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Groupe Scolaire la Dignité Burkina Faso

Classe : 2nd A Unité-Progrès-Justice


Année : 2023

EXPOSE DE FRANCAIS

THEME : SOCIETE DANS


CREPUSCULE DES TEMPS ANCIENS

Membres du groupe
 RABO Nourata
 RABO Fahousiatou
 OUEDRAOGO Oumarou
 KABORE Ousmane
 TIENDREBEOGO Olivier

Professeur : M. YOUGBARE
PLAN
Introduction
I. La société Bwamu dans "Crépuscule des Temps Anciens"
1. L’organisation du peuple Bwamu avant la colonisation.
2. La métamorphose du peuple Bwamu après l’invasion coloniale
II. Thèmes sociétaux dans l'œuvre
1. Le genre historico-légendaire
2. Le proverbe
3. La palabre
4. Les chants
5. Les récits anecdotiques
6. L’incantation
7. Le conte
8. Les devises
Conclusion

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Introduction
La littérature négro-africaine, née de la nécessité des Africains de s'exprimer, a pris de
l'importance après les indépendances. De nombreux intellectuels africains ont choisi
de dénoncer les effets néfastes de la colonisation tout en célébrant leur propre culture.
Parmi ces écrivains, Nazi Boni a publié le premier roman burkinabé, "Crépuscule des
Temps Anciens".
Ce roman offre un portrait fascinant de la Haute-Volta d'autrefois. Nazi Boni y met en
lumière à la fois la singularité et la richesse des anciennes civilisations africaines,
fondées sur des valeurs telles que l'honneur, le courage et la solidarité. Il montre
également la détermination de ces sociétés à résister à l'invasion étrangère et à
l'asservissement colonial.
En résumé, "Crépuscule des Temps Anciens" est un témoignage littéraire qui met en
avant la culture africaine et l'héroïsme de ses habitants face à la colonisation.
I. La société Bwamu dans "Crépuscule des Temps Anciens"
1. L’organisation du peuple Bwamu avant la colonisation.
A l’instar des autres peuples, le Bwamu était également organisé : cette organisation
permit au peuple Bwamu de réaliser des exploits et de relever dans cette même
optique des défits. Ainsi chacun reconnaissait sa place et la tâche qui lui revenait. A la
tête de cette organisation se trouvait le chef de terre suivit des seniors qui l’assistaient
dans ses décisions, ensuite venait les juniors qui faisaient preuve de bravoure et de
dynamisme dans toutes les activités qu’ils entreprenaient. En effet, les Bwamu
dominés par la passion de la gloire et la force physique adoraient la guerre et le sport,
ils luttaient en toute occasion. En saison sèche, ils pêchaient chassaient à l’arc aux
fusils et organisaient des fréquentes compétitions de courses ( page 29) ; en
hivernage , ils s’occupaient des travaux champêtres entretenaient des jardins de
légumes et de tabac . « Parallèlement, ils s’adornaient à l’agriculture, à l’élevage des
bestiaux et surtout de la volaille » page (29 30). Quatre choses faisaient le bonheur du
Bwamu : le sport, le flirt, la musique et la danse. Les Bwamu accordaient une
importance à l’honneur au devoir, à la loyauté, à la solidarité qui sont des valeurs
principales de la société traditionnelle Bwamu. En plus, les Bwamu avaient une
croyance aux fétiches.
2. La métamorphose du peuple Bwamu après l’invasion coloniale
Le roman crépuscule des temps anciens est une chronique qui, couvre 3 siècles de
l’histoire du Bwamu jusqu’au début de la colonisation.
Le peuple Bwamu tout comme les autres sociétés africaines qui ont connus la
colonisation va subir une métamorphose surtout au niveau culturel .En effet dans la
société Bwamu , certains rites sacrés seront bafoués par le colon considéré comme

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l’être surnaturel à qui on craignait toute tentative de reproche .C’est ainsi que Binger
est monté chaussé à l’étage du vieux Dofini sans être puni .La désobéissance des
coutumes entraine la colère des dieux et génies Bwamu qui ne répondent plus aux
attentes de leurs adorateurs d’où un malheur éminent : « par malheur les femmes
enceintes faisaient des fausses couches , les bébés mouraient, et les chèvres
biquetaient les animaux crevaient , les œufs pourrissaient (….) , le Bwamu
s’acheminaient vers son calver page 232. »
Cependant avec la mort de Tèhré, le héros invincible du Bwamu qui a été empoisonné
est un signe qui montre la chute du Bwamu face à la puissance étrangère.
L’auteur à travers l’annonce du décès de ce dernier, confirme la décadence de la gloire
du Bwamu et l’avènement du nouveau temps qui se réalise.

