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CPGE - MENAPLN Année académique 2023-2024

BCPST L2 S4

UE: GENETIQUE 3
ECU: Génétique quantitative
(CT = 15 h et TD = 15 h)
Pr Renan Ernest TRAORE
Professeur Titulaire
Génétique et Amélioration des plantes
UFR/SVT-Université Joseph KI-ZERBO
Email: traoreernest@yahoo.fr ou
Février 2024
1
renan.traore@ujkz.bf
Objectifs du cours
- Connaître les principes et les concepts de base de la génétique
quantitative ;

- Connaître le déterminisme génétique des caractères quantitatifs;

- Décrire les différents types d’action des gènes impliqués dans


l’expression d’un caractère quantitatif;

- Connaître la relation entre la génétique quantitative et la sélection


2
PLAN
I- Principe de la génétique quantitative

II- Description d’un caractère quantitatif

III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs

IV- Décomposition de P=G+E

V- Notion d’héritabilité d’un caractère


3

VI- Ressemblance entre apparentés


Bibliographie
1-Griffiths, AJF, Gelbart, WM, Miller, JH & Lewontin, RC 2001.
Analyse Génétique Moderne. De Boeck Université

2-Ridley, M 1997 Evolution Biologique, De Boeck

3-Ressources pédagogiques sur le site du laboratoire:


http://gepv.univ-lille1.fr

4-Réseau d’enseignement en Génétique (GENET)


http://www.univ-tours.fr/genet/ 4
Bibliographie

5-Falconer, D. S. and T. F. C. Mackay (1996). Introduction to


Quantitative Genetics. London, Prentice Hall.

6-Kearsey, M. J. and H. S. Pooni (1996). The Genetical Analysis of


Quantitative Traits, Chapman & Hall.

7-Lynch, M. and B. Walsh (1998). Genetics and Analysis of


Quantitative Traits, Sinauer Associates Inc.

5
Bibliographie

8- Verrier E., Brabant P., Gallais A. (2001). Faits et concepts de base


en génétique quantitative. Polycopié INA Paris-Grignon, 134 p.
http://www.inapg.inra.fr/dsa/uvf/GQ/GQintro.htm

9- Crédits: P. Touzet; C. Dillmann & F. Hospital; E. Verrier, Ph.


Brabant & A. Gallais…

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I- Principe de la génétique quantitative
Génétique qualitative Génétique quantitative
1. Caractère discret 1. Caractères inscrits dans une gamme

1. Variation discontinue, classes 2. Variation continue, phénotypes répartis


discrètes de phénotypes dans une gamme

2. Effets gène unique discernables 3. Sous contrôle polygénique, effet gène


unique trop faible pour être détectés

3. Concerne des croisements 4. Concerne un groupe d’individus


d’individus et leur descendance représentatifs de tous les croisements
possibles
4. Analyse par comptage et 5. L’analyse statistique permet de donner
rapport une estimation des paramètres
caractéristiques de la population, comme
la moyenne et l’écart type 7
I- Principe de la génétique quantitative

 La génétique quantitative est la génétique des caractères dont


l'observation passe par une mesure.

 Partie de la génétique qui étudie la transmission des différences


individuelles à l'aide de modèles mathématiques et des statistiques.

 A partir de l'estimation des variances imputables aux effets des gènes et


à ceux de l'environnement, les modèles permettent d'estimer l'influence
respective de l'hérédité et du milieu.
8
I- Principe de la génétique quantitative

 C’est est une forme de science pratique de la domestication moderne qui


se situe entre la génétique, les statistiques, les probabilités et dans une
moindre mesure, la physiologie.

 La génétique quantitative n’est en tout cas pas une « science dure »


comme pourrait l’être la chimie, la physique ou la biologie mais une
forme de concept intellectuel, un modèle mathématique qui ne se base
pas sur des mécanismes biologiques et physiologiques mais qui permet
néanmoins de prédire (et donc piloter) la sélection sur des caractères
quantitatifs.
9
I- Principe de la génétique quantitative

 C’est un modèle robuste qui a fait ses preuves depuis sa naissance dans
les années 1920 (Fisher 1918, Haldane 1932, Wright 1921) et qui est
utilisé dans presque tous les modèles de sélection en génétique animale
ou végétale.

