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Projet Antigone
Projet Antigone
Macro compétence : Lire méthodiquement une tragédie moderne repérer, ses caractéristiques et
s’initier au langage théâtral.
Problématique : Qu’est-ce qui fait de la réécriture d’un mythe de façon moderne, une
originalité particulière ?
Séquence 1 :
Activité 1 :
Projection de la pièce.
Lecture méthodique :
Extrait 1 : Le prologue ; p 9. (Ses caractéristiques).
A. Langue : La caractérisation.
A.P.E :
Sujet : Du prologue vers l’incipit.
Lecture méthodique :
Extrait 2 : La nourrice / Antigone ; pp 40/44.
A.P.E :
Sujet : rédiger un portrait d’une personne de son choix.
Séquence 2 :
Lecture méthodique :
Extrait 3 : Antigone / Hémon ; pp 45/50
De : « Ismène : Tu es malade… A… Antigone : C’est fini pour Hémon ».
A. Langue: La modalisation
A.P.E :
Sujet : rédiger une réplique argumentative en exploitant l’expression de l’hypothèse.
Lecture méthodique :
Extrait 4 : Antigone / Créon ; pp 90/92.
De : « Ne reste pas trop seule… A… tu es folle, tais-toi »
A. Langue : Discours direct/indirect (1ère partie : verbe introducteur au présent ou futur)
A.P.E :
Sujet : Rédiger un texte argumentatif selon le plan dialectique.
Séquence 3 :
Lecture méthodique :
Extrait 5 : Antigone/ Le garde ; pp 98/110.
De : « Créon crie soudain… A… la fin ».
A.P.E :
Sujet : Rédiger un dialogue argumentatif dans lequel Antigone demande la clémence du roi.
T.encadrés et A. Orales:
1- Bilan de l’étude : Antigone contre le monde des adultes.
2- Fiche de lecture.
Niveau : 1ère A.bac
Activité : Travaux encadrés et activités orales.
Durée : 2 heures
Sujets : 1-Le mythe d’Œdipe.
2-L’arbre généalogique de la famille
royale. 3-Biographie de l’auteur.
4-Le contexte historique de la pièce.
Compétences ciblées : amener l’élève à :
Effectuer des recherches pour informer et s’informer.
Communiquer oralement un contenu.
N.B : Ce travail doit être communiqué aux élèves d’avance pour qu’il soit présenté oralement.
1- Le mythe d’Œdipe :
Oedipe était le fils de Laïos, roi de Thèbes, et de la reine Jocaste. L’oracle de Delphes avait prédit à l’infortuné Laïos
une tragique destinée : il mourrait de la main de son fils Œdipe qui épouserait ensuite sa mère. Quand son enfant
naquit, il l’abandonna sur le Mont Cithéron. Oedipe fut recueilli et élevé par le roi de Corinthe, Polybe. Quelques
années plus tard, il apprenait lui-même de l’oracle delphien la terrible prédiction : atterré, il décida de fuir ceux qu’il
prenait pour ses parents sans savoir qu’il courait en fait au-devant de son destin. En cours de route, il se querella avec
un voyageur qu’il tua : c’était son père Laïos. Il arriva aux portes de Thèbes alors plongée dans la famine et menacée
par un monstre terrifiant, le Sphinx, qui dévorait tous ceux qui ne pouvaient résoudre l’énigme qu’il leur proposait.
Oedipe en débarrassa la cité ; les citoyens reconnaissants le prirent pour roi et c’est ainsi qu’il épousa la veuve du roi
défunt, Jocaste, sa mère.
Quatre enfants naquirent de cette union : deux fils, Etéocle et Polynice, et deux filles, Antigone et Ismène.
Oedipe apprit un jour l’horrible vérité de la bouche du devin Tirésias, le vieux prophète aveugle. Il se creva les yeux,
tandis que Jocaste se donnait la mort. Il quitta Thèbes, et erra guidé par sa fille Antigone. Quant à ses deux fils, ils
proclamèrent leur droit au trône et décidèrent de régner chacun à leur tour pendant une année. Mais Étéocle refusa de
rendre à Polynice le pouvoir annuel qui lui revenait et il le chassa de la ville. Celui-ci se réfugia à Argos et vint
assiéger Thèbes avec six autres chefs argiens. Les deux frères s’entre-tuèrent.
Créon, le frère de Jocaste, prit alors le pouvoir. À Étéocle, qui avait combattu pour défendre la cité contre les
assaillants, furent accordées des funérailles grandioses, tandis que le corps de Polynice fut destiné à être abandonné
sans sépulture aux chacals et aux oiseaux de proie. Tel fut le décret de Créon : quiconque oserait lui rendre les devoirs
funèbres serait mis à mort. Il bravait ainsi toutes les lois divines et sacrées, condamnant l’âme de Polynice à errer
éternellement sans jamais trouver le repos ni pouvoir entrer dans le royaume des morts. Antigone et lsmène apprirent
avec horreur la décision de Créon. Antigone ne voulut pas abandonner son frère et préféra affronter la mort pour
accomplir les rites funéraires. Ismène tenta de la raisonner et de la dissuader de s’opposer au pouvoir, mais en vain :
elle ensevelit le corps de Polynice au prix de sa vie.
2- La généalogie de la famille :
3- Biographie d’Anouilh :
Il naît en 1910 à Bordeaux d’un père tailleur et d’une mère violoniste, et reçoit tille éducation protes tante. A partir
de 1921, il vit à Paris et rentre au collège Chaptal. Pris très tôt de passion pour l’écriture théâtrale, il lit Shaw, Claudel
et Pirandello, et subit l’influence d’un auteur à la mode, Henri Bataille. De son propre aveu, le choc décisif vient
d’une représentation en 1928 de Siegfried, de Jean Giraudoux.
Il connaît un succès triomphal en 1938 avec Le Bal des voleurs, que monte André Barsac le futur metteur en scène
d’Antigone ; La Sauvage, qu’il a écrite en 1934, est montée et jouée par le célèbre couple Pitoëff avec une égale
réussite. Jean Anouilh devient alors une figure parisienne, un auteur à la mode. Il s’est dégagé de l’influence de
Giraudoux, de sa virtuosité et de son éclat, pour adopter un style plus personnel. Il collabore avec des célébrités,
Pierre Fresnay, Yvonne Printemps et le compositeur Francis Poulenc pour Léocadia en 1939, et fonde avec Jean-Louis
Barrault et René Barjavel la revue La Nouvelle Saison.
Il ne cesse pas d’écrire pendant l’Occupation, et donne Eurydice en 1941. Mais dans ce climat troublé il se sent
décalé, à l’écart, et refuse d’afficher une opinion tranchée. Face aux nazis et à la Résistance, il se veut au-dessus de la
mêlée et refuse de suivre quelque mouvement que ce soit, ce qui lui sera abondamment reproché. En 1944, un an après
Les Mouches de Sartre, Antigone est jouée pour la première fois. Elle connaît le succès, mais avec un parfum de
scandale. Dans le contexte de la fin de la guerre, la pièce est récupérée ou accusée par tous les bords.
Après la Libération, la rumeur accuse Anouilh de sympathies pro-nazies. Il s’en défend, mais affiche une certaine
compassion pour les vaincus et dénonce les excès de l’épuration. Il organise une campagne de signatures pour sauver
l’écrivain collaborationniste Robert Brasillach qui a été condamné à mort en février 1945, mais cette tentative échoue.
L’exécution de Brasillach le marque profondément.
À Antigone et Eurydice doivent être ajoutées deux autres pièces d’inspiration mythologique, un Oreste inachevé et
publié en 1945, rédigé apparemment dans les mêmes années, qui deviendra Tu étais si gentil quand tu étais petit en
1972, et une Médée publiée en 1946 et jouée en 1953. Un médiocre Oedipe ou Le Roi boiteux vient en 1978 s’ajouter
tardivement à cet ensemble et donne une sorte d’introduction à Antigone.
Il mourut le 3 octobre 1987 à Lausanne.
Françoise P ALOS LP A. ESCOFFIER, Cagnes/me q Le MONDE, 8 août 1998
Niveau : 1ère A.bac
Activité: Lecture méthodique
Durée : 2 heures
Extrait 1 : Le prologue. P 9.
Compétences ciblées : amener l’élève à :
Identifier les caractéristiques du prologue.
Repérer l’intérêt du prologue par rapport à l’ensemble de la pièce.
Extrait 1
LE PROLOGUE
Voilà. Ces personnages vont vous jouer l'histoire d'Antigone. Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit
rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu'elle va être Antigone tout à l'heure, qu'elle va surgir soudain de la
maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde,
seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien
aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout... Et, depuis que ce
rideau s'est levé, elle sent qu'elle s'éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme,
de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n'avons pas à mourir ce soir.
Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l'heureuse Ismène, c'est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d'Antigone.
Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car
Ismène est bien plus belle qu'Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n'avait dansé qu'avec Ismène, un soir où Ismène avait
été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras
entourant ses genoux, et il lui a demandé d'être sa femme. Personne n'a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans
étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste... L'orchestre attaquait une nouvelle danse,
Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d'Antigone. Il ne savait
pas qu'il ne devait jamais exister de mari d'Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de
mourir.
Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c'est Créon. C'est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il
joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d'Œdipe, quand il n'était que le premier personnage de la cour, il
aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont
morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.
Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s'il n'est pas vain de conduire les hommes. Si cela n'est pas un office sordide
qu'on doit laisser à d'autres, plus frustes... Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu'il faut résoudre, et il se lève,
tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.
La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c'est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera
pendant toute la tragédie jusqu'à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est
d'aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.
Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c'est le Messager.C'est lui qui viendra annoncer la mort
d'Hémon tout à l'heure. C'est pour cela qu'il n'a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà...
Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de
mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les
accusés le plus tranquillement du monde tout à l'heure. Ils sentent l'ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute
imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d'eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu'à
ce qu'un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l'arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de
Créon.
Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils
d'Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les
murs de la ville, Étéocle l'aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands
princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est
sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu'à Étéocle, le bon frère, il serait fait d'imposantes
funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et
des chacals.. Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.
Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L'éclairage s'est modifié sur
la scène. C'est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr'ouvre la porte et rentre de
l'extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
ANOUILH : ANTIGONE.
Ι-Mise en situation :
1- Situer le passage en question :
Situation :
Identification du passage : extrait de la tragédie moderne de Jean Anouilh, Antigone écrite en 1942, présentée
pour la première fois en 1944 et publiée en 1946.
Contenu : Dans ce prologue on découvre les personnages, le lieu, le temps et l’intrigue (Cf :
l’indication scénique p 13) : on peut considérer ce prologue comme scène d’exposition.
ΙΙ-Hypothèse de lecture :
En quoi consiste l’originalité de cette scène d’exposition par rapport à celle du théâtre classique ?
ΙΙΙ-Axe de lecture :
Relevez tous les éléments qui font de ce prologue une scène d’exposition :
→On a :
Les personnages dans l’ordre : Antigone, Ismène, Hémon, Créon, la nourrice,
Eurydice, le Messager, les gardes.
Le lieu : Thèbes (cf p 12) une maison (cf p 13)
Le temps : Juste après la disparition d’Œdipe et le conflit entre Etéocle et polynice sur
le trône (cf12/13) une aube grise (cf p 13)
N.B : Attirer l’attention des élèves sur ce fait (lieu et temps) et pourquoi pas évoquer la rège des trois unités
dans le théâtre :
Le XVIIe siècle a vu peu à peu s’imposer la règle des trois unités. Cette règle permet au dramaturge d’accroître l’efficacité
théâtrale, de rendre l’action plus vraisemblable.
L’unité d’action : les intrigues secondaires sont proscrites. Cela permet de concentrer l’intérêt dramatique sur le sujet
principal de l’œuvre, de simplifier l’intrigue.
L’unité de temps : la durée de la représentation théâtrale doit coïncider avec la durée de l’action représentée. À
la différence du théâtre baroque où les événements pouvaient s’étendre sur plusieurs jours, mois, voire plusieurs
années, l’action des pièces classiques n’excède pas les vingt-quatre heures. Cette règle permet d’éviter
l’invraisemblance.
L’unité de lieu : l’action doit se dérouler en un lieu unique. L’espace scénique coïncide ainsi avec le lieu de
l’action représentée.
L’unité de ton doit être respectée afin de maintenir la séparation des genres (tragédie / comédie) ;
Les bienséances sont de deux ordres :
o Les bienséances externes doivent être respectées afin de ne pas heurter le public : tout ce qui va contre
la morale est banni (les scènes de violence, la mort, etc.) ;
o Les bienséances internes relèvent de la cohérence des caractères des personnages. Le personnage a un
caractère propre établi au début de la pièce et ce caractère est développé de manière cohérente jusqu’à la fin
de l’action.
L’intrigue : cf § 3 pp 12/13.
En vous appuyant sur le champ lexical du théâtre et sur les indices énonciatifs dans le
prologue, dites ce que le Prologue tient à rappeler aux spectateurs. Quelle est alors l’intention
du dramaturge ?
→Le champ lexical du théâtre : personnages, décor, rideau…
Les indices énonciatifs : vous, nous, discours du Prologue (cf pp 9, 10…)
Le Prologue tient à rappeler aux spectateurs qu’il s’agit d’un jeu de rôles. L’intention du dramaturge est
de montrer qu’il a violé les règles de la scène d’exposition classique (rappeler la scène d’exposition chez Molière) en
actualisant le mythe d’Antigone.
Quels événements mythiques le Prologue évoque-t-il ? Quel est leur intérêt dramatique ?
→Le mythe d’Œdipe et le problème qui s’est déclenché entre Polynice et Etéocle (cf pp 12/13).
L’intérêt dramatique est de mettre le spectateur / le lecteur dans la situation pour qu’il puisse juger
correctement le comportement d’Antigone.
ΙV-Traces écrites :
Le Prologue chez Anouilh, quoiqu’il soit différent de la scène d’exposition dans le théâtre classique,continue
à remplir la même fonction de cette dernière.
En effet, il informe le lecteur/le spectateur sur tous les éléments nécessaires pour comprendre la tragédie (les
personnages, le lieu, le temps, l’intrigue…)
V- Prolongement :
Lire d’autres scènes d’exposition chez des auteurs classiques comme Corneille, Racine et établir une
comparaison avec le prologue de Jean Anouilh dans Antigone.
Niveau : 1ère A.bac
Activité: Langue
Durée : 1 heure
Sujet : La caractérisation
Compétences ciblées : amener l’élève à :
Identifier les moyens de la caractérisation.
Classer les éléments de la caractérisation selon leur nature grammaticale.
TEXTE :
(....) Antigone, c’est la petite maigre qui arrive, là bas (....) elle pense qu’elle va mourir. Le jeune homme avec qui
parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon. Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là,
prés de son page, c’est Créon, c’est le roi. Il a des rides, il est fatigué ( ).
La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon (...)
elle est bonne, digne, aimable.
Antigone, le prologue ; J.ANOUILH.
CONCEPTUALISATION :
De quel type de texte s’agit-il ? Justifiez votre réponse →Texte descriptif : caractérisants…
Complétez le tableau à partir du texte ci-dessus :
Comment appelle –t- on les moyens qui servent à décrire ? → Les caractérisants.
Qu’est ce que la caractérisation ?
Définition : La caractérisation consiste à doter un être, un objet, une chose… d’une qualité qui le
caractérise de façon permanente ou de façon accidentelle.
La caractérisation s’effectue par plusieurs moyens linguistiques (Cf tableau ci-dessus).
Réemploi :
Identifiez les caractérisants et classez-les selon leur nature grammaticale :
1- Un grand apaisement triste tombe sur Thèbes et sur le palais vide.
2- Morts pareils, tous biens raides, bien inutiles, bien pourris.
3- Antigone a un pauvre sourire.
4- Un décor neutre, trois portes semblables.
5- Ceux qui bavardent et qui sont en scène vont mourir.
6- Eurydice qui tricote, est une femme digne, bonne et aimable.
Production :
Phase réservée aux élèves pour produire des phrases.
Niveau : 1ère A.bac
Activité: Production écrite.
Durée : 1 heure
Sujet : Transformez le prologue de manière à ce qu’il soit un incipit d’un
conte Compétence ciblée : amener l’élève à :
Reproduire un texte en passant du discours vers le récit.
1ère phase :
Lecture du sujet et repérage des mots-clés.
Réexpliquer les deux mots principaux : → Le prologue.
→ L’incipit.
Insister sur le rôle de l’incipit qui permet de connaitre : *les personnages.
*le lieu de l’action.
*le temps des faits.
*l’intrigue.
2ème phase : Plan du sujet :
Identification des personnages : Antigone, Ismène, Hémon, Créon, Eurydice, les gardes.
Caractéristiques des personnages : cf prologue p 9.
Lieu des actions : Scène un village primitif.
Le temps des faits : cinq cent ans avant J.C
L’intrigue : *Evoquer la vie paisible de la famille royale.
*le village qui commence à souffrir : famine, maladies…
*Consultation du sage du village qui dévoile la vérité choquante : résumer l’histoire
d’Oedipe et de ses deux fils, Etéocle et Polynice…
*Créon qui devient roi et impose son décret refusé par Antigone…
N.B : l’incipit doit s’arrêter ici comme quoi c’est le début de l’histoire…
3ème phase :
Attribuer quelques minutes aux élèves pour qu’ils tentent de rédiger le texte.
Lire quelques productions et choisir une pour la réécrire et l’affiner ensemble sur le tableau.
Sinon, effectuer un travail collectif sur le tableau.
Texte exemple :
Il y avait cinq cents ans avant J.C, une famille royale vivait dans un village primitif. Tout le monde jouissait
de la quiétude et de la belle vie. Malheureusement, leur village ne connaissait que malheurs et famine.
Le roi décida alors de consulter le mire qui lui dévoila une réalité insupportable. Le village baigne dans le
mal à cause de l’adultère qu’il a commis, il a tué son père et épousé sa mère. Terrifié, Œdipe creva ses yeux
et disparut. Ses deux fils essayèrent de se mettre d’accord sur le trône, malheureusement ils ne parvinrent
guère et se tuèrent. On considéra alors, Polynice comme traitre et le nouveau roi prit la situation en main et
décida que ce dernier ne sera plus inhumé alors que son frère Etéocle aura des funérailles dignes d’un roi.
Personne n’osa s’en approcher sinon sa petite sœur Antigone. Elle se mit face au roi et entra avec lui en
conflit…
Niveau : 1ère A.bac
Activité: Lecture méthodique
Durée : 2 heures
Extrait 2 : La nourrice / Antigone pp 13/20.
Compétence ciblée : amener l’apprenant à :
Repérer les caractéristiques du héros tragique.
Extrait 2 :
LA NOURRICE
D'où viens-tu ?
ANTIGONE
De me promener, nourrice. C'était beau. Tout était gris. Maintenant, tu ne peux pas savoir, tout est déjà rose, jaune, vert. C'est
devenu une carte postale. Il faut te lever plus tôt, nourrice, si tu veux voir un monde sans couleurs.
Elle va passer
LA NOURRICE
Je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre, pour voir si tu ne t'es pas découverte en dormant et je ne te trouve plus
dans ton lit !
ANTIGONE
Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux
hommes.
LA NOURRICE
Tu es sortie. J'ai été à la porte du fond, tu l'avais laissée entrebâillée.
