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Réalisé Par :
-Aarif Kawthar
Sous l’encadrement du Professeur :
-Boujdoug Saadia
Mr ED-DAHMOUNY HICHAM
-Brhouri Fatima zahra
- Elouedghiri Amina
- Oulachbar Ikram
- Lebbar Youssef
PLAN
1
Depuis quelques années, avec les réformes successives des administrations
territoriales, les collectivités ont vu leurs compétences et leur périmètre d’action
s’étendre. Face à ces évolutions, de nombreuses collectivités se sont dotées d’outils
de management.
D’où vient une problématique qui est : comment peut-on évaluer le contrôle et
2
CHAPITRE 1 : La conceptualisation du contrôle et audit des
collectivités territoriales
1
Revue française d’économie, n°4/vol XXIX pages 59 à 85
3
1.2 Les typologie d’évaluation
Selon M. SCRIVEN il existe deux type d’évaluation
L’évaluation formative : cherche à améliorer les fonctions d’un programme,
clarifier ses objectifs et développer le feedback.
L’évaluation récapitulative : formuler une opinion globale sur celle-ci, s’interroger
sur l’impact de la politique publique.
Il Ya aussi L’évaluation basée sur les preuves et qui permet de fournir des analyses
empiriques pour démontrer l’utilité et l’efficacité d’une intervention publique, mais
surtout que les effets ou les changements observés sont le résultat de cette
intervention et tout cela pour Construire des politiques et programmes démontrés,
et l’évaluation basé sur la théorie tire sa force de l’existence de théories fondées et
approuvées sur le fonctionnement et les effets d’une politique dans un domaine
donné, et qui constitueront les bases de l’évaluation en testant le respect des
relations de causalité entre ses éléments ,il permet donc de valider la théorie à
travers l’analyse empirique.2
La différence entre l’évaluation et les autre pratique similaire
2
APPROCHES ET MÉTHODES D’EVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES, Master : Evaluation des
Politiques Publiques fsjes UMI
4
1.3 Les étapes d’évaluation des politiques publiques
5
L’évaluation ex post vise à mesurer son impact réel après son entrée en vigueur.
Après avoir présenté les unes et les autres méthodes, nous présenterons une
troisième approche qui vise à combiner, à l’aide de l’analyse économique, les
résultats d’évaluations passées pour estimer quels choix d’architecture des
politiques publiques pourraient être optimaux, au vu des objectifs affichés.
Alors on peut dire que :
L’évaluation d’impact ex ante : Une évaluation ex ante consiste à modéliser
l’introduction d’une politique sur la population cible. Il s’agit d’estimer l’impact
attendu au vu des connaissances actuelles. Par définition, l’évaluation ex ante
suppose de connaître « l’impact théorique » de la mesure à évaluer.
L’évaluation d’impact ex post : Toutes les techniques de l’évaluation ex post
consistent à construire statistiquement un contrefactuel, c’est-à-dire un scénario
aussi proche que possible de ce qui se serait passé si la politique étudiée n’avait pas
été mise en place. La mesure de l’impact d’une politique publique compare ensuite
ce scénario « sans la politique », avec ce qu’il est possible d’observer quand le
dispositif évalué a été effectivement mis en place.3
1.5 Les étapes d’évaluation des politiques publiques
Chaque mission d’évaluation doit s’adapter aux caractéristique spécifique da la
politique publique évaluer, il est donc nécessaire d’adapter une certaine souplesse
dans l’analyse car le référentiel doit être construit et personnalisé à chaque nouvelle
évaluation.
Cette opération est effectuée en trois phase principal à savoir :
La préparation de l’évaluation : cette phase consiste à définir le périmètre de la
politique évalué tout en supposons la question sur ce qu’on souhaite évaluer,
après on procède à identifier le dispositif de mesure de l’activité et de la
performance existant, ce procédé permet de savoir si le dispositif d’information
associé à la politique publique est-il utilisable, ensuite il y a lieu d’identifier les
entités et les agents de ressources aux sein de l’administration centrale de l’Etat
c’est-à-dire qui aux sein de l’administration de l’Etat détient l’information et
enfin il est nécessaire de faire une cartographie des parties prenantes de la
politique publique en identifiant les personnes qui participe à la politique.
