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GESTION DES

ETABLISSEMENTS
MORTUAIRES
• 1. Définition de la chambre mortuaire
La chambre mortuaire, parfois appelée morgue, amphithéâtre, « dépositoire », est destinée à
recevoir avant l’inhumation ou la crémation, le corps des personnes décédées.
Le corps est placé dans une cellule réfrigérée.
Les établissements de santé publics ou privés doivent disposer d’au moins une chambre mortuaire
dès lors qu’ils enregistrent un nombre moyen annuel de décès au moins égal à 200 (moyenne au
cours des 3 dernières années).
• I-Architecture et équipements
La chambre mortuaire comporte une zone publique et une zone technique.
1-La zone publique:
C’est Le lieu qui permet d'accueillir la famille et les proches , ce local doit être le plus accueillant
possible.
2-Zone technique
Elle comprend et une salle de préparation des corps et une salle de conservation des corps.
Les pièces de la zone technique communiquent entre-elles pour permettre la circulation des corps
hors de la vue du public.
Les personnes qui ont accès à la zone technique sont :
-Les opérateurs funéraires qui réalisent des soins de conservation des corps
-Le thanatopracteur ou le médecin qui réalise des prélèvements scientifiques (autopsies) et/ou le
retrait de prothèses à pile
-Les autorités judiciaires.
-Éventuellement les ministres des cultes religieux qui pratiquent certaines toilettes mortuaires
selon des rituels.
Description de la salle de préparation des corps.
Elle est réservée aux retraits de prothèses, aux toilettes mortuaires, aux soins de conservation des corps et
le cas échéant aux prélèvements à des fins scientifiques.
-Équipée d’une ventilation mécanique inversée (entrée haute et sortie basse) pour un renouvellement d’air
d’au moins 4 volumes/ heure pendant la préparation des corps avec passage sur filtre absorbant et
désodorisant avant sortie,
-Avec un sol sans aspérité,
-Avec des murs, portes, plafonds en matériaux lisses, imputrescibles, facilement lavables,
-La température ambiante doit être au plus égale à 17°C,
-L’arrivée d’eau est munie d’un disconnecteur et d’une valve anti-retour,
-Elle doit comporter au moins 1 siphon de sol, équipé d’un panier démontable et désinfectable,
-La salle doit être munie d’un évier avec arrivée d’eau à commande non manuelle, d’un distributeur de
serviettes papier et d’un vidoir,
-Le mobilier est lavable, désinfectable,
-La table de préparation est indépendante et lavable,
-Les tables, éviers, vidoirs en acier inoxydable sont conformes à la norme
-Les parties vitrées donnant sur l’extérieur sont en verre non transparent,
-Le téléphone doit être « mains libres »,
-L’éclairage suffisant, avec des prises étanches.
La salle de préparation des corps comprend très souvent une salle d’autopsie. Il peut s’agir du même local.
2-1-2-Salles d'autopsie
Elles sont fréquentées par le personnel et les médecins hospitaliers et en cas d'expertises médico-légales par
les médecins légistes, le personnel de justice, la police et la gendarmerie.
-Tenue en salle d’autopsie
-Les opérateurs doivent porter :
-Des gants métalliques entre deux paires de gants chirurgicaux ou des gants de protection renforcée à fils
métalliques recouverts par des gants chirurgicaux,
-Un masque anti-projection ou à visière jetable,
-Des lunettes de protection fermées sur le côté,
-Un tablier de protection, par-dessus leur tenue habituelle.
-Le tablier de protection sera imperméable et à usage unique et il existe même sur le marché des
combinaisons intégrales à usage unique comportant les gants et les bottes.
-En matière de protection oculaire il parait raisonnable de porter les lunettes. Le personnel devra
porter des bottes nettoyables pour l’autopsie et le reste du temps des chaussures réservées à l’usage
professionnel.
-Dans le domaine des gants, il existe des produits en polyester-acier, conçus pour les laboratoires
d'anatomopathologie, qui résistent à la coupure et dont l'usage est possible en salle d'autopsie.
- Linge et déchets en salle d’autopsie
Les déchets doivent toutefois être conditionnés sous double emballage. Les déchets anatomiques
doivent être incinérés.
La table d'autopsie en inox munie d'une évacuation vers l'égout.
