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11 POINTS A RETENIR
DEFINITION
EPIDEMIOLOGIE
ANATOMIE-PATHOLOGIE
PHYSIOPATHOLOGIE
FORMES CLINIQUES
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
COMPLICATIONS
FORMES MORTELLES
PRONOSTIC
TRAITEMENT
Documentation multimédia
Diaporama
Exemple d'infarctus du myocarde au stade séquellaire de
topographie inférieure avec signes directs en D2, D3, VF
Diaporama
Deux exemples d'infarctus, l'un dans le territoire inférieur,
l'autre dans le territoire antérieur, sur bloc de branche
droit
Diaporama
Deux exemples de scintigraphie cavitaire après infarctus
antérieur
Syndrômes coronariens aigus
1. Définition : Nécrose ischémique d'une partie du myocarde. Conséquence d'une occlusion d'une artère coronaire, sur des
lésions d'athérosclérose. Met en jeu le pronostic vital (mortalité de 10% dans la première année). C'est une urgence, car
le traitement précoce (stratégie de reperfusion) permet d'en limiter la mortalité.
2. Epidémiologie : affection fréquente, 100 000 nouveaux cas d'infarctus par an. Incidence de la maladie plus importante
dans les pays de l'Europe du Nord et en Amérique du Nord (2.5 fois plus que dans les pays méditerranéens et qu'en
France).
3. Athérosclérose : affection de la paroi des vaisseaux consistant en une accumulation de matériel dans la paroi (plaque) et
conduisant à une réduction de sa lumière. Les plaques athéromateuses peuvent être stables (anciennes, peu évolutives)
ou devenir instables (par effet d'inflammation) et occasionner des phénomènes de thrombose. Une thrombose complète
du vaisseau entraîne une ischémie puis la nécrose.
4. Facteurs de risque : L'athérosclérose se développe en fonction de la présence ou non de facteurs de risque dont les
principaux sont : le diabète, l'hypertension artérielle, le tabagisme et l'hypercholestérolémie. La réduction de ces facteurs
de risque permet de réduire le développement de l'athérosclérose et la fréquence des complications.
5.1 L'occlusion d'une artère coronaire entraîne une ischémie myocardique, des lésions
cellulaires puis la nécrose. Ces différentes phases se déroulent en 6-12 heures. Ultérieurement,
le territoire infarci devient fibreux et perd définitivement ses capacités de contraction.
6. Diagnostic de la forme typique, non compliquée. Le diagnostic d'infarctus repose sur l'association de 2 de ces critères :
6.1 La douleur : rétro sternale en barre, à type de crampe ou de constriction, intense, irradiant
vers les mâchoires et e les vaisseaux du cou. Début brutal, la douleur persiste plus de 20
minutes (jusqu'à 3-4 heures).
6.2 Les anomalies de l'ECG : ces anomalies évoluent en plusieurs phases ischémie, lésion puis
nécrose). Ainsi, l'ECG permet le diagnostic de l'infarctus, mais aussi permet de préciser s'il est
aigu, récent ou ancien. En fonction des dérivations ECG sur lesquelles sont visibles ces
anomalies, on peu différencier les infarctus de la paroi postérieure, latérale ou antéro-septale.
6.3 Les marqueurs biologiques : un marqueur de nécrose myocardique est une substance
spécifique de la cellule myocardique décelable dans le sérum en cas de nécrose cellulaire. En
pratique, 2 marqueurs sont utilisés pour le diagnostic de l'infarctus : les CK (fraction MB qui est
spécifique) : apparaissent en 4-6 heures et décelables pendant 2-4 jours ; la troponine I ou T,
plus sensible, décelable entre 3 heures et 10 jours.
7. Evolution de la forme non compliquée : disparition de la douleur en 4-6 heures, hyperthermie pendant 48 heures. Sortie de
l'hôpital en 6-7 jours, re-éducation en centre spécialisé puis reprise souvent possible de l 'activité professionnelle.
8.3 Selon les modifications de l'ECG : en cas d'ECG préalablement anormal (présence d'un bloc
de branche gauche ou d'un pace maker) ou parfois peu ou pas de signe ECG en cas d'infarctus
de petite taille, infarctus sous endocardique ou d'infarctus de la paroi latérale).
8.4.1 Mort subite (1/3 des cas) par fibrillation ventriculaire ou autre trouble du rythme ou de la
conduction.
8.4.2 Choc cardiogénique : défaillance ventriculaire gauche initiale en rapport avec un infarctus
de grande taille ou récidive d'infarctus.
9. Diagnostic différentiel
9.1 Dissection aortique : terrain d'HTA, douleur à irradiation dorsale, souffle systolique,
abolition d'un pouls, pas de modification " ischémique " de l'ECG, pas de marqueur biologique
de nécrose, élargissement du médiastin à la radio pulmonaire. Le diagnostic est confirmé par
l'échographie cardiaque et le scanner (ou l'IRM).
10. Complications
10.4.3 Rupture au niveau d'une paroi libre : tamponnade par épanchement péricardique.
11.1.1 Hospitalisation immédiate, transfert médicalisé, risque de décès par trouble du rythme
11.1.3 Aspirine per os, 75 à 325 mg/j 11.1.4 Stratégie de " reperfusion " : le but est d'ouvrir
l'artère occluse dans les meilleurs délais. Cette stratégie permet de limiter la taille de l'infarctus
et le risque de décès, mais n'est efficace que si elle est appliquée dans les 6 premières heures,
d'où l'urgence de la prise en charge. Les moyens sont, soit le traitement thrombolytique, soit
l'angioplastie.
