois laboratoires de métro-
des locaux des services de métrologie, logie de la Direction des normes et de la
spécifier les besoins en matière d’équi- qualité (STAMEQ) et de l’Institut viet-

158
namien de métrologie (VMI) pour leur aider le pays à remplir les obligations
permettre d’offrir à l’industrie des ser- des Accords OTC et SPS.
vices d’étalonnage exacts et reconnus, et
elle a aidé à la mise à niveau des instal- Organismes d’accréditation
lations de métrologie de Ho Chi Minh
Ville et de Hanoï, ce qui a permis d’ob- Depuis quelques années, l’ONUDI
tenir l’accréditation internationale de mène de nombreux projets d’assistance
leurs services d’étalonnage de la masse technique pour mettre en place ou ren-
et de la température. forcer les capacités des organismes
nationaux d’accréditation, notamment
Les activités spécifiques incluent pour les aider à atteindre le niveau
notamment : leur permettant d’être admis dans les
ƒƒLa préparation d’un cadre pour assu- accords de reconnaissance mutuelle de
rer le renforcement des laboratoires l’ILAC ou de l’IAF, ou dans un Accord
de métrologie, y compris celui de de reconnaissance régional.
l’Institut vietnamien de métrologie 
ƒƒL’identification des équipements et L’ILAC et l’IAF offrent aux candi-
des installations physiques requises dats qui souhaitent accéder aux MRA
pour l’éventail des mesures néces- ou MLA la possibilité de participer à
saires pour répondre aux besoins de un exercice d’évaluation par des pairs
l’économie  ou à une « pré-évaluation » réalisée par
ƒƒL’installation des équipements  une petite équipe d’experts expéri-
ƒƒLa formation en matière d’étalon- mentés appartenant à des organismes
nage  d’accréditation étrangers. Cet exer-
ƒƒL’organisation de parrainages avec cice, qui sert à relever les éventuelles
l’étranger pour le personnel clé  lacunes, permet d’obtenir ensuite une
ƒƒL’aide à la mise en place de sys- assistance pour apporter les correc-
tèmes de management des labora- tifs nécessaires avant l’évaluation for-
toires conformes à la norme ISO/ melle. L’ONUDI a fourni une assis-
CEI 17025  tance en vue de cette pré-évaluation à
ƒƒL’aide à l’obtention de l’accrédita- différents organismes d’accréditation
tion internationale pour les services et les a aidés à accéder à ces accords de
de métrologie. reconnaissance.

Le Vietnam a adhéré à l’OMC en jan- L’ONUDI a mis des experts à disposi-


vier 2007. Une deuxième phase du tion pour aider à mettre en place et à
projet est maintenant en cours pour renforcer des organismes d’accrédita-

159
tion. Ces experts se sont attachés aux golie et dans l’Union économique et
aspects d’ordre technique et politique monétaire ouest africaine (UEMOA).
et ont donné des conseils en matière
de gouvernance. En effet, à cet égard, Mongolie
il est important de bien en comprendre Le développement des capacités d’ac-
les enjeux pour satisfaire aux exigences créditation de la Mongolie s’inscrit
d’ISO/CEI 17011 en matière d’impar- dans un projet d’ensemble visant à
tialité, un aspect essentiel pour pouvoir réduire la pauvreté en développant un
être admis dans le MRA de l’ILAC et secteur agro-industriel concurrentiel et
dans le MLA de l’IAF. Souvent, l’aide durable orienté vers l’exportation.
dans ce domaine concerne la teneur
des projets de loi ou de règlement qui Le projet a commencé par un examen
régissent la mise en place et les rôles de la documentation existante concer-
des organismes nationaux d’accrédita- nant le Système mongol d’accrédita-
tion. tion pour la conformité à ISO/CEI
17011. Des faiblesses ont été identi-
L’ONUDI a également facilité la par- fiées et un plan d’action a été élaboré
ticipation de membres du personnel en vue de mettre en place un système
de certains organismes d’accrédita- de management efficace, préparer son
tion de pays en développement à diffé- manuel qualité et les procédures opé-
rentes réunions de l’ILAC et de l’IAF, rationnelles, définir les critères de l’ac-
et les a aidés a comprendre les enjeux créditation et sa structure, et atteindre
techniques et politiques que doivent un niveau suffisant pour pouvoir deve-
gérer les organismes d’accréditation au nir signataire d’un accord de recon-
plan international, y compris en ce qui naissance mutuelle et membre de
concerne l’admission à leurs accords de l’APLAC, de l’ILAC ou de l’IAF.
reconnaissance. Parmi les activités clas-
siques de l’assistance figure aussi l’or- Ce projet fait ressortir un certain
ganisation de séminaires et d’ateliers nombre d’aspects déterminants pour
de sensibilisation destinés à des clients la mise en place en douceur et la réus-
potentiels. site de projets de ce type dans n’im-
porte quel pays. L’aspect peut-être
Parmi les nombreux projets d’aide le plus significatif est l’effort parfois
conduits par l’ONUDI pour le déve- nécessaire pour mettre en place, au
loppement et la reconnaissance des niveau structurel, des dispositions qui
organismes d’accréditation, des projets permettront d’assurer l’impartialité
ont récemment été déployés en Mon- d’un organisme d’accréditation et l’ab-

160
sence de conflit d’intérêts. C’est là une La question s’est posée dans un cer-
exigence essentielle d’ISO/CEI 17011 tain nombre de pays et il est mainte-
et une condition préalable nécessaire nant recommandé, dans les projets,
pour qu’un organisme d’accréditation de séparer les fonctions d’accrédita-
puisse prétendre au statut de signataire tion pour qu’elles soient exercées par
des MRA de l’ILAC et de l’IAF et de des organismes ou des départements
leurs organismes régionaux de coopé- indépendants, appartenant en géné-
ration. ral au secteur public. Cette sépara-
tion des fonctions nécessite souvent de
En Mongolie, comme dans beaucoup modifier les lois et les règlements car
d’autres pays en développement, l’éta- l’accréditation est un aspect qui peut
blissement initial et la gestion des acti- être régi par voie de lois ou de règle-
vités d’accréditation ont été confiés à ments nationaux, auxquels l’ONUDI a
un seul organisme national polyva- d’ailleurs parfois contribué.
lent, devant exercer les fonctions d’or-
ganisme national de normalisation, UEMOA
d’institut national de mesure, de labo- L’assistance de l’ONUDI à la mise en
ratoire d’essais (en particulier pour place d’une infrastructure d’accrédita-
appuyer la certification de produits), et tion pour l’UEMOA réunit la plupart
chargé d’assurer des services de certi- des éléments d’une approche intégrée
fication par des tiers pour les systèmes classique, l’objectif du projet étant de
de management et les produits. doter les huit pays de l’UEMOA d’un
système d’accréditation, de normalisa-
Cette centralisation des ressources, tion et de promotion de la qualité.
qui pourrait être une bonne formule
pour les pays en développement, place En ce qui concerne l’accréditation,
l’organisme d’accréditation dans une le but immédiat est l’établissement
situation de conflit d’intérêts poten- d’un système d’accréditation régional
tiel susceptible de mettre en cause son pour l’UEMOA et, à terme, d’un sys-
impartialité. Un organisme qui assure tème d’accréditation pour l’Afrique de
à la fois des prestations d’essai, d’éta- l’ouest (SOAC) reconnu à l’échelon
lonnage et des services de certification international. Un certain nombre d’ac-
risque de voir sa crédibilité compro- tivités visant la mise en place du sys-
mise quant à l’accréditation de labo- tème d’accréditation ont été appuyées
ratoires d’autres organisations, d’orga- par la création, en parallèle, des capa-
nismes d’inspection ou d’organismes cités de laboratoires et d’inspection de
de certification. la région.

161
Les objectifs du projet sont la facilita- dans les laboratoires de microbiolo-
tion de l’accès aux marchés régionaux et gie de la région et l’harmonisation des
internationaux pour les produits agroa- méthodes d’analyse pour l’essai des
limentaires, les produits de la pêche et produits alimentaires dans la région.
le coton ; l’amélioration des conditions
sanitaires et d’hygiène ; la sensibilisa- Une description plus détaillée du pro-
tion des consommateurs aux normes gramme de l’UEMOA est donné dans
d’hygiène et de qualité ; le recours accru la section suivante, consacrée à la mise
aux normes et aux procédures d’éva- en place d’une infrastructure qualité
luation de la conformité dans les offres intégrée.
publiques d’achat et l’amélioration
de la qualité des produits agroalimen- Mise en place
taires – et l’augmentation des recettes d’une infrastructure
résultant de leur vente dans les pays de qualité intégrée
l’UEMOA et à l’étranger.
Guyana
Parmi les différents volets du projet Comme d’autres pays en développe-
figurent notamment une activité sou- ment, le Guyana, n’est pas bien préparé
tenue par le Comité français d’accré- pour s’intégrer dans un marché ouvert
ditation, COFRAC, pour concevoir mondial et, du fait des ressources limi-
et aider à la gestion du système d’ac- tées du pays, les défis de la compétitivité
créditation pour l’Afrique de l’ouest au niveau mondial y sont extrêmement
(SOAC), la réalisation en commun complexes et difficiles.
par le COFRAC et le SOAC d’évalua-
tions relatives à l’accréditation, la pré- La dynamique du développement éco-
paration des documents opérationnels nomique du pays est étroitement liée
et techniques pour la conformité du à sa capacité à exporter les produits
SOAC aux Normes internationales, la manufacturés localement. En consé-
création d’une base de données d’en- quence, ces dix dernières années, le
viron 150 laboratoires dans la sous- pays s’est employé à négocier diffé-
région de l’UEMOA, la formation de rents accords commerciaux multilaté-
groupes d’auditeurs de laboratoire, la raux et bilatéraux. Or, l’augmentation
formation aux systèmes de manage- des exportations ne sera possible que
ment des laboratoires selon ISO/CEI si le Guyana peut apporter au marché
17025, des activités de soutien obte- l’assurance que ses produits répon-
nus de l’étranger en matière d’éta- dent aux exigences stipulées dans les
lonnage pour les incubateurs utilisés normes ou règlements et/ou sont pro-

162
duits dans le cadre de systèmes de tiques provenant d’autres pays (signa-
management reconnus et acceptés par taires des accords) ne soient pas soumis
le marché. à des conditions moins favorables que
celles accordées aux produits du pays,
Dans le même temps, la tendance ou d’origine extérieure, et encouragent
évolue et le marché des produits de le recours aux normes internationales
base perd de son importance au profit dans l’ensemble du processus.
des exportations de produits à valeur
ajoutée supérieure ou de produits Les activités d’évaluation de la confor-
de consommation. Les exigences de mité du Guyana sont, comme dans la
l’évaluation de la conformité devien- majorité des autres pays en dévelop-
nent plus rigoureuses ; les produits de pement, principalement assurées par
base étaient livrés pour retraitement des organismes de réglementation
alors que les produits de consomma- d’État, ce qui n’est pas conforme aux
tion sont destinés à la consommation usages dans les pays développés et a
directe. Les activités d’évaluation de la suscité, sur le marché, la mise en cause
conformité telles que les essais, l’ins- des résultats. La crédibilité des résul-
pection et la certification ont précisé- tats de ces organismes d’État conti-
ment la vocation de fournir au marché nuera d’être contestée tant qu’un tiers
cette assurance. Les exigences relatives n’aura pas apporté l’assurance de la
à ces activités sont stipulées dans les conformité de leur mode opératoire à
accords commerciaux négociés. la norme internationale pertinente. Les
normes reconnues sont ISO/CEI 17020
Reconnaissant que les activités d’éva- pour les organismes d’inspection, ISO/
luation de la conformité peuvent accé- CEI 17025 pour des laboratoires d’es-
lérer ou entraver la libre circulation sai et d’étalonnage, et le Guide ISO/
des marchandises dans le commerce CEI 65 pour des organismes engagés
international, ces accords commer- dans des activités de certification.
ciaux établissent des exigences quant
aux procédures applicables aux sys- Ces organismes doivent veiller à ce
tèmes d’évaluation de la conformité que leur mode de fonctionnement soit
destinés à éviter les obstacles non conforme aux pratiques internatio-
nécessaires au commerce. Ces accords nales de façon à ce que leurs résultats
spécifient que les procédures d’éva- soient acceptés par tous les marchés
luation de la conformité doivent être et que les exportations de produits
préparées, adoptées et appliquées de manufacturés localement soient facili-
manière à ce que des produits iden- tées. Ils seront alors, eux aussi, mieux

163
en mesure de protéger les consomma- UEMOA
teurs locaux contre les importations de
produits de mauvaise qualité. Consensus sur la qualité
L’Union économique et monétaire
Pour pouvoir atteindre, sur le plan ouest africaine (UEMOA) réunit huit
du commerce international, de l’ac- membres : le Bénin, le Burkina Faso,
cès au marché et des investissements, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le
le niveau qui favorisera le dévelop- Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
pement économique, le Guyana doit
prendre en compte les principes du La Commission de l’UEMOA, basée
libre-échange énoncés dans différents à Ouagadougou, Burkina Faso, a été
accords commerciaux et mettre en l’organe technique de l’UEMOA pour
place l’infrastructure nécessaire pour la mise en application du programme
les appliquer. qualité de l’UEMOA. Les pays de
l’UEMOA font également partie de la
À cette fin, un Comité national pour Communauté économique des États
l’évaluation de la conformité (NCCA), ouest africains (ECOWAS), dont les
constitué d’un certain nombre d’or- autres membres sont le Cap Vert, la
ganismes publics et privés, a été créé Gambie, le Ghana, la Guinée, le Libé-
en janvier 2004 avec pour « vocation ria, le Nigéria et la Sierra Leone.
d’améliorer la qualité de vie pour tous
les Guyanais grâce à la mise en place La politique industrielle commune de
d’un système national d’évaluation de l’UEMOA vise un processus de déve-
la conformité reconnu internationale- loppement industriel durable sou-
ment ». Ce comité s’attache à mettre en tenu par deux facteurs de succès déci-
application des actions pour atteindre sifs pour l’économie : la mise à niveau
ce but. technologique et l’amélioration de la
qualité. Dans le cadre de cette poli-
(Cette étude de cas peut être consul- tique, les États membres de l’UE-
tée sur le site Web du Guyana National MOA ont adopté et mis en applica-
Bureau of Standards : http ://www.gnbs. tion, de 2002 à 2005, un « programme
info/NL%20conf%20ass.htm ) complet pour la mise en place d’un sys-
tème pour l’accréditation, l’étalonnage
et la promotion de la qualité », égale-
ment appelé Programme qualité de
l’UEMOA. Ce programme a été mis
en œuvre par l’ONUDI pour le compte

