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Observation médicale

I. Etat civil

- Nom :

- Prénom :

- Sexe :

- Age ou date de naissance :

- Lieu de naissance :

- Ethnie :

- Profession :

- Adresse :

- Date d’entrée :

II. Motifs de consultation

Ils sont uniquement représentés par les plaintes du malade, c'est-à-dire les
signes découverts par le malade et qui ont motivé la consultation de ce patient.

Il faut énoncer ces signes en les regroupant par appareil et par ordre
d’importance.

III. Histoire de la maladie

Le malade décrit les signes qu’il présente. Il est préférable de l’écouter,


cependant on peut intervenir pour faire préciser un caractère du signe décrit. Ces
signes doivent être recueillis en précisant la date d’apparition et éventuellement
de disparition ; et les caractères de ces signes à savoir :

 Pour la douleur par exemple : type, siège, durée, intensité, horaire,


facteurs déclenchants ou calmants, les irradiations, les signes associés, les
facteurs d’aggravation, la périodicité.

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 Pour les vomissements par exemple : date d’apparition, durée, horaire,
rythme, couleur, odeur, facteurs déclenchants ou calmants, facteurs
d’aggravation, signes d’accompagnement.

Le malade décrit certains signes de façon exagérée ou même les qualifier d’un
terme médical inapproprié. Exemples :

 Parler d’asthme alors que c’est la dyspnée cardiaque.


 Dysenterie alors que c’est de la diarrhée.
 Sciatique alors que c’est la claudication intermittente.

Il faudra noter ces signes en respectant l’ordre d’apparition et préciser


l’intervalle de temps séparant la survenue de ces signes.

Quelques soient les troubles dont se plaint le patient on doit l’interroger sur
l’existence ou non de troubles d’autres appareils.

Préciser la modification éventuelle du sommeil et du poids.

Il faudra en plus noter si le malade a eu à consulter déjà pour ces mêmes causes
dans une autre structure sanitaire, le traitement reçu ainsi que son efficacité (ici
on peut aussi s’intéresser aux traitements traditionnels subis).

L’interrogatoire doit être très poussé de sorte que même les signes apparus puis
disparus secondairement au cours de l’évolution puissent être détectés.

IV. Les antécédents

4-1. Personnels

4-1-1. Médicaux

 Diabète
 HTA
 Asthme
 Drépanocytose

4-1-2. Chirurgicaux

 Rechercher une maladie ayant nécessité une intervention chirurgicale.

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4-1-3. Le mode de vie

 Rechercher une notion de tabagisme ou de consommation d’alcool ou


d’autres excitants
 Préciser le temps de sommeil par jour
 Rechercher une notion de stress

NB : pour des maladies comme le diabète et l’HTA, il faut préciser si elles sont
suivies et bien traitées.

4-2. Familiaux

 Préciser l’existence de tare familiale (diabète, HTA…)

4-3. Obstétricaux (chez le sujet de sexe féminin)

 Préciser la puberté, les grossesses, la notion d’allaitement et la ménopause

NB : - pour les règles : date d’apparition, durée du cycle, régularité, existence de


douleur et/ou de leucorrhées.

- pour les grossesses : nombre de grossesses, nombre d’accouchements,


nombre d’avortements (provoqués ou spontanés).

V. Examen physique

5-1. Examen général

Le malade doit être détendu, mis en confiance pour éviter des réactions qui
risqueraient de fausser l’examen.

5-1-1. L’état général

Son appréciation peut fournir des renseignements précieux quant au diagnostic


de la pathologie du malade :

 Ictère
 Maigreur
 Obésité

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 Pâleur
 Œdèmes
 Déshydratation
 Faciès figé, tremblement du Parkinsonien
 Marche fauchant de l’hémiplégique
 Asymétrie du visage de la paralysie faciale
 Goitre, exophtalmie et agitations → Basedow
 Visage cyanosé, turgescence des veines jugulaires, polypnée superficielle
→ maladie cardiaque

5-1-2. Les constantes

Leur mesure est indispensable à un examen physique digne de ce nom :

 Température
 Pouls
 Tension artérielle
 Fréquence respiratoire
 Poids
 Taille
 Diurèse

5-2. L’examen des appareils

Quel que soit le trouble qui amène le malade à consulter, l’examen doit être
complet. Pour chaque organe ou système, il faut rechercher avec minutie les
signes pathologiques pouvant traduire la souffrance de cet organe ou système.
On commence par l’appareil (ou système) d’appel c'est-à-dire l’appareil
(système) qui paraît à priori le plus atteint. Cet examen se fera en quatre (04)
temps dont la chronologie doit être rigoureusement respectée :

 Inspection
 Palpation
 Percussion
 Auscultation

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5-2-1. L’appareil cardiovasculaire

5-2-1-1. L’inspection

Elle ne donne de renseignements qu’en cas de dilatation cardiaque qui se


manifestera par un soulèvement en masse de toute l’aire pré-cardiaque.

Il faut préciser les caractères du choc de pointe. Normalement il est situé au


niveau du 4ème EIC ou du 5ème EIC gauche un peu en déclin de la ligne
mamelonnaire. Parfois il visible qu’à vue frisant, parfois même invisible.

On peut avoir une saillie anormale au niveau de :

 2ème ou 3ème EIC gauche dans l’hypertension artérielle pulmonaire


 2ème EIC droit dans la région sus-claviculaire droite dans l’anévrysme de
l’aorte.

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5-2-1-2. La palpation

Elle s’effectue chez un sujet en décubitus dorsal puis en décubitus latéral


gauche. L’examinateur se place à droite du malade, applique la paume de sa
main droite sur la région précordiale à la pointe du cœur puis à la base.

Normalement : le choc de pointe est ressenti comme une chiquenaude


punctiforme localisée, mieux perçue en décubitus latéral gauche. La palpation de
la base ne perçoit rien mais parfois on peut percevoir la traduction tactile du B 2
chez le sujet emphysémateux ; il est difficilement perçu et est contemporain au
pouls.

Pathologique : quand le volume du cœur augmente, le choc de pointe se


modifie :

 En cas d’IVG : le choc de pointe est abaissé, parfois sous forme de masse
soulevant toute la région précordiale.
 En cas d’IVD : il est dévié à gauche
 On peut avoir un choc en dôme de Bard globuleux ou un choc étalé
comme la surface d’une paume de main.
 Il peut y avoir une modification de l’intensité en rapport avec une obésité,
une maigreur ou une pathologie :
 Le choc de pointe diminue en cas d’emphysème, d’épanchement
péricardique de grande abondance.
 Il augmente en cas d’insuffisance aortique et de maladie de
Basedow.
 On peut être en présence de battements anormaux : dans les
hypertrophies ventriculaires droites, on note le signe de Harzer

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(malade en décubitus dorsal en inspiration profonde en glissant le
pouce sous l’appendice xiphoïde, la perception d’une impulsion
systolique de haut en bas et de gauche à droite signe une
hypertrophie ventriculaire droite).
 On peut avoir un frémissement cataire diastolique d’emblée
maximum, allant crescendo dans le rétrécissement mitral
 On peut aussi avoir un frémissement systolique à la base (Thrill)
dans le rétrécissement aortique.

