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Support de cours 2ème année Master VOA

Dr. CHIKHAOUI Mohamed


[mch_gcg16@yahoo.ca] LEEGO-FGC-USTHB | [BP 32 Bab Ezzouar, 16111 – ALGER]
Mr. CHIKHAOUI M. -
Support de cours 2ème année Master VOA [GRILLAGES DE POUTRES – Méthode de Guyon-Massonnet-Bareš] FGC/USTHB

Chapitre VI

GRILLAGES DE POUTRES
Cas de pont avec entretoises de raideur finie
Selon la méthode de Guyon-Massonnet-Bareš

5. 1. Introduction :
Le calcul des grillages de poutres a fait, dans le passé, l'objet d'un grand nombre de publications. Ce
problème complexe et d'hyperstaticité élevée a été résolu, en général, à partir de la forme réelle de la
construction.
Comme les méthodes rigoureuses ne se prêtaient pas aux besoins de la pratique, différentes méthodes
approchées ont été établies, facilitant, d'une part, les calculs mais réduisant, d'autre part, leur exactitude
et, par-là, leurs possibilités d'application.
Le développement des travaux théoriques a évolué, dans les années 40, de la conception de grillages
comme constructions formées de barres à celle considérant le grillage comme une construction plane et
homogène. Une telle construction se calcule avantageusement par analogie avec une dalle orthotrope,
dont la théorie est déjà parfaitement maîtrisée. Cependant, au lieu de l'orthotropie de matériau, c'est celle
de forme qui entre en ligne de compte.
Cette méthode moderne de calcul n'a pas été, jusqu'ici, traitée systématiquement bien que les experts du
monde entier aient fait paraître, dans différents périodiques, de brefs exemples et procédés de calcul. Les
différences existantes entre les méthodes ne consistent, au fond, qu'en des manières différentes de
procéder dans le calcul de l'équation aux dérivées partielles de la plaque orthotrope. Pour la pratique, le
procédé qui semble le plus convenable est celui utilisant des coefficients de répartition. Ce procédé étant
rapide, clair et facile à contrôler et les coefficients respectifs pouvant être disposés sous forme de
tableaux, il est possible de parvenir à une exactitude quelconque, ce qui veut dire que les staticiens
peuvent renoncer à des dénombrements compliqués de fonctions hyperboliques et exponentielles comme
c'est le cas pour les autres méthodes. Ce procédé a été adopté comme base du présent manuel, qui
présente l'ensemble des règles par lesquelles on peut calculer les grillages de poutres, surtout ceux du
type pont -dalle.
Depuis la parution des deux mémoires fondamentaux de Guyon en 1946 et de Massonnet en 1950, un
grand nombre de mémoires ont été consacrés à des exposés, extensions et perfectionnements divers du
procédé de calcul. Nous avons essayé de donner de tous ces travaux une bibliographie aussi complète
que possible. Une étude systématique de cette méthode ainsi que ses extensions fondamentales ont été
publiées par Bareš en 1962.
La répartition transversale des charges dans les constructions planes dépend de l'efficacité de la liaison
transversale des éléments portants principaux. La répartition transversale (interaction transversale) est
d'autant plus grande que la liaison transversale est plus parfaite ou, en d'autres termes, qu'un plus faible
pourcentage du chargement total est repris par l'élément directement chargé.
Une construction soumise à l'action de lourdes charges concentrées est d'autant plus économique que
l'aide des éléments non sollicités directement apportée à ceux chargés est plus sensible ou que la
répartition transversale est plus grande. Les dimensions des charges concentrées n'ont cessé de s'accroître
au cours des dernières années et diffèrent considérablement de celles des véhicules routiers usuels. Les
ponts sont dimensionnés, en général, pour une circulation à deux ou plusieurs voies et les véhicules les
plus lourds ne peuvent les parcourir que séparément. C'est pourquoi les staticiens se sont efforcés, depuis

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longtemps, de répartir ces grandes charges concentrées sur toutes les poutres principales et d'obtenir une
répartition transversale efficace, c'est-à-dire une solution économique.
Ainsi sont nées des constructions sciemment activées dans le sens transversal - les grillages de poutres
- c'est-à-dire des systèmes de deux ou plusieurs familles de poutres le plus souvent parallèles, assemblées
aux nœuds et pouvant faire entre elles des angles divers.
Les grillages de poutres ont fait, dès l'origine, l'objet de l'intérêt particulier de nombreux auteurs et la
littérature en est extrêmement riche.
Des grandes quantités de solutions théoriques de ce problème important ont étés développés en partant
de différentes hypothèses. De cette multitude de méthodes de calcul, quelques-unes seulement sont
susceptibles d'être employées en pratique. Plusieurs d'entre elles sont tellement compliquées à utiliser
que la plupart des staticiens ne peuvent en faire usage faute de temps. Les autres staticiens, qui
dominaient un peu plus profondément le mécanisme de comportement statique des grillages,
introduisaient des procédés de calcul approximatifs et plus ou moins précis.
La plupart des méthodes qui ont été proposées pour l'étude des sollicitations des ponts à poutres multiples
supposent simplement que les éléments individuels ne résistent pas à la torsion. Cette hypothèse s'impose
parce qu'on cherche à simplifier, dans la mesure du possible, ce problème fort complexe ; si l'on néglige
la rigidité torsionnelle, le degré d'hyperstaticité se réduit, en effet, à un tiers. En observant le
comportement réel du pont, on voit que l'hypothèse en question n'est que très peu justifiée. De plus, la
plupart des ponts à poutres multiples possèdent, à présent, des dalles de chaussée en béton armé dans
lesquelles les efforts de torsion jouent un rôle important. On peut accepter de négliger l'effet de la torsion
dans le cas de ponts à poutres métalliques de section ouverte et sans dalle. Mais on ne peut jamais le
négliger dans les ponts monolithiques à poutres ou dans les ponts précontraints montés qui deviennent
de plus en plus fréquents.
Pour le calcul des grillages en tenant compte de la torsion des poutres (mais pas d'une dalle assemblée
aux poutres) plusieurs méthodes ont été développées. Ces dernières étant extrêmement compliquées et
pénibles, il est probable que peu d'ingénieurs auraient la patience de les appliquer pratiquement au calcul
réel d'une construction pour la série des différentes charges qu'il faut toujours prendre en considération.
En tournant notable s'est produit, dans les méthodes de calcul, après la deuxième guerre mondiale où
l'on a passé des méthodes des forces ou des déformations à celles qui utilisent l'assimilation à une dalle
orthotrope. Sur la base des relations générales que Huber avait déduites dans les années vingt, il a été
établi une série de méthodes de calcul des plaques orthotropes. Le plus difficile a été de trouver une
solution appropriée et applicable dans la pratique de l'équation (biharmonique) aux dérivées partielles
qui gouverne le problème. Une telle solution a été publiée, par exemple, par Cornelius en 1952.
Les procédés de calcul où l'on introduit des coefficients de répartition sont particulièrement avantageux
et commodes à appliquer.
Guyon a Montré, en 1946, la possibilité de calculer des dalles orthotropes à rigidité torsionnelle
négligeable pour une charge quelconque, à l’aide de la méthode des coefficients de répartition. C'est par
ce même procédé qu'il a ensuite calculé les plaques isotropes en 1949. Massonnet généralisa les relations
trouvées par Guyon en introduisant l'effet de la torsion dans les calculs. Ainsi se sont trouvés réunis les
avantages de la méthode des coefficients de répartition et l'exactitude de celle des plaques orthotropes.
Notant que l’ouvrage qui a été établir par (Bareš R., et Massonnet C., 1965) selon la méthode Guyon-
Massonnet-Bareš; résume les connaissances actuelles concernant le calcul organique des éléments
(poutres ou dalle) en stade élastique ou à la rupture, le calcul de la charge de ruine plastique du pont, le
calcul des ouvrages biais, l'effet répartiteur du tablier orthotrope des ponts à deux maîtresses-poutres,
les ponts formés d'éléments préfabriqués en béton précontraint et de béton coulé postérieurement in situ.

