Vous êtes sur la page 1sur 80

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHECHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI OUZOU

FACULTE DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT DE BIOCHIMIE-MICROBIOLOGIE

Polycopié du cours

Introduction aux biotechnologies

A l'intention des étudiants de


deuxième année licence biotechnologie
domaine science de la nature et de la vie

Présenté par :
Dr MOUALEK Idir
Préface

Ce polycopié présente le programme du module d’introduction aux

biotechnologies, cours dispensé aux étudiants de deuxième année

licence biotechnologie, domaine science de la nature et de la vie.

Il est organisé en plusieurs chapitres qui reprénnent l’essentiel des

notions fondamentales en biotechnologie. Il reprend, ainsi les

principales lignes et directives du programme officiel de la filière.

Ce support, est aussi adressé aux étudiants désirant acquérir des

notions de base en biotechnologie.


TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE 1
I- Histoire de la biotechnologie et définitions des concepts 2
I-1 Evolution des biotechnologies dans le temps 2
I-1-1 Du Néolithique au début du 20ème siècle 2
I-1-2 Des années 1920 aux années 1970 3
I-1-3 Depuis le début des années 1970 4
I-2 Evolution de la biotechnologie 6
I-2-1 Biotechnologies de première génération 6
I-2-2 Biotechnologie de seconde génération 7
I-2-3 Biotechnologie de troisième génération ou moderne 7
I-3 Origine du terme “Biotechnologie 8
I-3-1 Définitions utilisées par les gouvernements et les organisations 8
I-3-2 Définition des organisations 9
I-3-3 Définition de la biotechnologie 10
I-4 Les différentes biotechnologies 11
I-4-1 La biotechnologie rouge / Médicale 11
I-4-2 La biotechnologie vertes / Agricole 12
I-4-3 La biotechnologie bleue / aquatique 12
I-4-4 Les biotechnologies blanches / Industrie 13
I-4-5 La biotechnologie grise (jaune)/ Environnementale 14
I-5 Les grands enjeux actuels des biotechnologies 14
I-6 Principaux domaines biotechnologiques 15
I-6-1 L’ADN recombinant et le génie génétique 16
I-6-2 Plantes et culture des tissus végétaux 17
I-6-3 Culture des cellules de mammifère 17
I-6-4 Biocatalyseurs 18
I-6-5 Bioremédiation 18
I-6-6 Fermentation 19
I-6-7 Combustibles et produits organiques comme alternative au pétrole 19
I-6-8 Génie des procédés biotechnologiques 20
I-7 Domaines industriels concernés 20

II- Biotechnologie appliquée au domaine médical 22


II-1 Médicaments obtenus par les processus biotechnologies 22
II-1-1 Antibiotiques 23
II-1-2 Facteurs sanguins 24
II-1-3 Les hormones 24
II-1-4 Facteurs de croissance 25
II-1-5 Enzymes 25
II-1-6 Vaccins 26
III- Biotechnologie appliquée à l’environnement 28
III-1 Les polluants 28
III-2 Les différents types de pollutions 30
III-2- 1 Pollutions ponctuelles 30
III-2- 2 Pollutions diffuses 30
III-3 Conséquence de la pollution 31
III-4 Bioconcentration dans les chaines alimentaires 32
TABLE DES MATIERES

III-5 Bioremédiation microbienne 33


III-5- 1 Définition 34
III-5- 2 Spécificité de la bioremédiation 34
III-5- 3 Biodégradation complète et incomplète 35
III-6 Principe de la bioremédiation 35
III-7 Mécanismes microbiens de la biodepollution 39
III-8 Phytoremédiation 43

IV- Biotechnologie appliquées aux domaines microbiens 45


IV-1 Les bioréacteurs 45
IV-1-2 Types de bioréacteurs 48
IV-1-2-1 Bioréacteurs à agitation mécanique : 48
IV-1-2-2 Les fermenteurs à agitation d’air : 51
IV-1-2-3 Réacteur à couche fixe ou à couche fluidisée 53
IV-1-2-4 Extraction des produits fermentés 55

V- Biotechnologie appliquée à des fins alimentaires 57


V-1-Rôle de la biotechnologie alimentaire dans la transformation des aliments 57
V-1-1 Fermentation 57
V-1-2 Les enzymes 59
V-1-3 Durée de vie 60
V-1-4Vitamines et minéraux 60
V-1-5 Le fer 61
V-2 Biotechnologie et Amélioration de la qualité nutritionnelle 61
V-2-1 Protéines et acides aminés essentiels 61
V-2-2 Amélioration du goût 62
V-2-3 La biotechnologie dans le diagnostic 63
V-2-4 Exemples d'utilisation d'enzymes 64
V-2-4-1 Fabrication de fromage 64
V-2-4-2 Substituts de présure 64
V-2-4-3 Pureté et sécurité de la chymosine recombinante 65
V-2-4-4 Autres enzymes pour la fabrication du fromage 65
V-2-4-5 Enzymes immobilisées pour la transformation du lactosérum 65
V-2-4-6 Production de jus de fruits 66
V-3 Développements futurs 68
V-4 Production d'édulcorant 68
V-4 -1 Sucres d'amidon 68
V-4 -2 Sirop à haute teneur en fructose 69
V-5 Amélioration d’enzymes naturelles 70
V-6 Micro-organismes modifiés 70
V-7 Enzyme modifiées 70
V-8 Processus de production. 71
Bibliographie 74
INTRODUCTION GENERALE

Les plantes, les animaux et les microbes ont été utilisés par l'homme, comme la bière ou le

pain. La compréhension du phénomène physique a permis l’invention de différents types de

moyens électroniques, de machines, de dispositifs et de substances. Ces substances ont été

utilisées pour accroître l’efficacité des activités humaines. Des progrès technologiques ont

également été introduits pour exploiter la richesse végétale, animale et microbienne afin de

fournir des produits d’importance commerciale ou pharmaceutique.

Toutes ces activités (recherche et développement) relèvent de la biotechnologie. En termes

plus simples, la biotechnologie est la somme des activités et de l'organisme vivant de manière

à améliorer l'efficacité de la production.

Le but ultime de ce domaine est d’améliorer le rendement en organismes vivants en

appliquant les principes de la technologie de la bio-ingénierie / des processus biologiques ou

en modifiant génétiquement les organismes. Par exemple, la production de pain ou d’autres

produits de boulangerie à partir de farine de blé après l’ajout de levure en tant qu’organisme

de fermentation. On utilisait autrefois la farine de blé pour préparer du pain, mais de la levure

a été ajoutée à la farine de blé pour la rendre poreuse par génération de CO2 pendant la

fermentation. Depuis lors, ce processus est très populaire dans l’industrie et est responsable de

la préparation de différentes pates. Ce fut l’un des premiers procédés biotechnologiques mis

en œuvre. Depuis, cette multidisciplinarité qu’est la biotechnologie n’a arrêté de se

développer.

1
I- Histoire de la biotechnologie et définitions des concepts

I-1 Evolution des biotechnologies dans le temps

Trois événements sont à l’origine du développement des biotechnologies modernes :

- Mise au point et le développement d’outils moléculaires fiables ;


- Accumulation des connaissances dans le domaine de la génétique ;
- Initiation de programmes de séquençage des génomes.

La matrice d’idées à l’origine du développement des biotechnologies, trouve sa source dans


la découverte, dans les années 1970, des outils moléculaires du génie génétique (enzymes de
restriction, polymérases, réverse transcriptase, ligases).

Pratiquement, la possibilité de découper, copier et ressouder l’ADN, molécule universelle


du vivant, offre alors la possibilité de transférer des gènes dans des cellules diverses et variées
(micro-organismes), nous donnant ainsi la possibilité de leur faire produire des molécules
d’intérêt. Cette révolution constitue la base des biotechnologies modernes et leur confère une
importance économique et industrielle majeure.

On distingue trois étapes dans l’évolution des biotechnologies :

I-1-1 Du Néolithique au début du 20ème siècle

1650 : procédé d’Orléans pour la fabrication du vinaigre

1663 - Première description enregistrée des cellules mourantes par Robert Hooke.

1664 : création d’une bière alsacienne réputée.

1675 - Antonie van Leeuwenhoek découvre et décrit le vagin et les protozoaires.

1890 : Louis Pasteur et Robert Koch développent les premiers vaccins.

1798 - Edward Jenner utilise le premier vaccin viral pour inoculer un enfant varioleux.

1802 - La première utilisation enregistrée du mot biologie.

2
1824 - Henri Dutrochet découvre que les tissus sont composés de cellules vivantes.

1838 - Protéines découvertes, nommées et enregistrées par Gerardus Johannes Mulder et

Jöns Jacob Berzelius.

1862 - Louis Pasteur découvre l'origine bactérienne de la fermentation.

1863 - Gregor Mendel découvre les lois de l'hérédité.

1864 - Antonin Prandtl invente la première centrifugeuse à séparer la crème du lait.

1869 - Friedrich Miescher identifie l'ADN dans le sperme d'une truite.

1871 - Ernst Hoppe-Seyler découvre l'invertase, qui est encore utilisée pour fabriquer des

édulcorants artificiels.

1877 - Robert Koch développe une technique de coloration des bactéries pour

l'identification.

1878 - Walther Flemming découvre la chromatine conduisant à la découverte de

chromosomes.

1881 - Louis Pasteur développe des vaccins contre les bactéries qui causent le choléra et

l'anthrax chez les poulets.

1885 - Louis Pasteur et Emile Roux développent le premier vaccin contre la rage et

l'utilisent sur Joseph Meister

I-1-2 Des années 1920 aux années 1970

1928 - Alexander Fleming remarque qu'une certaine moisissure pourrait arrêter la

duplication des bactéries, conduisant au premier antibiotique: la pénicilline.

1933 - Le maïs hybride est commercialisé.

3
1942 - La pénicilline est produite en masse par des microbes pour la première fois.

1950 - Le premier antibiotique synthétique est créé.

1951 - L'insémination artificielle du bétail est réalisée en utilisant du sperme congelé.

1952 - L.V. Radushkevich et V.M. Lukyanovich publie des images claires de tubes de 50

nanomètres en carbone, dans le Soviet Journal of Physical Chemistry.

1953 - James D. Watson et Francis Crick décrivent la structure de l'ADN.

1958 - Le terme bionics est inventé par Jack E. Steele.

1964 - Le premier bras myoélectrique commercial est développé par l'Institut central de

recherche sur la prothèse de l'URSS et distribué par l'Hangar Limb Factory du

Royaume-Uni.

I-1-3 Depuis le début des années 1970

1972 : Stanley Cohen et Georges Köhler : débuts du « génie génétique »

2002 : Annonce du décodage complet du génome humain

1972 - La composition de l’ADN des chimpanzés et des gorilles se révèle être 99% similaire

à celle des humains.

1973 - Stanley Norman Cohen et Herbert Boyer effectuent la première expérience

d'ADN recombinant réussie, en utilisant des gènes bactériens.

1974 - Des scientifiques inventent le premier biociment pour les applications industrielles.

1975 - Méthode de production d'anticorps monoclonaux développée par Köhler et César

Milstein.

1978 - Les scientifiques de Caroline du Nord Clyde Hutchison et Marshall Edgell montrent

4
qu'il est possible d'introduire des mutations spécifiques sur des sites spécifiques

dans une molécule d'ADN.

1980 - Le brevet américain de clonage de gènes est attribué à Cohen et Boyer.

1982 – Humulin, l'insuline humaine de Genentech produite par des bactéries

génétiquement modifiées pour le traitement du diabète, est la première drogue

biotechnologique à être approuvée par la Food and Drug Administration.

1983 - La technique de réaction en chaîne de la polymérase (PCR) est conçue.

1990 - Le premier traitement de thérapie génique approuvé par le gouvernement fédéral

est effectué avec succès chez une jeune fille qui souffrait d'un trouble immunitaire.

1994 - La Food and Drug Administration des États-Unis approuve le premier aliment

génétiquement modifiée: la tomate «Flavr Savr».

1997 - Les scientifiques britanniques, dirigés par Ian Wilmut du Roslin Institute,

rapportent le clonage de Dolly le mouton en utilisant l'ADN de deux cellules de

moutons adultes.

1999 - Découverte du gène responsable du développement de la fibrose kystique.

2000 - Achèvement d'un «brouillon» du génome humain dans le projet du génome humain.

2001 - Celera Genomics et le Human Genome Project créent un brouillon de la séquence

du génome humain. Il est publié par Science and Nature Magazine.

2002 - Le riz devient la première culture dont le génome est décodé.

2003 - Le projet du génome humain est complété, fournissant des informations sur les

emplacements et la séquence des gènes humains sur tous les 46 chromosomes.

5
2008 - Les astronomes japonais lancent le premier module d'expérimentation médicale

appelé «Kibo», destiné à être utilisé sur la Station spatiale internationale.

2009 - Cedars-Sinai Heart Institute utilise des gènes de cœur SAN modifiés pour créer le

premier stimulateur cardiaque viral chez les cobayes, maintenant appelés iSAN.

2012 - Zac Vawter, âgé de trente ans, utilise avec succès une jambe bionique contrôlée

par le système nerveux pour escalader la Chicago Willis Tower.

I-2 Evolution de la biotechnologie

I-2-1 Biotechnologie de première génération : Du Néolithique au début du XXème siècle

Durant cette période il n’existait pas de conscience scientifique, de méthodes ou d’objets


d’étude. La biotechnologie passe d’abord par un période de découverte et d’observation de la
nature, pour l'amélioration de la vie humaine.

Les besoins fondamentaux (nourriture, soins et vêtements) étant les plus importants sont les
premiers soumis à l’innovation, l’amélioration et la transformation.

Ainsi nous passons :

 De la consommation d’une viande crue à cuite, d’une viande fraiche à une viande fumée.
 Du lait cru au lait caillé en raison d’un développement bactérien et au fromage en
ajoutant de la présure (enzyme extraite de l'estomac du veau).
 De la farine au pain en ajoutant de la levure.

Ces transformations, par fermentation, constituent les balbutiements de la biotechnologie


au sens large.

De plus, la compréhension des exigences nécessaires à la croissance optimale des plantes


notamment celles utilisées en alimentions, ouvre la voie aux prémisses de l’agriculture et la
satisfaction des besoins alimentaires fondamentaux.

6
I-2-2 Biotechnologie de seconde génération : Des années 1920 aux années 1970

Durant cette période nous assistons à une succession de découvertes appuyez par des
preuves scientifiques. Ces dernières font assoir une conscience collective de la science, de son
évolution et de son impacte sur l’amélioration du quotidien.

À cette époque, le principe de la génétique en hérédité a été affiné par T H Morgan, qui a
démontré l'hérédité et le rôle des chromosomes dans cette dernière en utilisant Drosophila
melanogaster. C’est le début de la génétique et avec elle commence l’évolution de la
biotechnologie par l’élargissement de ces champs d’application.

Cette évolution contigüe de la génétique et de la biotechnologie ne pouvait que perdurer.

- D’une part en raison de la découverte et la compréhension de nouveaux concepts


biologiques et particulièrement ceux en biologie moléculaire, dont les fondamentaux sont
l’ADN, support de l’information, le gène et son fonctionnent.

- D’autre part avec le perfectionnement des procèdes techniques qui sont de plus en plus
affinés et fiables.

I-2-3 Biotechnologie de troisième génération ou moderne : Depuis le début des années 70

La biotechnologie moderne intimement liée aux progrès de la biologie moléculaire qui a


permis les avancées les plus importantes de la biotechnologie. Ainsi, il est aujourd’hui
possible de séparer le gène responsable de la codification de la production de certaines
substances, de le transférer dans un autre organisme-hôte et de produire ainsi certaines
protéines utiles de manière plus efficace, avec un grand rendement ainsi qu’un degré de pureté
très important. Grâce à ces progrès, la biotechnologie produit aujourd’hui à grande échelle des
hormones, des vaccins, des facteurs de coagulation du sang et des enzymes. Par ailleurs, la
production biotechnologique de protéines permet d’éviter les inconvénients de la production à
partir d’organismes supérieurs.

7
Les biotechnologies modernes exploitent notre compréhension des mécanismes de
fonctionnement des êtres vivants, plus particulièrement de l’unité fondamentale de ceux-ci et
qui est la cellule. Celle-ci est de nos jours assimilée à une unité de production adaptative au
potentiel de production sans arrêt relevé.