11.3.4 Re-insertion professionnelle : infarctus non compliqué, arrêt de travail d'un mois, puis
retour à la vie active. Reclassement professionnel selon d'importance de la nécrose, les
complications et séquelles et le type d'activité physique. Reclassement pour les personnels
conducteurs d'engins (SNCF, avion ou PL)
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DEFINITION
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EPIDEMIOLOGIE
Il existe une prédominance masculine, mais la fréquence s'égalise dans les deux sexes 5 à 10
ans après l'âge de la ménopause.
En France, cette moindre fréquence d'infarctus, malgré des facteurs de risque comparables à
ceux des populations témoins dans les pays voisins, appelée paradoxe français, serait liée à
divers facteurs diététiques dont la consommation de vin rouge.
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ANATOMIE-PATHOLOGIQUE
Le plus souvent l'infarctus est du à une occlusion artérielle aiguë développée au contact d'une
plaque athéromateuse, pas nécessairement sténosante, compliquée, c'est-à-dire ulcérée et
rompue. Cette occlusion survient le plus souvent sur un réseau athéroscléreux comportant une
ou plusieurs lésions artérielles tronculaires. Il en résulte une nécrose ischémique du myocarde.
1 - L'occlusion coronaire est due dans 85 % des cas au moins à une occlusion thrombotique.
1.1 - L'occlusion thrombotique est développée au contact d'une rupture de plaque (cf. Chapitre
"Athérosclérose", Plaque Athéroscléreuse Compliquée).
1.2 - Le rôle du spasme est formellement démontré dans la génèse de l'infarctus du myocarde.
Sa fréquence est cependant rare en regard de la fréquence des lésions athéroscléreuses. Il est
du reste le plus souvent surajouté à une lésion athéroscléreuse.
1.3 - Dans des circonstances rares, l'infarctus peut survenir en l'absence de plaque
athéromateuse. Il survient à la faveur d'une anomalie coronaire non athéromateuse :
anomalie d'implantation des coronaires. Circonstance rare, source d'infarctus dans l'enfance
ou chez les sujets jeunes,
artérite inflammatoire :
Takayashu maladie de Horton,
péri-artérite noueuse,
maladie de Kawasaki,
toute autre circonstance pathologique en particulier maladie de système comportant une
vascularite, angéite nécrosante, syndrôme de Wegener...
embolies coronaires. Elles sont rares, elles peuvent être calcaires dans le cas d'un
rétrécissement aortique, septiques dans le cadre d'une endocardite, rarement cruoriques.
Dissection coronaire. A titre non exceptionnel, une dissection spontanée des artères
coronaires peut être responsable de l'infarctus du myocarde.
2 - Athérosclérose coronaire.
2.1 - Elle touche les grosses artères coronaires épicardiques et prédomine sur les premiers centimètres des vaisseaux et
sur les bifurcations. Les lésions sont plus ou moins sténosantes. Schématiquement, tous les degrés existent entre simple
plaque athéromateuse non sténosante et occlusion artérielle athéromateuse complète.
Le plus souvent, les lésions athéroscléreuses ne sont pas limitées au siège de la ou des
sténose(s) ou des plaques athéromateuses les plus apparentes, mais au contraire, infiltrent la
totalité des gros vaisseaux épicardiques.
2.3 - Collatérales
Bien que la circulation coronaire soit de type terminal, il existe assez fréquemment au cours de
l'évolution de l'insuffisance coronarienne un développement d'artères collatérales entre
différents territoires vasculaires.
Le plus souvent, elles s'établissent entre le réseau coronaire droit et le réseau interventriculaire
antérieur par l'intermédiaire des artères septales ou des grosses artères épicardiques
parcourant la surface du ventricule droit comme l'artère marginale ou l'artère du conus.
L'artère circonflexe est, par contre, plus rarement collatéralisée. Lorsqu'elle l'est, c'est le plus
souvent par l'intermédiaire de réseaux provenant de la coronaire droite.
3.2 - Macroscopiquement, l'infarctus apparait comme une zone blanchâtre évoluant en l'espace de quelques semaines
vers une cicatrice fibreuse avec atrophie (diminution d'épaisseur) de la paroi cardiaque concernée. La superficie de la
zone nécrosée apparait toujours plus importante lorsqu'elle est observée depuis l'endocarde que lorsqu'elle est observée
depuis l'épicarde.
A son contact, l'endocarde est altéré et fibreux. Il peut être le siège d'une thrombose
développée au contact de la zone nécrosée.
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PHYSIOPATHOLOGIE
1 - Pour mémoire, les syndromes coronariens aigus ont un mécanisme physiopathologique commun représenté par la
rupture de plaque ou l'érosion de l'endothélium coronaire (moins fréquent que la rupture de plaque, plus fréquemment
observé chez les femmes).
En outre, les thrombi formés au site de la rupture de plaque ou de l'érosion plaquettaire sont
susceptibles d'emboliser dans le lit distal et créer des foyers de nécrose cellulaire, de taille
variable, unique ou multiples, expliquant la libération enzymatique.
Des lésions irréversibles sont constituées au niveau cellulaire après 30 minutes d'ischémie
sévère.
En plus des lésions myocytaires, il existe des lésions cellulaires au niveau des vaisseaux.
L'oedème cellulaire entraine une réduction de la lumière vasculaire et rend compte du
phénomène de non reperfusion parfois observé en cas de levée de l'occlusion thrombotique.
Les lésions sont modifiées par la reperfusion. La reperfusion par un afflux excessif d'ions
calcium et par la libération de radicaux libres cytotoxiques a un effet aggravant sur les lésions
cellulaires évoluées.
L'occlusion d'une artère coronaire épicardique va entrainer la nécrose ischémique de tout ou partie du territoire qu'elle
vascularise. L'étendue de la nécrose sera d'autant plus importante et plus rapide que le territoire vasculaire est de type
terminal. Inversement, l'étendue de la nécrose sera d'autant plus limitée et la nécrose cellulaire interviendra d'autant plus
tardivement que le territoire est plus collatéralisé.
