Document 4. Théorie Des Contrats Incomplets Et Théorie Des Coûts de Transaction: Quels Enjeux Pour Les Droits de Propriété ?

Vous aimerez peut-être aussi

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 1

DOCUMENT 4.

THÉORIE DES CONTRATS INCOMPLETS ET THÉORIE DES COÛTS


DE TRANSACTION : QUELS ENJEUX POUR LES DROITS DE PROPRIÉTÉ ?
Initiée par l’article de Ronald Coase, « The Nature of the firm », paru en 1937 et
développée par Olivier Williamson, la théorie des coûts de transaction partage le
même objectif que la théorie des contrats incomplets : déterminer la frontière de
la firme, c’est-à-dire dans quels cas internaliser une transaction ou au contraire
l’externaliser sur le marché [9]. Cette question interroge donc la répartition des
droits de propriété entre acteurs économiques : l’intégration concentre les actifs de
production dans une seule main, alors que le choix du marché implique que la pro-
priété d’une partie des actifs de production est confiée à un fournisseur extérieur.
Cependant, pour discriminer entre intégration et externalisation, seule la théorie
des contrats incomplets s’appuie sur les attributs des droits de propriété (droits de
décision et de perception des bénéfices), via leur rôle sur les incitations des individus
à réaliser des efforts non contractualisables. La théorie des coûts de transaction
s’intéresse plutôt aux coûts générés par chaque structure organisationnelle pour
réaliser une transaction donnée. L’intégration et l’externalisation ont en effet des
conséquences différentes sur les coûts de production d’un bien ou un service, et
sur les coûts de gouvernance, c’est-à-dire les coûts liés au fonctionnement de la
structure organisationnelle en tant que telle (coûts de transaction sur le marché,
coûts d’organisation dans la firme). Cette dernière catégorie de coûts est sensible
à la spécificité des actifs, à l’incertitude de l’environnement et à l’opportunisme
des parties. Plus ces critères sont présents dans une transaction, plus le recours
au marché va entraîner des coûts de transaction élevés pour empêcher un hold-up
(i.e. une renégociation opportuniste) du cocontractant. Il sera donc plus intéressant
de choisir l’intégration. Pour résumer, en théorie des coûts de transaction, il s’agit
d’évaluer l’ensemble des coûts dépensés en cas de recours à la firme ou au marché,
et de choisir la structure organisationnelle qui minimise ces coûts. Chaque structure
organisationnelle correspond à une répartition donnée des droits de propriété entre
acteurs. La répartition des droits de propriété est donc une conséquence dans la
théorie des coûts de transaction, alors qu’elle joue un rôle davantage causal dans la
théorie des contrats incomplets.
Source : Jean Beuve, Claudine Desrieux.

Écoflash, n° 315 : Droits de propriété et théories de la firme, 2017/02. © Réseau Canopé, 2017

Vous aimerez peut-être aussi