Vous êtes sur la page 1sur 6

III-Quelques sous-spécialisations

L’anthropologie générale est structurée par un certain nombre de sous-spécialisation,


correspondant chacune a une portion de l’objet d’étude de l’anthropologie qu’est la culture. Pour
les besoins de la formation des apprenants de ce cours, nous retiendrons les sous-spécialisations
suivantes : l’anthropologie visuelle, l’anthropologie linguistique, l’anthropologie sociale et
culturelle et l’anthropologie numérale.

1-L’anthropologie visuelle

L’anthropologie visuelle porte sur la culture matérielle et les gestes codifiés et standardisés
des peuples portés par l’mage pour observer directement in situ. Cette sous-spécialisation de
l’anthropologie a donc pour support l’iconographie ou la réalité directement observée sur le
terrain. L’anthropologie visuelle donc l’organe de sens de prédilection est la vue, est comme
toute les autres sous-spécialisations de l’anthropologie, assujettit aux principes culturels de la
réalité. Notre objectif ici ne consiste pas à nous étendre sur les différentes formes historiques et
géographiques prise par cette relativité. En revanche, nous trouvons important de mettre un
accent particulier sur la dimension épistémologique de l’anthropologie visuelle qui est d’une plus
value avérée en ce qui concerne l’analyse iconographique. En effet, dans la formation des futurs
ingénieurs, cette sous-spécialisation de l’anthropologie offre une bonne palette de type d’icône et
les modalités de leur différent agencement possible. Aussi, convient-il dans les lignes qui suivent
d’examiner en quoi consiste l’analyse anthropologique des icones

1-1-L’analyse iconique ou iconographique

A titre de rappel, une icône est une image représentant un élément de la culture. Et
l’analyse consiste ici à décomposer un tout en ces éléments constitutifs. Il est donc question à
travers l’analyse iconique de voir comment l’anthropologie procède pour décomposer les images.
Cette procédure analytique tient rigoureusement compte des éléments suivants :

a- La forme générale de l’icône : la forme générale ici est les contours dessinés par l’icône.
Cette forme générale peut être :

*géométrique (cercle, carre, rectangle, triangle trapèze etc.)

*anthropomorphe (forme humaine)

*zoomorphe (forme animale)

*phytomorphe (forme végétale)

*hydromorphe (forme se rapportant au cours d’eau)

*geomorphe (forme se rapportant aux catégories géographiques telles que : les montagnes,
vallées, plateaux etc.)

1|Page
*mixtes (alliage de plusieurs formes de nature différente)

b- Les formes spécifiques de l’icône : les formes spécifiques ici désignent les petites formes
donc la mise en commun donne la forme générale

c- Les formes différentielles : c’est l’écart qui existe entre la représentation d’une forme et la
réalité objective c’est une forme de représentation caricaturale qui consiste à agrandir ou à rapetir
une forme spécifique d’une donnée iconographique quelconque. Par exemple, vous pouvez avoir
dans une icône, la tête, le sexe ou toute autre partie du corps plus volumineux que l’ensemble du
corps ou encore plus petit que ce que donne avoir la réalité empirique.

d- La couleur ou les couleurs de l’icône

e- Le matériau de l’icône : c’est la matière première avec laquelle l’icône est fabriquée

1-2-L’interprétation des icones

L’interprétation ici signifie la production de sens. Chacun des éléments d’analyse identifié plus
haut est porteur de signification (forme générale, forme spécifique, formes différentielles,
couleur, matériaux). L’intérêt de l’anthropologie ici consiste à domicilier chacune de ces
significations dans une niche culturelle spécifique. Autrement dit, les formes et les couleurs par
exemples changent de signification selon les univers culturels. Bien plus que cela,
l’anthropologie permet de décloisonner les formes, et de passer de façon métaphorique d’une
forme à une autre.

Par exemple il n’est pas étonnant dans certaines cultures de faire prendre a un champ ou a un
espace géométrique quelconque des formes humaines. L’on aura alors : la tête du champ ou du
village, le cœur du champ ou du village, le dos du champ ou du village, le ventre du champ ou du
village etc.

2-L’anthropologie numérale

De façon simpliste l’anthropologie numérale est une sous-spécialisation de l’anthropologie par


suffisamment documenté, donc la préoccupation consiste à traduire ou à convertir la réalité
culturelle en langage mathématique et vise versa. En effet, les chiffres interviennent dans bon
nombre d’élément de la réalité culturelle donc les plus en vue sont par exemple : le phénomène
politique, la médecine, le sacré, la masculinité et la féminité, les cosmogonies