ANTIGONE
Dans les champs, c'était tout mouillé, et cela attendait. Tout attendait. Je faisais un bruit énorme toute seule sur la route et j'étais
gênée parce que je savais bien que ce n'était pas moi qu'on attendait. Alors j'ai enlevé mes sandales et je me suis glissée dans la
campagne sans qu'elle s'en aperçoive...
LA NOURRICE
Il va falloir te laver les pieds avant de te remettre au lit.
ANTIGONE
Je ne me recoucherai pas ce matin
LA NOURRICE
A quatre heures ! Il n'était pas quatre heures ! Je me lève pour voir si elle n'était pas découverte. Je trouve son lit froid et
personne dedans.
ANTIGONE
Tu crois que si on se levait comme ça tous les matins, ce serait tous les matins aussi beaux, nourrice, d'être la première fille
dehors ?
LA NOURRICE
La nuit ! C'était la nuit ! Et tu veux me faire croire que tu as été te promener, menteuse ! D'où viens-tu ?
LA NOURRICE
Fais la folle ! Fais la folle ! Je la connais, la chanson. J'ai été fille avant toi. Et pas commode non plus, mais dure tête comme toi,
non. D'où viens-tu, mauvaise ?
LA NOURRICE
Tu avais un rendez-vous, hein ? Dis non, peut-être.
ANTIGONE, doucement.
Oui. J'avais un rendez-vous.
LA NOURRICE
Tu as un amoureux ?
LA NOURRICE, éclate.
Ah ! c'est du joli ! c'est du propre ! Toi, la fille d'un roi ! Donnez-vous du mal ; donnez-vous du mal pour les élever ! Elles sont
toutes les mêmes ! Tu n'étais pourtant pas comme les autres, toi, à t'attifer toujours devant la glace, à te mettre du rouge aux
lèvres, à chercher à ce qu'on te remarque. Combien de fois je me suis dit : « Mon Dieu, cette petite, elle n'est pas assez coquette !
Toujours avec la même robe, et mal peignée. Les garçons ne verront qu' Ismène avec ses bouclettes et ses rubans et ils me la
laisseront sur les bras. » Hé bien, tu vois, tu étais comme ta sœur, et pire encore, hypocrite ! Qui est-ce ? Un voyou, hein, peut-
être ? Un garçon que tu ne peux pas dire à ta famille : « Voilà, c'est lui que j'aime, je veux l'épouser. » C'est ça, hein, c'est ça ?
Réponds donc, fanfaronne !
LA NOURRICE
Et elle dit oui ! Miséricorde ! Je l'ai eue toute gamine ; j'ai promis à sa pauvre mère que j'en ferais une honnête fille, et voilà !
Mais ça ne va pas se passer comme ça, ma petite. Je ne suis que ta nourrice, et tu me traites comme une vieille bête ; bon ! mais
ton oncle, ton oncle Créon saura. je te le promets !
LA NOURRICE
Et tu verras ce qu'il dira quand il apprendra que tu te lèves la nuit. Et Hémon ? Et ton fiancé ? Car elle est fiancée ! Elle est
fiancée et à quatre heures du matin elle quitte son lit pour aller courir avec un autre. Et ça vous répond qu'on la laisse, ça voudrait
qu'on ne dise rien. Tu sais ce que je devrais faire ? Te battre comme lorsque tu étais petite.
ANTIGONE
Nounou, tu ne devrais pas trop crier. Tu ne devrais pas être trop méchante ce matin.
LA NOURRICE
Pas crier ! Je ne dois pas crier par dessus le marché ! Moi qui avais promis à ta mère... Qu'est-ce qu'elle me dirait, si elle était là ?
« Vieille bête, oui, vieille bête, qui n'as pas su me la garder pure, ma petite. Toujours à crier, à faire le chien de garde, à leur
tourner autour avec des lainages pour qu'elles ne prennent pas froid ou des laits de poule pour les rendre fortes ; mais à quatre
heures du matin tu dors, vieille bête, tu dors, toi qui ne peux pas fermer l'oeil, et tu les laisses filer, marmotte, et quand tu arrives,
le lit est froid ! » Voilà ce qu'elle me dira ta mère, là-haut, quand j'y monterai, et moi j'aurai honte, honte à en mourir si je n'étais
pas déjà morte, et je ne pourrai que baisser la tête et répondre : « Madame Jocaste, c'est vrai. »
ANTIGONE
Non, nourrice. Ne pleure plus. Tu pourras regarder maman bien en face, quand tu iras la retrouver. Et elle te dira : « Bonjour,
nounou, merci pour la petite Antigone. Tu as bien pris soin d'elle. » Elle sait pourquoi je suis sorti ce matin.
LA NOURRICE
Tu n'as pas d'amoureux ?
ANTIGONE
Non, nounou.
LA NOURRICE
Tu te moques de moi, alors ? Tu vois, je suis trop vieille. Tu étais ma préférée, malgré ton sale caractère. Ta sœur était plus
douce, mais je croyais que c'était toi qui m'aimais. Si tu m'aimais, tu m'aurais dit la vérité. Pourquoi ton lit était-il froid quand je
suis venu te border ?
ANTIGONE
Ne pleure plus, s'il te plaît, nounou. (Elle l'embrasse) Allons, ma vieille bonne pomme rouge. Tu sais quand je te frottais pour que
tu brilles ? Ma vieille pomme toute ridée. Ne laisse pas couler tes larmes dans toutes les petites rigoles, pour des bêtises comme
cela -pour rien. Je suis pure, je n'ai pas d'autre amoureux qu'Hémon, mon fiancé, je te le jure. Je peux même te jurer, si tu veux,
que je n'aurai jamais d'autre amoureux... Garde tes larmes, garde tes larmes ; tu en auras peut-être besoin encore, nounou. Quand
tu pleures comme cela, je redeviens petite... Et il ne faut pas que je sois petite ce matin.
Antigone, Jean Anouilh.
Ι-Mise en situation :
ΙΙ-Hypothèse de lecture :
Qu’est-ce qui fait de ce dialogue (faux-dialogue) une ouverture sur les traits d’Antigone ? (le portrait)
ΙΙΙ-Axe de lecture :
Quel type de dialogue trouve-ton dans ce passage ? * Quel autre trait caractérise Antigone ?
Citez le texte. Justifiez.
→ Le quiproquo : →Antigone, l’enfant :
V- Prolongement :
Penser à des situations dans lesquelles on produit des quiproquos…
Exs : *Une maman et sa fille qui ne veut pas se détacher de son ordinateur
*Un locataire et son voisin qui lui pose chaque fois des ordures à côté de sa porte…
Niveau : 1ère A.bac
Activité: Langue
Durée : 1 heure
Titre : le récit et le discours
Compétence ciblée : amener l’élève à :
Identifier les caractéristiques du récit et du discours.
Ι-Compréhension et conceptualisation :
A partir des deux textes, compléter le tableau ci-dessous :
Texte :
Extrait 1 : « C’était après cette dispute. Ton père n’a pas voulu le faire juger. Tout le peuple était là (…) moi
aussi, j’ai fait un discours (…). Tu penses que je ne vais tout de même pas m’offrir la lune
d’une crapule dans les deux camps. Mais je vais te dire quelque chose à toi, quelque chose que
je sais seul », Créon Antigone.
Extrait 2 : « Et tu l’as conservée, n’est-ce pas, cette fleur ? Et hier, avant de t’en aller, tu as ouvert ton tiroir
et tu l’as regardée, longtemps, pour te donner du courage ? », Créon. Antigone.
Discours Récit
Je (nous), tu (vous) Il(s), elle(s) :
→Pronoms du dialogue →pronoms extérieurs à la communication.
Pronoms personnels
N.B : Le « je » est utilisé quand l’auteur
essentiels
rapporte un fait personnel relatif à un passé
lointain.
Le présent : Le P.S /L’impft :
Tous les tps sont utilisés sauf le →Le P.S (et le p.antérieur) marque la suite
passé simple. C’est le passé chronologique des faits.
Temps de base composé et l’imparfait qui →L’impft (et le P.Q.P) décrit le cadre de
dominent quand il s’agit d’un fait l’action et la commente.
passé ? Le présent de narration : rapproche
les faits et fait du lecteur un témoin.
Aujourd’hui, hier, demain, lundi Ce jour là, la veille, le lendemain, lundi
Indicateurs spatio-
dernier, dimanche prochain, ici, ce précédent, dimanche suivant, là, là-bas, ce
temporels
matin… matin-là…
ΙΙ-Réemploi :
Faire la distinction entre les deux types d’énonciation à partir de la lecture de quelques passages tirés
d’Antigone : pages pp 61,62, 88, 89, 90 …
ΙV-Production :
Phase réservée aux élèves pour construire des passages discursifs et narratifs.
Niveau : 1ère A.bac
Activité: T.encadrés et A. orales.
Durée : 1 heure
Sujet : Caractériser un genre théâtral, la tragédie et son évolution (découpage de la pièce)
Compétences ciblées : amener l’élève à :
Identifier quelques indices particuliers de la tragédie moderne.
Découper la pièce pour délimiter les scènes.
Portrait physique : M.Mbarek est d’une taille moyenne, aux alentours d’1m70cm. Il s’habille
classiquement et le vendredi il porte une djellaba. Il a des cheveux noirs, des yeux marron avec des
sourcils bien épais et des cils très bien tracés. Son nez est pointu, ses dents offrent un beau sourire et
ses lèvres minces lui donnent un charme particulier…
Portrait moral : C’est un homme très gentil, Chaque fois qu’il passe dans le quartier, il n’hésite pas
à saluer tout le monde dans son passage.
Ainsi, en peu de temps il a pu gagner la confiance et l’amour des gens surtout qu’il compatit aux
malheurs des autres plus qu’à leur bonheur.
