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2015-Dictionnaire Des Cons Et Autres Génies
2015-Dictionnaire Des Cons Et Autres Génies
Agathe Colombier-Hochberg
Pygmalion
De Samir Bouadi
Le Polimentik : Dico non officiel de la politique, avec Abel Hermel, Mots
Et Cie, 2006.
D'Agathe Colombier-Hochberg
Les Vies turbulentes de Lady M., Fleuve Éditions, 2015.
Rien de personnel, Fleuve Éditions, 2014.
Messie malgré lui, Fleuve Éditions, 2013 ; puis sous le titre Nos (pires)
meilleures vacances à Tel Aviv, Pocket, 2014.
Nos (pires) meilleures vacances à Las Vegas, Fleuve Éditions, 2012 ;
Pocket, 2013.
Nos (pires) meilleures vacances, Fleuve Éditions, 2010 ; Pocket, 2011.
Dans l'intimité des écrivains, Eyrolles, 2009.
Mes amies, mes amours, mais encore ? Mango, 2005 ; Pocket, 2007.
Ce crétin de prince charmant, Mango, 2003 ; Pocket, 2005.
Dictionnaire des cons et autres génies
PRÉFACE
Quel que soit l'âge que vous aviez le 20 juillet 1969, et même si vous
n'étiez pas né, les images de Neil Armstrong effectuant quelques pas sur la
Lune sont gravées dans votre mémoire. Intemporelles, teintées d'irréel, elles
sont de celles que l'on n'oublie jamais, un peu comme celles des avions
s'encastrant dans les tours jumelles et des ruines consécutives à leur
effondrement. Dans les deux cas, un drapeau américain apparaît au milieu
de nulle part, mais de là à y voir un lien de causalité, il n'y a qu'un pas que
nous ne saurions franchir. Revenons à Neil Armstrong. Excellent étudiant, il
effectue son service militaire dans la marine et n'a que 20 ans lorsqu'il
obtient son diplôme de pilote apte à se poser sur un porte-avions. C'est ainsi
que s'ouvre devant lui une carrière militaire, et qu'il participe à la guerre de
Corée dont il sort auréolé de médailles. Il reprend alors ses études dans
l'aérospatiale puis intègre la future NASA en vue de devenir pilote d'essai.
Durant plusieurs années, il y effectue toutes sortes de prouesses, la
principale étant de rester en vie compte tenu de l'état dans lequel il ramène
les avions à la base, si tant est que la moindre parcelle ait résisté au choc.
En avril 1962, il est au sommet de son art. À la suite d'une erreur de
pilotage, il passe au-dessus de sa piste d'atterrissage à Mach 3, si bien que
lorsqu'il parvient à se poser, il est à 72 kilomètres de sa base. Quatre jours
plus tard, il est en mission avec Chuck Yeager, coéquipier aguerri puisqu'il
s'agit du premier pilote à avoir franchi le mur du son, mais refuse de
l'écouter lorsque ce dernier lui déconseille de se poser sur un lac. Certes,
Armstrong pose leur appareil, mais il ne parvient pas à redécoller et les
deux hommes en sont réduits à regarder les canards s'ébrouer dans l'attente
d'être secourus. Nouveau vol trois semaines plus tard : suite à une mauvaise
évaluation de son altitude, il réduit en miettes son train d'atterrissage,
éventre son avion, et abîme passablement la piste sur laquelle il s'est posé
en catastrophe. Les âmes charitables expliquent ces déboires en rappelant
qu'Armstrong était un pilote-ingénieur, catégorie où la maîtrise du pilotage
n'est pas forcément la première qualité requise. Toujours est-il que l'Armée
de l'air, ou plutôt son très détendu responsable du recrutement, décide de
l'intégrer au programme Apollo. La suite, on la connaît, et on se perd en
conjectures à se demander quels motifs ont valu à Armstrong de faire partie
des trois heureux élus à être envoyé sur la Lune. De deux choses l'une : soit
il était l'un des astronautes les plus compétents de sa génération, ce qui
désacralise quelque peu la NASA et nous donne envie de jeter notre DVD
de L'Étoffe des héros au feu. Soit sa hiérarchie, compte tenu des risques
encourus, a tout simplement choisi de minimiser les pertes en cas de pépin,
en se débarrassant d'un casse-cou dont le nombre d'avions pulvérisés et la
prime d'assurance finissaient par compromettre le budget de l'Armée de
l'air. C'est probablement parce qu'il était déstabilisé par le succès inhabituel
de sa mission qu'Armstrong a décidé de ne pas retourner dans l'espace. Un
choix regrettable, car on aurait bien aimé savoir où il aurait atterri – et dans
quel état – s'il avait poursuivi sa conquête de l'espace avec autant de
précision que lors de ses missions aériennes.
Brigitte Bardot (1934)
S'il s'avère utile de citer les œuvres majeures de Victor Hugo quand on
fait son portrait, ce n'est pas le cas pour Bono, qui depuis les années 1980
arpente la planète sur des talons surcompensés en hurlant les nombreux
tubes de son groupe U2. Véritable bête de scène, le petit bonhomme fessu a
mis autant de jeunes femmes en émoi que s'il était un boys band à lui tout
seul. À ce titre, il incarne une certaine résilience et c'est probablement grâce
à lui que beaucoup d'autres petits bonshommes fessus ont pris suffisamment
confiance en eux pour réussir à épouser des top models qui elles-mêmes,
ont pris assez confiance en elles pour chanter alors qu'elles sont grandes et
minces. Ce que nous venons d'écrire n'a aucun sens, mais cela nous permet
d'évoquer la tragique absurdité du destin de Bono. En effet, tout commence
avec le fait que son surnom soit issu de « Bonavox », un magasin de
prothèses auditives situé à Lypton, son village natal. Vous vous attendez
sans doute à ce que nous dressions une liste exhaustive des autres absurdités
qui caractérisent sa vie, mais nous n'avons pas de comptes à vous rendre, et
avons décidé de nous en tenir à deux exemples avant d'en venir à l'essentiel.
Sachez donc que lorsqu'il a rencontré le pape en 1999 (voir Jean-Paul II),
le chanteur prêcheur n'a rien trouvé de mieux à faire que de lui offrir ses
horribles lunettes bleues de cycliste et le forcer à les essayer tandis qu'un
témoin très sournois immortalisait la scène. Derrière l'apparente générosité
de ce geste, on devine que ce grand mégalo de Bono était probablement
convaincu que le pape, comme tant d'autres, n'aspirait qu'à lui ressembler…
Mais Dieu n'apprécie pas qu'on se moque impunément de ses lieutenants, et
comme la vengeance est un plat qui se mange froid, il attendra quelques
années pour s'occuper du petit druide fessu. Alors que ce dernier faisait le
cycliste à Central Park, Il l'a envoyé s'emplâtrer dans un arbre, avec
suffisamment d'enthousiasme pour que son bras et son visage soient mis
hors d'état de nuire pendant un bon moment. Si c'est pas une preuve de
l'existence de Dieu, c'est quoi ?
