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ACTUALISATION DES RECOMMANDATIONS DU GAFI (GROUPE D’ACTION FINANCIÈRE) EN NOVEMBRE 2023 :

QUELLES SONT LES NOUVELLES RÉSOLUTIONS EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX,
LE FINANCEMENT DU TERRORISME ET LA PROLIFÉRATION?

Décembre 2023

ACTUALISATION DES RECOMMANDATIONS


DU GAFI (GROUPE D’ACTION FINANCIÈRE)
EN NOVEMBRE 2023 : QUELLES SONT LES
NOUVELLES RÉSOLUTIONS EN MATIERE DE
LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE
CAPITAUX, LE FINANCEMENT DU
TERRORISME ET LA PROLIFÉRATION?

M. Ange NGANDJO
(Banquier-Consultant)

Auteur : M. Ange NGANDJO, Email : pngandjo@yahoo.com ; Décembre 2023 Page 1 sur 8


ACTUALISATION DES RECOMMANDATIONS DU GAFI (GROUPE D’ACTION FINANCIÈRE) EN NOVEMBRE 2023 :
QUELLES SONT LES NOUVELLES RÉSOLUTIONS EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX,
LE FINANCEMENT DU TERRORISME ET LA PROLIFÉRATION?

SOMMAIRE

Introduction 3

I- Recommandation N°4 : Confiscation et


mesures provisoires 4

II- Recommandation N°8 : Organismes à but non


lucratif (OBNL) 6

III- Recommandation N°38 : Entraide judiciaire :


gel et confiscation 7

Auteur : M. Ange NGANDJO, Email : pngandjo@yahoo.com ; Décembre 2023 Page 2 sur 8


ACTUALISATION DES RECOMMANDATIONS DU GAFI (GROUPE D’ACTION FINANCIÈRE) EN NOVEMBRE 2023 :
QUELLES SONT LES NOUVELLES RÉSOLUTIONS EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX,
LE FINANCEMENT DU TERRORISME ET LA PROLIFÉRATION?

INTRODUCTION

Le Groupe d’action financière (GAFI) créé en 1989, est un organisme intergouvernemental


d’élaboration de politiques dont l’objectif est d’établir des normes internationales, de développer et
promouvoir les politiques nationales et internationales de lutte contre le blanchiment de capitaux, le
financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive.
Ces normes internationales connues sous l’appellation des « 40 recommandations du GAFI »,
approuvées par plus de 180 pays, sont universellement reconnues comme les normes internationales
en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).
Élaborées initialement en 1990, les Recommandations ont connu plusieurs révisions dont la plus
récente de Novembre 2023, qui apporte ample clarifications sur certaines recommandations à
travers la mise à jour de leurs notes interprétatives. Il faut dire que ces notes interprétatives sont
destinées à clarifier l'application de ces Recommandations et à fournir des indications
complémentaires sur elles. Cependant, il est important de rappeler qu’elles fixent des principes
d'action et laissent aux pays une certaine marge de manœuvre dans l'application de ces principes en
fonction de leurs circonstances particulières et de leur cadre constitutionnel.

La révision de Novembre 2023 a porté principalement sur les recommandations N°4, N°8 et N°38
dont leurs objets respectifs sont : la Confiscation et les mesures provisoires (4) ; les Organismes à but
non lucratif (8) ; l’Entraide judiciaire : gel et confiscation (38). Après avoir été reformulées, leurs
recommandations se sont vues élargies par de nouvelles orientations.

De ces trois (03) recommandations, celles qui ont connu une grande et profonde actualisation sont
les recommandations N°4 et N°38, car leur note interprétative commune avant l’actualisation
stipulait simplement que : « Les pays devraient mettre en place des mécanismes permettant à leurs
autorités compétentes de gérer efficacement les biens gelés ou saisis ou qui ont été confisqués et, si
nécessaire, d’en disposer. Ces mécanismes devraient être applicables tant dans le cadre des
procédures engagées au niveau national que suite aux demandes de pays étrangers ». Aujourd’hui,
le GAFI a donné plusieurs orientations spécifiques sur ces questions. C’est l’ensemble de ces
nouvelles orientations relatives à chaque recommandation que ce document exposera.