I-3 Origine du terme “Biotechnologie

Le terme biotechnologie est composé de deux unités lexicales :

La première « Bio » dérivé du grec Bios, qui signifie la vie.

La deuxième unité « Technologie » venant du grec Technologia. Utilisée dès 1656 pour
désigner « l’étude des techniques ».

Le terme «biotechnologie» a été utilisé par le hongrois Károly Ereky en 1919 dans un
livre intitulé «La biotechnologie de la viande, la graisse et la production de lait dans une
agriculture à grande échelle», pour décrire la technique de conversion des matières premières
organiques en un produit plus utile.

Depuis sa création, la notion de biotechnologie a été définie de diverses manières.

I-3-1 Définitions utilisées par les gouvernements et les organisations

Ceci est une liste des définitions de la biotechnologie utilisées par les gouvernements
et les organisations de divers pays dans les évaluations du domaine en développement
dans leurs juridictions. La plupart de ces définitions englobent les biotechnologies anciennes
et nouvelles.

 Canada

La biotechnologie est « l'application des organismes biologiques, des systèmes ou des


processus pour les industries manufacturières ou de services ». La biotechnologie est
«l'utilisation d'un processus biologique, que ce soit par l'intermédiaire de cellules
microbiennes, végétales ou animales, ou de leurs constituants, pour fournir des biens et des
services

8
 Allemagne

« La biotechnologie traite de l'introduction de méthodes biologiques dans le cadre des


processus techniques et de la production industrielle. Il implique l'application de la
microbiologie et de la biochimie avec la chimie technique et l'ingénierie des procédés »

 France

« La biotechnologie consiste en l'exploitation industrielle du potentiel des micro-


organismes, des cellules animales et végétales et des fractions subcellulaires dérivées d'eux »

 Japon

La biotechnologie est «une technologie utilisant des phénomènes biologiques pour la


copie et la fabrication de divers types de substances utiles»

 Pays – Bas

La biotechnologie est «la science des processus de production basés sur l'action des
microorganismes et de leurs composants actifs et des processus de production
impliquant l'utilisation de cellules et de tissus à partir d'organismes supérieurs. La
technologie médicale, l'agriculture et l'élevage traditionnel ne sont généralement pas
considérés comme des biotechnologies »

 L’Algérie

En l’absence d’une législation adaptée et vu l’absence d’une réglementation régissant


l’application des biotechnologies, l’Algérie se réfère aux textes des Nations Unies qu’elle a
ratifiés.

I-3-2 Définition des organisations

 La définition de la FDA

La définition de la biotechnologie apportée par la FDA est « l'application des systèmes


biologiques et des organismes aux processus techniques et industriels ».

9
 Définition de l'OCDE

En 1982, l'OCDE, considérait la biotechnologie comme «l'application de principes


scientifiques et d'ingénierie au traitement des matériaux par des agents biologiques pour
fournir des biens et des services». Cette définition est encore largement référencée et
reste la plus informative.

En 2005, l'OCDE la modifie pour : « L'application de la science et de la technologie à


des organismes vivants, de même qu'à ses composantes, produits et modélisations, pour
modifier des matériaux vivants ou non-vivants aux fins de la production de connaissances, de
biens et de services ».

 Définition des Nations Unies

La biotechnologie est définie comme : «toute application technologique utilisant des


systèmes biologiques, organismes vivants, ou leurs dérivés, pour fabriquer ou modifier
des produits ou des procédés spécifiques ».

 Définition de la FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et


l’Agriculture)

Cette organisation donne deux définitions complémentaires de la biotechnologie :

1) « L’utilisation de procédés biologiques ou d’organismes vivants pour la


production de matières et de services bénéfiques à l’humanité. La biotechnologie
implique l’utilisation de techniques qui augmentent la valeur économique des
végétaux et des animaux et développent des microorganismes afin d’agir dans
l’environnement ».
2) « La biotechnologie implique la manipulation, sur des bases scientifiques,
d’organismes vivants, particulièrement à l’échelle génétique, afin de produire des
nouveaux produits tels que les hormones, les vaccins, les anticorps monoclonaux».

I-3-3 Définition de la biotechnologie

En réalité il est difficile de donner une définition unifiée et opérationnelle de la


biotechnologie, en raison de deux facteurs :

10
D’une part en raison du caractère pluridisciplinaire et le nombre importants de domaines
d’application qui en dérivent.

D’autre part, en raison du développement continuel des techniques de la biologie


moléculaire et ainsi des avancés et découvertes qui en découlent.

De nos jours la définition admise de la biotechnologie stipule que celle-ci est « l'utilisation
de systèmes vivants et d'organismes pour développer ou fabriquer des produits, ou toute
application technologique qui utilise des systèmes biologiques, des organismes vivants ou des
dérivés de ceux-ci, pour fabriquer ou modifier des produits ou des procédés à usage
spécifique ».

I-4 Les différentes biotechnologies

Selon le domaine d’application nous retrouvons plusieurs types de biotechnologies


(Figure1)

I-4-1 La biotechnologie rouge / Médicale

C’est dans ce segment de la biotechnologie que les efforts les plus importants ont été
entrepris.

La biotechnologie rouge concerne les domaines de la santé, du médicament, du diagnostic,


de l’ingénierie tissulaire ainsi que le développement de procédés génétiques ou moléculaires
ayant une finalité thérapeutique.

Les nombreux domaines auxquels s’applique cette partie de la biotechnologie et les


retombées économiques qui en découlent justifie l’engouement des industriels et des
financiers.

Cette biotechnologie est de nos jours qualifié de biotechnologie cellulaire, en raison de


l’utilisant des cellules (eucaryotes ou procaryotes)/ (animale ou végétale) comme unité de
production. Cette usine cellulaire se révèle être d’une remarquable efficacité, en raison de leur
capacité de synthèse et de façon relativement fidèle, des molécules que les chercheurs ne
pourrait synthétiser par voie chimique.

Cette révolution n’a été possible que grâce aux progrès de la biologie moléculaire, qui
aujourd’hui maitrise les techniques d’insertion de gènes d’intérêt et par la même de la

11
protéine cruciales. Ainsi, par exemple, la lipase, intervenant dans le traitement de la
mucoviscidose, est produite dans du maïs transgénique.

Néanmoins à coté de ces points positifs restent les questions d’éthique compte à
l’utilisation des techniques de clonage et les outils de diagnostic génétique, imposant ainsi des
limites à leur emploie.

I-4-2 La biotechnologie vertes / Agricole

Elle est considérée comme la biotechnologie, la plus ancienne, qui intéresse l’agriculture,
l’élevage et l’agroalimentaire. La sélection animale ou végétale et la fermentation pour
produire de l’alcool et des fromages furent les prémisses de ce domaine.

De nos jours La biotechnologie verte associe à ces bases fondamentales toutes les
techniques modernes de la biologie notamment celles de la biologie moléculaire.

Cette intégration donne naissance :

- A l’amélioration des espèces végétales d’intérêt économique

- A l’accroissement de la productivité

- A la fabrication de nouveaux produits d’origine animale ou végétale

- A la production de sources d’énergie renouvelable.

Aux organismes (végétaux ou animaux) génétiquement modifiés (O.G.M.) grâce à


l’application des techniques de transgénèse.

Ainsi des gènes responsables de la résistance aux herbicides, aux insectes ravageurs, aux
infections virales, fongiques ou bactériennes, sont grâce au progrès de la génomique
transférès aux plantes, qui expriment ces mêmes propriétés de résistance.

Ce dernier point est à l’origine d’une prise de conscience des dangers potentiels véhiculés par
certains OGM soit pour la santé humaine, soit pour l’environnement.

I-4-3 La biotechnologie bleue / aquatique

Encore à ses balbutiements ce domaine de la biotechnologie est porté par la mise en péril
du fait des pratiques de la pêche intensive des stocks d’espèces aquatiques naturelles.

12
Actuellement les techniques d’aquaculture se diversifient et se généralisent permettant :

De maitriser l’élevage artificiel des espèces exigeantes

- D’augmenter le taux de croissance des espèces aquatiques d’élevage

- D’améliorer la qualité nutritive des aliments aquacoles et la santé des poissons,

- D’étendre la gamme des espèces aquatiques « cultivées »

- D’améliorer la gestion et la conservation des stocks d’espèces sauvages.

Même si certaines techniques utilisées sont anciennes, la recherche biotechnologique tant à


améliorer ces dernières en les faisant bénéficier des apports de la biologie moléculaire. Ainsi,
nous arrivons à produire du saumon transgénique mais aussi à rendre plus performent les
outils de diagnostic de pathologies d’animaux marins.

I-4-4 Les biotechnologies blanches / Industrie

Elles ont pour objet la fabrication de produits (polymères, édulcorants, acides aminés, etc.),
l’invention de procédés (bio-raffinerie) ou la production de bioénergie à l’échelle industrielle
à partir de l’utilisation de la biomasse considérée comme une matière première renouvelable.
Ces matières premières (maïs, paille, sucre, betterave, bois, oléagineux, etc.) sont
transformées en produits finis (acides aminés, enzymes, produits pharmaceutiques,
ingrédients, polymères, édulcorants tensioactifs, bioplastique, bioéthanol, etc.), généralement
grâce à des micro-organismes. Ces méthodes illustrent la transition progressive de notre
système industriel depuis les matières premières primaires fossiles vers les matières
biologiques renouvelables.

Les biotechnologies blanches s’inscrivent en effet directement dans la préoccupation d’un


développement durable par l’utilisation de sources de carbone renouvelables (au lieu du
carbone fossile), le recours à des réactions à température normale (économie d’énergie), la
production de déchets en volume limité, l’absence de solvants et une consommation d’eau
souvent très réduite. Ces méthodes aboutissent au concept de « bioraffineries intégrées » où, à
partir de matières premières végétales (plantes entières, résidus, micro-organismes), différents
produits (intermédiaires ou finis) sont obtenus et utilisés pour divers domaines industriels
(alimentaires, biocarburants, biomatériaux, additifs, pharmacie, enzymologie, etc.).

13
La transformation de la plante entière par des procédés de bioconversion présente trois
atouts : elle permet d’optimiser le rendement énergétique à l’hectare ; elle limite les surfaces
nécessaires ; et elle ne donne pas de sous-produits. Ces avantages placent l’optimisation des
procédés de bioconversion au rang des priorités technologiques mondiales.

I-4-5 La biotechnologie grise (jaune)/ Environnementale

La biotechnologie grise est motivée par les nombreux problèmes environnementaux de


notre planète. Elle a pour objectif l’utilisation des techniques de la biotechnologie afin de
solutionner les risques environnementaux. Ces applications peuvent être divisées en trois axes
principaux:

1- L’entretien de la biodiversité.
2- L'élimination des contaminants (bioremédiation).
3- La recherche de matières premières recyclables, non polluantes et biodégradables.

L’application de la biologie moléculaire à l'analyse génétique des populations et des


espèces qui font partie des écosystèmes a deux objectifs. Le premier, étant la conservation
de cette diversité et la deuxième est la recherche de micro-organismes à potentiel
dépolluant. La bioremédiation, pour la biotechnologie grise consiste à utiliser des
microorganismes et/ou des plantes pour fixer et éliminer différentes substances
polluantes telles que les métaux lourds et les hydrocarbures.

I-5 Les grands enjeux actuels des biotechnologies

Elles servent à définir quelles sont les bases moléculaires de maladies humaines, et
d'envisager des stratégies thérapeutiques. Exemple : traitement de certaines pathologies par
l'utilisation de virus-recombinants, qui peuvent apporter un gène fonctionnel de façon ciblée,
pour pallier à la dysfonction du gène résident du patient.

Elles ont des applications économiques, commerciales, industrielles.

Les biotechnologies fournissent depuis quelques années des molécules d'intérêt


pharmaceutique (insuline), ou permettent de créer des animaux-modèles de maladies
humaines, afin de trouver des thérapies adaptées.

14
Mentionnons des applications agricoles (obtention de plantes transgéniques). Les principes et
techniques d'identification moléculaires sont similaires ou ceux qui sont appliqués pour les
études des espèces animales. Dans ce fascicule, nous limiterons toutefois nos exemples aux
applications de biologie animale.

Figure 1 : Différents types de biotechnologies et domaines d’application (Guézennec,


2014).

I-6 Principaux domaines biotechnologiques

La biotechnologie peut être examinée de deux façons différentes : d’un point de vue
horizontal, qui distingue les techniques utilisées (domaines de la biotechnologie) ou d’un
point de vue vertical, qui se concentre sur les secteurs d’application industrielle.

15
Les domaines de la biotechnologie, cités précédemment mais que nous examinerons à présent
plus en détails, sont les suivants :

• l’ADN recombinant (génie génétique),

• la culture des tissus végétaux,

• la culture des cellules de mammifère,

• les biocatalyseurs,

• le traitement et la réutilisation des produits résiduaires via des méthodes biotechnologiques


(biorémédiation),

• les fermentations,

• l’obtention biotechnologique de combustible et de matière première organique comme


alternative au pétrole,

• le génie des procédés biotechnologiques.

I-6-1 L’ADN recombinant et le génie génétique

La biologie moléculaire a permis la découverte la plus importante de la biotechnologie : il est


aujourd’hui possible de séparer le gène responsable de la codification de la production de
certaines substances, de le transférer dans un autre organisme-hôte et de produire ainsi
certaines protéines utiles de manière plus efficace. Grâce à ces progrès, la biotechnologie
produit aujourd’hui à grande échelle des hormones, des vaccins, des facteurs de coagulation
du sang et des enzymes. Par ailleurs, la production biotechnologique de protéines permet
d’éviter les inconvénients de la production à partir d’organismes supérieurs :

• À la différence de la culture de microorganismes, la culture de cellules d’organismes


supérieurs à grande échelle n’est pas pratique car leur croissance est lente et leur
contamination, fréquente.

• Le coût d’une culture de cellules est bien plus élevé que celui d’une culture microbienne.

• La source de cellules des organismes supérieurs est bien plus limitée que celle des
organismes unicellulaires, qui, autre avantage, se reproduisent facilement et rapidement.

16
Ce domaine de la biotechnologie permet donc de produire de nouvelles protéines, par
exemple des enzymes qui seront utilisées comme biocatalyseurs. La capacité spécifique des
biocatalyseurs est gouvernée par la structure moléculaire ; au moyen de la technique de
l’ADN recombinant, il est possible de modifier de façon sélective les gènes qui codifient la
synthèse cellulaire des enzymes.

Par la suite, lors du transfert du nouvel ADN dans un microorganisme-hôte, on peut obtenir
une nouvelle souche qui produira l’enzyme souhaitée.

I-6-2 Plantes et culture des tissus végétaux

Les plantes, en plus de leur rôle-clé dans la production d’aliments, sont une source importante
de matières premières et de médicaments. En effet, rappelons que 25 % des médicaments
actuels sont d’origine végétale.

D’autre part, la culture d’organismes végétaux unicellulaires pour la production de biomasse


ou l’extraction de produits de haute valeur ajoutée est une pratique qui augmente de jour en
jour, à mesure que se développe la biologie moléculaire.

Enfin, la reproduction de plantes modifiées, via les techniques de réplication, a déjà été
expérimentée avec succès. Cette technologie permet de remédier aux carences, d’améliorer les
espèces et de mettre en place une résistance aux fléaux et aux maladies de nombreuses
espèces végétales.

I-6-3 Culture des cellules de mammifère

La première étude sur la fusion spontanée de deux cellules somatiques différentes pour former
une hétérocaryote (un minimum de deux noyaux et un unique cytoplasme) a été publiée en
1960 par Barsky et ses collaborateurs français. Cependant, on avait déjà observé à cette
époque l’apparition de cellules polynucléaires dans les cultures de tissus de mammifères
infectés par certains virus inactivés.

Les hétérocaryotes permettent d’obtenir l’expression des gènes des deux cellules parentales.
En 1975, Kohler et Milstein ont appliqué cette propriété à leur célèbre synthèse d’anticorps
monoclonaux, obtenus via la fusion de lymphocytes producteurs d’anticorps avec des cellules
malignes de myélome, qui ont pour propriété une reproduction rapide. Ces cellules hybrides

17
de myélome conservent cette propriété (la reproduction rapide) tout en exprimant des
anticorps spécifiques.

Certaines protéines étant produites à partir des seules cultures de cellules de mammifère, cette
culture des cellules à grande échelle est l’un des objectifs des biologistes moléculaires. Les
anticorps monoclonaux et l’interféron sont deux exemples de ce type de protéines, qui sont
très importantes pour la préparation des produits thérapeutiques et d’application analytique.