En effet, il déploie tous ses efforts pendant les fêtes en distribuant l’argent sur les personnes pauvres,
particulièrement les orphelins, les veuves et les handicapés…
Remarque :
S’il s’agit d’un travail autonome, on écoutera la lecture de quelques productions puis on choisira un texte, on
l’écrira sur le tableau et on le corrigera ensemble, sinon on procédera à l’écriture d’un support ensemble en
faisant passer au tableau chaque élève qui produit une phrase…
Niveau : 1ère A.bac
Activité: Lecture méthodique
Durée : 2 heures
Extrait 3 : Antigone/Hémon : de : « Antigone, court… à … c’est fini, Hémon ». pp 37/44
Compétence ciblée : amener l’apprenant à :
Identifier l’incertitude en soi et les choix bizarres d’Antigone.
ANTIGONE ANTIGONE
A Ismène. Je voulais te dire ce matin… Le petit garçon que nous
aurions eu tous les deux…
HÉMON
Et le rouge à lèvres, la poudre, la belle robe ? HÉMON
Oui.
ANTIGONE
Aussi ANTIGONE
Tu sais, je l'aurais bien défendu contre tout.
HÉMON
En quel honneur t'étais-tu faite si belle ? HÉMON
Oui, Antigone.
ANTIGONE
Je te le dirai. (Elle se serre contre lui un peu plus fort.) Oh ! ANTIGONE
mon chéri, comme j'ai été bête ! Tout un soir gaspillé. Un Oh ! Je l'aurais serré si fort qu'il n'aurait jamais eu peur, je te
beau soir. le jure. Ni du soir qui vient, ni de l'angoisse du plein soleil
immobile, ni des ombres… Notre petit garçon, Hémon ! Il
HÉMON aurait eu une maman toute petite et mal peignée -mais plus
Nous aurons d'autres soirs, Antigone. sûre que toutes les vraies mères du monde avec leurs vraies
poitrines et leurs grands tabliers. Tu le crois, n'est-ce pas ?
ANTIGONE
Peut-être pas. HÉMON
Oui, mon amour.
HÉMON
Et d'autres disputes aussi. C'est plein de disputes, un ANTIGONE
bonheur. Et tu crois aussi, n'est-ce pas, que toi, tu aurais eu une vraie
femme ?
ANTIGONE
Un bonheur, oui… Ecoute, Hémon. HÉMON, la tient.
J'ai une vraie femme.
HÉMON
Oui ANTIGONE, crie soudain, blottie contre lui.
Oh ! tu m'aimais, Hémon, tu m'aimais, tu en es bien sûr, ce
ANTIGONE soir-là ?
Ne ris pas ce matin. Sois grave.
HÉMON, la berce doucement.
HÉMON Quel soir ?
Je suis grave.
ANTIGONE
ANTIGONE Tu es bien sûr qu'à ce bal où tu es venu me chercher dans
Et serre-moi. Plus fort que tu ne m'as jamais serrée. Que mon coin, tu ne t'es pas trompé de jeune fille ? Tu es sûr que
toute ta force s'imprime dans moi. tu n'as jamais regretté depuis, jamais pensé, même tout au
fond de toi, même une fois, que tu aurais plutôt dû demander
HÉMON Ismène ?
ajoute plus bas.) Mais j'étais venue chez toi pour que tu me
HÉMON prennes hier soir, pour que je sois ta femme avant. (Il recule,
Idiote ! il va parler, elle crie.) Tu m'as juré de ne pas me demander
pourquoi. Tu m'as juré, Hémon ! (Elle dit plus bas,
ANTIGONE humblement.) Je t'en supplie… (Et elle ajoute, se détournant,
Tu m'aimes, n'est-ce pas ? Tu m'aimes comme une femme ? dure.) D'ailleurs, je vais te dire. Je voulais être ta femme
Tes bras qui me serrent ne mentent pas ? Tes grandes mains quand même parce que je t'aime comme cela, moi, très fort,
posées sur mon dos ne mentent pas, ni ton odeur, ni ce bon et que -je vais te faire de la peine, ô mon chéri, pardon !- que
chaud, ni cette grande confiance qui m'inonde quand j'ai la jamais, jamais, je ne pourrai t'épouser. (Il est resté muet de
tête au creux de ton cou ? stupeur, elle court à la fenêtre, elle crie.) Hémon, tu me l'as juré
! Sors. Sors tout de suite sans rien dire. Si tu parles, si tu fais
HÉMON un seul pas vers moi, je me jette par cette fenêtre. Je te le
Oui, Antigone, je t'aime comme une femme. jure, Hémon. Je te le jure sur la tête du petit garçon que nous
avons eu tous les deux en rêve, du seul petit garçon que
ANTIGONE j'aurai jamais. Pars maintenant, pars vite. Tu sauras demain.
Je suis noire et maigre. Ismène est rose et dorée comme un Tu sauras tout à l'heure. (Elle achève avec un tel désespoir
fruit. qu'Hémon obéit et s'éloigne.) S'il te plaît, pars, Hémon. C'est
tout ce que tu peux faire encore pour moi, si tu m'aimes. (Il
HÉMON, murmure. est sorti. Elle reste sans bouger, le dos à la salle, puis elle referme
Antigone… la fenêtre, elle vient s'asseoir sur une petite chaise au milieu de
la scène, et dit doucement, comme étrangement apaisée.) Voilà.
ANTIGONE C'est fini pour Hémon, Antigone.
Oh ! Je suis toute rouge de honte. Mais il faut que je sache
ce matin. Dis la vérité. je t'en prie. Quand tu penses que je
serai à toi, est-ce que tu sens au milieu de toi comme un
grand trou qui se creuse, comme quelque chose qui meurt ?
HÉMON
Oui, Antigone.
HÉMON
Qu'est-ce que tu vas me dire encore ?
ANTIGONE
Jure-moi d'abord que tu sortiras sans rien me dire. Sans
même me regarder. Si tu m'aimes, jure-le-moi. (Elle le
regarde avec son pauvre visage bouleversé.) Tu vois comme je
te le demande, jure-le-moi, s'il te plaît, Hémon… C'est la
dernière folie que tu auras à me passer.
HÉMON
Je te le jure.
ANTIGONE
Merci. Alors, voilà. Hier. d'abord. Tu me demandais tout à
l'heure pourquoi j'étais venue avec une robe d'Ismène, ce
parfum et ce rouge à lèvres. J'étais bête. Je n'étais pas très
sûre que tu me désires vraiment et j'avais fait tout cela pour
être un peu plus comme les autres filles, pour te donner
envie de moi.
HÉMON
C'était pour cela ?
ANTIGONE
Oui. Et tu as ri, et nous nous sommes disputés et mon
mauvais caractère a été le plus fort, je me suis sauvée. (Elle
l- Mise en situation :
1- Situez le passage par rapport aux événements.
→Situation : Après sa dispute brusque avec Hémon, Antigone finit par le rencontrer pour lui exprimer ses
sentiments et lui faire ses adieux.
lV-Axe de lecture :
1er axe : Antigone, proche de la vie :
*Dans quel état d’âme se présente Antigone
devant Hémon ? Pourquoi ? Citez le texte.
→ Elle est très heureuse. Elle veut se réconcilier
avec lui. Cf répliques 1,2 p 37.
*Dans quel état physique se présente-t-elle ?
Citez le texte.
Antigone, personnage tragique incertain → Elle est parfumée, a une jolie robe et elle est
Maquillée. Cf répliques p 37.
*Quelle est son souhait ? Son rêve ? Citez le texte.
→ Elle rêve devenir sa femme et souhaite avoir un
enfant avec lui. Cf pp 39, 40, 41,44
*Est-ce qu’elle s’attache à son souhait ? Justifiez.
→ Non, la preuve c’est qu’elle utilise le mode
conditionnel qui marque l’incertitude.
Conclusion :
Antigone n’est pas stable psychiquement : elle a tellement envie de vivre mais le devoir familial
(l’enterrement de son frère) l’empêche de réaliser son rêve. Elle doit donc mourir.
Texte :
Exclure les exclus
Sale temps pour les mendiants, l'été venu. Passe encore en hiver, le froid et la faim suscitent des réflexes de
compassion. Et puis, en janvier, on les voit moins, n'est-ce pas? Mais à l'arrivée des beaux jours, les arrêtés
municipaux pleuvent, qui interdisent les mains tendues ou les regroupements des nouveaux gueux et de leur
chiens. Ici, on leur enjoint de quêter sans leurs animaux, là de ne pas stationner abusivement dans la rue,
ailleurs on les chasse carrément. La palme à la ville de Menton, qui refuse aux errants le droit de quêter et de
vendre des journaux à la criée. Le pompon à Bagnères-de-Bigorre, qui autorise la mendicité entre 13 heures
et 14 heures. Pourquoi pas entre 2 heures et 3 heures du matin? L'exclusion pour endiguer l'exclusion, une
trouvaille.
Il est loin le temps où, dans une France de plein emploi et de certitudes républicaine, le brave vieux clodo,
folklorique et intégré, tendait paisiblement sa sébile et recevait sa pièce. Il était comme un ornement
humanitaire qui soulageait la bonne conscience du citoyen consommateur. En 2007, le SDF accroupi devant
la boulangerie ou à la sortie du métro est un reproche vivant à la mauvaise conscience du passant, qui a
réussi à survivre à vingt années ininterrompues de crise et qui sait qu'il peut connaître un jour la même
dérive. Déclassé, le marginal fait peur, il étale crûment les plaies d'une société chavirée par le chômage, la
drogue, la maladie, la violence. Panique à bord, le quart monde est à nos portes, qu'est-ce qu'on en fait?
jean BELOT
Extrait de l’éditorial, Télérama n°2425, 3 Juillet 1996.
l- Compréhension :
1- Quel est le thème du texte ? → L’interdiction de la mendicité dans les villes françaises.