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Enfin, on note l’intérêt très particulière sur la disposition pratique des calculs numériques et l’utilisation
singulière des logiciels de calculs en élément finie tout en tenant comptes des différentes lois de
comportement non linéaires utilisées pour les bétons, Aciers, et sol.
5. 2. Notations de base de la méthode
Soit un grillage de poutres solidarisées par des entretoises de raideur finie.
Grillages de poutres Dalle orthotrope
IP
P
.
IP . Sens y
.
IE IE IE .
(P – 1).ν
2b = ν.P

IP .
u K

2b
IP
. Sens x
.
.
.
IP 1
1...…………. E1………….…..t
ℓ ℓ

 ℓ : Portée des poutres ;


 : Entre-distance des poutres principales ;
 u : entre distance des entretoises ;
 P : nombre des poutres ;
 t : nombre d’entretoises intermédiaires (celles qui relient les poutres ne sont pas comprises) ;
 2 : Largeur de la dalle orthotrope
 2 = . (Largeur active – cas des de ponts à poutres)
 IP : moment d’inertie d’une poutre ;
 IE : moment d’inertie d’une entretoise ;

⎧ = . rigidité flexionnelles de la poutre


⎪ = . rigidité flexionnelles de l’entretoise
⎨ = . rigidité torsionnelles de la poutre
⎪ = . rigidité torsionnelles de l’entretoise

 E : Module d’élasticité longitudinal
 G : Module d’élasticité transversal
 ν : Coefficient de Poisson
E
G =
2 (1 + n)
.
ρ = = rigidité flexionnelles de la poutre par unité de longueur
ν ν
avec : .
ρ = = rigidité flexionnelles de l’entretoise par unité de longueur
.
g = = rigidité torsionnelles de la poutre par unité de longueur
ν ν
.
g = = rigidité torsionnelles de l’entretoise par unité de longueur

: Coefficient d’entretoisement

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ρ
= .
ℓ ρ

: La rigidité torsionnelle
+
= avec 0 £ a £ 1
2 ∙
d : Épaisseur de la dalle
b : Hauteur des poutres
e : excentricité de la charges dans les sens transversal (±) par rapport au centre d’inertie CDG.
u : Déformé dans le sens x
v : Déformé dans le sens y
w : Déformé dans le sens z
5. 3. Application de la théorie de la plaque orthotrope à des grillages
Le grillage consiste en deux familles de poutres pouvant, en général, se couper sous un angle quelconque.
Ces familles sont ordinairement perpendiculaires l'une à l'autre. De plus, elles sont souvent (toutes les
deux) solidarisées par une dalle constituant le platelage ou le tablier du pont.
Les poutres étant soit en béton armé ou précontraint, soit métalliques et, dans les constructions modernes,
souvent à section en caisson, elles résistent toujours à la torsion. La dalle est fabriquée sans égard au
matériau des poutres, en général en béton armé ou précontraint. Elle est relativement épaisse et il n'est
pas possible de négliger son effet dans la transmission d'une charge extérieure, en flexion ainsi qu'en
torsion.
L'importance relative de ces deux éléments - familles de poutres et dalle - varie selon les dispositions
constructives. Il existe une série continue de constructions à partir de grillages à dalle très mince (ou,
éventuellement, sans dalle) ou à dalle épaisse jusqu'à la dalle d'épaisseur constante.
D'habitude, on rencontre des constructions formées de familles de poutres et d'une dalle d'épaisseur
moyenne, dont le comportement est intermédiaire entre celui d'un grillage simple (sans dalle) et celui
d'une dalle anisotrope.
5. 3. 1. Dalle Orthotrope :
L'orthotropie de la plaque est produite en fait par des renforcements divers dans les deux sens
perpendiculaires. Cependant, pour pouvoir suivre son comportement, nous la supposons faite d'un
matériau homogène et orthotrope fictif dont les propriétés élastiques sont symétriques par rapport à trois
plans orthogonaux.
ω ω
=∫ . =− . + ,

ω ω
=∫ . =− . + ,

= −∫ . =− =∫ . =2 . (29)
.
∂M ∂M ∂ ω ∂ ω
= + = − . − 2 + .
∂x ∂y ∂x ∂x. ∂y
∂M ∂M ∂ ω ∂ ω
= − = − . − 2 + .
∂y ∂x ∂y ∂x . ∂y
L’équation différentielle d'un grillage simple dont les rigidités sont réparties devient

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ω ω ω
. + 2(2 + ). + . = ( , ) (30)
.