3
Bozio A., « L’évaluation des politiques publiques : enjeux, méthodes et institutions », Revue française d’économie,
vol. 29, no 4, 2015, p. 59-85
6
Evaluation de gestion
Savoir et comparer
Celle qui est traduite par la qualité des anticipations réalisées par les gestionnaires
décideurs et elle se mesure par l’écart entre les objectifs visés et les résultats obtenus,
l’efficacité. Dans ces approches, la mesure de performance permet par ailleurs de
prendre en compte des facteurs comme la qualité que la notion d’efficience laisse de
côté. Ensuite, celle qui est traduite par le niveau d’adéquation entre les objectifs
affichés et le contexte dans lequel, l’entreprise se trouve, la pertinence. Dans un autre
sens, Gilbert (1986), prend en considération l’importance du contexte, définit la
performance comme étant : « la pertinence dans les organisations publiques et plus
particulièrement dans les municipalités en termes de rapport entre les moyens mis en
4
Etapes d’évaluation des politiques publiques chaine : voix de droit
7
œuvre et les objectifs définis ». Dans ce même secteur des gouvernements locaux,
Hood (1995) définit la performance en termes d’économie : s’assurer qu’il n’y a pas
plus d’argent dépensé que prévue ; d’efficacité : rapport input/output et d’efficience
: atteinte des objectifs dans la réalisation des besoins sociaux. Dans cette dernière
décomposition, la performance se focalise sur l’atteinte d’une efficacité des coûts
(Piotrowski et Rosembloom, 2002 ; Worthington, 2000). Cette définition de la
performance n’est pas la seule discutée dans la littérature. La performance a donc été
aussi vue en termes de mesures. Ici, l’accent est mis sur les indicateurs de mesure de
la performance.5
5
534-Article Text-1957-1-10-20210224.pdf (Contrôle de gestion et performance des collectivités territoriales : cas
de la région Fès-Meknès Management control and performance of local authorities. Case of the Fès -Meknès région)
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Dans cette approche, les indicateurs financiers axés sur des chiffres comptables
ont des avantages : ils sont fiables et objectifs, et ils donnent une vision synthétique
de la performance. Mais, ces indicateurs financiers présentent des limites
Quant aux indicateurs non financiers sont appuyées par des méthodologies variées
(Balanced Scorecard, méthode OVAR), mais dont les objectifs et les principes sont
proches. En d’autres termes, ils complètent les indicateurs de résultat par des
indicateurs portant sur les leviers d’action, plus réactifs, plus riches, et captant la
performance à plus long terme. Dans cette approche, l’identification des leviers
d’action pertinents repose sur une modélisation de la performance, c’est-à-dire
l’établissement de relations de cause à effet entre les leviers mesurés et la
performance recherchée. Un autre indicateur se développe est celui du BSC.
Cette approche propose quatre catégories d’indicateurs, reliées entre elles par des
relations de cause à effet :
Ainsi donc, la performance doit être vue dans une acception plus large,
appréhendée à partir de sa dimension financière et opérationnelle (dimensions
multiples). Dans ce sens, dans les organisations publiques telles que les collectivités
9
territoriales, le système de mesure de la performance permet de réaliser quatre choses
fondamentales :
6
(Contrôle de gestion et performance des collectivités territoriales : cas de la région Fès-Meknès Management
control and performance of local authorities. Case of the Fès -Meknès région) 534-Article Text-1957-1-10-
20210224.pdf
10
meilleure méthode pour atteindre une grande responsabilisation dans les
organisations locales.
De cette décomposition, nous pouvons comprendre que les indicateurs non financiers
sont moins faciles à mesurer (Pollitt, 1986), ils ont un impact significatif sur la
performance financière (Saïd A. A. et al., 2003 ; Banker et al., 2000 ; Ittner C. et
Larker D., 2003) et sur la qualité des décisions dans une organisation (Kelly K. O.,
2007).
Dans cette approche, ils doivent être non redondants, sensibles aux coûts,
spécifiques et focalisés sur des aspects contrôlables de la performance (Ammons,
1995 ; Wholey & Hatry, 1992). De cette définition, nous comprenons que
l’évaluation de la performance des collectivités territoriales a été aussi d’un grand
intérêt pour les chercheurs et les consultants au cours des dernières décennies.
11
Plusieurs auteurs comme Poister & Streib (1999) soutiennent la thèse selon laquelle
la mesure de la qualité des services et programmes territoriaux est l’une des
difficultés les plus courantes dans la mesure des performances de ces organisations.