2- Quel est le type de ce texte ? → Texte informatif « descriptif ».
3- Repérez dans le texte l’indice grammatical qui marque la présence de l’auteur. → Le pronom « on » +
L13 « nos »
4- Quelle hypothèse pouvez-vous formuler à partir du titre pour éclaircir la position de
l’auteur/ journaliste ?
→Quelle position prend l’auteur/journaliste vis-à-vis le phénomène de mendicité dans les villes françaises ?
5- Repérez dans le texte tous les signes de ponctuation qui indiquent un sentiment.
→L 2, 6 : Question rhétorique l’ironie. La compassion.
L 14 : phrase interrogative la peur
6- Identifiez tous les mots (noms, verbes, adjs…) qui indiquent le jugement du journaliste sur les
faits qu’il rapporte : → Cf. texte.
7-A qui s’adressent les questions contenues dans le texte ? → Les responsables, le public…
8-Comment appelle-t-on ces marques de l’auteur ?→ C’est la modalisation.
ll-Conceptualisation :
Reque : L’énoncé porte souvent des marques de l’émetteur qui communique ses sentiments et ses opinions.
Il peut également prendre une position sur l’information qu’il rapporte en utilisant :
La probabilité avec les verbes : devoir, pouvoir, sembler, paraitre…, en plus de la forme
affirmative.
Exs : *Pierre doit arriver pour le dessert.
*Pierre aura raté son train.
Le vocabulaire de jugement et d’évaluation : exs : heureusement, hélas, à ma grande surprise, par
bonheur…
L’intonation (à l’oral) et la ponctuation et la typographie ( à l’écrit): ex : Quoi ! tu me
soupçonnes…
Certains types de phrases : l’exclamation, la question oratoire…
Ex : Qu’est-ce qu’il mange, ton copain !
Certaines figures de style comme l’ironie.
La prise de distance par rapport à l’information citée en utilisant le conditionnel ou en
citant la source de l’information : Exs : *La destitution du président aurait lieu le prochain
congrès.
*Selon la presse de jeudi, le président sera destitué le prochain congrès.
lll-Réemploi :
Exercice1
Indiquez la nature de la marque de modalisation utilisée dans chaque phrase: adverbe (locution
adverbiale), auxiliaire de modalisation, conditionnel, expression toute faite, figure de style ou verbe
(locution verbale) de pensée.
1. La jeune fille que la police recherche aurait été aperçue près des quais.
2. À l’évidence, les peintres n’auront pas fini dans les délais.
3. Je crois qu’ils n’oseront pas venir.
4. Hélas, on ne peut faire revivre le passé!
5. Elle hurlait et s’agitait comme une folle.
6. Ils doivent partir en vacances demain.
7. Le Président serait en fuite et les militaires auraient pris le pouvoir.
8. Elle est peut-être rentrée à cette heure.
9. Ce spectacle semble beaucoup les ennuyer.
10. Notre employée de maison est une perle.
11. À ce qu’il parait, ils se marient en juin.
12. Mais si, je t’assure, elle a maintenant son permis de conduire.
Exercice 2
1ère phase :
Réaliser un travail avec toute la classe en passant à la chasse aux idées pour construire un corpus sur
lequel on construira la tirade en question.
Evoquez les conditions qui ont entrainé Antigone vers ce sort en utilisant un lien
logique convenable :
→En effet, s’il avait été présent, nos deux frères auraient jouis de la vie des princes comme toute famille
royale. J’aurai été une princesse heureuse, je serais mariée et j’aurais eu de petits princes et princesses.
J’aurais alors aimé vivre et profiter de la vie comme toutes les filles de Thèbes, je n’aurais laissé jamais
tomber ni Hémon, ni ma nourrice, ni toi. J’aurai aimé vivre pour construire une famille honorable et digne
du nom du grand roi Œdipe…
Emettez une concession/réfutation pour conclure le sujet et guider Antigone vers son destin :
→Or, mon père qui n’est plus là et Créon et Créon est le roi, mon destin est alors tracé. Je dois enterrer mon
frère et je dois mourir…
4ème phase :
Affinement et relecture du sujet en finissant par le recopier sur les cahiers.
Niveau : 1ère A.bac
Activité: Lecture méthodique
Durée : 2 heures
Extrait 4 : Antigone/Créon : de : « Il y a un silence, ils ne bougent pas… à … tais-toi ». pp 90/92
Compétence ciblée : amener l’apprenant à :
Identifiez la tension dramatique et les conflits traités dans l’œuvre.
Extrait 4
Il y a un long silence, ils ne bougent pas, sans se regarder, puis Antigone dit doucement :
ANTIGONE
Pourquoi m'avez-vous raconté cela ?
CRÉON
Valait-il mieux te laisser mourir dans cette pauvre histoire ?
ANTIGONE
Peut-être. Moi, je croyais.
CRÉON
Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?
CRÉON
Ne reste pas trop seule. Va voir Hémon, ce matin. Marie-toi vite.
CRÉON
Tu as toute ta vie devant toi. Notre discussion était bien oiseuse, je t'assure. Tu as ce trésor, toi, encore.
ANTIGONE
Oui.
CRÉON
Rien d'autre ne compte. Et tu allais le gaspiller ! Je te comprends, j'aurais fait comme toi à vingt ans. C'est pour cela que je buvais
tes paroles. J'écoutais du fond du temps un petit Créon maigre et pâle comme toi et qui ne pensait qu'à tout donner lui-aussi…
Marie-toi vite, Antigone, sois heureuse. La vie n'est pas ce que tu crois. C'est une eau que les jeunes gens laissent couler sans le
savoir, entre leurs doigts ouverts. Ferme tes mains, ferme tes mains, vite. Retiens-la. Tu verras, cela deviendra une petite chose
dure et simple qu'on grignote, assis au soleil. Ils te diront tout le contraire parce qu'ils ont besoin de ta force et de ton élan. Ne les
écoute pas. Ne m'écoute pas quand je ferai mon prochain discours devant le tombeau d'Etéocle. Ce ne sera pas vrai. Rien n'est
vrai que ce qu'on ne dit pas… Tu l'apprendras, toi aussi, trop tard, la vie c'est un livre qu'on aime, c'est un enfant qui joue à vos
pieds, un outil qu'on tient bien dans sa main, un banc pour se reposer le soir devant sa maison. Tu vas me mépriser encore, mais
de découvrir cela, tu verras, c'est la consolation dérisoire de vieillir ; la vie, ce n'est peut-être tout de même que le bonheur.
ANTIGONE
Quel sera-t-il, mon bonheur ? Quelle femme heureuse deviendra-t-elle, la petite Antigone ? Quelles pauvretés faudra-t-il qu'elle
fasse elle aussi, jour par jour, pour arracher avec ses dents son petit lambeau de bonheur ? Dites, à qui devra-t-elle mentir, à qui
sourire, à qui se vendre ? Qui devra-t-elle laisser mourir en détournant le regard ?
ll-Hypothèse de lecture :
Qu’est ce qui fait de cette scène une tension dramatique ?
lll-Axes de lecture :
a- 1er axe : La tension dramatique apaisée :
Dans quel tempérament apparait Antigone ? Comment ses réponses ? Justifiez par le texte.
→Elle est calme. Ses réponses sont très courtes (stichomythies).Cf pp 90-91
Quel est l’objectif de Créon ? justifiez par le texte. (repérez également les figures de style)
→Persuader Antigone de ne pas enterrer son frère. Cf pp 90-91.
l- Observation :
Exemples :
1- Antigone déclare : « Je ne veux pas vivre ».
2- Antigone affirmera : « Je ne voudrais plus vivre ».
3- Créon répond à Antigone : « Tu dois oublier ton frère et te marier »
4- Ismène proposera à Antigone : « nous devions oublier, à cet endroit l’enterrement de notre frère
ce jour »
ll-Conceptualisation :
A quel type de discours appartiennent ces phrases ? → discours direct.
Quels sont ses composants ? → le verbe introducteur, les deux points, les guillemets, l’émetteur et
Le récepteur. Cf exemples.
Remarque s:
En passant du discours direct au discours indirect, nous remarquons :
La disparition des éléments de la ponctuation (deux points et guillemets).
L’apparition de la conjonction de subordination « que » qui remplace les éléments de la
ponctuation.
Les verbes entre guillemets ne subissent aucun changement.
Les pronoms personnels et possessifs entre guillemets changent.
Les indicateurs spatio-temporels changent.
N.B :
Le temps des verbes entre guillemets ne subit aucun changement si le temps du verbe introducteur est
au présent de l’indicatif ou au futur.
Les indicateurs spatio-temporels changent quel que soit le temps du verbe introducteur.
Les pronoms personnels, possessifs, démonstratifs et réfléchis changent selon la situation de
l’énonciation.
a Le/la leur
Mon / Ma Notre a Leur Le mien Le/la nôtre
a Son / Sa a Le sien (Le/la
Ton / Ta Votre Le tien Le/la vôtre
(Mon / Ma (Le mien / nôtre,
Son / Sa Leur (Notre/Votre Le sien Le/la leur
Ton / Ta *) Le tien *) Le/la vôtre
*)
*)
a La sienne
La mienne (La mienne
La tienne /
La sienne La tienne
*)
Mes Nos Les miens a Les siens Les nôtres a Les leurs
Tes a ses Vos a leurs Les tiens (Les miens Les vôtres (Les
Ses Leurs Les siens / Les leurs nôtres, Les
(Mes / (Nos / Vos*) Les tiens *) vôtres
Tes*) *)
a Les
Les siennes
miennes (Les
Les tiennes miennes /
Les siennes Les
tiennes *)
lll-Réemploi :
Exercices :
l- Transformez au discours indirect :
1- Il lui avoue: « Je vous aime depuis le premier jour. »
2- Il fond en larmes en s’écriant : « Je ne recommencerai plus. Je ne savais pas que mon geste aurait
de telles conséquences. »
3- Il marche dans la ville sale et noire en rêvant : « Demain, je serai loin. Je me prélasserai sur une
plage écrasée de soleil. »
4- Il reprend conscience et dit: «C’est moi qui l’avait tué il y a un an»
5- Il s’apitoyait sur son sort : « C’est toujours la même chose, c’est toujours à moi que cela arrive. Ah !
si j’avais su… »
6- Il dit : « il pleuvra demain »
7- On annoncera : « Le train serait en retard la semaine prochaine »
8- Il déclare : « Demain nous ne serons plus ici »
9- « Marlène travaille jusqu’à 21 heures », me dira Julien.