A condition de poser
= (2 + ) (31)
on a
ω ω ω
. +2 . + . = ( , ) (32)
.

Avec :

= , = , =
( ) ( )

= = = Ou bien = =
= . = = . ,

5. 3. 2. Grillage simple
Observons un grillage simple constitué, dans le sens Y, de m poutres (longerons) espacées les unes des
autres de v et, dans le sens X, de n poutres (entretoises) espacées de u ; les poutres sont, dans les deux
sens, faites du même matériau, résistantes à la torsion et assemblées aux nœuds rigidement l'une à l'autre
(figure 5). Désignons par :
BP = EIP : la rigidité flexionnelle des longerons,
BE = EIE : la rigidité flexionnelle des entretoises,
CP : les rigidités à la torsion des longerons (poutres),
CE : les rigidités à la torsion des entretoises.
Si nous remplaçons cette construction par une construction équivalente où les rigidités sont réparties
continûment sur la longueur et largeur, les rigidités flexionnelles seront, par unité de longueur
.
= =
. (33)
= =
De même, les rigidités torsionnelles par unité de longueur de la construction équivalente seront :
.
g = ν
= ν
. (34)
g = =

Grillages de poutres
IP
P
.
IP .
.
2b = ν.P

.
(P – 1).ν

IP .
u K
IE IE IE .
IP .
.
.
IP 1
1...…………. E1………….…..t

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Figure 5.
Pour un déplacement vertical de la construction selon la surface W = ω(x,y), dont les courbures ont pour
ω ω
valeurs et , il naît des moments fléchissant par unité de longueur
ω
=− . ,
ω
=− . , (35)
ω
La géométrie montre que la torsion de la surface de déplacement W est donnée par l’expression et,
.
dans la construction, naitront donc les moments de torsion unitaires
∂ ω ∂ ω
=− . et =− .
∂x. ∂y ∂x. ∂y
L'effort tranchant vertical se calcule, comme dans le cas précédent, suivant la formule 29 en
substituant les valeurs Mx et Mxy:
∂ ω ∂ ω
=− . − .
∂y ∂x . ∂y
De même pour
∂ ω ∂ ω
=− . − .
∂x ∂x. ∂y
De la condition d'équilibre de l'élément dans le sens vertical on trouve, de façon analogue au cas
précédent et après remplacement de Mx, My, Myx et Mxy par leurs valeurs 35, l'équation différentielle d'un
grillage simple dont les rigidités sont réparties continûment
ω ω ω
. +( + ). + . = ( , ) (36)
.

A condition de poser
2 =( + ) (37)
on a
ω ω ω
. +2 . + . = ( , ) (38)
.

De la comparaison de cette équation différentielle avec celle d'une plaque orthotrope 32, il résulte
qu'elles sont de forme identique.
Cela nous amène à assimilé le grillage simple à une dalle orthotrope présentant les mêmes
caractéristiques (rigidité flexionnelles et torsionnelles).
5. 3. 3. Comparaison des deux théories ci-dessus en vue du calcul du grillage général
Le grillage général constituant une construction intermédiaire entre la plaque orthotrope et le grillage
simple (dont les rigidités sont réparties en continu) doit satisfaire aussi bien à l'équation différentielle 32
qu'à l’équation 38.
L'effet de la dalle dans une telle construction n'est dû qu'à la plaque de platelage ou au tablier qui (comme
il a été déjà dit) sont ordinairement en béton armé ou précontraint. On peut, sans commettre une grande
erreur, poser dès lors le coefficient de Poisson η (qui est de l'ordre de 10-1) égal à zéro. Cela conduit à
négliger la rigidité correspondante ρxy devant ρx , ρy et g et les expressions des moments fléchissants et
des déformations sont alors équivalentes dans les deux cas.

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Malgré cette simplification, la répartition des moments Mxy et Myx suivant la théorie de la plaque
orthotrope et celle du grillage simple diffèrent un peu. Alors qu'ils sont identiques dans la dalle, ces
moments diffèrent l'un de l'autre dans le grillage. Il s'ensuit que même les valeurs des efforts tranchants
Qy seront, suivant les deux théories, un peu différentes entrent-elles.
Une grande rigidité à la torsion se présente surtout dans les constructions en béton armé ou précontraint ;
elles obéissent à l'effet de la plaque de platelage ou de tablier. Comme nous allons, dans ce qui suit,
appliquer aussi la méthode de calcul à des constructions formées seulement d'une dalle en béton
précontraint (où l'orthotropie est liée, par exemple, à une précontrainte différant dans les deux sens),
nous adopterons, pour les calculs suivants, l'expression de Qy déduite pour la plaque orthotrope de la
forme.
Si la construction est constituée de poutres dont la rigidité torsionnelles est négligeable, le coefficient
( + ) du terme médian du premier membre de l'équation 38 sera égal à zéro.

=− . − ( + ).
.
(39)

+ =4 = 2 =2 +
Si, par contre, la construction a le caractère d'une dalle isotrope, l'équation de sa surface de déplacement
est l'équation connue de Lagrange
4w 4w 4w p ( x, y )
2   (40)
4 2 2 4
x x y y

Où = ( )
est la rigidité "flexionnelle de la plaque, identique dans tous les sens ; a' condition que
η = 0, on a = = . Cette équation correspond au cas particulier d'égalité 38 pour lequel
= = + =
5. 4. Conditions aux limites
La solution de l'équation fondamentale de la dalle dépend surtout de son mode d'appui, c'est-à-dire de la
forme des conditions aux limites.
Il résulte du caractère de la construction que, pour chaque bord, il faut toujours déterminer trois
conditions aux limites. Selon le mode d'appui, les conditions aux limites expriment, en général, l'allure
des moments fléchissants et de torsion, des efforts tranchants ou déplacements verticaux.
Les conditions de déformation sont employées directement, les autres s'expriment, d'abord, en déformées
w. Cela signifie qu'en déterminant toutes les conditions aux limites, on obtient 12 fonctions aux limites
exprimées à l'aide de la déformée w et auxquelles doit satisfaire l'équation fondamentale de la dalle.
L'équation fondamentale aux dérivées partielles de la dalle étant, en raison d'hypothèses simplificatrices
que nous avons introduites, une équation différentielle du quatrième ordre de deux variables x et y
seulement, ne possède donc que 2 x 4 = 8 fonctions d'intégration d'une variable. La solution de cette
équation ne peut satisfaire qu'à 8 conditions aux limites, c'est-à-dire à deux conditions aux limites sur
chaque extrémité et non à trois.
On peut faire disparaître cette contradiction, par exemple, selon Kirchhoff en ne considérant exactement
que les valeurs des moments fléchissants et efforts tranchants et en remplaçant les moments de torsion
par des efforts supplémentaires. Par-là, on obtient une nouvelle valeur de l'effort tranchant (réaction) sur
le bord x = 0; l

= +2 (41)

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et sur le bord y= ±b

= +2 (42)
et, après substitution,

=− . −4 . , (43)
.

