Alembert Cauchy

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RÈGLES DE D'ALEMBERT ET DE CAUCHY POUR LES SÉRIES À TERMES RÉELS POSITIFS

Lemme Test de comparaison logarithmique


Soient deux séries de termes généraux respectifs un et vn strictement positifs tels que :
un +1 vn +1
∀n ∈ , 

.
un vn
Alors :
1. Si  vn est convergente, il en est de même de  un.
2. Si  un est divergente, il en est de même de  vn.

Preuve :
un+1 un u u0
Puisque un et vn sont strictement positifs, on a : 

et par récurrence immédiate : n 

.
v n+1 vn vn v0
u0
En posant λ = , il vient un 

λ v n.
v0

Si la série  vn est convergente, il en va de même de λ  vn d'où 1.


2. est la contraposée de 1.
Ce critère de comparaison sera utile dans la démonstration de la règle de d'Alembert et celle de Raabe-Duhamel.

Remarque : ce résultat reste encore valable avec la condition :


un +1 vn +1
∃n0∈ , ∀n ∈ , (n  n0 


)
un vn

Règle de d'Alembert
Soit une série de terme général un strictement positif :
un+1
1) S'il existe un réel q < 1 tel que : ∀n ∈ , 

q, la série  un est convergente.


un

un+1
2) S'il existe un réel q  1 tel que : ∀n ∈ ,  q, la série  un est divergente.
un

un+1
3) En particulier, si a une limite ∈   ∪ {+∞} alors :
un

• Si < 1, la série
  un est convergente.

• Si > 1, la série
  un est divergente.

• Si  = 1, on ne peut pas conclure (sauf si ∀n  n0, un 

un+1 auquel cas la série est trivialement

divergente)

Preuve :
vn +1 u vn +1
1) Posons vn = q n (q < 1). Ainsi  vn est convergente. Or = q. On a donc n+1 

.
vn un vn

D'après le lemme, la série  un est donc convergente.

Règles de D'alembert et de Cauchy Page 1 G. COSTANTINI


un+1 vn +1
2) Idem mais cette fois-ci (q  1)  vn diverge et on a  .
un vn

Donc toujours d'après le lemme, la série  un est divergente.

un+1
3) • Si < 1 alors soit q tel que < q < 1. Pour n
   n0, on a : 

q, d'où le résultat d'après 1.


un

un+1
• Si > 1 alors soit q tel que 1 < q < . Pour n
   n0, on a :  q, d'où le résultat d'après 2.
un
 
α
u 1 n
• Si = 1. Considérons la série de Riemann de terme général un = α . On a lim n+1 = lim = 1.
n+1


n n→+∞ un n→+∞

Or, la série donnée converge si α > 1 et diverge si α 

1. On ne peut donc pas conclure.

Exemples :

xn u x xn
• un = (x > 0). On a n+1 = → 0 donc un converge. Et donc →0 !
n +1


n! un n!

 1

< 1 si x > 1 donc un converge
x


1 u x 2 n +1 + x 1
• un = (x > 0). On a n+1 = 2 n+ 2 →  1 si x = 1 mais alors un = donc u n diverge
1
xn + n
un x +1 
2
x 
x < 1 si x < 1 donc u n converge


 
n
n! u n 1 n!
• un = (n > 0). On a n+1 = → < 1 donc un converge. Et donc →0 !
n n +1 nn


n un e

Règle de Cauchy On évitera de parler de "critère de Cauchy" par risque


de confusion avec le critère de convergence de
Soit une série de terme général un strictement positif : Cauchy de la série vue comme une suite...

1) S'il existe un réel q < 1 tel que : ∀n ∈ , n un 

q, la  un est convergente.

2) S'il existe un réel q  1 tel que : ∀n ∈ , n un  q, la  un est divergente (trivialement).

3) En particulier, si a une limite ∈   ∪ {+∞} alors :

• Si < 1, la série
  un est convergente.

• Si > 1, la série
  un est divergente.

