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MINISTERE DE L’HYDRAULIQUE ET DE

L’ASSAINISSEMENT
DIRECTION DE LA LEGISLATION

Code de l’Eau et gestion des points d’eau dans le


contexte de la décentralisation et du transfert des
compétences et des ressources .

Préparé par : Docteur NOUDJIA Kaïgama Kiari,


Doctorat Unique en Droit Public (UCAD-Dakar/Sénégal),
Directeur National de la Législation
Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement (MH/A)
Chevalier de l’Ordre National du Niger

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SOMMAIRE

1.- Introduction

2.- Code de l’Eau et Gestion des Points d’Eau Ruraux

3.- Transfert des Compétences et des ressources de l’Etat aux coll.


Territoriales dans le domaine de l’Hydraulique

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1.- Introduction

Le cadre juridique en matière de gestion des ressources en eau au Niger était


régi jusqu’en avril 2010, par l’ordonnance n° 93-014 du 02 mars 1993 portant régime
de l’eau au Niger, modifiée et complétée par la loi n° 98-041 du décembre 1998 et son
décret d’application n°97-368/PRN/MHE du 02 octobre 1997,

Cet arsenal juridique a été abrogé par l’ordonnance n° 2010-09 du 1 er avril 2010
portant Code de l’Eau au Niger; qui tient compte du nouveau contexte de la
décentralisation et de la déconcentration, ainsi que des principes de la GIRE.

Aussi, le Code de l’eau constitue désormais le seul Cadre juridique de gestion


des ressources en eau.

Dans le cadre de la décentralisation, le domaine de l’hydraulique et de


l’assainissement a fait l’objet de transfert des compétences et des ressources.

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1.- Le Code de l’Eau et la Gestion des points d’eau ruraux

1.1.- Les dispositions générales du Code de l’Eau :


Le Code de l’Eau détermine les modalités de gestion des ressources en eau sur toute
l'étendue du Territoire de la République du Niger.

Il précise aussi les conditions relatives à l’organisation de l’approvisionnement en eau des


populations et du cheptel, d’une part, et celles relatives aux aménagements hydro-
agricoles, d’autre part.

Aux termes de l’article 2 du Code de l’Eau, « les aménagements, les ouvrages, les
installations et les activités réalisées dans le cadre de projets bénéficiant d’un financement
spécifique, notamment en coopération avec un ou plusieurs Etats étrangers, une
organisation internationale, une Organisation Non Gouvernementale (ONG) ou par des
particuliers, sont également soumis aux dispositions » de l’ordonnance n° 2010-09 du 1er
avril 2010, portant Code de l’Eau.

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1.- Le Code de l’Eau et la Gestion des points d’eau ruraux (suite)

1.2.- Les principes généraux énoncés dans le Code de l’Eau au Niger :


Le Code de l’Eau constitue aujourd’hui le cadre de gestion de l’eau au Niger. Il reconnaît à
chaque citoyen le droit fondamental d’accès à l’eau (Art. 4) et consacre le principe cardinal
qui s’attache à garantir une utilisation durable, équitable et coordonnée des ress. en eau. Il
s’agit de quatre (4) principes fondamentaux de l’approche GIRE sont :
 la nécessité d’associer les usagers, planificateurs et décideurs à tous les échelons
dans la gestion et la mise en valeur des ressources en eau ;
 la reconnaissance du rôle essentiel dévolu aux femmes dans la mise en valeur et la
préservation des ressources en eau ;
 la reconnaissance de la valeur économique de l’eau ;
 le principe de l’utilisation équitable et raisonnable de l’eau.

la Constitution du 25 nov. 2010 a aussi prévu que l’accès à l’eau potable est un droit. Elle a
consacré l’élaboration du Code de l’Eau en son article 100.
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1. Le Code de l’Eau et la Gestion des points d’eau ruraux (suite)

1.3.- Le cadre institutionnel de gestion de l’eau au sens du Code de l’Eau


- l’Etat et les collectivités territoriales ;
- la Commission Nationale de l’Eau et de l’Assainissement (CNEA) et les CREA ;
- les Commissions de Gestion de l’Eau au niveau des UGE ;
- les organes locaux de gestion de l’eau : les AUE ; les CGPE.
- L’Etat assure, dans le cadre d’un aménagement équilibré du territoire, la gestion durable et
équitable de l’eau avec la participation effective de tous les acteurs concernés.
- le MMA est chargé, en relation avec les autres Ministres concernés, de la conception, de
l’élaboration,
de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation de la politique nationale en matière de l’eau et de
l’assainissement et de l’appui-conseil aux Collectivités Territoriales, nouveaux maître d’ouvrage des
points d’eau, au sens du transfert des compétences et des ressources du domaine de l’hydraulique.