=− . −4 . , (44)
.

En calculant de cette façon les réactions le long des bords, il faut se rendre compte du fait que, dans les
angles de la dalle, agissent les résultantes de composantes des moments de torsion y appliqués, ce qui
fait naître, dans les angles, des forces soulevant ces derniers. Si l'on n'empêche pas ce soulèvement des
angles, les déplacements verticaux et les moments au milieu de la dalle seront un peu supérieurs à ceux
déduits de l'équation de la dalle (38) suivant la théorie citée.

(a) (b)
Figure 6.

Il est important d’établir l'analyse des conditions aux limites pour les différents types de constructions.
a) Considérons, d'abord, une construction type pont, appuyée simplement sur deux bords parallèles et
libre sur les deux autres (figure 6-a).
Au droit des appuis simples sur les bords x = 0, x = 1 la déformée et le moment longitudinal de flexion
sont nuls. On a donc (en supposant η = 0)
ω
( ,) = 0, =0 (45)
( ,)

Sur les bords libres, les moments transversaux de flexion et les efforts tranchants sont nuls, donc
ω
=0
( ± )
ω ω
. +4 . =0 (46)
. ( ± )

b) Pour une construction type pont encastrée sur deux bords opposés (figure 6-b), les conditions aux
limites sont les suivantes :
Sur les bords x = 0 et x = l, les déplacements verticaux et les rotations sont nuls :
( ,) =0
ω
=0 (47)
( ,)

Sur les bords libres, on a les mêmes conditions qu'au cas précédent.

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(a) (b)
Figure 7.
c) Pour une construction simplement appuyée sur les quatre côtés (figure 7-a), il faut remplir, sur tous
les bords, la condition de déplacement vertical et de moment fléchissant nuls, donc

( , ,∥ ± ) =0 ,
ω
=0 , (48)
( ,)
ω
=0
( ± )

d) Dans une construction qui est encastrée sur les quatre côtés (figure 7-b), le déplacement vertical et la
rotation sont nuls sur toute la périphérie. On a donc
( , ,∥ ± ) =0 ,
ω
=0 , (49)
( ,)
ω
=0
( ± )

5. 5. Paramètres sans dimensions


Dans la pratique, le -coefficient de rigidité torsionnelle ( + ) est toujours compris entre les valeurs
correspondant aux deux cas particuliers, celui de la dalle et celui du grillage simple. Par conséquent, si
l'on pose
+ =2 . (50)
on peut écrire, pour simplifier, l'équation de la surface de déformation W sous la forme
ω ω ω
. +2 . . .
+ . = ( , ) (51)

et l'équation de l'effort tranchant


ω ω
=− . −2 . . , (52)
.

où l'effet de la torsion est caractérisé par le paramètre de torsion et dont la valeur, pour couvrir le domaine
entier entre les deux cas particuliers précités, variera de 0 à 1. De la comparaison des égalités 36 et 51
résulte la valeur du paramètre de torsion
+
= avec 0 £ a £ 1
2 ∙

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Dans le cas général, nous pouvons calculer, par cette formule, le paramètre de torsion α. L'évaluation
des rigidités à la torsion γ et γ étant, ordinairement, très difficile, il faut introduire souvent des
hypothèses simplificatrices et se contenter d'une valeur approximative de α.
Le second paramètre sans dimensions a été déduit par Guyon en calculant les grillages sans tenir compte
de la torsion

b ρ ρ
= . = .
ℓ ρ ℓ ρ

Nous l'appelons le paramètre d'entretoisement. Le paramètre détermine la souplesse de


l'entretoisement. Plus grand est , plus souple est l’entretoisement.
Par ces deux paramètres α et , le comportement de la construction est complètement défini, comme on
le verra ci-après.

5. 6. Méthode de calcul de l’équation différentielle de la plaque orthotrope


En général, on peut classer toutes les méthodes de calcul de l'équation différentielle de la dalle en deux
groupes.
Dans le premier groupe, on part de la fonction satisfaisant à l'équation fondamentale de la dalle, mais
qui ne remplit que quelques-unes ou aucune des conditions aux limites. Dans l'étape suivante de calcul,
on cherche une fonction complémentaire qui satisferait, en commun avec la première, tant à l'équation
générale de la dalle qu'à toutes les conditions aux limites.
Dans le second groupe, on procède de manière inverse. Partant de la fonction qui satisfait aux conditions
aux limites mais pas à l'équation fondamentale, on cherche ensuite une fonction complémentaire telle
que la fonction résultante w(x,y) remplit aussi l'équation fondamentale.
Une solution rigoureuse de l'équation différentielle de la dalle en termes finis n'est possible qu'en un
petit nombre de cas de chargement simple sous conditions aux limites simples. En pratique, cependant,
on peut appliquer les méthodes approchées de calcul habituelles, dont quelques-unes seront brièvement
examinées ci-après.
5. 7. 1. Méthode des séries doubles de Fourier
Une des solutions connues depuis très longtemps est celle de Navier, qui se sert des séries doubles de
Fourier. On développe la charge p(x, y) appliquée à la dalle en série double trigonométrique
( , ) = ∑∞ ∑∞ sin sin (53)
Les coefficients amn dépendent de la charge et sont de la forme
= ∫ ∫ ( , ) sin sin (54)
Pour un appui simple sur toute la périphérie, c'est-à-dire pour les conditions aux limites de Navier
ω
( , ) =0 =0,
( , )