164
de la Commission de l’UEMOA, et Il y a donc un consensus très clair, au
financé par l’Union européenne à hau- plus haut niveau politique, sur la néces-
teur de 14 millions d’euros. Une deu- sité de renforcer les infrastructures qua-
xième phase du programme, démarrée lité dans toute la région africaine afin
en 2007, a été déployée pour les pays de soutenir l’industrialisation. L’expé-
de l’UEMOA et, en parallèle, le pro- rience acquise de la mise en application
gramme a été étendu aux pays qui ne du Programme qualité de l’UEMOA
font pas partie de l’UEMOA ou de est un capital inestimable pour la mise
l’ECOWAS, ainsi qu’à la Mauritanie. en place de programmes semblables
dans d’autres sous-régions de l’Afrique.
La Conférence des Ministres africains
de l’industrie (CAMI), lors de sa réu- Le Programme qualité
nion tenue au Caire en juin 2006, a de l’UEMOA
réaffirmé la nécessité de renforcer l’in- L’objectif principal du Programme
frastructure de normalisation et d’éva- qualité de l’UEMOA était d’établir
luation de la conformité en Afrique et/ou de renforcer toutes les étapes
et d’y assurer une meilleure harmoni- d’une infrastructure qualité pour la
sation des normes aux niveaux natio- sous-région de l’UEMOA et d’assu-
nal et régional, ainsi qu’à l’échelle du rer sa reconnaissance au niveau inter-
continent. national par le processus de l’accrédita-
tion. Le programme a aidé des pays de
La Conférence a pris note des réa- l’UEMOA à satisfaire aux obligations
lisations du Programme qualité de de l’Accord OTC de l’OMC, renforçant
l’UEMOA et a invité les partenaires au ainsi leur aptitude à participer avec
développement à tirer parti de l’expé- confiance au commerce international.
rience. De fait, en marge de la CAMI
de 2006, un accord a été signé entre Les prochaines sections concernent
la Commission de l’Union africaine certaines des principales caracté-
et l’ONUDI pour la poursuite de la ristiques du Programme qualité de
coopération entre ces deux organisa- l’UEMOA, en tant qu’approche régio-
tions dans différents domaines, notam- nale visant la mise en œuvre d’activités
ment pour le renforcement des capa- de management de la qualité, d’étalon-
cités du commerce et de l’industrie de nage et d’évaluation de la conformité
production, en insistant particulière- destinées à un large éventail de béné-
ment sur la qualité, les normes et l’éva- ficiaires, dans un groupe de pays dotés
luation de la conformité. d’infrastructures qualité institution-
nelles très disparates.

165
Plusieurs contraintes ont lourdement ƒƒUn seul ONN assurait des services de
pesé sur la réalisation du programme, certification de produits, et le nombre
mais, en parallèle, de nombreux fac- de certificats délivrés était très bas
teurs de réussite critiques ont permis ƒƒDans les huit pays, seule une tren-
d’obtenir des résultats très appréciés taine d’entreprises étaient certifiées
par les bénéficiaires. ISO 9001 et il n’existait de service
local de soutien aux entreprises que
Contraintes dans deux pays.
Les contraintes suivantes ont été rele-
vées au début du programme : Facteurs de réussite
ƒƒPolitique qualité et infrastruc- Plusieurs facteurs de réussite sont
ture qualité pratiquement inexis- indiqués dans la liste ci-dessous et
tantes dans la plupart des pays de plusieurs autres de ces facteurs sont
l’UEMOA décrits plus en détail dans les para-
ƒƒDeux des huit pays n’avaient pas graphes suivants :
d’organisme national de normalisa- ƒƒDescription des activités du projet ;
tion (ONN) et, dans plusieurs pays, recours à une institution spéciali-
les ONN n’étaient pas opération- sée externe comme l’ONUDI pour
nels faute de ressources humaines l’exécution du projet
et matérielles : la plupart des ONN ƒƒEfficacité des dispositions finan-
n’étaient pas membres de l’ISO et ne cières et administratives pour le
pouvaient donc pas mettre à la dispo- transfert et l’utilisation des fonds,
sition des opérateurs économiques les permettant de faire appel plus rapi-
normes internationales et les normes dement à des consultants internatio-
nationales étrangères requises naux et à se procurer des biens ou
ƒƒLa demande de normes de la part des services
de l’industrie, des consommateurs et ƒƒOrganisation régionale suprana-
d’autres acteurs importants, comme tionale servant de port d’attache à
les organismes publics d’achat, était l’équipe de réalisation du projet et
faible assurant le suivi de l’engagement
ƒƒDans la sous-région, un seul labo- des différents gouvernements
ratoire d’essais privé était accré- ƒƒCadre juridique en place pour assurer
dité ; d’autres laboratoires n’étaient la poursuite des retombées du projet
pas en conformité avec la norme ƒƒParticipation du secteur privé
ISO/CEI 17025 et les autres labo- ƒƒNombre adéquat de coordinateurs
ratoires manquaient d’équipements de projet techniquement compé-
modernes et de formation tents au niveau national et régional

166
ƒƒSouplesse du projet permettant de projet. On estime qu’à la fin du projet,
prendre en considération, en cours le montant des activités de l’ONUDI
de route, des problèmes immédiats sur le projet représentera 87 % de la
et urgents en matière d’évaluation part des fonds qu’elle aura mis à dispo-
de la conformité sition pour le projet.
ƒƒPartenariats avec des organisations
techniques nationales étrangères et Organisation régionale supranatio-
des organisations internationales. nale. Le fait qu’une organisation régio-
nale supranationale comme la Com-
Agence spécialisée extérieure. L’une mission de l’UEMOA ait accueilli
des raisons pour lesquelles la parti- l’équipe régionale de coordination du
cipation d’une institution spéciali- projet et ait assuré la liaison avec les
sée comme l’ONUDI est considérée gouvernements des membres est un
comme un facteur de réussite critique grand avantage. L’équipe de coordina-
tient au fait que cette dernière a pu tion du projet et l’ONUDI n’avaient
participer à la formulation et à l’exécu- ainsi que des capacités limitées pour
tion du projet. L’ONUDI a collaboré donner directement des instructions
avec la Commission de l’UEMOA dès ou des conseils aux gouvernements sur
l’étape de la formulation du projet. La le déroulement du projet.
stratégie et l’orientation technique du
programme ont été établies en met- Il est souvent nécessaire de donner aux
tant à profit la longue expérience de organismes nationaux bénéficiaires des
l’ONUDI dans le domaine, permet- dates butoir pour la réalisation de cer-
tant ainsi de garantir la bonne prise en taines activités, par exemple, pour la
compte des facteurs de qualité dès la construction des locaux abritant les
conception. Le capital de compétences laboratoires avant la livraison des
technique que l’ONUDI a déployé équipements, qui peuvent également
dans l’exécution du programme, ainsi avoir des implications financières. La
que son carnet d’adresse de consultants Commission de l’UEMOA s’est mon-
indépendants ont grandement amé- trée très efficace à obtenir des minis-
lioré l’efficacité d’ensemble. On notera tères chargés du programme au niveau
qu’au début du projet, l’ONUDI avait national qu’ils fassent pression sur les
obtenu 66 % des financements requis organismes nationaux bénéficiaires
pour le projet complet, et que, au cours (les laboratoires dans cet exemple)
des deux dernières années du projet, pour qu’ils respectent les calendriers
l’ONUDI était parvenue à obtenir le fixés.
financement de 86 % du coût total du

167
Cadre juridique. Afin de renforcer la comités nationaux d’orientation com-
coopération régionale en matière d’ac- posés, à parts égales, de représentants
créditation, de certification, d’étalon- du public et du privé. Le président et
nage et de métrologie, l’UEMOA a dû le vice-président de ces comités repré-
harmoniser ses politiques et mettre en sentant chacun le secteur public ou le
place des mécanismes régionaux de secteur privé.
coordination par le biais d’un cadre
juridique approprié. La Commission Le seul comité régional d’orienta-
de l’UEMOA a pris l’initiative de la tion étant constitué des présidents et
formulation d’un tel cadre et un règle- vice-présidents des comités nationaux
ment (règlement qualité de l’UEMOA d’orientation, il était ainsi garanti que
2005) a été adopté par le Conseil sta- l’apport du secteur privé dans la coordi-
tutaire des Ministres de l’UEMOA, le nation du programme serait très élevé.
4 juillet 2005.
Coordinateurs techniquement compé-
Le règlement prévoit la création d’un tents. On ne saurait trop insister sur la
comité régional de coordination de la nécessité de disposer en permanence,
qualité (CRECQ) et de trois structures pour la coordination centrale, d’ex-
régionales permanentes qui assureront perts techniques très qualifiés, en par-
la durabilité du programme, à savoir le ticulier lorsqu’un programme d’une
Système d’accréditation d’Afrique de telle complexité est mis en place pour
l’ouest (SOAC) ; le secrétariat régional la première fois au niveau régional.
de la normalisation, de l’étalonnage, de L’équipe de coordination du projet
la certification et de la promotion de la était constituée de quatre conseillers
qualité (NORMCERQ) ; et le secréta- internationaux engagés à plein temps, à
riat de métrologie d’Afrique de l’ouest savoir : un conseiller technique en chef,
(SOAMET). Pour ce dernier égale- spécialiste en accréditation, un expert
ment, le rôle essentiel joué par la Com- en normalisation, un spécialiste en pro-
mission de l’UEMOA est manifeste. motion de la qualité et un spécialiste
de la communication et des questions
La participation du secteur privé à intéressant les consommateurs.
tous les niveaux de la coordination du
projet s’est avérée un aspect critique. Les experts ont non seulement géré
Sur les conseils de l’ONUDI, la Com- le programme mais ils ont également
mission de l’UEMOA a donc demandé donné des conseils à la Commission de
aux Ministres chargés du programme, l’UEMOA quant aux choix politiques
dans chacun des pays, de créer les ayant un effet à long terme. Cette fonc-

168
tion consultative a, par exemple, été déci- aussi le rôle de secrétaire du comité
sive pour établir le cadre du règlement national d’orientation. Les experts du
qualité de l’UEMOA de 2005 et pour projet et les coordinateurs techniques
assurer ultérieurement son acceptation à nationaux ont été recrutés directement
différents niveaux de l’UEMOA, notam- par l’ONUDI, après consultation avec
ment au niveau de la Commission elle- la Commission de l’UEMOA, et ils ont
même, du Comité des Ministres de l’in- été dirigés par un directeur de projet
dustrie et enfin du Conseil statutaire des de l’ONUDI basé à Vienne.
Ministres. Une telle équipe d’experts est
également essentielle pour encadrer et Ce dernier a également assuré la
guider les travaux des consultants inter- coordination des activités de soutien
nationaux, qui, au début de leur mission, du projet dans d’autres divisions de
connaissent souvent mal le contexte et l’ONUDI, par exemple, la branche
les problématiques régionales. des ressources humaines chargée du
recrutement des consultants et la Divi-
Dans chaque pays, la coordination a sion des approvisionnements chargée
été confiée à un coordinateur tech- de l’achat des équipements. En tout,
nique national autochtone, assumant l’ONUDI a recruté et a dirigé les mis-

169
sions de 132 consultants nationaux et nie dans le cadre du programme a
de 88 consultants internationaux qui amélioré la qualité des exportations
ont contribué à différents aspects tech- de produits de la pêche et a aidé cette
niques du programme. industrie à satisfaire aux exigences
sanitaires et normatives du marché.
Souplesse. Pour régler des questions Au Togo et au Bénin, les équipements
urgentes survenues dans certains sec- de laboratoire prévus dans le cadre du
teurs au cours de la mise en œuvre du programme ont essentiellement visé ce
projet, il a fallu parfois entreprendre secteur.
des activités qui n’étaient pas initiale-
ment prévues. Il convient ici de men- Ce soutien technique a été particu-
tionner l’assistance apportée aux sec- lièrement opportun au Bénin, car il
teurs de la pêche et du coton, qui est a permis au pays de recommencer à
décrite ci-après. exporter des produits de la pêche vers
l’Union européenne. Au cours de la
Les secteurs de la pêche ont été renfor- mise en place du programme, la régle-
cés au Togo, au Bénin, en Côte d’Ivoire mentation de l’UE en matière de sécu-
et en Guinée-Bissau. L’assistance four- rité alimentaire est devenue beaucoup

170
plus stricte, avec l’adoption par le Par- gramme l’a été entre la Commission
lement européen de plusieurs règle- de l’UEMOA et le Comité français
ments sur l’hygiène et les contrôles d’accréditation (COFRAC), qui s’est
officiels des produits alimentaires, un engagé à soutenir le SOAC, le Système
des règlements applicables exigeant régional d’accréditation de l’UEMOA,
spécifiquement l’accréditation ISO/ de façon à rendre ce service opération-
CEI 17025 des laboratoires officiels de nel et à lui faire gagner la reconnais-
contrôle des produits alimentaires. sance internationale.