I-6-4 Biocatalyseurs

Les enzymes sont des catalyseurs naturels ; comme c’est le cas pour tous les processus
naturels, elles sont très spécifiques et font preuve d’une efficacité thermodynamique. Utilisées
depuis des siècles, en particulier dans le secteur de la production d’aliments, elles sont l’une
des formes les plus anciennes de la biotechnologie.

L’utilisation d’enzymes (isolées ou en cellules mortes ou mourantes) est d’une grande


importance non seulement dans l’industrie alimentaire mais également dans la production de
substances chimiques, dans les systèmes analytiques et de diagnostic, dans le traitement des
maladies et enfin, dans l’industrie émergente des technologies plus propres.

L’utilisation des enzymes dans tous ces domaines a été rendue possible grâce aux meilleures
connaissances de la fonction des enzymes dans les systèmes métaboliques des êtres vivants,
de la structure des enzymes et par-dessus tout grâce à la possibilité d’obtenir des enzymes de
synthèse via la manipulation génétique des microorganismes. Ces facteurs ont fait que de
nombreuses entreprises sont spécialisées dans la production à grande échelle d’enzymes
d’origine microbienne.

I-6-5 Bioremédiation

Rappelons que la bioremédiation est l’application de la biotechnologie au traitement et à la


réutilisation des produits résiduaires. Examinons quelques applications de ce domaine.

Les épurateurs biologiques sont un bon exemple de biotechnologie appliquée simple. Il s’agit
dans ce cas d’un lit fixe de microorganismes qui dégrade les produits organiques résiduaires
jusqu’à obtenir des niveaux acceptables dans les eaux qui doivent être rejetées directement.
Les boues de ces épurateurs sont utilisées comme biomasse pour l’alimentation animale. Il

18
existe également des procédés biotechnologiques de traitement des déchets solides urbains à
l’aide de fermentations aérobie ou anaérobie permettant d’obtenir du biogaz.

Un autre exemple de cette technique, les tests de traitement des problèmes ponctuels à l’aide
de la biotechnologie : citons la digestion, via des microorganismes, des nappes de pétrole
flottant sur la mer après un accident de pétrolier ayant entraîné un rejet.

Toujours dans ce domaine, des études de dégradation microbienne des déchets de cellulose
sont réalisées dans le but d’obtenir de la biomasse (protéines unicellulaires). On a estimé que
la quantité de protéines susceptibles d’être obtenue par ce biais à partir de déchets agricoles
suffirait à alimenter l’ensemble de la population mondiale.

Enfin, signalons la présence d’autres études en cours : l’application de la biotechnologie pour


la détoxication des sols pollués. Cette technique utilise des cultures de plantes supérieures qui
fixent les métaux lourds et éliminent les polluants organiques.

I-6-6 Fermentation

Avec la biocatalyse, les procédés de fermentation sont les formes les plus anciennes de la
biotechnologie. La fermentation est l’application du métabolisme microbien pour transformer
une matière en produits à valeur ajoutée. Ce procédé est en mesure de produire une incroyable
variété de substances utiles, par exemple l’acide citrique, les antibiotiques, les biopolymères,
les protéines unicellulaires, etc. Le potentiel est immense et très vaste, il suffit simplement de
connaître le microorganisme adapté, de contrôler son métabolisme et sa croissance et d’être
en mesure de l’utiliser à grande échelle.

I-6-7 Combustibles et produits organiques comme alternative au pétrole

Le pétrole est une matière première non renouvelable, ce qui signifie que son usage incontrôlé
ou croissant est limité. La biotechnologie utilisant quant à elle des matières renouvelables, son
usage contrôlé peut s’étendre à l’infini. En cas d’épuisement du pétrole, la biotechnologie
peut donc apporter deux solutions : d’une part, de nouveaux combustibles et d’autre part, une
source alternative de produits organiques. L’utilisation des déchets de la fabrication du sucre
de canne pour obtenir de l’alcool est un exemple de procédé entraînant des économies
d’énergie.

19
Le méthane, issu de la fermentation des déchets agricoles (biogaz), est un autre combustible
potentiel issu de la biotechnologie. Il s’agit là d’une biotechnologie facilement adaptable à des
sociétés agricoles ne disposant pas de grandes ressources.

Le combustible biotechnologique le plus sophistiqué et peut-être le plus recherché est


l’hydrogène dérivé de la biophotolyse de l’eau. Cette technologie est basée sur l’association
de la capacité photosynthétique de la chlorophylle des cellules végétales et l’activité
d’hydrogénasse d’un enzyme d’origine bactérienne. Les grands avantages de ce combustible
dérivé de l’eau est qu’il ne produit pas de pollution lorsqu’il brûle et que son réactif original
se régénère. Malheureusement, cette technique est encore à l’étude.

I-6-8 Génie des procédés biotechnologiques

L’application des techniques du génie chimique aux procédés biotechnologiques a entraîné


l’apparition de la science des bioréacteurs, un secteur technique lié à la fois au génie chimique
et à la biologie, à la microbiologie et à la biochimie et qui englobe l’étude et la conception de
réacteurs à lit fixe, de sondes de contrôle de pH et de température, de pompes de dosage à
réactifs et à aération, la conception d’agitateurs, l’étude des différentes méthodes
d’immobilisation des enzymes et des microorganismes et la conception de divers filtres.
L’ensemble de ces techniques possède aujourd’hui un nom, le génie des procédés. Toutes ces
connaissances biotechnologiques doivent passer à un niveau de production qui les
transformera en éléments rentables. Ceci demande la plupart du temps des procédés et des
technologies issues du secteur de l’ingénierie, qui doivent s’adapter aux propriétés spécifiques
des organismes vivants de la biotechnologie. Voici quelques exemples de procédés : la
collecte, le prétraitement et la filtration des matières premières, la conception du réacteur, la
récupération et la réutilisation des biocatalyseurs, l’extraction et l’analyse des produits, le
traitement des effluents et le recyclage des eaux.

I-7 Domaines industriels concernés

Les biotechnologies vont ainsi connaître, entre 1970 et 1990, un essor sans précédent. Elles
deviennent des technologies diffusantes, utilisées dans des domaines très variés : le
médicament et la santé, l’environnement, l’aquaculture, l’agriculture, l’industrie
agroalimentaire, la chimie lourde, l’industrie minière.

20
Les biotechnologies interviennent dans les domaines de la santé, de l'agriculture, de
l'agroalimentaire, de la chimie, de l'énergie et de la protection de l'environnement.

Voici quelques exemples d'application :

" Santé. Les biotechnologies rendent possible la création de médicaments inédits,


inconcevables sans leur intervention : par exemple l'érythropoïétine (EPO) pour le traitement
de certaines anémies. On appelle médicaments biopharmaceutiques ou biomédicaments les
médicaments produits par les biotechnologies.

" Agriculture. Les biotechnologies végétales permettent de lutter contre les ravageurs en
créant des plantes qui produisent elles-mêmes un insecticide (plantes OGM).

" Industrie chimique. Les enzymes introduites dans les lessives permettent de laver le
linge à basse température, sans ajouter de phosphates, diminuant ainsi la consommation
d'énergie et limitant la pollution.

" Autres. Les biotechnologies sont aussi utilisées pour résoudre de nombreux problèmes
de détection et de traçabilité (ex : répression des fraudes, police scientifique, recherche de
paternité).

21
II- Biotechnologie appliquée au domaine médical

La biotechnologie médicale est basée sur les connaissances scientifiques de différentes


disciplines telles que la microbiologie, la biochimie, Génétique, chimie, ingénierie et
informatique, des agents biologiques tels que les micro-organismes, cellules ou molécules
(enzymes, anticorps, ADN, etc.) pour rechercher et produire des produits pharmaceutiques et
diagnostiques qui aident à traiter et à prévenir les maladies humaines.

Cette approche multidisciplinaire est la plus importante caractéristique de ce domaine


scientifique en constante évolution.

Ces dernières années, l'industrie biotechnologique a été remarquable car elle est
associée à un processus de production : à haut rendement, faible main-d’œuvre, faibles coûts,
respectueux de l’environnement, avec une faible consommation d'énergie et une faible
émission de gaz à effet de serre. La biotechnologie médicale et pharmaceutique, dans leurs
efforts pour découvrir de nouvelles molécules, ont trouvé un allié dans l'industrie des
biotechnologies, leur insufflant une croissance exponentielle. Ainsi, les plus grandes sociétés
pharmaceutiques mondiales se sont misent à acheter les entreprises liées à la recherche et à la
production biotechnologique.

Les processus biotechnologiques Pharmaceutiques actuels impliquent essentiellement


cinq groupes d'organismes différents: les bactéries (Escherichia coli, Pseudomonas spp.
Lactococcus lactis et Bacillus subtilis), les champignons (Saccharomyces cerevisiae et
Aspergillus), les plantes (l'échinacée, le cassis, la prêle, l'ortie et la mélisse), les insectes
(l'asticothérapie et Spodoptra frugiperda) et les mammifères (Cellules ovariennes, rein de
hamster et animaux transgéniques).

L'application de différentes techniques permet de réaliser des changements dans les


micro-organismes, afin de mettre en évidence une caractéristique particulière, augmenter leur
production ou induire la production de nouvelles biomolécules. Pour cela, nous avons recours
aux techniques conventionnelles de génétiques telles que la mutagenèse, la fermentation,
processus sexuels et parasexuels ou aux techniques modernes comme les techniques de l'ADN
recombinant.

22
II-1 Médicaments obtenus par les processus biotechnologies

De nos jours les formes biopharmaceutiques sont puissantes, mais restent instables et
très coûteuses à produire. Elles sont de plus en plus orientées vers le traitement des maladies
chroniques.

Les médicaments recombinants tel que le facteur VIII pour l'hémophilie, offrent une
sécurité et réduisent les effets secondaires, améliorent les thérapies existantes et peuvent être
produits à grande échelle par des processus biotechnologiques.

Actuellement plus de 633 produits biotechnologiques à visée thérapeutiques sont en


cours de développement pour traiter plusieurs maladies différentes, englobant 254 tumeurs
malignes, 162 pour les maladies infectieuses, 59 maladies auto-immunes et 34 pour le SIDA.
Parmi les médicaments introduits il y a par exemple, le vaccin intranasal contre les virus de la
grippe, le traitement chez l’adulte de polyarthrite rhumatoïde et la prévention de la
coagulation sanguine chez les patients présentant un déficit héréditaire en antithrombine.

À l'avenir, les produits biopharmaceutiques pourraient être utilisés contre le virus du


SIDA, différents types de cancer, l'asthme, Parkinson et d'Alzheimer. Ils sont différents
groupes de produits biopharmaceutiques, notamment: antibiotiques, facteurs sanguins,
hormones, facteurs de croissance, cytokines, enzymes, vaccins et anticorps monoclonaux.

II-1-1 Antibiotiques

Les antibiotiques sont le groupe le plus important en termes d’importance parmi les
produits biotechnologiques.

Se sont des produits chimiques, efficaces à de très faibles concentrations, créé dans le
cadre du processus de vie d'un micro-organisme, dans le but de tuer ou d’arrêter la croissance
d'un autre micro-organisme gênant. La majorité des antibiotiques sont fabriqués à partir
d'organismes vivants comme les bactéries. Environ 90% des antibiotiques sont isolés de
bactéries, champignons et moisissures. D'autres sont produits partiellement ou en totalité
synthétiquement.

Parmi les d'antibiotiques dont la synthèse est effectué par les micro-organismes nous
avons la pénicilline produite par Penicillium notatum; les céphalosporines par
Cephalosporium acremonium; le chloramphénicol par Streptomyces venezuelae;

23
streptomycine par Streptomyces griseus; cyclosérine par Streptomyces orchidaceus; la
clindamycine par Streptomyces lincolnensis; la vancomycine isolée de cultures de
Streptomyces orientalis.

II-1-2 Facteurs sanguins

L'hémophilie est une maladie constitutionnelle de transmission héréditaire, deux types


d'hémophilie peuvent être distingués. L’une due au déficit en facteur VIII on parle alors
d’Hémophilie de type A, l’autre due au déficit en Facteur IX, on parle alors d’Hémophilie de
type B. Leur diagnostic repose sur le dosage spécifique des facteurs VIII et IX.

Ces deux facteurs de coagulation sanguine sont produits par génie génétique. Le
facteur VIII (contenant 1438 acides aminés) recombinant produit dans les cellules CHO
(lignée cellulaire issue d'ovaires de hamster de Chine), est utilisé dans le traitement de
l'hémophilie A (une maladie héréditaire caractérisée par la coagulation lente du sang et la
difficulté à en contrôler la perte). Un autre exemple est le facteur IX (contenant 415 acides
aminés) produit lui aussi dans les cellules CHO, utilisé dans le traitement de l'hémophilie B.

Premier médicament transgénique approuvé Atryn (antithrombine recombinant), est la


première molécule produite à l'aide d’animaux transgéniques. Cette protéine dotée de
propriétés anticoagulantes et anti-inflammatoires est produite dans le lait de chèvres
génétiquement modifiées. Atryn est utilisé comme traitement préventif en période péri-
opératoire et du péri-partum qui est une thromboembolies veineuses survenant en chirurgie
chez les patients adultes présentant un déficit congénital en antithrombine.

II-1-3 Les hormones

En 1982, l'insuline humaine recombinante fut la première forme posologique obtenue


par des procédés biotechnologiques à partir d’E. coli, pour le traitement des patients
diabétiques.

Aujourd'hui, l'insuline humaine est disponible en différentes pour différentes


applications (intramusculaire, sous-cutanée, etc.) et à des concentrations et sous des formes
d'action thérapeutique différentes. Ainsi, des formes comme l’insuline lispro, l’insuline
asparte et l’insuline glargine, sont respectivement affectées par une durée d'action qui est très
rapide, rapide à longue.

24
Une deuxième hormone est aussi produite. L'hormone de croissance s'est amélioré
rendant ainsi possible le traitement à long terme des enfants ne produisant pas suffisamment
d'hormone de croissance.

II-1-4 Facteurs de croissance

De nombreux facteurs de croissance hématopoïétiques (HGF) ont été isolés, et la


compréhension de leur potentiel clinique continue de croître. Les HGF ont eu un impact sur la
prévention des troubles induits par exemple par la chimiothérapie, comme les infections
associées à une neutropénie, la thrombocytopénie et l’anémie. Les patients atteints du VIH
peuvent également être aidés par l'administration de HGF recombinants.

L'érythropoïétine, une hormone produite par les reins, stimule la moelle osseuse à
produire des globules rouges. L’érythropoïétine peut apparaître sous différentes formes: alpha
(produit en CHO), bêta (produit en CHO) et gamma (produit en BHK). Ce facteur de
croissance est utilisé dans le traitement de l'anémie associée au VIH, la chirurgie, etc.
Érythropoïétine alpha est ciblée pour le traitement de l'anémie due à une insuffisance rénale
chronique, infection par le VIH et cancer.

Un autre exemple est la bêta méthoxypolyéthylèneglycol-époétine utilisée pour le


traitement de l'anémie associée à une insuffisance rénale chronique.

De plus, il y a de plus en plus recours à la palifermin qui est très similaire à un facteur
de croissance naturel qui existe dans le corps humain, connu sous le nom de facteur de
croissance des kératinocytes (KGF). Il stimule la croissance des cellules, aidant à réduire
l'incidence, gravité et durée de la mucite buccale dans le cancer.

II-1-5 Enzymes

Un autre cas d'utilisation de la biotechnologie pour la production de médicaments est


celui de la production d'enzymes essentielles chez les patients atteints du syndrome de
Gaucher de types 1 et 3 (une maladie par carence en enzyme bêta-glucosidase. Cette maladie
est généralement caractérisée par un trouble neurologique qui comprend la dégénérescence
mentale. Il existe quelques thérapies efficaces pour le traitement de cette pathologie
comprenant la vélaglucérase alpha, thérapie enzymatique issue d'une lignée cellulaire
humaine, pour le traitement à long terme de la maladie de Gaucher de type 1.

25
L’exemple le plus connu est celui de l’alteplase, une enzyme utilisée pour dissoudre
les caillots sanguins formés dans le système circulatoire, qui peuvent provoquer des crises
cardiaques, des embolies pulmonaires etc. D'autre part, la Galsulfase est une d'enzyme
recombinante utilisée pour le traitement des patients atteints de mucopolysaccharidose de type
VI. Cette maladie est causée par le déficit en B arylsulfatase, nécessaires à la dégradation
glycosaminoglycanes (GAG).

