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HISTOIRE DE LA GENETIQUE : NOTION DE GENE

La génétique n’a pas de limites bien définies pour que l’on puisse séparer son histoire de celle de
nombreux autres champs scientifiques: hérédité et embryologie pour n’en citer que deux.

De nos jours, tout le monde sait qu’il est impossible de faire se reproduire ensemble un chien et
un chat (notez que dans l’antiquité de tels croisements monstrueux étaient fréquemment évoqués
!). Chiens et chats font partie de deux espèces différentes. Cette notion est en fait plutôt récente et
la définition d’une espèce, en tant que groupe d’organismes inter fertiles produisant des
descendants fertiles, a été défendue par le naturaliste français Buffon (1707-1788).

De même nous savons qu’un couple de chats engendre uniquement des chats et un couple de
chiens uniquement des chiens. A chaque espèce sont associés des "caractères particuliers" qui se
conservent au cours de la reproduction engagée par deux individus de la même espèce. Mais,
nous savons qu’à l’intérieur d’une espèce, il existe différents caractères.

conclusion: Au cours de la reproduction, les parents transmettent à leur descendance une


information qui permet la "construction de l’individu". Il y a une transmission quasi à l’identique
de cette information : la transmission est donc en très grande partie INVARIANTE. Pour une
espèce donnée, l’information est quasi constante, elle présente néanmoins des petites
VARIATIONS d’un individu à l’autre.

On définit la génétique comme la science qui a pour but d’étudier cette information. «La
génétique est la discipline de la biologie qui s’efforce de découvrir et de contrôler les relations
entre les composants élémentaires du corps (les gènes, composés d’ADN) et les manifestations
du vivant. Ce faisant, la génétique a plusieurs facettes: elle est d’abord une anatomie, au niveau
moléculaire, pour décrire la place et la structure des gènes, puis une physiologie pour
rechercher les modes de fonctionnement généraux et ceux spécifiques à chaque gène; elle est
enfin une approche médicale (dans le cas de la génétique humaine) ou industrielle (usage agro-
vétérinaire) pour favoriser les meilleurs génomes (sélection, conseil génétique) ou corriger les
génomes différents (transgenèse, thérapie génique). » Jacques Testart
Il existe deux aspects distincts à la génétique : l’étude du mode de transmission de cette
information (aspect formel), l’étude de la nature de cette information et l’étude de la façon dont
s’exprime cette information (aspect moléculaire). C’est le premier aspect qui se base sur l’analyse
de croisements dirigés qui sont la caractéristique la plus connue de la génétique.

Initialement, la génétique formelle traitait quantitativement de la manière dont les caractères sont
transmis d’une génération à l’autre. Elle a été initiée par Gregor Mendel vers 1860 avec des études
sur les pois. Elle a été redécouverte au début du siècle par Hugo de Vries, Carl Correns et Erich
Tschermark. Elle a été ensuite étendue aux animaux par Lucien Cuénot et William Bateson.

Gregor Mendel en 1865, a été le premier à tenter de percer le secret de l’hérédité en travaillant sur
des petits pois. Il proposa une "théorie particulaire de l’hérédité" pleinement confirmée par la
démonstration récente selon laquelle l’information génétique est codée d’une façon discontinue,
en gènes, dans la molécule d’ADN. Depuis, la génétique a poursuivi ses investigations pour
comprendre le fonctionnement des gènes. Elle apprend aujourd’hui à les manipuler.
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Définition d’un caractère : C’est une caractéristique morphologique ou biologique pour laquelle
on dispose de spécimens qui montrent une différence plus ou moins héritable, c’est à dire se
transmettant d’une génération à une autre.

