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COURS D’AUTOMATIQUE

Licence Professionnelle
Mécatronique
CHAPITRE 1: INTRODUCTION

L’automatique ?
consiste à modifier le comportement de systèmes physiques
en fonction de contraintes de fonctionnement
fixées par un cahier des charges.
Cette modification s’effectue en ajoutant des blocs
électroniques, appelés correcteurs.
La synthèse de ces correcteurs passe par une modélisation du
système physique.
Plan du cours
Chap1 : Introduction aux systémes asservis.

Chap2 : Analyse des systèmes linéaires continus dans le


domaine temporel.

Chap3 : Analyse harmonique des systèmes continus.

Chap4 : Performances des systèmes asservis.

Chap5 : Corrections des systèmes asservis.


Introduction aux systèmes asservis

Définitions
Automatique : science et technique de l'automatisation,
qui étudient les méthodes et les moyens technologiques
utilisés pour la conception et la construction de systèmes
automatiques
Automatisme: dispositif technologique qui remplace
l’opérateur humain dans la conduite d’une machine, d’un
processus ou d’une installation industrielle
Automatisation : exécution automatique de tâches
industrielles, administratives ou scientifiques sans
intervention humaine
Automatique = remplacer l'homme dans tous les domaines :
tâches répétitives, pénibles ou dangereuses, tâches trop
précises, tâches trop rapides.

Deux grandes familles d’automatismes :


 Selon les principes de l’Algèbre de Boole quelque soit le
temps ;
ce sont les systèmes logiques ou systèmes tout ou rien
(machine à laver, ascenseur, feux de croisement, etc.)

 travailler de manière continue dans le temps ;


ce sont les systèmes asservis
(lecteur de DVD, robot de soudure ou de peinture, direction
assistée d’automobiles, etc.).
Un système se caractérise par ses grandeurs
d’entrée et de sortie.

Les grandeurs d’entrée sont les grandeurs qui


agissent sur le système.

Il en existe de deux types :

• les entrées de commande, c’est à dire celles que l’on peut


maîtriser,

• les entrées de perturbation que l’on ne peut pas


maîtriser.
Un système est en boucle ouverte lorsque la commande
est élaborée sans l’aide de la connaissance des
grandeurs de sortie

Les perturbations affectent alors les grandeurs de sortie


de manière aléatoire
et on n’obtient pas toujours le résultat escompté.
Un système asservi (SA) est un système bouclé
Il possède une rétroaction de la sortie
sur l’entrée
La commande (ou grandeur réglante) est alors fonction de
l’entrée de référence et de la sortie.
Pour observer la grandeur de sortie, on utilise un capteur.
Classification des SA selon le type de
l'entrée de référence

Asservissement
la sortie suit le mieux possible l’évolution de l’entrée
en dépit des perturbations
On dit encore que le système fonctionne
en suiveur ou en poursuite.

Régulation
L’entrée de référence est constante
appelée consigne
La sortie doit rester constante
quelles que soient les perturbations.
Classification des SA selon le type de
régulateur
Deux grandes classes de régulateurs:

• Régulateur analogique; il est réalisé avec des composants


analogiques et son signal de sortie évolue de manière
continue dans le temps.
On obtient un système asservi linéaire continu.
• Régulateur numérique; il est réalisé à l'aide d'un
système programmable (microprocesseur par exemple),
et son signal de sortie est le résultat d'un algorithme de
calcul.
On obtient un système asservi linéaire échantillonné.
Propriétés des systèmes linéaires continus

Linéarité
Un système est linéaire s’il est régit par une équation
différentielle à coefficients constants :

le système physique existe si n > m


n s’appelle « ordre du système »
Théorème de superposition
Additivité :
si les entrées e1(t), e2(t), ..., en(t)
entraînent respectivement les réponses
s1(t), s2(t), ..., sn(t)
alors l'entrée e(t) = e1(t) + e2(t)+...+ en(t)
entraîne la réponse s(t) = s1(t) + s2(t)+...+ sn(t)
Proportionnalité :
si l'entrée e(t) est multipliée par un facteur k constant,
alors la sortie s(t) est multipliée par ce même facteur
On dit qu'il y a proportionnalité de l'effet à la cause.
Signaux d’essais usuels
Tout système dès qu’on l’excite répond d’une manière très
particulière :
Maîtriser le système = connaître sa réaction à une
excitation
Connaître ses réponses à des signaux simples = déduire son
comportement général