Les besoins du secteur de coton ont Diverses organisations ont apporté leur
également été pris en compte dans le collaboration dans différents secteurs :
cadre du programme, avec plusieurs ini- l’Institut allemand de métrologie (Phy-
tiatives : formation de trieurs de coton sikalisch-Technische Bundesanstalt –
dans six pays de l’UEMOA, livrai- PTB) pour la métrologie, l’Association
son dans certains pays choisis d’appa- française de normalisation (AFNOR)
reillages à haut débit pour l’essai auto- et l’Organisation internationale de nor-
matisé de la fibre de coton, préparation malisation (ISO) dans le secteur des
des premières normes pour le coton normes, ainsi que l’Organisation inter-
ouest africain, qui devraient permettre nationale des consommateurs (OIC).
aux producteurs de négocier la vente de
leur coton au juste prix sur le marché Pour permettre aux huit pays membres
international, et préparation, pour les de l’UEMOA d’accéder à la qualité de
opérateurs économiques du secteur, membre de l’ISO (un membre à part
d’un manuel traitant des normes qua- entière et sept membres correspon-
lité, des pratiques commerciales et des dants), le programme a pris en charge
méthodes d’égrenage du coton. les cotisations correspondantes. Deux
de ces pays participent aux travaux
La production et la transformation du techniques internationaux de l’ISO
coton sont progressivement devenues et les huit centres de documentation
des activités économiques critiques nationaux sont reliés à l’intranet de
dans de nombreux pays de l’UEMOA l’ISO. Ces partenariats, qui constituent
– laquelle a même adopté une feuille un maillon indispensable de la recon-
de route sur le coton dans le but de naissance internationale, sont déci-
renforcer tous les aspects de ce secteur. sifs pour la mise en place des systèmes
de normalisation, d’évaluation de la
Partenariats. Le principal accord de conformité et d’accréditation de l’UE-
partenariat signé dans le cadre du pro- MOA. Le financement des cotisations

171
à l’ISO pour les années à venir est un d’analyser tous les pesticides utilisés
aspect qui a également été traité dans dans la sous-région. Les ressources
le cadre du programme. matérielles et humaines ne sont sim-
plement pas là. La même logique s’ap-
Le pouvoir d’un accord régional plique à d’autres types d’analyse, tels
Même si les bénéficiaires ultimes du que l’analyse de mycotoxine. Certains
programme sont en définitive les sec- laboratoires ont donc été dotés d’équi-
teurs productifs et la population de pement et d’appareillage pour fonc-
chacun des pays, l’UEMOA a adopté tionner à l’échelon de la région, par
une approche régionale, qui vise à exemple, par des laboratoires d’essais
mettre en place, simultanément au servant de référence régionale.
niveau régional et au niveau national,
une solide infrastructure de norma- La même approche a été adoptée pour
lisation et d’évaluation de la confor- le développement de technocentres
mité. En effet, dans la plupart des pays sectoriels dans les domaines des fruits
de l’UEMOA la masse critique néces- et légumes, des produits de la viande
saire pour l’évaluation de la confor- et des produits laitiers, du génie civil et
mité n’est pas suffisante pour justifier de la construction. Neuf établissements
des approches purement nationales. existants, choisis dans quatre pays, ont
Le programme a donc prévu la créa- obtenu les équipements et la forma-
tion d’un système régional d’accrédita- tion nécessaire pour leur permettre de
tion unique, le SOAC, chargé d’assurer jouer le rôle de centres régionaux pour
des services d’accréditation de tous les la diffusion d’informations et la forma-
laboratoires et de tous les organismes tion sur les techniques de pointe.
de certification et d’inspection de la
sous-région. L’approche régionale est de rigueur
pour un autre secteur, celui de l’éla-
En matière de renforcement des capa- boration des normes régionales ou
cités de laboratoire, 46 laboratoires, de l’harmonisation des normes natio-
dans les huit pays, ont été pourvus en nales. À cet égard, le rôle de la Com-
équipements, dans le but de créer des mission de l’UEMOA a été décisif pour
centres d’excellence dans différents répondre aux demandes d’informations
pays. En ce qui concerne l’exemple de la part des pays qui n’avaient pas été
déjà mentionné de l’analyse des rési- choisis pour accueillir un centre régio-
dus de pesticides, il est clair que chaque nal. La Commission a pu s’ériger en
pays de l’UEMOA ne peut envisager arbitre précisément grâce à son statut
de se doter d’un laboratoire capable supranational. Ce statut est important

172
pour traiter avec les gouvernements, et promouvoir l’harmonisation des sys-
lui confère un pouvoir qu’aucune autre tèmes de métrologie et soutenir la pro-
entité de coordination de projet ne duction et le commerce de biens et ser-
pourrait effectivement avoir. vices en s’inscrivant dans une logique
de développement durable au sein du
Organisation régionale pour Marché unique (CSME) de la CARI-
les normes et la qualité COM.
(CROSQ) de la Communauté
des Caraïbes (CARICOM) L’Accord de siège signé avec le gou-
vernement de la Barbade en janvier
L’Organisation régionale pour les 2007 dote la CROSQ d’un siège per-
normes et la qualité (CROSQ) de la manent à la Barbade où son Secré-
Communauté des Caraïbes (CARI- tariat est situé depuis 2003. Tous les
COM) a été fondée en février 2002 États membres de la CARICOM sont
en tant qu’agence intergouvernemen- membres de la CROSQ, Haïti étant le
tale destinée à faciliter l’élaboration dernier pays en date à l’avoir rejointe,
de normes régionales, représenter les depuis la signature de l’Accord inter-
intérêts de la région dans les travaux gouvernemental de la CROSQ, le
de normalisation à l’échelon mondial, 8 mai 2009.

173
Le Secrétaire exécutif (Principal fonc- tés techniques régionaux (CTR) com-
tionnaire exécutif) dirige le Secrétariat posés d’experts des secteurs concernés
et assure les relations avec les orga- et sous la coordination d’un ou plu-
nismes nationaux de normalisation sieurs organismes nationaux de norma-
par l’intermédiaire du Conseil de la lisation élaborent les projets de comité
CROSQ. Ce dernier regroupe tous les (CD).
directeurs des organismes nationaux
de normalisation des États membres, Ces projets sont ensuite diffusés auprès
oriente les activités de la CROSQ et des États membres pour observation,
en fait un compte rendu au Conseil et renvoyés aux CTR pour traitement.
de la CARICOM pour le commerce Une fois la mise au point et le forma-
et le développement économique tage définitifs réalisés, les normes sont
(COTED). soumises au Conseil de la CROSQ
pour approbation, puis au Conseil pour
Dans le cadre de son mandat, la le commerce et le développement éco-
CROSQ poursuit depuis deux ans l’ob- nomique pour ratification. Il y a actuel-
jectif de développer une solide infras- lement au Comité de gestion technique
tructure régionale de la qualité parallè- plus de 50 normes en cours d’élabora-
lement à des infrastructures nationales tion.
de la qualité et a reçu le soutien de plu-
sieurs projets financés par des fonds Sur ces travaux en cours, 34 docu-
extérieurs. Cette initiative a eu pour ments normatifs relèvent d’un projet
effet de tripler les effectifs du projet co-financé par la Banque interaméri-
et du personnel du Secrétariat depuis caine de développement (BID) des-
2007. tiné à accroître la compétitivité des
petites et moyennes entreprises. Ce
De l’élaboration des normes... projet, démarré en 2005, et qui devait
Au cours des premières années, la s’achever en 2009, vient d’être pro-
CROSQ s’est essentiellement intéres- longé pour deux ans de manière à assu-
sée à l’élaboration de normes régio- rer que les buts et objectifs du projet
nales. Un Comité de gestion technique soient atteints. Outre l’objectif évoqué,
composé de volontaires émanant d’or- ce projet vise notamment la sensibilisa-
ganismes nationaux de normalisation, tion, la formation destinée aux petites
s’est réuni et continue de se réunir trois et moyennes entreprises et la mise
à quatre fois par an pour coordonner en place d’un système d’information
l’élaboration des normes suivant les régional.
lignes directrices de l’ISO. Des Comi-

174
... à une infrastructure capacités de la CROSQ pour qu’elle
qualité régionale puisse remplir son mandat. Le rôle de
Ces dernières années, en raison du la CROSQ est d’exploiter les complé-
phénomène de mondialisation, l’ac- mentarités des trois projets afin d’opti-
cent s’est déplacé sur le développe- miser les ressources limitées et d’éviter
ment d’autres composantes de l’infras- les efforts redondants.
tructure qualité régionale (métrologie,
inspection, essais, étalonnages, certifi- Métrologie
cation, accréditation). À cet égard, un L’établissement de laboratoires de réfé-
deuxième projet financé par la BID de rence caribéens régionaux (CARL) est
2007 à 2011 vise à améliorer l’accès au une nouveauté. Ces laboratoires offri-
marché et la compétitivité de la pro- ront une traçabilité efficace et ren-
duction et du commerce des biens et table aux étalons de grandeur primaires
services régionaux. L’Institut de métro- internationaux pour les étalons de tra-
logie allemand, Physikalisch-Technis- vail au niveau national. Les étalons de
cher Bundesanstalt (PTB), a fourni grandeur à mettre en place sont notam-
une assistance technique et financière ment la masse, le volume, le temps et la
précieuse pour réaliser les études ini- fréquence. Il est actuellement procédé
tiales et une évaluation des besoins en à une mise à niveau des capacités de
fonction de l’état actuel de l’infrastruc- deux laboratoires nationaux de pointe
ture qualité régionale, afin de renforcer pour qu’ils puissent assumer le rôle de
les capacités régionales. CARL.

Avec la signature de l’Accord de parte- En 2008, la CARIMET (sous-région


nariat économique en octobre 2008, le du Système interaméricain de métro-
Ministère fédéral allemand de la coo- logie – SIM) est devenue un Comité
pération économique et du développe- technique de la CROSQ. Il est à pré-
ment (BMZ) a approuvé, en décembre voir que la mise en œuvre de pro-
2008, un projet d’assistance technique jets ultérieurs d’infrastructure qua-
complémentaire, piloté par le PTB. lité régionale par l’intermédiaire de
L’organisation d’un atelier de plani- la CARIMET facilitera davantage
fication régional pour un troisième encore l’intégration de la CARIMET
projet, également financé par le BMZ, dans la CROSQ.
vient d’être décidée. Il y sera abordé
différents aspects, notamment les ques- Le Programme TradeCom offre une
tions de métrologie et d’accréditation assistance technique à la CROSQ pour
ainsi que la nécessité de renforcer les l’engagement d’un responsable de la

175
métrologie chargé de mettre en œuvre À l’heure actuelle, deux organismes
ces projets et d’organiser entre 2009 et nationaux d’accréditation, l’un à Tri-
2010 trois séminaires (consacrés aux nité-et-Tobago (Trinidad and Tobago
méthodes d’étalonnage, à l’estima- Laboratory Accreditation Service
tion de l’incertitude, et à l’élaboration – TTLABS) et l’autre en Jamaïque
de manuels de management de la qua- (Jamaica National Agency for Accre-
lité). ditation – JANAAC), fonctionnant
en conformité avec la norme ISO/
Inspection et certification CEI 17011, se préparent en vue d’une
Une enquête sur l’évaluation de la reconnaissance internationale. Tous
conformité est actuellement en cours deux sont membres associés de la Coo-
pour évaluer la situation des orga- pération interaméricaine d’accrédita-
nismes d’inspection et de certification tion (IAAC) et membres affiliés de la
dans l’ensemble des États membres Coopération internationale sur l’agré-
de la CROSQ. Les résultats de cette ment des laboratoires d’essais (ILAC).
enquête permettront de déterminer
comment harmoniser au mieux l’ins- Dans les pays où il n’y a pas d’orga-
pection et la certification régionales. nisme national d’accréditation, des
L’utilisation d’une marque régionale centres de liaison pour l’accréditation
unique de conformité aux normes est ont été créés pour combler cette lacune
également envisagée ainsi qu’un pro- et offrir les informations et le soutien
gramme annuel régional de prix de nécessaires pour les activités d’accré-
la qualité. ditation. Le travail des services cari-
béens d’accréditation des laboratoires
Accréditation (CLAS) consiste en grande partie à
La Phase II du Projet CLAS rela- tisser un réseau de relations entre les
tif aux services caribéens d’accrédi- États membres qui n’ont pas d’orga-
tation des laboratoires (parrainé par nismes d’accréditation nationaux en
le 9e Fonds de développement euro- projet afin de continuer à mettre en
péen) est actuellement mise en œuvre place des centres de liaison pour l’ac-
(jusqu’en avril 2010). Ce projet a pour créditation.
objet d’aider les laboratoires à obtenir
leur accréditation grâce à une coopé- La coopération régionale pour l’accré-
ration régionale et à la mise en place ditation des laboratoires sera réalisée
d’un mécanisme général de coopé­ grâce à la mise en œuvre de la Décla-
ration régionale en matière d’accré­ ration de coopération technique entre
ditation. les organismes nationaux d’accrédita-