Une réaction inflammatoire se développe à partir du 1er jour et aboutit en l'espace de quelques
semaines à une fibrose cicatricielle au sein de laquelle persistent des amas ou des îlots de
cellules myocardiques fonctionnelles.
Au niveau du coeur entier, la survenue de l'infarctus entraîne un certain nombre de
conséquences mécaniques et électriques.
3.1 - Amputation du potentiel contractile. Il se manifeste par une zone d'akinésie dans le territoire infarci. Cette zone
akinétique est d'autant plus importante que la zone nécrosée est plus vaste.
Elle est partiellement compensée par une hyperkinésie des parois non intéressées par
l'infarctus du myocarde.
Dans les infarctus de petite taille, le volume d'éjection systolique n'est pas modifié. Dans les
infarctus de grande taille, le volume d'éjection systolique s'en trouve amputé.
Les mécanismes compensateurs ont pour effet de maintenir le volume d'éjection systolique et
le débit cardiaque malgré l'amputation du potentiel contractile :
stimulation adrénergique augmentant la fréquence cardiaque et l'état contractile de la zone
non intéressée par l'infarctus,
dilatation du ventricule gauche en diastole par mécanisme de Frank Starling permettant de
maintenir le volume d'éjection systolique malgré la perte de fonction contractile.
Schématiquement, la zone infarcie fait l'objet d'une expansion et la zone non intéressée par la
nécrose d'une dilatation-hypertrophie progressive. Les phénomênes débutent précocément, dès
les 24 premières heures. Ils sont d'autant plus intenses et prolongés que l'infarctus est étendu.
Inexistant dans les nécroses de petite taille (< 15% de myocarde nécrosé), ils sont maximum
en cas d'infarctus antérieur étendu. De même ces phénomènes sont inexistant en cas
d'infarctus non transmural, mais n'apparaissent qu'en cas d'infarctus transmural.
On estime que la dilatation de la zone nécrosée s'effectue par glissement des myocytes
nécrosés les uns sur les autres et amincissement de la paroi. La dilatation de la zone nécrosée
a pour résultat d'augmenter la taille de la cavité ventriculaire gauche et partant, d'augmenter
la contrainte pariétale.
Le remodelage ventriculaire peut-être limité dans son intensité par la limitation de la taille de
l'infarctus du myocarde, en particulier par le traitement thrombolytique, par le maintien de la
perméabilité artérielle même sans intervention sur la taille de l'infarctus, ainsi que par
intervention pharmacologique.
En outre, il apparaît clairement que les inhibiteurs de l'enzyme de conversion ont également un
effet sur la progression de l'athérosclérose au niveau de la paroi artérielle. Des mécanismes
multiples expliquent cet effet protecteur vasculaire des IEC formellement démontré dans des
études déjà publiées (HOPE). D'autres études devraient confirmer cette notion. Il est donc
possible que dans un avenir proche les IEC soient utilisés également à titre de prévention
secondaire de l'athérosclérose.
5 - Conséquences électriques.
5.1 - Au stade initial de l'infarctus, l'ischémie myocardique d'un ou plusieurs groupes cellulaires conduit à la survenue
d'arythmies ventriculaires de type ischémique avec survenue d'extrasystoles ventriculaires, tachycardie ventriculaire ou
fibrillation ventriculaire.
5.2 - A distance de la phase initiale, l'interposition entre le tissu nécrosé et le tissu sain d'une zone bordante pouvant être
ischémique, soumise à une contrainte mécanique excessive, constitue un substrat arythmogène. L'existence au sein de
cette zone bordante de zones à vitesse de conduction différentes constitue autant de possibilités d'arythmies par réentrée.
Ceci explique la fréquence des tachycardies ventriculaires par réentrée à la phase chronique de
l'infarctus du myocarde
5.3 - A ces anomalies électriques observées dans l'infarctus classique, il convient de rajouter les arythmies de
reperfusion. Ces arythmies sont généralement bénignes faites de rythme idio-ventriculaire accéléré de déterminisme très
mal connu. On doit les considérer comme les marqueurs de la reperfusion plutot que comme une complication.
En outre, il existe une élévation majeure des pressions de remplissage du ventricule droit
réalisant un tableau d'adiastolie.
Cette élevation des pressions de remplissage entraine une dilatation cavitaire du ventricule
droit qui, du fait du caractère inextensible du péricarde entraine une compression des cavités
gauches.
Le tableau hémodynamique est assez particulier et associe bas débit et signes droits.
L'évolution et le pronostic sont graves.
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1 - Circonstances de survenue
Le début est souvent brutal, assez fréquemment en dehors de l'effort, pendant le sommeil.
Plus rarement le début peut être d'effort, diurne.
Dans 40 % des cas, l'infarctus du myocarde est inaugural, il représente la première
manifestation clinique de l'insuffisance coronarienne.
Dans 60 % des cas au contraire, cet infarctus survient chez un coronarien connu :
- Cet infarctus survient alors que la maladie coronarienne était cliniquement déclarée soit par
une angine de poitrine stable soit par une angine de poitrine instable, mais ce n'est que
rétrospectivement que le diagnostic est fait, le patient n'ayant pas consulté pour cette angine
de poitrine.
- Une fois sur deux cet infarctus survient inopinément chez un malade dont l'angine de poitrine
paraissait bien stabilisée.