- Les collectivités territoriales assurent, dans le cadre de leurs missions respectives, la gestion
durable de l’eau avec la participation effective de tous les acteurs concernés.

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1. Le Code de l’Eau et la Gestion des points d’eau ruraux (suite)

1.4.- Le cadre institutionnel de gestion de l’eau au sens du PANGIRE :


Dans le cadre de la mise en oeuvre des activités du PANGIRE au Niger (adopté le 9 mai
2017), on peut retenir les niveaux géographiques du cadre institutionnel suivants :

1.- le niveau national : les structures de l’Etat dont le MHA et les autres ministères concernés ; le
Secrétariat Permanent du PANGIRE (SP/PANGIRE la CNE/A, organe de pilotage du PANGIRE ) ;
2.- le niveau des UGE : les Commissions de Gestion de l’Eau ;
3.- le niveau du sous-bassin : les Agences de Sous bassins ;
4.- le niveau des Collectivités Territoriales: Comité Local de Gestion de l’Eau chargé de la
gestion au quotidien des Plans Locaux de l’Eau et de l’Assainissement (PLEA) et du PANGIRE.
5.- le niveau local (village) : Associations des Usagers de l’Eau (AUE)

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1. Le Code de l’Eau et la Gestion des points d’eau ruraux (suite)

1.5.- Planification et Financement


Le Code de l’Eau prévoit des outils de planification nécessaires à la gestion
durable des ressources en eau que sont :
- la Politique Nationale de l’Eau ;
- le Plan d’Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau/PANGIRE ;
 les Schémas d’Aménagement et de Gestion des Ressources en Eau.

Il institue, dans le cadre du financement de la gestion de l’eau, un « Fonds National de


l’Eau et de l’Assainissement » dont les ressources sont constituées par divers
apports, dont les contributions prévues en application des trois principes « utilisateur-
payeur », « préleveur-payeur » et « pollueur-payeur».

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1. Le Code de l’Eau et la Gestion des points d’eau ruraux (suite)

1.6. Les Régimes des Eaux :


Aux termes de l’article 43 du Code de l’Eau, les aménagements, les ouvrages,
les installations et les activités sont soumis aux régimes suivants :
- le régime de la déclaration (au niveau préfectoral);
- le régime de l’autorisation (au niveau du gouvernorat);
- le régime de la concession d’utilisation de l’eau (au niveau Centrale du MH/A).
Le décret n° 2011-405/PRN/MH/E du 31 août 2011, fixe les modalités et les
procédures de déclaration, d’autorisation et de concession d’utilisation d’eau,
tandis que le décret n° 2011-404/PRN/MH/E du 31août 2011, détermine la
nomenclature des aménagements, installations, ouvrages, travaux et activités
soumis à déclaration, autorisation et concession d’utilisation de l’eau.

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1.- le Code de l’Eau et la Gestion des points d’eau ruraux (suite)

1.7.- Arrêté n°116/MEE/LCD/SG/DL du 15 octobre 2010, fixant les modalités d’organisation, de


gestion, de suivi et du contrôle du service public d’AEP des populations et du cheptel dans le
domaine de l’Hydr. rurale au Niger :

a).- Des responsabilités et des obligations des Communes :

Au sens de l’article 3 de l’arrêté, les installations et les points d’eau publics  destinés à
l’approvisionnement en eau potable des populations et du cheptel, sont sensés appartenir
aux Communes où ils sont situés (cette disposition est confirmée par le décret n°2017-075
du 26 janvier 2017.

A ce titre, elles doivent garantir la continuité du SPE et la qualité dudit service d’AEP.

Elles doivent organiser l’exploitation des infrastructures et la gestion du service, contrôler


les conditions de mise en œuvre effective du service public de l’eau et assurer le suivi
périodique des indicateurs.
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1.- le Code de l’Eau et la Gestion des points d’eau ruraux (suite)

b).- Modalités d’organisation et de gestion du service public de l’eau :

 Pour les installations de type Mini-AEP, Poste d’Eau Autonome et Station


de Pompage Pastorale, les Communes doivent déléguer progressivement la
gestion du service sous la forme d’une délégation de service de type
« affermage».

- Pour les points d’eau de type puits cimenté, puits-forage, forage équipé de
PMH et forage artésien en gestion communautaire, une Convention type
dite « convention de gestion » est signée entre la Commune et les Comités
de Gestion des Points d’Eau (CGPE) créés à cet effet.

