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La croissance fordiste

1945-1970

Comment change-t-on de régime


d’accumulation ?
La croissance fordiste
1945-1970

1/ Une gestion volontariste de l’après-guerre

2/ Conséquences durables de la guerre

3/ Le modèle fordiste : un produit de l’après-guerre

4/ Épuisement et crise du fordisme


1/ Une gestion volontariste de l’après-guerre

• Dette publique, inflation et taux d’intérêt :


Guerre US : en partie financée par tx d’i réel < 0
Politique de deficit spending (grandes infrastructures) mais en partie
financée par l’inflation

• Accords de Bretton-Woods (1944) : Gold


Exchange Standard (Dollar as good as gold) :
- Système de changes fixes mais ajustables (car doutes sur libres
ajustements des taux de change)
- Contrôle du mouvement des capitaux
- Aides du FMI aux Etats en difficulté
- Dès les années 1960, critiques contre Bretton-Woods car
reconnaissance de l’utilité des flux de K.
• Plan Marshall :
- Avril 1948 : Economic Cooperation Act

- Ludwig Ehrard : « Chaque citoyen doit avoir conscience que la liberté


de consommer et la libre entreprise sont des droits fondamentaux
inaliénables » → opposition idéologique

- Propagande américaine : rivalités quant à l’efficience des systèmes


(consommation → USA sont une société sans classe, comme
l’URSS)

Mais aussi facteurs éco :


- Dès 1947/1948, essoufflement de la reprise éco
- Pénurie de $ en Europe → pb pour exportations US
- Peur d’un retour du protectionnisme
■ Questions syndicales

USA :
- Fin années 1930 : essor syndicalisme de combat (CIO, Congress of Industrial
Organization) contre syndicalisme de compromis (AFL)
- US : 1945/1947 : nombreuses grèves : effondrement di contrôle patronal sur les
entreprises + retour des GI’s
- « Nos deux plus graves problèmes sont la Russie à l’extérieur, le syndicalisme chez
nous », Charles E. Wilson (pdt General Electric Corporation et collaborateur de
Truman)

→ 1947 : loi Taft-Hartley (contre pdt Truman)


→ 1955 : unification AFL-CIO

Europe : syndicalisme fort (poids des partis communistes ou sociaux-démocrates)


2/ Conséquences durables de la guerre
(USA : New Deal Order, 1930-1980) → Steve Fraser, The Rise and Fall of the New Order, 1938-
1980, Princeton, 1989.

• Lutte contre le communisme : guerre froide

• Régulations internationales
FMI, Banque Mondiale, GATT, BRI

● Régulations étatiques
Contrôle du crédit (France)
Regulation Q (Usa) : 1933 (Banking Act) : interdiction aux banques US de prêter à des
taux supérieurs à certains plafonds. Or en retard sur l’inflation → années 1960 :
banques US viennent en Europe pour prêter à des taux supérieurs.

● Inégalité salariale :
- croissante au cours des années 1920
- stable pendant les années 1930
- « great compression » pendant la Seconde Guerre mondiale (1941-1945 : National
War Labor Board)
Une faible place des marchés financiers :
• Législation imposée par la Grande dépression : Glass-Steagall Act → ne freine pas le
dvt des banques mais celui des marchés financiers. Favorise un Kisme non-financier
et « managériale », largement autofinancé.
• Rôle central des banques : en 1980, les crédits bancaires contribuent à hauteur de
70% à la croissance des ressources externes des soc non financières (France)
• Fort contrôle par l’Etat des mouvements de K et régulation stricte du crédit

Conclusion : guerre = cadre étatique régulateur rendant possible des


systèmes kistes nationaux
Ex : évolution portefeuille d’actifs

→ ex de capitalisme national : faible ouverture internationale :


: 1913 : 13,7%
: 1950 : 7,7%
: 1973 : 15,9%
: 1993 : 25%
2/ Le modèle fordiste
• Les Trente Glorieuses

• L’organisation fordiste du travail

• Le « compromis keynésien »

• Une régulation keynésienne

• Une faible place des marchés financiers


2/ Le modèle fordiste
L’organisation fordiste du travail

- L’innovation d’Henry Ford : Five $ day


Objectif politique : « normaliser la vie ouvrière »
« Dans cette usine, nous voulons fabriquer des hommes et
pas seulement des automobiles »

- Succès pendant la guerre (B17 de Ford)


- Ingénieur + main d’œuvre non qualifiée
– Corporate capitalism et firmes multinationales
– La consommation fordiste
– Fordisme : modèle pour gauche et droite, régimes
autoritaires (nazisme Volkswagen à Wolfsburg) et
démocraties
2/ Le modèle fordiste
• Le « compromis keynésien » : Le compromis keynésien est basé sur
le « rôle essentiel joué par les redistributions égalitaires de l'État et
la gestion macro-économique pour accélérer l'accumulation
capitaliste et favoriser en même temps l'harmonie sociale » (Samuel
Bowles et Herbert Gintis)

- Principe keynésien : la demande effective est le déterminant


essentiel de l’emploi → salaires élevés en contrepartie d’une
renonciation syndicale au contrôle de la gestion de l’entreprise
Suppose des syndicats forts : 1968 (Accords de Grenelle) ≠ 2001 (lois
Aubry)
: loi Taft-Hartley
- Δ Salaire réel = taux d’inflation + gains de productivité
- SMIG : 1950
- SMIC : 1970
- Augmentation des transferts sociaux (retraite,
sécurité sociale…) → société assurantielle.
L’Etat assume la responsabilité de chacun.

- Régulation par l’Etat


- Allemagne : modèle rhénan de cogestion
- France : poids du secteur public et des régulations publiques
- USA : complexe militaro-industriel et fiscalité

- CONCLUSION : invention de la « société


salariale »
2/ Le modèle fordiste
● Une régulation keynésienne :

– un nouvel outil : l’économétrie (plus efficace car univers plus


stable)

– la relation de Philips

– un capitalisme national (faible ouverture internationale)


(politique de relance avec deficit
spending)
(dévaluations)

- Corporate capitalism (Galbraith, Le Nouvel Etat industriel, 1967)


Variation du salaire nominal et taux de chômage en France
1947-1976
3/ Épuisement et crise du fordisme
• Internationalisation de l’économie. Le défi
américain

• Les limites d’un modèle

– refus ouvrier

– recul de la productivité

– à partir de 1965/1968, baisse du taux de profit


3/ Épuisement et crise du fordisme
Épuisement du modèle de consommation
3/ Épuisement et crise du fordisme
• Les limites d’un modèle
• Épuisement du modèle de consommation
• Mise en cause du leadership américain
→ Guerre du Vietnam
- Dépenses peu élevées (1968 : 1,9% du PIB ; 25% budget
Pentagone ; 9% budget US)
- Pb limité mais réel de financement car // dépenses
sociales
- guerre de Corée = progrès technol + effet keynésien
guerre du Vietnam = matériels traditionnels et pas d’effet
keynésien

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