 La génétique quantitative est un modèle prédictif (qui marche bien) mais


pas explicatif (ne présente pas les mécanismes sous-jacents) : il peut
répondre à des questions du type « combien ? », « dans quelle mesure ?
», « quelle chance ? », « dans combien de temps ? » mais pas à des
questions comme « pourquoi ? », « comment ? »
10
I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 Nous allons considérer qu’il n’y a AUCUN EFFET DE


l’ENVIRONNEMENT sur le phénotype.

 Les règles de calcul de la génétique quantitative seront simplifiées pour


faciliter la compréhension des principes de base.

 En étudiant les lois de la transmission des gènes, nous nous sommes


servi d’un modèle simple sur un gène qui codait pour la couleur de l’épi. Il
y avait dans ce modèle, deux versions de gène (ou allèles), un allèle «
Jaune » et un allèle « Rouge ».
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I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

12
I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 Imaginons désormais un caractère quantitatif quelconque, la longueur de


l’épi de maïs par exemple, qui ne va être codé que par un seul gène.

 Ce que propose le modèle de la génétique quantitative c’est de donner


une valeur génétique quantitative, chiffrée, aux allèles.

 Dans l’exemple ci-dessous, deux individus différents sont représentés, le


premier est de génétique [4-2] et le second de génétique [5-1]. Il existe ici
4 versions différentes pour le gène de la longueur de l’épi : les allèles [1],
[2], [4] et [5].
13
I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

Dans l’exemple ci-contre, deux


individus différents sont
représentés, le premier est de
génétique [4-2] et le second de
génétique [5-1].

Il existe ici 4 versions de gène


différentes pour le gène de la
longueur de l’épi : les allèles
[1], [2], [4] et [5].
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I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 La valeur génétique des individus correspond à la somme de la valeur


des allèles (pas la moyenne des valeurs des allèles !).

 Dans cet exemple, nos deux individus ont une valeur génétique de 6
(4+2 ou 5+1).

 Bien qu’ayant une composition allélique différente, ces deux individus


présenteront un épi de 6 cm de long
15
I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 Pour continuer à se familiariser avec ce principe de valeur génétique des


allèles, imaginons le résultat d’un croisement forcé entre ces deux
individus.

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I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 La descendance présentera 4 phénotypes différents :

*25% de plantes avec un épi de 9 cm


*25% de plantes avec un épi de 7 cm
*25% de plantes avec un épi de 5 cm
*25% de plante avec un épi de 3 cm

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I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 Nous avons donc différents éléments en relation les uns avec les autres

 Il y a des allèles qui codent pour des caractères phénotypiques


quantitatifs, chacun de ces allèles possède une valeur génétique
quantitative (un nombre) : c’est la valeur allélique.

 Dans notre exemple il y a 4 allèles différents : [1], [2], [4] et [5].

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I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 Quand les allèles se combinent par 2 pour former un génotype complet,


la somme de la valeur allélique des deux allèles engendre la valeur
génétique additive de l’individu (on dit « additive » car c’est le résultat de
l’addition = la somme des valeurs alléliques).

 Cependant, nous allons voir juste après que, parfois, la véritable valeur
génétique observée d’un individu n’est pas exactement égale à la valeur
génétique additive
19
I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 Un individu avec les allèles [4] et [1] aura par exemple une valeur
génétique de [6] alors que, selon la règle énoncée précédemment on
aurait prédit une valeur génétique de [5]

 Cette différence entre la prédiction du modèle additif et la valeur


observée porte un nom un peu barbare : c’est le résidu de dominance.

