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I-GENERALITES
1-DEFINITION
Atteinte inflammatoire et exsudative du péricarde
-avec ou sans épanchement
-évoluant sur le mode aigu, subaigu ou chronique
2-INTERETS
-Affection fréquente, recrudescence avec le VIH
-Etiologies multiples et variées, difficulté diagnostic étiologique
-Diagnostic clinique et échographique
-Formes graves Tamponnade = véritables urgences diagnostic et thérapeutique
II-SIGNES
A-TDD : Péricardite aigue avec épanchement de moyenne abondance sans préjuger de l’étiologie
1-CDD
-Douleur thoracique
-Dyspnée
-Autres signes
.fièvre
.Toux, hoquet, nausées.
.Dysphonie, dysphagie
-examen systématique (péricardite asymptomatique) ou d’une complication.
2-ETAT
a-SG inconstants et variables selon l’étiologie : fièvre, asthénie, anorexie amaigrissement (AEG) pseudo-grippal
b-SF
La DOULEUR
Typique
-Type: brûlure ou torsion oppression pesanteur
-Intensité : violente
-Siège: médiothoracique ou précordiale
-Irradiation: épaule, omoplate gauche, cou
-Durée: variable (souvent plusieurs heures)
-Facteurs déclenchants: inspiration, toux, décubitus dorsal, mouvement du thorax
-Facteurs calmants: expiration, position assise ou penchée en avant, antiinflammatoires
-Insensible aux dérivés nitrés
Parfois douleur atypique: simple gêne, douleur constrictive simulant l’angine de poitrine
c-SP
Inspection: rare Voussure thoracique gauche chez enfant
Palpation: Diminution de la perception du choc de pointe
Percussion: Augmentation de l’aire de matité cardiaque
-SIGNE DE GENDRIN : matité sous apexienne atteignant l’espace semi-lunaire de traube
-SIGNE DE ROTCH: matité parasternale droite
-SYNDROME PSEUDO-PLEURÉTIQUE DE PINS: matité postérieure simulant l’épanchement pleural;
s’atténuant en position genu pectorale
Auscultation
-Tachycardie
-Assourdissement des bruits du coeur
-FROTTEMENT PÉRICARDIQUE: signe pathognomonique
. Bruit superficiel fugace de timbre variable: rude ou râpeux (craquement de cuir neuf) ou doux
(frottement de papier de soie)
.Mésocardiaque, n’irradiant pas ( « nait et meurt sur place »)
.Peut comporter 3 composantes mais typiquement comporte 2 composantes systolique et diastolique
réalisant un bruit de va-et-vient
.Varie suivant le temps, la position du patient, la pression du stéthoscope
.persiste en apnée
d-PARACLINIQUE
Biologie :
-Syndrome inflammatoire non spécifique
-Autres selon orientation étiologique
-Sérologie HIV, CMV, Mycoplasma pneumoniae, coxsackie du groupe B
-Tubages BAAR, IDR
Examen radiologique
-Radiographie thoracique F/P:
.cardiomégalie
.simple rectitude du bord gauche de l’ombre cardiaque avec parfois aspect en double contour ;
.un signe du chevauchement hilaire et un signe du recouvrement hilaire avec ouverture de l’angle de
raccordement cardio-phrénique.
.D’autre fois un pédicule court avec augmentation de l’ombre cardiaque qui recouvre le hile
-Radioscopie :
.un pédicule court battant normalement surplombant un gros cœur peu ou pas battant.
.S’il existe un aspect en double contour on note que le contour externe est immobile tandis que le contour
interne reste battant
ECG
-Signes en rapport avec l’inflammation de l’épicarde ventriculaire : réalise les 4 STADES ÉVOLUTIFS DE HOLZMANN
.Stade 1 : sus décalage de ST concave en haut : aspect en « selle de chameau »
.Stade 2 : retour à la ligne isoélectrique de ST avec aplatissement de T après quelques heures à jours
.Stade 3 : négativation de l’onde T
.Stade 4 : retour à la normale de l’onde T après plusieurs semaines
Ces troubles sont diffus concordants sans image en miroir
-L’inflammation des oreillettes réalise un sous décalage de PQ
-Signes en rapport avec l’épanchement
.Bas voltage des complexes QRS
.Alternance électrique (modification de la morphologie de QRS et plus rarement de P et T d’un
battement à l’autre).