176
tion et en soutenant la mise en place sances et des compétences nécessaires
de centres de liaison pour l’accrédi- pour les besoins du système d’accrédi-
tation. Des mécanismes visent à har- tation. La pérennité des services d’ac-
moniser les processus et procédures créditation sera garantie par la promo-
conformément aux normes et lignes tion et la stratégie marketing associées
directrices internationales et à établir à l’accréditation, la mobilisation des
une approche régionale quant aux exi- ressources et le maintien d’un cadre
gences fondamentales applicables aux d’évaluateurs certifiés.
laboratoires.
En outre, des améliorations constantes
Le renforcement des capacités liées seront apportées au système d’accrédi-
aux ressources humaines vise à s’assu- tation en veillant à la mise en place et
rer que le personnel des laboratoires, au maintien de mécanismes de retour
celui des organismes d’accréditation et d’informations et de systèmes destinés
des centres de liaison ainsi que les éva- à une mise à niveau du personnel et des
luateurs disposent bien des connais- critères. À cette fin, le service caribéen

177
d’accréditation des laboratoires (CLAS) ce contexte, les fabricants doivent déli-
réalisera des études pilotes sur l’accré- bérément réorienter leur stratégie en
ditation des laboratoires dans la région, cessant de se focaliser sur le coût pour
partagera les meilleures pratiques et s’intéresser à une différenciation des
évaluera la nécessité de renforcer les produits et des services au travers de
capacités d’accréditation régionales. la qualité, y compris en exploitant la
valeur ajoutée de l’image de marque.
Autres projets
La Banque caribéenne de dévelop- Au niveau national, cette réorientation
pement (CDB) finance un projet sur suppose un changement de perspec-
30 mois axé sur l’élaboration de normes tive où, plutôt que de s’en tenir à des
régionales de construction fondées inspections des importations par rap-
sur les codes de l’International Code port à des normes obligatoires, on s’at-
Council (ICC). La préparation des tachera davantage à la croissance liée
documents d’application (Caribbean aux exportations par le recours à des
Application Documents) et la promo- normes internationales d’application
tion de leur utilisation au niveau régio- volontaire représentant les meilleures
nal sont les principales réalisations de pratiques internationales. La CROSQ
ce projet qui s’achèvera mi-2010. a un rôle essentiel à jouer dans ce pro-
cessus en opérant un recadrage pour
L’Agence canadienne de développe- élargir son domaine d’activités et déve-
ment international (ACDI – via TDV lopper sa capacité à aider les entre-
Global / Wren Group) soutient le ren- prises de la région à axer leur straté-
forcement des procédures et des pro- gie non plus sur la compétitivité des
cessus de la CROSQ, notamment le prix mais sur celle de la qualité. Pour
développement d’un système de mana- y parvenir, il sera nécessaire de mettre
gement de la qualité (SMQ) conforme en place toutes les composantes d’une
à ISO 9001. infrastructure qualité :
ƒƒHarmonisation et mise en œuvre des
Prochaines étapes normes pertinentes au niveau régio-
À terme, la région établira de nou- nal 
veaux accords commerciaux qui offri- ƒƒDéveloppement des capacités en
ront de nouveaux débouchés aux métrologie et évaluation de la
exportations de marchandises et de conformité, y compris en accrédita-
services. Le ralentissement récent de tion 
l’économie mondiale risque de freiner ƒƒPromotion d’une culture de la qua-
le développement dans la région. Dans lité au niveau régional.

178
Le Plan stratégique triennal de la Les pays membres de la SADC sont
CROSQ (2009-2012) tient compte l’Angola, le Botswana, la République
de la nouvelle orientation et établit démocratique du Congo, le Lesotho,
les thèmes stratégiques qui seront les Madagascar, le Malawi, la République
piliers du développement d’une infras- de Maurice, le Mozambique, la Nami-
tructure qualité régionale avec des bie, les Seychelles, l’Afrique du Sud,
objectifs stratégiques qui serviront à le Swaziland, la République-Unie de
édifier et à stimuler l’activité écono- ­Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe.
mique de demain.
La SADC a pour ambition de créer
Ce plan prend en compte les res- les conditions d’un futur commun au
sources humaines, techniques et finan- sein d’une communauté régionale qui
cières nécessaires, ainsi que les projets garantira le bien-être économique et
et activités qui aideront l’organisa- l’amélioration du niveau de vie et de
tion à réaliser les objectifs qu’elle s’est la qualité de vie des personnes qui la
fixés. Le plan comporte ainsi sept composent.
thèmes stratégiques – harmonisation
des normes, capacités en métrologie, Dans cette quête, la SADC a identifié
capacités en évaluation de la confor- le commerce comme étant le principal
mité, coopération en matière d’accré- moteur de l’intégration régionale et du
ditation, culture régionale de la qualité, développement économique. Très tôt,
autonomie financière et efficacité orga- on a réalisé que la facilitation effec-
nisationnelle. tive des échanges et la compétitivité
de la production exigeaient une solide
Communauté infrastructure technique de la qualité
de développement au niveau régional.
de l’Afrique australe
Dès lors, les États membres de la
Fondée le 17 août 1992 à Windhoek en SADC sont convenus de mettre en
Namibie, la SADC ou Communauté de place un cadre réglementaire tech-
développement de l’Afrique australe, nique dont l’objectif serait l’identifi-
compte 15 États membres pour une cation, la prévention et l’élimination
population totale de quelque 250 mil- des obstacles techniques au com-
lions de personnes et un produit inté- merce (OTC) entre les États membres
rieur brut (PIB) s’établissant à USD et entre la SADC et d’autres zones
375 milliards en 2006 (Seychelles non d’échanges commerciaux, régionales
comprises). et internationales, grâce à des normes,

179
Figure 14 – L’infrastructure SADCSQAM reflète le paysage global en matière d’OTC

Infrastructure
qualité/OTC

MONDE
à

SADC
à

des règlements techniques et des pro- ƒƒSADCA – Coopération des pays de


cédures d’évaluation de la conformité la Communauté de développement
harmonisés afin de faciliter et d’ac- de l’Afrique australe en matière
croître le commerce des biens et ser- d’accréditation 
vices. Les structures de coopération ƒƒSADCTRLC – Comité de liaison
régionale suivantes ont été établies afin des pays de la Communauté de
de permettre les activités d’harmonisa- développement de l’Afrique aus-
tion : trale en matière de réglementation
ƒƒSADCSTAN – Coopération des technique 
pays de la Communauté de déve- ƒƒSADCTBTSC – Comité des par-
loppement de l’Afrique australe en ties prenantes des pays de la Com-
matière de normalisation  munauté de développement de
ƒƒSADCMEL – Coopération des l’Afrique australe en matière d’obs-
pays de la Communauté de déve- tacles techniques au commerce
loppement de l’Afrique australe en (OTC) 
matière de métrologie légale  ƒƒSQAMEG – Groupe d’experts des
ƒƒSADCMET – Coopération des pays de la Communauté de déve-
pays de la Communauté de déve- loppement de l’Afrique australe en
loppement de l’Afrique australe en matière de normalisation, d’assu-
matière de traçabilité des mesures rance qualité, d’accréditation et de
(métrologie industrielle et scienti- métrologie (SADCSQAM).
fique) 

180
Ces structures ont été délibérément tion et à établir un ordre de priorité. Le
mises en place afin de refléter la confi- SADCTRLC a pour rôle de fournir un
guration internationale des organismes forum pour l’identification des règle-
chargés des questions liées aux OTC ments techniques communs à mettre en
afin de faciliter l’acquisition d’une application dans la région.
reconnaissance internationale dans les
divers domaines considérés. Tous les pays membres de la SADC,
à l’exception du Lesotho, disposent
Normalisation désormais d’un organisme national
La SADCSTAN est la structure de de normalisation (ONN) et le Leso-
coopération régionale chargée de tho s’efforce de fonder son propre
l’harmonisation des normes selon les ONN. Le fait que tous ces pays aient
normes internationales et de promou- maintenant un ONN est attribuable
voir l’utilisation de normes communes au SADCSQAM (Fig. 14) et constitue
fondées sur la performance plutôt que une des réalisations du SQAM.
de normes prescriptives, comme base
de la réglementation technique. Les organismes nationaux de nor-
malisation du Botswana, du Mozam-
Le cadre réglementaire technique de bique, de l’Angola, du Swaziland
la SADC exige, pour sa part, que tous et de la Namibie ont pris leur essor
les États membres procèdent au retrait après le lancement du Programme du
des normes contradictoires une fois SADCSQAM et ce développement a,
que le texte harmonisé est disponible. en partie, été rendu possible grâce aux
La SADCSTAN a conçu des procé- encouragements et au soutien moral
dures élaborées fondées sur les Direc- du SADCSQAM.
tives ISO/CEI pour faciliter son travail
d’harmonisation des normes. Tous les pays membres de la SADC
ont un ONN membre de l’ISO et de la
Jusqu’à présent, l’harmonisation a été CEI. S’agissant de cette dernière, seule
réalisée pour une centaine de normes l’Afrique du Sud est membre à part
et se poursuit pour une trentaine de entière de la CEI alors que les autres
normes supplémentaires. Des travaux pays y sont seulement affiliés.
ont également été amorcés pour enga-
ger les autorités de réglementation des Métrologie et évaluation
États Membres, avec le concours du de la conformité
SADCTRLC, à identifier les règlements La région compte plusieurs centaines
techniques nécessitant une harmonisa- de laboratoires privés ou publics spé-

181
cialisés dans des domaines destinés à la conformité est obtenue grâce à la tra-
soutenir les exigences prescrites par çabilité des mesures et à l’accréditation.
les secteurs industriel, minier, agricole, Les principaux préalables à la traçabi-
médical ou alimentaire en matière lité et à l’accréditation des laboratoires
d’essais et d’étalonnages, qu’ils soient sont notamment la participation à des
de nature volontaire ou imposés par programmes d’essais d’aptitude (EA) et
la réglementation. Les établisse- l’utilisation de matériaux de référence
ments d’enseignement supérieur et de certifiés et d’équipements étalonnés.
recherche possèdent également des
installations d’essai souvent mises à la La SADC a, par conséquent, établi deux
disposition de l’industrie. structures spécialisées en métrologie, la
SADCMET et la SADCMEL, pour sou-
La région dispose d’un nombre tenir l’industrie quant aux exigences de
important d’organismes de certi- traçabilité grâce à une coopération non
fication et d’inspection proposant seulement régionale mais aussi interna-
leurs prestations de service aux sec- tionale avec des acteurs étrangers à la
teurs volontaires et réglementaires. SADC elle-même. Dans ce contexte, la
Le SADCTBTSC a été établi en vue SADCMET contrôle les programmes
d’offrir un forum permettant à ces d’essais d’aptitude en cours d’exécu-
prestataires de services d’évalua- tion au sein des États membres, essen-
tion de la conformité de coopérer au tiellement dans le domaine de l’eau et le
niveau régional. Ce comité conseille domaine alimentaire.
les autres structures de la SADC en
matière de normalisation, d’assurance Deux programmes régionaux d’es-
qualité, d’accréditation et de métro- sais d’aptitude sont actuellement
logie, notamment la SADCSTAN et menés dans le domaine de l’eau et de
le SADCTRLC, quant aux domaines la supplémentation alimentaire avec
à inclure prioritairement dans leurs le soutien d’organismes donateurs.
programmes de travail et tous autres La SADCMET envisage de proposer
aspects susceptibles d’influer sur l’ef- davantage de programmes de ce type
ficacité du fonctionnement de l’infras- dans un avenir proche.
tructure du SADCSQAM dans ces
domaines et sur le cadre réglementaire L’accès aux matériaux de référence
technique de la région. (MR) demeure un problème majeur
pour les prestataires de services d’éva-
La reconnaissance internationale des luation de la conformité (tant du sec-
prestataires de services d’évaluation de teur privé que du secteur public) au

182
sein de la Communauté de dévelop- nal – le Système d’accréditation de la
pement de l’Afrique australe. Il s’agit Communauté de développement de
d’ailleurs de l’un des domaines qui l’Afrique australe (SADCAS), afin de
recevra le soutien d’organismes dona- proposer des services d’accréditation
teurs dans le cadre d’un projet d’appui aux pays qui ne possèdent pas d’or-
à l’infrastructure qualité financé par la ganisme national d’accréditation. Le
Commission européenne. SADCAS envisage également d’offrir
ses prestations à des pays qui, bien que
Accréditation dotés d’un organisme national d’accré-
Deux pays au sein de la Communauté ditation, ne sont pas en mesure de déli-
de développement de l’Afrique aus- vrer des accréditations dans certains
trale disposent d’organismes nationaux domaines, faute d’expertises appro-
d’accréditation, la République de Mau- priées.
rice et l’Afrique du Sud. Le Système
sud-africain d’accréditation (SANAS) Le SADCAS proposera des pro-
est bien établi et bénéficie d’une recon- grammes d’accréditation pour les labo-
naissance internationale. ratoires d’étalonnage et d’essais, les
organismes de certification (système
Par ailleurs, le Bureau d’accréditation de management/produits/personnels)
de la République de Maurice (MAU- et les organismes d’inspection. Les
RITAS) a été créé il y a peu et n’a que bureaux du SADCAS ont été établis
récemment commencé à accréditer des à Gaborone, au Botswana, et les trois
entités. La SADCA, structure régio- premiers collaborateurs ont pris leurs
nale de coopération en matière d’ac- fonctions entre avril et juillet 2008.
créditation, a constaté que le proces-
sus pour la mise en place d’organismes Le SADCAS a été officiellement inau-
nationaux d’accréditation prenait guré le 23 avril 2009 lors d’une cérémo-
beaucoup de temps et que certaines nie qui s’est déroulée à Gaborone, au
économies de relativement faible Botswana. Le Protocole d’accord de 
importance dans la région n’avaient coopération générale entre la SADC et
peut-être pas besoin d’établir de tels le SADCAS a été conclu à cette occa-
organismes, n’ayant pas la possibilité sion.
de tirer parti d’économies d’échelle
permettant de les soutenir. Les Centres de liaison nationaux pour
l’accréditation (CLNA), qui servent de
Il a par conséquent été décidé de créer liaison entre le SADCAS et les pays
un organisme d’accréditation régio- membres de la Communauté de déve-

183
loppement de l’Afrique australe, ont Ces services ont pour objet de favori-
été mis en place par les gouvernements ser le commerce régional et interna-
respectifs des pays membres. tional, d’améliorer la protection des
consommateurs et de l’environnement,
Tous les CLNA ont été officiellement ainsi que de renforcer la compétitivité
lancés avant 2008. Le SADCAS a été des produits et services de la SADC
admis comme membre affilié de l’In- dans les domaines tant réglementaire
ternational Laboratory Accreditation que volontaire.
Cooperation en novembre 2008. Le
SADCAS sera en mesure de commen-
cer à proposer des services d’accrédita-
tion au deuxième semestre 2009.

