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Depuis quelques années.

ily a un nombre croissant de variétés de pommes de terre


sur le marché de la consommation et de la transformation. Ces variétés peuvent avoir
des exigences en azote, en phosphore et en potassium différentes de ce qui est
suggéré pour les variétés 'Superior' et 'Kennebec' dans le guide de fertiliition (CPVQ.
1996). L'objectif de cette étude est de définir la régie de fertilisation des variétés
'Aquilon'. 'Chieftain', 'Coastal Russet'. 'Goldrush' et 'Snowden'. en réponse à la
fertilisation N, P et K. Ces essais ont été réalisés sur 12 sites dans des régions où la
culture de pommes de terre occupe une place importante. Les résultats de cette étude
montrent que pour les variétés 'Chieftain' et 'Snowden'. ily aurait lieu d'apporter plus
d'azote que ce qui est recommandé dans le guide de fertilisation (CPVQ, 1996). En
ce qui conceme le phosphore. aucune des variétés étudiées ne semblait avoir des
exigences particulières. Les doses de phosphore estimées par le modèle de Bray-
Mitsherlich étaient différentes des recommandationsdu CPVQ (1996) sur des sols
considérés 'bon' a 'riche'. Pour le potassium, seule la variété 'Coastal Russet' a
démontré des exigences supérieures aux grilles actuelle. En 1997. les essais où I'on
comparait deux espacements entre les plantons sur le rang (25 et 35 cm) n'ont
démontré aucune différence significative des rendements vendables de la variél&
'Goldrush'. Par contre. avec 'Coastal Russet', la distance de 25 cm a augmenté le
rendement en tubercules vendables par rapport à 35 cm. Cette différence se faisait
surtout remarquer par une présence plus élevée de la catégorie Canada nO1petit La
fertilisation azotée a diminué le poids spécifique à sept des douze sites et à quatre
sites pour le potassium. L'application de phosphore a augmente le poids spécifique
à quatre sites. Cette étude préliminaire indique que la régie de fertilisation est reliée
d'abrd à I'azote pour les variétés 'Chieftain' et 'Snowden', puis au potassium avec
'Coastal,Russet'.
AVANT-PROPOS

Au terme de cette étude. j'aimerais exprimer ma reconnaiççance à tous ceux et


celles qui ont contribue d'une façon ou d'une autre à la réaliition de ce travail.

Je tiens a remercier particulièrement le Dr Régis Simard ainsi que le Dr éon-Étienne


Parent pour tout l'aide et les encouragementsqu'ils m'ont prodigués pendant ces deux
années à la maîtrise.

Je tiens aussi à souligner la contribution d'Athyna Cambouris pour tout le support


technique et logistique de ce projet. Je désire également remercier M. Alain Larouche
ainsi que toute l'équipe du laboratoire d'Agriculture et Agroalimentaire Canada pour
l'assistance technique en laboratoire.

Je suis aussi très reconnaissant envers mes camarades de bureau ainsi que mes amis
et amies, en particulier Chantal. Marie-Hélène et Annie, pour leurs encouragements.
Je tiens aussi a remercier mes parents. Éric et Nathalie qui m'ont soutenus pendant
ces deux années.

Ce projet était financé en partie par l'Association des producteurs de pommes de terre
du Québec.
TABLEs DES MATIÈRES

Résumé ....................
...
................................................................ i
. .
Avant-Propos ....................... ................................................................ ii
Table des matières .....................
. . ................................................................. iii
Liste des tableaux ........................................................................................... Vi
Liste des Figures ...........................................-................................................ vii
.
Chapitre 1 Introduction ..................................................................................... 1
Chapitre 2 Revue de littérature ........................................................................ 4
2 1 Critères de qualité recherchés par l'industrie ...................................... 4
2 2 Azote ................................................................................................... 5
2 2 1 Besoins en azote ................................................................... 5
2 2 2 Fertilisation et rendements .................................................... 6
2 2 3 Fractionnement des engrais et lessivage des nitrates ........... 11
2.2.4 Poids spécifique ..................................................................... 12
2.3 Phosphore ........................................................................................... 13
2.3.1 Sources de phosphore .......................................................... 14
2.32 Besoins en phosphore .......................................................... 15
2.3.3 Fertilisationet rendements ................................................... 15
2.3.4 Poids spécifique ................................................................... 16
2.4 Potassium .......................................................................................... 17
2.4.1 Besoins en potassium .......................................................... 17
2.4.2 Fertilisation et rendements .................................................... 18
2.4.3 Poids spécifique .................................................................... 19
2.4.4 Source de potassium ............................................................ 19
2.4.5 Fractionnement et modes d'application ................................ 20
2.5 Espacement des plantons sur le rang ................................................ 21
2.6 Prélevernenten N, P et K des tubercules .......................................... 22
.
Chapitre 3 Matériel et méthodes ..........-.-...-... . . . . .................................
3.1 Descriptiondes sites et des vaérié
tç .-..................-.......-..........-..
32 Descriptiondes traitements -................................................-....-
3.3 Opérations sur le tenain ...................................................................-
3.4 Échantillonnage et analyse de sol ......................................................
3.5 Rendementet qualié des tubercules ............................... .
. ..............
3.6 Calculs des doses optimales de f e r t i l i i î s ........................................
3.7 Reliquat d'azote à l'automne ..............................................................
3.8 Statistiques .........................................................................................
Chapitre 4. Résultats .........................................................................................
4.1 Effetde la fertilisationsur les rendements vendables .........................
4.1.1 Fertilisation azotée et espacement sur le rang .....................
4.1 2 Fertilisationphophatée .........................................................
4.1.3 Fertilisation potassique .........................................................
4 2 Poids spécifique .................................................................................
.
4.3 Prélèvement d'azote de phosphore et de potassium dans
les tubi?rcules....................................................................................
4.4 ................................................................
Azote résiduel à l'automne
Chapitre 5. Discussion .....................................................................................
5.1 Effet de la fertilisation sur les rendements vendables ........................
5.1.1 Conditions des sites .............................................................
5.12 Fertilisation azotée et espacement sur le rang .....................
5.1.3 Fertilisation phosphatée ........................................................
5.1.4 Fertilisation potassique .........................................................
5.2 Poids spécifique ................................................................................
5.3 Accumulation d'azote, de phosphore et de potassium dans les
tubercules .......................................................................................
5.4 Azote résiduel à l'automne .................................................................
.
Chapitre 6 Conclusions ....................................................................................
Références .............................................................................. . . 66
Annexe .................................-....---...---..-.----------.---- 77
A :Analyse de variance sur i'effet de doses c r o i i t e s de N, P
et K sur les rendementsvendables en pommes de terre ..-..,. 78
B :Description des rendements totals et vendables pour les 11
traitementsde fettilisation .......................................................... 83
LISTE DES TABLEAUX

Tableau

2.1 Revue de divers travaux réalisés sur la pomme de terre et I'azote. en


Amérique du Nord ........................................................................................
2.2 Prélèvementen azote, en phosphore et en potassium dans les tubercules
de différentes variétés de pomme de terre ....................................................

3.1 Précocitéet marché pour chaque variété .......................................................


3 2 Caractéristiquesphysico-chimiques des sols et précédents culturaux ..........

3.3 Descriptiondes traitements de fertilisation....................................................

4.1 lnfluence de la fertilisation azotée sur les rendements en tubercules


vendables ....................................................................................................

4 2 Doses d'azote optimales. rendements maximaux et concentration d'azote


au printemps ................................................................................................
4.3 lnfluence de la fertilisation en phosphore sur les rendements en
en tubercules vendables ..............................................................................
4.4 lnfluence de la fertilisation en potassium sur les rendements en
en tubercules vendables ..............................................................................
4 5 Influence de la fertilisation sur le poids spécfique .........................................
LISTE DES FIGURES

3.1 Préapitaüons mensuelles (mm) durant la saison de croisçancede


de la pomme de terre en 1996 et 1997 ....................................................... 27

3 2 Disposition des espacements de 25 et 35 sur le rang ................................... 28

4.1 Relation entre le rendement relatif et la saturation du sol en phosphore


à tous les sites ............................................................................................. 40

4.2 Concentrations totales des nitrates (N-NOJ dans la couche de


-
O 90 cm pour les différentes doses d'azote ............................................. 49
CHAPITRE 1

INTRODUCTION

La pomme de terre occupe une place très importante dans notre alimentation.
Elle est la quatrième culture vivrière au monde après le blé. le maïs et le riz, selon la
FA0 (de Montigny. 1996) et sa production devrait augmenter jusqu'à 283 millions de
tonnes en l'an 2000. Même si on Observe un ralentissementde la croissancedans les
principaux pays producteurs de l'Union Européenne, une hausse de la demande de
frites congelées et de croustilles est à prévoir (Statistique Canada, 1996). Cette
expansion aura sans aucun doute des conséquences bénéfiques sur la production
canadienne de pommes de terre de semence et de transformation. Même si le Canada
n'est pas un gros joueur sur le plan international, on y produit quand même 3.4 rnillions
de tonnes de tubercules annuellement (Statistique Canada, 1996).

Au Québec. la production totale de pomme de terre pour la saison 1997 se


chiffrait à 480,000 tonnes métriques de tubercules alors que nos besoins totaux
étaient de 337.000 tonnes. Toujours au Québec. en 1995 et 1996, des recettes de 62
et 73 rnillions de dollars, ont respectivement été enregistrées pour l'ensemble des
secteurs de la pomme de terre (BSQ, 1997). Le rendement moyen se situe à 22,7 Mg
ha" pour le Québec alors que la moyenne canadienne est de 27 Mg ha". La superficie
actuelle est de 18,900 ha, comparativement à 27,000 ha au début des années 70
(BSQ. 1970,1997). Le Québec se retrouve ainsi au quatrième rang après l'lle-du-
Princegdouard, le Manitoba et le Nouveau-Brunswick. Les besoins du marché de la
pomme de terre par type morphologique se distribuent de la façon suivante : 70%
rondes blanches, 16% rouges, 13% longues et 1% pour les variétés à chair jaune
(Dutilly, 1996). Les besoins totaux pour l'ensemble de ce marché sont comblés à 35%
par des importations. Même si les variétés longues et à chairs jaunes ne représentent
qu'une faible proportion du marché, elles deviennent de plus en plus populaires auprès
dos consommateurs. Les besoins pour ces variétés sont comblés respectivementà
67% et 79%. par des importations. Le secteur de la croustille se porte relativement
bien au Québec et répond à 90% des besoins du marché. tans le secteur du
prépelage (frites) et de la semence, ce sont respectivement56% et 33% des stocks qui
proviennent de I'extMeur de la province (Dutilly. 1996).

Depuis quelques années, de nouvelles variétés ont fait Jeurapparition sur le


marché afin de satisfaire aux besoins changeants de l'industrie et du consommateur.
Malgré cette présence sur le marché, la régie de fertilisation, quelle que soit la variété.
s'effectue en considérant la texture du sol pour l'azote et l'analyse printannièredes sols
pour le phosphore et le potassium. Certaines de ces variétés peuvent avoir des
exigences en N. P et K différentes de celles observées avec les variétés 'Superior' et
'Kennebec' qui sewent de référencedans le guide de fertilisation (CPVQ. 1996). Une
meilleure connaissance des besoins en azote, en phosphore et en potassium de
chaque variété permettrait d'augmenter leur productivité en plus de diminuer les
problèmes potentielsde surfertilisation.
L'objectif global de ce projet est de définir une régie de ferüiiition optimale
reliée aux éléments nutritifs N, P. et K. produisant une quantité et une qualité de
tubercules spécifique à chaque variété et satisfaisant aux besoins du marché.

1. Trouver la dose optimale d'azote. de phosphoreet de potassium qui permettra@obtenir


des rendementsvendables optimaux pour chacune des variétés.

2. Quantifier I'effet des différentes doses d'azote. de phosphore et de potassium sur le


poids spécifique des variétés étudiées.

3. Quantifier l'effet de la densité de plantation sur les rendements vendables et le poids


spécifique des varietés 'Goldrush' et 'Coastal Russet'.

4. Quantifier l'influence de la fertilisation sur le prélèvement en azote, en phosphore et en


potassium par les tubercules de chacune des variétés étudiées.

5. Évaluer l'incidence de la fertilisationazoté sur le lessivage des nitrates à i'automne.


CHAPITRE 2

RnmE DE LITTÉRATURE

-
2.1 Critères de qualité recherchés par i'industrie

Les critères de qualité des tubercules dépendent de l'usage auxquels ils sont
destinés. Chaque variété de pomme de terre possède des caractéristiques
physiologiquesparticulièresqui la rend apte à la transformation (frite, croustille) ou à
la consommation directe (bouillie, au four). Afin de rencontrer les exigences des
consommateurs. chaque secteur de l'industrie a défini ses n o n e s et exigences. II y
a premièrement le marché de la table qui occupe 63% du marché de la pomme de
terre au Québec (Dutilly. 1996). On apprécie une pomme de terre de table selon des
critères qui la rendent attrayante et en favorisent la vente, à savoir : l'aspect. la
maturité. l'absence de toutes maladies ou dommages causés par les insectes et la
machinerie, la taille, l'uniformité, la forme, la qualité et la texture de la chair et,
finalement, l'apparence générale (Peters, 1971). Dans le marché de la transformation,
les deux principaux secteurs d'activité sont la production de fntes ou de croustilles.
L'absence de défauts et de maladies, et le respect du calibre en définissent d'abord la
qualité (St-Arneault, 1996). Le poids spécifique est un second critère important pour
ce type de marché. II s'agit de la mesure du rapport de poids entre la pomme de terre
et son contenu en eau. Dans le secteur de la frite et de la croustille, un poids
spécifique élevé est recherché ( >1,085, soit un peu plus de 20% de matière sèche)
afin d'augmenter le rendement des produits finis et diminuer la consommation d'huile
lors de la cuisson (Pagé. 1996; St-Arneault, 1996). Le poids spécifique peut être
fortement influencé par la fertilisation azotée et potassique. La couleur est un second
critère à surveiller pour la transformation des croustilles et des fntes. Une couleur pâle
et légèrement dorée après cuisson est recherchée.
2.2 - AZOTE
L'azote a été sans aucun doute i'élément le plus étudié dans la fertilisation de
la pomme de terre. Smith (1987) le considère comme celui auquel les plants de
pommes de terre répondent le plus. De nombreuses recherches ont amené une
meilleure compréhension de l'influense de la fertilisation azotée sur la physiologie et
le comportement de la pomme de terre.

2.2.1 - Besoins en azote

L'azote joue un rôle majeur dans le développement physiologique et la


croissance des plants de pommes de terre. Des perturbations dans la nutrition azotée
des plants pendant leur période de croissance pourraient nuire considérablement aux
rendements et à la qualité de la pomme de terre (Reust, 1986).

Des tests effectués sur la variété Kennebec par Carpenter (1957,1963)


montrent que les plants de pommes de terre absorbent un peu plus de 100 kg N ha"
et parfois davantage. Le prélèvement par les racines se fait graduellemen: tout au long
de la saison de croissance. Reust (1986) mentionne que les variétés de pommes de
terre hâtives prélèvent 8090% de leurs besoins en azote pendant les 4 à 6 semaines
suivant la levée (jusqu'au stade bouton, début floraison). Pour des cultivars de mi-
saison ou tardifs, les travaux de Carpenter (1957, 1963) et d'ojala et al. (1990) ont
démontré une très faible exigence en azote au cours du premier mois. Kleinkopf et al.
(1981) précisent qu'à la fin de la période de tubérisation, soit à 60 jours, la plante a
accumulé 60% de l'azote total requis (variété de mi-saison à tardive). Soltanpour
(1969b) rapporte une accumulation de 71% de l'azote total dans le plant à ce stade.
Selon Westermann (1993), la plupart des éléments minéraux sont absorbés lors de la
période de grossissement des tubercules (entre 70 et 130 jours), ce qui est confirmé
par les résultats de Gunasema et Harris (1969) et d'Ojala et al. (1990). Les engrais
minéraux azotés se sont avérés un bon moyen de répondre efficacement a u
exigences des plants de pommes de terre. Les études de Tran et Giroux (1991) avec
de l'engrais I5Nont montré une proportion élevée de cet engrais dans le feuillage et
les tubercules. Le coefficient d'utilisation de l'engrais variait de 52 à 75% selon les
années et les doses appliquées. Des résultats semblables ont été obtenus par Joem
et Vitosh (1995b). En général, les nitrates seraient absorbés en plus grande quantité
que l'azote ammoniacal (Roberts et al., 1991).

