Vous êtes sur la page 1sur 35

AUSCULTATION PATHOLOGIQUE

Enseignement à l’intention des L2 médecine

Dr NDOUME OBIANG Francis


CHU de Libreville
09/06/21
AUSCULTATION PATHOLOGIQUE
 MODIFICATION DU RYTHME
-Tachycardie: Fc>100/min,rég ou irrég
-Bradycardie:Fc<60/min,rég ou irrég
-Arythmie

 MODIFICATION DES 2 BRUITS


• Assourdissement simultanée des 2 bruits
• modification intensité de B1 et B2
• dédoublement de B1(ex: BBD complet) et B2
• clics d’éjection (ex:sténoses valvulaires
aortique et pulmonaire,HTA systémique ou
pulmonaire,IAo..)
AUSCULTATION PATHOLOGIQUE
BRUITS ANORMAUX SURAJOUTES
 Galops
Ce sont des bruits diastoliques sourds ,de basse
fréquence, comparable au galop d’un cheval et
s’accompagne habituellement d’une tachycardie.
a- galop protodiastolique: il a la même chronologie
que le B3:le galop gauche est perçu en dd de la pte ;
le galop droit est perçu à la xiphoïde. Il est du à la
distension du ventricule,
lors de la phase de remplissage rapide ,par l’arrivée
d’un flux AV normal ou même diminué dans un
ventricule dilaté, contenant un résidu post-
systolique augmenté. Il traduit habituellement une
insuffisance ventriculaire.
AUSCULTATION PATHOLOGIQUE
b- galop présystolique: c’est l’exagération
pathologique des vibrations inaudibles de B4.Il est
lié à la contraction auriculaire chassant le sang dans
un ventricule dont la distensibilité est diminuée.

c- galop de sommation: fusion des 2 galops


precedents lorsque la contraction auriculaire
coincide avec la phase de remplissage rapide du
ventricule.
AUSCULTATION PATHOLOGIQUE

 Claquement d’ouverture

Normalement silencieux , l’ouverture des valves


AV peut s’accompagner d’un bruit bref ,par
modification de la consistance des valves ou
par augmentation du débit à travers l’orifice
AV. ex: claquement d’ouverture mitrale lors RM
AUSCULTATION PATHOLOGIQUE
 Le frottement péricardique

Timbre rapeux, rugeux, superficiel, comparé au


bruit du cuir neuf ou au froissement de
papier,variable,et fugace, siège en général
dans région mésocardiaque, sur une aire
plus ou moins étendue, se produit soit dans
la systole ,soit dans la diastole,soit dans les
2 temps réalisant un bruit de va et
vient ,souvent il est à 3 tps
AUSCULTATION PATHOLOGIQUE
Autres bruits surajoutés

- Claquement péricardique (lors PCC)

- pistol shot (lors IAo importantes)

- Clic mésosystolique ou bruit de triolet(lors


atteintes de l’appareil mitral)
AUSCULTATION PATHOLOGIQUE

 LES SOUFFLES

Un souffle s ’explique par des turbulences


entraînées par un écoulement sanguin qui n’est
plus laminaire
C ’est la traduction acoustique de l’écoulement
turbulent du sang
souvent maximum dans la région thoracique qui
est la + proche du lieu de naissance
Se propage électivement dans le sens du courant
liquide qui lui a donné naissance
AUSCULTATION PATHOLOGIQUE
Sont dus a :
Un changement de calibre de la voie
d’écoulement du sang

Une communication anormale entre les


cavités ou vaisseaux cardiaques

Une augmentation du débit ou une


diminution de la viscosité cardiaque
AUSCULTATION PATHOLOGIQUE
Analyse minutieuse (5 caractéristiques)

Siège maximal
Irradiations
Intensité : légère modéré forte ou très forte
Chronologie : systolique, diastolique « proto.
Méso . Télé . holo » ou systolo-diastolique
Timbre : rude râpeux doux
Tonalité
Renforcement : crescendo ; décrescendo
Variétés chronologiques des souffles
AUSCULTATION PATHOLOGIQUE