Il semble approprié et opportun aux spécialistes de prendre au sérieux cette question.
En d’autres termes, Ces derniers doivent suggérer un cadre pour classifier et clarifier
la qualité des services locaux, facilitant ainsi, la comparaison de performances pour
que la mesure de l’efficacité et celle de l’efficience des résultats soient acceptées
(convenues) sur un service.
Comme dernier mot de la littérature, nous disons que la performance des collectivités
territoriales peut être vue en termes d’objet de la performance. Dans ce sens,
l’évaluation de la performance peut être basée sur l’input, l’output ou sur l’outcome.
Un autre auteur, Hatry (1999) estime que la mesure de l’outcome capte les résultats
ou les conséquences des services délivrés qui sont pertinents pour le public et les
consommateurs.
Ainsi, l’outcome vise la réalisation d’un objectif social. Mais parce que les
conséquences de certains services peuvent apparaître à des horizons plus ou moins
lointains, il distingue : Les outcomes intermédiaires qui sont des résultats
intermédiaires qui sont espérés pouvoir conduire à l’outcome final. L’outcome final
quant à lui, mesure le résultat du programme ou service qu’il soit celui désiré ou non
désiré, voulu ou non voulu. Dans le même sens, Kelly M. S. et Swindell C. (2002)
affirment que l’outcome est une mesure de la performance interne et externe alors
que l’input est la mesure d’une performance strictement interne (mesure de la charge
du travail par exemple).
12
Plus fondamentalement, l’accomplissement de cet objectif social doit recueillir
l’assentiment de ces clients usagers électeurs. D’où la prise en compte des indicateurs
de la satisfaction, de l’étude de la citoyenneté et de participation des citoyens dans
les mesures de performance.
13
Les chartes communales de 2002, 2009 ;
Dans cette approche de gestion des affaires de proximité, l’adhésion des collectivités
à la GPR reste à son état embryonnaire. En ce sens, celles- ci disposent des systèmes
d’information et de contrôle mais ils ont plus une mission de reporting que de
pilotage. Partant de ce constat, notre travail a pour but de proposer une batterie
d’indicateurs idéaux types en tant que noyau dur du système d’information et de
contrôle permettant d’une part, une meilleure consécration de la nouvelle logique
axée sur les résultats, et d’autre part, de surmonter les limites des systèmes de
contrôle et d’information comptable en vigueur.7
Le contrôle de gestion interne est, avant tout, une démarche managériale au service
de la performance. Il constitue un processus transversal des collectivités qui
7
(Contrôle de gestion et performance des collectivités territoriales : cas de la région Fès-Meknès Management
control and performance of local authorities. Case of the Fès -Meknès région) 534-Article Text-1957-1-10-
20210224.pdf
14
n’intéresse pas seulement la direction générale. Pris dans ce sens, le contrôleur de
gestion n’est qu’un des acteurs du processus.
Déterminé par la stratégie de la collectivité, il y a fort à parier qu’il existe une forte
hétérogénéité dans sa mise en œuvre et dans le choix des objectifs qui lui sont
assignés. Par voie de conséquence, une variété des outils et de leur utilisation est
probable.10
Maîtriser les coûts pour diminuer l’effet de ciseaux entre niveaux de charges
et de recettes ;
8
F. Giraud, O. Saulpic, G. Naulleau, M.-H. Delmond, P.-L. Bescos, Contrôle de gestion et pilotage de la performance,
Collection Business, Gualino éditeur, 2ème édition, 2004.
9
3 O. Demeestère, Le contrôle de gestion dans le secteur public, Système, LGDJ, 2002.
10
https://www.perfeval.pol.ulaval.ca/sites Microsoft Word - Guide AFICUF - Version définitive - 7 novembre
2006.doc (ulaval.ca)
15
Fournir aux managers les outils d’aide à la décision pour planifier, mettre en
œuvre et évaluer les objectifs stratégiques de la collectivité ;
Fournir une connaissance précise de l’activité de la structure, de la qualité du
service rendu et de son impact sur son environnement ;
Connaître l’adéquation de la gestion des ressources humaines aux objectifs;
Accompagner les démarches d’amélioration de l’action publique ;
Fournir des éléments pour la communication de la collectivité ;
Le contrôle de gestion est un macro-processus qui inclut l’ensemble de ces
dimensions sans hiérarchie. Elles sont liées les unes aux autres par des liens
de causalité, par l’approche par le Balanced Score Card (BSC) sur laquelle
nous reviendrons.
