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Contribution au maraichage périurbain par l'analyse de la production


maraichère dans la commune de Kenscoff (Haïti) : Cas de la section communale
de Grand Fond

Auteur : St-Pierre, Jean Luc


Promoteur(s) : Jijakli, Haissam; Dogot, Thomas
Faculté : Gembloux Agro-Bio Tech (GxABT)
Diplôme : Master de spécialisation en production intégrée et préservation des ressources naturelles
en milieu urbain et péri-urbain
Année académique : 2021-2022
URI/URL : http://hdl.handle.net/2268.2/16318

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CONTRIBUTION AU MARAICHAGE PERIURBAIN PAR
L’ANALYSE DE LA PRODUCTION MARAICHERE DANS LA
COMMUNE DE KENSCOFF (HAÏTI) : CAS DE LA SECTION
COMMUNALE DE GRAND FOND.

JEAN LUC ST-PIERRE

TRAVAIL DE FIN D’ETUDES PRESENTE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE


MASTER DE SPECIALISATION EN PRODUCTION INTEGREE ET PRESERVATION DES RESSOURCES
NATURELLES EN MILIEU URBAIN ET PERI-URBAIN

ANNEE ACADEMIQUE 2021-2022

(CO)-PROMOTEUR(S): HAISSAM JIJAKLI, THOMAS DOGOT


Copyright : "Toute reproduction du présent document, par quelque procédé que ce soit, ne peut être
réalisée qu’avec l’autorisation de l’auteur et de l’autorité académique de Gembloux Agro-Bio Tech."

"Le présent document n’engage que l’auteur."


CONTRIBUTION AU MARAICHAGE PERIURBAIN PAR
L’ANALYSE DE LA PRODUCTION MARAICHERE DANS LA
COMMUNE DE KENSCOFF (HAÏTI) : CAS DE LA SECTION
COMMUNALE DE GRAND FOND.

JEAN LUC ST-PIERRE

TRAVAIL DE FIN D’ETUDES PRESENTE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE


MASTER DE SPECIALISATION EN PRODUCTION INTEGREE ET PRESERVATION DES RESSOURCES
NATURELLES EN MILIEU URBAIN ET PERI-URBAIN

ANNEE ACADEMIQUE 2021-2022

(CO)-PROMOTEUR(S): HAISSAM JIJAKLI, THOMAS DOGOT


REMERCIEMENTS

Ce travail a été rendu possible grâce à la participation directe et indirecte combien importante
de nombreuses personnes auxquelles je tiens à exprimer toute ma gratitude.

Mes mots de remerciements vont en premier lieu au Grand Dieu Tout Puissant pour sa
protection et sa grâce tout au long de cette étude.

Je remercie l’ARES, pour le financement de cette formation qui m’a permis d’acquérir de
nouvelles connaissances.

Je remercie grandement mes promoteurs, le Professeur Haïssam JIJAKLI et le Professeur


Thomas DOGOT pour leurs conseils scientifiques qu’ils m’ont prodigués tout au long de la
réalisation de ce travail. Et je profite également pour remercier tout le corps professoral de
Gembloux Agro-Bio Tech et de la Haute École Charlemagne pour leurs dévouements
infatigables tout le long de la formation.

J’adresse un remerciement particulier au Secrétaire général de la PROMODEV, l’Ingénieur-


Agronome Talot BERTRAND ainsi qu’au Conseiller technique de ladite organisation,
l’Ingénieur-Agronome Arlan LECORPS pour leurs conseils techniques.

Un grand merci à mes frères et sœurs du MGN de la Belgique et du Ministère Soldats de Christ
du dernier temps à Meyer, Croix-des-Bouquets, pour leurs encouragements.

Merci à mes collègues de promotion pour l’entraide et les mots d’encouragement partagés.
J’aimerais remercier particulièrement : Hien Kpierenouor SOME et mes compatriotes Nixon
PIERRE, Roselande JESUKA, Pierre Mackenson ILMO et Jean Claudel ST JUSTE

Un grand merci à Gérard LOUIS qui m’a accompagné tout au long de l’enquête de terrain, sans
qui, il serait très difficile de collecter les données.

Enfin, un grand merci à tous ceux qui ont contribué d’une façon ou d’une autre à la réalisation
de ce travail, plus particulièrement : mon père, Alcindor ST-PIERRE ; mes frères et sœurs
Robenson, David, Esther et Abigaël. Merci à Jean Levelt BELONY, Edwing CASTING,
Jameson LOREMA, Jean Joceton GELIN, Jean Jules GELIN, Schnaider BALAN et Juselove
LANOIX pour leurs supports affectifs et leurs mots d’encouragement.

i
Table des matières
REMERCIEMENTS ................................................................................................................... i

SIGLES ET ABREVIATIONS.............................................................................................. viii

RESUME ................................................................................................................................... x

ABSTRACT .............................................................................................................................. xi

I.- INTRODUCTION ................................................................................................................. 1

1.1. Objectifs .......................................................................................................................... 3

1.2. Hypothèses ...................................................................................................................... 3

II.- REVUE DE LITERRATURE.............................................................................................. 4

2.1. Compréhension des concepts .......................................................................................... 4

2.1.1. L’agriculture périurbaine .......................................................................................... 4

2.1.2. Agriculture familiale................................................................................................. 4

2.1.3. Exploitation agricole................................................................................................. 5

2.1.4. Systèmes de culture .................................................................................................. 5

2.2. Caractérisation des systèmes de cultures ........................................................................ 5

2.2.1. Evaluation des performances des systèmes de culture ............................................. 6

2.2.2. Les rendements ......................................................................................................... 6

2.2.3. Le produit brut .......................................................................................................... 6

2.2.4. Les consommations intermédiaires .......................................................................... 6

2.2.5. La valeur ajoutée brute ............................................................................................. 7

2.3. Le maraichage ................................................................................................................. 7

2.4. Agriculture dans les zones de montagne ......................................................................... 8

2.4.1. Le Maraichage en zones de montagnes tropicales .................................................... 9

2.5. Les principales contraintes de production en milieu périurbain ..................................... 9

2.6.- La production de légumes en Haïti ................................................................................ 9

2.6.1.- Volume de production ............................................................................................. 9

2.6.2. Systèmes de culture ................................................................................................ 10

ii
2.6.3. Les principales zones de production maraichère en Haïti ...................................... 10

2.6.4.- Calendrier de production ....................................................................................... 12

2.7. Présentation des cultures abordées dans cette étude ..................................................... 13

2.7.1. La laitue .................................................................................................................. 13

2.7.1.1. Ecologie ........................................................................................................... 13

2.7.1.2. La culture ......................................................................................................... 13

2.7.1.3. Les maladies et les ennemis de la laitue .......................................................... 13

2.7.2. La tomate ................................................................................................................ 13

2.7.2.1. L’écologie de la tomate .................................................................................... 14

2.7.2.2. La culture ......................................................................................................... 14

2.7.2.3. Les maladies et les ennemis de la tomate ........................................................ 14

2.7.3. La pomme de terre .................................................................................................. 14

2.7.3.1. Ecologie de la plante ........................................................................................ 14

2.7.3.2. La culture ......................................................................................................... 15

2.7.3.3. Les maladies et les ennemis de la pomme de terre .......................................... 15

2.8. Etat de l’art sur le maraichage périurbain ..................................................................... 15

III.- MATERIEL ET METHODES ......................................................................................... 19

3.1. Zone d’étude .................................................................................................................. 19

3.1.1. Climat ..................................................................................................................... 20

3.1.2. Sol ........................................................................................................................... 20

3.1.3. Occupation de sol ................................................................................................... 20

3.2. Matériel ......................................................................................................................... 21

3.3. Méthodologie ................................................................................................................ 21

3.3.1. Choix et délimitation de la zone d’étude ................................................................ 21

3.3.2. Choix des spéculations ........................................................................................... 22

3.3.4. Collecte des données .............................................................................................. 22

3.3.4.1. La documentation............................................................................................. 22

iii
3.3.4.2. Les données primaires...................................................................................... 22

a) La phase exploratoire ......................................................................................... 22

b) Phase d’enquête approfondie ............................................................................. 22

3.3.5. Echantillonnage ...................................................................................................... 23

3.3.5.1. Le questionnaire ............................................................................................... 23

3.3.5.2. Evaluation des rendements .............................................................................. 24

3.3.5.3. Analyse économique ........................................................................................ 24

3.3.6. Traitement et analyse des données ......................................................................... 25

3.3.7. Limites et difficultés rencontrées ........................................................................... 25

IV. RESULTATS ..................................................................................................................... 27

4.1. Caractéristique des maraichers ...................................................................................... 27

4.1.1 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés .............................................. 27

4.1.2. Activités secondaires des maraichers ..................................................................... 28

4.2. Contexte technique du maraichage dans la zone d’étude (Système de production) ..... 29

4.2.3. Description de la situation foncière ........................................................................ 29

4.2.4. Superficie des exploitations et des parcelles maraîchères ...................................... 29

4.2.5. Nombre de parcelles par maraicher ........................................................................ 30

4.2.6. Cultures maraîchères pratiquées ............................................................................. 31

4.2.7. Principaux systèmes de culture............................................................................... 31

4.2.7.1. Rotation et succession de culture......................................................................... 32

4.2.8. Caractéristiques des intrants et outils agricoles ...................................................... 33

4.2.8.1. Semences.......................................................................................................... 33

4.2.8.2. Fertilisation et Fertilisants utilisés ................................................................... 33

4.2.8.3. Problèmes phytosanitaires et les produits utilisés ............................................ 35

4.2.8.4. Description de l’outillage agricole ................................................................... 36

4.2.9. Analyse de la main-d’œuvre agricole ..................................................................... 37

4.2.9.1. Type de main-d’œuvre ..................................................................................... 37

iv
4.2.9.2. Quantité et structure de la main-d’œuvre utilisée ............................................ 37

4.2.10. Estimation des rendements des cultures ............................................................... 38

4.3. Analyse économique de la production .......................................................................... 39

4.3.1. Les coûts de production .......................................................................................... 39

4.3.2. Consommations Intermédiaires .............................................................................. 40

4.3.3. Commercialisation de la production ....................................................................... 40

4.3.4. Résultats économiques des cultures ....................................................................... 40

4.3.5. Productivité du travail ............................................................................................ 41

4.4. Les principales contraintes de la production et les stratégies utilisées ......................... 41

4.4.1. Les aléas climatiques .............................................................................................. 42

4.4.2. L’accès à la terre ..................................................................................................... 42

4.4.3. L’accès à l’eau ........................................................................................................ 42

4.4.4. La perte de la fertilité des sols ................................................................................ 42

4.4.5. Forte exigence en main d’œuvre ............................................................................ 43

4.4.6. Pression des ravageurs et des maladies .................................................................. 43

4.4.7. Le manque d’infrastructure de stockage et de conservation ................................... 43

4.4.8. Le non accès au crédit, l’absence de financement et l’absence de l’état. ............... 43

4.4.9. Les coûts élevés des intrants ................................................................................... 44

4.4.10.- Le transport des produits ..................................................................................... 44

4.4.11.- L’insécurité.......................................................................................................... 44

V.- DISCUSSION .................................................................................................................... 45

5.1. Caractéristiques des maraichers .................................................................................... 45

5.2. Analyse de la production ............................................................................................... 45

5.2.1. Analyse technique de la production........................................................................ 45

5.2.2. Analyse économique de la production.................................................................... 48

5.3. Contraintes et stratégies des maraichers........................................................................ 49

5.4. Différences relevées entre les trois sites ....................................................................... 50

v
5.5. Propositions ................................................................................................................... 50

5.5.1. Création de coopératives agricoles ......................................................................... 51

5.5.2. Implication de l’État ............................................................................................... 51

5.5.3. Agroforesterie ......................................................................................................... 51

VI.- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ................................................................ 52

6.1. Conclusion..................................................................................................................... 52

6.2. Recommandations ......................................................................................................... 53

VII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ......................................................................... 54

LES ANNEXES ......................................................................................................................... a

vi
Liste des figures

Figure 1: Typologie des contraintes rencontrées dans les systèmes maraichers ..................... 17
Figure 2: Localisation et limites administratives de la commune de Kenscoff ....................... 19
Figure 3:Température et pluviométrie de Kenscoff ................................................................. 20
Figure 4: Activités secondaires des maraichers dans les trois sites ......................................... 28
Figure 5: Mode d’accès à la terre dans la section de Grand Fond ........................................... 29
Figure 6: Nombre de parcelle par exploitant par site maraicher .............................................. 30
Figure 7: Nombre de répondants par culture pratiquée et par site ........................................... 31
Figure 8: Les principaux systèmes de culture utilisées par les maraichers.............................. 32
Figure 9: Pourcentage des maraichers pratiquant la jachère .................................................... 32
Figure 10: Quantité de fertilisants chimiques utilisés .............................................................. 35

Liste des annexes

Annexe 1: Le questionnaire d’enquête ...................................................................................... a


Annexe 2: Caractéristiques des maraîchers enquêtés au niveau des trois sites maraîchers de
Grand Fond ................................................................................................................................ g
Annexe 3: Activités secondaires dans les trois sites maraîchers ............................................... h
Annexe 4: Nombre de parcelle par exploitant en fonction du site maraicher ............................ h
Annexe 5: Quantité de fertilisants utilisés pour les trois cultures .............................................. h
Annexe 6: Analyse de variance des superficies exploitées par site ........................................... h
Annexe 7: Analyse de variance de la superficie occupée par chaque culture ............................ i
Annexe 8: Test de Khi-deux du pourcentage de culture par site ................................................ i
Annexe 9: Test de Khi-deux sur la culture pratiquée et le type d’engrais utilisé ....................... i
Annexe 10: Test de Khi-deux sur le type de main-d’œuvre utilisé ............................................ i
Annexe 11: Nombre de répondants par culture pratiquée et par site .......................................... j
Annexe 12: Photos prises lors de l’enquête ................................................................................ j

vii
SIGLES ET ABREVIATIONS

ARES Académie de Recherche et d'Enseignement Supérieur


AVSF Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
BRH Banque de la République d’Haïti
CI Consommations Intermédiaires
CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour
le développement
CNSA Coordination Nationale pour la Sécurité Alimentaire
FAMV Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FEWS NET Famine Early Warning Systems Network
FVD Faire-valoir direct
FVI Faire-valoir indirect
GPS Global Positioning System
GRET Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques
ha hectare
HECH Haute Ecole Charlemagne
IHSI Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique
IICA Institut Interaméricain de Coopération pour l’Agriculture
IRDA Institut de recherche et de Développement en agroenvironnement
K2O Oxyde de potassium
kg Kilogramme
MARNDR Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du
Développement Rural
ͦC Degré Celsius
ONU Organisation des Nations Unies
P2O5 Hémipentoxyde de phosphore
PB Produit Brut
PIB Produit Intérieur Brut
PROMODEV Promotion pour le Développement
RGA Recensement Général Agricole
t/ha Tonne par hectare
TM Tonne métrique

viii
UEH Université d’Etat d’Haïti
USAID United States Agency For International Development
USD Dollar Américain
VAB Valeur Ajoutée Brute

ix
RESUME
La commune de Kenscoff, considérée comme la ceinture verte de Port-au-Prince, est l’une des
principales zones de production maraichère d’Haïti. Cependant elle n’arrive pas à satisfaire les
demandes des zones avoisinantes à cause de nombreuses contraintes qui empêchent les
maraichers de développer pleinement leur activité. Dans ce contexte, cette étude a été réalisée
à Grand Fond, l’une des sections communales de Kenscoff, afin d’identifier sur base d’une
étude technico-économique, les contraintes liées à trois cultures : la pomme de terre, la tomate
et la laitue, ainsi que les stratégies développées par les maraichers face à ces contraintes. Elle
a été réalisée durant les mois d’avril à juin 2022 coïncidant avec la campagne agricole de
printemps, qui est très importante pour le pays. Pour la collecte des données un échantillonnage
aléatoire stratifié a été réalisé dans trois sites maraichers où une enquête a été réalisée auprès
des maraichers

Les résultats de l’enquête ont montré que le maraichage dans la zone de Grand Fond est réalisé
par les hommes à 86%, avec un âge moyen des maraichers de 43 ans, et plus de 50% des
maraichers ont plus de 10 ans d’expérience dans le maraichage. Le mode d’accès à la terre
dominant de la zone est le faire-valoir direct, avec des parcelles de petite taille. Les maraichers
ont en moyenne 3 champs sur leur exploitation sur lesquelles ils utilisent la main-d’œuvre
familiale associée à la main-d’œuvre salariée. Les principaux systèmes de culture utilisés sont
les associations, bien qu’il a été remarqué que la laitue est souvent cultivée en monoculture. En
terme de performance technique et économique, la tomate a été la culture la plus performante
avec un rendement moyen estimé à 13,78t/ha pour une VAB de 7757,82 USD, en suite la laitue
avec un rendement de 10,66t/ha pour une VAB de 6437,51 USD et en dernier lieu la pomme
de terre 11,28t/ha pour une VAB de 4638,40 USD.

Les principales contraintes identifiées dans la zone ont été : les aléas climatiques (sécheresse
et cyclones), la contrainte foncière, la perte de la fertilité des sols, les problèmes liés à la main-
d’œuvre, la pression des maladies et ravageurs, le manque d’infrastructure de stockage et de
conservation, le problème de financement, les coûts élevés des intrants et l’insécurité.