Mais revenons à ce qui nous préoccupe réellement, à savoir que Bono est
vraiment relou. Sous prétexte d'engagements humanitaires divers, le rocker
curé rencontre toutes sortes de dignitaires à qui il explique que la guerre
c'est pas bien, et le Sida, c'est pas cool. Il milite pour l'annulation de la dette
des pays du tiers-monde, tout en cachant son pognon dans un paradis fiscal
pour échapper à une réforme de l'imposition irlandaise légèrement
contraignante. En bon parangon de la rock star se prenant pour Jésus, il a
probablement oublié que le Messie a toujours prôné l'humilité et la
pauvreté. À notre connaissance, personne n'a eu l'idée d'interpeller Bono sur
son bilan carbone, à titre personnel ou avec U2, mais le cas échéant, on
imagine aisément que ce grand écologiste se justifierait en arguant que la
bonne parole n'a pas de prix. Pour les pauvres darwiniens que nous
sommes, le Bono beau descend vraiment du singe.
Tycho Brahé (1546 – 1601)
Né sous le signe du Cancer et sous une bonne étoile, puisque son père
dirige une puissante compagnie pétrolière et qu'il suivra ses traces. Papa
Bush devient président des États-Unis en 1988, et son fiston se lance à son
tour dans une carrière politique.
Élu gouverneur du Texas en 1994, il s'illustre surtout par son
enthousiasme pour la peine de mort puisqu'il refuse de gracier 152
condamnés, ce qui plaît tellement aux Texans qu'ils lui offrent un second
mandat. En 1999, il est en lice pour accéder à la fonction suprême et
déclare : « Il faut garder de bonnes relations avec les Gréciens », avant de
conclure : « J'ai une politique étrangère axée sur l'étranger. » Il y avait là de
quoi se méfier, mais on le sait, les Américains ne s'intéressent qu'à la
politique intérieure. Ça tombe bien, notre homme est un expert en économie
– « De plus en plus, nos importations viennent de l'étranger », – et il s'y
connaît en chiffres : « C'est évidemment un budget. Y a plein de numéros
dedans. » La campagne est de haute volée, donnant à George W. l'occasion
de montrer qu'il est à la pointe sur les questions d'environnement – « Je sais
que l'être humain et le poisson peuvent coexister pacifiquement » – et a de
solides convictions : « La raison pour laquelle je crois en une baisse des
impôts, c'est avant tout parce que j'y crois. » Au fil des meetings, le
leadership du candidat républicain s'affirme : « Je ne sais pas si je vais
gagner ou non, je pense que oui. Je sais que je suis prêt pour cette charge.
Et si je ne le suis pas, eh bien tant pis ! » L'élection est serrée, des soupçons
de fraude entachent plusieurs États où l'on procède à un second décompte.
Lucide dans la tourmente, George Bush fait ce constat implacable : « Si
nous étions en dictature, les choses seraient plus simples – du moment que
ce serait moi le dictateur. »
C'est lui qui devient le 43e président des États-Unis, bien qu'il ait prévenu
quelques mois plus tôt : « Je pense que tous ceux qui ne pensent pas que je
sois assez malin pour la tâche présidentielle sont en deçà de la réalité. » Les
dés sont jetés, le grand homme peut accomplir son destin, et dès sa prise de
fonction, il prouve qu'il est à la hauteur de la tâche qui l'attend : « Je
veillerai à respecter le pouvoir exécutif, non seulement pour moi-même,
mais aussi pour mes prédécesseurs. »
Le nouvel homme fort de la planète a un programme clair – « La chose
qui est importante pour moi, c'est de toujours me souvenir quelle est la
chose la plus importante », et il a le sens des priorités : « La troisième
priorité est de donner la première des priorités à l'enseignement. » En un an,
il apprend à maîtriser les fondamentaux de l'économie – « Il est très
important pour tous de réaliser que plus le négoce augmente, plus il y a de
commerce » – et se montre toujours inspiré lorsqu'il s'agit de rappeler les
valeurs de son pays : « Je suis très honoré de m'exprimer ainsi devant vous
ce soir. Et la grandeur de l'Amérique fait que personne n'est obligé
d'écouter, sauf s'il en a envie. »
Mais ce qui marque le premier mandat de George W. Bush, c'est
évidemment son combat contre le terrorisme. Persuadé que Saddam
Hussein développe un programme d'armes de destruction massive, il décide
d'envahir l'Irak, et prouve qu'au chapitre de l'intimidation, il ne s'en laisse
pas conter : « Si nous devons agir, ce ne sera pas pour envoyer un missile à
deux millions de dollars dans une tente vide à dix dollars pour blesser un
chameau au postérieur. Ce sera plus décisif que ça. » Bien que l'existence
d'armes de destruction massive apparaisse vite comme un mensonge d'État
et que le conflit fasse de nombreuses victimes parmi les marines, le chef de
la Maison-Blanche ne doute jamais du bien-fondé de son intervention :
« Saddam Hussein est directement impliqué dans la guerre de la terreur à
cause de sa nature, de sa propre histoire, et de sa vive volonté de se
terroriser lui-même. » En août 2004, en pleine campagne pour sa réélection,
il sait trouver les mots justes pour définir son action : « Nos ennemis
innovent, ils sont pleins de ressources. Nous aussi. Ils n'arrêtent jamais de
réfléchir à de nouveaux moyens de nuire à notre pays et nos compatriotes.
Nous non plus. »
Malgré ou grâce aux innombrables preuves de son incompétence, il
réussit à se faire élire pour un second mandat, haut la main cette fois,
puisqu'il recueille 11,6 millions de voix de plus que lors de sa première
élection. Le génie à l'état pur.
Il est l'un des plus grands navigateurs de tous les temps et l'histoire a
retenu de lui l'homme qui a découvert l'Amérique. Dans les faits, les choses
sont un peu plus nuancées, malgré les incontestables qualités de notre
homme, et notamment sa formidable force de conviction. Car pour faire
valider son projet d'atteindre les Indes orientales sans jamais y avoir mis les
pieds, en y accédant par une voie que personne n'avait empruntée avant lui,
il fallait être sacrément persuasif. Son interlocutrice, Isabelle la Catholique,
ne passe pas pour avoir été particulièrement malléable, et notre homme
avait autant de prétentions que d'ambition, ce qui explique que les
négociations aient mis six ans à aboutir. À la tête de trois navires devenus
célèbres, la Pinta, la Niña, et la Santa María, le voilà paré pour atteindre la
Chine puis le Japon en passant par l'Atlantique, et yalla, comme dirait sœur
Emmanuelle, une autre grande navigatrice.
Le 12 octobre 1492, il accoste sur une île qu'il baptise San Salvador, –
Saint-Sauveur, un signe de reconnaissance envers le Christ –, car le
navigateur génois est certain d'avoir atteint son but et de se trouver dans
l'archipel nippon. Il est en réalité aux Bahamas, mais ne mégotons pas,
d'autant plus qu'il va reproduire ce type d'erreur avec une constance jamais
démentie.
Pacifiques, les autochtones comblent de présents celui qui se fait nommer
vice-roi des Indes, tandis que le brillant interprète de l'expédition croit
comprendre qu'une énorme quantité d'or se trouve sur une île voisine, ce qui
vaudra à tous ces braves gens d'être décimés en moins d'un siècle. C'est ce
qui s'appelle un début prometteur, et Christophe Colomb poursuit sa route.