2|Page
2-1-Les cosmogonies

Les cosmogonies sont les récits étiologiques décrivant l’origine et la fondation du cosmos. Ces
récits sont de nature mythologique et culturelle. Car, la réalité empirique donne plus ou moins
avoir que ces chaque peuple qui possède ce type de récit. En Afrique, un très grand nombre de
cosmogonie ont un rapport explicite ou implicite direct avec le chiffre 9. Rapport que nous nous
proposons de montrer à la lumière des cosmogonies suivantes : les égyptiens antiques, les dogon,
les bambaras, les venda et les peuls, les ngalla douala et les béti-bulu-fang

a-Les égyptiens antique

L’Egypte antique a produit trois cosmogonies : la cosmogonie menphiste, cosmogonie


hermopolitaine et la cosmogonie héliopolitainne. Pour les besoins de notre réflexion, nous ne
retiendrons ici que les deux dernières citées

-cosmogonie hermopolitaine

D’après cette cosmogonie, le monde est issu de quatre couples divins donc de 8 dieux appelés
ogdoade dont les noms se présentent comme suit :

1-Noun

2-Naunet

3-Houh

4-Hauhet

5-Kouk

6-Kouket

7-Niaou ou Niat

8-Amon ou Amaunet

-cosmogonie héliopolitainne

Cette cosmogonie fait dérivée le monde d’une communauté de 9 divinités appelées ennéade.

1-Atoum

2-Shou

3-Tefnout

4-Geb

3|Page
5-Nout

6-Osiris

7-Isis

8-Seth

9-Nephthys

b-Les dogon

Chez les dogon du Mali le monde est crée en 8 phases appelées jours

c-Les bambaras

Chez les bambaras du Mali, le monde est crée a partir d’un « œuf primordial » contenant les
éléments premiers de l’univers. Parmi ces éléments, il existe un qui est à la fois vide et plein

d-Les venda et les peuls

D’après ces peuples, l’univers est issu d’un python mythique donc la figure géométrique est
représentée par les sinusoïdes

e-Les ngalla douala

D’après ces peuples, le monde est né a partir d’un mouvement spiralé appelé esapo

f-Les beti bulu fang

D’après la cosmogonie de ces peuples l’univers a pour origine première l’œuf de cuivre appelé
aki-ngouss

2-2-Le rapport entre les cosmogonies et le chiffre 9

Ce rapport peut s’observer à deux niveaux : les éléments premiers et la dualité du 9.

-Les éléments premiers

Dans les cosmogonies négro-africaines, ce qui est à l’origine du monde est 8 éléments, 9
éléments, le serpent, la spirale ou l’œuf donc la forme géométrique par excellence est le cercle
posons l’équation suivante : 8 = 9 = le cercle = le serpent = la spirale.

4|Page
Démonstration : la somme théosophique des 8 premiers chiffres donne 9 conformément au calcul
suivant : 1+2+3+4+5+6+7+8= 36 et 3+6 = 9

Mais quel rapport y a-t-il entre le chiffre 9 et le cercle ? Pour comprendre ce rapport, il faut tout
d’abord observer que le nombre de degré total d’un cercle est de 360.

Et la réduction théosophique de 360 c'est-à-dire 3+6+0 = 9

La moitié d’un cercle fait 1800 et 1+8+0 = 9

Le quart d’un cercle fait 900 et 9+0 = 9

Le huitième fait 45 et 4+5 = 9

Le seizième fait 22,5 et 2+2+5 = 9

Le trente-deuxième fait 11,25 et 1+1+2+5 = 9

En conséquence de ce qui précède, les sinusoïdes du serpent 9 est le cercle. Les sinusoïdes du
serpent correspondent à un demi cercle, à un quart de cercle, à un huitième de cercle, etc. qui
équivalent à 9. La spirale n’est rien d’autre qu’une série de cercle concentrique donc une série de
9

-La dualité du 9

Le chiffre 9 est en bivalent il correspond parfaitement à l’élément vide et en même temps plein
donc parle la cosmogonie bambara.

*Le 9 comme expression de plénitude

Le 9 porte en lui tout les chiffres compris entre 1 et 9 conformément au calcul suivant :
1+2+3+4+5+6+7+8+9 = 45.

Et il exprime le vide dans la mesure ou son addition a n’importe quel chiffre compris entre 1 et 9
a pour somme théosophique ce dernier chiffre :

9+1 = 10 et 1+0 = 1

9+2 = 11 et 1+1 = 2

9+3 = 12 et 1+2 = 3

9+4 = 13 et 1+3 = 4

9+5 = 14 et 1+4 = 5

9+6 = 15 et 1+5 = 6

5|Page
9+7 = 16 et 1+6 = 7

9+8 = 17 et 1+7 = 8

9+9 = 18 et 1+8 = 9

En conséquence de ce qui précède, ajouter le chiffre 9 a un autre chiffre signifie ne rien ajouter
du tout. Le chiffre 9 devient alors sous cette autre modalité le « vide » auquel fait référence le
mythe bambara de la création. En conclusion, il existe une dualité ontologique enracinée dans le
chiffre 9. Il traduit à la fois le vide et le plein, le début et la fin, l’entrée et la sortie, etc.

6|Page

Vous aimerez peut-être aussi