Mots-clés : Maraichage, contrainte, stratégie, Kenscoff, Grand Fond, pomme de terre, tomate,
laitue.

x
ABSTRACT
The commune of Kenscoff, considered as the green belt of Port-au-Prince, is one of the main
vegetable production areas in Haiti. However, it is unable to meet the demands of neighboring
areas because of many constraints that prevent vegetable farmers from fully developing their
activity. In this context, this study was conducted in Grand Fond, one of the municipal sections
of Kenscoff, in order to identify, on the basis of a technical and economic study, the constraints
linked to three crops: potato, tomato and lettuce, as well as the strategies developed by
vegetable farmers to cope with these constraints. It was conducted during the months of April
to June 2022 coinciding with the spring agricultural season, which is very important for the
country. For data collection, a stratified random sampling was conducted in three market
gardening sites where a survey was carried out among market gardeners.

The results of the survey showed that market gardening in the Grand Fond area is 86% carried
out by men, with an average age of market gardeners of 43 years, and more than 50% of
vegetable farmers have more than 10 years of employment vegetable production experience.
The dominant mode of access to land in the area is direct tenure, with small plots. Vegetable
farmers have an average of 3 fields on their farms on which they use family labor combined
with paid labor. The main cropping systems used are associations, although it has been noted
that lettuce is often grown in monoculture. In terms of technical and economic performance,
tomato was the best performing crop with an average yield estimated at 13.78t/ha for a GVA
of 7757.82 USD, followed by lettuce with a yield of 10.66t/ha for a GVA of 6437.51 USD and
lastly the potato 11.28t/ha for a GVA of 4638.40 USD.

The main constraints identified in the area were: climatic hazards (drought and cyclones), land
constraints, loss of soil fertility, problems related to labor, pressure from diseases and pests,
lack of storage and conservation infrastructure, the problem of financing, the high costs of
inputs and insecurity.

Keywords: Vegetable production, constraint, strategy, Kenscoff, Grand Fond, potato, tomato,
lettuce.

xi
I.- INTRODUCTION
L’agriculture joue un rôle prépondérant dans le développement et la réduction de la pauvreté
des pays en développement. En effet, ce secteur d’activité est celui qui emploie la majorité de
la population de ces pays. En Amérique Latine et les Caraïbes, le secteur agricole est très
important pour l’économie. Il a été estimé qu’il représente entre 5 à 18% du PIB d’environ 20
pays de la région (Banque Mondiale, 2020). En Haïti ce secteur constitue l’un des secteurs
incontournables dans le redressement de l’économie ; il contribue à lui seul à plus de 20% du
PIB et fournit plus de 50% des emplois du pays (MARNDR, 2016).

Cependant, en dépit de l’importance capitale du secteur agricole pour le pays, il fait face à un
ensemble de problèmes majeurs entrainant une diminution considérable de la production à
l’échelle nationale. La majorité des gens qui pratiquent l’agriculture en Haïti n’arrive pas à en
tirer un gain suffisant. La plupart des Haïtiens pratiquent une agriculture de subsistance et
n’arrivent pas à assurer leur survie. Durant la dernière décennie la croissance de la production
agricole en Haïti reste inférieure à un pourcent (FAO, 2021).

Cette faible croissance est due à plusieurs facteurs, avec en tête de liste les phénomènes
météorologiques. Les cyclones représentent le risque le plus potentiel sur la production et le
capital agricole mis en place. En effet, la dégradation environnementale rend le secteur agricole
très vulnérable aux cyclones et aux inondations, réduisant la fertilité des sols et les superficies
cultivables.

Ensuite, il faut citer d’autres chocs climatiques comme le phénomène el Niño et la sécheresse.
S’il est vrai que du point de vue statistique, il n’y a pas vraiment de données chiffrées sur
l’impact de ces phénomènes dans le pays, mais depuis le début du 21e siècle, Haïti connait des
périodes très marquées de sécheresse. Selon un article publié sur le site des nations Unies
concernant l’insécurité alimentaire en Haïti, la sécheresse est l’une des principales causes du
déclin su secteur agricole avec une amplification en 2015 due au phénomène el Niño (ONU,
2016).

Ces dix dernières années le pays a connu l’une des périodes les plus sombres de son histoire
du point de vue de production agricole. Car, la baisse de la production agricole a exposé une
grande partie de la population haïtienne à des risques d’insécurité alimentaire (FEWS NET,
2015). Aujourd’hui il est estimé que plus de quatre millions d’haïtiens vivent en condition
d’insécurité alimentaire (CNSA/MARNDR, 2019).

1
Cette situation est d’autant plus critique que la population haïtienne laisse le milieu rural pour
s’installer en ville. Cette migration vers les villes contribue à augmenter davantage les
problèmes socioéconomiques qui existent dans celles-ci. Pendant ce temps, ceux qui décident
de rester dans les zones rurales où l’agriculture reste l’activité principale, voient leur revenu
agricole diminuer considérablement à cause de la dégradation des conditions
environnementales (Howard 1998 cité par Toffolon, 2016).

Outre les problèmes socioéconomiques, les troubles sociopolitiques constituent un frein pour
les activités économiques du pays, particulièrement le secteur agricole. En effet, les
manifestations populaires à répétition et l’insécurité grandissante dans le pays empêchent les
échanges de produits agricoles entre les villes de province et la capitale, Port-au-Prince. Cette
situation conduit d’une part à une augmentation du prix des denrées agricoles dans la capitale,
et d’autre part un dysfonctionnement du marché des intrants (semences, pesticides, engrais)
dans les villes de province (Yves, 2019). L’un des secteurs le plus touché par ce phénomène
est le maraichage, puisque dans certaines zones il est très dépendant des intrants venant de Port-
au-Prince.

Selon de nombreux experts, pour répondre au problème d’insécurité alimentaire en Haïti, le


secteur agricole, notamment les cultures maraîchères, demeure l’un des leviers incontournables
à manœuvrer (IICA et al, 2013). En effet, ces cultures qui sont pour la plupart des cultures à
cycle court et à forte valeur ajoutée, sont cultivées dans de nombreuses zones du pays,
principalement Kenscoff, considérée comme la principale zone de production maraîchère pour
Port-au-Prince et ses environs (Brochet, 2013).

Cependant, malgré des opportunités qui existent en termes de marché, la production maraîchère
n’arrive pas à prendre sa vitesse de croisière à Kenscoff. Elle fait face à un ensemble de
contraintes qui empêche son développement. Ainsi, conscient de l’importance de telles cultures
dans la sécurité alimentaire et la vie économique. Cette étude se donne la tâche d’étudier les
contraintes et freins du maraichage à Kenscoff, en vue de proposer des pistes de redynamisation
de ce secteur. Elle sera réalisée dans la section de Grand Fond durant la campagne agricole de
printemps 2022, sur trois espèces maraîchères. Il s’agit de la tomate, la laitue et la pomme de
terre. La présente étude tentera de répondre aux deux questions suivantes :

Quelles sont les principales contraintes à la production maraîchère à Kenscoff ? Et quelles


sont les stratégies utilisées par les maraichers pour faire face à ces contraintes ?

2
1.1. Objectifs
L’objectif général de cette étude est de contribuer à une analyse de la production maraichère à
Kenscoff et de proposer des pistes d’amélioration de la production dans la zone.

De façon spécifique, il s’agira de :

 Décrire les caractéristiques du système d’exploitation maraicher;

 Identifier et analyser les Contraintes liées au maraichage dans la zone d’étude;

 Analyser techniquement et économiquement la production en vue de proposer des


pistes d’amélioration.

1.2. Hypothèses
[H1] Plusieurs contraintes dont le cout élevé de la production, le faible accès au crédit, les aléas
climatiques (sécheresse, cyclones) et la non implication de l’État influencent négativement la
production maraîchère dans la commune de Kenscoff.

[H2] Pour faire face aux différentes contraintes rencontrées, les maraichers diversifient les
espèces cultivées et pratiquent d’autres activités en parallèle au maraichage.

3
II.- REVUE DE LITERRATURE
2.1. Compréhension des concepts
2.1.1. L’agriculture périurbaine
Bryant et Marois (1998) définissent la zone périurbaine comme « l’espace compris entre la
ville et ses banlieues d’un côté, et la campagne rurale de l’autre ». Pour Aloko-N'Guessan et
al. (2010) cités par Nabie (2018) elle se définit comme la zone où les espaces bâtis sont
discontinus et où le sol n’est pas réservé exclusivement aux activités agricoles. Tandis que
Temple et Moustier (2004), la définissent comme le milieu où se manifestent les problèmes de
concurrence dans l'usage du foncier entre l’accélération de l'urbanisation et le développement
de l’agriculture.

L’agriculture périurbaine s’inscrit ainsi dans cet espace comme une activité soumise aux forces
urbaines, et remplit plusieurs rôles ayant des retombées qui sont généralement positives pour
la société (Tolron, 2001). Elle est décrite comme une activité agricole réalisée dans un espace
intermédiaire entre la ville et la campagne et qui entretient des liens commerciaux avec le
milieu urbain sans compter le fait qu’elle soit soumise aux effets de la proximité de celui‐ci.

L’agriculture périurbaine est celle qui se trouve en périphérie de la ville, dont les produits sont
destinés à la ville et pour laquelle il existe une alternative entre usages agricoles d'une part et
non agricoles d'autre part (Moustier et Mbaye, 1999 ; Guerrier, 2017). Elle constitue un levier
important dans l’approvisionnement des villes, et le maraîchage y occupe une place très
importante.

2.1.2. Agriculture familiale


Laplante (2014) citant la FAO définit l’agriculture familiale comme celle mettant l’accent sur
la famille, et englobant diverses formes d’agriculture présentes sur la planète, du moment que
les acteurs directs ne sont pas des entreprises ou des investisseurs. Selon lui « L’agriculture
familiale englobe toutes les activités agricoles reposant sur la famille, en relation avec de
nombreux aspects du développement rural. Elle permet d’organiser la production agricole,
forestière, halieutique, pastorale ou aquacole qui, sous la gestion d’une famille, repose
principalement sur de la main-d’œuvre familiale, aussi bien les hommes que les femmes »

Cette forme d’agriculture présente de nombreux atouts. Elle constitue un moyen efficace dans
la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire dans la plupart des pays en développement.
Elle joue un rôle crucial en matière de maintien et de création d’emplois lorsque d’autres

4
secteurs comme celui de l’industrie n’offrent pas suffisamment de débouchés pour les
populations contraintes de délaisser leurs terres (Laplante, 2014).

2.1.3. Exploitation agricole


Selon la FAO l’exploitation agricole « est une unité économique de production agricole
soumise à une direction unique et comprenant tous les animaux qui s’y trouvent et toute la
terre utilisée, entièrement ou en partie, pour la production agricole, indépendamment du titre
de possession, du mode juridique ou de la taille ».

Pour Ferraton et Touzard (2009) l’exploitation agricole doit être étudiée comme une interaction
de plusieurs éléments constituant un système. Car pour les agriculteurs, leurs exploitations
doivent être considérées comme des systèmes à part entière, qu’il s’agisse de petites unités de
subsistance ou de grandes exploitations (FAO, 2001).

2.1.4. Systèmes de culture


De nombreux auteurs ayant travaillé sur la notion de système de culture se sont mis d’accord
sur le fait que c’est une combinaison des facteurs de production au sein d’une exploitation
agricole. Ainsi, selon Sebillotte (1990) le système de culture est défini comme « l'ensemble des
modalités techniques mises en œuvre sur des parcelles cultivées de manière identique »

Selon l’auteur, chaque système est défini par :

 Les différentes cultures ainsi que leur ordre de succession


 L’ensemble des itinéraires techniques appliqués à ces différentes cultures incluant le
choix des différentes variétés.
L’itinéraire technique est défini comme une suite logique et ordonnée d’opérations culturales
dans le temps, appliquées à une culture ou une association de cultures, de la préparation du
terrain jusqu’à la récolte, permettant de contrôler le milieu et d'en tirer une production donnée
(Sebillotte, 1974).

2.2. Caractérisation des systèmes de cultures


L’une des étapes clés dans la caractérisation des systèmes de culture, c’est de comprendre la
logique qui pousse les agriculteurs à implanter telle ou telle espèce après une autre sur une
même parcelle, telle culture après une période de jachère, etc. C’est pourquoi la succession des
espèces cultivées sur une même parcelle dans le temps contribue fondamentalement dans la
définition d’un système de culture. Ainsi, la rotation est la succession des cultures selon un

5
certain ordre dans le temps, tandis que l’assolement est la répartition des différentes cultures
dans l’espace (Ferraton et Touzard, 2009).

Pour caractériser un système de culture il faut prendre en compte:

 Les caractéristiques des parcelles où ce système est pratiqué (topographie, altitude,


taille, sol, etc.) ;
 Les espèces qui les constituent, les rotations culturales, les successions de cultures,
 L’association ou la culture pure
 Les itinéraires techniques pratiqués
 La reproduction de la fertilité
 Les produits et les sous-produits du système de culture
 Les moyens de protection mis en œuvre contre les ravageurs

2.2.1. Evaluation des performances des systèmes de culture


Il est très important d’analyser le fonctionnement des systèmes de culture ainsi que leurs
performances agronomiques pour comprendre la logique qui pousse les agriculteurs à les
pratiquer. Cependant, cette analyse ne peut pas se limiter seulement à ces étapes. Il est très
important également d’évaluer leur rentabilité économique pour voir ce que les agriculteurs
pourraient en tirer (Ferraton et Touzard, 2009).

2.2.2. Les rendements


Pour évaluer le rendement, il faut donc connaitre les surfaces. En effet, le rendement est la
production par unité de surface. Dans les exploitations agricoles, en général les agriculteurs ne
connaissent la superficie de leurs parcelles qu’en mesures locales. Dans le cas contraire, il est
donc possible de les estimer sur place en parcourant les parcelles à pied (GRET/FAMV, 1990).

2.2.3. Le produit brut


Le produit brut (PB) correspond au volume de la production totale d’un système de culture ou
d’une culture, multipliée par le prix unitaire de vente de chaque produit ou de la culture en
question (AVSF, 2020). Le produit brut est calculé par la formule suivante.

PB =Les
2.2.4. production finale ×intermédiaires
consommations prix unitaire

Ferraton et Touzard (2009) définissent les consommations intermédiaires comme « l’ensemble


des biens et services utilisés et intégralement consommés au cours d’un cycle de production ».

6
Ces biens sont : les semences, les engrais, les pesticides, etc. Les services, eux, sont les travaux
que l’agriculteur ne peut pas réaliser lui-même.

2.2.5. La valeur ajoutée brute


La valeur ajoute brute (VAB) est la différence entre le produit brut et les consommations
intermédiaires.

VAB= PB - CI

La VAB correspond donc à la différence entre ce que l’agriculteur consomme pour arriver à sa
production et la valeur totale de sa production. Cette différence correspond à la valeur qu’il a
créée ou ajoutée à son travail. C’est en quelque sorte la mesure de la richesse produite par
l’agriculteur (Ferraton et Touzard, 2009).

2.3. Le maraichage
Le terme maraichage vient du latin « mariscus », terme relatif aux marais. Tout d’abord ce
concept s’est appliqué aux cultures de légumes réalisées dans les marais. Le concept a évolué
dans le temps, et est devenu une branche des sciences horticoles orientée vers la culture
intensive et professionnelle des légumes. Selon Bognini (2010) le maraîchage assure la
production d’une grande variété de légumes permettant l’amélioration du régime alimentaire
des ménages.

Selon Larousse le maraîchage c’est la culture intensive des légumes et certains fruits, en plein
air ou sous abri. Cette définition va nous amener à définir les notions de légumes.

Selon Diouf et al. (1999) cités par Yehouenou (2011), les légumes se définissent comme toute
partie comestible d’une espèce potagère. Les principaux légumes cultivés peuvent être classés
en fonction de l’organe consommé (Tableau 1).

7
Tableau 1: Les types de légumes

Type Description
Légumes fruits Tomate, aubergine, poivron, piment gombo, melon, pastèque
concombre, cornichon, courge, courgette, à cette catégorie se
rattachent aussi les gousses récoltées avant maturité : haricot
vert, petit pois...
Légumes feuilles Dans cette catégorie, les feuilles sont consommées, parfois
seulement le limbe ou le pétiole. Ce sont d'abord les salades,
laitue, amarante, mâche, céleri, chou, épinard, fenouil,
l'oseille, etc.
Légumes racines Carotte, betterave, navet, radis...
Légumes tiges Asperge, poireau, etc., les bulbes des alliacées: ail, échalote,
oignon, etc.
Les légumes fleurs Dans cette catégorie, les inflorescences ou les fleurs en
boutons sont consommées: chou-fleur, brocoli, câpres, ou bien
le réceptacle floral du jeune capitule. Ex : artichaut
Les tubercules Ce sont les organes issus de la tubérisation de tiges
souterraines, ils se distinguent par leur forte teneur en glucides
de réserve (amidon ou inuline) : igname, patate douce, pomme
de terre, etc.
Fines herbes Elles sont utilisées comme condiments : cerfeuil, ciboulette,
estragon, laurier, persil, Thym
Source : Jean Denis, 2015 ; Cognet, 2021

2.4. Agriculture dans les zones de montagne


Selon Benjamin (2017) citant Santini et al. (2013), la commission européenne dans l’article
18.1 de la régulation (EC) 1257/1999 : LFA Mountain, définit les zones de montagne comme
des zones caractérisées par des utilisations limitées des terres et par une augmentation du coût
de production due à des conditions climatiques difficiles, l’altitude et des pentes raides.