- Dans l'autre moitié des cas, l'infarctus du myocarde survient chez un coronarien connu dont
la symptomatologie angineuse s'est progressivement aggravée avant la survenue de la nécrose
réalisant un angor instable. (Cf chapitre "angine de poitrine", & "angor instable"),
3.1 - L'examen à ce stade est très pauvre, on relève seulement des bruits du coeur sourds, parfois une bradycardie initiale
à laquelle fait suite rapidement une tachycardie ; souvent l'examen n'apporte rien.
3.2 - Devant un tel tableau, l'urgence consiste à infirmer ou affirmer le diagnostic d'infarctus du myocarde aigu en début
d'évolution de manière à assurer la reperfusino de l'artère responsable de la nécrose dans les délais les plus brefs
possibles.
4 - Electrocardiogramme
Seul l'électrocardiogramme permet d'aboutir à un diagnostic de certitude rapide. Il doit être réalisé en première intention,
avant toute autre démarche diagnostique devant le moindre soupçon d'infarctus en évolution. Au besoin, si non
convainquant lors du premier enregistrement, il doit être répété.
4.1 - Trois types de signes électrocardiographiques s'associent et se succèdent à la phase aiguë de l'infarctus du
myocarde.
Le signe le plus précoce est la lésion sous épicardique. Elle se manifeste sous forme d'une
surélévation du segment ST au dessus de la ligne iso-électrique, englobant l'onde T.
Ce signe est précoce, il apparaît dans les minutes qui suivent l'apparition de la douleur.
Parfois il s'observe plus tardivement après quelques heures d'évolution.
Ce signe électrocardiographique persiste pendant toute la première semaine puis s'atténue
progressivement.
Il existe en règle générale dans au moins deux dérivations, il s'accompagne dans les dérivations
faisant face à la nécrose de signes dits en miroir sous forme de lésion sous endocardique. Il s'agit des
classiques signes indirects.
L'onde Q de nécrose est d'apparition plus tardive, entre la 18ème et la 24ème heure, il est
nécessaire de l'observer dans au moins deux dérivations différentes pour affirmer le diagnostic de
nécrose transmurale.
Cette anomalie électrocardiographique affecte le complexe rapide et se présente sous forme d'une
négativité initiale dont l'amplitude excède 1 mV (1 cm) et dont la durée excède 4/100è sec.
4.2 - Localisations électrocardiographiques de l'infarctus suivant les dérivations dans lesquelles apparaissent les signes
directs d'infarctus du myocarde, plusieurs localisations électriques correspondant très schématiquement à des territoires
artériels peuvent être définies.
Lorsque les signes directs intéressent les dérivations précordiales à partir de V1 V2 et parfois
jusqu'au delà de V5, l'infarctus est dit antérieur, il correspond habituellement à un infarctus
intéressant le territoire artériel de l'inter-ventriculaire antérieure.
Lorsque les signes directs intéressent les dérivations D2 D3 et VF, l'infarctus est dit
postérieur ou postéro-diaphragmatique ou inférieur, toutes ces dénominations sont synonymes.
Cet infarctus intéresse habituellement le territoire artériel de la coronaire droite.
Lorsque les signes directs intéressent les dérivations D1, VL, V5, V6, l'infarctus est dit latéral,
il intéresse généralement le territoire de la circonflexe.
Il faut savoir cependant que les différentes localisations électriques sont beaucoup plus
complexes , il existe des associations possibles et que des signes directs d'infarctus du
myocarde peuvent s'observer dans plus d'un territoire artériel et s'observer dans deux
territoires artériels, avec signes directs dans toutes les dérivations antérieures et inférieures
par exemple.
5 - Signes biologiques
les CPK-MB. On est donc amené à doser l'iso-enzyme spécifique du muscle cardiaque, qui
permet de trancher dans les cas litigieux. Son élévation est parallèle à celle des CPK. Son taux
maximum est généralement supérieur à 10 % du taux de CPK total. Les CPK-MB sont
d'ordinaire évaluées en termes d'activité enzymatique et exprimées en Unités Internationales.
On tend à substituer le dosage pondéral des CPK-MB à ces dosages d'activité enzymatique
relativement imprécis.
les iso-enzymes de la CPK sont également utilisés dans le diagnostic de l'infarctus aigu ou
des phénomènes de reperfusion sans que ces dosages soient pour l'instant utilisés en pratique
clinique courante.
5.2 - D'autres dosages que les dosages enzymatiques permettent d'affirmer la destruction myocardique :
dosage de la myoglobine. Il s'agit d'une protéine contenue dans la cellule myocardique
libérée également très précocement après la destruction cellulaire. La caractéristique de ce
dosage est qu'il peut être réalisé au lit du malade. Toutefois, ce test est peu diffusé.
libération des protéines de structure. Les protéines de structure contenues dans la cellule
myocardique sont également libérées mais de façon retardée par rapport au dosage
enzymatique et de façon beaucoup plus prolongé. Il est possible de doser :
La myosine. La myosine cardiaque est différente de la myosine du muscle squelettique et
peut être dosée de façon sélective,
La troponine est spécifique du muscle cardiaque. Il existe plusieurs types de troponine. En
pratique clinique, on dose la troponine T ou la troponine I. La spécificité du dosage de
troponine est de 100%. En d'autres termes, une troponine positive traduit la présence de mort
cellulaire myocardique. L'élévation est relativement tardive à partir de la 4ème - 6ème heure et
prolongée jusqu'au delà du 5ème ou 6ème jour.
Il est important de connaître la cinétique de libération des différents enzymes et différents protéines de structure puisque
suivant le dosage utilisé, on pourra parvenir à un diagnostic biologique très précoce d'un infarctus (dosage de la
myoglobine) ou très spécifique d'un infarctus (dosage de la troponine). Les dosages enzymatiques classiques CK ou CK-
MB ont l'intérêt d'être moins onéreux. La cinétique de libération plus brève des CK-MB permet de dépister des récidives
alors que la libération prolongée de troponine ne le permet pas.