• Echelon unité u(t)


• Rampe unité r(t)
• Impulsion de Dirac
• Signal harmonique ou sinusoïdal
Echelon unité u(t)

un échelon peut avoir une amplitude différente de


l’unité.
Si on génère un échelon de tension de 5 volts
V(t)=5*u(t)
Rampe unité r(t)

La pente de la droite exprime la vitesse de variation de la


grandeur r.
C'est pour cela qu'on appelle souvent la rampe unitaire
échelon de vitesse.
Un échelon de vitesse peut avoir une pente
différente de 1
Dans ces conditions, on écrira r(t)=a*t*u(t)
Impulsion de Dirac
Signal harmonique ou sinusoïdal
L’essai harmonique = observer le comportement du
système en réponse à un signal d’entrée sinusoïdal pour
différentes valeurs de fréquence
permet de déterminer la réponse en fréquence d'un
système (ou réponse harmonique)

est la valeur maximale (valeur crête) du signal sinusoïdal


Si on applique un signal sinusoïdal à un système linéaire la
sortie en régime permanent de ce système
est aussi sinusoïdale
Intérêt des signaux d’essais usuels
• Échelon : étude du comportement dynamique et
statique

• Rampe : possibilité de suivi d’une grandeur

•Impulsion : détermination de l’instabilité d’un système

• Signal harmonique: étude du comportement


dynamique et statique
TRANSFORMEE DE LAPLACE
Soit f(t) une fonction du temps, définie pour t > 0 et nulle
pour t < 0
Soit p une variable complexe
On appelle transformée de Laplace (TdL) de f(t)

Cette transformation est bijective, c'est-à-dire que la


TdL d’une fonction est unique et inversement
(théorème d’unicité) ;
f(t) est dite transformée inverse ou originale de F(p):
Propriétés
Linéarité
Si f(t) et g(t) ont des transformées de Laplace et si a et b sont
des constantes

Transformée de Laplace de la dérivée

(ce qui est toujours vérifié pour les signaux utilisés en Automatique)

Les CI nulles
Transformée de Laplace de l’intégrale

si les CI=0 (et seulement dans ce cas)

Dériver dans le domaine temporel = multiplier par p


dans le domaine symbolique

Intégrer dans le domaine temporel = diviser par p dans


le domaine symbolique.
Théorèmes
Théorème du retard
Soit une fonction f(t), nulle pour t < 0 et admettant une
transformée de Laplace.
Soit g(t) = f(t – T) la même fonction retardée d’un temps T.
Théorèmes des limites

Recherche de l’originale d’une transformée de


Laplace
La table des TdL ne concerne que des
fonctions élémentaires (ordre 1 ou 2)
Or, les expressions qui modéliseront les SA
seront d’ordre supérieur
Il faudra donc effectuer une décomposition
de ces expressions en éléments simples
puis prendre l’originale de chacun de ces éléments
Cas où les pôles sont simples
Les pôles sont simples si le dénominateur s’écrit sous la
forme
Cas où un pôle est multiple

Exemple
Cas où un pôle est multiple

Le dénominateur s’écrit

Les trinômes du second degré admettant deux racines


complexes conjuguées
la méthode consiste à les écrire de la manière suivante

La décomposition de F(p) donnera alors un terme en


Exemple: soit à trouver l’originale de
on peut prendre une valeur particulière de p de
manière à avoir le dénominateur le plus simple
possible.
Par exemple, si on prend p = –1, le dénominateur de la
fonction vaut –2 . On obtient alors =0.5 .
FONCTIONS DE TRANSFERT

La transformée de Laplace va nous permettre de


traiter les équations différentielles d’ordre n
à coefficients constants afin de modéliser le système
qu’elle décrit.
Le modèle obtenu s’appelle fonction de transfert.

On considère le système décrit par l’équation différentielle


suivante
La fonction de transfert ou
transmittance du système

Dans un schéma fonctionnel, un système sera


représenté par sa fonction de transfert.

