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Gérer les mines, et en particulier les houillères : pratiques

et savoirs

Quelques dates marquantes

°. 1662 : Découverte en surface de traces charbonnières (Hardinghen)


• 1709 : Découverte de la fabrication de la fonte à partir du coke
• 1720 : Découverte du charbon (maigre) officielle à Fresnes sur Escaut
• 1734 : Première exploitation de charbons gras à Anzin
• 1757 : Création de la première Compagnie minière Anzin
• 1783 : Création de l'école royale des Mines
• 1810 : Loi sur les concessions minières
• 1813 : Le travail du fond interdit aux enfants de -10 ans
• 1823 : Le préfet du nord interdit de fumer au fond et généralise les lampes à huile.
• 1825 : Invention de la première lampe de sécurité par Davy
• 1835 : Première ligne de chemin de fer entre Saint Waast et Denain.
• 1841 : Découverte du charbon dans le Pas de Calais à Oignies
• 1847 : Descente du premier cheval
• 1878 : Création des Mines de Douai
• 1882 : Création de la chambre syndicale à Lens par Arthur Lamendin
• 1883 : Création de la chambre syndicale dans le nord par Basly
• 1885 : Zola sort Germinal
• 1890 : Arrivée des premiers délégués mineurs
• 1891 : Création de l'Union patronale des Houillères pour faire face à la colère
salariale
• 1892 : Le fond est interdit au femme et première convention collective
• 1894 : Première caisse de secours
• 1906 : Catastrophe des Mines de Courrières 1099 morts
• 1910 : Journée de 8 heures
• 1918 : 103 fosses du bassin détruites
• 1920 : Arrivée du marteau-piqueur
• 1925 : Immigration de travailleurs polonais.
• 1936 : Grèves générales : deux semaines de congés payés et 38h40 de travail/semaine
• 1946 : Nationalisation des Compagnies minières et Création des HBNPC
• 1947 : Achat du château d'Hagecroft à la Napoule
• 1948 : Grandes grèves : les troupes libèrent les fosses
• 1963 : Mise en service de la fosse 10 d'Oignies dernier siège foncé dans le Nord Pas de
Calais
• 1965 : Lancement de Anthracine 20 le boulet sans fumée des usines Rousseau
• 1966 : Diversification des houillères APEX crée pour développer la région et le
SOFIREM pour la réorganisation de l'économie régionale
• 1971 : Les HBNPC commencent la rénovation de leurs cités
• 1974 : 42 morts à Liévin
• 1982 : Ouverture du CHM lewarde
• 1983 : Début de la conversion du bassin minier
• 1984 Création de FINORPA et FIBM
• 1986 : Les mineurs reclassés à EDF ou dans le bâtiment
• 1990 :Fermeture des deux derniers puits dont le 10 d'Oignies le 21 décembre 1990.
• 1991 : Dissolution des HBNPC
• Jean-Louis HUOT Pour l’APPHIM

Le XIXème siècle
• La figure tutélaire et fondatrice de Le Play

• Un rôle important pour l’ingénieur ( même si cela varie selon les compagnies),
qui va s’appuyer sur un réseau d’écoles, d’associations, de revues ( on ne pense
jamais seul!) … qui va faire naitre des premières idées de gestion ... Même si la
technique reste reine.

• Un secteur géré par le privé, mais réglementé par l’Etat, en particulier pour
lutter contre une forte accidentalité, assurer une exploitation rationnelle, et
diminuer la conflictualité ( Convention d’Arras ou délégués mineurs en 1891 )

La première partie du 20 eme siècle:

• La montée en puissance de préoccupations gestionnaires


• Cheysson et Bellom, enseignants à l’école des mines de Paris et
l’ingénieur social
• Fayol (Ecole des mines de saint Etienne ) !
• Les difficultés de la taylorisation, qui s’oppose au fonctionnement
traditionnel par équipe …et l’apparition du système Bedaux dans les
années 30
Une feuille de chronométrage
La deuxième partie du 20 eme siècle:
• La nationalisation, facteur de modernisation

• Un lieu de la recherche opérationnelle et de réflexion sur l’ergonomie

• Des enquêtes sociologiques sur la vie des mineurs, en particulier sur la colombophilie

• Un déclin planifié dès le plan Jeanneney (1963), qui entraine une disparition du
secteur de la mine de la pensée gestionnaire occidentale

De nos jours
• La gestion de l’après-mine

• Les mines n’ont pas disparu de la surface de la planète, elles existent encore en
particulier en Afrique

La M thode Bedaux et son application dans les mines fran aises


Objet d’ tude : La M thode Bedaux et sa r ception en Europe
1. Qu’est que la m thode Bedaux ?
Aspect Techno-pratique :
-Outil d’ valuation du travail humain labor e par Charles Eug ne Bedaux entre 1914 et 1916
-Ensemble de r gles (m thode) pour reproduire l’ valuation
-M trologie : langage de m sure
Aspect Th or tique :
-Principes et postulats qui soutiennent la m thode
-Th orie de la valeur travail bas e sur l’ valuation de la d pense nerg tique
= Syst me multiscalaire d’organisation et gestion d’entreprise.
Aspect “mat riel” :
-Un ouvrage qui r sume la m thode (The Bedaux efficiency course for industrial application, 1917)
-Un produit de consultance (service), vendu par la Soci t fond e par C. E. Bedaux
Laloux (1951): syst me d’organisation 4 phases ( tude des temps, qualification)
Kipping (1999) : service de consultance, associ une logique de vente, Bedaux Society precurseur du
business model de la consultance d’entreprise
Nikitin, Levant (2009): m thode comptable + syst me de pens e ( quivalisme)








