ω
( ± ) =0 =0, (55)
( ± )

et si les coordonnées ont leur origine au milieu de la largeur, l'expression du déplacement vertical peut
être prise sous la forme
( , ) = ∑∞ ∑∞ sin sin (57)

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Les valeurs wmn se déduisent de l'équation fondamentale de la dalle où l'on remplace p(x,y) et w(x,y) par
les expressions précédentes 53 et 57.
S'il s'agit d'une plaque type pont, c'est-à-dire appuyée seulement sur ses deux extrémités opposées, on
ne peut pas employer pour les termes renfermant dans l'équation 57 la variable y, des fonctions
trigonométriques simples. Les conditions aux limites pour y = ± b sont, dès lors,
∂ ω
= 0,
∂y ( ± )
ω ω
= . + 2(2 + ). (58)
. ( ± )

Dans ce cas, on choisit pour les termes variables en y une fonction trigonométrique, élargie d'un
polynôme. La forme de ce dernier s'obtient aisément en se servant des conditions aux limites 58.

5. 7. 2. Méthodes variationnelles
On prend la fonction fondamentale sous la forme
( , )= ∑ ( , ) (59)
en choisissant les fonctions fn(x, y) de façon qu'elles satisfassent rigoureusement aux conditions aux
limites de la dalle. Les calculs se réduisent ainsi à la détermination des constantes dans l'équation 59 de
manière que l'équation générale de la dalle soit satisfaite au mieux. On déterminera les constantes
inconnues par exemple à l'aide de la méthode des moindres carrés, la méthode de Ritz du minimum
d'énergie potentielle, celle de Goursat des variables complexes, la méthode de Galerkine etc.
5. 7. 3. Emploi des solutions particulières
Il est relativement simple, dans certains cas, de déterminer la déformée w(x, y) en tant que somme d'une
intégrale particulière ( , ) de l'équation fondamentale de la dalle et de la fonction
additionnelle ( , ), solution de l'équation homogène de la dalle, à savoir ( , ) = ( , ) +
( , ). La fonction ( , ) ne satisfait pas, ordinairement, à toutes les conditions aux limites ; les
fonctions ( , ) sont des expressions bi potentielles, fonctions ordinairement trigonométriques et
hyperboliques, fonctions exponentielles, fonctions logarithmiques, polynômes biharmoniqnes ou leurs
combinaisons appropriées. Il y a avantage à se servir, comme solution particulière, de celle pour une
bande sans fin ou une demi-bande, laquelle peut s'écrire sous forme de série simple de Fourier. En
choisissant également la fonction additionnelle ( , ) et la charge sous forme de série trigonométrique
simple, la fonction résultante de déplacement vertical prendra aussi la forme de série simple de Fourier.
Par exemple, la solution particulière de l'équation fondamentale de la dalle, donnée par la fonction de
déplacement vertical d'une bande chargée uniformément, coïncide avec la déformée d'une barre droite
( , ) ( )
= (60)

Cette charge satisfait, aux extrémités x = 0; l, aux conditions


=0 =0
Pour la charge p(x), nous nous servirons d'une fonction de la forme
( ) = ∑∞ sin (61)
La fonction additionnelle w,(x, y) s'obtient comme solution de l'équation homogène
ω ω ω
. +2 . + . =0 (62)
.

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En exigeant que les conditions aux limites sur les deux autres bords soient satisfaites. La solution, à
nouveau, de la forme
( , ) = ∑∞ ( ) sin (63)
se trouve en résolvant l'équation différentielle homogène ordinaire pour Ym(y); elle se présente sous la
forme d'une fonction hyperbolique à quatre constantes d'intégration que nous déterminerons à partir des
conditions sur l'extrémité y = ± b. En faisant la somme des valeurs et ainsi calculées, on obtient
la solution finale de l'équation fondamentale de la dalle. Il est possible de procéder aussi de la manière
suivante : on résout d'abord l'équation générale remplissant les conditions aux limites de Navier et,
ensuite, on décharge les deux extrémités opposées et on soumet les bords de la dalle aux réactions qui y
étaient appliquées lors de son appui périphérique.

5. 7. 4. Méthodes directes de solution


Ces méthodes sont fondées sur l'intégration directe de l'équation fondamentale de la dalle. On cherche
l'intégrale générale de l'équation fondamentale de la dalle en forme de série de Maurice Lévy

( , )= ( ) sin (64)

où ym n'est qu'une fonction de y.


ω
Chaque terme de la série satisfait aux conditions aux limites w = 0 et et = 0 sur les bords appuyés x
= 0 et x = l. Il nous reste seulement à déterminer Ym(y) sous une forme qui satisfasse tant aux conditions
aux limites sur les bords non appuyés y = ±b qu'à l'équation de la dalle. On exprime également le second
membre de l'équation fondamentale de la dalle sous forme d'une série analogue

( , )= ( ) (65)

En remplaçant w et p dans l'équation fondamentale de la dalle pm : les expressions ci-dessus, on trouve


une équation différentielle linéaire ordinaire de laquelle découle une équation caractéristique de la forme
+2 + =0
La solution générale est de forme
( )= ( )+ ( ) (66)
où Ym0(y) est la solution homogène de l'équation et Ym1(y) la solution particulière. Les constantes
d'intégration se calculent ensuite à partir des conditions aux limites.
En remplaçant Ym(y) dans l'équation 64, on obtient la déformée w et, en dérivant cette expression, les
valeurs des moments et efforts tranchants.

5. 7. Méthode des coefficients de répartition (Méthode de Guyon-Massonnet)


La méthode des coefficients de répartition est une approximative appropriée, basée, au fond, sur deux
hypothèses principales :
a) la construction réelle est remplacée par une dalle orthotrope présentant les mêmes rigidités moyennes
de flexion et de torsion et qui, au sens technique, est exactement soluble par le calcul différentiel ;
b) la répartition transversale réelle du chargement est remplacée par celle qui naît sous une charge
répartie le long de l'axe X de la construction suivant la sinusoïde de la forme

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( )= sin (67)
où P1 = la valeur constante du chargement. Massonnet justifie cette hypothèse par le fait qu'on obtient,
dans une poutre, les moments fléchissants maxima en chargeant la construction entière sur toute la
longueur dans une bande d'une certaine largeur (figure 8) et en situant la charge maximum aux environs
du milieu de la portée (figure 8-b). En ajoutant à ces charges utiles le poids mort uniformément réparti
(figure 8-a), nous constatons que la charge totale (figure 8-c) est répartie presque sinusoïdalement. On
peut, en général, (si la charge ne correspond pas à cette supposition) développer la charge en série de
Fourier dans le sens longitudinal, ce qui entraîne quelques complications dans les calculs.

b
x
2b

b

y
g
a

P1, P2, P3,……Pn


q

( )=
c

Figure 8.
Les hypothèses citées n'influencent que le calcul de la répartition transversale de la charge. La répartition
transversale une fois déterminée, les autres calculs obéissent aux règles ordinaires de la stabilité des
constructions.