-
2.2.2 Fertilisation et rendements

L'augmentation de la dose de fumures azotée ajoutées au sol engendre une


hausse notable des rendements. L'apport d'engrais azoté contribuerait à augmenter
les rendements totaux d'environ 50% (Maclean, 1983). Des recherches effectuées au
Maine par Teman et al. (1951) indiquent qu'en présence d'une même quantité de
tubercules. des doses croissantes d'azote favorisent la fonnation de tubercules de plus
grandes dimensions. Pour Dubeh et Bole (1975) et Munro et al. (1977), cette
augmentationétait associée à un rendement plus élevé de la catégorie Canada no1.

IIpeut exister des variations parfois considérables dans les recommandations


d'azote selon la région. la série de sol et la variété utilisée (Mackay et al., 1963;
Kleinkopf et al., 1981). Mackerron et al. (1995) font mention de doses optimales allant
de 50 à 240 kg N ha.' et même davantage lorsque la saison de croissance est plus
longue (Clutîerbuck et Simpson, 1978). Certains travaux ont aussi démontré l'effet
négatif d'une fertilisation azotée excessive. L'effet le plus marqué se caractérise par
la stimulation du développement des fanes aux dépens des tubercules (Reust, 1986).
La maturité des tubercules est alors retardée et la qualité diminue, (Giroux, 1982a;
Harris, 1978; Kleinkopf et Westermann. 1986; Laughlin. 1971) et parfois même les
rendements sont réduits (Roberts et al.. 1982 ;Westemann et al., 199413). Dubetz et
Bole (1975) ont expliqué cette baisse de rendement par une diminution de la taille des
tubercules. Des problèmes de malfornationdes tubercules ont même été obse~és
par Paintenet Augustin (1976). Les risques engendréç par une surferüiition serae
i nt
généralement moins Blevés en sols légers, car ils ont une capacité d'échange
caîionique assez faible et retiennent peu l'azote ammoniacal (Giroux, 1984).
L'excédent d'azote est alors facilement lessivé par les pluies pendant la saison de
croissance.

Aux États-unis, plusieurs travaux ont été réalisés avec la variété 'Russet
Burbank' afin de définir la dose d'azote optimale de fertilisant azoté. En Idaho, la dose
optimale suggérée par Carter et Bosma (1974) sur un loam limoneux et Porter et
Sisson (1993) sur un loam graveleux est de 180 kg N ha-'. Pour Westermann et al.
(1994b), un ajout de 112 kg N ha" sur un loam limoneux imgué s'avérait suffint pour
l'obtention d'un rendement élevé. En Orégon, un apport de 200 kg N hg1 semblait le
plus approprié(Rykbost et Maxwell. 1993). Les eçsais de MacLean (1983.1984) dans
les régions de l'Atlantique (Canada) établissent des doses allant de 135 à 170 kg N ha-'
(loam sableux).

Au Québec, au Maine, et dans les provinces Maritimes, la variété 'Kennebec' a


fait l'objet de plusieurs recherches (Giroux, 1982; Mackay et al., 1963; MacLean, 1984
O'Sull~an,1978;). Pour cette variété. cultivée sur sol sableux et sur loam sableux, les
doses vont varier de 130 à 224 kg N ha". Chamberland et Scott (1965) avait obtenu
une dose optimale de 70-80 kg N ha" avec un rendement moyen de 15 Mg ha" soit
moins que la moyenne actuelle du Québec de 22,7 Mg hZ1(BSQ. 1997). La dose
optimale avec lavariété 'Sebago' était de 150 kg N ha" (Black et White. 1973). White
et al (1974) avec 'Netted Gem (Russet Burbank)' ont suggéré des doses de 112-134
kg N ha" alors que Dubetz et Bole (1975), en Alberta, ont obtenu une dose optimale
de 224 kg N ha". Suite à des résultats d'expériences réalisées à I'lle-du-Prince-
Edouard avec 'Netted Gem'. Munro et al. (1977) ont mentionné que plusieurs
producteurs pourraientdiminuer la dose recommandée (145-150 kg N hg1) de 7 à 8%.
sans en affecter les rendements. On peut comparer œs rësultats avec ce qui est
proposé dans la grille de référence du CPVQ (1996), soit 135-175 kg ha-' en sols
sableux et 125-150 kg ha" en sols loameux. Le tableau 2.1 présenté dans les deux
pages suivantes résume les différentes doses optimales obtenues dans le cadre de
projets de recherche effectués en Amérique du Nord. Les doses proposées par
Mackay et al. (1963) sont bien supérieures B œ qui est normalement rapporté dans le
nord-est de l'Amérique du Nord. La dose idéale d'engrais azoté peut dépendre de
facteurs tels le climat. le type de sol, la variété et les précédents cuturaux.

D'autre part, l'eau joue un r6le majeur dans la minéralisation de la matiére


organique du sol (Reust. 1986) en plus de favoriser la solubiliition des engrais
minéraux ajoutés. Les précipitations (et l'eau d'irrigation) ont donc un impact
considérable sur le coefficient d'utilisation des engrais azotés. En saison humide, la
fumure azotée pourraitêtre réduite d'environ 25 %. par rapport à une saison plus séche
(Giroux, 1982). Au Québec, une période de sécheresse pendant les mois de juillet et
août pourrait réduire les rendements. En Idaho, en présence d'un loam. Burton (1981)
a remarqué que les pertes par évapotranspiration doivent Btre compensées par un
apport d'eau équivalent si on veut éviter un stress hydrique. Gunasema et Harris
(1969) ont remarqué qu'un déficit hydrique, pendant la période de croissance des
plants. coïncidait avec une diminution de l'absorption des éléments minéraux. Une
perte de rendement est alors associée à une augmentation de la proportion relative de
tubercules petits et difformes (Silva et al., 1991), conséquence d'un couvert végétal
moins dense et d'une réduction de la photosynthése (Van Loon. 1981). Donc, en
saison séche, comme l'eau devient un facteur limitatif dans la production de la pomme
de terre, un ajout supplémentaire d'azote serait alors préférable afin de faciliter
l'absorption d'azote et maintenir un rendement élevé (Ojala et al., 1990). À l'opposé.
une saison avec de nombreuses et fortes prc5cipitations peut aussi nécessiter
Tableau 2.1 : Revuo d o divers travaux réalls6s sur la pomme d e terre et l'azote, e n Amérlquo d u Nord

Rdgions Rdfdrences VarIdtds Texture du sol Prdcédent N optlmal


ka N ha"

Qudbffi Chamberland et Scoll MontagneVerte loam gravelo.sableux pomme de leme


1965 Kennebffi

Chamberlandel Campagna MontagneVerte 40 % limon ........


1969

Glroux Kennebffi sable loameux. ........


1982 loam sableux, sable
el loam sablo-graveleux

Ontario O'Sullivan Kennebec sable grossler mals


1978 Superior pomme de lerre

Alberta Dubalz el Bole Nelled Gem loam sableux


1975

NoweawBrunswick MacLean Netted Qem loam sableux B loam


1984

Nouvelle-Ecosse Mackay el al. Kennebffi limon, sable fin,


1963 loam sableux et loam
sableux fin

Ile-du-Prince-Edouard Black el While Sebago loam sableux rolalion


1972 avolne.lr8fle

MacMurdo el al. Sebago loam sableux fin Ir8fle.flbla


1988 Atlanlla

Munro el al. Sebago loam sableux fin


1977 Netled Qem
davantage d'azote étant donné les risques plus élevés de lessivage en sols légers
(Munro et al. 19n). Des quantités d'eau excesçives lors de la croissance végétative
diminuent le volume racinaire et par conséquent la concentration en nitrate des
pétioles (Stark et al., 1993).

2.2.3 - Fractionnement des engrais et lessivagedes nitrates


Le fractionnement des engrais à la plantation et au rechaussagea été proposé
afin d'améliorer leur efficacité pendant la saison. Lorsque la totalité de l'engrais est
appliquée à la plantation, en système irrigué, le coefficient d'utilisation de l'azote serait
de 50% (Tyler, 1983;Westermann et al.. 1988). Le fractionnement pourrait augmenter
ce coefficient de 10 à 15% (Roberts et al. 1991; Westermann et al., 1988). D'autres
recherches (Roberts et al., 1982) ont démontré que le fractionnement pourrait
engendrer des croissances secondaires et des déformatior.~
lorsque les engrais sont
appliqués tardivement Les apports d'azote aprés l'initiation de la tubérisation seraient
donc à éviter.

Dans l'ensemble, le fractionnement des engrais n'améliore pas nécessairement


le rendement. sauf en sols graveleux ou sableux à haut risque de lessivage (Giroux,
1982; MacLean. 1984; Porter ans Sisson, 1993; Reust. 1986). Le principal objecîif de
cette pratique serait de réduire les pertes de nitrates par lessivage vers les nappes
d'eau souterraines (Giroux, 1988; Joem et Vitosh, 1995b). Dans le cas spécifiqued'un
sable loameux saturé, un apport d'eau supplémentaire de 2.5 cm (provenant d'une
pluie ou d'un système d'irrigation) peut déplacer les nitrates de 15-20 cm dans le sol
(Endelman et al.. 1974). MacLean (1984), dans une étude réalisée au Nouveau-
Brunswick, signale qu'au point de vue économique, il n'y a aucun avantage à
fractionner les engrais. Porter et Sisson (1993) affirme qu'en sol loameux, dans des
régions où la saison de croissance est réduite, les pommes de terre seraient favorisées
12

par une seule application d'azote en début de saison. Par contre. des essais réalisés
par Errebhi et al. (1998) ont démontré que le fractionnement n'influençait pas le
rendementtotal des tubercules mais que le rendement en petits tubercules augmentait
significativement et celui des gros tubercules diminuait lorsque la proportion d'azote
ajouté au semis augmentait

-
22.4 Poids spécifiques

Le poids spécifique, qui est relié à la teneur en matière sèche des tubercules,
constitue un critère de sélection important dans i'industrie de la transformation (frite,
croustille).

En général. une application élevée d'azote cause une diminution du poids


spécifique des tubercules (Chamberlandet Campagna, 1969; Giroux, 1984; Kunkel et
Holstad, 1972; MacLean, 1984; Murphy et Goven, 1959; Terman et al., 1951;
Westermann et al., 1994) de même que du pourcentage de matière sèche
(Chamberland et Campagna, 1969; Westermann et al., 1994). L'augmentation des
doses d'azote ne diminue pas toujours le poids spécifique (O'Sullivan, 1978; Porter et
Sisson. 1993). Giroux (1982) a observé qu'en sol lourd, le poids spécifique fut affecté
négativement par une forte fertilisation azotée alors qu'il n'y avait aucun effet en sol
léger. Les conditions de sécheresse ayant prévalu durant la saison avaient sans
doute contribué au raccourcissement de la période végétative, particulièrement dans
les sables. Selon Timm et al. (1963) et Kunkel et Holstad (1972) , une diminution du
poids spécifique due à l'azote pourrait signifier que la plante n'avait pas atteint sa
maturité à la récolte. À maturité, les tubercules atteindraient un poids spécifique plus
élevé. De plus, la quantité de matière sèche (donc le poids spécifique) varie selon la
variété de pommes de terre et les conditions climatiques saisonnières (Kunkel et
Holstad, 1972; Soltanpour, 1969b; Westermann et Kleinkopf, 1985).
Selon Munro et al.(19T'), une ferüliçation azotée optimale ne réduit pas le poids
spécifique. La source d'azote (urée, nitrate d'ammonium ou sulfate d'ammonium).
utilisée de façon appropriée, n'aurait aucune influence sur le poids spécifique
(MacLean, 1983). quoique des doses élevées d'urée ont un impact négatif sur les
rendements (Sandersonet White, 1987).

Des travaux de Murphy et Goven (1959) ont démontré i'influence de la


température et des besoins en eau sur le poids spécifique des tubercules. Une
templrature moyenne supérieure à 21°C causerait un retard dans I'accumulation des
hydrates de carbone (sucres), et donc une diminution du poids spécifique. Des
températures nocturnes élevées stimulent la respiration et diminuent le mouvement
des sucres des feuilles vers les racines. Un excés ou un manque d'eau pendant la
période de maturation des tubercules réduirait le poids spécifique (Murphy et Goven,
1959; Silva et al. 1991). Des quafitités abondantes d'eau en fin de saison
üccasionnent un délai dans la maturité des tubercules (Ojala et al., 1990). Les loams
seraient les p l ~ propices
s à la production de tubercules à haut poids spécifique.

Les doses d'azote tror élevées sont donc à proscrire car elles n'améliorent pas
nécessairement le rendement et auront davantage tendance B réduire le poids
spécifique des tubercules.

-
2.3 PHOSPHORE

Tout comme l'azote. il existe une grande variation du contenu en phosphore


disponible et total dans les sols. Selon de nombreux auteurs, le peu de considération
des producteurs vis-à-vis cet élément a amené une fertilisation excessive dans
plusieurs sols agricoles. L'ajout annuel de quantités considérables de phosphore dans
les champs ont eu pour effet d'augmenter les réserves en P total et disponible du sol
(Berger et ai.. 1961; Lorenz et V i m . 1980; McCollum. 1978), d'où rintérët d'avoir des
recommandationsen phosphore tenant compte davantagede la quantitéde phosphore
disponible et de i'acidité du sol.

23.1 -Sources de phosphore

Comme le mentionne Giroux (1993). les sols utilis6s pour la culture de la pomme
de terre au Québec sont souvent podzoliiéset contiennent des quantités appréciables
de fer, d'aluminium et de manganèse. A pH acide. ces éléments se solubilisent et
réagissent avec le phosphate (Terman et al.. 1952). Ces réactions chimiques dans le
sol nuisent passablement à l'absorption du phosphore en provenance du sol ou des
engrais (Berger et al.. 1961). La source de phosphore devient alors un critère de
sélection important pour obtenir une nutrition phosphatée adéquate. A fortes doses,
le phosphate biammoniacal(PBA) s'est montré aussi efficace que les superphosphates
(Giroux et al.. 1984). L'utilisation de PBA a même permis d'atteindre un rendement
maximal en utilisant une dose moindre d'engrais comparativement aux
superphosphates et aux phosphates monoammoniacals (Giroux et al.. 1984).
L'utilisationdu PBA favorise une hausse du pH dans la bande d'incorporation durant
les quelques jours suivant son application. Cela a pour effet de diminuer la
solubilisationde i'aluminium et du fer pour un cours laps de temps (Tisdale et Nelson,
1975). Par contre, la présence d'ammoniac libre en excès pourrait causer une tension
de vapeur suffisamment grande pour nuire a l'émergence des plantules de pommes de
terre. Cet effet est amplifié par i'utilisation de l'urée avec le PBA (Chang et a1.,1984;
MacLean.1983). Afin d'éviter cette phytotoxicité, il est recommandé de séparer la
bande d'engrais de la semence lors de la plantation. MacLean (1983) n'a observé
aucune croissance anormale des plants de pommes de terre lorsque i'engrais se
retrouvait a 5 cm sous la semence et a 5 cm à côté de celle-ci.
-
239 Besoins en phosphore

Le phosphore, même s'il est requis en moins grande quantité que l'azote ou le
potassium, est nécessaire pour un départ vigoureux des plants en début de saison.
II aurait aussi un effet favorable sur la tubérisation et la maturation des tubercules
(Dubetz et Bole. 1975; Gimux. 1993; Westerrnann, 1993). La fertiliition phosphatée
pourrait améliorer l'épaisseur du péridenne des tubercules (Giroux. 1993) en plus
d'augmenter leur calibre (Birch et al.. 1967; Lorrenz et Vittum,l980). L'utilisation
d'azote mus forme ammoniacale s'est avérée trés bénéfique pour l'absorption du
phosphore dans le maïs (Miller et al., 1970). Soltanpour (1969b) est parvenu aux
mêmes conclusions dans le cas de la pomme de terre. IIexiste une forte interaction
entre N et P. car une déficience en phosphore provoque une sénéscence prématurée
et diminue i'absorption d'azote (Westerrnann et al.. 1988; Roberts et al.. 1991).