II. Thèmes sociétaux dans l'œuvre


Crépuscule des temps anciens regorge de discours de la tradition orale qui en
constituent les matériaux de création. Ce trait dominant se traduit à la fois par la
grande variété des genres qui touche les quinze chapitres du roman.
1. Le genre historico-légendaire
C’est le genre le plus utilisé dans l’œuvre, puisqu’il en constitue le matériau de base et
parce qu’il est le plus habilité à retracer le passé d’un peuple et sa conception de la vie.
Nazi Boni nous relate l’histoire du Bwamu, non pas à la manière d’un historien, mais
telle qu’elle est racontée en Afrique par les griots et les anciens. C’est de cette manière
qu’est relaté le passage de l’explorateur Binger : « Il paraît que la conurbation de
Bonikuy a reçu la visite d’un homme phénoménal descendu du ciel : un homme tout
rouge, avec de longs cheveux noirs, en broussaille : un Nansara. » (p. 215) C’est aussi
de cette manière qu’est narrée la conquête coloniale au dernier chapitre de l’œuvre.
Nous pouvons aussi relever des récits légendaires dans l’œuvre. L’extrait suivant
relève de ce genre : « Vaste Eldorado, le Bwamu étalait orgueilleusement ses
splendeurs sous un firmament dont la clémence répondait inlassablement, avec faveur,
à ses désirs. Terre d’abondance, il était. Existence dorée, il avait. Il semble en effet,
qu’à l’époque, le Grand-Maître-De-L’Univers eût conservé à cette fraction de
l’humanité une portion du paradis terrestre jadis légué à Adam et Eve. » (p. 23)
Le genre historico-légendaire prend la forme du mythe dans bien des cas. Il faut
remarquer que plus l’histoire est lointaine, plus elle est légendaire, voire mythique.
L’extrait suivant illustre cela : « […] On était loin des temps merveilleux où le ciel
touchait presque la terre, où, selon la légende, les humains n’avaient qu’à lever la main
pour cueillir tout ce qui leur permettait de vivre et d’ignorer la misère. Il fallut la
négligence d’une femme, il fallut, ô malheur ! qu’une femme transgressât les

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recommandations de Dombéni pour que, furieux, le ciel s’envolât haut, très haut, très
très haut, encore plus haut, emportât et ses richesses, et ce qui alimentait le genre
humain » (p. 23)
2. Le proverbe
Les proverbes occupent une place très importante dans la littérature orale africaine car
ils constituent un trésor de conseils accumulés au fil du temps par la sagesse populaire.
Nazi Boni fait beaucoup usage du proverbe dans son œuvre. En voici quelques
exemples :
• Pour exprimer l’optimisme du Bwa face à l’existence, Nazi Boni cite le proverbe
suivant : « "DIEU-LE-GRAND" ne crée pas un oiseau aveugle sans l’avoir, au
préalable nanti des moyens de trouver sa pitance » (p. 22). Il veut signifier par là qu’il
n’est pas nécessaire de s’inquiéter de l’avenir parce que Dieu dans sa providence
pourvoit à chacun ce qu’il lui faut pour vivre.
• « L’âme de la puissance, c’est la solidarité » (p. 46). Nazi Boni met ce proverbe
dans la bouche de l’Ancien pour appeler les jeunes à plus de solidarité. Cela rejoint
l’adage selon lequel l’union fait la force.
• La ressemblance de Hakanni et de sa mère est rendue par le proverbe « La lapine
ne donne pas le jour à de courtes oreilles » (p. 68), qui rejoint le proverbe « telle mère,
telle fille. »
• « Quand un enfant a les mains propres, il prend ses repas dans le cercle des anciens
» (p 81). Champion de lutte, de tir à l’arc, de course et de toutes les compétitions
sportives, mais aussi humble et courageux, Térhé a su mérité sa place aux côtés des
grands
• « L’enfant peut toiser la lune, mais pas le soleil » (p. 125) ; « la queue du lion n’est
pas la balançoire d’un agneau » (p. 186). Ces deux proverbes émis par les yénissa
(séniors) à l’encontre des bruwa (juniors) veulent attirer l’attention de ces derniers sur
le respect qu’ils doivent à leurs aînés. Le respect des aînés en Afrique est sacré.
• « Quand on veut récolter le miel, on supporte les piqûres des abeilles » (p. 141).
C’est aux jeunes qui ont honte d’être aperçus en compagnie de Hagni’nlé, la plus
vilaine fille du village, que l’auteur a adressé ce proverbe pour dire que l’on ne fait pas
d’omelette sans casser des œufs.
Nous pouvons remarquer que la principale figure de style utilisée dans la quasi-totalité
de ces proverbes est la métaphore (figure de style établissant un rapport de
ressemblance entre deux éléments). Ils portent en apparence sur des sujets non-
humains, mais en réalité ils s’appliquent aux situations humaines. Nazi Boni les utilise
dans l’œuvre non seulement comme moyens de communication efficaces qui capte