11
https://www.perfeval.pol.ulaval.ca/sites Microsoft Word - Guide AFICUF - Version définitive - 7 novembre
2006.doc (ulaval.ca)
16
CHAPITRE 2 : L’aspect juridique du contrôle au niveau des
collectivités territoriales
Les lois organiques ont substitué le contrôle de tutelle par le contrôle administratif.
Traditionnellement, le contrôle administratif porte sur les personnes, individus et
12
. Article 145 de la constitution de 2011.
13
.Titre III, chapitre III : Du contrôle administratif, article 112-115, loi organique N°111-14 relative aux régions.
14
. Titre III, chapitre III : Du contrôle administratif, article 106-109, loi organique N°112-14 relative aux préfectures
et provinces.
15
. Titre III, chapitre IV : Du contrôle administratif, article 115-118, loi organique N°113-14 relative aux communes.
17
organes, et sur les actes16, mais on se contentera juste du contrôle de la légalité des
actes des collectivités et de l’organe responsable de ce contrôle
16
. Michel Rousset et Jean Garagnon, Droit administratif marocain, REMALD, série « Thèmes actuels », numéro 99,
2017, p272.
17
. Mohammed El Yaagoubi, le droit administratif thématique, imprimerie El Maarif Al Jadida, Rabat 2016, p.148.
18
. Le contrôle et l’audit de l’action des collectivités locales, Rapport du Comité directeur sur la démocratie locale et
régionale (CDLR) préparé avec la collaboration de Juan Santa maria Pastor et de Jean-Claude Nemery in communes
et régions d’Europe n° 66, Conseil de l’Europe, mars 1999, p. 25.
20. Article 112, loi organique N° 111-14 relative aux régions, Article 106, loi organique 112-14 relative aux
préfectures et provinces, Article 115, loi organique N°113-14 relative aux communes.
18
Quand des illégalités sont constatées par l’autorité de contrôle à propos des actes
qui leur sont transmis par les collectivités territoriales, ladite autorité n’a pas le droit
de les désapprouver. Elle doit saisir le tribunal administratif à tout moment, qui statue
sur la demande de nullité dans un délai maximum de trente (30) jours à compter
la date de sa saisine20.
Par l’introduction de la technique de contrôle de la légalité, le rapport des forces
change au bénéfice des collectivités territoriales, car ce ne sont plus ces dernières qui
saisissent le tribunal administratif pour faire annuler une décision émanant de
l’autorité gouvernementale chargée de l’intérieur. C’est cette dernière qui saisit le
tribunal et fournit toutes les pièces justificatives relatives à l’acte objet du litige.
20
. Article 114, 4° alinéa, loi organique N° 111-14 relative aux régions, Article 108, 4° alinéa, loi organique 112-14
relative aux préfectures et provinces, Article 117, 4° alinéa, loi organique N°113-14 relative aux communes.
21
. Article 112, dernier alinéa, loi organique N° 111-14 relative aux régions, Article 106, dernier alinéa, loi
organique 112-14 relative aux préfectures et provinces, Article 115, dernier alinéa, loi organique N°113-14 relative
aux communes.
22
. Article 113, loi organique N° 111-14 relative aux régions.
23
. Article 107, loi organique 112-14 relative aux préfectures et provinces.
24
. Article 116, loi organique N°113-14 relative aux communes.
25
. Dix jours pour l’article 113, loi organique N° 111-14 relative aux régions.
26
. Quinze jours pour les articles 107, loi organique N°112-14 relative aux préfectures et provinces et 116, loi
organique N°113-14 relative aux communes.
19
président du conseil dans un délai maximum de (3) trois jours ouvrables à partir de
la date de réception de la délibération27. Le conseil est dans l’obligation de procéder
à un nouvel examen de la délibération objet de l’opposition. Si le conseil maintient
la même délibération, l’autorité gouvernementale chargée de l’intérieur défère
l’affaire devant la juridiction des référés près du tribunal administratif.
27
. Article 114, 1° alinéa, loi organique N°111-14 relative aux régions, article 108,1° alinéa, loi organique 112-14
relative aux préfectures et provinces, article 117,1° alinéa, loi organique N°113-14 relative aux communes.
