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Traitement des eaux

Prof. Stéphanie Lambert

Département de Chimie Appliquée


Chapitre 1 : Généralités sur les eaux de
consommation
Le corps d’un être humain adulte contient 60% d’eau, c’est-à-dire environ 42 litres
d’eau pour une personne de 70 kg.

La part de l’eau dans le corps


diminue avec l’âge

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L’Eau, un besoin vital
◼ L’eau est essentielle à la vie et au développement
❑ Etres humains

◼ Alimentation
◼ Hygiène
◼ Usages domestiques
❑ Agriculture

❑ Industries

❑ Biodiversité

Source : Unesco

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Chapitre 1 : Généralités sur les eaux de
consommation

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Chapitre 1 : Généralités sur les eaux de
consommation
Répartition des stocks d’eau que l’on peut considérer comme participant au cycle
de l’eau (World Resources)

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Eau douce: des réserves limitées
◼ Eau douce = à peine 1 % de la totalité des eaux à
l’échelle de la planète.
◼ Au XXème siècle
❑ multiplication population par 4
❑ Multiplication de la consommation d’eau par 7
◼ 38% de la population en situation de ‘contrainte
hydrique’

Préservation de la ressource
ET épuration des eaux usées

Source : Eau et développement, RGS, Gestion des connaissances

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Les pressions sur la demande mondiale
Prélèvements d’eaux douces ont triplé en 50 ans
◼ Croissance démographique
❑ Augmentation de 89 millions de personnes/an (7,67 milliards en 2019
contre 6,8 milliards en 2009).
◼ Augmentation demande en produits agricoles
❑ Secteur le plus gourmand en eau (70% ensemble consommation)
◼ Évolution modes de consommation alimentaire
❑ Augmentation demande en viande et produits laitiers dans pays émergents
◼ Consommateur chinois : de 20 kg viande à 50 kg entre 1985 et 2020 (130 kg en 2010
aux USA)
◼ Production de biocarburants
❑ 1l de biocarburant → 1000 à 4000 l d’eau
❑ Production d’éthanol a quintuplé entre 2000 et 2016 pour atteindre 125 milliards
de litres en 2016
◼ Augmentation besoins en énergie → augmentation besoins en eau
❑ Eau de refroidissement

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Qu’est ce qu’une eau usée?
◼ Eaux usées : Eaux dont la qualité a été dégradée et qui sont de nature à
contaminer les milieux dans lesquelles elles sont déversées. Également
appelées eaux polluées
❑ Pollution biologique = contamination des eaux par des micro-
organismes, vecteurs de maladies
❑ Pollution chimique = contamination des eaux par des produits
chimiques, dont la toxicité est encore mal connue pour certains

◼ Eau épurée : Eau qui sort de station d’épuration et qui peut être rejetée
sans danger pour le milieu naturel (conformité aux normes de rejet) ou
bien être réutilisée. Une eau épurée n’est pas une eau potable, même
après désinfection.

◼ Eau potable : Eau qui satisfait à un certain nombre de caractéristiques


(couleur, odeur, substances toxiques, paramètres biologiques) la
rendant propre à la consommation humaine soit naturellement soit
après traitement

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La charge polluante d’une eau usée
❖ Les matières solides en suspension, MES
◼ Sables, graviers, argile, mégots,…
❖ Les matières nutritives
◼ Nature diverse:
❑ Carbone organique = pollution principale à éliminer

❑ Matières azotées = seconde source de pollution

- Sous forme organique dans l’eau usée fraîche (urée, protéines)


- Partiellement sous forme minérale après passage dans le réseau
d’égouttage (ammoniaque)
❑ Phosphore

- Phosphates minéraux et organiques

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La charge polluante d’une eau usée
❖ Les substances chimiques et toxiques
◼ Acides, bases, pesticides, herbicides, colorants, composés pharmaceutiques…

❖ Germes pathogènes et virus


◼ Origine: excréments, rejets hospitaliers,…
◼ Micro-organismes dans les eaux usées peuvent être pathogènes
❑ Bactérie : micro-organisme unicellulaire se répliquant librement, ni

animal, ni végétal. Certaines formes sont pathogènes.


❑ Virus : micro-organisme infectieux se répliquant uniquement en

pénétrant une cellule

➔ Troubles gastro-intestinaux Escherichia coli, Salmonella spp.


(bactéries)
➔ Maladie du foie: Hépatite A (virus)

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Normes de qualités des eaux destinées
à la consommation
Les normes portent sur :
a) La qualité microbiologique : l’eau ne doit contenir ni parasite, ni virus, ni
pathogène.

b) La qualité chimique : les substances chimiques autres que les sels minéraux
font l’objet de normes très sévères. Ces substances sont dites
«indésirables» ou «toxiques». Elles sont recherchées à l’état de trace (µg/L
ou ng/L). Ces normes sont établies sur la base d’une consommation
journalière normale, pendant toute la vie.

c) La qualité physique et gustative : l’eau doit être limpide, claire, aérée et ne


doit présenter ni saveur ni odeur désagréable. Cependant, une eau qui ne
satisfait pas pleinement à ces critères ne présente pas forcément de risques
pour la santé.

