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Pour rendre le cadre d'imposition défaut, les contribuables ordinaires seraient avec les parties concernés, assorti de mesures

internationale plus efficace, une plus grande lésés, les bases d'imposition seraient de sauvegarde, de règles de confidentialité
transparence entre les juridictions sera globalement érodées et la souveraineté fiscale strictes applicables aux informations
indispensable. Une plateforme d'échanges pourrait même être entamée. échangées, et d'échéances.
automatique, renforçant d'autres mesures
destinées à empêcher les fraudeurs de La crise financière et économique actuelle a Dès avril 2013, le nombre de juridictions
se cacher derrière les frontières, est en eu l'effet d'un électrochoc. Lannée 2009 a fait s'étant engagées à appliquer la norme et
préparation. date dans la lutte contre les paradis fiscaux ayant rejoint le Forum s'élevaient à 119, et
et la fraude lorsque le G20 a déclaré que près de 1100 nouveaux accords bilatéraux
Pendant la majeure partie du siècle dernier, la « le temps du secret bancaire [était] révolu ». basés sur cette norme avaient été signés. De
transparence fiscale était une notion confuse, L'une des décisions majeures prises lors du plus, le forum avait réalisé 113 examens par
ne donnant lieu qu'à quelques accords sommet cette année-là a été de mettre en les pairs - les pays s'évaluant mutuellement
d'échange d'informations dans des traités place le Forum mondial sur la transparence dans des rapports - et publié plus de 600
bilatéraux autorisant les gouvernements à et l'échange de renseignements à des fins recommandations d'amélioration, dont plus
suivre des finances qui échappaient en grande fiscales, afin de renforcer la capacité des de 300 avaient fait, ou faisaient alors, l'objet de
partie à leur contrôle. Peu d'informations pays à coopérer sur les questions de fiscalité mesures.
étaient échangées par le biais de ces accords, internationale. Comme l'a souligné Monica
qui comportaient souvent d'importantes Bhatia, qui dirige le Secrétariat du Forum, une Les résultats démontrent que rien n'est
restrictions sur les renseignements qui coopération efficace en matière de fiscalité étemel, et qu'il n'est désormais plus possible
devaient être échangés. Dans certains cas, ils a permis d'empêcher les pays de se cacher pour les pays de refuser, en raison de règles
n'imposaient pas l'échange de renseignements derrière le secret bancaire pour tromper les strictes de secret bancaire, d'échanger des
bancaires, car le secret bancaire était considéré autorités fiscales. renseignements bancaires à des fins fiscales.
comme intangible dans plusieurs pays. De plus, En outre, la norme à conduit les pays à
ils ne prenaient pas suffisamment en compte LOCDE, qui publie le Modèle de convention introduire de nombreux changements à leur
certains mécanismes tels que les actions au fiscale depuis un demi-siècle et mène la lutte législation nationale, par exemple des mesures
porteur, permettant aux propriétaires réels des contre les paradis fiscaux illégaux depuis les garantissant que les propriétaires d'actions au
entreprises de ne pas voir leur nom révélé. années 1990, était tout indiquée pour héberger porteur puissent être identifiés. La conformité
le forum. aux normes internationales est aujourd'hui un
L'avènement de la mondialisation, des thème récurrent au sein des centres financiers
entreprises multinationales et de la finance Le forum a élaboré une norme sur internationaux, et les examens par les pairs
internationale a rapidement exposé les limites la transparence et les échanges de et le suivi continuent. Les examens par les
de ce système cloisonné, qui permettait aux renseignements à des fins fiscales, rapidement pairs montrent également que le volume
banques mondiales de se cacher derrière les acceptée par le G20, les pays de l'OCDE, les d'informations échangées à des fins fiscales
frontières nationales et de revendiquer le droit centres financiers exttaterritoriaux et les pays augmente rapidement, et que les délais pour
au secret, officiellement dans l'intérêt du client, en développement, notamment. En 2010, la fournir ces informations diminuent tout aussi
et avec des conséquences potentiellement Banque européenne pour la reconstruction vite, permettant ainsi aux pays une application
nocives sur les recettes fiscales. Les autorités et le développement a intégré la norme dans bien plus efficace de leur législation.
fiscales disposaient tout simplement de trop sa politique d'investissement, suivie par
peu d'informations pour pouvoir s'assurer que la Banque mondiale en 2011. Cette norme La prochaine étape du forum sera d'évaluer
tous les contribuables acquittaient le montant repose sur trois éléments : la disponibilité la conformité des juridictions à la norme, et
d'impôt approprié dans les juridictions du d'informations fiables, l'accès des autorités d'identifier celles qui ne sont pas en phase
monde entier. fiscales aux renseignements bancaires, et avec le consensus international. Fin 2013, les
l'existence d'un fondement juridique pour juridictions commenceront à recevoir des
l'échange de ces informations, sur demande. évaluations pour les 10 éléments individuels
Une plus grande transparence s'imposait. À