Quinze jours plus tard, il est à Cuba, mettrait sa main au feu qu'il est au
Japon, et se lance en vain à la recherche du Grand Kahn. Il pousse sa flotte
un peu plus loin, débarque à Haïti, et y croise quelques cannibales, ce qui le
rend soudainement nostalgique de l'Europe. À Lisbonne, la nouvelle de sa
découverte des Indes se répand comme une traînée de poudre, ce qui lui
permet de négocier sa deuxième expédition. Il est cette fois à la tête de 17
navires et 1 500 hommes, avec qui il fonde la première colonie du Nouveau
Monde. Le Grand Kahn du Japon est toujours introuvable, mais qu'à cela ne
tienne, après avoir consciencieusement exploré Cuba, Colomb décide qu'il
s'agit bien d'une île asiatique. Il force toutefois ses hommes à le confirmer
par écrit et condamne à une lourde amende tous ceux qui s'aviseraient de
changer d'avis. Pendant ce temps, les Espagnols massacrent les colons.
Notre explorateur embarque 500 survivants qu'il emmène à Cadix, laissant
l'île aux mains de ses frères. Son retour est moins glorieux que prévu, car
les souverains lui reprochent son excès de zèle et font libérer les esclaves.
Quelle ingratitude ! Lorsqu'il regagne sa colonie, elle est dans un état si
pitoyable que l'émissaire du roi qui l'a rejoint fait arrêter la fratrie Colomb
et les renvoie en Espagne, enchaînés dans la cale, ce qui sied fort mal aux
titres ronflants qu'ils se sont octroyés. Libéré, le navigateur entreprend sa
dernière expédition. Il est désormais persuadé que Cuba est la province
chinoise de Mangi, et a hâte d'accéder enfin aux riches territoires qu'il
convoite depuis quinze ans. Il navigue au large de Panama, échoue en
Jamaïque, et doit attendre un an d'être enfin secouru. Il s'éteint deux ans
plus tard, sans avoir reconnu qu'il n'avait jamais atteint les Indes.
En réalité, le grand explorateur n'a pas non plus découvert l'Amérique,
des fouilles archéologiques ayant établi que les Vikings et d'autres
Européens l'avaient fait avant lui. Ses erreurs sont avérées depuis des
siècles, tout comme le terrible traitement infligé aux peuples colonisés,
mais le Génois semble bénéficier d'une amnésie populaire aussi durable
qu'universelle. Il reste le personnage de légende dont le monde entier
célèbre les découvertes, et c'est probablement là son plus grand fait d'armes.
Confucius (551 – 479 av. J.-C.)
« Lorsque l'on se cogne la tête contre un pot et que cela sonne creux, ça
n'est pas forcément le pot qui est vide. »
Waouw.
« Se regarder scrupuleusement soi-même, ne regarder que discrètement
les autres. »
A l'avantage de séduire les pervers, les narcissiques, et les pervers
narcissiques.
« L'homme qui déplace une montagne commence par déplacer les petites
pierres. »
Drôle de projet.
« Le plus grand voyageur est celui qui a su faire une fois le tour de lui-
même. »
Quand ils auront fini de tourner, on aimerait bien entendre les derviches
tourneurs sur le sujet.
« Le sage est calme et serein. L'homme de peu est toujours accablé de
soucis. »
Salauds de pauvres !
« Quiconque a entendu les cris d'un animal qu'on tue ne peut plus jamais
manger de sa chair. »
Même pas vrai.
« Celui qui plante la vertu ne doit pas oublier de l'arroser souvent. »
Fais tourner…
« Ne choisis tes amis que parmi tes égaux. »
Donc, l'ascenseur social, c'est non ?
« Ne vous souciez pas d'être sans emploi ; souciez-vous plutôt d'être
digne d'un emploi. »
Membre du Medef ?
« Si tu empruntes le chemin de la vengeance, prépare deux cercueils. »
C'est pour qui, l'autre ?
« Je ne peux rien pour qui ne se pose pas de questions. »
C'est pourtant pas faute d'avoir essayé…
Émile Coué (1857 – 1926)
Salvador Dalí n'a que 14 ans lorsqu'il expose pour la première fois,
attirant aussitôt l'attention de deux célèbres critiques. Installé à Madrid pour
étudier à l'Académie royale des beaux-arts de San Fernando, il en est
expulsé avant d'être diplômé pour avoir affirmé que personne n'est en
mesure de juger son travail. En effet, le jeune peintre, futur sculpteur,
scénariste et écrivain, est convaincu de son talent depuis sa plus tendre
enfance, et sanctionnera ce sentiment en rédigeant son Journal d'un génie.
Il consent toutefois à le reconnaître chez d'autres pairs, et attribue ainsi un
20/20 à Picasso, Vinci, Vélasquez, Raphaël et Vermeer dans la catégorie
« Génie », alors qu'en plein accès d'humilité, il ne s'octroie qu'un 19.
C'est à Paris qu'il rencontre sa future femme Gala – elle est alors celle de
Paul Éluard – et peint ce qui deviendra son œuvre la plus connue, Les
Montres molles 1, qu'il expliquera en ces termes : « Les montres molles sont
comme du fromage, et surtout comme le camembert quand il est tout à fait à
point, c'est-à-dire qui a la tendance de commencer à dégouliner. Et alors,
mais quel rapport entre le fromage et le mysticisme ? […] Parce que Jésus,
c'est du fromage. » Accueilli à bras ouverts par les surréalistes, il les éblouit
avec sa méthode paranoïaque-critique permettant de libérer son énergie
créatrice en accédant à son subconscient, mais ne tarde pas à agacer André
Breton, qui n'apprécie ni son obsession pour Hitler, ni le récit des rêveries
érotiques que lui inspirent les jeunes filles de 12 ans. Convoqué par le
maître en 1934, il se présente à lui avec un thermomètre dans la bouche, et
répond à ses accusations tout en faisant un strip-tease. Il clôt sa plaidoirie
en affirmant qu'il ne fait que retranscrire ses rêves et que d'après ceux-ci,
lui-même et Breton feront bientôt l'objet d'une représentation sexuelle ; une
prémonition que goûte peu l'intéressé et qui se solde par une nouvelle
exclusion.
En 1934, il se rend avec Gala à New York et séduit les foules par ses
excentricités, jusqu'au jour où il pousse le bouchon un peu loin. Nous
sommes en 1936, le pays entier s'émeut du meurtre du fils de l'aviateur
Charles Lindbergh, et pour se rendre à une soirée costumée, Dalí a le bon
goût de déguiser sa femme en « bébé Lindbergh assassiné » en
l'emmaillotant dans un tissu ensanglanté. Après ce glorieux épisode, il
rentre en Espagne, la fuit au moment de la guerre civile, et se rend à
Londres où il rencontre Sigmund Freud. Leur échange aurait dû être de
haute tenue, le peintre vouant une profonde admiration au psychanalyste qui
lui a inspiré nombre de ses œuvres sur le rêve et l'inconscient. Hélas, le
Catalan a probablement manqué de sobriété, car le mot utilisé par Freud à
son sujet sera « fanatique ». Quant à Dalí, voici ce qu'il en retira : « J'ai déjà
dit, en racontant ma rencontre avec lui, que le crâne de Freud ressemblait à
un escargot de Bourgogne. La conséquence est évidente : si on veut manger
sa pensée, il faut la sortir avec une aiguille. Alors elle sort tout entière. »
Comprenne qui pourra.