 𝑅é𝑠𝑖𝑑𝑢 𝑑𝑒 𝑑𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒 = 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑔é𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒 − 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟


𝑔é𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑎𝑑𝑑𝑖𝑡𝑖𝑣𝑒
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I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 Dans notre exemple :

 𝑅é𝑠𝑖𝑑𝑢 𝑑𝑒 𝑑𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒 = 6−(4+1) = 6−5= +1

 En fait le résidu de dominance est un peu comme une baguette magique


qui sert à combler les lacunes du modèle de la génétique quantitative car
il est complétement imprédictible !

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I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 Les allèles [4] et [1] ensemble peuvent donner un individu de valeur [6]
(le résidu est égal à +1) mais les allèles [4] et [2] ensemble peuvent très
bien donner un individu de valeur [5] (le résidu est égal à -1) :

 il n’y a aucune logique, aucune règle !

 Rappelons que le modèle de la génétique quantitative ne sert pas à


comprendre des mécanismes biologiques mais bien à mesurer et prédire
des résultats.
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I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 Heureusement pour le modèle de la génétique quantitative, le résidu de


dominance est toujours bien plus faible que la valeur additive.

 Dans la grande majorité des cas, il représente entre -10% et +10% de la


valeur génétique additive.

 Autrement dit, le modèle de la génétique quantitative permet des


prédictions de valeurs génétiques avec une erreur possible d’environ
10%.
23
I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 Dans le monde des généticiens ou des sélectionneurs, ce résidu de


dominance porte d’autres noms : « l’effet d’épistasie », «effet d’hétérosis»
et « vigueur hybride ».

 Ainsi, on note la valeur génétique d’un individu de la manière suivante :

 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑔é𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒=𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑔é𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑎𝑑𝑑𝑖𝑡𝑖𝑣𝑒+ 𝑅é𝑠𝑖𝑑𝑢


𝑑𝑒 𝑑𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒
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I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑔é𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒=𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑔é𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑎𝑑𝑑𝑖𝑡𝑖𝑣𝑒+ 𝑅é𝑠𝑖𝑑𝑢


𝑑𝑒 𝑑𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒

Schématisation de la construction de la valeur génétique 25

(pour un gène codant)


I- Principe de la génétique quantitative
 Construction de la valeur génétique d’un individu

 Comme le résidu de dominance est faible par rapport à la valeur additive,


nous allons le mettre de côté pour le moment et nous concentrer
uniquement sur l’aspect additif et prédictible de la valeur génétique, à
savoir :

 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑔é𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒=𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑙𝑙è𝑙𝑒𝑠

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I- Principe de la génétique quantitative
 Valeur génétique et variance de la population

 Comme dans l’exemple de la construction du phénotype de la couleur de


l’épi de maïs; le phénotype de la longueur de l’épi est codé par des allèles.

 Ces allèles se combinent et se recombinent de génération en génération


grâce à la formation des gamètes et à la fécondation : c’est le brassage
génétique qui permet d’engendrer des individus sans cesse différents et
d’observer une diversité de phénotypes dans une population.

27
I- Principe de la génétique quantitative
 Valeur génétique et variance de la population

 La notion de structure allélique a été déjà utilisée pour décrire les


proportions relatives des allèles dans une population : un pourcentage
d’allèle [rouge] et un pourcentage d’allèle [jaune] qui, en fonction de leurs
fréquences donnent des proportions particulières d’épis rouges [rouge-
rouge], d’épis orange [rouge-jaune] et d’épis jaunes [jaune-jaune].

 Le lien entre la structure allélique (fréquence des allèles) et la structure


phénotypique (fréquence des couleurs d’épis) peut se faire grâce aux
équations d’Hardy-Weinberg.
28
I- Principe de la génétique quantitative
 Valeur génétique et variance de la population

 Nous pouvons appliquer exactement les mêmes équations et les mêmes


raisonnements avec des allèles qui ont des valeurs quantitatives et des
phénotypes quantitatifs (comme la taille de l’épi).

 Pour le moment, imaginons toujours que la taille de l’épi ne soit codée que
par un seul gène et que, dans notre population, il n’y ait que deux allèles
différents sur ce gène.