Au niveau mondial, ces régions couvrent environ 24% de la superficie des terres et comptent
environ 12% de la population. Grace aux conditions pédoclimatiques favorables au
développement de certaines cultures, ces régions présentent de fortes potentialités agricoles.
Cependant, des contraintes liées aux pentes et la non mécanisation de l’agriculture font que

8
dans ces zones l’agriculture est plutôt une agriculture de subsistance caractérisée par une faible
productivité (FAO, 2013).

2.4.1. Le Maraichage en zones de montagnes tropicales


En fonction des pays, le maraichage dans ces régions varie d’un endroit à l’autre. Les
principales cultures qui y sont pratiquées sont généralement : le poivron, la tomate, le piment,
les amarantes, les concombres, la laitue, la pomme de terre, la carotte, les choux, etc. Toutefois,
il faut préciser que celles qui sont très exigeantes en eau sont plus adaptées aux montagnes
humides avec des sols de bonne qualité (Nyabyenda, 1994).

2.5. Les principales contraintes de production en milieu périurbain


Selon des études, la production agricole en milieu périurbain fait face à un ensemble de
contraintes qui sont différentes d’un pays à un autre. Pour Moustier et David (1996), les
principales contraintes de l’agriculture périurbaine sont : le climat, le foncier et l’accès aux
intrants. Cependant, pour Temple et Moustier (2004), en plus des contraintes sus-citées,
l’agriculture périurbaine fait face à une autre contrainte liée à la commercialisation des produits
due à une forte variation des prix sur les marchés. Tandis que pour Golhor (1995), il faut ajouter
également le problème d’accès au crédit.

Ces contraintes constituent un obstacle pour le développement de l’agriculture dans le milieu


périurbain. En effet, avec le développement accéléré des villes, il y a de plus en plus de
concurrence entre l’urbanisation et l’agriculture pour les terres (CIRAD, 2019). De plus, il faut
se rappeler également que dans les pays du sud la question foncière est très délicate à traiter,
avec les conflits terriens au sein même des familles pour des questions d’héritage, ce qui
conduit à l’émiettement des terres.

La contrainte des intrants (semences sélectionnées adaptées aux conditions locales, fertilisants,
produits de protection des plantes) est due généralement à cause des difficultés de trésorerie
des petits producteurs qui les empêchent de s’approvisionner en intrants.

2.6.- La production de légumes en Haïti


2.6.1.- Volume de production
Les données trouvées sur la production de légumes en Haïti ne sont pas à jour. Selon les
informations fournies par la FAO (2011) cité par Moïse (2017), la production de légumes frais
en Haïti était estimée à environ 121 400 TM. Cependant, des études ont donné des estimations

9
plus importantes à partir des données recueillies sur le terrain. Selon ces estimations, la
production de légumes serait autour de 250 000 TM (IICA et al. 2013).

Les dernières statistiques de la FAO sur la production de légumes en Haïti datent de 2020,
selon ces données la superficie cultivée en légumes en 2020 était de 26 000 ha environ pour
une production estimée à 120 748 tonnes de légumes (FAOSTAT, 2022). Selon ces mêmes
données, la production a chuté de 125 000 tonnes en 2013 à environ 120 000 tonnes en 2020.
Cette chute de production est probablement due à une baisse de rendement, comme l’ont
remarqué (IICA et al., 2013) ayant constaté un faible rendement des légumes en Haïti par
rapport aux rendements potentiels de ces espèces.

2.6.2. Systèmes de culture


En Haïti plusieurs systèmes de culture sont pratiqués dans la filière maraîchère. Les légumes
sont souvent associés à d’autres cultures dans des combinaisons complexes considérées très
intéressantes du point de vue de bénéfices tirés par les espèces impliquées dans les associations
et également du point de vue de la complémentarité nutritionnelle (MARNDR, 2012). Dans la
région de Kenscoff les systèmes de culture présentent une grande diversité d’associations de
cultures. Il y a celles entre les espèces maraîchères (chou//laitue//tomate ; poireau//piment,
poivron//poireau//épinard, pomme de terre//carotte//poireau, etc.), et celles entre les cultures
maraîchères et d’autres espèces (carotte//haricot//maïs, maïs//tomate,
Poireau//poivron//haricot, etc.) (IICA et al., 2013).

2.6.3. Les principales zones de production maraichère en Haïti


Les légumes sont cultivés dans presque toutes les zones de haute altitude ainsi que dans
certaines zones de basse altitude du pays. Le tableau 2 présente les principales zones de
production de légumes dans les dix départements du pays ainsi que leurs principales cultures.

10
Tableau 2: Les principales zones de production maraîchère d’Haïti et leurs productions

Département Zone Principales productions


Plaine du cul de sac Amarante, aubergine, calalou, échalote,
poireau, indigène, maïs vert, betterave
Ouest Plaine de l’Archaie Tomate, amarante
Plateau des palmes Mirliton, chou « local »
Plateau de Cornillon Chou
Kenscoff-Seguin Poireau, oignon, chou, carotte, pomme de
terre, laitue, brocoli, Betterave, tomate,
Ouest-Sud-Est artichauts, cresson, persil, squash
Forêt des Pins Chou, pomme de terre, oignon, poireau
indigène
Plateau La Vallée de Chou, mirliton, cives, thym, pomme de
Sud-Est
Jacmel terre
Vallée de l’Artibonite Tomate, oignon, lalo, maïs vert, gombo
(calalou), aubergine, Amarante
Artibonite Plateau de Goyavier Chou
Plaine des Gonaïves Aubergine, gombo, amarante
Plaine de l’Arbre Échalote
Plateau de Salagnac Carotte, chou, poireau local, Thym, persil
Nippes
cives, mirliton, pomme de terre
Sud Plaine des Cayes-Cavaillon Tomate, Amarante, poireau, maïs vert
Nord Saint-Raphaël Oignon, carotte, amarante, betterave
Petits périmètres Bas- Tomate, chou, amarante
Centre plateau
Plateau de Baptiste Chou, cresson, Mirliton, pomme de terre
Nord-Ouest La Croix St-joseph Chou, Carotte
Plateau Carice-Mont- Chou, Mirliton
Nord-est Organisé
Plaine Maribaroux Tomate, gombo

Source : Bellande, 2005

11
2.6.4.- Calendrier de production
La division d’Haïti en plusieurs zones agroclimatiques, favorise la production d’un ensemble
de légumes (GRET/FAMV, 1990). Ceux-ci permettent l’approvisionnement des plus grands
marchés du pays, principalement ceux de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Le tableau
3 présente les diverses zones de production ainsi que leur calendrier de production de légumes.

Tableau 3: Quelques légumes cultivés en Haïti et leur calendrier de production

Source : IICA et al., 2013

12
2.7. Présentation des cultures abordées dans cette étude
2.7.1. La laitue
De nom scientifique Lactuca sativa, la laitue est une plante herbacée annuelle de la famille des
Compositae cultivée pour ses feuilles. Originaire du Moyen-Orient, sa culture est diffuse autour
de la méditerranée, en Chine, puis en Europe et en Amérique (CIRAD/GRET, 2012).

2.7.1.1. Ecologie
La laitue est d’origine tempérée, et ne supporte pas les fortes chaleurs : la température optimale
pour sa culture se situe entre 13 et 18°C. Lorsque la température moyenne journalière se situe
entre 21° et 27°C, la laitue ne pomme pas et les plants peuvent monter en graine. Lorsque les
températures dépassent les 30°C dans le sol, la germination des graines est inhibée
(CIRAD/GRET, 2012).

2.7.1.2. La culture
La laitue préfère un pH autour de 7 et ne supporte pas un sol trop humide en fin de cycle. La
culture ne supporte pas les excès en Azote, toutefois des apports en matière organique peuvent
être réalisés avant la plantation (Chambre d’agriculture de Guyane, 2018). Elle se multiplie en
pépinières, et le repiquage se réalise lorsque les plants atteignent quatre ou cinq feuilles
(CIRAD/GRET, 2012).

2.7.1.3. Les maladies et les ennemis de la laitue


Les principaux ennemis et maladies les plus graves de la culture en conditions tropicales sont
les nématodes à galles (Meloidogyne sp), les chenilles défoliatrices, les mouches mineuses
(Liriomyza spp.), les aleurodes (Bemisia tabaci) la pourriture du collet, la cercosporiose
(Chambre d’agriculture de Guyane, 2018). Toutefois, en condition de montagne avec une
agriculture reposée essentiellement sur la pluie, la cercosporiose ne constitue pas vraiment un
problème majeur pour la culture.

La récolte a lieu environ deux mois après le semis pour les laitues pommées et une trentaine de
jours après le semis pour les laitues à couper. En fonction du cultivar utilisé et du climat, les
rendements peuvent varier entre 5 et 15 t/ha (CIRAD/GRET, 2012).

2.7.2. La tomate
Originaire des zones tropicales d’altitude d’Amérique du Sud, la tomate est une plante herbacée
annuelle, cultivée dans l’ensemble de la zone intertropicale. De nom scientifique Solanum
lycopersicum ou Lycopersicon esculentum, elle fait partie de la famille des Solanacées et est

13
cultivée pour ses fruits riche en vitamines B et C. La plante se multiplie par graines et présente
deux types de croissance selon les variétés : déterminée et indéterminée. (Naika et al, 2005)

2.7.2.1. L’écologie de la tomate


La tomate préfère une température optimale se situant entre 10 et 30°C, avec une croissance
maximale se situant entre 21 et 25°C pour la plupart des variétés (CIRAD/GRET, 2012). La
tomate pousse mieux dans des sols où le pH varie entre 5,5 et 6,8 et où l’approvisionnement en
éléments nutritifs est adéquat et suffisant (Naika et al, 2005).

2.7.2.2. La culture
Dans la culture de la tomate le choix des variétés est très important en fonction des zones. Si
la culture est réalisée dans des zones tropicales de basse altitude, il faut utiliser des variétés
pouvant supporter des températures élevées. Cependant dans les zones d’altitude, des variétés
de zone tempérée peuvent être utilisées (Naika et al, 2005 ; CIRAD-GRET, 2012).

Selon CIRAD/GRET (2012) et Haougui (2015), les principaux ravageurs de la culture sont les
aleurodes (Bemisia tabaci), vecteurs de virus, le thrips Frankliniella occidentalis en zones
fraîches (vecteur du virus TSWV), les mouches mineuses (Liriomyza sp.), les chenilles de
noctuelles (Heliothis sp.), les pucerons, les acariens (tétranyques, acariose bronzée) et les
nématodes (Meloidogyne sp.).

2.7.2.3. Les maladies et les ennemis de la tomate


Pour les mêmes auteurs, les principales maladies sont le flétrissement bactérien (Ralstonia
solanacearum), la gale bactérienne (Xanthomonas vesicatoria) et les champignons du feuillage
(oïdium, corynespora, alternaria, mildiou, etc.). Des virus affectent également les cultures et
les geminivirus (TYLCV, PYMV...) transmis par les aleurodes sont parmi les plus importants.

2.7.3. La pomme de terre


Issue de la famille des Solanacées, la pomme de terre est une plante herbacée cultivée pour ses
tubercules, riches en amidon. De nom scientifique Solanum tuberosum, elle est originaire
d’Amérique du Sud, et a été introduite en Europe au XVIe siècle, puis en Asie (Vanderhofstadt
et Jouan, 2009).

2.7.3.1. Ecologie de la plante


La température optimale de végétation se situe entre 12° et 18°C. Une pluviométrie de 500 à
750 mm, bien répartie, est nécessaire pendant le cycle de culture. En effet, une sécheresse,
même de courte durée peut entrainer une baisse de la production de tubercules. En ce qui a trait

14
au pH, la pomme de terre préfère les sols légèrement acides avec un pH de 5 à 6,5.
(Vanderhofstadt et Jouan, 2009 ; CIRAD-GRET, 2012).

2.7.3.2. La culture
La pomme de terre est plantée sous forme de tubercule ou fragments de tubercules germées.
Généralement il faut entre 1,2 à 2,5 tonnes de semences par hectare. Il faut s’assurer que les
tubercules sont indemnes de maladies fongiques et virales avant la plantation. Pour la
plantation, le sol doit être labouré profondément. (CIRAD-GRET, 2012).

2.7.3.3. Les maladies et les ennemis de la pomme de terre


Selon IRDA (2002) la pomme de terre fait face à un ensemble de maladies et ennemis qui
limitent la production. Ce sont : les viroses, le mildiou (Phytophtora infestans) l’une des
maladies les plus redoutables de la pomme de terre, le flétrissement bactérien (Ralstonia
solanacearum) ; le rhizoctone (Rhizoctonia solani) ; les nématodes (Meloidogyne sp.,
Heterodera rostochiensis) et les noctuelles qui coupent les tiges à la levée.

2.8. Etat de l’art sur le maraichage périurbain


Il est important de noter que selon la littérature consultée, aucune étude sur l’analyse du
maraichage n’a été réalisée dans la zone d’étude à ce jour. Toutefois plusieurs études ont déjà
été menées sur le maraichage ailleurs. Bien que ces études n’ont pas été réalisées dans les
mêmes contexte que la nôtre, mais elles sont importantes pour nous, car elles nous permettent
de faire une comparaison entre différents contextes, et également une différence entre les pays.

Ainsi, Ouatara (2016) dans son mémoire de fin d’études intitulé « Caractérisation des systèmes
de production maraîchers et analyse des déterminants de la fertilité des sols sous cultures
maraichères dans la province du Houet (Burkinafaso) » a caractérisé les exploitations
maraîchères. Il a trouvé que le maraîchage dans cette province était une activité principalement
masculine. Ses résultats ont montré que la production légumière était très diversifiée. Les
spéculations les plus cultivées par les producteurs étaient la tomate, le chou, la laitue, le poivron
et l'oignon bulbe.

Pour Bosso et al (2020) dans leur article sur la caractérisation des systèmes de cultures
maraîchères dans deux localités du district d’Abidjan (Anyama et Port-Bouët) au sud de la
Côte d’Ivoire, les résultats ont révélé la présence de 19 espèces de légumes-feuilles et fruits
issus de 11 familles et 16 genres, cultivés selon trois systèmes culturaux. La majorité des
maraichers font usage d’une gamme variée de produits phytosanitaires pour le traitement de

15
leur culture. Les principales contraintes à la production étaient : l’insécurité foncière, la
pression des ravageurs, l’absence d’agents d’encadrement et le faible appui à la vulgarisation.
Selon les auteurs, pour améliorer le rendement des cultures maraîchères à Abidjan, « il faut
adopter une politique d’intégration du maraichage dans les plans d’aménagement urbain,
renforcer la vulgarisation agricole en impliquant tous les acteurs et utiliser des méthodes de
lutte intégrée pour pouvoir lutter contre les bioagresseurs ».

Simeni et al. (2009) ont mené une étude sur les systèmes de culture des zones urbaine et
périurbaine dans la ville de Djougou au Nord-Ouest du Bénin. L’objectif était d’identifier et de
caractériser les systèmes de cultures maraîchères de ces zones. Pour ce faire, ils ont fait une
analyse économique des différents systèmes de culture identifiés et ont effectué une estimation
des marges brutes et nettes. Leurs résultats ont révélé trois principaux systèmes de cultures
maraîchères à savoir, le système de cultures traditionnelles, le système de cultures mixtes et le
système de cultures exotiques. Ils ont remarqué que par rapport aux systèmes traditionnel et
mixte, le système de cultures exotiques a permis d’obtenir les meilleures marges brutes. Selon
leurs résultats, les facteurs identifiés comme influençant la marge brute ont été « le coût de
l’engrais, le coût des pesticides et le coût des semences ».

Quant à Ouédraogo et al (2019), ils ont caractérisé la diversité des exploitations maraîchères
de la région de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. Dans leur étude, ils ont réalisé une typologie
basée sur les pratiques maraîchères afin d’évaluer le potentiel de ces exploitations vers des
systèmes de culture plus écologiques. Ils ont remarqué que toutes les exploitations pratiquent
des rotations et des associations de culture, mais le problème c’était au niveau de l’usage des
pesticides de synthèse. Selon les auteurs, la rotation et les associations culturales ainsi que la
fertilisation organique constituent un atout majeur pour initier la transition agroécologique des
systèmes de culture maraîchers.

Nathan et al (2016), ont mené une étude sur le maraichage périurbain à Lubumbashi. Dans leur
travail ils ont étudié un facteur très important, souvent négligé par les études, celui de l’accès
à la terre. Ils ont analysé le mode d’accès à la terre et la gestion des superficies maraîchères
périurbaines afin de comprendre comment le statut foncier peut induire ou non l’insécurité
foncière. De ce fait, ils ont interviewé 102 maraichers dans 7 sites maraichers de la zone
périurbaine de Lubumbashi. Selon les résultats, les parcelles emblavées étaient de petite taille
avec des moyennes de 1274,9 m2. Ils ont conclu que les locataires étaient le groupe ayant couru
le plus de risque foncier, car 58% d’entre eux ont vu une partie de leurs terres soit donné à

16
d’autres agriculteurs, soit affectée à d’autre activités non agricoles, empêchant ainsi leur
activité de maraichage.