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l’attention du destinataire du message et favorise sa compréhension, mais aussi
comme véhicules de la culture et de la sagesse bwamu.
3. La palabre
La palabre grave traite des problèmes importants du village. Dans l’œuvre l’exemple
typique est au chapitre trois et a pour objet l’annonce et la préparation des funérailles
de l’ancêtre Diyioua. Elle se tient dans une ambiance solennelle faite de silence et
d’écoute. « Silence de mort. Quelqu’un toussa, on le morigéna vertement. » (p. 42) Le
discours oral que prononce l’Ancêtre Gnassan à l’occasion de cette palabre est très
bien structuré. Il y fait aussi usage de proverbes : « l’âme de la puissance, c’est la
solidarité » (p. 46) et de figures de styles telles que la métaphore : « Vous devez
désormais vous comporter comme les moutons d’une même bergerie, qui entrent par
la même porte, sortent par la même porte » (p. 45), « il faut que tout le Bwamu soit «
versé » ici. » (p. 44). Il conclut son propos en disant : « … Et maintenant, je vous
souhaite une bonne nuit. Répondez au chant du coq. » (p. 48)
La palabre ludique quant à elle « est une conversation entre plusieurs partenaires sur
un sujet circonstanciel quelconque qui surgit et évolue au gré de la causerie provoquée
elle-même par la situation. C’est le cas du chapitre 4 lorsque les femmes en brousse, à
la recherche du bois mort causent des hommes et de l’amour. C’est également le cas
(au même chapitre) des hommes qui confectionnent des objets d’artisanat sous les
arbres et devisent des femmes et de la vie amoureuse. La palabre ludique est plaisante
et récréative. Les partenaires rivalisent de figures de style, de proverbes et de récits
illustratifs (historiques, légendaires et mystiques).
4. Les chants
La chanson rythme la vie au Bwamu. C’est pourquoi elle est très présente dans
Crépuscule des temps anciens. Nous pouvons répertorier dans Crépuscule des temps
anciens :
• Des discours non narratifs chantés supports d’activités : on les appelle souvent
chants supports d’activités, puisqu’ils accompagnent les activités importantes
pratiquées par les populations à la base. L’œuvre comporte un chant support d’activité
agricole : le chant accompagnant le labour collectif à Wakara (p. 128). On y trouve
également les chants accompagnant les jeux de jeunes filles au clair de lune (p. 143) et
les chants de guerre (p. 230).
• Des discours non narratifs chantés cérémoniels : ils sont exécutés lors des
cérémonies marquantes de la vie sociale. Ils revêtent un caractère plus ou moins sacré,
car s’adressant à Dieu, aux divinités ou aux forces surnaturelles. L’œuvre en comporte
deux : l’hymne à la nouvelle mariée (p. 129) et le chant funéraire à la mort de Térhé
(p. 252).