Exemple: Un système régi par l’équation


différentielle (ED)
Fonction de transfert en boucle fermée
Soit le système mis sous forme du schéma suivant :
On appelle fonction de transfert en boucle ouverte
(FTBO), l'expression:

On déduit alors la fonction de transfert en boucle


fermée (FTBF)
Cas des systèmes perturbés

Considérons le schéma plus détaillé d'un système asservi


faisant apparaître l'entrée de commande
E(p) et l'entrée de perturbations P(p)
F(p) se décompose en 2 éléments H1(p) et H2(p)
conclusion
Les systèmes asservis se retrouvent en très grand nombre dans
l’industrie (régulation de température, de vitesse, etc).
Ce sont des systèmes sensibles
Difficile à mettre au point et à régler

Pour assurer la qualité des produits fabriqués


Et la productivité du processus:
il est nécessaire de maîtriser le comportement du processus.
Pour cela, il faut « l’apprendre », c'est-à-dire :
l’identifier expérimentalement, et le modéliser,
valider le modèle du processus,
élaborer l’architecture de l’automatisme
et la stratégie de commande,
vérifier que ses performances correspondent au cahier des charges,
l’améliorer si nécessaire.
CHAPITRE 2:

ANALYSE DES SYSTEMES


LINEAIRES CONTINUS DANS
LE DOMAINE TEMPOREL
Introduction
Présenter quelques techniques d’analyse des systèmes
linéaires invariants :

1. Déterminer la réponse d’un système quelconque à des grandeurs d’entrées


typiques
l’impulsion, l’échelon et la rampe.

2. Déterminer les caractéristiques d’une réponse:


le temps de réponse tr , le temps de montée tm
et le dépassement maximal D.
Introduction
Régime permanent = comportement statique
Régime transitoire = comportement dynamique
Introduction
Les performances se classent en deux catégories :
· les performances en régime transitoire,
· les performances en régime permanent.

Les performances transitoires


sont déterminées à partir de la réponse
du système à une grandeur d’entrée en échelon unitaire

Les critères de performances sont


le dépassement, le temps de réponse, le temps de montée et
le retard dans le temps.
Introduction

Performances en régime permanent


SYSTEMES DU 1ER ORDRE

K =gain du système = paramètre statique

τ =constante de temps=paramètre dynamique


SYSTEMES DU 1ER ORDRE

Réponse impulsionnelle:

E(p)=1
SYSTEMES DU 1ER ORDRE
Réponse indicielle
SYSTEMES DU 1ER ORDRE
Réponse à une rampe ou réponse en vitesse
Processus intégrateur

Intégrateur?

Exemple
Intégrateur
Réponse impulsionnelle:

La réponse impulsionnelle est un échelon.


Le système ne revient pas à son état de repos.
L'intégrateur pur est donc un élément
déstabilisateur.
Intégrateur
Réponse indicielle:

La réponse à un échelon est une rampe.


Le régime permanent tend vers l'infini
Intégrateur contribue à l'instabilité.
SYSTEME DU 2EME ORDRE
SYSTEME DU 2EME ORDRE
Equation caractéristique
SYSTEME DU 2EME ORDRE

• ξ > 1, 2 racines réelles :

• ξ = 1, racine double réelle p = - ξ ωn


• ξ < 1, racines complexes conjuguées:
SYSTEME DU 2EME ORDRE

Réponse impulsionnelle: E(p)=1

• ξ ≥ 1, S se décompose en éléments simples:


SYSTEME DU 2EME ORDRE

•ξ < 1, S ne se décompose pas

Dans les 2 cas, le système revient au repos:


il est donc stable.
SYSTEME DU 2EME ORDRE
Réponse en vitesse
1
• Cas où ξ ≥ 1, E(p)= ──
p2

Le régime permanent est une droite de pente K qui


coupe l'axe des temps en:

Et l’axe des ordonnées en


SYSTEME DU 2EME ORDRE

Entrée et sortie s'écartent l'une de l'autre en régime


permanent.
Le système du 2ème ordre ne suit pas en vitesse sauf
lorsque K = 1.
Dans ce cas, l'écart reste constant et égal à :

Cet écart est appelé écart de traînage.