5-2-1-3. La percussion

Elle n’a d’intérêt que dans le cadre des péricardites abondantes ou de très gros
cœur. L’existence d’une matité très nette débordant le bord du sternum dans
l’angle cardiophrénique et à gauche de la ligne médioclaviculaire, doit faire
rechercher une péricardite avec épanchement.

Le signe de Rotch : matité du bord interne du 5ème EIC droit.

Le signe de Gendrin : matité de l’espace semi-lunaire de Traube.

Le signe d’Ewart : quand la matité cardiaque forme un angle obtus avec la


matité hépatique.

Le signe de Pins : matité perçue à la partie postérieure gauche du thorax


disparaissant en position genupectorale.

5-2-1-4. L’auscultation

Il faut ausculter tout l’hémithorax gauche en avant dans l’aisselle et même en


arrière ainsi que le long du bord droit du sternum.

Le foyer mitral est examiné au niveau de la pointe.

Le foyer aortique au niveau du 2ème EIC droit extrémité interne.

Le foyer tricuspidien au niveau de la base de l’appendice xiphoïde.

Le foyer pulmonaire au niveau du 2ème EIC gauche extrémité interne.

 Sur un cœur normal on entend 2 bruits :

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 Le 1er bruit ou B1 : maximum au foyer mitral, assez lourd et
prolongé correspondant à la fermeture des valves mitrales et
tricuspides.
 Le 2ème bruit ou B2 : maximum à la base, plus sec, presque claqué,
plus bref que B1 ; correspond à la fermeture des valves sigmoïdes,
aortiques et pulmonaires.
 Entre B1 et B2 : on a un petit silence qui correspond à la systole
ventriculaire.
 Entre B2 et B1 : grand silence correspondant à la diastole
ventriculaire.
 Le rythme est normalement régulier avec une fréquence de 60 à 80
battements/minute.

 Pour un cœur pathologique, il peut y avoir :

 Des modifications des bruits du cœur :


 Eclat de B1 dans le rétrécissement mitral (RM)
 Dédoublement de B2 à la pointe dans le RM
 Bruit de galop gauche plus fréquent et mieux perçu en
décubitus latéral gauche et en expiration, témoigne d’une
insuffisance ventriculaire gauche (IVG)
 Eclat de B2 au foyer pulmonaire témoigne d’une HTA ou
d’un rétrécissement aortique (Rao)
 Eclat de B2 au foyer aortique témoigne aussi d’une HTA ou
d’un Rao mais ici il est plus intense et est associé à des
troubles métaboliques

 Des bruits surajoutés : ce sont les souffles et les frottements


 Le frottement péricardique : superficiel, mésocardiaque,
sans irradiation, mésosystolique et mésodiastolique,
d’intensité et de timbre variable tantôt doux. Il est fugace,
variable selon la position du malade et la pression du
stéthoscope sur la paroi thoracique, persiste en apnée. Il peut
être entendu en cas de péricardite avec épanchement de
moyenne abondance à la limite supérieure de l’épanchement.
Dans les péricardites de grande abondance, il est plus marqué

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ou remplacé par un assourdissement des bruits du cœur à la
base.

 Les souffles :
- Dans l’insuffisance mitrale (IM) : holosystoliques,
apexiens, mieux perçus en décubitus latéral gauche,
irradiant vers l’aisselle gauche, parfois pouvant être
entendus dans le dos d’intensité variable, de timbre en jet
de vapeur.
- Dans les communications inter-ventriculaires (CIV) :
holosystoliques, mésocardiaques, siègent au niveau du
4ème EIC gauche, irradiant en rayons de roue, intenses
parfois frémissant, de timbre rude.
- Dans les insuffisances tricuspidiennes (IT) :
holosystoliques, xiphoïdiens, irradiant vers la pointe sans
la dépasser, de timbre en jet de vapeur, d’intensité
variable augmentant à l’inspiration, c’est le signe de
Carvalho.
- Dans les insuffisances aortiques (IAo) : diastoliques,
siègent au foyer aortique, irradiant vers le bord gauche du
sternum, d’intensité croissante ; de timbre doux, humé
aspiratif. Parfois il n’est entendu que le long du bord
gauche du sternum.
- Dans le Rao : mésosystoliques, siègent au foyer aortique,
irradient vers les vaisseaux du cou, intenses parfois
frémissants.
- Dans le rétrécissement pulmonaire : mésosystoliques,
siègent au foyer pulmonaire, irradient vers la clavicule
gauche et vers l’espace inter-scapulo-vertébral, de timbre
grave intense parfois frémissant.

 Les souffles continus : passent en pont sur les bruits du


cœur. Exemple : dans la persistance du canal artériel, ils
continuent au 1er et 2 ème EIC gauches, irradient dans le dos,
de timbre tunellaire, intenses.

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 Les souffles fonctionnels : perçus dans les états
hyperkinétiques ou en cas de distension des cavités sans
atteinte anatomique de la valve. Schématiquement, ils ont
certaines caractéristiques : moins intenses, n’irradient pas, se
modifient selon que le patient est en inspiration ou en
expiration, varient d’un examen à l’autre.

 Les troubles du rythme, il peut y avoir :


 Arythmie respiratoire : irrégularité du rythme avec
accélération lors de l’inspiration

 Extrasystoles : ce sont des irrégularités du rythme survenant


lors de contractions prématurées

 Tachycardie

 Bradycardie

5-2-1-5. Les vaisseaux :

 Les veines :
 Examiner les jugulaires : éventuelle turgescence
 Recherche de phlébite des membres inférieurs
 Recherche de varices ou de circulation veineuse collatérale (CVC)

 Les artères :
 Recherche du pouls qui renseigne sur le rythme cardiaque et l’état
du système artériel
 Le pouls normal est la perception de pulsations espacées au nombre
de 60 à 80 par minute
 Le pouls pathologique :

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 Dans la fièvre typhoïde on note une bradycardie
(dissociation pouls-température) et un soulèvement en deux
temps du pouls.
 Le pouls de Corrigan (ample, bondissant, dépressif,
défaillant à la fin de l’onde) dans l’IAo
 Pouls ample, dur et tendu dans l’HTA
 Le pouls du collapsus : petit, rapide, filant et parfois
imprenable
 Le pouls paradoxal de Kusmaul : s’affaiblit à l’inspiration
dans la péricardite à épanchement

NB : le pouls peut être palpé à plusieurs régions du corps :

- Pouls radial : côté externe de la face de flexion du poignet


- Pouls cubital : côté interne de la face de flexion du
poignet
- Pouls huméral : face interne du bras
- Pouls axillaire : creux axillaire
- Pouls fémoral : pli de l’aine
- Pouls poplité : creux poplité à son bord externe
- Pouls pédieux : croisement de la ligne passant entre le 4 ème
espace interdigital et le tubercule de chassaignère
- Pouls tibial postérieur : face postérieure de la malléole
interne
- Pouls carotidiens : au niveau des carotides

La mesure de la TA (tension artérielle) ; l’auscultation des artères surtout les


carotidiennes et la recherche de trainées lymphangitiques terminent l’examen
des vaisseaux.

