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DEPARTEMENT DE GEOLOGIE

Géosciences Appliquées aux


Ressources Minérales et Energétiques
GARMINE_ MS3

E TA L L O G E N I E
SERPE NTINISATION ET M

ROC E SSUS D E MÉTA L LO GÉNIE


MODULE : P
Présentation par :

2020 - 2021
« Qui cherche le savoir l’aura! »
SERPENTINISATION
DÉFINITION

SERPENTINES

TEXTURE (Ulrich, 2010 & Florent, 2017)

MINÉRAUX SECONDAIRES

CONTEXTES GÉODYNAMIQUES

ÉTUDES DES CAS

CONCLUSION

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Définition :

• La serpentinisation est le phénomène de la genèse des serpentinites.

• Ces dernières sont le produit de l’hydratation ou d’un métamorphisme hydraté


des roches mafiques à ultramafiques, principalement des péridotites
mantelliques (Florent, 2017).

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Définition :

• Les serpentinites résultant de l’hydratation des roches mantelliques, le


phénomène se déroulera potentiellement partout où le manteau sera en contact
avec des fluides hydratants (Ulrich, 2010).

manteau est amené à l’affleurement et se retrouve au contact de l’eau


2 situations
propices
l’eau est injectée en profondeur dans le manteau

• La serpentinite est une roche formée majoritairement d’un assemblage de


minérales appelées les serpentines.

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Les serpentines :

• phyllosilicates

• l’hydratation des minéraux ferromagnésiens tels l’olivine ou les pyroxènes

• fréquentes au sein des roches ultrabasiques issues du manteau

• composition théorique idéale Mg3Si2O5(OH)4

4 principaux types connus

la lizardite, le chrysotile, l’antigorite et la serpentine polygonale.

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Les serpentines :

la lizardite :

• variété plane et de température basse à moyenne


• le seul minéral formé au contact de l’olivine
• les joints de grains ou les clivages

le chrysotile :

• variété fibreuse et de température moyenne


• souvent observé en veine ou en texture
recristallisée
• plus tardivement au contact de la lizardite Structures cristallographiques des trois principales variétés de
serpentinite : (a) la lizardite, (b) le chrysotile et (c) l’antigorite.
Les triangles symbolisent les tétraèdres silicatés et les carrés
représentent les octaèdres magnésiens (Mével, 2003).

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Les serpentines :

l’antigorite
• variété avec ondulation des feuillets plane
• variété haute température et donc de haut degré
de métamorphisme
• variété la plus stable

la serpentine polygonale

• variété fibreuse
• variété évoluée du chrysotile,
• toujours la dernière à cristalliser (Andréani et al., 2008) Structures cristallographiques des trois principales variétés de
serpentinite : (a) la lizardite, (b) le chrysotile et (c) l’antigorite.
Les triangles symbolisent les tétraèdres silicatés et les carrés
représentent les octaèdres magnésiens (Mével, 2003).

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La texture :

2 types

la texture pseudomorphique la texture non pseudomorphique

texture initiale Oblitérée


texture initiale conservée

Maille & sablier = Olivines

Bastite = Pyroxènes

la variété dominante : La lizardite la variété dominante : L’antigorite

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La texture :

(A): texture pseudomorphique de type maillée


avec préservation d’olivine (Ol) primaire au coeur
de la maille (échantillon Ti-1, lherzolite
serpentinisée, massif de Tiébaghi);

(B): Texture pseudomorphique en sablier


(échantillon Ko-03, serpentinite, massif du
Koniambo);

(C): Structure pseudomorphique de type bastite


en remplacement de l’orthopyroxene (échantillon
UFP-80, serpentinite, Montagne des Sources,
massif du Sud);

(D): Antigorite de structure non pseudomorphique


(Ant) recoupée par une veine de chrysotile (Chr)
de type "crack-seal" polarisant dans le deuxième
ordre (échantillon xx-3786, massif du Koniambo).

Microphotographies de serpentines de la Nouvelle-


Calédonie observées en microscopie optique en
lumière polarisée analysée (Ulrich, 2010).

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Les minéraux secondaires :

Olivine ± Pyroxènes + Eau = Serpentine + Magnétite ± Brucite ± Talc ± Trémolite ± Hydrogène

Minéraux accessoires en déséquilibre tels les chromites ferrifères, le chlorite, les


carbonates (aragonite, calcite ou magnésite), etc… généralement issus d'événements
pré- ou post serpentinisation (Ulrich, 2010).

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Les contextes géodynamiques :

1. l'accrétion au niveau des rides océaniques

2. la subduction

Représentation schématique des différentes zones


de formation des serpentines (Kerrick, 2002).