SYSTEME DU 2EME ORDRE

• Cas où ξ < 1
SYSTEME DU 2EME ORDRE
Réponse indicielle:
•Cas où ξ ≥ 1

L'allure dans le temps de


s(t) est liée à τ1-τ2
donc à ξ.
La dérivée à l'origine est
nulle.
Plus ξ augmente, plus la
réponse est aplatie.
SYSTEME DU 2EME ORDRE
Réponse indicielle:
•Cas où ξ < 1
SYSTEME DU 2EME ORDRE
Calcul du temps de montée:

K=0
SYSTEME DU 2EME ORDRE

Calcul du temps du premier maximum:

K=1
SYSTEME DU 2EME ORDRE

Calcul du dépassement D:

La hauteur des minima (k pair)

La hauteur des maxima (k impair)

K=1
SYSTEME DU 2EME ORDRE
Le dépassement relatif est D/K

Calcul de la pseudo-période

Temps de réponse d'un système du second ordre


SYSTEME DU 2EME ORDRE

le temps de réponse tr est minimum

Il vaut dans ce cas


SYSTEME DU 2EME ORDRE
SYSTEMES A RETARD PUR

Les retards se rencontrent, généralement, lors de la


transmission d’un signal ou lors du changement de
l’état d’un système

Retard de transmission:
En électricité: un signal se propage le long d'une
ligne avec une vitesse finie. Le temps de propagation
n'est pas nul et on a donc intérêt à limiter les
longueurs des liaisons.
SYSTEMES A RETARD PUR

Retard de transmission:
En hydraulique, pneumatique ou fluidique
le transfert d'un fluide fait aussi apparaître un retard.
Prenons l’exemple d’une régulation de la température
d’un fluide circulant dans une canalisation

Si on applique un échelon sur l’entrée de commande


du système de chauffage, l’augmentation de la
température ne pourra être perçue par le capteur qu’au
bout d’un temps :
SYSTEMES A RETARD PUR

P(t) désigne une propriété quelconque du fluide (débit,


pression, température,...), v étant la vitesse d’écoulement
de ce fluide entre deux points A et B

• Retard à l'ouverture ou à la fermeture (commutation)


Des éléments comme un transistor, un vérin, une vanne, etc.
ne réagissent pas instantanément à une commande.
Il existe un temps de retard à la fermeture ou à l’ouverture lors
de la commande.
Ces retards accidentels expriment en fait la non-instantanéité
des phénomènes physiques.
Ces retards, très faibles individuellement, se cumulent et vont
intervenir sur les ystèmes à asservir.
SYSTEMES A RETARD PUR
Fonction de transfert d'un élément à retard
CHAPITRE 3:
ANALYSE HARMONIQUE DES SYSTEMES
LINEAIRES CONTINUS

L’objectif de l’analyse harmonique est d’étudier le


comportement et la réponse d’un système
linéaire à une sollicitation sinusoïdale
Régime sinusoïdal

• Un signal sinusoïdal (tension ou courant) est un signal dont


l’amplitude varie dans le temps selon une loi sinusoïdale:

• Û représente l’amplitude de u(t)


• représente le déphasage à l’origine.
Représentation complexe

Dans le plan complexe, u(t) représente la partie réelle de

Qui devient
Images complexes
Fonction de transfert en régime sinusoïdal
En régime sinusoïdal établi, l’entrée e(t) et la sortie s(t) sont des
grandeurs sinusoïdales dont les amplitudes et les phases
sont différentes et fonction des composants du système.
Ces grandeurs peuvent se représenter par leur image complexe

On appelle fonction de transfert du système

Module et argument de la FT

Gain en régime sinusoïdal


SYSTEMES DU PREMIER ORDRE

La représentation graphique du gain et de la phase en fonction de ω


s’appelle lieu de transfert

Il peut se tracer soit dans : le plan de Bode , Black ou Nyquist


Représentations de Bode et de Black

Le gain est exprimé en dB soit

Bode exprime le gain et la phase en fonction de dans deux plans séparés


Black trace le lieu dans le plan [G, ], ce qui impose de le graduer en et
de l’orienter.
Représentation de Nyquist
C'est le lieu de l'extrémité du vecteur image du nombre
complexe F(j ).
SYSTEMES DU SECOND ORDRE

La fonction de transfert harmonique d'un système du second


ordre s'écrit :

On peut étudier les variations


de ces deux paramètres
en fonction de u, donc de
Etude du gain
La réponse présente une
Résonance pour la pulsation
Etude du déphasage
Relation temps-fréquence