Les planis de pommesde terre absorberaient prés de 22 kg ha" de phosphore


et environ 18 kg P ha4 se retrouvent dans les tubercules à la récolte (USDA, 1974. cité
par Harris, 1978). Ces résultats confirment ceux de Carpenter (1957). McCollum
(1978) et Soltanpour (1969a). Même pour une culture aussi exigeante que la pomme
de terre, la quantité de phosphore requise pour maintenir une productivité maximale
est relativement modeste, une fois la déficience du début de saison éliminée
(McCollum, 1978).

23.3 - Fertilisation et rendements


Le phosphore a une influence considérable sur les rendements (Chamberland
et Campagna, 1969; Carpenter et Murphy, 1965). Dans toutes les expériences
réalisées au Maine par Terman et al. (1952), la meilleure réponse était atteinte avec
les premiers 45 - 90 kg P,O, ha" d'engrais phosphatés. La dose optimale était de 180
- 270 kg PO
,, ha" en sol pauvre alors qu'en sol riche, il n'y avait aucune réponse avec
-
plus de 90 110 kg PO
,, hi?'. Black et Caims (1958) à I'lle-du-~rinceÉdouard,ont
remarqué une augmentation des rendemenîsjusqu'à 224 kg PO
,, ha-' en sol pauvre
et aucune réponse en sol riche (!Extraction au H,S04 0.002N) pour des doses
-
supérieures à 90 130 kg P ha". McCoIlum (1978) n'avait obtenu aucune réponse
quand le niveau de phosphore dans le sol était supérieur à 110 kg P ha"(extracb'on au
HCI 0.05N + HSO, 0,025N). Dubetz et Bole (1975) ont remarqué une augmentation
des rendements totaux et de la catégorie Canada nO1jusqu'à 97 kg P ha", mais
aucune augmentation à des doses supérieures. Au Québec, les travaux de Giroux et
al. (1984) ont permis de répertorier des teneurs en phosphore assimilable variant entre
44 et 1000 kg P ha" (extraction NH4F0,03N + HCI O,I N) dans 15 types de sol utilisés
dans la culture de la pomme de terre. Cene étude leur a permis de classer les sols
selon leur richesse en phosphore. Ainsi, en sols pauvres, contenant moins de 300 kg
ha.' de phosphore assimilable, la dose moyennesuggérée pour un rendement maximal
est de 215 kg PO
,, ha", pour un accroissement escompté des rendements de 10%.
En sol moyen ou riche, il y aurait possibilité d'accroître les rendements de 10% mais
avec des apports moindres.

2.3.4 - Poids spécifique


Black et Cairns (1958) ont observé peu d'effet du phosphore sur le poids
spécifique des tubercules. Aucune variation notable de poids spécifique n'a ét6
obtenue par MacLean (1983) et Carpenter et Murphy (1965) en utilisant différents
niveaux de phosphore. Kunkel et Holstad (1972) rapportent que dans les années 60,
plusieurs recherches ont démontré l'influence positive du phosphore sur le poids
spécifique alcrs que d'autres n'ont démontré aucune influence.
La culture de la pomme de terre est trèsexigeante en potassium. Parmi leso
srti
éléments majeurs, le potassium est celui qui est requis en plus grande quantité par la
plante (Carpenter, 19n). Dow et al. (cités par Roberts et McDole. 1985) ont observé
d'importantes variations dans le prélèvement total, soit entre 230 et 445 kg K hzl. La
quantité de potassium absorbée augmente proportionnellementau rendement (Kunkel
et al. 1973). Comme certaines variétés ont un potentiel de rendement plus élevé que
d'autres, la fumure potassique devrait donc être adaptée de façon à profiter pleinement
du potentiel génétique de ces variétés (Roberts et McDole, 1985).

24.1 -Besoins en potassium

Le potassium est un élément important pour le maintien de la vigueur et de


I'eificzcité physiologique des plants (Groux, 1993). 11est essentiel à la synthèse des
sucres simples et de l'amidon, en plus d'être impliqué dans les mécanismes de
translocation des hydrates de carbone (Haeder et a1.,1973; Smith, 1987). Le
potassium pourrait même améliorer le calibre des tubercules (Tindall et Westermann.
1995; Ward, 1959).

II y a très peu d'absorption de potassium al: cours du premier mois suivant la


plantation(Roberts et McDole, 1985). Les travaux de Soltanpour (1969b) sur la variété
'Russet Burbank' indiquent que, de la plantation jusqu'au soixantième jour, un peu
moins du tiers du potassiumtotal était absorbé. La variété 'Russet Surbank' avec un
rendement de 35 Mg ha", utilisait environ 260 kg K ha" dont 1"2-i3.0 kg ha" dans les
tiges et 100 kg ha'' dans les tubercules. Des proportions relativement semblables ont
été observées par Cumming et Wilcox (1968) et Soltanpour (1969b) avec la variété
'Russet Burbank' et par Carpenter (1957) avec la variété 'Kennebec'.
-
2 4 2 Fertilisation et rendements

La richesse du sol en éléments nutritifs essentiels est un critère agronomique


à considérer lors de la plantation. Au Maine. Terman (1950) a observé des réponses
positives sur les rendements en sol pauvre à des doses optimales de 270 à 314 kg &O
ha". et en sol riche, à des doses de 112 à 134 kg &O ha". Locascio et al. (1992) n'ont
pas 0 b s e ~ é
de différence de rendement parmi les diverses doses appliquées en sols
riches en potassium. En Idaho, un contenu initial de 224 kg ha" de K dans la couche
-
arable (O 20 cm), donnait des rendements de 28 Mg ha*', sans qu'il n'y ait de
réponse significative aux différentes doses de K ajoutées (McDole et McMaster, 1978).
Avec un contenu de 200 kg ha'' de K échangeable. toutes les variétés testées ont
répondu positivement à un apport supplémentaire de potassium. Une connaissance
suffisante du sol est nScessaire car une quantité excessive de potassium favorise une
consommation supplémentaire sans augmention de rendement ou de qualité
(Eastwood et Watts. 1956).

Des recherches effectuées par Mackay et al. (1964) sur 46 sites situés à l'lledu-
prince- doua rd et en ~ouvelle-Écosseont montré des teneurs en potassium
échangeable (extraction à l'acétate d'ammonium) variant de 100 à 800 kg K ha".
L'utilisation de l'équation de Bray-Mitscherlich a permis de classer ces sols en 3
catégories. selon leur richesse en potassium :élevée (> 515 kg K ha"), moyenne (290 -
515 kg K ha") et faible (c290 kg K ha"). Malgré ces variations, une seule dose a été
suggérée, soit 170 kg K ha", pour atteindre un rendement maximal. Comme le
mentionne Giroux et Van Lierop (1982) on peut noter l'absence de sols très pauvres
dans les provinces Maritimes (ayant moins de 100 kg ha" de K échangeable). alors
que leur fréquence est plus grande au Québec. Ceci est relié à une teneur plus élevée
en argile des sols utilisés pour la pomme de terre dans les Maritimes. Sur les 40 sites
expérimentaux de l'étude de Giroux et Van Lierop (1982), on remarque des variations
de 28 à 462 kg ha'' de K échangeable (extraction à l'ac6tate d'ammonium) et 68% des
sols contenaient moins de 200 kg ha" de potassium échangeable. L'approche Cate
Nelson a permis de classer ces sols par teneur en potassium :élevée ( S 0 0 kg ha'').
moyenne (141 - 300 kg ha") et faible (< 140 ko ha"). Les recommandations de
fertilisation suggérées pour ces trois classes sont respectivement de 175, 130 et 80 kg
K ha". Ces résultats impliquent que la quantité d'engrais recommandée soit adaptée
aux connaissances édaphiques de la région visée. En Idaho. les rendements élevés
obtenus par les producteurs (60 Mg ha") ont considérablement diminué les réserves
de K échangeable dans les sols. Le niveau critique de potassium échangeable pour
la production de pommes de terre est passé à 336 kg K ha" (Tindall et Westermann.
1995). Au Québec. un sol ayant un tel contenu est qualifié de 'bon" selon le guide de
fertilisation (CPVQ,1996) et l'ajout recommandé serait de 80 kg ha-' de &O.

2.4.3 - Poids spécifique


Tout comme l'azote, le potassium joue un rôle important sur la qualité de la
pomme de terre. Une augmentation graduelle de potasse (jusqu'à des doses
excessives) diminue le poids spécifique de la pomme de terre. et par le fait même, son
contenu en matière sèche (Chamberlandet Campagna, 1969; Chamberland et Scott,
1965; Dubetz et Bole, 1975; Giroux, 1982b; Laughlin, 1966; Locascio et a1.,1992;
Terrnan. 1950; Westermann, 1993; White et a1.,1974). Terrnan et al. (1953) expliquent
la diminution du poids spécifique (ainsi que de la teneur en matière sèche) par un
contenu en eau plus élevé dans le t:;;crcule, créant un effet de dilution.

2.4.4 - Source de potassium


Le principal enjeu porte principalement sur I'anion accompagnateur du
potassium. Les deux formes les plus populaires sont le muriate de potassium (KCI) et
20

le sulfate de potassium (hS0J. Du point de vue rendement, il ne semblerait pas y


avoir de différence significative entre ces deux sources (Girow, 1982b; Rowbeny et
Ketcheson, 1978). Le principal problème conceme le poids spécifique. Le KCI
produirait des tubercules de poids spécifiques moindre que le &SO, (Giroux. 1982b
Hanap, 1960; McDole, 1968; Robetts et McDole, 1985; Westermann. 1993). L'ion
chlorure serait en parüe responsable de cette diminution (Berger et a1.,1961; Smith,
1987). 11 y aurait lieu de croire que la source de potassium influencerait l'activité
enzymatique dans les tubercules (Smith. 1987). Les travaux de Westermann et al.
(1994b) ont permis d'observer. peu importe la source de potassium. que le poids
spécifique diminuait de façon similaire avec les doses de N appliquées, donc qu'il n'y
avait aucun effet de la source de potassium. Ils ont aussi remarqué qu'en absence
d'azote, le muriate de potassium a diminué le poids spécifique mais pas !e K$O,. Ils
suggèrent que l'ajout de potassium se fasse en référence au contenu inital du sol sans
considérer la source de K utilisée. Selon eux, l'azote décroît davantage le poids
spécifique que le potassium alors que White et al. (1974) rapportent des conclusions
contraires. Ces études ayant été réalisées à des endroits différents, il est probable que
les sources de potasse interfèrent avec l'acidité du sol (Smith, 1987). Ce dernier
rapportait que Thum (1943) a& démontré que le sulfate de potassium augmentait le
contenu en amidon dans les sols neutres et que le potasse de magnésium en faisait
autant sur les sols acides.

24.5 - Fractionnement et modes d'application


La diminution du poids spécifique associée à l'utilisation de KCI a soulevé
certaines interrogations sur la façon d'appliquer cet engrais. Dans les années 60,
plusieurs producteurs ontanens ont été influencés par les travacx de Berger et al.
(1961). Ceux-ci prétendaient que les rendements et le poids spécifique étaient
favorisés par une application à la volée de KCI et une application en bande de l'azote
21

et du phosphore. Quelques années plus tard. Rowberry et Ketcheson (1978)crit


démontré qu'il n'y avait aucun effet sur la qualité et le rendement entre une fumure
po-ique appliquée en bande ou à la volée.

Les travaux de Gunasema et Hams (1969,1971)ont montré un effet bénéfique


du fractionnement du potassium sur le rendement et sur la réduction des pertes par
lessivage. Ces pertes sont moins fréquentes que celles observées avec les nitrates
(Roberts et McDole. 1985). La méthode la moins coüteuse serait toutefois une
application à la volée sur l'ensemble de la surface,particulièrement quand la dose est
élevée. Lorsque la dose excède 340 kg &O ha", un compromis entre une application
en bande et à la volée est fortement suggéré (Westermann. 1993). 11 serait cependant
préférable de fractionner les apports dans le cas des sols très sableux car ceux-ci n'ont
pas une capacité d'échange cationique suffisante pour retenir de telles quantités
d'engrais potassique.

-
2.5 Espacement des plantons sur le rang

L'espacement sur le rang revêt une grande importance pour le marché de la


pomme de terre car elle influence le calibre des tubercules. Dans l'industrie de la
transformation et de la consommation. on recherche des gros calibres (Rykbost et
Maxwell, 1993; Pagé. 1996). L'espacement sur le rang est un des facteurs pouvant
être facilement contrôlé par le producteur (Entz et Lacroix, 1984; White et Sanderson,
1983).

En général un espacement plus étroit favorise davantage les rendements en


petits tubercules (Bishop et Wright, 1959; lritani et al.. 1972; Nelson, 1967; Rex. 1991;
Rex et a1.,1989)aux dépens des gros tubercules (Rex et al., 1989).Les rendements
en tubercules intermédiaires augmentent (Bishop et White. 1959; lritani et al., 1972)
ou diminuent (White et al.,1974). D'autres recherches réalisées avec les variétés
'Russet Burbank', Shepody' et 'Norland' n'ont démontré aucun effet significatif de
l'espacement sur le rendement total (Entz et Lamix. 1984; Maas, 1963; Waterer.
1996). Chaque variété répond à sa façon. Les conditions climatiques. les
modifications des méthodes culturales (doses de
' ngrais ajoutées), la grosseur des
tubercules de semence, l'utilisation d'un tubercule entier ou coupé sont tous des
facteurs influençant la densité optimale de plantation (Rex et al., 1989). La
comparaison de sept variétés de pommes de terre a permis à Rykbost et Maxwell
(1993) de trouver la distance optimum de plantation pour chacun des cultivars,
considérant qu'ils sont destinés au marché de la table ou de la transformation. Pour
la plupart des variétés évaluées dans œ projet, la dimension des tuberculesaugmentait
avcr une réduction de la densité de plantation.

La distance d'écartement des plantons sur le rang peut influencer la qualité des
tubercules. Rex (1991) a observé qu'une augmentation de l'espacement sur le rang.
avec la variété 'Conestoga'. diminuait le poids spécifique. Par ailleurs White et al.
(1974) n'ont remarqué aucun effet de l'espacement sur le poids spécifique des
tubercules de la variété 'Netted Gem'. Rykbost et Maxwell (1993) sont aussi parvenus
à ces conclusionssuite à une expérience réalisée sur 7 variétés de pommes de terre.
II semble donc que la diminution de L'espacement entre les tubercules sur le rang
aurait un impact plus marqué sur le calibre que sur la qualité des tubercules.

-
2.6 Prélèvementen N, F: et K des tubercules

Le contenu en élément minéraux et le prélèvement par la plante sont intimement


liés au taux de croissance du plant et à la disponibilité des éléments minéraux du sol
(Carter et Bosma, 1974; Lorenz et al., 1974; Soltanpour et Cole, 1978; White et al.,
1974). Le taux de matière sèche est variable selon la variété utilisée et la saison
23

(Soltanpour. 1969b). Les travaux de Kunkel et al (1973) et Carpenter (1957) ont


montré que pour une même variété. les quantités d'azote, phosphore et potassium
prélevées sont très semblables d'une saison à l'autre. Hams (1978) a présenté
différents résultats ob!enus en Amérique du Nord et du Sud et en Europe; on peut
remarquer une certaine constance dans le prélèvement en azote et en phosphore
lorsque les rendements en matière sèche sont similaires. Les résultats obtenus par
Beauchemin (1988) avec la variété 'Norland'. indiquent qu'il y avait une augmentation
de la concentration en azote dans les tubercules suite à l'ajout de doses supérieures.
mais que le prélèvement avait tendance à plafonner à doses élevées. Vos (1997) a
observé que la concentrationen azote dans la matière sèche augmentait linéairement
avec l'absorption d'azote. Une équation exponentielle a été obtenue entre le
rendement en matière sèche et l'absorption d'azote démontrant une tendance à
plafonner lorsque le niveau d'absorption était élevé. Des différences ont été
remarquées avec le potassium, telles que présentéespar Soltanpour (1969b) (tableau
2.2). Les travaux de Lafond et al. (1995). au Lac-StJean. vont dans le même sens;
l'augmentation des doses de potasse a augmenté le contenu en potassium des
tubercules.