184
Appendice 1
L’ISO/CASCO établit des normes d’évaluation de la conformité

Figure 15 – Structure de l’ISO

SECRÉTARIAT
CENTRAL

Comme le montre la Figure 15, le spécifications techniques appropriées


Comité de l’ISO chargé des ques- des produits, processus, services et
tions relatives à l’évaluation de la systèmes de management 
conformité est le CASCO. Il relève ƒƒÉlaborer des guides internatio-
du Conseil de l’ISO. Le mandat et les naux et des Normes internationales
objectifs de ce comité sont les suivants : relatifs à la pratique des essais, du
ƒƒÉtudier les moyens d’évaluer la contrôle et de la certification des
conformité aux normes ou aux autres produits, processus et services, ainsi

185
qu’à l’évaluation des systèmes de Groupes de politique
management, laboratoires d’essais, et de soutien du CASCO
organismes de contrôle, organismes
de certification, organismes d’accré- Groupe du Président pour les poli-
ditation et à leur fonctionnement et tiques et la coordination (CPC) : exa-
leur acceptation  mine et actualise le plan d’action et le
ƒƒPromouvoir la reconnaissance et plan de travail technique du CASCO.
l’acceptation mutuelles des systèmes Ce groupe assiste également le Prési-
nationaux et régionaux d’évaluation dent du CASCO pour l’identification
de la conformité, ainsi que l’emploi des questions stratégiques liées à l’éva-
approprié des Normes internatio- luation de la conformité et pour l’éla-
nales pour les essais, le contrôle, la boration des politiques. Le CPC a éga-
certification, l’évaluation et pour lement reconnu la nécessité de créer
d’autres fins connexes. un groupe d’experts en matière d’in-
terprétation afin d’offrir une approche
Sur les 151 comités membres de l’ISO cohérente pour l’interprétation et
admissibles au CASCO, 107 comités la mise à jour des normes et guides
sont représentés. La participation est existants élaborés par le CASCO.
ouverte aux pays développés et aux
pays en développement ; 76 membres Groupe Interface technique (CASCO
ont le statut de membres participants TIG) : groupe de nature technique qui
(P) et les 31 autres membres, celui de établit des liaisons avec d’autres comi-
membres observateurs (O). tés techniques de l’ISO afin d’assurer
une approche cohérente et harmoni-
Le CASCO, dont les travaux sont à sée de l’évaluation de la conformité
la fois de nature technique (élabora- entre tous les comités. Le TIG veille à
tion de normes, guides et autres publi- ce que les politiques relatives à l’éva-
cations) et de nature politique (éla- luation de la conformité du CASCO
boration des politiques), est structuré soient respectées et comprises, tout en
de façon à compléter, par un certain offrant des conseils en interne au sein
nombre de groupes consultatifs clés, les de l’ISO sur les enjeux de l’évaluation
travaux techniques engagés au sein de de la conformité.
ses groupes de travail qui élaborent la
collection de normes et autres publica- Groupe Alliances stratégiques et régle-
tions du CASCO. Ces groupes consulta- mentation (CASCO STAR) : fournit un
tifs et leurs fonctions sont présentés ci- mécanisme pour l’interaction entre les
après ainsi qu’à la Figure 16 (page 187). secteurs de l’industrie et les autorités

186
Figure 16 – Groupes de soutien et groupes de travail au sein de la structure du CASCO

Promotion Étude et politique


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Support technique Travaux techniques

de réglementation et le CASCO (infor- La « boîte à outils


mations sur les activités en évalua- du CASCO »
tion de la conformité, promotion de la
boîte à outils du CASCO, forum pour Les normes, guides et publications
débattre des besoins et préoccupations associées produites par le CASCO
en évaluation de la conformité). constituent un ensemble de res-
sources disponibles – la « boîte à outils
Groupe Gestion des savoirs (KMG) : du CASCO » – destiné à assurer que
groupe restreint qui, au sein du CPC, toutes les parties concernées par l’éva-
enregistre l’historique des décisions du luation de la conformité disposent
CASCO. des documents les plus récents reflé-
tant l’état actuel des pratiques inter-

187
nationales en matière d’évaluation de conformité contenus dans la norme
la conformité. Les différents groupes ISO/CEI 17000, devraient à la fois
d’utilisateurs y choisiront les docu- intéresser ceux qui travaillent dans le
ments les plus pertinents en fonction domaine de l’évaluation de la confor-
de leurs besoins, selon qu’ils réalisent mité et les utilisateurs, tels que les
des activités d’évaluation de la confor- autorités de réglementation.
mité ou font partie des nombreux uti-
lisateurs finals potentiels de ces presta- Un laboratoire dont les compétences
tions de service. sont conformes à la norme ISO/CEI
17025 peut également s’intéresser aux
Des outils complémentaires viennent éléments de la boîte à outils portant
à l’appui de certains de ces outils. À sur le choix et l’utilisation de systèmes
titre d’exemple, le Vocabulaire et les d’essais d’aptitude (actuellement trai-
principes généraux d’évaluation de la tés dans le Guide ISO/CEI 43).

188
Tout organisme d’accréditation devrait Le CASCO peut ainsi entrer en rela-
non seulement bien connaître les exi- tion avec des organisations sectorielles
gences spécifiées dans la norme ISO/ avec lesquelles l’ISO n’a pas de liaisons
CEI 17011 pour ses activités, mais éga- formelles au niveau du CASCO mais
lement toutes les normes pertinentes qui ont un rayonnement mondial, telles
concernant les organismes d’évalua- que l’Initiative mondiale de la sécu-
tion de la conformité qu’il accrédite, rité alimentaire (GFSI), la Fédération
par exemple, ISO/CEI 17020, ISO/CEI internationale des mouvements d’agri-
17021, ISO/CEI 17024, ISO/CEI 17025 culture biologique (IFOAM), etc.
et le Guide ISO/CEI 65.
Le CASCO communique avec ces
Un rédacteur de descriptif intéressé organisations afin de s’assurer qu’elles
par les modalités des marques de connaissent la boîte à outils et savent
conformité trouvera des informations comment l’utiliser de manière opti-
utiles dans la norme ISO/CEI 17030. male. Elles sont incitées à s’intéresser
directement à l’élaboration des normes
Une liste des différents outils du relatives aux activités d’évaluation de
CASCO cités à divers endroits de la pré- la conformité, notamment lorsque le
sente publication est donnée sous forme contenu actuel de la boîte à outils n’est
de tableau à la fin de cet appendice. pas adéquat pour des secteurs émergents
tels que l’agro-alimentaire, le change-
Rayonnement mondial ment climatique et la gestion des risques
du CASCO liés à la chaîne d’approvisionnement.

Le CASCO assure la promotion des Une liste des normes – publiées ou en


normes ISO/CEI d’évaluation de la cours d’élaboration – qui constitue, au
conformité au niveau mondial grâce à mois de juillet 2009, la boîte à outils du
l’interaction avec les pays en dévelop- CASCO figure aux pages 190-194.
pement et, par l’intermédiaire de son (Pour accéder aux toutes dernières
groupe STAR, auprès des secteurs de informations sur les publications éla-
l’industrie et des agences intergouver- borées par le CASCO, il suffit de cli-
nementales (autorités de réglementa- quer sur les liens indiqués sur le site
tion) concernés par l’évaluation de la Web de l’ISO www.iso.org : Évalua-
conformité. Sa stratégie consiste à pro- tion de la conformité, puis Publica-
mouvoir activement les normes d’éva- tions et ressources, puis Boîte à outils
luation de la conformité et à encoura- du CASCO.)
ger leur adoption et utilisation.

189
Norme et/ou projet Utilisateurs potentiels Statut

190
ISO/IEC 17000 :2004 Organismes de normalisation; Organismes d’évaluation En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – de la conformité; Organismes d’accréditation; Autorités
Vocabulaire et principes généraux gouvernementales; Organismes de réglementation; Groupes
d’accord MRA; Responsables commerciaux; Institutions
universitaires; Associations de l’industrie et du commerce;
Organismes professionnels; Organismes de spécification
ISO/PAS 17001 :2005 Organismes de normalisation; Organismes d’évaluation En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – de la conformité; Organismes d’accréditation; Autorités
Impartialité – Principes et exigences gouvernementales; Organismes de réglementation; Groupes
d’accord MRA
ISO/PAS 17002 :2004 Organismes de normalisation; Organismes d’évaluation En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – de la conformité; Organismes d’accréditation; Autorités
Confidentialité – Principes et gouvernementales; Organismes de réglementation; Groupes
exigences d’accord MRA
ISO/PAS 17003 :2004 Organismes de normalisation; Organismes d’évaluation En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – de la conformité; Organismes d’accréditation; Autorités
Plaintes et appels – Principes et gouvernementales; Organismes de réglementation; Groupes
exigences d’accord MRA
ISO/PAS 17004 :2005 Organismes de normalisation; Organismes d’évaluation En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – de la conformité; Organismes d’accréditation; Autorités
Divulgation d’informations – gouvernementales; Organismes de réglementation; Groupes
Principes et exigences d’accord MRA
ISO/PAS 17005 :2008 Organismes de normalisation; Organismes de certification de En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité systèmes; Associations d’auditeurs; Organismes d’accréditation
– Utilisation des systèmes de
management – Principes et exigences
ISO/IEC DIS 17007 Organismes de normalisation; Organismes de réglementation; En préparation
Évaluation de la conformité – Rédacteurs de documents; Organismes d’évaluation de la
Directives pour la rédaction de conformité; Organismes d’accréditation
documents normatifs appropriés
pour l’évaluation de la conformité
Norme et/ou projet Utilisateurs potentiels Statut
ISO/IEC 17011 :2004 Organismes d’accréditation; Responsables commerciaux; Autorités En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – gouvernementales; Groupes d’accord MRA (par ex., IAF, ILAC,
Exigences générales pour les APLAC, EA, IAAC, PAC, SADCA)
organismes d’accréditation
procédant à l’accréditation
d’organismes d’évaluation de la
conformité
ISO/IEC 17020 :1998 Organismes d’inspection; Spécificateurs et utitilisateurs En vigueur – juillet 2009
Critères généraux pour le d’organismes d’inspection; Organismes de réglementation;
fonctionnement de différents Organismes d’accréditation; Organismes d’achat; Groupes d’accord
types d’organismes procédant à MRA (par ex., ILAC et IAF)
l’inspection
ISO/IEC 17021 :2006 Organismes de certification de systèmes de management (par En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – Exi- ex. management de la qualité et environnemental) ; Associations
gences pour les organismes procé- d’auditeurs; Organismes d’accréditation; Groupes d’accord MRA
dant à l’audit et à la certification des (par ex., IAF)
systèmes de management
ISO/IEC CD 17021-2 Organismes de certification de systèmes de management (par Projet en cours
Évaluation de la conformité – Partie ex. management de la qualité et environnemental); Associations d’élaboration par le
2 : Exigences pour l’audit de certifi- d’auditeurs; Organismes d’accréditation; Groupes d’accord MRA Groupe de travail 21 de
cation par une tierce partie de sys- (par ex., IAF) l’ISO/CASCO
tèmes de management
ISO/IEC 17024 :2003 Organismes de certification de personnes; Organismes En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – professionnels; Organismes d’accréditation; Organismes de
Exigences générales pour les réglementation; Groupes d’accord MRA (par ex., IAF)
organismes de certification
procédant à la certification de
personnes