L’idursulfase est une autre enzyme produite par des procédés biotechnologiques
utilisées dans le traitement de patients atteints du syndrome de Hunter ou
mucopolysaccharidose de type II qui est une maladie génétique rare due à l’accumulation
anormale de composés appelés glycoaminoglycanes (ou mucopolysaccharides) dans les
cellules du corps. Cette accumulation se produit surtout dans les os et les articulations, les
oreilles, les poumons et le cœur et entraîne généralement une surdité, une petite taille, des
troubles cardiaques, des douleurs articulaires

II-1-6 Vaccins

Actuellement, les vaccins ne sont pas seulement développés contre les maladies
infectieuses, mais aussi contre l’abus de drogues (nicotine, cocaïne) et contre les allergies, le
cancer et l’alzheimer. Malgré le succès des vaccins conventionnels, il y a encore beaucoup de
maladies infectieuses et chroniques contre lesquelles aucun vaccin efficace n'existe.

En outre, la résistance croissante à l'arsenal existant d’antibiotiques augmente la


nécessité de développer des vaccins contre les infections bactériennes courantes.

Les vaccins les plus courants produits par des techniques d’ADN recombinant sont
ceux utilisés pour lutter contre le virus de la grippe saisonnière et l’hépatite A et B.

Il existe également d'autres types de vaccins produits par génie génétique, comme
ceux produit via la levure Saccharomyces cerevisiae. L’un d’entre eux est le HbsAg
(antigène de surface du virus de l'hépatite B).

Le vaccin Ambirix est un autre exemple, c’est un vaccin bivalent utilisé pour protéger
contre l'hépatite A et l'hépatite B. Très utilisé chez les enfants âgés de 1 à 15 ans, qui n'ont
aucune immunité contre ces maladies.

26
Ces vaccins sont produits par génie génétique où d’un coté nous avons le virus de
l’hépatite A inactivé produit par des lignés cellulaires MRC-5 (fibroblastes embryonnaires
humains) et d’un autre coté nous avons l’antigène de surface de l'hépatite B, produit par des
levures Saccharomyces cerevisiae.

Dans l’urgence et pour faire face à des pandémies les autorités sont dans l’obligation
de réagir très vite par la production et la commercialisation d'un vaccin monovalent sûr et
efficace. Ainsi, nous pouvons donner l’exemple de deux virus :

 Le virus H1N1, quelques mois seulement après son examen une pandémie, a été une
étape importante pour le l’industrie et pour la santé publique mondiale. La réaction fut
rapide et le vaccin Pandemrix a été produit et administré.
 Un autre exemple de vaccin recombinant développé dans l’urgence contre le virus Ebola.
Ervebo, Ce vaccin est très important parce que ce virus tue 50 à 90% de ceux qu’il
infecte.

Il est à signaler aussi que des vaccins combinés sont produits comme le Penta, utilisé
pour la vaccination des enfants de moins de trois ans, contre la diphtérie, le tétanos, la
coqueluche, l'hépatite B et poliomyélite.

Même si des avancés importantes sont faites en terme de biotechnologie médicale, il reste
beaucoup de maladies graves à impacte socio-économique lourd qui doivent être traitées.
C’est pour cela que l’industrie bio-médicale investis de plus en plus dans le domaine de la
biotechnologie et vise ainsi l’ouverture de voies résolutives nouvelles.

27
III- Biotechnologie appliquée à l’environnement

Ces dernières années, nous assistons à une augmentation de l'intérêt porté à la protection de
l’environnement. Cet intérêt est motivé par les innombrables risques sanitaires associés à la
pollution et qui sont sans cesse mis à jour par l’avancer de la recherche scientifique.

Certains polluants sont dis persistants, souvent toxiques et dotés de capacités


biocumulatives, se retrouvent le long de la chaine alimentaire. Ceux-ci sont à l’origine de
nombreuses maladies graves comme le cancer, les maladies cardio-vasculaires et
pulmonaires. Des recherches ont associé les polluants à la perturbation du système
endocrinien, au dérèglement de la fonction de reproduction et du système immunitaire, à des
troubles neurocomportementaux et au cancer.

L’effet néfaste des polluants sur l’environnement a été observé très tôt. Dès les années
soixante 1962, Rachel Carson, dans son livre “Silent Spring”, décrit comment les pesticides
entament l’intégrité de l’environnement. De nombreuses études ont venues par la suite et ont-
elles aussi montrées l’impact des polluants sur les animaux. L’homme peut quant à lui être
exposé aux effets négatifs engendrés par ces polluants, cela soit par inhalation, ingestion ou
contact. La relation de cause à effet entre une exposition à des polluants et des maladies sur
l’homme est de plus en plus argumentée. Ainsi l’exposition aigüe à certains polluants dans le
cadre du travail ou d’incidents est préoccupante pour les travailleurs et peut causer leur mort.
On peut citer par exemple le cas d’intoxications à l’endosulfan chez les producteurs de riz en
Asie et les producteurs de mangues aux Philippines. L’exposition chronique aux polluants à
de moindres concentrations peut aussi affecter la santé humaine par accumulation, jusqu'à
atteindre la dose létale. On peut ainsi mentionner l’épidémie de porphyrie cutanée survenue
en Turquie, suite à la contamination de céréales traitées avec de l’hexachlorobenzène, les
symptômes s’étant manifestés qu’après une longue période d’exposition.

III-1 Les polluants

Le terme polluant est souvent associé à pollution. Cette dernière étant l’action d’introduire
dans un milieu une substance, à effets indésirables, qui en est normales absente : le polluant.

28
Les polluants sont des composées chimiques ou organiques de nature très diverse. Ils
comprennent une grande part et variété de composés organiques, certains métaux et certains
gaz.

Durant les dernières années la découverte de nouvelles substances toxique connait une
frénésie certaine et donne lieu à de nombreuses classifications sans cesse renouvelées. Celles-
ci sont motivées par une hiérarchisation en rapport avec la toxicité du polluant sur l’homme.

De nos jours, la nouvelle perception des problèmes planétaires liés à l'activité globale des
polluants même sans impacte direct sur la santé humaine, mais dont l'accumulation peut
avoir des effets significatifs sur l'environnement , comme c’est le cas des CFC, bouleverse
ces classifications .

Par exemple, nous présentons le tableau 1 qui donne la classification canadienne des
41principaux polluants issus des rejets. Ceux-ci ne sont pas seulement fortement toxiques,
mais ils sont souvent persistants et peuvent donner lieu à des phénomènes de
bioaccumulation.
Tableau 1 Liste des substances de l'INRP ( Inventaire national des rejets de polluants –
Canada) pour les années 2018

1- Acétaldéhyde (cancérogène)

2- Acétonitrile (production de cyanure d'hydrogène)

3- Acétophénone (Irritation oculaire)

4- Acroléine (hémorragique)

5- Acrylamide (cancérogène)

6- Acide acrylique (graves brûlures)

7- Alcool allylique (troubles neurologiques)

8- Aluminium (Troubles neurologiques)

9- Oxyde d'aluminium (Troubles neurologiques)

10- Ammoniac (Irritant)

29
III-2 Les différents types de pollutions

III-2- 1 Pollutions ponctuelles

La pollution ponctuelle est comme son nom l’indique est une pollution localisée
généralement liées à une activité industrielle ou à un accident. Elle se distingue par la
présence ponctuelle dans les sols et sous-sols de substances dangereuses provenant
généralement de déversements, de fuites ou de dépôt de déchets. Non confinées et en fortes
concentrations, ces substances donnent naissance à des sites localement contaminés. L’agent
polluant libéré est selon sa taille et sa nature plus ou moins facilement dispersable sous forme
de particules. Ce cas particulier pourrait donc amener une pollution qui été à l’origine
localisée à évoluer vers une pollution diffuse.

A l’origine ce type de pollution été spécifique des zones non urbanisées en raison de l’activité
industrielle qui s’y pratique, mais celle-ci touche de plus en plus les zones urbaines où les
sources de pollution peuvent êtres les Cuves de stockage des carburants dans les stations
services, habitation avec l’utilisation des produits désherbants ou anti-ravageurs, produits
d’entretien et fosses septiques. Ce dernier point fait de ce type de pollution la plus fréquente.

III-2- 2 Pollutions diffuses

Ce type de pollution implique de grandes surfaces de pollution et touche souvent des


écosystèmes de grande étendue. Elle se retrouve souvent en zone agricole en raison
d’épandages d’engrais ou de pesticides. La dispersion et l'accumulation de substances
polluantes sur ces sols agricoles donne lieu ainsi à des sites uniformément contaminés.

La gestion des risques et la décontamination des surfaces polluées lors de ce type de pollution
reste difficile voir impossible dans certains cas, car celle-ci résulte soit des effets de pollutions
massives, soit de pollutions répétitives sur le long terme. Dans les deux cas, le taux et
l’étendue de la contamination sont tels que les moyens logistiques, scientifiques et humains
mis en œuvre ne peuvent endiguer la menace.

30
Figue 2 : Devenir des polluants lors d’une pollution diffuse (Morel, 2002).

III-3 Conséquence de la pollution

Certains polluants sont dotés d’une toxicité très importante. L’effet direct de ceux-ci peut
s’illustrer de trois manières différentes. Par contact (1), par ingestion (2) où par inhalation (3).

1. Au contact avec la peau, et particulièrement les muqueuses, nous retrouvons plus


particulièrement des brulures chimiques et des intoxications par diffusion tissulaire qui à
terme à terme peuvent dans certains cas être carcinogènes.

2. l'ingestion directe est de loin la plus grave des intoxications. La sévérité des atteintes est
directement en rapport avec l’agent polluant ingéré et peut dans certains cas entrainer la mort
, comme dans les intoxications aux pesticides, aux composés benzéniques ou phénols.

3. Par inhalation, l'intoxication est souvent mortelle quand sont respirés des vapeurs
toxiques issues de composés soufrés (hydrogène sulfuré et mercaptans), de composés
organochlorés. Les neuro-toxiques constituent les polluants les plus dangereux car ils ou pour
effet le blocage de la fonction respiratoire.

31
Néanmoins l’ingestion à très faibles doses à des séquences répétitives, donne lieux à une
toxicité cumulative et souvent hautement mutagène, cas du chlorure de vinyle et des alcanes
organochlorés.

III-4 Bioconcentration dans les chaines alimentaires

Le passage des polluants le long de la chaîne alimentaire donne lieu à ce que l'on a appelé
"l'intensification biologique" de leurs effets.

Ainsi, par exemple la démoustication des étendues d’eau stagnantes, fut pendant des années
réalisées par épandage d’insecticides dont le DDT. Les autorités ont utilisé de faibles
concentrations choisies pour ne provoquer aucun effet toxique immédiat sur la faune et la
flore aquatique. En dépit de ces précautions, on constata peu à peu une altération de la faune.

Le dosage des organochlorés dans divers compartiments de l'écosystème aquatique a montré

qu'alors que l'eau ne contenait que 0,000.05 ppm (partie pour un million) d'insecticide,
les concentrations étaient de 0,23 à 0,94 ppm dans les poissons herbivores, de 1,33 à 2,07 ppm
dans les poissons carnivores, de 3,57 à 26,4 ppm dans les oiseaux piscivores et de 13,8 ppm
dans les œufs d'un rapace diurne.

Ainsi l'insecticide non biodégradable se concentrait au fur et à mesure de son passage le long
des chaînes alimentaires et les doses initiales inoffensives pour les individus se révélaient à la
longue létales pour les populations.

32
Figure 3 : Bioconcentration, cas du mercure (Dhaouadi et al, 2010)

III-5 Bioremédiation microbienne

Le développement industriel, est de plus en plus responsable de la pollution de


l’environnement. Cette dernière décennie avec le développement de l’industrie au sens large
nous assistons à une augmentation considérable du nombre de xénobiotiques. Ces substances
proviennent entre autre des décharges, des installations industrielles, d’accidents de transport
de matières toxiques, des rejets urbains et industriels ou des utilisations agricoles.

De nombreux agents polluants comme les pesticides peuvent être neutralisés. Deux
voies de dépollution sont décrites, la transformation ou la décomposition, effectives à la fois
par des réactions chimiques et biologiques. Toutefois on a très tôt compris que la
décomposition et la transformation des polluant est plus rapide dans un environnement
riche en microflore que dans un environnement stérile. Cette affirmation a été prouvée au
laboratoire où le rôle des microorganismes dans la dégradation des polluants a été démontré,
par l'isolement de souches capables de décomposer ces produits en culture pure.
L’expérimentation a néanmoins démontrée l’existence d’une dichotomie de la spécificité du
micro-organisme vis-à-vis du toxique cible.
33
Paradoxalement, la répétition de l’exposition des micro-organismes aux toxiques, les
rend plus efficaces. Efficacité due à une adaptation biologique illustrée par la réduction puis la
disparition de la phase de latence.

Ce dernier point pousse les chercheur en biotechnologie environnementale à aller


échantillonne ces bio ressources directement sur les sites pollués et préférentiellement ceux
fortement pollués et depuis une période relativement longue.

III-5- 1 Définition

La bioremédiation, est une notion nouvelle, introduite par l’avènement de la


biotechnologie environnementale. Elle consiste en l’emploi de ressources biologiques pour
éliminer les contaminants du cycle biogéochimique des substances naturelles. Elle constitue
une alternative positive pour diminuer le stress environnemental en réduisant le niveau de
pollution présente dans l’air, l’eau ou le sol.

Le phénomène de biodégradation peut apparaître spontanément ; on utilise alors les termes de


bioremédiation intrinsèque ou d’atténuation naturelle.

III-5- 2 Spécificité de la bioremédiation

Le rapport existant entre polluant et micro-organisme réside dans la spécificité de ce


dernier. Ainsi un même polluant peut être dégradé par différents microorganismes
inversement un même microorganisme peut dégrader différents polluants.

La spécificité microbienne est dépendante de la spécificité métabolique étroitement


liée aux enzymes misent en œuvre. Ainsi, la non spécificité microbienne, s’explique par la
faible spécificité enzymatique. Un exemple largement d écrit illustrant la faible spécificité
enzymatique est celui de la méthane-mono-oxygénases (MMO), catalyse l'incorporation d'un
oxygène dans un éventail très large de substrats, permettant ainsi au micro-organisme de
dégrader des substrats comme les alcanes, les haloalcanes, les alcènes, les éthers et autres
molécules aromatiques et hétérocycliques.

Cette classe d’enzymes est très intéressante car elles sont d’une part douées d’une grande
solubilité dans divers milieux, d’une localisation membranaire des bactéries méthanotrophes
et d’autre part peuvent dégrader ne large gamme d’hydrocarbures : saturés, insaturés,
linéaires, branchés ou cycliques.

34
Environnement
Température
pH
Teneur en humidité
Accepteurs
d'électrons
Nutriments
Microorganismes
Contaminant
Capacités
Toxicité
BIOREMEDIAT métaboliques
Concentration
ION Capacités de
Disponibilité
dégradation
Solubilité
Population indigène
Sorption
Modifications
génétique

Figure 4 : Triade conceptuelle des facteurs impliqués dans la bioremédiation (Fortuna,


2011)

III-5- 3 Biodégradation complète et incomplète

L’évaluation de la biodégradation d’un composé cible, reste difficile, car implique un suivi et
l’utilisation de techniques souvent contraignantes.

Une biodégradation est dite complète lorsqu’elle parvient à métaboliser des polluants à un
stade d’innocuité totale (dioxyde de carbone, eau et sels minéraux). Alors qu’une
biodégradation incomplète parvient à des métabolites de dégradation moins toxiques que le
polluant initial, mais possédant toujours une toxicité résiduelle. Dans certains cas le
métabolite obtenu peut être plus toxique que le polluant de départ. L’exemple le plus frappant
est la biodégradation du tétrachlorure-éthylène, qui libère une fois attaqué du chlorure de
vinyle qui est connu pour être plus cancérogène que le composé initial.

III-6 Principe de la bioremédiation

La bioremédiation dans l’environnement naturel se produit dans les conditions aérobies, mais
certains polluants récalcitrants nécessitent l’application de systèmes de bioremédiation en

35
condition modifiées comme l’anaérobiose, Le pH et la température. L’application de ces
conditions nécessite l’utilisation de moyens techniques particuliers et de micro-organismes
adapté ou modifiés (transgéne).