Le comportement dynamique d'un système du premier ordre est


entièrement décrit par sa constante de temps
alors que celui du second ordre est décrit par sa pulsation propre
non amortie

L'abaque suivante permet la détermination des caractéristiques d'un


système du second ordre à partir de la connaissance de la réponse
indicielle ou de la réponse harmonique.
SYSTEME A RETARD PUR
Présence de retard dans un système
Performances des systèmes asservis
INTERET DE LA BOUCLE FERMEE

système de premier ordre


Performances des systèmes asservis
système de premier ordre
Performances des systèmes asservis

Si l’entrée est une impulsion, la sortie est exponentiellement décroissante


puis revient au repos
L’effet déstabilisateur de l’intégrateur en boucle ouverte est supprimé

K=3 et T=2s
Performances des systèmes asservis
Performances des systèmes asservis
Soit un système de second ordre de gain statique K=3, de pulsation
propre ω = 1 rad/s et de coefficient d’amortissement ξ=1.2

En boucle ouverte, trω=8 donc tr = 8. la réponse du système à un échelon


est apériodique et tend vers 3 en régime permanent
Performances des systèmes asservis
On boucle le système en retour unitaire

L’amortissement est divisé par 2 et la pulsation propre non amortie est


multipliée par 2
Performances des systèmes asservis

Plus K augmente, plus la bande passante s’élargit et plus


l’amortissement diminue.
Or le temps de réponse d’un système du second ordre est
minimum lorsque ξ<0,7.
Si on augmente trop K, on risque d’avoir ξ<0,7 et
donc le temps de réponse va augmenter.
C’est un dilemme à résoudre.
Performances des systèmes asservis
En BO, K=3 et τ=1. Si l’entrée est un échelon unitaire dont la fonction
de transfert est
Performances des systèmes asservis
En BF
Performances des systèmes asservis

Lorsqu’on augmente trop le gain en BO, des oscillations de la grandeur de


sortie peuvent devenir incontrôlables
Exemple
Soit un système de second ordre de gain statique K=3, de pulsation
propre ω = 1 rad/s et de coefficient d’amortissement ξ=1,2
Performances des systèmes asservis

On boucle le système avec un gain variable G


Performances des systèmes asservis
Détermination graphique de la boucle fermée
Détermination graphique de la boucle fermée
Détermination graphique de la boucle fermée
Abaque de Black-Nichols

Le problème est de trouver une méthode simple pour passer d’un point du lieu
de transfert en boucle ouverte au point correspondant en boucle fermée
Il faut donc réaliser, quelque soit la forme de la FTBO, la transformation :

BLACK et NICHOLS ont résolu ce problème en traçant dans le plan de Black


les lieux des points pour lesquels :

Contour d’amplitude

Contour de phase
Détermination graphique de la boucle fermée
Abaque de Black-Nichols

Chaque droite (gain et phase) du plan se transforme en un contour, soit d’amplitude


(gain), soit de phase. On obtient l'abaque de BLACK-NICHOLS
Les contours fermés, centrés sur le point {0dB, -180°} représentent
les contours d’amplitude.
les autres, issus de ce même point, représentent les contours de phase.
Ainsi un point quelconque du plan pourra être considéré comme :

• appartenant au lieu de boucle ouverte si on se place du point de vue


des coordonnées cartésiennes (plan de Black),
• appartenant au lieu de boucle fermée si on se place du point de vue des
coordonnées curvilignes (lieu à B et ψ constant).

Cet abaque réalise donc la transformation boucle ouverte – boucle fermée :


Utilisation pratique de Black-Nichols

Le point M en boucle ouverte

Au pt M correspond M’ en boucle
fermée
Utilisation pratique de Black-Nichols
Soit un système de second ordre de gain statique K=3, de pulsation
propre ω = 1 rad/s et de coefficient d’amortissement ξ=1.2
Utilisation pratique de Black-Nichols
K’ = -2,5 ωr= 1.1 ωc= 2.3 M=-2.2-(-2.5)=0.3
Stabilité des systèmes bouclés
Stabilité des systèmes bouclés

Pour que le système revienne au repos,

Tendent vers 0 avec le temps


Les pi et les parties réelles des aj soient négatifs
Critères de stabilité des systèmes bouclés

