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La fermentation est une réaction biochimique qui consiste à produire de l’énergie à partir d’un
substrat organique sous l’action d’enzymes microbiennes et libérer de produits. Cette réaction ne fait
pas intervenir d’O2, elle se déroule en absence d’air (anaérobiose).
Ce procédé traditionnel est utilisé de façon empirique depuis des millénaires pour la préparation du
pain, de boissons alcoolisées et de vinaigre.
On distingue les fermentations selon le type de produits libérés par le microorganisme fermentaire,
par exemple :
a. Fermentation alcoolique : est une réaction biochimique qui résulte de l’action des levures
(Saccharomyces cerevisiae), qui vont décomposer les sucres en alcool et en dioxyde de carbone CO 2.
Elle intervient dans la fabrication du vin, de la bière, du cidre et de diverses boissons fermentées. Cette
fermentation est aussi utilisée en boulangerie, ou le facteur essentiel est la production de CO2 qui fait
lever la pâte.
b. Fermentation acétique : elle intervient dans la fabrication du vinaigre et est due aux bactéries
appartenant au genre Acetobacter. Cette bactérie transforme tout liquide alcoolisé en acide acétique.
c. Fermentation lactique : elle correspond à la transformation du lactose du lait en acide lactique, sous
l'action des bactéries lactiques (Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp
bulgaricus). Elle constitue une étape essentielle dans la fabrication des fromages et yaourts, mais aussi
de nombreux produits végétaux fermentés (ensilages, olives, cornichons, etc.).
Le terme de biomasse désigne le matériel organique cellulaire des organismes mis en culture
(animaux, végétaux ou microbiens).
La biomasse microbienne produite dans des fermenteurs peut être utilisée comme source de :
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Les protéines d'organismes unicellulaires (POU) sont obtenues à partir de culture de micro-organismes
(levures, champignons filamenteux, bactéries, cyanobactéries) utilisant le plus souvent des substrats qui
sont des produits de l’industrie agroalimentaire et des productions agricoles.
Divers substances ou métabolites utilisables comme additifs alimentaires sont fabriqués par
fermentation microbienne.
Des acides aminés comme la lysine, l’acide aspartique, la thréonine ou l’acide glutamique sont
utilisés dans l’alimentation animale.
Des acides organiques (acide lactique, fumarique, acétique) sont utilisés comme agents
d’acidification pour la conservation.
L’acide citrique est utilisé comme acidifiant, antioxydant, émulsifiant, agent chélateur.
Les vitamines : l’acide ascorbique (vitamine C), la riboflavine (vitamine B2), la
cyanocobolamine (vitamine B12), la vitamine D, etc.
Enzymes d’origine microbienne sont utilisables au cours de la fabrication ou du traitement des
denrées alimentaires : protéases (facilite l’attendrissement des viandes), lipases (améliorent le
volume du pain), amylases (préserve la fraîcheur du pain et des gâteaux).
1.4. Bioconversions
La biotechnologie moderne est largement employée dans l’industrie agroalimentaire. Elle réside
dans le potentiel impliqué par l’union des procédés et des méthodes biologiques (anciens et modernes)
et les techniques du génie biochimique et génie génétique. Elle mette en œuvre des bioréacteurs couplés
à des systèmes de régulation permettant d’accélérer et de faciliter les bioconversions et la mise en œuvre
efficace des biocatalyseurs.
Enzyme immobilisée ou fixée est une enzyme liée par des moyens physico-chimiques en surface ou à
l’intérieur d’un support solide. L’immobilisation des cellules ou des enzymes permet leur réutilisation.
Biocatalyseurs sont des substances produites par les cellules vivantes (généralement des enzymes)
capables d’accélérer certaines réactions chimiques de manière spécifique.
Les plantes ont plus de leur rôle clé dans la production d’aliments, sont une source importante en
matières premières et substances bioactives.