Quant à Nzolameso (2010), dans sa thèse de doctorat sur les sites maraîchers de Kinshasa en
RD Congo, il a analysé les contraintes que rencontrent les maraichers dans cette ville. Il a établi
une typologie des contraintes liées à la pratique maraîchère aux environs de la ville. Il a trouvé
que les contraintes sont liées les unes avec les autres. Selon les résultats, l’auteur a classé les
différentes contraintes identifiées par les maraîchers en trois types distincts constituant une
typologie des contraintes. Ce sont : des contraintes sociales, économiques et techniques (figure
2).

Figure 1: Typologie des contraintes rencontrées dans les systèmes maraichers


Source : Nzolameso, 2010

L’une des études qui se rapproche de la nôtre est celle de Rushigira (2017) qui a fait une analyse
technico-économique de la production maraichère à Kamanyola en RDC. Dans son étude il a
identifié les contraintes auxquelles font face les producteurs ainsi que les stratégies utilisées
par ceux-ci pour assurer leur production maraîchère. Les contraintes observées étaient divisées

17
en contraintes techniques (Non mécanisation, manque d’infrastructures de conservation et de
stockage), économiques (insuffisance de moyens financiers, coûts de production trop élevés)
et institutionnelles (non accès au crédit, non accès aux services d’appuis), dont l’ensemble
constitue autant de facteurs déclencheurs du dysfonctionnement de la pratique maraîchère.
Selon l’auteur les stratégies choisies par les maraîchers dépendent de la perception des
contraintes rencontrées et des ressources facilement mobilisables. Toutefois, il est à préciser
que son étude n’a pas été réalisée dans un contexte périurbain comme la nôtre.

18
III.- MATERIEL ET METHODES
3.1. Zone d’étude
L’étude a été menée à Kenscoff, une commune située à 12 km de Pétion-Ville et 24 km de
Port-au-Prince, dans le département de l’Ouest, en Haïti. Elle occupe une superficie de 208.23
km2. Administrativement, elle est divisée en cinq sections communales : Nouvelle-Tourraine,
Bongars, Sourçailles, Belle Fontaine et Grand Fond (Mairie de kenscoff, 2008). Selon les
données fournies par la IHSI en 2015, Kenscoff a une population estimée à 57 434 habitants
dont 40.44% vivent en milieu urbain. Kenscoff fait partie du Massif de la Selle, plus haute
chaine de montagne en Haïti qui culmine à 2 680 m d’altitude.

Figure 2: Localisation et limites administratives de la commune de Kenscoff


Source : Mairie de Kenscoff, 2015.

19
3.1.1. Climat
Par son altitude élevée, Kenscoff bénéficie d’un climat de type montagnard. La température
moyenne varie entre 15 °C en février et 18,6 °C en septembre (figure 3), avec un gradient de
température de 0,75 °C par 100 m d’altitude (Mairie de Kenscoff, 2008). En termes de
pluviométrie, les précipitations annuelles sont de l’ordre de 1 600 à 2 000 mm, avec deux
saisons bien marquées ; une saison pluvieuse qui va du mois d’avril au mois d’octobre, et une
saison sèche qui va du mois de novembre au mois de mars (figure 3).

Figure 3:Température et pluviométrie de Kenscoff


Source : https://geotsy.com/fr/haiti/kenscoff-24067/le-temps-et-le-climat

3.1.2. Sol
Culminant à 1500m environ, Kenscoff est une zone de montagne caractérisée par deux types
de morphologie. Une morphologie karstique marquée par des sols calcaires et une morphologie
avec des pentes ravinées et accidentées développées sur des roches mères volcaniques
basaltiques (Benjamin, 2019). Grace à des conditions climatiques favorables, les sols de
Kenscoff ont évolué vers une dominance du groupe des ferralitiques sur des matériaux
géologiques comme le calcaire et le basalte (Destin, 2012; Benjamin, 2019)

Selon une étude menée par Jeune (2020) dans la région de Kenscoff, les principaux sols de
Kenscoff sont des sols acides à modérément acides avec des pH variant de 4,6 à 6,0. Malgré le
développement de la plupart de ces sols sur le calcaire, il a été remarqué que la désaturation
associée à la lixiviation des bases pourrait occasionner des déficiences en calcium et
magnésium.

3.1.3. Occupation de sol


Le climat relativement frais ainsi que l’amplitude thermique annuelle de la commune de
Kenscoff sont très favorables à la culture des légumes de type tempéré comme : la betterave,
la carotte, le chou, l’oignon, la laitue et la pomme de terre. C’est pourquoi le maraichage occupe

20
une place prépondérante dans la production agricole de cette région. Quant aux cultures
vivrières, comme le haricot, le maïs, la patate douce, l’igname, etc., elles sont cultivées soit en
association ou en rotation dans les zones de moyenne altitude (Mairie de Kenscoff, 2015). Le
Tableau 4 présente les potentialités agricoles des différentes sections communales de Kenscoff.

Tableau 4: Production agricole des différentes sections communales de Kenscoff

Section communale Production agricole


Nouvelle Touraine Pois, maïs, canne à sucre, manioc, petit mil, arachide,
café, maraichage
Bongars Poireau, pomme-de-terre, maïs, pois
Belle Fontaine Pois Congo, petit mil, poireau, arachide, banane, café
Sourcailles Poireau, pomme de terre, carotte, chou, cresson,
Grand Fond Pomme de terre, tomate, Chou, laitue, poireau

Source : (Mairie de Kenscoff, 2008)

3.2. Matériel
Dans ce travail le matériel végétal a été constitué des cultures ciblées par notre étude, qui étaient
en place dans les parcelles des maraichers. Il s’agit de la pomme de terre (Solanum tuberosum),
la tomate (Solanum lycopersicum) et la laitue (Lectuva sativa). En ce qui concerne le matériel
technique de collecte des données, il a été constitué d’un questionnaire d’enquête, d’un GPS et
d’un appareil de photo numérique.

3.3. Méthodologie
3.3.1. Choix et délimitation de la zone d’étude
Le choix de la commune de Kenscoff a été motivé par deux principales raisons. Premièrement,
par son microclimat favorable au maraichage, qui fait d’elle une référence en matière de
production de légumes. Deuxièmement, par sa proximité géographique avec la zone
métropolitaine de Port-au-Prince, où la demande en légumes est très élevée.

Compte tenu de la diversité des cultures et des potentialités de chaque section dans la commune
de Kenscoff, cette étude a été menée dans trois sites maraichers (Robin, Mahotière et Lefèvre)
de la section communale de Grand Fond, l’une des principales zones de production maraichère
de la commune. Ces trois sites ont été choisis pour leur spécificité dans la production de pomme
de terre, tomate et laitue, et également selon un gradient d’altitude ; avec le site de Robin le
plus élevé et Lefèvre le plus bas.

21
3.3.2. Choix des spéculations
D’une façon générale cette étude se propose de montrer la diversité des espèces maraichères
cultivées à Kenscoff. Mais, de façon spécifique elle a ciblé trois des espèces les plus cultivées
par les producteurs durant la campagne agricole de printemps (mars à juin). Cela nous a permis
de mieux faire les observations dans les parcelles.

3.3.4. Collecte des données


Dans le cadre de ce travail, les données utilisées proviennent de la documentation et d’une
enquête de terrain. La documentation nous a permis de recueillir les données secondaires et
l’enquête de terrain, quant à elle, nous a permis de collecter les données primaires.

3.3.4.1. La documentation
Les données secondaires ont été recueillies à travers une recherche bibliographique sur la
thématique abordée dans l’étude. Celle-ci concerne des ouvrages, des articles scientifiques, des
mémoires de fin d’études ainsi que des rapports officiels effectués par le Ministère de
l’Agriculture et du Développement Rural (MARNDR) et d’autres organismes travaillant dans
le secteur agricole en Haïti. La bibliographie a fait ressortir les traces de cette approche.

3.3.4.2. Les données primaires


La collecte des données primaires a été réalisée en deux phases : une phase exploratoire où des
rencontres ont été effectuées avec les autorités locales et d’autres organismes travaillant dans
la zone d’étude et une deuxième phase qui concerne l’enquête de terrain. Celle-ci s’est déroulée
au cours des mois avril, mai et juin 2022.

a) La phase exploratoire
Deux visites de terrain ont été réalisées afin de nous permettre de rencontrer et d’identifier les
principaux acteurs opérant dans la filière maraîchère dans la commune de Kenscoff. Ces visites
nous ont permis également de choisir les périmètres maraichers ainsi que les principales
cultures à étudier. Les cultures ont été choisies en fonction de la potentialité de la section
communale de Grand Fond, et les sites maraichers ont été sélectionnés sur base de leur
importance dans la production maraîchère de la section. Au cours de cette phase exploratoire
nous avons rencontré des autorités locales ainsi que des représentants d’institutions locales.

b) Phase d’enquête approfondie


Au cours de cette phase, une enquête a été réalisée auprès des maraichers à l’aide d’un
questionnaire d’enquête préalablement élaboré à cet effet. C’est à partir de cette enquête que
les informations relatives à l’activité du maraichage ont été collectées.

22
3.3.5. Echantillonnage
Notre population cible a été constituée essentiellement de maraichers (homme ou femme)
exerçant l’activité du maraichage à Grand Fond, principalement dans les sites de Robin,
Lefèvre et Mahotière. Pour arriver à une certaine représentativité de notre échantillon, la
méthode d’échantillonnage aléatoire stratifié a été utilisée, avec un taux de sondage de 40%.
L’échantillonnage a été effectué à partir d’une base de données mise à notre disposition par des
autorités travaillant dans la zone d’étude (tableau 5).

Tableau 5: Localisation et répartition des maraîchers par site

N0 Sites Nombre de Effectif des maraichers


maraichers producteurs enquêtés
01 Robin 105 42
02 Mahotière 100 39
03 Lefevre 65 27
Total 270 108

3.3.5.1. Le questionnaire
Pour atteindre nos objectifs, une série de questions a été adressée aux maraichers via un
questionnaire d’enquête. Ces questions concernent : les caractéristiques générales des
maraichers, les systèmes de culture, la situation foncière, les intrants et outils agricoles, la main
d’œuvre ainsi que les différentes contraintes auxquelles ils font face.

 Les caractéristiques des maraichers : Pour dresser le profil et les caractéristiques des
maraichers les informations concernant leur genre, âge, statut matrimonial, niveau
d’études, taille du ménage, expérience, les principales activités ont été collectées
 Les Systèmes de culture : Pour caractériser les systèmes de culture, les informations
qui ont été collectées étaient : Les principales espèces cultivées, les types de culture
(monoculture, association, rotation), les rendements, l’historique des parcelles, etc.).
 La Situation foncière : Pour décrire la situation foncière, nous avons collecté des
informations relatives au mode d’accès à la terre (mode de faire-valoir), nombre de
parcelles et la superficie des parcelles.
 Caractéristiques des intrants et outils agricoles : Dans cette partie nous avons
collecté les informations sur les semences utilisées (les types de semences utilisés, les
variétés, les lieux d’approvisionnement, la quantité utilisée etc.).

23
Des informations ont été collectées également sur les fertilisants (le type, la quantité
utilisée, le mode d’approvisionnement) et les produits phytosanitaires (le type de
produit, la quantité utilisée, les moyens de protection utilisés). Pour les outils (les types,
la phase de production où ils sont utilisés)
 La main d’œuvre : Le type de main d’œuvre utilisé (familiale, salarié), la quantité
utilisée par phase de production., les contraintes par rapport à la main d’œuvre et les
stratégies utilisées ?
 Les contraintes de production : Les informations concernant les principales
contraintes rencontrées par les producteurs ont été collectées ainsi que les solutions
qu’ils ont envisagées pour faire face à ces contraintes.

3.3.5.2. Evaluation des rendements


Dans la zone de Kenscoff les récoltes sont évaluées par sac pour la pomme de terre et par panier
pour la tomate et la laitue. Pour estimer les rendements nous avons collecté les données de
rendement dans les exploitations puis nous les avons ramenées à la superficie cultivée et ensuite
à l’hectare en utilisant la formule suivante.

Rendement (t/ha) = [(nbre de sacs/paniers récoltés ×poids d’un sac/panier) /superficie


exploitée(cx)] /1,29

1 carreau=1,29 ha

3.3.5.3. Analyse économique


Selon les données de l’enquête, des calculs économiques ont été effectués. Ils concernent
principalement le produit brut (PB) et la valeur ajoutée brute (VAB). Ensuite ces calculs ont
été ramenés à l’hectare dans le but de comparer les résultats économiques des cultures. Le
Tableau 6 présente les indications qui ont été utilisées pour effectuer les calculs.

Tableau 6: Formule de calcul du PB et de la VAB

Indicateur Formule
Volume total de la production x prix unitaire au moment de
Produit Brut (PB)
la vente

24
Produit Brut – Consommations Intermédiaires(CI)
Valeur Ajoutée Brute (VAB)
(semences, intrants, …)
Sources : Dufumier (1996) cité par Hounguè et Kindomihou (2015)

Pour la présentation des résultats économiques, le dollar Américain est utilisé comme unité
monétaire avec l’équivalence de 112 Gourdes pour 1 USD selon le taux de référence de la BRH
pour le mois de juin 2022.

3.3.6. Traitement et analyse des données


Les informations recueillies par l’enquête ont été traitées et analysées à l’aide de l’outil
informatique. Les tableurs et logiciels statistiques ont été utilisés pour le dépouillement,
l’encodage et l’analyse des données. Ainsi, Ms Excel nous a aidé à faire le dépouillement des
données issues de l’enquête de terrain et le logiciel INFOSTAT (version 9.0.0) nous a permis
d’effectuer les analyses statistiques ; le test de Fisher à 5% de probabilité a été utilisé pour la
comparaison des moyennes, et le test de Khi carré a été utilisé pour vérifier les relations entre
les variables.

3.3.7. Limites et difficultés rencontrées


Il important de souligner que ce travail a un certain nombre de limites. En effet, les différentes
contraintes dans le secteur maraicher de Kenscoff ne se limitent pas uniquement à la
production. Pour mieux les cerner, une étude entière de la filière maraîchère dans la zone serait
très intéressante. Cependant, le temps qui était alloué à la réalisation de ce travail, n’était pas
suffisant pour aborder l’étude de la filière entière dans toute sa complexité. C’est pourquoi,
notre étude s’est porté uniquement sur la problématique de la production.

Dans le cadre de ce travail nous avons également rencontré un certain nombre de difficultés,
parmi lesquelles la réticence de certains maraichers à nous fournir les informations concernant
leurs activités, croyant que nous étions dans la zone pour le compte de l’Etat. Pour contourner
cette difficulté, nous étions accompagné d’un notable de la zone qui a expliqué les maraichers
que nous étions un simple étudiant venu dans la zone pour recueillir des informations relatives
à la rédaction d’un TFE. Grace à cette démarche, nous sommes parvenu à avoir l’accord des
maraichers pour nous fournir les informations nécessaires.

La documentation concernant le maraichage en Haïti a rencontré un certain nombre de


difficultés également. Il s’agit principalement, l’indisponibilité des données sur les cultures
maraîchères, notamment la tomate, la pomme de terre et la laitue. Les quelques données

25
statistiques concernant les cultures maraîchères auxquelles nous avons eu accès datent
d’environ 10 ans, et ne présentaient pas non plus des données concernant notre zone d’étude.

En ce qui concerne les données climatiques, il était impossible de trouver des données relatives
à la commune de Kenscoff. Les contacts effectués auprès de quelques autorités concernant les
données climatiques sur les trente dernières années ont été malheureusement sans réponse
satisfaisante. Cette insuffisance de données scientifiques réelles sur le sujet ne nous a pas
permis d’évaluer l’impact des aléas climatiques sur la production maraîchère dans la zone.

26
IV. RESULTATS
4.1. Caractéristique des maraichers
4.1.1 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés
Les résultats des caractéristiques sociodémographiques des répondants de notre enquête
(tableau 7) ont révélé que 86,1% des maraichers sur les trois sites sont des hommes contre
seulement 13,9% de femmes (tableau 7). L’âge des maraichers varie entre 21 et 72 ans avec
une moyenne d’environ 43 ans. Il a été constaté que presque la moitié des maraichers sont âgés
entre 36 et 50 ans. En terme de statut matrimonial, trois quart des maraichers sont mariés et la
taille moyenne d’un ménage est d’environ 5 personnes. Du point de vue du niveau
d’instruction, les résultats nous indiquent que les maraichers sont non instruits dans 13% des
cas pendant que 42,6% ont été à l’école primaire et 39,8% à l’école secondaire. Seulement
4,6% des maraichers ont fait une étude supérieure. Cependant en terme d’expérience, ils sont
expérimentés dans le pratique du maraichage avec plus de 50% des maraichers ayant plus de
10 ans d’expérience. En terme d’appartenance à une organisation, seulement 18,5% des
maraichers ont répondu qu’ils font partie d’un groupement.