I- Recommandation N°4 : Confiscation et mesures provisoires


Concernant la confiscation et les mesures provisoires, la nouvelle formulation de la recommandation
du GAFI à ce propos est la suivante :

Les pays doivent veiller à disposer de politiques et de cadres opérationnels qui donnent la priorité au
recouvrement des avoirs dans le contexte national et international.
Compte tenu de la Convention de Vienne, de la Convention de Palerme, de la Convention des Nations
Unies contre la corruption et de la Convention sur le financement du terrorisme, les pays devraient
prendre des mesures, y compris des mesures législatives, pour permettre à leurs autorités
compétentes de :
a) identifier, tracer et évaluer les biens criminels et les biens de valeur équivalente ;
b) suspendre ou refuser le consentement à une transaction ;

Auteur : M. Ange NGANDJO, Email : pngandjo@yahoo.com ; Décembre 2023 Page 3 sur 8


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c) prendre toutes les mesures d'enquête appropriées ;
d) mettre rapidement en œuvre des mesures provisoires, telles que le gel et la saisie, pour
empêcher toute transaction, tout transfert ou toute cession de biens d'origine criminelle et de
biens d'une valeur équivalente ;
e) confisquer les biens d'origine criminelle et les biens de valeur équivalente par le biais d'une
confiscation fondée sur une condamnation ;
f) confisquer les biens d'origine criminelle par une confiscation sans condamnation ;
g) exécuter la décision de confiscation qui en résulte ; et
h) assurer une gestion efficace des biens gelés, saisis ou confisqués.

Cependant, le GAFI dans le cadre de la note interprétative de la recommandation N°4, recommande


désormais et spécifiquement qu’en matière de :

A- Cadres de priorisation et de recouvrement des actifs


1. Les pays devraient revoir leur régime de recouvrement des avoirs pour garantir son efficacité
continue et fournir des ressources suffisantes pour poursuivre efficacement le recouvrement des
avoirs.
2. Conformément à la recommandation N°2 (portant Coopération et coordination nationales), les
pays devraient veiller à disposer des cadres nationaux de coopération et de coordination, et des
structures d’agence nécessaires pour permettre une utilisation efficace des mesures ci-dessous.

B- Avoirs criminels et Avoirs de valeur correspondante.


3. Les avoirs criminels et les avoirs de valeur correspondante s'étendent aux avoirs possédés ou
détenus par des tiers, mais sans porter atteinte aux droits des tiers de bonne foi. Voici des
exemples de circonstances dans lesquelles des avoirs sont possédés ou détenus par des tiers de
mauvaise foi et pourraient constituer des avoirs criminels ou des avoirs de valeur correspondante
:
(a) Les avoirs sous le contrôle effectif du défendeur ou de la personne faisant l'objet d'une
enquête et, par exemple, détenus ou possédés par des membres de sa famille, des associés
ou des personnes et constructions juridiques ; ou
(b) Lorsque l’avoir a été donné ou transféré à un tiers pour un montant nettement supérieur ou
inférieur à la valeur marchande.

C- Mesures provisoires
4. En réponse aux informations pertinentes, les pays devraient permettre à la CRF (cellule de
renseignement financier) ou à toute autre autorité compétente de prendre des mesures
immédiates, directement ou indirectement, pour refuser de consentir ou suspendre une
transaction soupçonnée d'être liée au blanchiment d'argent, à des infractions sous-jacentes ou au
financement du terrorisme. La durée maximale de cette mesure devrait être précisée et laisser
suffisamment de temps pour analyser la transaction et permettre aux autorités compétentes
d'engager, le cas échéant, une action de gel ou de saisie.

