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ÉXPOSE EN ÉCONOMIE :
THÉME : LA PROBLÉMATIQUE DE L’EMPLOI EN
AFRIQUE
EXPOSANTS
Jeffrey ENGONEH
Djamil BARBOSA
Kemoko KONDE
Rebecca IKOMBO
Kaltouma Hisseine TADJADINE
PROFESSEUR :
Dr Souleymane KEITA
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ETABLISSEMENT: MADIBA LEADERSHIP INSTITUTE ANNEE ACADEMIQUE :2022/23
CLASSE : L1 COMMUNICATION ET MEDIAS
PLAN
INTRODUCTION
CONCLUSION
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CLASSE : L1 COMMUNICATION ET MEDIAS
INTRODUCTION
L’emploi est l’un des besoins fondamentaux de l’être humain, car c'est un facteur
d’intégration et d’autonomisation. L’Afrique est l’un des continents où on compte le
plus de chômeurs, constituant de facto un enjeu social, politique et économique
pour les gouvernants. De fait, la persistance du chômage peut se traduire par
le développement de la criminalité (cas du Nigéria avec les « scams 419 » ou du
Ghana et de la Côte d’Ivoire avec le phénomène de « broutage », qui pousse même
certains à commettre des crimes dits rituels). Pour résoudre le problème, plusieurs
structures tant nationales qu’internationales ont été instituées. C’est le cas d’ADEI
au Cap-Vert, d’ADPME au Congo Brazzaville, d’ADEPME et du SYNAPSE CENTER au
Sénégal, de l’AGRO-PME Fondation au Cameroun, d’ANPGF et du PASYD au Togo, du
CIPMEN au Niger, du FORSCOT et de l’INIE en Côte d’Ivoire, du ME au Bénin et au
Burkina Faso ou encore du PROMOGABON au Gabon, etc.
Le marché de l’emploi reçoit chaque année des milliers de diplômés sortis des écoles
et établissements de formation professionnelle. A ceux-là, il faut ajouter la
multitude de jeunes filles et garçons en fin d’apprentissage dans les structures
artisanales. En 2013, l'Afrique du Nord comptait 30% de jeunes chômeurs. En
Afrique subsaharienne, près de 60% de jeunes sont sans travail et chaque année
près de 10 à 12 millions arrivent sur le marché de l’emploi. En 2010, le taux de
chômage en Afrique Centrale était de 23,12%. En Juillet 2014, le taux de chômage
en Afrique australe a atteint 25,40%. Bien que les jeunes constituent le plus grand
atout pour l’Afrique, ils rencontrent aujourd’hui de sérieux problèmes pour s’insérer
sur le marché du travail, obérant leur éventuelle contribution au développement du
continent.
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1) LE CHÔMAGE
La majorité des 456 millions d’Africains (près de 60%) ont un emploi, la plupart sont
indépendants et occupent des emplois précaires. Au total, 33 millions (4%) sont au
chômage et 286 millions (40%) restent en marge du marché du travail. En ASS, seul
un petit pourcentage de travailleurs est salarié (17%) ; la plupart sont indépendants
dans des exploitations agricoles familiales ou des ménages (55%). Seuls 10% de
l’emploi total consistent en emplois salariés permanents dans le secteur privé. De
leur côté, les emplois publics représentent eux aussi une part de 10%
(administration publique et entreprises d’État). Les pays africains où l’emploi salarié
permanent/formel dans le secteur privé est le plus répandu sont l’Afrique du Sud
(46% de l’emploi total) et le Botswana (23%). Les taux de croissance de l’emploi sont
très faibles dans toutes les régions d’Afrique. En Afrique de l’Ouest, en Afrique
centrale et en Afrique de l’Est, ils se situent en moyenne entre 2 et 3 %, soit bien
moins que la croissance démographique. En Afrique australe, les taux de croissance
de l’emploi sont bien en-deçà de 3% depuis 2000, et même 2% au cours des cinq
dernières années
Le taux de chômage varie considérablement d’un pays à l’autre. Les études
montrent que, dans la plupart des pays africains, moins de 20% des personnes
entrant sur le marché du travail trouvent un emploi salarié, bien que des taux plus
élevés soient signalés en Afrique du Sud, au Botswana et au Nigeria. En Afrique
australe – notamment en Afrique du Sud, en Eswatini, au Lesotho et en Namibie – le
nombre de chômeurs est extrêmement élevé. Le taux de chômage en Afrique
