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Analyse microbiologique Année universitaire 2021-2022
Code UE : BIO1500 Unité d’Enseignement : Analyse microbiologique
Objectifs :
- Connaitre et utiliser les techniques d’échantillonnage
- Décrire et appliquer correctement les techniques de base utilisées pour
réaliser l’analyse microbiologique d’un échantillon
- Interpréter les résultats de laboratoire et comprendre leur signification
CONTENU INDICATIF:
- Bibliographie :
- Analyses microbiologiques des aliments et de l'eau : Guide pour l'assurance
qualité. Nigel-Francis Lightfoot, 2002
Broché: 186 pages, Collection : Editions Scient, ISBN-13: 978-2847030082
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Analyse microbiologique Année universitaire 2021-2022
Programme
Ensemencements et incubation
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Analyse microbiologique Année universitaire 2021-2022
Introduction
Les fabrications dans les bio-industries supposent la maîtrise des développements microbiens,
aussi bien des souches de cultures utilisées en fermentation, si une telle étape intervient dans la
fabrication, que des microorganismes contaminants. En effet, un levain dont le taux de
croissance serait trop faible ne permet pas de réaliser des fermentations correctes. Par ailleurs
des microorganismes contaminants peuvent perturber, à des degrés divers, le déroulement de la
fabrication et mettre en cause la qualité et la conservation du produit final.
Les contrôles doivent permettre de garantir une bonne qualité hygiénique et une bonne qualité
marchande du produit fabriqué. De plus, les contrôles doivent permettre de minimiser les pertes
dues à des mauvaises conditions de fabrication et donc d’avoir le moins possible de produits
non conformes.
Une altération de la qualité hygiénique met en cause la santé du consommateur, le produit altéré
conduisant à des intoxications alimentaires de gravité diverse suivant la nature des
microorganismes en cause. Cette altération est généralement invisible. Elle est due à un
développement de microorganismes pathogènes produisant des toxines, deux cas peuvent alors
se présenter :
- la toxine est excrétée dans le produit (exotoxine). A partir d’une certaine quantité de toxine,
le produit est dangereux à consommer même si le microorganisme n’est plus vivant dans le
produit. C’est le cas de staphylocoques pathogènes ou de Clostridium botulinum ;
- la toxine n’est pas secrétée mais reste dans les cellules microbiennes (endotoxine). Pour que
le produit soit dangereux pour le consommateur, le microorganisme doit être présent et vivant.
C’est le cas des entérobactéries par exemple.
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Une altération de la qualité marchande modifie la texture et la qualité organoleptique du produit.
Cette altération bien que généralement non dangereuse pour la santé du consommateur, rend le
produit non commercialisable. Cette altération survient lorsque la technologie mise en oeuvre
pour assurer la stabilité microbiologique a été défaillante. La nature des microorganismes
responsables de ces altérations dépend étroitement du type de produit et de la technologie mise
en oeuvre. Exemple, des levures osmophiles peuvent se développer et donc altérer (gonflement)
un produit sucré à faible activité d’eau si ce facteur n’a pas été parfaitement maitrisé.
2. Politique de contrôle
La politique de contrôle dans chaque usine doit être établie en faisant appel à la réflexion et au
bon sens pour éviter des pertes importantes dues à des interventions tardives. Le contrôle
microbiologique doit donc permettre de surveiller pas à pas les fabrications. Le contrôle
microbiologique occupe une place privilégiée dans les procédures de mise sous assurance-
qualité. Il comporte quatre démarches en interaction :
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- L’exécution (réalisation de la production à l’aide des dispositifs mis en place).
Le système HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) ou encore ADPCM (Analyse des
Dangers et des Points Critiques pour leur Maîtrise) utilise une démarche où le contrôle
microbiologique joue un rôle essentiel. En effet, à chaque point critique, en se basant sur des
critères microbiologiques, un niveau seuil (défini) de contamination microbienne ne doit pas
être dépassé.
Les spécifications microbiologiques sont des critères applicables pendant et après la préparation
afin de s’assurer que l’hygiène et les conditions de production sont satisfaisantes et en accord
avec la règlementation. Les parties prenantes d’un marché y trouveront des garanties.
Les normes sont des spécifications microbiologiques adoptées par la législation qui s’adressent
au produit fini et fixent les limites acceptables de présence de microorganismes donnés dans
des produits bien définis.
- Les contrôles préventifs sont effectués sur les matières premières et les différents adjuvants.
Dans le cas où le processus de fabrication fait intervenir une fermentation, des contrôles
microbiologiques sur le levain sont nécessaires.
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l’hygiène des matériels, des locaux et du personnel. Le nombre des contrôles est défini suivant
la longueur des chaines de fabrication (durée) et les risques de contamination possible.
- Les contrôles des produits finis déterminent la qualité microbiologique du produit fini et sa
conformité aux normes officielles ou aux normes établies par l’usine.
Il n’y a pas de règle absolue quant à la fréquence des contrôles à réaliser. Pour chaque type de
fabrication, dans chaque usine, la fréquence des contrôles est à établir sur la base de l’expérience
et en fonction des moyens disponibles.
- Dans les biotechnologies mettant en oeuvre un levain bactérien les contaminants les plus
redoutés sont les bactériophages. Il convient donc de contrôler les levains et de prendre des
précautions contre ces microorganismes en cours de fabrication.
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3. Prélèvement, transport et préparations des échantillons
Les résultats des essais et leur interprétation sont valables et significatifs si l’échantillon soumis
est représentatif du lot et que l’intégrité du produit est assurée depuis le prélèvement jusqu’à
l’analyse. Deux objectifs principaux doivent être visés lors du prélèvement des échantillons : -
Obtenir un échantillon représentatif, c’est-à-dire qui est une image fidèle de l’ensemble d’un
lot homogène ou hétérogène, afin de conclure sur ce lot ;
- Obtenir un échantillon intègre afin d’assurer le maintien de l’état du produit tel qu’il existe au
moment de l’échantillonnage jusqu’à l’analyse. Toutes les mesures nécessaires doivent donc
être prises pour prévenir toute contamination, prolifération ou destruction microbienne durant
la manutention et l’entreposage des échantillons.
Comme pour tout échantillon soumis à des essais microbiologiques, lorsque des produits
peuvent faire l’objet d’une action légale (saisie, poursuite, confiscation ou élimination), la
chaîne de froid et la chaîne de possession doivent être respectées. Il doit être possible de
démontrer que l’échantillon a été conservé chambré, réfrigéré ou congelé, selon le cas, et qu’il
n’y a pas eu d’interruption de la possession à partir du prélèvement jusqu’à l’analyse.
