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FACULTE DE MEDECINE DE SOUSSE

SEMIOLOGIE CARDIAQUE

AUSCULTATION CARDIAQUE PATHOLOGIQUE

2èmeAnnée Médecine

ANNEE 2017 /2018

Responsable : Pr Ernez Hajri Samia

Enseignants : Pr Mahdhaoui Abdallah - Pr Ag Neffati Ilyes - Pr Ag Gribaa Rym - Dr Slim Mehdi

Dr Ben Hlima Nejah - Dr Ben Rejeb Oussama - Dr Gharbi Anissa - Dr Lagren Afef - Dr Messaoudi Yosra

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AUSCULTATION CARDIAQUE PATHOLOGIQUE
Pr ErnezHajri S

OBJECTIFS PEDAGOGIQUES :

A- ANOMALIES DES BRUITS PHYSIOLOGIQUES


Reconnaître la signification :
o de l'éclat du premier bruit à la pointe du coeur
o de l'éclat du 2ème bruit au foyer aortique ou pulmonaire
o d'un assourdissement des bruits
o d'un dédoublement de B 1 et de B2
o d'un dédoublement de B2
B- ADJONCTION DE BRUITS ANORMAUX :
Bruits diastoliques :

Identifier les trois sortes de galop,


Préciser leurs sièges et leurs significations
Préciser la chronologie, le timbre et le foyer d'auscultation du claquement d'ouverture
mitrale, connaître sa signification.
Définir la vibrance péricardique.

C- LES SOUFFLES :

- Préciser les caractères, la topographie, les variations d'un souffle anorganique.


- Préciser la signification d'un souffle fonctionnel, ses caractéristiques auscultatoires et son
siège.
- Préciser les éléments d'examen qui permettent d'affirmer l'organicité d'un souffle.
- Préciser la chronologie, le timbre, le foyer d'auscultation et les irradiations des souffles
o de l'insuffisance mitrale
o du rétrécissement aortique
o de l'insuffisance aortique
o du rétrécissement pulmonaire
o de la communication inter-ventriculaire
o du canal artériel

- Préciser les modifications des bruits du cœur associés à ces souffles

D- LES ROULEMENTS:
- Préciser la chronologie, le timbre, le foyer d'auscultation et l'irradiation du roulement du
rétrécissement mitral.
- Définir la chronologie, le timbre, le foyer d'auscultation et l'irradiation du roulement de
Flint.
- Connaître les étiologies du roulement tricuspidien.

E- LE FROTTEMENT PÉRICARDIQUE :
Définir les caractères, la localisation, le timbre, la chronologie du frottement péricardique.
Connaître sa signification.

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L’AUSCULTATION CARDIAQUE
PATHOLOGIQUE
Cinq anomalies peuvent retenir l'attention à l'auscultation :
 Des anomalies des bruits physiologiques,
 L'adjonction de bruits anormaux,
 Des souffles,
 Des roulements,
 Des frottements.

I. DES ANOMALIES DES BRUITS PHYSIOLOGIQUES :

A- ÉCLAT DU PREMIER BRUIT A LA POINTE, traduit une sclérose (induration) de la


valve mitrale observée au cours du rétrécissement valvulaire mitral (R.M.).

B- ÉCLAT DU DEUXIÈME BRUIT AU FOYER AORTIQUE, traduit une hypertension


artérielle systémique ou PULMONAIRE (hypertension artérielle pulmonaire).

C- ASSOURDISSEMENT GLOBAL DES BRUITS: s’observe lors des épanchements


pleuraux ou péricardiques. Insuffisance cardiaque congestive, infarctus du
myocarde.

La diminution de l'intensité du 1er bruit fait partie de l'ensemble auscultatoire de


l'insuffisane mitrale (I.M.).

La diminution de l'intensité du 2ème bruit fait partie de la séméiologie acoustique du


rétrécissement aortique (R.A.) et du rétrécissement pulmonaire (R.P.).

D- DÉDOUBLEMENT DE B1 ET DE B2 : s'observe en cas de bloc de branche à


cause de l’asynchronisme cardiaque entre les cavités droites et les cavités gauches.