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Concentrations limites dans les eaux
potables

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Critères souhaitables
Ces critères se traduisent soit par des valeurs maximales ou minimales au-delà
ou en-deçà desquelles les eaux présentent des inconvénients, soit par des
valeurs optimales.

• Températures : entre 9 et 12 °C.

• Turbidité (matières solides fines en suspension): se mesure par un nombre


de gouttes d’un réactif approprié (solution alcoolique, n-butanol) dans
l'appareil de Dienert et Guillerd (tube de décantation). Eviter de dépasser
25 à 30 gouttes en 1 minute par rapport à une eau parfaitement claire.

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Critères souhaitables
• Couleur (due à des colloïdes en suspension) : se mesure de façon
analogue, définissant un indice n. Éviter de dépasser la valeur 20 pour n.

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La consommation d’eau en Belgique
◼ Eaux souterraines : 385 millions de m3/an
◼ Eaux de surface : 2 230 millions de m3/an
❑ 85% restitués aux cours d’eau (eau de refroidissement)

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La charge polluante d’une eau usée

❖ La notion d’équivalent habitant EH


◼ Exprime la charge polluante d’un effluent
◼ Rejet moyen de 180 L/jour avec les caractéristiques suivantes :

MES DBO5 DCO Azote Phosphore


90 g/j 60 g/j 135 g/j 11 g N/j 2.7 g P/j

DBO5: Demande biochimique en oxygène sur 5 jours = quantité de matière organique biodégradable contenue
dans une eau. Cette matière organique biodégradable est évaluée par l'intermédiaire de l'oxygène consommé
par les micro-organismes impliqués dans les mécanismes d'épuration naturelle.
DCO : Demande chimique en oxygène. La DCO représente quant à elle quasiment tout ce qui est susceptible de
consommer de l’oxygène dans l’eau, par exemple les sels minéraux et les composés organiques. Plus facile et
plus rapidement mesurable, avec une meilleure reproductibilité que la voie biologique, la DCO est
systématiquement utilisée pour caractériser un effluent.

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Chapitre 2 : Lutte contre la
pollution de l’eau: de la prévention
à la remédiation

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Mesures primaires : économiser la ressource
◼ Économiser l’eau à usage domestique
❑ Douche vs. Bain, Chasses à 2 débits
❑ Récupération de l’eau de pluie
❑ Traquer les fuites …
◼ Économiser l’eau à usage agricole
❑ Choix des cultures en fonction de leur consommation d'eau et des
conditions climatiques : privilégier les cultures peu gourmandes en eau
❑ Meilleure gestion de l’irrigation : prendre en compte l'état hydrique des
sols et les conditions climatiques

◼ Économiser l’eau à usage industriel


❑ Développement de procédés plus économes en eau
◼ Refroidissement en circuit fermé
◼ Recyclage de l'eau
◼ Procédés par voie sèche

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Mesures primaires : limiter les polluants
◼ Réduction de l’utilisation d’engrais, pesticides, …
◼ Modification de la formulation de produits
❑ Éco-détergents

❑ Produits biodégradables

❑ Lessives sans phosphates

◼ Limiter les rejets aux égoûts ou dans l’environnement


❑ Encuvement pour les stockages

❑ Réservoirs tampons

◼ …

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Mesures secondaires : épurer les eaux usées
◼ Techniques extensives
❑ Lagunage naturel
❑ Filtres plantés de roseaux

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Mesures secondaires : épurer les eaux usées
◼ Techniques intensives
❑ Station d’épuration à boues activées
◼ Installations individuelles
◼ Grandes installations collectives

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Une station d’épuration classique

PRETRAITEMENT

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Prétraitement
◼ Dégrillage
Elimination des gros déchets (> 1cm) à l’aide de grilles (branches,
papiers,…).
L’installation de dégrillage se compose : un canal, une grille, et
une benne pour les déchets.
L’espacement entre les barreaux des grilles est soit plus de 3cm
(dégrillage grossier) ou de moins de 3cm (fin).

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Dégrillage
Les dégrilleurs sont généralement installés :

En amont des bassins de retenue En amont des ouvrages de traitement de l’eau

Dégrilleur destiné à retenir les objets Station d’épuration urbaine


flottants avant l'entrée d’un étang

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Dégrillage : dimensionnement
Lorsque les eaux brutes sont fortement chargée, le colmatage
accéléré peut provoquer un débordement. Le dégrilleur devra
permettre le passage de l’eau par débordement en cas de
colmatage.
Une grille génère une perte de charge hydraulique I (m), telle que :
I = Ds . ( e / E)4/3. V²/2g

avec Ds = coéfficient de forme des barreaux circulaire = 1,8 ; e : épaisseur


des barreaux (m) ; E : espace libre entre les barreaux (m), V = vitesse
moyenne d’arrivée de l’eau (m/s) ; g = force de pesanteur (m/s2).