La taille de l’échantillon d’un produit de même nature réparti en portions unitaires doit être au
moins de 5 unités (lieu de fabrication ou de distribution), de 5 unités pour les conserves. Le
laboratoire doit disposer d’environ 500 g de produits, soit 5 fois 100 g, ces 100 g pouvant être
fournis par une ou plusieurs pièces. Si le prélèvement de 5 échantillons s’avère trop élevé par
rapport à la production il est procédé à un étalement dans le temps des prélèvements. Ces
prélèvements doivent avant tout respecter des règles d’asepsie et de représentativité. La prise
d’essai destinée à la préparation de la suspension mère et de ses dilutions doit correspondre aux
parties superficielles et profondes notamment pour les produits en tranche, hachés, divisés et
les plats cuisinés par exemple. Pour les produits liquides elle est effectuée sur le produit
«homogénéisé» ou sur les parties superficielles et profondes. Dans le cas d’examens
microbiologiques faisant suite à une maladie de type toxi-infections alimentaires (TIA) il faut
rechercher les germes dangereux (pathogènes, toxinogènes) et leurs toxines aussi bien dans les
prélèvements de surface que dans la masse.
3.1.1. Echantillonnage
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Un échantillonnage représentatif est essentiel quand l’analyse a pour but de détecter la présence
de germes pathogènes ou de toxines qui peuvent être distribués de façon hétérogène dans
l’aliment ou quand la commercialisation d’un produit dépend de la qualité microbiologique en
relation avec les normes imposées par la législation.
Il est nécessaire, en tout premier lieu, de tenir compte du contexte et d’établir le but poursuivi
lors du prélèvement des échantillons :
- contrôle de la qualité ;
- poursuites, saisies ;
- Echantillon, une quantité de produit prélevé d’un lot et soumis à des essais en laboratoire. Un
échantillon peut consister en une ou plusieurs unités d’échantillonnage.
- Cadre d’échantillonnage, le regroupement de toutes les unités qui nous intéressent, dans un
espace-temps bien défini. L’échantillon décrit la population dont il est issu pour une période de
temps et un espace précis.
Exemples :
- La vérification de la qualité d’un sandwich au poulet comparée à la qualité du poulet cuit avant
manipulations.
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- Le cadre d’échantillonnage des fromages fabriqués à Sétif durant l’année en cours ne
représente pas nécessairement la population de fromages fabriqués l’année précédente, de
même qu’il ne représente pas la population des fromages fabriqués en Algérie. Dans ce cas, il
faut préciser que le cadre d’échantillonnage est l’ensemble des fromages fabriqués pendant une
année sur un territoire particulier, à Sétif.
Les réglementations fixant des exigences obligent à prendre en considération une combinaison
de critères. Le but est de se faire une meilleure idée de la répartition de la contamination, et en
même temps d'intégrer une notion d'avertissement. Dans ce cas, les critères sont représentés par
les lettres n, M, m et c :
n étant le nombre d'échantillons individuels devant être prélevés (généralement 5, parfois 10) ;
M une valeur maximum absolue qui ne peut être dépassée par aucun des n échantillons analysés
; m une valeur maximum relative qui est toujours inférieure à M. Le symbole m représente la
limite permettant de répartir les échantillons en 2 groupes : les acceptables (valeur ≤ m) et les
inacceptables (valeur ≥ m). Pour certains microorganismes dangereux m peut être égal à 0.
c le nombre d'échantillons parmi ces n qui peuvent dépasser la valeur m (mais qui doivent
évidemment toujours être inférieurs à M).
Exemple :
Il y a pour le nombre de staphylocoques dans le fromage au lait cru une exigence dont les
valeurs sont n = 5, M = 10000/g, m = 1000/g et c = 2. Cela signifie que 5 échantillons doivent
être prélevés, qu'aucun d'entre eux ne peut contenir plus de 10000 staphylocoques par gramme
et qu'un maximum de 2 échantillons peut avoir une valeur comprise entre 1000/g et 10000/g.
Pour les pathogènes, souvent on ne mentionne que n et c=0, ce qui suppose implicitement que
M = m = 0 (pathogène absent dans tous les n échantillons).
Quand un microorganisme donné est toléré dans un aliment 3 catégories d’échantillons sont
définies :
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- catégorie 1 (acceptables sans réserve)
- catégorie 3 (inacceptables).
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à 2 classes (catégories 1, 3), n représente le nombre d’échantillons examinés. Il existe deux
possibilités pour ce type de plan :
Pour la plupart des autres produits on a avec cette bactérie et d’autres microorganismes
très dangereux (Listeria, Brucella , etc ) : m = 0, n = 5 et c = 0.
Pour les viandes de boucherie conditionnées sous vide ou non, réfrigérées ou congelées
on a pour la Flore Aérobie Mésophile m = 5.104, n = 5 et c = 0.
La rigueur du plan dépend des valeurs de n et de c. Plus grand est n pour une valeur
donnée de c, meilleure sera la qualité des lots acceptés. A l’inverse, si pour une valeur donnée
de n, c augmente, la rigueur du plan diminue.
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Le plan est choisi en fonction de l’estimation du risque pour la santé et du mode
d’utilisation de l’aliment. Les germes sont classés en fonction du risque qu’ils font courir au
consommateur en :
- Germes entraînant un risque moyen sans grande diffusion (Bacillus cereus, Brucella
abortus, Clostridium perfringens, Salmonella arizonae, Francisella tularensis, Yersinia
enterocolitica, Pseudomonas aeruginosa , Campylobacter jejuni , etc...).
Le plan à 3 classes est le plus souvent adopté ; la valeur de m est déterminée par les
résultats de l’analyse de nombreux échantillons sur des lots jugés satisfaisants. La valeur de M
est plus difficile à fixer et est fonction du produit, de la bactérie recherchée et de la méthode
employée.
M : seuil limite au-delà duquel les résultats sont considérés comme non satisfaisants
sans que le produit soit dangereux. Les valeurs de M sont fixées à : M = 10 m quand les
dénombrements sont réalisés en milieux solides et M = 30 m pour des numérations en milieu
liquide
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Qualité du lot
Les conserves doivent satisfaire à des épreuves permettant de vérifier leur stabilité /
stérilité. Ces épreuves consistent en deux étuvages de 5 échantillons à 37°C pendant 7 jours (ou
à 30°C pendant 10 jours) et à 55°C pendant 7 jours. A l’issu de ces épreuves on observe
l’éventuel bombage (il faut aussi que le pH entre les unités étuvées et les unités témoins ne
dépasse pas 0,5).
