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Dibombari MBOCK

ACTE II
LA PASSION D’OSIRIS
*

Si nous usons du terme Passion pour décrire l’histoire d’Osiris, ceci se


fait en fonction du négro-égyptien psš « diviser », « partager »; psš devient pa-
shĕ en copte, ipasa en mbochi, mpasi en kikongo, fess en ewondo (ex : ma
fess : je divise en petits morceaux; ma fess wa : je donne un petit morceau), pès
en bassa (pès : part, portion). Le corps d’Osiris que nous avons identifié au
limon fut divisé par le dieu Seth en quatorze morceaux éparpillés aux quatre
coins du pays. Ces morceaux auront formé les spAt « district », « nôme »,
« province », un terme issu de spw « fragments ».
L’égyptien pharaonique spw correspond au bassa pès « part », « partie »,
« moitié », « région », « compartiment ». On dira ainsi :

- pès hisi « continent »


- pès i mbók « quartier », « division » ou « partie » d’une ville.
- pès lòñ « province »
- pès mbók « zone », « région », « secteur »

Ce terme devient faso (p>f) en moore, avec le sens de patrie.


La notion de passion paraîtra avec le kikongo mpasi « douleur », « souf-
france », « affliction », « tristesse », « chagrin », « deuil », « tourment »; à
l’origine du latin passi1 « action de souffrir », « être tourmenté » qui devient

1 Le laadi mpási traduit « difficulté », « souffrance ».


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passion en français. Outre de signifier « souffrir », pasa a également le sens


de « diviser » et se trouve ainsi être un synonyme du bassa pès:

- mbochi : epàsi « moitié », « part »


- mbochi : ipasa « moitié », « diviser », « partager »
- mpongwe : pasa « moitié », « diviser », « partager »
- acholi : pac « diviser »
- kunama : fase « diviser »
- wolof : ne pacc « couper en deux »
- fufulde : fecc.ugo « diviser »
- fufulde : fecco.ngo, pl. pecce « moitié d’une noix de kola »
- fufulde : feccere « partage »
- pulaar : pefe- « part »
- pulaar : fitere « partie »
- pulaar : pefe « partie »
- mancagne : p-fass « diviser », « partager »
- kikongo : pasa « diviser »
- ciluba : di.pasa, ma.pasa « jumeaux »
- lingala : li.pasa, ma.pasa « jumeaux »
- pende : di.hasa, ma.hasa « jumeaux »
- kitabwa : li.pasa « jumeau »
- punu : di.vaza « jumeau »
- myene : ivaza « jumeau »
- lega : ly-ásà « jumeau »
- duala : e.passi « part »
- duala : epasi « chapitre »
- awiyaana : pasao « fendre », « couper », « diviser »
- bau : pasir « fendre », « couper », « diviser »
- mpongwe : baza « dépécer », « disséquer », « découper »
- cibandzili : pasi « infirmité », « souffrance »
- gevové : pasaka« fendre », « séparer », « opérer »
- gevové : pasani « chirurgien »
- karan : pasula « séparer »
- masaba : banzura « séparer »
- bangala : ku.pasula « fendre », « couper », « diviser »
- duma : ìpàsà « fendre », « couper », « diviser »
- koyo : ipasa « déchirer », « opérer », « fendre », « couper », « faire
une ouverture »
- tuki : osara « fendre », « couper », « diviser »
- tuki : osa « fendre », « couper », « diviser »
- tunen : o-sal « fendre », « couper », « diviser »
- bibele : sàal « fendre », « couper », « diviser »
- fang : asala « tranche »
- asu : zàrà « fendre », « couper », « diviser »

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- bamoun : sè « fendre », « couper », « diviser »