10- J’ai reconnu : « Je n’aime plus le fromage depuis ce jour ».
lV-Production :
Phase réservée aux phrases que les élèves sont appelées à produire.
Niveau : 1ère A.bac
Activité: T.encadrés et A. orales.
Durée : 1 heure
Sujet : L e schéma actanciel
Compétence ciblée : amener l’élève à :
Identifier les éléments essentiels du schéma actanciel.
1- Phase théorique :
N.B :(Pour le prof : à reformuler de façon simple sous forme d’idées convenables pour les élèves)
Le schéma actantiel (ou modèle actantiel) rassemble l'ensemble des rôles (les actants) et des relations qui
ont pour fonction la narration d'un récit, par acte. Il a été créé par A. J. Greimas en 19661.
Un personnage, le héros, poursuit la quête d'un objet.
Les personnages, événements, ou objets positifs qui l'aident dans sa quête sont nommés adjuvants. Les
personnages, événements ou objets négatifs qui cherchent à empêcher sa quête sont nommés opposants.
La quête est commanditée par un émetteur (ou destinateur, ou énonciateur — voir l'article
énonciation), au bénéfice d'un destinataire. D'une façon générale, tous les personnages qui tirent profit de
la quête sont les bénéficiaires.
Pour bien comprendre le schéma actantiel de Ed-diani, il ne faut pas oublier que les rôles actantiels, c'est-
à-dire, à proprement parler, les « actants », ne doivent en aucun cas être confondus avec des « acteurs ».
Les actants sont des positions au sein d'une structure ; ils se définissent par leurs relations. Les acteurs
d'une histoire, d'un conte, d'un roman… se déplacent d'une position à l'autre et voyagent au sein de cette
structure. De plus, les actants sont situés par Greimas sur 3 axes qui les relient de manière significative :
le sujet et l'objet sont situés sur l'axe du désir (ou de la quête) ;
le destinateur et le destinataire sont situés sur l'axe de la communication ;
les adjuvants et les opposants sont situés sur l'axe du pouvoir (pouvoir positif dans le cas des
adjuvants, négatif dans le cas des opposants).
Le schéma actantiel doit être complété par la théorie des trois épreuves, ou étapes formelles, de tout récit
(sur un axe temporel) :
Épreuve qualifiante.
Épreuve principale.
Épreuve glorifiante.
Encore une précision importante sur le rôle du destinateur : le plus souvent, cet actant constitue la ou les
valeurs au nom de laquelle (ou desquelles) agit le sujet ; en effet, le sujet fait ou agit, tandis que le
destinateur fait faire ou fait agir le sujet. En fin de récit, c'est aussi le destinateur qui « sanctionne » la
réussite ou l'échec de la quête du sujet, c'est-à-dire l'obtention ou non de l'objet convoité.
Plusieurs rôles peuvent être cumulés par un personnage, un objet ou un événement ; ou ils peuvent être
répartis entre plusieurs personnages, objets ou événements.
Il peut y avoir plusieurs schémas actantiels dans un même récit, pour son ensemble — deux quêtes ou plus
sont menées conjointement par un ou plusieurs héros — ou au cours du récit, le héros devant réaliser
plusieurs quêtes successives (récits où le héros subit plusieurs épreuves) ou une quête incidente prenant
place dans l'histoire (récits enchâssés).
Exemples :
Un roi (émetteur) demande à un chevalier (héros) d'aller chercher une fleur magique (objets), et la
lui remettre (l'émetteur est ici le destinataire). Sur son chemin, le chevalier devra se protéger d'un orage
(opposant) dans une grotte (adjuvant), puis combattre un dragon (opposant) qu'il tuera grâce à une épée
magique (adjuvant) donnée par un lutin (adjuvant).
Un vieil homme (émetteur et récepteur) demande à son petit-fils (héros) de lui voler un lama
(objet) du cirque. Le petit garçon, dans son épopée, devra vaincre le terrible lion du cirque (opposant),
mais sera aidé par son père (adjuvant).
Plus moderne : Le commissaire Dupont (émetteur) charge de l'enquête notre héroïne Martine
(héros), afin de découvrir le meurtrier de Hans (objet). Des indicateurs (adjuvants) fourniront des indices,
des preuves seront trouvées, un suspect (opposant) se croyant inculpé tentera de tuer Martine. Le coupable
(opposant) sera confondu, s'ensuivra une course-poursuite et des échanges de coups de feu avant
l'arrestation et la remise du coupable au juge d'instruction (destinataire).
Par ailleurs, le schéma narratif canonique, proposé par Greimas, remplace en principe le modèle actantiel.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sch%C3%A9ma_actantiel
2- Phase pratique :
a- Construire les schémas actantiels : celui d’Antigone et de Créon afin d’évaluer les forces agissantes :
b- Comparez les deux schémas. Quelle conclusion tirez-vous ?
a- Schéma 1 :
Destinateur : Objet :
Fidélité à *L’éternelle jeunesse, la Destinataire :
son père. pureté, l’amour, l’absolu. *Elle-même.
Et à elle même *Enterrer Polynice.
*Dire « non » à une vie
sale.
*Mourir
Opposants :
*Créon, la loi.
*Ismène.
Adjuvants : *La vie.
Son hérédité. Sujet
: Antigone *L’amour d’Hémon.
Son courage. *L’absurdité de
Son orgueil. l’acte.
Ivresse des gardes.
Schéma 2 :
Objet :
Destinateur : Sauver Antigone.
Sa conception Assumer son Destinataire :
de la raison rôle politique. L’Etat.
d’Etat, de sa Vivre, dire « oui ».
fonction.
Opposants :
Antigone.
Hémon.
Adjuvants : Le chœur.
La loi. Sa conscience.
Sujet : Son adolescence.
Les soldats.
Créon Lui-même.
1ère phase :
*Lecture du sujet et repérage des mots-clés.
*Attirer l’attention sur le plan à suivre :
Source : http://www.etudes-litteraires.com/dissertation-types-de-plan.php
2ème phase :
Phase pratique :
→De nos jours les conflits entre adolescents et adultes ne cessent de croitre…
*Donner quelques situations de conflits…
→Certains d’entre eux n’hésitent pas à proliférer même des menaces, des injures envers les personnes âgées,
ce qui les pousse à les qualifier d’irresponsables et d’irrespectueux.
*Poser les questions sur lesquelles on est appelé à y répondre…
→Quelles sont donc les causes et les conséquences de cette situation ? Quelles sont les solutions pour établir
un lien de confiance entre les deux générations ?
→En effet, l’idée d’irrespect et d’irresponsabilité est calquée sur hante plusieurs jeunes…
*Quelques causes :
→Lien logique +Aucun comportement de la part des jeunes ne plait aux adultes… s’habiller mal en
choisissant des vêtements qui sont loin de notre culture…
-Lien logique + leur dialogue avec leurs parents dépasse, dans certains cas, ses limites et ce, au nom de la
liberté…
-Lien logique + leur goût, parfois, provoque un certain dégoût chez les plus âgés et montre une grande
irresponsabilité quoique pour eux, la mode produise ce type de marchandise sans tenir compte des cultures
des peuples…
Idée pour relier entre le 1er et le 2ème paragraphe avant de parler des conséquences :
→Or, cette situation n’engendre que des conséquences négatives sur le côté relationnel…
*Quelques conséquences :
→Lien logique + absence de compréhension de la part des adultes, ce qui fait naitre une relation tendue
entre les deux parties…
-Lien logique + les personnes âgées refusent d’ouvrir un dialogue avec les jeunes, basé sur la liberté
d’expression…
-Lien logique + les jeunes préfèrent rester entre eux, loin du monde des adultes ce qui peut être dangereux…
la délinquance (drogue, vol, agression…)
Conclusion :
*Proposer quelques solutions :
→Lien logique (Bref…) + penser à s’unir pour affronter les conflits tous ensemble… « L’union fait la
force »
-Se rapprocher des jeunes et les pousser intelligemment à profiter des expériences des adultes…
-Ouvrir le dialogue, comprendre et se faire comprendre… l’essentiel c’est pouvoir se former afin d’être
capable d’affronter l’avenir…
3ème phase :
Affinement collectif du texte sur le tableau
Niveau : 1ère A.bac
Activité: Lecture méthodique
Durée : 2 heures
Extrait 5 : Antigone/Créon : de : Créon, crie soudain : « Gardes !… à … La fin ». pp 99/123.
Compétences ciblées : amener l’apprenant à :
Identifier les caractéristiques de la scène de clôture dans une tragédie moderne (le dénouement ?)
Déceler le message d’Anouilh.
l-Mise en situation :
b- Identifiez les personnages dans cet extrait et leur rôle dans la tragédie :
→Créon/Antigone : accélèrent le rythme de la tragédie. Cf p 99.
Le chœur : raisonne et fait raisonner Créon. Cf pp 99-100.