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Les réactions de bioconversion des sucres, sous l’action des enzymes essentiellement immobilisées,
sont de différents types : hydrolyse, oxydation, réduction et isomérisation. Elle repose sur la fabrication
des sirops à haute teneur en fructose et en glucose, à un très faible coût. Ces sirops utilisés pour leurs
propriétés sucrantes, évitent également la cristallisation en confiserie. Ils sont fabriqués à partir
d’amidon de céréales, généralement du maïs (figure 1).
Figure 1 : Réaction de production des sirops de fructose par isomérisation (Hecquet, 2014).
La vanilline est actuellement l’arôme le plus utilisé dans l’industrie agroalimentaire, en étant le plus
important composant de la vanille naturelle. Elle est produite par bioconversion de plusieurs précurseurs
tels que l’acide férulique ou l’acide vanillique par des champignons filamenteux. Pour le cas d’acide
férulique, le champignon Pycnoporus, est capable de transformer ce précurseur, dans un milieu de
culture spécifique, en accumulant de la vanilline dans le milieu (figure 2).
Figure 2: Voies de synthèse de la vanilline naturelle par une bioconversion de plusieurs précurseurs
(Gallage and Møller, 2015, modifiée).
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Les produits de la mer (poissons, crustacés, mollusques et algues) ont été transformés depuis des
siècles en utilisant les activités d’enzymes endogènes ou exogènes. Comme la chair de poisson réduite
en farine ainsi que les sous-produits constituent une réserve importante en protéines susceptibles d’être
consommées, après transformation par hydrolyse enzymatique. La production des hydrolysats
protéiques sont destinés à l’alimentation humaine (arômes et compléments protéiques) par ajout aux
produits à transformer des protéases exogènes, essentiellement d’origine microbienne.
La production de confiserie (bonbons) est rendue possible grâce à l’extraction par hydrolyse
industrielle de la gélatine (protéine) à partir de matières premières riches en collagène notamment les
peaux et les os de bovins. Elle est utilisée dans l’industrie agro-alimentaire comme épaississant,
stabilisant ou agent texturant dans des produits, comme les crèmes glacées, les confitures, les yaourts,
la margarine, et les gâteaux.
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2. Souches productrices
Aspergillus niger, Aspergillus wentii, Aspergillus clavatus, Penicillium luteum, Penicillium citrinum,
Penicillium piriformis, Paecilomyces divaricatum, Citromyces pfefferianus, Trichoderma viride,
Arthrobacter paraffinus, Corynebacterium sp., Candida guilliermondii.
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5. Procédé
a. Fermentation
Pendant longtemps, la production d’acide citrique a été basée sur l’utilisation de la mélasse et
différentes souches d’Aspergillus niger et Aspergillus wentii. Bien que plusieurs rapports sur la
production d’acide citrique par Penicillium soient disponibles, dans la pratique, les organismes de ce
groupe ne sont pas utilisés en raison de leur faible productivité. Chez les levures, en particulier Candida
spp. (y compris Candida guilliermondii) ont été utilisés pour produire de l’acide citrique des sucres, les
paraffines ont été aussi utilisées comme substrat en 1970. Dans les procédés décrits essentiellement
utilisant des bactéries et des levures, sont ceux des chercheurs japonais. Parmi les bactéries sont
Arthrobacter paraffineus, les corynébactéries et les levures Candida lipolytica et Candida aleiphila. Les
procédés de fermentation sur la mélasse et d’autres sources de carbone peuvent se faire soit en surface
ou submergé (cas de paraffines).
I. Fermentation en surface
Elle utilise de Aspergillus niger peut être faite sur le son de riz en en solution comme c’est le
cas au Japon, la fermentation a lieu dans des plateaux en acier inoxydables. L’acide citrique est extrait
du son par lessivage et est ensuite précipité en solution de citrate de calcium.