Pouls radial Pouls cubital

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Pouls huméral ou brachial Pouls fémoral

Pouls poplité Pouls pédieux

Pouls tibial postérieur

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5-2-2. L’appareil respiratoire

5-2-2-1. Les voies aériennes supérieures

 Explorer les deux conduits auditifs externes et le tympan


 Explorer les fosses nasales
 Explorer les sinus (caractère douloureux ou non)

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5-2-2-2. Examen pleuro-pulmonaire

5-2-2-2-1. Inspection

 Rechercher la présence de cicatrices, d’abcès, de traumatismes, de


fistules, d’asymétrie, de voussure
 Rechercher une rétraction d’un hémithorax et un pincement des espaces
intercostaux signant une atélectasie
 Rechercher une dilatation d’un hémithorax et un élargissement des
espaces intercostaux signant une pleurésie ou un pneumothorax
 Evaluer l’ampliation thoracique globale et celle de chacun des hémithorax
 Préciser l’existence éventuelle de tirage

5-2-2-2-2. Palpation

Elle renseigne sur le rythme respiratoire et sur les vibrations vocales.


Normalement :

 Chez l’adulte la fréquence respiratoire varie de 16 à 20 inspirations par


minute.
 Chez l’enfant elle varie de 24 à 32 inspirations par minute.

La technique consiste à demander au malade de répéter le chiffre 33 (ou à


prononcer le prénom Boubacar) les mains appliquées bien à plat successivement
sur chaque hémithorax dans les différentes régions de haut en bas.

Les résultats attendus peuvent être normaux et les vibrations vocales sont
transmises à la paroi sous forme d’un frémissement léger et rapide.

Les résultats sont pathologiques lorsque les vibrations vocales sont augmentées
témoignant d’une condensation du parenchyme pulmonaire rencontrée dans les
syndromes suivants : condensation pulmonaire, caverne pulmonaire et
atélectasie. Ils sont aussi pathologiques quand les vibrations vocales sont
diminuées témoignant de l’existence de masse liquide ou de gaz entre le
parenchyme et la main rencontrée en cas de pleurésie ou de pneumothorax.

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5-2-2-2-3. Percussion

La technique consiste à appliquer la main gauche à plat sur le dos et exercer une
légère pression. Les doigts, en particulier le médius et l’index doivent être
appliqués dans les espaces intercostaux. Le médius de la main droite recourbé à
angle droit frappe perpendiculairement à la paroi de la phalangine de l’index et
du médius de la main gauche. Il faut percuter par 2 ou 3 coups successifs égaux
et également espacés. Le poignet seul doit être mobile ; l’avant bras ne doit
jouer aucun rôle. Le résultat attendu en l’absence de pathologie est une sonorité
normale.

En cas de pathologie on peut être en présence d’une sonorité diminuée ou


matité qui traduit une condensation du parenchyme sous-jacent ou un
épanchement liquidien dans la plèvre. La matité se rencontre dans la
condensation pulmonaire, la caverne pulmonaire, l’atélectasie et la pleurésie. La
sonorité peut être augmentée aussi en cas de pathologie : c’est le tympanisme
qui traduit un épanchement gazeux dans la plèvre ou un emphysème pulmonaire.
Il se rencontre dans le pneumothorax.

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5-2-2-2-4. Auscultation

Elle se fait à l’aide d’un stéthoscope qui amplifie les bruits perçus et dont le
pavillon est posé successivement en des endroits symétriques. Le malade est
assis, l’examinateur lui demande de respirer calmement mais de façon ample
avec la bouche sans faire de bruit.

Les résultats attendus sont :

 Normalement la respiration donne 2 bruits :


 Le 1er bruit glottique correspond au passage de l’air dans la
trachée et à travers le larynx. Il est mieux perçu au niveau des
régions para-sternales.
 Le 2ème bruit ou murmure vésiculaire correspond au passage de
l’air dans les bronchioles et les alvéoles générant ainsi un bruit de
faible intensité, de tonalité douce, variable avec les mouvements
respiratoires (augmente en inspiration pour diminuer en
expiration).
 L’auscultation de la voix haute et de la toux entraîne une
perception d’un bruit qui paraît lointain tandis que la voix
chuchotée est inaudible.

 Pathologiques :
 Murmure vésiculaire aboli : pleurésie, pneumothorax ou
atélectasie
 Bruits surajoutés sont les souffles, les râles ou les frottements :
 Les souffles : ils sont dus à la transmission exagérée du
bruit glottique par modification pathologique du
parenchyme pulmonaire ou par un épanchement
pleural. Il existe différents types de souffles (voire
tableau ci-dessous).

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Souffles Intensité Tonalit Timbre Temps de la Valeur sémiologique
é respiration
Tubaire Forte Elevée Rude Inspiration Condensation pulmonaire
+++
Caverneux Forte Creux I : +++ Transmission par la caverne
E: entourée de parenchyme
condensé
Tubo-pleural Forte Elevée I : rude Condensation pulmonaire,
E : doux pleurésie
Pleurétique Faible, Elevée Aigu E : +++ Pleurésie
doux, I : +/-
voilé,
lointain
Amphorique Faible Elevée Métallique E : +++ Pneumothorax
I : +/-
Weezzing Forte, Obstruction partielle et
perçu localisée de la trachée ou
sans d’une grosse bronche par
stéthosco une tumeur ou un corps
pe à étranger
distance
et par le
malade
I : inspiration E : expiration

 Les râles : ce sont des bruits pathologiques qui naissent


dans les alvéoles ou les bronches. Leur caractère
fondamental est modifié par la respiration et la toux. Ils
peuvent être secs ou humides.
 Les râles secs :
- Les râles crépitants : fins, égaux entre eux,
éclatant en bouffée en fin d’inspiration, plus
nets après la toux. Ils traduisent un processus
alvéolaire massif : pneumonie (dans ce cas ils
toujours bilatéraux), œdème pulmonaire ou
infarctus pulmonaire.
- Les râles bronchiques : comprennent les
râles sibilants et les râles ronflants. Les
premiers sont comparables aux sifflements
presque toujours bilatéraux, aigus à