Les grandes flèches mauves indiquent les mouvements relatifs des plaques, les zones magmatiques sont

représentées en rouge, et les flèches bleues montrent les zones d’infiltration et d’extraction de fluides.

De droite à gauche

• Serpentinisation à l’axe des dorsales médio-océaniques, au niveau de failles transformantes.

• Serpentinisation au niveau de champs hydrothermaux à l’axe des dorsales.

• Serpentinisation via des failles normales associées à la flexure de la plaque plongeante au niveau des
fosses de subduction.

• Serpentinisation du coin mantellique par les fluides issus de la déshydratation de la plaque subduite en
contexte de subduction.

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Les contextes géodynamiques :

Géochimie

Rappel

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Les contextes géodynamiques :

Géochimie
Tendances de variations des concentrations en HFSE (ici
Nb en A et Th en B) et en LREE (ici La en A et Ce
Rappel en B) dans des péridotites serpentinisées reflétant des
interactions magma/roche (melt/rock) et des processus
d’altération hydrothermale tel que la serpentinisation.
Modifié de Paulick et al. (2006).
• Magmatique = HFSE et HREE

• Serpentinisation = Cl, B, LREE, LILE (Eu, Rb, Cs et Ba)

Cependant, la chimie des REE au cours de la


serpentinisation semble fortement conditionnée par
les caractéristiques physico-chimiques des fluides
impliqués dans la réaction (température, pH, fO2,
etc., e.g. Paulick et al., 2006).

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Les contextes géodynamiques :

La serpentinisation en contexte d’accrétion océanique :


• Dorsales lentes = activité magmatique faible et épisodique

• les sites de hautes températures = fluides


chauds (300-400 °C), acides (pH <4) et très
riches en métaux de transition (Fe, Mn, Ni,
Zn, Co, etc.), en chlore et en souffre.

• Ces fluides sont évacués au niveau de


cheminées sulfurées pouvant atteindre
plusieurs mètres de haut. Le choc
thermique induit par la rencontre de ces
fluides avec l’eau de mer provoque une
intense précipitation de microparticules
métalliques formant un panache de fumée
noire d’où leur appellation, fumeurs noirs
(Andreani et al., 2014)

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Les contextes géodynamiques :

La serpentinisation en contexte d’accrétion océanique :

L’hydrogène libéré par la réaction impose de


faibles fugacités en oxygène et influe
fortement sur le pH.

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Les contextes géodynamiques :

La serpentinisation en contexte d’accrétion océanique :

• Transition océan-continent = Marge passive

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Les contextes géodynamiques :

La serpentinisation en contexte de subduction :

De par leur faible densité (~2.6), leur faible viscosité et leur faible module de cisaillement, les
serpentinites permettent la lubrification du plan de subduction jusqu’à des profondeurs
pouvant atteindre les 170 km

• Modèle conceptuel sur l’évolution métamorphique de la lithosphère


océanique subduite et du coin mantellique associé (modifié d’après
Ranero et al., 2005).

• (1) Formation de failles normales à la fosse.


• (2-3) Circulation de fluides dans les failles serpentinisant les
péridotites de la partie supérieure de la lithosphère.
• (4) Déshydratation des sédiments due à l’augmentation des c o n d i
t i o n s P T, e n t r a i n a n t l’hydratation du manteau sus-jacent.
• (5) Déshydratation de la croûte contribuant également à la
formation de ser pentinites dans le coin mantellique.
• (6) Déstabilisation de la serpentine de la plaque plongeante
entrainant un important relargage d’eau conduisant à la genèse
des magmas d’arc.

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Les contextes géodynamiques :

La serpentinisation en contexte de subduction :

Le magmatisme d’arc :

Coupe schématique d’une zone de subduction


présentant les principales caractéristiques
géochimiques des serpentinites associées aux
différents contextes de serpentinisation (abyssale, de
plaque plongeante et de coin mantellique). Par
Deschamps et al. (2013). Les échanges géochimiques
en liens avec la serpentinisation sont représentés par
des flèches noires et blanches et ont été actualisés
d’après les travaux de Debret, (2013) et Lafay et al.
(2013).

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Les contextes géodynamiques :

La serpentinisation en contexte de subduction :

Le magmatisme d’arc :
Des études géochimiques sur les magmas d’arc montrent
d’importants enrichissements
de ces derniers en LILE (Cs, Rb, Ba, Sr) ainsi qu’en LREE,
en U et en Th, couplés à des
anomalies négatives en HFSE (Fig. I-60). Cette signature
caractéristique (slab fluid signature,
I.3. Des péridotites aux serpentinites : magmatisme et
hydrothermalisme 96
Cf. partie I.2.2.2. Classification des ophiolites), est
considérée comme l’empreinte géochimique
des magmas générés en contexte de subduction. Elle est
aujourd’hui interprétée comme
résultant de la décharge de ces éléments dans le coin
mantellique lors de la déshydratation des
(Pearce et al., 2005). Aussi, la richesse des laves en
éléments volatiles qui confère au volcanisme d’arc ses
propriétés explosives est probablement au moins
partiellement héritée des serpentinites du coin
mantellique enrichies en ces éléments (Fischer & Marty,
2005 ; Debret et al., 2014a).