Par microscopie (après étalement d’un volume donné voisin de 10 μl de produit puis
fixation et coloration au bleu de méthylène par exemple) on compte sur 20 champs le nombre
de germes respectivement observés à partir de la boîte incubée (n) et de la boîte témoin (n’). n
/ n’ doit être inférieur à 100.
Les conditions essentielles à respecter pour le prélèvement sont d’abord le respect des
règles d’asepsie (travail correct du microbiologiste) et la non modification des flores présentes
dans le produit. Dans la mesure du possible, les échantillons du produit à analyser doivent être
amenés au laboratoire dans leur conditionnement d’origine, ce qui évite certaines
contaminations.
Si le produit se présente sous forme de grands volumes (réservoirs à lait etc...) s’assurer
de la bonne homogénéité de la répartition des micro-organismes ; une partie représentative du
produit sera prélevée stérilement. Il est parfois nécessaire de réaliser des prélèvements à divers
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niveaux de l’aliment (surface, profondeur d’un aliment solide) ou après broyage et
homogénéisation.
Certains instruments doivent être stérilisés sur les lieux du prélèvement. Le trempage
dans l’alcool et le flambage sont parfois insuffisants car la température atteinte n’est pas assez
élevée. Il est nécessaire d’utiliser des flacons propres, secs, étanches, à col large stérilisés au
four Pasteur (30 minutes à 1 heure à 170° - 180°C ou 2 heures à 160°C ce qui a pour but d'éviter
le brunissement du coton) ou par autoclavage à 121°C pendant 30 min ou encore à usage unique
et stériles ; leur taille doit être adaptée au volume de l’échantillon. Les récipients peuvent être
en verre, en métal ou en matière plastique (polyéthylène, polycarbonate, polypropylène). Les
récipients de prélèvement doivent posséder un système de fermeture hermétique. Le
prélèvement d’un produit non emballé doit être réalisé dans la zone de stérilité d’un bec bunsen
ou d’un système équivalent.
Figure 2. Ecouvillonnage
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- Rinçage : cette méthode est utilisée dans le cas de récipients ou de tuyauteries ; un volume
connu de solution stérile est introduit dans le matériel à analyser. Après agitation, le liquide est
récupéré et soumis à l’analyse.
- Méthode des empreintes : un ruban adhésif préalablement stérilisé par les UV est appliqué
sur la surface à étudier. Après quelques secondes de contact il est retiré et appliqué sur la surface
d’un milieu gélosé approprié. Après quelques heures de contact à la température d’incubation
désirée il est retiré et la boîte est incubée jusqu’à apparition des colonies.
- Méthode du cylindre : un cylindre creux de section connue est appliqué sur la surface à
analyser ; on y introduit alors quelques ml de diluant stérile et après quelques secondes de
contact, le diluant est retiré et analysé.
Selon le produit, le prélèvement sera effectué au scalpel, à la sonde (fromages et produits mous)
ou à la pipette harpon. La surface est souvent éliminée avant de procéder au prélèvement. Si le
produit est hétérogène (plats cuisinés, conserves etc.) il faut s’assurer de la bonne
représentativité du prélèvement.
Quand le prélèvement aseptique a été réalisé, chaque échantillon doit être identifié ; toutes les
informations doivent figurer sur l’étiquette de prélèvement et être inscrites à l’aide d’un crayon
à encre indélébile. Identifier, si nécessaire, un code ou un numéro qui relie l’échantillon au lot
d’origine.
Les échantillons doivent être immédiatement réfrigérés (dans une glacière propre) s’ils ne sont
pas stables à température ambiante. Les échantillons dont la conservation est assurée à
température ambiante, tels les boîtes de conserve et les produits secs, peuvent être expédiés sans
réfrigération.
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Les échantillons sont alors transportés le plus rapidement possible au laboratoire en maintenant
les conditions initiales dans lesquelles se trouvait le produit. L’analyse devrait être réalisée dans
l’heure qui suit le prélèvement.
Pour un produit congelé s’assurer qu’il n’y ait pas de décongélation pendant le transport (ce
produit peut être gardé pendant 1 mois avant d’être analysé). La congélation d’un produit
provoque une diminution plus ou moins importante du nombre de germes qu’il contient. Il faut
veiller à ce que la température du produit prélevé soit au moins égale à -18°C, transporter le
produit à cette température et décongeler à l’air ambiant à température voisine de 20°C pendant
un temps inférieur à 3 heures, temps suffisant pour atteindre une texture qui permette le
prélèvement.
Quelle que soit la nature initiale du produit, l’analyse microbiologique s’effectue toujours à
partir d’une suspension. Après ouverture aseptique, l’échantillon sera «homogénéisé» (liquide)
ou broyé dans un volume connu de diluant stérile (solide) ce qui constitue en fait la première
dilution.
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Pour les produits liquides (ou semi-liquides) une agitation manuelle vigoureuse en présence
de billes de verre permet d’obtenir une homogénéité satisfaisante.
Au cours de la préparation des échantillons (et des dilutions) les microorganismes peuvent être
inhibés ou même altérés par le changement du milieu lié à l’addition de diluant (changement
de pH mais surtout de force ionique). L’effet bactéricide de certains diluants est connu : ainsi
Staphylococcus aureus est «tué» en quelques heures dans de l’eau distillée de même que la
plupart des entérobactéries (E. coli) ; il en est de même pour Streptococcus pyogenes dans du
sérum physiologique ou dans du Ringer au 1/4 et pour Escherichia coli dans de l’eau salée à
8,5‰. Actuellement il paraît souhaitable, sauf indication complémentaire à un type donné de
produit à analyser, de réaliser les préparations et les dilutions des échantillons à analyser dans
une solution de tryptone sel. Tous ces diluants (tableau 1) sont stérilisés à 121°C pendant 20
minutes.
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Les dilutions nécessitent la présence de nombreux tubes à essais contenant le plus souvent 9 ml
de diluant stérile et de nombreuses pipettes stériles de 1 et 10 ml. Les pipettes peuvent être
remplacées par des systèmes de pipetage automatique munis de cônes à usage unique (figure
4).
Toutes les manipulations sont à effectuer avec toutes les précautions d’asepsie exigées en
microbiologie. L’introduction éventuelle d’un contaminant ou la contamination de l’opérateur
ne doivent jamais se produire.