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prédominance expiratoire (asthme). Les
seconds sont plus gros et moins secs que les
sibilants, ressemblant à des ronflements et
diminués par la toux. Ronchus.
 Les râles humides :
- Les râles bulleux : ils sont produits quand il
y a beaucoup de sécrétions. Ils sont bruyants
avec impression de mouvements de bulles
d’eau qui sont irréguliers, inégaux entre eux,
de tonalité basse, modifiés par la toux et
perçus aux 2 temps de la respiration.
- Les râles sous-crépitants : localisés ou
diffus différents des crépitants car plus gros
mais bruyants, de tonalité basse, plus
humides, plus irréguliers souvent étendus aux
2 temps de la respiration et ils diminuent
après la toux. Ils traduisent l’inflammation
des bronchioles périphériques avec
production d’exsudat fluide pouvant envahir
les alvéoles. Les râles sous-crépitants sont
rencontrés dans les bronchites capillaires et
les congestions pulmonaires.
- Le frottement pleural : il naît entre les 2
feuillets de la plèvre quand ceux-ci sont
inflammés. Il est localisé, fixe, d’intensité
variable, de tonalité variable allant d’un
froissement de soie à un frottement de cuir
neuf. Il est perçu aux 2 temps de la
respiration, disparait en apnée et non modifié
par la toux. Il est retrouvé dans les pleurésies
sèches, les pleurites et les épanchements.

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5-2-3. L’appareil digestif

5-2-3-1. Examen de la bouche

 Il faut examiner la langue :


 Apprécier sa coloration
 Dépôts (langue saburrale, dépôts blanchâtres sur un fond
érythémateux dus à Candida albicans)

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 Apprécier son épaisseur (macroglossie, langue prenant l’empreinte
des dents)
 Apprécier l’odeur de la bouche (fétide ou odeur sans particularité)
 Apprécier la denture : nombre des dents (pour savoir s’il y aune bonne
mastication ou non pouvant être à la base de certaines pathologies
digestives) ; présence de caries dentaires pouvant être d’éventuelles portes
d’entrées infectieuses.

5-2-3-2. L’abdomen

5-2-3-2-1. L’inspection

Elle s’intéressera à :

 La respiration abdominale
 L’existence d’une éventration, d’une hernie ou d’une mélanodermie
 La présence de cicatrices opératoires, de l’ombilic, d’éruptions ou de
circulations veineuses collatérales (CVC)
 La présence de voussures ou d’une asymétrie en rapport avec une
organomégalie
 L’existence d’une distension abdominale globale signant une ascite ou un
météorisme
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 L’existence de contractions péristaltiques spontanées ou déclenchées sous
forme d’ondulations se propageant sous la paroi suivant un trajet fixe
aboutissant à un point fixe

5-2-3-2-2. La palpation

a) La palpation superficielle

 La technique : malade en décubitus dorsal ou latéral, détendu avec les


cuisses légèrement fléchies. A l’aide des 2 mains bien réchauffées placées
à plat sur l’abdomen. Palpation douce avec les pulpes des doigts. Toujours
commencer par la zone la moins sensible. Pour les zones sous costales, la
respiration profonde donne une plus grande accessibilité aux organes
immobiles (foie, rate, vésicule biliaire).

 Résultats :
 Souplesse pouvant être remplacée par une résistance
 Défense relâchement musculaire incomplet
 Contracture réalisant au maximum le ventre de bois
 Douleur

b) La palpation profonde

Elle permet d’apprécier l’état des viscères et de rechercher la présence de


formations pathologiques intra-abdominales.

 En cas de tumeur on doit préciser : ses caractères, son siège, son volume,
ses limites, l’état de sa surface, sa consistance, sa sensibilité, sa mobilité
et sa dépendance avec un organe ou la paroi abdominale.
 En cas de gros foie ou de grosse rate on cherchera le signe du glaçon :
quand on déprime brusquement la région hépatique ou splénique, la main
ressent une sorte de choc en retour caractéristique.
 En cas d’ascite on cherchera le signe du flot trans-abdominal : malade
en décubitus dorsal, main posée à plat sur un flanc perçoit une vibration
liquidienne déterminée par une chiquenaude sur le flanc opposé. Il faut
demander à un aide de comprimer légèrement l’abdomen avec le bord
cubital de la main appliquée sur la ligne médiane afin d’éliminer la
transmission pariétale des vibrations (ceci a le mérite de montrer le
caractère libre de l’ascite).
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 On recherchera des points douloureux :
 Le point appendiculaire de Mac Burney : situé dans la fosse
iliaque droite (FID) à la jonction du 1/3 externe et des 2/3 internes
d’une ligne reliant l’épine iliaque antéro-supérieure (EIAS) et
l’ombilic.
 Le point vésiculaire : par la manœuvre de Murphy (le patient en
décubitus dorsal, on palpe la région de l’hypochondre droit située
sous le rebord costal à l’intersection du bord externe du muscle
grand droit et on demande au patient d’effectuer une inspiration
profonde ce qui aura pour conséquence d’abaisser la vésicule sous
la main qui palpe. La manœuvre de Murphy est dite positive
lorsqu’elle déclenche une douleur qui provoque une inhibition
respiratoire).

5-2-3-2-3. La percussion

 La technique : malade en décubitus dorsal ou latéral, l’index de la main


droite percute les doigts de la main gauche posée à plat successivement
sur différentes régions de l’abdomen.

 Les résultats normaux :


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 Les régions sonores sont :
 L’espace de Traube
 La FID et le flanc droit (colon ascendant et caecum)
 La région péri-ombilicale (grêle)
 Les régions mâtes sont :
 La région sub-ombilicale (estomac)
 La région pré-hépatique (foie)
 La région sus-pubienne (vessie pleine ou utérus gravide)
 Les résultats pathologiques :
 Hypersonorité globale : météorisme
 Matité fixe : tumeur, hypertrophie d’un organe, ascite cloisonnée
 Matité mobile et déclive : ascite libre
 Disparition de la matité pré-hépatique : ulcère gastrique perforé

5-2-3-2-4. L’auscultation

On pourrait percevoir un souffle en rapport avec une tumeur ou une obstruction


vasculaire. Les bruits hydroaériques sont en rapport avec le péristaltisme.

5-2-3-3. L’examen ano-périnéal

 La technique :
 On inspecte la marge anale et le périnée
 On déplisse la muqueuse anale
 Le toucher rectal (TR) : patient en décubitus dorsal cuisses
fortement fléchies sur le bassin ou patient en genupectoral ou en
décubitus latéral gauche cuisses fléchies. Le toucher se fera avec
l’index droit protégé par un doigtier si possible lubrifié avec un gel.
Le toucher doit être doux et progressif avec anesthésie totale en cas
de lésion anale très douloureuse. On demandera au patient de
tousser au moment où on introduit l’index. Le TR est associé à un
palper abdominal et au besoin à un toucher vaginal (TV).