Tableau2.2 : Prélèvement en azote, en phosphore et en potassium dans les tubercules


de différentesvariétés de pommes de terre.
RBgions Auteurs Vari&& Azote Phosphore Potassium
kg N ha" kg P ha" kg K ha"
Maine Carpenter Kennebec 56 8.3 95
1957
Colorado Soltanpour R. Burbank 142 17.9 148
1969b Orornonte 209
Red Mclure 165
Utah Jackson et Haddock R. Burbank 156 12.9 151
1959
Washingon Roberts et al. R. Burbank 244' - -
1991
'Rendement moyen de 70 Mg ha.'
CHAPITRE 3

=&RIEL ET MÉTHODES

3.1 - Description des sites et des variétés


Ce projet s'est démulé au cours des saisons 1996 et 1997. En 1996. quatre
variétés de pommes de terre ont été utilisées dans les localités suiMntes :St-Amable
(Montréal). Szinte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier (Portneuf) et a Sainte-Croix
(Lotbinière). En 1997. les parcelles étaient localisées à Péribonka (Lac-St-Jean), Saint-
Laurent (Ile d'Orléans). St-Ubalde (Portneuf) et a Sainte-Croix. Dans toutes ces
régions, la production de la pomme de terre occupe une place importante parmi les
productions maraîchères.

Les variétés 'Chieftain', 'Goldrush', 'Coastal Russet' et 'Snowden' ont été


choisies en 1996 (tableau 3.1). En 1997. la variété 'Snowden' a été remplacée par une
nouvelle variété a croustille. soit la variété 'Aquilon'. Les conditions édaphiques des
sites sont présentées au tableau 3.2 et les conditions climatiques. a la figure 3.1.

Tableau 3.1 : Précocité et marché pour chaque variété (agdex 161133,1993)


Variétés Précocité Marché vise

Aquilon mi-saison croustille


Chieftain tardive table
Coastal Russet mi-saison frite ou table
Goldnish mi-saison frite ou table
Snowden mi-saisona tardive cmustille
Figure 3.la Figure 3.1b
Rgure 3.1 (a et b) :Pkipitations mensuelles (mm) durant la saison de croissance de la pomme
de terre en 1996 et 1997 & la station météomlgique la plus près des régions concernées.

3.2 - Description des traitements


II y avait 11 traitements distribués au hasard (tableau 3.3). soit 4 doses
croissantes d'azote (0,75,150 et 225 kg N ha"), de phosphate (0.100.200 et 300 kg
P205ha-') et de potasse (0,100.200 et 300 kg &O ha"). Lorsque les doses d'azote
variaient, les doses de P205et de &O demeuraient constantes. II en était de même
pour le phosphore et le potassium. II y avait également un traitement témoin absolu
sans engrais N. P et K. Chaque parcelle était composée de 4 rangs de 8 m espacés
de 91,5 cm. IIy avait donc six sites par année comprenant chacun, trois répétitionsde
11 traitements. En raison de la rareté des tubercules de la variété 'Aquilon', le nombre
de rangs est passé à trois. Dans ces parcelles, les variétés 'Norland' à Péribonka et
'Superior' à i'lle d'Orléans ont alors servi de rangs de garde. Le premier et le quatrième
rang de chaque parcelle constituaient les rangs de garde pour les autres variétés.
Tableau 3 3 : Description des traitements de fertilisation

Traitement N P,O, 40
kg ha"

La distance de plantation était de 25 cm pour les cultivars 'Aquilon', 'Snowden'


et 'Chieftain'. Elle était de 25 cm pour 'Coaçtal Russet' et 'Goldrush' en 1996, et de 25
ou 35 cm en 1997 : deux rangs ayant un espacement de 25 cm (sur le rang) se
trouvaient côte à côte et les deux suivants avaient un espacement de 35 cm sur le rang
(figure 3.2). Les positions à gauche ou à droite de ces deux distances d'écartement
étaient distribuées de façon aléatoire dans la parcelle. Les prélèvements d'échantillons
de sols (section 3.4) ainsi que la récolte des tubercules ont été effectués dans les deux
rangs centraux de chaque parcelle.

MIparcelle 1 parcelle 2 parcelle 3

Figure 3.2 :Disposition des espacements de 25 et 35 cm sur le rang.


-
3.3 Opérations sur le terrain

La plantation. l'échantillonnage des sols de même que la fertilisation ont été


effectués manuellement Des tubercules certifiés ont éfe utilisés à la plantation pour
les 5 variétés. En 1996. l'azote et le potassium ont été fractionnés :la moitié à la
plantation et l'autre moitié avant le rechaussage. tel que recommandé dans le guide
de fertilisation du CPVQ (1996). Lors de la saison 1997. les engrais ont été fractionnés
dans une proportion de 66% en début de saiçon et de 33% lors du rechaussage. Les
engrais minéraux utilisés étaient le nitrate d'ammonium (27.5-0-0). le phosphate bi-
ammoniacal (18-464). le superphosphatetriple (0-46-0). le muriate de potassium (0-0-
60) et le sulpomag (0-0-20).

Les traitements d'herbicides, d'insecticides et de fongicides ont été réaliçés de


façon conventionnelle. Ces opérations ont été effectuées par les producteurs aux
momentsjugés opportuns. A tous les sites. un défanage a été effectué environ deux
semaines avant la récolte des tubercules.

-
3.4 Échantillonnage et analyse d e sol

Des échantillons de sol ont été prélevés à deux occasions, soit avant la
plantationet à la récolte. Le premier échantillonnage consistait à prélever des carottes
de sol dans chaque bloc jusqu'à une profondeur de 20 cm pour iins de caractérisation
physico-chimique. Lors du dernier échantillonnage, les sols ont été prélevés aux
profondeurs 0-30. 30-60 et 60-90 cm. afin de déterminer la quantité résiduelle de
nitrate à la fin de la saison de croissance. Tous les échantillons de sol ont été prélevés
à raide d'une tarière de 5 cm de diamètre. La teneur en eau a été déterminée dans
tous les sols par séchage à 100°C.
Des analyses granulométriques ont été effectuées p-:a méthode de la pipette
(Sheldnck et Wang. 1993). La première série d'4chantillonsa été analysée pour le pH
au CaCI, 0,01 M dans un rapport sol :solution de 1 :2. Le contenu en matière
organique a été déterminé par la méthode de Walkey et Black (1934). LesP. Fe et Al
ont été extraits à l'oxalate acide d'ammonium; le Fe et l'Al ont été do& en absorption
atomique et le P par colorimétrie à 845 nm par réactionavec le molybdate d'ammonium
(McKeague et Day. 1966). Les éléments P, K. Ca. Mg. Cu, Zn.Mn et Fe ont été
extraits par la solution de Mehlich 3 (Tran et Simard, 1993). Le P a été dosé par
colorimétrie (molybdate d'ammonium à 845 nm). le K a été mesuré par spectrométrie
en émission et le Ca, Mg, Cu, Zn, Mn et Fe par spectroscopie d'absorption atomique.
L'azote total a été extrait par une digestion à l'acide sulfurique et au peroxyde
d'hydrogène (Isaac et Johnson. 1960) et dosé par colorimétrie à 645 nm (Nkonge et
Ballance. 1982).

Pour la deuxième série d'analyses (à la récolte), les mëmes éléments ont été
extraits avec la solution Mehlich 3 et dosés selon les mêmes procédures. Le nitrate
(NO,') et l'ammoniac (NH,') ont été extraits au KCI 2 M (Maynard et Kalra, 1993) et
dosés par chromatographie en phase liquide pour les nitrates (Dionex, 1987) ou par
colorimétrie (à 645 nm) pour l'azote ammoniacal (Nkonge et Ballance, 1982).

3.5 - Rendement et qualité des tubercules


Dans chaque parcelle, une longeur de rangs de 10 m de pommes de terre a été
récoltée, soit 2 fois 5 m dans les rangs centraux. Les tubercules ont été comptés,
pesés et par la suite triés (les tubercules malades ou montrant des imperfections
étaient rejetés). Le triage consistait à éliminer les tubercules fendus, atteints de
mildiou, de pourriture. etc. Ils étaient par la suite classés en 4 catégories, selon les
techniques utilisées dans le réseau de démonstration des cultivars (CPVQ. 1996) :
-
1 Diamètre :c 1718 (5.04 cm) -> rejet
2- :1718 (5.04) à 2'114 (5.74) -> Canada no.1 petit
3- . :2'114 (5.74) à 3'112 (8.90) -> Canada no.1
4- :3'1E (8.90) à 4'1E (11.50) -> Canada no.1 gros

Environ 4 kg de tubercules furent conservés afin d'évaluer le poids spécifique


(AOAC. 1995). L'analyse minérale des tubercules a porté sur N, P. K. Ca et Mg. Les
tubercules étaient tranchés, séchés a l'étuve a 60% et broyés à 100 mesh dans un
moulin Wiley. L'extraction de N. P. K. Ca et Mg a été effectuée par une digestion
provenant d'un mélange d'acide sulfurique et sélénieux et de peroxyde d'hydrogène
(30%) (Isaac et Johnson, 1960). L'azote a été dosé par colorimétrie a 645 nm (Nkonge
et Ballance. 1982), de même que le phosphore par réaction avec le métavanadate
d'ammonium et mesuré à 882 nm (Chapman et Pratt, 1961). Le K a été dosé en
émission dans la flamme et le Ca et le Mg en abscïption atomique.

-
3.6 Calculs des doses optimales de fertilisants

Premièrement, dans le cas de l'azote, les doses optimales ont été évaluées par
une courbe de régression. On associait alors les 4 doses d'azote (0,75,150 et 225 kg
N ha") à leurs rendements respectifs. Les doses optimales d'azote ont été estimées à
l'aide d'un modèle quadratique (1). Ce modèle permet d'associer les rendements
observés (y) aux différentes doses d'engrais appliquées (x). La dose optimale est
obtenue par le calcul de la dérivée primaire de l'équation quadratique (1).

Ensuite la présence d'une contrainte économique associée à la dérivée de l'équation


quadratique nous permet d'obtenir la dose optimale économique (2). Cette contrainte
32

considère que le revenu marginal est égal au wut marginal de l'engrais. IIsufï~talors de
connaitre le prix moyen de l'engrais soit environ 1.00 S kg" (CREAQ. 1997) et le prix
moyen du marché pour la vente de pommes de terre. soit 200.00 S Mg" (Patates Dolbec
Inc, 1997).

dyldx = 2ax+ b = (1.O0 S kg") 1(200.00 S Mg ha") (2)


-
soit x= (0.0005 b) 12a
L'équation (2) donne la dose optimale économique (x), pour la fertilisation azotée.

En ce qui concerne le phosphore et le potassium. le modèle de Bray-Mitçcherlich


(Bray, 1958) a été utilisé pour évaluer les doses optimales d'engrais ajoutées. Ce
modèle a été conçu pour des éléments peu mobiles dans le sol wmme le P (Bray. 1963).
voire même le K. Une première équation (cl) nous permet d'obtenir la réponse de la
plante au niveau de la fertilité initiale du sol. La constante (cl) est déterminée pour des
sols semblables dans les parcelles sans engrais P ou K. On met ensuite en relation les
résultats d'analyse b avec la valeur log (A-Y).

OU A = 100%, Y, correspond au premier niveau de l'analyse Mehlich 3 (sol représentatif


, analyse initiale de fertilité du sol. Y =
le plus pauvre au niveau de l'analyse b,), b=
rendement relatif des autres sites. La valeur de Y retenue est la médiane des valeurs
calculées car elle est la seule représentative des sites étant donné la grande variabilité
observée.

Une seconde équation (c) permet d'obtenir la réponse de la plante à une quantité x
d'engrais apportée. La constante (c) est déterminée à chaque site en mettant en relation
log (A-Y) et x pour chaque combinaison site-année.
c = log[(A-Y,)I(A-Y)] lx
où x est la dose intermédiaire appliquée.

En additionnant les contributions du sol et de l'engrais. on obtient la valeur x qui wnsiçte


en la dose optimale d'engrais. Dans le cas du phosphore, le calcul peut s'effectuer en
considérant le pourcentage de saturation du sol :100'PIAI (extrait au Mehlich 3).

II est par la suite possible d'établir une relation entre la dose d'engrais x et l'analyse de
sol b, en connaissant le rendement relatif du témoin sans engrais (Y,) et le rendement
-
visé (Y, généralement à 96 98% du rendement maximum). La valeur x obtenue donne
la dose de P ou K simulée par le modèle.

-
3.7 Reliquat d'azote a l'automne

Les nitrates résiduels ont éié mesurés sur les couches 0-30,30-60 et 60-90 cm
de sol à l'automne. Les résultats bruts (NO,) sont en mg kg" et doivent être convertis
en kg N-NO, ha.', en tenant compte de la densité moyenne de chaque couche de sol.
On trouve premièrement la concentrationdu sol en nitrate sous forme de N-NO,.

N-NO, = NO, 14,5 (6)

et ensuite pour chaque profondeur :

profondeur 1 (0-30 cm) : N-NO, x 3.9


profondeur 2 (30-60 cm) : N-NO, x 5,l
profondeur 3 (60-90 cm) : N-NO, x 5.2
34

Les valeurs de 3,9; 5.1; 5.2 sont des pondérations représentant la densité moyenne du
sol à chacune de ces profondeurs.

-
3.8 Statistiques

L'homogénéité des variances a été vérifiée par un test de Bartlett au seuiloc=O,Ol


(Anderson et McLean, 1974). Les résultats ont été traités à l'aide du progiciel SAS
(1968). Les données ont été compilées dans le logiciel Excel7,O (Microsoft, 1997). Les
analyses statistiques ont porté sur les rendements totaux, vendables, Canada nO1.
Canada nO1petit, Canada nO1gros. les rejets, le nombre de tubercules Canada nO1.le
poids moyen des tubercules de la catégorie Canada nO1et finalement sur le poids
spécifique.

L'effet des différentes doses d'azote, de phosphore et de potassium sur le


rendement a été examiné à l'aide d'un modèle mathématique mais aussi par l'utilisation
de contraçtes polynomiaux linéaires et quadratiques lorsque la valeur du rapport "Fétait
significative à pc 0,05. L'effet des traitements sur les rendements vendables et le poids
spécifique a été évalué en procédant à une analyse en blocs complets. L'ajout de deux
espacements en 1997 pour les variétés 'Goldnish' et 'Coastal Russet' nous a obligés à
traiter les résultats selon un dispositif en split-bloc. Les essais concernant les reliquats
d'azote dans les différentes couches de sol à l'automne et le prélèvement en N, P et K
dans les tubercules ont été analysés en procédant à un test de Waller-Duncan.
CHAPITRE 4

RÉçnr m s

4.1 - Effet de la fertilisation sur les rendements vendables


L'effet des différentes doses d'azote. de phosphore et de potassium sur le
rendement a été examine a l'aide de contrastes polynomiaux linéaires et quadratiques.
Ces résultatssont présentés en annexe. Ce sont toutefois des modèles mathématiques
qui nous ont permis d'obtenir les doses optimales calculées. Avec l'azote, un modèle
quadratique a été utilisé afin de décrire la réponse des rendements aux dierentes
doses d'azote. Ensuite. le modèle de Bray-Mistcherlich a servi à estimer les doses
optimales de phosphore et de potassium.

4.1.1 - Fertilisation azotée et espacement sur le rang


Les rendements en tubercules vendables des parcelles non fertilisées ont varié
entre 7,l et 38.7 Mg ha". Ceci démontre les différents potentiels des sites à l'étude
(tableau 4.1). Cela est anribuable en partie à la quantité variable d'azote retrouvée
dans les sols au printemps (tableau 4.2). de la pluviométrie et de la capacité du sol à
retenir l'eau . Les sites où les quantités optimales d'engrais N calculées sont les plus
élevées, ont des teneurs en N du sol inférieures a 40 mg NO, kg". Paralellement, de
faibles quantités de fertilisants azotés sont requis sur la majorité des sites ayant plus
de 75 mg NO, kg" dans les sols au printemps. On remarque aussi qu'a 7 des 12 sites
étudiés, la réponse aux engrais a été supérieure aux recommandations du CPVQ
(1996). La charte de fertilisation de Painchaud (1997) a aussi été utilisée pour faire
des recommandations en fonction de la quantité de N-Nitrates retrouvés dans la
couche de 0-30 cm avant la plantation. Nos échantillons ayant été prélevés à 20 cm,
SOC'I 1 + xLZ60'0 + $90000'0- =A
S929'L + XlCLZ'O'O + &X00'0- =A
6S'L1+ xZSC1'O + ZC000'0- =A
LP' IC -iUCOZ'O + pS000'0- =A
P6Z'ZZ + x991Z'O + 29000'0. =A
CO'S1 + XPZPI'O + 2WOO'O. =A
860'9 1 + XSSPZ'O + i(L000'0- =A
ZSO'SC + x901'O + 2MX)O'O. =A
8P'01+ UILO'O + 22000'0- =A
S88'9 + XlP6O'O + jrC000'0- =A
6l'CZ + X6LSO'O + $000'0- =A
PE9'6Z + xSLS1'0 + $9000'0- 'A
onblwouo3p wniiil~do,lep lnqes el rnod 9slllln uolsser6pr ep uoltenbq :q1.p nealqel
P'OC O'ZZ Z'OZ 9'01 UI~IJOIW
S'OC 9'SC C'PZ 8'L uopmouç
C'OC Ç'SC 1'1Z 2'61 lossnn lo1seo3
9'6P C'6P I'PP C'LC u!ollo143
C'6C L'6C 1'9C O'ZZ lossnu 1e1seo3
9'92 L'ZC 6'81 9'61 , ~ o s s nlelseo3
~
C'PC P'LC 2'92 9'91 U!WIKI
P'ZP 1 6'ZP P'PC WNPlOD
C'SI 0'01 l'Cl 0'11 uol!nbv
0.11 Z'P1 VI1 I'L ,WNPlOD
P'LZ E'LZ 1'LZ 6'22 uol!nbv
C'ZC l'OP 9'9C O'OC uopmouç
9'92 O'LZ 1 ' Z'IC .lossnt( leIseo3
06 091-ÇZI O 8'ÇC WLC C'LC L'OC L661
l.QY N ,.eV BW
il est probable qu'ils soient un peu plus riches en N-NO3 comparativement à un
échantillon pris à 30 cm. On peut voir que la grille de fertiliition élaborée pour la
variété 'Superior' a répondu correctement à 6 des 12 sites étudiés.