En pratique, on n'utilise plus désormais pour le diagnostic de l'infarctus du myocarde que les
dosages de CK, CK-MB et de troponine. Le dosage des autres enzymes et des autres protéines
de structure n'a pas d'intérêt particulier.
Une mention doit être faite pour la myoglobine dont la libération est très précoce et
très brève. Elle permet un diagnostic biologique plus précoce qu'avec les CK, CK-MB
ou la troponine.
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FORMES CLINIQUES
Infarctus manifesté par un angor banal, sans scène douloureuse hyperalgique, forme assez
fréquente, découverte d'examen électrocardiographique systématique.
Formes indolores : elles représentent 5 à 6 % des cas, elles s'observent avec une grande
prédilection chez les diabétiques. L'infarctus du myocarde est révélé dans ces cas par
l'apparition du syndrome fébrile ou parfois par une complication (embolie artérielle).
Les formes avec douleur ectopique : elles sont relativement peu fréquentes mais très
trompeuses. La douleur peut être ectopique limitée aux irradiations ou parfois avec douleurs
situées de façon aberrante thoracique postérieures, interscapulaires.
Elles sont manifestées assez fréquemment par un tableau torpide, source de retard de
diagnostic.
Il s'agit en règle d'un trouble de conduction ou d'un trouble du rythme inaugural. Il peut s'agir
d'une tachycardie ventriculaire spontanément régressive pais plus souvent d'un trouble de
conduction type bloc auriculo-ventriculaire sur infarctus postérieur ou parfois syndrome
vagotonique (syndrome de SHILLINGFORD).
Un oedème aigu pulmonaire peut inaugurer la scène clinique, la douleur thoracique peut passer
au second plan du tableau clinique et peut faire méconnaitre la diagnostic.
Les formes s'observent assez rarement, la plupart du temps chez les personnes âgées ou
vivant seules.
traumatisme,
infarctus survenant après exploration par coronarographie d'une cardiopathie ischémique,
infarctus post-opératoire découvert dans les suites immédiates d'une intervention chez un
malade connu ou non connu comme coronarien.
7 - Formes du diabétique
Par ailleurs, l'évolution est souvent plus compliquée que chez le non-diabétique.
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DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
1 - La péricardite aiguë peut être le diagnostic assez difficile dans les premières heures de l'évolution. La douleur
thoracique est différente de celle de l'infarctus du myocarde, elle peut en avoir la richesse des irradiations, elle est
cependant modifiée par la position, exagérée par le décubitus, calmée par la position assise. D'autre part, les
mouvements inspiratoires réveillent la douleur ou l'exacerbent.
2 - L'embolie pulmonaire peut prêter à confusion avec un infarctus du myocarde lorsqu'existent des douleurs thoraciques.
La survenue de la fièvre de façon retardée, une chute de la tension artérielle ou l'apparition de signes de choc peuvent
entretenir la confusion.
Le diagnostic est redressé par l'E.C.G.
3 - Dissection aortique.
La média-nécrose peut poser des problèmes diagnostiques très difficiles avec l'infarctus du
myocarde cependant, en règle générale, il n'existe pas de modification électrocardiographique
telle qu'on en observe dans l'infarctus.
4 - Pathologie sous-diaphragmatique
Cholécystite aiguë, ulcère perforé, mais surtout pancréatite aiguë hémorragique peuvent
parfois prêter à confusion avec une nécrose myocardique.
Un état de choc quelle qu'en soit l'origine ou un collapsus prolongé peuvent entrainer des
modifications enzymatiques massives portant entre autre sur les GOT et les LDH. Les CPK sont
exceptionnellement intéressées. Ces modifications enzymatiques sont dues à l'hypoxie
hépatique aiguë observée en présence d'un état de choc.
des modifications enzymatiques portant sur les CPK peuvent s'observer dans l'évolution des
accidents neurologiques aigus ischémiques ou hémorragiques de même qu'en présence d'une
altération du muscle squelettique. Le dosage des iso-enzymes cardiaques de la CPK permet de
redresser le diagnostic.
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COMPLICATIONS
1 - Insuffisance cardiaque.
Suivant l'intensité de l'insuffisance cardiaque, on en décrit deux types de pronostic très
différent.
1.1. Le choc cardiogénique, complication redoutable, observé dans 5% des cas, intéressant plus particulièrement les
sujets âgés. Il traduit en règle la présence d'un infarctus massif, la plupart du temps antérieur ayant détruit plus de 40%
de la masse musculaire du ventricule gauche.
L'évolution du choc cardiogénique est redoutable, lorsque celui-ci est pur, c'est-à-dire lorsqu'il
n'est pas aggravé par une complication d'autre nature, la mortalité est de l'ordre de 70 %
pendant la phase hospitalière.
Tous les intermédiaires peuvent se voir entre l'oedème aigu pulmonaire vrai et la simple
tachycardie avec galop et râles aux bases. Il est d'usage de grader la gavité de l'insuffisance
cardiaque selon les classes de Killip :
Killip 1 : absence de râle aux bases,
Killip 2 : râles crépitants au deux bases,
Killip 3 : râles crépitants sur l'ensemble des deux champs,
Killip 4 : choc cardiogénique.
2 - Troubles du rythme.
Tous les types de trouble du rythme peuvent se voir à la phase aiguë de l'infarctus du
myocarde, suivant leur siège ils revêtent un pronostic différent.
2.1. Troubles du rythme supra-ventriculaires : ces troubles du rythme ont un pronostic bénin, ils sont la plupart du temps
fugaces, mais sont susceptibles lorsqu'ils se pérénisent d'aggraver une insuffisance cardiaque naissante ou d'occasionner
une reprise douloureuse :
extrasystoles auriculaires,
arythmie complète par fibrillation auriculaire,
flutter auriculaire,
tachycardie paroxystique supra-ventriculaire.
