Marée Version 2024

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La marée

Par Hassan Bouksim


Plan
• Introduction
• 1: Interaction lune soleil
• 2: Description de la marée
• 3: Forces génératrices
• 4: Théories statique
• 5: Théories dynamique
• 6: Théories harmonique
• 7: Types de marée
• 8: Ondes de Marées
Interaction Lune Soleil

Equinoxe de printemps

• L’écliptique : grande trajectoire sur la sphère céleste représentant le mouvement


annuelle du soleil vue de la Terre. Ce mouvement se produit dans le plan de
l’écliptique, ce plan fait un angle de 23°27’ avec le plan de l’équateur terrestre.
Interaction Lune Soleil
Interaction Lune Soleil
• Le jour sidéral moyen : le temps moyen que met la terre pour effectuer
une rotation sur elle-même à la vitesse angulaire moyenne de la terre.
Il est égal à 23h56’
• Le jour solaire moyen : le temps moyen pendant lequel le soleil
effectue un mouvement apparent de rotation autour de la terre. Il est
égal à 24h.
• Le jour lunaire : le temps moyen pendant lequel la lune effectue un
mouvement apparent de rotation autour de la terre. Il est égal à 24h50’
• Le mois lunaire ou mois tropique : le temps moyen qui sépare deux
passages de la lune à son nœud ascendant. Il est égal à 27,32 jours
• Equinoxe : lorsque le soleil passe par le plan de l’équateur (printemps
21 mars et automne 23 septembre)
• Solstice : lorsque le soleil atteint son plus grand éloignement angulaire
du plan de l’équateur (été 21 juin et hiver 21 décembre)
Interaction Lune Soleil

Opposition (pleine lune)


Conjonction (nouvelle lune) Vives eaux
Vives eaux

Quadrature (premier quartier) Quadrature (dernier quartier)


Mortes eaux Mortes eaux
Description de la marée

Marnage = H pleine mer (PM) – H basse mer (BM).


Méditerranée (10cm à 1.80m)
Tahiti (40cm), la Réunion (1m)
Baie de Fundy (13.6m)
Baie du Mont St Michel (12.6m)
Assez différente : 2 régimes : semi-diurne (+fréquente) et diurne
Description de la marée
- La PM de vive eau, est plus forte si la syzygie coïncide avec le
passage de la lune à son périgée. De même, la PM de morte eau
est plus faible si la quadrature coïncide avec le passage de la
lune à son apogée.
- Sur une année, on constate que les marées de vive eau qui se
produisent aux équinoxes sont maximales, tandis que celles de
mortes eaux qui ont lieu aux solstices sont minimales. Cette
anomalie a une période égale à la demie année tropique et
semble liée à la variation de déclinaison du soleil : marée
maximale pour déclinaison nulle, minimale pour déclinaison
maximale.
- Pour les marées à prédominance diurne, on observe une BM et
une PM par jour, l’intervalle qui sépare deux vives eaux
consécutives est de 13.66 jours soit un demi mois tropique.
Description de la marée

Marnage sur le globe


Description de la marée

Le constituant de marée M2, amplitude maximale indiquée par la couleur. Les


lignes blanches sont des lignes cotidales espacées à des intervalles de phase
de 30° (un peu plus d'une heure).[8] Les points amphidromiques sont les zones
bleu foncé où les lignes se rejoignent.
Forces génératrices de la marée
Si on considère un astre de masse M situé à la distance r de la terre et
une particule P de masse unité située à la distance a du centre de la
terre.
Ψ : distance zénithale
géocentrique de l’astre
G : constante de gravitation
universelle G = 6.67.10-11 SI
Mt : masse de la Terre
M : masse de l’astre
a : rayon de la terre a=6371km
r : distance terre-astre

Cette particule est soumise aux forces suivantes :


- Force d’attraction de la terre : G.Mt/a² (fixe due à la terre)
- Force d’entrainement de la rotation terrestre : ω².a.cosφ (fixe due à la terre)
- Force d’attraction de l’astre: G.M/d² (variable due à l’astre)
- Force d’inertie d’entrainement de la terre par rapport l’astre : -G.M/r² (variable
due à l’astre)
Forces génératrices de la marée
La résultante F de ces deux dernières forces est appelée force génératrice
de la marée :
𝟏 𝟏
𝐅 = 𝐆𝐌( 𝟐 − 𝟐 )
𝐝 𝐫
𝐬𝐢𝐧(𝚹 + 𝚿) 𝐬𝐢𝐧(𝚿)
/Px 𝐅𝐱 = 𝐆𝐌( − )
𝐝𝟐 𝐫𝟐
𝐜𝐨𝐬(𝚹 + 𝚿) 𝐜𝐨𝐬(𝚿)
/Pz 𝐅𝐳 = 𝐆𝐌( − )
𝐝𝟐 𝐫𝟐