E- DÉDOUBLEMENT DE B2, large et fixe quel que soit le temps respiratoire :


s'observe dans la communication inter auriculaire (C.I.A.). décalage dans le temps de
la fermeture des valves pulmonaires et aortiques

II. ADJONCTION DE BRUITS ANORMAUX


BRUITS DIASTOLIQUES :
1- Le galop :
c'est un bruit sourd de tonalité basse, toujours diastolique, donnant une impression
autant tactile qu'auditive, soit en début de diastole B3 : galop protodiastolique (par
accroissement du remplissage rapide initial).
Soit en fin de diastole B4: galop présystolique (par accroissement du remplissage
rapide terminal).
Soit au milieu de la diastole : galop de sommation traduit une cardiopathie
décompensée.
On distingue :

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 Le galop gauche entendu à la pointe et à l'endapex, traduisant une
défaillance du ventricule gauche.
 Le galop droit, entendu à l'appendice xiphoïde, traduisant une défaillance du
ventricule droit.

2- Le claquement d'ouverture mitrale : c'est un bruit sec, proche du 2ème bruit,


entendu à l'endapex, et traduisant une sclérose (épaississement) des valves et un
rétrécissement de l'orifice mitral.

3- La vibrance péricardique, bruit sec situé dans la première partie de la diastole.

III. LES SOUFFLES


La constatation d'un souffle doit faire préciser :
 son intensité :
 1/6 = très faible
 2/6 = faible mais facilement perçu
 3/6 = moyenne
 4/6 = forte avec frémissement
 5/6 = très forte
 6/6 = entendu à distance du thorax (quelques centimètres) ;
 son timbre ;
 sa chronologie ;
 son foyer maximum ;
 ses irradiations.
Les souffles peuvent être classés en trois catégories :

A. LES SOUFFLES ANORGANIQUES :


Uniquement protosystoliques.
Ils ne correspondent à aucune maladie du cœur.
Ils sont variables :
 dans leur intensité,
 dans leur topographie endapexienne ou latérosternale gauche.
Ils disparaissent en position debout, varient en intensité selon le cycle respiratoire.
Ils ne s'accompagnent jamais de frémissement palpatoire.
Ils s'entendent chez le sujet jeune.

B. LES SOUFFLES FONCTIONNELS :


Ils traduisent un mauvais fonctionnement du muscle cardiaque ou Les orifices
valvulaires peuvent se trouver ainsi distendus, dilatés et les valvules deviennent
incontinentes.

Ils sont susceptibles de disparaître sous l'effet du repos et du traitement médical.

Ils ne s'accompagnent pas de frémissement.

Le plus fréquent est le souffle systolique d'insuffisance mitrale fonctionnelle (apexo-


axillaire), observé lors des dilatations du ventricule gauche. Plus rare est l'insuffisance
tricuspidienne : souffle systolique xiphoïdien s'exagérant ou apparaissant en inspiration
forcée bloquée (signe de CARVALLO). Ce souffle accompagne l'insuffisance ventriculaire
droite. Plus rare, l'insuffisance pulmonaire fonctionnelle, exceptionnelle, l'insuffisance
aortique fonctionnelle

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C. LES SOUFFLES ORGANIQUES :
Correspondent à une lésion des orifices valvulaires :
 Ils sont constants, situés à un foyer déterminé
 Ils se propagent dans une direction précise : irradiation
 Leur timbre est franc
 Ils s'accompagnent souvent d'un frémissement.
Les principaux souffles organiques sont au nombre de trois :

1. L'insuffisance mitrale :
Mécanisme reflux du sang vers l’oreillette gauche en systole à travers un orifice
mitral incomplètement fermé
Situé à la pointe (apex) et irradiant vers l'aisselle,
 il est doux, en jet de vapeur
 il occupe toute la systole, allant d'un bruit à l'autre : holosystolique
 il s'accompagne d'un affaiblissement de B 1 à la pointe.

2. Le rétrécissement aortique :
L’auscultation traduit le passage du sang en systole à travers un orifice aortique
rétréci
Il donne un souffle systolique situé au foyer aortique, il est rude, râpeux,
serratique ; il irradie dans les vaisseaux du cou, mais aussi à la pointe où il
devient plus intense et change de timbre, devenant souvent musical.
Il occupe le milieu de la systole, bien détaché de B 1 et B 2 : méso systolique.
Il s'accompagne d'un affaiblissement, ou d'une disparition, de B 2 au foyer
aortique à cause de l’immobilité des sigmoïdes aortiques épaissies ou calcifiées.