28
. Article 114, 3° alinéa, loi organique N°111-14 relative aux régions, article 108,3° alinéa, loi organique 112-14
relative aux préfectures et provinces, article 117,3 ° alinéa, loi organique N°113-14 relative aux communes.
20
prévu à l’article 202 pour la région et de 20 jours pour la préfecture ou la province
et pour la commune29.
Ainsi, les trois lois organiques prévoient, la technique du visa pour approuver les
délibérations susmentionnées des régions, des préfectures et des provinces et des
communes. Cela veut dire que l’autorité gouvernementale exerce un contrôle
d’opportunité sur les délibérations des conseils. La mise à exécution de ces
délibérations est conditionnée par l’approbation de l’autorité administrative. Si
jamais il y a refus de visa, cela implique un rapport de force entre le contrôleur et le
contrôlé. Ce qui est incompatible avec les principes constitutionnels de libre
administration et de gestion démocratique dans le cadre de la régionalisation
avancée.
Section 2 : Présentation de la cour des comptes régionales
1-La cour des comptes (CDC)
La Cour des comptes est une juridiction financière marocaine prévue par l'article
147 de la Constitution et chargée principalement de contrôler la régularité des
comptes publics de l'État, des entreprises publiques, des communes ainsi que des
partis politiques marocains.
En 2021, sa majesté le Roi Mohamed VI, nomme Zineb El Adaoui, 4ème Présidente
de la Cour des Comptes Marocaine .
« La Cour des Comptes est l’institution supérieure de contrôle des finances publiques
du Royaume. Son indépendance est garantie par la Constitution.
La Cour des Comptes est chargée d’assurer le contrôle supérieur de l’exécution des
lois de finances. Elle s’assure de la régularité des opérations de recettes et de
dépenses des organismes soumis à son contrôle en vertu de la loi et en apprécie la
gestion. Elle sanctionne, le cas échéant, les manquements aux règles qui régissent
lesdites opérations.
29
. Article 115, loi organique N°111-14 relative aux régions, article 109, loi organique 112-14 relative aux
préfectures et provinces, article 118, loi organique N°113-14 relative aux communes.
21
La Cour des comptes se charge de contrôler la régularité des comptes publics de :
L’État marocain
Des Établissements et entreprises publics
Des communes
Des régions
Des partis politiques marocains
22
Vérification et jugement des comptes
La Cour Régionale des Comptes vérifie, instruit et juge, dans la limite de son ressort,
les comptes des collectivités locales et de leurs groupements ainsi que ceux des
établissements publics placés sous leur tutelle.
Les collectivités locales et leurs groupements produisent annuellement à la CRC
concernée, leurs comptes et trimestriellement les pièces justificatives des recettes et
dépenses.
Les comptables des autres organismes soumis au contrôle de la CRC doivent
produire annuellement une situation comptable retraçant les opérations de recettes,
de dépenses et de trésorerie tandis que les pièces justificatives peuvent être
consultées sur place.
La procédure d’instruction est similaire à celle suivie par la Cour des Comptes. Le
Conseiller rapporteur, après avoir accompli ses investigations, établit deux rapports.
Le premier présente les résultats de l’instruction du compte et relève s’il y a lieu des
observations sur des faits de nature à mettre en jeu la responsabilité, notamment de
l’ordonnateur, du contrôleur ou du comptable dans les matières juridictionnelles de
la Cour Régionale.
Le deuxième reprend les observations sur la gestion de la collectivité locale, du
groupement, de l’entreprise ou l’établissement public concerné et qui ont trait à la
compétence de la Cour Régionale en matière de contrôle de la gestion.
Le premier rapport est remis à un Conseiller contre rapporteur désigné par le
Président de la Cour Régionale. Le Conseiller contre rapporteur doit dans un délai
d’un mois donner son avis sur le premier rapport et le transmettre au Procureur du
Roi près la Cour Régionale qui le retourne, accompagné de ses conclusions, au
Président de la Cour Régionale pour inscription au rôle des audiences.
La Cour Régionale statue sur pièces et à huis clos après examen du rapport, des
réponses du comptable, de l’avis du contre rapporteur et des conclusions du
Procureur du Roi.
La formation de jugement est composée de cinq magistrats, dont le Président. Elle se
prononce à la majorité des voix.