Dans les années 1950, il est en pleine crise mystique et est reçu par le
pape Pie XII (initiateur du mouvement « Je suis pape, et alors ? », ayant
conduit Benoît XVI à recevoir Jean-Marie Bigard). Il est invité à présenter
ses idées à la Sorbonne et s'y rend dans une Rolls-Royce remplie de choux-
fleurs qu'il distribue en guise d'autographes. Jusqu'à la fin de sa vie, il
multipliera les provocations et les contrats publicitaires, si bien qu'il
réussira la prouesse de faire oublier son œuvre au profit de son image, yeux
écarquillés et moustache retroussée vers le ciel, vantant les mérites du
chocolat Lanvin ou encore de l'Alka-Seltzer. Un drôle d'héritage artistique.
Ou une manière bien personnelle d'être resté fidèle au mouvement
surréaliste.
Jack Daniel (1846 – 1911)
It's not Scotch. It's not Bourbon. It's Jack 1. Inutile de préciser de quel
« Jack » il s'agit, le prénom suffit et sonne comme une invitation pour les
amateurs de whisky. Derrière cette marque, un garçon né dans le Tennessee,
qui perd sa mère à l'âge de 6 ans et fugue pour aller vivre chez un ami de
son oncle. Ce dernier exerce la double profession de prédicateur et
distillateur, et lui transmet tout son savoir-faire. Ayant fini par réaliser que
ces deux activités sont assez peu compatibles, il opte pour la première, et
revend son affaire à son protégé en 1863. Trois ans plus tard, le jeune
homme met au point la formule du fameux Old N° 7, qui reste à ce jour le
whisky le plus vendu dans le monde. Probablement parce qu'au-delà de ses
talents de « Master Distiller », Jack Daniel est aussi un génie du marketing,
qui invente en 1895 la première bouteille carrée et l'orne d'une étiquette
noire devenue tout aussi célèbre. Le succès est immense, et prend une
dimension nationale quand le Old N° 7 remporte la médaille d'or au
concours de whisky qui se tient à l'exposition universelle de 1904. Une
consécration dont Jack ne jouira pas très longtemps car il décède
prématurément des suites d'une grosse colère. Celle-ci se produit un matin
de 1906, où l'honorable chef d'entreprise se trouve dans l'impossibilité
d'ouvrir son coffre-fort. La raison ? Il a oublié la combinaison. Il essaye à
plusieurs reprises, insiste, s'énerve, et finit par donner un gros coup de pied
dedans. Son orteil fracturé s'infecte, ne cicatrise pas, et la gangrène emporte
Jack au terme de cinq années de souffrance. Pour quelqu'un qui était destiné
à mourir d'une cirrhose, ça fait désordre.
Diogène (413 – 327 av. J.-C.)
Nous ne vous ferons pas l'affront de vous rappeler que Claude François
est l'inoubliable interprète de Belles ! Belles ! Belles !, Si j'avais un
marteau, Le lundi au soleil, Le téléphone pleure, Magnolias for Ever,
Alexandrie Alexandra, et bien sûr Comme d'habitude, devenu standard
international sous le titre de My way… Enfin, on vient de le faire quand
même parce que ça nous a fait plaisir. Cela étant, le plus grand talent de
Claude François n'est pas d'avoir accumulé les tubes, mais d'avoir fait
danser non seulement ses fans, mais aussi les millions de gens qui comme
nous, goûtent peu la variété, détestent les costumes en satin bleu layette,
trouvent que la coiffure d'une Drôle de dame ne sied pas forcément à un
homme, et abhorrent les chorégraphies à base de sautillements, moulinets
de bras injustifiés et autres auto-claques sur les fesses suivies d'une rotation
à 360°, une jambe semi-pliée, l'autre tendue comme un string.
Ce grand perfectionniste qui a étudié la clarinette, la flûte, le chant
classique, les percussions et l'harmonie aurait été bien inspiré de se
renseigner sur les fondamentaux du courant alternatif 1. Quelqu'un aurait dû
se charger de le tenir au jus : eau et électricité ne font pas bon ménage.
Cloclo, fidèle à sa légende de grand maniaque hyperactif, a voulu régler
deux problèmes à la fois : se savonner énergiquement (était-ce avec du
Cadum ? de l'Obao ? du Monsavon ?) tout en remettant à sa place une
applique assez provocatrice pour avoir les fils dénudés. Était-ce un défi ?
Était-il sous tension ? Était-il au courant des principes physiques les plus
élémentaires ? Trop survolté pour s'en soucier ? Déconnecté du réel à cause
d'un sentiment de toute-puissance inhérent à sa réussite foudroyante ? On ne
le saura jamais, car la sanction fut immédiate, et bien que sa compagne,
portant des chaussures à semelles de bois, ait séparé les deux belligérants, et
que les pompiers aient tout fait pour ranimer le chanteur, il succombe. Celui
qu'on appelait la pile électrique s'est éteint, allumé par une ampoule. Une
issue aussi tragique qu'ironique, sachant qu'il aurait suffi d'attendre
quarante-huit heures pour que l'électricien, dûment mandaté par sa
secrétaire, vienne régler le problème.
Sigmund Freud (1856 – 1939)
Avec lui, une nouvelle ère s'est ouverte, puisqu'il a su nous persuader que
notre psyché était la source de tous nos maux, et qu'il nous appartenait de
les identifier et de les résoudre. De plus, il a eu la générosité de nous
absoudre de nos torts puisqu'ils sont toujours imputables à un inconscient
nettement plus fort que nous. Ainsi, l'inventeur de la psychanalyse a
contribué à l'émancipation de l'individu et de la société en général, qu'il a
libérée d'une morale omnipotente. En songeant à ce que seraient les chiffres
du chômage si le métier de psychanalyste n'existait pas, nous lui sommes
infiniment reconnaissants, tout comme le sont les vendeurs de méridiennes
et sofas en tout genre, et Woody Allen qui, privé de toutes les névroses qu'il
cultive chez son thérapeute, aurait sans doute été un réalisateur médiocre.
Qu'on le veuille ou non, nous sommes tous des patients du docteur Freud.
C'est sa faute si dès leur plus tendre enfance, les petits garçons sont
brutalement éjectés du lit de leur mère car soupçonnés de désirs pervers à
son égard, et que l'éminent psychanalyste a théorisés sous le nom de
complexe d'Œdipe, en s'inspirant d'une œuvre de pure fiction, faut-il le
rappeler ; sa faute si Jean-Jacques Goldman a chanté un jour « À nos actes
manqués… yeah yeah yeah yeah yeah » fois 6, et on reprend depuis le
début… ; sa faute si tous les lapsus sont révélateurs (lape et suce ?). Sa
faute enfin si l'on ne peut plus rêver tranquillement de clés, de trains, de
grottes, de poissons ou même d'une boîte à bijoux car selon lui, tout (et
surtout n'importe quoi) est l'expression d'une pulsion sexuelle refoulée dont
il faut urgemment se défaire. Mais l'œuvre de Sigmund ne s'arrête pas là.