 Les résultats :

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 L’inspection permettra de visualiser des lésions de grattage, un
suintement anal ou une tumeur prolabée. Elle permettra aussi de
rechercher une malformation.
 Le TR permettra d’apprécier la souplesse et la sensibilité de la
muqueuse anorectale. Il recherchera une déformation de l’ampoule
rectale. A travers la paroi antérieure on pourra apprécier la prostate,
l’état de la sensibilité du Douglas, l’utérus et les annexes chez la
femme.
 Le doigtier retiré doit être examiné : souillure de sang, glaire, pus,
aspect des matières fécales.

5-2-4. L’examen du foie

5-2-4-1. L’inspection

Seule une hépatomégalie très volumineuse peut entraîner une voussure de


l’hypochondre droit.

5-2-4-2. La percussion

Elle se fait sur un sujet en décubitus dorsal.

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La localisation du bord supérieur est précisée par la percussion de haut en bas ;
le bord supérieur constituant la limite entre la sonorité pulmonaire et la sub-
matité hépatique.

La localisation du bord inférieur se fera par la percussion légère de l’abdomen


de haut en bas.

La délimitation des deux bords donne la flèche hépatique sur la ligne


médioclaviculaire ; normalement la flèche hépatique mesure entre 8 et 12cm.

5-2-4-3. La palpation

C’est le temps le plus important de l’examen physique du foie.

Le sujet en décubitus dorsal, les membres inférieurs semi fléchis, la paroi


abdominale relâchée, la respiration ample et régulière. Elle décline le bord
inférieur en précisant les caractères du foie, en appréciant l’état de sa face
antérieure et en recherchant le signe du glaçon.

5-2-4-4. L’auscultation

Elle permet de déceler un souffle.

5-2-4-5. Les résultats normaux

La limite supérieure se projette sur la ligne médioclaviculaire au niveau de la


5ème côte droite. Le bord inférieur ne dépasse pas le rebord costal au niveau de
l’hypochondre droit. Il déborde le plastron sterno-costal vers le bas et la ligne
médiane de quelques cm au niveau du creux épigastrique. Le bord inférieur est
régulier et mousse. La face antérieure du foie est palpable, linéaire et élastique.

Les mensurations du foie sont :

 10 à 12cm sur la ligne médioclaviculaire (LMC)


 7 à 8cm sur la ligne axillaire antérieure
 9cm sur la ligne para-sternale

25
5-2-4-6. Les résultats anormaux

 Hépatomégalie : flèche hépatique supérieure à 12cm sur la LMC


 Possibilité de voussure ou présence de CVC
 Bord inférieur :
 Mince et tranchant→ cirrhose
 Arrondi et mousse→ foie cardiaque
 Irrégulier→ cancer
 Face antérieure :
 Régulière→ foie de surcharge
 Petits grains→ foie clouté (cancer primitif du foie : CPF)
 Gros nodules→ cirrhose macronodulaire
 Foie marronné→ CPF, cancer secondaire
 Voussure + tuméfaction→ kyste hydatique, abcès du foie et cancer
du foie
 Consistance :
 Dure et pierreuse→ cancer
 Ferme→ cirrhose
 Mobilité :
 Fixe→ cancer
 Peu mobile→ abcès du foie
 Douleur spontanée à l’examen→ foie cardiaque ou abcès du foie
 Présence de souffle hépatique dans le cancer du foie et l’hémangisme. Il
faudra rechercher des signes d’accompagnement :
 Ascite→ cirrhose ou cancer du foie
 Ictère→ cancer ou maladie de cholestase
 Tableau douloureux et fébrile→ abcès du foie

26
5-2-5. Le système spléno-ganglionnaire

5-2-5-1. La rate

Elle est normalement située en position thoraco-abdominale, invisible et non


palpable. La percussion de l’hémithorax gauche entre les lignes axillaires
antérieure et postérieure fait entendre à la partie inférieure une matité franche
sur une hauteur de quelques cm : c’est la matité splénique contrastant avec la
sonorité pulmonaire et gastrique.

A l’état pathologique, la rate augmente de volume, déborde en bas la loge


splénique abaissant l’angle colique gauche et les anses grêles. Son pôle inférieur
dépasse alors le rebord costal et devient palpable. Dans ce cas on peut observer
une voussure d’importance en fonction de la splénomégalie. La palpation donne
le siège du pôle inférieur.

La technique de palpation : malade en décubitus dorsal ou de préférence en


décubitus latéral droit. La palpation du pôle inférieur se fera la main posée bien
à plat sur l’abdomen au niveau de l’hypochondre gauche, on sentira à chaque
inspiration le pôle inférieur de la rate qui viendra buter sur la pulpe des doigts.
La face antérieure est souvent lisse et régulière. Tandis que le bord inférieur peut
être le siège d’une incisure ou peut être crénelé. Cette palpation permettra de
déceler une splénomégalie et de la classer.

La classification de Hackett des splénomégalies :

 Stade 1 : rate palpable en inspiration forcée


 Stade 2 : rate palpable en respiration normale sur la ligne mamelonnaire
gauche, ne dépassant pas une ligne horizontale passant à égale distance
entre le rebord costal et l’ombilic.
 Stade 3 : rate descendant en dessous de cette ligne sans dépasser la ligne
horizontale passant par l’ombilic.
 Stade 4 : rate dépassant la précédente ligne mais ne franchissant pas
l’horizontale passant à égale distance entre l’ombilic et la symphyse
pubienne.
 Stade 5 : rate descendant en dessous de cette dernière ligne.

27
5-2-5-2. Les ganglions

On les rechercher dans les aires ganglionnaires (sous maxillaire, occipitale,


jugulaire, axillaire, inguinale, rétro-crurale, sus-claviculaire). On parlera
d’adénopathies superficielles lorsque les ganglions sont palpables. Les
adénopathies peuvent être généralisées comme dans la maladie de Hodgkin et
dans la leucémie lymphoïde chronique (LLC).

Il faudra préciser les caractères de ces adénopathies : taille, forme, limite, siège,
consistance, compression des organes voisins, diffusion, caractère
inflammatoire.

Les adénopathies axillaires peuvent orienter vers :

 Une infection du membre supérieur


 Une maladie de Hodgkin ou un cancer

Les adénopathies inguinales peuvent orienter vers :

 Une infection du membre inférieur


 Une infection de la région ano-génitale

5-2-6. L’appareil uro-génital

28
On commencera par l’étude de la miction en demandant au malade d’uriner et
on observera :

 L’intensité du jet (faible au normal)


 La présence d’un retard de la miction
 Miction avec pause ? Effort pour uriner ?
 Résidu post-mictionnel ?

5-2-6-1. Les reins

 On recherchera une voussure lombaire en rapport avec une augmentation


de la taille du rein
 On examinera les points urétraux qui sont au nombre de trois :
 Les 2 points moyens : sur la paroi abdominale antérieure sur une
ligne horizontale joignant les EIAS à l’union du 1/3 moyen et du
1/3 externe de cette ligne.
 Le point inférieur : perçu par toucher pelvien, explore la portion
terminale de l’urètre.