Si la Cour Régionale ne retient aucune irrégularité, elle statue sur le compte par un
jugement définitif. Lorsqu’elle établit l’existence d’irrégularités, elle enjoint au
comptable par un jugement provisoire de produire par écrit ses justifications ou de
reverser les sommes qu’elle déclare comme étant dues à l’organisme public concerné
dans un délai de trois mois.
La Cour Régionale se prononce par un jugement définitif dans un délai ne dépassant
pas un an à compter de la date du jugement provisoire.
23
Le jugement définitif établit si le comptable public est quitte, en avance, ou en débet.
Il est à signaler qu’à l’instar de la Cour des Comptes, des passerelles sont établies
entre le Jugement des comptes, la discipline budgétaire et financière, la gestion de
fait et l’action disciplinaire.
Gestion de fait
Outre sa compétence en matière d’apurement et de jugement des comptes, la Cour
Régionale des Comptes exerce une fonction juridictionnelle à l’égard de toute
personne qui effectue sans y être habilitée par l’autorité compétente, des opérations
de recettes, de dépenses, de détention et de maniement de fonds ou de valeurs
appartenant à un organisme public ou portant sur des fonds ou valeurs n’appartenant
pas auxdits organismes, mais que les comptables publics sont exclusivement chargés
d’exécuter en vertu des lois et règlements en vigueur.
Les opérations de nature à constituer des gestions de fait sont déférées par le
Procureur du Roi, de sa propre initiative, ou à la demande du Ministre de l’Intérieur,
du Ministre chargé des finances, du représentant légal de la collectivité locale
concernée ou des comptables publics.
Lorsque la Cour Régionale déclare une personne comptable de fait, elle lui enjoint
de produire son compte dans un délai qu’elle lui fixe et qui ne peut être inférieur à
deux mois. A partir de là, l’apurement et le jugement des comptes produits par les
comptables de fait obéissent à la même procédure que celle appliquée aux
comptables publics patents.
Le comptable de fait, s’il ne fait pas l’objet de poursuites pénales, peut être condamné
à une amende calculée suivant l’importance et la durée de la détention ou du
maniement des fonds et valeurs, sans que le montant de l’amende dépasse le total des
sommes indûment détenues ou maniées.
24
A l’instar de la Cour des Comptes et pour mieux appréhender les responsabilités,
les infractions relatives aux règles d’exécution des recettes, des dépenses ou de
gestion des biens publics, ont été individualisées au niveau des trois principaux
intervenants dans le processus d’exécution des opérations financières publiques, à
savoir : les ordonnateurs, les contrôleurs et les comptables.
Le montant de l’amende qui sanctionne les infractions commises peut atteindre au
maximum l’équivalent d’une année de rémunération nette par infraction. En cas de
cumul d’amendes, ce montant ne peut dépasser l’équivalent de quatre années de
rémunération nette.
En plus des amendes que les Cours Régionales des Comptes peuvent infliger aux
personnes condamnées, le Code habilite ces Juridictions à ordonner le
remboursement des sommes qu’elles déclarent comme étant dues aux organismes
publics concernés.
Il est à noter enfin que le législateur a mis en place des passerelles entre la
discipline budgétaire et financière et l’exercice de l’action pénale et de l’action
disciplinaire.
Contrôle des actes budgétaires
Le contrôle des actes budgétaires est une attribution spécifique des Cours
Régionales des Comptes (CRC). Elle traduit le rôle de conseil et
d’arbitrage qu’elles sont appelées à exercer en matière d’exécution des
budgets des collectivités locales.
Ainsi, la Cour Régionale peut être saisie par le Ministre de l’Intérieur, le
Wali ou le Gouverneur, de toute question concernant l’exécution du
budget d’une collectivité locale ou d’un groupement ; en particulier
lorsque le compte administratif d’une collectivité locale n’a pas été adopté
par l’organe délibérant compétent.
La CRC rend un avis dans un délai maximum de deux mois à compter de
sa saisine. Au vu de cet avis, le Ministre de l’Intérieur, le Wali ou le
Gouverneur décide des mesures à prendre et le cas échéant, procède à la
programmation du montant de l’excédent disponible de l’exercice
concerné. Sa décision doit être motivée, si elle n’est pas conforme à l’avis
émis par la Cour Régionale des Comptes
25
Contrôle de la gestion
Les relations organiques : Les magistrats de la Cour des comptes et des Cours
régionales des comptes forment un corps unique régi par le statut particulier
des magistrats, objet du livre III du Code des Juridictions Financières.