Tableau 4 2 :Doses d'azote optimales, rendement maximaux et concentration d'azote


au printemps
Varidtés Sites Anndes NO; rendementi Doses
maximum' calculdes
ma k@' Ma ha" ka N ha"

Goldrush SreCmix
GOM& SI-Ubaide
Coastal Russet Sie-Catherine
Coastal Russet SI-Ubalde
Coastal Russet' SI-Ubalde
Coastal Ruuet SieCrMx
Coasul Russet' se-cmix
Aquilon Ile D'Orlban
Aquilon PBribonka
Wiieilain Sie-cmix
Chieitain St-Amable
CYeitain Wbalde
Snowden SteCmix
Snowden St-Amable

1: distancesur le rang de 35 an. 5 et 35 an confondues.


2: Distance de 2
.
3: Rendement en Nb~rnileSvendables.

'Aquilon'

Au site de Péribonka, les rendements ont été inférieurs à la moyenne actuelle


du Québec, qui est de 23 Mg ha" (cRÉAQ, 1997). L'endroit où se situait les parcelles
était, selon le producteur, dans la moins bonne partie de son champ. Les analyses de
sols réalisées au printemps indiquent que le terrain était effectivement pauvre en
nitrates, mais aucune réponse significative aux engrais n'a été remarquée. Sur le site
de I'lle d'Orléans. la quantité optimale requise était moindre, soit 130 kg ha'' mais avec
de bien meilleurs rendements que ceux obtenus à Péribonka. L'analysedu sol de I'lle
d'Orléans au printemps indiquait qu'il était riche en nitrates. IIfaut aussi remarquer la
différence importante de rendement entre les doses de O et 75 kg N hg'. Au-delà de
75 kg N ha", il n'y a qu'une très Iégére augmentationdes rendements jusqu'à la dose
maximale, soit 225 kg N hg'. Un effet plateau se dessine donc lorsque les doses sont
supérieures à 75 kg ha". La différence de rendement entre les doses de 75 et de 225
kg N hg' n'est que de 300 kg ha" de tubercules vendables, ce qui ne justifie pas un
apport supplémentaire d'engrais azoté.

'Chiefîain'

Le site de Se-Croix en 1996 a donné d'excellents rendements vendables en


pommes de terre. L'excellentequalité des sois de SeCroix, dans ce projet, s'explique
par la présence d'une prairie retournée deux ans auparavant Selon le guide de
fertilisation du CPVQ (1996). un retour de prairie peut rendre disponible près de 60 à
85 kg ha'' de N minéral, pour une prairie ayant 40% et plus de légumineuses(lors de
l'enfouissement) et entre 35 et 50 kg ha" de N minéral, pour une prairie composée de
plus de 60% de graminées. Les travaux de Lapierre et al. (1994) indiquent même un
retour de 130 unités d'azote pour les cultures subséquentes. Par contre. mëme en
présence d'une teneur en nitrates relativement élevée dans les sols au printemps, la
dose optimale économique se situait à près de 200 kg ha". L'augmentation de
rendements entre les doses de 150 kg N ha" et de 225 kg N ha" n'était toutefois que
de 600 kg ha" de tubercules vendables. À S-Amable. lors de la mëme année, les
rendements étaient très acceptables. La dose d'azote optimale était relativement
élevée (170 kg N ha") et pouvait s'expliquer en partie par une teneur en nitrate assez
faible au printemps. Le site de St-Amable était le seul à montrer une réponse
typiquement quadratique car la dose de 225 kg N ha" a provoqué une diminution de
rendement. IIen est tout autrement pour le site de St-Ubalde (1997), oh le rendement
augmentaitjusqu'à la dose d'azote la plus élevée. Tout comme à St-Amable, ce site
avait une faible concentration en nitrates au printemps.

Un rendementde près de 40 Mg ha-' a été obtenu à Ste-Catherine en 1996. La


dose optimale sur ce site se rapprochait de la dose supérieure (175 kg N ha")
recommandée par le CPVQ (1996) pour un sable. Cene dose semblait adéquate car
aucune augmentation de rendement n'a été remarquée entre 150 et 225 kg N ha". Le
sol de Stt-Catherine se comparaità celui de Ste-Croix du point de vue de la richesse
du sol en nitrates au printemps. Pourtant la dose optimale calculée était de 180 kg N
ha" (tableau42), quoiqu'il n'y ait pas eu d'augmentation de rendement lorsque la dose
était supérieure à 150 kg N ha".

En 1997. sur les sites de Ste-Croix et de St-Ubalde, les rendementsétaient plus


élevés lorsque la distance de plantation sur le rang était de 25 cm au lieu de 35 cm.
La différence de rendement avec l'espacement de 25 cm s'expliquait par une plus
grande quantité de tubercules des catégories Canada nO1petit et Canada nO1. Avec
l'espacement à 35 cm, il y avait une quantité moindre de tubercules de catégorie
Canada nO1,mais le poids moyen des tubercules de cette catégorie était supérieur à
celui obtenu à une distance de 25 cm. A St-Ubalde, ily avait une très bonne réponse
à la ferüliition azotée t;: la dose optimale a 25 cm était de 220 kg N ha" au lieu de 170
kg N hg' avec l'espacement de 35 cm. La dose de 220 kg ha" semblai: un peu élevée
car il n'y avait aucune augmentation de rendement en passant de 150 à 225 kg N ha*'.
A Sainte-Croix de Lotbinière, II n'y avait pas de relation significative entre la dose et le
rendement L'ajout d'azote n'était donc pas nécessairedans ces conditions. Les sols
cultivés sur un retour de prairie contiennent une grande quantité de matière organique
facilement minéralisable qui se traduit par des quantités importantes de nitrates au
printemps (tableau 4.2).
Sur le site de Ste-Croix en 1996. les rendements vendables ont atteint près de
43 Mg ha". La dose optimale était de 170 kg N ha-'. Toutefois, aux doses supérieures
à 75 kg N ha". ily avait un effet plateau. ce qui laikse supposer que la dose optimale
devrait davantage se retrouver entre 75 et 150 kg ha". Ce sol était sous prairie à l'été
1994, ce qui explique son potentiel à produire des rendements élevés avec une dose
moindre d'azote. même deux ans après I'enfouiksement de la prairie. A St-Ubalde en
1997, cette variété n'avait pas produit plus de 14.2 Mg ha" en rendement vendable.
Aucune tendance significative n'a été observée entre les quatre doses d'azote et le
rendement vendable a ce site. De plus, il n'y avait aucune différence significative entre
les deux espacements sur le rang (25 et 35 cm).

'Snowden'

En 1996, sur le site de Ste-Croix. un rendement maximal de 40 Mg ha" a été


observé et la dose optimale économique recommandée était de 130 kg N ha". La
nouvelle grille du CPVQ (1996a) suggère I'ajout de 190 kg N ha". Encore à ce site,
le sol était influencé par un retour de prairie, ce qui a libéré une grande quantité de
nitrates en début de saison. A St-Amable. la réponse des rendements vendables à la
fertilisation azotée était de type quadratique, ce qui signifie que la dose maximale a
diminué les rendements. Le rendement maximal de 39 Mg ha" était atteint avec une
dose d'azote estimée de 220 kg N ha".

4.12 Fertilisation phosphatée

Les rendementsdes parcelles où les besoins en phosphore étaient étudiés, pour


les traitements n'ayant pas reçu de fertilisant P, ont varié entre 11.4 et 44,O Mg ha".
II y a donc une grande variabilité dans le potentiel des sols à subvenir aux besoins en
phosphore des plants de pommes de terre.

.
instabi~liié 4- 97% -t stabiiié
100 .
-
90
a
z I

- 80 -
Z
a a. I
.
a

il
70-
0
a
5 60- a 0

E
= 50-
a

40
!
O 2 4 6 8 10 12 14
100 'PI AI

Figure 4.1 :Relation entre le rendement relatif et la saturation du sol en phosphore à tous les
sites.

L'approche de CateNelson, représentée dans la figure 4.1 relie le rendement


relatif à l'indice de saturation en phosphore du sol. IIa été remarqué par LE. Parent
(communicationpersonnelle) qu'il n'y avait peu ou pas de réponse significative lorsque
le rendement relatif est supérieur à 85%. En haut de ce seuil, en général, les sols
étaient suffisament riches et avaient un potentiel de rendement élevé, sans avoir à
ajouter de grandes quantités d'engrais. De plus, il ne devrait pas y avoir de réponse
significativeaux engrais lorsque le pourcentagede saturation (100'PlAI) est supérieur
à 9,2% ou 333 kg P hae1si l'on se base sur l'analyse Mehlich3. Des résultatssimilaires
ont été obtenus ailleurs au Québec (LE. Parent, communication personnelle).

Les réponslas différentes d'un site à l'autre étaient associées aux conditions de
sol. Les sites ayant des teneurs en P faibles avaient des besoins en P à peu près
équivalents à ceux fournis par la grille de fertilisation du CPVQ (1996) (tableau 4.3).
Dans les sols montrant moins de 4% de saturation en phosphore, ou moins de 150
kg ha" de P (Mehlich 3). il y avait encore une forte réponse de la pomme de terre suite
Tableau 4.3 :Influence de la ferllllsallon en phosphore sur les rendements en tubercules vendables.

Varl616s SIles Annees Doses kg - -


- P,O, ha" salurallon P' Doses slrnuleas CPVQ'
O 100 ZOO 300 (100' PIAI) selon selon
Mehllch 3 PM3 100'PIAI
rendement en tubercules vendables
--. Mg ha" kg P206ha"

Coaslal Russct Ste-Croix


Coaslal Russel' Ste-Croix
Coaslal Russel Sle-Catherine
Chlefiain Sle-Croix
Goldwsh Ste.Croix
Aquilon PQribonka
Snowden Ste-Croix
Snowden SI-Amable
Chiellain SI-Amable
Chieflain St4lbalde
Coastal Russel St-Ubalde
Coaslal Russel' St-Ubalde
Goldnishz St4Jbalde
Aquilon Ife d'orlcians

L :ellet linBaire O :ollol quadratique slgnilicatil h 0,05 " significatifh 0.01

1 distanco sur le rang do 35 cm.


2 distanco de 25 et 35 cm coniondue.
3 analyso du phosphore au printemps.
4 recommandation du CPVO suite A l'analyse de phlemps.
à un ajout croissant de phosphore. Cette effet a été remarqué avec les variétés
'Aquilon' à Péribonka et 'Coaçtal Russet' à Ste-Croix et à .%-Catherine. Dans ceç
condiions, les doses simulées correspondaient assez bien aux recommandationsdu
guide de ferüliition (CPVQ, 1996). Cependant, lorsque les teneurs en P à l'analyse
au Melhlich3 étaient plus élevées que 250 kg P ha", les variétés étudiées semblaient
avoir des besoins en engrais plus élevés que la variété Superior' (CPVQ. 1996). Dans
ce projet, il n'était pas plus avantageux de considérer la saturationen phosphore dans
le modèlr?.lorsque la teneur en P Mehlich 3 est considérée.

Sur les deux sites où la variété 'Goldrush' était cultivée. nous avons observé des
comportements imprévisibles. A SteCroix en 1996, sur un sol apparemmentcarence
en P, selon l'analyse Mehlich 3, on obtenait un rendement relatif de 99,9% signifiant
que le témoin a donné le meilleur rendement II n'y avait donc pas d'influence de la
fertilisation phosphatée sur les rendements à ce site. IIne devrait donc y avoir aucun
ajout d'engrais même si la dose simulée recommande l'ajout de 190 kg P,O, ha". Le
précédent cultural à ce site était une prairie (tableau 3.2). 11 est donc probable que la
contribution de la minéralisation du P organique ait été suffisante pour subvenir aux
besoins de la plante. Ce précédent cultural est connu pour stimuler grandement
l'activité biologique et favoriser la libération du phosphore des pools organiques
(Garand, 1994; Simard et al., 1998; Simard, 1998) limitant la probabilité de réponse aux
engrais. Sur le site de St-Ubalde en 1997, le rendement relatif de cette variété était
élevé mais le rendement maximal n'a pas dépassé 15 Mg ha". Un facteur autre que
la fertilisation P (manque d'eau, maladies. insectes) a pu influencer les résultats à ce
site.

Pour la variété 'Chiefîain' à St-Amable (1996) et à St-Ubalde (1997), les


rendements maximaux étaient atteints à une dose de 100 kg PO
,, ha". Cette dose
était moindre que celle obtenue avec le modèle de Bray-Mitscherlich. Pour 'Coastal
Russet' à St-Ubalde, les rendements maximaux étaient atteints à la dose de 200 kg
44

P,O, ha-'. alors que les doses optimales simulées étaient de 140 et 150 kg P205ha-',
respectivement, pour les sspacementssur le rang de 25 et 35 cm. Sur tous les sites
de St-Ubalde. les doses suggérées par le CPVQ (1996) étaient inférieuresà ce qui a
été 0bSe~édans ce projet Ce site est particulièrement riche en aluminium, ce qui
pourrait diminuer I'efficacité des fertilisants phosphatés.

4.1.3 - Fertilisation potassique


Les doses optimales d'engrais potassique estimées par l'équation de Bray-
Mitscherlich dépendaient davantage de la richesse du sol au printemps que de la
variété utilisée. On a tout de mëme remarqué une réponse significative de la variété
'Coastal Russet' particulièrement sur les sites de Ste-Croix et de Ste-Catherine
(tableau 4.4). Cette variété semblait donc avoir des exigences plus grandes en
potassium. Sur les sites de Ste-Catherine(1996) et Ste-Croix (1997), les rendements
maximaux étaient obtenus a une dose de 300 kg &O ha-' alors que les doses
optimales simulées étaient respectivement de 215 et 160 kg 40 ha" pou: ces deux
sites. Des résultats similaires ont été O ~ S ~ Navec
~ S le cultivar 'Goldrush' à %-Croix,
mais les faibles rendements de I'année suivante sur le site de St-Ubalde, ne nous ont
pas permis de vérifier ces tendances. Le modèle choisi ne serait donc pas approprié
dans ces conditions. En général, les recommandationsdu CPVQ (1996) étaient assez
semblables aux doses optimales simulées par notre modèie de Bray-Mitscherlich.