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5. Les pays devraient disposer de mesures, notamment législatives, pour permettre à leurs autorités
compétentes d'appliquer rapidement des mesures provisoires. Cela devrait inclure :
(a) Permettre que la demande initiale de gel ou de saisie des avoirs criminels et des avoirs de
valeur correspondante soit présentée ex parte ou sans préavis (Les procédures ex parte
peuvent être soumises à des garanties appropriées en vertu du droit interne, y compris le
déclenchement d'une notification ou d'un examen inter partes après la mise en œuvre de la
mesure provisoire); et
(b) Veiller à ce que les mesures provisoires ne soient pas assorties de conditions déraisonnables
ou indûment restrictives pour une action efficace, par exemple en ce qui concerne la
démonstration du risque de dissipation.
6. Lorsqu’il est nécessaire d’agir aussi rapidement que possible, les pays devraient permettre aux
autorités compétentes de geler et de saisir les avoirs criminels et les avoirs de valeur
correspondante sans ordonnance d’un tribunal, cette action pouvant être révisée par une
procédure judiciaire dans un délai donné. Si l’un ou les deux, gels ou saisies sans décision
judiciaire sont incompatibles avec les principes fondamentaux du droit national, un pays peut
recourir à un mécanisme alternatif s’il permet à ses autorités compétentes de prendre
systématiquement des mesures assez rapidement pour empêcher la dissipation des avoirs
criminels et les avoirs de valeur correspondante.
7. Les pays devraient avoir des mesures, y compris des mesures législatives, qui permettent à leurs
autorités compétentes de prendre des mesures qui empêcheront ou annuleront les actions qui
portent atteinte à la capacité du pays à geler, saisir ou confisquer les avoirs criminels et les avoirs
de valeur correspondante.

D- Confiscation
8. Les pays ont besoin d'une gamme complète de mesures, y compris des mesures législatives,
disponibles pour confisquer les avoirs criminels et les avoirs de valeur correspondante, y compris
les mesures décrites aux paragraphes (9) à (13) ci-dessous. Les mesures, ou combinaisons de
mesures, qui seront appliquées dépendent des circonstances de l’affaire. Il est également
important que ces mesures soient mises en œuvre d’une manière qui respecte les droits et
garanties matériels et procéduraux qui peuvent être impliqués par la confiscation.
9. Les pays devraient prendre des mesures, y compris des mesures législatives, pour permettre la
confiscation des avoirs criminels et des avoirs de valeur correspondante à la suite de la
condamnation d'une personne.
10. Dans la mesure où une telle exigence est conforme aux principes fondamentaux du droit national,
les pays devraient prendre des mesures, y compris des mesures législatives, qui permettent
d'étendre la confiscation à d'autres avoirs d'une personne reconnue coupable de blanchiment
d'argent, d'infractions sous-jacentes ou de financement du terrorisme lorsque le tribunal est
convaincu que ces avoirs proviennent d’un comportement criminel.
11. Les pays devraient avoir des mesures, y compris des mesures législatives, pour permettre la
confiscation des avoirs criminels sans exiger une condamnation pénale (confiscation sans
condamnation) dans le cadre d'une affaire impliquant le blanchiment d'argent, des infractions
sous-jacentes ou le financement du terrorisme, dans la mesure où une telle exigence est

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conforme aux principes fondamentaux du droit interne. Les pays disposent d’une certaine
flexibilité dans la manière dont ils mettent en œuvre la confiscation sans condamnation.
12. Les pays devraient envisager d'adopter des mesures obligeant le contrevenant à démontrer
l'origine licite des biens présumés passibles de confiscation.

E- Recouvrement des actifs et autorités fiscales


13. Les pays devraient permettre à leurs autorités compétentes et à leurs autorités fiscales de
coopérer et, le cas échéant, de coordonner et de partager des informations au niveau national en
vue de renforcer les efforts de recouvrement des avoirs et de soutenir l'identification des avoirs
criminels. Cela pourrait, dans les cas appropriés, lorsqu'il existe une dette fiscale, soutenir le
recouvrement de cette dette par les autorités fiscales.