Tableau 7: Caractéristiques des maraîchers enquêtés au niveau de la section


communale de Grand Fond

Pourcentage
Caractéristiques
(N=108)
Sexe
Homme 86,1
Femme 13,9
Age
[20-35ans] 30,6
[36-50 ans] 47,2
[51 ans et plus] 22,2
Statut matrimonial
Marie(é) 75,0
Non marié(e) 25,0
Taille moyenne ménage 5,4

27
Niveau d’instruction
Non instruit 13,0
Primaire 42,6
Secondaire 39,8
Supérieur 4,6
Expérience en maraîchage
(année)
[1-10] 37,0
[11-20] 40,8
21 ans et plus 22,2
Appartenance à une organisation
Oui 18,5
Non 81,5

4.1.2. Activités secondaires des maraichers


Parmi les maraichers qui considèrent le maraichage comme leur activité principale, les résultats
ont montré qu’en termes d’activités secondaires, 68% des hommes considèrent l’élevage
comme leur activité secondaire contre 23% qui considèrent le taxi moto comme activité
secondaire. Pourtant chez les femmes le commerce des denrées alimentaires et autres produits
constitue l’activité secondaire dans 87% des cas (Figure 4)

100
90
80
Proportion

70 Elevage
60
Commerce
50
40 Taxi-moto
30 Autre
20
10
0
Femme Homme
Sexe

Figure 4: Activités secondaires des maraichers dans les trois sites

28
4.2. Contexte technique du maraichage dans la zone d’étude (Système de production)
4.2.3. Description de la situation foncière
Deux types de faire-valoir ont été identifiés dans la section communale de Grand Fond : le
FVD (héritage et achat) et le FVI (location). Il ressort de notre enquête que seulement 24,1%
des maraichers enquêtés ont des parcelles en faire-valoir indirect (FVI), 59,2% en faire valoir-
direct (FVD), tandis que 16,7% des maraichers ont acquis leurs parcelles par la combinaison
des deux types de faire-valoir (FVD et FVI) (figure 5). Le test de Khi-deux montre qu’il n’y a
pas de dépendance entre les sites maraichers et le mode de faire valoir avec une valeur de Khi-
carré de 9,09, un ddl de 4 et une valeur p de 0,0588. Ce qui explique que le mode de faire-
valoir observé ne dépend pas du site maraicher.

90
80
70
60
Proportion

50
40
30
20
10
0
Robin Lefèvre Mahotière
Site maraicher

Direct Indirect Direct-Indirect

Figure 5: Mode d’accès à la terre dans la section de Grand Fond


4.2.4. Superficie des exploitations et des parcelles maraîchères
Dans la région de Grand Fond, l’unité de mesure utilisée par les maraichers pour évaluer leur
terre est le centième de carreau qui équivaut à 129 m2, soit 0,0129 ha. Dans le cadre de notre
étude l’unité de mesure retenue est l’hectare. Les résultats de l’enquête ont révélé que les
exploitations agricoles de la zone sont de petite taille. En effet, selon le tableau 8, la taille
moyenne des exploitations agricoles est de 0,76 ha. L’analyse de variance ne montre aucune
différence significative entre les superficies exploitées dans les trois sites, p-value=0,8523
(Annexe 6). En terme de superficie moyenne occupée par les cultures, les moyennes sont très
faibles dans les trois sites enquêtés. Pour la pomme de terre et la laitue le site de Robin arrive
en tête avec respectivement 0,21 et 0,12 ha en moyenne par exploitation. Tandis que pour la
tomate c’est le site de Lefèvre qui arrive en tête avec 0,09 ha cultivé en moyenne. L’analyse de

29
variance a montré une différence significative entre la superficie occupée par les trois cultures
(p-value<0,0001). Selon la comparaison des moyennes, la pomme de terre est la culture qui
occupe le plus de superficie parmi les trois cultures (Annexe 7).

Tableau 8: Taille moyenne des exploitations et superficie moyenne occupée par les
cultures

Superficie moyenne (ha)


Site maraicher Exploitation
pomme de terre tomate laitue
agricole
Robin 0,74 0,22 0,07 0,12
Lefèvre 0,72 0,20 0,09 0,09
Mahotière 0,79 0,21 0,08 0,10
Moyenne 0,76 0,21 a 0,08 b 0,10 b

Les moyennes avec la même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% de risque
selon le test de Fisher

4.2.5. Nombre de parcelles par maraicher


Au vu des résultats de notre enquête, il ressort que les maraichers ont en moyenne 3 parcelles
de leur exploitation qui sont destinées au maraichage (figure 6), le nombre moyen de parcelles
pour les trois sites est presque similaire. Il varie entre 2 et 7 parcelles dans le site de Robin
pendant que sur les sites de Lefèvre et Mahotière il varie entre 2 et 5.

3
Quantité

1
Robin Lefèvre Mahotière
Nombre de parcelles
3.1 3 2.9
destinées au maraichage
Site maraicher

Figure 6: Nombre de parcelle par exploitant par site maraicher

30
4.2.6. Cultures maraîchères pratiquées
Parmi les 108 maraîchers enquêtés, 29 produisent la pomme de terre, 34 la tomate et 45 la laitue
(figure 7). Le test de Khi-deux ne montre aucune dépendance entre les sites et la culture
pratiquée, avec une valeur de Khi-deux de 2,19, un ddl de 4 et une valeur de p de 0,7010
(Annexe 8). Toutefois la figure 7 montre que la laitue domine par rapport aux autres cultures.
Les résultats ont montré également que les maraichers de Lefèvre pratiquent moins la pomme
de terre par rapport aux autres cultures.

50
45
40
Nombre de repondant

35
30
25 Pomme de terre
20 Tomate
15 Laitue
10
5
0
Lefèvre Mahotière Robin Total
Site maraicher

Figure 7: Nombre de répondants par culture pratiquée et par site


4.2.7. Principaux systèmes de culture
Les résultats de l’enquête nous ont montré qu’un même maraicher peut posséder plusieurs
parcelles destinées au maraichage. Ceci nous a conduit à identifier trois grands types de
système de culture dans la zone d’étude qui sont différents d’un maraicher à un autre. Ainsi,
nous avons identifié les maraichers dont les parcelles sont en culture pure uniquement, ceux
dont les parcelles sont en association et ceux qui font la combinaison des deux systèmes dans
leurs exploitations. La figure 8 montre que dans la majorité des cas les maraichers optent pour
une utilisation combinée de la culture pure et de l’association de culture dans leurs
exploitations. Puisque, plus de 60% des maraichers affirment utiliser cette combinaison. Les
systèmes de culture les plus représentés dans les parcelles étaient : Laitue, Tomate, Pomme de
terre//haricot, tomate//maïs, etc. Il a été constaté que dans la plupart des exploitations enquêtées
la laitue est cultivée en culture pure tans disque la tomate et la pomme de terre sont cultivées
en association avec d’autres espèces, comme le haricot, le maïs, la betterave, etc.

31
80
70
60

Proportion
50
40
30
20
10
0
Robin Lefèvre Mahotière
Site maraicher

Culture pure Association Culture pure-association

Figure 8: Les principaux systèmes de culture utilisées par les maraichers


4.2.7.1. Rotation et succession de culture
D’après nos observations sur le terrain et après le traitement des données de notre enquête il
est claire que la plupart des maraichers de la zone d’étude pratiquent la rotation de culture. Bien
que les successions ne sont pas toujours les mêmes. Seulement 56,5% des répondants affirment
avoir pratiqué la jachère (figure 9). Les successions les plus représentées sont : pomme de
terre//betterave-persil//pomme de terre ; haricot-maïs//pomme de terre//chou ;
haricot//tomate//haricot-maïs ; haricot-maïs//laitue//poireau ; laitue//carotte//haricot, etc.

80
70
60
Proportion

50
40
30
Jachère
20
10
0
Robin Mahotière Lefèvre
Jachère 54.8 66.7 48.1
Site maraicher

Figure 9: Pourcentage des maraichers pratiquant la jachère

32
4.2.8. Caractéristiques des intrants et outils agricoles
4.2.8.1. Semences
Les résultats ont révélé que les maraichers de Kenscoff utilisent couramment deux types de
semences. Pour la tomate et la laitue, ils utilisent dans 100% des cas des semences améliorées.
Tandis que pour la pomme de terre 72,4% des maraichers préparent eux-mêmes leurs semences
à partir des réserves de la saison précédente et les autres 27,6% affirment qu’ils utilisent des
semences achetées sur le marché (Tableau 9). Les variétés la plus utilisées pour la laitue sont
Master et Edna, en ce qui concerne la tomate c’est la variété Floradade, dans le cas de la pomme
de terre ce sont des semences locales qui sont utilisées.

Tableau 9: Mode d’approvisionnement des semences

Culture
Mode d’approvisionnement
Pomme de terre (%) Tomate(%) Laitue(%)
Achat 27,6 100 100
Reserve de la production précédente 72,4 0 0
Total 100 100 100

En ce qui a trait à la quantité de semences utilisée par hectare, le Tableau 10 nous révèle que
les maraichers utilisent en moyenne respectivement 0,75 et 0,67 kg/ha de semence pour la
tomate et la laitue. En ce qui concerne la pomme de terre environ 1200 kg de semences sont
utilisés en moyenne par hectare.

Tableau 10: Statistique descriptive de la quantité de semences utilisée par les maraichers à
l’hectare

Culture Moyenne (kg/ha) Ecart-type


Pomme de terre 1200,0 353,55

Tomate 0,75 0,18


Laitue 0,67 0,19

4.2.8.2. Fertilisation et Fertilisants utilisés


À l’issue de notre enquête il a été constaté que les maraichers enquêtés utilisent des fertilisants
chimiques dans leur exploitation, bien que certains maraichers affirment également avoir eu
recours à la fumure organique certaine fois. L’engrais le plus utilisé dans la zone est le NPK
(12-12-20) avec la quasi-totalité des maraichers affirmant l’utiliser, ensuite vient l’urée (46-0-
33
0) qui est surtout utilisé par les producteurs de tomate et de laitue. Le tableau 11 montre que
les maraichers ont tendance à utiliser simultanément plusieurs types d’engrais selon la culture
qu’ils pratiquent. Le test de Khi-deux montre qu’il y a une dépendance entre la culture pratiquée
et le type d’engrais utilisé (Khi-deux=143,29, ddl=10 et p<0,0001) (Annexe 9). Les maraichers
Cultivant la pomme de terre ont plus tendance à utiliser le NPK, tandis que ceux cultivant la
tomate et la laitue utilisent et l’urée et le NPK parfois en combinaison avec du fumier et du
compost.

Tableau 11: Type d’engrais utilisé pour chaque culture

Culture
Type d’engrais utilisé
Pomme de terre Tomate Laitue

Organique (%) 0 0 0
Urée (%) 0 0 11,1
NPK (%) 17,2 0 0
Organique-Urée (%) 0 0 22,2
Organique-NPK (%) 82,8 11,8 11,1
Urée-NPK (%) 0 17,6 55,6
Organique-Urée-NPK 0 70,6 0
(%)
Total 100 100 100

En termes de quantité d’engrais utilisés par hectare, les résultats ont montré que les producteurs
de tomate utilisent en moyenne 909 kg d’engrais (Urée/NPK :12-12-20) à l’hectare pour un
cycle cultural, les producteurs de pomme de terre 681 kg d’engrais (NPK :12-12-20), et les
producteurs de laitue 454 kg (Urée/NPK :12-12-20) (figure 10). Le test de Khi-deux montre
une dépendance entre la culture pratiquée et la quantité d’engrais utilisée (Khi-deux=14,77,
ddl=4 et p=0,0052).

34
1000
900
800
700
Quantité (kg) 600
500
400
300
200
100
0
Pomme de terre Tomate Laitue
Quantité 681.82 909.09 454.54
Culture

Figure 10: Quantité de fertilisants chimiques utilisés


4.2.8.3. Problèmes phytosanitaires et les produits utilisés
Les cultures maraîchères font face à un ensemble de ravageurs et maladies qui diminuent leur
rendement. Les producteurs de tomate ont affirmé qu’ils font face aux chenilles qui attaquent
les feuilles et les fruits de la culture, certains affirment également la présence dans leurs
parcelles des aphides comme les pucerons. Comme symptômes de maladie ils ont décrit la
brulure des feuilles en période de forte pluie, et parfois le flétrissement ainsi que le
jaunissement des feuilles. Pour la pomme de terre les principaux ravageurs sont : les chenilles,
les criquets et les punaises qui perforent les feuilles et coupes les tiges des plantes, les escargots
qui coupent les tiges et les charançons qui forment des galeries dans les tubercules. En termes
de symptômes généralement observés dans les champs, il y a la brulure des feuilles en période
pluvieuse et parfois le flétrissement suivi de la mort des plantes. Pour la laitue, les principaux
ravageurs sont les chenilles, les escargots et les limaces, le symptôme les plus souvent observé
est la pourriture au niveau du collet et des feuilles. Pour lutter contre les ravageurs et maladies
qui attaquent les différentes cultures, les agriculteurs utilisent des produits chimiques de
synthèse. Le nombre d’application est en fonction de l’évolution des situations phytosanitaires.
Le tableau 12 nous présente quelques produits utilisés par les maraichers en fonction des
ravageurs auxquels les cultures font face.

35
Tableau 12: Ravageurs et maladies des cultures et les produits utilisés

Ravageurs Cultures Dégâts Produits utilisés


Pomme de terre, laitue, Perforation et coupure
Actara, tricel,
Chenilles, tomate des feuilles, des tiges
Malathion 50% EC
Tomate Perforation des fruits
Pomme de terre, laitue, Coupure des feuilles et Mesurol,
Escargots, limaces
tomate tiges Métaldéhyde
Tomate, Pomme de Flétrissement et Dithane, Emthane
terre jaunissement des M-45, Mancozeb
Champignon
feuilles, pourriture
Laitue Pourriture du collet Dithane, Mancozeb
Pomme de terre Galerie dans les Actara, Malathion
Charançon
tubercules 50% EC

4.2.8.4. Description de l’outillage agricole


Le relief de Kenscoff étant accidenté, les principaux outils qui sont utilisés dans l’agriculture
sont essentiellement manuels. Les plus utilisés dans les processus de production sont : la
pioche, la houe, la serpette, la machette (tableau 13). Il faut préciser également qu’il est difficile
de faire une estimation de la quantité de matériels utilisés à l’hectare, car dans la majorité des
cas un même outil est utilisé pour plusieurs phases de production et dans la majorité des cas,
ce sont les salariés eux-mêmes qui utilisent leurs propres matériels.

Tableau 13: Matériels utilisés dans le maraichage à Kenscoff

Phase de production Matériel


Pépinière Râteau, pelle, pioche, arrosoir, pulvérisateur
Préparation de sol Pioche
Repiquage Serpette, main nue
Arrosage Arrosoir
Application engrais Main nue
Désherbage Serpette
Application phytosanitaire Pulvérisateur
Récolte Main nue
Transport de la récolte Panier, sacs

36
4.2.9. Analyse de la main-d’œuvre agricole
4.2.9.1. Type de main-d’œuvre
Les résultats de l’enquête ont révélé que deux types de main d’œuvre sont utilisés ; la main
d’œuvre familiale et la main d’œuvre salariée. Certains maraichers font exclusivement
l’’utilisation de la main d’œuvre familiale et d’autres font l’utilisation combinée des deux. Les
maraichers qui utilisent uniquement la main d’œuvre familiale représentent 20,7% de notre
échantillon, tandis que ceux qui font l’utilisation des deux types de main-d’œuvre représentent
79,3% des répondants. En termes de main-d’œuvre utilisée par culture, le test de Khi-deux
montre une dépendance entre le type de main-d’œuvre utilisé et la culture pratiquée (Khi-deux=
12,84, ddl=2 et p=0,0016) (Annexe 10). Pour la pomme de terre, les maraichers utilisent
exclusivement la combinaison de la main-d’œuvre familiale et salariée, tandis que pour les
deux autres cultures, certains utilisent la main-d’œuvre familiale uniquement, et d’autres la
main-d’œuvre salariée et familiale conjointement (tableau 14).

Tableau 14: Type de main d’œuvre utilisé

Site Pomme de terre Tomate Laitue


maraicher F(%) F-S(%) F(%) F-S(%) F(%) F-S(%)
Robin 0 37,9 11,8 23,5 15,6 26,7
Mahotière 0 44,8 8,8 26,5 8,9 22,2
Lefèvre 0 17,3 5,9 23,5 11,1 15,6
Total 0 100 26,5 73,5 35,6 64,4

F : Main-d’œuvre familiale uniquement

F-S : Combinaison de la main-d’œuvre familiale et salariée

4.2.9.2. Quantité et structure de la main-d’œuvre utilisée


Dans le cadre de cette étude la main-d’œuvre est évaluée en Homme-jour. Les résultats ont
montré que pour produire un hectare de pomme de terre il faut environ au total 210 hommes-
jour, pour la tomate il faut environ 240 hommes-jour en moyenne, tandis que pour la laitue les
maraichers utilisent en moyenne 200 Hommes-jour (Tableau 15). L’analyse de ces résultats
montre que la tomate demande plus de main-d’œuvre que les deux autres cultures.