Le récipient contenant le liquide à diluer est agité manuellement avec précaution pour éviter les
projections pendant une dizaine de secondes.
On prélève stérilement 1 ml de ce liquide (aspirer et refouler une fois avant le prélèvement) que
l’on introduit dans un tube contenant 9 ml de diluant stérile.
Le tube est agité par des mouvements de rotation ou au moyen d’un Vortex. On obtient ainsi
une dilution au 1/10.
Avec une nouvelle pipette de 1 ml on prélève 1 ml de cette dilution que l’on introduit dans un
nouveau tube de diluant de 9 ml ; on obtient une dilution au 1/100 et ainsi de suite jusqu’au
niveau de dilution recherché.
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3.5. La revivification
Les micro-organismes sont souvent «endommagés» mais non tués au cours des traitements
technologiques (déshydratation, chaleur, froid, etc.) appliqués aux produits alimentaires ou par
suite de leur vieillissement. Ces altérations se reflètent dans certaines de leurs propriétés
physiologiques en particulier au niveau de leur phase de latence qui est augmentée ou de leurs
besoins nutritionnels ou encore quant à leur sensibilité aux conditions de milieu défavorables
(pH, sels biliaires, colorants, sels, etc.). En général ces altérations sont réversibles et après leur
disparition les bactéries récupèrent leurs propriétés initiales, en particulier au niveau de leur
croissance ou de leur pouvoir pathogène.
La nécessité de faciliter le «rétablissement» des cellules ayant subi des altérations sublétales,
c’est-à-dire leur «réanimation» ou encore leur revivification, s’impose avant de les soumettre à
des milieux sélectifs souvent peu favorables à la croissance du fait de la présence d’inhibiteurs.
En effet, la présence de cellules endommagées peut entraîner des variations dans les
numérations ou porter à croire qu’il n’y a pas ou peu de germes et donc pas ou aucun risque
pour le consommateur. Ceci est particulièrement important quand il s’agit de déterminer si des
micro-organismes pathogènes ou indicateurs sont présents ou non.
Le terme « dénombrement d’une flore » signifie que l’analyse microbiologique doit permettre
de quantifier dans l’échantillon une flore particulière. Le résultat d’une telle analyse
quantitative est rendu sous forme d’une concentration en micro-organismes (appartenant à une
flore particulière) par unité de masse ou de volume d’échantillon.
Bien que de nombreuses techniques de numération soient utilisables, il n’existe pas à l’heure
actuelle de technique parfaite. Certaines méthodes ne permettent pas de différentier les germes
vivants des germes morts, d’autres s’avèrent incapables de compter individuellement les
cellules microbiennes lorsque celles-ci sont associées (Staphylococcus, Streptococcus,
mycélium, etc) et permettent d’évaluer des unités formant colonies (UFC) ou des unités formant
trouble (UFT)
Il s’agit d’un dénombrement par observation directe ; la numération cellulaire est réalisée par
comptage au microscope, à l’aide d’une lame de comptage spéciale ou cellule de numération
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Analyse microbiologique Année universitaire 2021-2022
ou hématimètre (Cellule de Malassez) (figure 5). En effet, Il existe deux grands types principaux
de cellules de numération (Cellule de Thoma et la Cellule de Malassez, la plus courante).
Une cellule de numération est une lame porte objet dans laquelle est creusée une chambre de
comptage de volume connu. C’est une lame épaisse en verre, comportant des rigoles et un
quadrillage.
Lorsque la suspension cellulaire est trop concentrée, il est nécessaire de réaliser une dilution
préalable de façon à permettre le comptage des cellules au microscope.
Le volume de comptage est déterminé par la surface du quadrillage gravé sur la lame et la
profondeur de la chambre. Le volume correspondant au quadrillage total est égal à 1 mm3 =
10-6 dm3 (10-3 cm3 donc 1μl), Chaque rectangle correspond à un volume 100 fois plus faible,
soit 0,01 mm3 = 10-8 dm3.
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• Humecter les deux plateaux latéraux. Faire adhérer parfaitement la lamelle aux plateaux
latéraux : pour cela placer la lamelle sur ces plateaux, puis à l’aide des pouces posés sur la
lamelle, exercer une pression sur la lamelle tout en pratiquant un mouvement de va et vient
jusqu’à perception d’une résistance.
• Placer la cellule de comptage sur une surface plane. Homogénéiser la suspension cellulaire,
et prélever celle-ci à l’aide d’une pipette Pasteur. Remplir la chambre de comptage par
capillarité, en plaçant la pointe de la pipette légèrement inclinée près de la lamelle sur la plate-
forme centrale quadrillée. Le remplissage doit être fait en une seule fois, sans bulles d’air, et
sans faire déborder le liquide dans les rigoles. Laisser sédimenter les cellules sur le quadrillage
quelques minutes, et passer à la numération.
• Observer ensuite à l’objectif x40 pour réaliser le comptage (1 rectangle par champ).
• Compter les cellules contenues dans 4, 10, 20 ou dans la totalité des 100 rectangles du
quadrillage.
Remarque : pour les cellules chevauchant les lignes de quadrillage, compter seulement celles
qui chevauchent 2 arêtes du rectangle sur 4 (en pratique, on choisit de prendre en compte les
cellules chevauchant la ligne horizontale supérieure, et la ligne verticale droite).
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• Après utilisation, la lame porte-objet et la lamelle planée sont immergées dans un bain d’eau
de Javel pendant 5 minutes, puis sont rincées avec de l’eau distillée et essuyées avec du papier
(sans frotter, en particulier au niveau du quadrillage).
-V : volume de comptage
-f : facteur de dilution
Cette méthodologie est le plus fréquemment réalisée dans des boîtes de Pétri. Elle repose sur le
principe que toute bactérie vivante introduite dans la masse ou en surface d’un milieu gélosé
favorable donne en principe naissance après incubation à une colonie macroscopique. Le
nombre total de colonies correspond alors au nombre d’UFC présents dans l’inoculum.
Les milieux gélosés (répartis en erlenmeyer ou en flacon de 15 ml) sont liquéfiés au bain-marie
bouillant ou au four à micro-ondes, puis maintenus en surfusion dans un bain-marie à 45 ±1°C.
1 ml du liquide dans lequel on veut connaître le nombre de micro-organismes est introduit au
centre de la boîte de Pétri posée bien à plat dans la zone de protection du bec Bunsen.