4.2 - Poids spécifique


Le poids spécifique des tubercules a été affecté par la fertilisation azotée sur
neuf des douze sites a i'étude (tableau 4.5). De ces neuf sites, sept montraient une
diminution du poids spécifique avec une augmentation des doses d'azote apportées.
Les variétés 'Aquilon' et 'Goldrush' ont subi de fortes diminutions de poids spécifique
45:Influence de la ferüllsation sur le poids spécMqua 46

Azote
Van'6teS Sites Doses Effets
75
Aquilon PBribonka 1.O81
lie @OrMans 1.O89 L"
Chienain Ste-Cmix 1 .O74 L-
St-Amable 1 .O73 n.s.
St-Ubaide 1 .O67 L"
Coastal Russet Ste-Catherine 1.084 ns..
St-ubaldel 1.O75 L-

G0ldntsh
ste-Cmixl
Ste-Cmix
st- bald de'
1.O76
1.O83
1 .O74 L
--
ns.
L

Snowden Se-Cmix
St-Arnable
1 .O97
1 .O82 Q
L'
-
Phosphore
Va1B
i6ts Sites Annk - Pz03
Doses kg - - ha.' Effets
O 100 200 300
Aquilon PBribonka 1997 1.078 1.084 1.083 1.082 ns.
Iled'Orl6ans 1997 1.087 1.091 1.090 1.089 ns.
Chiertain Ste-Cmix 1996 1.066 1.069 1.073 1.072 L"
St-Amable n.s.
St-Ubaide n.s.
Coastal Russet Ste-Catherine L"
St-Ubalde na.
SteCmix ns.
Goldrush SteCmix Q"
St-Ubalde ns.
Snowden Ste-Croix ns.
St-Amble Q"

Potassium
VariBt6s Sites Annees Doses kg KzO ha" Effets
O 100 200 300
Aquilon Peribonka 1997 1.085 1.083 1.083 1.081 ns.
Ile dOrl6ans ns.
Chiertain Ste-Cmix L'
St-Arnable L-
St-Ubalde L.
Coastal Russet Ste-Catherine L-
St- bald de' n.s.
ste-Croix' n.s.
Goldrush Ste-Croix n.s.
st- baid de' n.s.
Snowden Ste-Croix n.s.
SI-Arnable n.s.
avec une augmentation croissante des doses d'azote. Au site de St-Ubalde, la variété
'Coastal Russet' a été affectée négativement par l'augmentation des doses d'azote.
A deux des trois sites de la variété 'Chieftain', des effets similaires ont pu être
observés. Concernant la variété 'Snowden', l'effet contraire a été remarquéaux deux
sites de 1996, soit une augmentation du poids spécifique avec l'ajout de quantités
croissantesd'engrais azoté quoiqu'au site de St-Arnable. ily avait un plafonnementaux
deux dernièresdoses. Les variétés destinées à la transformation ('Aquilon'. 'Snowden',
'Costal Russet' et 'Goldrush') ont un poids spécifique plus élevé que la variété
'Chieftain', qui est davantage destinée au marché de la table. Pour les variétés
'Coastal Russet' et 'Goldrush', aucune différence significative du poids spécifique n'a
été observée entre les espacements de 25 et 35 cm sur le rang. Ceci confirme les
obervations de White et al. (1974) et de Rykbost et Maxwell (1993).

Le poids spécifique des tubercules a été influencé significativement par le


phosphore à seulement quatre des douze sites. Pour la variété 'Chieftain' à Ste-Croix
et 'Coastal Russet' à Ste-Catherine, une augmentation des doses de phosphore a
amélioré le poids spécifique des tubercules. Pour 'Goldrush' à SteCroix et 'Snowden'
à St-Amable. les trois premières doses de phosphore ont augmenté le poids spécifique
mais a la dernière dose. il y a eu une forte baisse du poids spécifique pour le cultivar
'Goldrush'. On a observé un plafonnement pour 'Snowden'. IIsemblait que la dose de
150 kg N ha" ait pu interférer avec le phosphore sur les sites de Ste-Croix avec les
variétés 'Chieftain' et 'Goldrush' et au site de St-Amable avec 'Snowden'.

La fertilisation potassique a influencé significativement le poids spécifique des


tubercules à quatre sites. Partout où l'on retrouve la variété 'Chieftain', ily avait une
diminution du poids spécifique avec une augmentation des doses de potassium. La
même situation fut observée avec la variété 'Coastal Russet' à Ste-Catherine. Tout
comme pour le phosphore, la dose de 150 kg N ha" a influencé le poids spécifique lors
de l'essai réalisé avec le potassium. Cela a pu être remarqué pour la variété 'Chieftain'
sur le site de Ste-Croix et de St-Ubalde.

4.3 - Prélèvement d'azote,d e phosphore et d e potassium par lestubercules


Les prélèvementsmoyens obtenus dans le tableau 4.6 ont été calculés à partir
du rendement maximal o b s e ~ éparmi les quatre doses d'azote, phosphore et
potassium. Les prélevements ont été calculés en kg ha-' et en kg Mg? Avec la
deuxième méthode (kg Mg"), tous les résultats ont été ramenés sur une base de 20%

Tableau 4.6 : Prélèvement moyen en azote, phosphoreet potassium par les tubercules.
Éléments variétés moyennes 1 minimum 1 maxlmum
kq ha" kq Ma'' kq ha" kq Mq" kg ha" kq Mg"

Azote Aquilon
Chieftain
Coastal Russet
Goldnish
Snowden

Phosphore Aquilon
Chieftain
Coastal Russet
Gold~sh
Snowden

Potasçium Aquilon
Chieftain
Coastal Russet
Goldnish
Snowden
1 calcule en kg de mtiere sèche par tonne de tubercules (poids humide).

de matière sèche. afin de faciliter les comparaisons. Calculés de cette façon, les
prélevements sont beaucoup moins influencés par les variations de rendement. Ceci
était particulièrement vérifiable avec l'azote, pour les variétés 'Chieftain' et 'Coastal
49

Russet' qui ont eu des rendements vendables supérieurs à 40 Mg hx1. Lorsque les
résultats étaient ramenés en kg Mg", les variétés 'Aquilon'. 'Chieftain' et 'Coastal
Russet' ont accumulé un peu plus d'azote que 'Goldrush' et Snowden'. D'ailleurs.
dans le tableau 4.7. les prélèvements de la variété 'Chieftain' augmentaient avec une
augmentation des doses d'azote. IIen étai de même pour le variété 'Goldrush'.

Tableau 4.7: Influence de la fertilisation N, P et K sur les prélèvements par les tubercules
de pomme de terre.
~lements Variétés prélèvements (kg Mg")
Doses d'azote kg N ha"
75 150 225
kg N Mg"
Azote Aquilon 1.92 b 3.71 a 3.32 a 3.64 a
Chieftain 1.86 c 2.77 b 3.08 b 3.51 a
Coastal Russet 236 b 2.97 ab 3.69 a 3.04 ab
Goldwsh 2.09 c 3.09 b 299 b 3.77a
Snowden 220c 259 b 283ab 3.00a

Doses de phosphore kg P,05 ha"


100 200 300
kg P Mg"
Phosphore Aquilon 0.34 a 0.36 a 0.35 a 0.39 a
Chieftain 0.41 c 0.43 b 0.46 b 0.50 a
Coaçtal Russet 0.36 a 0.33 a 0.38 a 0.38 a
Goldwsh 0.46 a 0.49 a 0.37 a 0.41 a
Snowden 0.35 a 0.39 a 0.38 a 0.38 a

Doses de potassium kg 60 ha''


100 200 300
kg K Mg.'
Potassium Aquilon 3.79 b 4.34a 4.29 a 428a
Chieftain 3.31 d 3.67 c 4.13 b 4.40 a
Coastal Russet 2.69 c 3.42 b 3.83 a 3.99 a
Goldwsh 2.84 b 3.32 ab 3.78 a 3.83 a
Snowden 3.87 a 4.18 a 4.28 a 4.24a

N.B. les valeurs suivies d'une mëme lettre ne sont pas significativement diiierentes au niveau 0.05
50

En ce qui conceme le phosphore. seule la variété 'Chieftain' avait un prélèvement plus


élevé avec une augmentation des doses de P. Les autres variétés n'ont donné aucune
réponse significative à la fertilisation phosphatée. Pour le potassium. les quantités
accumulées dans les tubercules étaient tréç semblables d'une variété à l'autre (tableau
4.6). mais la variété 'Chieftain' a répondu de façon significative à l'augmentation des
doses d'azote.

4.4 - Azote résiduel à l'automne


Des échantillons de sol ont été prélevés sur tous les sites de 1996, jusqu'à une
profondeur de 90 cm. La concentration en nitrate (NO;) était mesurée dans chaque
couche de 30 cm. A tous les sites, en général, aucun effet significatif n'a pu être
remarqué entre les quatre doses d'azote à chacune des trois profondeum. Par contre,
à SteCatherine, les reliquats d'azote en surface étaient en moyenne de 80,3 kg N-NO3
ha" et de 8,8 kg N-NO3ha'' pour la dernière wuche de sol. Pour chaque dose d'azote.
les concentrations en nitrate ont été additionnées sur les trois profondeurs et étant

Dose d'amie (kg ha")


-
.- .c.- si-~mable-m- ste Caiherne -i-Sie-Crou

-
Figure 49: Concentrations totales des nitrates (N-NO,) dans la couche de O 90 cm pour les
difierentes doses d'azote.
51

donné l'absence de différences significatives entre les trois sites de Ste-Croix et les
deux sites de St-Amable, des moyennes ont été effectuées sur les concentrations
totales en nitrates . La figure 42 présente donc les concentrations totales (kg N-NO,
ha-') pour les trois régions visées.

Aucune tendance particulière ne se dessine dans ce graphique. La dose la plus


élevée en nitrates n'a pas semblé affecter la concentration des nitrates résiduels en
profondeurs. II n'y avait qu'au site de Ste-Croixoù Son remarquait une concentration
un peu plus élevée en nitrates avec la dose de 225 kg N ha", mais celle-ci n'était pas
significativementdifférente des autres doses. Aucun lien n'a pu ëtre établi entre les
doses d'engrais azotées et la teneur en nitrates résiduelle à Sautomne, sur une
profondeur de 90 cm. Les valeurs élevées mesurées a Sainte-Croix, mëme en
absence de fertilisation, confirment bien le potentiel élevé de minéralisation en azote
de ce site. Ce potentiel pourrait expliquer en partie les rendements élevés 0bSe~és.
CHAPITRE 5

DISCUSSION

5.1 - Effet d e la fertilisation sur les rendements vendables


5.1.1 - Conditions des sites
Avant de discuter des effets de la fertilisation minérale sur les rendements en
tubercules vendables, il est important de donner une brève description des deux
saisons de croisçance du point de vue climatique. Premièrement. l'été 1996 a été une
saison idéale pour la culture de la pomme de terre, tant du côté de l'ensoleillement que
des précipitations. Bien que les précipitations abondantes aient favorisé le
développement du mildiou ( ~ h v t a a h t o r a wen fin de saison, les rendements et la
qualité des tubercules n'ont pas été affectés par la maladie. A la saison suivante, un
printemps froid et tardif a retardé la plantation d'une a deux semaines. Une période de
sécheresse a par la suite sévi aux mois de juin et de juillet, ce qui a certainement
affecté la croissance des plants. Lors de la récolte à l'automne 1997, des granules
d'engrais intacts se retrouvaientau niveau des billons, dans les sols de St-Ubalde et
de Péribonka. En général, pour une même variété, les rendements obtenus en 1996
étaient supérieurs à ceux de 1997.

Par ailleurs. les essais réalisés a Ste-Croix-de-Lotbinièrese situaient sur un


retour de prairie, soit deux ans auparavant pour la saison 1996 et l'année précédente
en 1997. Selon le guide de fertilisation du CPVQ (1996), ces sols peuvent retourner
près de 35 a 85 kg N ha.' aux cultures de l'année suivante et parfois davantage
(Lapierre et al. (1994). Ces sols, quoique très productifs ne sont malheureusement pas
très représentatifs des sols où l'on cultive la pomme de terre au Québec. II y aurait
avantage a utiliser de tels sols comme c'est le cas dans les Maritimes. Toutefois.
53

l'obligation actuelle des rotations incite plusieurs producteurs de pommes de terre à


échanger des champs avec les producteurs laitiers. Les résultats de la présente étude,
tant du point de vue des rendements que des économies d'engrais, démontrent le bien-
fondé d'une telle pratique.

5.19 - Fertilisation azotée et espacementsur le rang


Le modèle quadratiquea été utilisé pour simuler la dose optimale de fertilisant
azoté. Ce modèle, même en présence d'une contrainte économique, a parfois
tendance à surestimer ies doses d'azote. II faut donc comparer les doses simulées
avec les résultats réellement obtenus. Comme il a été fréquemment 0 b s e ~ édans
d'autres études (Dubetz et Bole, 1975; MacLean, 1983; Terman et al. 1951).
l'augmentation des doses d'azote a contribué à l'amélioration des rendements sur sept
des douze sites à l'étude. La grille de fertilisation proposée par Painchaud (1997) est
intéressante car elle considère la quantité de nitrates au printemps. On peut voir que
cette méthode développée pour lavariété 'Superior' ne répond pas nécessairement de
la même façon pour les variétés utilisées dans ce projet. Bien que la quantité de N
minéral au printemps soit un indice prometteur, ilfaudrait considérer la quantité de N
libérée par minéralisationde la matière organique pour mettre au point un modèle plus
complet (Simard, 1998). De plus, des différences climatiques et d'humidité du sol
viennent souvent compliquer la relation azote-rendement.

'Aquilon'

Les doses optimales d'engrais étaient de 130 kg N ha" à I'lle d'Orléans et de


170 kg N ha'' au site de Péribonka. A I'lle d'Orléans. une concentration en nitrates
élevée dans le sol au printemps peut expliquer. en partie, qu'une quantité moindre
d'azote soit nécessaire pour atteindre le rendement optimal. Le modèle choisi ne
permet pas d'expliquer correctement la réponse à la fertilisation azotée. Dans ce cas
ci. l'utilisation d'un modèle linéaireplateau aurait certainement été préférable. Les
faibles rendements obtenus au site de Péribonka invalident toute interprétation des
résultats à des fins de recommandation. Toutefois, il na semble pas que la variété
'Aquilon' ait des exigences particulièresen azote. Lorsque les teneurs en nitrates du
sol sont faibles au printemps, il serait recommandée d'ajouter la dose maximale
proposée par le guide de fertilisation, qui est de 150 kg N ha" pour un loam (CPVQ,
1996). Au contraire. une concentrationélevée au printempssuggère l'ajout de la dose
minimale, soit de 125 kg N ha".

'Chieftain'

Cette variété a répondu fortement aux doses d'azote élevées sur deux des trois
sites étudiés. Même si le site de SteCroix profite des effets résiduelsde la prairie. une
dose de 200 kg N hg' serait néanmoins nécessaire à l'obtention d'un rendementélevé.
A St-Ubalde, une réponse linéaire de la pomme de terre à la fertilisation azotée a été
observée jusqu'à la dose de 225 kg N ha". Le site de St-Amable fait exception.
Comme l'avaient mentionné Westermann et al. !1994b) et Roberls et al. (1982). une
quantité excessive d'azote peut causer une réductiondes rendements. Au site de St-
Amable, la dose 225 kg N ha" a fait chuter le rendement. IIest difficile d'expliquer ce
comportement. car les sols de St-Arnaole ont certaines ressemblances. du point de vue
physico-chimique, à ceux de St-Utalde. La région de St-Ubalde est celle qui a reçu le
moins d'eau pendant le mois d'août de I'été 1996 alors que le sol de St-Amable
bénéficie d'une nappe phréatique beaucoup plus élevée. Le mois d'aoüt étant une
période critique pour les besoins en eau de la pomme de terre (Giroux, 1982). il est
possible que cette variété ait souffert d'un manque d'eau, ce qui a pu nuire à
l'absorption do l'azote par les racines. II serait donc justifié de réviser à la hausse les
recommandationsde fertilisation azotée de la variété 'Chieftain' dans les régions où les
expériences ont été en'octuées.
'Coastal Russet'

La variété 'Coastal Russet' ne semble pas avoir d'exigences spécifiques en


azote. Une dose optimale de 200 kg N ha" a quand mëme été obse~éeà 3-Ubalde,
pour un espacement sur le rang de 25 cm. Cette dose apparait un peu élevée car il
y avait une réduction des rendements de 5 tonnes en passant de 150 à 225 kg N hX1.
La dose optimale serait plus près de 150 kg kg N ha" que de 225 kg N ha". Au site de
Se-Croix, la contribution en azote amenée par la prairie apparaît suffisante pour
obtenir d'excellents rendements. L'ajout des différentes doses de fertilisant azoté
n'apporte rien de plus aux rendements. et ce pour les deux distances de plantationsur
le rang. À SteCatherine, en 1996, la dose optimale calculée était de 180 kg N ha-'.
Cette région a reçu la plus grande quantité d'eau lors de i'été 1996, ce qui pourrait
expliquer une plus grande quantité d'azote nécessairepour combler les besoins de la
culture.