- nzébi : pasa « division », « séparation », « fendre en long », « cou-
per », « séparer »
- mandinka : tálaa « diviser », « séparer », « moitié », « fraction »
- mandinka : tálaári « partage »
- mandinka : tálántee « moitié »
- nzébi : pasaga « se fendre », « se couper »
- nzébi : pasala « tranche »
- lingala : pasola « fendre »
- lingala : bopasoli « action de fendre », « opération chirur-gicale »
- lingala : bopasolami « fission »
- lingala : bopaswami « état de ce qui est fendu », « fission »
- lingala : epasoli « hache »
- lingala : lipasola « coupure en long »
- lingala : lipasoli « fente », « déchirure »
- lingala : paswa « se fendre »
- lingala : paswana « être déchiré », « éclater »
- bamanan : fára « diviser », « déchirer », « séparer » (p>f; s>r)
- moré : paase « additionner », pasge « fendre »
- langi : kwiipasa « s’éparpiller »
- langi : masa « jumeau »
- laadi pàsú « déchiré »
- laadi : pàsùzùlá « déchirer en morceaux »
- laadi : pàsùzùka « être déchiré »
- laadi : mpàsulá « raie », « sillon », « sillage »
- laadi : pàkú « déchiré »
- laadi : pàká « débiter en morceaux (viande) »
- laadi : bàsú « fendre »
- laadi : bàsá « moitié »
- migani : hâsha (i-) : « jumeau », « déchirer »
- migani : hasha (ki-) : « éclat de bois »
- migani : mbasha : « hache »
- kinande : émbása « hache »
- kinande : omúhasa « jumeau »
- jita : imbasa « hache »
- hausa : fasu « diviser »
- malgache : fies « hache »
- amharique : fas « hache »
- tigré : fas « hache »
- (hébreu) : patar « diviser », « fendre », « délivrer »
- (hébreu) : pasha « déchirer », « mettre en pièces »
- (hébreu) : pisseach « boiteux »
- (arabe) : fas « hache »
- (arabe) : fasacha « disloquer » (un membre du corps)

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- (accadien) : pesu « infirme »


- (accadien) : pashu « hache »
- (soqotri) : fos « hache »
- (mehri) : fos : « hache »
- (persan) : fas « hache »

Le proto-bantou pour « séparer », « fendre » est *pàc; offrant les va-


riantes suivantes :

- *pàcè « briser en éclats », « fendre », « fragmenter »


- *pààcì « morceau », « fragments », « éclat »
- *pácà « hache »
- *pààcè « morceau », « fragments »
- *pácì:d « séparer »

Ces formes sont à l’origine du latin pascha devenu Pâques en français,


puisqu’en effet l’hébreu pessah signifie « Pâque », mot probablement issu du
cilùba pèèsha « donner », « attribuer », « procurer ».
Le démembrement d’Osiris est l’oeuvre du dieu Seth identifié, comme
nous le savons, à la saison sèche. La saison sèche se dit Shémou ou Chémou en
négro-égyptien, traduit par chaleur. Ce terme correspond trés précisément
au swahili sehemu qui signifie tour à tour :

1) séparation
2) part
3) section
4) district
5) détachement militaire
6) portion
7) fraction
8) partie
9) paragraphe
10) région Smw
11) unité (Chémou)
12) segment
13) morceau
14) diviser
15) partager

On dira : sehemu zu kumi « dixièmes »; sehemu zu mia « centièmes ».


En kitabwa, pâques se dit pasaka, terme qui signifie « séparer » en ge-
vové, preuve que les langues négro-africaines auront maintenu le sens osirien
accordé à ces célébrations. La pâque juive commémore la Sortie d’Égypte tan-
dis que la pâques chrétienne célèbre la résurrection du personnage biblique