 Un allèle qui porte la valeur [4] présent à 42% et un allèle qui porte la valeur
[2] présent à 58%.
29
I- Principe de la génétique quantitative
 Valeur génétique et variance de la population

 On note alors :

 p([4]) la proportion de l’allèle [4] dans la population et p([2]) la proportion de


l’allèle [2] dans la population.

 On sait que p([4]) = 42% et p([2]) = 58%

 On peut alors calculer les proportions de tous les phénotypes dans cette
population grâce aux équations de Hardy-Weinberg
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I- Principe de la génétique quantitative
 Valeur génétique et variance de la population

 p([2-2]) = p([2]) x p([2]) = 0.58 x 0.58 = 0.34 = 34%


-> il y a 34% d’épis de 4 cm (2+2)

 p([4-4]) = p([4]) x p([4]) = 0.42 x 0.42 = 0.18 = 18%


-> il y a 18% d’épis de 8 cm (4+4)

 p([4-2]) = 2 x p([4]) x p([2]) = 2 x 0.42 x 0.58 = 0.48 = 48%


-> il y a 48% d’épis de 6 cm (4+2)
31
I- Principe de la génétique quantitative
 Valeur génétique et variance de la population

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I- Principe de la génétique quantitative
 Valeur génétique moyenne de la population

 A partir de notre connaissance de la structure phénotypique de la


population sur les longueurs des épis il est possible de calculer la
valeur génétique moyenne de la population.

 Pour calculer cette moyenne, il est nécessaire de multiplier, pour


chaque phénotype la valeur génétique avec sa fréquence et de faire la
somme de toutes ces valeurs.

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I- Principe de la génétique quantitative
 Valeur génétique moyenne de la population

 Dans notre exemple :

 (0.34 x 4) + (0.18 x 8) + (0.48 x 6) = 1.36 + 1.44 + 2.88 = 5.7 cm

 La moyenne de la longueur des épis de cette population est de 5.7


cm.

34
I- Principe de la génétique quantitative
 Variance génétique de la population

 On peut aussi calculer un autre indicateur qui va se révéler crucial


pour la suite : c’est la mesure de la diversité génétique de la
population sur le caractère quantitatif étudié.

 On utilise le calcul de la variance génétique pour décrire la dispersion


des valeurs génétiques de longueur d’épi autour de la moyenne de 6
cm.

35
I- Principe de la génétique quantitative
 Variance génétique de la population

 Pour les matheux, la variance exprime la moyenne des carrés des


écarts à la moyenne.

 Nous allons présenter la formule et l’utiliser dans notre exemple mais il


n’est pas nécessaire de savoir faire le calcul pour comprendre la suite.

 Où x est la moyenne des valeurs et xi la valeur d’un individu i et n le


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nombre d’individu.
I- Principe de la génétique quantitative
 Variance génétique de la population

 Imaginons 2 classes de 4 élèves.

 Les élèves sont évalués sur un devoir noté sur 20.

 Dans la 1ère classe, les élèves obtiennent les notes 1, 2 ,18 et 19.

 Dans la 2nd classe, les élèves obtiennent les notes 8, 9, 11 et 12.

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I- Principe de la génétique quantitative
 Variance génétique de la population

38
I- Principe de la génétique quantitative
 Variance génétique de la population

 Dans les deux classes, la moyenne des notes est la même : 10.

 Mais la dispersion est très différente : il y a beaucoup plus de


dispersion (aspect d’hétérogénéité, de diversité) dans la première
classe.

 Pour mesurer cette dispersion, on calcule la variance.

39
I- Principe de la génétique quantitative
 Variance génétique de la population

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I- Principe de la génétique quantitative
 Variance génétique de la population

 Ici, pour le calcul de la variance des notes de classe, nous avions


accès à chacune des notes individuelles :

 pour la première classe un élève avait une note de 1, un autre une


autre de 2, un troisième une note de 18 et le dernier une note de 19.

 Ces valeurs forment une série qui est la suivante : 1, 2, 18, 19.