La fermentation en culture solide est une opération à petite échelle. Chaque unité produit
seulement quelques centaines de tonnes par an, et utilise des milieux solides stériles à la vapeur comme
le son de blé ou de pommes de terre douces ou même de déchets qui a une teneur en humidité de 70-
80%. Le moût est inoculé avec des spores d’Aspergillus niger, puis étalé sur des plateaux, ou un sol
propre ayant des profondeurs de 3-5 cm. La circulation d’air contribue à maintenir la température à
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environ 28°C, et ce pendant 5-8 jours, après quoi le moût est collecté et le citrate est extrait à l’aide
d’eau chaude.
Ou bien dans des plateaux de 5-20 cm de profondeur sont inoculés par pulvérisation avec des
spores d’Aspergillus niger se développent ensuite sur la surface du milieu. L’air stérile est propulsé à
travers ces cultures, ce qui est important pour le maintien des conditions d’aérobie, le contrôle de la
température et l’abaissement du niveau de CO 2. Le pH du milieu baisse peu à peu en dessous de 2, la
production d’acide citrique commence. A 30°C, la fermentation dure environ 8-12 jours dès que la
productivité est d’environ 1 kg/m3 par jour.
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qui entraîne des hyphes qui sont longs et non ramifiés. Ainsi, il est nécessaire de prétraiter toutes les
matières premières à réduire les concentrations de manganèse au-dessous de 0,02 mmol/L.
Les concentrations basse en manganèse limite le virement vers la voie des pentoses phosphates,
ce qui peut détourner le flux loin de la glycolyse et de réduire la production de citrate. Alternativement,
les ions cuivre peuvent être ajoutés pour compenser le manganèse, en empêchant son absorption. Les
rendements d’acide citrique sont également améliorés par la formulation du milieu en concentration en
fer (aconitase a besoin de fer) ; et l’ajout de cuivre diminue l’activité de l’aconitase.
Afin de maintenir de bons rendements d’acide citrique, des milieux de cultures doivent avoir
des concentrations en sucre qui doivent être d’au moins 140 g/L, ce qui favorise l’activité des enzymes
de la glycolyse et du pyruvate carboxylase. Il est également important de limiter la croissance par la
limitation de l’azote. Ceci est normalement réalisé en fournissant des sels d’ammonium à des niveaux
de 0,1 à 0,4 g/L. Les ions ammonium vont stimuler la production de l’acide en neutralisant l’effet
inhibiteur du la phosphofructokinase, une enzyme clé de la glycolyse. Ces fermentations sont très aérées
et maintenues à 30 °C. Pour la phase initiale de croissance, le pH commence à 5-7, mais il doit alors être
maintenu en dessous de 2, autrement les acides oxalique et gluconique s’accumulent au détriment de
l’acide citrique, c’est-à-dire à faible pH inhibe la glucose-oxydase. Dans l’ensemble, le rendement de
0,7 à 0,9 g par gramme de citrate de glucose peut être atteint dans ces fermentations submergées avec
des productivités jusqu’à 18 kg/m3 par jour.
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0,5% d'acide oxalique, 2% de maltose et environ 2% de cendres sulfatées ; elle a été filtrée et
concentrée à une teneur en matières sèches de 50%; sa densité est de 1,22 g/ml.
- Une quantité de 1 ml de cette liqueur est introduite au sommet de la colonne de résine décrite
ci-dessus et illustrée par la figure 6.
- L'élution est effectuée au moyen d'eau chaude à un débit de 152 ml/heure ; la température de la
double enveloppe est maintenue à 75°C.
- L'éluat commence à apparaître à la sortie de la colonne après environ 42 minutes. La variation
de sa teneur en matières sèches en fonction de la quantité x, exprimée en ml, d'eluat recueilli,
est matérialisée.
Au bout de 14 jours de fermentation, le moût est récupéré puis filtré (filtres Schleicher & Schell,
diamètre 125mm) pour éliminer le mycélium. Apres élimination, on ajoute de l’hydroxyde de calcium
Ca(OH)2 pour précipiter l’acide citrique sous forme de citrate monocalcique. Cette opération se fait à
chaud à 40°C. L’addition de Ca(OH)2 se fait à la neutralité pH 7. Il se dépose ainsi un précipité jaunâtre
au fond du récipient.