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de Jésus, deux évènements a priori distincts dans les livres abrahamiques, ai-
sément associables toutefois à travers les langues négro-africaines et la Pas-
sion d’Osiris, l’une et l’autre tradition célébrant une naissance ou une renais-
sance (résurrection) comme peut l’attester le bukusu iibùlà « mettre au mon-
de », ààbùlà « fendre » qui propose une racine -bút devenue bulu en fang avec
le sens de « se multiplier », « être abondant ».
En wolof, nous avons rappelé que nëb traduisait « être pourri ». Dans la
même langue nous avons nëbb « cacher », nëbbatu « se cacher », nëbbu « être
caché », « se cacher ». Le lien entre la putréfaction et la cachette est celui qui
donnera le motif de la cachette d’Isis dans le marais de Chemmis, près de Bu-
to, où elle va mettre au monde son fils Horus. Le terme Buto dérive probable-
ment du proto-bantou *bút « engendrer », « fructifier » que nous retrouvons
avec le fang bulu « se multiplier », « devenir nombreux ». Le proto-bantou of-
fre également bútò « graine », « ensemencer », « distribuer », « planter » (ex :
kinande : ém.büto)
Le thème de la multiplication/division se trouve au fondement de l’or-
ganisation administrative de la vallée du Nil, le pays étant à l’image du corps
d’Osiris démembré par le dieu Seth. Le proto-bantou *gàb « diviser », « distri-
buer », « faire cadeau », par ailleurs homonyme de ngabu « hippopotame »,
animal consacré au dieu Seth, est à l’origine du lingala kaba « diviser », « don-
ner » qui offre la série suivante :

- kabola « distribuer », « diviser », « séparer »


- bokaboli « division arithmétique », « désunion »
- bokabolani « partage »
- kabolama « être partagé », « être divisé »
- kabolana « se partager »
- kabolela « distribuer à », « répartir entre »
- kabwana « se séparer », « divorcer »
- kaba « donner », « partager »
- kaba « diviser », « séparer »
- nkabo « quotient », « résultat d’une division »
- mokabi « donateur »
- kokabela « donner pour »
- kokabelana « échanger »
- kokabola « diviser », « séparer »
- mokaboli « celui qui divise », « diviseur », « qui sème la discorde »
- kokabwana « se disperser », « se diviser »
- kokaba « donner », « céder », « faire un don »
- likabo « offrande », « don »

Le bassa ajoute à cette série :

- kàbà « distribuer »

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- kàbà « diviser »
- kàbnà « se partager »
- likàbà « part », « portion »
- likàbàk « distribution »
- likàbnà « partage »

Le lingala pésa « donner » est un parfait synonyme pour kaba :

- pésama « être donné »


- pésana « se donner »,
- pésela « donner pour »
- bomipési « dévouement »
- mopési « donateur »
- mipésa « se dévouer »

La fête de la multiplication

En négro-égyptien, le verbe « donner » se dit di, décrit par cette graphie


montrant une main parfois munie d’un pain conique.

di di
(le don) (le don)

Le verbe di « donner » conduit aux formes suivantes :

- bamanan : di « donner » - hausa : ba « donner »


- bamanan : id « donner » - luba : pa « donner »
- mandinka : dii « donner » - nguni : -phá « donner »
- diola : dyi « donner » - xhosa : -phá « donner »
- ewe : de « mettre dans » - zulu : -phá « donner »
- sara : adi « donner » - teke : wà « donner »
- duala : di « donner » - songye : pa « donner »
- duala : dia « donner » - mangbetu : âwô « donner »
- banda : to « donner » - gourmantché : pa « donner »
- banda : to « placer » - bini : na « donner »
- copte : tei « donner » - ewe : na « donner »
- copte : ma « donner » - baoulé : nyè « donner »
- fanti : mà « donner » - kikongo : pana « donner »
- wolof : maé « donner » - kikongo: vana « donner »
- bassa : ti « donner » - sanga : nya « donner »

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Le négro-égyptien di correspond à l’arabe tchadien iid « main », homo-


nyme d’iid « fête », variante aïd « fête », « festival » (ex : Aïd-el-Kébir). L’hindi
propose id « festival », le persan eid « festival », tandis que nous aurons égale-
ment l’hausa idi « festival », le fufulde idi « festival » et le swahili idi « festi-
val » que l’on fait provenir de l’arabe id, variante ada « festival », une relation
improbable comme nous allons le voir.
En bassa wòò signifie « main », tout comme le yoruba owó « main », le
bafut abó « main », le mbem bó « main », le ntem bu « bras », des cognats qui
expliquent le mangbetu âwô « donner ». En fang awôm signifie « dix », tout
comme nous aurons le duala ewô « un ». L’introduction du numéral négro-
africain est capital en cette occasion puisqu’il permet de voir qu’il existe une
relation de correspondance entre les unités, les dizaines et les centaines com-
me le montre la série suivante :