On distingue
Les souffles systoliques
Les souffles diastoliques
Les souffles continus
Les souffles systoliques
Les plus fréquent +++
3 types :
Les souffles systoliques d’éjection
Les souffles systoliques de régurgitation
Les souffles systoliques en écharpe
Les souffles systoliques
1) Les souffles systoliques d’éjection

Souvent intense
Frémissant
Timbre râpeux
Souvent d’intensité croissante pendant la
systole
Maximum autour de la méso-systole
(maximum d’autant plus tardif que le
rétrécissement est serré)
Intensité augmente après l’effort ou après
une longue diastole
3 variétés selon le foyer
Les souffles systoliques
1) Les souffles systoliques d’éjection

a) Foyer aortique
Le rétrécissement aortique +++
Siège : maximal au foyer aortique
Irradie vers les carotides ( parfois vers la pointe)
Débute après B1 dont il est séparé par un bref
silence
Maximum en méso-systole ;décroît pour
disparaître avant B2.
Souvent intense et frémissant
Timbre rude et râpeux, tonalité grave
Abolition du B2 en faveur d’un rétrécissement
aortique calcifié serré
Les souffles systoliques
1) Les souffles systoliques d’éjection
a) Foyer pulmonaire

Le rétrécissement pulmonaire +++


Siège : maximal au 2 éme EICG
Irradie vers la clavicule gauche ; les
espaces inter-scapulo vertébraux ; le cou
gauche
Souvent intense et frémissant
Timbre rude et râpeux, tonalité grave
Diminution ou Abolition du B2 en faveur
d’un rétrécissement serré
Les souffles systoliques
1) Les souffles systoliques d’éjection
a) Foyer pulmonaire

Communication inter-auriculaire

Souffle systolique éjectionnel au FP débit dans


l’orifice pulmonaire Rétrécissement pulmonaire
« fonctionnel »
Dédoublement espacé et fixe du B2 pulmonaire
Irradiation : dos et aisselles
Intensité :1 à 2/6
Rude et râpeux
Signes d’accompagnement :
Click éjectionnel au FP chez l’enfant
Parfois roulement diastolique au foyer tricuspide
(Hyperdébit)
Les souffles systoliques
1) Les souffles systoliques d’éjection
a) Foyer pulmonaire

Souffle anorganique d’éjection sigmoïdienne


Sujet jeune +++
Entendu en décubitus et en expiration
Diminue en orthostatisme et en inspiration
Ni intense ni frémissant
Souvent localisé
Favorisé par l’effort l’émotion la fièvre
l’anémie …
Les souffles systoliques
1) Les souffles systoliques d’éjection
a) Souffles para-sternaux des 3-4émé EICG

Souffle de la CMO +++


Méso et télésystolique
Variable et inconstant
Irradie souvent a la pointe
Souffle de la coarctation de l’aorte
Irradie vers le dos jusque dans les aisselles
et les vaisseaux du cou
Intense
Les souffles systoliques
2) Les souffles systoliques de régurgitation

Reflux systolique de sang d’une cavité à


forte pression vers une cavité à basse
pression
Intensité d’emblée maximal et constante
Couvre la systole de B1 à B2 inclus : HOLO-
SYSTOLIQUE
Intensité ne varie pas après une diastole
longue +++
3 variété principales IM IT et CIV
Les souffles systoliques
2) Les souffles systoliques de régurgitation
a) Souffles systoliques de l’ IM

Siège : maximal à la pointe


Irradie vers l’aisselle gauche
Holosystolique
Intensité et frémissement variable
Timbre « en jet de vapeur »
Les souffles systoliques
2) Les souffles systoliques de régurgitation
b) Souffles systoliques de l’ IT

Maximale à l’appendice xiphoïde


Peu intense
Augmente avec l’inspiration profonde :
Signe de Rivero Carvalho
Irradie à droite du sternum
Les souffles systoliques
2) Les souffles systoliques de régurgitation
c) Souffles systoliques de la CIV