La découverte d’un point douloureux traduit une inflammation ou une


distension.

 Technique de recherche d’un gros rein : malade en décubitus dorsal, main


postérieure placée sous la région lombaire et la main antérieure à plat sur
la paroi abdominale appuyant à chaque inspiration à la rencontre de la
main postérieure.
 Chez le sujet sain les régions lombaires sont dépressives. En cas de
maigreur surtout chez le sexe féminin on perçoit le pôle inférieur
du rein droit
 Si un rein est augmenté de volume on sent dans les deux mains une
masse qui s’abaisse à l’inspiration profonde ; sonore à la
percussion qui donne le contact lombaire ; une percussion brusque
sur la paroi lombaire refoule en avant la masse.
 Ballotement rénal : les impulsions données par la main postérieure
sont transmises à la main postérieure.
 Dans le cancer rénal : on aura un gros rein dur, parfois irrégulier
 Dans la polykystose : les deux reins ont des limites régulières mais
difficiles à préciser en raison de l’empâtement lombaire.

29
 L’hypertrophie compensatrice : ici on aura un gros rein indolore à
limites régulières alors que le rein controlatéral est détruit ou
inexistant.
 Le phlegmon péri-néphrétique : se manifestera par un empâtement
douloureux.

5-2-6-2. La vessie

La vessie vide n’est pas palpable ni percutable. La rétention vésicale se traduit à


la palpation par un globe vésical qui est régulier et convexe vers le haut ; à la
percussion on a une matité à limite supérieure convexe.

5-2-6-3. L’examen des organes génitaux externes

Afin de préciser leur type (masculin ou féminin). On précisera la présence de


lésions tégumentaires comme des lésions de grattages, d’écoulements, de
polypes, de déchirures ou de prolapsus.

5-2-6-4. La recherche d’un obstacle dans le petit bassin

Chez l’homme on examinera la prostate afin de préciser ses caractères à l’aide


d’un toucher rectal (TR). Chez la femme on recherchera une tumeur pelvienne
comprimant la vessie ou la portion terminale de l’urètre (fibrome, kyste ovarien,
cancer utérin) à l’aide du toucher vaginal (TV).

 La technique du toucher vaginal : patiente en position gynécologique, le


majeur et l’index protégés par un doigtier lubrifié examinent le col,
l’utérus, le vagin, les annexes, les culs de sac. Le TV est toujours combiné
à une palpation pelvienne. En cas de suspicion de prolapsus, la malade est
examinée en position debout. Chez la vierge, le TV est uni-digital ou
remplacé par un TR (insuffisant).

30
5-2-7. L’appareil locomoteur

5-2-7-1. Les os

On recherchera :

 Des déformations
 Des tuméfactions
 Une palpation douloureuse

5-2-7-2. Les articulations

 On recherchera des déformations


31
 On évaluera le degré de mobilité des articulations avec des mouvements
de flexion et d’extension
 On recherchera une raideur
 On recherchera des signes d’inflammation : tuméfaction, douleur, chaleur
et rougeur

5-2-7-3. Le rachis

 On recherchera une douleur à la pression des apophyses épineuses


 On évaluera les mouvements de flexion-extension et de latéralité

5-2-7-4. Les muscles

 Il faudra rechercher la présence d’une amyotrophie


 On appréciera le réflexe idiomusculaire en percutant la masse musculaire
directement qui normalement doit se contracter

32
5-2-8. Le système nerveux

33
5-2-8-1. Les fonctions supérieures

Ce sont :

 La conscience
 L’élocution
 La praxie (coordination des mouvements dans un but précis)
 La gnosie (faculté permettant de reconnaître par l'un des cinq sens la
forme d'un objet, d'en saisir la signification)

On peut s’aider de l’échelle de Glasgow afin de les apprécier.

Ouverture des yeux (E) Réponse verbale (V) Réponse motrice (M)

Spontanée 4 Claire et orientée 5 Volontaire sur commande

Adaptée

Ordre 3 Confuse 4

Douleur 2 Retrait ou évitement

Incohérente 3

Absence 1 Flexion stéréotypée

Incompréhensible 2 Extension stéréotypée

Absence 1 Pas de réaction

Score de Glasgow

5-2-8-2. La motricité

5-2-8-2-1. La motricité volontaire

 On explorera la démarche et la station debout. Ceci permettra de mettre en


évidence :
 La démarche soudée du Parkinsonien
 La démarche talonnante du Tabétique
 La démarche ébrieuse du Cérébelleux

34
 La démarche fauchant de l’Hémiplégique
 La démarche sautillante en gallinacée dans les paraplégies
spasmodiques
 Diminution ou absence de balancement des bras dans les syndromes
pyramidaux ou extrapyramidaux.
 On demandera au malade de faire des mouvements de flexion, extension,
abduction et adduction pour apprécier les mouvements spontanés dans les
différents segments de membre.
 On appréciera les forces segmentaires :
 La manœuvre de Barré : malade en décubitus dorsal, les jambes
verticales et fléchies sur les cuisses. On notera une chute
progressive de la jambe située du côté atteint sur le lit en cas de
déficit moteur du dit côté.
 La manœuvre de Mingazzini : malade en décubitus dorsal,
jambes en flexion sur les cuisses verticales. On notera du côté
atteint un abaissement de la jambe et une extension de la cuisse en
cas de déficit moteur d’un côté.
 On demandera au malade d’exécuter un mouvement pendant qu’on
s’y oppose. Cette manœuvre permettra de préciser la force des
différents groupes musculaires. Il faut comparer des deux côtés.

5-2-8-2-2. La motricité involontaire

On recherchera :

 Une fasciculation : contraction involontaire de faisceaux musculaires


contenus dans un gros muscle, de façon isolée par rapport à d'autres
faisceaux de voisinage qui, eux restent au repos.
 Des myoclonies : contractions musculaires brutales et involontaires.
 Des tremblements : mouvements rythmiques, oscillatoires secondaires à
l'alternance répétitive de contractions et de détentes musculaires.
 Une chorée : gestes rapides et saccadés, toujours incontrôlés.
 Une athétose : mouvements involontaires, lents, irréguliers, de petites
amplitudes, ininterrompus, affectant tout particulièrement la tête, les
membres et le cou.

35
 Un hémiballisme : trouble neurologique caractérisé par des mouvements
involontaires extrêmement brusques, amples et violents de la moitié du
corps associant des mouvements de projection et de torsion des membres
et touchant habituellement un seul membre supérieur.

5-2-8-3. La tonicité

On demandera au malade de laisser le membre examiné complètement inerte.


Normalement il n’existe qu’une résistance très faible à la mobilisation passive.