Le cathétérisme cardiaque : montre une égalisation des pressions dans les 4 cavités.
3-EVOLUTION
a-Eléments de surveillance
-Constantes : pouls, poids, température, TA, diurèse horaire, FC, FR
-Cliniques : SF (dyspnée, douleur) examen cardiaque
-Paraclinique : échocoeur, ECG, radiographie du thorax
II-FORMES CLINIQUES
A-FORMES SELON L’ABONDANCE DE L’EPANCHEMENT
1-PERICARDITE SECHE
-Douleur, frottement péricardique
-Radiographie du thorax souvent normal
-ECG : troubles de la repolarisation
-Echocardiographie : épaississement des feuillets du péricardique
B-FORMES COMPLIQUEES
1-LA RECHUTE : surtout le fait des péricardites aiguës bénignes, des maladies du système, du RAA.
a-Clinique
Elle entraine 3 conséquences cliniques (Triade de Beck). TRIADE DE BECK
AU NIVEAU DU COEUR : assourdissement des bruits du coeur (un silence de cathédrale « as quite as a church »)
EN AMONT : hyperpression veineuse (hépatomégalie, ascite, oedème des membres inférieurs, turgescence des
veines jugulaires)
EN AVAL : collapsus cardiovasculaire avec pouls rapide filant, pouls paradoxal de Küssmaul (diminution
inspiratoire du pouls, ou chute de plus de 10mmHg de la PAS à l’inspiration).
b-Paraclinique
L’ECG peut montrer, en plus des signes déjà décrits, une alternance électrique.
La radiographie
-une cardiomégalie plus ou moins importante
-aspect en carafe
-signe de recouvrement hilaire
L’échographie
-espace vide d’écho autour du cœur
-aspect de swinging heart
-signes de mauvaise tolérance
-compression des cavités droites
-guide la ponction
Le geste d’urgence à réaliser est la ponction péricardique ou le drainage chirurgical
.Geste d’urgence à pratiquer devant une tamponnade.
.Se fait de préférence
..sous contrôle échographique, en position demi-assise,
..après anesthésie locale
.Les 2 voies les plus utilisées sont :
..a voie sous xiphoïdienne
..la voie parasternale gauche.
Elle permet l’étude cytologique, chimique et bactériologique du liquide.
Discuter le drainage selon l’étiologie et le contexte
a-Clinique
Signes fonctionnels : dyspnée d’effort, hépatalgie, douleur thoracique atypique
Signes généraux : altération de l’état général sans fièvre
Signes physiques
-Signes cardiaques :
.choc de pointe difficilement palpable
.auscultation : bruit protodiastolique surajouté, de timbre aigu : VIBRANCE PÉRICARDIQUE
-Signes périphériques
.D’AVAL : TA pincée ou basse
.EN AMONT : SYNDROME PSEUDO CIRRHOTIQUE DE PICK : gros foie ferme,
douloureux, ascite, OMI, bouffissure du visage avec subictère, jugulaires distendues avec reflux
hépatojugulaire.
b-Paraclinique
Radiographie :
-La présence de calcifications péricardiques diffuses (en coquille d’oeuf) ou localisées, signe le
diagnostic.
ECG : tachycardie sinusale ou autres troubles du rythme, bas voltages de QRS, T aplaties ou inversées,
bifidité de l’onde P.
L’échocardiographie montre l’épaississement du péricarde et limitation de expansion diastolique des
ventricules (signes de constriction)
Le scanner et l’IRM montre l’épaississement et les calcifications péricardiques.