Le principe général de la bioremédiation est d’arriver à dégrader les polluants en composés


inertes, via l’activation des capacités naturelles que possède la bioressource mise en œuvre.

Les micro-organismes mis en œuvre peuvent êtres :

1) Une ressource présente dans la zone polluée, on la qualifie d’endogène.


2) Une ressource modifiée prévenant de zones polluées, géographiquement différentes,
on parle alors de ressource exogène
3) Une ressource endogène, cultivées au laboratoire souvent modifiée, puis réintroduite
dans le milieu contaminé, il s’agit ainsi de bioaugmentation.

Les principales technologies utilisées dans la bioremédiation sont :

 La bioaugmentation

Consiste en l’inoculation, soit directement soit après traitement physique ou chimique, de


micro-organismes spécifiques. La bioaugmentation offre plusieurs avantages comme
l'assainissement des contaminants sur place et cela avec un minimum d'impact sur
l’écosystème, un minimum de production de déchets après traitement, et un coût moindre par
rapport à d'autres techniques différées telles que le pompage et le traitement primaire (hors
zone polluée).

Les limites de la biodépollution naturelle pousse à l’innovation et à l’application de nouvelles


stratégies comme :

Sélection des microorganismes sur la base de leur aptitude à dégrader les composés
organiques présents dans le site à dépolluer.

Réalisation de cultures mixtes comprenant une ou plusieurs espèces microbiennes (synergie).

Incorporation d’éléments nutritifs souvent spécifiques aux micro-organismes et absentes du


milieu (facteurs de croissance).

36
Apport de microorganisme en surface de la zone contaminée ou injectés dans le site
contaminé sous pression (diffusion forcée) afin d’atteindre toute la zone et d’augmenter la
vitesse de dépollution.

 La biofiltration

Consiste en l’utilisation d’un biolfiltre pour traiter les émissions gazeuses. L’air traverse un
substrat organique ou minéral qui est constitué par un lit poreux. Ce mélange de cultures est
favorable au développement des plantes et aussi pour la fixation de nombreux micro-
organismes ce qui conduit à la formation d'un biofilm qui participe à la dégradation des
polluants. Le traitement débute par le passage des effluents gazeux dans la phase aqueuse de
la rhizosphère ce qui augmente la solubilité des gaz et donc leur dégradation. Les polluants
sont alors absorbés par le biofilm à la surface des racines des plantes, puis dégradés en
dioxyde de carbone, eau et divers sous-produits variés

Polluants Organiques + O2 micro-organisme CO2 + sel + H2O + chaleur + biomasse

Dans une unité de biofiltration, l’air à dépolluer passe en premier lieu par un filtre couplé à
un humidificateur pour supprimer les particules comme les poussières et les graisses. Ce
processus s’intensifie jusqu'à avoir un niveau d’humidité proche du 100%. La mise en contact
entre le polluant et le dépolluant se fait dans un bioréacteur contenant des supports composés
de matériaux poreux très hydroscopique. A la surface de ces supports des particules se forme
un biofilm dont la fonction est de dégrader les polluants présents dans l’air. Ce type de
traitement est plus adapté aux composés indiqués dans le tableau suivant :

37
Tableau 2 : Micro-organismes adaptés à la dégradation des polluants (INRS, 2006).

Polluant Micro-organismes adaptés

Hydrocarbures Nocardia, Pseudomonas

Alcools Corynebacterium

Aromatiques Pseudomonas fluorescens, Pseudomonas putida

Aldéhydes, Cétones Rhodococcus, Pseudomonas fluorescens, Pseudomonas putida

Aminés Rhodococcus, Pseudomonas, Alclignes

Chloroalcanes Xanthobacter, Mycobacterium, Hyphomicrobium

Soufrés Hyphomicrobium, Thiobacillus, Bacillus

 La biostimulation

Consiste à stimuler l’activité des populations microbiennes indigènes afin d’augmenter le


rendement de biodégradation en injectant dans le milieu pollué des nutriments, de l'oxygène et
/ou par ajustement des conditions du milieu, comme le potentiel d’oxydo-réduction et
l’humidité.

 Le compostage

Largement répondue et connue du grand public amateur de jardinage.

Le compostage est un procédé de transformation aérobie de matières fermentescibles dans des


conditions contrôlées. Il permet l’obtention d’une matière fertilisante stabilisée riche en
composés humiques. Le compost, peut être utilisé, en tant améliorant de la structure et de la
fertilité des sols. Ce procédé s’accompagne d’un dégagement de chaleur et de gaz,
essentiellement du gaz carbonique. C’est fondamentalement, la fermentation des ordures
ménagères organiques (résidus alimentaires) et des déchets verts (feuillages, résidus de
jardinage) afin de produire un compost réutilisable en agriculture ou dans le jardin pour
fertiliser la terre.

38
L’aération et l’humidité sont deux éléments indispensables pour entretenir les conditions
d’une bonne fermentation. Le compostage peut se faire à moindre échelle chez soi pour le
jardinage ou à grande échelle par des procédés industriels.

 La biolixiviation.

Utilisé dans le cas de contaminations aux métaux lourds. Cette technique correspond à une
solubilisation (biolixiviation) des métaux lourds grâce à des bactéries acidophiles
fonctionnant en présence ou en l’absence d’oxygène. Deux facteurs sont importants pour la
biolixiviation : la température qui doit être comprise entre 25 et 35 °C.

La taille des particules qui doivent être très proches de celle des bactéries.

Nous pouvons prendre l’exemple de la dégradation de la matrice sulfurée des roches par les
bactéries par :
- Oxydation du Fe2+ en Fe3+ (réactions d'oxydation est une source d'énergie)
- Libération ou solubilisation des métaux en milieu acide Ph inferieur à 2 (H2SO4 qui
est un produit du métabolisme bactérien)

FeS2 + 7/2 O2+ H2O FeSO4+ H2SO4


2FeSO4 + 1/2 O2+ H2SO4 Fe2(SO4)3+ H2O
FeS2+ Fe2(SO4)3 3 FeSO4+ 2 S
2 S+ 3 O2+ 2 H2O 2 H2SO4

III-7 Mécanismes microbiens de la biodepollution

 Minéralisation

Une partie du substrat est assimilée par la bioressource, ce qui est forcé car le substrat
polluant est la seule source de carbone dans le milieu. La minéralisation est une
biodégradation complète des produits jusqu'à leur forme la plus simple le CO2.

Très intéressant en biorémediation mais néanmoins limité par le phénomène de diauxie.

39
Ainsi l'addition du glucose à des milieux pollués par des contaminants tels que le toluène
ou le phénol, inhibe la minéralisation des polluants, à cause d'une utilisation préférentielle
des substrats facilement métabolisables (le glucose).

 Cométabolisme

Lorsque le polluant ne constitue pour le microorganisme ni une source de carbone, ni une


ressource énergétique, il est impératif d’avoir en parallèle Le cométabolisme est un
deuxième substrat métabolisable et remplissant les fonctions carencées.

Donc nous avons un premier métabolisme ne pouvant subvenir seul à la croissance cellulaire
et sa dégradation est conditionnée par la présence d’un deuxième métabolisme
complémentaire.

Le cométabolisme s’explique au plan moléculaire par une déviation métabolique due à une
faible spécificité enzymatique.

La faible affinité membranaire impliquant un transport réduit du substrat dans la cellule.


Ce dernier étant en quantité trop faible ne peut déclencher la synthèse des enzymes aptes à
le métaboliser. L'attaque est alors trop lente pour alimenter la machinerie cellulaire en carbone
et en énergie. Le deuxième substrat comble alors cette lacune, en fournissant l'énergie et la
matière première nécessaire au développement cellulaire. Ce même cas de figure se retrouve
lors de dégradation du polluant en composés inutilisables pour le métabolisme.

Le substrat secondaire est aussi là pour combler des déficiences électroniques. Vu que la
majorité des dégradations des xénobiotique comporte une réduction, donc les électrons
doivent provenir d'une autre source, le substrat secondaire est alors attaqué.

Les microorganismes effectuants ces réactions sont des souches comme Pseudomonas,
Acinetobacter, Nocardia, Bacillus, Mycococcus, Achromobacter, Methylosinus, et
Arthrobacter.

40
 Transformations détoxifiantes
 Hydrolyse

La plus simple des réactions métaboliques qui consiste en le clivage d'une liaison par
addition d'eau. Réaction effectuée par les microorganismes naturellement lors de la mise en
place de leur métabolisme et qui inactive ainsi les toxiques.

Par exemple cette réaction peut consister en l’hydrolyse microbienne d'une liaison ester par
une carboxylase microbienne. Ce cas se retrouve lors de la métabolisation du malathion
insecticide, connu et très toxique. Exemple réactionnel suivant :

 Hydroxylation

Consiste en l'addition d'un groupement OH sur une molécule. Cette addition sur les
composés aromatique ou aliphatique les rend moins toxique voir inoffensif. Nous
pouvons donner l’exemple de l'herbicide 2,4-D, où le simple remplacement d'un H par OH
inactive totalement la molécule. Exemple réactionnel suivant :

 Déhalogénation

Les enzymes impliqués sont appelés déhalogénases, responsables de l'enlèvement de


l'halogène ce qui détoxifie le substrat dangereux. Les halogènes sont très répondus dans de
nombreux pesticides et polluants industriels.

Les réactions métaboliques impliquées peuvent consister dans le remplacement de l'halogène,


soit par un ion H on parle alors de déshalogénation réductive, soit par un ion OH on parle
alors de déhalogénation hydrolytique. Exemple réactionnel suivant :

41
 Déméthylation et déalkylations

De nombreux pesticides contiennent des radicaux méthyl ou alkyl liés à un N- ou un


O-. Une déalkylation du N- ou du O- généralement inactive ces pesticides. Le nombre
de groupements présents dépasse dans la majorité des cas les deux groupements. La pérte de
ces dernier est successive et en cascade, ce qui donne lieu à des composés intérmédiaires de
toxicité moindre. L’exemple le plus connu est celui du Diuron. L’enlèvement dans cette
molécule d'un premier radical méthyl conduit au dérivé monométhylé moins réactif
comparativement au Diuron. L'enlèvement du second radical méthyl rend la molécule
complètement inerte. Exemple réactionnel suivant :

 Méthylation

A l’inverse des réactions précédentes, les réactions d’additions joue aussi le rôle d’inhibiteur.

Ainsi l’addition d'un groupe méthyle peut inactiver nombre de molécules comme les phénols
réputés toxiques, le tétra-chlorophénols, le penta-chloro-nitrobenzène, lepentachloroaniline et
du parathion.

42
III-8 Phytoremédiation

La phytoremédiation est l’utilisation des plantes pour éliminer ou transformer les


polluants en composés moins toxiques. Elles peuvent être utilisées aussi bien pour les
polluants organiques qu’inorganiques présents dans les milieux solides, liquides et gazeux.

La phytoremédiation regroupe :

 La phytoextraction : est l’utilisation des plantes pour extraire du sol les polluants
organiques et plus particulièrement les métaux et les concentrer dans les organes de la
plante destinés à être récoltés. Cette technique nous préserve de l’excavation des sols
et le recours aux techniques chimiques souvent lourdent.
 La rhizofiltration : Elle correspond à l’utilisation des racines pour absorber et
accumuler les polluants (métaux) des eaux usées. Elle peut aussi être une adsorption
ou précipitation des polluants sur ou autour du système racinaire. L'absorption, la
concentration et la translocation par les plantes peuvent se produire, mais cela reste
dépendant du type de contaminant. Les exsudats des racines des plantes peuvent
provoquer la précipitation de certains métaux. La rhizofiltration se traduit d'abord par
le confinement des contaminants, dans lequel ceux-ci sont immobilisés ou accumulés
sur ou dans la plante. Les contaminants sont par la suite éliminés en retirant
physiquement la plante.
 La phytostabilisation ; utilisation des plantes pour limiter l’érosion et immobiliser les
polluants dans les couches superficielles évitant en particulier leur migration vers les
eaux de surface et souterraines. Ainsi les plantes nous permettent d’empêcher la
migration des contaminants par le vent et l'érosion hydrique, le lessivage et la
dispersion des sols.

La phytostabilisation se produit par la modification des paramètres locaux autour de


plante comme la microbiologie et la chimie de la zone racinaire et / ou l'altération de
l'environnement du sol ou de la chimie des contaminants. Le pH du sol peut être modifié par
les exsudats racinaires des plantes ou par la production de CO2. La phytostabilisation peut
modifier la solubilité et la mobilité des métaux

 La phytovolatilisation : Est l’utilisation des plantes pour extraire les polluants du sol
et les transformer en composés volatils. L’absorption et la transpiration d'un

43
contaminant par une plante, avec libération du contaminant ou d'une forme modifiée
dans l'atmosphère est un processus complexe.
 La phytodégradation : Longtemps considéré uniquement comme l’utilisation de
l’association plantes/microorganismes pour dégrader les polluants organiques du sol.
De nos jours, une vision plus large est adopté, ainsi elle est spécifié comme la
décomposition des contaminants absorbés par les plantes par le biais de processus
métaboliques au sein de la plante, ou la décomposition des contaminants externes à la
plante par l'effet de composés (tels que des enzymes) produites par la plante. De plus,
une dégradation peut se produire à l'extérieur de la plante, en raison de la libération de
composés qui provoquent une transformation du polluant. Toute dégradation causée
par des micro-organismes associés ou affectés par la racine de la plante est considérée
comme une rhizodégradation.

44
IV- Biotechnologie appliquées aux domaines microbiens

La biotechnologie moderne n’a bien évidement pas épargné le domaine de la microbiologie


classique. En plus d’apporter de nouveaux concepts, la biotechnologie moderne a fait passer
les micro-organismes de la position d’objet d’étude à celui d’outils, de moyen et de solutions
à bon nombres de difficultés. La biotechnologie, introduit ainsi la notion de ressource
biologique productrice, d’unité de production de synthèse, manipulable à souhait.

La recherche de nouvelles souches, aux caractéristiques sauvages et extrémophyles sont


devenues le principal objectif des scientifiques. L’exemple le plus frappant est celui de la
bioremédiation, particulièrement pour ce qui est des pollutions aux hydrocarbures.

La deuxième notion introduite est celle du micro-organisme aliment, la biomasse nutritive, de


façon directe où le micro-organisme est le nutriment ou indirecte où l’intérêt réside dans le
métabolite produit.

Le défit majeur relevé par l’avancé de la biotechnologie est la culture de masse et la gestion
des contaminations. La boite de pétri n’est plus aux dimensions des objectifs visés par la
biotechnologie microbienne et introduit ainsi la notion de bioréacteurs.

IV-1 Les bioréacteurs

Le bioréacteur (ou fermenteur) est une enceinte hermétiquement close, permettant d’assurer
une croissance des micro-organismes, une stérilisation facile et le maintien de l’asepsie
pendant toute la durée de la culture ainsi qu’une production optimale dans un environnement
dont les paramètres physiques et chimiques de la fermentation sont contrôlés.

La construction d’un bioréacteur tient du domaine du géni des procédés et implique de tenir
compte d’un nombre important de paramètres. Ainsi, la première triade prise en compte est le
produit. Ce dernier peut être le micro-organisme en lui-même (la biomasse) soit des
métabolites qu’il contient ou alors qu’il produit dans le milieu. La deuxième triade implique
le phénomène de transfert de gaz de chaleur et de nutriments, fonction du métabolisme mis
en œuvre.

Divers, projections et calcules doivent être pris en compte et jouer en faveur d’un
développement optimum de la souche, de l’application des conditions de stérilité et faciliter la
récupération du produit cible avec les plus grand degré de pureté possible.
45
Les paramètres contrôlés sont :

- Aération

- Agitation

- pH

- Température

- Détection de mousse

- Gaz carbonique

- Oxygène

- Pression

- Masse (turbidimétrie)

Les bioréacteurs passent par trois phases de conception. La première est expérimentale à

l’échelle du laboratoire. Elle à pour objectif simulation des conditions opératoires et mise au

point des milieux de culture. La phase développement, qui consiste en le développement à

l’échelle semi-industrielle où les volumes mis en œuvres sont intermédiaires. Enfin, une fois

la mise au point effectué le bioréacteur est construit et les mesures sont initiées avant la mise

en fonction du bioréacteur.