2.2. Troubles du rythme ventriculaires
La tachycardie ventriculaire s'observe dans 10% des infarctus, lorsqu'elle survient, elle est
souvent très mal tolérée, aggravant considérablement les conditions hémodynamiques.
L'évolution spontanée de ce trouble du rythme est redoutable, conduisant à la mort par
inefficacité ventriculaire ou par fibrillation ventriculaire.
La fibrillation ventriculaire. Se traduit cliniquement par une mort subite, elle est parfois
annoncée par les extrasystoles ventriculaires ou une tachycardie ventriculaire, mais elle peut
survenir sans prodrome. Ce trouble du rythme d'évolution spontanée toujours mortelle est
corrigé facilement par le choc électrique externe.
Les troubles du rythme ventriculaire peuvent donc revêtir une évolution sévère. Ils sont
susceptibles de survenir sur n'importe quel infarctus quelles qu'en soient la taille et la
localisation. La gravité de leur évolution spontanée opposée à leur bégninité lorsqu'ils sont
détectés précocément et traités rapidement est la principale justification des soins intensifs
cardiologiques et de la surveillance permanente du rythme cardiaque dans les premiers jours
de l'évolution.
Rythme idio-ventriculaire accéléré. Il s'agit d'un trouble du rytme assez rare, dit aussi
tachychardie ventriculaire lente car il a toutes les caractéristiques des tachycardies
ventriculaires hormis la fréquence qui reste basse au voisinage de 100 par minute. Il est plus
particullièrement observé en cas de reperfusion artérielle dont il est considéré être un
marqueur fiable.
3 - Troubles de conduction
3.1. - Les troubles de conduction auriculo-ventriculaires intéressent 15 % des infarctus. Sept fois sur dix, ils surviennent
sur une nécrose inférieure, leur évolution est souvent progressive. Tous les degrés de bloc auriculo-ventriculaire peuvent
s'observer, ils sont généralement bien supportés. Cependant, l'évolution syncopale et la mort subite est possible. Ils
régressent toujours avant le 12ème jour.
L'entrainement électrosystolique temporaire permet d'accélérer le rythme ventriculaire en
attendant la reprise d'une conduction auriculo-ventriculaire normale.
3.2. - Les troubles de conduction intraventriculaires ont un pronostic beaucoup plus péjoratif, ils s'observent également
dans 5% des infarctus. Ils se manifestent par la survenue d'un bloc de branche droit ou d'un bloc de branche gauche qui
dans un cas comme dans l'autre traduisent une nécrose myocardique la plupart du temps antérieure, topographiquement
très étendue. La mortalité en présence d'un trouble de conduction intraventriculaire apparu à la phase aiguë de l'infarctus
atteint 70%.
4 - Complications thrombo-emboliques.
Les complications thrombo-emboliques qu'il s'agisse d'embolies artérielles ou de thromboses
veineuses profondes développées à la faveur du décubitus représentaient autrefois des
complications sévères, aggravant l'évolution spontanée de l'infarctus.
5 - Récidive ischémique.
Une récidive de manifestations ischémiques survient avec une fréquence de 10 à 15 % à la
phase initiale de l'infarctus du myocarde.
Dans ces cas, il est toujours bien difficile d'affirmer la récidive de l'infarctus du myocarde même
avec l'observation très précise de l'électrocardiogramme ou des dosages enzymatiques.
Toujours est-il qu'en cas de récidive ischémique ou même simplement en cas de récidive
douloureuse ne faisant pas sa preuve, l'indication de coronarographie est formelle de manière à
préciser la diffusion des lésions et de vérifier la perméabilité de l'artère responsable de la
nécrose.
6 - Autres complications
A l'ère de la thrombolyse, il est devenu rare du fait de la moindre fréquence des infarctus
étendus.
Les principales complications procurées par l'anévrysme pariétal sont l'insuffisance cardiaque,
les embolies artérielles et les tachycardies ventriculaires.
7 - Complications à distance
Après la phase de convalescence et de guérison, l'infarctus du myocarde peut se compliquer
par :
une insuffisance cardiaque d'apparition progressivement croissante due à la détérioration
progressive de la qualité contractile de la zone non intéressée par la nécrose au cours du
remodelage ventriculaire. (cf supra)
une récidive de l'angine de poitrine,
une récidive d'infarctus du myocarde,
des troubles du rythme qui peuvent être une extrasystolie ventriculaire banale ou des
troubles du rythme ventriculaire plus graves comme une tachycardie ventriculaire évoluant en
salve ou survenant à l'occasion de l'effort,
enfin la mort subite demeure toujours possible précisément à la faveur de troubles du rythme
ventriculaire sous forme de fibrillation ventriculaire.
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FORMES MORTELLES
Il faut souligner que ces troubles du rythme ventriculaire graves surviennent indépendamment
de l'importance de la nécrose, ils peuvent s'observer aussi bien en présence d'une nécrose
myocardique massive qu'en présence d'une nécrose myocardique de topographie limitée.
La mortalité pré-hospitalière est difficile à chiffrer. Elle serait selon certaines estimations
largement supérieure à la mortalité observée en cours d'hospitalisation. En France, un moyen
indirect de l'estimer découle des études épidémiologiques sur la mort subite (60 000 à 70 000
morts subites en France annuellement). La moitié de ces morts subites serait due à un
syndrome coronarien aigu comme infarctus ou angine de poitrine instable. On peut donc
estimer que 30 000 décès pré-hospitaliers par infarctus du myocarde surviennent annuellement
en France.