Non content de ne jamais avoir soigné personne – c'est du moins ce
qu'affirment ses détracteurs –, il a également rendu certains patients bien
plus malades qu'ils ne l'étaient avant de le connaître. C'est le cas d'Emma
Eckstein, qui souffre de troubles hystériques, mais aussi d'hémorragies
génitales et de douleurs gastriques. Freud refuse de lui prescrire le moindre
examen médical, puisqu'il est convaincu que ses maux sont dus à un excès
de masturbation. Il est alors adepte de la thèse du docteur Wilhelm Fliess,
qui prétend que parties génitales et nasales sont étroitement liées, et suit les
préconisations de son confrère qui affirme que la gastralgie se soigne par
une opération du nez, siège de tous les désordres masturbatoires. En
février 1895, la patiente est donc amputée du morceau d'os désigné comme
fautif. Près d'un mois plus tard, elle est toujours défigurée, en proie à
d'atroces souffrances et à un tel état infectieux que le docteur Freud se
décide à convoquer un O.R.L. Grand bien lui en prend, puisque ce dernier
retire du nez de la patiente une bande de gaze d'environ 50 centimètres,
oubliée là par l'habile docteur Fliess. La pauvre Emma est à l'agonie, et
devant le spectacle, son psychanalyste préféré fait un malaise. Le récit des
opérations qui s'ensuivront ressemble à un film d'horreur que nous avons
choisi de vous épargner, afin de nous concentrer sur la façon dont le docteur
Freud vécut l'événement. Devant un tel échec, on se serait attendu à ce qu'il
cherche un thérapeute meilleur que lui pour l'aider à passer le cap, mais il se
soucie avant tout de la réputation de son ami Fliess, en qui il conserve toute
sa confiance. Entre deux piqûres de morphine, Mademoiselle Eickstein, qui,
en plus de tous ses maux, semble avoir été atteinte de masochisme aigu,
reprend son analyse. Et là, tout s'explique. Apprenant qu'elle avait déjà
souffert de saignements du nez dans son enfance, Freud fait un parallèle
avec ses menstruations, et attribue aux deux une portée sexuelle. Emma a
inconsciemment provoqué ces saignements pour attirer l'attention des
médecins qu'elle cherchait à séduire, et a réitéré avec lui puisque, transfert
oblige, elle est amoureuse de son thérapeute. La boucle est bouclée, scellée
même, car forte de tous ces enseignements, Emma Eikstein deviendra la
première femme analyste. Dix ans plus tard, elle est de nouveau victime
d'hémorragies, et puisque le docteur Freud refuse toujours d'y voir une
cause physique, elle consulte en cachette un médecin qui diagnostiquera un
abcès, puis une tumeur bénigne, responsable de ses saignements. Informé
du diagnostic, le docteur Freud, toujours prêt à se remettre en question, en
conclura qu'elle est sa première psychanalyse réussie. CQFD.
Évariste Galois (1811 – 1832)
Il est l'un des plus grands humanistes que la Terre ait jamais porté et
incarne le génie à l'état pur. Celui qui écrivit sur son cahier d'écolier vouloir
« être Chateaubriand ou rien » a dépassé son maître. En plus d'être le
pourfendeur de toutes les injustices et l'un des plus grands auteurs et poètes
de tous les temps, il est l'utopie française. Il nous a légué ce que la
littérature a de plus noble, et a sublimé le « métier » d'écrivain en faisant de
chacun de ses écrits un plaidoyer pour plus de justice, de paix et de
fraternité. Sans lui, le monde aurait été privé des Contemplations, des
Misérables, d'Hernani et du Dernier Jour d'un condamné. Et sans lui, le
monde aurait été privé de Julie Zenatti, Patrick Fiori, Hélène Ségara et
Garou, dans la tragique comédie musicale Notre-Dame de Paris. Pour
interpréter l'inoubliable Quasimodo, Garou s'est glissé dans la peau de Jean-
Luc Mélenchon. Il gueule autant que lui, a les mêmes dents, mais pour
l'occasion, le Mélenchon est coiffé comme Jeanne Mas, et maquillé comme
Michou, lui-même déguisé en Mad Max. Ultime raffinement, il semblerait
bien que le chanteur québécois ait poussé la conscience artistique jusqu'à
imaginer un Jean-Luc Mélenchon qui se serait lui-même glissé dans le
corps de Michel Petrucciani. Victor Hugo était un fervent adepte du
spiritisme, et plus que jamais, la question qui se pose est : « Esprit, es-tu
là ? »
Icare
« Attention, c'est chaud, c'est très chaud, ça fait bobo ! » Vous avez tous
au moins une fois dans votre vie tenté de mettre en garde un enfant
approchant son adorable petit doigt de connard d'une flamme vacillante.
Ceux qui n'ont pas écouté se sont brûlé le doigt, et nous avons peiné à
réprimer un sourire narquois en leur disant : « Je t'avais prévenu, p'tite
merde ! » Ceux qui ont obéi et ont attendu qu'on ait le dos tourné pour
réessayer se sont brûlés tout seuls dans leur coin ; ils se sont bien gardés de
s'en vanter car ils sont orgueilleux, mais aujourd'hui, on les reconnaît car ils
sont devenus chanteur de rap, doublure sodomie de film X, syndicaliste,
apiculteur, ecclésiastique ou tueur en série.
L'homme dont nous allons parler rêvait sans doute d'une telle carrière,
mais il n'a pas vraiment eu le temps de faire son trou, sa connerie l'ayant
disqualifié avant même son premier rendez-vous à Pôle Emploi. Certes,
Icare n'a pas existé, mais sa connerie l'a rendu immortel, puisque depuis
l'Antiquité, on cite son nom pour évoquer ceux qui se sont brûlé les ailes à
trop vouloir s'approcher du soleil, surtout au mois d'août en Grèce.
Contextualisons un peu cette affaire. Icare est le fils de Dédale, célèbre
architecte qui a conçu le labyrinthe dédié à l'incarcération définitive du
Minotaure (les remises de peine n'existaient pas à l'époque), et où il a lui-
même été condamné à être enfermé avec son fils. Pour des raisons qui nous
échappent, il s'est montré incapable de sortir de son propre labyrinthe, et a
eu la riche idée de s'en évader par voie aérienne. On imagine Icare, tout
excité à l'idée de participer au premier vol en deltaplane de l'histoire. Ni une
ni deux, ils se procurent de la cire et des plumes (c'était le bordel dans ce
labyrinthe), se fabriquent une paire d'ailes en ricanant et en songeant à
l'argent que va leur rapporter l'invention dont ils vont bientôt déposer le
brevet. « Mon fils, on va se faire des couilles en marbre, espèce de
connard ! » se serait écrié Dédale, en plumant une oie dont la mythologie a
curieusement oublié le nom. À la va-comme-j'te-pousse, père et fils
s'élancent, agitant frénétiquement les bras comme tout un chacun lorsqu'il
prend son envol. Ultime conseil de Dédale à son rejeton : « Tu feras quand
même gaffe à pas trop voler près de l'eau, vu l'humidité, et à pas trop
t'approcher du soleil, rapport à la chaleur. T'as compris, connard ? » Mais
Icare est un connard, comme tous les mômes. Il kiffe sa race le vol, monte
de plus en plus haut, et n'écoute pas son père qui lui crie pourtant à maintes
reprises : « Mais qu'est-ce tu fous, connard ? » La suite, tout le monde la
connaît : comme il se doit, la cire fond et Icare se noie après quelques
ricochets foireux sous le regard atterré de son père qui s'exclame : « C'était
vraiment un connard 1. » Et d'un coup d'aile, l'ingénieur pragmatique fonce
déposer le brevet tout seul.