191
Norme et/ou projet Utilisateurs potentiels Statut

192
ISO/IEC 17025 :2005 Laboratoires; Spécificateurs et utilisateurs de services de En vigueur – juillet 2009
Exigences générales concernant laboratoires; Organismes d’accréditation; Organismes de (tel qu’amendé en 2006)
la compétence des laboratoires certification; Organismes d’essais d’aptitude: Producteurs de
d’étalonnages et d’essais matériaux de référence; Organismes de réglementation; Organismes
d’achat; Groupes d’accord MRA (par ex., ILAC)
ISO/IEC 17025 :2005/Cor 1 :2006 Voir ISO/CEI 17025 ci-dessus En vigueur – juillet 2009
(amendements mineurs à
la version de 2005)
ISO/IEC 17030 :2003 Organismes de certification par tierce partie; En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – Exi­ Associations de consommateurs; Organismes de réglementation;
gences générales pour les marques Organismes d’accréditation
de conformité par tierce partie
ISO/IEC 17040 :2005 Groupes d’accord MRA; Laboratoires; Organismes d’inspection; En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – Exi- Organismes de certification de produits, systèmes et personnes
gences générales relatives à l’éva-
luation par des pairs des organismes
d’évaluation de la conformité et des
organismes d’accréditation
ISO/IEC DIS 17043 Organismes d’essais d’aptitude; Laboratoires; Organismes Remplacera le Guide
Évaluation de la conformité – d’accréditation; Producteurs de matériaux de référence; Organismes ISO/CEI 43, Parties 1 et 2
Exigences générales concernant les de réglementation; Organismes de normalisation; Organismes
essais d’aptitude professionnels (pour la valeur éducative des essais d’aptitude)
ISO/IEC 17050-1 :2004 Fabricants et prestataires de services; Organismes de En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – Décla- réglementation; Distributeurs; Organismes d’achat de composants
ration de conformité du fournisseur
– Partie 1 : Exigences générales
ISO/IEC 17050-2 :2004 Fabricants et prestataires de services; Organismes de En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – Décla- réglementation; Distributeurs; Organismes d’achat de composants
ration de conformité du fournisseur –
Partie 2 : Documentation d’appui
Norme et/ou projet Utilisateurs potentiels Statut
ISO/IEC CD 17065 Organismes de certification de produits; Remplacera le Guide
Évaluation de la conformité – Exi- Organismes d’accréditation; Organismes de normalisation; ISO/CEI 65
gences pour les organismes de certifi- Organismes de réglementation; Associations de consommateurs;
cation, certifiant les produits, les ser- Fabricants et prestataires de services; Grande distribution;
vices et les procédés Associations de l’industrie; Importateurs et exportateurs
ISO/IEC Guide 7 :1994 Organismes de normalisation; Organismes d’évaluation de En vigueur – juillet 2009
Lignes directrices pour la rédaction la conformité; Organismes d’accréditation; Organismes de Sera remplacé par ISO/
de normes destinées à l’évaluation réglementation; Responsables commerciaux; Associations de CEI 17007
de la conformité consommateurs et de l’industrie
ISO/IEC Guide 23 :1982 Organismes de certification En vigueur – juillet 2009
Modes d’indication de la conformité
aux normes dans les systèmes de cer-
tification par une tierce partie
ISO Guide 27 :1983 Organismes de certification; Organismes d’accréditation En vigueur – juillet 2009
Instructions visant les mesures cor-
rectives à prendre par un organisme
de certification dans le cas d’usage
abusif de sa marque de conformité
ISO/IEC Guide 28 :2004 Organismes de certification de produits; En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – Lignes Organismes d’accréditation; Organismes de normalisation;
directrices pour un système type de Organismes de réglementation; Associations de consommateurs;
certification des produits par une Fabricants et prestataires de services; Grande distribution;
tierce partie Associations de l’industrie; Importateurs et exportateurs

ISO/IEC Guide 43-1 :1997 Organismes d’essais d’aptitude; Laboratoires; Organismes d’accrédi- Devrait être remplacé par
Essais d’aptitude des laboratoires tation; Producteurs de matériaux de référence; Organismes de régle- incorporation dans la nou-
par intercomparaison – Partie 1 : mentation; Organismes de normalisation; Organismes professionnels velle ISO/CEI 17043

193
Développement et mise en œuvre de (pour la valeur éducative des essais d’aptitude)
systèmes d’essais d’aptitude
Norme et/ou projet Utilisateurs potentiels Statut

194
ISO/IEC Guide 43-2 :1997 Organismes d’accréditation des laboratoires; Groupes d’accord Devrait être remplacé
Essais d’aptitude des laboratoires par MRA (par ex., ILAC) par incorporation dans la
intercomparaison – Partie 2 : Sélec- nouvelle ISO/CEI 17043
tion et utilisation de systèmes d’essais
d’aptitude par des organismes d’ac-
créditation de laboratoires
ISO/IEC Guide 53 :2005 Organismes de certification de produits; En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – Lignes Organismes d’accréditation; Organismes de normalisation;
directrices sur l’utilisation du sys- Organismes de réglementation; Associations de consommateurs;
tème de management de la qualité Fabricants et prestataires de services; Grande distribution;
d’un organisme dans le domaine de Associations de l’industrie;Importateurs et exportateurs
la certification des produits
ISO/IEC Guide 60 :2004 Organismes d’évaluation de la conformité; Organismes En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – Code d’accréditation; Responsables commerciaux; Organismes de
de bonne pratique réglementation; Associations de consommateurs; Associations de
l’industrie et du commerce; Groupes d’accord MRA
ISO/IEC Guide 65 :1996 Organismes de certification de produits; En vigueur – juillet 2009
Exigences générales relatives Organismes d’accréditation; Organismes de normalisation; (remplacement par
aux organismes procédant à la Organismes de réglementation; Associations de consommateurs; la nouvelle ISO/CEI
certification de produits Fabricants et prestataires de services; Grande distribution; 17065 attendue après
Associations de l’industrie;Importateurs et exportateurs achèvement et adoption)
ISO/IEC Guide 67 :2004 Organismes de certification des produits; Associations de En vigueur – juillet 2009
Évaluation de la conformité – consommateurs; Organismes de réglementation; Organismes
Eléments fondamentaux de la d’accréditation (pour la certification de produits); Groupes d’accord
certification de produits MRA (par ex. IAF); Fournisseurs; Fabricants et prestataires de
services; Distributeurs
ISO/IEC Guide 68 :2002 Autorités chargées des achats; Organismes de réglementation; En vigueur – juillet 2008
Arrangements concernant la recon- Responsables commerciaux; Organismes d’accréditation;
naissance et l’acceptation des résul- Organismes d’évaluation de la conformité; Groupes d’accord MRA
tats d’évaluation de la conformité
Appendice 2
Rôles des forums Pour remédier à ces problèmes et favo-
d’organismes d’accréditation riser l’acceptation la plus large possible
régionaux et internationaux des travaux des organismes d’évalua-
tion de la conformité, les organismes
L’accréditation représente l’échelon le d’accréditation ont constitué des
plus élevé de l’infrastructure qualité, forums régionaux et internationaux.
permettant d’asseoir la crédibilité des Ainsi, la création, en 1977, de la Coo-
travaux des organismes d’évaluation pération internationale sur l’agré-
de la conformité. Elle vise, en effet, à ment des laboratoires d’essais (ILAC)
confirmer l’intégrité, la transparence dont la finalité était de promouvoir les
et la cohérence desdits travaux. Cet bonnes pratiques en matière d’essais et
objectif est réalisable dans un contexte d’étalonnage, de même que la recon-
national où il n’existe qu’un seul orga- naissance, au niveau international, des
nisme d’accréditation pour un domaine travaux des laboratoires qui les effec-
particulier, mais en présence de plu- tuent.
sieurs organismes de ce type pour un
domaine technique spécifique, il peut y Le Forum international de l’accrédi-
avoir des incohérences dans leurs diffé- tation (IAF) fut, quant à lui, créé en
rents modes de fonctionnement. 1993, avec des objectifs similaires liés à
la certification ISO 9001 des systèmes
Ainsi, certains organismes d’évaluation de management de la qualité. Par la
de la conformité peuvent se trouver suite, les travaux de l’IAF s’étendi-
soumis à un régime plus restrictif que rent à d’autres systèmes de manage-
d’autres, selon l’organisme d’accrédita- ment, dont notamment ceux portant
tion auquel ils font appel. Cette situa- sur les questions environnementales
tion peut dès lors créer des distorsions couvertes par la norme ISO 14001 et
sur le marché et avoir des conséquences la certification des produits. L’ILAC et
pour les utilisateurs mêmes des presta- l’IAF œuvrent ensemble à l’accrédita-
tions de service assurées par les orga- tion des organismes d’inspection selon
nismes d’évaluation de la conformité. la norme ISO/CEI 17020.
La perte de confiance susceptible d’en
résulter pourra, par exemple, conduire La formation et le développement de
à ce que les rapports d’essais ou certifi- ces forums étaient, entre autres, moti-
cats délivrés dans un pays ne soient pas vées par le Code de la normalisation
reconnus dans un autre. du GATT (Accord général sur les tarifs

195
douaniers et le commerce) dont l’ob- les signataires de l’Accord de recon-
jectif était de s’assurer que les normes naissance mutuelle multilatéral de
(règlements techniques et spécifica- l’ILAC (MRA)
tions) et l’évaluation de la conformité ƒƒS’assurer que de tels accords corres-
(essentiellement les essais et la certi- pondent aux besoins des utilisateurs
fication) ne soient pas utilisées pour desdits rapports et certificats
créer des obstacles au commerce. ƒƒPromouvoir la reconnaissance inter-
nationale de ces accords par les utili-
Avec la création de l’Organisation sateurs des certificats d’étalonnage et
mondiale du commerce (OMC), le des rapports d’essais et d’inspection
Code de la normalisation du GATT ƒƒFaire en sorte que l’infrastructure
a été remplacé par l’Accord sur les internationale de l’accréditation
obstacles techniques au commerce. réponde aux besoins de toutes les
Une description plus détaillée de cet parties intéressées désireuses d’ob-
Accord et de sa pertinence, quant aux tenir des services compétents en
rôles de l’évaluation de la conformité matière d’étalonnage, d’essais et
dans les échanges commerciaux mon- d’inspection
diaux, est présentée à l’Appendice 3. ƒƒInciter et aider les organismes d’ac-
créditation à satisfaire les attentes
La création de ces deux forums inter- de leurs marchés nationaux et à
nationaux de l’accréditation répondait obtenir la pleine reconnaissance, à
aux objectifs suivants : l’échelon international, des certifi-
Coopération internationale sur l’agré- cats d’étalonnage, rapports d’essais
ment des laboratoires d’essais (d’après et rapports des organismes d’inspec-
les règles de l’ILAC) tion établis par les laboratoires et
ƒƒDéfinir des critères et des normes organismes d’inspection accrédités
et harmoniser les pratiques en vue ƒƒEncourager la mise en place d’Or-
d’établir une cohérence dans l’ac- ganismes de coopération régionale
créditation des laboratoires d’essais appropriés pour garantir que les
et d’étalonnage afin de faciliter les laboratoires et organismes d’inspec-
échanges tion dans le monde entier aient la
ƒƒÉlaborer et maintenir des accords possibilité de participer aux travaux
de reconnaissance mutuelle des d’accréditation les concernant et au
certificats d’étalonnage et des rap- renforcement des normes de perfor-
ports d’essais et d’inspection déli- mance qui leur sont applicables
vrés par les laboratoires et les orga- ƒƒConduire des séminaires et des confé-
nismes d’inspection accrédités par rences et encourager la recherche sur

196
des aspects pertinents de l’évaluation créditation membres et des activi-
de la conformité tés des organismes d’évaluation de
ƒƒCollaborer avec des organismes la conformité accrédités par ces der-
régionaux et internationaux ayant niers grâce aux initiatives suivantes :
des objectifs complémentaires. − participation des organismes
d’accréditation membres et des
Forum international de l’accréditation groupes régionaux à l’accord de
(d’après son Protocole d’accord) reconnaissance multilatéral mon-
ƒƒS’assurer que les activités d’évalua- dial (MLA) 
tion de la conformité accréditées − échange d’informations 
offrent une valeur ajoutée réelle − participation aux activités de
pour la facilitation des échanges l’IAF 
mondiaux  − participation le cas échéant aux
ƒƒFaciliter le commerce mondial en : groupements régionaux.
− favorisant l’application com- ƒƒSoutenir la mise en application, par
mune des exigences en matière les organismes d’accréditation et
d’inspection, de certification et/ d’évaluation de la conformité, des
ou d’enregistrement, ou de pro- normes internationales et guides
grammes similaires d’évaluation entérinés par l’IAF, et contribuer,
de la conformité  s’il y a lieu, à leur développement 
− encourageant l’équivalence des ƒƒHarmoniser l’application des cri-
accréditations délivrées par tères pour la mise en œuvre des pro-
les organismes d’accréditation grammes d’accréditation des orga-
membres pour des programmes nismes d’accréditation membres, en
d’inspection, des programmes de fonction des normes internationales
certification et/ou d’enregistre- et guides entérinés par l’IAF, et des
ment, ou des programmes simi- documents d’orientation de l’IAF
laires d’évaluation de la confor- accessibles au public relatifs à l’ap-
mité  plication de ces normes et guides 
− fournissant une assistance tech- ƒƒÉtablir et maintenir un MLA fondé
nique aux économies émergentes sur l’équivalence des programmes
qui élaborent des programmes d’accréditation des organismes d’ac-
d’accréditation de l’évaluation de créditation membres vérifiée par
la conformité. une évaluation par des pairs et/ou
ƒƒÉtablir et maintenir la crédibilité une réévaluation par des organismes
des programmes d’accréditation mis d’accréditation membres, de façon
en œuvre par les organismes d’ac- à donner des gages de confiance à

197
toutes les parties quant à l’équiva- ral (Multilateral Recognition Arran-
lence déclarée  gement – MLA). De plus amples
ƒƒPromouvoir l’acceptation internatio- renseignements sur le mode de fonc-
nale du MLA, et des MLA de groupes tionnement de ces accords sont dispo-
régionaux, quant à l’équivalence des nibles sur le site de ces forums :
programmes d’accréditation qu’ils ƒƒILAC : http ://www.ilac.org
mettent en œuvre, de même que l’ac- ƒƒIAF : http ://www.iaf.nu
ceptation internationale des résultats
d’évaluation de la conformité effec- L’évaluation est effectuée par une
tués par les organismes accrédités par équipe d’évaluateurs issus d’autres
les membres du MLA  organismes d’accréditation utilisant
ƒƒCréer et maintenir des circuits des techniques d’évaluation par des
d’échange d’informations et de pairs telles que celles spécifiées dans
connaissances entre les organismes la norme ISO/CEI 17040. Les résultats
d’accréditation membres et les des évaluations sont examinés par un
autres organismes concernés. comité spécial, qui détermine si l’orga-
nisme satisfait ou non aux exigences.
Mode de fonctionnement Il est régulièrement procédé à des réé-
des forums internationaux valuations pour s’assurer que les orga-
nismes d’accréditation maintiennent
L’ILAC et l’IAF diffèrent de par leurs leur travail à niveau.
origines et leurs domaines d’applica-
tion respectifs et leur mode d’organi- Le processus d’évaluation par des
sation et de fonctionnement ne sont pairs renforce la confiance accordée
pas identiques. Tous deux ont toutefois aux accréditations réalisées par les
établi des accords de reconnaissance membres de l’ILAC et de l’IAF et faci-
multilatéraux pour évaluer la confor- lite l’acceptation internationale des
mité de chaque organisme d’accrédita- travaux des laboratoires et organismes
tion à la norme ISO/CEI 17011 et aux de certification accrédités.
règles spécifiques du forum concerné.
L’IAF compte plusieurs catégories de
L’accord de l’ILAC est connu sous membres :
l’appellation d’Accord de reconnais- ƒƒOrganismes d’accréditation membres
sance mutuelle (en anglais, Mutual – Cette catégorie est ouverte aux
Recognition Arrangement – MRA) organismes accréditant d’autres
et celui de l’IAF est désigné comme : organismes procédant à la certifica-
Accord de reconnaissance multilaté- tion* des systèmes qualité, des pro-