Equation caractéristique dont il


faut déterminer les racines
Critères de stabilité des systèmes bouclés

S’applique directement sur l’équation caractéristique


en régime harmonique p=jω
L’Eq. Caract s’écrit A(ω) +j B(ω)

Le critère de Mikaïlov est


Critères de stabilité des systèmes bouclés
Critères de stabilité des systèmes bouclés
Critère d’Hurwitz
Situer les racines d’un polynômes par rapport à l’axe imaginaire sans les calculer

Soit an*pn + an-1*pn-1 + …….+a1*p +a0 = 0


On définit les déterminants d’Hurwitz par:
D1= an-1; D2= an-1 an D3= an-1 an 0
an-3 an-2 an-3 an-2 an-1
an-5 an-4 an-3

Dn= an-1 an 0 0 . . . . . .
an-3 an-2 an-1 an . . . . . .
an-5 an-4 an-3 an-2. . . . . . .
an-7 an-6 an-5 an-4 . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . .

Racines à parties réelles négatives si et seulement si:


1. Coef ai (i=0, …….,n) sont tous strictement positifs
Critères de stabilité des systèmes bouclés
Critère de Routh Soit an*pn + an-1*pn-1 + …….+a1*p +a0 = 0
On construit le tableau suivant:
pn an an-2 an-4 an-6 a0
Pn-1 an-1 an-3 an-5 an-7 a1
Pn-2 bn-1 bn-3 bn-5 bn-7 b0
Pn-3 cn-1 cn-3 cn-5 cn-7 c0
. . . . . . . . . . . . . . . . .. . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p0 zn-1 zn-3 zn-5 zn-7 z0

bn-1= an-1* an-2 – an * an-3 bn-3= an-1 * an-4 – an* an-5 Bn-5 = an-1 * an-6 –an* an-7
an-1 an-1 a n-1

cn-1= bn-1* an-3 – an-1* bn-3 cn-3= bn-1 * an-5 – an-1* bn-5 cn-5 = bn-1 *an-7 –an-1* bn-7
bn-1 bn-1 bn-1
Critères de stabilité des systèmes bouclés
Critère de Routh

Les racines sont à parties réelles négatives si et ssi:

1. Les coefficients ai (i=0, 1,….,n) sont strictement positifs;


2. Les termes de la première colonne du tableau (an, an-1, bn-1, cn-1, ) sont
strictement positifs.
Critères de stabilité des systèmes bouclés

Le point critique dans le plan de Black correspond au point de


coordonnées (0dB,-180)
Critères de stabilité des systèmes bouclés

Déterminer le ’Degré de stabilité’


Quantifier l’éloignement du pont critique (-1)
• Marge de phase Mφ (45°< Mφ <90)
• Marge de gain MG (MG = 10 à 12 dB)
Critères de stabilité des systèmes bouclés

K étant indépendant de ω, tracer le lieu de transfert en BO dans le plan de


Black = tracer pour chaque ω Les points .
Si on fait varier K, on obtient une famille de lieux translatés verticalement.
Précision des systèmes asservis
Précision des systèmes asservis

P(p)=0. on pose F(p)=F1(p).F2(p) donc D(p)=E(p) – F(p).D(p)


Précision des systèmes asservis
Précision des systèmes asservis
Précision des systèmes asservis
Précision des systèmes asservis

Mais le système est déstabilisé


Précision des systèmes asservis

A1(0)=A2(0)=B1(0)=B2(0)=1
Précision des systèmes asservis
Précision des systèmes asservis

La perturbation fugitive est effacée


Précision des systèmes asservis

La perturbation fugitive est effacée


Précision des systèmes asservis
Précision des systèmes asservis

Le système est sollicité par:

• variations d’entrée
• Variations de perturbations

Pour obtenir une bonne précision, il faut soit:

• Insérer un intégrateur le plus en amont de la chaîne directe


• Augmenter le gain
CHAPITRE 4:
Correction des systèmes asservis

Qu’est ce qu’on attend d’un système asservi?


Garantir trois niveaux de performances
Stabilité, bonne précision statique et rapidité

Dilemme: précision et rapidité contre stabilité


Corriger un système asservi, c'est assurer une compatibilité
entre ces critères contradictoires
Le correcteur sera l'élément « intelligent » qu'on ajoute au système
initial pour assurer cette compatibilité.