37
Tableau 15: Nombre d’hommes-jour utilisés par culture et par phase de production

Culture
Phase de production
Pomme de terre Tomate Laitue
Pépinière - 30 30
Préparation de sol
Formation des plates- 60 60 60
bandes/ billonnage
Repiquage/plantation 25 25 25
Sarclages et binages 30 20 20
Application engrais 10 30 20
Application des produits
15 30 15
phytosanitaires
Récolte 40 30 30
Total 210 240 200

Il est important de souligner que le tableau précédent prend en compte tous les types de main-
d’œuvre (familiale et salariée). Dans le cadre de la valorisation de la main d’œuvre familiale il
a été constaté que pour produire la pomme de terre sur un hectare, les maraichers utilisent en
moyenne 16,7% de main d’œuvre familiale et 83,3% % de main-d’œuvre salariée, dans le cas
de la culture de la tomate 68,7% de main-d’œuvre salariée sont utilisés contre 31,3% de main-
d’œuvre familiale. En ce qui concerne la culture de la laitue la main-d’œuvre familiale
accomplit des taches estimées à 60 Hommes-jour soit 30% de la main d’œuvre totale (tableau
16).

Tableau 16: Répartition de la main-d’œuvre pour les trois cultures

Quantité de main-d’œuvre
Culture Total
Familiale salariée
Pomme de terre 35(16,7%) 175(83,3%) 210(100%)
Tomate 75(31,3%) 165(68,7%) 240(100%)
Laitue 60(30,0%) 140(70,0%) 200(100%)

4.2.10. Estimation des rendements des cultures


Les résultats ont montré que par saison culturale, la pomme de terre donne un rendement moyen
de 11,28 tonnes à l’hectare, la tomate donne 13,78 tonnes et la laitue en donne 10,66 tonnes

38
(tableau 17). La comparaison des rendements moyens par site maraicher a montré que le
rendement de la pomme de terre pour le site de Robin est significativement supérieur à ceux
des deux autres sites (p-value=0,0113). Pour la tomate, les rendements moyens des sites Robin
et Mahotière sont significativement supérieurs à celui de Lefèvre (p-value=0,0284). Toutefois,
pour la laitue aucune différence significative n’a été trouvée entre les sites. (p-value=0,1784).

Tableau 17: Statistique descriptive du rendement des trois cultures

Rendements (t/ha)
Site
Pomme de terre Tomate Laitue
Robin 13,34 a 16,33 a 11,71 a
Mahotière 10,49 b 14,06 a 10,84 a
Lefèvre 9,82 b 10,92 b 9,43 a
Moyenne 11,28 13,78 10,66

Les moyennes avec la même lettre ne sont pas significativement différentes

4.3. Analyse économique de la production


4.3.1. Les coûts de production
Dans le maraichage à Grand Fond différents coûts sont engagés dans le processus de
production. Il est à préciser que dans le cadre de notre étude, les couts présentés sont valables
pour une saison culturale. Ainsi, les coûts de production ont été estimé à un total de 3058,04
USD par hectare pour la pomme de terre, 2678,58 USD pour la tomate et 1642 USD pour la
laitue (tableau 18).

Tableau 18: Coûts de production pour chaque culture à l’hectare

Culture
Rubrique
Pomme de terre Tomate Laitue

Main-d’œuvre (USD) 982,14 1205,36 892,86


Semences (USD) 1004,46 44,64 35,71
Engrais (USD) 892,86 1071,43 535,71
Produits phyto (USD) 178,57 357,14 178,57

Cout total production 3058,04 2678,57 1642,86

NB : Le coût de la main-d’œuvre prend en compte le coût de la main-d’œuvre salariée et la valorisation de la

39
main-d’œuvre familiale. Pour le taux de change Gourdes en Dollar US, nous avons utilisé le taux référentiel de la
Banque de la République d’Haïti (BRH) (15/06/2022): 1USD= 112 gourdes

4.3.2. Consommations Intermédiaires


En termes de consommations intermédiaires, les résultats ont révélé que la pomme de terre
arrive en tête avec 2075,89 USD, suivi de la tomate avec 1473,21 USD, et la laitue a été la
culture ayant les plus faibles consommations intermédiaires estimées à749,99 USD (tableau
19)

Tableau 19: Consommations intermédiaires pour chaque culture à l’hectare

Culture
Rubrique
Pomme de terre Tomate Laitue

Semences (USD) 1004,46 44,64 35,71


Engrais (USD) 892,86 1071,43 535,71
Produits phyto (USD) 178,57 357,14 178,57

Total CI (USD) 2075,89 1473,21 749,99

CI : Consommations Intermédiaires

4.3.3. Commercialisation de la production


Dans la zone d’étude la plupart des maraichers, soit 92,6%, vendent directement leur récolte
aux grossistes sur les marchés locaux, les autres vont eux-mêmes vendre leurs produits en
détails. Généralement dans la région de Kenscoff, la pomme de terre se vend par sac tandis que
la tomate et la laitue se vendent par panier. Au moment de notre étude un sac de pomme de
terre de (75-80kg) était vendu en moyenne 4500 Gourdes soit 40USD, un panier de tomate de
(35-40kg) se vend en moyenne à 3500 Gourdes, soit 31USD et le panier de laitue (sept
douzaines pour un poids moyen d’environ 25kg) se vend à 2500 gourdes, soit 22USD.

4.3.4. Résultats économiques des cultures


En termes de résultats économiques, la tomate a présente un produit brut et une valeur ajoutée
brute à l’hectare plus élevés que les deux autres cultures, avec 9231,03 USD de produit brut
pour une valeur ajoutée de 7757,82 USD (tableau 20). La laitue quant à elle, vient en deuxième
position avec un produit bruit de 7187.50 USD en moyenne pour une valeur ajoutée brute de
6437,51 USD. Pour la pomme de terre, son produit brut de 6714,29 USD pour une valeur
ajoutée brute de 4638,40 USD était le plus faible des trois cultures. Les résultats par site ont

40
montré que les sites de Robin et de Mahotière ont des meilleurs résultats économiques que
celui de Lefèvre.

Tableau 20: Résultats économiques des cultures.

Culture
Pomme de terre Tomate Laitue
Site
PB (USD) VAB PB (USD) VAB PB (USD) VAB
(USD) (USD) (USD)

Robin 7943,45 5867,56 10938,61 9465,4 8125,0 7375,01


Mahotière 6592,26 4516,37 9565,84 8092,63 7347,47 6597,48
Lefèvre 5607,14 3531,25 7188,61 5715,4 6090,03 5340,04
Moyenne 6714,29 4638,40 9231,03 7757,82 7187,50 6437,51

PB : Produit Brut, VAB : Valeur Ajoutée Brute

4.3.5. Productivité du travail


En ce qui concerne la productivité du travail, la tomate et la laitue ont une création de richesse
brute à l’hectare supérieure à celle de la pomme de terre. En effet, les productivités du travail
de la tomate et la laitue sont respectivement 32,32 USD et 32,18 USD à l’hectare contre
seulement 22, 08USD pour la pomme de terre (tableau 21)

Tableau 21: Productivité du travail des trois cultures

Main-d’œuvre Productivité du
Culture VAB (USD)
utilisée (h.j) travail (VAB/h.j)
Pomme de terre 4638,40 210 22,08
Tomate 7757,82 240 32,32
Laitue 6437,51 200 32,18

4.4. Les principales contraintes de la production et les stratégies utilisées


À l’issue de notre enquête nous avons identifié un ensemble de contraintes auxquelles les
maraichers sont obligés de faire face. Ces contraintes se rencontrent tout au long du processus
de production. Commençant par le choix du terrain passant par la préparation de sol pour arriver
jusqu’à la vente des produits récoltés.

41
4.4.1. Les aléas climatiques
La sécheresse et les cyclones constituent les principales contraintes climatiques à la production
maraichère dans la commune de Kenscoff. Si ces dernières années il n’y a pas eu vraiment de
cyclone majeur ayant touché la commune de Kenscoff, la sécheresse quant à elle, a diminué
considérablement les récoltes, selon les agriculteurs. Pour faire face à la sécheresse, les
agriculteurs sont obligés d’observer la situation météorologiques en attendant l’arrivée des
premières pluies, parfois qui se fait attendre jusqu’à la fin du mois de mars ou le début du mois
d’avril.

4.4.2. L’accès à la terre


La contrainte foncière empêche aux maraichers d’étendre la superficie de leur exploitation. En
effet, l’enquête a révélé que les maraichers font face de plus en plus à cette contrainte. Surtout
avec les prix du foncier qui battent des records dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince,
il y a de plus en plus une concurrence entre l’agriculture et le bâti pour cette ressource terre qui
devient de plus en plus rare dans certaines zones de Kenscoff. Cette situation pousse les
maraichers à développer des stratégies comme : la culture sur des petites surfaces, prendre des
terres en location dans d’autres zones afin d’étendre la superficie de leur exploitation.

4.4.3. L’accès à l’eau


Le relief accidenté de Kenscoff fait que le type de maraichage qui y est pratiqué est
essentiellement pluvial. De ce fait, l’accès à l’eau est l’une des contraintes majeures de la
production maraîchère dans la zone. Pour contrecarrer celle-ci, certains maraichers placent leur
pépinière près des sources d’eau et ceux dont les champs se trouvent près d’une source d’eau
profite de la proximité de leurs parcelles avec celle-ci pour les arroser. C’est généralement le
cas pour des parcelles de laitue et de tomate en période sèche où l’arrosage se fait manuellement
avec un arrosoir. Par contre, dans le cas de la pomme de terre elle est toujours cultivée
exclusivement sous régime pluvial.

4.4.4. La perte de la fertilité des sols


La perte de la fertilité est l’un des problèmes occasionnant la chute des rendements dans la
zone de Kenscoff. Cette perte de fertilité des sols pousse les maraichers à faire de plus en plus
l’usage des encrais chimiques de synthèse. Pour remédier à cette situation, certains maraichers
font usage du fumier et du compost dans leur parcelle, pendant que d’autres laissent leurs
parcelles en jachère.

42
4.4.5. Forte exigence en main d’œuvre
À cause de la configuration de la zone de Kenscoff, qui n’est pas propice à la mécanisation de
l’agriculture, la pratique du maraichage demande beaucoup de main-d’œuvre. De plus avec le
phénomène de taxi-moto, la main-d’œuvre agricole se fait de plus en plus rare. Pour pallier ce
problème de main-d’œuvre, les maraichers utilisent de plus en plus la main-d’œuvre familiale
en combinaison à la main-d’œuvre salariée. Certains maraichers développent d’autres
stratégies pour attirer la main-d’œuvre salariée, ils leur offrent en plus de leurs salaires d’autres
avantages comme la nourriture, l’alcool, etc.

4.4.6. Pression des ravageurs et des maladies


Dans la zone de Kenscoff, les cultures font face aux pressions des maladies et des ravageurs
qui les attaquent, diminuant ainsi les rendements. Les stratégies développées par les maraichers
pour faire face à ces maladies et ravageurs sont : l’association de culture, la rotation de culture
et l’utilisation des produits phytosanitaires de synthèse (fongicides, insecticides, anti-limace,
etc.).

4.4.7. Le manque d’infrastructure de stockage et de conservation


Une autre contrainte majeure à la production maraîchère dans la zone de Kenscoff ce sont les
pertes post-récoltes dues à un manque d’infrastructure de stockage et de conservation. Cette
contrainte entraine une autre contrainte qui est la forte variation des prix de vente. En effet,
avec le problème d’infrastructure de conservation, en période de de grande production les
producteurs sont obligés de liquider rapidement leurs produits sur le marché local, pendant
qu’en période de soudure, les prix explosent sur le marché. Pour contourner cette contrainte,
certains maraichers diversifient les espèces qu’ils cultivent, d’autres produisent en arrière-
saison.

4.4.8. Le non accès au crédit, l’absence de financement et l’absence de l’état.


Tous les maraichers enquêtés affirment qu’ils n’ont reçu aucun financement ni de crédit pour
leur activité de maraichage. Pour répondre à ces contraintes, les maraichers pratiquent d’autres
activités en parallèle au maraichage. Comme nous l’avons vu précédemment, certains
maraichers se tournent vers l’élevage, et d’autres vers le taxi-moto, tandis que les femmes
s’orientent vers le commerce.

43
4.4.9. Les coûts élevés des intrants
Les agriculteurs de la zone de Kenscoff, particulièrement les maraichers font face à cette
contrainte majeure, le coût élevé des intrants. À titre d’exemple, au moment de notre enquête
dans la zone, un sac engrais de 100 livres se vendait sur le marché à 6000 Gourdes, soit 53,57
USD. Pour faire face à cette contrainte, les maraichers diminuent considérablement leur
superficie exploitée.

4.4.10.- Le transport des produits


Après les récoltes, les maraichers rencontrent beaucoup de difficultés pour transporter les
produits sur les marchés avoisinants. Cette contrainte est due non seulement à un manque de
matériels appropriés pour transporter ces produits, mais aussi à un manque d’infrastructure
routière. Pour transporter les récoltes des sites de production jusqu’aux marchés, c’est un
véritable marathon. Comme stratégies, les maraichers placent leurs produits dans des sacs ou
des paniers qu’ils transportent à l’aide des motocyclettes.

4.4.11.- L’insécurité
Une autre contrainte majeure qui s’ajoute aux nombreuses contraintes citées précédemment est
l’insécurité. À cause de ce problème dans la zone métropolitaine, plusieurs marchés où les
maraichers pourraient écouler leurs récoltes sont inaccessibles. À titre d’exemple le marché
des Croix-des-bossales qui est l’un des plus grands lieux d’écoulement des produits agricoles
venant de Kenscoff est actuellement inaccessible à cause de l’insécurité. Pour faire face à cette
situation, les maraichers écoulent leurs produits dans les marchés de Kenscoff et de Pétion-
ville. Certains maraichers développent d’autres stratégies en prenant des contrats, où ils
préparent des paniers avec plusieurs légumes qu’ils livrent directement aux domiciles de
quelques grands clients.

44
V.- DISCUSSION
5.1. Caractéristiques des maraichers
Le maraichage dans la section communale de Grand Fond est réalisé par les hommes à plus de
85%. Cette prépondérance peut s’expliquer par le fait qu’en Haïti ce sont surtout les hommes
qui sont chefs d’exploitation et, de ce fait, ce sont eux qui s’adonnent aux taches de production,
tandis que les femmes se chargent de la vente des produits. Les maraichers sont majoritairement
mariés et ont une moyenne d’âge de 43 ans. Ces résultats ne sont pas trop différents de ceux
trouvés par MARNDR (2009) où 74,3% des exploitations recensées du pays étaient dirigées
par des hommes avec une moyenne d’âge comprise entre 40 et 50 ans. Toutefois en termes de
niveau d’instruction nos résultats sont différents de ceux trouvés par le RGA 2009 où plus de
50% des agriculteurs recensés n’étaient pas instruits. Cette différence peut s’expliquer par le
fait que plus que trois quarts de notre échantillon était composé de maraichers de moins de 50
ans, ce qui montre que les maraichers sont relativement jeunes. En plus, ils se trouvent en zone
périurbaine où les gens ont plus de chance de fréquenter un établissement scolaire, ce qui est
différent pour les zones rurales. Or, dans les recensements agricoles les zones rurales dominent
largement les échantillons, d’où un niveau d’instruction plus faible.

Comme activité secondaire, les résultats ont montré que les hommes se penchent vers l’élevage
tandis que pour les femmes c’est le commerce. Compte tenu des réalités de ces zones, ces
résultats sont tout à fait normaux, puisque les maraichers s’adonnent à l’élevage pour
maximiser les bénéfices de l’exploitation tout en diversifiant les activités. Les animaux qu’ils
élèvent leur permettent de valoriser les résidus de récoltes, et en même temps d’avoir un fonds
disponible pour financer le maraichage en cas de mauvaise saison. Quant aux femmes, en quête
d’autres activités génératrices de revenus pour subvenir aux besoins de leur famille, elles
s’orientent vers le commerce.

5.2. Analyse de la production


5.2.1. Analyse technique de la production
Le mode d’accès à la terre le plus utilisé dans les trois sites, est généralement une combinaison
du faire-valoir direct et indirect. Ceci peut s’expliquer par rapport à la taille relativement petite
des exploitations qui pousse les maraichers à rechercher d’autres champs pour augmenter la
taille de leur exploitation. Cette taille relativement petite trouvée dans la zone, corrobore les
résultats du recensement général agricole réalisé par le MARNDR en 2009 où la taille moyenne
des exploitations en Haïti était de 0,72 carreau soit environ 0,92 ha. Nos résultats corroborent
également ceux de Mardy et al (2020) ayant trouvé que plus de 50% des exploitations de leur

45
étude sur le bassin versant de la rivière Mulet (Roche-à-Bateau, Haïti) avaient une superficie
allant de 0,5 à 1 carreau. L’observation de la situation globale du maraichage dans la zone
montre que la taille relativement petite des exploitations agricoles n’est pas suffisante pour
assurer un gain considérable aux maraichers

Les résultats montrent que maraichers diversifient les cultures et ont plusieurs champs disposés
de manière dispersée dans les principaux sites maraichers. Ces stratégies sont utilisées pour
contourner certaines contraintes telles la pression des maladies et des ravageurs et également
pour contourner la contrainte foncière. Le choix des maraichers pour cultiver la pomme de terre
et la tomate en association, peut être expliqué par la distance de plantation de la pomme de
terre et de la tomate qui favorise l’association avec d’autres cultures, tandis que pour la laitue,
sa distance de plantation ne le permet pas. Les systèmes de cultures rencontrés à Grand Fond
ne sont pas différents de ceux relatés par IICA et al (2013) dans lesquels des espèces
maraichères et vivrières coexistent.