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( )=

b
e
2b
x
w(y) w(z)

b

w(x)

Figure 9.
Le coefficient de répartition transversale et ses propriétés
Sous l'effet de la charge linéaire répartie appliquée à la construction de la figure 9 sur une parallèle à
l'axe X d'excentricité e suivant la loi sinusoïdale
( )= sin (68)
La construction prend une déformée de demi–onde de sinusoïde de la forme :

( , )= ( ) sin (69)
Si la charge p( x), au lieu d'être répartie sur une droite, est répartie uniformément sur la largeur 2b de la
construction (tout en restant sinusoïdale dans le sens longitudinal), la construction prend, dès lors, une
déformée en surface cylindrique d'équation

( )= sin (70)
Désignons le rapport du déplacement vertical ( , ) d'un point de la construction sous l'effet d'une
charge linéaire ( ) à celui ( ) du même point, mais sous l'effet de la charge ( ) uniformément
répartie sur la largeur du pont, par le coefficient de répartition transversale K(y); alors
x, y W y
K y (71)
0 x W0
Le coefficient Ky dépend de plusieurs paramètres :
1/. De la valeur du paramètre d’entretoisement θ.
2/. De la valeur du paramètre de la torsion α.
3/. L’excentricité relative de la charge linéaire.

4/. L’ordonnée relative du point considéré de la construction.


: La flèche moyenne de la section transversale de la construction est donnée par l’égalité :

= ( ) ( )

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Si l'on divise membre à membre cette égalité par la valeur et que l'on introduit la définition de K
selon 72, on peut écrire

( )
=

( ) = ( )

Ce qui signifie que l'ordonnée moyenne de la ligne d'influence de = doit être égale à l'unité =
ou, en d'autres termes, que l'ordonnée moyenne de la ligne d'influence w doit être égale à l'ordonnée
d'une construction chargée uniformément sur toute la largeur.
Théorème de réciprocité Betti :
En vertu du théorème de Betti, le déplacement vertical en y dû à la ligne de forces unitaire en e est égal
à celui en e provoqué par la ligne de forces unitaire en y. La même propriété de réciprocité doit
s'appliquer aussi aux coefficients K, ceux-ci étant, au fond, les déplacements verticaux divisés par une
certaine constante. On peut donc écrire
( , )= ( , )
( , )= ( , )
Comme il a été indiqué plus haut, le coefficient K dépend, entre autres, de la valeur du paramètre α. Pour
éviter de calculer séparément Kα pour chaque valeur de α à partir de relations complexes, Massonnet a
déduit, sur la base de calculs d'un grand nombre de cas, la formule d'interpolation
= +[ − ]√

dans laquelle on emploie des coefficients K0 et K1 pour les valeurs extrêmes α = 0 et α = 1. Il s'ensuit
qu'il suffit en pratique de connaître, en dehors de α, les valeurs K = K(α = 0, θ , , ) et K = K(α =
1, θ, , ) pour déterminer Kα.
Calculer exactement la surface d'influence suivant la relation 73 serait, en général, difficile. C'est
pourquoi on divise la construction, dans le sens de la largeur, en 8 bandes de même largeur. Ayant fait
cela, il est facile de calculer, de manière approchée, la surface d'influence, soit par la formule de Simpson
ou bien par la méthode des trapèzes.
Formule des trapèzes.

f(x)

( ) =?
Y 0 Y 1 Y 2 Y3 Yn ∆ =
( − )
∆ =
x
x
a ………………………………..b

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( ) ≈ + + +⋯+ +
2 2
n : étant le nombre d’intervalle égale

K(y)

Ω= +2 1 + 2 +⋯+ −1 +
2
∆ 1
= +2 1 + 2 +⋯+ −1 +
2
Avec : sous g ; =

x
x

−b − − − 0 +b

K(y)
2 K0 K8
( ) = + + K1 + K 2 + K 3 + K 4 + K 5 + K 6 + K 7
8 2 2
Avec :
1
( ) =1
2
D’ou :

1
(K + K ) + K ≈8
2
Cette formule est une formule de vérification
Formule des paraboles (Formule de Simpson)


( ) = 0
+4 +2 +4 +⋯+2 +4 + 2
3

( ) = 0
+ 2
+ +2( + 4
+…+2 ) + 4( + + ⋯+ )
6

2
( ) = [K0 + K8 + 2(K2 + K4 + K6 ) + 4(K1 + K3 + K5 + K7 )]
24

Avec :
1
( ) =1
2
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Exemple : sous g ; =
D’où le résultat

1
K +K +4 K +2 K ≈8
3
, , , , ,

Aussi c’est une formule de vérification


Les deux expressions en couleur verte permettront des vérifications exacte et efficace des calculs.
Les valeurs de Ka satisfont aussi les relations précédentes de sorte qu'on peut écrire, sous forme
condensée,

= ( ) +√ ( − ) ≅8

où l'on désigne par le signe de sommation la somme des ordonnées faite en vertu de la règle de Simpson
ou selon la formule des trapèzes. A l'aide de la formule ci-dessus, on peut contrôler l'exactitude de
valeurs de Kα déduites des tableaux par interpolation.
5. 8. Calcul des sollicitations dans les poutres :
5. 9. 1. Moment fléchissant
( , ) ( ) ( , )
( )= = =
( ) ( )
( , )
( )=
( )
( , )= ( ). ( )
Avec : n : nombre de poutres.
M(x,y) : moment fléchissant au point de coordonnées x,y.
M0(x) : moment fléchissant longitudinal au point x moyen
K(y) : coefficient de répartition transversal qui dépond de (α = 1 , θ , e , y) .
Si un pont est chargé de convois, le moment fléchissant dans une poutre quelconque (j) est obtenue par :
= .