Exemple :
- le système des groupes sanguins ABO ou rh+/rh- pour ces deux caractères l’hérédité est
- la couleur de la peau stricte
- la taille
- le poids pour ces caractères l’hérédité est moins
- la couleur des yeux et des cheveux stricte ou plus complexe
- les nuances de la peau (peau blanche ou mat)

Contre exemple :
- le bronzage !
- la langue parlée. Dans ce dernier cas, chaque être humain a la possibilité d’apprendre toutes les
langues mais son environnement culturel influence grandement la langue qu’il parle voire celle
qu’il peut apprendre.
Certains caractères montrent des variations discontinues alors que d’autres montrent des
variations continues. Ces derniers sont plus difficiles à étudier et nécessitent une analyse
statistique poussée.
Certains caractères se transmettent à l’identique au cours des générations. On parle de caractères
simples (groupes sanguins par exemple). D’autres ne se conservent pas aussi simplement: il s’agit
des caractères complexes (la forme ou la couleur des yeux). En général, ceux-ci peuvent se
décomposer en caractères simples. Pratiquement, on étudie d’abord les caractères simples et on
complexifie par la suite: la génétique est donc une science réductrice.

• Notion de gène. — Le matériel génétique peut être divisé en un certain nombre d’unités.
Chaque unité, par l’intermédiaire d’une fonction cellulaire, est impliquée dans l’expression d’un
caractère. La mutation n’affecte qu’une seule de ces unités à la fois. Celle-ci est alors modifiée et
celte modification se traduit par un changement du caractère qu’elle contrôle. Ces unités
héréditaires d’information sont appelées gènes.
Les gènes apparaissent donc comme des unités d’information dont l’ensemble constitue le
génome de la cellule. Lors de la division cellulaire, c’est l’ensemble des gènes qui est fidèlement
reproduit (sauf mutation) dans chaque cellule fille.

• Notion d’allèle. — Le fait qu’une mutation soit réversible montre qu’elle n’aboutit pas à la
perte du gène, mais seulement à un changement de sa structure. Un nouveau changement
accidentel peut reconstituer la forme originelle du gène, un gène peut donc exister sous
plusieurs états, on dira : sous plusieurs formes alléliques.

• Notion de génotype. —Si chaque gène peut exister sous plusieurs formes alléliques, cela
représente un nombre infiniment grand de combinaisons d’allèles possibles. On appelle
génotype d’un individu la combinaison d’allèles portée par celui-ci.

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• Notion de phénotype. — On distingue le génotype du phénotype qui correspond aux caractères
effectivement exprimés par l’individu considéré. Cette distinction est très importante. En effet :

- Des génotypes différents peuvent ne pas être distinguables dans certaines conditions.
C’est le cas, par exemple, des bactéries lac- et lac+ cultivées sur milieu glucose : le
caractère lac+ ou tac- ne s’exprime qu’en présence de lactose comme seule source de
carbone.
- Au contraire, le même génotype peut aboutir à des phénotypes différents selon les
conditions d’environnement. Par exemple, certaines lignées de bactéries sont incapables
de croître sur lactose à 37 °C. Si on cultive ces bactéries à 28 °C, elles sont alors capables
d’assimiler le lactose, mais elles s’arrêteront immédiatement de croître si on les place à
nouveau à 37 °C. Bien que le génotype n’ait pas varié, le caractère exprimé par ces
cellules est lac- ou lac+ selon la température.
Le phénotype d’un individu résulte donc de l’interaction entre son génotype et
l’environnement dans lequel il est situé.

 Lignée pure : une lignée pure est une lignée pour laquelle les caractères se retrouvent inchangés
d’une génération à l’autre. Pratiquement, cela n’est souvent réalisable que sur des organismes
modèles et souvent uniquement sur certains caractères
Exemple:
On dispose de lignée de Drosophile avec des yeux de différentes couleurs. Le type le plus répandu
dans la nature a des yeux rouge brique, Dans les laboratoires des lignées pures de mouches ayant
des phénotypes différents, avec des yeux blancs, oranges, marrons ou rouge vif sont fréquemment
utilisées.

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