L’inoculum peut être réparti en gouttes sur le fond de la boîte. Afin de n’utiliser qu’une seule
pipette stérile pour toutes ces opérations il est recommandé de commencer l’ensemencement
par la dilution la plus grande pour terminer avec le liquide non dilué. Les essais sont pratiqués
en duplicata (ou triplicata si possible) pour chaque dilution.
Sur chaque boîte l’origine de l’analyse, le milieu utilisé et la dilution correspondante sont
enregistrés (sur le côté de façon à ne pas être gêné par la suite pour le comptage).
100 à 500 microlitres (pipette graduée ou mieux pipette automatique) du milieu à analyser sont
déposés à la surface de la gélose et immédiatement répartis de façon uniforme à la surface du
milieu au moyen d’un ensemenceur stérile du type pipette râteau. La pipette râteau est
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«stérilisée» entre deux étalements par immersion dans de l’éthanol, l’éthanol adsorbé sur le
verre étant ensuite enflammé.
Après la période d’incubation nécessaire, procéder au comptage des colonies pour chaque
boîte contenant moins de 300 colonies. Dans le cas de microorganismes donnant des colonies
de taille élevée, la valeur 300 paraît très élevée. Il est possible que 2 unités microbiennes ou
plus se retrouvent à proximité immédiate lors de l'inoculation et donnent une seule grosse
colonie.
Pour que le calcul soit valable, il est nécessaire de compter sur au moins une boîte contenant au
moins 15 colonies.
• Σc la somme de toutes les colonies comptées sur toutes les boîtes retenues (et tel que au moins
une des boîtes comptées contenait au moins 15 colonies).
• d le taux de dilution de la première dilution retenue pour les comptages sur boîte.
Si aucune boîte ne contient au moins 15 colonies, faire la moyenne arithmétique des colonies
comptées sur les 2 boîtes de la plus petite dilution d et tenir compte de cette dilution. Bien
préciser dans l’expression du résultat qu’il s’agit alors d’une estimation en rédigeant ainsi : «
nombre estimé de micro-organismes par millilitre = ... ».
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4.2.3. Dénombrement après filtration sur membrane
Dans certains produits liquides (eau, solutés pharmaceutiques buvables ou injectables...), les
microorganismes sont à une concentration très faible (voire nulle si le produit est stérile). Leur
dénombrement (en UFC par unité de volume) impose donc de «concentrer les
microorganismes» pour pouvoir compter des colonies. Cette méthode consiste à faire passer un
certain volume d’échantillon (ou de ses dilutions) au travers d’une membrane filtrante dont la
porosité moyenne de 0,45 μm ou 0,22 μm sur laquelle sont retenus les microorganismes
recherchés.
Le filtre est alors posé sur la surface d’un milieu gélosé, face portant les micro-organismes vers
le haut. Après incubation, les colonies formées à la surface du filtre sont comptées.
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4.3. Numération en milieu liquide
Cette méthode présente certains avantages tels que la possibilité d’étudier un caractère
biochimique du germe difficilement mis en évidence sur milieu gélosé comme la production de
gaz (cloche) ou encore d’effectuer facilement la numération avec une phase de revivification.
Si les conditions optimales de croissance sont réunies, un seul micro-organisme présent dans
l’inoculum introduit dans un milieu liquide se développe en y créant un trouble. La lecture des
tubes contenant le milieu liquide et ensemencés avec l’inoculum est de type binaire :
Le choix des dilutions à tester : dépend de la population estimée, le but étant d’obtenir, pour
une analyse statistique optimale des résultats :
Le choix du nombre d’essais par dilution dépend de la précision souhaitée pour les résultats en
fonction de leur analyse statistique. En général trois tubes sont ensemencés par dilution, un ou
deux tubes sont ensemencés si une précision moins importante est suffisante, cinq tubes ou
même plus sont ensemencés si une précision plus importante est demandée.
Dans ce cas, 1 tube par dilution est ensemencé avec 1 ml d’inoculum. Exemple de résultats
obtenus (tableau 2) :
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- il y a au moins un micro-organisme dans l’inoculum (1 ml) de la plus grande dilution (10-2)
présentant encore un trouble : la concentration est donc d’au moins 102 micro-organismes par
ml de produit ou de « suspension mère » non dilués ;
Cette méthode repose sur une analyse statistique et fournit par calcul des nombres les plus
probables (NPP). Ce dénombrement s’effectue en utilisant les tables de Mac Grady, le nombre
caractéristique de la série réalisée est une combinaison de trois chiffres :
- Chaque chiffre correspond au nombre de tubes « positifs » pour une dilution donnée ;
- Le chiffre des centaines correspond à la plus faible dilution (donc à la plus forte concentration
en micro-organismes), celui des dizaines à la dilution intermédiaire et celui des unités à la plus
grande dilution.
Parmi les différentes combinaisons, celle correspondant au nombre le plus grand et, si possible,
inférieur à 330 est retenue (correspond à une meilleure répartition des micro-organismes dans
les dilutions).
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Tableau 3. Dénombrement par la technique du nombre le plus probable
Exemple (tableau 3) : cinq dilutions ont été ensemencées à raison de trois essais par dilution ;
trois combinaisons (de trois chiffres) sont possibles avec les résultats obtenus. Parmi les trois
combinaisons de trois chiffres possibles (332 ; 321 ; 210), laquelle choisir ? Le nombre le plus
élevé et inférieur à 330 est sélectionné ; dans cet exemple, il s’agit de 321. Si les dilutions sont
insuffisantes, on peut utiliser des nombres caractéristiques comme 333, 332 ou 331.
Le nombre caractéristique de la série est reporté dans une table statistique de Mac Grady
(tableau 4). On y lit le Nombre le Plus Probable (NPP) de microorganismes présents dans
l’inoculum de la dilution correspondant au chiffre des centaines du nombre caractéristique.
Exemple : 321 correspond au NPP de 15. Cela signifie qu’il y a statistiquement quinze bactéries
dans l’inoculum de la dilution 10-(n+1).
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Si le produit analysé est solide, on prépare une « suspension mère » de produit en introduisant
« x » g de produit dans « 9 x » ml de diluant. Cela correspond à une dilution au 1/10 du produit.
Le nombre de microorganismes par g de produit analysé est donc N x 10.