Hémon : reflète les sentiments dans la tragédie. Cf pp 100-101
Le garde : soulage Créon et applique les ordres. Cf p 99.
ll-Hypothèse de lecture :
Dans quelle mesure peut-on considérer le texte de clôture comme dénouement de cette tragédie ?
lll-Axe de lecture :
Les caractéristiques du texte de clôture dans la tragédie moderne :
Relevez les figures de style, les champs lexicaux dans la tirade du messager (Cf pp 118-119)
Conclusion :
Peut-on parler d’un dénouement ? Pourquoi ?
→Il ne s’agit pas d’un dénouement mais d’un texte de clôture tant qu’on n’a pas une solution ; on a une
fin tragique.
lV-Traces écrites :
Cf. la conclusion.
V- Prolongement :
Etude comparative : comparer la tirade d’Antigone pp 111-112 chez Anouilh et chez Sophocle.
Niveau : 1ère A.bac
Activité: Langue.
Durée : 1heure
Titre : le discours direct/indirect (2ème
partie). Compétences ciblées : amener
l’apprenant à :
Identifier les caractéristiques du discours direct/indirect.
Effectuer le passage du discours direct au discours indirect et l’inverse.
Transformations :
Remarque :
Lorsque le verbe introducteur est au passé, les verbes entre « … » changent sauf l’imparfait, le P.Q.P, le
conditionnel et le subjonctif :
Ex : Le chœur dit à Créon : « Vous ne devait pas tuer Antigone ».
→Le chœur dit à Créon qu’il ne devait pas tuer Antigone.
C-L’interrogation :
Exemples :
1- Je me demande : « Est-ce que Antigone a raison ? »
→Je me demande si Antigone a raison.
2- Il s’interrogeait : « Que faisait Antigone dehors en pleine nuit ? »
→Il s’interrogeait ce que faisait Antigone dehors en pleine nuit.
3- Créon s’interrogea : « Qu’est-ce qu’elle veut de moi ? »
→Créon s’interrogea ce qu’elle voulait de lui.
4- Créon veut savoir : « Antigone l’écoutera-t-il ? »
→Créon veut savoir si Antigone l’écoutera.
Attention !
5- Il s’est interrogé : « combien de temps restera-t-elle têtue ? »
→Il s’est interrogé combien de temps elle resterait têtue.
6- Elle se demanda : « Quand son heure sonnera ? »
→Elle se demanda quand son heure sonnera.
Remarque :
Discours direct Discours indirect
Mots interrogatifs
Est-ce que Si
Que, qu’est-ce que/ Qu’est-ce qui Ce que/ ce qui
Quand, combien, comment… Invariable
L’intonation Si
lll-Appropriation :
Transformez au discours indirect :
1/Il déclara : 'demain nous ne serons plus ici'=>………………………………………………………………
2/Pierre m'a demandé: 'Manges-tu ici ce midi'? =>……………………………………………………………
3/Philippe dit: 'Je travaille ici =>………………………………………………………………………………
4/'Marlène arrivera à 21 heures' me dit Julien. =>……………………………………………………………
5/'Accepteras-tu de relire mon texte'? me demande Paul. =>…………………………………………………
6/'Viens tout de suite' dit la maman à son enfant. =>…………………………………………………………
7/Mon collègue m'a dit 'Je ne m'occupe pas de ce secteur aujourd'hui'. =>…………………………………….
8/Luc m'a dit : 'J'ai toujours eu peur du noir'. =>………………………………………………………………
9/Alain me demande ' veux-tu me prêter ton stylo'? Je lui ai répondu 'je suis d'accord mais rappelle-toi qu'il
est à moi' =>……………………………………………………………………………………………………
D/Même exercice :
1. Le médecin lui ordonna : 'Faites-le attendre cinq minutes à cet endroit '.
→………………………………………………………………………………………………………………..
2. Elle m'a précisé : 'Votre dossier sera étudié dès demain '.
→………………………………………………………………………………………………………………
4.L'hôtesse annonça : « Les passagers pour Rio sont priés de se rendre dans le hall d’embarquement »
→…………………………………………………………………………………………
4. 'D'où arrive cet avion 'demanda t-il ?→………………………………………………………………
5. 'Faites attention à la falaise ' leur conseilla le guide.→……………………………………………………
6. Elle m'a répondu : 'Je n'ai qu'une chambre libre demain maintenant'.
→………………………………………………………………………………………………
7. Elle lui avoua : 'J'ai perdu mon bracelet, hier '→……………………………………………………………
8. Le médecin m'a dit : 'Votre perfusion sera terminée le lendemain'.
→………………………………………………………………………………………………………………
9. Une affiche annonçait: 'Nous recherchons une vendeuse en ce moment '.
→……………………………………………………………………………………………………………
Exemple :
Rahma […] revint tout en pleurs. Elle se mit à se lamenter depuis l’entrée de la maison, à s’administrer des
claques sonores sur les joues. […] Je suis la plus misérable des mères ; je ne pourrai jamais survivre à cette
douleur. Personne ne pourra soulager ma peine.
2- Combien de personnages peut-on repérez dans cet extrait ? Délimitez le début et la fin de leur discours.
→On a le narrateur (Rahma… les joues) et Rahma (Je suis… ma peine).
3-A quel type de discours peut-on rattacher les paroles de Rahma ? Transformez-le au discours indirect
libre. Que remarquez-vous ?
→C’est un discours direct libre, ce qui lui manque c’est le verbe introducteur :
TRANSFORMATION :
Rahma […] revint tout en pleurs. Elle se mit à se lamenter depuis l’entrée de la maison, à s’administrer des
claques sonores sur les joues. […] Elle était la plus misérable des mères ; elle ne pourrait jamais survivre
à cette douleur. Personne ne pourrait soulager sa peine.
1- « Je ne l’ai pas vu. Je le jure. Si vous ne me croyez pas, allez voir mes amis. Quelqu’un pourra-t-il vous
dire le contraire ? »
Il criait qu’il ne l’avait pas vu. Qu’il le jurait. Que s’ils ne le croyaient pas, qu’ils aillent voir
ses amis. Si quelqu’un pourrait dire le contraire.
Il ne l’avait pas vu. Il le jurait. S’ils ne le croyaient pas, qu’ils aillent voir ses amis.
Quelqu’un pourrait-il leur dire le contraire ?
2- « Le professeur se mit alors en colère. Je ne supporte plus la paresse de mon élève. Je finirai par ne plus
m'en occuper si celui-ci trouve sans arrêt des excuses pour ne pas faire ses devoirs »…
Le professeur se mit en colère et dit qu’il ne supportait plus la paresse de son élève. Qu’il finirait
par ne plus s’en occuper si celui-ci trouvait sans arrêt des excuses pour ne pas faire ses
devoirs…
Le professeur se mit alors en colère. Il ne supportait plus la paresse de son élève. Il finirait par
ne plus s'en occuper si celui-ci trouvait sans arrêt des excuses pour ne pas faire ses devoirs …
3- Très en colère, Antigone affronte Créon et lui dit : « je ne veux plus ton bonheur. Ce n’est pas ce que je
veux. C’est l’enterrement de mon frère que je cherche à réaliser en ce moment »
Très en colère, Antigone affronte Créon et lui dit qu’elle ne veut plus son bonheur. Que ce n’est
pas ce qu’elle veut. Que c’est l’enterrement de son frère qu’elle cherche à réaliser en ce moment
même.
Très en colère, Antigone affronte Créon. Elle ne veut plus son bonheur. Ce n’est pas ce
qu’elle veut. C’est l’enterrement de son frère qu’elle cherche à réaliser en ce moment même.
Niveau : 1ère A.bac
Activité: T.encadrés et A. orales.
Durée : 1 heure
Sujet : Caractériser un genre théâtral, la tragédie et son évolution
Travail de comparaison : comparer des rôles .
Compétence ciblée : amener l’élève à :
Comparer la confrontation des personnages chez Anouilh et Sophocle.
DÉMARCHE :
1- Partager la classe en 4 groupes.
2- Distribuer les supports surtout pour le groupe 4 qui travaillera sur l’extrait de Sophocle.
SUPPORTS :
Antigone / Ismène : De : « Nous ne pouvons pas… A … Pauvre Ismène !... ». pp 23/31.
Antigone / Hémon : De : « Pardon, Hémon… A … C’est fini pour Hémon, Antigone ». pp 37/44
Antigone/Créon : De : « Les Gardes sont sortis, … A … pendant un mois ». pp 64/77.
Antigone / Créon de Sophocle : De : « Et toi qui courbe la tête… A … une femme ne commandera
pas » à distribuer comme photocopie aux élèves.
Antigone, Sophocle
CRÉON : Et toi qui courbes la tête contre terre, je te parle : avoues-tu [avoir enterré Polynice] ?
ANTIGONE : Je l'avoue, je ne nie pas l'avoir fait.
CRÉON (au garde) : Pour toi, va où tu voudras ; tu es absous de ce crime. Mais toi, réponds-moi en peu de mots et brièvement :
connaissais-tu l'édit qui défendait ceci ?
ANTIGONE : Je le connaissais. Comment l'aurais-je ignoré ? Il est connu de tous.
CRÉON : Et ainsi, tu as osé violer ces lois ?
ANTIGONE : C'est que Zeus ne les a point faites, ni la Justice qui siège auprès des dieux souterrains. Et je n'ai pas cru que tes
édits pussent l'emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux, puisque tu n'es qu'un mortel. Ce n'est point d'aujourd'hui
ni d'hier qu'elles sont immuables ; mais elles sont éternellement puissantes et nul ne sait depuis combien de temps elles sont nées.
Je n'ai pas dû, par crainte des ordres d'un seul homme, mériter d'être châtiée par les dieux. Je savais que je dois mourir un jour,
comment ne pas le savoir ? Même sans ta volonté et si je meurs avant le temps, ce me sera un bien, je pense. Quiconque vit
comme moi au milieu d'innombrables misères, celui-là n'a-t-il pas profit à mourir ?