Pour les rotations, la plupart des maraichers ne pratiquent pas vraiment des successions
répétées dans le temps, or pour Bonte (2010) pour parler de rotation il faut que les successions
se répètent dans le temps. Toutefois, les données de l’enquête ont montré qu’aucun maraicher
ne cultive pas une culture sur une même parcelle deux fois de suite. Cependant, certains
agriculteurs ne pratiquent pas de jachère. Or selon Sébillotte (1991), la jachère a une grande
importance dans le renouvellement de la fertilité du sol et de ce fait, dans l’amélioration des
rendements des cultures. Dans ce cas, il est important d’encourager les maraichers dans une
telle pratique.

Pour les semences, les maraichers utilisent exclusivement des semences améliorées pour la
laitue et la tomate. Ce choix pour les semences améliorées est lié certainement à une meilleure
productivité de celles-ci par rapport aux semences ordinaires. Pour le choix des semences
locales de la pomme de terre, il est dû probablement à cause du coût élevé des semences de
pomme de terre améliorées, car au moment de notre enquête une caisse de semence de pomme
de terre (environ 45kg) se vendait à 7550 Gourdes soit 66,96 USD.

En termes de quantité de semence utilisée, nos résultats montrent que les maraichers utilisent
en moyenne 1,2 tonne de semence à l’hectare. Nous ne pouvons pas dire que cette quantité
dépasse ce qui est recommandé dans la littérature, car le poids des semences dépend de la
dimension des tubercules prégermés. Pour OIER SUAMME (2012) avec des tubercules de 35-

46
45 mm nous pouvons arriver jusqu’à 2,2 tonnes de semences à l’hectare, tandis que pour CRA
Dosso (2017), environ 0,8 tonne de semence suffit pour planter 1 hectare de pomme de terre.

Les doses d’engrais utilisées à l’hectare par les maraichers ne cadrent pas vraiment aux besoins
des plantes, de plus aucune étude de sols n’a été préalablement réalisée afin de savoir le niveau
de fertilité des sols. Pour la tomate la dose d’environ 900 kg d’engrais utilisée par les
maraichers est largement inférieure aux 409 kg d’urée et des 1 900 Kg de NPK :12-12-20
utilisés dans la zone de Kenscoff par Tescar et al (2020) pour un rendement de 22 tonnes à
l’hectare. Cependant selon Naika et al (2005), dans les pays tropicaux, après une bonne fumure
organique, les fertilisants chimiques varient entre 40 et 120 kg/ha pour l’azote, 30 et 90 kg/ha
pour la phosphate et 30 et 90 kg/ha pour la potasse.

En ce qui concerne la pomme de terre les 454 kg d’engrais (NPK :12-12-20) utilisés à l’hectare
sont inferieurs des 818 kg (NPK :12-12-20) de Tescar et al (2020). Or, selon Vanderhofstadt
et al (2009), pour un rendement de 25 t/ha, les exportations sont de l’ordre de 80 kg/ha de N,
80 kg/ha de P2O5 et 150 kg/ha de K2O. Ceci montre que la quantité d’engrais utilisée en
moyenne dans la zone d’étude est inférieure aux besoins des cultures pour un rendement
satisfaisant. Toutefois, avec une bonne fumure de fond préalablement réalisée, cette quantité
d’engrais pourrait être toujours ajoutée comme supplément.

Pour les problèmes phytosanitaires, le temps court de notre enquête ne nous a pas permis de
faire beaucoup d’observations directes sur le terrain. Cependant, avec les informations
collectées auprès des maraichers nous avons pu dresser une liste de quelques ravageurs et
maladies qui attaquent les espèces ciblées par notre étude. Selon les symptômes décrits par les
maraichers le mildiou et le flétrissement bactérien sont assurément présents dans tous les trois
sites enquêtés. Toutefois, il est important de signaler que le niveau de perception des ravageurs
et maladies par les maraichers n’a pas été jugé satisfaisant. Beaucoup d’entre eux n’ont pas pu
nous décrire les attaques des ravageurs et les symptômes des maladies clairement.

Les ravageurs et maladies identifiés dans la zone de Kenscoff sont quasiment les mêmes relatés
par MARNDR (2012) sur les cultures maraîchères du morne des Commissaires. Ce qui est plus
ou moins logique puisque le morne des commissaires se trouve à environ 1500m d’altitude sur
l’autre versant du massif de la Selle dans la commune Thiotte, qui est limitrophe au
département de l’Ouest. Il partage quasiment le même régime climatique que Kenscoff. Pour
les produits de protection des plantes utilisés, les résultats ont montré que les maraichers
utilisent les mêmes produits, et dans la majorité des cas ils ne respectent pas les doses

47
d’application indiquées sur le produit. De plus lors des applications les maraichers ne se
protègent même pas. Cette situation est sans doute liée au manque d’encadrement technique de
la part des autorités concernées.

En termes de main-d’œuvre utilisée les résultats ont montré que le maraichage est très exigeant
en main-d’œuvre dans la commune de Kenscoff. La tomate a été la culture demandant plus de
main-d’œuvre. Cette forte exigence peut être expliquée par le fait que la tomate demande
généralement trois applications d’engrais et beaucoup plus d’application de produits
phytosanitaires que les deux autres cultures.

Les rendements obtenus pour les trois cultures sont faibles comparés aux rendements potentiels
de celles-ci. Avec les données fournies par les maraichers nous avons estimé le rendement de
la pomme de terre à 11,38 t/ha, qui n’est pas loin des 12,67 tonnes à l’hectare estimées par la
FAO pour Haïti. Cependant ce rendement est deux fois supérieur aux 5,45 t/ha trouvés par le
MARNDR en 2012, dans les zones de production du morne des Commissaires. Ce rendement
plus élevé à Kenscoff peut être expliqué par le fait que dans le morne des commissaires les
densités de semis étaient plus faibles, puisque les systèmes de cultures étaient plus complexes
avec parfois, plus de deux espèces associées à la pomme de terre dans une même parcelle.
Tandis que dans le cas de notre étude la pomme de terre était semée avec une plus grande
densité et, était toujours la culture dominante avec le plus souvent une seule espèce en
association.

Les rendements estimés de la tomate et de la laitue, environ 13,78 et 10,66 t/ha sont inférieurs
à ceux trouvés par Tescar et al (2020) dans la zone de Kenscoff, qui sont respectivement 12,89
t/ha pour la laitue et 22,22 t/ha pour la tomate. Cette différence est due par le fait que Tescar et
al (2020) dans leur étude ont procédé à des analyses de sols et ont apporté exactement ce dont
les cultures ont besoin pour leur croissance.

5.2.2. Analyse économique de la production


La production maraichère dans la section communale de Grand Fond fait face à des coûts de
production élevés. Ce qui fait que les coûts de production constituent une contrainte majeure
pour les maraichers qui n’ont même pas accès au financement et au crédit agricole.

La main-d’œuvre occupe en moyenne presque 50% des coûts de production, excepté dans le
cas de la pomme de terre où elle occupe environ 32%. À cet effet, les analyses ont montré qu’il
y a une corrélation entre la superficie cultivée et le type de main-d’œuvre utilisé. Pour les
cultures qui font moins de 0,06 ha les maraichers utilisent presqu’exclusivement la main-

48
d’œuvre familiale, tandis que pour celles qui font en moyenne 0,2 ha et plus, les deux types de
main-d’œuvre sont utilisés conjointement. La main d’œuvre familiale est utilisée dans les
phases les moins exigeantes en main d’œuvre telle que, l’application d’engrais et les traitement
phytosanitaires.

En termes de semence, dans les exploitations qui achètent les semences de pomme de terre,
elles occupent 32,8% des coûts de production. Pour contourner cette contrainte, les producteurs
préparent eux-mêmes leur semence à partir des réserves de la saison précédente.
L’inconvénient dans tout cela c’est la pression parasitaire, car dans certains cas les tubercules
sont infectés par des virus, des bactéries ou des champignons, ce qui compromet la prochaine
plantation.

Dans cette partie, la notion de coût d’opportunité a une grande importance pour ne pas biaiser
les résultats. En effet, pour la tomate et la laitue la main-d’œuvre familiale accomplit 30% du
travail total tandis que dans le cas de la pomme de terre elle accomplit 16% du travail total. S’il
est vrai que ces pourcentages de main-d’œuvre n’ont pas été obtenus par une transaction
monétaire, mais le coût d’opportunité nous permet de les estimer en fonction du prix du marché,
car si la famille ne pouvait pas les réaliser les maraichers devraient payer quelqu’un d’autre
pour remplir ces taches. C’est la même chose pour les semences de pomme de terre, les
maraichers qui produisent leurs propres semences économisent en moyenne sur un hectare
1004,46 USD qu’ils auraient dépensé s’ils devaient acheter ces semences sur le marché.

En ce qui concerne les richesses que peuvent générer la pratique du maraichage dans la zone
d’étude. Les résultats économiques pour les trois cultures montrent que si la production est
améliorée, les maraichers peuvent tirer profit de leur activité. Les valeurs ajoutées brutes
révèlent que les maraichers obtiennent une plus forte marge de la tomate par rapport aux autres
cultures, cependant le rapport produit/coût nous renseigne que la laitue est plus bénéfique pour
les maraichers. Car, elle consomme moins de main-d’œuvre et moins d’engrais que la tomate
pour une valeur ajoutée supérieure à la pomme de terre et pas trop loin de la tomate à l’hectare.

5.3. Contraintes et stratégies des maraichers


Le secteur du maraichage évolue dans un contexte très difficile dans la commune de Kenscoff.
Ainsi, les maraichers font face à plusieurs contraintes qui empêchent le développement réel du
secteur. Parmi ces contraintes, le problème de la baisse de la fertilité des sols est présent dans
tous les sites concernés par notre étude. Cette tendance est sans doute liée à la pratique continue
de cultures maraîchères sur les mêmes sols. Cette situation peut expliquer les rendements

49
faibles obtenus dans ces zones. Pour remédier à cette situation certains agriculteurs font des
apports de fertilisants organo-minéraux sur leur parcelle, mais ce n’est pas suffisant.

L’absence de financement et le manque de crédit constituent deux autres contrainte majeures


pour le développement du secteur maraichage dans la zone. À cause de cette situation certains
maraichers s’orientent vers d’autres secteurs d’activités comme le taxi-moto pour pallier les
problèmes de manque de fonds.

Dans le cadre de notre étude, toutes les contraintes ne se présentent pas avec les mêmes
ampleurs pour les trois sites. S’il est vrai que le problème de sécheresse se pose pour tous les
trois sites, mais les impacts ont été plus sévères sur le site de Lefèvre. Quant à la contrainte
transport des produits, le site de Mahotière a été le plus exposé, puisque la route menant à ce
site est en très mauvais état.

5.4. Différences relevées entre les trois sites


Les résultats ont révélé des différences entre les trois sites maraichers. En termes de cultures
pratiquées, la pomme de terre a été moins présente dans le site de Lefèvre. En ce qui concerne
les résultats techniques et économiques des cultures, les résultats des sites de Robin et de
Mahotière sont supérieurs à ceux de Lefèvre. Ces différences peuvent être expliquées par
rapport la position de ce site. En effet, du point de vue d’altitude, le site de Lefèvre est plus bas
que les deux autres sites, de plus, les impacts de la sécheresse étaient plus marqués dans ce site
que les autres. Le fait qu’il fait plus chaud à Lefèvre, peut expliquer pourquoi la pomme de
terre y est moins présente. De plus il semble que les sols de Lefèvre sont moins fertiles que
dans les deux autres sites, puisque tous les trois cultures ont eu des résultats inferieurs dans ce
site. Les résultats plus satisfaisants du site de Robin peuvent être expliqués par son altitude plus
élevé et ses sols qui semblent être plus propices aux trois cultures que les autres sites. En
fonction de ces résultats qui montrent des différences entre les trois sites, il faut des études
supplémentaires, surtout sur les sols, afin de tirer des meilleures conclusions.

5.5. Propositions
Considérant les contraintes identifiées et tenant compte des potentialités et opportunités qui
existent dans le maraichage dans la commune de Kenscoff, les propositions suivantes sont
faites.

50
5.5.1. Création de coopératives agricoles
La création d’une coopérative agricole pour chaque site de production qui serait gérée par un
comité directeur, choisi par les maraichers. Ces coopératives auraient des objectifs bien définis
comme :

 Mener des démarches auprès des autorités pour se doter des infrastructures de
conservation afin de réduire les pertes post-récoltes.
 Avoir le contrôle de la commercialisation des produits agricoles afin d’augmenter le
pouvoir de négociation des maraichers et de stabiliser les prix de vente.
 Négocier des subventions sur les intrants agricoles dans le but de les mettre à la
disposition des maraichers à des prix plus abordables.

5.5.2. Implication de l’État


L’état haïtien doit montrer son implication dans le secteur maraicher par les interventions
suivantes :

 Amélioration du système de crédit agricole par l’allègement des conditions de prêt,


 Subvention des intrants agricoles, ce qui permettra de diminuer le coût des intrants et
de ce fait, favoriser leur accessibilité.
 Redynamisation des institutions de recherches agronomiques et d’innovations
techniques.
 Mise en place d’une politique de prix plancher dans le but de protéger les maraichers.
 Mise en place d’un système d’alerte permettant aux maraichers d’avoir à leur
disposition les données climatiques en temps réel pour pouvoir prendre les décisions
adéquates relatives à leurs cultures.
 Construction des impluviums qui vont permettre aux maraichers de stocker l’eau de
pluie en période pluvieuse afin qu’ils puissent tenir quelque temps durant les périodes
sèches.

5.5.3. Agroforesterie
Dans le cadre de ce travail, il a été observé que certains producteurs travaillent des terrains très
pentus, exposant ainsi ces derniers à l’érosion hydrique. Dans ce cas, nous proposons la
pratique de l’agroforesterie qui peut constituer une alternative viable et durable pour les
maraichers, compte tenu de l’importance d’une telle pratique dans la lutte contre l’érosion et
le renouvellement de la fertilité des sols.

51
VI.- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
6.1. Conclusion
Ce travail nous a permis d’identifier les principales contraintes à la production maraîchère dans
la commune de Kenscoff, plus particulièrement la section communale de Grand Fond, ainsi
que les stratégies utilisées par les maraichers pour les contourner. Grace à cette étude nous
avons décrit les caractéristiques sociodémographiques des maraichers ainsi que le
fonctionnement des systèmes de production dans la zone d’étude.

L’étude a révélé que la production maraîchère est assurée en majeure partie par les hommes,
tandis que les femmes sont responsables de la commercialisation des produits. Nous avons
découvert qu’en plus du maraichage, la plupart des maraichers pratiquent l’élevage, et ont
d’autres activités non agricoles.

Les résultats de cette étude nous ont révélé que les maraichers dans la zone de Grand Fond
évolue dans un environnement technique, économique et institutionnel très complexe. En effet,
il a été observé que le maraichage dans la zone de Grand Fond est réalisé sur de petite surface.
La pomme de terre et la tomate sont généralement cultivées en association avec d’autres
espèces, tandis que la laitue est cultivée en monoculture. Le maraichage étant exclusivement
pluvial, dans les saisons où les pluies se font rares, les cultures souffrent de stress hydriques
diminuant ainsi leurs rendements. Le processus de production est très exigeant en main-
d’œuvre, et pour contourner cette contrainte, la plupart des maraichers utilisent une
combinaison de main d’œuvre salariée et familiale dans leur exploitation.

En termes de résultats techniques des cultures, il ressort que la pomme de terre donne un
rendement d’environ 11,28t/ha par saison culturale, pendant la tomate et la laitue donnent
respectivement 13,78 et 10,66 t/ha. En comparaison aux données de la littérature, ces résultats
paraissent faibles, cependant si les bons leviers sont manœuvrés, la tendance peut être
redressée.

Du pont de vue économique, les maraichers engagent des coûts de production de 3058,04USD
pour produire la pomme de terre sur 1 ha, pour la tomate 2678,57USD et pour la laitue 1642,86
USD. Ce qui montre que les maraichers font face à des couts de production extrêmement
élevés. Pour réduire ces coûts, les maraichers valorisent la main-d’œuvre familiale, et dans le
cas de la pomme de terre, ils utilisent des semences autoproduites. En terme de richesse créée,
les maraichers font des valeurs ajoutées de l’ordre de 4638,40 USD pour la pomme de terre à
l’hectare, 7757,82 USD pour la tomate et 6437,51 USD pour la laitue.

52
Au terme de ce travail, malgré les nombreuses difficultés rencontrées, nous pouvons dire que
les objectifs ont été atteints, et les hypothèses ont été vérifiées, car les principales contraintes
évoquées ont été identifiées et les stratégies utilisées par les maraichers pour les contourner ont
été relatées également. Cependant comme nous l’avons dit précédemment, ce travail renferme
des limites. Une analyse complète des contraintes chez tous les acteurs de la filière maraîchère
dans la zone d’étude serait très intéressante à l’avenir.