46
Figure 5 : Représentation d’un bioréacteur (Manyri, 2005)

47
IV-1-2 Types de bioréacteurs

IV-1-2-1 Bioréacteurs à agitation mécanique :

Le plus utilisé en production à grand volumes, le recours à ce dernier est motivé par la
simplicité de sa conception, de son entretien et du suivi des paramètres. De plus, celui-ci
permet un excellent transfert d’oxygène et des nutriments. Ce modèle est adaptatif au plan de
la vitesse d’agitation, ce qui nous permet une adaptation aux modifications de viscosité
incérant au développement bactérien ou au changement du milieu de culture.

Néanmoins, il existe certains inconvenants à l’utilisation d’une agitation mécanique. La


complexité mécanique de l’agitation est un problème majeur au plan de la résistance à l’usure
vu les longues heures d’utilisation. Ces longues périodes d’utilisation implique aussi des
problème d’entretient du joint d’étanchéité mécanique.

Le milieu est agité à l'aide d'une turbine à commande mécanique. Différents types
d’impulseurs sont utilisés, en fonction des besoins. Deux types traditionnels sont utilisés dans
ce système : les cisaillants et les non cisaillants :

 Agitateur rotatif à débit radial dit cisaillant :

Le mouvement généré par cette turbine est radial, puis axial lorsque le liquide rencontre la
paroi de la cuve, le cisaillement créé par la turbine accroît la turbulence et donc le mélange du
liquide.

Ce ci donne lieu à une bonne efficacité de transfert de l’oxygène, mais reste traumatisant pour
les cellules.

La turbine à pales plates à grande vitesse est généralement utilisée en culture bactérienne. Une
forte agitation divise l'air entrant en petites bulles. Étant donné que les cellules végétales ne
tolèrent pas les conditions de cisaillement élevé et que le mélange d’air peut être un problème
plus grave avec les cultures de cellules végétales, une turbine alternative, capable d’induire un
faible cisaillement est généralement préférée.

48
 Agitateur rotatif à débit axial dit non cisaillant

Le moyen le plus utilisé et le plus connu est l’hélice type marine qui génère une agitation à
mouvement axial. Moins traumatisant, les cellules sont poussées au fond de la cuve
délicatement, grâce à une action de pompage. Les collisions sont alors minimisées. Par contre,
l’efficacité de transfert d’oxygène n’est pas bonne. Ce type de mobile convient pour les
cellules fragiles.

L’hélice marine est mieux adaptée au mélange à faible cisaillement. Il fournit un mélange
axial du milieu. D'autre part, une turbine à pales plates favorise le mélange radial. Pour les
systèmes à grande échelle, aucun de ces deux types de roue n'est utilisé.

- Figure 6 : Agitateur rotatif à débit axial ou radial (Harnbay et al, 1985).

En variante, des impulseurs à faible cisaillement (à pales et à hélices) se sont avérés


plus utiles pour la culture de cellules végétales. Comme une faible agitation est insuffisante
pour dissoudre le gaz entrant en petites bulles, le flux de gaz entrant est dispersé sous forme
de fines bulles à l'aide d'un distributeur de gaz approprié. L'enrichissement en oxygène des
gaz entrants est ainsi plus efficace que le système classique.

Ce type de bioréacteur se caractérise par :

 Le contenant : Dont la conception lui confère le pouvoir de contenir des


volumes importants, de résister aux vibrations résultant de l’agitation, et résister aux
surpressions de gaz générer lors de la fermentation et par l’aération.

49
 La stérilisation :

Etape primordiale avant toute fermentation, celle-ci doit intervenir avant tout ensemencement
de souche productrice.

Pour les petits volumes, la stérilisation de l’ensemble (cuve + milieu) peut être assurée par
autoclavage sous pression 120-125° C.

Pour les grands volumes, la stérilisation se fait par injection de vapeur d’eau portée à 121°C
pendant 20 à 30 minutes. L’injection d’eau surchauffée à 140°C pendant une période
déterminé au préalable, suivant le volume du bioréacteur.

Pour les plus grands réacteurs l’existence d’une double enveloppe permettant une circulation
de vapeur autour du corps ou être pourvus d’une simple résistance portant l’enceinte à des
températures stérilisantes. Ce dernier procédé permet une tyndallisation, évitant ainsi la
détérioration du milieu.

 L’aération :

Fournir de l'oxygène aux cellules.

En culture, l’oxygène est un substrat clé pour la croissance, la production, et l’activité de


maintenance. La plupart des fonctions importantes des bioréacteurs ont pour objectif de
dissoudre l’oxygène et le rendre disponible aux cellules en continu à travers un processus
appelé aération.

L'aération dans le bioréacteur est réalisée par deux moyens synergiques:

1. L'oxygène diffuse par superposition des interfaces composant le bioréacteur jusqu'à la


cellule

2. L’oxygène se dissout dans le milieu par convection à l'aide de l'agitation assurée par les
pales

L'agitation disperse les bulles d'oxygène et favorise le transfert des bulles de gaz au liquide

50
Le taux de transfert d'oxygène (TTO) de l'interface gaz-liquide est fonction des propriétés
physicochimiques du milieu de culture, les paramètres géométriques du bioréacteur et le
micro-organisme.

Le fermenteur doit posséder un système d’aération qui injecte de l’air dans le milieu en
formant des bulles qui remontent à la surface, parcourant ainsi tout le volume de liquide. La
dissolution de l’oxygène est aidée par le système d’agitation de la cuve.

-NB : La combinaison des deux systèmes, agitation et aération assure l’homogénéisation des
constituants des milieux de culture, le transfert des gaz et les échanges thermiques.

IV-1-2-2 Les fermenteurs à agitation d’air :

Les bioréacteurs Airlift sont une variante des réacteurs mécaniques. La principale différence
est l’apparition d’une centrale d’aération, de tubes et canaux, responsables de l’agitation et
d’une circulation efficace de l’oxygène. Le dispositif clé ce type de réacteur est le gaz émis
du fond du réacteur.

Souvent désignés par le terme colonne à bulles. Ces réacteurs sont adaptés à des conditions
souples de culture :

- Utilisation de milieux relativement peu visqueux


- Besoin d’agitation douce motivé par la fragilité du micro-organisme utilisé.
- Faibles besoins de transfert d’oxygène.
- Faibles besoins énergétiques.

Ce type de bioréacteur est adapté au traitement des eaux usées et la culture de cellules
végétales.

Ces réacteurs se divisent en deux catégories :

Ceux ayant une boucle de circulation externe, le mélange gaz-liquide circule vers le bas
(downcomer). Aussi connu comme bioréacteur à jet d’air utilisant des pompes centrifuges
spéciales qui propulsent un mélange air-milieu à haute vitesse dans le réservoir principal,
ce qui assure agitation et aération.

51
Ceux utilisant des cylindres concentriques où à circulation vers le haut (riser) et vers le
bas (downcomer) sont situés respectivement à l’intérieur et à l’extérieur du cylindre
concentrique.

Dans ce type de bioréacteur on provoque un effet de cheminé qui favorise la dispersion


des bulles à l’aide de chicane.

Le problème principale rencontré dans ce type de bioréacteurs est la floculation et la


formation de mousse, un inconvenant majeur car il isole les cellules du milieu. Les
cellules se retrouvent dans les flocons au lieu d’être en contacte avec le milieu,
l’empêchant ainsi d’être correctement oxygénée. Une perte de produit et de biomasse est
à envisager.

Figure 7: différents types des réacteurs avec agitation pneumatique: réacteur


colonne à bulle, (b) réacteur Air-lift, (c) réacteur Air-lift avec un tube concentrique
perméable (Fu et al, 2003).

52
IV-1-2-3 Réacteur à couche fixe ou à couche fluidisée

Dans ce type de procédé, les microorganismes producteurs n’évoluent pas librement dans le
milieu, mais sont soit immobilisés sur un support ou une matrice, emprisonnés généralement
dans un tube contenant des particules solides actives où le micro-organisme ou l’enzyme est
fixé. Les extrémités du contenant sont dans ce cas fermées par des obturateurs comme des
grilles ou des plaques perforées empêchant tout mouvement de la phase solide dispersée mais
permettant la percolation d’une phase liquide ou gazeuse. Quartes types de réacteurs sont
utilisés :

- Réacteurs à lit fixe : les billes adsorbants sont empilées dans une colonne, l’aération,
l’alimentation ainsi que tous les autres systèmes de contrôle sont effectués par un système
externe.

- Réacteurs à lit fluidisé : l’objectif et l’avantage de ce type est d’évite le colmatage des billes
en ajustant leur densité et la vitesse d’écoulement. Ce système permet de meilleurs transferts
de matière.

- Réacteurs à fibres creuses : le milieu de culture circule au travers de fibres creuses où les
cellules se développent.

- Réacteurs à plaques semi perméables : le principe identique au type précédent, les fibres
étant remplacées par des membranes semi-perméables.

Il y a dans ces systèmes une entrée permettant l’introduction du milieu frais qui alimente la
biomasse et une sortie où l’on récupère un milieu fermenté qui contient le produit cible.

Ces réacteurs biologiques sont adaptés à la culture de souches anaérobies comme les
bactéries méthanogènes, de micro-organismes à croissance lente, et à la régénération de
substances peu biodégradables comme pour les eaux usées.

Le choix entre lit fixe et lit fluidisée dépend du caractère colmatant des solutions à traiter et
de la taille des particules solides.

53
Figure 8: réacteur à lit fluidisé (Schmidt, 1999)

Figure 9: réacteur à lit fixe (Planchamp et al, 2003).

 Le système immobilisé présente les avantages suivants :

- Matériel biologique réutilisable pour d’autres cycles.

- Récupération des produits facilités, vu que la souche n’est jamais dispersée dans le milieu

54
-Accroissement de la densité cellulaire et des vitesses de réaction.

Quatre types d’immobilisation de cellules ou d’enzymes peuvent être utilisés.

L’adsorption, L’inclusion, La liaison covalente, La floculation.

IV-1-2-4 Extraction des produits fermentés

La construction du fermenteur et ses accessoires, ne consomment qu’une petite partie


du capital dans une industrie. Ce n’est cependant pas le cas des investissements dans les
équipements de récupération sont élevés, mais les coûts d’isolement représentent une bonne
proportion (parfois jusqu’à 60%) du coût du produit final. Dans une usine d'antibiotiques, le
matériel de récupération coûte quatre fois plus cher que le fermenteur. La nécessité de
disposer d'un processus de récupération bien planifié et fiable et d'une installation de
récupération efficace revêt donc une importance capitale.

Le problème central dans l'extraction des produits de est que le produit requis forme
généralement une petite proportion d'un mélange complexe et hétérogène de débris
cellulaires, d'autres produits métaboliques et de portions non utilisées substrat.

Les facteurs pris en compte pour décider de la méthode d'extraction à utiliser sont les
suivants :

 la valeur du produit final;


 le degré de pureté requis pour rendre le produit final acceptable, compte tenu de son
potentiel de production de revenus;
 les propriétés chimiques et physiques du produit;
 l'emplacement du produit dans le mélange, c'est-à-dire s'il est libre dans le milieu ou s'il
est lié à une cellule;
 l'emplacement et les propriétés des impuretés;
 le rapport coût-efficacité ou l'attractivité économique des autres procédures d'isolement
disponibles.

Le produit recherché pourrait être les cellules elles-mêmes comme dans la fabrication de
levure, ou logées dans les cellules (comme dans le cas de la streptomycine ou certaines
enzymes) ou libres dans le milieu comme avec la pénicilline.

55
En général, l'étape initiale sépare les solides de la fraction liquide, facilitant ainsi
d'autres étapes d'extraction, telles que la sorption, l'extraction au solvant, ce qui serait inutile
ou presque impossible si les cellules n'étaient pas séparées. Lorsque le produit requis est
solide ou est logé dans la partie insoluble, l'élimination des liquides aide à concentrer les
solides.

Les méthodes de séparation utilisées sont la filtration, la centrifugation, la décantation


et le fractionnement de la mousse. Lorsque la fraction requise est dans les cellules, une grande
partie des impuretés sont éliminées avec le filtrat après que les cellules ont été isolées.

56
V- Biotechnologie appliquée à des fins alimentaires

Les aliments génétiquement modifiés sont synthétisés à l'aide d'outils biotechnologiques. La


biotechnologie moderne est également appelée science du gène, génie génétique ou biologie
moléculaire, modification génétique ou technologie transgénique. Dans cette technologie,
l'ADN est modifié par insertion d'un gène d'intérêt (gène codant le trait souhaité). Cet ADN
modifié est appelé ADN recombinant. Lorsque l'ADN recombinant s'exprime, il code pour le
produit souhaité.

Cette technologie, lorsqu'elle est mise en œuvre pour améliorer les qualités ou le rendement
des aliments, est appelée technologie alimentaire.

La biotechnologie moderne est utile pour améliorer le goût, le rendement, la durée de vie de la
l’aliment et les valeurs nutritives. Elle est également utile dans la transformation des aliments
(fermentation et procédés impliquant des enzymes). La biotechnologie est donc bénéfique
pour endiguer la faim, la malnutrition et les maladies des pays en développement. Les
produits biotechnologiques modernes sont commercialement intéressants et peuvent donc
améliorer l'agriculture ainsi que l'industrie alimentaire, ce qui entraînera une augmentation des
revenus des agriculteurs pauvres.

Voici les applications de la biotechnologie alimentaire moderne.

V-1-Rôle de la biotechnologie alimentaire dans la transformation des aliments

V-1-1 Fermentation

Les brasseries sont les industries les en vu pour l’application des processus de fermentation
dans leurs productions. De nombreuses souches de levure sont utilisées pour la fabrication de
bières à un niveau industriel.

Le génie génétique avec ses avancées nous a permis de faire du vin de diverses forces allant
au plus léger. La levure est modifiée génétiquement par le biais d'un gène étranger codant
pour l’amylase spécifique à chaque vin.

Au cours du processus de fermentation, la levure exprimant l’amylase voulue convertit


l'amidon en glucose. Les souches de levure utilisées pour la synthèse du vin cible sont
capables de fermentations malolactiques.

57
La synthèse du vin comprend deux étapes:

 Primaire :

La fermentation primaire est la phase qui suit l’ajout de levure dans le moût. Après le
brassage, le moût est refroidi et on ajoute de la levure pour la première fermentation. Les
enzymes présents dans la levure, s’attaquent d’abord à l’oxygène présent dans le moût, puis
aux sucres, ce qui produit du dioxyde de carbone et de l’alcool. Mais seul le glucose sera
transformé en alcool. Un brassage à basse température génère plus de glucose et produira une
bière plus alcoolisée et un brassage à haute température génère plus de fructose et produira
une bière plus moelleuse. La fermentation primaire est donc une transformation des sucres
complexes et simples en alcool.
La fermentation est en quelque sorte l’altération de substances organiques complexes en
substances plus simples sous l’action d’un catalyseur (enzyme).

La fermentation entraîne la conversion du glucose directement en alcool.

 Secondaire :

La fermentation secondaire prend la suite de la fermentation primaire, et a pour but de saturer


la bière en gaz carbonique et de lui donner sa finesse et son arôme.

Souvent la bière est transférée entre les deux fermentations, ce qui permet d’éliminer le résidu
qui a pu se déposer en fond de cuve (levures mortes, restes de houblon, protéines…).

Pour les bières de fermentation haute, il est commun de faire la fermentation secondaire à une
température légèrement plus basse. Le froid aide la bière à s’affiner en endormant les levures
et en favorisant la décantation.

La fermentation utilise des bactéries et son produit, l’acide lactique, ce qui entraîne une
augmentation du niveau d’acidité. Pour surmonter ce problème, différentes stratégies
coûteuses sont utilisées. Ce problème a été résolu par l’insertion du gène malolactique
(Lactobacillus delbrueckii) dans une souche de levure industrielle. Ce gène abaisse la
conversion en malate abaissant ainsi le niveau d'acidité.

58
V-1-2 Les enzymes

Les enzymes sont utilisées dans la production et la transformation d'aliments produits au


niveau industriel. Depuis la deuxième décennie du vingtième siècle, les entreprises de
transformation des aliments utilisent des enzymes produites par des organismes
génétiquement modifiés. Ces enzymes comprennent des protéases et des carbohydrases. Les
gènes de ces enzymes ont été clonés de manière à augmenter la production en moins de
temps. Ces enzymes sont utilisées pour la fabrication de fromage, de lait caillé et d’éléments
alimentaires. Un pourcentage important de ces enzymes est utilisé dans l'industrie alimentaire,
car aux États-Unis, plus de 50% des protéases et des carbohydrases sont utilisés dans
l'industrie alimentaire. Ces enzymes comprennent la rénine et l'α-amylase.