Le cathétérisme cardiaque montre au niveau des ventricules l’aspect en « DIP PLATEAU ».
c-Evolution : se fait souvent par rechutes avec altérations de la fonction hépatique et insuffisance cardiaque
droite réfractaire
B-FORMES ETIOLOGIQUES
1-LES PÉ RICARDITES AIGUË S BÉ NIGNES (IDIOPATHIQUES)
Plus fréquente
Reste un diagnostic d’élimination
Guérit rapidement et complètement dans la majorité des cas
2-PERICARDITE VIRALE
Surviennent généralement après une affection rhinopharyngée chez le sujet jeune.
Le début est bruyant avec douleur et frottement péricardique au premier plan.
Rarement, on note une sérologie positive à certains virus ou d’autres micro-organismes :
Coxsackie, Echovirus, oreillons, Adénovirus, Ebstein- Barr virus, Mycoplasma pneumoniae.
5-PERICARDITES NEOPLASIQUES
-Epanchement abondant séro-hématique ou hémorragique
-Métastatiques ++++
-Récidivantes
6-PERICARDITES PURULENTES
-Terrain débilité : vieillards, éthylique, PVVIH
-Triade : fièvre – foyer infectieux – tamponnade
-Staphylocoque doré++++, H.influenzae et germes Gram –
-Drainage chirurgical
5-AUTRES CAUSES
-Le VIH-SIDA +++
-les péricardites des hémopathies
-les péricardites des collagénoses (LED, PR, sclérodermie)
-les péricardites mycosiques (histoplasmose)
-Les causes parasitaires (toxoplasmose)
-Après chirurgie cardiaque (post commissurotomie ou post péricardotomie), péricardite urémique, Radique,
Dissection Aortique, cause traumatique.
III-DIAGNOSTIC
A-DIAGNOSTIC POSITIF
-Clinique : douleur ; dyspnée ; frottement péricardiaque
-Paraclinique : cardiomégalie (télécoeur) ; stades de Holtzman (ECG) ; échocardiographie pose le diagnostic
B-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Devant la dyspnée
-IVG
-Embolie pulmonaire
Devant la douleur
-IDM
.douleur n’est pas de type inspiratoire constrictive en étau
.ECG montre des images localisées avec miroir
.biologie : augmentation enzymes cardiaque confirme le diagnostic
-Embolie pulmonaire
.terrain : phlébite, risque thrombo-embolique
.douleur : basithoracique
.ECG : aspect S1Q3T3
.échocoeur : dilatation des cavités droites
.diagnostic : scintigraphie, angioscanner thoracique, angiographie pulmonaire
-Dissection aortique : douleur brutale à type de déchirure associées à une IAo et abolition ou diminution
d’un pouls du membre supérieur
Devant IVD :
-cirrhose (pour la péricardite constrictive)
-toutes les causes de défaillance cardiaque droite
IV-TRAITEMENT
A-CURATIF
1-BUTS
-Obtenir la guérison
-Prévenir et traiter les complications
-Prévenir les rechutes
2-MOYENS
a-MHD : repos strict au lit, régime désodé
b-Médicaux
-AINS (Aspégic)
-Oméprazole
-paracétamol (doliprane)
-colchicine : 0,5mg x 2g/l
-diurétique : furosémide
-antituberculeux : RHEZ INH, rifampicine, Ethambutol, pyrazinamide
-ATB
-cortocthérapie : Prednisone : 0,5mg/kg/j
c-Chirurgicaux
-ponction péricardique
-drainage chirurgical
-péricardectomie
-fenestration pleuro-péricardique
3-INDICATIONS
C’est essentiellement le traitement de la cause :
-3 à 4 antituberculeux si la péricardite est tuberculeuse; on peut associer ultérieurement la corticothérapie
-Antibiothérapie non spécifique si péricardite septique
-Corticothérapie si péricardite rhumatismale ou par collagénose
-Anti-inflammatoires non stéroïdiens et colchicine si péricardite aiguë bénigne.
B-PREVENTIF
-PEC correcte et précoce pour éviter les complications
-PEC correcte des infections rhinopharyngées
-vaccination antigrippale
-vaccination antituberculeuse