- nandi : bogol « cent » - lingala : mókó « un »


- suk : pokol « cent » - eton : m’mok « un »
- bassa : mbôgôl « cent » - ewondo : m’bok « un »
- bassa : mbòk « unité » - yasa : evóokó « un » (b>v)
- fang : mbög « un » - duala : ewô « un »
- gévové : poko « un » - fang : fog « un » (b>f)
- lingala : mókó « un » - fang : fo’ « un »
- okande : poko « un » - wolof : fukk « dix » (g>k)
- somali : ków « un » - soso : fuú « dix »
- somali : boqól « cent » - kassem : fuge « dix »
- mbochi : poo « un »

Ce numéral se trouve en relation avec le proto-bantou *boko « main »,


« bras », parties du corps associées à la notion de don comme nous l’aurons
vu avec l’égyptien pharaonique di. Les langues éthiopiennes proposent une
série :

- tetela : íkú.boko « main, bras »


- nkoya : ji.bôko « main, bras »
- lingala : bókò « main, bras »
- mongo : loóko « main, bras »
- wolof : loko « main », « bras »
- bamanan : bolo « main », « bras » (k>l)
- yambassa : mboka « main »
- cilùba : di.bòko « bras »
- kituba : ku.boko « bras »

Cette relation explique l’autre nom de l’hippopotame des langues éthio-


piennes :

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- cilùba : ci.boko « hippopotame »


- kikongo : ki.mboko « hippopotame »
- kiswahili : ki.boko « hippopotame »
- kiswahili : vi.boko « hippopotames »
- binji : ki.boko « hippopotame »
- lulua : tshi.boko « hippopotame »
- ding : ki.buk « hippopotame »
- lega : i.boko « hippopotame »

Ce nom de l’hippopotame, qui traduit la notion de don, nous permettra


d’expliquer le wolof bokk « partager ». Ce partage est aussi une allusion à la
division du corps d’Osiris. Le swahili kata « couper » peut être mis en relation
avec le proto-bantou *gààti « pain », variante kààti « pain ». Les langues de la
cuvette congolaise proposent :

- swahili : katakata « couper en petits morceaux »


- swahili : katika « être coupé »
- swahili : kata « couper »
- swahili : kata « élaguer », « retrancher », « amputer »
- swahili : kata « morceau », « section », « partie coupée ».
- lingala : káta « couper », « trancher », « traverser »
- lingala : bo.káti « coupe », « coupure »
- lingala : kátakata « couper avec insistance »
- lingala : kátana « être tranché »
- lingala : kátela « couper pour »
- lingala : kátisa « faire couper »
- lingala : katóla « enlever »
- lingala : mokáti « coupeur », « circonciseur », « chirurgien »
- lingala : mokátisi « conducteur de bac »
- cilùba : kàla « trancher d’un coup »

Le cilùba kata traduit également « grand nombre », une relation qui sou-
ligne le thème de la multiplication lié à ce cognat. Le nom du pain des langues
éthiopiennes établira la relation entre ces cognats et la notion de don.