En exprimant d et 𝚹 en fonction de r et 𝐚, et en développant au


premier ordre en 𝐚/𝐫 (en effet 𝐚/𝐫 est petit = 𝟏/𝟔𝟎 pour la lune).
On déduit les composantes de F :
𝟑 𝐚 𝐚
𝐅𝐱 = 𝐆𝐌 𝟑 𝐬𝐢𝐧𝟐𝚿 𝐅𝐳 = 𝐆𝐌 𝟑 (𝟑𝐜𝐨𝐬𝟐 𝚿 − 𝟏)
𝟐 𝐫 𝐫

𝐚
𝐅= 𝐅𝐱 2 + 𝐅𝐳 2 = 𝐆𝐌 𝟑
( 𝟑𝐜𝐨𝐬𝟐 𝚿 + 𝟏)
𝐫
Forces génératrices de la marée
On peut aussi calculer le potentiel V, appelé potentiel de marée, dont
dérive F, on a :
𝐚𝟐
𝐅 = −𝐠𝐫𝐚𝐝 𝐕 = 𝐆𝐌 𝐫𝟑 𝟑𝐜𝐨𝐬 𝟐 𝚿 − 𝟏

F est maximale aux points A et C (respectivement le point le plus proche et


le point le plus éloigné de l’astre). L’astre impose aux particules de
converger vers A et C.
𝟏
F est minimale dans le plan perpendiculaire à l’axe Terre-astre = 𝟐 . 𝐅𝐦𝐚𝐱
𝒂
La valeur de F en A et C vaut : 𝐅 = 𝟐𝑮𝑴 𝐫𝟑
𝐀

• A.N :
• Pour la lune FA= 10-7g et Fsoleil= 0.46.Flune
• Ainsi la force génératrice des marées est négligeable devant g.
• Fx, ordre de grandeur comparable aux forces océaniques, qui agit.
• Fx est nulle en A, B, C, et D, elle est maximale pour Ψ = π/4 (π)
Forces génératrices de la marée
En réalité, il faut tenir compte du mouvement de rotation relatif de la terre par
rapport à l’astre caractérisé par l’angle horaire ah, et du fait que l’astre n’est pas
en général dans le plan de l’équateur terrestre caractérisé par la déclinaison δ.
Forces génératrices de la marée
On trouve une nouvelle expression du potentiel en fonction de φ, δ, et 𝐚𝐡

𝟑 𝐚𝟐 𝟏−𝟑𝐬𝐢𝐧𝟐 𝛗 𝟏−𝟑𝐬𝐢𝐧𝟐 𝛅
𝐕= 𝐆𝐌 𝐫𝟑 [ + 𝐬𝐢𝐧𝟐𝛗. 𝐬𝐢𝐧𝟐𝛅. 𝐜𝐨𝐬𝐚𝐡 + 𝐜𝐨𝐬 𝟐 𝛗. 𝐜𝐨𝐬 𝟐 𝛅. 𝐜𝐨𝐬𝟐𝐚𝐡]
𝟒 𝟑

Le potentiel générateur de marée fait apparaître trois termes de périodicités


différentes :
• Un terme indépendant de l’angle horaire dit à longue période
• Un terme en cos𝐚𝐡 dit terme diurne
• Un terme en cos2𝐚𝐡 dit terme semi-diurne
Les astres pris en compte dans le potentiel générateur de la marée sont la lune
(du fait de sa proximité) et le soleil (du fait de sa masse), l’influence de tous les
autres astres peut être négligée.

V = Vlunaire + Vsolaire
Forces génératrices de la marée
Composantes induites par la lune :
• Terme diurne a pour période24h50
• Terme semi diurne à pour période 12h25
• δ intervient dans le terme de longue période pour sin2 δ, ce qui induit une
période de 13.66 j (demi-mois lunaire).
• L’orbite lunaire est elliptique d’excentricité 0.055. La distance terre lune
varie donc au cours de cette période et induit une modulation de F de
l’ordre de 16%.
Composantes induites par le soleil :
• Terme diurne a pour période 24h.
• Terme semi-diurne a pour période 12h.
• δ intervient dans le terme de longue période par sin2 δ, ce qui induit une
période de 6mois (1/2 année tropique).
• L’orbite terrestre est elliptique d’excentricité 0.017. la variation de la
distance terre-soleil r, induit une modulation de F de 6%.
Théorie statique de la marée
(Newton 1687) puis développée par (Euler, Bernoulli 1740)

Hypothèses :
• Terre entièrement couverte par un océan de profondeur et densité constantes.
• L’équilibre instantané entre forces de pression hydrostatique et forces de marée.
• On ne tient pas compte de l’inertie ni des frottements
→ La surface de l’océan prend la forme d’un ellipsoïde avec pleine mer du côté de
l’astre et du côté opposé.