Certes, la destinée qui m'attend ne m'afflige en rien. Si j'avais laissé non enseveli le cadavre de l'enfant de ma mère, cela m'eût
affligée ; mais ce que j'ai fait ne m'afflige pas. Et si je te semble avoir agi follement,
peut-être suis-je accusée de folie par un insensé.
LE CORYPHÉE : L'esprit inflexible de cette enfant vient d'un père semblable à elle. Elle ne sait point céder au malheur.
CRÉON : Sache cependant que ces esprits inflexibles sont domptés plus souvent que d'autres. C'est le fer le plus solidement
forgé au feu et le plus dur que tu vois se rompre le plus aisément. Je sais que les chevaux fougueux sont réprimés par le moindre
frein, car il ne convient point d'avoir un esprit orgueilleux
à qui est au pouvoir d'autrui. Celle-ci savait qu'elle agissait injurieusement en osant violer des lois ordonnées; et, maintenant,
ayant accompli le crime, elle commet un autre outrage en riant et en se glorifiant de ce qu'elle a fait. Que je ne sois plus un
homme, qu'elle en soit un elle-même, si elle triomphe impunément, ayant osé une telle chose ! Mais, bien qu'elle soit née de ma
sœur, bien qu'elle soit ma plus proche parente, ni elle, ni sa sœur n'échapperont à la plus honteuse destinée, car je soupçonne
cette dernière non moins que celle-ci d'avoir accompli cet ensevelissement. Appelez-la. Je l'ai vue dans la demeure, hors d'elle-
même et comme insensée. Le cœur de ceux qui ourdissent le mal dans les ténèbres a coutume de les dénoncer avant tout. Certes,
je hais celui qui, saisi dans le crime, se garantit par des belles paroles.
ANTIGONE : Veux-tu faire plus que me tuer, m'ayant prise ?
CRÉON : Rien de plus. Ayant ta vie, j'ai tout ce que je veux.
ANTIGONE : Que tardes-tu donc ? De toutes tes paroles aucune ne me plaît, ni ne saurait me plaire jamais, et, de même, aucune
des miennes ne te plaît non plus. Pouvais-je souhaiter une gloire plus illustre que celle que je me suis acquise en mettant mon
frère sous la terre ? Tous ceux-ci diraient que j'ai bien fait, si la terreur ne fermait leur bouche ; mais, entre toutes les félicités
sans nombre de la tyrannie, elle possède le droit de dire et de faire ce qui lui plaît.
CRÉON : Tu penses ainsi, seule de tous les Cadméens1.
ANTIGONE, désignant le chœur : Ils pensent de même mais ils compriment leur bouche pour te complaire.
CRÉON : N'as-tu donc point honte de ne point faire comme eux ?
ANTIGONE : Certes, non, car il n'y a aucune honte à honorer ses proches.
CRÉON : N'était-il pas ton frère aussi celui qui est tombé en portant les armes pour une cause opposée ?
ANTIGONE : De la même mère et du même père.
CRÉON : Pourquoi donc, en honorant celui-là, es-tu impie envers celui-ci ?
ANTIGONE : Celui qui est mort ne rendrait pas ce témoignage.
CRÉON : Il le ferait sans doute puisque tu honores l'impie autant que lui.
ANTIGONE : Polynice est mort son frère et non son esclave.
CRÉON : Il est mort en dévastant cette terre, tandis que l'autre combattait vaillamment pour elle.
ANTIGONE : Hadès2 applique à tous les mêmes lois.
CRÉON : Mais le bon et le mauvais n'ont pas le même traitement.
ANTIGONE : Qui peut savoir si cela est ainsi dans l'Hadès ?
CRÉON : Jamais un ennemi, même mort, ne devient un ami.
ANTIGONE : Je suis née non pour une haine mutuelle mais pour un mutuel amour.
CRÉON : Si ta nature est d'aimer, va chez les morts et aime-les. Tant que je vivrai, une femme ne commandera pas.
1- Cadméens : habitants de Cadmée, la citadelle de Thèbes.
2- Hadès : dieu des Enfers.
QUESTIONS / RÉPONSES :
2- Quel est le point de vue d’Ismène ? Relevez une expression qui le montre.
→Ismène ne veut pas l’enterrer, mais obéir au roi. Elle dit : « C’est une bêtise » p 24.
5- Relevez, dans les répliques d’Antigone, les phrases négatives qui expriment sa position.
→ « je ne veux pas avoir raison ».
« je ne veux pas comprendre ».
« moi, je ne suis pas le roi ».
« il ne faut pas que je donne l’exemple ».
6- Que veut-elle alors ? Expliquez-le, sans recopier, grâce à la tirade d’Antigone, « Comprendre… »
→Elle veut agir selon son point de vue, sa morale, sa conscience, sans chercher à raisonner, spontanément,
instinctivement…
Antigone / Hémon :
1- Comment apparaît Antigone ?
→C’est un personnage humain, qui doute de sa séduction. Elle se montre à la fois femme, épouse et mère.
3- Pourquoi l’abandonne-t-elle ?
→Elle n’y croit pas : répétition du mot « vrai ». Elle doute aussi, craint une erreur d’Hémon et le pouvoir de séduction
d’Ismène.
Antigone / Créon :
1- Quelle est l’attitude de Créon ? Que recherche-t-il ? Citez une expression qui le montre.
→Créon tente de désamorcer le conflit, préférant étouffer le scandale et raisonner la jeune fille : « tu vas dire… que tu n’es pas sortie
depuis hier ».
4- Aucun des deux ne croit à la nécessité de l’enterrement. Qu’en pensent-ils finalement ? Relevez une
expression fréquente qui le prouve.
→Ils parlent de « folie », de « geste absurde », adjectif repris par Créon « c’est absurde ».
5- Comment comprenez-vous la réplique d’Antigone « Pour personne. Pour moi ». Expliquez votre
réponse.
→Antigone n’agit ni contre le pouvoir, ni par respect du rite religieux dont Créon vient de peindre l’absurdité (et elle en convient), mais
par fidélité à elle-même, à sa conscience, à son idéal de vie.
ll-Antigone de Sophocle.
Antigone /Créon :
1- Quels sont les personnages en présence ?
→Antigone, Créon et le Coryphée (= le Chœur).
1ère phase :
Lecture du sujet et repérage des mots-clés.
Attirer l’attention des élèves sur :
→la forme / le type du texte à produire : dialogue / discours.
→le temps verbal : variable selon la situation de l’énonciation.
→l’utilisation des indications scéniques.
2ème phase :
Texte exemple :
(Antigone se détache des mains des gardes et se met à genoux devant Créon)
Antigone : Oui, vous avez raison mais je suis jeune, incapable de raisonner et c’est mon frère.
Antigone : Oui, cher Oncle, je souhaite votre clémence et je vous promets d’être correcte le reste de ma vie.
Antigone :Pitié ! Pitié ! Je suis de votre famille ! Je suis de votre sang ! Laissez-moi vivre comme tout le
monde.
Créon : tu n’es pas comme tout le monde ! Il fallait m’écouter !
Antigone :
Je vous écoute, je suis prête à vous écouter ; épargnez ma vie pour l’amour du ciel ! Emprisonnez
moi sauf me faire mourir ! Pensez à Hémon, à tes petits fils qui seront vos successeurs !
Créon (baisse la tête puis ordonne aux gardes de sortir et de la laisser avec lui) : Comment faire alors ? Quel autre jeu dois-je
jouer te sauver la vie encore une fois ?
3ème phase :
Affinement et rédaction sur les cahiers de cours.
Niveau : 1ère A.bac
Activité de clôture : bilan de l’étude/
Durée : 2 heures.
Sujet S : 1- Antigone contre le monde des adultes.
2-Fiche de lecture.
Compétences ciblées : amener l’élève à :
Repérer les phases importantes dans l’œuvre.
Identifier les critères de la révolte dans l’œuvre.
Réaliser une fiche de lecture.
Hémon.
b- Le ressort du drame :
Gardes.
Antigone s’oppose à/au (x)
Créon.
c- Le nœud :
Antigone s’affole contre Créon.
Le chœur fait raisonner Créon.
d- Le dénouement :
Hémon s’oppose à son père Créon.
Antigone adoucit le Garde message à Hémon.
Le messager (l’information) la mort d’Antigone et d’Hémon.
Reque :
Normalement la pièce s’achève quand Créon prend la décision et appelle les Gardes pour emmener
Antigone (cf p 99).
N.B :
Toute la pièce d’Antigone repose sur un mot-clé que Créon prononce et Antigone reprend « bonheur » pp
92-93, d’où la révolte d’Antigone contre son monde :
1ère phase : Antigone, furieuse contre le monde où elle vit, rompt avec tout le monde : elle fait
des scènes d’A dieu.
2ème phase : Antigone se révolte contre le roi (Créon), refuse les lois et s’affole contre le mot
« bonheur ».
3ème phase : Antigone refuse la vie et choisie le suicide pour créer son propre monde, peut-être
dans l’au-delà…
1ère phase :
Partager la classe en groupes et distribuer une fiche-bristol pour chacun.
Leur demander de réaliser une fiche de lecture de façon collective.
Les guider pendant le travail en insistant sur :
→le collecte des informations nécessaires à partir de ce qui a été vu.
→la bonne présentation de la fiche vu qu’elle sera présentée devant leurs camarades.
2ème phase :
Afficher tous les travaux sur le tableau en demandant à chaque groupe de désigner un représentant.
Faire passer chaque représentant pour présenter le travail de son groupe et le défendre.
Demander aux autres groupes de prendre des notes et d’insister sur ce qui a été négligé par le
groupe en question.
Finir par évaluer le travail et si c’est possible intégrer les élèves dans la notation pour les sensibiliser
de l’opération de la correction et sa difficulté.