198
duits, des services, des personnes, des − Maintenir la conformité de son
systèmes de management environ- organisme à la norme ISO/CEI
nemental ou des programmes simi- 17011, aux documents d’orien-
laires d’évaluation de la conformité. tation de l’ILAC associés, et à
Ces organismes d’accréditation quelques exigences supplémen-
déclarent leur intention commune taires néanmoins importantes 
d’adhérer au MLA de l’IAF afin de − S’assurer que tous les labora-
reconnaître l’équivalence des accré- toires qu’il accrédite se confor-
ditations des autres membres aux ment à la norme ISO/CEI 17025
leurs. (* Pour l’IAF « enregistrer » et et aux documents d’orientation
« enregistrement » sont ­synonymes de l’ILAC associés.
de « certifier » et « certification »)
ƒƒAssociations membres – Catégo- Ces signataires ont eux-mêmes fait
rie ouverte aux autres organismes l’objet d’une évaluation par des pairs
concernés par l’utilisation ou la mise afin d’attester qu’ils satisfont aux cri-
en application des systèmes de cer- tères de compétence de l’ILAC.
tification ƒƒAssociés
ƒƒOrganismes de reconnaissance spé­ − Catégorie ouverte aux orga-
ciale - Groupes d’accréditation régio- nismes d’accréditation qui, bien
naux – Catégorie ouverte aux grou- qu’ils ne soient pas encore signa-
pements régionaux d’organismes taires de l’Accord de l’ILAC :
d’accréditation dont les objectifs − Gèrent des programmes d’accré­
sont, entre autres, le maintien des di­tation de laboratoire d’essais,
MLA régionaux. de laboratoires d’étalonnage,
d’organismes d’inspection, et/ou
De même, les catégories de membres d’autres prestations de service,
de l’ILAC sont : selon décision de l’Assemblée
ƒƒMembres à part entière générale de l’ILAC 
− Cette catégorie est ouverte aux − Peuvent prouver qu’ils sont opé-
organismes d’accréditation qui rationnels et respectent :
satisfont aux exigences d’associés − Les exigences prévues dans les
(voir ci-dessous) et qui ont éga- normes pertinentes établies par
lement été admis comme signa- des organisations internatio-
taires de l’Accord de reconnais- nales compétentes élaboratrices
sance mutuelle de l’ILAC. À cet de normes telles que l’ISO et la
effet, le signataire doit : CEI et dans les documents de
candidature de l’ILAC 

199
− Les obligations de l’Accord de prestations de service selon dé-
reconnaissance mutuelle de cision de l’Assemblée ­générale
l’ILAC. de l’ILAC ;
− Sont reconnus dans leur pays − Ayant déclaré leur intention
comme assurant des services de gérer leurs programmes
d’accréditation. d’accréditation conformément
aux exigences prévues dans les
ƒƒAffiliés normes pertinentes établies par
− Catégorie ouverte aux orga- des organisations internatio-
nismes d’accréditation : nales compétentes élaboratrices
− En exercice, en cours de mise de normes telles que l’ISO et la
en place ou en voie de création CEI et dans les documents de
pour l’accréditation de labo- candidature de l’ILAC.
ratoire d’essais, laboratoires ƒƒOrganismes nationaux de coordina-
d’étalonnage, organismes tion – Catégorie ouverte à des orga-
d’inspection, et/ou d’autres nismes nationaux officiellement éta-

Figure 17 – IAF

200
blis chargés de la coordination de tant les intérêts de l’accréditation
l’activité d’accréditation des labora- d’au moins quatre pays (les orga-
toires et/ou organismes d’inspection nismes de coopération régionale
dans certains pays. reconnus sont ceux dont les Accords
ƒƒOrganismes de coopération régio- de reconnaissance mutuelle régio-
nale – Catégorie ouverte à des coo- naux (MRA/MLA) ont passé avec
pérations régionales d’accréditation succès une évaluation par des pairs
officiellement établies, ayant des réalisée par l’ILAC).
objectifs similaires à, ou compatibles ƒƒParties prenantes – Catégorie
avec, ceux de l’ILAC, s’engageant à ouverte aux organismes nationaux,
respecter les obligations de l’Ac- régionaux et internationaux repré-
cord de reconnaissance mutuelle de sentatifs concernés par les travaux
l’ILAC et composées de personnes de l’ILAC. Cette catégorie com-
officiellement nommées représen- prend des organismes tels que les

Figure 18 – ILAC

Comités
consultatifs

201
associations de laboratoires, les mais leurs réunions annuelles (ainsi
associations de techniciens de labo- que quelques autres réunions de divers
ratoires, les associations d’orga- comités).
nismes d’inspection, les organismes
d’achat, les autorités de réglementa- En outre, l’ILAC et l’IAF jouent
tion, les associations de consomma- ensemble un rôle actif dans une acti-
teurs et les organisations profession- vité d’évaluation de la conformité : l’ac-
nelles. créditation des organismes d’inspec-
tion. À plus long terme, on s’attend à
L’ILAC et l’IAF sont organisés de telle ce qu’un MRA multilatéral commun à
manière que ce sont les organismes l’IAF/ILAC soit établi pour les orga-
d’accréditation membres qui en défi- nismes d’inspection accrédités.
nissent les politiques alors que des
comités spécialisés sont chargés de dif- Forums d’accréditation
férentes activités telles que l’élabora- régionaux
tion d’orientations pour les membres
ou la promotion de l’accréditation. Les L’ILAC et l’IAF offrent un forum pour
parties prenantes au résultat de l’ac- l’harmonisation des activités d’accrédi-
créditation telles que les associations tation au niveau mondial, et les besoins
de laboratoires d’essais, organismes de plus spécifiques des différentes régions
certification, utilisateurs finals et auto- sont abordés dans le cadre de forums
rités de réglementation sont autorisées régionaux tels que :
à participer aux travaux des forums ƒƒLa coopération d’Asie-Pacifique
mais leurs droits de vote sont limités. pour l’accréditation des labora-
toires (APLAC) (www.aplac.org) –
Les structures de l’IAF et de l’ILAC membre de l’organisme de coopéra-
sont représentées aux Figures 17 et 18. tion régionale de l’ILAC 
ƒƒLa coopération européenne pour
Coordination des activités l’accréditation (EA) (www.ea-accre-
de l’ILAC et de l’IAF ditation.org) – membre de l’orga-
nisme de coopération régional de
Un certain nombre de comités et de l’ILAC ; et membre du groupe d’ac-
groupes de l’ILAC (voir Figures) exer- créditation régional de l’IAF 
cent de façon conjointe avec l’IAF. De ƒƒLa coopération interaméricaine
nombreux organismes d’accréditation d’accréditation (IAAC) (www.iaac.
appartiennent aux deux organismes et org.mx) – membre de l’organisme
l’ILAC et l’IAF coordonnent désor- de coopération régional de l’ILAC ;

202
et membre du groupe d’accrédita- ƒƒL’accès à l’appui d’autres orga-
tion régional de l’IAF  nismes d’évaluation de la conformité
ƒƒLa coopération de la zone Pacifique accrédités, tels que, par exemple, les
pour l’accréditation (PAC) (www. services d’étalonnage spécialisés.
apec-pac.org) – membre du groupe
d’accréditation régional de l’IAF  Pour les organismes d’accréditation, les
ƒƒLa communauté de développement avantages des MRA sont notamment :
de l’Afrique australe en matière ƒƒL’analyse comparative par rapport
d’accréditation (SADCA) (www. aux codes de meilleures pratiques
sadca.org) – membre de l’organisme par le biais d’évaluations par des
de coopération régionale de l’ILAC pairs 
et membre du groupe régional de ƒƒLe partage d’expériences et amélio-
l’IAF. rations grâce au processus d’évalua-
tion par des pairs 
Les multiples bénéficiaires ƒƒLa meilleure réputation à l’échelon
des MRA international (meilleure acceptation
des certificats et données des orga-
Les bénéficiaires potentiels des MRA nismes accrédités par leurs soins) 
régionaux et mondiaux sont nombreux ƒƒLa meilleure réputation à l’inté-
et comprennent notamment : rieur du pays (donnant l’assurance
ƒƒLes organismes d’évaluation de la aux parties prenantes et aux utilisa-
conformité accrédités  teurs nationaux qu’ils maintiennent
ƒƒLes organismes d’accréditation  les niveaux et la rigueur requis par
ƒƒLes autorités de réglementation et leurs homologues internationaux).
les responsables commerciaux 
ƒƒLes importateurs, exportateurs et Pour les organismes de réglementation
consommateurs  et les responsables commerciaux les
ƒƒLes infrastructures nationales. avantages sont :
ƒƒL’accès à plusieurs sources de don-
Les avantages des MRA pour les orga- nées en matière de conformité
nismes d’évaluation de la conformité (émanant d’organismes d’évalua-
accrédités sont : tion de la conformité locaux ou
ƒƒLa reconnaissance internationale de étrangers) 
leurs certificats et données  ƒƒLa nécessité réduite pour les gou-
ƒƒL’accès à de nouveaux marchés  vernements de procéder à leurs
ƒƒL’exposition aux normes et régle- propres essais, inspections et certifi-
mentations étrangères  cations de conformité 

203
ƒƒLa possibilité de réduire les obs- ƒƒPossibilités d’accéder à de nouveaux
tacles techniques au commerce au marchés 
sein de leur économie  ƒƒConfiance accrue à l’égard des don-
ƒƒL’incitation à harmoniser leurs nées étrangères (pour les consom-
exigences techniques avec celles mateurs) 
d’autres pays ou à en accepter l’équi- ƒƒRéseau étendu d’informations sur
valence  les fournisseurs compétents de ser-
ƒƒLa diminution des tensions avec les vices d’évaluation de la confor-
importateurs et les exportateurs en mité (notamment grâce aux pages
offrant plusieurs sources possibles d’informations des établissements
d’évaluation de la conformité. accrédités disponibles auprès des
organismes signataires de MRA) 
Les MRA représentent pour les impor- ƒƒMécanisme de résolution des
tateurs, les exportateurs et les consom- conflits en présence de données
mateurs les avantages suivants : contradictoires provenant de
ƒƒRedondance et coûts réduits (un sources différentes.
certificat valable sur plusieurs mar- Les avantages pour les infrastructures
chés)  nationales sont notamment :

204
ƒƒUn soutien mutuel (par exemple, ƒƒAccréditation des laboratoires
le MRA du CIPM pour les instituts d’étalonnage et d’essais selon la
nationaux de métrologie, et le MRA norme ISO/CEI 17025 
de l’ILAC ont des rôles complémen- ƒƒAccréditation des laboratoires
taires pour la traçabilité des mesures)  d’analyses de biologie médicale
ƒƒEncourager l’adoption de normes selon les normes ISO 15189 ou ISO/
internationales pour les activi- CEI 17025.
tés d’évaluation de la conformité
au sein des économies nationales, Il a été évoqué plus haut que l’IAF et
tout en offrant également les expé- l’ILAC œuvrent ensemble à l’élabora-
riences et contributions d’organes tion d’un MLA commun pour l’accré-
tels que le CASCO à l’élaboration ditation des organismes d’inspection.
de normes et codes de pratique L’ILAC a pris, en principe, des résolu-
appropriés  tions pour inclure l’accréditation des
ƒƒPartage des ressources techniques, producteurs de matériaux de référence
par exemple, en mettant à disposi- et des prestataires de services d’essais
tion des experts étrangers pour les d’aptitude dans son MRA une fois que
évaluations, audits, etc. des procédures appropriées auront été
convenues pour les y inclure. L’IAF a
Domaines d’application décidé d’étendre son MLA aux orga-
actuels du MLA de l’IAF nismes de certification procédant à la
et du MRA de l’ILAC certification des personnes.

À mi-parcours de l’année 2009, le Au niveau régional, des organismes


MLA de l’IAF couvre les activités sui- tels que l’EA, l’IAAC et l’APLAC ont
vantes : déjà étendu le domaine d’application
ƒƒAccréditation des certificateurs de de leurs MLA pour y inclure l’accré-
systèmes de management de la qua- ditation des organismes d’inspection.
lité  L’APLAC a récemment établi le pre-
ƒƒAccréditation des certificateurs de mier groupe de signataires à une exten-
systèmes de management environ- sion du MRA de l’APLAC pour cou-
nemental  vrir l’accréditation des producteurs de
ƒƒAccréditation des organismes de matériaux de référence.
certification des produits.