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1.- le Code de l’Eau et la Gestion des points d’eau ruraux (suite)

c).- Modalités du suivi et du contrôle de la mise en œuvre du SPE par la Commune :

- La Commune veille au respect des contrats de délégation de service et des conventions


de gestion qu’elles signent avec les délégataires et les comités de gestion.
- Elle bénéficie de l’appui conseil des Services du MHA à cet effet et, éventuellement de
l’appui de toute autre structure autorisée (SAC/AEP) avec lesquelles elle signe un contrat
de prestation de service.

- La prestation faite par la SAC du Service Public de l’Eau est rémunérée sur les recettes
perçues auprès des usagers au titre de la « part maître d’ouvrage » s’il s’agit d’une gestion
déléguée ou sur la rubrique prévue à cet effet dans le cas d’une gestion communautaire.
NB: En cas de panne, les personnes à contacter sont le Délégataire et le Maire, qui
peuvent recourir soit à un prestataire privé, soit aux services du MHA.

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1.- le Code de l’Eau et la Gestion des points d’eau ruraux (suite)

d).- Modalités d’élaboration et de diffusion du rapport annuel des communes sur


l’état du SPE :

Le Maire doit présenter chaque année, au conseil municipal, un rapport annuel


sur l’état des infrastructures, la qualité et le prix du service public d’eau potable
par mode de gestion, sur l’ensemble du territoire communal.
Le rapport et l’avis du Conseil municipal sont mis à la disposition du public,
ampliation est faite au Préfet et au DDH/A de ressort, dans les 15 jours qui
suivent la tenue du Conseil Municipal.

Un rapport est présenté au Forum National tenu chaque année entre le MH/A et
les Coll. Territoriales.

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1.- le Code de l’Eau et la Gestion des points d’eau ruraux (suite) :

Il est à noter que :

- Les populations bénéficiaires d’un système de type Mini-AEP, d’un Poste d’Eau
Autonome ou d’une Station de Pompage Pastorale, peuvent s’organiser en Association
des Usagers du Service Public de l’Eau pour assurer le suivi de la mise en œuvre du
contrat d’affermage.
- Les populations bénéficiaires des infrastructures de type Puits Cimenté, Puits-forage,
Forage Equipé de moyens d'exhaure et forage artésien, s’organisent en CGPE en vue de
leur gestion.
- Le Maire approuve, par Décision la constitution de l’AUSPE ainsi que du CGPE, dans un
délai de 30 jours à partir de la date du dépôt du dossier. Le silence du Maire, après
l'expiration du délai sus-visé équivaut approbation de l’Association ou du CGPE.

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3. Transfert des Compétences et des Ressources de l’Etat aux Coll. Terr.

a).- Généralités

L’ordonnance n° 2010-54 du 17 septembre 2010, portant Code Général des Collectivités


Territoriales de la République du Niger et ses textes modificatifs subséquent (ord. n°  2010-
76 du 9 décembre 2010),détermine les principes fondamentaux de la libre administration des
collectivités territoriales, leurs compétences et leurs ressources.
Il fixe le cadre juridique de gestion des Collectivités territoriales, dans le contexte de la
décentralisation et de la déconcentration et réglemente le transfert de compétences et de
ressources.

Aux termes de l’article 163 de ce code, les domaines dans lesquels le transfert peut
s’opérer sont notamment : le foncier et domaine; santé, hygiène et assainissement ;
élevage; agriculture ; pêche ; hydraulique ; environnement et gestion des ressources
naturelles ; ……..
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3. Transfert des Compétences et des Ressources de l’Etat aux Coll. Terr

b).- Différents domaines du Transfert :


L’article 163 du CGCT dispose que les coll. Terr. peuvent bénéficier de l’Etat le transfert des
compétences dans dix-neuf domaines (19) dont : Foncier et domaine; Développement économique ;
Planification et Aménagement du territoire  ; Santé, Hygiène et Assainissement  ; Pêche ; Hydraulique ;

Environnement et Gestion des Ressources Naturelles ; …. ; ainsi que de tout autre domaine que l’Etat
juge utile de transférer aux collectivités territoriales.

Tout transfert d’un de ces domaines doit faire l’objet d’un décret de dévolution pris en Conseil des
Ministres sur proposition du Ministère en charge de tutelle des Coll. Terr. et du Ministère sectoriel
concerné.