F- Gestion d’actifs, cession et mise à disposition


14. Les pays devraient disposer de mécanismes efficaces pour gérer, préserver et, si nécessaire,
disposer, geler, saisir ou confisquer les biens. La préservation de la valeur des biens devrait
inclure leur vente avant la confiscation, le cas échéant.
15. Les pays devraient envisager de créer un fonds de recouvrement des avoirs dans lequel la totalité
ou une partie des biens confisqués sera déposée à des fins d’application de la loi, de santé,
d’éducation ou à d’autres fins appropriées.
16. Les pays devraient veiller à disposer de mesures leur permettant d’exécuter une décision de
confiscation et de réaliser les biens ou la valeur soumis à la décision de confiscation, conduisant à
la privation permanente des biens ou de la valeur faisant l’objet de la décision.
17. Les pays devraient disposer de mécanismes permettant de restituer les biens confisqués à leurs
anciens propriétaires légitimes ou de les utiliser pour indemniser les victimes d'actes criminels.

II- Recommandation N°8 : Organismes à but non lucratif (OBNL)


Concernant les Organismes à but non lucratif (OBNL), la nouvelle formulation de la recommandation
du GAFI à leur sujet est la suivante :

Les pays devraient identifier les organisations qui répondent à la définition du GAFI des organisations
à but non lucratif (OBNL) et évaluer leurs risques de financement du terrorisme. Les pays devraient
mettre en place des mesures ciblées, proportionnées et fondées sur les risques, sans perturber ou
décourager indûment les activités légitimes des OBNL, conformément à l'approche fondée sur les
risques. L'objectif de ces mesures est de protéger ces OBNL contre les abus en matière de financement
du terrorisme, notamment :
(a) par des organisations terroristes se faisant passer pour des entités légitimes ;
(b) en exploitant des entités légitimes comme intermédiaires pour le financement du terrorisme, y
compris dans le but d'échapper aux mesures de gel des avoirs ; et
(c) en dissimulant ou en occultant le détournement clandestin des fonds destinés à des fins
légitimes, au profit d'organisations terroristes.

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Cependant, le GAFI dans le cadre de la note interprétative de la recommandation N°8, insiste sur la
protection des organisations à but non lucratif dans le cadre du financement du terrorisme. Les
amendements soulignent que des mesures ciblées, proportionnées et fondées sur les risques sont au
cœur d'une approche efficace pour identifier, prévenir et combattre les abus de financement du
terrorisme (FT) à l'encontre des OBNL. Des obligations disproportionnées imposées aux OBNL
peuvent entraver leurs activités légitimes et la fourniture de services indispensables, affectant ainsi
les droits économiques et autres droits humains. Les pays devraient assurer la surveillance ou le suivi
des OBNL, mais ils ne sont pas tenus de désigner et de superviser les OBNL comme entités
déclarantes ni de leur demander de faire preuve de diligence raisonnable à l'égard de leurs clients.
Pour permettre aux différentes parties prenantes d’implémenter efficacement ces recommandations,
le GAFI a publié en Novembre 2023 le « Document sur les meilleures pratiques en matière de lutte
contre l'abus de financement du terrorisme des organisations à but non lucratif ». Aussi, le GAFI a
insisté dans le cadre des objectifs et principes de la note interprétative de la recommandation N°8,
sur un certain nombre d’approches non conformes à la recommandation N°8 parmi lesquelles :
- Il n'est pas conforme à la recommandation N°8 d'appliquer des mesures aux organisations à but
non lucratif pour les protéger contre les abus en matière de financement du terrorisme alors
qu'elles ne relèvent pas de la définition fonctionnelle des organisations à but non lucratif établie
par le GAFI.
- Il n'est pas conforme à la recommandation N°8 de mettre en œuvre des mesures qui ne sont pas
proportionnées aux risques de financement du terrorisme évalués, et qui sont donc
excessivement lourdes ou restrictives. Les OBNL ne sont pas des entités déclarantes et ne
devraient pas être tenus d'exercer un devoir de vigilance à l'égard de leurs clients.