La Théorie statique permet d’expliquer :


• effet prépondérant de la lune.
• irrégularité diurne.
• effets de la Lune et du Soleil s’ajoutent ou se
retranchent
• périodicité ne dépend que de la Lune 14 j

→ Résultats différents de l’observation (amplitude


faible)
Théorie dynamique de la marée
(Laplace 1779)

Points faibles de la théorie statique :


- Absence de considération de : l’inertie de la masse d’eau, la force de
Coriolis et de la répartition des continents (origine de résonnance)

Hypothèses de Laplace:
- Les forces des marées génèrent des ondes de même période que les
composantes associées.
- Le mouvement total du système est la somme des mouvements
partiels que chaque force élémentaire lui imprime.

Laplace a montré que : 𝜂 = σ6𝑖=1 𝐴𝑖 cos(𝜔𝑖 𝑡 − 𝛹𝑖 )


Trois termes dus à la lune et trois termes dus au soleil Ai et ωi constantes
caractéristiques du lieu qui peuvent être déterminées à partir de mesures.
La formule de Laplace conduit à des résultats qui s’accordent de façon
satisfaisante avec la réalité (surtout si la marée diurne est faible).
Théorie harmonique de la marée
(Doodson 1921)

Les principes de la théorie dynamiques restent valables :

𝜂 = ෍ 𝐴𝑖 cos(𝜔𝑖 𝑡 + 𝛹𝑖 )
𝑖=1

appelée formule harmonique des marées.

η : hauteur du niveau de l’eau au-dessus du niveau moyen de la mer.


ωi : dépend des pulsations des mouvements astraux ω, σ, λ, …
n : n’est pas limité à priori, mais en pratique on obtient des résultats de
qualité supérieure à partir d’une vingtaine de composantes.
Composantes harmoniques
Caractéristiques des principales composantes :
• Semi diurnes :

- La principale composante est l’onde lunaire moyenne M2, elle représente


la marée que produirait une lune fictive moyenne qui décrirait d’un
mouvement uniforme une orbite circulaire située dans le plan de
l’équateur terrestre.
• M2 → (2PM + 2BM)/jour lunaire moyen (24h50)→ Retard 50’/ jour

- L’onde solaire moyenne S2 c’est la marée produite par un soleil fictif


décrivant un mouvement circulaire uniforme dans le plan de l’équateur
• S2→ (2PM + 2 BM)/ jour solaire (24h)
- L’onde lunaire elliptique majeure N2 (période 12h40’) résulte de l’ellipticité
de l’orbite lunaire
• N2→ (2M+2BM) / jour avec retard 1h20’/jour
- L’onde déclinationnelle luni-solaire K2(période 11h58), provient des
variations des déclinaisons de la lune et du soleil.

• K2→ (2PM +2BM) / jour avec avance de 4’ / jour.


Composantes harmoniques
• Diurnes :

- L’onde déclinationnelle luni-solaire K1(période 23h56’) provient des


variations des déclinaisons de la lune et du soleil.
• K1→ (1PM+ 1BM)/ jour avec une avance de 4’ d’un jour à l’autre.

- L’onde lunaire principale O1(période 25h50’) provient des variations


de déclinaison de la lune.

• O1→ (1PM+ 1 BM) jour avec un retard de 1h50’/ jour.

- L’onde solaire principale P1(période 24h4’) provient des variations


de déclinaison du soleil.
• P1→ (1PM+ 1 BM) jour avec un retard de 4’/ jour.
Composantes harmoniques
• Ondes plus longues :
- De périodes mensuelles et semi-mensuelles dues à
la révolution synodique (positions respectives du
soleil et de la lune).
- De périodes annuelles et semi-annuelles dues à la
variation de la distance terre-soleil et de la
déclinaison de la terre.
- De périodes pluri-annuelle tel que la période de
nutation (période à laquelle la Terre, le Soleil et la
Lune se retrouvent dans les mêmes positions
respectives), cette période est de l’ordre 18,7 ans.
Composantes harmoniques
• La marée est un phénomène facilement prévisible si l’on dispose
des caractéristiques de ses composantes harmoniques les plus
importantes,

• La prédiction de la marée utilise la décomposition harmonique.


Connaissant l'amplitude et la phase des composantes de marée
les plus importantes il est possible de reconstruire le signal de
marée très précisément et à n'importe quel instant, passé ou futur.