Voici quelques enzymes génétiquement modifiées utilisées dans l'industrie alimentaire:

• Catalase utilisée dans la production de mayonnaise et élimine le peroxyde d'hydrogène.

• La chymosine est utile dans la production du fromage car elle coagule le lait.

• La glucose oxydase est utilisée dans la cuisson au four car elle stabilise la pâte.

• L'alpha-amylase convertit l'amidon en maltose et l'utilise en pâtisserie pour obtenir un goût


sucré.

• Protéase utilisée dans les processus d’attente de la viande, de cuisson et de produits laitiers.

 α-amylase

Cette enzyme est utilisée dans la production de sirop de maïs à haute teneur en fructose
(édulcorant nutritif).

Cette enzyme fournit un processus continu en trois étapes offrant un rendement plus élevé. Au
cours de la purification, ce rendement peut être augmenté jusqu'à 90%. En 1986, GRANT a
mis au point un système permettant de produire de l'α-amylase par génie génétique en
utilisant Bacillus subtilus comme hôte.

Le plasmide nommé pCPC720 a été utilisé comme vecteur. La même année, la FDA a
approuvé ce système de génie génétique pour la synthèse d’ α -amylase destinée à être utilisée
au niveau industriel.

59
 Rennin (Chymosin)

La Rennin est un composant actif de la présure utilisée dans l'industrie laitière. C'est une
enzyme protéase utilisée pour la production de caillé et de fromage. En hydrolysant la liaison
peptidique des caséines du lait, la dénaturation de ces protéines entraîne la formation de caillé.

Auparavant, cette enzyme était extraite de l'estomac des veaux et servait à faire cailler le lait.
Mais par cette méthode conventionnelle, la quantité a été obtenue été très faibles. Mais à
présent, les bactéries (Escherichia coli) et les champignons (Aspergillus niger) sont
génétiquement modifiés pour produire de la présure au niveau commercial.

V-1-3 Durée de vie

De nombreux fruits juteux possèdent une courte vie en état. Par exemple, la tomate est
utilisée dans le monde entier. Pour être expédiées, les tomates doivent être cueillies au stade
vert-mûr. Après avoir été cueillies, celles-ci sont soumises à un traitement à l'éthylène pour
mûrir à l’arriver chez le distributeur. Ajouté à cela l’utilisation des températures élevées
provoque une maturation précoce alors que les températures basses altèrent fortement son
goût.

V-1-4Vitamines et minéraux

Comme ces produits constituent un élément alimentaire obligatoire, la technologie


transgénique est utilisée pour éviter leur déperdition. Le riz est l'un des aliments utilisés
comme aliment de base dans de nombreux pays du monde. Cependant, étant pauvre en
vitamine A, le riz n’est pas un aliment de base idéal. Le premier riz transgénique riche en
provitamines A a été produit en incorporant le gène crtI et le gène psy d’origine bactérienne.
et enrichis en protéines. Une variété de riz riche en provitamines peut éliminer la malnutrition
et la cécité des pays en développement et du tiers monde. Les scientifiques travaillent à
l’introduction d’autres gènes de vitamines et de macronutriments (fer, zinc, etc.) dans des
produits alimentaires.

60
V-1-5 Le fer

Le fer est l’un des minéraux les plus importants pour un corps en bonne santé. Les pays qui
utilisent le riz comme aliment de base sont plus vulnérables à la carence en fer, car le riz est
pauvre en fer. Pour résoudre ce problème, le riz est transformé avec un gène étranger codant
pour le fer, un gène codant pour une protéine clé et appelé ferritine. Le riz transformé contient
deux fois plus de fer que le riz non transformé.

V-2 Biotechnologie et Amélioration de la qualité nutritionnelle

Chaque aliment ne contient pas tous les composants essentiels. Pourquoi est ce que chaque
produit alimentaire ne possède-t-il pas une valeur nutritionnelle parfaite. Par exemple, le riz
est utilisé comme aliment de base dans de nombreux pays du monde. Mais étant dépourvu de
vitamine A, ce n’est pas un aliment de base parfait. L’utilisation de techniques
biotechnologiques a permis de résoudre ces problèmes grâce à l’introduction d’un gène
étranger de la vitamine A. C’est l’objectif assigné à la biotechnologie moderne, améliorer les
produits de base et les compositions alimentaires nouvellement mise ne place. Afin d’y arriver
nous devons en tout point être à l’écoute des besoins du consommateur.

Néanmoins, la ressource primordiale dans la ration alimentaire sont les protéines équilibrées,
nécessaires à tout métabolisme sain.

V-2-1 Protéines et acides aminés essentiels

Plus de la moitié de la production mondiale de protéines est obtenue à partir de plantes, mais
certaines protéines manquent en certains acides aminés essentiels, tels que la lysine et les
acides aminés soufrés.

Pour remédier à ce problème le maïs est modifié génétiquement et il exprime les protéines
produites par la bactérie du sol Bacillus thuringiensis, connues pour êtres riches en ces acides
aminés manquants. Pour surmonter le déficit en acides aminés essentiels, différents processus
moléculaires biotechnologiques sont utilisés et sont décrits ci-dessous.

- Les hydrates de carbones restent la ressource énergétique la plus importante du monde


vivant. L’une des solutions imaginées est l’insertion d'un gène bactérien codant pour
une enzyme impliquée dans la voie de la biosynthèse de l'amidon. Ainsi, les pommes

61
de terre contiennent 30 à 60% de plus d'amidon comparativement a la pomme de terre
non modifiée.
- Utilisation de la biotechnologie pour améliorer le rendement
Le lait est un aliment utilisé dans le monde entier en raison de sa valeur nutritive. La
somatotropine bovine est une hormone libérée par l'hypophyse. Il augmente la
production de lait. Auparavant, cette hormone était extraite du cerveau de veaux
abattus. Mais cela se traduit par l’extraction d’une faible quantité (procédé non
viable). Les scientifiques ont inséré un gène codant pour la somatotropine bovine dans
Escherichia coli. Maintenant, cette hormone est obtenue en plus grande quantité, et
son injection, entraîne une augmentation de 10 à 12% de la production laitière.

D'ici 2050, la population mondiale atteindra neuf milliards. Il faudra donc plus de rendement
sur les mêmes terres. La biotechnologie est potentiellement la meilleure technologie pour
lutter contre le problème de rendement alimentaire.

V-2-2 Amélioration du goût

La biotechnologie a permis aux scientifiques de produire des fruits avec un meilleur goût. Les
aliments génétiquement modifiés avec un meilleur goût comprennent la pastèque, les tomates,
les aubergines, le poivre et les cerises sans pépins. Les voies de fermentation sont modifiées
en utilisant la biotechnologie pour ajouter un arôme recherché.

Néanmoins, ces modification laisse aussi apparaitre certains comportements ne jouant pas le
rôle assigné à la biotechnologie. On parle de fantaisie et d’apparition de mode alimentaire,
avec des produit de couleurs, de gout et de textures ne servant pas l’objectif primaire de la
biotechnologie alimentaire, mais celui des industriels à la recherche de gains.

Les produits chimiques organiques volatils tels que les arômes et les arômes sont les principes
sensoriels de nombreux produits de consommation et conditionnent leur acceptation et leur
succès sur le marché. Les arômes produits à partir de micro-organismes sont actuellement en
concurrence avec ceux de sources agricoles traditionnelles. Plus de 100 produits chimiques
aromatiques commerciaux sont dérivés de la biotechnologie.

62
V-2-3 La biotechnologie dans le diagnostic

De nombreuses méthodes microbiologiques classiques utilisées dans le passé étaient


fondées sur la culture, les microorganismes étant cultivés sur des plaques de gélose et détectés
par identification biochimique. Ces méthodes sont souvent fastidieuses, laborieuses et lentes.

Les systèmes d'identification et de diagnostic génétiques peuvent améliorer


considérablement la spécificité, la sensibilité et la rapidité des tests microbiens.
Méthodologies de typage moléculaire, impliquant généralement la réaction en chaîne de la
polymérase (PCR), le ribotypage (méthode permettant de déterminer les homologies et les
différences entre bactéries au niveau de l'espèce ou de la sous-espèce (souche), à l'aide de
l'analyse par polymorphisme de la longueur des fragments de restriction (RFLP) des acides
ribonucléiques ribosomiques (ARNr) et l’électrophorèse en champ pulsé (PFGE, une méthode
de séparation de grandes molécules d’ADN utilisables pour le typage de souches
microbiennes) peuvent être utilisés pour caractériser et surveiller la présence de flore
d'altération (microbes causant l'inaltération des aliments. Les systèmes de marqueurs
moléculaires peuvent également être utilisés pour comparer les différences génétiques entre
espèces, sous-espèces et souches, en fonction des conditions de réaction utilisées.

L'utilisation de combinaisons de ces technologies et d'autres tests génétiques permet la


caractérisation et l'identification d'organismes au niveau du genre, de l'espèce, de la sous-
espèce et même de la souche, permettant ainsi de localiser les sources de contamination des
aliments, de détecter les microorganismes tout au long de la chaîne alimentaire, ou pour
identifier les agents à responsable de maladies d'origine alimentaire. Les anticorps
monoclonaux et polyclonaux peuvent également être utilisés pour le diagnostic, par exemple,
dans des kits de dosage immuno-absorbants (ELISA).

Les microréseaux sont des biocapteurs constitués d'un grand nombre de récepteurs hybrides
parallèles (ADN, protéines, oligonucléotides). Les micropuces sont également appelées
biopuces, puces à ADN, micropuces à ADN ou matrices de gènes et offrent des possibilités et
des approches sans précédent en matière de méthodes de diagnostic et de détection. Ils
peuvent être utilisés pour la détection des agents pathogènes, des pesticides et des toxines et
offrent un potentiel considérable pour faciliter le contrôle des processus, le contrôle des
processus de fermentation et le contrôle de la qualité et de la sécurité des matières premières.

63
V-2-4 Exemples d'utilisation d'enzymes

V-2-4-1 Fabrication de fromage

Dans les temps anciens, les hommes transportaient des liquides dans des sacs fabriqués à
partir d'estomacs d'animaux. Le lait stocké dans ces récipients, réchauffé par le soleil, aigri
par des bactéries naturelles et chargé d'enzymes provenant de la paroi de l'estomac, aurait été
transformé en caillé solide et en lactosérum liquide. Ainsi, presque par accident, les premiers
fromages ont été fabriqués.

Les Romains ont été les premiers Européens à décrire la fabrication du fromage en détail.
Pour coaguler les protéines du lait, une préparation enzymatique d'estomacs de chèvre,
d'agneau ou même de lièvre était mélangée à du lait de brebis ou de chèvre. Une fois que le
lactosérum a été drainé du lait coagulé, les résidus restants ont été salés et stockés pour être
consommés plus tard dans l'année.

Des fromages végétariens ont également été fabriqués à partir de jus de plantes possédant
des propriétés de coagulation du lait, telles que la dinde de lit (Galium verum) ou le butterwort
(Pinguicula vulgaris). Certaines fermes vendaient des extraits de présure en petites quantités
pour la commodité des fabricants de fromage locaux. En 1874, le chimiste danois Christian
Hansen a fondé un laboratoire à COPENHAGUE et a lancé la première production
industrielle de présure de veau.

V-2-4-2 Substituts de présure

Dans les années 1960, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
prévoyait une grave pénurie de présure de veau. Au cours des 30 dernières années, plusieurs
substituts de la présure de veau ont été mis au point, ce qui a permis à l’offre d’enzymes de
suivre le rythme de la production de fromage.

Il existe aujourd'hui six sources principales de protéase pour la coagulation du lait (c’est-à-
dire les chymosines), trois provenant d’animaux (veaux, vaches et porcs) et trois de
champignons (Rhizomucor miehei, anciennement Mucor miehei, Endothia parasitica et
Rhizomucor pusills [anciennement Mucor pusillus]). En outre, il existe à présent des

64
chymosines dérivées de micro-organismes génétiquement modifiés (Escherichia coli, Kullymy
lactis et Aspergillus niger).

V-2-4-3 Pureté et sécurité de la chymosine recombinante

La chymosine obtenue à partir d’organismes recombinants a été soumise à des tests


rigoureux pour garantir sa pureté. Des tests biochimiques, toxicologiques et microbiologiques
ont été également effectués. Aujourd'hui, au moins 50% des fromages aux États-Unis sont
fabriqué à partir de chymosine microbienne génétiquement modifiés.

V-2-4-4 Autres enzymes pour la fabrication du fromage

Dans certains fromages, des enzymes dégradant les graisses (lipases) peuvent être ajoutées
pour favoriser la formation d'arômes forts à mesure que le fromage mûrit. De nombreux
fromages italiens traditionnels bénéficient de ces ajouts pour augmenter l'activité des micro-
organismes lipolytiques naturels. Récemment, la lipase Des microbes génétiquement
modifiés ont été introduits pour accélérer la maturation d'autres fromages.

Le fromage cheddar met jusqu'à 9 mois pour mûrir complètement. Cependant, avec
l'addition d'une lipase appropriée, cette période peut être réduite à 6 semaines seulement.

Dans certains pays, les réglementations relatives aux additifs alimentaires fondées sur les
pratiques traditionnelles interdisent l'utilisation d'enzymes dans le fromage autres que celles
utilisées pour la coagulation du lait. Celles-ci peuvent être révisées à la lumière des
développements technologiques actuels.

V-2-4-5 Enzymes immobilisées pour la transformation du lactosérum

Dans plusieurs pays, des méthodes ont été développées pour le traitement enzymatique du
surplus de lactosérum issu de la fabrication du fromage. L'enzyme lactase (β-galactosidase)
est immobilisée (par exemple sur des billes poreuses) à l'intérieur d'une colonne haute.

La lactase est chère et l'immobilisation lui permet d'être réutilisée plusieurs fois. Le
lactosérum est passé sur les billes de la colonne et ressort environ 10 minutes plus tard avec
80 à 90% de son lactose hydrolysé en un mélange de glucose et de galactose au goût plus
doux. Après traitement enzymatique, le pH du lactosérum est ajusté et le sel (issu du
processus de fabrication du fromage) est éliminé.

65
Enfin, le produit est concentré par évaporation pour donner un sirop riche en protéines,
opaque et semblable au miel. Le sirop de lactosérum trouve de nombreuses applications dans
l’industrie de la confiserie, en particulier dans la fabrication du caramel mou ou du caramel,
où il se substitue au lait concentré sucré. Cependant, pour cette application, il peut être
nécessaire de remplacer la caséine qui a précipité lors de la formation du lactosérum, car le
caramel au beurre fabriqué sans cette protéine peut être trop fluide. En contrepartie, le
caramel au sirop de lactosérum est hygroscopique, c’est-à-dire qu’il absorbe l’humidité.

Il est donc particulièrement utile dans la fabrication de biscuits en tranches, car l'humidité
est absorbée par le caramel, ce qui la laisse croustillante et prolonge la durée de vie du
produit. Cette qualité importante est également conférée aux gâteaux au sirop de lactosérum,
car elle permet aux fabricants de réduire ou omettez les humectant tels que le sorbitol ou le
glycérol de leurs recettes. En raison de sa teneur en protéines, le sirop de lactosérum agit
également comme émulsifiant, en aidant à lier les ingrédients du gâteau et en remplaçant
certaines des protéines d'œuf présentes dans les recettes traditionnelles.

De nouvelles utilisations du sirop de lactosérum sont en cours de développement et


pourraient inclure des produits aussi divers que la mousse (dans laquelle le moussage du
sirop, la "sensation en bouche" et les propriétés stabilisantes sont importantes) aux produits
carnés fermentés tels que les saucisses. Il peut également être possible d'utiliser le sirop de
lactosérum comme substrat dans les fermentations microbiennes.

V-2-4-6 Production de jus de fruits

Pour apprécier l'action des enzymes dans la production de jus de fruits, il est nécessaire de
comprendre quelque chose de la structure des fruits et des changements qui surviennent à
mesure qu'ils mûrissent.