III- Recommandation N°38 : Entraide judiciaire : gel et confiscation

Concernant « l’Entraide judiciaire : gel et confiscation », la nouvelle formulation de la


recommandation du GAFI à ce propos est la suivante :

Les pays devraient disposer de mesures, y compris législatives, pour répondre rapidement aux
demandes d'assistance des pays étrangers en vue d'identifier, de localiser, d'évaluer, de geler, de
saisir et de confisquer des biens criminels et des biens de valeur équivalente. Ces mesures devraient
également permettre aux pays de reconnaître et d'exécuter les décisions étrangères de gel, de saisie
ou de confiscation. En outre, les pays devraient être en mesure de gérer les biens faisant l'objet d'une
confiscation à tous les stades du processus de recouvrement des avoirs et de partager ou de restituer
les biens confisqués. Les pays devraient disposer d'un éventail aussi large que possible des traités,
d'accords ou d'autres mécanismes visant à renforcer la coopération en matière de recouvrement des
avoirs.

Cependant, le GAFI dans le cadre de la note interprétative de la recommandation N°38, recommande


désormais et spécifiquement que :

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1. Les pays devraient être en mesure d'agir rapidement en réponse aux demandes de coopération
dans le plus grand nombre possible de circonstances. Cela devrait inclure les demandes formulées
sur la base de procédures de confiscation fondées ou non sur une condamnation et de mesures
provisoires connexes, comme indiqué dans la recommandation 4.
2. En reconnaissant et en exécutant les décisions étrangères de gel, de saisie ou de confiscation, les
pays requis devraient pouvoir s'appuyer sur les constatations de fait contenues dans la décision
étrangère. L'exécution ne devrait pas être subordonnée à la conduite d'une enquête nationale. En
outre, les tribunaux du pays requis peuvent réexaminer la décision étrangère et rendre toute
ordonnance nécessaire pour lui donner effet en ce qui concerne les biens situés dans le pays
requis.
3. Lorsque le pays requis a besoin d'une décision de justice pour fournir une assistance en raison de
principes fondamentaux du droit national ou d'autres considérations, les pays requérants
devraient s'assurer que leurs tribunaux sont habilités à délivrer des ordonnances de gel, de saisie
et de confiscation de biens situés à l'étranger ou, le cas échéant, qu'ils disposent de mécanismes
de contrôle judiciaire national et de validation des ordonnances à soumettre à l'exécution.
4. Les pays devraient également s'assurer qu'ils sont habilités à fournir une assistance connexe
supplémentaire sur la base d'une demande initiale, sans nécessiter de demande complémentaire,
dans les cas appropriés.
5. Les pays devraient disposer de mécanismes efficaces pour gérer, préserver et, le cas échéant,
céder les biens gelés, saisis ou confisqués, conformément à la recommandation 4.
6. Les pays devraient pouvoir partager les biens confisqués avec d'autres pays, en particulier lorsque
la confiscation résulte directement ou indirectement de mesures coordonnées d'application de la
loi. Les pays devraient pouvoir prendre des dispositions, le cas échéant, pour déduire ou partager
les coûts substantiels ou extraordinaires encourus lors de l'exécution d'une décision de gel, de
saisie ou de confiscation.
7. Les pays devraient prendre des mesures pour permettre une communication informelle avec
d'autres pays dans les affaires de recouvrement des avoirs, notamment en facilitant l'assistance
avant qu'une demande ne soit faite et en informant les pays, le cas échéant, de l'état
d'avancement de leurs demandes.

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