Le sujet doit être surélevé pour ne pas être directement en contact avec la table afin d'éviter que le corps ne baigne
dans les liquides biologiques et pour faciliter l'entretien de la table. Il s'agit de traverses amovibles et désinfectables en
inox ou en plastique dur.
Les billots ne doivent plus être en bois ou en liège mais en téflon ou autre matériel synthétique. Il en est de même pour
la plaque à découper les organes. Il est nécessaire de disposer d’une table à instruments (chariot roulant par exemple)
pour stocker l’instrumentation en cours d’autopsie et ne pas risquer de blessures en disséminant les instruments dans
divers endroits.
En cours d’autopsie, l’usage de système d’aspiration à usage unique des liquides biologiques permet de garantir la
meilleure protection du personnel. La balance à peser les organes doit être protégée par un film plastique à usage
unique.
Les meubles doivent être suspendus et nettoyables en cas de projection.
-Entretien des surfaces
À la fin d'une autopsie, quel que soit la nature du patient, le matériel de protection ainsi que les
tables et plans de travail doivent être décontaminés à l'aide d'une solution d'eau de Javel dilué au
demi (6°Chl), rincés, puis nettoyés avec le détergent-désinfectant.
-Les instruments
Les scies doivent être protégées par un manchon plastique. Après chaque usage les instruments
doivent être immédiatement pré désinfectés puis nettoyés et désinfectés ou stérilisés.
-Nettoyage des instruments,
Ce nettoyage doit être réalisé avec un détergent alcalin c’est à dire un produit dont le pH
d’utilisation est supérieur à 9.
-Désinfection-Stérilisation :
Deux situations différentes sont possibles :
♦ Si le patient est à risque particulier on applique la procédure de type I à savoir :
-Destruction (incinération) du matériel contaminé ou
-Nettoyage + inactivation chimique (l’eau de Javel à 6°
• Chl pendant 60 mn ), et inactivation physique à l'autoclave ≥ à 134°C pendant au moins 18 mn.
Les sujets à risque sont :
-Formes familiales de MCJ (Maladie de Creutzfeldt-Jakob) au premier degré (père, mère, frères
ou sœurs décédés de MCJ confirmée ou fortement suspectée),
-Sujets ayant des antécédents d'intervention neurochirurgicale (dont les greffes de dure-mère).
Si le patient n’est pas à risque particulier on applique la procédure suivante :
-Nettoyage +
• ➪Stérilisation habituelle (de préférence à 134°C pendant 18 minutes)
• ➪ou désinfection habituelle.
La salle de conservation des corps
Elle est équipée de deux cases réfrigérées de conservation des corps par tranche de 200 décès annuels,
• La température doit être comprise entre 0 et 5°C (ou inférieure à -10°C pour la conservation des corps admis pour
réquisition)
• Leur structure doit être autoportante
• Elles doivent être classées M1 (anti-feu)
• Les panneaux doivent être lisses, imputrescibles et lessivables.
-Ventilation
Cette salle doit être équipée d’une ventilation avec entrée haute et sortie basse assurant un renouvellement
d’air minimum de 4 volumes par heure pendant la préparation du corps. L’air rejeté pourra être traité par
passage sur un filtre absorbant et désodorisant.
-Éclairage
L’éclairage doit être suffisant et les prises doivent être étanches.
- Matériaux :
Dans cette salle le sol est sans aspérités et les murs et le plafond sont durs, lisses, imputrescibles et
lessivables.
• .
- Entretien :
Entre deux préparations de corps un entretien minimum doit être réalisé à savoir un nettoyage
suivi de désinfection du chariot ou de la table, de la paillasse et du sol en cas de souillures avec
des produits biologiques. Cette étape s’effectue avec un produit détergent-désinfectant pour sol et
surfaces et doit se réaliser à l’aide d’un chiffon à usage unique, pour les surfaces, que l’on
imprègne du produit avant de nettoyer.
Une désinfection complémentaire à l’aide d’un spray désinfectant en solution alcoolique peut
s’envisager de façon quotidienne voire plus fréquemment selon les circonstances.
La chambre froide doit aussi faire l'objet d'un entretien malgré la difficulté d'accès aux surfaces à
nettoyer

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