: Moment fléchissant dans une section Σ revenant à la poutre « j »


( ) : Moment fléchissant moyen total dans une section Σ par le nombre de poutres «nP »
: Coefficient de répartition transversal calculé à partir de la ligne d’influence Kα de la poutre « j »
5. 9. 2. Effort tranchant :
De la même façon on détermine l’effort tranchant revenant à la poutre « j »
= .

5. 9. 3. Largeur active et position active :


La méthode utilisée est valable lorsqu’on utilise une largeur 2b (largeur active)
Largeur active =2b =n×v

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Position active = ×position réelle


5. 9. 4. Cas de charges concentrées :
∑ ∑
= =

Pi : charge concentrée.
yi : ordonnée des lignes d’influence de Ka au droit de pi.
n : nombre de charges

5. 9. 5. Cas de charges uniformément reparties :

 : Aire chargée de la ligne d’influence qui sera calculée par la méthode des trapèzes.
L : largeur chargée.
MAX = ∆L /2 (y0+yn +2(y1+y2+…….+yn-1))
La formule de Ka max devient

Ka = [ + 2( + +⋯+ )+ ]

n : nombre d’intervalle ∆L
L
L : largeur chargée
Les valeurs de KaMAX sont données par le tableau :
 L’ordonnée relative y/b du point considéré de la construction.
SATTLER à établit trois formules d’interpolation pour le calcul de K :
0.05
 0 £ 0 .1 K  K0  K1  0.15  K0
 0.065 
 
0.663 
1e
 0.1  £1 K  K0  K1  0.15  K0
 1 = + ( , ) − √
D’où :
K 1 : Est obtenu pour 1
K 0 : Est obtenu pour 0
Remarque :
Les valeurs particulières des ordonnées des lignes d’influences des coefficients K0 et K1 qui ont été
déterminées par Massonnet dans les positions pour les valeurs extrêmes α = 0 et α = 1. Il s'ensuit qu'il
suffit en pratique de connaître, en dehors de α, les valeurs Y = (0, , , , b) et une excentricité
e = (−b , − ,− ,− , 0, , , , b) et pour 0,05 < θ < 5,0 variant avec des pas de 0,05.

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.
K0 et K1 sont déterminées à partir des tableaux de « Guyon Massonnet » après interpolation
linéaire.
(θ θ )
K0 = K0 (θ1) + [K (θ ) − K (θ )] × (θ
θ )
(θ θ )
K1 = K1 (θ1) + [K (θ ) − K (θ )] × (θ θ )

Pour la répartition de l’effort tranchant dans le sens y Massonnet a établi des tableaux d’interpolation
dans le sens y, ses coefficients dépondent de θ, α, e, y.

K  0.15  K1  0.15  k1  0.15  K0


(Y − Y1 )
K (α) = K(Y ) + [K(Y2 ) − K(Y )]X
(Y2 − Y1 )

5. 9. Calcul des sollicitations dans les poutres (suite) :


Remarque :
1. Si la poutre possède une forme compliquée (section variable) et, afin de calculer le moment d’inertie
de torsion en fait remplacé la forme variable de la poutre par une section équivalente simplifier de
même air et de même hauteur avec :
I = I + (I – I ) × en m4
.
I : est le moment d’inertie propre de la poutre principale d’une section variable.
 I0 : moment d’inertie de la section d’about.
 IM : moment d’inertie de la section médiane.
2. Le coefficient K sous une surcharge uniformément répartie sur une largeur « 2b » est égal à 1.
K =1
q
Ω
Ω= ( ). =2 ⟹ =1 -b +b
2 ℓ=2
Ω Ω 2b
K = = = =1
2 2
LiKα

3. Cas des ponts biais :


La méthode de Guyon-Massonnet reste globalement valable pour des ponts de biais modérées entre (60
et 90) degrés ou [(54 et 100) grade].
1èrecas : Pour le calcul des efforts longitudinaux dans les poutres on admit que cet ouvrage légèrement
biais, de largeur biais « 2 ′ », de biais géométrique (φ 70grade) et d’une longueur biaise « ℓ »
(Portée), est équivalent à un pont droit de largeur droite « 2b » et d’une portée droite équivalente « ℓ′ »
donnée par :
ℓ = ℓ′. sin

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φ
2 ′
2b

2b
ψ
ℓ′



Figure 3 – Dalle biaise : biais géométrique et mécanique

φ : angle biaise géométrique


2 ′ : Largeur biais
2 : Largeur droite
ℓ′ : Longueur biaise (Portée biaise)
ℓ : La portée droite (Portée droite)
avec :


= . . = .
ℓ ℓ′

2ème cas : Pour le calcul des efforts dans le sens transversal dans les entretoises on admit que l’ouvrage
biais, de biais géométrique (φ 70grade) exactement [54 φ 70 grade], est équivalent à un pont droit
de largeur droite « 2 ′ » et d’une portée droite équivalente « ℓ′ ».

φ
2 ′

2 ′
2b

ψ
ℓ′


ℓ′

⎧ℓ′ =
ℓ = ℓ′. sin sin
⟹ ⟹ ′= . ⟹ ′= .
= ′. sin ⎨ ′= ℓ ℓ
⎩ sin
4. Pour un calcul plus rigoureux il y’a lieu de se reporter aux formules d’interpolation établir par
SATTLER, livre de Guyon-Massonnet.
5. Dans les tableaux de K0 et K1, en peut se permettre lors du calcul longitudinal de négliger le
coefficient de poisson ν, sans que les résultats soient très modifiés.
6. Le coefficient Kα c’est le coefficient de répartition de moment Mx seulement. L’effort tranchant est
réparti dans les poutres par simplification des formules, où l’erreur est considérée petite. En réalité
le coefficient de répartition de l’effort tranchant dans les poutres c’est un coefficient nommé (ε) →
Tx.