Trois formes de correction sur le signal d'erreur


• L’action proportionnelle ’P ’, c'est-à-dire l’amplification du signal d’erreur;

• L'action intégrale ‘I’ qui annule l’écart en régime permanent ; c’est l’outil de
la précision statique

• L'action dérivée ‘D’ qui assure un temps de réponse correct ; c’est l’outil de
la rapidité de réponse.

Hormis la correction proportionnelle, les deux autres ne peuvent exister


seules ; elles sont toujours associées à la correction proportionnelle.

D’où les 4 configurations possibles d’un correcteur : P, PI, PD, PID


Principes de la correction
Principe 1
Considérons un système bouclé soumis à une entrée de commande
et à une entrée de perturbation

La perturbation peut être effacée si la chaîne directe comporte un intégrateur


placé avant cette perturbation.
Dans ces conditions si F1 ne comporte pas d'intégrateur, C(p) en
comportera au moins un.
Principes de la correction
Principe 2

La constante de temps de l'intégrateur peut compenser la constante de


temps dominante du processus

Exemple

Ce système possède 2 constantes de temps :


La constante de temps dominante est la plus élevée,
c’est à dire celle qui ralentit le plus le système.
On choisira donc
Principes de la correction
Principe 3
Principes de la correction

Un choix trop contraignant sur H(p) peut conduire à l'impossibilité de construire


C(p). On s'oriente vers une FTBF du deuxième ordre :

• Amortissement assez élevé pour éviter les dépassements abusifs (0,7 );


• Pulsation propre aussi élevée que possible (large bande passante et meilleur tr);
• Gain statique égal à 1 (écart de position nul en régime permanent).

Principe 4

Le correcteur doit être physiquement réalisable, ce qui implique que


le degré du numérateur de sa fonction de transfert soit inférieur ou
égal au degré du dénominateur.
Structures des correcteurs
Trois lois de commande:
Structures des correcteurs

PI
• affecte les basses
fréquences
• Un gain infini
pour ω→0 (en
régime statique)
• Annule l’écart de
position
Structures des correcteurs
Structures des correcteurs

PD est:
• Théorique;
• Gain infini en HF
• En contradiction avec le
principe 4
Structures des correcteurs
Le correcteur PD pur n'étant pas réalisable, on lui préfère donc le montage dit à
avance de phase ou correcteur dérivée approché
Structures des correcteurs

ON ÉCARTE LE LIEU DE
TRANSFERT DU POINT
CRITIQUE VERS LES
FRÉQUENCES
INTERMÉDIAIRES

la marge de phase
augmente

Donc
tout en augmentant la
rapidité de réponse,
la stabilité est rendue plus
robuste.
Structures des correcteurs
Etude du correcteur mixte
Fonction de transfert du correcteur mixte

Non réalisable

Le filtrage agit sur les hautes fréquences, les basses fréquences et


celles intermédiaires ne sont pas influencées par ce filtrage
On peut utiliser la forme théorique pour déterminer Ti et Td
Etude du correcteur mixte
Etude du correcteur mixte

Les actions intégrale et dérivée n’ont pas d’influence sur ωp:


ωp est appelé pivot
Etude du correcteur mixte
Synthèse des correcteurs
Le correcteur à synthétiser doit
déformer le lieu de transfert en boucle ouverte
Pourquoi?
le lieu de transfert en boucle fermée soit proche de celui d'un second ordre
de gain statique égal à 1, d'amortissement proche de 0,7
et de pulsation propre ωn élevée.
Le nombre d'intégrations en boucle ouverte fixe la capacité du système régulé
à suivre sans erreur une consigne variable.

Choix du correcteur intégral


Il dépend de la forme de la fonction de transfert en boucle ouverte.
Synthèse des correcteurs

Choix du correcteur dérivé


Conclusion

Les correcteurs PI et PID sont parmi les correcteurs les plus utilisés.
Les constructeurs proposent des modèles industrialisés intégrés
directement sur le site.
la détermination des coefficients K et Ti ne pose pas trop de problèmes
Td plus difficile à évaluer.

En pratique, on montre qu’en prenant

et en affinant le réglage (c'est-à-dire qu’on


diminue progressivement Td), on obtient un bon compromis.

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