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Travail 6 - L'espace Dans Meursault Contre-Enquête Et Nos Richesses!
Travail 6 - L'espace Dans Meursault Contre-Enquête Et Nos Richesses!
L’espace joue un rôle primordial, qui occupe une position privilégiée dans la composition de
l'œuvre romanesque. C'est une unité fondamentale du récit, il permet d'étudier le mouvement
La littérature, étant le reflet de la réalité, a tenté depuis l’ère coloniale de rendre compte de la
d’Algérie. Le paysage algérien a toujours été témoin de cette relation complexe, relevant
généralement d'une expérience de soi. Il est souvent question de montrer les différentes
interactions entre les lieux décrits et la conscience en construction des personnages des
différents textes. Cela est perceptible, à titre d’exemple, dans Meursault contre-enquête de
Kamel Daoud où la mer : la méditerranée est le lieu qui unie/sépare deux mondes
complètement différents qui n’ont rien en commun : L’Algérie et la France. Ainsi, dans Nos
dans son roman ; la librairie à son tour unie et rassemble différents auteurs de toutes les
cultures.
Meursault contre-enquête est une relecture de L’étranger de Camus dont le personnage
principal est Haroum. Celui-ci étant le frère de Moussa la victime du crime de Meursault dans
L’étranger n’est pas satisfait de la façon dont le récit de Meursault a été construit sur son
frère. Haroun commet alors lui aussi un crime dont les événements du récit sont opposés à
celui de Meursault pour montrer le chemin inverse qu’il prend contre ce dernier et ainsi faire
face à lui et l’affronter. Ce crime a été commis dans la mer, Haroun et Meursault, ont été tous
les deux présents dans le même endroit, ce dernier était un point de rencontre entre deux
porte comme titre ( Nos Richesses ) le nom de la librairie en question dans l’histoire qui se
déroule en Algérie, l’un des pays de la méditerranée. Ainsi, il est clair que le choix des deux
lieux n’était pas un pur hasard, mais c’est parce que les deux sont étroitement liés dans le
texte et ne peuvent être séparés puisqu’ils ont de nombreux points en commun. Tout comme
la librairie d’Edmond Charlot, la Méditerranée est à son tour un point de rencontre non
seulement des cultures mais des véritables pays qui la délimitent, prenons l’exemple de Paris
et Alger qui ne sont séparés géographiquement que par cette mer. Elle est également un lieu
de liaison entre les deux rives occidentale et orientale, musulmane et chrétienne, donc deux
mondes complètement différents mais qui se rencontrent malgré leurs divergences, donc elle
Il est évident que la librairie est le lieu de l’interculturalité par excellence, puisqu’elle
regroupe des livres d’écrivains des quatre coins du monde, notamment ceux de la
méditerranée évoqués dans le roman qui y appartiennent tous. C'est un endroit qui unit les
cohabitation des cultures et des traditions, ce qui induit une certaine liberté qu’on ne peut pas
avoir en dehors de cet endroit, décrit comme dynamique et mouvant. Cette liberté se
manifeste par le pouvoir du lecteur à voyager dans différents pays sans avoir besoin de
prendre un avion grâce à la richesse et la diversité des livres qui permettent une liaison entre
le lecteur et d’autres pays. Il faut préciser que la librairie et la Méditerranée sont deux espaces
délimités, la librairie par ses murs et la Méditerranée par ses divers pays. La Méditerranée est
l’espace de la création car les trois religions monothéistes sont apparues sur ses rives ; d’autre
part, la librairie est également l’endroit de la création de l’écriture et qui regroupe et réunit les
livres monothéistes. À l’instar des religions, la mythologie a aussi connu son commencement
aux ports de la Méditerranée ce qui fait ce cette dernière le berceau de la civilisation. De son
côté, la librairie est son réservoir parce qu’on y trouve les ouvrages des différents siècles
rassemblés dans un même endroit voire sur le même étage. « Un beignet vaudra toujours plus
qu’un livre. » : Les propos du nouveau propriétaire de cette libraire nous montrent également
à quel point la libraire avec ses maints livres ne possède plus aucune valeur et sa destruction
pour un autre projet vaut mieux que son existence. Passer de la culture à la nourriture,
détruire tout un héritage culturel, par quelqu’un qui n'a pas le goût pour la littérature, il ne
prend pas en considération les richesses de cette librairie, il préfère vendre des beignets que
de vendre un livre. L’auteur ici, fait allusion à une identité volée tout comme Kamel Daoud
dans son roman, Moussa est uniquement mentionné dans le livre sous la dénomination d’«
Arabe », et ce à 25 reprises ! Réduire une vie volée à ce simple mot. Haroun, qui n’a jamais
tourné qu’autour de ce tragique évènement. Car si Meursault a tué Moussa en 1945, il le tue
une deuxième fois en passant sous silence l’endroit où le corps de la victime a été emporté,
anonyme dans son récit, c’est un troisième meurtre que Meursault commet. L’assassin a
travesti son crime en œuvre d’art et a banni à jamais l’identité d’un homme, comme l’ont fait
tous les Français avec l’identité algérienne durant la colonisation. Haroun se consacre
témoin des guerres : les français, une fois expulsés de l’Algérie indépendante sont passés par
la mer, et la bibliothèque avec ses ouvrages francophones est le butin de guerre, c’est l’une
des traces que garde le pays comme souvenir du passage du peuple de l’Hexagone. On peut
souligner ici, pour se référer au roman, les algériens qui sont en conflit avec eux-mêmes, un
conflit identitaire et culturel : c’est la doxa européenne étrangère qu’il faut bannir. L’espace
de la mer dans Meursault contre-enquête était également témoin d’un crime affreux commis
par Haroun. Meursault et Haroun sont deux personnages parallèles tout comme la France et
l’Algérie, deux bords de la Méditerranée, cette dernière réunit deux endroits qui n’ont rien en
commun.
A l’instar d'Amine Maalouf dans son roman Les Désorientés, la notion de l’espace est
présente dans toutes les parties du roman, pour la simple raison qu’elle relève de l’identité et
de l’appartenance. Maalouf vient mettre l’accent sur l’attachement qui lie la personne à sa
patrie même si cette dernière peut s’avérer injuste, corrompue ou même cruelle ; l’être
portera toujours en lui cet amour inqualifiable. Daoud et Adimi évoquent tous ces espaces et
lieux non pas pour le plaisir de la diversification, mais pour mettre en œuvre une