41
I- Principe de la génétique quantitative
 Variance génétique de la population

 On peut aussi résumer les résultats de la classe en les présentant


d’une autre manière : 25 % des élèves ont obtenu une note de 1, 25 %
une note de 2, 25 % une note de 18 et 25 % une note de 19.

 Les données que nous avons obtenues sur la dispersion des


longueurs des épis dans notre population sont présentées de cette
même façon (34 % d’épis de 4 cm, 48 % d’épis de 6 cm,…).

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I- Principe de la génétique quantitative
 Variance génétique de la population

 Pour calculer la variance génétique d’une population à partir des


différentes valeurs génétiques individuelle que l’on trouve dans la
population et leur proportion relative, il est nécessaire d’apporter une
petite modification à la formule du calcul de la variance.

 Ainsi :

 Où p(i) est la proportion relative des individus de valeur génétique xi


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dans la population.
I- Principe de la génétique quantitative
 Variance génétique de la population

 Appliquons cette formule à nos valeurs génétiques de longueur d’épi.

 Pour rappel, la population est composée de 34 % d’épis de 4 cm, 48


% d’épis de 6 cm et 18% d’épis de 8 cm.

 La moyenne des valeurs génétique de cette population est de 5.7 cm.

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I- Principe de la génétique quantitative
 Variance génétique de la population

 La variance génétique mesure la dispersion des valeurs génétique sur


un caractère quantitatif dans une population.

 D’une manière générale, plus la variance est élevée, plus la diversité


génétique est élevée (diversité allélique + équilibre entre les
proportions alléliques). 45
I- Principe de la génétique quantitative
 Variance génétique de la population

 Si la variance génétique est égale à 0, cela signifie qu’il n’y a pas de


diversité allélique sur le caractère en question et donc pas de
possibilité de modifier la structure allélique.

 Autrement dit, sans variance génétique, l’amélioration d’un caractère


quantitatif par sélection massale n’est pas possible.

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II- Description d’un caractère quantitatif

47
II- Description d’un caractère quantitatif

48
II- Description d’un caractère quantitatif
 Quelques exemples de caractères quantitatifs
 Caractères biométriques
 Taille des individus, poids, croissance
 Pression artérielle, taux de cholestérol, glycémie

 Caractères agronomiques
 Taille de portée chez les animaux, production laitière
 Teneur en huile chez le maïs
 Nombre de grains par épi de blé
 Date de floraison
49
II- Description d’un caractère quantitatif
 Quelques exemples de caractères quantitatifs
 Maladies multifactorielles
 Diabète, prédisposition à l'obésité
 Résistance quantitative face aux pathogènes chez les plantes

 Caractères impliqués dans l’adaptation


 Précocité de floraison, fertilité, tolérance à des facteurs du milieu
(sécheresse, salinité, etc…)

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II- Description d’un caractère quantitatif
 Quelques exemples de caractères quantitatifs

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs
 Origine de la continuité des caractères quantitatifs

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs
Nombre de génotypes possibles selon les nombres de locus
et d’allèles par locus

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs
 Modèle polygénique infinitésimal

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs
 Modèle polygénique infinitésimal

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs
 Modèle polygénique infinitésimal

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs
 Modèle polygénique infinitésimal

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs
 Modèle polygénique infinitésimal (gènes majeurs)

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III- Déterminisme génétique des caractères quantitatifs
 Modèle polygénique infinitésimal (gènes majeurs)

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IV- Décomposition P = G + E

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle à un locus

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IV- Décomposition P = G + E
 Types d’action des gènes
 Effet additif (A)

•C’est l’effet moyen d’un allèle

•Chaque gène/allèle additionnel augmente l’expression du


caractère par des incrément égaux

•Si chaque allèle dominant augmente l’expression du


caractère par 1 unité, alors:
82

•aabb= 0, Aabb= 1, AABb= 3, AABB = 4


IV- Décomposition P = G + E
 Types d’action des gènes
 Effets d’interactions

•Dominance (D): interaction entre allèles d’un même locus.