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Dégrillage : dimensionnement
La vitesse de traversée de la grille ne doit pas être inférieure à 0,6
m/s afin d’obtenir l’application des matières sur la grille et d’éviter
les dépôts de sables. La vitesse doit osciller entre 0,8 et 0,9 m/s et
rester inférieure à 1,2 m/s en débit de pointe.

Calcul de la largeur de la grille :

Surface immergée : S = Qpointe (V q C)-1

avec V = vitesse admise (m/s) pour le débit Q


considéré (m3/s) ; C = coéfficient de colmatage
(0 < C < 1) ; q = coéfficient de passage libre =
E/[E + e]

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Différents types de dégrilleurs

Le classement des dégrilleurs peut s’effectuer selon leur système


d’évacuation des déchets :

• Les grilles manuelles qui doivent être nettoyées à la main très


régulièrement ;
• Les grilles mécaniques qui sont équipées d’appareils assurant
leur nettoyage automatique.

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Dégrilleurs manuels

Ils sont réservés aux très petites installations. Le nettoyage est


effectué à l’aide d’un râteau et les débris sont recueillis dans un bac
récepteur percé : goulotte d’égouttage ou panier perforé.

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Dégrilleurs mécaniques
De nombreux types existent :

• Les dégrilleurs droits à nettoyage


par l’amont.
Ce sont les plus employés mais ils sont
toutefois réservés à des profondeurs
d’eaux moyennes d’environ 2 mètres ;

• Les dégrilleurs droits à nettoyage


par l’aval.
Ils sont utilisables pour les grandes
profondeurs et pour des débits
pouvant aller jusqu’à 30.000 L/s;

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Dégrilleurs mécaniques
• Les dégrilleurs oscillants (ou à tête oscillante) : ils sont très fiables et
utilisables pour des débits atteignant 30.000 L/s.

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Prétraitement
Dessablage
Elimination des sables et graviers (200 à 500 µm) par
décantation.
En retenant les sables qui sont associés aux polluants, le
dessableur participe à la protection du milieur récepteur ; il
permet également :
• D’éviter la détérioration des ouvrages situés en aval (usure des
pièces mécaniques) ;
• De limiter la réduction des déchets dans les collecteurs.
Ainsi, l’implantation d’un dessableur diminuera les difficultés
d’exploitation des réseaux et la quantité de sables rejetés dans le
milieu.

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Dessablage : Principes

Ouvrage constitué d’une chambre profonde, ce dispositif a été


conçu pour arrêter les particules minérales les plus denses,
essentiellement les sables et graviers mais aussi les débris de
verres et de métaux.
Cette séparation gravitaire s’effectue par limitation de la vitesse
horizontale des fluides qui doit être inférieure à la vitesse de chute
des particules minérales.
Le dessableur assure donc le tri des particules denses et légères :
• En retenant au fond de la chambre de dessablement, les
particules minérales de densité sèche ≈ 1,8 g/cm3 ;
• En laissant en suspension les matières organiques de densité ≈
1,2 g/cm3.

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Dessablage : dimensionnement
Le dessableur doit être conçu pour que la vitesse de l’eau à l’intérieur de
l’ouvrage soit comprise entre 0,2 et 0,4 m/s.
La conception du dessableur se fait en fonction du choix de la taille des
particules à éliminer (0,2 mm) et de leur pourcentage à éliminer (80 à 95%).
L’élargissement de la section du collecteur permet une réduction de la vitesse
de l’eau et également une régulation (utile pour les autres ouvrages en aval) =
Cuve Tampon.

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Dessablage : dimensionnement
a) Les dessableurs classiques
La vitesse à l’intérieur de ces ouvrages varie selon le débit. Ces ouvrages canaux
(ou couloirs) simples sont les plus élémentaires. L’installation de deux canaux en
parallèle permet la mise en service du deuxième canal lorsqu’on extrait les sables
du premier.

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Dessablage : dimensionnement
b) Les dessableurs canaux à vitesse constante
Afin d’obtenir une vitesse constante dans les dessableurs, la section immergée
doit varier de la même façon que le débit d’eau.
Parmi les dessableurs à vitesse constante, il y a :
Les dessableurs à section parabolique. Cette solution consiste à adapter la
section du dessableur aux variations de débit : rétrécissement du canal par une
fenêtre verticale.

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Dessablage : dimensionnement
Les dessableurs à section rectangulaire.

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Dessablage : dimensionnement
Le calcul du dimensionnement se fait de manière suivante :

Surface : S = Q * Vasc-1
Volume : V = t * Q
Hauteur : H = V/S

avec S = surface (m2) ; Q = débit d’eau (m3/s) ; Vasc = vitesse


ascensionnelle des particules (m/s) (déterminée au laboratoire) ;
V = volume (m3) ; τ : temps de séjour (jours).

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Pretraitement
◼ Dégraissage
Les eaux passent dans un bassin où les graisses flottantes sont
récupérées. L’injection de micro bulles d’air permet d’accélérer
la flottaison des graisses.

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