2. L’histoire de la m thode Bedaux : circulation de la technique, circulation des d bats
Niveau 1 : M thode d’ valuation dite scientifique du travail, bas sur un calcul d’ quivalence par pointage
donnant lieu un syst me de r mun ration prime r gressive
M thode d’ valuation
Calcul de la quantit de travail fourni par l’ouvrier ‘moyen’ en une minute (T), en tenant compte d’un temps
de repos ( travers un coefficient, e), pour la poursuite du travail rythme r gulier pendant toute la
journ e. Bx point= Te/60
« point Bedaux » (Bx) : unit de mesure (1 Bx repr sente la quantit de travail exigible pour rejoindre 80 Bx/
h – vitesse optimale)
Niveau 2 : Un outil technique de standardisation des t ches
- tude du travail d compos en t che
- Quantification de la performance “standard” associ e chaque t che (valeur 60 Bx/h) - laboration des
bar mes comparatifs des t ches > classification
Niveau 3 : Une m thode de quantification comparative par bar mes de pointage, dont l’unit
repr sent e est la d pense nerg tique au travail (outil d’analyse).
Comparaison des performances
- entre individus/groupes (et en association avec les machines)
- entre secteurs/chantiers/segments du processus de production
Detecteur d’anomalies
- controle continu des performances en fonction d’un bar me standard : les anomalies dans les valeurs
orientent les ing nieurs vers la recherche des dynsfonctionnements (dans le travail, dans le lieu du travail,
dans la coordination etc...)
Niveau 4 : Langage uniforme pour traduire et comparer des valuations quantitatives autrement non
comparables (principe de corr lation)
> associ l’ valuation psycho-technique peut donner lieu des bar mes de qualification des taches en
fonction des caract ristiques psycho-physiologiques requises au travail
> associ l’ valuation de la rentabilit conomique : outil comptable

Bedaux : un th orie de la fatigue humaine au travail


Charles E. Bedaux soutient que sa m thode repose sur deux postulats :
1. La vitesse de d placement est inversement proportionnelle au poids support , la pression
exerc e et la dur e du cycle de travail ;
2. Pour un effort musculaire d’une certaine puissance, la dur e du temps de travail et celle des temps de
repos sont inversement proportionnelles la vitesse de d placement
Ces postulats reprennent les termes du d bats autour de la fatigue, inspir e d’une part par les travaux de
Angelo Mosso et de Jules Amar (Le Moteur Humain).





































































Le coefficient d’effort, (facteur de l’effort dans la mesure du travail) serait le r sultat d’une s rie
d’exp rimentations aboutissant la r alisation des « courbes de repos ». Ces courbes identifient la
proportion entre le temps « actif » et le temps de repos afin que le travailleur puisse maintenir une d pense
optimale d’ nergie tout au long de la journ e travaill e ( de 15 % 210 % du temps « actif »)
La relation entre coefficient et courbes n’a jamais t d montr e par Bedaux. (Kreis, 1990).

Bedaux : un th orie de la valeur travail


Charles E. Bedaux soutient que sa m thode peut s’appliquer la structure industrielle des nations, car elle
d coule d’une v ritable th orie conomique et sociale de la valeur travail d nomm e « quivalisme »

L’histoire de la m thode Bedaux : circulation de la technique, circulation des


d bats
Un d bat technique: les coefficients, la fiabilit et la justesse des valuations
En r ponse ces objections [ propos de la validit des coefficients ndr.], la compagnie Bedaux pr tend
que, si elles ne sont pas scientifiques au sens strict du terme de laboratoire, les m thodes Bedaux se
fondent sur une base scientifique et sont essentiellement pratiques ; qu’elles rendent possible le calcul du
rendement et des salaires selon une commune mesure, et permettent la direction de d celer les services
et les travailleurs qui ne maintiennent pas la norme; qu’aucune preuve de dommage la sant des
travailleurs n’a jamais t apport e
Bureau international du travail, « Les travailleurs britanniques et le syst me Bedaux », Informations sociales,
vol. 49, n. 10, 5 mars, 1934, p. 356.
Un d bat politique: troubles sociaux et d rives autoritaires
- Les troubles ouvriers caus s par le refus du syst me de la part des travailleurs
- Le contact avec des r gimes totalitaires ou autoritaires europ ens
- La vie mondaine de C. E. Bedaux, ses rapports avec le Duc de Windsor
Plusieurs cas d’ tude attestent des applications non orthodoxes de la m thodes, des modifications, des
adaptations.
3. Quelle histoire pour la pens e manag riale ?
Il s’agit d’une histoire globale, mais galement locale.
Il s’agit d’une histoire des id es et savoirs, mais galement des pratiques.
=>
-Approche multiscalaire, pour saisir tous les niveaux de l’histoire
-Approche r ticulaire et connect e, pour saisir les circulations, pour qualifier et
comprendre les transformations qu’elles induisent.
+
La gestion tant une praxis qui caract rise fortement le monde comporain il faut enfin d ployer une
approche crois e, qui puisse analyser critiquement le rapport des cheurcheur.ses avec l’objet d’ tude.






























































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