En pathologie on peut avoir :

 Hypertonie quand la résistance est augmentée :


 Hypertonie pyramidale : élective et prédominant aux membres
supérieurs au niveau des muscles fléchisseurs et aux membres
inférieurs au niveau des muscles extenseurs. Elle est nulle au cou
et au tronc. Elle est élastique (le membre déplacé revient à sa
position. Elle est augmentée quand il y a une accentuation des
réflexes ostéotendineux et de Babinski.
 Hypertonie extrapyramidale : diffuse, plastique survenant par à
coups (phénomène de la roue dentée). Ici, il n’y a ni paralysie ni
trouble des réflexes.

 La tétanie :
 La rigidité de décérébration : extension du tronc et des quatre
membres par atteinte du mésencéphale. Elle s'accompagne d'un
coma dépassé et de défaillance des signes vitaux.
 La rigidité de décortication : extension du tronc et des membres
inférieurs avec flexion des membres supérieurs par atteinte du
cortex cérébral.

 Hypotonie : c’est quand la résistance est diminuée, on peut fléchir ou


étendre les différents segments de membres au-delà des limites normales.
Elle signe soit une paralysie flasque soit un tabès (indépendante de toute
paralysie).

36
5-2-8-4. Les réflexes

5-2-8-4-1. Les réflexes ostéotendineux (ROT)

Ils vont être étudiés en percutant au voisinage des muscles et des tendons
d’insertion. Leur analyse permettra d’apprécier leur intensité, leur polycinétique,
leur abolition et/ou leur diminution. Afin de réaliser un examen normal certaines
conditions doivent être réunies :

 Relâchement le plus complet que possible du patient


 Le segment de membre en semi étirement
 L’attention du patient doit être détournée
 On doit s’assurer que le patient ne présente aucune affection au niveau du
membre à examiner (atrophie sévère, réflexe idiomusculaire…)

 Au niveau des membres supérieurs :


 Le réflexe stylo-radial ou brachio-radial

La percussion du pouce du médecin posé à 5cm au dessus de la styloïde radiale,


au niveau du tendon du radius déclenche une flexion et supination

37
 Le réflexe tricipital

La percussion du tendon du triceps directement ou par interposition du pouce


du médecin déclenche une extension de l’avant bras

 Le réflexe bicipital : l’avant bras semi fléchi en angle obtus,


l’examinateur saisit le coude du malade par sa face postérieure et
dispose son pouce transversalement le long du pli du coude du malade.
L’examinateur percute son pouce disposé à plat sur le tendon du
biceps.

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 Au niveau des membres inférieurs :
 Le réflexe rotulien :

Patient allongé, jambe semi fléchie sur la cuisse, soutenue par l’examinateur,
la percussion du tendon rotulien entraîne l’extension de la jambe.

39
 Le réflexe achilléen :

La percussion du tendon d’Achille, pied maintenu par l’examinateur déclenche


une extension du pied.

5-2-8-4-2. Les réflexes cutanés

 Cutanéo-plantaires :

La stimulation du bord externe plantaire du talon vers le gros orteil avec une
pointe mousse entraîne la flexion des orteils : Absence du signe de Babinski.

40
 Cutanéo-abdominaux : l’effleurement de la paroi abdominale avec le
coté mousse d’une épingle entraîne une contraction brève des muscles
abdominaux.

5-2-8-5. La sensibilité

On demande au malade de fermer les yeux ou mieux lui mettre un voile sur le
visage.

5-2-8-5-1. La sensibilité superficielle

 Sensibilité tactile : contact des téguments avec pointe mousse à la


pulpe du doigt.
 Sensibilité douloureuse : piquer les téguments avec une épingle.
 Sensibilité thermique : on doit faire toucher successivement un tube
chaud et un tube froid

5-2-8-5-2. La sensibilité profonde

 Sensibilité statesthésique : permet d’apprécier le sens de position des


segments de membre. Par exemple : on place dans une position
quelconque la main et on demande au malade de la toucher avec
l’autre main.
 Sensibilité paresthésique : permet d’apprécier le sens d’estimation
des poids des objets. En cas de trouble on parlera d’abasie.
 Sensibilité kinesthésique : permet d’apprécier le sens de déplacement
des membres. En cas de trouble on parlera d’akinésie.
 Sensibilité stéréognosique : apprécier la capacité du malade à
reconnaître les objets les yeux fermés au toucher.

5-2-8-6. La coordination

 Station debout et marche :


 Le malade ataxique : debout, immobile, les pieds joints, oscille et
risque de tomber ; sa marche est incertaine.

41
 Dans les syndromes labyrinthiques : le malade semble attiré dans une
direction donnée qui est toujours la même et qui dépend de la position
de la tête.
 Dans les syndromes cérébelleux : le malade oscille, se balance mais
ne tombe généralement pas.

 Coordination segmentaire : elle étudie les mouvements segmentaires. On


demande au malade de mettre l’index sur le bout du nez ou sur le lobule de
l’oreille du côté opposé ; ou de toucher du talon le genou opposé.
 Dans l’ataxie due à un trouble de la sensibilité profonde (tabès par
exemple) : la direction est faussée dès le début du geste, il n’atteint le
but qu’avec peine, s’y maintient difficilement et l’occlusion des yeux
aggrave cette ataxie.
 Dans l’ataxie cérébelleuse : la direction de départ est bonne mais le
malade ne dépasse pas le début et ne l’atteint qu’après une ou
plusieurs oscillations (avec hypermétrie). L’occlusion des yeux
n’exagère pas cette ataxie.

 Etude des mouvements complexes : ce sont des mouvements qui exigent la


participation de plusieurs segments de membres et se font en plusieurs temps
en cas d’ataxie cérébelleuse.

 Recherche d’adiadococinésie : on demande au malade d’exécuter


alternativement et rapidement des gestes tels que frapper le matelas
successivement avec la paume et le dos de la main ; faire les marionnettes.
La maladresse ou adiadococinésie est un signe capital d’ataxie cérébelleuse.

5-2-8-7. La trophicité

 Cutanée : mal perforant plantaire


 Musculaire : amyotrophie. On appréciera l’état des muscles par
l’inspection, la palpation, la percussion qui pourrait révéler une
fibrillation musculaire et par la mensuration (en comparant des 2 côtés).
 Osseuse : fractures spontanées
 Articulaires : arthropathies
42
5-2-8-8. Examens des nerfs crâniens

 Nerf olfactif I : il faudra explorer chaque narine avec une substance


odorante. La paralysie donne une anosmie ou perte de l’odorat due :
 Soit à une atteinte de la muqueuse nasale
 Soit à une lésion :
 Fracture de la base du crâne
 Tumeur du lobe frontal
 Méningisme de la petite aile du sphénoïde

On peut aussi être en face d’autres anomalies de l’odorat :