Mi-2009, le MRA de l’ILAC portait sur


les activités ci-après :

205
Appendice 3
L’évaluation de la conformité mité ; à cet égard, le respect confirmé,
et l’Accord de l’OMC sur par exemple, par voie d’accréditation,
les obstacles techniques des guides ou recommandations perti-
au commerce nents émanant d’organismes interna-
tionaux à activité normative sera pris
L’Accord de l’OMC comporte 15 arti­ en considération en tant qu’indication
cles qui lient les gouvernements des de l’adéquation de la compétence tech-
Membres. Cinq de ces articles traitent nique ;
exclusivement des procédures d’évalua- 6.1.2 une limitation de l’acceptation des
tion de la conformité et l’article 6.1 pré- résultats de l’évaluation de la conformité
voit que les institutions du gouverne- à ceux des institutions ou organismes
ment central des Membres : désignés du Membre exportateur. »
« … feront en sorte, chaque fois que
cela sera possible, que les résultats des L 6.3 prévoit encore :
procédures d’évaluation de la confor- « Les Membres sont encouragés à bien
mité d’autres Membres soient acceptés, vouloir se prêter, à la demande d’autres
même lorsque ces procédures diffèrent Membres, à des négociations en vue de
des leurs, à condition d’avoir la certi- la conclusion d’accords de reconnais-
tude que lesdites procédures offrent sance mutuelle des résultats de leurs
une assurance de la conformité aux procédures d’évaluation de la confor-
règlements techniques et aux normes mité… »
applicables équivalente à leurs propres
procédures. Il est reconnu que des Alors que l’article 6 traite des respon-
consultations préalables pourront être sabilités des institutions du gouverne-
nécessaires pour arriver à un accord ment central des Membres, l’article 8
mutuellement satisfaisant au sujet, en prévoit que les gouvernements des
particulier, des éléments suivants : Membres :
« … prendront toutes mesures raison-
6.1.1 une compétence technique adé- nables en leur pouvoir pour faire en
quate et durable des institutions ou sorte que les organismes non gouverne-
organismes d’évaluation de la confor- mentaux de leur ressort territorial qui
mité concernés du Membre expor- appliquent des procédures d’évaluation
tateur, afin que puisse exister une de la conformité se conforment aux dis-
confiance en la fiabilité continue des positions des articles 5 et 6 [de l’Accord
résultats de l’évaluation de la confor- OTC]… »

206
La portée de cet article oblige égale- L’évaluation de la conformité
ment les gouvernements des Membres et l’Accord de l’OMC sur
à s’assurer que les élaborateurs de l’application des mesures
normes de nature volontaire, les pres- sanitaires et phytosanitaires
tataires de services d’évaluation de la
conformité et d’accréditation ne créent Outre l’Accord de l’OMC sur les obs-
pas d’obstacles techniques. L’article 7 tacles techniques au commerce, les
prévoit des dispositions analogues gouvernements Membres de l’OMC
pour que les gouvernements centraux doivent également se conformer à
fassent en sorte que les institutions l’Accord de l’OMC sur l’application
publiques locales suivent les mêmes des mesures sanitaires et phytosani-
principes. taires (SPS).

Mention est notamment faite à l’ar- Cet Accord a trait à la réglementation


ticle 11 Assistance technique aux autres relative à l’innocuité des produits ali-
Membres des difficultés que peuvent mentaires, à la protection de la santé
rencontrer les pays en développement des animaux et à la préservation des
dans l’administration et l’établisse- végétaux et son utilisation possible
ment de normes, de règlements tech- susceptible de constituer un moyen
niques et de systèmes d’évaluation de de discrimination. L’Accord encou-
la conformité. Cet article met particu- rage les Membres de l’OMC à utiliser
lièrement l’accent sur l’assistance tech- des mesures harmonisées et à les éta-
nique fournie aux pays en développe- blir sur la base de normes, directives ou
ment Membres et la priorité accordée recommandations internationales, dans
aux pays les moins avancés. les cas où il en existe.

L’article 12 (Traitement spécial et dif- L’Article 8 et l’Annexe C de l’Accord


férencié des pays en développement ont trait aux Procédures de contrôle,
Membres) prévoit des dispositions d’inspection et d’homologation et pré-
assez détaillées pour tenir compte des cisent, en note de bas de page, que
besoins spéciaux des finances et du celles-ci comprennent les procédures
commerce des pays en développement, d’échantillonnage, d’essai et de certi-
y compris la préservation des procédés fication.
de production indigènes.
L’Accord SPS prévoit, comme l’Ac-
cord OTC, des dispositions spécifiques
pour les pays en développement à l’ar-

207
ticle 9 relatif à l’Assistance technique ces organismes internationaux, leurs
et à l’article 10 relatif au traitement co­opérations régionales assurent l’es-
spécial et différencié pour les pays en sentiel des contributions à leurs activi-
développement Membres, et en par- tés de normalisation, d’accréditation et
ticulier les pays les moins avancés de métrologie, y compris pour la mise
Membres. en place de leurs MRA respectifs.

Le site Web de l’OMC (www.wto.org) Au niveau régional, il existe également


donne accès au texte de l’Accord SPS des protocoles d’accord interrégio-
de l’OMC et au moyen de l’onglet « Res- naux (MOU), qui ont été établis entre
sources » de son site Web aux modules de certains organismes. (Ainsi, l’IAAC et
formation interactifs concernant : l’APLAC ont mis en place un proto-
ƒƒL’accord sur l’application des me­su­ cole d’accord afin de coopérer sur les
res sanitaires et phytosanitaires besoins de formation réciproques et les
(Accord SPS)  essais d’aptitude.)
ƒƒLe manuel sur l’Accord SPS : Com-
ment appliquer les dispositions rela- Il existe également désormais des liens
tives à la transparence de l’Accord formels et informels bien établis entre
SPS. les organismes régionaux et internatio-
naux. Ces liens comprennent souvent
Relations, interactions la participation réciproque aux réu-
et coopération aux niveaux nions annuelles d’ordre technique et
mondial et régional politique des divers organismes, ainsi
que la mise en place de protocoles
Depuis le milieu des années 1990, le d’accord formels portant sur des acti-
niveau de coopération a régulièrement vités de coopération spécifiques.
augmenté entre un certain nombre
d’organismes régionaux et internatio- Parmi les protocoles d’accords perti-
naux clés ayant une influence sur les nents pourront être cités les accords
activités d’évaluation de la confor- signés entre les organismes suivants :
mité. Il a été évoqué dans les chapitres ƒƒISO/IAF/ILAC
précédents que tous les organismes ƒƒCIPM/ILAC
dotés d’une infrastructure interna- ƒƒIAF/OIML/ILAC
tionale ont des relations biens éta-
blies avec leurs homologues régionaux Les modalités spécifiques de ces proto-
(y compris l’ISO, le BIPM, l’OIML, coles d’accord sont décrites sur les sites
l’IAF et l’ILAC). Pour bon nombre de Web des organismes précités.

208
En ce qui concerne les pays en déve- tent. Même si les pays emploient des
loppement, il convient de noter que normes harmonisées au plan interna-
l’ONUDI a également établi des pro- tional ou reconnaissent l’équivalence
tocoles d’accord avec l’ILAC et l’IAF de la norme d’un autre pays, ils n’ac-
et qu’il existe également un forum per- ceptent pas forcément les résultats des
mettant à un certain nombre de ces évaluations de la conformité des pays
organismes internationaux de colla- exportateurs, ce qui peut accroître sen-
borer de front sur les enjeux de ces siblement le coût des exportations. Pre-
pays. Il s’agit du JCDCMAS (Comité mièrement, les exportateurs doivent
commun pour la coordination de l’as- payer des essais et des certifications fai-
sistance aux pays en développement sant double emploi pour chacun des
dans les domaines de la métrologie, marchés de destination. Deuxième-
de l’accréditation et de la normalisa- ment, si les marchandises sont refu-
tion) dont les membres sont le BIPM, sées par le pays importateur après l’ex-
l’OIML, l’IAF, l’ILAC, l’ISO, la CEI, pédition, ils doivent payer le transport
l’ONUDI, le Centre du commerce de retour. Troisièmement, les forma-
international (CCI) et l’UIT-T, Bureau lités administratives et les inspections
de la normalisation des télécommuni- faites par les autorités du pays importa-
cations de l’UIT (Union internationale teur prennent du temps. Dans le cas de
des télécommunications). produits à obsolescence rapide, tels que
les textiles et vêtements, le délai asso-
Reconnaissance mutuelle cié aux essais et à la certification dans le
des certificats d’évaluation pays importateur peut nuire gravement
de la conformité à la rentabilité et entraver la capacité
de pénétrer sur le marché.
Le Rapport sur le commerce mon-
dial 2005 de l’Organisation mondiale Pour limiter ce coût, de nombreux pays
du commerce (OMC), traite dans son ont conclu des accords bilatéraux de
dossier spécial sur Les normes com- reconnaissance de l’évaluation de la
merciales et l’OMC (page 101), de conformité. Ces accords n’ont pas d’ef-
l’évaluation de la conformité et de sa fet sur les normes ou les règlements tech-
pertinence pour le commerce mondial niques eux-mêmes, mais ils ne peuvent
de la manière suivante : que faciliter les échanges en allégeant les
« Il est fréquent que les exporta- coûts puisqu’ils évitent la multiplication
teurs soient obligés de faire contrô- des essais, en limitant les frais de trans-
ler ou certifier leurs produits dans port et les frais administratifs, et en rédui-
chacun des pays vers lesquels ils expor- sant les délais et les incertitudes concer-

209
nant la livraison. La reconnaissance et certificats des organismes étran-
mutuelle exige une certaine confiance gers accrédités par leurs homologues
dans la compétence et les méthodes des dans les MRA de l’ILAC, de l’IAF
organismes d’évaluation de la confor- et de leurs organismes régionaux.
mité des autres parties. C’est pourquoi Le rôle des organismes d’accrédita-
les accords sont souvent limités à l’ac- tion consiste à promouvoir auprès des
ceptation des résultats des évaluations autorités de réglementation et autres
de la conformité faites par les organismes utilisateurs potentiels des données et
agréés et par les parties et ne couvrent certificats dans leur propre pays, l’équi-
pas les arrangements en matière d’auto valence entre les organismes d’éva-
certification tels que les déclarations de luation de la conformité accrédités
conformité des fournisseurs. » étrangers et leurs propres organismes
accrédités.
Le dossier spécial sur Les normes com-
merciales et l’OMC du Rapport sur le Il convient de noter que les MRA de
commerce mondial 2005 relève égale- l’IAF et de l’ILAC sont de nature
ment (à la page 118) : volontaire. Par conséquent, ils ne lient
« De nombreuses activités de coopéra- pas formellement les gouvernements.
tion internationale visent à établir la Néanmoins, de nombreux gouverne-
confiance dans les travaux des orga- ments et autorités de réglementation
nismes d’évaluation de la conformité de leur ressort se fondent sur les MRA
d’autres pays. Une manière efficace de volontaires de l’ILAC, de l’IAF et de
progresser semble être la conclusion leurs organismes de coopération régio-
d’accords de reconnaissance mutuelle naux pour accepter les données et cer-
(MRA) entre organismes d’accrédita- tificats d’évaluation de la conformité
tion de manière à ce que les résultats étrangers.
de tout laboratoire, ou autre organisme
d’évaluation de la conformité accrédité Un certain nombre de gouvernements
par l’une des parties, soient acceptés ont également établi leurs propres
dans tout autre pays. Pour y parvenir, MRA intergouvernementaux pour
il est important que des normes com- l’évaluation de la conformité. Certains
munes de bonne pratique soient respec- d’entre eux sont bilatéraux, comme
tées afin que les parties aient confiance celui conclu entre les gouvernements
dans les travaux de leurs partenaires. » singapourien et australien, et d’autres
sont multilatéraux, comme le MRA
Les organismes d’accréditation eux- de l’APEC sur les équipements élec-
mêmes n’utilisent pas les données triques et électroniques.

210
D’autres gouvernements ont égale- Il existe, à l’échelon international,
ment officiellement désigné leurs orga- d’autres formes de reconnaissance
nismes d’accréditation relevant du sec- mutuelle des résultats d’essai et de
teur volontaire comme les organismes certification, telles que l’acceptation
qui seront retenus pour mener à bien directe au niveau de l’organisme d’éva-
la reconnaissance mutuelle des certifi- luation de la conformité. Tel est l’ob-
cats d’évaluation de la conformité dans jet des systèmes d’évaluation de la
leurs secteurs réglementés. Cela consti- conformité de la Commission électro-
tue l’un des moyens conduisant à la technique internationale (CEI) admi-
reconnaissance dans le cadre du MRA nistrés par son Bureau d’évaluation
de l’APEC relatif aux produits élec- de la conformité (CAB). Ces systèmes
triques, en vertu duquel les gouverne- portent sur les essais et la certification
ments peuvent se fonder sur le MRA de la sécurité des produits électriques,
de l’APLAC de nature volontaire de ces mêmes produits lorsqu’ils sont
pour accepter les résultats étrangers. utilisés dans des environnements dan-
En Europe également, la Commission gereux et des produits et composants
européenne encourage l’utilisation du électroniques. Des précisions com-
MRA de l’EA en tant qu’appui étayant plètes sur ces systèmes peuvent être
la confiance à accorder aux organismes consultées sur le site Web de la CEI
d’évaluation de la conformité accrédi- (www.iec.ch).
tés intervenant dans un large éventail
de secteurs réglementés.

211
Secrétariat central de l’ISO

Organisation internationale Tél. +41 22 749 01 11


de normalisation Fax +41 22 733 34 30
1, ch. de la Voie-Creuse E-mail central@iso.org
Case postale 56 Web www.iso.org
CH -1211 Genève 20 I S B N 978-92-67-20511-3
Suisse © I S O , 2 0 10- 02/ 1 500

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