Michael Jackson (1958 – 2009)
Le génie plus que précoce chante et danse comme personne dès l'âge de
cinq ans, reléguant au rang de figurants ses frères pourtant très doués, et sa
trajectoire marque à tout jamais la pop culture. Pendant des années, il aligne
les tubes, fait de Thriller l'album le plus vendu de tous les temps, et le
monde entier se ridiculise avec bonheur en tentant d'imiter ses petits cris de
souris et son moonwalk consistant à glisser à reculons en se déboîtant
l'épaule et en prenant le risque de se cogner contre un meuble. Il se construit
alors un personnage de petite chose fragile, si bien qu'on surnomme Bambi
celui qui est atteint du syndrome de Peter Pan, et côtoie de préférence des
enfants prépubères pour qui il fera construire un parc d'attractions dans son
ranch. Michael est un homme généreux, au point de faire dormir ses fans
dans sa chambre, de donner constamment du travail à son chirurgien
esthétique, et de faire vivre une partie de l'industrie pharmaceutique
américaine à lui tout seul…
Quand son ami Paul McCartney lui confie qu'il aimerait bien récupérer
les droits des chansons écrites avec Lennon, et pas seulement pour des
raisons affectives, le jeune milliardaire compatit. Le catalogue des Beatles
rapporte plusieurs millions de dollars par an, or Bambi a très faim et il se
donne les moyens de l'acquérir en intégralité, en se gardant bien de prévenir
son ami du poignard qu'il est en train de lui planter dans le dos. Rien ne
résiste à Bambi quand il a les crocs, et il les a tout le temps. Elvis Presley
continuant à lui damer le pion en tant qu'icône absolue de la musique, il se
tape sa fille et va même jusqu'à l'épouser, ce qui lui permet d'associer son
nom à celui du King. Le couple a une drôle de dégaine, dans la mesure où il
est plus blanc et plus féminin qu'elle, et d'ailleurs, ça ne durera pas.
Totalement ravagé, il décide de se reproduire et épouse une infirmière – ça
peut toujours servir en cas d'infection, vu qu'il passe sa vie à se prendre des
coups de bistouri. Artistiquement, son travail consiste désormais à hurler
face à une soufflerie géante, se mettre sur les pointes sans les chaussons
Repetto, se serrer très fort les parties en prévenant qu'il est « Bad », et nous
menacer de toutes sortes de représailles alors qu'on ne lui a rien fait.
D'ailleurs, dans un acte de violence inouï, il prénomme son premier fils
Prince, une façon comme une autre de faire de l'ombre au chanteur de
Minneapolis, qui lui en a fait un peu trop à son goût. Après la naissance de
sa fille Paris, son imagination s'est tarie, aussi il appelle son dernier fils
comme le premier, à savoir Prince Michael II. Quelques mois plus tard, il
est à Berlin pour recevoir le prix « Bambi » récompensant son action en
faveur de l'enfance défavorisée. Alors qu'une foule de fans est amassée sous
les fenêtres de son hôtel, il ne trouve rien de mieux à faire que de suspendre
son nourrisson dans le vide comme une vulgaire peluche. Saluons le geste,
assez délirant pour faire oublier le procès qu'on lui a intenté pour pédophilie
et qui s'est soldé par un arrangement financier. La suite est dans toutes les
mémoires : la tournée qu'il préparait alors qu'il ressemble de plus en plus
aux zombies de son clip Thriller n'aura jamais lieu, car le chanteur fait une
overdose de médicaments, envoyant son médecin traitant en prison. On
attend encore le procès de son chirurgien esthétique.
Jean-Paul II (1920 – 2005)
Dans la plupart des cas, être canonisé prend des siècles, dans le cas de
Jean-Paul II, il n'aura fallu que neuf ans après son décès. Mais avant d'être
assis à la droite du Père, il a eu plusieurs vies. Dans la Pologne meurtrie de
sa jeunesse, le jeune athlète commence par étudier la philologie, puis il
intègre une troupe de théâtre antinazie avant d'entrer dans les ordres. Un
impérieux besoin de justice et son aversion pour tous les totalitarismes
guideront ses choix et son parcours jusqu'au 16 octobre 1978, date à
laquelle il est élu pape. Il fait son premier voyage officiel à Auschwitz, se
rend dans des pays où aucun de ses prédécesseurs ne s'est rendu et fait
preuve d'une ouverture œcuménique totalement novatrice en allant prier
dans des mosquées et des synagogues. D'une tolérance à toute épreuve, y
compris à celle des balles, il ira jusqu'à rendre visite en prison à celui qui, le
13 mai 1981, a attenté à ses jours. Œuvrant sans relâche pour la paix des
peuples, il est le messager de la paix et de l'amour universel du XXe siècle.
Rôle que Bono aura essayé de lui ravir en lui offrant ses lunettes de soleil
façon cycliste, mais pas bête la guêpe, l'amour dont il est question reste
matrimonial et conjugal ; rien à voir avec les roulages de pelle sur scène
auxquels se livre régulièrement le chanteur (qui aime aussi embrasser les
arbres à vélo, mais c'est une autre histoire). À ce titre, JiPé II aura été
cohérent sur toute la ligne (rien à voir avec celle que Bono a dû s'enfiler au
moins une fois dans sa vie – enfin on dit ça, on n'a rien dit), puisque c'est
précisément sa thèse sur l'amour conjugal qui lui aura valu de devenir le
plus jeune évêque polonais à l'âge de 38 ans. Jusque-là, tout va bien. Mais
ce spécialiste de l'amour universel est visiblement passé à côté de
l'évolution des mœurs de son temps, qui correspondent plutôt à une certaine
universalisation de l'amour. Au lieu de lui offrir ses binocles, Bono aurait
mieux fait de lui expliquer l'intérêt de l'usage du préservatif à une époque
où le Sida faisait rage, car en estimant que ce moyen de prévention était
« blessant pour la dignité humaine », il n'a vraisemblablement pas contribué
à éveiller les consciences. « À moi la calotte, à vous les capotes ! » aurait
été un slogan plus digne du grand homme.
Steve Jobs (1955 – 2011)
Il a fait du terme « technologie » l'un des mots les plus sexy de notre ère
et a mis le monde entier à notre portée. Steve Jobs a su nous convaincre que
dans certains domaines, tout pouvait être simple, et ses produits sont à son
image : révolutionnaires, cools et accessibles. « Un des plus grands
innovateurs américains, assez courageux pour penser différemment, assez
audacieux pour croire qu'il pouvait changer le monde, et assez talentueux
pour le faire », a dit de lui Barack Obama. Des mots qui résument bien le
fait qu'aujourd'hui, une grande partie de l'humanité a en permanence une
petite pomme sous les yeux, collée à sa main, son oreille ou son poignet.