 Changements durant la maturation

À mesure que les fruits mûrissent, ils deviennent progressivement plus tendres. De
nombreuses recherches ont été menées pour déterminer exactement quelles sont les enzymes
responsables de ce changement et d'autres changements dans la maturation des fruits. On
espère qu'en surveillant les niveaux de ces enzymes, les producteurs pourraient être en mesure
de récolter leurs cultures au bon moment ou de sélectionner des variétés présentant les

66
caractéristiques souhaitables, telles que de meilleures propriétés de stockage ou de meilleurs
rendements et une qualité de jus améliorée.

Les cellulases naturelles, agissant sur les parois des cellules, jouent un rôle dans le
développement des fruits plus tendres tels que les pêches et les tomates. La pectine est
également décomposée à mesure que les fruits mûrissent. Dans les fruits non mûrs, la pectine
est fermement liée aux parois des cellules. Cette pectine est insoluble et le liquide contenu
dans les cellules reste fluide, ce qui leur confère de la rigidité. Au cours de la maturation, la
pectine est modifiée par les enzymes présentes dans le fruit. En conséquence, la pectine
devient plus soluble, son emprise sur les parois cellulaires environnantes est relâchée et le
tissu végétal se ramollit.

La pectine dissoute rend le jus plus visqueux et difficile à presser. La pectine aide
également à retenir les composés importants de couleur et d'arôme dans les fruits, de sorte que
le jus qui en est pressé est de qualité inférieure. Le jus peut également être difficile à clarifier
et à filtrer à cause des particules de pectine en suspension.

Dans l'industrie des jus de fruits, les pectinases obtenues à partir de champignons sont
utilisées pour résoudre tous ces problèmes.

 Utilisation des pectinases dans l’industrie des jus de fruits

Les pectinases ont été utilisées pour la première fois en 1930 dans la préparation
commerciale des vins et des jus de fruits. Les premières méthodes utilisant la pectinase ont été
développées par essais et erreurs. Ce n'est que dans les années 1960 que la structure chimique
des tissus végétaux a été connue et, grâce à ces connaissances, les technologues du secteur de
l'alimentation ont commencé à utiliser plus efficacement une plus grande gamme d'enzymes.

Les enzymes sont utilisées pour extraire, clarifier et modifier les jus de nombreuses plantes,
notamment les baies, les noyaux et les agrumes, les raisins, les pommes, les poires et même
les légumes. Lorsqu'un jus ou un nectar trouble est préférable (par exemple, avec des oranges,
des abricots, des ananas ou des carottes), il n'est pas nécessaire de clarifier le liquide et des
enzymes sont utilisés à la place pour améliorer l'extraction ou effectuer d'autres modifications.

67
V-3 Développements futurs

L'enzyme communément appelée "pectinase" n'est pas une substance unique, mais un
cocktail complexe d'enzymes capables d'attaquer diverses liaisons dans des molécules de
pectine différentes. Les enzymes pectolytiques utilisées jusqu’à présent étaient des
préparations grossières, mais une meilleure connaissance des substances sur lesquelles elles
agissent a stimulé la demande de préparations enzymatiques plus pures ayant des activités
spécifiques et bien définies.

Bien que les améliorations dans les processus de purification des enzymes soient
importantes, l’accent a été mis sur la technologie des gènes pour fournir, par exemple, des
pectinases à stabilité améliorée et à pH optimisé. La disponibilité d'une gamme d'enzymes
spécifiques provenant d'organismes de qualité alimentaire génétiquement modifiés conduira
également à de nouvelles applications pour de telles enzymes. Par exemple, une pectate lyase
de la bactérie qui cause la pourriture molle dans les carottes et les pommes de terre (Erwinia
carotovora) a récemment été clonée dans Escherichia coli. Cette enzyme pourrait être utilisée
dans l'extraction des feuilles de thé dans la fabrication du thé instantané.

V-4 Production d'édulcorant

V-4 -1 Sucres d'amidon

Pendant les guerres, l'Europe était souvent isolée de ses principales sources de sucre de
canne sous les tropiques. En 1811, les chimistes allemands ont réussi à produire du sucre en
décomposant l'amidon avec de l'acide. Ce procédé a été adopté dans plusieurs pays jusqu'à
l'introduction de la betterave à sucre dans l'agriculture européenne. Au cours de la Seconde
Guerre mondiale, une méthode enzymatique plus douce de conversion de l’amidon en sucres
a été mise au point, qui présentait l’avantage de produire du sucre dépourvu des composés
amers caractéristiques du traitement à l’acide.

Les traitements enzymatiques constituent aujourd'hui un moyen important de produire des


édulcorants, notamment des sirops à base de saccharose ou d'amidon contenant des mélanges
de glucose, de maltose, de fructose et d'autres sucres. Le sirop à haute teneur en fructose
(HFS) issu de l’amidon de maïs a éclipsé le saccharose en tant que principal édulcorant utilisé
dans l’industrie alimentaire américaine.

68
Plus de 8 millions de tonnes de HFS sont vendues chaque année, bien que la production et
l'utilisation de HFS dans les pays de l'Union européenne aient été limitées par des quotas
destinés à protéger les producteurs de betteraves à sucre européens. HFS est une excellente
alternative au saccharose ou au sucre inverti dans la transformation des aliments. Il est utilisé
dans de nombreux produits, notamment les boissons gazeuses, les confitures, les glaces, les
gâteaux, les fruits en conserve, les cornichons et les sauces. Contrairement au saccharose, le
HFS reste stable dans les aliments réfrigérés, congelés et acides sans formation de cristaux ni
conversion en d'autres sucres.

V-4 -2 Sirop à haute teneur en fructose

HFS est fabriqué à partir d'une matière première à faible coût, l'amidon. L'amidon est
transformé en sirop par plusieurs enzymes, utilisées en trois étapes distinctes:

La liquéfaction. L'amidon est obtenu en tant que sous-produit après que des huiles et des
protéines de valeur ont été extraites du maïs. La solution d'amidon est bouillie et traitée avec
de l'α-amylase. Cet essai gélatinise et dissout l'amidon et commence à le décomposer. Les
molécules d'amidon partiellement dégradées sont appelées des dextrines.

 La saccharification

En fonction de la composition en glucides requise dans le produit fini, un cocktail de


différentes enzymes fongiques est ensuite ajouté aux dextrines. Pour les sirops à forte teneur
en glucose, un mélange d'amylase ou de pullulanase et d'amyloglucosidase est utilisé. En 1 à 3
jours, ces enzymes décomposent progressivement les dextrines en glucose. L'évaporation de
l'eau donne un sirop de glucose visqueux.

 L’isomérisation

Le glucose partage sa composition chimique avec le fructose mais a une structure


moléculaire différente. Cela rend le glucose environ moitié moins sucré que le fructose.
L'enzyme glucose isomérase convertit le glucose en fructose, ce qui augmente le pouvoir
sucrant du sirop.

La glucose isomérase immobilisée est emprisonnée dans une colonne et du sirop de glucose
chauffé à 60 ° C est passé en continu sur celle-ci. À cette température, le glucose a une faible
viscosité, la détérioration microbienne est empêchée et la conversion se produit rapidement.

69
HFS typique a une composition en sucres dissous de 42% de fructose et 53% de glucose (le
reste étant constitué de différents autres sucres). Si des sirops plus riches en fructose sont
nécessaires, le glucose peut être séparé du liquide sortant de la colonne. Ce sucre peut être
recyclé sur la colonne d'enzymes pour obtenir un taux de conversion global plus élevé.

V-5 Amélioration d’enzymes naturelles

Au cours des 25 dernières années, de nombreuses recherches ont été consacrées à la


recherche de meilleures enzymes pour la production de HFS. En 1974, une société danoise a
introduit une α-amylase bactérienne de Bacillus licheniformis qui a catalysé la dégradation de
l'amidon à 100 ° C ou plus. Cela a mené à des améliorations significatives du processus de
liquéfaction initial.

Une gamme diversifiée d'enzymes dégradant la dextrine est également devenue disponible
pour satisfaire la demande de sirops de sucre spécialisés, par exemple pour les aliments pour
bébés, les confiseries pour diabétiques et pour une utilisation en brasserie et en vinification.

Ces développements ont résulté d'une sélection minutieuse des microorganismes qui
produisent les enzymes. Trouver la souche de production idéale prend cependant plusieurs
années et est en grande partie une question de chance. Un micro-organisme avec un attribut en
sa faveur manquera probablement d'une autre caractéristique tout aussi importante. La
biologie moléculaire moderne a commencé à réduire cette dépendance par essais et erreurs.

V-6 Micro-organismes modifiés

Bacillus stearothermophilus produit une α-amylase bien adaptée à la production de sirop de


sucre. Malheureusement, cette espèce ne fabrique que de petites quantités de l'enzyme cibles.
Plusieurs copies du gène approprié ont été transférées dans une espèce étroitement apparentée,
Bacillus subtilis, permettant la production commerciale supérieure de l'enzyme. Après des
tests de sécurité approfondis, cette amylase est devenue la deuxième enzyme au monde (après
la chymosine) issue d'un organisme génétiquement modifié à être approuvé pour la
transformation des aliments aux États-Unis.

V-7 Enzyme modifiées

Aux températures relativement élevées (60 ° C) utilisées dans les colonnes d'enzymes
immobilisées, la glucose isomérase devient rapidement inactive. En règle générale, l'activité

70
de l'enzyme diminue de moitié tous les 55 jours, de sorte qu'après plusieurs mois, l'enzyme si
coûteuse doit être remplacée.

En 1986, une société des Pays-Bas, en coopération avec une société belge, a lancé un
ambitieux programme de recherche visant à améliorer la stabilité de la glucose-isomérase.
L’équipe de recherche a d’abord cherché à comprendre les raisons du déclin de l’activité
enzymatique. Un examen approfondi de sa structure a révélé, que la glucose isomérase se
composait de quatre sous-unités identiques réunies par des liaisons fragiles. À des
températures élevées, la protéine se séparait au niveau de ces liaisons et qu’elle était ainsi liée
aux molécules de glucose dans le sirop lors de leur passage dans la colonne. Ceci expliquait
l'inactivation de l'enzyme.

Des études ultérieures ont montré que sur les centaines de résidus d'acides aminés
composant la glucose isomérase, seuls deux étaient responsables des liaisons faibles. En
substituant ces acides aminés avec d'autres acides liés plus étroitement à leurs voisins, les
"ingénieurs en protéines" ont été en mesure de produire une enzyme plus stable. Cela a été
effectué en modifiant subtilement une petite partie de l'ADN codant pour la glucose
isomérase, de sorte qu'un des 20 résidus lysine dans chaque sous-unité de la protéine soit
remplacé par un résidu arginine.

V-8 Processus de production.

Les derniers obstacles techniques à la fermentation, à la récupération du produit et à


l'immobilisation ont été progressivement surmontés et, en 1993, un nouveau produit a été
créé. La glucose isomérase améliorée a une demi-vie environ deux fois supérieure à celle de
la forme initiale, ce qui permet de doubler la productivité de la colonne enzymatique. Une
plus grande thermostabilité de la nouvelle enzyme pourrait constituer un avantage
supplémentaire. La glucose isomérase standard limite la proportion de fructose pouvant être
produite dans le sirop sortant de la colonne. À des températures plus élevées, une plus grande
proportion de fructose est formée; la nouvelle enzyme peut donc permettre la production en
une étape de HFS à des températures très élevées.

Enregistrement du produit. Avant que la nouvelle enzyme puisse être vendue aux
producteurs de HFS, elle doit être soumise à des tests approfondis, tout comme au processus
de production, et obtenir l’approbation des organismes de réglementation. L'administration

71
américaine des aliments et drogues a déjà été consultée et a accepté la description, le but et les
conditions d'utilisation de cette glucose isomérase.

72
Programme des travaux dirigés pour le module introduction aux biotechnologies

TD 1 : Introduction à la biotechnologie.

TD 2 : Domaines d’applications de la biotechnologie.

TD 3 : La recherche en biotechnologie.

TD 4 : Impacts de la biotechnologie sur les sciences appliquées

TD 5 : Adaptation des techniques classiques aux objectifs biotechnologiques

TD 6 : Evolution de la biotechnologie

Programme des travaux pratiques pour le module introduction aux biotechnologies

TP 1 : Evaluation de l’activité antioxydante : Cas de la vitamine C

TP 2: Réalisation d’un aromatogramme

TP 3: Les techniques séparatives : Chromatographie sur couche mince cas de la chlorophylle

TP 4: Les techniques séparatives : Chromatographie sur couche colonne cas du sirop de


menthe

TP 5 : Electrophorèse des protéines du lait

TP 6 : La lyophilisation

73
Bibliographie
-Baker K H, Herson D S (eds.) (1994) Bioremediation. Mc Graw Hill Inc. Pub.
-Basic Biotechnology. (2001). 2nd Edition. Edited by Ratledge, C. and Kristiansen, B.
Cambridge University Press.
-Cereal Biotechnology (2000), Edited by Morris, P.C. and James, H.B., Woodhead Publishing
Limited.
- Dhaouadi, R., Tarhouni, D., Louati, A., Bouhalfaya, R., & Oussama, M. (2010). IMPACTS
DU MERCURE (METAL TRACE) SUR LE MILIEU MARIN ET LES ETRES VIVANTS.
-El-Mansi, E.M.T., Bryce, C.F.A., Demain, A.L. and Allman, A.R. (Eds.) (2007)
Fermentation Microbiology and Biotechnology. CRC Taylor & Francis.
-El-Mansi, M. (1999). Fermentation Microbiology and Biotechnology. Taylor & Francis,
London.
-Falk MC, Chassy BM, Harlander SK, Hoban IV TJ, McGloughlin MN, etal. (2002) Food
biotechnology: beneits and concerns. J Nutr 132:
1384-1390.
-Fortuna, M. E., Simion, I. M., & Gavrilescu, M. (2011). Sustainability in environmental
remediation. Environmental Engineering & Management Journal (EEMJ), 10(12).
- Fu C.C., Wu W.T., Lu S.Y. (2003). «Performance of airlift bioreactors with net draft tube»,
Enzyme and Microbial Technology, vol. 33, pp.332–342,
- GIRARD M.C., C.WALTER, J.C. REMY, J. BER-THELIN, J.L. MOREL. Sols et
environnement. DUNOD, 2005. Les sols en milieu urbain – traitement des sols urbains
pollués. Pollution organiques agricoles, urbaine ou industrielle : cas des hydrocarbures
aromatiques polycycliques – traitement des sites contaminés. 75, 436.
- Guézennec, J. (2014). Bactéries marines et biotechnologies. Editions Quae.
-Hardman D, Mc Eldowney S, Waite S (1993) Pollution: ecology and biotreatment.
Longman Scientific & Technical, Harlowe, UK.
- Harnbay N., Edwards M.F., Nienow A.W., 1985. Mixing in the process industries”,
Butterworths-Heinemann, 2eme edition.
-INRS. (2006). Traitement des gaz dangereux captés sur les lieux de travail. Rapport ED
4265.
-Johnson-Green, P. (2002). Introduction to Food Biotechnology. CRC Press.
-King RB, Long GM, Sheldon JK (1997) Practical environmental bioremediation, the field
guide.Lewis (pub.) 184pp.

74
-Manyri, L. (2005). Analyse automatique d'images de populations microbiennes (Doctoral
dissertation, INSA de Toulouse).
-Morel, J. L. (2002). La phytoremédiation des sols contaminés.Actualite Chimique, (8/9), 63-
66.
-Mosier, N.S. and Ladisch, M.R. (2009) Modern Biotechnology. John Wiley & Sons.
- Planchamp, T.L. Vu, J.M. Mayer, M. Reist, B. Testa (2003). Hepatocyte hollow-
fiber bioreactors: design, set-up, validation and applications. Journal of Pharmacy and
Pharmacology 55(9): 1181-98
-Ratledge, C. and Kristiansen, B. (Eds.) (2006) Basic Biotechnology. 3rd Edition.
Cambridge University Press.
-Robinson, C. (2001). Genetic Modification Technology and Food – Consumer Health and
Safety. ILSI Europe Concise Monograph Series. ILSI Press.
- Schmidt R. (1999). «Comportement des matériaux dans les milieux biologiques applications
en médicine et biotechnologie», Première édition, Presses polytechniques et universitaires
romandes, Lausanne, pp.246-27.
-Williams, G.A. and Walsh, G. (2005). Scaling the Biobusiness Information Mountain.
Nature Biotechnology 23(1), 147 – 149.

75

Vous aimerez peut-être aussi