australe est de 30%, contre 6 à 8% dans les pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Est. Le
taux de croissance du PIB de l’Afrique du Sud a considérablement chuté et est
inférieur à 3% depuis cinq ans
La situation au Sénégal est quelque peu différente : les travailleurs informels sont
principalement employés dans l’agriculture (23%), le commerce de détail (22%) et
l’industrie manufacturière (12,5%). Le secteur tertiaire prédomine. Au total, 45% des
Sénégalais de 15 ans et plus sont en situation d’emploi. Plus de 97% des emplois
sont considérés comme informels. Le fait que 41% des 15-34 ans ne soient ni
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Selon l’OIT, « Si l’on prend en compte toutes les entreprises pour lesquelles des
données sont disponible sont disponible, le secteur secondaire crée 2,75 emplois
pour chaque million de dollars d’investissements directs étrangers (IDE). Pendant ce
temps, (...) le secteur primaire (l’extraction) crée seulement 0,6 emploi pour chaque
million de dollars d’IDE. » 31. Au cours de la période 2014-2018, la plupart des
nouveaux emplois créés grâce aux IDE se trouvaient en Éthiopie, en Afrique du Sud,
au Nigeria, au Kenya et en Ouganda, dont la majorité dans l’agriculture, tandis que
les emplois industriels jouaient un rôle moins important au cours de cette période
(voir graphique 14). Si l’on compare les années 2014 et 2000, les IDE ont créé
beaucoup plus d’emplois en Éthiopie et au Kenya, tandis que les chiffres ont eu
tendance à diminuer en Afrique du Sud et au Sénégal.
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panacée aux problèmes d’emploi sur le continent. Il s’agit donc, à travers le présent
document, Il y a quelques années, la Banque mondiale, les gouvernements
occidentaux et la société civile ont commencé à concentrer leurs discussions sur ce
qu’ils ont appelé le « dividende démographique », qui équivalait pour l’essentiel à
une stratégie d’évasion. Il s’agissait par exemple de mettre à disposition, sur le
marché du travail des sociétés vieillissantes d’Europe, de Chine, du Japon, des États-
Unis, etc., la main-d’œuvre non employée en Afrique. Depuis, les responsables
politiques évoquent le dividende de main d’œuvre comme la panacée aux
problèmes d’emploi sur le continent.
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49% des pays africains. Si les diplômés n’arrivent pas à s’accommoder aux
compétences exigées devant les tâches à exécuter c’est surtout parce que le
système éducatif n'est pas actualisé en fonction des nouvelles méthodes. En effet, la
majorité des formateurs n’actualise pas leur niveau de connaissances. Les centres de
formation poussent comme des champignons dans les pays africains, notamment
dans le domaine des télécoms ou dans la gestion, mais très peu d’entre eux
proposent des formations, avec un syllabus propre au 21ème siècle et en
adéquation avec les besoins du marché. Pour celles qui proposent des formations de
qualité, elles s’inspirent de modèles occidentaux, occultant le plus souvent les
réalités locales. Ainsi les diplômés de ces écoles ont des profils et des prétentions
salariales tels que les futurs employeurs ne peuvent se permettre de les embaucher.
3) LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE
La situation des marchés du travail africains se détériore en raison de la forte
croissance démographique persistante. Même dans les villes, la croissance
démographique demeure très forte, et cela s’explique principalement par les taux
de natalité toujours aussi élevés, bien que plus faibles que dans les régions rurales.
La croissance des centres urbains n’a pas pour principale cause l’exode rural. L’afflux
de 15 à 20 millions de personnes sur le marché du travail et le faible capacité
d’absorption des secteurs formels illustrent à quel point la situation se dégrade.
Cinq pour cent à peine des personnes entrant sur le marché du travail seraient en
mesure de trouver un emploi dans les secteurs formels.
