Vous êtes sur la page 1sur 8

Anatomie du cœur

Situé dans le thorax, entre les 2 poumons, le cœur est un muscle creux, de la grosseur d’un
poing. Le cœur est composé de 4 cavités :

• L’oreillette droite
• L’oreillette gauche
• Le ventricule droit
• Le ventricule gauche

Le cœur fonctionne comme une pompe : il réceptionne le sang riche en oxygène venant des
poumons et le renvoie vers les autres organes (cerveau, reins, foie…).

Anatomie du cœur

Comment le sang circule-t-il dans le cœur ?


1. Le sang pauvre en oxygène arrive dans l’oreillette droite par les veines caves,
2. L’oreillette droite se contracte et le sang est expulsé dans le ventricule droit par la
valve tricuspide,
3. Le ventricule droit se contracte et expulse le sang dans les artères pulmonaires par la
valve pulmonaire.
4. Ce sang va aller directement vers les poumons pour se charger en oxygène.
5. Le sang oxygéné arrive dans l’oreillette gauche par les veines pulmonaires,
6. La contraction de l’oreillette gauche permet le passage du sang vers le ventricule
gauche par la valve mitrale,
7. Le ventricule gauche se contracte à son tour pour expulser le sang dans l’aorte par la
valve aortique.
8. Le sang riche en oxygène peut alors être distribué à tous les organes, muscles et tissus
de l’organisme.

Ce cycle recommence environ 60 fois par minute au repos.


Circulation du sang dans le cœur

Les valves du cœur


La circulation du sang se fait à sens unique grâce aux 4 valves cardiaques qui s’ouvrent et se
ferment alternativement comme des clapets :


o La valve tricuspide se situe entre l’oreillette droite et le ventricule droit,
o La valve pulmonaire se situe entre le ventricule droit et l’artère pulmonaire,
o La valve mitrale se trouve entre l’oreillette gauche et le ventricule gauche,
o La valve aortique est située entre le ventricule gauche et l’aorte.

Les valves du cœur

Comment mon médecin peut-il détecter un souffle au cœur


?
Le médecin réalise une auscultation cardiaque, à l’aide d’un stéthoscope. Cela permet
d’entendre les bruits du cœur et de détecter un éventuel souffle au cœur. Le souffle au cœur
est un son anormal, perceptible par le médecin. C’est en fait une preuve qu’il existe des
« turbulences » lorsque le sang circule dans le cœur.
COMMENT SE FAIT L’AUSCULTATION ?

Définition : L'auscultation cardiaque est la technique permettant l'écoute le bruit du cœur


par l'intermédiaire d'un stéthoscope.

Elle fait partie intégrante de l'examen clinique du patient.

Technique

Schéma avec la projection des points d'auscultation :


bleu : foyer aortique,
jaune : foyer pulmonaire,
bleu clair : foyer d'Erb,
rouge : foyer tricuspidien,
vert: foyer mitral ou apexien

L'auscultation du cœur se fait de principe chez un patient torse nu, dans une ambiance
silencieuse. Le patient est classiquement allongé sur le dos (décubitus dorsal), mais certaines
anomalies peuvent s'entendre mieux en position assise ou le patient allongé sur le côté gauche
(décubitus latéral gauche).

Les principaux lieux d'écoute sont :

• un peu en dessous de l'extrémité interne de la clavicule droite (deuxième espace


intercostal droit, contre le sternum) : foyer aortique ;
• un peu en dessous de l'extrémité interne de la clavicule gauche (deuxième espace
intercostal gauche, contre le sternum) : foyer pulmonaire ;
• au niveau de la pointe du cœur, (repéré à la palpation de la partie gauche du thorax) :
apex ou foyer apexien (mitral) ;
• en dedans de la zone précédente, sous le sternum : foyer xiphoïdien (tricuspide).
La reconnaissance des différents bruits ou anomalies requiert une pratique assidue : les
anomalies sont très souvent discrètes et peuvent échapper à une oreille non habituée.

Auscultation normale
On entend à n'importe quel foyer (un peu plus clairement à l'apex) le Tap-poum, c'est-à-dire la
succession de deux bruits (sons brefs) rapprochés :

• le premier bruit, appelé B1, correspond à la fermeture de la valve mitrale, au début de


la contraction ventriculaire gauche, de l'ouverture de la valve aortique et de l'éjection
du sang dans l'aorte. C'est la fin de la diastole et le début de la systole ;
• le deuxième bruit, appelé B2, de même tonalité que le premier (contrairement à ce que
peut laisser entendre l'expression « Tap-poum »), correspond à la fermeture de la valve
aortique, au début de la relaxation ventriculaire gauche, de l'ouverture de la valve
mitrale et du remplissage du ventricule gauche par l'oreillette. C'est la fin de la systole
et le début de la diastole.

Des phénomènes parallèles à ceux décrits ci-dessus ont lieu au niveau du cœur droit.

On peut analyser également le rythme cardiaque (fréquence, irrégularité) par l'auscultation


cardiaque.

Auscultation anormale
Trois types d'anomalies peuvent s'entendre : les anomalies des bruits physiologiques, des
bruits surajoutés et des souffles cardiaques.