Des rendements plus élevés en tubercules vendables ont été observés avec la
distance de 25 cm par rapport à celle de 35 cm. Rex (1991) était parvenu à ces
conclusions lors d'expériences réalisées au Manitoba. Un espacement plus étroit sur
le rang augmente le rendement en petits tubercules (Canada nO1petit), mais diminue
cependant celui des gros tubercules. Aux deux sites où l'on vérifiait I'influence de
l'espacement sur le rang, on obtient des conclusions semblables à celles de Rykbost
et Maxwell (1993). soit que que la dimension des tubercules augmentait avec une
réductionde la densité de plantation. À St-Ubalde, avec 25 cm, les exigences sont de
220 kg N ha-' par rapport aux 170 kg N ha" requis pour une distance de 35 cm. Ceci
est aÎtribuable à une plus grande efficacité de la plante à absorber l'engrais lorsque la
distance d'écartement est moindre. La dose simuléede 220 kg N ha" semble un peu
élevée si l'on considère qu'il n'y a aucune augmentation de rendement en passant de
150 à 225 kg N ha".
56

'Goldrush'

En ce qui conceme la variété 'Goldmsh' à Ste-Croix, une dose d'engrais


optimale de 170 kg N ha" est suggérée, bien que les rendements en tubercules
obtenus à la dose de 75 kg N ha" ne soient pas significaüvement différents de ceux
observés aux doses de 150 et 225 kg N ha". La dose devrait logiquement se situer
entre 75 et 150 kg N ha". Encore ici, un modèle linéaire-plateau aurait été préférable
pour décrire la réponse à la fertilisation azotée. Aux sites de Ste-Croix, cette variété a
bénéficié de l'effet de la prairie retournée deux ans auparavant A St-Ubalde, l'année
suivante, la dose optimale est de 150 kg N ha" quelque soit l'espacement sur le rang
(25 ou 35 cm). Les rendements ne dépassaient pas 14 Mg ha". Des interrogations
persistent afin d'expliquer des rendements aussi faibles sur le site de St-Ubalde. Des
facteurs comme la sécheresse ou la maladie (quoiqu'aucun symptôme visuel n'ait été
remarqué) peuvent expliquer de tels résultats.

'Snowden'

Cette variété a très bien répondu aux différentes doses d'engrais azoté, tout
particulièrementà St-Arnable où une réponse linéaire a été obtenue jusqu'à la dose de
225 kg N ha-'. Même à SteCroix. en considérant la présence d'une prairie comme
précédent cultural, la quantité optimale est de 130 kg N ha". Ces résultats suggèrent
de réviser à la hausse les recommandations en fertilisant azoté pour ce cultivar. Le
CPVQ (Agdex 161/30), était déjà parvenu à des conclusions similaires en suggérant
l'ajout de 190 kg N ha".

5.1.3 - Fertilisation phosphatée


II ne semble pas y avoir d'exigences particulières pour les variétés 'Aquilon',
'Chieftain', 'Goldrush', 'Snowden' et 'Coastal Russet'. Les recommandations se font
davantage en se basant sur les quantités de phosphore extraites par la solution
Mehlich 3, lors des analyses printannières.

Aux sites de St-Arnable, St-Ubalde et de l'lle d'Orléans, les doses calculées à


partir de l'équation de Bray-Mistcherlich étaient supérieures aux recommandations
actuelles du guide de fertiliition (CPVQ. 1996). Dans le cas de St-Ubalde. les doses
calculées en tenant compte du pourcentagede saturation du phosphore dans les sols.
n'ont pas donné une meilleure estimation des besoins en fertilisant phosphaté pour
atteindre le rendement optimal. en considérant la possibilité de l'aluminium à foter le
phosphore contenu dans les engrais en sols acides. La plus grande différence
observée entre ces deux méthodes n'était que de 30 kg P,Os ha.'. II est aussi
intéressant de voir dans le cas où l'indice de saturation (100'PIAI) est inférieur à 6%.
que les doses calculées à partir de l'analyse des sols au Mehlich 3 sont très
semblables à celles calculées avec le pourcentage de saturation en phosphore. Pour
ce qui est de la variété 'Aquilon' à l'He d'Orléans, la dose optimale devrait être réajustée
à la baisse étant donné l'absence d'effet significatif entre les doses de O et 300 kg PO
,,
ha". Avec la variété 'Goldrush' à St-Ubalde, il est difficile de faire des recommandations
en présence de rendements aussi faibles. À Ste-Croix, cette même variété semble
avoir des exigences moindre en phosphore. Encore ici, le phosphore issu de la
minéralisationdu P organique pourrait expliquer ces résultats (Simard, 1998).

En considérant la relation entre le rendement relatif des tubercules et la


saturation en phosphore dans le sol, on remarque qu'au delà de 9 %, il ne devrait pas
y avoir de réponse significative aux engrais phosphatés, ce qui est représentatif des
autres essais menés au Québec (LE. Parent , communication personnelle). Au delà
de 9%. les sols sont riches et aucune réponse significative aux engrais phosphatés ne
devrait être obtenue dans ces conditions. Aucune réponse significative n'a
effectivement été obtenue à I'lle d'Orléans. De même, lorsque le rendement relatif
dépasse 85% (L.E. Parent, communication personnelle), il ne devrait pas y avoir de
58

réponse significative aux engrais phosphatés. Ce qui est le cas de lavariété 'Goldrush'
a Ste-Croix où le témoin sans apport de phosphore a le rendement le plus élevé.

En présence d'un sol dont la saturation en phosphoreest faible, la dose calculée


avec l'équation de Bray-Mistcherlich correspond aux quantités recommandées par le
guide de fertilisation (C?Vû, 1996). Lorsque le seuil de saturation est plus élevé, ilest
beaucoup plus difficile d'évaluer la quantité de phosphore requise. Ces résultats
indiquent qu'il n'est pas plus avantageux de considérer la saturation en P dans le
modèle. Parent (1998) avait suggéré que la saturation en phosphore permettait de
mieux prédire le besoin en engrais que le niveau de P à l'analyse (Mehlich 3) lorsque
considéré seul. Les résultats de la présente étude montrent qu'il faudra considérer le
précédent cultural dans la recommandation en engrais P. Quoi qu'il en soit.
l'application de phosphore ne devrait pas dépasser le prélèvement par la culture qui
est d'environ 0.4 - 0.5 kg P Mg" de tubercules.

5.1.4 - Fertilisation potassique


Concernant le potassium, la dose optimale de fertilisant pc!âssique obtenue lors
de cette expérience dépend essentiellement de la richesse du sol au printemps. Dans
l'ensemble, les doses optimales correspondent aux recommandations du guide de
fertilisation (CPVQ, 1996). Seule !a variété 'Coastal Russet' semble avoir une réponse
plus prononcée que les recommandations mentionnées dans les grilles de fertilisation
pour le potassium. II pourrait être approprié d'augmenter les doses de potassium pour
ce cultivar. Pour les autres variétés, les recommandationsdu CPVQ (1996) semblent
très bien convenir à l'atteinte de rendements élevés. II n'y aurait pas lieu de
développer davaatage les profils culturaux du potassium pour les variétés 'Aquilon',
'Chieftain', 'Goldrush' et 'Snowden' dans les régions où les essais ont été réalisés.
-
5.2 Poids spécifique

II est généralement admis par de nombreux auteurs (MacLean. 1984: Giroux,


1984, Westermann et al 1994b) qu'une application croissanted'azote diminue le poids
spécifique des tubercules. De tels résultats on: été obtenus sur sept des douze sites
à i'étude. Porter et Siççon (1993) mentionnaientque la fertilisation azotée ne diminuait
pas toujours le poids spécifique. Les rdsultats obtenus dans cet étude vont dans le
même sens car pour les sites où l'on retrouve le cultivar 'Snowden'. une augmentation
des doses d'azote a amélioré le poids spécifique des tubercules. Cet effet serait donc
relié à des caractéristiques variétales. Le poids spécifique des variétés 'Snowden' et
'Aquilon' était relativemefit élevé par rapport aux autres variétés utilisées dans la
présente étude. Ces variétés étaient moins influencées par la fertilisation azotée car
leur poids spécifique était généralement supérieu: à 1,085 (norme de l'industrie). Par
contre les variétés 'Coastal Ruset' et 'Goldrush' avaient des poids spécifiques un peu
plus faibles et étaient plus sensibles à la fertilisation azotée. Un compromis doit être
établi entre un rendement vendable élevé et un poids spécifique satisfaisant aux
critères de l'industrie de transformation. A la dose d'azote recommandée pour ces
deux variétés, le poids spécifique de 1,085 n'est pas atteint. II serait peut être
intéressant pour des variétés destinées à la transformation de trouver une formule
tenant compte des rendements et du poids spécifique afin de trouver la dose optimale
d'azote à ajouter. Giroux (1982) avait observé que la fertilisation azotée n'affectait pas
le poids spécifique en sols légers. Tel ne fut pas le cas dans ce projet car les loams
et les sables se sont comportés de la même façon.

La variation des doses de phosphore n'a joué aucun rôle sur le poids spécifique
de la pomme de terre à huit des douze sites. MacLean (1983) avait observé des
résultats semblables. Seules les variétés utilisées lors de la saison 1996 ont été
influencées soit, les deux sites de Ste-Croix avec 'Chieftain' et 'Goldrush', à Ste-
Catherine avec 'Coastal Russet' et à St-Amable avec 'Snowden'. II ne semble donc
60

pas y avoir de liens entre les variétés et les sites. Sans doute, les précipitations plus
abondantes au cours de cette saison ont eu un influencesur le phosphore et le poids
spécifique.

Concemant le potassium. de nombreux auteurs ont remarqué que rajout de


fortes doses de potassium diminuait le poids spécifique (Giroux, 1982; Locaçcio et al..
1992; Westennann, 1993). Ces affinnations ont pu être vérifiées sur les trois sites où
l'on retrouvait la variété 'Chieftain' de même qu'à Ste-Catherine avec la variété 'Coastal
Russet'. II semblerait donc que la variété 'Chieftain' soit davantage affectée que les
autres par des doses élevées de potassium. Comme cette variété est principalement
utilisée pour la consommation de table, ce critère a peu moins d'importance. Pour la
variété 'Coastal Russet', il y a eu diminution du poids spécifique qu'au site de Ste-
Catherine, en 1996. alors que les deux sites de Vannée S.,I 2 n'ont subi aucune
in!!zdnce. Les précipitations plus abondantes de la saison 1996 en sont peut-être
l'explication.

L'espacement n'a eu aucun effet sur le poids spécifique des variétés 'Coastal
Russet' et 'Goldrush'. Rykbost et Maxwell (1993) étaient parvenus à des conclusions
semblables avec d'autres variétés de type 'Russet'.

-
5.3 Accumulation d'azote, de phosphore et de potassium dans les tubercules

Le calcul des prélèvements donne les quantités moyennes d'azote, de


phosphore et de potassium se retrouvant dans les tubercules à la fin de la saison de
croissance. II y a une certaine ressemblance entre les résultats observés dans ce
travail et ceux obtenus dans le guide de fertilisation (1996) qui sont respectivement
pour N, P et K de 3,7 ; 0,s et 4,O kg Mg" (à 20 %de matière sèche).
Dans un premier temps, les résultats concemant I'accumulation d'azote dans les
tubercules indiquentque les variétés 'Aquilon', 'Chieftain' et 'Coastal Russef semblent
prélever plus d'azote que 'Snowden' et 'Goldrush'. Par contre les variétés 'Goldrush'
et 'Chieftain' ont prélevé davantage d'azste avec une augmentation des doses
d'engrais azotés. Dans le cas du phosphore. une accumulation plus grande pour
'Chieftain' et 'Goldrush' démontre peut-être la nécessité d'apporter un peu plus de
phosphore mais des essais supplémentaires devraient être réalisés, principalement
pour 'Goldrush' afin d'appuyer ces résultats. L'ajout de quantités croissantes de
potassium a augmenté le prélèvement en K de la variété 'Chieftain' jusqu'aux doses
les plus élevées. II semble que la variété 'Chieftain' ait plus de facilité à soutirer les
minéraux N. P et K du sol que les autres variétés visées par ce projet

-
5.4 Azote résiduel à l'automne

Les résultats obtenus nous démontrent que les reliquats d'azote dans les
différentes couches de sol étudiées sont indépendants de la dose d'azote apportée.
Des études de Tran et al. (1992) sur des sols sableux cultivés en pommes de terre
mentionnaient que les risques de lessivage sont particulièrement élevés aux doses
supérieures à 140-150 kg N ha". Des opéra!ions régionales (1991) réalisés dans la
MRC de Portneuf rapportaient des taux de contamination dépassant la norme de 10
mg N-NO, L" sur des sols cultivés en pommes de terre. Par contre, des études
réalisées récemment par le Ministère de l'Environnement (MEF. 1997) indiquaient un
changement de la situation depuis 1991 car les concentrationsse situaient sous les 10
mg L". Nos résultats doivent être interprétés avec précaution car les précipitations
abondantes de l'été 1996 ont pu influencer le mouvement des nitrates dans le sol.
Ceci est particulièrementvrai pour les sites de St-Amable et de Ste-Croix. IIaurait été
intéressant d'échantillonner au délà de 90 cm sur ces deux sites car les quantités
élevées de nitrates retrouvés à la dernière couche laisse entrevoir la possibilité qu'il y
67

ait eu lessivage au déla de 90 cm. À Ste-Catherine, les différentes doses d'azote n'ont
eu aucun effet sur chacune des couches de sol mais la dernière couche présentaitdes
-
quantités résiduellesbeaucoup plus faibles que dans la couche supérieure (O 30 cm).
Le fractionnement a peut-êtrefavorisé une meilleure utilisation de l'engrais par la plante
à ce site, d'où l'absence de réponse aux différentes doses d'azote ajoutées. Le but de
cette pratique étant de rapprocher la période de fertilisation de celle de l'utilisation de
l'azote par la plante, cela permettrait une réduction des charges d'azote en début de
saison sur les sols nus (Giroux, 1988).
CHAPITRE 6

CONCLUSIONS

Les essais de fertilisation N. P et K réalisés avec les variétés 'Aquilon'.


'Chieftain'. 'Coastal Russet', 'Goldrush' et 'Snowden' au cours des étés 1996 et 1997
indiquent la nécessité de développer une régie de fertilisation adaptée aux variétés.

Pour les variétés 'Chieftain' et 'Snowden', ily aurait lieu d'apporter plus d'azote
que ce qui est rapporté dans le guide de fertilisation (CPVQ. 1996). Les essais sur le
prélèvement de l'azote dans les tubercules de ces deux variétés démontrent qu'il y a
effectivement une augmentation de la concentration en azote lorsque la dose d'azote
augmente. II serait donc intéressant de poursuivre les études sur ces deux variétés
afin de préciser leurs besoins en azote. En ce qui concerne le phosphore, aucune
variété n'a montré d'exigences particulières. Les recommandations en phosphore
devraient par contre se faire en fonction de la nature physico-chimique du sol et des
précédents culturaux. Comme il a été remarqué sur le sol de St-Ubalde, un sol peut
être caractérisé riche en P, mais le phosphore qu'il contient (ou qui est ajouté sous
forme d'engrais minéral) peut-être difficilement accessible aux plantes. C'est pourquoi
les réponses se font remarquer à des niveaux plus élevés de PO
, ., Pour ce qui est
de la fertilisation potassique, seule la variété 'Coastal Russet' a bien répondu aux
doses élevées en potassium. II n'y aurait donc pas lieu de développer la régie de
fertilisation pour cet élément pour les quatre autres variétés, dans les régions étudiées.

La distance d'espacement sur le rang n'a eu aucun effet sur la productivité de


la variété 'Goldrush'. IIserait par contre intéressant de poursuivre cette étude car en
présence de rendementsaussi faibles, il est difficile de porier un jugement définitf. Un
facteur autre que la fertilisation (sécheresse, maladie) a certainement réduit a
croissance des plants. Les résultatsobtenus avec la variété 'Coastal Russet' montrent
que le rendementvendable était plus élevé lorsque la distance de plantation sur le rang
était de 25 cm. Ceci s'expliquait par une plus grande quantité de tubercules de la
catégorie Canada no1 petit. Par contre, le poids moyen des tubercules de la catégorie
Canada nO1était supérieur avec un espacement de 35 cm.

