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Cause de nullité Texte du code Délai de Point de départ Titulaire du droit

civil applicable et prescription de du délai de d’agir en nullité


nature de la nullité l’action en nullité prescription

Défaut de Article 146 30 ans Célébration du époux, ministère


consentement Nullité absolue Article 184 mariage public et toute
personne ayant un
intérêt.

Défaut d’intention Article 146 30 ans Célébration du époux, ministère


patrimoniale Nullité absolue mariage public et toute
personne ayant un
intérêt.

Violence Article 180 alinéa 1 5 ans Célébration du époux, ministère


Nullité relative Article 181 mariage public.

Erreur Article 180 alinéa 2 5 ans Célébration du époux.


Nullité relative Article 181 mariage

Crainte Article 180 alinéa 1 5 ans Célébration du époux, ministère


révérencielle Nullité relative Article 181 mariage public.

Bigamie Article 147 30 ans Célébration du époux, ministère


Nullité absolue Article 184 mariage public et toute
personne ayant un
intérêt.

Défaut de Article 191 30 ans Célébration du époux, ministère


publicité Nullité absolue Article 191 mariage public, père et
mère et
ascendants.

Défaut d’âge légal Article 144 30 ans Connaissance de la époux, ministère


Nullité absolue Article 184 célébration public et toute
personne ayant un
intérêt.

Non-respect des Article 460 5 ans Connaissance de Curateur/tuteur,


mesures prévues Nullité relative Articles 182 et 183 l’acte de mariage conseil de famille,
en cas de tutelle époux.
ou de curatelle
(avant la loi du 23
mars 2019)

Empêchement Articles 161,162, 30 ans Célébration du époux, toute


tenant à un lien de 163 Article 184 mariage personne ayant un
parenté Nullité absolue intérêt.
1) Distinction entre cohabitation et communauté de vie, la cohabitation n’étant pas indispensable
a la caractérisation de la communauté de vie, (article 108 du Cciv le mari et la femme peuvent
avoir un domicile distinct) cette distinction permet de prendre en compte des aspect
professionnels sans pour autant dire qu’il y a absence d’une communauté de vie. Lorsqu’il y a
une cohabitation, elle constitue un indice probatoire fort d’une communauté de vie mais a défaut
de cohabitation les juges vont s’appuyer sur un faisceaux d’indices pour caractériser la
communauté de vie.

2) Contrôle restreint exercé par la Cour de cassation

Communauté de vie : cohabitation et s’entendre sur la volonté d’unir leurs vies.


Vivre ensemble est un grand indice de communauté de vie.

Cependant, hypothèses où les époux ne vivent pas ensemble. La cour de cassation dit que
l’absence de cohabitation ne constitue pas de communauté de vie : ex de la contrainte
professionnelle. 12 février 2014.
Pour déterminer de l’existence d’une communauté de vie mais sans communauté de toit :
regarder si absence de cohabitation est un choix ou une contrainte.

Loi du 4 avril 2006 : on intègre le respect avec les principes de non-violence. Pris en compte
violences physiques, morales, harcèlement..

Cas pratique :
Claire, jeune trentenaire, était désespérée de ne pas trouver l’amour malgré tous ses efforts. Elle a
alors décidé de s’inscrire à une émission de télé-réalité organisée par une célèbre chaîne de
télévision : « Mariés au premier regard ». Les organisateurs « experts de l’amour » affirment qu’ils
ont trouvé pour elle une personne « compatible » à plus de 90%. Le mariage entre Claire et Karim
est célébré à la mairie de Massy le 3 octobre 2017 devant les familles des deux époux.
Aujourd’hui, cependant, Claire est bien déçue par celui qu’elle pensait être l’homme de sa vie et
se demande bien où sont passés ces 90% de compatibilité ! Karim ne fait rien à la maison et n’a
aucune discussion...Elle voudrait faire en sorte que cette union n’ait jamais existé, mais ne sait si
cela est juridiquement possible. Qu’en pensez-vous ?

Faits : Claire s’est inscrite à l’émission de télé-réalité « mariés au premier regard » afin de trouver
l’amour. Les organisateurs affirment qu’elle est comptable avec un homme. Ceux-ci vont alors se
marier civilement, le 3 octobre 2017, devant leurs familles. Cependant, Claire est déçue de cette
union et voudrait annuler le mariage.
Question de droit : Se marier sans connaitre son époux constitue-t-il un vice de consentement
donnant nullité au mariage? L’erreur sur les qualités essentielles d l’époux serait-elle une cause
recevable de nullité du mariage?
Présentation de la règle de droit applicable : Les époux ne sont pas morts, le divorce serait
donc possible mais ce n’est pas ce que souhaite Claire, elle veut un disparition de son mariage.
D’ailleurs l’annulation du mariage se trouve aux articles 180 à 202 du code civil et seule la nullité
emporte un effet rétroactif.
Les conditions de forme du mariage sont la remise des pièces à l’officier d’état civil constituant la
demande de mariage, l’audition des époux, la publication de bans, (articles 163 et suivants) et la
célébration doit être de nature civile. Ces conditions ont l’air d’être respectées.