Anomalies des bruits physiologiques

Le B1 comme le B2 peuvent être dédoublés, pouvant témoigner d'un décalage entre le cœur
droit et le cœur gauche, le plus souvent indices d'une maladie du premier, surtout s'il est fixe,
c'est-à-dire quel que soit le temps de la respiration. Un dédoublement variable avec cette
dernière peut être tout à fait normal. Ces dédoublements s'observent en cas de bloc de
branche. Le dédoublement de B2 peut être entendu dans la communication inter-auriculaire.

Il peut être perçu un « éclat » des bruits cardiaques : l'éclat du B1, perçu à l'apex, traduit
généralement une sclérose de la valve mitrale dans le cadre d'un rétrécissement mitral ; l'éclat
du B2 au niveau du foyer aortique dans le cadre d'une hypertension artérielle ou au foyer
pulmonaire dans le cadre d'une hypertension artérielle pulmonaire.

Les bruits du cœur peuvent également être assourdis (par diminution de leur intensité) dans le
cadre d'un épanchement pleural ou d'un épanchement péricardique, d'une insuffisance
cardiaque ou lors d'une obésité. D'autres circonstances où l'on trouve l'assourdissement des
bruits cardiaques sont les valvulopathies comme l'insuffisance mitrale lors de
l'assourdissement du B1 et le rétrécissement de la valve aortique ou pulmonaire selon le siège
de l'auscultation dans le contexte d'un assourdissement du B21.
Bruits surajoutés

Dans certaines affections cardiaques, il est possible d'entendre un troisième bruit, appelé B3
(après le B2), voire un quatrième, appelé B4 (situé entre le B3 et le B1). Ils sont
communément appelés « galops ». Ces bruits sont donc diastoliques. Dans certains cas, on
peut entendre un bruit d'ouverture d'une valve (clic).

Le B3 semble être le résultat de la tension rapide des cordages tendineux lors du remplissage
ventriculaire rapide, ainsi que de l'expansion du ventricule.

Un B3 est souvent le signe clinique d'une pathologie qui crée une surcharge de volume due à
une insuffisance cardiaque, ou encore de l'augmentation du flot entre les valves qui
accompagne une régurgitation tricuspidienne ou mitrale.

On peut également retrouver un B3 de façon physiologique chez les jeunes en bonne santé;
dans ce cas-ci, il représenterait l'expansion rapide d'un ventricule souple.

Le B4 survient lors du remplissage actif du ventricule, et ce son représente la poussée du sang


par la contraction auriculaire contre un ventricule peu compliant. Ce manque de compliance
est souvent créé par une hypertrophie ventriculaire ou une ischémie myocardique.

Le B4 est signe de compliance ventriculaire diminuée habituellement par surcharge de


pression (ex. : cardiopathie hypertensive, sténose aortique) ; lors de la contraction auriculaire
il y a augmentation de résistance au remplissage ventriculaire créant le B4.
En cas d'immobilité d'une valve, comme on peut le voir par exemple lors d'un rétrécissement
aortique important, un bruit peut disparaître (abolition du B2 dans le cas cité).

Bruits systoliques

Un clic mésotélésystolique (milieu et fin de systole) peut être perçu dans le cadre d'un
prolapsus de la valve mitrale.

Bruits diastoliques

Les deux types de galop, B3 et B4, sont diastoliques. En cas de rétrécissement mitral, il peut
être entendu un claquement d'ouverture mitral, bruit sec, près du B2, entendu à l'apex.

Souffle cardiaque

Il est secondaire à un régime d'écoulement sanguin turbulent dans le cœur.

Il est caractérisé par :

• sa localisation : foyer où il est le mieux entendu ;


• ses paramètres temporels :
o systolique ou diastolique (suivant qu'il se situe entre B1 et B2 ou entre B2 et
B1)
o en début de période : protosystolique ou protodiastolique
o en milieu de période : mésosystolique ou plus rarement mésodiastolique
o en fin de période : télésystolique ou télédiastolique
o Sur toute la période : Holo systolique ou Holo diastolique.
• Son timbre, la terminologie en restant très subjective : râpeux, musical…
• Ses irradiations : autres lieux où il peut s'entendre, différent de sa localisation
principale ;
• Sa variation avec la respiration ou avec la position.

Par exemple, un souffle d'insuffisance mitrale est typiquement décrit comme un souffle Holo
systolique musical au foyer apexien.

Un souffle organique correspond à une anomalie du cœur. Il est opposé au souffle fonctionnel
correspondant à l'augmentation du débit cardiaque provoqué par le stress et provoquant ainsi
de petites turbulences.

Article détaillé : Souffle cardiaque.

Autres anomalies

Le frottement péricardique est un bruit continu, systolo-diastolique, qui s'entend lors des
péricardites. (à distinguer du « frottement pleural » qui, lui, cesse à l'arrêt de la respiration).

Chez le patient porteur d'une valve artificielle mécanique, il existe un bruit métallique
d'ouverture de cette dernière.

Techniques complémentaires
• Le phono cardiogramme est la représentation des phénomènes auditifs sur un papier
déroulant. Il a un intérêt essentiellement pédagogique mais n'est plus guère utilisé en
pratique courante.

Vous aimerez peut-être aussi