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FISCALITE INTERNATIONALE
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de la norme internationale, et une évaluation performant pour les échanges automatiques et le transfert de bénéfices (BEPS), lancé en
globale : « conforme », « conforme pour de renseignements : mettre en œuvre une juulet 2013 et largement médiatisé. Ce plan en
l'essentiel », « partiellement conforme » ou vaste législation-cadre, définir un fondement 15 points vise à limiter les possibilités pour les
« non conforme ». juridique pour ces échanges, déterminer les multinationales de déplacer artificiellement
informations devant être échangées ainsi que les profits hors des juridictions où l'activité
Pendant ce temps, les autorités fiscales les procédures connexes, et développer des a réellement lieu et de les déclarer dans des
continuent à chercher de nouvelles façons normes communes ou compatibles en matière pays à faible fiscalité afin de réduire, voire
de coopérer. En 2011, après avoir affirmé de technologies de l'information. d'annuler, leurs impôts. Les actions destinées
son soutien à l'échange automatique de à lutter contre le transfert de bénéfices vont
renseignements à des fins fiscales, le G20 a Deux considérations majeures se détachent. de pair avec des mesures visant à améliorer
demandé à l'OCDE de fournir des analyses sur Premièrement, l'évasion fiscale étant un les méthodes de fixation des prix de transfert
les questions soulevées. Lors du sommet du problème mondial, il est nécessaire de et à clairement divulguer les positions fiscales
G20 à Los Cabos (Mexique) en juin 2012, l'OCDE développer un modèle pour les échanges agressives. Tout cela sera inefficace si l'on
a ainsi présenté un rapport décrivant ce que automatiques de renseignements et de n'encourage pas la transparence et l'échange
sont les échanges automatiques, la façon dont l'utuiser dans le monde entier, sans quoi on ne de renseignements à des fins fiscales.
ils fonctionnent, leur état d'avancement et les fera que déplacer le problème. Detixièmement,
défis à résoudre. le processus doit être standardisé pour une Il s'agit peut-être d'une nouvelle étape
plus grande efficacité, et pour réduire au significative du processus continu de partage
En avril 2013, les ministres des Finances du minimum les coûts pour les entreprises et les d'informations, et l'on peut espérer que
G20 ont adopté l'échange automatique de gouvemements. même la fin de la crise ne supprimera pas
renseignements à des fins fiscales comme cette avancée. « Nous avons assisté ces
nouvelle norme, suivis en juin par le G8 qui La réalisation de ce modèle, dirigée par le dernières années à un progrès fulgurant en
Groupe de travail n°10 de l'OCDE, progresse matière de transparence fiscale, selon Monica
Désormais, ies pays ne peuvent rapidement. L'objectif est d'élaborer un modèle Bhatia. Le retour en arrière est impossible et
pius refusef d'échangef des commun de transmission et d'échange le partage d'informations deviendra de plus
renseignements bancaires à des automatique de certaines informations en plus efficace. Le message est clair pour les
fins fiscaies bancaires détenues par les institutions fraudeurs : il est de plus en plus difficile de
financières, spécifiant les formats de cacher de l'argent. »
s'est engagé à travailler avec l'OCDE afin de déclaration, les règles de diligence raisonnable Gerri Chanel
« développer rapidement un modèle et les méthodes de transmission sécurisées.
multilatéral permettant aux gouvemements Pour plus d'informations, contacter Monica Bíiatia et
de trouver et de punir plus facilement les En juillet 2013, les ministires des Finances Dónal Godfrey à l'OCDE.

fraudeurs ». Le G8 a également recommandé du G20 et les gouverneurs de banques OCDE (2013). A Step Change in Tax Transparency,
que les multinationales fournissent aux centrales ont demandé au forum d'élaborer rapport au G8, Juin 2013
autorités fiscales des données sur les revenus un mécanisme permettant de suivre et OCDE (plusieurs rapports de 2010 à 2013). Forum
et les impôts par pays, et que les autorités d'examiner la mise en place de la norme mondial sur la transparence et l'échange de
fiscales aient accès à des informations sur la mondiale relative aux échanges automatiques renseignements à desfînsfiscales.Rapport
propriété des entreprises. d'examen par les pairs, ISSN: 2219-469X (en ligne),
de renseignements. La réunion du C20 en
ISSN: 2219-4681 (imprimé), DOI: 10.1787/2219469x.
septembre 2013 devrait donner üeu à des disponible sur www.oecd-ilibrary.org/fr
Un rapport de l'OCDE, A Step Change in Tax directives similaires.
TVansparency, présenté en juin 2013 lors du Voir www.oecd.org/fr/fiscalite, « Écfiange de
renseignements »
sommet du G8 à Lough Eme (Irlande du Nord), La transparence fiscale est également
présente quatre étapes concrètes nécessaires pertinente pour le Plan d'action de l'OCDE pour
à la mise en place d'un modèle mondial, sûr et lutter contre l'érosion de la base d'imposition

L'Observateur de l'OCDE N° 295 T2 2013 25


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