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POL1330: Administration &

Politiques publiques

Le 8 avril 2022
L’évaluation des politiques
publiques
Plan de la discussion:

1. Qu’est-ce que l’évaluation des politiques?


2. Art ou science? Instrument d’apprentissage ou de contrôle?
- conception technocratique vs pluraliste de l’évaluation
3. Le nouveau management public : l’évaluation comme forme
de contrôle a posteriori
- reproduire les mécanismes du marché dans
l’administration publique
Le cycle des politiques publiques

définition du
mise à l’agenda
« problème »

rétroaction et conception et
recalibration choix des instruments

évaluation mise en oeuvre


L’évaluation des politiques

 Évaluer une politique, c’est rechercher si les


moyens juridiques, administratifs ou financiers
mis en œuvre permettent de produire les effets
attendus de cette politique et d’atteindre les
objectifs qui lui sont fixés
The Great Society
L’évaluation de politiques: des
origines américaines
 D’abord promu aux USA par le Congrès (branche
législative) pour savoir si l’exécutif (présidence et
administration publique) dépense efficacement les
ressources consenties par le législatif
 Pour le législatif, l’évaluation est un instrument de
contrôle et de reddition des comptes
 Au Canada-Québec l’évaluation relève davantage de
la branche exécutive
 Résultats de l’évaluation comme armes de combat
politique
 Pour l’exécutif, évaluation est un instrument de
gestion. Pour le législatif, un instrument de contrôle
Instrument de contrôle ou
d’apprentissage?

 Évaluation, un art ou une science?


 Évaluation interne et externe
 L’utilisation des résultats de l’évaluation est
rarement neutre sur le plan politique
 Conception technocratique vs pluraliste de
l’évaluation
Évaluation et Nouveau
management public (NMP)
 L’évaluation de type technocratique est devenue plus présente
avec le nouveau management public (new public management)

 Le NMP se défini comme un processus de transformation qui


vise à introduire dans l’administration publique des concepts et
des techniques de gestion issus du secteur privé afin de dé-
bureaucratiser l’administration et d’améliorer son efficacité en
la rendant plus entrepreneuriale, comme si elle était en situation
de concurrence et de marché (ex: primes au rendement pour
fonctionnaires plus performants)
NPM: implique un changement dans
les formes de contrôle
 Contrôle a priori: avant action/décision
 Contrôle de type préventif qui s’exerce sous forme
d’autorisation (règles et hiérarchie)
 Contrôle a priori plus fort et privilégié par la démocratie à
l’endroit de l’administration. Mais problématique sur le plan de
l’efficacité - produit centralisation, engorgement,
ralentissement et démotivation
 Contrôle a posteriori après le fait. S’exerce sous forme de
vérification (audit) et évaluation des politiques
 En théorie, contrôles a posteriori donnent plus de souplesse
et flexibilité aux gestionnaires
Le nouveau management public
(NMP): causes d’émergence

1. La crise fiscale de l’État


2. Le public choice et la montée de la ‘nouvelle
droite’
3. La mondialisation des marchés
4. Le déclin de la déférence: des
citoyens/payeurs de taxes plus exigeants
« Winter of discontent »

                                                                                                                         

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« Nouvelle droite » au pouvoir
Public Choice: des bureaucrates
« budgétivores »
 Application des théories économiques aux
phénomènes politiques et administratifs
 Asymétrie d’information entre politiciens et
fonctionnaires
 Maximisation des ressources pour le pouvoir
et le prestige
 Comportement « budgétivore » des
bureaucrates comme cause de la croissance
de l’État
Public Choice et rôle des hauts
fonctionnaires:

Briser le monopole des hauts fonctionnaires


sur la fonction de conseil:

   via la création de cabinets ministériels plus


                          
forts
 par la politisation
 recours aux consultants externes, think tanks
NMP: contenu/conséquences (1)
 la délégation de responsabilités: vers le bas
(empowerment) ou l’extérieur;
 introduction de mécanismes de type marché qui
tentent d’injecter le mécanisme de la
concurrence dans les processus administratifs;
 un accent plus ou moins fort mis sur la qualité
des services rendus aux citoyens, lesquels sont
re-conceptualisés comme des ‘clients’ ou des
‘consommateurs’ de services publics
NMP: contenu/conséquences (2)
 contrôle post-bureaucratique (a posteriori) :
déplacement des mécanismes de contrôle et
d’imputabilité qui s’exerçaient auparavant via
des processus, règles, hiérarchie, procédures,
etc. vers une forme de contrôle axée sur
l’évaluation et la mesure des résultats (outputs)
de l’action administrative, et qui tentent de
reproduire, à l’intérieur du secteur public, le
genre de contrôle ‘automatique’ qu’est censé
jouer la ‘main invisible’ du marché dans le
secteur privé;
NMP: contenu/conséquences (3)

 désagrégation des structures


ministérielles en unités administratives
plus petites et autonomes, qui ont des
mandats plus étroits et plus spécifiques,
et dont les responsabilités sont définies
dans des ‘quasi-contrats’ (la
contractualisation des rapports entre le
politique et l’administration);
Désagrégation des structures
MINISTRE

logique
politique/bureaucratique

SECTEUR PUBLIC

unité de
service
autonome SECTEUR PRIVÉ

logique de
marché/concurrence
Unités autonomes de service
 Entre une logique de marché et de contrôle
politique
 Autonomie de gestion en contrepartie de
contrôle axé sur les résultats
 Grande-Bretagne: plus de 130 agences
autonomes regroupant plus de 80% du total
des fonctionnaires
Conclusion:
 les gestionnaires confrontés à davantage de
contrôle ex post. Leur environnement n’est
pas nécessairement devenu plus souple avec
nouvelles formes de contrôle

 l’évaluation participative peut-elle corriger les


failles de l’évaluation technocratique?

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