6.2. Recommandations
Comme nous l’avons vu dans ce travail, les maraichers font face à des contraintes qui, malgré
de nombreuses stratégies développées, limitent le maraichage dans la zone de Kenscoff. Ainsi,
pour diminuer les impacts de ces contraintes, les recommandations suivantes sont faites:

 Les maraichers doivent développer des stratégies d’adaptation au problème de


sécheresse, comme la pratique du paillage et la culture des espèces moins exigeantes
en eau.
 Les responsables du Ministère de l’agriculture doivent mettre à la disposition des
maraichers de nouvelles variétés de pomme de terre résistantes au mildiou et au
flétrissement bactérien, tout en étant adaptées aux conditions pédoclimatiques de la
zone.
 Le MARNDR doit mettre à la disposition des maraichers des agronomes et des
techniciens pour les former sur de nouvelles techniques de productions efficaces et
durables qui prennent en compte des exigences des cultures.
 Le MARNDR doit réaliser des activités relatives à l’identification des principaux
ravageurs et principales maladies pour chaque espèce ou groupe de légumes, ainsi que
des méthodes de lutte intégrée pouvant aider à lutter contre ces ennemis des cultures.
 Il faut expérimenter et vulgariser des techniques de compostage rapide dans le but
d’augmenter le potentiel de fertilité des sols dans la zone.
 L’état doit mettre à la disposition des maraichers des cageots en plastiques ou en bois
à des prix abordables afin de faciliter la récolte et le transport des produits maraichers.
 L’état doit installer des stations météorologiques dans les sites maraichers afin
d’observer l’évolution du climat de la zone, et par la même occasion faire des
projections concernant l’impact du changement climatique sur les cultures.
 La mairie de Kenscoff doit aménager les routes menant aux sites maraichers afin de
faciliter le transport des récoltes.

53
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60
LES ANNEXES

Annexe 1: Le questionnaire d’enquête


Site/Date………………….:….………………………………….
Questionnaire
1. Caractéristiques sociodémographiques du chef d’exploitation
N0 Question Réponse
1.1 Nom et prénom du chef …………………………………………………………………………
d’exploitant
1.2 Genre 1.masculin /__/………… 2.féminin /__/…………..
1.3 Age ………………………
1.4 Statut matrimonial 1.marié(e) /__/ 2. Non marié(e) /__/
1.5 Niveau d’instruction 1. Primaire /__/ 2. Secondaire /__/
3.Supérieur /__/ 4.Aucun /__/
1.6 Quelle est votre activité 1.Maraîchage /__/ 2.Commerce /__/ 3.élevage /__/, Autre
principale ? (préciser)………………………………
1.7 Quelle est votre activité 1.Maraîchage /__/ 2.Commerce /__/ 3.élevage /__/, Autre
secondaire ? (préciser)………………………………
1.8 Expérience en a) 1-10 ans /_/ b) 11-20 ans /_/ c) 21 ans et plus
production maraîchère
(année)
1.9 Nombre de membres ………………………………
de famille (vivant sous
votre toit)
1.1 Nombre d’actifs hommes………… Femmes………………………
0 (membre de famille
capable de travailler) :
1.1 Êtes-vous membre 1.Oui /__/ 2.non /__/
1 d’une
coopérative/groupeme
nt ?
1.1 si oui, la/lequel(le) ? …………………………………………………………………………….
2
1.1 Quel est son rôle ? ……………………………………………………………………………
3 ….
……………………………………………………………………………

1.1 Si non, pourquoi ? ……………………………………………………………………………
4 ….
…………………………………………………………………………….
.
2. Production maraîchère
Question Réponse
2.1 Quelles cultures 1.Tomate/_/ 2. Pomme de terre/_/ 3. Laitue/_/ 4.autres (préciser)
pratiquez-vous ?
2.2 Quel système de culture 1.Mono/_/ 2. Association/_/ 3. Les 2/_/
pratiquez-vous ?
2.3 Quelles sont les principales cultures associées aux cultures principales
Tomate ………………………………………………………………………..
Laitue ……………………………………………………………………….
Pomme de terre ……………………………………………………………………….
2.4 Quel type de 1.Irriguée/_/ 2. Pluvial/_/ 3. Les 2 conjointement/_/
maraichage pratiquez-
vous ?

a
2.5 Comment faites-vous ……………………………………………………………………………
pour avoir accès à
l’eau ?
2.6 Avez-vous accès aux Oui /__/ ; non /__/
crédits pour vos
activités ?
2.7 Si oui de quelles ………………………………………………………………
structures ?
3. Situation foncière
Question Réponse
3.1 Combien de champs au total ………………………..
avez-vous?
3.2 Quelle est la superficie totale ……………………………………………………………………
de vos champs
3.3 Combien sont réservés au …………………………………………………………..
maraichage ?
3.4 Quel est le mode faire valoir de 1.FVD (héritage, achat) /_/ 2. FVI(location)/_/ 3. Les 2/_/
vos champs ? 4. Autre…………………..
3.6 Est-il facile de trouver un 1.Achat(Oui /_/ Non/_/) 2.location(Oui/_/ Non /_/)
champ pour le maraichage?
3.7 Quelle est la superficie que avez-vous exploité cette année ?
Tomate …………………………
Laitue …………………………
Pomme de terre …………………………
3.8 Qu’est-ce qui motive votre a) Le prix du marché
choix pour une culture ? b) Le sol est favorable à la culture
c) Demande des acheteurs
d) Autre à préciser : ……………………….

3.9 Pouvez-vous faire un historique de vos parcelles maraîchères


2021 2020 2019
Parcelle Saison1 Saison 2 Saison1 Saison 2 Saison1 Saison 2

4. La main d’œuvre

4.1 Quel type de main d’œuvre utilisez- 1.Familiale/_/ 2. Salarié/_/ 3. Les deux
vous ? conjointement/_/
4.2 Si vous utilisez les 2 type, à quelle Salarié……………….
proportion ? Familiale………………
4.3 Dans quelle phase de production la main 1.Préparation de sol /_/
d’œuvre familiale est-elle plus utilisée ? 2.Pépinière /_/
3. Formation des plates-bandes /_/
4. Désherbage /_/
5. Application d’engrais /_/
6. Application des produits phytosanitaires /_/
7. Arrosage /_/
8. Récolte /_/
9. autre (à préciser)………………………
4.4 Par rapport à la main d’œuvre salariée, 1. insuffisance des moyens financiers pour les
faites-vous souvent face à quel(s) payer /_/
problème(s)? 2. la main d’œuvre est trop couteuse/_/

b
3. main d’œuvre initialement moins
expérimentée par rapport à l’activité /_/
4. non-respect des engagements /_/
e) Indisponibilité de la main d’œuvre locale /_/
5. autres (à préciser):…………………

4.5 Comment se présente la structure de main d’œuvre que vous utilisez dans votre exploitation ?
Nombre d’homme-jour
Phase de Prix unitaire
production Tomate Laitue Pomme de terre

Préparation de sol
Pépinière
Formation des
plates-bandes
Désherbage
Application
d’engrais
Application des
produits
phytosanitaires
Arrosage
Récolte

5. Semences

Question Réponse
5.1 Quels types de semences utilisez- 1.Traditionnelles /_/ 2. Améliorées /_ /
vous ?
5.2 Tomate ………………………….
5.3 Laitue …………………………
5.4 Pomme de terre ………………………….
5.5 Pourquoi utilisez-vous des semences 1. Pour des raisons de rendement /_/
améliorées ? 2. Préférence des consommateurs /_/
3. Autre……………………………………….
5.6 Comment vous approvisionnez-vous 1.Achat /_/ 2. Don /_/ 3. Reserve sur la saison
en semences ? précédente /_/
5.7 Quel est le lieu d’approvisionnement …………………………………………………
des semences ?

5.8. Décrivez les semences que vous utilisez


Variété Durée Mode Lieu Quantité Prix
Culture utilisée du d’approvisionnement d’approvisionnement utilisée unitaire
Cycle

Tomate

Laitue

Pomme
de terre

6. Fertilisants
6.1 Utilisez-vous des fertilisants ? a) Oui b) Non
6.2 Si non, pourquoi ? …………………………………………………

c
…………………………………………………
6.3 Si oui, quel type de fertilisant vous 1.Chimique /_/ 2. Organique /_/ 3. Les deux
utilisez /_/
6.4 Si chimique, vous y avez accès facile? 1.Oui /_/ 2. Non /_/
6.5 Si non, pourquoi ? ………………………………………………..
……………………………………………….
6.6 Quel fertilisants chimiques utilisez- 1.Uree /_/ 2. NPK /_/
vous ? 3. Autre ………….
6.7 Décrivez les engrais que vous utilisez

Stade Type Mode Lieu Quantité Prix


Culture végétatif d’engrais d’approvisionnement d’approvisionne utilisée unitaire
utilisé ment

Tomate

Laitue

Pomme
de terre

7. Produits phytosanitaires
7.1. Quels sont les problèmes phytosanitaires auxquels vous faites face ?
Culture Stade Problème
Tomate

Laitue

Pomme de
terre

7.2. Utilisez-vous des produits phytosanitaires ? 1. Oui /_/ 2. Non /_/


7.3. Si non, pourquoi ? ……………………………………………………………………………
7.4. Si oui, le(s)quel(s) ?..............................................................................
Produit Mode Lieu Quantité Prix
Culture phyto d’approvisionnement d’approvisionne unitaire
ment

Tomate

Laitue

Pomme
de terre

8. Outils agricoles
8.1. Quels sont les matériels que vous utilisez dans les différents processus de production ?

d
Quantité/Culture Prix
Phase de Matériels Mode unit
production utilisés d’acquisition Tomate Laitue Pomme de
terre
Pépinière
Arrosage
Préparation du sol

Formation des
plates-bandes
Semis/repiquage
Désherbage
Application
d’engrais
Application des
produits phyto
sanitaires
Récolte

9. Rendement
Culture Superficie Production en Commercialisation Perte en Autoconsommation
occupée Kg/Sacs/Panier Kg/sac/panier Kg/sac/panier Kg/sac/panier
Tomate
Laitue
Pomme
de terre

9.1 Trouvez-vous votre production 1.Oui /_/ 2. Non /_/


satisfaisante ?
9.2 Si non, pourquoi ? ………………………………………………..
9.3 Avez-vous de matériel de stockage 1.Oui /_/ 2. Non /_/
et de conservation approprié ?
9.4 Si, des bons matériels de stockage 1.Oui /_/ 2. Non /_/
et de conservation étaient mis à
votre disposition. Augmenterez-
vous vos quantités produites ?
9.5 Quelles sont les conséquences ……………………………………………………
directes liées au manque de ………………………………………………………
matériel de conservation ? …………………………………………………..

9.6 Comment conservez-vous votre production ?


Produit Possibilité de Lieu de Matériel de Le matériel de
stockage/conservation stockage conservation conservation
vous inflige des
pertes ?
Tomate
Laitue
Pomme de
terre
10. Financement agricole
10.1 Avez-vous les moyens nécessaires pour 1.Oui /_/ 2. Non /_/
financer vos activités ?
10.2 Si non, comment faites-vous pour financer vos ……………………………….
activités ?
10.3 Avez-vous accès facile au crédit des 1.Oui /_/ 2. Non /_/
institutions de micro finance ?

11. Implication des institutions d’appui et de l’Etat

e
11.1 Existe-t-il des institutions qui vous 1.Oui /_/ 2. Non /_/
accompagnent dans votre activité ?
11.2 Si oui, il s’agit de 1.Institutions publique /_/ 2. Institutions
privées /_/ 3. Organisation paysanne /_/ 4.
ONG /_/
11.3 Quel genre d’accompagnement vous 1.Formation /_/ 2. Vulgarisation des
apportent-ils ? nouvelles techniques /_/ 3. apport d’intrants
agricole /_/ 4…………..
11.4 L’Etat intervient –il dans votre activité ? 1.Oui /_/ 2. Non /_/
11.5 Si oui, de quelle manière ? …………………………………………….

12. Accès au marché


12.1 Trouvez-vous facilement les clients pour 1.Oui /_/ 2. Non /_/
votre production ?
12.2 Si non, comment faites-vous pour les ………………………………………………..
avoir ?
12.3 Si oui, quelles sont vos stratégies ? …………………………………………………
…………………………………………………
……………………………………………….
12.6 Où se fait la vente de votre production ? 1.Au champ /_/ 3. Au marché /_/ 3. À la
maison /_/ 4. Autre à préciser ………………..
12.7 Le plus souvent, qui sont vos clients ? 1.Intermédiaire ou commerçants /_/
2. Consommateur ou ménages /_/
3. Autre………………………………………
13. Principales contraintes de production et solutions envisagées
Cultures Principales contraintes de solutions envisagées
production
Tomate

Laitue

Pomme de
terre

Merci pour votre collaboration

f
Annexe 2: Caractéristiques des maraîchers enquêtés au niveau des trois sites maraîchers
de Grand Fond

Caractéristiques Robin Lefèvre Mahotière Moyenne


(n=42) (n=27) (n=39) (N=108)
Sexe
Homme(%) 85,7 92,6 82,0 86,1
Femme(%) 14,3 7,4 17,9 13,9
Age
[20-35ans](%) 19,1 48,1 30,8 30,6
[36-50 ans] (%) 47,6 44,4 46,1 47,2
[51 ans et plus] 33,3 7,4 23,1 22,2
(%)
Statut
matrimonial
Marie(é) 76,2 74,1 74,7 75,0
Non marié(e) 23,8 25,9 25,6 25,0
Niveau
d’instruction
Non instruit (%) 16,7 7,4 12,8 13,0
Primaire(%) 30,9 55,6 46,2 42,6
Secondaire(%) 45,2 29,6 41,0 39,8
Supérieur (%) 7,1 7,4 0 4,6
Expérience en
maraîchage
(année)
[1-10] 18,6 48,1 38,5 37,0
[11-20] 64,8 33,3 30,8 40,7
21 ans et plus 16,7 18,5 30,8 22,2
Appartenance à
une organisation
Oui 21,4 14,8 18,0 18,5
Non 78,6 85,2 82,1 81,5

g
Annexe 3: Activités secondaires dans les trois sites maraîchers

Activités secondaires(%)
Sexe Total
Elevage Commerce Taxi-moto Autre

Femme 0 87,0 0 13,0 100


Homme 67,6 0 23,1 9,3 100

Moyenne 33,8 43,5 11,6 11,1 100

Annexe 4: Nombre de parcelle par exploitant en fonction du site maraicher

Nombre de parcelles destinées au maraichage


Site maraicher
Moyenne Ecart-type Minimum Maximum
Robin 3,1 1,2 2,0 7,0
Lefèvre 3,0 1,1 2,0 5,0
Mahotière 2,9 1,1 2,0 5,0

Annexe 5: Quantité de fertilisants utilisés pour les trois cultures

Quantité
Culture
Moyenne Ecart-type Min Max
Pomme de terre 681,82 242,97 454,54 909,10
(Kg/ha)
Tomate (Kg/ha) 909,09 169,83 727,27 1045,0
Laitue (Kg/ha) 454,54 121,28 364,00 590,91

Annexe 6: Analyse de variance des superficies exploitées par site


S.V SS df MS F p-value
Model 8197516.10 2 4098758.05 0.16 0.8523
Site 8197516.10 2 4098758.05 0.16 0.8523
Error 2689395332.82 105
Total 2697592848.92 107

h
Annexe 7: Analyse de variance de la superficie occupée par chaque culture
S.V SS df MS F p-value
Model 36409342.43 4 9102335.61 5.87 0.0003
Culture 35666514.63 2 17833257.32 11.50 <0.0001
Site 742827.80 2 371413.90 0.24 0.7875
Error 159775628.25 103 1551219.69
Total 196184970.68 107

Annexe 8: Test de Khi-deux du pourcentage de culture par site


Statistic Value df p
Chi-square (Pearson) 2.19 4 0.7010
Chi-square (ML-G2) 2.23 4 0.6932
Contingency coef (Cramer) 0.08
Contingency cof (Pearson) 0.14

Annexe 9: Test de Khi-deux sur la culture pratiquée et le type d’engrais utilisé


Statistic Value df p
Chi-square (Pearson) 143.29 10 <0.0001
Chi-square (ML-G2) 152.14 10 <0.0001
Contingency coef (Cramer) 0.67
Contingency cof (Pearson) 0.76

Annexe 10: Test de Khi-deux sur le type de main-d’œuvre utilisé


Statistic Value df p
Chi-square (Pearson) 12.84 2 0.0016
Chi-square (ML-G2) 19.00 2 0.0001
Contingency coef (Cramer) 0.24
Contingency cof (Pearson) 0.33

i
Annexe 11: Nombre de répondants par culture pratiquée et par site

Nombre de Pourcentage
Nombre de répondants
Cultures répondants des répondants %
par site
(N=108) (N=108)
Lefèvre 5 17,2
Pomme de
29 26,9 Mahotière 13 44,8
terre
Robin 11 37,9
Lefèvre 10 29,4
Tomate 34 31,5 Mahotière 12 35,3
Robin 12 35,3
Lefèvre 12 26,7
Laitue 45 41,7 Mahotière 14 31,1
Robin 19 42,2

Annexe 12: Photos prises lors de l’enquête

Photo1. Vue des parcelles de pomme de terre

j
Photo 2. Vue des parcelles de laitue

Photo 3. Vue des parcelles de tomate

Photo 4. Tomate après une aspersion et dégâts des chenilles sur un fruit

k
Photo 5. Vue des semences de pomme de terre prégermées

Photo 6. Vue d’un panier de tomate

l
Photo 7 : Vue de quelques parcelles

Photo 8 : Vue de quelques parcelles

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