5.1. Spectrophotométrie
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estimer sa concentration. En effet, le trouble développé par chaque étalon est assimilable à une
concentration bactérienne selon le tableau de correspondance suivant :
La spectrométrie de masse peut être utilisée dans les laboratoires de microbiologie comme une
alternative ou un complément aux techniques d’identification de bactéries. L’analyse nécessite
une colonie isolée, à partir de laquelle le spectre de masse obtenu est comparé avec la
bibliothèque de spectres de l’appareil. Une identification est alors proposée avec une indication
du niveau de confiance allant de 0 à 3. L’identification est correcte pour plus de 80% des isolats
voire davantage. La lyse incomplète des bactéries peut-être l’une des causes d’une non-
identification. L’enrichissement progressif de la bibliothèque de spectres contribue à réduire les
erreurs d’identification de microorganismes rares.
Il s’agit d’une alternative rapide (24 h) pour réduire le temps de stockage en industrie
agroalimentaire pour remplacer la méthode traditionnelle lente. La technique est basée sur le
marquage fluorescent des organismes viables présents dans le produit. L’échantillon à analyser
est envoyé dans une veine liquide. Un rayon laser permet d’activer la fluorescence des bactéries
vivantes. Un système optique permet de détecter et de mesurer l’émission de fluorescence. La
comptabilisation des signaux détectés pour un volume d’échantillon donné permet de connaître
le nombre de bactéries vivantes par unité de masse ou de volume de l’échantillon à analyser.
5.4. Impédancemétrie
L'évaluation de la qualité bactériologique à l'aide des techniques normalisées pose souvent des
problèmes à l'industriel qui désire connaître rapidement la qualité de la matière première mise
en oeuvre. L'impédance est une technique indirecte d'estimation d’une flore microbienne. Elle
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Analyse microbiologique Année universitaire 2021-2022
utilise les modifications de conductance d'un milieu de culture, en raison de la croissance et du
métabolisme de la flore microbienne de l'échantillon. Ces modifications sont liées à la
dégradation des substrats du milieu en molécules plus petites, plus mobiles et d'une charge
électrique plus élevée comme celle des protéines en acides aminés ou des hydrates de carbone
en lactate.
Généralement, cette production d'ions devient suffisante pour entraîner une modification
significative de la conductance du milieu (seuil de détection) lorsque le niveau de la population
microbienne atteint 106 à 108 micro-organismes/ml. Le temps (ou nombre de doublements de
la population) nécessaire pour atteindre le seuil de détection sera d'autant plus grand que le
niveau de germes initial sera faible.
L’étude simple par microscopie permet de distinguer la forme d’une bactérie par exemple. La
forme d’un microorganisme est un caractère stable conditionnée par l’expression coordonnée
de nombreux gènes, une similitude morphologique sous-entend une parenté phylogénétique.
Les bactéries peuvent être sous forme de coque, bacille, spiralée, filamenteuse. Chez certaines
on peut retrouver des formes étoilées ou carrées.
L’observation en microscopie est nécessaire mais insuffisante pour répertorier des espèces
bactériennes. En plus la forme bactérienne n’est pas un caractère stable. Les structures
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facultatives ne sont pas forcément présentes (perte momentanée du flagelle, spore). Chez les
bactéries il n’y a aucun lien entre forme et phylogénie.
Les types tropiques sont déterminés par la source de carbone et la source d’énergie
(photolithotrophes, photoorganotrophes, chimiolithotrophes, chimioorgatrophes). Le type
tropique dépend du génome et son expression.
L’examen macroscopique permet de voir comment la bactérie s’est développée sur son milieu
de culture (forme, aspect, couleur).
Les relations vis-à-vis de l’oxygène sont un critère pour différencier des bactéries. Les
bactéries ont besoin d’enzymes pour dégrader l’oxygène (peroxydases). Pour mettre en
évidence les relations des germes avec l’oxygène, un milieu gélosé en tube est ensemencé et
permet d’avoir un gradient d’oxygène du haut vers le bas.
- Aérobie facultatif : plusieurs types métaboliques, densité plus importante avec oxygène ;
La paroi des bactéries à Gram positif est différente de celle des Gram négatif. Une coloration
de Gram permet de mettre en évidence les différentes parois. Mais il y a des bactéries à Gram
«variable». Dans certains cas la coloration prend et dans d’autres non. Dans ce cas un test à la
potasse est effectué pour distinguer les Gram+ des Gram- (les bactéries à Gram négatif forment
un filament entre la lame et l’oese).
Les cytochromes, des protéines impliquées dans les séries de transports d’électrons. Ils existent
sous une forme réduite et une forme oxydée. Les cytochromes possèdent des propriétés
spectrales et donnent deux spectres (un pour la forme réduite et l’autre pour la forme oxydée),
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il y a un décalage plus ou moins important du pic sur les deux spectres. Ce décalage est
spécifique des différents cytochromes. Ce critère n’est pas utilisé seul mais il peut être très
pertinent utilisé avec d’autres.
Il y a une extrême diversité entre les différents métabolismes bactériens. Il a y a donc des
équipements enzymatiques très différents et spécifiques de certains groupes bactériens.
L’identification (figure 8) est effectuée en utilisant des tubes à essais contenants différents
substrats avec des indicateurs colorés. Mais cette méthode est difficile pour typer des bactéries
: grand nombre de tubes, procédure longue.
Il existe des systèmes miniaturisés comme la galerie API, mini-cuves dans lesquelles il y a
divers substrats incubés avec la bactérie à étudier. La coloration des différentes cupules est
comparée au catalogue/logiciel. Méthode très utilisée car très simple d’utilisation, peu
d’encombrement, peu chère. Mais est-ce que les réactions choisies par le constructeur sont
pertinentes ?
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6.5. Caractéristiques sérologiques
Lorsqu’un corps étranger entre dans un organisme, il y a synthèse d’anticorps spécifiques des
antigènes. Les anticorps sont utilisés pour l’identification bactérienne car ils sont spécifiques.
Pour cela il faut disposer d’anticorps pour constituer une sérothèque (des souches bactériennes
sont injectée à des lapins et vont produire des anticorps qui seront prélevés). La réaction
antigène-anticorps forme un précipité visible à l’oeil nu. Plusieurs tests sont utilisés (test de
l’anneau de précipitation, test d’immunodiffusion d’Ouchterlony, réactions d’agglutination,
marquage des anticorps pour faciliter la visualisation, Méthode ELISA, …).
Pour des bactéries pathogènes, dans certains cas l’analyse des symptômes de l’hôte contribue
au moins partiellement à la détermination de la bactérie.
En plus de ces méthodes l’identification des microorganismes peut se faire en utilisant des
approches moléculaires.