Cela a comme corollaire la nécessité d'une hospitalisation précoce dès le début clinique de la
douleur si possible par ambulance médicalisée et éventuellement sous traitement anti-
arythmique.
2 - Les formes mortelles hospitalières représentent actuellement moins de 10% des infarctus pendant le 1er mois de l'évolution.
Par la suite, le risque de décès s'amenuise mais persiste jusqu'à la fin du premier mois.
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PRONOSTIC
Pour mémoire, le pronostic de l'infarctus du myocarde à distance de la phase initiale dépend de 4 facteurs :
La diffusion des lésions coronaires,
La récidive ischémique,
L'altération de la fonction ventriculaire gauche,
La stabilité électrique du coeur.
1 - Moyens d'exploration
En pratique, la scintigraphie au Thallium est très difficilement interprétable après infarctus du myocarde,
particulièrement dans les 15 premiers jours suivant la phase initiale. La détection de la viabilité myocardique par cette
méthode est aléatoire. En outre, elle permet difficilement d'estimer la diffusion des lésions coronaires.
Coronarographie sélective
E Elle a l'avantage de materialiser les lésions et de montrer le nombre de troncs atteints ainsi
que de donner des renseignements très précis sur la fonction ventriculaire gauche résiduelle.
Toutefois, cet examen ne permet pas d'appréhender l'ischémie résiduelle. Il s'agit d'un examen
anatomique et non pas fonctionnel de la circulation coronaire.
2 - En pratique
Tout infarctus du myocarde à distance de la phase initiale doit être soumis à :
Une épreuve d'effort précoce et différée en l'absence de contre-indication (insuffisance
ventriculaire gauche mal stabilisée, troubles du rythme ventriculaire documentés persistants,
manifestations angineuses résiduelles),
Un enregistrement Holter de 24 heures,
Un enregistrement des potentiels tardifs.
Une échographie destinée à apprécier la fonction ventriculaire gauche résiduelle, l'absence de
complications septale ou valvulaire, l'absence de thrombus mural en particulier apical en cas
d'infarctus antérieur.
2.1. - La découverte d'anomalies rythmiques, ou de marqueurs du risque rythmique comme la présence de potentiels
ventriculaires tardifs ou la découverte de tachycardie ventriculaire soutenue ou non soutenue sont des facteurs de
mauvais pronostic.
Une épreuve d'effort positive après infarctus du myocarde impose une coronarographie.
En principe, hormis ces cas, il n'y a pas d'indication de coronarographie que l'infarctus ait été
ou non thrombolysé.
En fait, cet examen est souvent réalisé de parti pris et des signes ischémiques résiduels
recherchés à postériori lorsque d'autres anomalies que celles intéressant l'artère de la nécrose
ont été découvertes.
2.3. - En cas d'altération sérieuse de la fonction ventriculaire gauche (fraction d'éjection inférieure à 0.40), même en
l'absence de phénomènes d'insuffisance ventriculaire gauche, la prescription d'IEC est nécessaire.
La coronarographie doit être sérieusement envisagée, d'autant que le sujet est plus jeune.
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TRAITEMENT
1 - Traitement d'urgence
Calmer la douleur
Prévenir la mort subite des premières minutes et des premières heures de l'évolution
Limiter la taille de l'infarctus du myocarde par une recanalisation précoce.
Très récemment, un thrombolytique de troisième génération a été mis à disposition obtenu par
mutation délétion de la molécule originale d'activateur tissulaire du plasminogène. Il s'agit du
TNK-tPA ou tenecteplase, dont la posologie est adaptée au poids.
Dans le futur, il est possible que les thrombolytiques soient associées avec des anti-
plaquettaires puissants tel l'abciximab (bloqueur des récepteurs plaquettaires membranaires
glyco-protéiques IIb/IIIa, siège de la voie finale commune de l'agrégation). Ces médicaments,
en association avec les thrombolytiques, ont été démontrés capables d'augmenter la vitesse et
la qualité de la reperfusion artérielle et ont été démontrés supérieurs aux thrombolytiques
classiques sur le risque de décès + récidive d'infarctus à un mois (GUSTO V).
Pour mémoire, c'est avec le traitement thrombolytique qu'on a pu établir de façon formelle que
la recanalisation précoce à la phase aiguë de l'infarctus du myocarde permettait de réduire la
taille de l'infarctus du myocarde, de préserver la fonction systolique du ventricule gauche et de
réduire la mortalité.
On sait que l'efficacité du traitement thrombolytique s'exerce jusqu'à la 12ème heure : au delà
de la 12ème heure suivant le début des symptômes, aucun bénéfice significatif n'a été
démontré par le traitement thrombolytique.
L'héparine par voie veineuse est considérée comme un adjuvant obligatoire du traitement
thrombolytique.
Elle est de toute façon indispensable pour les infarctus non thrombolysés.
A ce jour, la supériorité de l'angioplastie directe par rapport au traitement thrombolytique en terme de réduction de la
mortalité n'a pas été démontrée. Quelques essais de petites tailles ont initialement suggérés qu'un bénéfice supérieur
pouvait être obtenu par cette méthode thérapeutique.
Cette impression n'a pas été confirmée par le registre du MITI conduit dans l'état de Washington aux Etats-Unis et n'a
pas été confirmée par l'étude dite GUSTO IIb qui a comparé traitement thrombolytique contre angioplastie directe. Un
léger bénéfice s'est dégagé en faveur de l'angioplastie directe dans les premiers jours suivant le début de l'infarctus mais
disparaissant totalement au 6ème mois.
Depuis, d'autres registres ont été publiés. Il semble que l'angioplastie directe permette une
amélioration du pronostic de l'infarctus aigu par rapport au traitement thrombolytique. Cela
dépend beaucoup du volume de malades traités dans le centre considéré et de l'expérience des
opérateurs.