La forte croissance économique de ces 15 dernières années s’est dissociée de la
croissance de l’emploi. En conséquence, la croissance sans emploi et une croissance
accompagnée d’une augmentation de l’informalité sont de mise dans la plupart des
pays. Une augmentation d’un pour cent de la croissance du PIB n’entraînait qu’une
croissance de 0,4 pourcent de l’emploi. L’emploi a progressé de moins de 1,8 pour
cent, ce qui est bien inférieur à la croissance de trois pour cent de la population
active.
4) LE DÉVELOPPEMENT DE LA TECHNOLOGIE
La numérisation, la robotisation et l’intelligence artificielle peuvent créer mais aussi
menacer des emplois et entraîner le remplacement de la main-d’œuvre. Les
nouvelles technologies pourraient finir par faire basculer l’ASS dans une situation
critique. C’est plus particulièrement au moment où certains pays veulent
s’industrialiser et s’établir dans les CVM que la pression de la numérisation peut
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détruire tous les espoirs de création d’emplois dans les secteurs modernes de
l’économie. La révolution numérique peut également exacerber les problèmes
territoriaux en raison de la concentration de l’économie numérique dans les grandes
villes, ce qui accroît les différences entre territoires. Les zones rurales et les petites
villes sont déconnectées de la numérisation, alors que des entreprises proposant
des emplois hautement qualifiés apparaissent dans les pôles économiques.
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essentiellement du milieu d’où l’on vient et d’un accès à des cercles privilégiés que
la plupart des jeunes n’ont pas et qu’ils ne peuvent obtenir.
Les pouvoirs publics africains doivent en priorité remédier aux obstacles subjectifs
que rencontrent les entreprises et les sociétés (moins nombreuses) et surtout les
PME/PMI qui dominent plus le secteur privé. L’exécution des marchés publics est
pour la plupart faite par des entreprises étrangères, réduisant celles nationales en
sous-traitantes. L’égalité des chances doit être le maître mot des gouvernants
africains. Si ces facteurs subjectifs persistent, la pression démographique
s’accentuant, les demandeurs d’emplois s’augmentant, les espoirs que continuent
de susciter le renouveau démocratique dans les pays africains cèderont la place aux
bouleversements politiques que ne contiendront pas les autorités politiques. En
effet, si l’environnement économique ne permet pas aux PME de se développer
pour créer plus de la richesse (le taux de survivance des PME/PMI sur le marché
étant de plus en plus faible), elles ne peuvent pas absorber la main d’œuvre
importante, constituée en majorité de jeunes dont la frustration peut engendrer
d’importants remous sociaux (on se rappellera de la Tunisie en 2011).
fonction de plusieurs facteurs (région, niveau d’instruction, etc.), ce qui implique des
interventions différenciées de la part des pouvoirs publics. Néanmoins, le jeune
Africain médian est facilement identifiable : c’est une jeune femme de 18 ans et
demi habitant dans une région rurale, sachant lire et écrire mais ne faisant pas
d’études.
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urbains ne sont pas en mesure de créer une grande masse d’emplois. Par
conséquent, à court terme, seules les activités rurales, agricoles ou non, peuvent
effectivement créer des emplois pour la plupart des nouveaux arrivants sur le
marché du travail.
2) LES PERSPECTIVES
Compte tenu des difficultés que rencontrent les jeunes sur les marchés de
l’emploi, seul un ensemble d’actions concertées sur le long terme, couvrant un large
éventail de politiques et de programmes, permettra de leur assurer un emploi. Des
interventions fragmentées et isolées ne peuvent en aucun cas déboucher sur un
succès durable. Une stratégie intégrée de développement rural, de croissance et de
création d’emplois représente non seulement une nécessité mais constitue de fait le
fil directeur primordial qui doit guider l’action des pouvoirs publics. Cette stratégie
devra couvrir les deux aspects de l’offre et de la demande du marché du travail, et
tenir compte de la mobilité des jeunes vers les zones urbaines. Elle devra aussi être
associée à des interventions ciblées aidant les jeunes à surmonter les handicaps
qu’ils rencontrent pour entrer sur le marché du travail et s’y maintenir.
D’après un inventaire des actions entreprises pour insérer les jeunes sur le
marché du travail, il semble qu’une approche globale, axée sur la fourniture de
services multiples, donne de meilleurs résultats que des interventions fragmentées.