 Hallucination olfactive : due aux tumeurs temporales


 Hyposmie : diminution de l’odorat

43
 Nerf optique II : il faudra explorer l’acuité visuelle (AV : le malade
tentera de lire des lettres ou des caractères écrits sur un tableau situé à une
certaine distance) et le champ visuel (portion d’espace vue par disque de
l’œil fixant un objet fixe devant lui).
 La névrite optique se traduit par une diminution de l’AV ou au
maximum par une cécité. On distingue :
 La neuro-rétinite : atteinte de la rétine
 La névrite opaque rétrobulbaire : surtout dans la sclérose en
plaques dans l’alcoolisme
 Hémianopsie : lésion des voies optiques
 Hémianopsie bitemporale : lésion du chiasma optique (tumeur de
l’hypophyse)
 Hémianopsie homonyme : lésion de la bandelette optique (droite
ou gauche)

 Nerfs moteurs oculaires III, IV et VI :


 Nerf oculaire commun III :
 Apprécier les mouvements du globe oculaire vers le haut, le
bas et en dedans
 Etudier le réflexe pupillaire à l’aide d’une source lumineuse
dirigée vers la pupille. Cet examen peut mettre en évidence :
 Un strabisme divergent : déviation en dehors
 Un ptosis : chute de la paupière supérieure
 Une mydriase : dilatation de la pupille
 Nerf pathétique IV :
 Explorer les mouvements du globe oculaire vers le haut et
en dehors
 Sa paralysie empêche le globe oculaire de regarder en bas et
en dedans
 Nerf externe VI :
 Explorer les mouvements du globe oculaire en dehors
 Sa paralysie entraîne :
 Une diplopie : vision double
 Un strabisme convergent : déviation en dedans

44
 Nerf trijumeau V :
 Explorer la sensibilité de la face : réflexe cornéen à l’aide d’un
coton stérile (on touche légèrement la cornée, il y a normalement
un clignement palpébral)
 Explorer la mastication :

La paralysie du trijumeau donne :

 Une abolition du réflexe cornéen


 Une anesthésie de la joue
 Une déviation du menton du côté paralysé quand le malade ouvre
grandement la bouche

 Nerf facial VII :


 Paralysie de type périphérique :
 A l’inspection on a une asymétrie faciale
 Au repos : les rides et les sillons du visage sont effacés du
côté paralysé ; la bouche est attirée du côté sain
 A la mimique : exagération de l’asymétrie ; on demandera
au malade de montrer les dents, de tirer la langue (elle
parait déviée du côté paralysé). Le malade ne peut ni siffler
ni souffler
 Recherche du signe de Charles Bell : on demandera au
malade de fermer les yeux ; du côté paralysé le malade ne
peut fermer l’œil et le globe oculaire se porte en haut et en
dehors
 Recherche du signe du Peaucier : c’est l’absence de
contraction des fibres du peaucier du cou du côté paralysé
quand on s’oppose à l’ouverture de la bouche
 Recherche des réflexes : abolition du réflexe naso-
palpébral ; la percussion de la racine du nez entraîne chez le
sujet sain l’occlusion des yeux, la paralysie faciale entraîne
une abolition du même côté que la paralysie
 Abolition du réflexe oculo-palpébral : absence de fermeture
des yeux quand on approche brusquement un objet de l’œil
(paralysie faciale)

45
 Abolition du réflexe cochléo-palpébral : absence
d’occlusion des yeux à la suite d’un bruit violent (paralysie
faciale)
 Dissociation du réflexe cornéen : le globe oculaire se porte
en haut et en dehors mais il n’y a pas d’occlusion de l’œil

 Paralysie de type central :


 La paralysie faciale se met en évidence par la manœuvre de
Pierre Marie Foie : la pression du nerf en arrière de la
branche montante du maxillaire inférieur n’entraîne pas de
rictus (grimaces) du côté paralysé. La paralysie faciale de
type central est souvent le signe d’une hémiplégie

 Nerf auditif VIII :


 Nerf cochléaire : nerf auditif étudié à voix haute et à voix
chuchotée. En pathologie on a une surdité ou une diminution de
l’acuité auditive
 Nerf vestibulaire : nerf de l’équilibration étudié avec la marche en
étoile, épreuve de bras tendus. En cas d’atteinte on note :
 Des vertiges
 Le signe de Romberg labyrinthique : le malade les yeux
fermés est attiré d’un côté et tomberait si on ne le retenait
pas
 Nystagmus : mouvements brusques et involontaires du
globe oculaire
 Déviation des index : on demande au malade de tendre le
bras, les 2 index pointés en avant du côté où le malade est
attiré

 Nerf glossopharyngien IX :
 Le réflexe nauséeux : le malade doit avoir la bouche ouverte, on
tient dans la main gauche un abaisse langue qui a pour rôle
d’enfoncer la langue vers le bas. De la main droite on tient un
abaisse langue qui excite la paroi postérieure du pharynx :

46
 Normalement : on aura une contraction du voile du palais et
des muscles du pharynx ; appréciation de la sensibilité
gustative du 1/3 postérieur de la langue
 En pathologie on recherchera une paralysie du pharynx
« signe du rideau » en faisant prononcer au malade le son
de la lettre « a »
 La paralysie du IX, du X (vague) et du XI (spinal) donne le
syndrome du trou déchiré postérieur : la luette est déviée du
côté sain quand le malade prononce le son de la lettre « a ».
Il existe une hémianesthésie du voile et une abolition du
réflexe nauséeux de ce côté

 Nerf vague X : chargé de la motricité et de la sensibilité des organes tels


que le cœur, les poumons, la trachée…

 Nerf spinal XI :
 Le haussement des épaules, la rotation et la flexion de la tête
permettent d’apprécier l’intégrité du nerf spinal

 Nerf hypoglosse : innerve la langue

5-2-9. Le système cutanéo-phanérien

 La peau :
 Préciser son état d’hydratation
 Préciser la présence ou non de lésions

 Les phanères
 Cheveux : préciser leur aspect (crépus, soyeux…)
 Ongles : préciser leur aspect, la présence ou non d’anomalies
(hippocratisme digital, onyxis…)

VI. Résumé syndromique

47
Chapeau (patient de…)

Chez qui l’examen retrouve (les différents syndromes retrouvés)

VII. Hypothèses diagnostiques

Evoquer les différentes hypothèses diagnostiques possibles en se basant sur le


résumé syndromique. En allant de l’hypothèse la plus probable à la moins
probable.

VIII. Discussion

En se basant sur des arguments épidémiologiques, cliniques et paracliniques.


On commence par l’hypothèse diagnostique la moins probable à la plus
probable.

IX. Diagnostic retenu

9-1. Diagnostic étiologique

9-1-1. Le germe

9-1-2. Sa transmission

9-2. Diagnostic de retentissement

X. Traitement

10-1. Traitement curatif

10-1-1. Buts

10-1-2. Moyens

10-1-3. Indications

10-2. Traitement préventif

48
10-2-1. Mesures individuelles

10-2-2. Mesures collectives

XI. Evolution

11-1. Eléments de surveillance

11-2. Evolution sous traitement

XII. Pronostic

12-1. A court terme

12-2. A moyen terme

12-3. A long terme

XIII. Conclusion

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