- kinamwezi : mu.gati « gâteau » - kikuyu : mu.gate « pain »


- sukuna : mu.gaati « pain » - kinyarwanda : umu.gati « pain »
- gogo : mu.kate « pain » - kisi : n.kati « pain »
- shambala : mu.gati « gateau » - kalenjin : ma.gatiat « pain »
- swahili : mu.káte « pain » - shambala : m.kate « pain »
- swahili : m.kate « pain », « galette » - kuria : omo.gate « pain »
- bemba : mu.kate « pain » - kwaya : omu.kate « pain »
- nyanja : m.kate « gateau » - lambya : umu.kati « pain »
- yao : m.kato « pain » - kilaangi : m.kate « pain »

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- makua : mu.katche « pain » - saamia : umu.gati « pain »


- makua : m.katthe « pain » - olugaanda : mu.gaati « pain »
- cilùba : mù.kàta « gâteau » - malila : umu.kati « pain »
- kikongo: mu.kati « beignet » - rungu : mu.kati « pain »
- ganda : mu.gati « pain » - matengo : n.kate « pain »
- bena : kate « pain » - matumbi : n.kate « pain »
- kibondeï : m.kate « pain » - mwera : n.kate « pain »
- bonde : kaate « pain » - chimwera : n.goti « pain »
- chuka : mu.gate « pain » - masaba : kumu.gati « pain »
- kwere : gate « pain » - ndari : mu.kate « pain »
- taita : m.kate « pain » - ndamba : m.kati « pain »
- embu : mu.gate « pain » - ndengereko : n.kate « pain »
- gwere : mu.gatti « pain » - ngoni : li.kati « pain »
- hangaza : umu.gati « pain » - kingulu : m.kate « pain »
- ha : umu.kate « pain » - nyiha : um.kate « pain »
- hehe : umu.kate « pain » - nilamba : mu.kaate « pain »
- kibosho : n.kate « pain » - ikoma : omu.ghati « pain »
- kikamba : mu.kate « pain » - nyankole : omu.gati « pain »
- kami : m.kate « pain » - runyoro : omu.gati « pain »
- kutu : m.kate « pain » - pangwa : m.khate « pain »
- makonde : m.kate « pain » - pogolo : m.kati « pain »
- kerewe : omu.kate « pain » - safwa : un.kate « pain »
- lusoga : omu.gaati « pain » - sangu : um.khate « pain »
- yao : m.kate « pain » - sukuma : n.gati « pain »
- kinande : omu.káti « pain » - wanji : um.kate « pain »
- zinza : omu.kate « pain » - bungu: u.kate « pain »
- zigula : m.kate « pain » - tharaka : mu.gate « pain »
- kinga : un.kate « pain » - runyakore : omu.gati « pain »
- haya: omukâte « pain » - jita: omu.kaáte « pain »

Le lingala pésa « donner » correspond au négro-égyptien spA.t « division


administrative » en lien avec spw « fragments », psš « diviser », « partager »,
psš.t « portion », « division ». Il s’agit du thème qui aura formé le mot passion
associé à l’histoire d’Osiris. En ge’ez, besa (p>b) signifie « séparer », « couper
en partie égale », variante bayyasa « séparer », « distingué », « discerner »,
beyyus « séparé ». L’amharique propose bačča « être séparé », le gurage bečče
« séparer les graines », le couchitique boči « diviser », « scission ». Du ge’ez
besa, la forme bis qui en dérive signifie tour à tour :

1) unique
2) individuel
3) morceau
4) ami
5) camarade

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6) compagnon
7) égal
8) voisin
9) intime

Des termes qui rendent compte de la notion de disciple.


L’amharique propose la variante bite « compagnon, égal », bete « compa-
gnon, égal, du même statut », et nous retrouverons une nouvelle forme avec
le ge’ez bys « devenir des compagnons », « devenir des amis », « devenir des
égaux », variante tabayasi « compagnon », mastabāyes « compagnon », « par-
ticipant ». Ces relations prouvent que l’image des disciples fut formée à partir
de la division d’Osiris, ceux-ci paraissant comme les morceaux du corps dé-
membré du dieu mort et ressuscité.
Le lingala kaba « diviser », le bassa kap « partager », auront conduit à
l’hébreu kabar « multiplier », « être beaucoup », « nombreux », « faire beau-
coup », « faire grand », « entrelacer ». C’est de la forme kabar que naît l’arabe
kébir donnant aïd-el-kébir qui deviendrait donc « la fête de la multiplication »
ou « fête de la division ».

©Dibombari MBOCK

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