Les conditions de fond (institutionnelles et tenant au consentement des époux) étant l’âge (article
144) bigamie (147) , inceste (161 à 163) ont aussi l’air d’être respectées. De plus, le consentement
des époux doit être exprimé de façon valable, libre et éclairée comme le montre l’article 180 du
code civil. D’ailleurs, le délai de prescription de l’action en nullité pour défaut de consentement
est de 30 ans (article 184 du code civil). le défaut d’intention matrimoniale, la violence (180 alinéa
1) l’erreur (180 alinéa 2) sont les trois causes de nullité concernant le défaut de consentement.

La cour de cassation a précisé par un arrêt du 11 juillet 2019 que l’intention matrimoniale devait
avoir un caractère intuitu personae puisque celui ci doit être spécifique à l’égard de l’époux de
sorte que son absence conduit a une nullité du mariage. L’intention matrimoniale doit être
caractérisée à l’égard de la personne avec laquelle on conclut l’union. Ici, la jeune épouse était
désespérée de ne pas trouver l’amour et conclut donc un mariage avec un homme présenté par
une émission de télé-réalité.

Majeure : Article 146 : mariage qu’avec consentement. Le consentement doit être libre (pas forcé)
et éclairé (on s’engage en connaissance de cause). Tout mariage ne respectant pas le
consentement peut être sanctionné à travers les vices de consentement. -> Il y a l’erreur. L’article
180 alinéa 2 pose l’erreur sur la personne et sur les qualités essentielles de la personne. On
pourra alors demander la nullité du mariage. Deux formes de nullité : absolue et relative (définir).
On voit dans l’article que l’autre époux peut demander la nullité : elle est donc relative dans ce
cas. Nullité relative est de 5 ans à partir de l’apparition de l’erreur. La jurisprudence a pu éclairer
les conditions de la mise en oeuvre de la nullité : 3 conditions cumulatives : sur une qualité
essentielle au vu du mariage (sans cette qualité, vie commune non envisageable. Ex : santé
physique, mentale, honorabilité…), la victime de l’erreur doit apporter la preuve que la qualité
manquante était antérieure au mariage (défaut déjà présent avant le mariage), cette erreur doit
avoir un caractère déterminant au mariage.

Application du droit aux faits :

Application de la règle au cas concret : Au vu des faits, le mariage n’est pas entaché d’un vice
de violence de sorte que le mariage ne pourrait être annulé pour cela. Ainsi, cette situation
caractérise donc bien un défaut d’intention matrimoniale, cause de nullité absolue car si la jeune
femme avait une réelle intention matrimoniale, elle n’était pas caractérisée à l’égard de la
personne présentée par l’émission puisque cela aurait être toute autre personne présentée. La
jeune épouse pourrait donc demander la nullité de son mariage datant de 2017. Ne connaissant
pas la personne, aucune erreur sur les qualités essentielles ne peut être vue. Elle ne peut alors
pas prétendre se tromper.

On se trouve sur le vice de consentement avec une erreur sur les qualités essentielles. 3 critères :
1) la vie commune ne parait pas envisageable. L’erreur sur le caractère de la personne ne semble
pas envisageable. 2) l’époux doit avoir acquis cette absence de qualité avant le mariage. -> on
pourrait imaginer. 3) l’épouse doit apporter la preuve du caractère déterminant de ses qualités. ->
n’apporte pas la preuve. On sait aussi que la cour de cassation a une appréhension de la preuve
de ce caractère déterminant (ex du 13 décembre 2005)

->> Deux des trois conditions pas remplies. Or, les 3 sont cumulatives. Donc, la recevabilité de sa
demande de nullité a peu de chance d’aboutir.
Cours :

Développer tout ce qu’on sait dans le cas pratique. Relation faits-droit.

1) Faits. Commencer à opérer une qualification juridique. Chronologie des faits. Si pas d’indice
de temps : date du jour. Si indice de temps : peut-être pb d’application dans le temps.
2) Question de droit qui amène le pb juridique. Plusieurs pb que peut poser le cas.
3) Règle de droit applicable : majeure. Donner des éléments du cours. Origine textuelle,
expliquer, définir les éléments juridiques, donner les conditions et exceptions si existent.
Eléments jurisprudentielles.
4) L’application du droit aux faits : mineure. Application des conditions aux faits. Conclure
réponse.

Cas pratique :

Faits :

Article 212 : fidélité, assistance…

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