Le Conseil de la Magistrature des Juridictions Financières veille à
l’application dudit statut.
Les magistrats qui exercent dans les CRC sont nommés sur proposition du
Premier Président de la Cour des comptes, après avis conforme du Conseil de
la Magistrature des Juridictions Financières.
26
CHAPITRE 3 : Le Cas du Maroc
Section 1 : Les institutions de l’audit et du contrôle public interne et
externe :
Fonctionnant en toute indépendance au sein de l’organisation publique, l’audit public
est mené par des organes de contrôle internes (a) et externes (b) qui savent
reconnaitre toute importance d’une gouvernance solide. Ils ont également une
connaissance approfondie des systèmes et processus métiers.
Le ministère des finances tel qu'il existe aujourd'hui, contrôles-en plus des recettes
et dépenses de l'Etat, les opérations effectuées par les collectivités décentralisées ou
par tout organisme bénéficiant du concours financier de l'Etat ou d'une collectivité
publique. La puissance financière du ministère des finances se mesure aussi au
développement de ses moyens de contrôle parmi lesquels l'inspection générale des
finances. Il tient également sous son autorité le corps des comptables publics et le
contrôle des engagements de dépenses.
27
dépense. Mais, au terme de l'article 11 du décret relatif au CED, le contrôle de la
régularité budgétaire consiste à s'assurer de :
28
L’Inspection Générale des Finances (IGF) :
Outre le contrôle exercé par les organes relevant du ministère des finances sur le
secteur public, d'autres corps de contrôle interviennent en la matière à savoir :
La cour des comptes
La cour régionale des comptes
Le parlement
Ces organes effectuent un contrôle a posteriori qui s'exerce après le paiement
définitif des dépenses « marchés de l'Etat ». Il ne peut, en principe ni modifier
une opération en cours ni revenir à une situation antérieure. Son objet est
surtout de dénoncer les irrégularités passées, en vue d'en éviter la répétition.
29
à la Cour en tant qu’Institution Supérieure de Contrôle, la Constitution du 13
septembre 1996 l’a érigée en Institution Constitutionnelle.
La Cour des comptes est chargée d’assurer le contrôle supérieur de l’exécution
des Lois de finances, de s'assurer aussi de la régularité des opérations de
recettes et de dépenses des organismes soumis à son contrôle en vertu de la loi
et en apprécier la gestion, de sanctionner, le cas échéant, les manquements aux
règles qui régissent lesdites opérations et de rendre compte au Roi de
l'ensemble de ses activités.
Le parlement :
30
Section 2 : Le contrôle et audit des collectivités territoriales entre le
prévu et le réalisé (étude de cas)
Dans cette section nous avons pris l’initiative de se baser sur une enquête de
sondage faite sur la base de 114 personnes aléatoirement pour voire leurs constats
personnels.
1- Le sexe :
2- La profession :
31
3- La tranche d’âge :
32
5- si " non ", comment peut-on développer un programme de
contrôle et audit efficace et efficient
33
34
6- selon votre constat personnel de combien vous pouvez juger
le contrôle et audit appliqué au niveau des collectivités
territoriales ?