Souffle systolique: VG – VD
HOLOSYSTOLIQUE
Souvent intense
Timbre rude et frémissant
Région mésocardiaque: maximum le
long du bord gauche du sternum: 4
EICG
Irradiation en « rayon de roue »
Les souffles systoliques
3) Les souffles systoliques en écharpe

Région sous-claviculaire gauche jusqu


à la pointe
S’étend parfois à la ligne axillaire
moyenne ou postérieure
Maximum variable : Aortique ; apexien ;
parasternal gauche ou bipolaire =
mitro-aortique
Parfois frémissant
Intensité moyenne ou forte
Les souffles systoliques
3) Les souffles systoliques en écharpe

Souffle de sclérose aorto-sigmoidienne


Non stenosant avec dilatation de l’aorte
Le rétrécissement aortique
IM pure ou prédominante
Myocardiopathie obstructive
Perforation septale post-infarctus
Les souffles diastoliques

Les souffles de régurgitation valvulaire


Insuffisance aortique
Insuffisance pulmonaire
Les souffles de rétrécissement
valvulaire
Roulement du Rétrécissement Mitral
Roulement du Rétrécissement
Tricuspidien
Les souffles diastoliques
1) Les souffles de régurgitation valvulaire

Toujours pathologiques +++


Timbre doux moelleux aspiratif
Faible intensité
Début accolé au B2 et progressivement
Les souffles diastoliques
1) Les souffles de régurgitation valvulaire

Souffle de l’ IAo +++


Chronologie: débute dès le B2, HOLO-
DIASTOLIQUE, d’emblée intensité maximal puis
décroît progressivement (semble parfois s’éteindre
avant B1)
Siège : bord gauche du sternum le plus souvent
Irradiation : classiquement vers la pointe
Intensité variable
Timbre: doux, humé, aspiratif
Mieux perçu position assise, penché en avant et
expiration forcée
Les souffles diastoliques
1) Les souffles de régurgitation valvulaire

Souffle de l’ IP
Apparaît souvent en cas d’HTAP : souffle de
Graham Steel +++
Siège : fréquent au 2-3éme EICG
Accompagné d’un choc infundibulaire + éclat
de B2
Intensité variable
Présent également dans les IP congénitales
et post opératoires
Les souffles diastoliques
2) Les souffles de rétrécissement valvulaire

Roulement du rétrécissement mitral +++


Siège: perçu à la pointe (foyer mitral) pendant le
remplissage du VG
Timbre: sourd et grave
Intensité: augmente en DLG et après un effort
Irradie peu
Chronologie: holodiastolique
Débute par claquement d’ouverture mitrale après
B2
D’emblée maximal
se prolonge pendant toute la diastole en décroissant
Renforcement présystolique bref (systole auriculaire)
Puis éclat de B1 (claquement de fermeture mitrale)
Les souffles diastoliques
3) Causes plus rares de roulement diastolique

Rétrécissement tricuspide
• Méso et télédiastolique
• Renforcement inspiratoire : signe de
Carvallo+++
• Maximal au niveau de la xiphoide et la
partie inferieure du bord gauche du
sternum
Les souffles diastoliques
3) Causes plus rares de roulement diastolique

IAo importante
• Souffle diastolique d’accompagnement
• Roulement de Flint apexien (foyer
mitral) : rétrécissement fonctionnel +++
• Causé par de la pression ventriculaire
gauche
Les souffles continus

Souffle unique continu


sans intervalle libre
systolo-diastolique
Maximum tèlèsystolique et protodiastolique
Les souffles continus
1) Persistance du canal artériel PCA

• Chronologie: souffle continu


• Siège: maximal au foyer pulmonaire et sous
la clavicule gauche
• Intensité variable
• Irradiation : fosse sus-épineuse gauche
• Souffle « Tunnéllaire »
• Accompagné parfois d’un frémissement
télésystolique
CONCLUSION
 Temps essentiel de l’examen physique
cardiovasculaire

 Intérêt diagnostique (valvulopathies,


cardiopathies congénitales…)

 Confirmation diagnostique par


explorations
compléméntaires(échocardiographie-
Doppler++)

Vous aimerez peut-être aussi