Le visionnaire en baskets se distinguait aussi par une personnalité hors du
commun, et faisant allusion à la dureté et l'autoritarisme dont il faisait
parfois preuve, l'un de ses anciens collaborateurs avait estimé qu'il « aurait
fait un excellent roi de France » (nombre d'Américains ont d'importantes
lacunes en histoire-géo, ce qui pourrait expliquer une certaine confusion
entre monarques français et dictateurs africains). On peut cependant établir
un parallèle entre Steve Jobs et François Mitterrand quant à leur façon
d'appréhender le cancer qui les a frappés. Tous deux taisent leur maladie le
plus longtemps possible, continuent à gouverner jusqu'à l'épuisement, et
font de leurs bulletins de santé des modèles d'euphémismes. Toutefois, là où
Jobs se démarque de notre ancien président, c'est dans son parcours
thérapeutique, prouvant combien les végétaux sont une constante dans son
histoire.
N'écoutant ni ses médecins ni ses proches, il refuse de se faire opérer et
décide d'affronter son cancer du pancréas à coup de doses massives de
carottes crues, de jus de fruits et de plantes diverses. Il semblerait
notamment que les pissenlits aient joué un rôle non négligeable dans cette
affaire. Venant de l'homme qui a fait de l'ordinateur un outil de grande
consommation, choisir de snober la technologie médicale au profit de
séances d'acuponcture, lavements du côlon et séjours dans diverses
cliniques New Age est un parti pris étonnant. Il finit par le tempérer au bout
de neuf mois, acceptant enfin l'opération préconisée dès le premier jour.
Hélas, comme le chantait Barbara, « Le temps perdu ne se rattrape plus », et
l'on se prend à regretter que Steve Jobs n'ait pas été un roi français ; il aurait
connu la chanson.
Mathieu Kassovitz (1967)
Avant d'être une avenue, Mac-Mahon fut d'abord un homme. Issu d'une
famille de militaires, il étudie à Saint-Cyr et entre dans l'armée à 19 ans. Il
se distingue par sa bravoure dès la première expédition à laquelle il
participe – celle d'Alger, en 1830 – et est unanimement salué comme grand
chef militaire après la guerre de Crimée, qui le voit triompher lors du siège
de Sébastopol (qui avant de s'unir avec Mlle Réaumur pour devenir une
station de métro, était une ville russe).
C'est en 1859, après sa victoire à Magenta (qui avant d'être un boulevard,
était une ville du nord de l'Italie), qu'il est nommé duc du même nom, et
élevé au rang de maréchal. Nommé gouverneur d'Algérie à partir de 1864, il
entreprend des réformes qui suscitent un tel tollé qu'il présente deux fois sa
démission. Rappelé en France, il participe à la guerre franco-prussienne en
1870, essuie plusieurs défaites en Alsace, est finalement blessé puis fait
prisonnier lors de la bataille de Sedan. Qu'à cela ne tienne, aussitôt libéré, il
est nommé commandant en chef de l'armée versaillaise, chargée de réprimer
la Commune de Paris. En seulement quelques jours, il a raison des insurgés,
qui seront, selon leur karma, fusillés, emprisonnés, ou envoyés au bagne.
Cet épisode, nommé « semaine sanglante », vaut une immense popularité au
distingué militaire. Il faut dire qu'entre la monarchie, la Terreur et l'Empire,
les Français n'ont eu qu'une expérience fugace de la démocratie. Pour
remercier Mac-Mahon (qui n'est pas encore un cinéma), l'Assemblée l'élit
troisième président de la République française en 1873. Il pense alors
n'occuper cette fonction que durant le laps de temps précédant la
Restauration ; malheureusement pour lui, aucun roi ne viendra le remplacer
et bon an mal an, il gouvernera jusqu'en 1879, année où il démissionne, la
France honorant déjà sa future réputation de pays ingouvernable.
Mac-Mahon ne s'est pas contenté de faciliter durablement la tâche du
conseil municipal de Paris, l'auteur du fameux « J'y suis, j'y reste »,
prononcé après la prise de Malakoff (qui avant d'être une avenue était une
forteresse en Crimée), a laissé autant de citations célèbres que de victoires
accolées à son nom. Ainsi, il aurait déclaré : « La fièvre typhoïde est une
maladie terrible. Ou on en meurt, ou on en reste idiot. Et je sais de quoi je
parle, je l'ai eue. » 1
Mata Hari (1876 – 1917)
Un des plus grands auteurs de tous les temps, paraît-il. On parle même de
la langue de Molière quand on parle de la langue française…
Exemple de langue de Molière :
« J'ai couru jusqu'à quand ce que je pouvais… »
Franck RIBÉRY
Napoléon (1769 – 1821)
Génie pour les uns, boucher pour les autres, le grand Napoléon reste une
énigme morale pour tous. Il fascine par-delà les siècles, et dans le monde
entier. L'Empereur incarne le génie militaire, la conquête, tout autant que la
chute et l'exil. Sa trajectoire d'étoile filante laisse béat d'admiration et
d'effroi. Il aura sabré l'Europe, saigné la moitié du globe, vaincu les plus
grands et défait l'Ancien Monde. Fils d'une révolution humaniste, il est
celui avec qui s'ouvre une ère nouvelle, celle d'un monde qui coupera dans
la chair pour tailler des trônes éphémères. Il inspirera autant les fous
sanguinaires que les progressistes éclairés. Sa connerie est justement là : on
ne sait toujours pas à qui on a affaire, et même les plus grands spécialistes
ont du mal à juger, malgré les innombrables débats qu'il provoque…
Napoléon ou le génie du flou artistique…
Pour preuve ? Il fera voter une loi qui interdit à quiconque d'appeler son
cochon Napoléon… Le grand homme, travailleur infatigable et maître de
l'univers connu à son époque, aura trouvé le temps de conquérir un
continent jusqu'alors inexploré : la connerie paradoxale. Comme quoi,
boucher ou pas, pour Napoléon, tout n'est pas bon dans le cochon.
Aristote Onassis (1906 – 1975)
De plus en plus tôt chaque année, villes et villages se parent de leurs plus
beaux atours, de superbes lumières et décorations viennent habiller nos
façades, écourtant nos nuits noires hivernales pour les rendre plus belles,
tandis que nous nous pressons dans des boutiques où Frank Sinatra chante
Jingle Bells. Des semaines durant, nous n'avons qu'une idée en tête : faire
plaisir à nos proches. Point culminant de ces festivités, le 24 décembre, nuit
magique où les enfants ont les yeux qui brillent et le cœur qui bat tandis
qu'ils attendent le merveilleux être qui n'a qu'une fonction : les combler de
cadeaux. Le Père Noël sera bientôt là, et même si on n'a pas toujours été
sage, on sait qu'avec lui, tout est oublié. Il est bon, généreux, connaît nos
moindres désirs et s'efforce de les assouvir, même en temps de crise. Pour
ceux qui sont visités au début de sa tournée, c'est après un repas de fête
qu'ils découvriront les paquets mystérieux qu'il a laissés au pied du sapin ;
pour les autres, c'est le lendemain matin, après une nuit forcément courte et
chargée de tous les espoirs. Nous serons bientôt le 25 décembre et dans une
grande partie du monde, grâce à ce vieillard joufflu et bienveillant, les
enfants rêvent et la vie est douce.