En Amérique latine, les programmes « Jovenes » par exemple ont fait l’objet de
nombreuses analyses et été salués comme une réussite pour l’aide apportée aux
jeunes travailleurs des pays en développement. Ils utilisent un modèle keynésien,
qui cible les jeunes économiquement défavorisés, encourage la participation du
secteur privé et stimule la concurrence entre les prestataires de services de
formation. Ces programmes ont permis d’améliorer le placement et la rémunération
des jeunes, mais ils sont devenus particulièrement coûteux pour certains pays, qui
les ont remplacés par des interventions plus modestes et plus ciblées.
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d’emplois à court terme, plus accessibles aux jeunes. Combinée à des stratégies de
développement économique appropriées au niveau local, cette approche peut
permettre de créer des emplois plus nombreux et plus durables. Il faut pour cela
élaborer des stratégies qui rendent l’option agricole suffisamment attractive pour
que les jeunes s’y engagent ; il faut en particulier réduire l’importance de
l’agriculture de subsistance et promouvoir la commercialisation et les gains de
productivité par l’innovation technologique et l’appui des infrastructures. En créant
des emplois et en élargissant leur offre éducative, les régions rurales peuvent
devenir plus attrayantes pour les jeunes travailleurs, ce qui à la longue freinera
l’exode rural. Cette migration représente un problème extrêmement important et
les gouvernants doivent s’efforcer de la ralentir afin d’empêcher la progression du
chômage et du sous-emploi des jeunes dans les centres urbains et d’éviter que les
conditions de vie ne se dégradent davantage dans les villes africaines déjà
surpeuplées. Investir dans l’éducation rurale créera également des opportunités
permettant aux ruraux de migrer dans de meilleures conditions et de contribuer à la
croissance économique des villes.
ressources des activités moins efficaces vers des activités plus productives. Les
politiques de réaffectation sectorielle comprennent des mesures visant à
développer le marché et à promouvoir le commerce extérieur et les IDE.
5) INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS, INTÉGRATION DANS LES
CHAÎNES DE VALEUR ET NUMÉRISATION
Les IDE et les CVM occupent une place importante dans les discussions et méritent
donc une attention plus soutenue. La participation aux CVM peut générer des
emplois plus nombreux et mieux rémunérés en réattribuant des ressources vers des
activités plus productives et en créant des relations en amont et en aval dans les
CVM. L’intégration des entrepreneurs locaux dans les CVM peut certes créer
davantage d’emplois et d’opportunités d’emplois pour les nombreux travailleurs
non qualifiés, mais une plus grande spécialisation dans les activités hautement
qualifiées dans la chaîne de valeur s’avère également nécessaire aux fins de stimuler
la productivité.
CONCLUSION
En résumé, dans l’Afrique d’aujourd’hui, il semble peu probable que la croissance
économique à elle seule permette de créer les emplois nécessaires. Des
changements fondamentaux s’imposent, tout comme des mesures d’atténuation en
vue de relever les défis de plus en plus complexes de l’emploi. Même une croissance
inclusive ne suffit pas. Des mesures urgentes doivent être prises pour promouvoir la
croissance de l’emploi et des salaires. Il convient de décourager la tendance aux
emplois mal rémunérés et peu qualitatifs. Les gouvernements doivent réaligner
leurs stratégies afin d’établir des dispositifs de protection sociale, protéger les
travailleurs et introduire des réglementations solides qui replacent le travail au cœur
de leurs activités. La crise de l’emploi s’accentue. La stratégie adoptée par les
gouvernements africains et les organisations internationales, qui consiste à proposer
des incitatifs inéquitables aux grandes entreprises et aux investisseurs étrangers, et
les distorsions causées par la focalisation sur la production de produits de base, tout
en plaçant l’agriculture, les petits exploitants agricoles, les travailleurs ruraux et les
PME locales en situation de désavantage, sont un cuisant échec. Il devient de plus en
plus évident, notamment en raison des ramifications de la pandémie, qu’il ne suffit
plus de se contenter de ravauder, ici ou là, face aux défis posés par la grande
transformation de l’Afrique.
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