7. Réalisation du contrôle
Le contrôle microbiologique des matières premières doit permettre de vérifier que celles-ci ne
renferment pas de microorganismes risquant de gêner le déroulement de la fabrication ou, de
microorganismes qui, ne pouvant être éliminés par les technologies mises en oeuvre, pourraient
altérer le produit fini. Il faut distinguer les biotechnologies comprenant une étape de
fermentation ou non.
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- Avec fermentation
Le contrôle des matières premières dans les industries de fermentation est ramené le plus
souvent, à un contrôle de stérilité ou à un contrôle de propreté microbiologique du milieu. En
effet, si pour certaines industries (antibiotiques, acides aminés,…), le milieu doit être stérile,
pour d’autres, comme la brasserie, un milieu faiblement contaminé peut être utilisé, mais il ne
faut pas qu’il renferme de microorganismes spécifiquement dangereux pour cette industrie.
- Sans fermentation
Pour ces contrôles, les techniques microscopiques sont les plus utilisées :
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(détection de contaminants) ou en culture mixte (évaluation simultanée du développement de
chaque population).
- les méthodes de culture peuvent être utilisées quand un délai de réponse est toléré.
- Dans les industries utilisant des cultures aérées, des contrôles sur l’efficacité des systèmes de
filtration stérilisante de l’air sont nécessaires.
- Dans les industries ne présentant pas une étape de fermentation, les paramètres de
transformation (s’ils sont bien maitrisés) ne permettent que quelques développements
microbiens. Au cours de ces processus, le contrôle microbiologique porte sur la recherche de
germes dangereux.
Entre deux fabrications, les locaux et les installations doivent être nettoyés et désinfectés avant
d’être réutilisés. Les barèmes de désinfection (nature du produit, concentration/temps de
contact) sont définis en fonction de la nature et du nombre de microorganismes à détruire.
- Pour les contrôles microbiologiques des surfaces, les techniques les plus utilisées sont les
techniques par impression. Elles consistent à prélever les germes de ces surfaces par contact
direct avec le milieu de culture qui sert à les révéler. Cette technique peut être mise en oeuvre
avec les boites «contact» ou tampon de gélose ou avec les lames gélosées (figure 9). Ces lames
existent avec différents milieux de culture selon le type de microorganismes recherchés.
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Pour le contrôle de dispositifs moins accessibles (robinet, canules, …), il est recommandé
d’utiliser la technique d’écouvillonnage : l’écouvillon imprégné de liquide stérile est frotté sur
le dispositif à contrôler puis immergé et agité dans un liquide stérile. L’analyse de ce liquide
est effectuée par des techniques classiques et donne des indications sur le niveau de
contamination et la nature des germes présents.
La technique d’ATP métrie est bien adaptée au contrôle des traitements de nettoyage-
désinfection. Dans ce cas, un écouvillonnage est effectué sur le matériel ou la surface à
contrôler. L’ATP est ensuite mesuré sur la solution de rinçage de l’écouvillon.
Cette valeur représente aussi bien l’ATP microbien que l’ATP de cellules animales ou végétales
et est donc un indice de propreté de la surface contrôlée.
- l’air renferme des particules (poussières) sur lesquelles les microbes (levures et moisissures
le plus souvent à l’état de spores et aussi des bactéries) sont adsorbés. Selon leur concentration
(nombre de microorganismes/unité de volume d’air), ils représentent un risque plus ou moins
élevé de contamination secondaire.
Il est donc intéressant de faire des contrôles microbiologiques sur l’air ambiant. La technique
la plus simple consiste à déposer des boites de Pétri contenant un milieu gélosé, ouvertes aux
endroits à contrôler. Cette technique, si elle est appliquée à des intervalles de temps réguliers,
de suivre une évolution et donc mettre en évidence une augmentation de la charge microbienne
de l’air. En outre, il existe des appareils utilisés pour le contrôle de l’air de façon plus
rationnelle.
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7.4. Contrôle des produits finis
Les contrôles microbiologiques des produits finis portent sur leur qualité hygiénique et leur
qualité marchande, et sont plus ou moins importants suivant la nature des produits et leur
destination.
En effet, dans certains cas, le contrôle est ramené à une recherche de quelques microorganismes
dangereux pour le produit mais dans d’autres cas, le produit devant être stérile (produits destinés
aux injections intraveineuses, par exemple) les contrôles sont beaucoup plus nombreux et
sévères. Par ailleurs, il existe pour certains produits des normes ou des critères de qualité
microbiologique : les contrôles porteront alors sur ces paramètres.
L’analyse microbiologique traditionnelle des produits finis est quand même indispensable
car elle permet avec une certaine inertie d’éviter, dans le cas où des produits dangereux ou non
conformes seraient fabriqués, leur commercialisation ou leur consommation. Ce type de
contrôle souvent pratiqué par des laboratoires officiels (Contrôle et Répression des Fraudes)
n’est pas préventif et ne permet pas de maîtriser la qualité microbiologique des produits
fabriqués. Utilisé seul, il se révèle sans grand intérêt et souvent même inutile si sa mise en
oeuvre est longue et sans suite.
En conclusion :
Les techniques microbiologiques classiques sont longues et demandent un délai de réponse trop
important pour être utilisées couramment pour un contrôle de la fabrication.
Les méthodes mises en oeuvre doivent être simples, donner une réponse suffisamment rapide
pour qu’une correction soit éventuellement possible dans la fabrication, et doivent être peu
coûteuses, de façon à pouvoir multiplier les contrôles et mieux surveiller la fabrication, sans
alourdir excessivement les coûts de production.
Quand un grand nombre d’échantillons doit être analysé, la méthode peut être automatisée avec
un système d’analyse d’image ; appareil permettant la préparation d’échantillon (filtration sur
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membrane et marquage à l’acridine) et le comptage automatique des bactéries marquées sur la
membrane. Il est plus particulièrement destiné au contrôle de la qualité des laits.
La cytométrie en flux permet d’obtenir un résultat très rapide puisque le comptage des
microorganismes est effectué en une minute après un marquage de 10 à 15 minutes. La
sensibilité de la méthode est de l’ordre de 102 à 103/ml pour des levures et de 104/ml à 5.104/ml
pour des bactéries, dépendant de la présence de particules autofluorescentes dans le milieu. Son
utilisation est simple.
Pour les contrôles en cours de fabrication, les techniques microbiologiques classiques peuvent,
quelquefois être efficacement remplacées par des contrôles physico-chimiques liés à la
présence de contaminants comme le pH.