IIa été remarqué que sur sept des douze sites étudiés. une augmentation des
doses d'azote avait diminué le poids spécifique. La variété 'Snowden' a toutefois réagi
différemment car une augmentationdes doses d'azote a augmenté le poids speciique.
Les variétés 'Aquilon' et 'Snowden' bénéficient d'un poids spécifique élevé, ce qui les
rendent moins vulnérables à des excès de fertilisation. Les variétés 'Coastal Russet'
et 'Goldwsh' sont par contre beaucoup plus sensibles à la fertilisation azotée. A la
dose optimale économique calculée à tous les sites de 'Goldwsh' et 'Coastal Russet'.
le poids spécifique est toujours sous la norme de 1,085. Les doses trop élevées
d'azote sont donc à proscrire pour ces deux variétés. Le phosphore a influence
positivement le poids spécifique seulement au cours de I'été 1996. La fertilisation
potassique a diminué le poids spécifique sur les trois sites où l'on retrouvait la variété
'Chieftain' et sur le site de Ste-Catherineavec 'Coastal Russet'. Le poids spécifique
de la variété 'Chieftain' semble trés sensible à la fertilisation potassique. On remarque
une grande accumulationde potassium dans les tubercules avec une augmentationde
la dose. Comme cette variété est toutefois peu utilisée dans le secteur de la
transformation, I'intérêt du poids spécifique est alors moindre. Les deux distances de
plantationsur le rang pour les variétés 'Coastal Russet' et 'Goldwsh' n'ont pas affecté
le poids spécifique des tubercules.

Les reliquats d'azote dans les différentes couches dc sol sont indépendantsde
la dose d'azote apportée. Les pluies abondantes survenues pendant I'été 1996 ont pu
lessiver les nitrates au delà d'une profondeur de 90 cm. II n'y a qu'au site de Ste-
Catherine où la concentration des nitrates était plus élevée dans les premiers 30 cm
et moindre entre 60 et 90 cm.
Cette étude préliminaire a démontré l'importance de l'azote. particulièrement
pour les variétés 'Snowden' et 'Chieftain', et, en second lieu, celle du potassium. pour
la variété 'Coastai Russet'. Des études supplémentairesdevraient être réalisées afin
de préciser les quantités d'engrais à apporter pour les variétés concernées. Ensuite,
les modèles utilisés pour l'azote, le phosphore ou le potassiumdans cette expérience
avaient leurs limites. Le modèle permettant de trouver la dose d'azote économique
devrait inclure le précédent cultural, la minéralisation de la matière organique et la
quantité de nitrates au printemps afin de donner une meilleure estimation de la dose
d'azote à apporter. Ilserait aussi intéressant pour le phosphore d'inclure la notion de
précédent cultural dans le modèle.
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ANNEXE
78

ANNEXE A

Analyse de variance sur l'effet de doses croissantes de N, P et K sur les


rendements vendables de pommes de terre.

Aquilon :Ile d'ûrléans (1997)

d.1. M.C. Écarts F. calc.


Bloc 2 50.55 9.63"
traitement 10 21.31 4.06"
erreur 20 5.25

Contraste
n lin 1 27.19 5.18'
n quad 1 1134 2.27
p lin 1 2.12 0.40
pquad 1 2.47 0.47
k lin 1 11.79 2.25
k quad 1 1573 3.00

Aquilon :Péribonka (1997)

d.1. M.C. Écarts F. cak.


Bloc 2 49,23 2.83
traitement 10 30.59 1.76
erreur 20 17.38

Contraste
n lin 1 47.76 2.75
nquad 1 17.69 1 .O2
p lin 1 89.84 5.17
pquad 1 12,08 0.70
k lin 1 15.77 0.91
k quad 1 0.2 0.01
Chieftain :Ste-Croix(1996)

d.1. M.C. b r t s F.&


Bloc 2 1.31 0.08
iraitement 10 135.38 8.69"
erreur 20 15.58

Contraste
n lin 1 541.62 34.7
n quad 1 114.62 7.37
p lin 1 11.98 0.77
P quad 1 59.49 3.82
k lin 1 81.99 52C
k quad 1 45.79 294

Chieitain :St-Arnable (1996)

d.1. M.C. Ecarts F. calc.


Bloc 2 34.64 513
traitement 10 250.35 37.06
erreur 20 6.76

Conbaste
n lin 1 642.88 95,lir'
n quad 1 187.86 27,81"
p lin 1 101.29 15,OY
P quad 1 100.34 14.85"
k lin 1 7.68 1.14
k quad 1 16.69 2.47

Chieitain :St-Ubalde (1997)

d.1. M.C. Écarts F. calc.


aloc 2 56-61 148
traitement 10 17222 4.52"
erreur 20 38.14

Contraste
n lin 1 563.65 14.78
n quad 1 1.O3 0.03
p lin 1 3.43 0.09
P qmd 1 55.17 1,45
k lin 1 81.64 2.14
k quad 1 36.58 0.96
Coastal Russet :SteCatherine(1996)
Bloc 2 5.05 0.58
traitement 10 234.92 2ï.12"
erreur 20 8.66

Contraste
n lin 1 464.48 53.62"
n quad 1 156.53 18.07"
p lin 1 384.05 44.33-
P quad 1 105.73 12.21"
k lin 1 114.65 13,23"
k quad 1 4.32 0.50

Coastal Russet :1997 (St-Ubalde)

M.C. Écaits
Bloc 138.05
traitement 244.22
esp. 82.65
trtx esp 4.47
erreur 16.16

Contraste
n lin 512.29
n quad 58.09
p lin 161.91
P quad 32.41
k lin 611.56
k quad 207.92

trt :traitement esp :espacement sur le rang


Coastai Russet :Ste-Croix (1997)

d.1. M.C. karts F. cale


Bloc 2 95.79 259
traitement 10 221.45 5,99"
esp. 1 761.8 20.60"
Wesp 10 25.67 0.77
erreur 22 36.98

Contraste
n lin 1 52.14 1.83
nquad 1 026 0.01
p lin 1 486.38 17.08-
pquad 1 6.07 O21
k lin 1 637.93 22.40"
kquad 1 4.43 0.16
Goldrush :Ste-Croix (1996)
d.1. M.C. ecam F. Calc
Bloc 2 47.78 128
traitement 10 61$3 1.64
erreur 20 3720

Contraste
n lin 1 74.46 2.00
n quad 1 43.70 1.17
p lin 1 0.92 0.92
P quad 1 6320 1.70
k lin 1 75.87 204
k quad 1 9.10 024

Goldrush :St-Ubalde (1997)


d.1. M.C. $cartç F. calc.
Bloc 2 0.31 0,04
traitement 10 55.89 6.42"
esp. 1 2.03 023
trtxesp 10 8.66 0.47
erreur 22 8.7

Contraste
n lin 1 61.IO 1.55
nquad 1 84.34 2.13
p lin 1 0.38 0,Ol
P quad 1 31.81 0.80
k lin 1 8.29 G21
k quad 1 2.02 0.05
Snowden :Ste-Croix (1996)

d.1. M.C. karts F. calc


Bloc 2 538 0.12
traitement 10 49.37 1.12
erreur 20 44.00

Contraste
n lin 1 1550 0.36
n quad 1 155.45 3.53
p lin 1 75.94 1.73
pquad 1 110.05 2.50
k lin 1 72.73 1.65
k qwd 1 1931 0.45

Snowden :St-Arnab!e (1996)

d.1. M.C.Écarts F. calc.


Bloc 2 28.97 2.40
traitement 10 333.94 27.72
erreur 20 12.05

Contraste
n lin 1 1601,67 132.96.'
n quad 1 137.36 11.40"
9 lin 1 223.84 18.58"
pquad 1 206.42 17.14"
k lin 1 7.54 0.63
k quad 1 44.66 3.71
Annexe B
Description des rendementstotal et vendable pour les 11
traitements de fertilisation

Ste-Croix :variété G o l d ~ s h(1996)


RenQment
Otrt traitement total wndabie CaMdan"l caMdan"l caMdan"l
N P@5 ICP petit gi=
Mg ha'l
1 O O O 3233 31.11 9.62 21.49 0.00
2 150MOMO 44.33 41.49 11.39 30.11 0.W
3 O MO MO 36.74 34.44 1026 24.19 0.00
4 75 MO MO 44.85 4293 10.80 3213 0.W
5 225 ZOl MO 47.41 4235 11.09 3126 0.00
6 150 O MO 4625 44.01 7.28 36.52 020
7 150 100 MO 40.57 36.50 1222 24.28 0.00
8 150 3W MO 4629 43.17 10.44 3261 0.13
9 150 MO O 40.47 36.41 9.78 26.45 0.18
10 150 MO 1W 44.99 4271 11.31 30.86 0.55
11 150 MO 3W 46.96 44.31 9.97 34.36 0.00

Ste-Croix :variété Chieftain (1996)


Rendement
O trt Iraiternent total vendabie Canada n"l Canada n"l Cana&n"l
N Pzo, &O petit P
Mg ha'l
1 O O O 29.87 28.58 6.14 2213 0.31
2 150 2W MO 51.31 4925 6.89 41.73 0.64
3 O MOMO 3231 31.33 6.47 24.86 0.W
4 75 MO MO 45.96 44.08 8.47 35.25 0.36
5 225 MO MO 5u0 49.64 5.76 41.62 226
6 150 O 200 44.77 4215 4.50 35.30 235
7 150 1W MO 47.83 45.77 7.40 37.92 0.45
8 150 300 MO 4621 43.97 8.16 35.67 0.15
9 150 MO O 43.08 39.74 8.30 31.27 0.16
10 150 MO 100 47.19 44.13 925 34.59 029
11 150 MO 3W 48.74 45.83 7.54 37.09 120
Ste-Croix :variété Snowden (1996)
Rwdemnt
tM ûailement toU vendable CaMda n"l Cam& n"l Canadani
N '20s K-P petit gm
Mg ha"
1 O O O 29.82 28.80 1321 15.59 0.00
2 150 NO NO 41.64 40.09 18.45 21.64 0.00
3 O NO NO 31.35 30.02 15.16 14.88 0.00
4 75 NO NO 37.54 36.63 19.33 17.30 0.00
5 225 NO NO 33.95 3229 14.52 17.65 0.13
6 150 O NO 31.81 30.00 1215 17.56 029
7 150 100 NO 40.46 39.23 17.72 21.51 0.00
8 150 300 NO 50.84 37.21 21.78 15.43 0.00
9 150 200 O 34.68 3247 16.67 15.81 0.00
10 150 2W 100 38.00 35.95 16.68 1927 0.00
11 150 NO 300 39.89 38.43 16.83 21.47 0.13

Ste-Catherine :variété Coastal Russet (1996)


Rendement
P tn traitement lolal vendable Canadanal Canadan"l Canadan"l
N P A petit grOs
Ma ~'
St-Amable :variété Chieftain (1996) 86
Rendement
#trt haitement toiai verdaNe Canada n"l brada n"l Canada n"l
N P A KP petit Qrm
Mg ha"
1 O O O 1239 10.95 8.05 289 0.00
2 150 200 200 38.63 37.43 7.65 29.55 024
3 O 200 200 16.50 15.54 9.85 5.68 0.00
4 75 200 200 29.49 28.23 823 P.00 0.00
5 225 200 MO 35.19 34.30 7.47 26.43 0.40
6 150 O MO 28.54 27.45 7.18 20.17 0.11
7 150 100 MO 39.38 37.83 8.49 28.80 0.55
8 150 3W MO 37.56 3625 9.53 26.59 0.13
9 150 200 O 35.03 33.46 11.02 22.44 0.00
10 150 200 100 37.78 36.17 9.58 26.05 0.55
11 150 200 3W 36.58 35.43 7.12 28.18 0.13

St-Arnable :variété Snowden (1996)


Rendement
lttrt traitement toiai vendatie Canada n"l Canada n"l b r a d a n"l
N P A &O wtit am
M g ha"
1 O O O 8.92 6.63 6.08 0.55 0.00
2 150 200 MO 36.80 35.52 19.44 15.92 0.16
3 O 200 MO 9.80 7.78 7.21 0.57 0.00
4 75 200 200 26.18 2426 18.25 6.01 0.00
5 2?5 200 200 39.43 38.47 17.65 M.82 0.00
6 150 O 200 Zû.03 1924 11.48 7.76 0.00
7 1501WMO 3219 30.88 18.31 1257 0.00
8 150 300 MO 31.82 30.57 15.65 14.92 0.00
9 150 2W O 30.38 2929 17.47 11.82 0.00
10 150 2W 100 33.02 31.97 19.93 13.04 0.00
11 150 NO 3ûû 3122 30.47 1322 17.16 0.00
# trl baitement total vendable CaMdanY CaMdan"l Madanel
N P2'35 GO Pa gros
Mg ha-'
1 O O O 1202 4.84 3.68 1.16 0.00
2 150 NO NO 28.71 22.01 7.83 14.13 0.00
3 O NO NO 18.09 10.59 6.30 4ï9 0.00
4 75 200 200 26.44 N.15 6.87 1328 0.00
5 225 NO NO 36.M 30.40 6.62 23.78 0.00
6 150 O NO 25.40 19.91 6.56 13.35 0.00
7 150 100 NO 33.76 26.18 6.55 19.62 0.00
8 150 300 200 25.47 19.70 7.59 1211 0.00
9 150 200 O 31.07 24.85 8.73 16.11 0.00
10 150 200 100 24.12 29.32 8.87 20.46 0.00
11 150 NO ;30 27.16 16.51 8.13 11.37 0.00

Ile d'Orléans :variété Aquilon (1997)


Rendement
r tn traitement lotai vendable Canada n"l Canada n"l Canada nOl
N PA W petit
Mg hà'
1 O O O 24.72 19.65 5.53 14.12 0.00
2 150 200 200 31.82 27.25 5.54 21.50 O21
3 O NO NO 27.28 2295 5.51 17.44 0.00
4 75 200 200 32.34 27.05 4.69 2235 0.00
5 225 200 200 32.16 27.36 4.54 22.36 0.47
6 19 O NO 30.46 26.01 4.81 21.19 0.M)
7 150 100 200 3217 28.12 5.14 2298 0.00
8 150 300 200 32.58 27.55 5.27 22.28 0.00
9 150 200 O 29.38 23.74 5.04 18.69 0.00
10 150 232 100 33.88 28.02 5.65 22.36 0.00
11 150 200 300 3279 26.95 5.17 21.79 0.00
Péribonka :variété Aquilon (19m)
Rendement
(t lrl traüernent iotai wndak Canada nul Canada n"l Canadanof
N K@ petit
Mg hs"
1 O O O 1236 9.13 6.65 248 0.00
2 150 200 200 Pl1 18.02 7.48 10.54 0.00
3 O 200 200 16.07 10.99 7.02 3.97 0.00
4 75 200 200 16.96 13.14 5.09 8.05 0.00
5 Z5 200 200 19.48 15.31 7.81 7.49 0.00
6 150 O 200 15.35 11.39 6.80 4.58 0.00
7 150 1W 200 20.00 16.38 8.61 7.77 0.W
8 150 3M) 200 2291 19.W 7.05 11.95 0.00
9 150 200 O 19.45 15.53 6.65 8.88 0.00
St-Ubalde :variét3 Goldnish (1997)
St-Ubalde :variété Coastal Russet (1997)

N PICS w m gms
~g hà'
1 O O O 25 15.44 1200 10.39 1.61 0.00
35 13.19 10.15 821 1% P.00
2 150 00 2W 25 3981 35.47 15.18 '20.3 0.00
35 3493 3267 923 22.73 0.00
3 O 00 00 25 2241 19.18 13.06 6.12 0.W
35 2210 1958 10.72 8.86 0.00
4 75 00 200 25 2â30 21.05 14.80 626 0.00
35 p59 m.90 ion a33 0.00
5 225 200 200 25 3557 3026 16.67 13.59 0.00
35 2927 26.64 10.69 15.43 O52
6 150 O 00 25 3214 27.91 12.90 15.01 0.00
35 2452 20.31 1127 9.04 0.00
7 150 100 00 25 26.92 23.41 1229 11.12 0.00
35 25.17 2213 1215 9.98 0.00
8 150 300 00 25 34.78 29.41 16.62 1278 0.00
35 3059 26.n 11.98 14.79 0.00
9 150 200 O 25 233 1828 1202 626 0.00
35 1852 1528 8.92 6.37 0.00
10 150 00 100 25 26.16 2224 13.06 9.18 0.00
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