• Si = 1, on ne peut pas conclure (sauf si ∀n


  n0, un  1 auquel cas la série est trivialement divergente)

Preuve :

Pour 1 (resp. 2), on a n un 

q (resp. n un  q) qui équivaut à un 

q n (resp. un  q n ) d'où le résultat.

Pour 3, on procède comme pour la règle de d'Alembert :

• Si < 1 alors soit q tel que < q < 1. Pour n


   n0, on a : n un 

q, d'où le résultat d'après 1.

Règles de D'alembert et de Cauchy Page 2 G. COSTANTINI


• Si > 1 alors soit q tel que 1 < q < . Pour n
   n0, on a : n un  q, d'où le résultat d'après 2.

1 1
• Si = 1. Considérons la série de Riemann de terme général un = . On a lim n un = lim = 1.
nα n α /n


n→+∞ n→+∞

Or, la série donnée converge si α > 1 et diverge si α 

1. On ne peut donc pas conclure.


Exemples :

( n)
k
n
nk 1
• un = n
(k ∈  ). On a n un = → < 1 donc  un converge
2 2 2
   
n2 n
n n 1
• un = . On a n un = → < 1 donc un converge
n +1 n +1


ln( n ) (ln( n ) )2
ln( n ) n
n n n e
• un = . On a n un = = → 0 donc un converge
( ln(n)) n


ln(n) ln(n)

Proposition Comparaison entre les règles de D'Alembert et de Cauchy

Soit (un)n∈ une suite de nombres réels strictement positifs.


u n +1 n
Si a une limite alors  un admet la même limite . 

un

Moralité : si la règle de d'Alembert conduit au cas = 1, il en sera de même pour la règle de Cauchy. 

Cependant, la réciproque est fausse, comme le montre le contre-exemple suivant :

un = 2 ( −1) −n
n
Considérer la série de terme général :
( −1) n
−1 1
On a : n un = 2 n →
2

un+1 2 −1−( n +1) 1 un+1 21−( n +1)


Mais : si n est pair : = = et si n est impair : = =2
un 21− n 8 un 2 −1− n

un+1
Donc n'admet pas de limite.
un

Preuve de la proposition :

∗ u n +1
∀ε ∈ ∃N ∈ , ∀n ∈ −ε + ε)


On a donc : +,   , (n  N     

un

Supposons > 0. 

u n +1
Pour ε < , on a :
 ∃N ∈  , ∀n ∈  , (n  N  0< −ε     + ε)
un

n −1


un u p +1
En remarquant que, pour n > N : = (produit de n − N facteurs)
uN p=N
up

Comme un > 0, ∀n ∈  , on peut écrire :

Règles de D'alembert et de Cauchy Page 3 G. COSTANTINI


∃N ∈  , ∀n ∈  , (n > N  0< ( − ε )n − N 
un
 ( + ε )n − N )
uN

D'où : ∃N ∈  , ∀n ∈  , (n > N  0 < uN ( − ε )n − N  un  uN ( + ε )n − N )

∗ 1
tα (α nous avons (avec α =


Par croissance de l'application t   0) sur +, ):


n
n− N n− N
∃N ∈ , ∀n ∈ n ( − ε) n n ( + ε)
 

  , (n > N  0< uN n  un  uN n )

1
n− N n− N
( − ε) ( + ε)
uN
n = − ε et lim n = + ε (car en = 1)
   

Or, lim uN n uN n lim


n → +∞ n → +∞ n → +∞

n− N n− N
Donc : ∃N' ∈ , ∀n ∈ | n uN ( − ε) − ( − ε)| ε et | n u N ( + ε) − ( + ε)| ε)
   

  , (n  N' 

n 

n 

− 2ε n + 2ε
 

Pour n > max(N, N'), on a alors :  un 

En faisant tendre ε vers 0, il vient : n un =




lim
n → +∞

= 0, on reprend le même raisonnement en remplaçant, dans les encadrements ci-dessus, le membre de




Enfin, si

gauche par 0.

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