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3. Transfert des Compétences et des Ressources de l’Etat aux Coll. Terr

c).- Exercice et Mise en Oeuvre du Transfert des Compétences


En application du CGCT (art. 7, 31, 163 et 164) mais surtout de la Directive Gouvernementale
N°104/2014/CAB/PM du 11 août 2014, il a été adopté deux (2) décrets de transfert de compétences et des
ressources de l’Etat aux Communes et aux Régions Coll. Terr. dans les domaines suivants : Education ;
Santé ; Hydraulique et Environnement. Il s’agit de :

1.- décret n° 2016-075/PRN/… du 26 janvier 2016 portant transfert des compétences et des ressources de
l’Etat aux communes dans les domaines de l’Education, de la Santé, de l’Hydraulique et de l’Environnement
dont l’article 8 concerne le domaine de l’hydraulique ;

2.- décret n° 2016-076/PRN/… du 26 janvier 2016 portant transfert des compétences et des ressources de
l’Etat aux régions collectivités territoriales dans les domaines de l’Education, de la Santé, de l’Hydraulique et
de l’Environnement dont l’article 8 concerne le domaine de l’hydraulique.
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3. Transfert des Compétences et des Ressources de l’Etat aux Coll. Terr

c).-A sens de l’article 8 du décret n° 2016-075 du 26 janvier 2016 précité, dans le


domaine de l’Hydr., sont transférées aux Communes , notamment : la gestion des
services publics d’alimentation en eau potable et d’assainissement sur la base des
Contrats et conventions de délégations de service public d’eau potable ; le Suivi et
contrôle des travaux de réalisation et/ou de réhabilitation des infrastructures d’hydraulique
et de l’assainissement.
d)- A sens de l’article 8 du décret n° 2016-076 du 26 janvier 2016 précité, dans le domaine de
l’Hydraulique, sont transférées aux Régions coll. Terr., notamment : la gestion des services
publics d’alimentation en eau potable en milieu pastoral, sur la base des contrats et
conventions de délégations de service public d’eau potable relevant de la compétence de
la région coll. Terr. ; ….

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3. Transfert des Compétences et des Ressources de l’Etat aux Coll. Terr

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3. Transfert des Compétences et des Ressources de l’Etat aux Coll. Terr

Les Communes et les régions coll. Terr. peuvent déléguer l’exercice de certaines de leurs missions par
voie contractuelle, dans le cadre du principe du faire-faire. Il s’agit notamment de la délégation de
service public de l’eau à un prestataire qualifié.
e)- Au sens de l’arrêté n° 00011/MH/A/MISPD/ACR/SG du 20 mars 2017 portant Cahiers des Charges précisant les
Conditions et Modalités Techniques d’exercice des Compétences transférées par l’Etat aux régions Coll. Terr. dans
le domaine de l’Hydr. Et de l’Assainissement : la gestion des services publics d’alimentation en eau potable
en milieu pastoral se fait sur la base des contrats de délégation et de conventions de gestion service
Public d’eau potable relevant de la compétence de la région collectivité territoriale.
 
f)- Au sens de l’arrêté n° 00012/MH/A/MISPD/ACR/SG du 20 mars 2017 portant Cahiers des Charges précisant les
Conditions et Modalités Techniques d’exercice des Compétences transférées par l’Etat aux Communes dans le
domaine le domaine de l’Hydraulique et de l’Assainissement : la gestion des services publics d’alimentation en
eau potable et d’assainissement se fait sur la base des contrats de délégation et des conventions de gestion
de service public d’eau potable et d’assainissement.
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3. Transfert des Compétences et des Ressources de l’Etat aux Coll. Terr

g)- Dévolution du patrimoine :


Les ouvrages transférés par l’Etat aux Communes et/ou aux régions coll. Terr. dans le domaine de
l’hydraulique et de l’assainissement comprennent :
1.- pour les Communes :
- Les puits cimentés et puits-forages villageois ; les forages équipés de moyens d'exhaure (humain,
éolien) ; les forages artésiens, constituant le parc actuel et futur ;
- Les mini-adductions d'eau potable (mini-AEP simples et multi-villages) ; les postes d’eau
autonomes (PEA), constituant le parc actuel et futur ;
- les réseaux d’assainissement ; les latrines publiques et les ouvrages d’évacuation des eaux grises et
de gestion de boue de vidange, constituant le parc actuel et futur.
2.- pour les Régions Coll. Terr. :
- Les ouvrages hydrauliques à vocation pastorale comprenant : (i) les puits cimentés et puits-
forages pastoraux ;
- les forages artésiens (FA) ; (ii) les stations de pompage pastorales (SPP).

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MERCI POUR VOTRE ATTENTION

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