Si les méthodes par culture doivent être employées, il faut les automatiser pour accélérer les
lectures.
Avec t.a. :
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Analyse microbiologique Année universitaire 2021-2022
Avec t.a. :
Dans le cas de normes chiffrées, l'interprétation des résultats tient souvent compte de la
tolérance analytique :
- m = critère fixé
– c est le nombre d'unités échantillonnage donnant des résultats compris entre 3 m (10m) et M
(en général 2)
Lorsque les valeurs observées pour les 5 unités d'échantillon sont < 3m (10m)
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Lorsque les valeurs observées pour au plus c unités d'échantillon sur n sont comprises entre 3
m et 10
m (= M) (10 m et 30 m). Les autres échantillons doivent être < 3 m (< 10 m).
- ou lorsque c/n > 2/5, c'est-à-dire que plus de c échantillons sur n donnent un résultat supérieur
à 3m (10m).
Exercice
L'analyse de 5 échantillons de viande hachée d'un lot conduit aux résultats suivants :
- St. aureus (milieu solide) lot a) 120 - 310 - 240 -80 - 100
lot b) 150- 540 - 330 -80 - 200
lot c) 60 - 140 - 90 - 1200 - 280
Conclure
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8. Matériel d’équipement du laboratoire d’analyse microbiologique
I- Introduction
Elle est utilisée pour la stérilisation par la vapeur des milieux de culture microbienne, des
“déchets”, elle est indispensable. La « stérilisation » est généralement réalisée à 121 °C pendant
15 à 20 minutes.
2- Le four Pasteur
Il permet la stérilisation à sec du matériel en verre ou en métal et doit pouvoir atteindre une
température de 170 - 180°C.
Ils sont utilisés pour les milieux de culture liquides non autoclavables et pour l’analyse des
échantillons liquides (eau par exemple).
4- Les lampes UV
Elles sont germicides et munies d’une minuterie et installées dans la pièce principale de
manipulation ainsi que dans les hottes à flux laminaires. Leur effet sur un germe donné est
fonction de la puissance de la lampe, de la longueur d’onde du rayonnement UV, de la distance
et du temps d’irradiation. Elles sont efficaces sur les « zones éclairées ». Il est essentiel de se
protéger vis-à-vis d’une exposition directe, la muqueuse oculaire étant particulièrement
sensible.
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Analyse microbiologique Année universitaire 2021-2022
Ce sont des bacs contenant par exemple de l’hypochlorite de sodium pour recueillir les matériels
souillés tels que lames états frais, les pipettes, les cônes à usage unique etc. La récupération des
milieux contaminés après lecture peut se faire dans des sacs en polypropylène qui ne seront
éliminés qu’après autoclavage.
Elles sont situées dans la zone de protection de becs Bunsen avec déclenchement par bouton “à
pied” et/ou dans des hottes à flux laminaires qui selon leur fonctionnement “protègent” avec
efficacité soit le produit, soit l’opérateur, soit les deux, ces hottes étant classées en trois
catégories en fonction de leur fonctionnement. Elles sont utilisées pour la distribution aseptique
des milieux et le remplissage de boîtes de Pétri. Un flux d’air stérilisé par filtration est dirigé
sur la zone de travail soit horizontalement, soit verticalement avec ou non un recyclage. Il ne
s’agit pas de zones de sécurité et les hottes de classe I ne peuvent pas être employées seules
pour les manipulations des microorganismes ; dans ce cas, le travail stérile est réalisé dans la
zone de protection d’un bec de gaz, ce dernier présentant néanmoins l’inconvénient de perturber
le flux d’air dans le système.
Les hottes de classe III protègent avec une très grande efficacité produit et manipulateur mais
restent d’une utilisation difficile. Il s’agit en fait de boîtes à gants étanches et stériles
1- Le bain marie
Ils sont utilisés pour la régénération des milieux de culture (100°C) et leur maintien en surfusion
(45 à 47°C). Une diminution de l’émission de vapeur d’eau est obtenue par recouvrement de la
surface par des petits morceaux de polystyrène.
2- Balance électronique
Elle est utilisée dans la préparation des milieux de culture et des milieux de dilution qui
nécessitent des masses précises dans des volumes précis.
4- Verrerie
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Elle est composé de matériel de mesure (éprouvette graduée, pipette graduée, fiole jaugée,
etc…), de prélèvement (bécher, pipette Pasteur), d’incubation et d’observation (boîte de Pétri,
lame et lamelle d’observation microscopique).
Les échantillons destinés à l’analyse microbiologique sont constitués le plus souvent de produits
finis ou dans des flacons ou récipients stériles s’il s’agit de produits en vrac ou de
“prélèvements”. Il faut parfois disposer de matériels permettant le prélèvement d’aliments dans
des emballages solides (poinçons, ouvre-boîtes) ou encore de matériels indispensables au
prélèvement d’aliments solides (cautérisateurs, pipettes harpons, etc…). Le premier traitement
auquel sont soumis la plupart des produits consiste, après prélèvement d’une partie aliquote, en
une homogénéisation. Celle-ci est réalisée au moyen de mortiers ou par des broyeurs à couteaux
(Virtis par exemple) ou des appareils de Potter ou encore par un Stomacher.
- Un vortex permet d’homogénéiser les suspensions bactériennes présentes dans les tubes, en
particulier au moment des dilutions ou des prélèvements. Avec cet appareillage, il faut
engendrer un noeud de vibration entre pouce et index à une hauteur du tube qui est en dessous
du niveau du coton cardé.
Il constitué d’un certain nombre d’élément tels que les boîtes de pétri qui peuvent être en verre
ou en pastique (polycarbonate de 90 mm de diamètre ou plus), les tubes à essai et à hémolyse,
les pipettes graduées (1 à 10 ml) ou les pipettes automatiques (0,1 ou 1ml) à cône en
polypropylène stérilisables, les pipettes pasteur, les cannes de verre, et les anses de platine etc.
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faciliter la numération des colonies dans les boîtes de Pétri il est possible d’utiliser un système
du type stylo-compteur. Un système complet de filtration doit faire partie intégrante de
l’équipement de base du laboratoire.
- Les microscopes pour observation de cellules fluorescentes qui sont équipés de source de
fluorescence (épifluorescence)
- Les microscopes équipés de platines motorisés et d’une caméra vidéo permettant la saisie et
le traitement des images (au moyen de logiciels de plus en plus perfectionnés et accessibles)
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