•C’est la déviation de l’additivité qui fait que


l’hétérozygote se ressemble à un parent plus que l’autre

•Trois types: dominance incomplète, dominance complète,


superdominance
83

•Epistasie (I): interaction entre allèles de différents loci


IV- Décomposition P = G + E
 Types d’action des gènes
 Dominance

84
IV- Décomposition P = G + E
 Importance de la dominance en sélection
 La dominance et la superdominance constituent les deux
hypothèses qui ont été formulées pour expliquer le
phénomène d'hétérosis, essentiellement présent chez les
espèces allogames.

 Il s’agit de l ’augmentation de vigueur engendrée par le


croisement entre individus non apparentés.

 A l’inverse, on observe une dépression due à la


consanguinité après reproduction entre individus apparentés.
85
IV- Décomposition P = G + E
 Importance de la dominance en sélection
 Hypothèse de la dominance (complète ou partielle) : Pour
un caractère quantitatif, l ’hétérosis serait dû à la réunion
dans un même génotype d ’un grand nombre d ’allèles
dominants.

 On suppose implicitement que la dominance est favorable


(d > 0), ce qui va dans le sens de la sélection naturelle.

 L’allogamie autorise l’accumulation d ’allèles récessifs


défavorables à faible fréquence à de nombreux loci : c’est
86

le fardeau génétique.
IV- Décomposition P = G + E
 Importance de la dominance en sélection
 En effet, les allèles récessifs défavorables sont masqués à
l’état hétérozygote.

 L’autofécondation fait alors apparaître ces gènes à l’état


homozygote, d’où l ’effet dépressif de la consanguinité.

 En fait, les homozygotes construits avec des allèles


récessifs défavorables mettent en évidence le fardeau
génétique et les homozygotes construits avec des allèles
dominants favorables permettent de fixer l ’hétérosis.
87
IV- Décomposition P = G + E
 Importance de la dominance en sélection
 Sous l’hypothèse de dominance complète, la fixation de
l’hétérosis à long terme est envisageable, ce qui influe
naturellement sur le choix d’une stratégie de sélection
(lignées ou hybrides).

 Hypothèse de la superdominance : La supériorité de


l’hybride par rapport aux parents viendrait de la supériorité
de l ’état hétérozygote à certains loci.

 C’est la combinaison de deux gènes à l’état hétérozygote qui


88

entraînerait une potentialité supérieure à celle des homozygotes.


IV- Décomposition P = G + E
 Importance de la dominance en sélection
 En fait, la superdominance apparaît souvent comme un
phénomène marginal: on parle de superdominance
marginale.

 L’hétérozygote présente un comportement plus stable sur


l’ensemble des milieux ou sur l ’ensemble de la vie d ’une
plante, sans jamais avoir été avantagé dans des conditions
précises.

 La superdominance est alors la conséquence de89

l’accumulation de simple dominance dans différents milieux.


IV- Décomposition P = G + E
 Importance de la dominance en sélection
 Par ailleurs, la superdominance au niveau d ’un caractère
complexe peut être le résultat de gènes à effets
pléïotropiques (la pléïotropie est l ’action simultanée d ’un
gène sur plusieurs caractères).

 Sous l’hypothèse de superdominance: l’hétérosis est


infixable, et par conséquent les variétés hybrides resteront
toujours justifiées.

90
IV- Décomposition P = G + E
 Importance de la dominance en sélection
 Par ailleurs, la multiplication végétative ou la multiplication
par apomixie (développement d ’une graine sans
fécondation) permettra de reproduire à l ’identique les
meilleures combinaisons hétérozygotes par voie non sexuée
(variétés clones).

91
IV- Décomposition P = G + E
 Importance de la dominance en sélection
 En conclusion, la relation entre la dominance et le système
de reproduction est immédiate.