Acidification
Après neutralisation, la solution est filtrée et le précipité est récupéré dans de l’eau distillée. La
solution obtenue est acidifiée par addition d’acide sulfurique concentré jusqu’à l’obtention d’un pH
voisin de 2.
Purification et cristallisation
La solution acide est purifiée par passage sur colonne en verre (2x100 cm) chargée de charbon
actif. Après décoloration, l’éluat est récupéré puis concentré sous vide dans un rota-vapeur rotatif jusquà
cristallisation.
Autres méthodes
Procédé de récupération d’acide citrique à partir d’une liqueur en contenant, caractérisé par le
fait que, successivement,
- dans une première phase, la liqueur contenant de l'acide citrique est mise au contact d'une résine
cationique R sous forme hydrogène pendant une durée de 20 min à 10 h, de préférence de 1 h à
3 h 1/2, ce qui correspond à un débit horaire de 0,1 volume à 3 volumes, de préférence de 0,3
volume à 1 volume par volume de résine pour atteindre une adsorption optimale de l’acide
citrique,
- dans une seconde phase, la résine est traitée par un agent d'élution et la fraction d'éluat riche en
acide citrique purifié est récupérée.
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Production de la pénicilline
1. Historique
La pénicilline a été découverte par Fleming en 1928 suivant sa fameuse observation d’une zone
d’inhibition entourant un contaminant fongique, Penicillium notatum, sur une plaque de Staphylococcus
aures. A la fin des années 1930, Florey, Chaine et Heatley ont caractérisé le composé inhibiteur
responsable, la pénicilline, et élaboré un protocole qui lui ont permis d’être produite sous une forme
pure. La découverte de la pénicilline et sa caractérisation plus tard et purification ont finalement abouti
à des avancées majeures dans à la fois technologie de médicine et la fermentation. La vitesse de ces
développements a été grandement influencée par l’urgence besoin de fournir la pénicilline pendant la
Seconde Guerre Mondiale.
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peuvent influencer la production de ce métabolite secondaire. Les eaux de trempage du maïs sont encore
utilisées comme source d’azote, d’autres nutriments et des précurseurs de chaîne latérale sont ajoutés.
L’acidité du milieu est contrôlée par l’ajout de carbonate de calcium (1% p/v) et d’un tampon phosphate
(neutraliser le milieu), ce qui permet l’optimisation du pH pour la production de la pénicilline.
De l’ammoniac, les sels minéraux et des précurseurs spécifiques de chaîne latérale, par exemple,
phényle acide acétique ou l’acide phénoxyacétique, peuvent être également ajoutés. Toutefois, comme,
certains précurseurs sont toxiques pour les cellules, ils doivent être ajoutés par une alimentation continue
à des concentrations non-inhibitrices.
1.3.2. Etapes de production
Le développement de l’inoculum est initié par l’addition de spores lyophilisées dans un
fermenteur de petit volume (5 à 20 L) à une concentration de 5.10 3 spores/ml. Le mycélium peut alors
être agrandi dans une ou deux étapes supplémentaires jusqu’à ce qu’il y’est une concentration suffisante
pour inoculer le fermenteur de production. Initialement, il y a une phase de croissance végétative
consacrée au développement de la biomasse mycélienne, il s’agit d’un dédoublement de cette biomasse
toutes les 6h. Ce taux de croissance élevé est maintenu pendant les 2 premiers jours. Pour assurer un
rendement optimal de la pénicilline dans les étapes suivantes : phase de croissance, le mycélium doit
se développer sous forme de pellètes, plutôt que de formes compactes. Au cours de la suivante, la phase
de production, la source de carbone est alimentée à un faible taux et augmente la production de
pénicilline. Cela continue pour un 6-8 jour supplémentaire, à condition que le substrat approprié
(glucose) soit maintenu. La pénicilline est excrétée dans le milieu est ensuite récupéré à la fin de la
fermentation.
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