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Actualisation Des Recommandations Du GAFI en Novembre 2023, Quelles Sont Les Modifications - M. Ange NGANDJO
Actualisation Des Recommandations Du GAFI en Novembre 2023, Quelles Sont Les Modifications - M. Ange NGANDJO
QUELLES SONT LES NOUVELLES RÉSOLUTIONS EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX,
LE FINANCEMENT DU TERRORISME ET LA PROLIFÉRATION?
Décembre 2023
M. Ange NGANDJO
(Banquier-Consultant)
SOMMAIRE
Introduction 3
INTRODUCTION
La révision de Novembre 2023 a porté principalement sur les recommandations N°4, N°8 et N°38
dont leurs objets respectifs sont : la Confiscation et les mesures provisoires (4) ; les Organismes à but
non lucratif (8) ; l’Entraide judiciaire : gel et confiscation (38). Après avoir été reformulées, leurs
recommandations se sont vues élargies par de nouvelles orientations.
De ces trois (03) recommandations, celles qui ont connu une grande et profonde actualisation sont
les recommandations N°4 et N°38, car leur note interprétative commune avant l’actualisation
stipulait simplement que : « Les pays devraient mettre en place des mécanismes permettant à leurs
autorités compétentes de gérer efficacement les biens gelés ou saisis ou qui ont été confisqués et, si
nécessaire, d’en disposer. Ces mécanismes devraient être applicables tant dans le cadre des
procédures engagées au niveau national que suite aux demandes de pays étrangers ». Aujourd’hui,
le GAFI a donné plusieurs orientations spécifiques sur ces questions. C’est l’ensemble de ces
nouvelles orientations relatives à chaque recommandation que ce document exposera.
Les pays doivent veiller à disposer de politiques et de cadres opérationnels qui donnent la priorité au
recouvrement des avoirs dans le contexte national et international.
Compte tenu de la Convention de Vienne, de la Convention de Palerme, de la Convention des Nations
Unies contre la corruption et de la Convention sur le financement du terrorisme, les pays devraient
prendre des mesures, y compris des mesures législatives, pour permettre à leurs autorités
compétentes de :
a) identifier, tracer et évaluer les biens criminels et les biens de valeur équivalente ;
b) suspendre ou refuser le consentement à une transaction ;
C- Mesures provisoires
4. En réponse aux informations pertinentes, les pays devraient permettre à la CRF (cellule de
renseignement financier) ou à toute autre autorité compétente de prendre des mesures
immédiates, directement ou indirectement, pour refuser de consentir ou suspendre une
transaction soupçonnée d'être liée au blanchiment d'argent, à des infractions sous-jacentes ou au
financement du terrorisme. La durée maximale de cette mesure devrait être précisée et laisser
suffisamment de temps pour analyser la transaction et permettre aux autorités compétentes
d'engager, le cas échéant, une action de gel ou de saisie.
D- Confiscation
8. Les pays ont besoin d'une gamme complète de mesures, y compris des mesures législatives,
disponibles pour confisquer les avoirs criminels et les avoirs de valeur correspondante, y compris
les mesures décrites aux paragraphes (9) à (13) ci-dessous. Les mesures, ou combinaisons de
mesures, qui seront appliquées dépendent des circonstances de l’affaire. Il est également
important que ces mesures soient mises en œuvre d’une manière qui respecte les droits et
garanties matériels et procéduraux qui peuvent être impliqués par la confiscation.
9. Les pays devraient prendre des mesures, y compris des mesures législatives, pour permettre la
confiscation des avoirs criminels et des avoirs de valeur correspondante à la suite de la
condamnation d'une personne.
10. Dans la mesure où une telle exigence est conforme aux principes fondamentaux du droit national,
les pays devraient prendre des mesures, y compris des mesures législatives, qui permettent
d'étendre la confiscation à d'autres avoirs d'une personne reconnue coupable de blanchiment
d'argent, d'infractions sous-jacentes ou de financement du terrorisme lorsque le tribunal est
convaincu que ces avoirs proviennent d’un comportement criminel.
11. Les pays devraient avoir des mesures, y compris des mesures législatives, pour permettre la
confiscation des avoirs criminels sans exiger une condamnation pénale (confiscation sans
condamnation) dans le cadre d'une affaire impliquant le blanchiment d'argent, des infractions
sous-jacentes ou le financement du terrorisme, dans la mesure où une telle exigence est
Les pays devraient identifier les organisations qui répondent à la définition du GAFI des organisations
à but non lucratif (OBNL) et évaluer leurs risques de financement du terrorisme. Les pays devraient
mettre en place des mesures ciblées, proportionnées et fondées sur les risques, sans perturber ou
décourager indûment les activités légitimes des OBNL, conformément à l'approche fondée sur les
risques. L'objectif de ces mesures est de protéger ces OBNL contre les abus en matière de financement
du terrorisme, notamment :
(a) par des organisations terroristes se faisant passer pour des entités légitimes ;
(b) en exploitant des entités légitimes comme intermédiaires pour le financement du terrorisme, y
compris dans le but d'échapper aux mesures de gel des avoirs ; et
(c) en dissimulant ou en occultant le détournement clandestin des fonds destinés à des fins
légitimes, au profit d'organisations terroristes.
Les pays devraient disposer de mesures, y compris législatives, pour répondre rapidement aux
demandes d'assistance des pays étrangers en vue d'identifier, de localiser, d'évaluer, de geler, de
saisir et de confisquer des biens criminels et des biens de valeur équivalente. Ces mesures devraient
également permettre aux pays de reconnaître et d'exécuter les décisions étrangères de gel, de saisie
ou de confiscation. En outre, les pays devraient être en mesure de gérer les biens faisant l'objet d'une
confiscation à tous les stades du processus de recouvrement des avoirs et de partager ou de restituer
les biens confisqués. Les pays devraient disposer d'un éventail aussi large que possible des traités,
d'accords ou d'autres mécanismes visant à renforcer la coopération en matière de recouvrement des
avoirs.