Traitement bêta-bloqueur.
La plupart des bêta-bloqueurs actuellement en usage ont été démontrés efficaces sur la
réduction de la mortalité de l'infarctus du myocarde dans les premiers mois d'évolution. Il est
d'usage de les administrer dès l'arrivée aux soins intensifs, par voie veineuse relayée
secondairement par la voie orale.
Les contre-indications à l'usage des bêta-bloqueurs sont la présence d'une bradycardie initiale,
de tension artérielle initialement basse, d'insuffisance cardiaque patente ou latente
Statines.
Ces médicaments sont les inhibiteurs de l'HMG co-enzyme A. Ils sont utilisés pour réduire le
taux de cholestérol. Ils ont été démontrés efficaces dans la prévention secondaire des récidives
d'événement coronarien après un premier épisode comme un infarctus du myocarde.
Initialement prescrits à distance de la phase initiale, on sait désormais que leur prescription
très précoce permet d'obtenir une réduction très significative des événements coronariens par
rapport à une prescription retardée. Des règles très précises ont été émises sur les objectifs du
traitement par statines (cf. chapitre "Prévention de la maladie coronaire").
Insuline.
Chez le diabétique de type II, l'insulinothérapie est recommandée à la phase aiguë de
l'infarctus du myocarde et pour les 6 à 12 semaines qui suivent. Cette thérapeutique permet
d'améliorer le pronostic d'un infarctus chez le diabétique.
1.3 - Indications
L'hospitalisation en unité de soins intensifs coronariens est obligatoire pour tout infarctus.
L'administration d'aspirine est obligatoire sauf contre-indication pour tous les infarctus.
La reperfusion est le traitement le plus efficace de l'infarctus du myocarde. Le traitement
thrombolytique est administré systématiquement à tout patient en l'absence de contre-
indication se présentant dans les 12 premières heures de l'évolution. L'efficacité du traitement
thrombolytique est maximale dans les trois premières heures de l'évolution mais elle est encore
sensible jusqu'à la 6ème heure et jusqu'à la 12ème heure d'évolution. Au delà de la 12ème
heure, on admet qu'il n'y a pas d'intérêt et peut-être même des risques à l'administrer.
60 à 70 % des infarctus devraient bénéficier d'une reperfusion soit par thrombolyse soit par
angioplastie primaire compte tenu des délais d'hospitalisation.
Si les patients n'ont pas été soumis à une reperfusion quelle qu'en soit la raison, toutes les
autres thérapeutiques s'appliquent sans exception.
Les IEC doivent être introduits dès les premières heures ou premiers jours de l'infarctus en
cas d'infarctus antérieur, d'infarctus compliqué d'insuffisance ventriculaire gauche ou
d'infarctus avec altération significative de la fonction ventriculaire gauche (fraction d'éjection
inférieure à 40%).
2.1 - Objectifs
Eviter la mort
Eviter les récidives
Eviter les complications en particulier rythmiques, thromboemboliques et hémodynamiques
(insuffisance cardiaque).
Traiter les manifestations ischémiques récidivantes éventuelles.
3.1 - Objectifs
Antiplaquettaires systématiques. Ils ont été démontrés efficace dans la prévention secondaire
des événements vasculaires après infarctus. Aspirine ou clopidogrel (Plavix).
Chaque fois que cela est possible, on doit conseiller un réentrainement à l'effort. En l'absence
de contre-indication, sans qu'on ait la certitude que cette approche thérapeutique modifie le
pronostic de l'infarctus du myocarde, on a la certitude qu'il modifie le vécu psychologique de la
maladie et permet au patient de reprendre une activité physique plus complète et plus précoce
qu'en l'absence de réentrainement à l'effort.
IEC au long cours, ces médicaments ont également été démontrés efficaces sur la réduction
de la mortalité à distance de la phase initiale. Les IEC sont administrés aux infarctus avec
altération sérieuse de la fonction ventriculaire gauche ou compliqués d'insuffisance ventriculaire
gauche à la phase initiale.
Pour mémoire, les IEC sont efficaces pour retarder la progression de la maladie coronaire. Leur
indication risque d'être systématique dans le futur.
la place des anti-coagulants oraux est actuellement mal définie. Autrefois ils étaient
systématiquement presrits.
Un reclassement professionnel pourra s'avérer nécessaire chez les sujets dont la profession
exige des efforts intenses ou chez les sujets occupant un poste à hautes responsabilités
(personnel roulant de la S.N.C.F., personnel navigant des compagnies aériennes...).
Législation
Législation sur les permis de conduire. Infarctus imcompatible avec permis poids lourds et transport en commun.
Les inotropes positifs ne sont utilisés qu'en cas de choc cardiogénique, dans l'attente d'une
exploration hémodynamique complète ou dans l'attente d'une chirurgie réparatrice type
chirurgie de perforation septale de rupture de pilier de la mitrale ou de rupture pariétale.
En cas de choc cardiogénique pur, les inotropes positifs sont généralement inefficace pour
rétablir une situation hémodynamique compatible avec la survie.
C'est dans ces cas, choc cardiogénique pur avec situation hémodynamique incontrôlable qu'une assistance circulatoire
mécanique peut être proposée par contre-pulsion intra-aortique. La revascularisation urgente par angioplastie chez ces
sujets améliore le pronostic à long terme.
4.3 - Rupture septale, rupture du pilier de la mitrale, rupture cardiaque. Chirurgie sous CEC.
4.4 - Pour mémoire, les complications thromboemboliques de l'infarctus du moycarde sont devenues rarissimes avec
l'utilisation des thrombolytiques et de l'héparine à titre systématique.
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