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Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou

Faculté du Génie de la Construction


Département d’Architecture
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Année universitaire : 2021/2022
Semestre : S3
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Matière : H.C.A
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C O U R S N° 02

LA DYNASTIE MAMELOUKS

RAPPEL HISTORIQUE:

Les Mamelouks: esclaves des steppes turques qui constituaient la garde personnelle des sultans
ayyoubides.
Ils s’imposent en Egypte au cours du XIIIème siècle et mettent en place une société particulière.

Les Mamelouks dominent un vaste espace qui s’étend sur l’Egypte et la Syrie entre 1250 (l'assassinat
de l'arrière petit-neveu de Saladin) et 1517, date à laquelle les Ottomans s’emparent du Caire (victoire
de Sélim Ier en 1516 à Marj Dabiq contre l'avant-dernier sultan mamelouk, Al-Achraf Qânsûh al-
Ghûri).

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l'origine de la montée en puissance des Mamelouks :

- la septième croisade qui voit le roi de France s'emparer de Damiette (juin 1249) et qui donne
aux Mamelouks l'opportunité de s'imposer face au pouvoir affaibli du sultan Ayyoub ;

- les récurrentes victoires contre les Mongols, plusieurs fois chassés de Syrie ;

- les multiples victoires de Baybars contre les dernières positions franques au Proche-Orient
(Césarée, 1261 ; forteresse des Templiers, 1266 ; Jaffa, 1268 ; Antioche, 1268 ; Krak des
Chevaliers, 1271), contre la secte des Assassins (1272), et contre la Petite Arménie (pillage
de Sis et Ayas, 1266 ; Tarse, 1275).

Deux dynasties de Mamelouks se sont succédé :


‫ المماليك البحريون‬mamelouks bahrites):Turcs kiptchak (1252 à 1382), nommés ainsi car ils résident sur
l’île de Roda;
‫ المماليك البرجيون‬mamelouks bourjites) ou « mamelouks circassiens » (1382 à 1517) :origine
circassienne et géorgienne, appelés ainsi car ils habitent les tours de la Citadelle (‫برج‬, burj tour).

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L’architecture mamelouke :

De nombreuses constructions témoignent encore de la présence mamelouke en Egypte:

-le fort Qatbay édifié à l’emplacement du phare d’Alexandrie sous le sultanat d’Al-Achraf Sayf ad-
Dîn Qa’it Bay (1468 et 1496).

Le fort est composé de deux murs, intérieure et extérieure, ainsi que d'une tour principale.

L'entrée aménagée à la face sud du bâtiment donne sur une cour intérieure où jardin a été aménagé.

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La tour principale, elle, s'étale sur 30 mètres de long et sur 17 mètres de large. on discerne à sa
droite un escalier de pierre qui mène en haut du mur extérieur. Large de plus de quatre mètres et
entourant toute la citadelle.

L'intérieur, lui, se subdivise en trois étages.

Il comporte plusieurs chambres destinées aux soldats. Une petite mosquée y a même été aménagée.
Elle comporte quatre iwans avec une petite cour au milieu, ornée de magnifiques reliefs, et d'un
beau mihrab.

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Des édifices étaient destinés à des fonctions diverses (religieuses, éducatives, et charitables) et
rassemblés en d’impressionnants complexes.

Complexe d’al-Manṣūr Qalāwūn (quartier de l’Entre-deux-palais) :

Cet ensemble marque les débuts d'un type architectural nouveau, le “complexe”, qui remplissait
plusieurs fonctions. Celui-ci se compose d'un mausolée, d'une madrasa et d'un hôpital (maristan).

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Fig. Plan du mausolée et de la madrasa d’al-Manṣūr Qalāwūn établi par N. Rabbat

A. Porche d’entrée
B. Grand couloir
C. Miḥrāb-s
D. Minaret
E. Tombeau
F. Cour
G. Cellules des étudiants
H. Entrée et porche
I. Cour
J. Portique à trois arches
K. Salle de prière
L. Īwān
M. Salle pour les ablutions
La façade principale donnant sur la rue mesure 67 m de long et 20 m de haut.

Construite en pierre, elle est rythmée par une importante arcature soutenue par des piliers de marbre,
percée de baies à décor d'entrelacs géométriques.

Un bandeau épigraphique qui court sur toute la longueur donne le nom du commanditaire ses titres et
la date de la construction.

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Le mausolée est un édifice de plan carré (35 m environ de côté) au milieu duquel s'élèvent quatre
colonnes en granit à chapiteaux dorés et quatre piliers en brique habillés de marbre fin incrusté de
nacre.

Ensemble, ils définissent un espace octogonal au centre duquel se trouve la tombe d'al-Mansour
Qalawun et de son fils, al-Nasir Muhammad.
Piliers et colonnes soutiennent des arcs dont l'intrados est orné d'un décor en stuc. Au-dessus s'élève
une grande coupole à tambour octogonal.

Les murs sont revêtus de marbre incrusté de nacre, un des exemples les plus raffinés de ce type de
travail du marbre dans l'architecture islamique d'Egypte.
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Le mausolée possède un mihrab également décoré de marbre et de nacre, qui est l'un des plus grands
d'Egypte.

La madrasa consiste en une cour ouverte centrale entourée de quatre iwan : les deux plus grands sont
l'iwan de la qibla (sud-est) et celui qui lui fait face. Les deux plus petits se trouvent sur les côtés.

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La mosquée compte deux entrées dont la principale, située sur la façade nord-ouest, est surmontée
d'un arc trilobé. La seconde entrée est au nord-est. Les façades ne comportent aucune décoration,
mais leur partie supérieure présente des ouvertures en arc, l'ensemble étant couronné de créneaux en
forme de bornes qui évoquent une forteresse.

La mosquée suit l'organisation hypostyle. La mosquée hypostyle est construite comme un rectangle
autoportant de 63 x 57 m autour d'une cour intérieure avec un sanctuaire du côté de la qibla et des
galeries entourant les trois autres côtés.

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Les colonnes intérieures sont de divers styles – pharaonique, ptolémaïque, romain – et ont été
réemployées de façon à s'harmoniser avec les voussoirs des arcs de style ablaq, similaires à ceux de
la Grande Mosquée de Cordoue.

Au-dessus des arcades donnant sur la cour se remarquent des fenêtres en arc similaires à celles de la
mosquée des Omeyyades à Damas.

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Les deux remarquables minarets sont d'une
forme spécifique, unique au Caire, tous deux
construits entièrement en pierre.

Le premier (au nord-ouest) se dresse à la gauche de l'entrée principale, le second à l'angle sud-est.
Tous deux sont ainsi orientés dans deux directions pour l'appel à la prière vers l'enceinte militaire à
l'ouest et l'enceinte résidentielle et les palais au sud.

Leur dessin est inspiré de l'architecture ilkhanide (mongole), en particulier dans leur couverture en
mosaïque de carreaux de faïence verte et les inscriptions coraniques en blanc sur fond bleu en carreaux
de céramique. Les pinacles sont en forme de dôme bulbeux effilé.

L’architecture Mamelouks est caractérisée par :

- l'échelle monumentale, (qui correspond à un désir d'être vu) ;

- l'utilisation de la pierre ;

- les bandeaux épigraphiques qui courent le long de la façade (bandes de tiraz) ;

- les frises de merlons ;

- le goût pour l'asymétrie, qui se traduit par des portails décentrés ;


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- les coupoles sur tambour à pans coupés avec une zone de transition à pendentifs ;

- les minarets à fûts superposés

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