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7. Actuellement les ponts peuvent êtres avec ou sans entretoises, pour les ponts sans entretoises
l’hourdis possédant une épaisseur de 20 à 25cm joue le rôle d’entretoisement.
5. 10. Calcul du moment fléchissant dans les entretoises
Le moment par unité de largeur de l’entretoise vaut :
2w
M y x, y   E
y 2
L’expression de la déformée « w », qui constitue la solution de l’équation de la dérivée partielle de
tablier soumis à un chargement harmonique (lois sinusoïdale) a été déterminé par Massonnet.
La déformé de la poutre a été déterminé par Massonnet.
Le tablier a été assimilé à une plaque orthotrope de largeur « 2b » simplement appuyée à ses extrémités
(x = 0 et x = ℓ) et libre à ses autres extrémités y = ± b.
Le moment My s’exprime sous la forme suivante.

±
. .
( , ) = μα . P . b. sin

: C’est un coefficient de répartition de My en flexion transversal relatif à l’harmonique de rand m.


: C’est un coefficient qui dépond de α, θ, e et y.
Y : Est l’ordonnée de la section de l’entretoise prise par rapport au centre élastique dans laquelle on
cherche les sollicitations.

Grillages de poutres
IP
P
.
IP .
.
.
(P – 1).ν
2b = ν.P

IP .
K
u .
2b = ν.P
IP .
.
.
IP 1

Connaissant (α et θ), Massonnet a établi des tableaux d’interpolations, avec :

0 : Coefficient de répartition correspondant a 0.

1 : Coefficient de répartition correspondant a 1.


Pour des différentes valeurs de θ allant de (0,1 à 5) ainsi que pour une valeur quelconque de α en utilisant
la formule d’interpolation suivante :
 0  1  0

Remarque :
1. Pour un calcul plus rigoureux il y’a lieu de se reporter aux formules d’interpolation établir par
SATTLER, livre de Guyon-Massonnet.

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2. Dans les tableaux de μ0 et μ1, en peut se permettre lors du calcul longitudinal de négliger le
coefficient de poisson ν, sans que les résultats soient très modifiés, mais pour un calcul plus précis
on doit tenir compte du coefficient de poisson ν dans le calcul de μ1.
3. Les valeurs particulières des ordonnées des lignes d’influences des coefficients μ 0 et μ 1 qui ont
été déterminées par Massonnet dans les positions pour les valeurs extrêmes α = 0 et α = 1. Il s'ensuit
qu'il suffit en pratique de connaître, en dehors de α, les valeurs Y = (0, , , , b) et une
excentricité e = (−b , − ,− ,− , 0, , , , b) et pour 0,1 < θ < 5,0 variant de 0,10.

1. μ0 et μ1 sont déterminées à partir des tableaux de « Guyon Massonnet » après interpolation


linéaire.
θ−θ
μ0 = μ 0 (θ1) + μ (θ ) − μ (θ ) ×
θ −θ
θ−θ
μ 1 = μ 1 (θ1) + μ (θ ) − μ (θ ) ×
θ −θ
La flexion transversale est due à la flexion longitudinale des poutres qui entraînent aussi dans leurs
déformations la dalle. Elle est étudiée par la méthode « GUYON-MASSONNET » à savoir :
 Si en cherche le Moment M y max , on cherche à charger le coté + (positif) de Liμα.

 Si en cherche le Moment M y max , on cherche à charger le coté – (négatif) de Liμα.

Tout en déterminant les valeurs de



max et 
max pour chaque type de chargement.
Détermination des moments transversaux :
Les moments fléchissant par unité de largeur de la dalle M y et M y sont définis par la formule :

My±(x,y) =Pm·b·(µ +µ3 )


±
. .
( , ) = μα . P . b. sin

b : Demie largeur active


Pm : Coefficient du béton développé en série de Fourier, il est défini selon le cas de charge par les
formules suivantes :
Charges uniformément réparties sur une longueur L (cas des surcharges : A, G, qtrot) :
q
. .
= .
. ℓ

Charges uniformément réparties sur une longueur 2C :
C C
. . . . .
= .
. ℓ
. ℓ


2C : C’est la longueur de convoie.
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d : Position de centre gravité du convoi par rapport à l’appui gauche.


Charges concentrées : P1 P2…… Pp Pn

d1
2 . . d2
= . P . sin dp
ℓ ℓ
dn

Pi : c’est la charge i
di : position de la charge Pi par rapport à l’appui gauche.
Pour avoir les meilleures précisions de moment My dans le développement en série de Fourier, en peut
tenir compte de troisième terme (m=3) voire cinquième terme (m=5), les termes pairs sont nuls.
:
=1 ↦ (1 , , , )
=3 ↦ (3 , , , )
=5 ↦ (5 , , , )

Par simplification dans ce cours on contentera du premier terme, d’où l’expression de My devient :
.
±
( , ) = μα . b. P . sin
2
Alors P1 devient :
Charges uniformément réparties sur une longueur
.
= en t/m2
Charges uniformément réparties sur une longueur 2C :
4. . .
= . .
ℓ ℓ
Charges concentrées :
2 .
= . .
ℓ ℓ

Détermination du coefficient :
Pour la répartition de l’effort tranchant dans le sens y Massonnet a établi des tableaux d’interpolation
dans le sens y, ses coefficients dépond de θ, α, e, y.

 0.15  1  0.15  1 0.15  0

Avec :

0 : Coefficient de répartition correspondant à un coefficient de poisson  0 .

1 : Coefficient de répartition correspondant à un coefficient de poisson  0,15 .

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Pour un calcul rigoureux nous considérons les deux premiers termes de la série de Fourier de chaque
charge pour :

3  3
(Y − Y1 )
(α) = (Y ) + [ (Y2 ) − (Y )]X
(Y2 − Y1 )

Remarque :
Pour un calcul plus rigoureux SATTLER a établi d’autres formules d’interpolations, pour le calcul de
qui dépondent de la valeur de θ :
0.05
 0 £ 0 .1  0  1  0.15  0

 0.065  
 
1 e 0.663 
 0.1  £1  0  1 0.15  0

 1  0  1  0.15  0

D’où :
0 : Est obtenu pour 0

1 : Est obtenu pour 1


Pour la répartition de l’effort tranchant dans le sens y, Massonnet a établi des tableaux qui donnent des
coefficients de répartitions dans le sens (y). Ces coefficients dépondent de a, a, e, y
 → =0
Avec :
 → =1
Le coefficient de répartition du moment de torsion ce n’est que le coefficient a, , a, e, y.

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