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• Des discours narratifs chantés à fond réel : l’histoire racontée peut être basée sur
des faits réels qui abordent des sujets relatifs à la vie sociale. C’est le cas de la
chanson faisant l’éloge de Térhé (p. 147-148), du yenyé : le chant de danse de jeunes
filles (p. 137 ; 138-139) ou du lêko : chant satirique exécuté lors des funérailles de
l’Ancêtre Diyioua (p. 93-95). Notons aussi l’hymne de guerre exécuté ici, non pas
comme chant support d’activité, mais comme chant d’animation lors de ces mêmes
funérailles (p. 89, 90-91).
A l’analyse de ces chants, l’on peut se rendre compte qu’ils ont dans la société bwamu
une fonction ludique et de cohésion sociale. Car ils offrent non seulement l’occasion
de se défouler et prendre du plaisir en s’amusant mais aussi de faire tomber les
barrières et de célébrer à l’unisson le vivre ensemble.
5. Les récits anecdotiques
Les récits anecdotiques alimentent les causeries. Ils sont des composantes recherchées
du discours de la palabre. Ils tiennent de l’histoire, du conte et du mythe. Mais ce qui
semble important, c’est l’intérêt narratif au service de l’argumentation et de la
persuasion. La récurrence du thème de la femme et des rapports homme/femme est
importante. C’est le cas de l’histoire de la femme insatiable : « Vous savez qu’une
femme d’un village voisin que je ne peux pas nommer, était le type même de
l’amoureuse insatiable. Elle se laissa séduire par la virilité d’un étalon et, en secret,
décida de tenter avec lui, ce que vous devinez. Pour y parvenir, elle n’épargna aucune
astuce. Pâti ! Elle n’eut pas l’occasion de recommencer, car l’expérience lui coûta la
vie. On la retrouva affreusement mutilée. » (p. 60-61) Les récits de ce genre sont
nombreux : l’histoire des gens de Mankara ayant éventré une femme enceinte par
curiosité (p. 218-219) ; le mari trop jaloux que sa femme réussit à tromper à côté de lui
et avec son aide (p. 96-98) ; le jeune homme amoureux et naïf qui confie son "œuf-
silhouette" (son âme) à son épouse (p. 67-69).
Les histoires sont présentées à priori comme de simples anecdotes dont on peut tirer
des leçons. Mais leur caractère parfois légendaire, voire surnaturel, allié à la fonction
capitale d’enseignement moral, peut autoriser à penser qu’il s’agit à certains moments
de créations, de fictions bien étudiées pour le besoin de la cause. On pourrait parler
alors de récits moraux.
6. L’incantation
L’incantation est un type de discours traditionnel plutôt religieux, mais à la fonction
poétique très marquée. Elle s’adresse à Dieu, aux Puissances supérieures spirituelles,
surtout aux ancêtres. » Nous retrouvons ce genre à la fin du chapitre VII, plus
précisément à la page 130 où Lowan s’adresse aux ancêtres pour demander la mort de
Térhé : « Vous ne pouvez tolérer plus longtemps l’humiliation dans laquelle Térhé
plonge cette ville que vous nous avez léguée. Ne la condamnez pas au déshonneur, car

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une ville où ne chante qu’un seul coq est une ville déshonorée. Térhé est le seul coq de
Bwan. Exaucez-moi et faites que la peau de ce jeune prétentieux ne connaisse point les
rides de la vieillesse. Aujourd’hui je vous asperge d’eau, demain si mes vœux
s’accomplissent, je vous aspergerai de sang. » « Le schéma de cette incantation qui
paraît typique est celui d’une démarche persuasive qui cherche l’adhésion, par les
sentiments, de l’Etre Supérieur».
7. Le conte
Dans l’œuvre, l’auteur évoque les soirées de contes au chapitre trois, mais aucun des
contes supposés racontés et auxquels il est fait allusion n’est rapporté dans le texte.
Certains récits qu’on pourrait prendre pour des contes (cf. les récits anecdotiques)
apparaissent dans d’autres chapitres, mais ils sont livrés par les auteurs en plein jour et
ils n’ont ni les introductions ni les conclusions requises. Il y a cependant une forte
présence du conte dans tout le roman par sa construction linéaire, l’intégration des
chansons qui rythment le parcours de l’action et l’intervention, à certains moments, du
merveilleux.
8. Les devises
Les devises servent à louer, à vanter ou à faire les éloges d’une personne, d’un groupe
de gens, d’un pays, etc. Par ailleurs, ils s’emploient pour galvaniser ou encourager le
destinataire afin de soutenir son ardeur et le « doper » dans l’action qu’il mène; dans
certains cas également, ils servent à l’identifier, jouant le rôle de nom.
Dans l’œuvre, le personnage principal, Térhé a pour devise B’woamb’woa ! qui est
son cri de victoire. Elle synthétise l’ensemble de tous les hauts faits victorieux du
héros qui font l’objet de narrations (p. 80-82). Quant à la ville de Bwan, elle a pour
devise Nihi’nlé qui signifie mortalité, en souvenir d’une attaque-surprise de la ville par
ses ennemis, qui ont failli exterminer les Bwaba un jour de fête, parce que les quartiers
attaqués ne voulaient pas appeler les autres au secours. La devise est donc une forme
concentrée qui synthétise en quelques mots représentatifs un récit marquant.
Au terme de cet inventaire, nous réalisons que Crépuscule des temps anciens est une
œuvre qui intègre de nombreux éléments de la tradition orale qui s’imbriquent dans
l’œuvre. Mais qu’apporte cette imbrication à l’œuvre ?

Conclusion
A la fin de notre étude nous pouvons retenir que Nazi BONI, premier romancier
burkinabè, a été à la fois un homme politique et un homme de lettres et de culture. Son
œuvre, Crépuscule des temps anciens est bâtie autour de nombreux matériaux de la
littérature orale tels que les proverbes, les devises, les chants, le mythe, la légende,
etc.,. Cette facon a pour effet d’en faire une œuvre typiquement africaine. On y
découvre l’Afrique ancienne à travers l’univers bwamu.

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