• Ces paramètres nécessitent au préalable d'avoir une série


temporelle de marée suffisamment longue pour pouvoir réaliser
une analyse harmonique. En pratique il faut au moins une série de
6 mois.
Spectre de la marée

Spectre de marée à faible résolution


Spectre de la marée

Spectre de marée à haute résolution


Spectre de la marée

Spectre de marée à haute résolution


Types de marée
• On distingue en général 4 types
de marées :
• Marée semi- diurne pure,
• Marée semi- diurne à
inégalité diurne,
• Marée mixte
• Marée diurne pure.
Types de marée
Le rapport F permet de définir chaque type de marée.

F = (K1+ O1) / (S2+M2)

Si F < 0.25 : type semi-diurne pure

2PM et 2BM/ jour avec de faibles inégalités.


Le marnage varie en fonction des positions relatives de la lune et
du soleil avec une période ½ mois synodique (lunaison), c’est
l’inégalité semi-mensuelle.
Quand M2 et S2 sont en phase, on assiste à des vives eaux
Quand M2 et S2 sont en opposition de phase, on assiste à des
mortes eaux.
Exemple : côtes européennes et marocaines.
Types de marée
Si 0.25 <F<1.5 : type semi- diurne à inégalité diurne
2PM et 2BM/ jour avec des inégalités de hauteur et de retard qui sont
maximales quand la lune est à son maximum de déclinaison.
Exemple : Océan Indien et côtes californiennes.

Si 1.15 < F<3 : type mixte


1PM et 1BM/ jour quand la lune est proche de sa déclinaison maximale.
2PM et 2BM/ jour quand la lune est proche de l’équateur.
Exemple : Philippines, Indonésie.

Si F>3 : type diurne pure


1PM et 1BM/ jour
Ce type de marée est très rare, on l’observe au Vietnam, Thaïlande et en
Mer d’Okhotsk en Alaska.
Types de marée
Répartition des types de marées dans le monde

Vert : semi-diurne, 0 < F < 0.25


Orange : mixte, 0.25 < F < 3
Blanc : diurne, 3 < F
Coefficient de marée

Le coefficient de marée, introduit par Laplace, permet de comparer le


marnage dans différents ports. Il est défini par le rapport suivant :

Coefficient de marée = amplitude de marée (port de référence) *100 /amplitude


de vives eaux moyenne d'équinoxe (port de référence)

Ce coefficient varie entre 20 et 120.

• marée extraordinaire de vive-eau d'équinoxe : 120


• marées de vive-eau moyenne : 95
• marées moyennes : 70
• marées de morte-eau moyenne : 45
• marée de morte-eau la plus faible possible : 20
Ondes de marées et résonnance
Dans certaines régions du globe la
marée est particulièrement forte,
c'est le cas dans la baie du Mont
Saint-Michel (15 m d'unité de
hauteur).

Lignes cotidales et d’iso-marnage en France par vive-eau moyenne. SHOM-SIMON 2007


Ondes de marées et résonnance

Basse Mer Haute Mer


Ondes de marées et résonnance
Ce phénomène d'amplification de la marée est dû à la forme
particulière des côtes.
L'onde de marée incidente rebondit au fond de ces baies et crée
une onde réfléchie. Lorsque la baie a une certaine longueur,
l'onde incidente et l'onde réfléchie peuvent être en phase,
doublant ainsi l'amplitude de la marée. Ce phénomène porte le
nom de résonnance.
Ondes de marées et résonnance
Les marées les plus fortes se trouvent dans la baie de
Fundy, située sur la frontière entre les Etats Unis et le
Canada du côté Atlantique.
Ondes de marées et résonnance
Comme tout système mécanique, un bassin océanique
présente des périodes d’oscillation propres, en fonction de sa
géométrie, lorsqu’une ondulation intéresse le bassin à des
périodes voisines des périodes d’oscillation propre, on observe
une amplification qui affecte tout le bassin : c’est le phénomène
de résonnance.
Ondes de marées et résonnance
Les conditions de résonnance se traduisent par :
L = n.λ/2 n, entier non nul.
L’onde de résonnance se propage à c = (g.h)1/2 , λ = c.T
L = n. c.T /2
La résonnance correspond à T= 2.L/n.c = 2.L/n. (g.h)1/2
Exemple :
Dans l’océan atlantique, L = 5000km, h = 4000m
Pour n = 1 → T = 13,9h proche de la période semi-diurne
d’où le type semi-diurne dans l’Atlantique.
Pour une baie :
La condition de résonnance L= n.λ/2 + λ/4
N=0 λ = 4.L → T = 4.L/n. (g.h)1/2
Exemple : Baie de Fundy, L = 270km, h = 60m
→ T = 12,38h
On observe une marée qui atteint 13,6m

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