35
36
De cette étude se dégage tout d’abord le constat d’un manque de culture
du contrôle interne dans les collectivités territoriales, constat qui avait déjà
été fait lors d’une première enquête sur l’audit et le contrôle interne dans
contrôle existe mais reste peu formalisé, soit le contrôle est insuffisant
par ailleurs par des normes précises ont développé d’eux-mêmes une
par les compétences qu’elles assurent, ont été plus sensibilisées à la culture
37
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cour_des_comptes_(Maroc)
https://www.chambredesrepresentants.ma/fr/titre-x-de-la-cour-des-comptes
https://www.courdescomptes.ma/cours-regionales/presentation/
https://www.courdescomptes.ma/cours-regionales/missions/
https://www.courdescomptes.ma/cours-regionales/relations-cour-des-comptes-
cours-regionales/
Revue française d’économie, n°4/vol XXIX pages 59 à 85
APPROCHES ET MÉTHODES D’EVALUATION DES POLITIQUES
PUBLIQUES, Master : Evaluation des Politiques Publiques fsjes UMI
Bozio A., « L’évaluation des politiques publiques : enjeux, méthodes et
institutions », Revue française d’économie, vol. 29, no 4, 2015, p. 59-85
Etapes d’évaluation des politiques publiques chaine : voix de droit
534-Article Text-1957-1-10-20210224.pdf (Contrôle de gestion et performance
des collectivités territoriales : cas de la région Fès-Meknès Management control
and performance of local authorities. Case of the Fès -Meknès région)
(Contrôle de gestion et performance des collectivités territoriales : cas de la région
Fès-Meknès Management control and performance of local authorities. Case of the
Fès -Meknès région) 534-Article Text-1957-1-10-20210224.pdf
(Contrôle de gestion et performance des collectivités territoriales : cas de la région
Fès-Meknès Management control and performance of local authorities. Case of the
Fès -Meknès région) 534-Article Text-1957-1-10-20210224.pdf
F. Giraud, O. Saulpic, G. Naulleau, M.-H. Delmond, P.-L. Bescos, Contrôle de
gestion et pilotage de la performance, Collection Business, Gualino éditeur, 2ème
édition, 2004.
3 O. Demeestère, Le contrôle de gestion dans le secteur public, Système, LGDJ,
2002.
https://www.perfeval.pol.ulaval.ca/sites Microsoft Word - Guide AFICUF -
Version définitive - 7 novembre 2006.doc (ulaval.ca)
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Version définitive - 7 novembre 2006.doc (ulaval.ca)
. Article 145 de la constitution de 2011.
38
.Titre III, chapitre III : Du contrôle administratif, article 112-115, loi organique
N°111-14 relative aux régions.
. Titre III, chapitre III : Du contrôle administratif, article 106-109, loi organique
N°112-14 relative aux préfectures et provinces.
. Titre III, chapitre IV : Du contrôle administratif, article 115-118, loi organique
N°113-14 relative aux communes.
. Michel Rousset et Jean Garagnon, Droit administratif marocain, REMALD, série
« Thèmes actuels », numéro 99, 2017, p272.
. Mohammed El Yaagoubi, le droit administratif thématique, imprimerie El Maarif
Al Jadida, Rabat 2016, p.148.
. Le contrôle et l’audit de l’action des collectivités locales, Rapport du Comité
directeur sur la démocratie locale et régionale (CDLR) préparé avec la
collaboration de Juan Santa maria Pastor et de Jean-Claude Nemery in communes
et régions d’Europe n° 66, Conseil de l’Europe, mars 1999, p. 25.
20. Article 112, loi organique N° 111-14 relative aux régions, Article 106, loi
organique 112-14 relative aux préfectures et provinces, Article 115, loi organique
N°113-14 relative aux communes.
. Article 114, 4° alinéa, loi organique N° 111-14 relative aux régions, Article 108,
4° alinéa, loi organique 112-14 relative aux préfectures et provinces, Article 117,
4° alinéa, loi organique N°113-14 relative aux communes.
. Article 112, dernier alinéa, loi organique N° 111-14 relative aux régions, Article
106, dernier alinéa, loi organique 112-14 relative aux préfectures et provinces,
Article 115, dernier alinéa, loi organique N°113-14 relative aux communes.
. Article 113, loi organique N° 111-14 relative aux régions.
. Article 107, loi organique 112-14 relative aux préfectures et provinces.
. Article 116, loi organique N°113-14 relative aux communes.
. Dix jours pour l’article 113, loi organique N° 111-14 relative aux régions.
. Quinze jours pour les articles 107, loi organique N°112-14 relative aux
préfectures et provinces et 116, loi organique N°113-14 relative aux communes.
. Article 114, 1° alinéa, loi organique N°111-14 relative aux régions, article 108,1°
alinéa, loi organique 112-14 relative aux préfectures et provinces, article 117,1°
alinéa, loi organique N°113-14 relative aux communes.
. Article 114, 3° alinéa, loi organique N°111-14 relative aux régions, article 108,3°
alinéa, loi organique 112-14 relative aux préfectures et provinces, article 117,3 °
alinéa, loi organique N°113-14 relative aux communes
39
CHAPITRE 1 : La conceptualisation du contrôle et audit des
collectivités territoriales………………………………………………..3
40
2-Les cours régionales des comptes (CRC)……………………………………...22
41