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Les contextes géodynamiques :

La serpentinisation en contexte de subduction :

Le magmatisme d’arc :
Des études géochimiques sur les magmas d’arc montrent
d’importants enrichissements de ces derniers en LILE (Cs,
Rb, Ba, Sr) ainsi qu’en LREE, en U et en Th, couplés à des
anomalies négatives en HFSE. Cette signature
caractéristique des magmas générés en contexte de
subduction. Elle est aujourd’hui interprétée comme
résultant de la décharge de ces éléments dans le coin
mantellique lors de la déshydratation des des
serpentinites et des sédiments de la plaque plongeante
(Pearce et al., 2005). Aussi, la richesse des laves en
éléments volatiles qui confère au volcanisme d’arc ses
propriétés explosives est probablement au moins
partiellement héritée des serpentinites du coin
mantellique enrichies en ces éléments (Fischer & Marty,
2005 ; Debret et al., 2014a).

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Etude de cas :

• Le complexe ophiolitique de la Nouvelle-Calédonie (Ulrich, 2010)

• Les ophiolites néoprotérozoïques de l’Anti-Atlas (Maroc) (Florent, 2017)

• Les unités ophiolitiques néoprotérozoïques de l’Araguaia belt (Brésil) (Florent, 2017)

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Conclusion :

Texture = minéral = contextes géodynamiques

Processus métallogénique

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Florent, H. (2017). Serpentinites néoprotérozoïques : une fenêtre sur la lithosphère océanique associée à
la dislocation de Rodinia. 366.

Kerrick, D., 2002. Serpentinite seduction. Science, 298(5597): 1344-1345.

Ulrich, M. (2010). Péridotites et serpentinites du complexe ophiolitique de la Nouvelle-Calédonie. 266.

Merci pour votre attention !

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Les contextes géodynamiques :

La serpentinisation en contexte d’accrétion océanique :

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Les contextes géodynamiques :

La serpentinisation en contexte de subduction :

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Les gisements de chromite et platinoïdes associés aux ophiolites de Bou Azzer

Ophiolites

Ophiolites de Type Lherzolithique LOT Ophiolites de Type Harzburgitique HOT

MORB Arcs insulaires & bassins marginaux

Riches en TiO2 Pauvres en TiO2

Chromites pauvres en Cr Chromites riches en Cr

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Les gisements de chromite et platinoïdes associés aux ophiolites de Bou Azzer

Ophiolites de Type Harzburgitique HOT


(Bouladon, 1986)

Niveaux stratiformes déformés Forme podiforme

Dunites Tectonites
mantelliques
Chromites podiformes
Chromites stratiformes

Chromites réfractaires Chromites à qualité métallurgique


Cr/Fe <1 Cr/Fe >1

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Cependant, des travaux plus récents proposent que ces enrichissements en LREE et en Eu
reflètent plutôt des partitionnements à l’équilibre entre fluide et roches rencontrées, qu’elles
soient riches ou non en plagioclase, ces partitionnements étant essentiellement contrôlés par
les propriétés physico-chimiques du fluide (e.g. température, pH, concentration en ligands
anioniques, conditions d’oxydo-réduction, etc., Douville et al., 2002 ; Allen & Seyfried, 2005 ;
Craddock et al., 2010).
Ces travaux mettent en évidence que
les fortes concentrations en LREE et en Eu dans ces fluides sont attribuables à une mobilité
accrue de ces éléments dans des fluides chauds, acides et riches en Cl (qui complexe les
LREE),
caractéristiques des environnements hydrothermaux abyssaux de type fumeur noir. A ces
caractéristiques particulières sont également attribuées les très fortes concentrations en
métaux
de transition (Fe, Mn, Ni, Zn, etc.) dans ces fluides hydrothermaux, qui seraient mobilisés dans
les ultramafiques par complexation avec le Cl à bas pH et haute température de la même
manière que les LREE et l’Eu (Douville et al., 2002 ; Craddock et al., 2010 ; Seyfried et al.,
2011 ; Andreani et al., 2014).

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SERPENTINISATION
GÉOCHIMIE

baisse de densité

d’une augmentation de volume importante

serpentinisation globalement isochimique éléments majeurs

Variable au niveau des REE

« Qui cherche le savoir le trouvera! »


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