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3. L'insuffisance aortique :
- Traduit une régurgitation anormale de sang de l’aorte vers le ventricule gauche
pendant la diastole
Situé au foyer aortique;
 et irradie le long du bord gauche du sternum (foyer aortique accessoire);
 il est diastolique, accroché à B 2 et décroissant durant la diastole
 il est "doux, lointain, humé, aspiratif" de faible intensité, de tonalité
élevée

4. La communication inter ventriculaire


(C.I.V.):
Le souffle traduit le bruit de passage du sang à travers le défect septal ; du
ventricule gauche vers le ventricule droit.
Il est
 holosystolique
 mésocardiaque
 irradiant en "rayon de roue".
 d’autant plus intense que l’orifice est étroit (beaucoup de bruits pour
rien)

5. La persistance du canal artériel :


Le souffle traduit le passage de sang systolodiastolique à travers le canal artériel
perméable qui ne s’est pas fermé à la naissance.
L’auscultation cardiaque trouve un souffle continu, systolo-diastolique,
tunnellaire, situé sous la tête de la clavicule gauche
Le souffle s'accompagne d'un éclat de B2 au foyer pulmonaire.

6. La communication inter-auriculaire (C.I.A.)


Responsable d’un souffle systolique au foyer pulmonaire d’hyperdébit et
dédoublement de B2

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IV. LES ROULEMENTS :
A- LE ROULEMENT DU RÉTRÉCISSEMENT MITRAL :
Traduit le passage du sang à travers l’orifice mitral rétréci.
Le roulement diastolique s'entend à la pointe et dans l'aisselle. En décubitus
latéral gauche et surtout après effort.
Il débute après B2 par le claquement d'ouverture de la mitrale et se renforce
avant le B1 suivant (renforcement présystolique). Triade de DUROZIEZ
Le renforcement présystolique du roulement disparaît lorsque le patient est
en arythmie par fibrillation auriculaire.

Rétrécissement mitral

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B- LE ROULEMENT DE FLINT DE L'INSUFFISANCE AORTIQUE :
S'entend à la pointe, en fin de diastole; gène à l’ouverture de la valve mitrale sous
l’effet du jet d’insuffisance aortique accompagne les insuffisances aortiques
importantes.

V. LE FROTTEMENT PÉRICARDIQUE :
A. CARACTÈRES :
C'est un bruit superficiel, semblant très près de la membrane du stéthoscope,
mésocardiaque. Il est très localisé, sans irradiation (naît et meurt sur place).
Il respecte les bruits du cœur :
o soit mésosystolique,
o soit mésodiastolique,
o soit aux deux temps,
o réalisant un bruit de va et vient caractéristique.
Il peut être intense, rugueux (crissement de cuir neuf), ou discret (froissement de la soie).
Il persiste en apnée, mieux entendu en inspiration en décubitus dorsal, en expiration en
position assise.
Il augmente d'intensité avec la pression du stétho-scope. Il est fugace.

B. SIGNIFICATION :

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Traduit une inflammation du péricarde (péricardite sèche ou peu abondante) et s'observe au
cours des péricardites aiguës idiopathiques, virales, rhumatismales, tuberculeuses, de
l'infarctus du myocarde … .

 Protosystolique: début de systole


 Mésosystolique: milieu de systole
 Télésystolique: fin de systole
 Holosystolique: toute la systole

PRE-REQUIS
AUSCULTATION CARDIAQUE NORMALE
Examen cardiaque

I. Foyers d’auscultation cardiaque


1- Aortique: 2ème EIC d
2- Pulmonaire: 2ème EIC g
3- Tricuspide: 4èmeEIC g - base de l’appendice xyphoïde
4- Mitral: apex

II. L’auscultation normale


Les variations de pressions dans les cavités cardiaques et les mouvements valvulaires
déterminent les bruits cardiaques

B1: fermeture des valves mitrales et tricuspides: début de la systole: sourd :« Lub »
B2: fermeture des valves aortiques et pulmonaires: début de la diastole: plus sec: « Dub »
Intervalle B1-B2 = « petit silence » = systole
Intervalle B2-B1 = « grand silence » = diastole

III. LES PHASES DU CYCLE CARDIAQUE

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Définitions :

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