 L’allogamie permettant le développement du fardeau


génétique, la fraction d ’hétérosis fixable peut être
importante pour ce système de reproduction

 A l’inverse, le fardeau génétique étant quasiment inexistant


chez les espèces autogames (les allèles récessifs
défavorables ont été éliminés ou n ’ont pas pu se développer
92

sous l’action de la sélection naturelle),


IV- Décomposition P = G + E
 Importance de la dominance en sélection
 Ces dernières sont moins sujettes à la dépression de
consanguinité, ce qui n ’exclut pas l’hétérosis dû à la
superdominance.

 La seule possibilité de fixer la superdominance réside dans


la duplication du génome diploïde: c’est l’allopolyploïdie.

93
IV- Décomposition P = G + E
 Importance de la dominance en sélection
 Le blé, avec ses trois génomes élémentaires juxtaposés, est
un représentant typique de ce processus (le non-
appariement à la méiose des génomes répétés confère un
comportement diploïde aux espèces allopolyploïdes ,
contrairement aux espèces autopolyploïdes).

94
IV- Décomposition P = G + E

95
IV- Décomposition P = G + E

96
IV- Décomposition P = G + E
 Modèle polygénique infinitésimal

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle polygénique infinitésimal

98
IV- Décomposition P = G + E
 Modèle polygénique infinitésimal

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IV- Décomposition P = G + E
 Modèle polygénique infinitésimal

100
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Notion d’héritabilité

101
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Notion d’héritabilité

102
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Notion d’héritabilité

103
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Notion d’héritabilité

104
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Notion d’héritabilité

Partition de la variance
et héritabilité chez
Drosophila melanogaster

105
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Notion d’héritabilité

106
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Notion d’héritabilité

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V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Notion d’héritabilité

108
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Notion d’héritabilité
Partition de la variance du poids des nouveau-nés chez l'Homme
Cause de la variation % du total

Génétique
Additive 15
Non additive 1
Sex 2
Total génotypique 18

Environnement
Génotype maternel 20
Environnement maternel général 18
Environnement maternel immédiat 6
Age de la mère 1
Rang de naissance 7
Cause non identifiée 30109
Total environnement 82
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Notion d’héritabilité

110
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Notion d’héritabilité

111
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

112
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

113
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection
Autrement dit:

µ’ = µ + h² (µs - µ)

µ’ : moyenne de la génération fille


µ : moyenne de la population parentale
µs : moyenne de la sous population sélectionnée

114
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

115
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

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V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

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V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

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V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

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V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

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V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

121
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

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V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

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V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

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V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

125
V- Notion d’héritabilité d’un caractère
 Héritabilité et Sélection

126
VI- Ressemblance entre apparentés
 Les notions de parenté (et de consanguinité) sont anciennes et
centrales en génétique des populations et en génétique quantitative.

 Elles permettent :
• de décrire la constitution génétique d'une population
• d’estimer la variation phénotypique d’origine génétique (héritabilité)

 RAPPELS:
Deux individus sont apparentés s'ils possèdent au moins un ancêtre
commun.
127
VI- Ressemblance entre apparentés
 Un individu est consanguin si ses deux parents sont
apparentés.

 La parenté concerne des paires d'individus.

 On est apparenté, ou non, à quelqu'un.

 La consanguinité concerne des individus.

 On est consanguin (à un certain degré) ou on ne l’est pas.


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VI- Ressemblance entre apparentés

129
VI- Ressemblance entre apparentés

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VI- Ressemblance entre apparentés

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VI- Ressemblance entre apparentés

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VI- Ressemblance entre apparentés

133
VI- Ressemblance entre apparentés

134
VI- Ressemblance entre apparentés

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VI- Ressemblance entre apparentés
 Calcul du coefficient de parenté

136
VI- Ressemblance entre apparentés
 Calcul du coefficient de parenté

137
VI- Ressemblance entre apparentés
 Calcul du coefficient de parenté

138
VI- Ressemblance entre apparentés
 Calcul du coefficient de parenté

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VI- Ressemblance entre apparentés
 Marqueurs ADN et parenté moléculaire

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VI- Ressemblance entre apparentés
 Marqueurs ADN et parenté moléculaire

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VI- Ressemblance entre apparentés
 Marqueurs ADN et parenté moléculaire

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