De plus en plus tôt chaque année, villes et villages succombent à une
folie consumériste exigeant que l'on achète tout et n'importe quoi. La
moindre échoppe ou administration nous rappelle que c'est la fête grâce à
un mini-sapin en plastique ployant sous une guirlande électrique qui
clignote péniblement. Aller chez le boucher prend une heure car devant
nous, une cliente n'en finit pas d'hésiter entre une poularde et un chapon
farci, et quand nous pouvons enfin demander notre steak haché, un regard
méprisant vient récompenser notre patience. Dans les centres commerciaux
bondés, un vieil intermittent du spectacle grimé en Père Noël sème le
trouble chez nos enfants. À peine savent-ils parler qu'ils nous assaillent de
questions nous forçant à leur mentir. « Mais comment il fait pour aller chez
tout le monde en une nuit ? Et quand y a pas de cheminée ? Et sa femme,
elle est morte ? Ils ont quel âge, ses rennes ? » À force de persévérance et
de comptes-épargne sacrifiés, au terme d'un repas indigeste qui nous a
forcés à côtoyer les membres de la famille qu'on évite toute l'année, vient le
moment où l'on offre ses cadeaux à ceux qui feront semblant de les
apprécier, tandis que nous feignons d'ignorer que dès le lendemain, ils
seront revendus sur eBay. Pendant ce temps, les gens seuls sont plus seuls
que jamais, le monde croule sous des conflits que personne ne peut résoudre
et nos problèmes demeurent entiers. Quant à cet égoïste de Père Noël, il
continue de se la couler douce au pôle Nord tandis qu'on se tue à faire son
boulot. Quel con !
Raymond Queneau (1903 – 1976)
Un des plus grands auteurs de tous les temps, paraît-il. On parle même de
la langue de Shakespeare quand on parle de la langue anglaise…
Exemple de langue de Shakespeare :
« Win, the yes… need the no, to win against the no… »
Jean-Pierre RAFFARIN
Dominique Strauss-Kahn (1949)
Son père Darius Ier le préfère à son fils aîné, et, comme les rois font tout
ce qu'ils veulent, le désigne pour lui succéder sur son trône de roi de Perse
en -485. La révolte gronde alors en Égypte et il y mène une guerre dont il
sort rapidement vainqueur, ce qui lui vaut le surnom de Xerxès le Grand.
Après avoir remporté une autre campagne à Babylone, il lève une immense
armée pour combattre les Grecs, ennemis héréditaires de son père. Il réunit
une flotte de 1200 bateaux, et fait établir un pont flottant en attachant entre
eux plusieurs centaines de ses navires, afin de permettre à son armée de
franchir le détroit de l'Hellespont, plus connu de nos jours sous le nom de
détroit des Dardanelles. Malheureusement, une violente tempête s'abat sur
son fragile édifice, qui ne résiste pas aux caprices de la mer déchaînée.
Notre homme est fou de rage, ou plus simplement, vexé comme un pou. La
suite, nous la connaissons grâce à Hérodote, le plus ancien historien grec
ayant laissé des écrits. Ce dernier nous raconte que pour se venger, Xerxès
envoie des exécuteurs mettre des entraves aux eaux de l'Hellespont, et les
marquer au fer rouge. On se demande comment ils s'y sont pris, mais
passons. Persuadé que la mer est aussi susceptible que lui, le roi des Perses
charge également ses hommes de la fouetter comme s'il s'agissait d'un
vulgaire esclave, tout en lui disant : « Eau amère, ton maître t'inflige ce
châtiment parce que tu l'as offensé sans raison. Le roi Xerxès te franchira,
que tu le veuilles ou non. C'est à juste titre qu'aucun homme ne t'offre des
sacrifices, parce que tu es une eau bourbeuse et salée. » Et toc. La mer n'a
probablement pas exprimé son humiliation avec suffisamment de vigueur,
aussi Xerxès décide-t-il de faire décapiter les ingénieurs qui avaient dirigé
les travaux. Ayant enfin trouvé un spectacle à la hauteur de son courroux,
l'orgueilleux roi repart en guerre ; il réussit à prendre Thèbes et Athènes,
mais sa flotte est à nouveau anéantie, cette fois par Thémistocle. De retour
en Perse, il connaît une ultime défaite, et décide que désormais, il ne
participera plus aux combats. Il meurt assassiné à la suite d'un complot
forgé par l'un de ses ministres. Curieusement, Hérodote n'a pas pris la peine
de justifier qu'un homme aussi sympathique et humble ait pu avoir des
ennemis.
Tata Yoyo (1981)
Althusser, Louis
Archimède
Armstrong, Neil
Bardot, Brigitte
Bono
Brahé, Tycho
Brando, Marlon
Burroughs, William
Bush, George W.
Carradine, David
Chanel, Coco
Chasles, Michel
Clemenceau, Georges
Colomb, Christophe
Confucius
Corbusier (Le)
Coué, Émile
Curie, Marie
Dalí, Salvador
Daniel, Jack
Diogène
Disney, Walt
Duras, Marguerite
Eastwood, Clint
Edison, Thomas
Einstein, Albert
François, Claude
Freud, Sigmund
Galois, Évariste
Gaulle, Charles de
Giscard d'Estaing, Valéry
Gorbatchev, Mikhaïl
Hugo, Victor
Icare
Jackson, Michael
Jean-Paul II
Jobs, Steve
Kassovitz, Mathieu
Lévy, Bernard-Henri
Lindbergh, Charles
Napoléon
Onassis, Aristote
Parsons, Jack
Père Noël (le)
Queneau, Raymond
Rabanne, Paco
Radiguet, Raymond
Shakespeare, William
Strauss-Kahn, Dominique
Suède, Adolphe-Frédéric de
Trenet, Charles
Vatel, François
Voltaire
Wałęsa, Lech
Xerxès Ier
Yoyo, Tata
Zidane, Zinedine
Flammarion
Notes
1. Mister Mumbles.
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1.ありがとう est utilisé lorsqu'on s'adresse à des membres de sa famille, à
ses amis, à des enfants ou des subordonnés. En revanche, on remercie les
personnes que l'on ne connaît pas bien, plus âgées ou ses supérieurs en
disantありがとうございます . À prononcer « alligato ».
▲ Retour au texte
1. Connue du grand public sous cette appellation, mais dont le titre est La
Persistance de la mémoire.
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1. « Ce n'est ni un scotch, ni un bourbon, c'est Jack. »
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1. À regarder sur le site de l'Ina : http://www.ina.fr/video/CAC93006859
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1. Solidement développés dans l'entrée consacrée à Thomas Edison.
▲ Retour au texte
1. Désolés pour l'utilisation intempestive et répétée du terme « connard »,
mais c'est de loin celui qui désigne le plus justement les deux connards de
cette histoire.
▲ Retour au texte
1. En voilà un qui nous a évité de trouver une chute !
▲ Retour au texte
1. Ce qui donne, en termes actuels, « ma bite ».
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1. Toute ressemblance avec une famille de politiciens français où les
déclarations du père embarrassent régulièrement sa progéniture est
purement fortuite.
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