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UMMTO/FSECG/Département sciences de gestion

Master management stratégique


Module  : Théories de la firme

La théorie des coûts de transaction


Un aperçu général

La théorie des coûts de transaction est issue du modèle libéral et constitue sans doute
sans doute la représentation la plus achevée d’une approche fondée sur le calcul économique.

Elle a pour objet un espace contractuel dans lequel des acteurs entrent et sortent
librement et se repèrent à partir des contrats qu’ils signent entre eux. C’est donc une théorie
d’inspiration purement économique qui nie l’existence de pouvoir, de la domination, de
l’aliénation, mais qui met en évidence le jeu de la liberté, du calcul, et finalement du libre
contrat. D’où, l’organisation est considérée comme résultante de contrats noués entre acteurs
libres, sur la base de calcul économique.

Deux auteurs sont des référents essentiels de cette théorie :

Le premier, Ronald Coase, écrit en 1937 l’article fondateur « La nature de la firme ».


Il y met en évidence que pour aller sur le marché, il faut consentir des coûts, c’est ce qu’on
appellera des coûts de transaction ;

Et un second auteur va développer cette théorie jusqu’à en faire le corpus le plus


robuste définissant la nature contractuelle de la firme. Cet auteur est Olivier Williamson qui
écrit en 1975, puis en 1985 des ouvrages qui constituent les points d’ancrage théorique qui
sont incontournables pour comprendre la firme du point de vue contractualiste.

L’enjeu de la gestion des organisations du point de vue de la théorie des coûts de


transaction c’est la question des frontières des organisations. Pour comprendre cet enjeu, il
faut se poser les questions suivantes :

 Qu’est-ce qui doit être dans les organisations ?


 Qu’est-ce qui doit être en dehors ?
 Qu’est-ce qui doit être géré par le marché ?
 Et qu’est-ce qui doit être gérer par l’organisation elle-même ?
1- La notion de transaction

Du point de vue libéral, le marché est un espace de socialisation des individus, ils
peuvent grâce à l’échange se rencontrer, se retrouver et équilibrer leurs offres et leurs
demandes. Donc, le marché est un corps social qui est de nature économique puisque c’est
l’échange qui permet la socialisation.

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L’important est de savoir comment gérer l’échange entre les individus sur des
marchés, alors que cet échange peut prendre du temps. C’est l’angle d’analyse de la théorie
des coûts de transaction que de passer de l’échange simple à la transaction qui suppose du
temps, donc d’intégrer la durée dans ce modèle d’analyse.

Cette durée englobe des situations constituant la transaction, en l’occurrence la


négociation, la signature du contrat et la réalisation du contrat.

2- Les hypothèses de la théorie des coûts de transaction


2-1- La rationalité limitée des acteurs
Dans la théorie économique classique, les acteurs de l’échange sont supposés agir de
manière rationnelle (rationalité absolue).
Que va-t-il se passer lorsque la transaction prend du temps ?
L’acteur rationnel n’est pas en mesure d’anticiper tous les cas de figure (rationalité limitée).
En effet, si les acteurs sont vraiment rationnels, il set très compliqué pour eux d’anticiper
toutes les situations qui peuvent se réaliser durant la transaction. Ce problème ne se pose si les
échanges sont instantanés, autrement dit, si on est sur un marché-spot (j’ai besoin d’un bien,
je vais sur le marché, je l’achète, j’obtiens le bien).

2-2- L’opportunisme des acteurs


L’acteur autonome cherche son intérêt, ce qui le conduit à faire preuve d’opportunisme de
deux manières :

- En retenant et/ou biaisant l’information au début de la transaction (risque de la


sélection adverse) ;
- Après la signature du contrat, en considérant que son intérêt n’est plus rencontré et en
ne déployant pas l’énergie attendue par le cocontractant (risque de hasard moral).

La sélection adverse et le risque moral constituent le deux formes d’opportunisme.il est


important de comprendre que l’opportunisme est moral dans le cadre de cette théorie. Ca ne
veut pas dire que tous les acteurs sont mauvais ou méchants, ou encore cherchent qu’ils
cherchent à tromper ou à ruser. Ca veut dire, que si on postule l’autonomie des acteurs, il est
naturel d’anticiper qu’ils vont chercher à défendre plutôt leur intérêt personnel que l’intérêt
collectif.

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2-3- La spécificité d’un actif


3-Récapitulation des trois hypothèses et formes de transactions
Le tableau suivant indique les quatre types de transactions à partir de la récapitulation
des hypothèses de la théorie des coûts de transaction.

Rationalité limitée opportunisme Actifs spécifiques Types de transaction


NON OUI OUI Transaction planifiée
OUI NON OUI La promesse
OUI OUI NON Transaction spot
(marché)
OUI OUI OUI Contrat

En effet, toute forme de transaction effectuée à base d’un contrat engendre toute forme
de coûts appelés coûts de transaction (coûts ex-ante, coûts ex-poste……)

En guise de conclusion, la firme est une fiction légale qui sert de lieu de réalisation
d’un processus complexe d’équilibre entre les objectifs conflictuels d’individus à l’intérieur
d’un cadre de relations contractuelles. En ce sens, le comportement de la firme s’apparente au
comportement d’un marché. Selon Williamson (1994), La spécificité d’un actif se définit en
référence au degré avec lequel un actif peut-être redéployé pour un autre usage ou par d’autres
utilisateurs sans perte de sa capacité de production.

Donc, un actif se définit en référence au degré avec lequel il peut être redéployé soit
pour un autre usage, soit pour le même usage par d’autres utilisateurs.

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